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  • Algerie Enquête sur une enquête

     

    Que ce soit la mort d’Ebossé, les détournements à Sonatrach, la fortune de Saadani, le tabassage de manifestants à Tizi Ouzou ou encore les morts de Ghardaïa et Touggourt, les enquêtes algériennes ont cette particularité de s’éterniser sans jamais arriver à une conclusion. Comme une promesse de réforme ou de relance de l’économie, l’essentiel est dans la formulation et jamais dans le résultat, les artistes de la conjugaison usant toujours du futur conditionnel pour éloigner la vérité et le mauvais sort.

    C’est connu, quand on veut noyer un problème, on crée une commission d’enquête. Et il y aurait, dans le cas algérien, largement de quoi enquêter sur ces enquêtes qui ne vont jamais jusqu’au bout. Peut-être faudra-t-il revenir sur la dernière affaire Air Algérie et la saisie d’un avion à Bruxelles pour une question d’argent non remis, imbroglio judiciaire à propos duquel aucune enquête actuelle ou future ne réussira à expliquer qui est responsable dans ce cas.

    Il est en tout cas difficile d’accuser la main étrangère de vouloir salir le pavillon algérien puisque la partie plaignante, la compagnie privée hollandaise K’Air, est dirigée par un Algérien qui a tenu à répondre à l’ex-PDG d’Air Algérie, un Algérien, à quoi l’APS, agence officielle algérienne, a répondu à son tour, rectifiant le PDG de K’Air ainsi que l’ex-PDG d’Air Algérie qui, à son tour, a chargé la compagnie et sa gestion actuelle.

    Tout le monde aura noté que l’actuel PDG d’Air Algérie n’a toujours rien dit, attendant certainement le résultat d’une enquête à propos du prochain crash de la compagnie prévu cette fois à l’heure. En attendant d’attendre, le président de la République serait encore retourné en France se soigner, en avion bien sûr, mais pas avec Air Algérie. Si ça continue, ils vont finir par le saisir. Combien seront-ils à Alger à accepter de donner de l’argent en caution pour le récupérer ? Bon sujet d’enquête.

    Chawki Amari
  • Un bateau ivre

    Alors que se multiplient et s’aggravent les crises, Sellal paraît de plus en plus impuissant à les affronter et leur apporter les solutions idoines. Le poids des responsabilités devient trop lourd pour ses épaules. S’il manifeste beaucoup d’ardeur et de bonne volonté, cela ne comble pas le double déficit dont il souffre : d’un côté au niveau de ses pouvoirs et de son autorité, de l’autre au plan de sa légitimité.

    En faisant de lui un Premier ministre, simple coordinateur du gouvernement, la Constitution actuelle remaniée par Bouteflika en 2009 l’a dépouillé de toute responsabilité face aux députés et devant la nation en matière de programmes politique et économique.

    En outre, non élu par le peuple, désigné par le président de la République, révocable à tout instant par ce dernier, il ne dispose d’aucune légitimité populaire, cet attribut bien nécessaire lorsqu’il faut affronter les populations et les acteurs politiques et sociaux. Ce qui explique en large partie que la lancinante question du M’zab ne trouve aucune solution juste et durable, que les foyers de revendications sociales se multiplient et s’aggravent et que face à la chute brutale des prix des hydrocarbures, ne se dessine aucune stratégie cohérente et efficace pour le court et moyen termes.

    La cacophonie est la règle, au gré de la compréhension de chaque institution mais surtout des intérêts remis en question par la diminution drastique de la rente. Au plan international, s’il parle au nom du Bouteflika et s’il le représente, Sellal ne rencontre pas toute l’écoute voulue, ses interlocuteurs préférant avoir affaire au président de la République. La gêne est perceptible chez les chefs d’Etat qui le reçoivent, y compris au niveau protocolaire.

    Avec l’effacement de Bouteflika depuis près de dix années, la voix de l’Algérie n’est plus audible à l’extérieur et si quelques progrès sont enregistrés ça et là, ils sont davantage à l’actif du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamramra, qui s’investit beaucoup, spécialement dans la gestion des conflits aux frontières du pays.

