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sinistre

  • Chahuts de vieux gamins

     

    Par : Outoudert Abrous

    C’est la panique à bord du vaisseau FLN qui semble tanguer au gré des hommes à sa tête. En tête de liste, Amar Saâdani, son secrétaire général, qui ne cesse de s’époumoner pour montrer une présence à la proximité du cercle restreint du pouvoir. Sans feuille de route précise, il répétera la même litanie qui se résume à ce sacré quatrième mandat dont tout le monde parle, sauf l’intéressé lui-même ; on retrouve les redresseurs actionnés pour faire comme s’il y avait un débat à l’intérieur des instances, mais  soumis à l’administration dès qu’il est question d’une convocation d’un comité central extraordinaire. Par peur de représailles après le 17 avril. Parti au pouvoir depuis l’Indépendance, il sera difficilement tolérable et humiliant de se retrouver en dehors, peu habitués pour tous de se mouvoir dans un espace d’opposition.
    In fine, ces différentes démonstrations ne visent pas une reconfiguration du vieux parti, mais un simple partage des privilèges entre les différents clans de cet appareil. À ajouter à ce trouble, la montée sur scène de Benflis qui, en plus d’être un enfant de la maison, met dans l’embarras les versatiles à faire un choix.
    Ce brouhaha entretenu pour une consommation extérieure cessera à la demande du mentor et chacun entrera dans les rangs pour la gestion des élections dont ils sont les grands spécialistes.
    Même scénario au sein du RND où l’ombre d’un certain Ouyahia plane toujours malgré son absence. Le choix des patrons est fait à bon escient pour une mission précise et limitée dans la durée : les échéances du 17 avril. En attendant, il leur est autorisé d’occuper la scène médiatique en donnant l’impression de s’entredéchirer alors qu’ils ne font que se chamailler, et il sera difficile de croire que ces “chahuts de vieux gamins” remettent en cause une ossature blindée par les strates du temps que les uns et les autres ont passé à l’ombre du parti-État.

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  • cet homme est un voleur de pétrole,sabotage économique de l'algerie

    IL SE REDÉPLOIE À L’ÉTRANGER
    La nouvelle vie de Chakib Khelil

    Alors qu’on le croyait à la retraite, l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, a surpris tout le monde en participant au cours de cette semaine à la conférence et exposition sur les secteurs minier et pétrolier en Mauritanie, en qualité de directeur non exécutif d’une société de droit britannique, Ame Trade. Cette société est le principal organisateur d’événements dans le secteur de l’énergie sur tout le continent africain.
    Lors de la cérémonie d’ouverture de l’événement, Chakib Khelil est intervenu devant une assistance composée de représentants de grandes sociétés spécialisées dans les hydrocarbures et les mines. Il a indiqué dans son allocution que la Mauritanie constitue l'un des pôles pétroliers et gaziers du monde, «ce qui suppose un intérêt accru pour elle et une éclosion de nouvelles idées visant à consolider l'investissement dans les domaines des mines et des gisements», a-t-il ajouté. Autrement dit, Chakib Khelil a expressément manifesté son intérêt pour accompagner l’investissement mauritanien en matière d’énergie.
    Il travaille pour ses anciens clients
    Ame Trade ltd est inscrite depuis le 12 janvier 2006, au registre de commerce sous le numéro 05672786. Son siège social est domicilié à United House 39-41, North Road à Londres. Son fondateur, Dan Coberman, est un ancien responsable au niveau d’ITE, une autre société britannique, spécialisée dans l’organisation des événements dans le secteur de l’énergie. ITE a longtemps travaillé en Algérie, avant le départ de Chakib Khelil. Le dernier événement en date est la participation à l’organisation du GNL16, organisé en 2010 à Oran. A travers Ame Trade, Chakib Khelil a reproduit le modèle utilisé auparavant par la société anglaise CWC, qui a dépouillé Sonatrach lors de l’organisation, en 2008, de la 4e semaine de l’énergie. CWC avait alors créé une jointventure algérienne (CAC) en association avec une société de communication qui était au bord de la faillite. L’accord conclu alors avec Sonatrach consistait à organiser l’événement et partager les revenus : 40% pour CAC-CWC et 60% des bénéfices devaient revenir à Sonatrach. Mais en réalité, CWC a encaissé sur ses comptes londoniens l’ensemble des participations des sponsors (des millions de dollars) et les frais de participation des sociétés étrangères et nul n’est en mesure d’évaluer les revenus de cette société. Par conséquent, Sonatrach ne pouvait réclamer plus que ce que lui offrait CWC. Ce modèle est actuellement reproduit par la société que dirige Chakib Khelil. Ame Trade ltd est l’organisateur de plusieurs événements en Afrique, en collaboration avec des sociétés locales, manquant d’expérience dans cette activité et de réseaux internationaux pour inciter les grands exposants à prendre part aux événements organisés. Du coup, il s’avère que Chakib Khelil a bien reproduit les arnaques dont était victime Sonatrach et le secteur de l’énergie. Aujourd’hui, plusieurs pays africains confient l’organisation de leurs événements énergétiques à Ame Trade qui a réussi à écarter ses autres concurrents sur le continent.
    Sonatrach paye encore pour Chakib
    Le plus impressionnant dans les activités de Chakib Khelil est sans doute l’événement qui sera organisé la semaine prochaine à tripoli en Libye. L’exposition est co-organisée par Ame Trade et une société locale, Waha expo, et on doit s’attendre à une participation limitée des entreprises étrangères, en raison de la situation sécuritaire qui prévaut dans ce pays, notamment depuis l’assassinat de l’ambassadeur américain. En dépit du fait que cet événement n’a aucun impact sur la vie énergétique dans la région du Maghreb, Sonatrach s’est impliquée en qualité de sponsor dans l’événement. Par conséquent, le chèque que devra remettre Sonatrach atterrira directement dans le compte d’Ame Trade, que dirige Chakib Khelil.
    Mokhtar Benzaki

