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  • L'usine Renault en Algérie : pour quelle rentabilité ?

     

     

    le matin dz

     

     

     

    J’ai eu depuis trois ans l’occasion de publier maintes contributions dans la presse algérienne et internationale sur ce sujet. Il faut être réaliste, la réalité économie ne se confond pas avec les discours politiques.

     

    L'usine Renault en Algérie : pour quelle rentabilité ?

     

    Il faut que les responsables algériens se démarquent de l‘ancienne culture étatique pour qui les relations économiques se font d’Etat à Etat ayant donné le primat à l’offre alors qu’ils ‘agit en ce XXIème siècle de tenir compte de la demande segmentée fonction de la répartition du revenu national par couches sociales donc du pouvoir d’achat. Or le pouvoir d’achat en Algérie qui détermine l’achat de voitures, où nous assistons par ailleurs à une nette concentration du revenu national au profit de couches rentières, est largement déterminé par le cours de la rente des hydrocarbures. En cas d’écroulement du cours c’est l’effritement du pouvoir d’achat.

     

    Dans la pratique des affaires internationales, lesfirmes sont autonomes dans leur management stratégique. Les managers sont responsables devant leurs actionnaires et le président Hollande ne peut imposer à une firme en Algérie bien que l’Etat français soit actionnaire. C’est la rentabilité qui doit primer Il faut que cette unité soit rentable pour la France et l’Algérie dans la pratique des affaires n’existant pas de sentiments et cela concerne tous les investisseurs qui veulent s’installer en Algérie ; Chinois, Arabes, Américains, etc. D’où l’importance de développer les relations en réseaux, des relations inter-entreprises et de l’implication de la société civile et des universités. Quitte à me répéter, une entreprise doit être rentable dans le temps tenant compte des nouvelles mutations mondiales dont les mutations énergétiques et se pose cette question outre le couple coût/qualité déterminant. Cette voiture fonctionnera-t-elle au gasoil, à l’essence, hybride, au gaz GPLC ou au solaire ? Sachant que l’Algérie sera importatrice de pétrole horizon 2020 et de gaz conventionnel horizon 2030 tenant compte à la fois des nouvelles mutations énergétiques mondiales, avec le gaz non conventionnel, le retour du charbon qui devient rentable dès lors que le prix de cession du pétrole dépasse les 110/120 dollars le baril à prix constants. Et surtout de la forte consommation intérieure en Algérieavec la décision de doubler la production d'électricité à partir des turbines de gaz, pour un investissement évalué à environ 20 milliards d’euros, consommation encouragée par un prix de cession représentant le dixième du cours international. Avec ce paradoxe de la désindustrialisation où la part des ménages dépasse largement celle des entreprises consommatrices

     

    Au niveau mondial, surtout avec la crise mondiale de 2008 où nous avons assisté à d’importantes restructurations, quatre à cinq groupes contrôlent le marché mondial de voitures touristes, souvent avec des ententes bien que nous assistons à la percée des pays émergents qui voient le pouvoir d’achat de leurs citoyens s’élever à travers l’élargissement des couches moyennes. Ne parlons pas des marchés indiens et chinois dont la population dépasse le milliard. La capacité moyenne pour des voitures de gammes moyennes s’adressant à un large marché fonction de la stratification des revenus de chaque pays, doit être de plus de 300.000 unités/an Le groupe Renault/Nissan est une grande multinationale qui vient d’investir à Tanger dont la capacité passera de 200.000 unités actuellement à plus de 350.000/400.000 horizon 2014/2015. Je ne pense pas que ce groupe se fera harakiri en investissant dans les mêmes gammes. La capacité prévue pour l’Algérie annoncée par les pouvoirs publics devrait passer de 25.000 au départ pour atteindre une vitesse de croisière de 75.000 unités par an, est dérisoire malgré un investissement programmé rendu public par le Ministre de la promotion de l’investissement le 19 décembre 2012 d’environ 1,2 milliard d’euros ce qui alourdira l’amortissement pendant au moins quatre à cinq ans.

