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maroc

  • M6 VS KIF

    Dilem Lundi, 10 Février 2014 , Édition N°6533 Facebook Imprimer Réagir

    DILEM DU 10 FEVRIER 2014

  • ENNAHDA (TUNISIE) ET LES FRÈRES MUSULMANS (EGYPTE) EN DISGRÂCE

    Sale temps pour les islamistes

    Par
     
    Sale temps pour les islamistes

    Comme en Algérie, la violence sera le seul recours pour la survie de ces mouvements islamistes arrivés au pouvoir en Tunisie et en Egypte par un vote sanction.

    L'été va être chaud pour les dirigeants islamistes issus des révolutions arabes en Tunisie et en Egypte. Depuis presque trois semaines, les islamistes issus du mouvement des Frères musulmans en Egypte, qui avaient notamment remporté les élections législatives et gagné la présidentielle et le mouvement Ennahda issu de la même obédience islamiste, connaissaient un retour de flamme très risqué pour leur avenir politique. Rejeté sur le plan populaire et médiatique, le leader du mouvement Rached Ghannouchi risque de connaître le même sort que le président égyptien Mohamed Morsi, surtout après l'assassinat d'un opposant politique au mouvement Ennahda.
    Ghannouchi qui est venu par les urnes pourrait repartir par la révolte et les chars. C'est le scénario à l'algérienne qui se dessine ce week-end ou les jours à venir en Tunisie et en Egypte suite à la grande colère des Tunisiens et des querelles entre les Egyptiens pro et anti-Morsi. «Placés au pouvoir par la révolte de la rue, ils seront chassés par la force des armes de l'armée» avait déclaré un analyste sur le plateau de France 24, suite à l'assassinat politique d'un responsable d'un parti d'opposition, le député Mohamed Brahmi.
    Arrivé au pouvoir au lendemain des révolutions de 2011, les mouvements islamistes en Tunisie et Egypte tentent de survivre au pouvoir par tous les moyens.
    Comme en Algérie donc, la violence sera le seul recours pour la survie des ses mouvements islamistes arrivés au pouvoir par un vote sanction.
    Même si le mouvement Ennahda de Ghannouchi n'est pas impliqué officiellement dans les deux assassinats politiques, les islamistes radicaux «dormants» ne seraient pas étrangers à cet attentat politique ciblé. Et pourtant c'est bien Rached Ghannouchi qui avait déclaré en pleine tragédie algérienne au New York Times (14 janvier 1994) que «l'assassinat des intellectuels algériens est justifié parce qu'ils sont les avocats du diable». Ce propos odieux légitimait la liquidation de l'intelligentsia algérienne par les branches armées de l'ex-FIS et plus particulièrement son groupe spécialisé, le plus redoutable Fida qui avait assassiné plusieurs intellectuels, journalistes et anciens ministres au premier mois de la crise politique en Algérie.
    Ghannouchi avait maintenu ses propos au quotidien égyptien Al-Akhbar du 16 janvier 1994, et dans le journal égyptien Al Wafd du 17 janvier 1994.
    Dans la même interview du New York Times, Rached Ghannouchi affichait son allergie à la démocratie en déclarant: «Nos sociétés musulmanes reposent sur d'autres valeurs», avant d'ajouter «des pays occidentaux qui nous permettent de bénéficier de la liberté et de la démocratie»!
    C'est la même stratégie machiavélique qu'avait adoptée les Frères musulmans en Egypte, en procédant à l'assassinat de Sadate le 6 octobre 1981, mais surtout l'écrivain anti-islamiste Faraj Foda, qui avait été tué le 8 juin 1992 par Al-Gamaa al-islamiyya et dont l'assassin Abul-Alaa Abdrabbou, a été libéré par le président Morsi dès sa prise de fonction en 2012. Rached Ghannouchi, qui, aux premières heures de la nouvelle révolution en Egypte qui a fait tomber Morsi, est parti au Qatar pour chercher soutien et protection s'est retrouvé face à un nouvel Emir du Qatar, pas très chaud pour soutenir un mouvement en disgrâce auprès du peuple. Lâché par les Qataris et les Saoudiens, leurs principaux soutiens financiers, les islamistes d'Egypte et de la Tunisie pourrait passer un sale mois d'août. Dès les premiers assassinats politiques en Tunisie, Ghannouchi avertit et met en garde contre un éventuel scénario égyptien, indiquant que les assassinats politiques se passent dans les plus grandes démocraties du monde et même aux USA. Mais peut-on comparer la Tunisie de 10 millions d'habitants à un pays en ébullition de 90 millions d'habitants comme l'Egypte.
    Le mouvement des Frères musulmans s'est fait passer pour le «chantre» de la révolution, alors qu'ils ont rejoint un mouvement qui est déjà bien lancé. Présentés comme les icônes politiques du mouvement Ennahda, les Frères musulmans étaient la seule force d'opposition sous Moubarak et possédaient des réseaux dans l'ensemble du pays. Sans oublier que Mohamed Morsi n'a été élu président en juin dernier qu'avec une faible marge.
    Au lieu de se charger des attentes du peuple, le pouvoir islamiste en Egypte s'est engagé depuis décembre dans un bras de fer avec les hautes instances judiciaires du pays, pour bénéficier de plus de pouvoir. Les Frères musulmans qui ont toujours besoin de l'armée, pour la placer en «arbitre» en cas de crise, ont toujours ménagé l'institution militaire. Le premier test était opéré en décembre, lors du passage en force pour le vote de la nouvelle Constitution.
    La rue qui s'est faite menaçante contre les autorités islamistes, s'était finalement pliée aux ordres de l'armée. Mais la justice sociale n'a pas suivi et l'armée égyptienne conduite par le général Al Sissi, n'a pas été à l'écoute du pouvoir islamiste, cette fois. Car, même si le mouvement des Frères musulmans a remporté les élections législatives, dans les deux chambres, ainsi que la présidentielle, cela n'a pas empêché l'armée républicaine égyptienne d'intervenir à l'appel de la rue pour faire tomber Morsi et ses partisans. Le président déchu avait, durant son laps de temps au pouvoir, tenté de développer ses réseaux au sein de l'Etat.
    En se débarrassant du maréchal Mohamed Hussein Tantawi, considéré comme le véritable tombeur de Moubarek, le président Morsi a cru faire l'essentiel sous-estimant la maturité politique du général Al-Sissi, qui le destitua le 3 juillet 2013. Le pouvoir islamiste a un défi majeur à relever celui de survivre à la crise politique et économique qui ronge le pays. La justice et la paix sociale sont les seuls garants d'une stabilité politique dans deux pays qui recherchent inéluctablement leur repères politiques.