  • Appel à un débat national sur le système de santé

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    A  l’occasion de ce 50e anniversaire de l’indépendance, le bilan du système de santé a été très peu abordé. C’est pourquoi l’on ne peut que se féliciter qu’El Watan ait inclus, dans son colloque  international, une conférence du Pr F. Chaoui sur le thème de la santé et donné la parole dans ses suppléments à un autre acteur de la santé, le Pr K. Merad Boudia.

     

     Moi-même, à l’occasion de cet anniversaire, j’ai contribué dans Le Quotidien d’Oran (5, 6, 7 et 12 mars dernier) par une étude sur «le bilan du système de santé et les perspectives», de même que j’ai donné le 3 juillet une conférence sur le même thème à l’occasion d’une journée d’étude organisée par le GRAS (laboratoire de recherche en anthropologie  de santé de l’université d’Oran), «Sciences sociales et santé : 50 ans après». Même si une hirondelle ne fait pas le printemps,  j’ose espérer qu’il s’agit là des prémices d’un débat national sur la santé. D’ailleurs, chacun de nous conclut sa contribution sur cette revendication.  Cependant, s’il y a une communauté de vue sur la situation  actuelle de notre système de santé, les approches dans l’analyse sont plus nuancées. Permettez-moi d’une manière succincte de soulever quelques remarques.

    Tout d’abord, nul ne doit ignorer, et particulièrement les jeunes générations, que le colonialisme a exclu les Algériens du système de santé, ce qui est dans sa nature. A l’indépendance, la situation sanitaire dramatique de la population algérienne, et particulièrement dans les zones rurales, s’exprimait  par les chiffres suivants : espérance de vie de 50 ans et une mortalité infantile à 180/1000, dans un désert médical. Des mesures énergiques sont prises par le premier gouvernement, lesquelles se  traduiront, 10 ans après, par une éradication du paludisme, la généralisation de la vaccination pour les enfants et la facilitation de l’accès aux soins, notamment grâce aux brigades mobiles.