     

    Ce sera une unité non rentable, à moins que l’Algérie supporte les surcoûts à l’instar de plus de 50 milliards de dollars supportés par le trésor public pour l’assainissement des entreprises publiques entre 1971-2011 mais dont plus de 70% sont revenues à la case de départ. Aussi ces subventions doivent être transitoire et ne sont pas une solution fiable à terme. A court terme disons pour ces surcouts supportés par le trésor via les hydrocarbures qui génèrent 98% des recettes en devises en 2012, ne seront bénéfiques pour l’Algérie, pouvant être assimilés au coût de la formation et du transfert technologique, afin que les Algériens sachent construire une voiture. Le taux d’intégration souhaitable à terme devrait être au maximum de 50/60%, devant être réaliste en cette ère de mondialisation, n’existant nulle part dans le monde une firme avec une intégration de 100% et ce afin grâce à la sous traitance par des réseaux décentralisés afin de réduire les couts et être compétitifs. Le taux d’intégration de 42% annoncé par le Ministre du secteur à l’occasion de la signature de l’Accord, ne sera effectif qu’au bout d’une certaines période à la lumière du complexe de véhicules de Roubia dont le taux d’intégration ne dépasse pas 20%, malgré plusieurs assainissements financiers et après plusieurs décennies d’expérience - précisément depuis les années 1970, faute de management stratégique notamment dont la ressource humaine, richesse bien plus importante que toutes les réserves d’hydrocarbures. Par ailleurs l’Algérie a-t-elle prévu une formation adéquate dans les techniques de pointe car on ne construit pas une voiture plus une voiture mécanique comme dans les années 1970/1980. Comme il ne sera jamais question que Renault supporte les surcoûts et produise les mêmes gammes qu’à Tanger.

     

    Pendant la période d’exonérations fiscales et d’avantages accordés par le gouvernement algérien via l’agence l’ANDI, l’unité pourrait tenir face à ses concurrents. Mais aussitôt les avantages arrivés à terme, cette unité devra rembourser ses emprunts et payer ses charges fiscales et ce dans le cadre de la règle 49/51%. A ce moment-là l’unité ne peut être rentable avec une capacité si faible. Aussi, les négociations entre le groupe Renault et l’Algérie doivent porter outre sur le transfert technologique et managérial, ce que mon ami le professeur Jean-Louis Guigou, délégué de l’Ipimed qualifie de "co-localisation", un partage de la valeur ajoutée entre la France et l’Algérie, sur d’autres gammes avec une capacité extrapolée horizon 2015 d’un minimum de 250.000 à 300.000 unités par an. En effet, cette capacité sera excédentaire forcément dans la mesure où nous sommes dans une économie ouverte où vous ne pouvez imposer aux consommateurs algériens, ni marocains d’ailleurs d’acheter Renault dont le segment de marché ne dépasse pas 80.000 consommateurs/an. D’où la nécessité pour la fiabilité de ce projet à terme, des exportations à travers les réseaux internationalisés de Renault/Nissan, l’Algérie n’ayant pas de pratiques commerciales internationales en dehors de Sonatrach. Dès lors se posera lors la règle des 49/51% qui ne sera pas opérationnelle pour une firme internationalisée comme Renault/Nissan qui se conformera aux règles de l’Organisation mondiale du commerce, la voiture étant une marchandise soumise à la concurrence internationale. En bref, pour l’Algérie qui possède d’importantes potentialités il devient impérieux de passer d’une économie de rente qui engendre le gain facile et la corruption, de relancer son tissu productif grâce à un partenariat gagnant /gagnant. L’avenir d’un tel projet ou de tout autre projet restructurant, permettant d’accroître la valeur ajoutée interne et de créer des emplois productifs et non des emplois rentes, face à la concurrence internationale intiment lié à l’Etat de droit, au renouveau de la gouvernance et plaçant l’entreprise et le savoir au cœur de la stratégie, devra cibler le continent africain qui à l’horizon 2030, sous réserve d’une meilleure gouvernance, l’axe se déplaçant de l’Asie, sera le continent qui dynamisera l’économie mondiale.

     

    Professeur Abderrahmane Mebtoul

  • Oran : guerre contre le trafic du foncier


    Par Le Matin DZ |

    Suite à une instruction de leur chef d'exécutif, les autorités de la wilaya d’Oran sont décidées à mener une guerre sans merci contre la maffia du foncier.

     

    La justice va instruire ces nouvelles affaires de détournement du foncier.

