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mechants

  • Les ex

     

     

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    L'Algérie est un pays épuisant. Bilan provisoire : Abdelaziz Bouteflika a écrit à Gaïd Salah une lettre interceptée par l'APS et qui a été lue à l'ENTV. En théorie, elle n'était pas adressée au peuple, mais en fait si, c'est une manière très algérienne de lui parler sans lui adresser directement la parole. Oui, mais est-ce vraiment le Président qui a écrit cette lettre ou son frère, que l'on dit le véritable Président à l'heure actuelle et qui, dans le même temps, écrit une autre lettre répondant à Hichem Aboud, le journaliste d’Oum El Bouaghi, là où l'avion militaire s'est écrasé.

    Pas de panique, ce n'est qu'une coïncidence pour ce dernier drame dont l'Algérie se serait bien passée en ce moment. Mais bref, suite des opérations, de nouveaux bataillons débarquent, un ex-général de la 8e Division blindée, Hocine Benhadid, qui charge Saïd Bouteflika et Gaïd Salah, et des cadres de la Présidence, peut-être des ex, qui chargent sous le couvert de l'anonymat Saïd Bouteflika, dénonçant son régionalisme et son autoritarisme. Dans ce maelstrom d'apparitions, on l'avait oublié, lui qui était à l'origine de tout, l'homme du big bang sonore, Amar Saadani, ex-drabki arrivé au FLN par l'autoroute Est-Ouest. Que fait-il ? Il change de cible et s'attaque à Mohamed Charfi, l'ex-ministre de la Justice, sur l'affaire Sonatrach concernant l'ex-ministre de l'Energie Chakib Khelil dont il demandé l'impunité. On le voit, il y a beaucoup d'ex dans cette histoire, des gens qui ont été importants et qui ne le sont plus, qui en profitent évidemment pour parler.

    Que penser de tout cela ? Que tout finit par passer, les trois jours de deuil, l'élection et Saadani qui, selon les dernières prévisions, sera bientôt ex-secrétaire général du FLN, tout comme Saïd qui passera probablement du stade de frère cadet de Président à celui de frère d'ex-Président. Devenant du coup le cadet des soucis du pays.

     

    Chawki Amari
  • Le jeune, le vieux et la jonction maffieuse des affreux !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Belkhadem candidat à la présidentielle de 2014. Au point où on en est, on peut se dire…

    … Tue !

    L’enquête sur les scandales «Sonatrach» avance à grands pas. En Italie, bien sûr ! Et des journaux italiens, à travers des aveux de responsables d’ENI, l’entreprise italienne en «affaires» avec Sonatrach, révèlent que l’implication de Farid Bédjaoui, «le neveu de l’Oncle qui n’a rien à voir» ainsi que celle de Chakib Khelil ne font plus l’ombre d’un derrick de doute. Je m’en… doutais un peu, je dois bien vous l’avouer ! Au-delà de ces «révélations », j’en retiens une autre que je trouve succulente. Dans les bureaux qui comptent de l’entreprise italienne, les deux comparses algériens, Bédjaoui, le «neveu de l’Oncle qui n’était même pas au courant qu’il avait un neveu», et Khelil avaient des surnoms qui me saisissent d’émotion par leur côté mignon et affectif. Vrai de vrai ! Les Italiens les surnommaient le «jeune» et le «vieux». Comme c’est touchant ! La preuve par deux que la jonction entre l’ancienne génération de corrompus et la nouvelle est faite, et solidement faite. Et puis, définitivement aussi, le deuil de la théorie qui voudrait que la mort de ceux qui nous gouvernent fera tomber le système comme un fruit pourri ! Erreur, les frères patients et vaillamment postés au pied de l’arbre. Les vieux fruits joufflus et ridés tomberont, certes, mais déjà, d’autres ont bourgeonné et mûrissent pépèrement dans l’arbre. Ils ont assuré leur relève monstrueuse, les bougres ! Ils ont procréé, directement ou par lien de sang, les rejetons qui vont s’asseoir à leur tour derrière la caisse enregistreuse et percevoir les biffetons sales. La jonction générationnelle des affreux ! La soudure maffieuse La transition génético-gangstériste. La Famille ne meurt jamais. Elle se refile le témoin et élimine au passage ceux qui deviennent gênants ! Le «jeune» et le «vieux» ! Comme une promesse que ce hold-up de l’indépendance n’est toujours pas terminé ni ses auteurs bouclés. De la fenêtre de leurs havres de vieillesse, les anciens capos observent non sans fierté les jeunes pousses dévorer avec le même appétit qu’eux, à leur âge. Mon Dieu cet affreux concert de mastication familiale ! Juste ponctué de temps à autre, entre deux bouchées, par le rire inimitable de Super Chakib, hors de portée du boulevard Abane-Ramdane et de Serkadji. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • le bal des vampires

    De notre correspondant à El Alia

     

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    Un doux soleil d’automne qui caresse des visages pas vraiment tristes. Un trou rectangulaire. D’un côté, une énorme stèle, la tombe du président Ben Bella. De l’autre, des espaces vides, pour accueillir de nouvelles illustres tombes. C’est la première question : de quelle taille sera la stèle de Chadli ou du prochain Président à mourir, vu que les tombes du carré des Martyrs d’El Alia n’ont pas toutes la même taille ? Encadrés par plusieurs services d’ordre, gouvernement, personnalités, militaires, députés et journalistes accrédités entrent un à un, par le scanner. Parqués dans un carré secondaire du cimetière, l’aréopage d’initiés converse et échafaude des successions pendant que la presse se presse autour du général Nezzar et du sergent Ouyahia, en attendant que le cercle présidentiel arrive. Celui-ci finit par rejoindre le cimetière une heure après ; la cérémonie peut commencer et la hiérarchie est précise.

    Le protocole appelle une à une les catégories à venir rejoindre le prestigieux carré central des Martyrs. En premier les membres du gouvernement, qui défilent un à un et s’extirpent du commun, déjà pas commun, pour rejoindre la cour suprême. Puis le protocole appelle en second les moudjahidine, qui défilent eux aussi, certains n’ayant même pas la cinquantaine. Troisième catégorie : les députés, qui passent à leur tour puis, enfin, les journalistes, très heureux aussi d’être si proches du pouvoir. Le reste de l’aréopage suit et, à ce moment où chacun découvre la place qu’il occupe dans le système, c’est la deuxième question : pourquoi les militaires n’ont-ils pas été appelés et dans quelle catégorie sont-ils ? En fait, ils sont déjà au carré des Martyrs et les autres catégories les rejoignent une à une.

    Le Président est là, le corps du défunt aussi. Oraison funèbre. L’enterrement se fait. C’est fini. Nous sommes à Dieu et nous Lui retournerons. En attendant, chacun retourne chez lui sans se retourner. Le reste des Algériens ? Non, ils n’ont pas été invités, bloqués à 100 mètres de l’entrée du cimetière par des barrières de police. Un citoyen s’énerve mais finit par en rire et pose la dernière question : «Si je meurs maintenant, je peux entrer
    au cimetière ?»

     

    Chawki Amari