http://www.elwatan.com/une/les-laisses-pour-compte-de-hassi-messaoud-14-12-2014-281472_108.php
zéro
-
Les laissés-pour-compte de Hassi Messaoud
-
Un gouvernement package
Restructuré, féminisé, rajeuni, ouvert sur la société civile et compact
Par : Mounir B.
Ce n’est pas le gouvernement consensuel voulu, ni le gouvernement-commando souhaité, mais un Exécutif package qui recèle quelques promesses et qui ne doit pas être condamné d’emblée.
Si Bouteflika n’avait pas été Président, il aurait été chimiste. À l’analyse des dosages que comporte le gouvernement Sellal II, le président de la République a fait une petite révolution de palais.
Le secret de la formule étant aussi bien dans la réorganisation de l’Exécutif que dans le choix des hommes et des… femmes.
Car il faut se l’avouer. Dans la lignée des 30% des parlementaires femmes, Bouteflika poursuit sa “féminisation” du monde politique. 7 ministres femmes, presque un record, et ça, sans Louisa Hanoune. Le PT ayant refusé, autant que le FFS, le MSP et même le RCD, dit-on, à entrer dans le gouvernement, le choix d’un Exécutif d’union nationale a pris l’eau plus vite que le “Titanic”. Le recentrage devait se faire en moins de 72 heures.
Sellal, apprenti-chimiste, ayant reçu la fiole empoisonnée de revoir la disposition de l’Exécutif en ne prenant plus en compte “l’opposition”, se devait de respecter, néanmoins, un cahier des charges précis : comment poursuivre les réformes politiques, accélérer la cadence, s’ouvrir sur la société civile, devenir efficace, économiser des budgets, restaurer la confiance et continuer à apaiser le front social et politique.
Pour trouver la formule magique, il fallait d’abord garder les fondamentaux. C’est-à-dire ne pas bousculer la hiérarchie par le haut. Les ministères régaliens gardent leur titulaire avec la confirmation du général de corps d’armée, Ahmed Gaïd-Salah, avec la double casquette de vice-ministre de la Défense et de chef d’état-major de l’ANP (à noter que CEM/ANP est noté comme un poste à part entière dans le gouvernement ! Dans ce cas, on pouvait rajouter à Belaïz, ministre de l’Intérieur et tutelle de la DGSN et de la Protection civile !).
De ce fait, Tayeb Belaïz, ministre de l’Intérieur, qui a su gérer avec calme et humilité l’élection du 17 avril, aura la lourde tâche d’organiser un référendum annoncé sur la Constitution. Discrètement mais avec autorité, Tayeb Belaïz est en train de prendre la mesure de ce poste pour faire oublier le très marquant Yazid Zerhouni. Pour le MAE, le dorénavant quasi-incontournable Ramtane Lamamra, rempile et enregistre le retour dans son équipe de Abdelkader Messahel, aux Affaires africaines et maghrébines, qu’il n’a jamais réellement quitté tant ils animaient ensemble des conférences de presse bicéphales. Il remplace Abdelmadjid Bouguerra qui est loin d’avoir démérité.
La succession au ministère des Finances s’est faite de manière soft puisque l’ancien adjoint de Karim Djoudi, qui n’a eu de cesse de demander son remplacement pour des raisons de santé, a été finalement exaucé et relayé par Mohamed Djellab qui a eu le temps de se familiariser depuis une année avec le ministère en gérant le Budget.
Mais c’est dans le secteur de l’énergie que la surprise est intervenue. Youcef Yousfi demeure ministre mais voit son département amputé du secteur des mines ! Une première depuis 1962. C’est Abdesselam Bouchouareb, propulsé à l’Industrie, qui hérite de la gestion des mines et qui prend là une petite revanche personnelle depuis que certains l’ont enterré après son éviction du conseil national du RND. Un jeu de chaises musicales dont on ne peut écarter la patte d’Ouyahia et non celle de Belkhadem dont les ministres FLN se sont fait laminer. Sans doute, les contrecoups des ravages de Saâdani sur le parti.
