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  • LE FROID

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  • La candidature de Bouteflika ou l’insupportable escroquerie politique

     

    Par Le Matin

    Le régime algérien ne fait pas les choses à moitié. Bouteflika va mener la campagne électorale par relais interposés. Sa cour s’en occupera. C’est dit officiellement par le premier ministre.

    Bouteflika Bouteflika

    On était un pays immobile, on patauge désormais dans l’absurdie. Eh oui, Bouteflika n’est pas obligé de faire la campagne électorale, nous assure le premier ministre sans risque d’être démenti. N’était en fait la gravité de ce précédent, et de bien d’autres, on aurait esquissé volontiers un sourire. Mais là, l’heure est grave. Très grave. Elle renseigne sur la folle volonté de ceux qui tiennent la présidence de ne rien céder. Tout le pouvoir et rien d’autre. Quel qu’en soit le prix ! Mohamed Chafik Mosbah ne déclarait-il à RFI il y a quelques jours : "Ce que je suppose c’est que l’entourage de Monsieur Bouteflika mettra l’Algérie – je m’excuse du terme, s’il est un peu excessif – à feu et à sang pour empêcher son élection."

    A l’heure où un dictateur, Victor Ianoukovitch est chassé par les manifestants en Ukraine, le premier ministre Sellal nous annonçait sa bonne nouvelle : Bouteflika restera au pouvoir pour cinq ans encore ! La terre tremble, les Algériens retiennent leur souffle.

    Décidément les tenants du pouvoir ont la mémoire courte ; ils sont de mauvais élèves. Le sort que fut celui de Ben Ali, Moubarak ou Kadhafi eut pu leur donner à réfléchir, mais non. Trop sûr de leur puissance et de la machine répressive pour revenir à la raison.

    Il y a des moments où l’histoire bégaie, où les hommes, malgré la débauche de piété dont ils font montre à certaines occasions, font comme s’ils étaient éternels, des dieux.

    Au bout de 15 ans, trois mandats, un viol de la Constitution, Bouteflika, très malade, n’entend pas bouger de la présidence. Pour ce faire, le clan au pouvoir s’emploie depuis des mois à repousser les limites de l’entendement politique jusqu’au ridicule.

    C’est triste, l’Algérie, ce parangon de la lutte anti-coloniale, est devenue la risée. Une caricature. Dans la presse internationale, on se gausse déjà d’un fantôme que personne ne voit, « n’ayant plus toutes ses capacités » et de ce clan qui présente un candidat invisible !

    C’est encore plus triste parce que des Algériens et des Algériennes par goût immodéré du pouvoir, par intérêt, sont complices de cet état de fait. L’histoire retiendra que Saïd Bouteflika, Abdelmalek Sellal, Amara Benyounès, Amar Ghoul Abdelmadjid Sidi Saïd, Bensalah et tout le marigot présidentiel ont participé à la plus grande arnaque électorale de l’Algérie. On ne se rappellera de rien d’autre mais de cela. Aujourd’hui et demain, même si l’assurance les étouffe, leurs noms seront associés à celui de Marcel-Edmond Naeglen, de triste mémoire.

    Le match est vendu !

    Cette pseudo-élection est cousue de fil blanc. Une centaine de postulants à l’ADN politique folklorique tente pitoyablement d’exister et une administration rompue à la fraude et à la manipulation.

    Le résultat est pourtant connu d’avance. D’ailleurs, le pouvoir n’a même pas fixé la date précise du second tour. Et la pseudo-présidentielle est déjà prévue deux jours avant la fin de l’actuel mandat. C’est dire…

    Mais que faire pour arrêter ce hold-up électoral ? Le silence de la majorité ne veut pas dire approbation de ce qui se passe. La réponse devrait être pacifique et citoyenne. L’urgence est de dépasser les divergences secondaires pour aller vers l’essentiel : les fondements intangibles qui permettent d’enclencher une période transitoire pour enfin bâtir une vraie démocratie.

