Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

belkheir

  • Les déboires fiscaux de “notre ami” Depardieu

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Gérard Depardieu a énergiquement réagi à la déclaration de Jean-Marc Ayrault qui a trouvé “minable” son choix de s’installer en Belgique pour fuir le taux élevé d’imposition des hauts revenus instauré par le gouvernement de gauche. Dans une lettre ouverte au Premier ministre français, l’ex-contribuable annonce sa décision de rendre son passeport et sa sécurité sociale.
    Puisque la bruyante controverse coïncide avec le voyage du président Hollande en Algérie, difficile de ne pas se souvenir qu’il fut un temps où Gérard Depardieu était un familier des mondanités politico-financières algéroises. Encore un peu et il serait, à l’heure actuelle, en bottes de caoutchouc à crapahuter dans son vignoble boueux quelque part entre Aïn Témouchent et Tlemcen. Il n’aurait peut-être pas opté pour la résidence belge pour fuir la pression fiscale de son pays.
    Les largesses de Khelifa avaient fait perdre à bien des stars le réflexe de déclarer leurs revenus. Catherine Deneuve fut la première à apprendre à ses dépens que les cachets acquis à l’algérienne, c’est-à-dire payés en espèces sous plis banalisés, sont passibles d’imposition. Bien sûr, jusqu’à ce que le juge la renvoie devant le percepteur, la belle Deneuve ne savait pas que même le contenu d’une enveloppe subrepticement tendue par un magnat algérien devait être aussi déclaré au fisc. On la comprend : c’était la première fois qu’on la payait pour dîner.
    Ce n’est pas parce qu’après cette soirée de septembre 2002 à Cannes, il y eut, plus tard, un procès et des rivières de commentaires sur “l’affaire Khalifa” que Depardieu, Deneuve, mais aussi Sting, Pamela Anderson, Naomi Campbell, Bono, Jack Lang, Hervé Bourges, Cheb Mami et tous ceux qui étaient de la fête, ne seraient plus les bienvenus. D’ailleurs, aucune de ces célébrités n’a été concernée par le procès en question. Non, c’était un procès local.
    Voyez, Bourges : présent à cette fameuse soirée cannoise et consulté pour le projet Khalifa TV, il est encore consulté pour le projet de loi pour “l’ouverture de l’audiovisuel”. Et même si, là-bas, il participe à la diversité communicationnelle régulée, il s’adapte ici, et sait défendre la conformité télévisuelle pré-contrôlée.
    Certes, notre pays n’est pas un pays de droit. Mais c’est ce qui fait son attrait pour les amateurs d’argent facile et les allergiques au devoir fiscal : c’est un pays de passe-droit. Et ses invités argentés y sont bien reçus : ils dînent à la table royale et couchent dans des résidences d’État. Et s’ils le souhaitent, ils peuvent bénéficier d’un terrain d’assiette pour leur projet immobilier, d’usine ou de vignoble.  Depardieu nous a pourtant suffisamment fréquentés pour savoir qu’il n’y a pas de rapport entre l’argent qu’on gagne et les impôts qu’on paye. Enfin… quand on en gagne beaucoup, parce que les salariés, eux, sont ponctionnés à la source et sont les seuls obligés d’ouvrir un compte. L’argent des riches circule dans les enveloppes, pour les euros, et dans les sachets, pour le dinar. Le fisc ne sait pas encore imposer la chkara.
    Non, Gérard, ta place aurait pu être parmi nous. Pas grand-chose n’a changé depuis l’époque de ton ami Khelifa.

  • Un président ça sait, ou ça se tait

     

    Par Le Matin DZ

     

     

     

    La dernière crasse d’un homme sans envergure. C’est la qualification qui sied le mieux aux propos de Bendjedid qui font les choux gras de la presse depuis hier. Cette "révélation", à elle seule renseigne sur l’idée que l’homme se faisait des mémoires qu’il consignait.

     

    Les mémoires du défunt Chadli révéleront-ils les dessous du système ?

