Commune de La Chiffa (Blida) : Le secteur de la santé va mal Commune de La Chiffa (Blida) : Le secteur de la santé va mal Le centre de santé du chef-lieu de la commune s’avère trop exigu pour répondre à une demande de soins de plus en plus importante. Les infrastructures sanitaires dont dispose la commune de La Chiffa, où la population dépasse les 36 000 habitants, se limitent à trois salles de soins et à un centre de santé situé au centre-ville. Ces établissements de santé de proximité sont loin de répondre aux normes requises en termes d’organisation et de fonctionnement. Le centre de santé du chef-lieu de la commune s’avère trop exigu pour répondre favorablement à une demande de soins en perpétuelle progression. Cette structure dispose d’un seul bureau pour la consultation en médecine générale, et il est utilisé simultanément pour les consultations spécialisées, assurées trois fois par semaine par un dermatologue et un rhumatologue, alors que le neurologue n’a pas encore rejoint son poste. Les deux salles d’attente de ce centre, souvent prises d’assaut dès les premières heures de la matinée, ne suffisent guère à contenir le flux important de malades (plus de 60 patients consultés par jour). Quant au service de la protection maternelle et infantile, il est situé de l’autre côté de la rue, dans des locaux minuscules, alors qu’il assure la vaccination, presque quotidiennement, et en fonction d’un programme pré-établi à une cinquantaine d’enfants. Ce service ne dispose que d’une salle d’attente après que l’autre ait été transformée en salle de consultation. Il fonctionne sans la présence d’une sage-femme, essentielle pourtant dans le suivi des parturientes. Plus grave encore, du fait de l’absence d’ambulances au niveau des différentes structures de santé publique de la commune de la Chiffa, les malades nécessitant une hospitalisation doivent compter sur leurs moyens pour être évacués vers les hôpitaux territorialement compétents, à savoir ceux du chef-lieu de la wilaya, à une dizaine de kilomètres à l’est de la commune, ou vers les services des urgences d’El Affroun ou de Mouzaïa. C’est dire que la commune de La Chiffa nécessite en urgence la réalisation et l’aménagement de structures de soins équipées en matériel médical. Selon un responsable du secteur, le wali de Blida, lors de sa dernière visite dans cette commune, avait donné son accord de principe pour l’extension de l’actuel centre de soins. Dans cet ordre d’idées, une circulaire du ministère de la Santé demande aux autorités concernées de veiller à la réalisation et à la réhabilitation des salles de soins. Il est également demandé « de veiller au redimensionnement des salles de soins qui existent et à les équiper pour leur permettre de mener à bien leurs nouvelles missions ». Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle carte sanitaire, le centre de santé de La Chiffa devra être transformé en polyclinique. Or ce projet demeure encore non exécuté par l’APC depuis l’année 2007. « Les discussions sont en cours pour transférer cette structure vers les locaux actuellement occupés par la direction régionale des impôts. Il s’agit d’un bien communal que nous allons aménager en polyclinique afin de répondre aux besoins de la population de La Chiffa en matière de soins, et de désengorger la polyclinique de Mouzaïa », affirme le docteur Megtaoui Khelil, directeur de l’EPSP de Mouzaïa. D’après lui, ses services ont déjà exprimé leurs besoins auprès de la tutelle pour le recrutement de personnel médical et paramédical, afin d’assurer une bonne couverture sanitaire. De même, le projet relatif à l’acquisition d’ambulances pour les centres sanitaires de la Chiffa est en cours de concrétisation. Le Dr Meguetaoui conclura en lançant un appel aux collectivités locales pour la réhabilitation et l’extension des centres de santé et leur transformation en polycliniques, ainsi que la réalisation de salles de soins ; sachant que ces objectifs relèvent de la responsabilité des assemblées populaires communales.
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tlemcen ville aimée par le president boutef
Détournement de fonds : Il emporte plus de 20 milliards de cts et s’enfuit au MarocLe jeune entrepreneur, qui avait les coudées franches, s’est enfui en Espagne, puis au Maroc où il vient d’être arrêté par les services de sécurité du royaume, selon des sources proches de sa famille.
