par Yazid Alilat
Le chiffre est tombé hier, peut-être bien tôt, sur la somme dont le nouveau propriétaire d'OTA (Orascom Télécoms Algérie), filiale jusqu'à dimanche dernier du holding égyptien OTH, le groupe russo-norvégien, veut le vendre à l'Etat algérien.
Le directeur général de Vimpelcom, Alexander Izosimov, présent à Alger avec la délégation d'hommes d'affaires qui accompagne le président russe Dmitri Medvedev, a proposé à l'Algérie de céder l'opérateur de la téléphonie mobile en Algérie, Djezzy, à «un prix équitable», environ 8 milliards de dollars.»
Nous sommes tout à fait ouverts à cela (une vente) si l'acquisition se fait à un prix normal, si cela se fait pour un prix équitable», a-t-il affirmé en marge du forum russo-algérien organisé à l'occasion de la visite d'une journée du président russe Dmitri Medvedev à Alger. Selon le patron de Vimplecom, le prix équitable pour la vente de Djezzy à l'Algérie, qui a fait valoir son droit de préemption, se situe quelque part aux alentours de 8 milliards de dollars».» C'est 7,8 milliards de dollars», précisément, a-t-il ajouté. Vimpelcom avait annoncé l'achat de 100% de l'italien Wind et 57 % de l'égyptien Orascom, au milliardaire égyptien Naguib Sawiris pour un prix de 1,8 milliard de dollars afin de créer le 5e groupe mondial des opérateurs de mobiles. Orascom Telecoms Holding est la maison mère de l'opérateur Djezzy.»Si le gouvernement (algérien) insiste, nous serons naturellement prêts à considérer la vente de cet actif au gouvernement», avait-il, dans un premier temps, déclaré aux journalistes qui accompagnent le président Medvedev.»Il est difficile de faire des prévisions. Pour nous, il est important que les relations entre la compagnie et le gouvernement (algérien) se normalisent», avait ajouté le magnat des télécoms. Les déclarations du patron de Vimplecom confirment les informations selon lesquelles des négociations ont été déjà entamées avec l'Algérie pour la cession de Djeezy. Mais, dans la tourmente de ces déclarations sur l'avenir de OTA, le ministre de l'Industrie, de la petite et moyenne Entreprise et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, avait un peu tempéré mardi, les ardeurs des uns et des autres. «Tout changement dans l'actionnariat d'Orascom Telecom Holding (OTH) ne saurait remettre en cause les engagements déjà pris de céder Orascom Telecom Algérie (OTA) à l'Etat algérien». Cité par l'APS, M. Benmeradi avait même affirmé que «les négociations en cours entre l'Etat algérien et les propriétaires du groupe OTA n'étaient pas du tout remises en cause». Pour lui, «ce sont deux opérations distinctes. La première concerne une transaction entre deux holdings internationaux et la seconde concerne une procédure de cession de droits d'une société (de droit algérien), officiellement engagée entre les deux parties suite à la décision de l'Etat algérien d'exercer son droit de préemption prévu par la législation nationale sur les cessions d'actions de la société OTA, envisagée par la société mère». Les déclarations de M. Benmeradi sont, en fait, ballotées par un flot d'informations sur cette cession de Djezzy qui a fait couler beaucoup d'encre, et susciter énormément de convoitises. En tout cas, le prix de cession que propose Vimplecom est autant un ballon sonde qu'une première (sur) estimation de la valeur de OTA, alors que certaines sources ont déjà fait savoir que l'Algérie aurait suspendu, à la veille de la visite du président russe à Alger, l'opération d'estimation de la valeur de Djezzy, confiée à un cabinet conseil algérien.
