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spécialistes

  • Les praticiens spécialistes déterminés à aller jusqu’au bout de leur débrayage

    ILS DÉNONCENT LE RECOURS ABUSIF DE LA TUTELLE À LA JUSTICE

     

    A leur deuxième jour de grève, les praticiens spécialistes semblent plus déterminés que jamais à aller jusqu’au bout de leurs revendications. Néanmoins, ils dénoncent le recours abusif du département de Djamel Ould-Abbès à la justice. 
    Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - A son deuxième jour, la grève des praticiens spécialistes est passée d’un taux de suivi de 76% à celui de 80%, selon le président du SNPSSP, le Dr Mohamed Yousfi. Un signe favorable, à ses yeux, et qui dénote, souligne-t-il, on ne peut plus clair, «la grande mobilisation des praticiens spécialistes et leur détermination à défendre jusqu’au bout leurs droits les plus élémentaires et légitimes». Ainsi, au centre du pays, le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique a annoncé un taux de suivi de 75% à Alger et à Boumerdès, 80% à Tizi Ouzou et Aïn Defla, 75% à Blida et 100% à Bouira. A l’ouest du pays, la grève a été suivie à 80% à Tlemcen, à 60% à Oran, à 100% à Tiaret et à 80% à Mostaganem. A l’est du pays, le taux de suivi a été de l’ordre de 75% à Constantine, 80% à Mila, de 85% à Tébessa, à 80% à Annaba, 80% à Mila et à 85% à Oum El Bouaghi. Dans le sud du pays, les wilayas de Ghardaïa, de Ouargla et El Oued ont chacune enregistré un taux de suivi de 70%. Par ailleurs, le Dr Mohamed Yousfi, joint hier par téléphone, a fortement dénoncé «le recours abusif du ministère de la Santé à la justice pour faire avorter un mouvement de débrayage légal et légitime ». Selon lui, le département de Djamel Ould-Abbès a pris lui-même l’initiative de distribuer des décisions de justice, déclarant la grève illégale et appelant les praticiens spécialistes à reprendre illico du service. «C’est plutôt la procédure du ministère de la Santé qui est illégale et non pas une grève observée par une élite réclamant un minimum de dignité. Car il faut savoir que c’est le tribunal qui doit notifier au syndicat une telle décision par voie recommandée. Or, jusque-là, la direction du syndicat n’a rien reçu sauf constater que les agents du ministère de la Santé ont procédé à l’affichage desdites décisions au niveau des établissements hospitaliers. Ce qui est contraire à la loi en vigueur», a-t-il expliqué. Mais ce qui semble le plus chagriner le Dr Yousfi, c’est, dit-til, le double langage tenu par le gouvernement. Il s’explique : «D’une part, le président de la République, le Premier ministre et son gouvernement appellent à la valorisation de l’élite et certains vont jusqu’à aller draguer les médecins spécialistes installés sous d’autres cieux pour revenir travailler dans le pays et d’autre part, ils font tout pour faire fuir le peu de praticiens spécialistes qui ont choisi de rester en Algérie…». En somme «Nous n’avons vraiment rien compris ! », a-t-il conclu. 
    M. M.

  • Praticiens spécialistes de santé publique

     

    La grève largement suivie, selon le SNPSSP

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    Les praticiens spécialistes dénoncent le silence du ministère de la Santé. Le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) menace de durcir le ton en passant à une grève illimitée à partir du 19 mars.

    Hier, c’était la première journée d’une grève de trois jours annoncée par ce syndicat depuis le 19 février dernier. Le taux de suivi est en moyenne de 75%, affirme le syndicat, qui a enregistré des taux variant entre 60 et 90% au niveau des centres hospitaliers des différentes wilayas du pays.

    Aucune réaction du ministère de la Santé, qui n’a donné aucun signe de vie depuis la dernière réunion de conciliation, le 22 février dernier.» L’attitude de la tutelle renforce le syndicat dans sa conviction à continuer le débrayage aujourd’hui et demain et d’observer trois autres jours de grève les 11,12 et 13 mars, avant d’aller vers une grève ouverte à partir du 19 mars. C’est le seul recours pour alerter l’opinion publique et les responsables concernés sur ce qui est en train de menacer la pérennité du système de santé publique : rupture de stocks de médicaments et conditions précaires des travailleurs sont un échantillon des contraintes qui font fuir les spécialistes vers d’autres cieux plus cléments et vers le secteur privé, où la situation n’est pas non plus reluisante.

