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c'est tjrs vous qui savez tout sur nous* espionnage*
La chef de la diplomatie européenne l’a rencontré lundi soir au Caire
Mohamed Morsi “va bien tres bien madame sissi imperatrice"
Par : Merzak Tigrine
À sa demande, Catherine Ashton a rencontré, lundi soir, le président égyptien déchu, Mohamed Morsi, pendant deux heures. À l’issue de cet entretien, la chef de la diplomatie de l'Union européenne a affirmé, hier au Caire, que l'ex-président Mohamed Morsi, gardé au secret par l'armée depuis près d'un mois, allait “bien et avait accès aux informations”. Catherine Ashton a indiqué qu'elle était en Égypte pour “faciliter l'échange d'idées” entre les parties égyptiennes sur la manière de sortir du blocage politique actuel, même si elle n'était pas porteuse d'une initiative européenne particulière. Mme Ashton s'est toutefois refusée à donner des détails sur la localisation de Mohamed Morsi, arrêté après sa destitution, le 3 juillet, par l'armée après des manifestations monstres réclamant son départ. Il n'a officiellement reçu aucune visite jusqu'alors, sa famille s'étant plainte de n'avoir aucun accès à l'ex-président. Dans la nuit, Mme Ashton a pu se rendre, à bord d'un hélicoptère militaire, sur son lieu de détention et le rencontrer “pendant deux heures”, selon sa porte-parole. “Nous avons eu une discussion amicale, ouverte et directe”, a assuré Mme Ashton, se refusant toutefois à divulguer le contenu de ces discussions. “Nous avons discuté en profondeur”, a-t-elle ajouté. Mme Ashton s'est également refusée à rendre public ce que Mohamed Morsi lui avait dit. “Je ne vais pas parler pour lui”, a-t-elle dit. Pour rappel, Catherine Ashton avait demandé lors de sa précédente visite au Caire, le
17 juillet, la libération de Mohamed Morsi et avait déploré n'avoir pu le rencontrer. Ainsi, elle a indiqué hier qu'elle avait conditionné cette nouvelle visite au Caire à la possibilité de le voir. Mme Ashton, qui a multiplié les rencontres avec les acteurs politiques de tous bords, a ajouté qu'elle était venue “pour voir ce qu'un terrain d'entente pourrait être” et “essayer de trouver des éléments sur lesquels bâtir une certaine confiance”. Elle a toutefois ajouté qu'elle était là “pour aider, pas pour imposer” et que la sortie de crise restait avant tout de la responsabilité des Égyptiens eux-mêmes. La responsable européenne s'est déclarée prête à revenir au Caire si nécessaire. Arrivée dimanche soir dans le pays, elle avait rencontré lundi les nouvelles autorités et des membres de formations islamistes proches de Mohamed Morsi. Ces derniers ont indiqué dans un communiqué avoir prévenu Mme Ashton que “le peuple égyptien ne quittera pas les rues et les places jusqu'au retour à la légitimité constitutionnelle”. Depuis sa destitution, les partisans de Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, organisent régulièrement des manifestations, émaillées de violences meurtrières qui ont fait plus de 200 morts, et observent des sit-in, notamment sur plusieurs places du Caire. Ils ont appelé à une manifestation “d'un million” de personnes hier pour réclamer la réinstauration du premier président élu démocratiquement du pays.
M. T./Agences -
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UE-USA, la crise de confiance
Le torchon brûle entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique. Les révélations d’espionnage électronique ciblant plusieurs pays européens faites par Snowben, un ancien agent de la NSA (Agence nationale de sécurité américaine), qui se trouve bloqué depuis quelques jours au niveau de la zone internationale de l’aérogare de Moscou en attente d’une problématique terre d’asile, ont fait sortir les dirigeants de certaines capitales européennes de leurs gonds. Un geste inamical, d’autant plus mal ressenti par les Européens qu’il vient d’un Etat supposé être plus qu’un partenaire, un allié stratégique. Cible privilégiée du programme de cyber- espionnage mondial américain, le couple franco-allemand, considéré comme le noyau dur de l’UE, est monté au créneau pour dénoncer dans un langage diplomatique ce coup de poignard planté dans le dos de l’UE. Usant d’un ton mesuré et conciliant, le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel a «invité» hier l’ambassadeur américain à Berlin à «une discussion» au ministère allemand des Affaires étrangères.
Le président français, François Hollande, a été, pour sa part, plus direct et moins nuancé. Il a demandé aux Américains que «cesse immédiatement» l’espionnage de l’UE. Bruxelles s’est saisi du dossier. La représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a demandé hier au secrétaire d’Etat américain, John Kerry, de «clarifier au plus vite» la situation. «Chaque pays (...) exerce de nombreuses activités afin de protéger sa sécurité nationale.» «Ce n’est pas inhabituel pour un grand nombre de pays», a rétorqué dans un jeu de miroirs assassin le chef de la diplomatie américaine, invitant les Européens à balayer devant leur porte. Un aveu à peine voilé de la part des Américains de l’existence du programme d’écoute électronique révélé par l’ancien agent américain de la NSA.
Un programme qui s’est intéressé, selon ces fuites relayées par la presse allemande et britannique, outre à la Commission européenne, aux représentations diplomatiques allemande, française, italienne et grecque à Washington et à l’ONU. La force de conviction mise par les Américains dans la défense de leurs intérêts dans ce dossier en se montrant intraitables sur la question de l’extradition de l’agent américain contraste avec le profil bas adopté par les capitales européennes. Ces dernières se contentant de demander des Américains, presque en s’excusant, de simples «éclaircissements» pour la consommation interne de leurs opinions publiques. Là où la gravité des faits exige fermeté dans les positions et déclarations, loin de toute concession et marchandage politique. Cette crise diplomatique, qui finira sans aucun doute à l’avantage des Etats-Unis d’Amérique, met en évidence l’assujettissement des Européens à la toute puissance américaine qui s’est, encore une nouvelle fois, confirmée avec la crise financière mondiale.
La mobilisation des Européens pour tenter de trouver une solution à la crise diplomatique liée à la gestion du «colis» encombrant de l’agent Snowden réclamé avec insistance par les Américains a fait passer au second plan le fond du dossier. Celui du scandale des écoutes à proprement parler qui devient presque un sujet accessoire.
De politique intérieure. Si la vigilance des Européens a été trompée dans cette affaire, que dire alors des pays fragiles comme le nôtre ?Omar Berbiche