    Paralysée, éclatée par les menées du pouvoir et de sa police politique, l’opposition ou ce qui en reste, n’arrive plus à mobiliser les foules, ou du moins à se faire entendre. Reste la société civile, cette entité surveillée dans ses moindres réunions par la police politique fait, elle, peur. Certaines personnalités nationales qui font consensus pourraient appeler à un mouvement transversal autour de leur personne pour une véritable transition démocratique. Autrement, il faudra s’attendre à une autre période de glaciation. Et à un réarmement de la crise avec tout ce qu’elle pourrait entraîner comme risques majeurs et incertitudes.

    "Tab jnana", avait-il dit

    Quelqu’un se rappelle-t-il cette déclaration faite à Sétif – Tab jnana – où le désormais candidat à un mandat à mort confiait qu’il était temps pour sa génération de céder le pouvoir aux nouvelles ? Bien sûr, le contexte a changé depuis, les révolutions sont passées par là avec leurs fortune et infortune, le pouvoir a plus que jamais assis son autorité et sa mainmise sur tous les leviers de l’administration. Du moins le croit-il, car les exemples des révolutions qui ont balayé d’une chiquenaude les pouvoirs les plus autoritaires sont encore frais. Mais le clan au pouvoir, trop sûr de lui, de ses relais, sa propagande, de sa puissance financière, ne semble pas encore prêt à envisager une telle hypothèse.

    Hamid Arab

  • Pourquoi Sellal ignore-t-il la situation explosive de Ghardaïa ?

    Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal multiplie les sorties dans les wilayas, les promesses de lendemains qui chantent mais ignore les affrontements ethniques de Ghardaïa.

     

    De graves affrontements secouent plusieurs quartiers de Ghardaïa dans le silence général. De graves affrontements secouent plusieurs quartiers de Ghardaïa dans le silence général.

     

    Depuis plusieurs jours, Ghardaïa est au centre d’affrontements de rues entre les Mozabites et ce qu’il est communément appelé la communauté arabe. Des maisons sont attaquées, des commerces incendiés et des citoyens lynchés, frappés. Le tout dans le silence totale des ministres du gouvernement et de la classe politique. 

     

    La cité mozabite saigne aux quatre vaines et les Algériens font semblant de continuer à vivre sans réagir. Le premier ministre continue sa tournée l’air de rien. Il en est à 38 visites. En l’absence d’un président malade, convalescent, il fait le job en ignorant les véritables problèmes. "Tout va bien", entend-on dire en haut lieu. Aucun ministre n’a daigné jusqu’à présent dénoncer ce qui se passe dans cette ville réputée jadis pour être un havre de paix. Que signifie ce silence ? Qui a intérêt à souffler sur les braises du communautarisme ? Dans une déclaration au matindz, Djamel Eddine Feklhar accuse la police de partialité. Des vidéos très explicitent et même comminatoires circulent sur la toile. Malgré tous les éléments d’informations rapportés par la presse, le ministre de l’Intérieur n’agit pas. Aucune réaction pour calmer les esprits et arrêter les fauteurs de troubles. Les Mozabites appellent à l’intervention de l’armée et de la gendarmerie, car ils ont perdu toute confiance en la police.

     

    Pire le premier des ministres ignore superbement ghardaïa et ce qui s’y passe. La preuve ? Sellal a affirmé dans une déclaration à la presse, sans avoir froid dans les yeux que la stabilité qui règne en Algérie revient à la politique "clairvoyante" du président de la République adoptée après la tragédie qu’a connue le pays durant les années 90, 

     

    Sellal jure qu’il ne fait pas de campagne électorale

     

    Prenant les Algériens pour des amnésiques, il récite son mantra: "Nous nous sommes engagés devant le parlement à prendre en compte les orientations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, afin de conférer à notre action un caractère de proximité et parvenir ainsi, à cerner les lacunes et prendre les mesures qui s’imposent pour y remédier", a-t-il lancé à Guelma.

     

    Abdelmalek Sellal aime faire tourner les moulins pour ignorer la réalité des problèmes auxquels sont confrontés les Algériens au quotidien. Ainsi il a insisté pour la millième fois sur la nécessité de "conforter le front interne", appelant les Algériens à "l’entraide loin de toute haine et rancœur", estimant que la tragédie qu’a vécue l’Algérie "ne se reproduira pas et jamais nous n’admettrons d’être objet de raillerie". Au passage, il promet que 2014 sera l’année de la relance. Une promesse comme celle sans doute de mettre fin au commerce informel avant le ramadan dernier. On sait qu’est-ce qu’il en est advenu. 