    Sur les grands dossiers de politique nationale, Sellal est carrément aux abonnés absents. Apres s’être beaucoup investi pour le quatrième mandat de Bouteflika, il ne prend plus en charge les retombées de celui-ci, particulièrement la montée en puissance de l’opposition réclamant une présidentielle anticipée, dénonçant le fait que le président de la République n’a plus les capacités de gouverner efficacement alors que la crise interne s’aggrave dangereusement.

    C’est le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, qui s’est chargé de cette besogne de contrer les opposants, un homme totalement discrédité par son passé et son profil d’homme corrompu. Incapable de proposer des sorties de crise, il s’est spécialisé dans l’invective et le dénigrement. Mise dans l’impasse par cette mauvaise gouvernance, l’Algérie inquiète ses interlocuteurs extérieurs. L’Union européenne l’a fait savoir informellement tout récemment. Si de nombreuses délégations étrangères défilent à Alger, c’est tout simplement pour arracher le maximum de contrats et s’octroyer des parts dans les réserves de change nationales placées aux Etats-Unis.

    Des réserves qui fondront comme neige au soleil si le statu quo persiste. Force et de constater qu’à l’extérieur comme à l’intérieur du pays, on assiste impuissants, à la montée des périls. L’Algérie est devenue une sorte de bateau ivre, sans capitaine, l’équipage est livré à lui-même, fonçant sur une mer lourdement agitée vers de sombres horizons.

     

    Ali Bahmane

     

     

     

     

     

    Vos réactions 4

    L'échotier   le 11.12.14 | 17h20

  • Ôte ta main de là !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Hollande a téléphoné à Abdekka pour le féliciter après sa
    réélection et lui réaffirmer que la France est favorable à une
    accélération de la coopération…

    … médicale !

    Je ne suis pas un exemple de religiosité ! Loin de là ! J’assume même mon côté «anticlérical militant». Mais quand on assume, il faut tout assumer ! Assumer aussi, par exemple, ce côté paradoxalement mignon de l’Algérien qui se fout de l’imam à la première occasion, mais en même temps, qui ne peut passer devant un quignon de pain jeté au sol sans le ramasser, l’embrasser et le préserver dans un coin haut, loin des souillures. Nous sommes comme ça, élevés dans ce respect non pas d’une religion dogmatique, mais dans des fondamentaux humains. Il est des réflexes impossibles à censurer lorsqu’on a plus du demi-siècle au compteur de la vie. Si j’écoute la radio et que les programmes de musique rock sont interrompus par l’Adhan, je ne change pas de fréquences, comme tétanisé, j’attends la fin de l’appel à la prière pour ensuite me replonger dans Bruce Springsteen ! C’est ridicule, c’est infantile, personne ne peut m’obliger à mon âge à suivre ces rituels, je vous l’accorde, mais c’est comme ça ! Je m’y conforme parce que récipiendaire d’une éducation ancestrale que je perpétue, parfois à l’insu de mon plein gré. Pourquoi diable je vous raconte tout ça ? Parce qu’en ce moment précis, là, maintenant et dans les heures qui viennent, j’ai une pensée déjà émue, voire un pincement au cœur à l’évocation de la profanation à venir d’un objet que mes parents m’ont appris à respecter par-dessus tout, à sublimer. Bon ! Je dois bien l’avouer, moi, le mécréant, je n’ai pas suivi à la lettre les recommandations de mes Chibanis aujourd’hui sous terre. Mais en même temps, cet objet est là, dans mon intérieur. Il me suffit de le savoir ! Non pas que cela chamboule ma vie, ou que ça en conditionne son cours fondamentalement. Non ! Mais il est là ! Il m’est arrivé comme tout le monde de déménager souvent, surtout lors de la «décennie noire», j’ai dû alors, à chaque fois me séparer d’un tas de choses, par nécessité pratique, mais l’objet en question, je l’ai gardé toujours. Comme une sorte de talisman. Comme pour dire à mes parents, dans un dialogue entre le monde des vivants et celui des morts, «voyez ! Je ne suis pas le fils vertueux dont vous auriez peut-être rêvé, mais j’ai gardé l’objet précieusement, je l’ai mis à l’abri du temps et de ses vicissitudes, il m’est arrivé de le recoller, de le restaurer, et il est là». Puérile complainte d’un fils non encore résolue dans son rapport à Dieu ? D’un quinquagénaire encore indécis sur des interrogations d’ados ? Non ! Juste assumer cette part de contradiction délicieuse que nous portons pour beaucoup d’entre nous Algériennes et Algériens par rapport à cet objet sacré. Et si j’en «parle» aujourd’hui, si je partage tout cela ce jour, c’est que cet objet, du moins le même objet, similaire, le Saint Coran va subir un outrage dans quelques heures, à peine. Une main va se poser dessus et jurer ! Sacrilège ! Oui ! Profanation même à mes yeux d’enfant devenu adulte et aujourd’hui dans sa deuxième moitié de vie. Le Coran doit être préservé ! Le Livre Saint ne doit pas être ainsi livré aux «mains incertaines». Si ce n’est pas par religiosité, il faut le faire par respect à l’éducation que nous ont donnée, léguée nos parents. Ou juste par réflexe, comme on le ferait tous les jours avec le quignon de pain ramassé, embrassé, passé sur notre front et élevé au-dessus de la saleté des hommes. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • Avec des si

