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bureaucratie

  • L’industrie algérienne confrontée aux coupures d’électricité et aux difficultés d’accès aux financements bancaires


    Lilia Oufella



    La demande en produits manufacturés a poursuivi sa hausse durant le premier semestre de 2013 en Algérie, selon une enquête réalisée par l’Office nationale des statistiques (ONS). Près de 46 % des chefs d’entreprises publiques et 67 % du secteur privé ont déclaré ne pas satisfaire toutes les commandes reçues,

    selon les résultats de cette enquête, rapporte l’APS ce samedi 10 août. L’incapacité des entreprises à satisfaire la demande locale en produits manufacturés illustre les difficultés de l’industrie nationale qui ne représente que 4 % du PIB.

    Ruptures de stocks

    La plupart des chefs d’entreprises affirment avoir enregistré des ruptures de stocks ayant causé des arrêts de travail inférieurs à 10jours. Selon l’enquête, plus de 33 % des industriels publics et plus de 23 % de ceux du privé relèvent que le niveau d’approvisionnement en matières premières reste inférieur aux besoins exprimés. En raison de la vétusté et des problèmes de maintenance, près de 80 % des représentants du secteur public et près de 36 % du privé ont connu des pannes d’équipements.

    Pannes d’électricité

    Par ailleurs, plus de 30 % des entreprises publiques et près de 50 % des entreprises privées ont enregistré des pannes d’électricité ayant provoqué des arrêts de travail de moins de 12 jours pour la majorité des concernés. Selon l’enquête, les patrons des deux secteurs ont déclaré que l’approvisionnement en eau a été suffisant durant cette période pour la majorité des enquêtés.

    Manque de personnel qualifié

    Concernant la main-d’œuvre, les effectifs continuent de chuter en raison des départs volontaires, ainsi que des départs à la retraite non remplacés, selon les représentants du secteur public. En revanche, ils ont augmenté selon le privé. Par ailleurs, la plupart des chefs d’entreprises des deux secteurs jugent que le niveau de qualification du personnel reste « insuffisant» et la majorité des patrons déclarent, d’autre part, avoir trouvé des difficultés à recruter surtout le personnel d’encadrement et de maîtrise.

    Difficulté d’accès aux crédits bancaires

    Bien que la trésorerie des entreprises soit jugée « normale » durant le 1er trimestre 2012, « l’allongement des délais de recouvrement des créances, les charges élevées, le remboursement des emprunts et la rigidité des prix continuent d’influer sur la situation de la trésorerie des entreprises », souligne l’enquête. Ainsi, près de 63 % des entreprises publiques et 13 % d’entreprises privées ont eu recours à des crédits bancaires, 25 % des chefs d’entreprises du secteur public et plus de 66 % de celles du privé ont trouvé « des difficultés à les contracter », relève l’enquête.

    Les industriels promettent d’augmenter leur production

    Plus de 57 % des industriels du public et plus de 93 % de ceux du privé ont affirmé pouvoir produire davantage, seulement en réorganisant le processus de production sans renouvellement ni extension de leurs équipements. L’enquête d’opinion réalisée auprès des chefs d’entreprises par l’ONS précise que plus de 56 % des entreprises publiques et de 64 % du secteur privé ont utilisé leurs capacités de production à 75 %.

    L’activité industrielle devrait, selon l’enquête, connaître durant les mois prochains une reprise. Les chefs d’entreprises des deux secteurs anticipent une hausse de l’activité, de la demande et des prix de vente ainsi qu’une meilleure perspective de leurs trésoreries. Mais, contrairement au privé, le secteur public prévoit une baisse de ses effectifs.

    Elle est incapable de satisfaire la demande--L’industrie algérienne confrontée aux coupures d’électricité et aux difficultés d’accès aux financements bancaires

  • Le constructeur Volkswagen délaisserait l’Algérie pour le Maroc

     


    Par Le Matin DZ |

     

     

    Alors que le contrat avec Renault traîne en longueur, le constructeur automobile dont le projet d’usine était initialement prévu en Algérie en 2010 déjà, aurait entamé des pourparlers avec les autorités marocaines en vue de le transférer au Maroc.