     

    Yacine K.

     

  • Bouteflika est rentré hier Un retour et des incertitudes ?

     

    Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, évacué pour des soins en France le 27 avril dernier, suite à un accident vasculaire cérébral (AVC), a regagné Alger, hier, en début d’après-midi. Les images exclusives de ce retour, diffusées par la télévision A3 dans son JT de 16 heures, montrent un président pas totalement remis, assis sur une chaise roulante, les traits tirés, le regard absent et le geste lent.

    Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir)
    Ce retour au pays, après près de trois mois d’hospitalisation dans deux établissements militaires de santé français, le Val-de-Grâce, puis les Invalides, confirmé par l’AFP dès le décollage de l’avion présidentiel médicalisé depuis l’aéroport du Bourget à Paris, mettra certes un terme aux commentaires autour de la longévité du séjour de Bouteflika en France mais n’évacue pas pour autant les questionnements sur son état de santé et sa capacité à reprendre ses fonctions et finir son mandat en cours.
    Le fait qu’il ait embarqué en chaise roulante signifie qu’il n’a toujours pas retrouvé ses fonctions motrices. L’absence de son, lors de la séquence filmée apparemment au niveau du salon d’honneur de l’aéroport militaire de Boufarik et diffusée par la chaîne de télévision A3 dans son JT de 16 heures, laisse déduire aussi qu’il ne s’est pas remis de son aphasie, conséquence de l’AVC, dont il avait fait l’objet fin avril dernier. D’ailleurs, le communiqué de la présidence de la République, qui a officialisé l’arrivée de Bouteflika en Algérie début d’après-midi, a souligné que le Président «poursuivra une période de repos et de rééducation». Autrement dit, il ne reprendra pas ses fonctions tout de suite. La question qui se pose alors est celle de savoir le temps que cela prendra.
    Le communiqué de la présidence de la République ne dit rien sur la durée de cette convalescence que Bouteflika devra encore observer. Tout ce qu’on l’on sait c’est que cette dernière ne sera pas dans un établissement hospitalier mais dans une résidence d’Etat officielle.

    Un comité des 5 à l’accueil
    Pour être du comité qui a accueilli le président de la République à l’aéroport militaire de Boufarik, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a dû écourter sa visite d’inspection dans la wilaya de Tizi-Ouzou et regagner précipitamment Alger.
    A Tizi-Ouzou, Abdelmalek Sellal ne s’est pas trop épanché sur ce retour, annoncé depuis la fin de matinée par les agences de presse internationales et repris en boucle par les différentes chaînes de télévision. Il a juste dit qu’«il va renter», avant que son cortège ministériel ne reprenne la route d’Alger.
    A l’aéroport de Boufarik, Sellal ne sera pas seul, cependant. Etaient là aussi le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, celui qui l’a accompagné, au demeurant, lors de la visite à Bouteflika aux Invalides le 11 juin dernier, les présidents des deux Chambres du Parlement, Abdelkader Bensalah et Larbi Ould Khelifa, respectivement présidents du Conseil de la Nation et de l’Assemblée populaire nationale (APN) ainsi que le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz. Ce comité des «5» a été filmé en compagnie du Président au salon d’honneur de l’aéroport militaire de Boufarik. Une séquence où le protocole a été sauf, puisque les deux présidents des deux Chambres parlementaires qui étaient assis devant et au plus près du chef de l’Etat, le chef d’état-major de l’ANP et le président du Conseil constitutionnel fermaient les deux arcs de cercle formés autour de Bouteflika. Lors de cette brève séquence, on voyait le président remuer les lèvres mais on ne l’entendait pas parler.
    Pas de nouveau bulletin de santé
    Contrairement à juin dernier, lorsque Sellal et Gaïd Salah revenaient des Invalides, aucun bulletin de santé officiel n’a été émis à l’occasion de ce retour de Bouteflika au pays. Le 11 juin dernier, un bulletin de santé a accompagné le communiqué de la présidence qui rendait compte de la visite à Bouteflika du Premier ministre et du chef d’état-major de l’ANP.
    Les médecins accompagnateurs, les professeurs Sahraoui Mohcène et Metref Merzak avaient alors évoqué pour la première fois l’AVC dont a été victime le Président, remettant en cause le premier diagnostic établi le 27 avril par le professeur Rachid Bougharbal qui, lui, avait mentionné un accident ischémique transitoire (AIT) sans séquelles. menteur
    Le Pr Bougharbal avait également rassuré que le Président était évacué en France uniquement pour des examens exploratoires approfondis et que son séjour à l’étranger était une affaire de quelques jours. Mais plus le temps passait, plus les interrogations s’épaississaient autour de la santé du Président.
    Les rumeurs les plus folles ont essaimé, profitant du vide laissé par une communication officielle qui, depuis l’hospitalisation de Bouteflika, a accumulé les ratées.
    S. A. I.

