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drs boutef

  • Douce blancheur du mensonge

     

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    Comme les amours, les priorités se font et se défont à chaque croisement complexe. De fait, on l’aura presque oublié dans le quotidien, le Président n’est toujours pas revenu. Mais la chaleur si. Elle est bien là, présente et même un peu trop, régnant avec autorité, non démocratiquement élue mais au sommet de toutes les structures du pouvoir. Mais surtout, avec le retour de la chaleur est revenu le cauchemar national estival, celui des délestages. Ce ne serait pas si grave si ce retour n’avait pas été accompagné d’une mauvaise nouvelle : le PDG de Sonelgaz qui avait promis de ne pas couper l’alimentation cet été vient d’être placé sous contrôle judiciaire. Qui croire alors dans un monde sans lumière de mensonges emboîtés ? Un Président, une maladie ou un médecin présidentiel ? Un candidat à la succession ou un ex-président ? Un général, un soldat ou un civil assimilé ? La famille révolutionnaire, connue pour ne jamais dire la vérité même sous la torture ? Sa propre famille ou son double, qui savent si bien distiller ces mensonges qui font du bien ?

    Il est utile, même s’il fait très chaud, de faire un dernier effort avant septembre et en revenir aux définitions : on appelle mensonge blanc, kedba bayda, un mensonge par omission ou dissimulation qui n’a pas pour but de faire mal mais que l’on utilise pour adoucir la perception de l’autre. A l’opposé, le mensonge noir est un énoncé contraire à la vérité, qui a comme objectif de détruire, détourner et tromper. Qui croire alors dans cet étalage de bichromie en noir et blanc ? Personne, à part la nature qui, elle, ne ment jamais pour la simple raison qu’elle ne promet rien et ne s’inscrit pas dans une logique d’équilibre ou de futur. S’il fait chaud, c’est qu’il fait chaud. C’est à peu près la seule chose aujourd’hui autour de laquelle l’APS ne pourra slalomer, que l’ENTV ne pourra cacher et que même Belani ne pourra démentir.

     

    Chawki Amari
  • Karim Tabbou à l’université d’été du Parti socialiste français

    Printemps arabe : "les événements ont redonné une position centrale à l'armée"



     

    Le rôle joué par l'institution militaire dans les soulèvements populaires du monde arabe était vendredi au centre de l'intervention du premier secrétaire du FFS Karim Tabbou, invité à l'université d'été du Parti socialiste (PS) français qui se tient à la Rochelle, en France. « Comment ne pas voir le grand paradoxe que constitue la place de l’armée dans les processus politiques en cours ? », s’est‑il interrogé. Les dirigeants des régimes autoritaires contestés, a‑t‑il rappelé, sont dans leur grande majorité une pure fabrication de cette institution militaire. Et ils sont restés au pouvoir grâce à elle. « On a pu dire pour certains de ces pays que l’armée est responsable de tous les désastres », a‑t‑il soutenu.

    Mais cette institution a également joué un rôle très important dans la chute de Ben Ali en Tunisie et de Moubarak en Égypte, ainsi que dans la gestion des affaires de ces pays après leur départ. « Nous ne pouvons que constater que les événements actuels ont entraîné et redonné parfois une position centrale à l’armée dans les processus politiques en cours », a prévenu le SG du FFS. Et de poursuivre : « les militaires sont revenus audevant de la scène politique. La stratégie, les choix politiques et institutionnels de l’institution militaire, les rapports que cette institution entretiendra avec les différents acteurs politiques et sociaux seront déterminants quant à l’évolution et à l’issue des processus politiques en cours ».
     
    Pour Karim Tabbou, tous les scénarios sont possibles aujourd'hui. Il n'écarte pas un éventuel retour des régimes dictatoriaux « par le biais d’une stratégie sécuritaire sous habillage antiterroriste ». Le responsable du FFS n'a pas manqué de rappeler dans ce sens les échecs essuyés par les pays où les dirigeants ont prôné une gestion sécuritaire. « Les logiques d’affrontement, les gestions sécuritaires ne protègent pas les populations, bien au contraire, elles font le lit des organisations extrémistes et leur donnent un avenir politique. L’exemple de mon pays est à cet égard emblématique ».
     
    Dans ce contexte, M. Tabbou appelle à la vigilance. « Les forces qui s’opposent au processus de changement sont encore considérables et peuvent infléchir les options démocratiques en œuvre », a‑t‑il souligné. Les problèmes économiques dont pâtissent les pays où des soulèvements populaires sont survenus peuvent également entraver, selon lui, le processus de changement démocratique.
     
    Karim Tabbou a en outre appelé une nouvelle fois à la redéfinition des relations entre les puissances occidentales et les pays arabes. « Il est important que soient réaffirmées l’universalité et l’indivisibilité des droits de l’homme, il est important que soit réaffirmé le principe que l’accès et l’exercice du pouvoir requiert le consentement des gouvernés, il est important que soient garantis tous les pluralismes. Il est important que soit bannies l’omerta et la complaisance devant la violence et corruption », a‑t‑il insisté.