    La  loi n° 73-65 du 26 décembre 1973, qui portant institution de la médecine gratuite dans les secteurs de santé, constitue l’événement majeur dans le système de santé de ces 50 années d’indépendance. Toute citoyenne et tout citoyen pouvaient accéder aux soins nécessités par son état de santé. Le financement était  réparti essentiellement entre la CNAS et l’Etat. La participation des ménages était infime. Et c’est dans cette participation symbolique des ménages que résidait l’esprit de la loi. La CNAS, dont le remboursement des soins et des médicaments représentait une partie infime de ses dépenses, contribuait au financement par une participation forfaitaire. Par contre, c’est le transfert abusif des malades à l’étranger qui grevait ses dépenses.

    En toute objectivité, la décision de la gratuité des soins, avec laquelle on peut ne pas être d’accord sur le plan idéologique, associée à la «démocratisation de l’enseignement supérieur», aura eu des résultats positifs en 15 ans, d’autant plus qu’elle s’est déroulée dans un contexte favorable, fait de recouvrement de droit sur le pétrole, une croissance économique élevée et de distribution équilibrée des richesses. Aussi, des progrès importants étaient enregistrés au niveau de l’emploi, de l’éducation et la formation et des logements. La DNS passe de 1,6%  en 1973 à 5,5% en 1988. Le nombre de lits passe de 42 500 à 62 000 en 1987. Le nombre de médecins passe de 6700 en 1979 à 19 500  en 1988. Enfin, l’on note une éradication de certaines maladies transmissibles, un recul de la mortalité infantile et un allongement de l’espérance de vie. Cependant à la fin des années 1980, ce système commençait à s’essouffler sous la poussée démographique, la transition épidémiologique et la baisse des ressources financières du pays. Fallait-il bannir ce système ou le reformer pour l’adapter ?

    Aucun débat national n’a eu lieu pour répondre à cette question.  En janvier 1990, un rapport d’une commission intersectorielle sous l’égide du ministère de la Santé énonce les insuffisances ayant abouti à «la désarticulation du système de santé». Les pouvoirs publics expliquaient cette dégradation du système de santé par la gratuité des soins, les injonctions des organismes  financiers internationaux ou encore le manque de ressources  financières. Ces explications ont conduit à un certain fatalisme  induisant une inertie. Une fois de plus, aucun débat national n’est organisé. Dix années après, en mai 2001, une autre commission du ministère de la Santé souligne dans son rapport «l’accumulation des problèmes depuis 1980, conduisant à une destruction progressive du système de santé». La DNS baisse à 3,6% en 2001 et la DSH est réduite à 58 dollars en 2001. Le budget de la santé n’est plus que de 3,8% du budget global en 2002. Ce qui est important à noter, c’est que la dépense des ménages a augmenté à 39,4% en 2000.

    Dans les années 1990,  le secteur de la santé est ouvert au privé, le marché du médicament est libéré et le «temps complémentaire» est autorisé pour les hospitalo-universitaires. Malheureusement, l’on ne peut que constater, 20 ans après, que ces 3 décisions n’auront nullement eu les effets escomptés sur le système de santé.
    Le secteur privé va évoluer pour lui-même comme un système à part et non complémentaire du secteur public. Il n’est saisi ni en termes d’objectifs, ni en termes de programmation et ni en termes d’évaluation et de contrôle.

    La libéralisation du marché des médicaments n’a permis ni une plus grande disponibilité des médicaments essentiels ou des formes génériques, ni une réduction du coût unitaire.Le temps complémentaire a profité au secteur privé et contribué à une désertion des services hospitaliers souvent dans des conditions, malheureusement, condamnables par la déontologie et l’éthique.
    Quand, enfin, en 2001, le gouvernement a inscrit dans son programme la santé, il s’agira plus d’une réforme hospitalière que d’une refonte profonde du système de santé. Et la commission installée, à cet effet, dont le travail est à saluer, a conclu dans son rapport en 2003 que «la réforme hospitalière doit s’inscrire dans le cadre d’une politique globale de la santé».