     

     
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    Deux écoles. La première, celle de la primauté de l'alphabet sur le militaire : construire avec l'ABC de l'indépendance en poche le pays par le début avec des A et des B. Abdelaziz Bouteflika, Abdelaziz Belkhadem, Amara Benyounès, Abderrahmane Belayat et Ali Benflis ou Amar Bouzouar, longue suite oligarchique des 100 B, de Ben Khedda à Bendjedid en passant par Ben Bella et Boumediène. La deuxième école est celle des notables, avec des si et des Si, à l'image du nouveau dernier, Si Ali, plus connu sous le pseudonyme de Si Toufik. Si Ali, Si Amar, Si Affif, Si Ahmed, Si Abdelmalek, Si Abdelaziz… Si et si seulement si tous des Si à qui l'on doit le respect mais qui ne vous respectent pas forcément. Mais si Si Ali et si Si Ali l'autre, Benflis, candidat à la rime parfaite, Benflis raïs devient Président, il passera de Si Ali à Fakhamatouhou, grand changement pour la nation. Ce n'est pas encore le cas, juste un si, Si Ali s'appelle toujours Si Ali même si l'on a aujourd'hui du mal à le différencier, puisque Si Ali, l'autre, le Dieu, serait toujours en poste, à l'entrée du Ciel.

    Mais si c'est vrai que Si Ali, pas le futur Président, l'autre, vient d'être poussé à la retraite par Si le président, faudra-t-il voter pour Si Ali le candidat ? Bien sûr, ce ne sont que des si et avec des si on peut faire six mandats si les Si le veulent. Avec des si, on pourrait même mettre Alger en bouteille, là où l'on n'a réussi pour l'instant qu'à remplir des bouteilles avec les rumeurs d'Alger. Mais avec des Si – pas des si – il faut bien avouer que l'Algérie n'a pas avancé, même pas poussée par le Printemps arabe et ces réformes qui ne sont jamais arrivées, remplacées par des guerres de pouvoir. Au final, empêtrée dans des si et des Si, l'Algérie nouvelle reste encore une hypothèse. Sur ce point, les Egyptiens ont réglé le problème à leur manière, leur président est général et s'appelle Sissi.

     

    Chawki Amari
  • Le bois, une matière noble ?