     

    Décidément la bureaucratie en Algérie fait fuir tous les constructeurs sérieux.

     

    Selon les informations rapportées par la presse algérienne, le management de Volkswagen aurait tenu plusieurs réunions avec les responsables du ministère du commerce et de l’industrie et des nouvelles technologies à Rabat en vue de préparer l’installation de l’usine de Volkswagen au Royaume, en arrêter les modalités et fixer les objectifs communs.

     

    Tanger avait auparavant bénéficié d’un contrat avec la société de construction automobile Renault ; ce qui avait provoqué le courroux d’Alger considérant que cette usine implantée aujourd’hui à Mellousa (région de Tanger) lui revenait de droit.

     

    En plus d’une série de reports de l’actuel contrat avec l’usine automobile Renault dont le site fait litige entre Renault voulant la périphérie d’Alger pour site et la SNVI ayant opté pour la wilaya de Jijel, ce transfert du projet d’usine du constructeur allemand Volkswagen vers le Maroc, signifierait un coup dur pour l’image du pays, déjà réputé, dans le domaines de la technologie et de la main d’œuvre qualifiée et rentable comme soufrant de graves défaillances.

     

    En effet, les géants de la construction automobile, Renault et Volswagen, menant une politique de délocalisation pour une meilleure compétitivité ne sont pas sans savoir l’Algérie croule sous un cadre législatif obsolète, d’une bureaucratie "assommante" et saturées de procédures administratives pesantes et anachroniques. L’Algérie, rongée par une une corruption systémique, et souffrant d’un système bancaire et financier moderne et de ressources humaines à niveau, est à la traîne des exigences des marchés économiques internationaux.

     

    R.N.

  • Algérie : mauvaise gouvernance, non-droit et bureaucratie

     


    Par Le Matin DZ |

     

     

    "Il vaut mieux que l’homme exerce son despotisme sur son compte en banque personnel que sur ses concitoyens" John Maynard Keynes.

     

    L'informel et les dessous de table régissent le marché national.

     

    Combien de discours des plus hautes autorités algériennes la population algérienne n’a-t-elle pas entendu entre 2000/2012, de combattre la corruption, la bureaucratie dévalorisant le couple intelligence/travail sur le quel doit reposer tout développement fiable et donc d’asseoir un Etat de droit ? Pour l’instant c'est pourtant le statut quo. Ce rêve si cher à tous les Algériens sera t-il réalisé un jour ? Il ne s’agit pas de créer des commissions sans lendemain puisque l’Algérie avait déjà un observatoire de lutte contre la corruption sous la présidence de Liamine Zeroual qui n’a jamais fonctionné.

     

    De là se pose la question quel est le rôle de la Cour des comptes institution dépendant de la présidence de la République selon la Constitution, de l’Inspection générale des finances. Fait paradoxal cependant, cette dernière dépend d’un ministre. Sachant qu'on ne peut être juge et partie. Aussi s’agit-il de s’attaquer à l’essence de ce mal qui ronge le corps social qui est la bureaucratie paralysante qui gangrène tout le corps social, en fait impliquant la refonte de l’Etat. C’est que la lutte contre la mauvaise gestion et cette corruption qui se généralise, tendant à être socialisée, implique avant tout une moralisation de la pratique des structures de l’Etat. La manière dont sont gérés les services collectifs et l’administration alors que l’on s’appesantit souvent sur la gestion uniquement des entreprises publiques ayant à leur disposition une fraction importante du budget de l’Etat, et la gestion de ces segments contredit les règles élémentaires de ce que les économistes font rentrer dans le cadre de l’économie publique. S’il faille éviter les règlements de comptes inutiles et qu’une personne est innocente jusqu’à preuve du contraire, (présomption d’innocence), comment croire aux discours, mobiliser les citoyens au moment où certains responsables au plus haut niveau ou leurs proches sont impliqués ou supposés impliqués dans des scandales financiers et peuvent-ils avoir l’autorité morale auprès tant de leurs collaborateurs que de la population algérienne ?