    A cette période aussi, aucun débat national n’est lancé afin de permettre une mobilisation autour des recommandations de ladite commission. Actuellement, la crise que connaît le système de santé est grave, mais il ne s’agit ni d’un effondrement du système de santé ni que les hôpitaux soient des mouroirs.   D’abord, l’on note une amélioration des indices économiques de santé : la DNS à 5,79 (2009) et la DSH à 267 dollars (2009), le budget de la santé est de 405 M de dinars en 2012 (11,7% du budget global). Les hôpitaux publics absorbent plus de 70% des patients et font un travail remarquable, mais cela ne peut masquer la désarticulation du système de santé par le manque de hiérarchisation, de réseaux et d’une carte sanitaire rationnelle.

    La pénurie récurrente des médicaments essentiels, l’anarchie régnant au niveau de l’importation et de la distribution.
    L’accès de plus en plus difficile aux soins pour les catégories sociales les plus vulnérables. Enfin,  un financement même s’il est en nette augmentation n’est pas conçu dans le cadre d’une politique globale de la santé.
    Ne pouvant ainsi participer à la relance du système, d’autant plus que ni l’efficience n’est promue ni le gaspillage n’est banni. On ne peut plus à ce stade de désarticulation de notre système de santé se contenter de déclarations d’intention, de programmes purement techniques et d’anathèmes des uns contre les autres tenant lieu de débat.
    Il est temps d’entamer un débat national sur la santé. Un système de santé n’est pas seulement un problème technique, mais un problème politique s’inscrivant dans le cadre d’un projet de société. Toutes les questions doivent être soulevées sans tabou, l’on ne peut faire l’économie d’aucune.

    Quel système de santé ? Un système qui permet la protection de la santé de la population et sa prise en charge quand elle en a besoin, tout en sachant que l’on ne peut offrir les mêmes prestations que les pays nantis qui dépendent de 30 à 100 fois plus pour leur DSH que notre pays et qu’il n’y a aucun pays dans le monde, même les plus nantis, qui peut assurer une CMU à 100% ? Que l’on ne peut s’offrir un système de santé que celui dont on a les moyens financiers pour le soutenir, non seulement à court, mais aussi à long terme.
    Pour cela, l’on ne peut faire l’économie du calcul du rapport coût /efficacité pour chaque technique et chaque molécule. L’étude du rapport coût/efficacité, notamment pour les médicaments, est une des bases de l’efficience, car connaissant toute la puissance des laboratoires, dont souvent malheureusement les prescripteurs deviennent des otages et risquent de dicter la politique du médicament, comme l’a souligné le Pr Chaoui dans une de ses contributions. Le médicament étant un produit stratégique pour la santé de la population, l’Etat se doit d’être la partie essentielle dans la régulation du marché, de l’importation et de la distribution. C’est aussi cela l’efficience. Que l’on ne peut faire l’économie d’un débat sur le budget, passant ainsi à la budgétisation par activité et non par structure, d’où la nécessité de l’application de la contractualisation.

    Qu’on doit absolument aller vers la régionalisation. Ainsi, la région sanitaire émergera en tant que niveau de planification, d’organisation,  d’animation et de contrôle de la politique de santé au plan régional.
    Mettre en place l’intersectorialité qui donnera une dimension stratégique d’efficacité du système de santé.
    C’est à mon sens les quelques questions qui sont essentielles à débattre pour ériger notre système de santé.
    Le débat national sur la santé, auquel nous appelons de tous nos vœux depuis 30 ans, ne doit pas prendre la forme d’assises-alibis, devenant un lieu de grande foire plutôt qu’un lieu propice à la réflexion.

    Ce débat se doit :
    - d’être démocratique, regroupant l’ensemble des professionnels de la santé, des sociétés savantes, de la société civile, des économistes de la santé, anthropologues de la santé,  sociologues, etc. ;
    - doit se situer au-dessus des considérations politiques ou idéologiques, car la santé de par ses dimensions sociale et humaine est un facteur de cohésion sociale. D’ailleurs, les sociétés modernes actuellement rangent la santé parmi les quatre valeurs qui les fondent avec l’emploi, la sécurité et le développement durable. C’est pourquoi elles proclament que la protection de la santé de la population constitue une mission régalienne de l’Etat ;
    - les participants au débat doivent absolument se départir de l’esprit de rente et du conservatisme.  Ce débat doit être basé sur les réalités d’aujourd’hui, structurant sa transformation dans une perspective claire et transparente.