Par ailleurs le pétrolier russo-britannique TNK-BP s'intéresse au rachat des actifs de BP en Algérie, a annoncé hier son directeur, Mikhaïl Fridman, membre de la délégation économique qui accompagne le président russe Dmitri Medvedev, pour une visite d'une journée à Alger, rapporte l'AFP. «Nous voudrions que l'avenir des actifs algériens de BP soit décidé de manière positive», en faveur de TNK-BP, a-t-il déclaré à la presse. Le ministre russe de l'Energie Sergei Shmatko a cependant indiqué que le groupe Sonatrach envisageait lui-même d'acquérir les actifs de BP. «Le gouvernement algérien envisage sérieusement la possibilité d'acquérir indépendamment les actifs pour la Sonatrach», a-t-il dit. La Russie et la Sonatrach sont en train d'en parler actuellement, a-t-il dit, soulignant que de toute manière aucune décision ne devrait être prise avant un ou deux mois. La TNK-BP pourrait proposer un échange d'actifs à Sonatrach. «Nous n'écartons pas que la TNK-BP fasse une offre appropriée sur un échange d'actifs», a-t-il ajouté. Le groupe BP, en quête de liquidités après la marée noire du Golfe du Mexique, souhaite vendre ses actifs en Algérie et des négociations seraient déjà en cours avec TNK-BP. M. Fridman a estimé que le soutien du gouvernement algérien était «d'une importance décisive», tant pour l'affaire de BP que pour Djezzy. «Sans soutien politique, nous avons peu de chance de succès dans un pays pas facile comme l'est l'Algérie», a-t-il estimé. Maxim Barsky, l'un des hauts dirigeants de TNK-BP a indiqué que le Premier ministre Vladimir Poutine avait récemment envoyé une lettre au gouvernement algérien exprimant son souhait d'un développement des activités du groupe dans ce pays.
Des opérateurs économiques russes ont affiché, hier à Alger, leur volonté de saisir les opportunités d'affaires qu'offre l'Algérie pour renforcer les relations bilatérales dans le domaine économique.
Intervenant, lors des ateliers thématiques organisés en marge du forum d'affaires algéro - russe, la représentante des entreprises russes de la construction, Mme Liudmila Skachkova a indiqué que les entreprises russes activant dans ce secteur «sont prêtes à nouer d'éventuelles relations de partenariat avec les entreprises algériennes». Mme Skachkova, également membre du Cercle d'amitié algéro-russe, a insisté sur la nécessité «de renforcer les relations d'affaires entre les deux pays», estimant qu'elles «sont appelées à s'intensifier davantage».
Approché par l'APS, en marge d'un atelier, M. Nick Markarov, représentant du groupe IMS, spécialisé dans les appareils de comptage, a précisé que le but de sa visite en Algérie était de trouver des partenaires algériens dans ce domaine et de leur transférer le savoir-faire de cette filière. Pour sa part, M. Alexandre Tymar, chef de projet, en Algérie et au Maghreb, dans la société énergétique russe Technopromexport, a expliqué que «ces rencontres revêtent une grande importance pour le développement des relations économiques entre l'Algérie et la Russie, notamment dans le domaine de l'énergie».
Bouteflika s'est entretenu hier avec le président de la Fédération de Russie, M. Dmitri Medvedev, en visite officielle d'une journée. Les ministres des Affaires étrangères des deux pays, MM. Mourad Medelci et Serguei Lavrov, ont assisté à cet entretien. Le président Medvedev, qui est arrivé peu auparavant pour une visite officielle d'une journée en Algérie, est accompagné d'une importante délégation comprenant des membres du gouvernement, de hauts responsables de la Fédération de Russie et des hommes d'affaires qui prendront part au forum économique algéro-russe et à une exposition de produits russes qui se tiendront en marge de cette visite. Les deux chefs d'Etat devaient procéder à l'examen de la coopération bilatérale et à un échange de vues sur les questions d'actualité régionale et internationale. Il est prévu, également, la signature d'accords bilatéraux dans différents domaines.
Commentaires
Il anadarco, bp, esso et pourquoi pas les russes, je les préfère aux autres.
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