     

    Larbi Belkheïr, son imminence grise depuis qu’il était à la tête de la II région militaire, lui aurait fait deux partis dans le dos ?!! Le FIS et le RCD. Cette affirmation qui a longtemps animé les discussions de cafés, normal elle est de ce niveau-là, va assurer la vente de mémoires posthumes qui, je peux l’affirmer sans risque de me tromper, ne révèleront rien des secrets du système, et ne contribueront en rien à en expliquer les mécanismes occultes qui commandent à son fonctionnement. Même un pied dans la tombe, l’omerta est de mise. Ces hommes taisent les secrets de leur système.

     

    Ces mémoires nous permettront-ils de savoir qui de Belkheir ou de Chadli a fait l’autre ? Autant espérer qu’ils nous disent qui de l’œuf ou de la poule est venu le premier. Mais pour qui veux avoir quelques renseignements, le témoignage de Hocine Malti, dans l’histoire secrète du pétrole, est un bon aperçu de la communauté de destin de ces deux hommes.

     

    Lardi Belkheir aurait créé le FIS et le RCD ? Sur le double plan historique et politique l’affirmation est absolument fausse. Si elle a pour sens de suggère une préfabrication de ces deux forces. Il faut revenir à la genèse de ces deux partis.

     

    Le FIS conglomérat de noyaux islamistes préexistants aux évènements d’octobre. A sa constitution il a aggloméré, sans distinction, les groupuscules djihadistes – que Chadli avait gracié auparavant-, les Afghans de retour en Algérie, et les différentes phalanges prosélytes dites de la da’wa. Pour ce qui concerne le RCD, c’est bien avant Octobre 1988 qu’il s’était cristallisé au sein du Mouvement culturel berbère (MCB). Sa création, a été amorcée probablement à partir de 1985, avec la très forte dissidence au sein du FFS provoqué par l’"entente" de Londres. Elle s’accélère à partir de fin 1986, avec la constitution d’une coalition entre l’aile libérale du MCB – autour de Saïd Sadi - et une partie de la gauche du mouvement issue de l’ORT, menée par  Bacha  Mustapha. L’apparition publique de cette coalition sous le sigle RCD pouvait surprendre et paraître comme une improvisation, mais elle était loin de l’être.

     

    Par contre, si la signification de la révélation de Chadli est d’accréditer de sa part un certain attachement à une application stricte de l’article 40 de la Constitution de 1989, force est de s’en référer aux délibérations publiques du tribunal militaire de Blida, lors du procès du FIS, pour relever la grande entente qui régnait entre Chadli Bendjedid et les chefs du Front islamiste du salut. Il est aussi difficile de ne pas convoquer içi, les coups de pousse que Chadli a apportés, avec constance, aux islamistes. C’est sous son règne que l’Egyptien El Ghazali avait fait un fort mauvais sort à l'islamologue Mohammed Arkoune. C’est lui qui, devant la montée du Mouvement culturel – résurgence du mouvement national, à l’image de la crise algérianiste de 1949 – avait aménagé de grands espaces aux islamistes : Forum de Tlemcen, université islamique (iste) de Constantine, Imama cathodique d’El Ghazali. Et, pour finir, c’est lui qui assurera la promotion des intégristes en [indus] représentants des évènements fomentés d’Octobre 1988. Alors d’où pourrait sortir cette "l’opposition" de Chadli à la création du FIS ?

     

    Pour ce qui est de l’autonomie politique des deux mouvements, il faut juste en revenir à leurs programmes politiques, et à leurs mots d’ordre. L’attaque est insidieuse, et elle semble viser exclusivement le RCD. A l’évidence, un président qui insinue, c'est un président qui ne sait pas grand-chose, ou à défaut un président qui pour assouvir une vengeance sème le doute et la rumeur. Et probablement que le ralliement du RCD, quelques jours après le 26 décembre 1991, à l’exigence de l’arrêt du processus électoral aura coûté chère à Chadli Bendjedid.

     

    Pour paraphraser un ministre français disons qu'un président ça sait, ou ça se tait ! Mais au-delà, il faut souligner qu’il est temps pour l’opposition démocratique d’écrire l’histoire de ses luttes et de ses combats. Il lui faut s’extraire de la gangue du pseudo-multipartisme actuel, pour jeter les bases et les fondements de la véritable démocratisation du pays.

     

    Mohand Bakir