     

    Par Maâmar Farah
    Si Tab Djenanou veut revenir dans son jardin, le prochain vote sera une simple formalité : le terrain est balisé et les millions de voix sont prêtes à s'engouffrer dans les urnes. Les lièvres connaissent parfaitement bien la gueule de bois des lendemains de scrutin. Ils ne seront pas dépaysés ! Mais alors, juste une question : pourquoi Saâdani attaque-t-il aussi violemment le patron des Services ? Eh oui, la caboche, ça sert à quelque chose et il faut faire fonctionner ses neurones des fois qu'ils se mettent à fléchir ! Seule la candidature de Bouteflika aurait uni les différentes composantes du pouvoir et si la guéguerre commence deux mois et des poussières avant le scrutin, cela veut dire que la perspective du 4e mandat s'éloigne de plus en plus. Logiquement, les lièvres peuvent se permettre d'espérer à nouveau, mais comme le Système aura finalement son candidat, la gueule de bois reste la seule garantie du 18 avril.
    Conclusion hâtive de votre serviteur : il y a probablement désaccord autour du nom du successeur, et là, mes frères qui n'êtes ni à Marseille, ni à Montréal, mais bien ici, à Draâ-El-Mizan, El Kala, Sebdou et El Attaf, priez, priez pour que la suite des événements se déroule dans le vide sidéral du Tanezrouft, là où la France coloniale a fait exploser sa bombe atomique ! Car leur explosif nucléaire à eux, et rien qu'à voir la gueule du drabki, risque de faire beaucoup plus de dégâts ! Tout ça pour un fauteuil en... bois !
    maamarfarah@yahoo.fr

  • ENCORE LA FRANCE!!!!!

    Accord de partenariat dans le domaine de l’éducation

    Par : Malika Ben

    Abdelatif Baba Ahmed et Vincent Peillon prévoient la création d’un comité mixte de suivi de ce nouveau partenariat. Des rencontres annuelles, dont la première est prévue au courant de cette année, seront tenues pour évaluer l’état d’avancement de ce programme d’action. La coopération algéro-française vient de s’élargir au domaine de l’éducation nationale. Un accord de partenariat dans ce domaine sensible a été signé, hier, entre le ministre de l’Éducation nationale et son homologue français, et ce, dans “le cadre du document-cadre de partenariat algéro-français 2013-2017”. Abdelatif Baba Ahmed et Vincent Peillon ont procédé, hier, au siège du ministère, à l’examen et la signature d’un programme d’action entre les deux pays. Une cérémonie qualifiée “d’émouvante” par le ministre français qui ne manquera pas de remercier son homologue pour “l’accueil et tout le travail fait pendant des mois” afin de parachever ce partenariat. “Un partenariat très important” pour la France satisfaite de “la puissante relance de la coopération”.  Tout comme pour l’Algérie, “l’éducation constitue une priorité pour la France”, fera remarquer Vincent Peillon. Et de souligner : “J’ai tenu à ce que mon premier voyage à l’étranger en tant que ministre soit vers l’Algérie et pour la jeunesse.” Il dira de ce programme de partenariat que “c’est le début d’un chemin qui, j’espère, aboutira”. Intervenant à son tour, Baba Ahmed expliquera que “le programme compte divers points pour une coopération durable entre les deux pays”.
    Il citera, entre autres, la formation des formateurs dans le domaine de l’enseignement du français et des mathématiques, l’évaluation du système et des établissements scolaires, les programmes scolaires, les manuels… En somme, “une large coopération pour trouver des solutions idoines en vue d’améliorer le système éducatif”, selon Baba Ahmed. Et pour garantir un meilleur suivi de l’état d’avancement de ce partenariat, les deux ministres prévoient la création d’un comité mixte de suivi. Aussi, des rencontres annuelles, dont la première est prévue au courant de cette année, sont au programme. Pour revenir à certains points du programme, le document remis par le MEN cite entre autres : le lancement de projets-pilotes relatifs aux classes multiniveaux dans le primaire, le passage du système de pilotage administratif au mode de gouvernance par objectifs, la généralisation de la guidance scolaire pour accompagner et orienter des élèves vers la formation professionnels et en faire des entrepreneurs de demain. De son côté, l’Algérie est sollicitée pour participer à l’implantation de la langue arabe dans les établissements français implantés en France.
    Il faut savoir, à ce propos, qu’“un statut conventionnel sera défini pour l’École algérienne de Paris et les deux écoles françaises d’Oran et d’Annaba”. À signaler, enfin, que l’hôte de l’Algérie a effectué, hier après-midi, une visite au lycée des mathématiques de Kouba en compagnie de Baba Ahmed.