  • Ce que Hollande et Sellal se sont dit à Malte

     Flee Toxx le 06/10/2012 | 10:31
    modeste comme je suis, je me cite: "hollande et son gouvernement ont interdit l'exploitation du gaz de schiste sur le sol français. sellal et le gouvernement de notre bienaimé fakhamatouhou national ont décidé de lancer les firmes étrangères dans l'exploitation du gaz de schiste en algérie (les entreprises algériennes en sont incapables). hollande va remercier sellal de permettre aux firmes françaises de se faire la main dans l'ex-nouvelle colonie française. sellal va remercier fafa de supporter la politique judicieuse (en particulier, la politique des droits de l'homme, n'est ce pas missiou yacine Zaïd?) de notre bienaimé fakhamatouhou national. hollande va promettre à sellal que la france exportera de l'eau (la fracturation hydraulique nécessaire à l'exploitation du gaz de schiste polluera nos réserves d'eau) vers l'algérie (en utilisant les gazoducs transmed actuels). sellal va remercier hollande et l'invitera à chasser l'outarde que les enturbannés du golfe auront épargnée. hollande va demander à sellal de permettre à fafa d'utiliser le minaret de la grandiose mosquée de fakhamatouhou le sublime, comme rampe de lancement de la fusée ariane 10. sellal répondra par l'affirmative mais exigera que fafa paie une redevance (une rente?) et qu'un exemplaire de la tête de ariane 10 soit placé au sommet du minaret de la grandiose mosquée de fakhamatouhou le sublime. hollande demandera des nouvelles de son "ami" fakhamatouhou 1er. sellal l'informera que notre bienaimé fakhamatouhou national est en train de soigner son ulcère et de dessiner le sommet du minaret de sa grandiose mosquée (que couvrira un exemplaire de la tête de ariane 10), lequel minaret constituera le premier étage d'un ascenseur spatial qui permettra au astronautes algériens de se familiariser avec l'espace inter-stellaire. hollande demandera à sellal d'expliciter la position du pouvoir algérien face à la crise malienne. sellal expliquera qu'il n'y a qu'à appliquer la politique de réconciliation nationale de fakhamatouhou...... au terme de toutes ses questions-réponses, hollande et sellal se feront la bise et rejoindront leurs pays respectifs." un seul ajout: conformément à la politique de réconciliation nationale de fakhamatouhou, tous les tangos maliens auront droit à une prime d'installation pour démarrer un business (dans le formel ou l'informel) et recevront une épouses pour clamer leurs ardeurs.