Des demi-surprises
Mais le gouvernement Sellal II se distingue aussi par quelques demi-surprises. Le souci qui semblait guider le Président est d’inventer un gouvernement issu d’une génération postindépendance, rajeuni donc, ayant des compétences dans leurs domaines respectifs et ne trainant pas de casseroles. La fameuse transmission du flambeau promis lors du discours de Sétif. Sur le plan organique, le choix de découper en deux le ministère de la Jeunesse et des Sports est contenu dans les promesses de Bouteflika. Si les sports gardent Mohamed Tahmi, c’est le fait de consacrer à la jeunesse un ministère à part entière qui est innovant. Ayant fait la matrice de son serment à l’égard des jeunes, le Président et son Premier ministre ont opté pour Abdelkader Khomri, homme des réseaux et proche du mouvement associatif pour gérer ce nouveau département. L’ancien ambassadeur d’Algérie à Varsovie quitte le froid polonais pour se consacrer, dorénavant, à la frange la plus brûlante de la société que sont les jeunes. Il faut s’attendre, dans ce cas, à une réelle politique de proximité, déjà initiée par Sellal lui-même, parfois à son détriment, pour renouer avec une jeunesse algérienne en rupture avec les gouvernants.
Si Amara Benyounès pouvait prétendre à mieux que le commerce après avoir marqué son passage à l’industrie, il aura la tâche difficile de réguler un commerce laissé à l’abandon par Mustapha Benbada, qui a lassé son monde par des promesses de Ramadhan abordable et un nettoyage jamais réalisé des circuits informels. Avec l’énergie de Benyounès, le secteur qui impacte directement la qualité de vie et le pouvoir d’achat des Algériens est un enjeu politique et économique majeur et les émeutes du sucre et de l’huile de 2011 peuvent servir de piqûre de rappel à ceux qui ont trop négligé les ravages de la dérégulation.
Si Amar Ghoul, que tout le monde annonçait en disgrâce, garde les transports car ayant entamé des chantiers de réformes assez conséquents, la Fonction publique — qui connaît un petit tsunami en perdant le ministère qui la représente — perd également son ministre, Mohamed El- Ghazi, qui se voit coiffer de trois casquettes que sont le travail, l’emploi et la sécurité sociale que détenait Mohamed Benmeradi. Le ministère des Travaux publics voit aussi l’émergence de la classe des walis, comme celui de Relizane, Abdelkader Kadi, qui remplace le pourtant apprécié Farouk Chiali qui fait, ainsi, juste un tour sur la rocade du gouvernement sans en emprunter l’autoroute.
La société civile en force
Autre sortie remarquée du gouvernement, celle de Khalida Toumi, que certains envoient à l’Unesco, et qui se voit remplacée par Nadia Labidi qui n’est pas une inconnue dans le monde de la culture, du cinéma et de la production qui est une ancienne du CAIC et une sorbonnarde. Mais la sortie la plus marquante est celle d’Abdelatif Baba Ahmed, ministre décrié de l’Éducation qui n’a jamais pu répondre aux attentes des enseignants et des syndicats.
La mission de mettre un peu d’ordre dans un secteur qui s’anarchise, vampirisé par la figure de Benbouzid, revient à l’ancienne directrice du Crasc d’Oran, Nouria Benghebrit, figure respectée de la société civile et qui aura besoin de toutes ses connaissances en sociologie pour tenter d’appréhender une éducation nationale traversée par des courants aussi antagonistes que budgétivores.
Autre ouverture sur la société civile est la nomination de Hamid Grine, ancien journaliste reconnu, écrivain à succès et issu du secteur privé. Connu dans le monde des médias, il aura la tâche ardue de mener à bien la feuille de route du Président dans un secteur qui connaît une crise de croissance. Grine, qui maîtrise la communication de crise, aura besoin de tout son tact pour tenter d’y répondre. Il en va de même d’une originalité comme celle de Aicha Tagabou, la benjamine de l’équipe à 35 ans, et originaire du Sud, qui sera ministre déléguée au Tourisme et à l’Arisanat.