Apparemment au dessus de tout soupçon, l’entrepreneur H. Hami se voyait confier des projets d’envergure dans la wilaya de Tlemcen et celles limitrophes, comme Sidi Bel Abbes, sans trop de garantie. En fin de parcours, il laissera sur le carreau plusieurs victimes dont des institutions de l’Etat, comme le ministère de la justice, l’OPGI et des privés, pour lesquels il devait fructifier les économies. L’enquête, enclenchée par le parquet de Tlemcen, suite à des plaintes, révélera que l’entrepreneur indélicat a détourné plus de 20 milliards de centimes, sans compter les victimes civiles qui commencent à se manifester en sourdine. Une somme colossale, fruit de moult projets non achevés, comme le nouveau siège de la cour de Tlemcen, situé à Mansourah, le tribunal de Sebdou, les 198 logements de Remchi, les 1 00 logements promotionnels de Tlemcen et d’autres à Telagh dans la wilaya de Sidi Bel Abbes.
Selon nos informations, l’entrepreneur réussissait à obtenir des marchés avec une facilité déconcertante et ce, malgré sa non solvabilité. Les mêmes sources confirment que quatre cadres de la wilaya de Tlemcen dont on n’a pas déterminé la fonction, ainsi qu’un directeur de banque ont été entendus, dans un premier temps, par les services de la police judiciaire. Aux dernières nouvelles, on nous a confirmé que la wilaya de Tlemcen s’était constituée partie civile dans l’affaire. S’étant embourbé jusqu’au coup et sentant qu’il ne pouvait honorer ses engagements, H. Hami a pris la poudre d’escampette vers le pays de Cervantès avant de décider de rentrer au Maroc où les services de sécurité du royaume l’auraient arrêté.
Par
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Nous sommes tous des thons rouges
Nous sommes tous des thons rouges En dehors des scandales connus, Sonatrach ou les Travaux publics pour ne citer que les plus célèbres des cas de vol à la sauvette, une série de scandales fait l’actualité sans pour autant susciter un intérêt particulier. Ou n’intéresse personne, à l’inverse de Sonatrach qui représente la globalité de la facture alimentaire et qui, de fait, provoque anxiété nationale et boules d’angoisse au niveau du premier virage du duodénum. Parmi ces scandales relégués en nationale 2 du championnat, ArcelorMittal, les déchets non ferreux, Algérie Télécom ou, le dernier en date, celui du thon rouge. Si pour ArcelorMittal il s’agit d’une affaire compliquée, des Indiens mafieux qui fabriquent du fer en faisant fondre des syndicalistes d’El Hadjar afin de les revendre en bloc, pour le thon rouge, un simple poisson, l’affaire devrait être plus simple. Et intéresser davantage l’opinion publique, connue pour ne pas s’y connaître en métallurgie mais forcément inquiète de son poisson, vu son prix. Et pourtant non, le scandale du thon rouge où des peines de prison et de lourdes amendes viennent tout juste d’être prononcées – pas contre le poisson, mais contre ceux qui l’ont pêché – n’intéresse personne. Peu d’Algériens sont en mesure d’en comprendre les enjeux, tout comme le thon rouge lui-même qui n’a toujours pas compris ce qui lui arrive. Pourquoi ? Parce qu’il y a tellement de scandales que les Algériens ont décidé de choisir celui qu’ils suivent, tout comme on choisit une chaîne de télévision pour suivre sa série favorite. Mais mettez-vous à la place d’un thon rouge. Il est quadrillé, traqué et maltraité, vit au milieu de harraga et de prédateurs, se fait détourner dans l’indifférence générale pour finir dans une boîte. Triste sort qui ressemble étrangement à celui des Algériens. Nous sommes tous des thons rouges. Oui, bien sûr, ma voisine du 3e plus que d’autres. Par Chawki Amari
Surexploitation mondiale du thon rouge
La saison de la pêche au thon est ouverteLa saison de la pêche 2008 vient de débuter et c’est le thon rouge qui est encore menacé de disparaître complètement des côtes méditerranéennes.
