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    Mou, un peu paresseux et ayant perdu sa virginité depuis longtemps, le corps électoral va être convoqué, lui à qui on ne demande presque jamais rien. A l’ordre du jour, une élection présidentielle, qui consiste à glisser une enveloppe avec un nom dessus dans une fente étroite pour permettre à un homme de faire ce qu’il veut pendant 5 ans. Car en Algérie, quand il est élu (ou coopté par les lobbies), un Président estime qu’il est le seul maître à bord et personne n’a plus le droit d’émettre un avis avant le prochain mandat.

    Le président Bouteflika l’avait d’ailleurs expliqué au début de son règne, alors que les Algériens ont voté pour lui, pourquoi devrait-il rendre compte de ses choix et de ses actions à l’Assemblée, aux partis majoritaires, au Conseil de la magistrature ou à l’opinion publique ? Il aura d’ailleurs dans cette logique rapidement changé la Constitution pour faire d’un régime déjà hyper-centralisé, un régime ultra-présidentiel qui a fermé la voie à toute opinion contraire. Pour cette raison, les régimes démocratiques ont établi des contre-pouvoirs afin d’empêcher un homme de diriger seul une nation sans n’associer personne, au risque d’embarquer tout le monde dans son erreur.

    D’ailleurs, le président Bouteflika étant malade et tremblant, il pourrait se tromper et écrire une loi interdisant à tout homme de sexe masculin et toute femme de sexe féminin de se présenter à la présidentielle. Une partie des Algériens applaudirait, l’autre contesterait, l’Assemblée voterait oui à la majorité absolue, Saadani expliquerait que c’est une excellente loi, Bensalah qu’il soutient sans réserve le programme présidentiel et Sellal que le Président est en bonne santé et a donc raison. Résultat, pas d’élection. Et pas de problème pour le corps électoral déjà fatigué à l’idée d’être convoqué. Il irait simplement se recoucher sur le lit douillet des illusions de la nation perdue.

     

    Chawki Amari
  • Les étrangers, c’est nous !

     

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Le ministre des Affaires religieuses a officiellement mis “en garde la société algérienne contre les fatwas promulguées par des ulémas et imams non algériens”, celles-ci “pouvant altérer l’intérêt suprême du pays et son intégrité religieuse”.
    On ne peut pas s’adonner à cette mystification qui fait de nous une simple partie de la grande masse arabo-musulmane transfrontalière et homogène, la oumma, et, ensuite, dénoncer comme “étrangers” des imams issus de cette oumma “une et indivisible” ! N’est-ce pas en application de ce saint principe que l’État algérien, son président et son ministre du culte ont, par tant d’honneurs et d’empressements, élevé El- Qaradaoui au-dessus de la masse d’imams ordinaires locaux ? Ce n’est pas bien de traiter d’étrangers vos invités de marque. Juste parce que vos positions… politiques sur la Syrie ont divergé ? D’ailleurs, dans l’affaire, ce n’est pas El-Qaradaoui qui a changé : apôtre de la violence intégriste, il était, apôtre de la violence intégriste, il reste.
    L’hommage de la République aux missionnaires de l’idéologie de la haine de l’autre a conduit à ceci : pour ne plus être “l’autre”, “l’étranger” à la oumma, ils doivent abandonner leur religion pour celle du “vrai” musulman, leur pantalon pour le qamis, leur haïk pour le niqab, leur langue pour celle du “vrai” musulman. Nos jeunes, convaincus par les imams auxquels leur État les a livrés, que ce sont eux les “étrangers” à la oumma, tentent de se racheter une appartenance en s’engageant dans les légions “islamiques” et en se portant aux premières lignes de toutes les entreprises terroristes.  
    Dans ce mouvement, séculaire, de soumission à la volonté de nos tuteurs identitaires, ce sont nos dirigeants qui prennent la tête du cortège de convertis : voyez comment le ministère de l’Intérieur s’investit dans ce combat contre la réhabilitation des prénoms amazighs, c’est-à-dire des prénoms puisés dans la filiation millénaire des Algériens !
    À la vérité, sans la connivence originelle de Messali Hadj et de ses héritiers du mouvement national avec le nationalisme arabe de Chakib Arslan, l’Algérie aurait pu connaître une trajectoire balisée par les notions de modernité, de république et de rationalité. Le développement et les libertés seraient les véritables finalités de l’Algérie indépendante. Plutôt que les retrouvailles avec la mythique oumma.
    Ce qui dérange en fait Ghlamallah, ce n’est pas que ces imams soient étrangers ; c’est que “ses” imams ne se font pas tous les interprètes fidèles de la “pensée” du régime. Les plus fidèles sont dépassés par l’agressivité des imams “incontrôlés”. Même promus au grade de “cadres supérieurs”, le pouvoir n’arrive pas à en faire l’armée de commissaires politiques qu’il voulait monter.
    Quand on a été tenté par la manipulation des consciences et qu’on s’est compromis dans l’usage politique de la religion, il n’y a qu’une manière de stopper la dérive historique : restituer au citoyen sa liberté de pensée, en réformant l’école dans le sens de l’apprentissage du raisonnement, en réhabilitant la philosophie et les sciences humaines dans l’enseignement et banaliser la liberté de conscience et de culte en délivrant l’Algérien de la terreur de l’intégrisme que les forces obscurantistes — et le pouvoir — diffusent dans la société.