Ainsi, avec des ministères redynamisés et plus souples, avec un mélange d’anciennes et de nouvelles têtes, une équipe à la moyenne d’âge jeune, qui incarne une nouvelle génération de technocrates, féminisée, ouverte sur la société civile et équilibrée sur le plan régional, que Sellal doit négocier la relance de la machine. Ce n’est pas le gouvernement consensuel voulu, ni le gouvernement-commando souhaité, mais un Exécutif issu de la génération post-62 qui recèle quelques promesses et qui ne doit pas être condamné d’emblée. Bouteflika a fait ses dosages pour injecter la molécule de la jeunesse.M. B
-
Chroniques Point Zéro
L'homme qui parlait à sa chaise
Dans la luxueuse résidence gardée à l'extérieur par un conglomérat d'hommes surarmés, très peu de bruits sont audibles. Domestiques ou jardiniers, agents triples ou officiers cuisiniers, tout le monde le sait, le vieil homme qui est à l'intérieur a besoin de repos après une longue et dure vie bien remplie. Mais le soir, quand les rares visiteurs autorisés à venir sont repartis avec des promesses, quelques chèques ou des promesses de chèques, la maison retrouve le calme de la grande mer des solitudes.
Pourtant, la nuit, si l'on tend bien l'oreille, on entend des chuchotements. Que dit-il ? A qui s'adresse-t-il ? Ne parlant avec personne depuis longtemps et surtout pas avec la population qui s'agite vainement à l'extérieur, le vieil homme murmure si bas que personne ne sait ce qu'il se dit dans cette grande demeure isolée, pas même le journal officiel, pas même le DRS. Mais l'on sait que ces longs dialogues s'éternisent tard dans la nuit, jusqu'à parfois le lever d'un nouveau jour sur ce pays desséché. Mais que dit-il ? Je t'aime et veux mourir avec toi ? Une chaise peut-elle mourir ? En théorie non, elle est faite de bois ou de métal et finit à la casse ou chez les récupérateurs de meubles quand elle est hors d'usage. Mais même vivante, une chaise est en général immobile et attend que l'on vienne s'asseoir sur elle.
Certes, il y a en qui roulent et peuvent porter leur occupant relativement assez loin. Mais, invention majeure pour l'humanité condamnée avant elle à errer debout ou à s'asseoir sur des pierres, on ne peut imaginer un pays ou un pouvoir sans chaise. Une chaise est carrée, tenue au sol par quatre pieds qui lui assurent la stabilité. Seul inconvénient, la chaise ne peut accueillir qu'une seule personne à la fois et il faut attendre que l'occupant se lève pour qu'un autre puisse s'asseoir à son tour. C'est certainement pour cette raison que le vieil homme ne se lèvera pas.
Chawki Amari
-
no moment
-
L'Algérie jette en prison un militant des droits de l'Homme
Par Le Matin DZ |Depuis qu'il avait révélé les charniers de Relizane où un massacre terroriste avait fait plus de 1000 morts en 2001, bilan alors minimisé par les autorités, Mohamed Smaïn, 69 ans, ne cesse de subir des harcèlements judiciaires. Il vient d'être jeté en prison. Dans un communiqué collectif, des ONG appellent à sa libération immédiate
Dans un communiqué daté du mercredi 20 juin organisations non gouvernementales de défense des droits de l’Homme dénoncent l'arrestation et le placement en détention provisoire du défenseur des droits de l'Homme Mohamed Smaïn. Le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (Laddh), la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (Fidh) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) ainsi que le Réseau euro‑méditerranéen des droits de l’Homme (Remdh) appellent les autorités algériennes à libérer ce militant des droits de l’Homme qui avait révélé l’existence d’un charnier à Relizane.
Selon le texte, Mohamed Smaïn a été arrêté dans la matinée du 19 juin dernier par des éléments des brigades mobiles de la police judiciaire de la Sûreté de la Wilaya de Relizane, sans mandat d'amener ni mandat d’arrêt. Cette arrestation fait suite au défaut de présentation de M. Smaïn, destinataire de deux convocations du Parquet général de Relizane pour se soumette à une contre‑expertise médicale. Or, d'après M. Smaïn, cité dans le texte, lesdites convocations ne lui ont jamais été transmises. De fait, il purge depuis une peine de prison de deux mois.
Condamné lors d’un procès en diffamation intenté contre lui par Mohamed Fergane, ancien maire de Relizane et responsable d’un groupe de légitime défense, durant les années quatre‑vingt‑dix, et par huit autres ex‑patriotes, Mohamed Smaïn avait fait éclater en 2001 le scandale de l’exhumation d’un charnier – qu’il avait découvert – par la gendarmerie et le groupe de patriotes à Fergane et son déplacement vers un lieu inconnu. En octobre 2011, la Cour suprême a confirmé la condamnation de M. Smaïn à deux mois de prison ferme, 50 000 DA d’amende et 10 000 DA de dédommagement en faveur de chacun des plaignants. Une demande de surseoir à l’exécution de la peine de prison, faisant suite à une demande de grâce auprès du ministère de la Justice introduite par Mohamed Smaïn pour raisons de santé – il est atteint d’une maladie grave, selon les ONG – en vertu de l'article 16, paragraphe 8 du Code portant organisation de l'administration pénitentiaire, restait en cours d'examen.