    Le syndicat dénonce «des mesures répressives d’un autre âge», selon le Dr Yousfi, président du SNPSSP. Des walis ont été destinataires d’une instruction émanant du secrétaire général du ministère de la Santé portant sur la réquisition des médecins spécialistes, coïncidant avec la date de la grève. «C’est une mesure qui vise à nuire au bon déroulement de l’action de protestation. D’autant plus que le service minimum est assurée», soutient le Dr Yousfi, qui souligne la «contradiction» entre le discours du président de la République qui prône des réformes et qui dit défendre un Etat de droit, et un ministre de la Santé qui «est à contre-courant des directive du président de la République».  Les syndicalistes dénoncent aussi l’empêchement d’un rassemblement de grévistes dans un hôpital de Tlemcen.

    Concernant des informations liées à l’illégalité de ce mouvement de protestation et sa prétendue condamnation par la justice, le président du SNPSSP précise que le syndicat n’a été destinataire d’aucune notification. «Ce sont juste des tentatives de déstabilisation», explique le Dr Yousfi.  Les revendications des spécialistes concernent l’amendement du statut particulier des médecins spécialistes, la levée des mesures discriminatoires d’imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%) et aux praticiens spécialistes de santé publique (35%) et la révision du régime indemnitaire. Les spécialistes revendiquent l’application des mesures incitatives concernant le service civil, le respect de la réglementation en matière de carte sanitaire pour les services de santé publique et en matière de présence des praticiens spécialistes de santé publique dans les comités médicaux déjà existants ou nouvellement créés.

    Fatima Arab
  • SPÉCIALISTES, GÉNÉRALISTES ET RÉSIDENTS EN GRÈVE ILLIMITÉE Les hôpitaux sans blouses blanches


    Le risque de paralysie des structures hospitalières est réel. Aux résidents en grève depuis plus de deux mois, se joignent, dès aujourd’hui, les praticiens de la santé publique. Le service minimum ne sera pas assuré de manière unilatérale.
    Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Les malades qui solliciteront à partir d’aujourd’hui les structures publiques de santé devront s’armer de patience. Les résidents qui poursuivent leur mouvement de protestation ne seront plus seuls sur le terrain de la contestation. Les praticiens et les praticiens spécialistes répondant à l’appel du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) débrayent également. Le service minimum, traditionnellement assuré par les médecins de manière unilatérale, ne le sera cette fois que si le ministère de tutelle prend l’initiative d’ouvrir des discussions sur les modalités de son application comme stipulé par les lois régissant la pratique syndicale. Poussés dans leurs derniers retranchements, les deux syndicats autonomes font monter la pression après l’échec d’une tentative de conciliation. Une «non-conciliation » préfère dire le Dr Yousfi, président du SNPSSP pour qui il n’existe aucune volonté d’apaisement. Le ministère de la Santé a en effet eu recours au procédé classique en actionnant la justice. Les deux syndicats autonomes apprenaient jeudi par le biais de la presse que la justice avait déjà statué et déclaré sans surprise le mouvement illégal. N’ayant reçu aucune notification, les deux syndicats ont maintenu leur appel à la grève. Ils dénoncent la non-tenue des engagements de leur tutelle. Le SNPSSP revendique depuis des années l’amendement du statut particulier avant la révision du régime indemnitaire, la prise en charge de la question des concours, l’amélioration des conditions d’exercice du service civil et une meilleure répartition des logements de fonction pour les médecins. Les revendications du SNPSP s’articulent, quant à elles, autour de l’amendement du statut particulier et du régime indemnitaire. Le ministre de la Santé a préféré, lui, communiquer uniquement sur la question des salaires. En annonçant des augmentations pouvant atteindre les 110%, il n’a pas obtenu l’effet escompté et pour cause : les syndicats sont formels. Les augmentations ne seront pas de cet ordre et ne dépasseront guère les 35%. Pourquoi Ould Abbès avance-t-il donc des chiffres mirobolants ? Les deux syndicats crient à la manipulation et soupçonnent le ministre de la Santé de vouloir jeter en pâture les médecins en prenant à témoin l’opinion publique. Une manœuvre que les syndicats promettent de déjouer en mobilisant leurs troupes. Ils promettent des actions de protestation d’envergure dont la marche des blouses blanches qui devrait réunir des milliers de médecins. L’occasion, affirment le SNPSP et le SNPSSP, de défendre non pas uniquement la profession mais tout le système de santé.
    N. I.