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  • no moment

    DILEM DU 18 AOUT 2013

  • ALGERIE:Zelboun et les tribus oubliées

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    C’est à propos d’un affrontement ayant eu lieu très récemment entre deux tribus-villages, les Zelboun et les Beni Mester, qui se sont opposés à l’arme blanche pour des problèmes de territorialité, occasionnant de nombreux blessés. Mais qui sont les Zelboun ? Une tribu parmi tant d’autres, tout comme les Djaâfra et des Whaiba, autres tribus qui se sont affrontées pour une récolte, les Whabia s’étant déjà battus avant contre les Krarma pour une autre histoire de terrain agricole. En l’absence de réelles règles démocratiques et de processus d’arbitrage, c’est autour de l’espace, de la terre et du territoire que les luttes se déchaînent et si ces affrontements tribaux ne sont en réalité pas très nombreux, ils permettent de découvrir l’existence de tribus oubliées.

    En décompte de presse, les Ouled Abid se sont battus contre les Nememcha à Bir El Ater et les Bouloufa ont affronté les Khalfaoui à Aïn El Hadjar. Près de M’sila, un violent litige foncier a aussi éclaté entre les Maarif et les Baniou, de même que les Goug et les Beldet Amour en sont venus aux mains à Temassine, près de Ouargla. Enfin, au mois dernier, de sanglants affrontements tribaux ont réveillé la paisible population de Boualem.

    D’Alger, ces guerres territoriales sans fin entre tribus ennemies donnent l’air d’une épopée préhistorique, alors que même dans les grandes villes, les épiques batailles entre «beni âriane», ces «nus» organisés en bandes rivales, défraient régulièrement la chronique, tout comme ces affrontements quasi permanents entre les Ouled Lala (manifestants) et les Beni Hamel (du grand ârch de la DGSN). L’Algérie ? Combien de tribus ? On ne le sait pas vraiment, mais pour 2014, la bataille s’annonce rude. Qui va gagner cette guerre de l’espace pour détrôner la tribu de Sidi Boumediène ? Les paris sont ouverts et, pour notre part, nous misons sur les Zelboun. Juste pour leur nom si romantique.

     

    Chawki Amari
  • le bal des vampires

    De notre correspondant à El Alia

     

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    Un doux soleil d’automne qui caresse des visages pas vraiment tristes. Un trou rectangulaire. D’un côté, une énorme stèle, la tombe du président Ben Bella. De l’autre, des espaces vides, pour accueillir de nouvelles illustres tombes. C’est la première question : de quelle taille sera la stèle de Chadli ou du prochain Président à mourir, vu que les tombes du carré des Martyrs d’El Alia n’ont pas toutes la même taille ? Encadrés par plusieurs services d’ordre, gouvernement, personnalités, militaires, députés et journalistes accrédités entrent un à un, par le scanner. Parqués dans un carré secondaire du cimetière, l’aréopage d’initiés converse et échafaude des successions pendant que la presse se presse autour du général Nezzar et du sergent Ouyahia, en attendant que le cercle présidentiel arrive. Celui-ci finit par rejoindre le cimetière une heure après ; la cérémonie peut commencer et la hiérarchie est précise.

    Le protocole appelle une à une les catégories à venir rejoindre le prestigieux carré central des Martyrs. En premier les membres du gouvernement, qui défilent un à un et s’extirpent du commun, déjà pas commun, pour rejoindre la cour suprême. Puis le protocole appelle en second les moudjahidine, qui défilent eux aussi, certains n’ayant même pas la cinquantaine. Troisième catégorie : les députés, qui passent à leur tour puis, enfin, les journalistes, très heureux aussi d’être si proches du pouvoir. Le reste de l’aréopage suit et, à ce moment où chacun découvre la place qu’il occupe dans le système, c’est la deuxième question : pourquoi les militaires n’ont-ils pas été appelés et dans quelle catégorie sont-ils ? En fait, ils sont déjà au carré des Martyrs et les autres catégories les rejoignent une à une.