"Le harcèlement dont est victime Mohamed Smaïn est symptomatique du climat d’impunité qui prévaut en Algérie. Les activités de Mohamed Smaïn à Oran et Relizane en faveur des familles de disparus et son action pour que la vérité soit faite sur les violations perpétrées en Algérie, particulièrement pendant le conflit civil qui a ravagé le pays dans les années 1990, lui valent d’être la cible des autorités", écrivent les ONG. "Nos organisations appellent les autorités à libérer immédiatement et inconditionnellement Mohamed Smaïn et mettre fin au harcèlement judiciaire dont il est victime, qui ne vise qu'à sanctionner son rôle dans la lutte contre l’impunité en Algérie", précise le texte. Ces organisations appellent en outre les autorités algériennes à "mettre un terme à toute forme de harcèlement à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme, afin qu’ils puissent mener leurs activités de défense des droits de l’Homme librement."
-
wall street d'alger:algiers stock exchanges!!! à quoi sert'elle,à rien!!!
Boudée par les investisseurs, désertée par les entreprises
La Bourse d’Alger n’a toujours par la cote
zoom | © Lyès. H.Le bilan de la Bourse d’Alger reste bien maigre, alors...Cinq titres cotés, seulement six intermédiaires financiers et un volume de transactions en baisse d’une année à l’autre. Le bilan de la Bourse d’Alger reste bien maigre, alors qu’elle est entrée dans sa quinzième année d’existence.
Autrement plus petite que l’Algérie, la Tunisie compte 10 fois plus d’entreprises cotées et au moins trois fois plus d’intermédiaires en Bourse.Déficit d’émetteurs, d’investisseurs, d’intermédiaires en Bourse et un système de fonctionnement archaïque font que la Bourse d’Alger «tourne dans le vide», dixit le président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB). En somme, un cercle vicieux dans lequel la défaillance de l’un des acteurs entraîne celle des autres.
Si les investisseurs privés ne se lancent pas dans l’aventure pour devenir des IOB (intermédiaires en opération de Bourse) c’est «parce qu’il n’y a pas de volume de transactions suffisant qui leur assurerait des revenus. Au vu du nombre actuel d’émetteurs, un tel investissement serait une perte d’argent pure et simple», nous dit un expert financier qui avait été tenté de se lancer dans ce domaine avant d’être refroidi par la réalité du marché.Actuellement, l’activité d’IOB est assurée par six banques publiques (CPA, BEA, BDL, CNEP Banque, BEA, BADR) autant dire que les questions de rentabilité sont reléguées au second plan.
Du côté des émetteurs, c’est le déficit chronique. La situation plutôt favorable des finances de l’Etat fait qu’il n’a pas besoin de s’endetter pour se financier et c’est d’ailleurs pour cela que ses titres sont peu nombreux à la Bourse d’Alger, comme l’ont noté des consultants internationaux sollicités pour faire un constat de la situation du marché financier en Algérie.Ils ont d’ailleurs restitué un rapport sans complaisance, la semaine dernière, à l’occasion d’une rencontre organisée à la résidence El Mithak. Ils estiment que l’Etat peut aider la Bourse d’Alger s’il consentait à y introduire quelques valeurs d’entreprises publiques. Il y a plusieurs années déjà, il était question pour le gouvernement de se servir du processus de privatisation comme catalyseur pour redynamiser la Bourse d’Alger, mais il n’en a rien été.
L’enjeu de la transparence
«Aujourd’hui, des groupes comme Cevital qui se présentent comme la deuxième entreprise du pays après Sonatrach ne vont pas en Bourse, mais si l’Etat donnait l’exemple en introduisant certaines entreprises publiques et une ou deux banques, ça inciterait les autres entreprises privées à suivre», nous explique le représentant d’un cabinet de conseil financier international. Mais, selon lui, si on n’ouvre pas le capital des entreprises publiques c’est «parce qu’on a peur de la transparence des comptes», qui n’est pas une préoccupation réservée aux sociétés privées, dit-il.
