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Ôte ta main de là !
Par Hakim Laâlam
Email : hlaalam@gmail.comHollande a téléphoné à Abdekka pour le féliciter après sa
réélection et lui réaffirmer que la France est favorable à une
accélération de la coopération…… médicale !
Je ne suis pas un exemple de religiosité ! Loin de là ! J’assume même mon côté «anticlérical militant». Mais quand on assume, il faut tout assumer ! Assumer aussi, par exemple, ce côté paradoxalement mignon de l’Algérien qui se fout de l’imam à la première occasion, mais en même temps, qui ne peut passer devant un quignon de pain jeté au sol sans le ramasser, l’embrasser et le préserver dans un coin haut, loin des souillures. Nous sommes comme ça, élevés dans ce respect non pas d’une religion dogmatique, mais dans des fondamentaux humains. Il est des réflexes impossibles à censurer lorsqu’on a plus du demi-siècle au compteur de la vie. Si j’écoute la radio et que les programmes de musique rock sont interrompus par l’Adhan, je ne change pas de fréquences, comme tétanisé, j’attends la fin de l’appel à la prière pour ensuite me replonger dans Bruce Springsteen ! C’est ridicule, c’est infantile, personne ne peut m’obliger à mon âge à suivre ces rituels, je vous l’accorde, mais c’est comme ça ! Je m’y conforme parce que récipiendaire d’une éducation ancestrale que je perpétue, parfois à l’insu de mon plein gré. Pourquoi diable je vous raconte tout ça ? Parce qu’en ce moment précis, là, maintenant et dans les heures qui viennent, j’ai une pensée déjà émue, voire un pincement au cœur à l’évocation de la profanation à venir d’un objet que mes parents m’ont appris à respecter par-dessus tout, à sublimer. Bon ! Je dois bien l’avouer, moi, le mécréant, je n’ai pas suivi à la lettre les recommandations de mes Chibanis aujourd’hui sous terre. Mais en même temps, cet objet est là, dans mon intérieur. Il me suffit de le savoir ! Non pas que cela chamboule ma vie, ou que ça en conditionne son cours fondamentalement. Non ! Mais il est là ! Il m’est arrivé comme tout le monde de déménager souvent, surtout lors de la «décennie noire», j’ai dû alors, à chaque fois me séparer d’un tas de choses, par nécessité pratique, mais l’objet en question, je l’ai gardé toujours. Comme une sorte de talisman. Comme pour dire à mes parents, dans un dialogue entre le monde des vivants et celui des morts, «voyez ! Je ne suis pas le fils vertueux dont vous auriez peut-être rêvé, mais j’ai gardé l’objet précieusement, je l’ai mis à l’abri du temps et de ses vicissitudes, il m’est arrivé de le recoller, de le restaurer, et il est là». Puérile complainte d’un fils non encore résolue dans son rapport à Dieu ? D’un quinquagénaire encore indécis sur des interrogations d’ados ? Non ! Juste assumer cette part de contradiction délicieuse que nous portons pour beaucoup d’entre nous Algériennes et Algériens par rapport à cet objet sacré. Et si j’en «parle» aujourd’hui, si je partage tout cela ce jour, c’est que cet objet, du moins le même objet, similaire, le Saint Coran va subir un outrage dans quelques heures, à peine. Une main va se poser dessus et jurer ! Sacrilège ! Oui ! Profanation même à mes yeux d’enfant devenu adulte et aujourd’hui dans sa deuxième moitié de vie. Le Coran doit être préservé ! Le Livre Saint ne doit pas être ainsi livré aux «mains incertaines». Si ce n’est pas par religiosité, il faut le faire par respect à l’éducation que nous ont donnée, léguée nos parents. Ou juste par réflexe, comme on le ferait tous les jours avec le quignon de pain ramassé, embrassé, passé sur notre front et élevé au-dessus de la saleté des hommes. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L. -
CORRUPTION SONATRACH-ITALIE
Le «gendarme» de la Bourse américaine va infliger une très forte amende à ENI-Saipem
Oubliez les affaires de corruption, elles reviennent au galop ! Les Etats-Unis, l’Italie et la Suisse sont très actifs dans l’affaire de corruption entre Sonatrach et le groupe italien ENI-Saipem, scandale qui n’a pas encore tout révélé. Ces pays, les Etats-Unis plus particulièrement, ont entre les mains un redoutable moyen de pression sur le pouvoir algérien, pouvoir concerné, impliqué au premier chef et mis à nu !
