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sissi

  • Le grand malade

     

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    Il l'a donc fait et on en avait douté jusqu'au bout, pensant qu'il ne pouvait commettre un tel acte qui méprise autant l'avenir que l'histoire en même temps. Pour autant, est-ce bien vrai, se demandent les derniers demandeurs du pays  ? Car il n'y a rien de plus incertain qu'un Président invisible qui fait annoncer sa candidature par son Premier ministre et fait retirer les formulaires par un frère fantomatique. D'ici là, comme le prédit le général Yala, tout peut arriver ; c'est un général qui le dit, les dernières semaines ayant été agitées, le crash d'un avion, une plainte contre Saadani déposée par le général Toufik, l'arrestation d'un général du DRS et la mort d'un chaton noir dans une trémie.

    On retiendra cette image : un Premier ministre tout gris qui célèbre avec le sourire la victoire de la rente et de l'immobilisme, accessoirement président de la commission non indépendante de préparation des élections et directeur de campagne de Bouteflika, ce qui en dit long sur le résultat. On retiendra aussi cette phrase : on peut dire «tab jnani» et s'accrocher encore au pouvoir par la force d'un seul bras.
    Mais la guerre des clans étant terminée dans sa première phase, du coup, personne n'a envie d'écouter les Algériens désespérés d'être constamment tirés vers l'arrière et surtout pas le banquier Laksaci expliquant qu'il n'y a plus d'argent et que la situation financière va se compliquer.

    En théorie donc, Bouteflika, après 15 ans de règne improductif et un an de silence total, sera encore président à l'âge de 82 ans. Grosse déception pour les bébés, les arbres du printemps et l'ensemble du corps médical. Un pays de malades, dirigé par un malade, lui-même assisté par un malade dont l'objectif est de rendre malades tous ceux qui ne le sont pas encore. Espérons au moins que durant ce quatrième mandat, le Président, son frère ou sa cousine vont enfin penser à construire des hôpitaux.

     

    Chawki Amari
  • Avec des si

     

     
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    Deux écoles. La première, celle de la primauté de l'alphabet sur le militaire : construire avec l'ABC de l'indépendance en poche le pays par le début avec des A et des B. Abdelaziz Bouteflika, Abdelaziz Belkhadem, Amara Benyounès, Abderrahmane Belayat et Ali Benflis ou Amar Bouzouar, longue suite oligarchique des 100 B, de Ben Khedda à Bendjedid en passant par Ben Bella et Boumediène. La deuxième école est celle des notables, avec des si et des Si, à l'image du nouveau dernier, Si Ali, plus connu sous le pseudonyme de Si Toufik. Si Ali, Si Amar, Si Affif, Si Ahmed, Si Abdelmalek, Si Abdelaziz… Si et si seulement si tous des Si à qui l'on doit le respect mais qui ne vous respectent pas forcément. Mais si Si Ali et si Si Ali l'autre, Benflis, candidat à la rime parfaite, Benflis raïs devient Président, il passera de Si Ali à Fakhamatouhou, grand changement pour la nation. Ce n'est pas encore le cas, juste un si, Si Ali s'appelle toujours Si Ali même si l'on a aujourd'hui du mal à le différencier, puisque Si Ali, l'autre, le Dieu, serait toujours en poste, à l'entrée du Ciel.

    Mais si c'est vrai que Si Ali, pas le futur Président, l'autre, vient d'être poussé à la retraite par Si le président, faudra-t-il voter pour Si Ali le candidat ? Bien sûr, ce ne sont que des si et avec des si on peut faire six mandats si les Si le veulent. Avec des si, on pourrait même mettre Alger en bouteille, là où l'on n'a réussi pour l'instant qu'à remplir des bouteilles avec les rumeurs d'Alger. Mais avec des Si – pas des si – il faut bien avouer que l'Algérie n'a pas avancé, même pas poussée par le Printemps arabe et ces réformes qui ne sont jamais arrivées, remplacées par des guerres de pouvoir. Au final, empêtrée dans des si et des Si, l'Algérie nouvelle reste encore une hypothèse. Sur ce point, les Egyptiens ont réglé le problème à leur manière, leur président est général et s'appelle Sissi.

     

    Chawki Amari