  • Trafic de carburant : ce que perd l’Algérie

     


    Youcef Yousfi révèle les chiffres de l’hémorragie

     

    Par : Mohamed Mouloudj

    Traité comme un phénomène marginal depuis des années, le trafic de carburant le long des frontières est et ouest du pays a pris des proportions inquiétantes. Le gouvernement se mobilise. Des mesures sont prises.

    Depuis quelques jours, des ministres du gouvernement Sellal sortent de leur mutisme et révèlent l’étendue de la gangrène. Ainsi, selon Youcef Yousfi, ministre de l'Énergie et des Mines, “plus de 1,5 milliard de litres sont détournés annuellement d'une façon illégale vers l'étranger”. Cette quantité, précisera-t-il, en outre, “fait tourner 600 000 véhicules au-delà de nos frontières”. Le constat fait par les membres du gouvernement est sans appel. C’est une véritable saignée pour l’économie nationale et une réelle menace sur la sécurité du pays.
    La sortie du ministre de l’Énergie  vient comme pour confirmer le taux atteint par ce trafic donné par son homologue de l’Intérieur lors d’une visite à Aïn Defla, il y a quelques jours. Daho Ould Kablia avait en effet indiqué que “25% de la production nationale de carburant est gaspillée et exportée illégalement aux frontières”. Les deux ministres ne se sont pas contentés de dresser un constat.
    Ils sont allés au-delà. Le gouvernement annonce dans une première étape la mise en branle de mesures en collaboration avec les autorités locales des wilayas concernées par ce fléau. Dans une seconde phase, le gouvernement passe à l’offensive pour endiguer un phénomène qui ne cesse de mettre en péril, d’abord la sécurité nationale, vu, d’un côté, le risque de pénurie qu’il fait peser sur le pays, et de l’autre, le risque de propagation du trafic à d’autres produits ainsi que la jonction qui pourrait naître entre les différents trafics et le terrorisme.
    Selon des sources, les membres du gouvernement auront à se pencher, aujourd’hui, lors de leur réunion hebdomadaire et pour la seconde fois, sur un projet de loi portant lutte contre la contrebande.
    Le ministère de l’Intérieur avait déjà pris un certain nombre de mesures à l’encontre des contrebandiers et qui sont appliquées dans les régions frontalières où le trafic de carburant est devenu le modus operandi des groupuscules terroristes et aussi des réseaux de trafic de drogue. Parmi les mesures de lutte, on citera la saisie de tous les moyens de contrebande et des biens des contrebandiers.
    Les mêmes décisions ont concernées les stations-services des wilayas frontalières où la quantité de carburant servie aux automobilistes a été plafonnée. Ces trafiquants qu’on appelle communément les hallabas ont trouvé une parade.
    Ainsi, mis à part la ruée vers les stations-services de Relizane et de Sidi Bel-Abbès, pour ne citer que celles là, après le strict contrôle imposé dans les stations-services des wilayas frontalières, les hallabas procèdent par de moults subterfuges pour s’approvisionner à plusieurs reprises dans une même station. “Il vient seul, il fait le plein de sa voiture, ensuite, il revient dans un autre accoutrement mais cette fois-ci il est  accompagné de sa famille pour ne pas le reconnaître”, a-t-on témoigné. Face à cette nouvelle méthode des contrebandiers, les services de sécurité se sont adaptés et mis en place une stratégie.
    Il s’agit d’agents en civil qui sont mobilisés dans les stations-services afin de débusquer les trafiquants.
    D’autres mesures sont très probablement attendues dans les prochains jours.
    Il est clair que la dégradation de la situation dans nos pays voisins a encouragé le phénomène du trafic de carburant, qui concernait jusqu’à 2011 le Maroc et qui s’est propagé à nos frontières, et notamment la Tunisie et la Libye, engendrant des dommages à l’économie.