    M B

  • le pape mouillé et dieudoné censuré par la kippa

    Les preuves de vie par l’absurde !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com

    L’humour, c’est pouvoir rire de tout. Même de la… … crétinerie de Charlie Hebdo ! Un festival culinaire a ouvert ses portes ces dernières heures à Bordj-Bellazreg-Sur-Mer, et je n’y ai pas vu Abdekka. Je m’attendais à le voir. Au moins le premier jour, à l’inauguration. Parce que juste avant, j’avais aperçu Tab Djnanou au Salon du livre. Et un peu avant, je l’avais aussi vu recevoir en audience convoquée deux ambassadeurs. Il en va finalement ainsi des bilans de santé officiels. Ils nous sont donnés en flux irrationnels. Pendant près de 300 jours, rien ! Morne plaine ! Tu ne sais où est le gars, tu te demandes s’il est en Algérie, à l’étranger ou au-dessus des nuages, entre deux avions et la bénédiction divine. A ces périodes de disette succède alors une overdose de preuves de vie par l’absurde. La bonne gouvernance voudrait que des bilans de santé réguliers soient communiqués, bons ou mauvais, que l’activité officielle relevant des prérogatives du Palais soit assumée sereinement, et pourtant, il nous faut découvrir la forme du raïs à travers des chemins de traverse comme le chanterait Francis Cabrel. Au sortir d’une providentielle entrevue diplomatique. Au détour d’un stand de livres. Ou pendant un Conseil des ministres bourré de gros plans sur le châtelain. 300 jours, nada, walou. Et une semaine après, l’embouteillage et le trop plein d’images sur le teint bébé d’Abdekka, son pas alerte et son allant. Le procédé est infantilisant. Il dit ceci, en gros : le peuple qui vote, chiffres gonflés ou pas, élections truquées ou pas, ne mérite pas de savoir comment va son président. Il n’a pas le droit de savoir en temps réel si le mec aux commandes est apte ou pas, si le bateau est aux mains d’un capitaine en possession de tous les moyens requis pour ce genre de navigation ou alors s’il y a un pépin, un ennui de santé qui pourrait entraver sérieusement la gouvernance. C’est proprement irrationnel ! A partir de là, il n’est plus possible de prendre au sérieux le reste du discours servi. La lutte contre la corruption. Le travail pour le bien-être du citoyen. La prise en charge immédiate de la question du logement par la relance de l’AADL. Le combat contre le chômage et autres promesses «slogamenteuses » assénées ces dernières heures et présentées pompeusement comme un tournant radical dans la gestion du pays. Pour quelle raison croire tout cela lorsque le lien de confiance est rompu en début de chaîne ? Pourquoi penser soudainement que là, maintenant, on nous dit enfin la vérité alors qu’avant, juste avant, pas très longtemps avant, on ne nous disait pas tout, ou alors on nous mentait par omission ? En clair, pour pouvoir nous enthousiasmer vraiment à l’énoncé du programme gouvernemental à venir, il suffirait que l’on cessât une bonne fois pour toutes de n’avoir des nouvelles du commandant de bord qu’à travers les chancelleries ou les travées d’un salon du livre, de la tapisserie ou du couscous dans toutes ses déclinaisons régionales. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

  • Mokrane Aït Larbi :«Il faut des actes et non pas un changement de personnes»

     

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    Mokrane Aït Larbi. Av

    ocat et défenseur des droits de l’homme

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    El Watan le 09.09.12

     

     

    Les Algériens auront attendu près de quatre mois pour connaître la composante du nouvel Exécutif post-législatives 2012. Si certains ont espoir que ce nouveau staff pourra donner corps au «changement», maître Mokrane Aït Larbi, avocat, ancien sénateur et défenseur des droits de l’homme, estime que le statu quo sera maintenu. L’avocat, qui se refuse à «commenter la nomination de telle ou telle personnalité, qui sont des émanations du système», affirme que le régime tente, par cette méthode, de gagner du temps et de calmer la fronde populaire.

    - Un nouveau gouvernement a été nommé, mardi dernier, avec à sa tête un nouveau Premier ministre. Le changement promis aura-t-il lieu ?