    Scalp le 06/10/2012 | 09:48

    La politique américaine dans la région est beaucoup plus claire, plus saine et mieux acceptée que celle de la France qui n'a laissé sur son passage que désolation, des sociétés amoindries, pauvres et surtout divisées. Dépassée en Libye, la France veut rebondir dans la crise malienne avec la bénédiction de dirigeants qu'elle a installé à Bamako. Aujourd'hui, il faut se concentrer et agir en permanence au niveau du Conseil de Sécurité de l'ONU où Gérard Araud essaye de faire adopter un projet de résolution très flou et très obscure qui permettrait à la France de prendre pied au Mali et de s'installer durablement dans tout le Sahel. Dans cette perspective, la réunion qui aura lieu à Bamako le 19 octobre, devant rassembler la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), l'Union africaine et l'Union européenne notamment, sera cruciale. Tout le reste, y compris les déclarations faites à la presse par les officiels français, n'est que du "blablatage" destiné à nous égarer et à nous endormir. Il faut se réveiller et se concentrer sur l'essentiel. A la faveur de la crise malienne, l'Algérie fera la part des choses et saura quels sont ses vrais amis à l'échelle planétaire, avec qui elle envisagera l'avenir nchallah.
  • Le subterfuge de la marmite vide

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    En général, on explique que le patriotisme c’est l’amour des siens, contrairement au nationalisme qui est la haine des autres. Mais c’est une définition européenne qui ne correspond pas à toutes les histoires, car c’est grâce au nationalisme que l’Algérie a arraché son indépendance. Mais aujourd’hui, que signifie-il ? Les officiels, drapés de nationalisme quand il s’agit de défendre leurs intérêts, sont patriotiques quand les élections approchent, socialistes à l’heure du dîner et libéraux quand il faut mettre ses enfants à l’abri. Ainsi, pour repousser le vent du Printemps arabe que M. Medelci vient de saluer (de New York), l’Algérie a invoqué son particularisme et son propre calendrier de réformes.

    Celles-ci étant sans cesse repoussées à un temps indéfini, ce qui permet justement de ne pas les définir, la position anhistorique de l’Algérie, en dehors des vagues de l’histoire du voisinage, n’est plus qu’un prétexte. L’Algérie a été indépendante à l’époque des décolonisations, soviétique pendant les Soviétiques, autocrate panarabiste à l’âge des autocraties panarabistes, libérale durant les réformes à l’Est et islamiste dès le début du règne de l’islamisme triomphant. Pourquoi ne serait-elle pas démocratique à l’ère des nouvelles démocraties, puisqu’elle n’a jamais été réellement en décalage historique ? On voit bien que le particularisme ne tient plus, subterfuge destiné à gagner du temps pour amortir l’inéluctabilité de l’ouverture politique.

    Qui se rappelle des réformes promises l’année dernière ? Très peu et c’est un autre subterfuge des anciens temps de la misère destiné à tenir ; la mère, pauvre mais perspicace, face à des enfants affamés, fait bouillir une marmite qui ne contient que de l’eau, en attendant que la faim des enfants soit dépassée par la fatigue. Ceux-ci s’endorment sans manger tout en ayant été convaincus à chaque instant qu’ils allaient manger.

     

    Chawki Amari
  • L’Administration entre en campagne

     