    M M

  • ALGERIE:Les troubles de l’inconscient

     

     

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    De retour de vacances, le Président a garé son jet privé et s’est installé à son bureau. N’ayant confiance en personne, il a sorti son thermomètre personnel de sa poche et évalué la température. Malgré les conseils éclairés de son clairvoyant conseiller, il a refusé d’allumer la climatisation. De son propre chef, il a préféré rebrancher le gros réanimateur destiné à sortir l’Etat de son profond coma. Après quelques hoquets, la machine s’est mise en marche. Le Président a ensuite renvoyé tous ses conseillers, a jeté un œil à ses fiches et dossiers, ses auditions ministérielles du Ramadhan 2011 et les prospectives de son ami du ministère de la Prospective, pour finir par tout jeter à la poubelle. Puis a dressé une liste des tâches à faire.

    D’abord, remettre tout le monde au travail. Assainir l’économie, rajeunir l’encadrement, changer les ministres et les walis, s’attaquer à la corruption, acheter des qalbelouz pour la maison, nettoyer la justice, organiser les contre-pouvoirs, aller chez le coiffeur, ouvrir les médias, planter du blé, construire des centrales électriques, décentraliser le pays, écouter la société civile, faire réparer le lavabo, créer des dynamiques, arrêter de jeter l’argent par les fenêtres, ouvrir des portes, libérer le dinar et installer de la confiance. Puis il a posé son stylo et regardé son beau bureau empli d’inutilités entassées. En brûlant la pile de journaux qu’on lui a remis comme chaque matin, un titre noircissant a attiré son attention. L’Egyptien Morsi a licencié son ministre de la Défense et son tout-puissant patron des moukhabarate, sous les applaudissements de son peuple. Le président s’est réveillé en sueur. Même un Président, aussi lucide soit-il, peut faire des cauchemars. Juste après son réveil, le Président a signé quelques ordonnances présidentielles, a mangé un peu et allumé le climatiseur. La journée a été très chaude.

     

    Chawki Amari
  • Le constructeur Volkswagen délaisserait l’Algérie pour le Maroc

     


    Par Le Matin DZ |

     

     

    Alors que le contrat avec Renault traîne en longueur, le constructeur automobile dont le projet d’usine était initialement prévu en Algérie en 2010 déjà, aurait entamé des pourparlers avec les autorités marocaines en vue de le transférer au Maroc.

     

    Décidément la bureaucratie en Algérie fait fuir tous les constructeurs sérieux.

     

    Selon les informations rapportées par la presse algérienne, le management de Volkswagen aurait tenu plusieurs réunions avec les responsables du ministère du commerce et de l’industrie et des nouvelles technologies à Rabat en vue de préparer l’installation de l’usine de Volkswagen au Royaume, en arrêter les modalités et fixer les objectifs communs.