    Le Président est là, le corps du défunt aussi. Oraison funèbre. L’enterrement se fait. C’est fini. Nous sommes à Dieu et nous Lui retournerons. En attendant, chacun retourne chez lui sans se retourner. Le reste des Algériens ? Non, ils n’ont pas été invités, bloqués à 100 mètres de l’entrée du cimetière par des barrières de police. Un citoyen s’énerve mais finit par en rire et pose la dernière question : «Si je meurs maintenant, je peux entrer
    au cimetière ?»

     

    Chawki Amari
  • la cigale et la fourmi

    MSP : manger avec les loups et pleurer avec le berger

    Par : Mustapha Hammouche64_slide_1_120102082239.jpg

    Voici une année qui commence par une bonne nouvelle : les Frères musulmans d’Algérie se retirent du gouvernement ! Non pas que l’Alliance serait ébranlée par la défaillance du MSP : celle-ci n’a jamais existé comme telle ; le terme alliance regroupe, en effet, un trio de partis conglomérés par un rapport d’allégeance à un président omnipotent coopté par le système.
    Dès que le choix de Bouteflika s’est imposé début 1999, celui-ci fut proclamé “candidat du consensus”. Si les partis “naturellement” voués à occuper les institutions, le FLN et le RND, ne poseront jamais la question de leur présence au gouvernement, le MSP a, d’entrée, marchandé son rapport clientéliste au pouvoir. C’est donc dans le même esprit opportuniste qu’il quitte aujourd’hui la soi-disant Alliance.
    Fort de l’issue tunisienne, marocaine et égyptienne du Printemps arabe, il se libère pour soumissionner, en emmenant une éventuelle coalition islamiste, à la succession au régime actuel, après la “révolution” algérienne, qu’elle soit d’initiative populaire ou le résultat d’un processus de réformes engagé par le pouvoir. Le parti de Soltani a même fait de la bonne conduite des réformes son motif de divorce. “Les lois votées dans le cadre des réformes ont été vidées de leur contenu,  principalement sur les libertés, la transparence et l'ouverture politique et de la presse”, a-t-il reproché à ses “alliés”.
    Visiblement, le MSP mise sur une fin de règne proche. Pour que celui qui, en 2008, a soutenu le viol de la Constitution à l’effet de prolonger la présidence de Bouteflika au-delà des deux mandats légaux s’en désolidarise aujourd’hui, il fallait qu’il en vienne à la conviction d’un imminent changement. Et pas seulement du fait du mouvement révolutionnaire global qui anime notre région ; il doit flairer les relents d’une imminente opération de succession.  
    En même temps qu’il démissionne de “l’Alliance”, il se pose d’emblée en revendicateur de véritables réformes… démocratiques, se plaçant dans la course à la position d’alternative. Car, dans un système qui place “la paix civile” comme finalité supérieure, il peut espérer susciter la tentation tunisienne. Ce n’est évidemment pas l’espoir d’une victoire à de démocratiques législatives qui font courir le MSP : comme le laissent prévoir les “lois de réformes” qui viennent d’être votées, et comme le dénonce le MSP lui-même, c’est le système de la fraude qui décidera de la couleur de la prochaine Assemblée. Il ne peut pas parier sur des réformes qu’il ne perçoit pas comme porteuses de transparence et d’ouverture. Par cette démission, il négocie son futur quota.
    Après avoir enfourché un régime que le système nous a imposé, douze ans durant, un régime sans perspective, sans projet, sans fondements doctrinaux ou idéologiques, avec l’accaparement du pouvoir et la maîtrise de la rente comme seule finalité, avec la répression et la corruption comme seuls moyens, le MSP veut quitter le navire coulant en position d’opposant ! Sans rendre compte de la corruption qui a saigné les travaux publics et la pêche, la panne qui frappe le tourisme et la gestion bazardjie du commerce !
    C’est beau l’Algérie ! On vient, on abuse, on s’offre, entre autres butins, des bateaux de pêche, avec les loups, et on retourne pleurer avec le berger !

     


    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

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