     

    Farouk Mohammed Brahim  : professeur de chirurgie cancerologique CHU Oran

  • une reponse cinglante de nos femmes moudjahidates au sinistre DOK, lhamel et leur clique de bandits

    Affaire Bois des pins: des moudjahidates authentiques montent au maquis de l’honneur!

    Le Soir d’Algérie 24 août 2011

    Communiqué

    Dans l’édition n° 6327, du quotidien El Watan, du jeudi 11 août 2011, p7, la DGSN nie «toutes les accusations de violences émises à l’encontre de leurs éléments», au sujet de la répression qui s’abat sur les habitants de la cité Bois des Pins à Hydra.
    Ce «démenti» est l’expression de l’ignorance des événements, très graves, qui se sont déroulés à la cité Bois des Pins. Comment oser nier les accusations de violences perpétrées, contre d’innocentes victimes, coupables de vouloir défendre leur espace vert, seul bol d’oxygène dans un ciel pollué ? En plus d’importantes plaies visibles (points de suture, tympan percé, blessures multiples) constatées par des médecins légistes et les expertises médicales faisant foi. Durant ce mois sacré de Ramadan 2011, des enfants ont été malmenés et des femmes menacées de viol, à l’intérieur, même des appartements dont les portes ont été défoncées, après le saccage des grilles de l’immeuble et des boîtes aux lettres. Ces violences physiques ont été accompagnées, de surcroît, d’insultes grossières, que la décence ne nous permet pas de préciser. Ceux qui ont pour fonction «de sauvegarder et (…) d’assurer les biens privés et installations publiques» sont dans la logique des parachutistes de Massu.Les tortures de toutes natures qui ont été infligées, aux moudjahidates que nous sommes, étaient peut-être une invention de l’esprit ? L’armada des forces policières, instrumentalisées, et la progéniture des magistrats faussaires, aux ordres d’un pouvoir aux abois, ont-elles besoin, aujourd’hui, d’un recylcage pour améliorer leur savoir-faire ? Ils vont, sûrement, apprendre à mieux réprimer ! Hier c’était l’oppression, aujourd’hui c’est la répression. L’Algérie n’est pas le domaine qui appartient à un pouvoir qui manque de légitimité.
    Djamila Bouhired – Fettouma Ouzegane Zoulikha Bekaddour – Louisa Ighil Ahriz – Louisa Oudarène

  • le mensonge du 1er sinistre

     

    Investissement : le professeur Mebtoul démonte les chiffres du Premier ministère

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    Au moment où le monde est en crise, les services du Premier ministre algérien par le canal de l’APS annonce officiellement le 8 août la création de 1.090 435 emplois durant le premier semestre 2011, soit 181.739 emplois par mois.

    "Quelque 1.090.435 emplois ont été créés durant le 1er semestre de 2011, indique un bilan des services du Premier ministre", écrit l’APS lundi. Pour le gouvernement, la création d’emplois est ventilée ainsi : dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) 489.955, 45% du total. Si l’on inclut la fonction publique pour 41.215 nous aurons un taux qui approche 50% exactement 48,73%. Mais fait remarquant, nous aurons pour les véritables entreprises sur le marché, les entreprises publiques ont recruté 61.831 personnes dont seulement pour Sonatrach et Sonelgaz et leurs filiales déjà en sureffectifs 22.183 ; 34 196 emplois dans l’agriculture et 24. 612 postes ont été générés par les investissements financés par les banques (hors Ansej et hors agriculture).

    Y a plus de chômeurs en Algérie !!!

    Pour l’ONS et le ministre du Travail, le taux de chômage s’établirait à 10,2 % en 2010, soit une baisse de 1,1 % par rapport à 2008 contre 15 % en 2007. Ainsi en 2010, 1,072 million de personnes sont touchées par le chômage sur une population active estimée à 10,5 millions de personnes, la population active occupée étant de 9,4 millions de personnes avec un taux d’occupation de 26,9 %, les hommes avec 84 % contre 15 % pour les femmes. Cela signifie en supposant une demande additionnelle de 200.000 emplois durant le premier semestre 2011 (la demande est en principe de 400.000 par an avec une sous-estimation de la demande féminine), nous aurons 1.250.000 moins 1.090.345, alors reste pour toute l’Algérie 159.780 chômeurs (il n’y a plus de chômeurs en Algérie) soit le pays le plus développé du monde. Que nos responsables visitent les wilayas d’Algérie pour vérifier leurs données.