     

    Tanger avait auparavant bénéficié d’un contrat avec la société de construction automobile Renault ; ce qui avait provoqué le courroux d’Alger considérant que cette usine implantée aujourd’hui à Mellousa (région de Tanger) lui revenait de droit.

     

    En plus d’une série de reports de l’actuel contrat avec l’usine automobile Renault dont le site fait litige entre Renault voulant la périphérie d’Alger pour site et la SNVI ayant opté pour la wilaya de Jijel, ce transfert du projet d’usine du constructeur allemand Volkswagen vers le Maroc, signifierait un coup dur pour l’image du pays, déjà réputé, dans le domaines de la technologie et de la main d’œuvre qualifiée et rentable comme soufrant de graves défaillances.

     

    En effet, les géants de la construction automobile, Renault et Volswagen, menant une politique de délocalisation pour une meilleure compétitivité ne sont pas sans savoir l’Algérie croule sous un cadre législatif obsolète, d’une bureaucratie "assommante" et saturées de procédures administratives pesantes et anachroniques. L’Algérie, rongée par une une corruption systémique, et souffrant d’un système bancaire et financier moderne et de ressources humaines à niveau, est à la traîne des exigences des marchés économiques internationaux.

     

    R.N.

  • le kif et la diplomatie en algerie

    Chronique d'une diplomatie du kif

     

    Par Le Matin DZ |

     

    "La clarté blafarde des tubes de néon achève de leur donner des airs de malades ou de drogués : blancs et nègres y sont presque devenus de la même teinte métallique." Alain Robbe-Grillet

     

    Bouteflika - Mohammed VI.

     

    Le déplacement du général major Ahmed Bousteila – gare aux geôles que de vouloir jouer sur quelque symbolique sur le patronyme ! – vers la zone frontalière nord avec le Maroc est louable à plus d’un titre pour inspecter les installations et les états d’esprits de ses subordonnés dans la lutte contre le trafic des stups, le passage de la résine de cannabis des lieux de sa production et de son traitement dans les territoires chérifiens vers notre pays.

     

    Les chiffres sont on ne peut plus clairs, d’années en années, les quantités faramineuses transitant par l’Algérie et y « résidant » pour consommation locale, augmentent à un rythme frénétique, frontières ouvertes ou fermées. Depuis un quart de siècle, il se passe comme si le Rif, où la quasi-totalité de la culture du kif est réalisée, possède une espèce de garantie algérienne dans le rapport de l’offre et de la demande qui lui fait – cette contrée faussement montagneuse, considérée depuis toujours, bien longtemps avant Abdelkrim el Khatibi - augmenter en toute impunité ses marges de production. Il fut un temps où les Rifains plantaient le chanvre indien pour survivre, aujourd’hui ils sophistiquent leurs cultures par des moyens matériels et humains qui frisent la technique de la chaîne industrielle pour les standings de la luxure et de l’excentrique. Parce qu’ils ont fini par comprendre que les partenaires algériens entendent cette spéculation de la même oreille, dans l’équivalent diapason.

     

    C’est formidable de surveiller les frontières, d’y mettre le paquet dans les techniques nouvelles et par la formation des troupes, des meutes aussi. Extraordinaire de saisir un coup ici, un coup là-bas, des tonnes à faire cumuler dans la statistique qui fait se féliciter les chefs honnêtes et responsables. Qu’ensuite les algébristes extrapolent pour deviner les quantités réelles produites dans les flancs rifains et celles réceptionnées en Algérie, fumées localement ou fourguées à l’étranger. Tout ça c’est bien mais le mal est ailleurs. Personne n’ignore qu’il y a peine deux décennies, le joint avait son dévolu à l’Université, pour l’exemple, parfois au lycée, aujourd’hui il siège à l’école au même niveau d’addiction que la cigarette, le Patex ou le diluant. Dans les quartiers, en ville ou dans la campagne, un dealer arrêté un jour fatidique pour lui, le lendemain il est remplacé par deux autres surgis dans la masse juvénile comme d’avance préparés pour.