    Par : Mustapha Hammouche

    La réunion walis-ministre de l’Intérieur a parfaitement illustré ce que le régime entend par “plan d’action” du gouvernement : une opération commando de colmatage visant à présenter un pays d’apparence vivable avant la présidentielle de 2014.
    Dix-huit mois donc pour déblayer la voie publique de ses bazars anarchiques, pour convertir les cohortes de marchands clandestins en commerçants réguliers, pour réduire le déficit toujours croissant en matière de logements, pour diminuer l’insalubrité scandaleuse des villes et villages et pour rattraper les fautes urbanistiques qui défigurent les paysages en milieu “citadin”.
    L’argument n’a pas changé depuis les débuts du régime : l’argent existe ! “Le problème de financement ne se pose pas”, a proclamé le ministre de l’Intérieur, dans la plus pure tradition d’un régime qui n’a jamais été regardant sur la dépense. Le ministre a même pu avancer des chiffres : quatorze milliards de dinars pour créer des souks improvisés et destinés à la conversion des vendeurs informels.
    En même temps qu’ils devront blanchir le marché noir, les walis auront à nettoyer la voie publique et à la débarrasser des amoncellements de poubelles qui jalonnent les artères des villes et encombrent les terrains vagues. Et quand certains intervenants lui ont rappelé que le traitement des déchets est une activité qui se conçoit en termes d’objectifs, de moyens, de technologie et d’organisation, Ould Kablia leur a rétorqué que “l’urgence est de nettoyer, après on parlera de la gestion”.
    L’urgence, c’est 2014. Et un pouvoir dont l’action est rythmée par les échéances électorales ne peut pas faire de la stratégie.
    L’urgence, maître mot de la rencontre, résume son état d’esprit : faire vite pour effacer les séquelles criantes de trois mandats. L’administration est en campagne. Avec un budget de campagne. Curieuse situation que celle d’un État qui, après s’être coupé de sa société, veut pour la circonstance, dépenser pour gagner en popularité tout en assumant cette rupture ! “Il ne faut même pas trop compter sur la société civile, qui n’est pas encore au niveau requis”, a averti Ould Kablia. Et il donne pour preuve de ce gap le fait que “depuis l’adoption des nouvelles lois, il n’y a eu que 20 demandes d’agrément d’associations alors qu’il y en a eu une centaine pour les partis politiques”.
    Le ministre ne veut pas voir que l’éradication de la société civile est inscrite dans ses “nouvelles” lois. Avec ces lois, la politique paie pour qui sait s’insérer dans la stratégie de “l’homologation choisie” des hommes politiques. Mais l’activité civique est réprimée, parce qu’elle constitue, pour partie, et par nature, un élément de contre-pouvoir.
    Le ministre semble se plaindre d’une situation qu’il a largement contribué à créer.
    Cette situation est l’issue logique d’une conception politique : celle qui consiste pour un régime à compter sur la dépense, sur la rente gérée en trésor de guerre politique. Il y en a une autre, mais à laquelle le régime a tourné le dos : celle qui consiste à s’appuyer sur l’intelligence et l’énergie agissantes de la société. Mais ce potentiel ne peut se révéler que dans des conditions de transparence administrative, de démocratie politique et de liberté civile. C’est un autre niveau, justement, de pratique politique.

  • Algérie des finances : la plus grande épicerie du monde

    matin dz|

    "La clémence ne se commande pas. Elle tombe du ciel comme une pluie douce sur le lieu qu'elle domine." William Shakespeare

    Karim Djoudi dégrafe à tout-va le chéquier de l'Etat !

    L’Etat est en train de racheter Djezzy, il veut aussi racheter Nedjma, il pourrait racheter la filiale Danone ou que sait-on quoi encore ? Les concessions portuaires concédées aux Emiratis, la chaîne Sheraton, récupérer el Hadjar, et cetera, les caisses de la République sont pleines à craquer, "hetbark", "awidkan", y a à boire et à manger dans le fourre-tout financier national. Où pour chaque problème pris en considération, avant de discuter de quoi que ce soit, de management ou de méthode propice d’approche, on lève les mains au ciel et on dégrafe un gros chèque.

    Sellal, sous le signe du statu quo financier

    Jamais  dans l’histoire du pognon algérien un ministre des Finances n’a eu autant de facilité de manipulation dans le Trésor de la nation que Karim Djoudi, maintenu dans la formulation gouvernementale de Abdelmalek Sellal - que déjà on se met à le désigner par le sobriquet du "Lion de Moka", le petit village de la Petite Kabylie, du côté d’Ighil Ali, dans la wilaya de Bejaïa qui l’ait vu naître, au lendemain de sa fameuse déclaration qui disait qu’il faille nettoyer le pays, comme si l’argent seul va suffire à la dératisation de la société algérienne. Parce que cette prolifération, au demeurant bien réelle, du rongeur souterrain malsain charriant les épidémies néfastes s’accompagne aujourd’hui à ciel ouvert d’une invasion tout aussi redoutable, porteuse d’un syndrome parmi les plus pernicieux que l’Algérie ait connu depuis la nuit des temps, même de l’époque glorieuse et richissime des passages par notre vaste pays vers el Andalous (Cordoue, l’Halambra), le syndrome du "débordement", la forme la plus avancée du réflexe de l’arriviste plein aux as mais déconnecté de la réalité sociale.  