    Non, je ne pense pas. La nomination de ce nouveau gouvernement n’est pas un événement. Il faut rappeler que ce remaniement intervient tout de même près de quatre mois après la tenue des élections législatives. Comment expliquer que cela ait pris autant de temps ? La seule analyse que je fais à ce sujet est que le pouvoir ne s’attendait pas aux résultats de ce scrutin. Non pas en termes de sièges, mais en termes de participation. Les autorités avaient appelé à un nouveau «1er Novembre», mais n’ont pas été suivis par les citoyens. Les slogans du régime clamaient : «Notre révolution par les urnes». Seulement, ces élections ont été vécues par les Algériens comme un non-événement et l’engouement tant espéré n’a pas eu lieu, ce qui a constitué un embarras pour le régime. Certains expliquent le retard pris dans la désignation d’un nouveau gouvernement par des tractations, des négociations et autres luttes internes. Mais entre qui et qui ? Et pourquoi ? Le système, dans sa globalité, est d’accord sur les programmes, sur les démarches à suivre ainsi que sur les grandes lignes politiques. Il n’y a pas d’enjeux réels, puisque tous les programmes sont centrés autour du «programme du Président». Dès lors, rien ne changera à la situation du pays, car ce qui est effectué est un remplacement de personnes et non pas de système.

     

    - Ces nominations ministérielles ne représentent pas les schémas résultant des élections législatives. Comment l’expliquer alors ?

    L’on ne peut pas parler de fraude électorale et ensuite estimer qu’il y a une majorité non respectée. Le Président nomme qui il veut, sans respecter un quelconque schéma ou autre, d’autant plus que toute la politique du pays est de son fait. Toutes les lois et tous les amendements introduits ces dernières années ne sont pas le fruit de l’APN. Depuis 1999, le Président gouverne par ordonnance, avec pas moins d’une trentaine de décrets. Aucun projet de loi significatif n’a été introduit par l’APN. Ce qui prouve l’inutilité de cette institution dans la composition d’un Exécutif ou dans le fonctionnement de la vie politique. Ahmed Benbitour a bien été chef du gouvernement, alors qu’il n’avait aucun député qui siégeait à l’Assemblée. De plus, c’est toujours le même principe rentier qui prédomine. Il y a un cahier des charges à respecter pour quiconque qui accepte un poste ministériel. De nouveaux partis ont fait leur apparition dans cet Exécutif, mais ils adhérent tous aux mêmes programme et tendance. Ils ne seraient pas au gouvernement dans le cas contraire. Il n’y a donc, en définitive, aucun changement à attendre.

     

    - Ce lifting gouvernemental n’est-il, au final, que de la poudre aux yeux, ou prépare-t-on 2014 en haut lieu ?

    Je ne pense pas que ce remaniement soit un positionnement ou une préparation en vue de l’élection présidentielle de 2014. Ce scrutin ne se prépare pas deux ans à l’avance chez nous, mais tout se décide quelques mois avant, tout simplement parce que personne ne sait ce qui va se passer d’ici là. J’estime que le pouvoir tente de gagner du temps, de calmer l’opinion publique et les citoyens. Mais tente seulement, car il n’est pas évident qu’un simple colmatage puisse apaiser les tensions. Il ne faut pas oublier qu’il y a une grave crise de confiance entre le peuple et les gouvernants. Et seuls des actes pourront y remédier.
    Ces actes en question ne sauraient être une question de personnes à remplacer. Tant que le système n’est pas démocratisé et transformé dans ses fondements, le changement ne sera pas pour demain. Sous le gouvernement Ouyahia, un syndicaliste a été mis sous mandat de dépôt. Sous le gouvernement actuel, il a été requis une peine de prison ferme à son encontre. Et ce n’est pas un nouveau ministre de la Justice, par exemple, qui pourra faire que la justice ne soit plus aux ordres. Il exécutera les mêmes lignes. Le tout répressif ne disparaîtra pas.
    De même, les réunions nécessiteront les mêmes autorisations des autorités locales, les partis politiques devront toujours fournir à l’administration la liste des membres des directions régionales pour être «suivis de près». Le changement ne sera donc pas pour demain.

    Ghania Lassal