     

    Un échange génocidaire

     

    Ahmed Bousteila, flanqué de Abdelmalek Sayeh, le patron de la lutte contre la drogue, assistés des plus fins limiers renifleurs techniques, peuvent bivouaquer le long des frontières pendant le temps qu’ils estiment nécessaire, le nombre de dealers en Algérie alimenté par les filières marocaines ne diminuera pas d’un iota. Car il faut comprendre une évidence depuis le coup de grâce donné par les services franco-espagnoles vers la fin des années 70, début de la décennie 80, au trafic transitant par leurs limites à partir du Maroc, suspecté alors financer les rebelles armés basques, qu’il existe un bail tacite, qui ne dit pas son nom seulement, entre le producteur et l’acheteur, entres des acteurs marocains et leurs correspondants algériens. A propos desquels il ne faut pas sortir du salon mystique d’un marabout d’envergure régionale, pour savoir que dans l’une ou dans l’autre faction des pontes de l’Administrations y sont parties prenantes et impliqués jusqu’à l’os.

     

    Si l’on regarde le problème avec le regard du patriote algérien plutôt neutre de tout emmêlement psychologique, il y a une vérité qui ne peut pas s’occulter comme ça que de croire que l’"affaire" n’est pas aussi importante que la question du Sahara Occidentale, du moment que l’existence d’une partie de la population algérienne est menacée.

     

    Autrement dit si la Rasd mérite bien le déploiement politique, voire stratégique, afin que de toutes les parties susceptibles d’intéressement il soit résolu le conflit, l’empoisonnement à feu doux du devenir national au travers de son patrimoine le plus important, en l’occurrence la jeunesse de l’Algérie, a lui aussi le droit au débat politique entre Rabat et Alger, les yeux dans les yeux. La nation algérienne veut tout le bonheur des populations du grand Rif dont personne n’ignore l’ancrage de l’amazighité qui fait de cette région de la Méditerranée africaine une immense nation de respect et de liberté. Mais il faut que surtout les discours puissent sortir de la démagogie des autorités respectives pour revenir aux concernés, les individus, les familles, les groupes, qui doivent avoir le dernier mot sur cette forme de génocide euphorique.

     

    Nadir Bacha

  • esque un pays arabe a critiquer l'algerie,ben non! pourtant c'est une dictature flagrante.

     

    Révolutions arabes : le leurre permanent

    Par
     
    Il ne suffit pas de faire tomber des dictateurs. La démocratie est une longue construction.

    Est-ce le fait de chasser un Ben Ali, un Moubarek, lyncher un Kadhafi, et demain fermer la porte d’El Mouradia à Bouteflika, peut être considéré comme un acte révolutionnaire, voulu comparable par exemple à celui consistant en la prise des armes contre l’occupant colonial ?

    Les Occidentaux en tout cas veulent le présenter en nous le faisant accroire comme tel. Cela nous flatte, en même temps que ça nous leurre. Déjà bien avant le premier équinoxe de l’année précédente, la presse occidentale annonce au monde le "printemps" arabe, histoire d’ouvrir une page d’un planétaire bidonnage évènementiel clientéliste qui rappelle le renversement du roi Farouk, Idris Sanoussi, Réza Pahlavi, peut-être sous peu Mohamed VI. 

    C’est du pipo, ya el khawa, c’est du pipo. Excepté dans le Liban, toutes les actions entreprises dans le sens du combat pour les libertés dans le sens intégral de l’accomplissement, très sincères au tout début et très dramatiques, ont été transformées en farces respectives qui n’ont pas beaucoup de gloire à raconter à l’Histoire. Que se fut-il passé de légendaire avec Nasser quand Tsahal tout de suite après s’être accaparé du Sinaï et le logement social en Egypte emprunte aux espaces sépulcraux ?  

    De quelle grandeur s’est emparé le destin de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque au lendemain de la Jamahiriya, malgré ou grâce à ses inépuisables ressources hydrocarbures, sinon de faire rire le globe terrestre tout entier des agissements quasi clownesques de leur leader ne ratant jamais une occasion de faire parler de lui en fomentant, ici et là, des guérillas médiatiques et des attentats spectaculaires?

    En quoi les mollahs, qui ont raté de peu le chah pour le pendre, ont-ils été révolutionnaires si le niveau de vie des Perses aujourd’hui est plus misérable qu’il ne le fût sous l’empereur. De quelle manière leurs coreligionnaires à qui il est donné le pouvoir actuellement, en Egypte, en Tunisie, au Maroc, dans quelques mois en Algérie, s’acceptent-ils comme révolutionnaires quand le devenir des citoyens de leur pays est entre les mains de diasporas rendant des comptes à des consortiums martio-financiers basés à New York, Londres, Paris et Berlin ?