    Le dépositaire du chéquier national fournit des fortunes aux entreprises qu’il sait bidon, qu’il sait qu’elles n’ont aucune chance de s’assainir, de se corriger, dans le but de passer immédiatement dans le marché de la concurrence compétitive. D’aucuns disent qu’il obéit à des ordres formels pour éviter les conflits sociaux que provoqueraient des licenciements en masse. Tiens, je me rappelle le très brave Abdelaziz Khelaf son correspondant alors dans les horribles années 1980 où l’Algérie était au fond de la bouteille, 45 milliards de dollars de dette, le pétrole à 20 dollars et les caisses de l’Etat anéanties. Il lui arrivait de se soucier avec hantise des petites fournitures de bureau de son département pour préserver des deniers pouvant servir à quelque chose d’utile. Les grandioses dépenses publiques finissent, en ce trop plein de réserve de change et de grosses marges annuelles dans les échanges hydrocarbures, par ressembler à une "rechqa" tous azimuts.    

    La gestion par le fonds de caisse

    Aujourd’hui, l’ondée argentière, le typhon rentier, semble rendre les dirigeants, de la plus haute échelle jusqu’aux responsables anodins des affaires domestique – regardez par exemple les nouveaux putains d’abris bus qu’on installe dans les agglomérations du pays, en ville et en campagne, qui attirent la chaleur du soleil et les averses plus que de protéger les passagers des aléas climatiques – plus dépensiers que les pires des héritiers gâtés et mal élevés. Qui n’ont rien foutu de leur existence avant que la fortune de Crésus ne leur tombe sur la tête. Qu’est-ce qui se passe dans ce secteur-là des bras cassés qui  s’échauffent pour débrayer ? Foutez-leur une bonne augmentation et qu’on n’en parle pas ! Et vogue la galère, la rente ferme le bec à tout le monde en épongeant toutes les conneries économiques. Toutes les incompétences démontrées dans les actifs aléatoires, entrepris dans des visions de calculs d’épicerie où c’est seulement les sommes faramineuses mises en œuvre qui font office de solution.

    En dehors de foutre Moumen Rafik Khalifa et ses complices en taule, l’on se demanderait donc dans cette histoire-là du rachat à tire-larigot, pourquoi l’Etat ne s’est-il donc pas proposé de reprendre le groupe Khalifa qui, quoi que l’on dise, malgré les détournements et les fuites de la devise, les affaires du consortium roulaient convenablement et la dette envers les populations pouvaient se réglait le plus normalement du monde. D’aucuns expliquent que s’il y avait dans la retentissante roublardise des intérêts étrangers, sans aucun doute l’Etat aurait à coup sûr racheté dare-dare et les victimes algériennes se seraient ainsi tirées au moindre mauvais compte. A moins que, comme dirait la comique française, "on ne nous dit pas tout", maintenant, sur cette affaire.

    Un alias de Benbouzid

    C’est à l’avènement de Abdelaziz Bouteflika que l’empire Khalifa prend son envol et c’est sous l’empire de celui-ci qu’il a été décidé de mettre fin à l’empire du premier. Il se passe quelque chose d’extraordinairement biscornue en 13 ans d’exercice de pouvoir. Beaucoup de chose se passent en même temps que leurs contraires, c’est comme s’il gouverne dans le pays deux fractions idéologiques opposées, à la manière qu’il puisse régner à l’Elysée, par exemple, en même temps une politique UMP et une autre socialiste, la première libéralise à outrance, la seconde étatise dans la mesure du possible.Un reptile qui se mord la queue, devenu paranoïaque par les grosses quantités d’argent qui sommeillent dans son antre et dont il ne sait pas quoi faire.

    Au rythme où vont les revenus hydrocarbures, et où s’hypertrophient les capacités nationales d’intégrations technologiques, l’Algérie est sur la voie de posséder un Benbouzid bien carburé à la tête de ses finances publiques. De même que l’ancien ministre de l’Eduction a fait de l’école algérienne, en une décennie, une giga-crèche qui a fait parvenir une génération entière complètement abrutie sur le marché du travail sans travail, de même le ministre des Finances actuel, de loi des finances en loi des finances, va finir par faire de l’Algérie la plus grande épicerie de la planète.

    Nadir Bacha