     

    Le bureau comme l’a montré le grand sociologue Max Weber est nécessaire dans toute économie mais il doit être au service de la société. Il est nécessaire au fonctionnement de toute économie mais non fonctionner comme en Algérie comme pouvoir bureaucratique qui fonctionne en vase clos et qui est le pouvoir numéro 1, car les pratiques sociales contredisent souvent les discours si louables soient-ils. Aussi, la lutte contre le terrorisme bureaucratique en Algérie renvoie à la problématique de la sphère informelle, en fait à la construction d’un Etat de droit qui implique une bonne gouvernance et pose la problématique d’une manière générale à la difficile construction de l’économie de marché concurrentielle et de la démocratie tenant compte de notre anthropologie culturelle. Car la sphère informelle, produit de la bureaucratie, contrôle plus de 40% de la masse monétaire en circulation, somme colossale, avec une intermédiation financière informelle réduisant la politique financière de l’Etat sans compter toutes les implications socio-politiques et socio-économiques. Elle ne s’applique pas seulement aux catégories socio-économiques.

     

    La rumeur souvent dévastatrice, dont la voie orale est dominante en Algérie n’étant que la traduction de la faiblesse de la gouvernance. Or son intégration est urgente loin des mesures autoritaires (répressives) qui produisent l’effet inverse, et ce, afin de pouvoir favoriser une saine concurrence et l’émergence de la véritable entreprise, lieu permanent des richesses et donc favoriser les flux d’investissements nécessaires pour une croissance hors hydrocarbures condition de l’atténuation de la pauvreté et du chômage, la vocation de Sonatrach n’étant pas de créer des emplois. Aussi, si l’Algérie du XXIe siècle, veut s’insérer harmonieusement dans le concert des nations, la politique économique et sociale au sein de l’espace euro-méditerranéen et arabo-africain (par le dialogue fécond des cultures) devra avoir pour fondement la bonne gouvernance liée à la réhabilitation de l’entreprise, au savoir par la maîtrise de la connaissance, la ressource humaine étant l’élément déterminant. Et il n’y aura pas de développement en Algérie sans la réhabilitation du savoir et des couches moyennes productives, base d’ailleurs de tout pouvoir fiable.

     

    Le nivellement par le bas (populisme) est source de démotivation et l’antinomie même du développement durable. La marginalisation des compétences et l’exode des cerveaux dont le montant en impacts est plus important que les 190 milliards de dollars de réserves de change chaque cadre formé coûtant plus de 200.000 dollars par unité deviennent inquiétants. Les derniers évènements et mesures biaisées montrent clairement que certains segments des pouvoirs publics (central et local), du fait de l’ancienne culture bureaucratique et administrative, n’ont pas une appréhension claire de l’essence de la sphère informelle. Où en est la réforme de l’école dont la dévalorisation du niveau devient alarmante ? Après les scandales financiers à répétition qui touchent tous les secteurs que dévoile quotidiennement la presse nationale et les importants découverts d’une minorité de monopoleurs rentiers auprès d’autres banques publiques, nous assistons à des recapitalisation à répétition des banques publiques qui se chiffrent à plusieurs milliards de dollars US ainsi que l’épongement de la dette publique sans s’attaquer grâce à la rente des hydrocarbures épuisable à terme dans moins de 20/25 ans maximum) sans s‘attaquer aux causes qui sont l’inefficacité de la dépense publique, la mauvaise gestion et la corruption, risquant de revenir à la case de départ. Ainsi la réforme bancaire, lieu de distribution de la rente, doit toucher fondamentalement la nature du système et donc la propriété et pas seulement la rapidité de l’intermédiation financière (aspect purement technique), rapidité qui paradoxalement pourrait faciliter des détournements plus rapidement si l’on ne s‘attaque pas à la racine du mal qui ronge le corps social.

     

    Ainsi se pose la question suivante : combien de banques ont-elles une comptabilité décentralisée selon les normes internationales, seules condition d’audits internes sérieux ? Il convient de se poser cette autre question de savoir si l’on peut continuer dans cette voie hasardeuse, situation qui menace le fondement de l’Etat lui-même et la sécurité nationale. Dans ce cadre, la sphère informelle produit historique de l’extension de la bureaucratie rentière qui tire sa puissance de l’existence même de cette sphère tissant des réseaux diffus de corruption n’est que la traduction de la faiblesse de la démocratisation du système économique et politique, donnant d’ailleurs du pouvoir à ceux qui contrôlent l’information Transparency International dans ses rapports 2006/2011 classe l’Algérie parmi les pays qui connaît un taux de corruption élevé.