     

    En conséquence de cette lutte lancée depuis quelques jours, plusieurs réseaux spécialisés dans ce domaine ont été démantelés dans différentes communes.
    Ainsi, la commune Hassi Mefsoukh douar Bouama et Mers El Hadjadj plus précisément au douar Hassasna, distante d'une soixantaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu de la wilaya, se trouve au cœur d'un scandale, suite au bradage de terrains à des particuliers en milieu urbain.

     

    Les premiers éléments de l'enquête judiciaire ont révélé l'implication de deux responsables locaux en poste durant la période de 1998 à 2007. Selon des sources sécuritaires, ces élus du peuple auraient emporté cachet et griffes officielles de l’ex-P/APC et auraient illicitement procédé à des attributions de lots de terrains à bâtir sur la base de simples décisions communales antidatées plusieurs années après leurs mandats. D'après la même source, les indus bénéficiaires ont été auditionnés par les enquêteurs, alors que les principaux mis en cause seront poursuivis pour de nombreux griefs, dont le faux et usage de faux. Par ailleurs, l'on signale que les habitations construites sur ces terrains sont programmées pour la démolition dans le cadre d'une vaste opération de destruction dictée par instruction de la wilaya.

     

    A la faveur de cette lutte, la commune d’Oran a mis à nu un important trafic foncier en vue de monter de nouveaux bidonvilles. En effet, au courant de cette semaine, un "promoteur" qui procédait illicitement au terrassement d'un terrain a été appréhendé ainsi que ses complices par les éléments de la police de l'urbanisme en flagrant délit, et ce, en présence des élus de la ville. Le terrain en question a été partagé en petits lots destinés à être construits en baraques à revendre à raison de 250 millions de centimes l'unité à Hai Akik Lotfi dans la commune de Bir El Djir

     

    Les services de la commune de Mers El Hadjadj et de Hassi Mefsoukh et surtout de Bir El Djir sont également alertés par ce phénomène. Ils ont adressé, par le biais de la Gendarmerie nationale, à des propriétaires de villas cossues, des décisions de démolition de leurs habitations et des menaces de poursuites judiciaires à leur encontre auprès du tribunal administratif. Ces propriétaires sont accusés d'avoir construit sur des terrains achetés à des bénéficiaires sur simple certificat délivré par les services de l'APC durant la décennie noire.

     

    Des citoyens des localités d’Arzew et de Gdyel sont également touchés par un arrêté de démolition communal. Les mis en cause ont construit leurs bâtisses sans le permis de construire qui leur permet d'acquérir l'acte de propriété. Dans ce contexte, de nombreuses villas de milliardaires ont été construites durant les années 2000 et 2001 sur des terrains appartenant à la commune.

     

    Ce remue-ménage causé par une instruction du wali vise à mettre fin à un trafic qui a gangrené l'état du foncier et permis la prolifération démesurée de constructions illicites. Ces trafiquants ont profité du fait que les pouvoirs publics étaient occupés à gérer des situations sécuritaires et d'ordre public pour tout dilapider.

     

    H. Medjadji

  • Faculté de Médecine d’Oran

     

     

    Scandale des faux diplômes

     

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    Fraude et falsification de diplômes du baccalauréat d’étudiants, issus de familles jouissant d’une certaine aura pour leur admission en médecine et pharmacie, sont au centre d’un scandale.
     

     

    La corruption, les passe-droits, le trafic, la falsification… n’ont épargné aucun secteur. Ces derniers jours, la faculté de médecine d’Oran vit au rythme d’un scandale de faux diplômes de baccalauréat. En effet, le cas d’au moins quatre étudiants est révélé, dont certains ont falsifié le diplôme du baccalauréat et d’autres n’ont pas la moyenne requise pour faire médecine ou pharmacie. Le plus dramatique dans cette histoire, c’est que ces étudiants sont issus de familles jouissant d’une certaine aura.

    On parle de la fille d’un avocat qui jouit d’une grande renommée au sein de sa profession, d’un médecin possédant un laboratoire d’analyses ayant pignon sur rue, et du fils d’un éminent professeur de médecine enseignant dans la même faculté. Plus grave encore, pour éviter que ce scandale n’en soulève d’autres, l’administration de la faculté de médecine a tout fait pour ne pas ébruiter cette histoire et a essayé de la traiter dans le cadre du conseil de discipline de l’institution. Par contre, d’autres ont tout fait pour la porter à la connaissance de l’opinion publique.