Cotée à Wall Street, la société italienne ENI fait l'objet d'une enquête du Department of Justice américain, les soupçons de corruption entre Sonatrach et ENI sont visiblement confirmés. La Securities & Exchange Commission (SEC), le gendarme de la Bourse, pourrait infliger à l’ENI (et sa filiale Saipem) une amende d’un montant maximum de 1,75 milliard de dollars. Situation paradoxale : la corruption entre Sonatrach et ENI-Saipem va plutôt profiter au Trésor américain, alors que cette amende devrait revenir à l’Etat algérien. Mais il est vrai aussi que le gouvernement algérien et sa «justice» ne se sentent pas concernés. La SEC va négocier avec ENI (cotée à la Bourse de New York) et Saipem, une grosse amende qui ira renflouer les caisses du Trésor américain, amende financée indirectement par l’argent de la corruption entre Sonatrach et ces deux sociétés italiennes ! Outre la justice italienne qui enquête sur ces contrats obtenus par Saipem auprès de Sonatrach, le «gendarme» de la Bourse américaine, The United States Securities and Exchange Commission» (SEC) mène de son côté des investigations sur ces marchés au nom du Foreign Corrupt Practices Act, la loi américaine anti-corruption.
Rappel sur les premiers résultats de l’enquête italienne
2011 : année de l’ouverture de l’enquête au niveau du parquet de Milan. L’information judiciaire concerne la filiale de l’ENI Saipem en Algérie, notamment à propos de 8 contrats avec Sonatrach, conclus entre 2007 et 2009. Les premiers résultats de l’enquête portent sur des commissions versées par Saipem à des intermédiaires algériens via la société Pearl Partners Limited, basée à Hong Kong et détenue avant sa liquidation en janvier 2013 par Farid-Nourredine Bedjaoui, neveu de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui. Selon les premières investigations de la justice italienne, ces pots-de-vin ont été versés sur des comptes détenus à la Habib Bank, domiciliée à Zurich, en Suisse, à la filiale de Habib Bank basée à Dubaï, aux Emirats arabes unis ainsi que sur des comptes domiciliés à la Barclays Bank, toujours à Dubaï. Le montant total de ces commissions versées via la société Peal Partners Limited, du moins pour la première partie de l’enquête, est de l’ordre de près de 200 millions d’euros, commissions dont la traçabilité a été identifiée comme suit par la justice italienne — nom du projet et montant de la commission en dollars). Dans le tableau 1 figure la liste des marchés concernés et leur montant en dollars. Dans le tableau 2, liste d’une partie des marchés où il y a eu versement de commissions et le montant de ces commissions à une des sociétés de Farid Bedjaoui. Ces deux fac-similés sont des documents officiels figurant dans le dossier de la justice italienne.
Tout le monde enquête, sauf... l’Algérie !
La SEC américaine enquête sur la corruption entre ENI et Sonatrach et va récupérer une forte amende ; Interpol émet un nouveau mandat de recherche international contre Farid Bedjaoui impliqué dans cette affaire ; le parquet de Milan poursuit ses investigations et a même obtenu le gel d’une partie des pots-de-vin placés dans des banques d’Hong Kong et de Singapour (cet argent appartient aux Algériens) ; et la justice suisse collabore pleinement avec ses homologues américaine et italienne dans cette affaire (d’autres pots-de-vin ont été placés dans des banques helvétiques et qui auraient profité à des proches de Bedjaoui). Mais du côté du pouvoir algérien, encore dans l’euphorie d’un 4e mandat usurpé, c’est la douche froide après la réémergence de ce scandale à répétition. Ce pouvoir est l’otage de ces institutions étrangères, ce qui le fragilise encore davantage. Quant à la justice algérienne, elle est aux ordres, et les ordres en vigueur, c’est de ne rien faire.
Djilali HadjadjTableau 1
* Medgaz Project - € 420 000 000
* LNG GL3Z (Arzew) - € 4 500 000 000
* Impianto trattamento di GPL (Hassi Messaoud) - € 700 000 000
* UBTS Project (Hassi Messaoud) - € 1 300 000 000
* LZ2 (Hassi R’mel-Arzew) - € 500 000
* Menzel Ledjmet East Field - € 1 800 000 000
* Ammonia/Urea Arzew EPC -€ 280 000 000
* Gasdotto GK3 lotto 3 - € 580 000 000
Tableau 2
* UBTS Project (Hassi Messaoud) - commissioni a favore di Pearl Partners Ltd € 14 568 155
* LZ2 (Hassi R’mel-Arzew) - commissioni a favore di Pearl Partners Ltd - € 8 559 000
* Menzel Ledjmet East - commissioni a favore di Pearl Partners Ltd € 41 381 196
* Gasdotto GK3 lotto 3 - commissioni a favore di Pearl Partners Ltd € 13 004 730