L’Algérie avait réussi à négocier un nouveau quota de pêche en novembre 2007, lors de la réunion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICAAT) ; une hausse évaluée à près de 1000 tonnes des quotas de pêche de thon rouge pour 2008. Une augmentation du quota qui intervient au moment où les organisations internationales tirent la sonnette d’alarme et avertissent du danger qui plane sur l’espèce, danger provoqué par la surpêche. L’Europe, d’ailleurs, a renforcé sa surveillance avec des patrouilleurs en mer, des avions et des inspections dans les ports. Pour l’année 2007, des pêcheurs français avaient reconnu avoir pris 10 000 tonnes de thon rouge pour 5593 autorisées. Ce poisson, qui a traversé les siècles, est aujourd’hui menacé de disparition. Selon les chiffres fournis par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les captures de ce poisson ont atteint 39 000 tonnes en 1994 et 22 000 tonnes en 2002. L’engouement économique autour du thon se justifie par une forte demande sur le sushi et le sashimi à l’étranger. De nombreuses associations écologiques réclament un moratoire sur la pêche du thon et commandent également aux grands distributeurs de cesser sa vente. Tous les moyens sont mis en œuvre à travers l’Europe pour s’assurer qu’il n’y a aucun dépassement des quotas, comme ce fut le cas durant la saison 2007. Des dépassements qui ont conduit à l’arrêt prématuré de la pêche, mais qui n’ont pas empêché de fragiliser encore davantage l’écosystème marin méditerranéen. Les mesures prises par la Commission européenne et qui visent à sauvegarder l’espèce consistent à poursuivre le plan de sauvegarde du thon rouge sur 15 ans. Le comité scientifique de l’ICAAT estime que 50 000 tonnes de thon rouge avaient été pêchées en 2006, contre 32 000 autorisées. Le dépassement des quotas n’est pas la seule cause du déclin de l’espèce marine, mais également la pêche de jeunes thons qui ne se sont pas reproduit. Il est à ce titre imparti aux pêcheurs d’utiliser des filets devant laisser filtrer des thon d’au moins 10 à 30 kg. Une mesure qui doit permettre aux jeunes thons de passer les mailles du filet pour se reproduire. Il faut savoir que le thon rouge transite entre la Libye, où il naît, pour rejoindre les eaux de l’Atlantique. Lorsque le thon arrive en âge de se reproduire, il part pondre ses œufs en Libye. Les poissons, une fois adultes, rejoindront à leur tour l’Atlantique. Ils passeront nos eaux territoriales durant un temps déterminé qui s’étale d’avril à juin. L’engraissement du thon « Le problème s’est corsé avec le développement de l’aquaculture fondée sur les captures de thon rouge au stade juvénile. Egalement connue sous le nom d’ « engraissement du thon », cette pratique consiste à capturer de jeunes poissons en mer puis à les enfermer dans des bassins d’élevage où ils sont engraissés en vue de leur commercialisation », rapporte la FAO. Toujours selon ses estimations, la production annuelle de thon rouge grâce à cette technique s’établirait actuellement autour de 25 000 tonnes, soit 10 000 tonnes de plus qu’il y a à peine cinq ans. L’engraissement du thon est principalement pratiqué en Croatie, en Espagne, à Malte et en Turquie. « Cette pratique suscite de vives inquiétudes dans la mesure où, d’une part, elle aggrave une situation rendue fragile par la surexploitation et que, d’autre part, les prélèvements de jeunes thons se font en catimini, rendant pratiquement impossible toute évaluation précise des stocks », selon la FAO. En réalité, « les captures de thon rouge ne représentent plus qu’environ 3 pour cent du total des captures en Méditerranée ». A souligner qu’aux Etats-Unis, « la demande annuelle s’établit autour de 24 000 tonnes, soit plus d’une année entière de captures en Méditerranée », précise la FAO.
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Global Health Promotion
Surveillance mondiale de tabagisme
Global Health Promotion , with support from the US Centers dor Disease Control and Prevention (CDC), has published a Supplement edition on the Global Tobacco Surveillance System (GTSS). The GTSS was developed by WHO, the CDC and the Canadian Public Health association, to assist WHO member states in establishing continuous tobacco control surveillance and monitoring. Global Health Promotion , avec le soutien de l'US Centers Dor Disease Control and Prevention (CDC), a publié une édition Supplément sur le tabac Système de surveillance globale (STG). Le STG a été élaboré par l'OMS, les CDC et l'Association canadienne de santé publique Association, pour aider les Etats Membres à établir en continu de surveillance de contrôle du tabac et de surveillance.
Social Determinants of Health: the International Agenda Déterminants sociaux de la santé: l'agenda international
Global Health Promotion , with support from the Department of Health of England, has published a Supplement edition with the speeches made at the London Conference Closing the Gap in a Generation: Health Equity through Action on the Social Determinants of Health . Global Health Promotion , avec le soutien du ministère de la Santé de l'Angleterre, a publié une édition Supplément aux discours prononcés à la Conférence de Londres Combler le fossé en une génération: l'équité en santé en agissant sur les déterminants sociaux de la santé . This is the first major international event to focus on the recommendations made in the WHO Commission on Social Determinants of Health Report . Il s'agit du premier événement majeur international de se concentrer sur les recommandations formulées dans le Commission de l'OMS sur les déterminants sociaux de la santé Rapport . The Supplement's content is a substantial contribution to accelerate the momentum of the international community's commitment to prioritise inequalities on the global agenda. Le contenu du supplément est une contribution importante pour accélérer la dynamique de l'engagement de la communauté internationale à donner la priorité aux inégalités sur le plan mondial.