    D’ailleurs, nos sources nous affirment que ce scandale n’est que le côté apparent de l’iceberg et que des affaires similaires ont été relevées les années précédentes. Les responsables de ce trafic, des personnes au rang de professeur, sont montrés du doigt. Aussi, on nous indique qu’une commission d’enquête a été dépêchée d’Alger pour faire la lumière sur cette affaire. Cependant, eu égard aux noms des dignitaires de la ville et même du pays qui risquent d’être mis en cause, on estime que ce scandale va être étouffé et relégué aux oubliettes.

    Certaines victimes de ces passe-droits, celles et ceux qui ont été privés de suivre des études de médecine et de pharmacie alors que leurs résultats scolaires le leur permettaient, ne l’entendent pas de cette oreille. Ils sont décidés d’étaler la vérité sur la place publique au grand jour.

     

     

    Salah Ziad
  • Affrontements entre les forces de l’ordre et les citoyens du Derb (Oran)

     

     

    Par |
    Les ministres parlent de dizaines de milliers de logements réalisées mais les familles ne voient rien venir.

    Pendant que les ministres parlent de milliers de logements réalisés, les citoyens ne voient rien venir. Il y a sûrement des menteurs dans l'affaire et ce ne sont pas les familles qui vivent dans des conditions insoutenables.

    Des centaines de citoyens en colère ont bloqué mercredi carrément la route principale et les routes secondaires qui mènent vers au siège de l’hôtel de ville d’Oran à la place du 1er-Novembre ex-Place d’armes. Une échauffourée a éclaté entre les manifestants et les éléments des forces de sécurités avec des lancements de pierre du fait que la plupart des manifestant sont issus des quartiers populeux du Derb, Ras El Aïn et Sidi El Houari ont refusés les décisions d’affectation. Les habitants de Derb refusent les décisions d’affectation Les manifestants ont scandé des propos hostiles aux responsables et surtout les élus locaux  incapables selon eux de faire le  travail en toute  transparence, ont réclamés une  enquête ministerielle et  refusé d’interompre leur mouvement de protestation. D’autres manifestants ont observé un sit-in devant le siège de la daïra et de la wilaya ainsi que devant le secteur urbain d’El Hamri. Ils ont aussi bloqué la route en guise de protestation mais aussi pour se faire entendre.

    Même constat signalé au niveau d’Es-Senia où des centaines de manifestants issus des bidonvilles de Kara 1 et 2 ainsi que de dar El-Beida ont observé un mouvement de protestation pour réclamer leur relogement. Sur ce registre, nous avions déjà évoqué dans nos précédents que les autorités locales sont confrontées à la forte demande de relogement de ces familles menacées par l'effondrement partiel de leur immeuble. Pas seulement, il y a aussi l’incompétence des élus et responsables locaux et leur manque de transparence dans l’étude des dossiers. La place du 1er Novembre et le quartier du Derb ont connu une après-midi bien chaude et la tension était palpable à mesure que les attroupements des citoyens devenaient de plus en plus denses. En effet, ceux que l’on dénomme désormais les mal-logés ont tenu à se faire entendre par les autorités locales, et ce fut le début d’un face à face inquiétant entre les habitants et les forces de l’ordre. 

    Ces derniers ont dû procéder au bouclage hermétique de la Place d’armes mais aussi du quartier populaire du Derb. Certaines sources parlent même de blessés lors de ces affrontements et de quelques interpellations que nous ne sommes pas encore en mesure de confirmer. Quoi qu’il en soit la tension était encore vive mercredi soir. Des tentatives de pourparlers ont eu lieu pour désamorcer cette inquiétante montée de tension que l’on savait latente depuis un certain moment déjà. Il est clair qu’il devient urgent de parer au plus vite avant que les choses ne dérapent complètement et que des parties tapies dans l’ombre ne les utilisent à des fins qui n’ont malheureusement rien à voir avec la détresse sociale que connaissent certaines familles.

    Au regard des mouvements de colère que les listes des bénéficiaires ont soulevés à travers certains quartiers et secteurs urbains de la ville d’Oran, des expériences déjà vécues dans cette région, à la tension qui pèse sur le logement, les Oranais assistent à une distribution agitée et il ne saurait en être autrement. En effet, il y a trop peu de logements pour un grand nombre de demandes à Oran, et comme à son accoutumée, la constitution des listes n’échappe pas aux spéculations, qui en fait provoque légitimement la colère de ces malheureuses familles. Il est vrai que distribuer ce petit nombre de logements est une équation qui n’augure rien de bon.. La grande majorité des demandeurs de logements, dont certains attendent depuis les années 1970, vit dans des immeubles menaçant ruines, occupent des habitations précaires, des caves, sur des terrasses ou survivent dans des bidonvilles de la périphérie.