    Ayant eu à diriger un audit avec une équipe pluridisciplinaire exclusivement algérienne sur l’emploi et les salaires pour les pouvoirs publics entre 2007/2008, je tiens à faire les remarques suivantes déjà contenues dans ce rapport.

    Il existe une loi économique valable pour tout pays, le taux d’emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité, la crise mondiale actuelle étant une crise de la sphère réelle. Comment avec un taux de croissance selon les rapports internationaux de ¾ % entre 2010/2011 peut-on avoir créé autant d’emplois ? La dépense publique est de 480 milliards de dollars (200 entre 2004/2009 et 286 entre 2010/2014 dont 130 de restes à réaliser (surcoûts, mauvaise gestion, voir le rapport de la BM remis aux autorités algériennes janvier 2008 sur l’inefficience de la dépense publique). En fait, le pays dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats par rapport aux pays similaires du niveau du bassin méditerranéen selon une récente étude pour la région MENA. Des calculs précis que je peux mettre à la disposition des lecteurs, montrent clairement que sur les 6% de croissance hors hydrocarbures officiellement 80% l’ont été par la dépense publique via les hydrocarbures et que les entreprises évoluant dans le cadre des valeurs internationales contribuent à moins de 20% du produit intérieur brut. Pour preuve l’Algérie exporte 98% en hydrocarbures brut et semi-brut et importe plus de 70% de ses besoins. Toujours dans ce cadre, 70% de la dépense publique ont été absorbés par les infrastructures (dont BTPH) qui ne sont qu’un moyen, l’entreprise et le savoir étant dévalorisés. Après la fin des chantiers que deviendront ces milliers de travailleurs en espérant une non-chute brutale du cours des hydrocarbures due à la crise mondiale ?

    Pour preuve, le poste services est passé de 4 milliards de dollars en 2004 à plus de 11 milliards de dollars entre 2010/2011 avec ce paradoxe fuite des cerveaux algériens et appel à l’assistance étrangère.

    Quelle sont les réalisations concrètes ?

    Il ne suffit pas de donner des intentions mais les réalisations effectives en distinguant la part devises et la part dinars, tant des équipements que des entrants. Le tout afin de dresser une balance devises prévisionnelles non biaisée, tenant compte de la concurrence internationale. Quel a été le devenir des projets qui ont bénéficié des avantages financiers et leur durée de vie et le nombre de faillite ?

    Cette euphorie actuelle où la majorité des jeunes déposent des dossiers à Ansej se concrétiseront-ils par l’émergence d’entrepreneurs dynamiques alors que ceux déjà installés souffrent des contraintes d’environnent (bureaucratie, système financier inadapté, foncier, rareté et la main d’œuvre qualifié adaptée) ? A-t-on tenu compte des sureffectifs dans les administrations et entreprises publiques, la productivité du travail en Algérie selon les rapports de l’OCDE étant une des plus faibles au niveau du bassin méditerranéen. Il s’agit de ventiler les emplois à valeur ajoutée, des emplois non productifs ou faiblement productif (le commerce de détail connaît une implosion selon le dernier recensement du registre de commerce), des temporaires qui constituent le plus gros des effectifs.

    Dans ce cadre, quelle est la structuration des effectifs recrutés par niveau de qualification, la ressource humaine étant une richesse bien plus importante que toutes els richesses d’hydrocarbures ? Enfin quelle est la part de l’emploi informel en distinguant les emplois à valeur ajoutée et de la sphère informelle marchande spéculative dominante où selon le ministre du Travail devant les députés de l’APN fin 2009, elle représenterait plus de 25% des emplois totaux. D’autres estimations, en corrélation avec le de la masse monétaire en circulation, 40% et 65% des segments de produits de première nécessité, l’évalue à plus de 40% dans la création d’emplois. Le taux officiel redressé par les sureffectifs, les emplois fictifs temporaires, le taux de chômage fluctuerait entre 20/25%.