Pourtant, l’Etat a déjà introduit en Bourse des titres d’entreprises publiques comme Sonatrach. Toutefois, c’était des obligations et non des titres de capital, or, comme nous l’explique notre interlocuteur, «on lance plus facilement des emprunts obligataires parce que ça n’exige pas le même niveau de transparence. Les actionnaires ne sont pas obligés d’ouvrir leurs comptes aux investissements pour des obligations». Cela s’explique quand on remarque que l’évolution du marché obligataire a été plus rapide que celle du marché boursier.
Selon les chiffres de la COSOB, les fonds levés sur le marché obligataire par les entreprises publiques et privées ont atteint un montant global de 216 milliards de dinars entre 2004 et 2009. L’encours actuel des emprunts obligataires atteint 90 milliards de dinars, dont 32 milliards de dinars sont encore négociés à la Bourse d’Alger.
Outre ces facteurs, certains chefs d’entreprises remettent en cause la réglementation actuelle, notamment celle relative à «l’exercice du droit de préemption de l’Etat» qui s’érige en obstacle devant les investisseurs étrangers qui souhaiteraient se retirer du capital d’une entreprise privée ou encore «les immixtions de la Banque d’Algérie», qui dit-on, «n’a pourtant pas vocation à intervenir sur ce marché».Du côté des investisseurs, la Bourse d’Alger souffre également d’un déficit de demande, l’épargne publique existante préfère aller se nicher dans l’immobilier par exemple ou dans la consommation d’une manière générale, et sert à alimenter le marché informel, ont constaté les experts. S’agissant de l’Etat, on estime que s’il n’a pas de besoins particuliers de financement, en tant qu’émetteur, il pourrait néanmoins intervenir en tant «que demandeur à travers le Fonds national d’investissement», par exemple.
Un système de fonctionnement archaïque
Pour la Bourse d’Alger, le manque d’émetteurs, d’investisseurs ou d’intermédiaires ne constitue pas l’unique obstacle devant son développement. Des spécialistes du groupe NYSE Euronext (leader mondial des plates formes boursières), qui ont audité la Bourse d’Alger, ont noté qu’elle dispose d’«un système d’information qui peut traiter aujourd’hui le volume des transactions actuelles, mais qui un jour sera dépassé, s’il doit y avoir de nouvelles sociétés cotées».
Ce qui est reproché à ce système c’est qu’il est «très manuel et ne permet de traiter qu’un petit volume de transactions». Aujourd’hui, nous explique Eric Pezet, responsable de Compte NYSE Euronext, «à chaque séance de cotations, on sort des volumes épais de listing pour trois actions. Imaginez qu’on en ait 100 ou 150 ou plus, ça serait impossible. Aujourd’hui, tous les intermédiaires en Bourse vont le jour de la cotation à la Bourse d’Alger, munis de leur registre des ordres qu’ils saisissent. Matériellement, ils auront quelques problèmes à le faire si on introduit une centaine de sociétés».
Pour autant, on ne considère pas que le système exploité soit à l’origine du marasme de la Bourse d’Alger. «Ce qui est clair, c’est qu’il lui faut de la substance à la Bourse d’Alger. La mise à niveau des systèmes d’information interviendra comme mesures d’accompagnement», estime-t-il. Cela n’empêche pas de prévoir «dès maintenant un nouveau système qui va forcément coûter de l’argent, mais qui est une nécessité si le développement du marché est la cible et s’il y a des dizaines ou des centaines de sociétés qui vont se faire coter sur Alger».
Chiffres clés :
-Les trois valeurs cotées à la Bourse d’Alger totalisent une capitalisation boursière de 13,3 milliards DA.
-Avant l’introduction en Bourse du groupe Alliance Assurances en novembre 2010, le niveau de capitalisation boursière s’élevait à moins de 8 milliards de dinars.
-5 entreprises nationales sont cotées à la Bourse d’Alger, dont trois (El Aurassi, Alliance Assurance et Saidal) sous forme de titres de capital (actions) et deux (Sonelgaz et Dahli) sous forme de titres de créances (obligations).
-La Bourse d’Alger enregistre actuellement à peine une vingtaine de transactions par jour.