    Il faut hésiter de commencer à croire que le monde arabe change vraiment de cap. Parce que tout simplement il n’a pas les moyens de le faire ; il a beau s’étoffer de toutes les constituantes qu’il pourrait, il est compris certainement dans un ostensif remous mais il ne s’achemine en aucune façon sur celui qu’il lui faut pour que ses élites puissent dire aux citoyens qui écoutent l’opinion qu’il s’agit bel et bien de la bonne solution.    

    L’Europe et l’Amérique sont dans leur troisième siècle de révolution industrielle, d’ère des lumières et de découverte – avant la prière de la djamouâ des centaines de brevets d’invention d’importance pour le bien-être de l’humanité, vont se faire réglementer dans les villes occidentales tandis que des milliers de conditions psychologiques et matérielles vont dans la même durée bousiller la qualité de la vie dans le monde arabe.

    Juste avant-hier, entre un aller-retour au marché, une conduite souterraine d’eau pète à deux pas de la Sûreté de daïra de Bouzaréah, je suis sorti il y a un moment, le déversement dans la rue est encore plus important.

    J’ai encore en image ce regard perfide d’un représentant de gros matériel médical électronique rencontré par hasard à l’hôpital de Douéra quand il me disait juste après l’investiture de Marzouki, la joue flatteuse : "On avait peur au début du printemps arabe mais maintenant ça nous semble heureusement bien se passer."

    J’ai bien précisé qu’il ne s’agit pas d’un cadre diplomatique mais d’un fourgueur de marchandise qui coûte très cher et dont nos pauvres malades ne peuvent s’en passer. Qui s’en fout comme de son dernier slip du nouveau président tunisien ou du futur chef d’Etat algérien parce que dans son esprit nourri dans la source de l’Occident maître de l’univers nous ne pouvons être, pour son bonheur, que ce que nous savons faire.  

    Mais ce salopard-là, s’il est encore vivant dans quelques années quand des gens auront à devoir courir après les remplaçants de Moubarek et Ben Ali pour les tuer ou les juger parlera toujours de révolution arabe, avec dans sa tête, alors riant sous cape, la "révolution chez les Arabes".

    Nadir Bacha

  • Attention -remake à Algerienne -armée egyptienne,marocaine, tunisienne!!

    Islamisme : les premiers sont les derniers

    Par : Mustapha Hammouche

    Après la victoire en Tunisie, les islamistes triomphent en Égypte. Au Maroc, ils ont pris la tête du gouvernement et en Libye, leur avenir semble assuré.
    Déjà les Tunisiens goûtent à l’intolérance violente et leurs islamistes n’attendent pas de disposer de tous les moyens institutionnels de leur tyrannie en projet. Comme pour rappeler ce qu’ils sont, ils commencent par des actes de persécution contre le savoir et l’esthétique, contre la liberté d’apprendre et de créer : les premières attaques visent le théâtre, la télévision, le cinéma.
    “Kabl 24 janvier, koulchi mamnou’a ; baad 23 octobre, koulchi haram ?” Avant le 24 janvier (début de la révolution), tout était interdit ; après le 23 octobre (élection de l’Assemblée constituante), tout sera péché ? Par cette formule gravée sur une banderole, les manifestants du 22 novembre à Tunis résumaient la tendance qui se dessine en Tunisie, mais aussi en Afrique du Nord, comme alternative aux dictatures déposées par les révoltes du Printemps arabe. L’un après l’autre, ces pays semblent tomber de Charybde en Scylla.
    Jusqu’ici des dictatures “nationalistes” se légitimant par des cocktails idéologiques composés du péril néocolonial, de la menace impérialiste, de l’arabisme, du développement, du socialisme, de la défense de la langue et de la religion ont tenu leurs peuples respectifs sous une chape de plomb. Tous les crimes politiques, tous les abus policiers, tous les dénis de liberté et toutes les fautes de gestion se justifiaient alternativement par la menace qui pèse sur la nation ou la oumma, ou par la primauté de l’intérêt général sur la liberté individuelle. Le nationalisme autoritaire a vécu et les peuples se révoltent pour imposer le droit de décider de leur avenir.
    Nul besoin de rappeler les conditions qui sont à l’origine de l’idéologie de rechange dominante. Il suffit d’observer que le droit acquis à choisir son modèle de société s’exprime majoritairement en faveur du choix théocratique. L’islamisme ayant réussi à se poser comme option possible dans un choix démocratique, la question ne fait plus débat : désormais, il faudra donc envisager la charia comme canevas d’organisation de nos sociétés de demain.
    Les islamistes eux-mêmes ne doutent pas du niveau de verrouillage de la vie publique et… privée qui attend nos peuples. Par un travail idéologique, les forces intégristes ont préparé, à des degrés divers, nos sociétés à se soumettre au diktat du pouvoir prêcheur. Les pouvoirs déchus ou à déchoir y ont largement contribué, par calcul tactique ou par conviction de dirigeants. L’avènement d’un ensemble de régimes fondamentalistes en Afrique du Nord ne fait plus de doute. Il ne reste plus, dans l’air, que la question des nouvelles contradictions qui en surgiraient. Et de ce que coûtera leur résolution.
    En un mot, la région devrait se préparer à faire l’expérience d’une nouvelle forme de totalitarisme. L’Algérie, qui, au moment critique, avait encore les moyens de faire la démonstration que la perspective démocratique pouvait se concevoir en terre d’islam, n’a pas été à la hauteur de cette mission historique. Tout en en payant le prix. Les appétits rentiers ont été plus forts que le devoir patriotique.
    Nous avons raté l’occasion d’être une nation phare pour le meilleur ; nous sommes une nation à la traîne, pour le pire.
    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