    Les Algériens vivent dans la réalité et ne mangent pas les chiffres

    Car, comment mener une bonne politique sans avoir un tableau de bord clair évitant de falsifier les données. Il s’agit de dire la vérité, rien que la vérité, ni verser dans la sinistrose, ni dans l’autosatisfaction, source de névrose collective car les Algériens vivent la réalité et ne mangent pas les chiffres. Les données qui viennent de paraitre sont étonnants car, paradoxalement, l’ONS annonce pour 2009 (est-ce que la donne a changé entre 2010/2011 ?) un recul de 30% de la création d’entreprises et en répartition spatiale avec une concentration au niveau de la région d’Alger et de très loin Sétif, Oran, Constantine et Bejaia. En termes de structure, plus de 49% activent dans le secteur du commerce n’étant pas en majorité des services marchands créateurs de valeurs ajoutées, le reste des entreprises étant les secteurs de l’immobilier avec 14%, la construction et travaux publics 12% et enfin les industries manufacturières 11%, qui a un taux dérisoire montrant la désindustrialisation du pays.

    Ansej : 40% de dépôts de bilan

    Le peu de performance est confirmée par la dominance des entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (Eurl) 48,84%) suivies des sociétés à responsabilité limitée (Sarl) 41,96%). Fait plus grave, l’ONS confirme certaines enquêtes au niveau de l’ANDI et l’Ansej où les dépôts de bilan dépassent 40% ces cinq dernières années. C'est-à-dire d’entreprises radiées du répertoire des entreprises pour cessation d’activités.

    L’Andi n’avait-elle pas annoncé entre 2007/2009 officiellement (ENTV), un flux d’investissement direct étranger supérieur entre 20 à 30 milliards de dollars par an ? L’Algérie est une économie totalement rentière n’ayant pas préparé encore l’après hydrocarbures alors que la population passera dans 25/30 ans de 36 millions à 50 millions sans hydrocarbures. La découverte de réserves physiquement n’ayant aucun sens, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables. Le niveau des réserves se calcule en fonction du couple cout intérieur, vecteur prix international, des énergies substituables en corrélation avec les mutations mondiales énergétiques et du rythme des exportations et consommation intérieure.

    Invoquer des données qui ne correspondent pas à la réalité surtout à l’ère d’internet où le monde est devenu une maison de verre, favorise tant le divorce Etat/citoyens que le discrédit de l’Algérie au niveau international. C’est que corrigé, le taux de chômage et le taux de croissance officiel sont des taux artificiels irrigués par la rente des hydrocarbures avec des salaires sans contreparties productives pour calmer le front social. Il en est de même pour l’inflation que l’on comprime artificiellement par des subventions généralisées et non ciblées source de gaspillage et de fuite de produits hors des frontières, donc avec des impacts mitigés sur le pouvoir d’achat des Algériens, faute de production suffisante et de mécanismes clairs de régulation avec la dominance de la sphère informelle qui contrôle les principaux segments clefs des produits de première nécessité. Cela traduit les liens dialectiques entre la logique rentière et l’extension de cette sphère, de la nécessité de la transition d’une économie de rente à une économie hoirs hydrocarbures, mais tout cela est un autre sujet qui renvoie à la bonne gouvernance.

    En conclusion, je lance un appel à tous les intellectuels algériens pour un débat utile contradictoire productif. Je considère que le rôle d’un cadre de la nation, de l’intellectuel ou du journaliste n’est pas de produire des louanges par la soumission contreproductive pour le pouvoir lui-même en contrepartie d’une distribution de la rente, mais d’émettre des idées constructives, selon sa propre vision du monde, par un discours de vérité pour faire avancer la société. Notre seul souci les intérêts supérieurs de l’Algérie. Espérons que les données des services du Premier ministre communiquées à l’APS ont été une erreur de calcul.

    Abderrahmane Mabtoul, expert international