    Medjadji H.

  • no moment

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  • ORAN


    La marche des médecins résidents violemment réprimée

    Les médecins résidents regroupés au sein du Camra ont réussi, hier, à Oran, leur action de protestation en parvenant, malgré le dispositif policier mis en place et la répression, à marcher en dehors de l’enceinte du CHUO.
    Ce sont en tout près de 4 000 résidents venus de 10 wilayas du pays, c'est-àdire de toutes les facultés de médecine, qui ont organisé, hier matin, au CHU d’Oran un grand rassemblement national pour montrer et leur mobilisation et leur ancrage à l’échelle nationale dans une contestation qui ne faiblit pas et qui, au contraire, a retrouvé un second souffle depuis les propos humiliants d’Ouyahia et la répression du 1er juin à Alger. D’ailleurs, c’est bien le Premier ministre qui a concentré sur sa personne les slogans les plus hostiles et les plus clairs des résidents puisqu’ils n’ont cessé de scander «Ouyahia dégage, Ouyahia assassin, Ouyahia hakada yourid !...» Alors que très tôt le matin, les policiers avaient pris place tout autour du CHUO, qui se trouve enclavé dans le quartier populaire le Plateau, les résidents ont attendu l’arrivée de leurs collègues venant de Sidi Bel Abbès, d’Alger, de Tizi- Ouzou et d’autres wilayas en observant un simple sitin mais bruyant, transformant le CHUO qui n’a jamais connu une telle agitation. Au bout de quelques heures, les résidents et les délégués du Camra ont donné le coup d’envoi pour entamer leur marche, leur objectif étant de sortir du CHUO et de se rendre au siège de la Wilaya. Les URS ont aussitôt tenté de fermer les portes de sortie de l’hôpital mais rien n’y fit, puisque les résidents, en grand nombre, ont ouvert par la force les barrières et forcé le cordon des policiers. Dès le départ, les résidents vont être confrontés à la répression et la violence des policiers qui ont usé de la matraque à tout-va pour empêcher les médecins de sortir et de marcher. C’était sans compter sur leur détermination. Sous les coups et les insultes, projetés pour certains d’entre eux à terre, les résidents ont foncé sans rien sentir presque, certains s’empoignaient avec les URS très agressifs, qui n’arrêtaient pas de taper, même sur les jeunes femmes médecins. C’est littéralement au pas de course que les médecins résidents avancèrent, débordant totalement les policiers qui tentaient tant bien que mal de se regrouper et de les bloquer. Provoquant à chaque fois un éclatement de la marche qui se reconstituait quelques mètres plus loin. Tout au long du boulevard Colonel Abderzak, les automobilistes, bloqués, jouent du klaxon en guise de solidarité avec les médecins et parfois même les encouragent de la voix, quand ils assistent médusés à la brutalité policière. Nous apprenons, à cet instant, qu’au moins 5 médecins ont été blessés, touchés aux jambes et aux genoux dont l’un assez sérieusement. N’arrivant pas à stopper la marche, les URS se repositionnent devant le siège de la Wilaya, où arrivèrent les quelque 4 000 manifestants hurlant «nous n’avons pas peur !» «policier haggar ». Là, ils occupèrent la chaussée et restèrent pendant plus d’une heure entourés par les policiers, sur le qui-vive. A signaler qu’un groupe de travailleurs de l’ENCG, sans salaire depuis 6 mois, manifestaient aussi au même instant devant la Wilaya. L’un de ces travailleurs, pris de malaise fut secouru par deux résidents qui se portèrent vers lui. La meilleure image et réponse qu’il soit aux allégations du Premier ministre, disant des médecins qu’ils abandonnaient la population et les malades. Les délégués du Camra ont rappelé à la fin de leur action de protestation que tant que les pouvoirs publics ne répondent pas à leurs revendications, le mouvement de grève se poursuivra. «Nous ne croyons plus en cette vieille génération qui est incapable de reconnaître la faillite et la déroute de sa politique sanitaire», dira-t-il.
    F. M.