     

     

  • L’article le plus lu de la semaine sur MinuteBuzz Maghreb

     
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    Par Selma Mihoubi

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    Si vous l’avez manqué, découvrez l’article qui a fait l’unanimité cette semaine sur MinuteBuzz Maghreb.

    La semaine passée, le combat lancé par Rached Ghannouchi contre la langue française avait attiré votre attention. Cette semaine, vous avez été fortement interpellés par la présence de Lalla Salma, princesse marocaine, au mariage d’Aïcha Kadhafi, fille du dictateur libyen décédé.

    L’article est à découvrir ou à redécouvrir ICI !

  • nos malheurs viennent uniquement de la france et ca depuis 1830 et ca continu sur le maghreb et cote d'ivoire et niger qui soutient tous les dictateurs.

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    Alors que les violences s'étendent en Algérie, la France se montre particulièrement réservée. Vendredi, lors de son point-presse quotidien, le Quai d'Orsay s'est retranché derrière un banal : «Nous suivons la situation avec attention».

    Lors d'un voyage en octobre à Alger, alors qu'elle était ministre de la Justice, la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie avait pourtant parlé des relations franco-algériennes comme étant «très étroites, un peu comme dans un couple».

    Plusieurs raisons pourraient expliquer la réserve affichée par la diplomatie française. Il y a d'abord les intérêts économiques français en Algérie, mais aussi la présence en France d'importantes communautés maghrébines. «Si jamais la situation empirait, la France craint un débordement de l'immigration en France avec les tensions que cela comporte», estime Karim Pakzdad, de l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris).

    La retenue française vient aussi des accès de tension survenus au cours des deux dernières années avec Alger qui, bien qu'aujourd'hui résorbés, ont marqué les esprits au Quai d'Orsay. En février 2010, l'ex-chef de la diplomatie française Bernard Kouchner avait ainsi affirmé que la relation franco-algérienne, passionnelle depuis près d'un demi-siècle, serait «peut-être plus simple» lorsque la génération de l'indépendance algérienne ne serait plus au pouvoir. Alger avait vivement réagi et refusé toute visite du ministre.

    La France aussi silencieuse sur la Tunisie

    Paris se montre tout aussi silencieux sur la situation tendue en Tunisie. La France, souvent prompte à défendre la liberté d'expression dans le monde, n'a pas lancé d'appel à la libération de blogueurs et cyber-dissidents arrêtés. «Le silence des alliés de Tunis n'est pas sain. On laisse à Zine El Abidine Ben Ali (président de la Tunisie) le temps de se retourner (...) On le soutient, on fera comme d'habitude», déplore Souhayr Belhassen, de nationalité tunisienne, présidente de la La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) basée à Paris.

    Les raisons de cette retenue pourraient être les mêmes que pour l'Algérie. La relation s'était aussi sévèrement refroidie entre Paris et Tunis après des critiques en novembre 2009 du même Bernard Kouchner suite à des arrestations de journalistes tunisiens. Il s'était dit «déçu» et avait qualifié ces détentions d'«inutiles». Tunis avait alors dénoncé une «ingérence étrangère inacceptable».
     