     

    Ainsi les surfacturations et l’utilisation de la distorsion du taux de change permettent la fuite de capitaux (la méthode résiduelle de la Banque mondiale l’évalue à plusieurs dizaines milliards de dollars entre 1972-2010, avec d’importants mouvements pour certaines périodes fonction de la situation politique et socio-économique et des produits hors des frontières fonction de la distorsion des prix intérieurs et internationaux.

     

    Dr Abderrahmane Mebtoul

  • Bureaucratie et sous-développement

    Par : Mustapha Hammouche

    Même les ambassadeurs éprouvent les effets dévastateurs de notre bureaucratie. Arrivé en Algérie, il y a un mois, l’ambassadeur du Japon a déjà une idée précise de l’obstacle bureaucratique national. Il l’a confié, dans un entretien à El Watan (édition d’hier). Significatif : depuis une semaine qu’il s’y emploie, il n’a pas encore pu récupérer ses bagages à l’aéroport.
    Il n’a pas dû avoir le réflexe de faire appeler par un de ces noms qui, dans notre pays, peuvent vous dispenser de toute formalité pour contourner les opérations de dédouanement, pour obtenir un crédit sans examen de dossier, pour décrocher une prise en charge pour soins à l’étranger, pour offrir une bourse d’études à son fils. Si vous n’êtes pas capable de déclencher ce genre de procédures d’autorité, et fûtes-vous un plénipotentiaire d’une puissance amie, vous devez vous soumettre à l’épreuve du lent et long chassé-croisé de paperasses qu’on vous délivre et qu’on vous exige. Ou, parfois, payer la diligence administrative de circonstance.
    Tsukasa Kawada qui, lui, a lu Ibn Khaldoun, ne doit pas comprendre pourquoi, dans cette région du “soleil couchant”, on se complaît, des siècles après, à poursuivre le processus de décadence qui, justement, avait préoccupé le philosophe. L’ambassadeur va jusqu’à concéder que le Japon est critiqué pour ce fléau (la bureaucratie), avant d’ajouter qu’il a “l’impression que c’est un peu trop en Algérie”. L’ambassadeur dit avoir recueilli les avis des représentants d’entreprises japonaises dont il ressort que “l’Algérie est le marché le plus difficile du monde”. “Après la Corée du Sud”, en termes d’environnement des investissements, corrige-t-il, un peu… diplomate.
    Après cette confession, s’impose, dans l’entretien, la question comparative entre l’efficacité commerciale de la Chine et les difficultés japonaises. On ne peut s’empêcher, en effet, d’observer que les Chinois, dont l’intervention dans le projet d’autoroute est-ouest s’est accompagnée de scandales de corruption, ont vu leur fructueuse collaboration à nouveau sollicitée pour la grande-mosquée d’Alger.
    Il faut croire qu’on privilégie la coopération qui s’accompagne de malversations. Sinon  comment expliquer que même après les affaires de l’autoroute est-ouest et du thon rouge, et dans un environnement aussi dissuasif, la présence croissante de Chinois et de Turcs ?
    Il faut croire qu’en matière de coopération économique, il se forme comme des communautés culturelles en fonction du niveau de transparence qu’imposent les réglementations nationales. Normal alors que l’ambassadeur du Japon avoue, concernant la réussite des Chinois : “Je ne sais pas comment ils s’y prennent.”
    La bureaucratie et son corollaire la corruption présélectionnent, pour le pays, ses partenaires potentiels. Cela serait dans l’ordre des choses si la dérive ne condamnait pas le pays à se priver de l’apport d’entreprises qui s’imposent l’efficacité dans ses opérations et la transparence dans ses marchés. La corruption dévoile la fonction de sélection de partenaires et de fournisseurs et la cupidité bureaucratique nous contraint à acquérir des équipements à technologie de seconde main et de produits d’imitation.
    La bureaucratie est la face de la médaille, la corruption son revers. Ce système à deux volets hypothèque de manière absolue tout développement. 
    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr