Après l’éclatement des scandales de la faculté des Lettres et des langues de l’université d’Alger2, notamment celui relatif aux fraudes au concours de doctorat du département de français, le rectorat a mis fin aux fonctions de plusieurs responsables de cette faculté : la doyenne Madame Filali, suivie de ses adjoints et des chefs de départements.
Dimanche, 26 janvier 2014, c’est au tour du chef de département de français, Mme Derridj, d’être appelée à rendre les clés pour permettre l’installation du nouveau chef de département. Quelques étudiants, sur incitation de la désormais ex-chef de département, ont tenté tôt le matin de bloquer l’accès au département pour empêcher vainement le déroulement de la cérémonie d’installation du nouveau venu, M. Djebli. N’ayant même pas eu le courage d’affronter ses collègues après cette déconvenue, elle n’a pas assisté à la cérémonie et elle n’a pas rendu les clés du bureau du chef de département. En tout état de cause, elle sera obligée de se présenter à la passation de consignes, à déposer son bilan, à établir l’inventaire et à remettre sa griffe.
Avec ces nombreux changements, il semblerait que le recteur de cette université, installé depuis un mois et demi tente de trouver des issues aux problèmes qui la secouent.
Cependant, certains signes venant également du rectorat et du nouveau doyen incitent à la méfiance quant à l’issue qu’ils veulent donner à l’enquête sur les fraudes dans les concours de doctorat du département de français. Les contestataires craignent l’étouffement du scandale. C’est dans ce sens qu’ils interprètent la mobilisation des membres du comité de formation doctorale (CFD) et la responsable de section syndicale du département Mme Ait Dahmane, pour le maintien de la chef de département démissionnaire et responsable directe de la fraude, mais en vain ; la lenteur avec laquelle le rectorat mène l’enquête et ses appels répétés à l’apaisement, craignant la confirmation de la fraude au lieu de procéder courageusement à l'assainissement de la situation ; le silence des responsables du CFD, notamment Mme Amokrane, impliqués dans les irrégularités du déroulement des concours de doctorat, selon les étudiants contestataires.
Les contestataires se posent plusieurs questions quant au sort réservé à cette affaire, cela les révolte encore plus, et veulent à aller loin pour qu’ils soient rétablis dans leurs droits. Ils réclament sans concession l’annulation du concours et de le frapper de nullité, écarter les responsables de ce fiasco de toute responsabilité administrative et pédagogique. Si d’aventure leurs attentes ne sont pas satisfaites, tant les irrégularités qu’ils dénoncent sont criardes et établies, il semble aujourd’hui déterminés à frapper aux portes du tribunal administratif. Un avocat est déjà saisi de l’affaire et attend l’issue de l’enquête pour engager officiellement les procédures.
Samir Lekhal