    M. H.
    musthammouche@yahoo.f

  • Les étrangers, c’est nous !

     

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Le ministre des Affaires religieuses a officiellement mis “en garde la société algérienne contre les fatwas promulguées par des ulémas et imams non algériens”, celles-ci “pouvant altérer l’intérêt suprême du pays et son intégrité religieuse”.
    On ne peut pas s’adonner à cette mystification qui fait de nous une simple partie de la grande masse arabo-musulmane transfrontalière et homogène, la oumma, et, ensuite, dénoncer comme “étrangers” des imams issus de cette oumma “une et indivisible” ! N’est-ce pas en application de ce saint principe que l’État algérien, son président et son ministre du culte ont, par tant d’honneurs et d’empressements, élevé El- Qaradaoui au-dessus de la masse d’imams ordinaires locaux ? Ce n’est pas bien de traiter d’étrangers vos invités de marque. Juste parce que vos positions… politiques sur la Syrie ont divergé ? D’ailleurs, dans l’affaire, ce n’est pas El-Qaradaoui qui a changé : apôtre de la violence intégriste, il était, apôtre de la violence intégriste, il reste.
    L’hommage de la République aux missionnaires de l’idéologie de la haine de l’autre a conduit à ceci : pour ne plus être “l’autre”, “l’étranger” à la oumma, ils doivent abandonner leur religion pour celle du “vrai” musulman, leur pantalon pour le qamis, leur haïk pour le niqab, leur langue pour celle du “vrai” musulman. Nos jeunes, convaincus par les imams auxquels leur État les a livrés, que ce sont eux les “étrangers” à la oumma, tentent de se racheter une appartenance en s’engageant dans les légions “islamiques” et en se portant aux premières lignes de toutes les entreprises terroristes.  
    Dans ce mouvement, séculaire, de soumission à la volonté de nos tuteurs identitaires, ce sont nos dirigeants qui prennent la tête du cortège de convertis : voyez comment le ministère de l’Intérieur s’investit dans ce combat contre la réhabilitation des prénoms amazighs, c’est-à-dire des prénoms puisés dans la filiation millénaire des Algériens !
    À la vérité, sans la connivence originelle de Messali Hadj et de ses héritiers du mouvement national avec le nationalisme arabe de Chakib Arslan, l’Algérie aurait pu connaître une trajectoire balisée par les notions de modernité, de république et de rationalité. Le développement et les libertés seraient les véritables finalités de l’Algérie indépendante. Plutôt que les retrouvailles avec la mythique oumma.
    Ce qui dérange en fait Ghlamallah, ce n’est pas que ces imams soient étrangers ; c’est que “ses” imams ne se font pas tous les interprètes fidèles de la “pensée” du régime. Les plus fidèles sont dépassés par l’agressivité des imams “incontrôlés”. Même promus au grade de “cadres supérieurs”, le pouvoir n’arrive pas à en faire l’armée de commissaires politiques qu’il voulait monter.
    Quand on a été tenté par la manipulation des consciences et qu’on s’est compromis dans l’usage politique de la religion, il n’y a qu’une manière de stopper la dérive historique : restituer au citoyen sa liberté de pensée, en réformant l’école dans le sens de l’apprentissage du raisonnement, en réhabilitant la philosophie et les sciences humaines dans l’enseignement et banaliser la liberté de conscience et de culte en délivrant l’Algérien de la terreur de l’intégrisme que les forces obscurantistes — et le pouvoir — diffusent dans la société.


    M. H.
    musthammouche@yahoo.f