    Source : Le Parisien

  • révélations des câbles américains sur WikiLeaks Les officiels marocains hantés par l’Algérie

    Par : Merzak Tigrine

    Selon les notes révélées par le site WikiLeaks, l’Algérie constitue un des principaux sujets qui empêchent les responsables marocains de dormir.

    À en croire les correspondances et notes des officiels américains de passage au royaume alaouite, leurs homologues marocains font une véritable fixation sur tout ce qui touche l’Algérie. Ils ne ratent aucune occasion de dénigrer l’Algérie où de salir son image, même si on ne leur demande pas leur avis sur la question.
    En effet, dans leurs discussions avec les diplomates et les responsables américains de passage au Maroc, les officiels marocains font tout pour convaincre leurs interlocuteurs que la lutte antiterroriste des Algériens est un échec, et que ces derniers font preuve de mauvaise volonté pour coopérer avec eux dans ce domaine. Une note diplomatique américaine du 31 juillet 2007 indique que l’assistante du président US pour la sécurité intérieure et l'antiterrorisme, Frances Fragos Townsend cite nommément le directeur général pour la surveillance du territoire marocain, Abdelatif Hammouchi, qui affirme que “la coopération avec les Algériens est erratique. Parfois, ils nous fournissent de très bonnes informations et parfois on dirait qu'il s'agit d'impasse”. De son côté, Yassine Mansouri, le directeur général des études et de la documentation, (service de contre-espionnage marocain), qualifie les Algériens de “partenaires difficiles”. Toujours dans le domaine de la lutte antiterroriste, une note du 18 mai de la même année révèle que le directeur général des affaires bilatérales au ministère marocain des Affaires étrangères, Youssef Amrani, avait “suggéré que l'émergence d'Aqmi était principalement due aux échecs du gouvernement algérien”. Voilà une position que ne partageaient visiblement pas les États-Unis, lesquels défendent la politique antiterroriste de l'Algérie, comme le montre cette réplique d’un diplomate américain à l'accusation d’Amrani. “Le GSPC a été forcé de s'associer avec Aqmi parce que le gouvernement algérien a réussi à le marginaliser”. Idem pour Khalid Zerouali, en charge de la sécurité des frontières marocaines au ministère de l'Intérieur, qui “s'est hérissé” lorsque les officiels américains ont cité l'Algérie comme “un modèle” dans la lutte antiterroriste en Afrique du Nord. Ainsi, pour Zerouali, “le Maroc est beaucoup plus stable et sûr alors que je ne peux pas voyager d'Alger à Oran sans crainte”. Concernant les relations bilatérales qui ne s’arrangent pas avec Alger, Rabat impute la responsabilité entière à l’Algérie. Après une visite à Alger, Fouad Ali Himma, adjoint au ministre de l'Intérieur, a affirmé à des diplomates américains que “les efforts marocains répétés pour réduire l'abîme diplomatique ont été rejetés”. Dans leur mémo daté du 31 juillet 2007, ils indiquent que le responsable marocain “a assuré avoir dit aux Algériens que le Maroc était prêt à rouvrir sa frontière et à prendre d'autres mesures pour rétablir la confiance, mais les Algériens ne nous ont jamais dit ce qu'ils voulaient”.
    Selon la même source qui précise que Himma est un proche du roi Mohammed VI, souvent considéré comme plus puissant que le ministre de l'Intérieur lui-même, “il a attribué ce qu'il décrit comme l'intransigeance algérienne à l'écart générationnel et de mentalités entre les dirigeants des deux pays”. Il est également révélé que le Maroc soupçonne depuis longtemps l'Algérie de chercher à développer un programme nucléaire militaire. Cette inquiétude est rapportée dans une note diplomatique américaine du 21 novembre 2006 transmise cinq jours après un entretien entre le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Omar Hilale, et l'ambassadeur américain à Rabat au sujet du programme nucléaire de l'Iran. Hilale trouve qu'“un Iran doté de l'arme nucléaire serait un désastre pour la région et spécialement pour le Maroc”, d’autant plus que “cela provoquerait une course à l'armement dans la région et cela accélérerait la poursuite de ce qu'il a décrit comme un programme nucléaire militaire algérien similaire même s'il n'est que naissant”.
    Plus catégorique, Hilale dira aux Américains : “Si l'Iran réussit, dans les dix ans, d'autres pays du Moyen-Orient auront la bombe et les Algériens suivront peu après”. Le dénigrement de l’Algérie est donc le sport favori des responsables marocains, quand bien même leurs interlocuteurs ne partagent pas leur vision sur le sujet.