Highlights Faits saillants
Promoting Health in Schools: IUHPE publications & contributions to global efforts Promotion de la santé dans les écoles: les publications de l'UIPES et des contributions aux efforts mondiaux
The release of Promoting Health in Schools: from Evidence to Action is part of a dynamic within a current momentum to promote health in schools and sustainable futures at the global level. In collaboration with various partners and actors, the IUHPE is dedicated to advocating for a holistic approach to: La sortie de promotion de la santé dans les écoles: à partir de données probantes à l'action fait partie d'une dynamique au sein d'une dynamique actuelle pour promouvoir la santé dans les écoles et un avenir durable à l'échelle mondiale. En collaboration avec divers partenaires et les acteurs, l'UIPES est dédié à la défense d'un approche holistique de:
- create a dialogue between various sectors that act within the school setting (environment, urban planning, education, health, nutrition, etc) and between various areas of research, practice and policy-making; créer un dialogue entre les différents secteurs que l'environnement agit dans le cadre scolaire (urbanisme, éducation, santé, nutrition, etc) et entre les différents domaines de la recherche, la pratique et l'élaboration des politiques;
- strengthen and advocate for teacher education in health promotion ; de renforcer et de plaider en faveur de la formation des enseignants dans la promotion de la santé ;
- engage different sectors of government to share responsibility for promoting the health of the whole school community, to create supportive and sustainable infrastructures and to encourage action at the national, sub-national, regional and local levels; engager les différents secteurs du gouvernement de partager les responsabilités pour la promotion de la santé de toute la communauté scolaire, de créer de soutien et des infrastructures durables et d'encourager l'action au niveau national, sous-national, régional et local;
- influence policies to be healthy public policies by showcasing good practice of culturally adapted, evidence-based, and highly participatory and empowering interventions; d'influencer les politiques à des politiques de santé publique en mettant en valeur les bonnes pratiques de culture adaptées, fondées sur des preuves, et des interventions à forte participation et l'autonomisation;
- discuss key issues including monitoring and evaluation, and indicators with the aim of adopting a sustainable whole school approach to promoting the physical, mental, social and environmental health of present and future generations. discuter des questions clés, y compris le suivi et l'évaluation et des indicateurs dans le but d'adopter une approche globale de l'école durable à la promotion de la santé physique, mentale, sociale et environnementale de la santé et de l'évolution des générations actuelles.
The 20th IUHPE World Conference on Health Promotion to be held in Geneva from 11th-15th July is a key opportunity to advance this work together with members and partners from all over the world. La 20e Conférence mondiale de l'UIPES sur la Promotion de la santé qui se tiendra à Genève du 11 au 15th Juillet est une occasion importante de faire progresser ce travail avec les membres et les partenaires de partout dans le monde. It will be preceded by a two day international symposium on “Linking health, equity and sustainability in schools ”. The symposium will offer a unique opportunity for young people, researchers, NGOs, government officials, and other stakeholders to explore questions of health and sustainable development in schools. Elle sera précédée par une journée symposium international de deux sur «Liens entre la santé, l'équité et la durabilité dans les écoles ». Le colloque offrira une occasion unique pour les jeunes, chercheurs, ONG, représentants du gouvernement, et d'autres intervenants pour explorer les questions de santé et durable développement dans les écoles.
Developing competencies and professional standards for health promotion capacity building in Europe (CompHP) Développer les compétences et les normes professionnelles pour le renforcement des capacités de promotion de la santé en Europe (CompHP)
The IUHPE is pleased to announce the launch of its web pages on Developing competencies and professional standards for health promotion capacity building in Europe (CompHP). Under the leadership of Professor Margaret Barry (IUHPE Vice-President for Capacity Building Education & Training, the IUHPE and its partners have established a three year initiative, with funding from the European Agency for Health and Consumers (EAHC), on Developing competencies and professional standards for health promotion capacity building in Europe (CompHP) that will impact on workforce capacity to deliver public health improvement in Europe. The project was launched on September 2009 and will run through 2012. L'UIPES est heureux d'annoncer le lancement de ses pages Web sur le développement des compétences et des normes professionnelles pour le renforcement des capacités de promotion de la santé en Europe (CompHP). Sous la direction du professeur Margaret Barry (UIPES vice-président pour le renforcement des capacités Education & Formation, l'UIPES et ses partenaires ont établi une année initiative de trois, avec le financement de l'Agence européenne pour la santé et les consommateurs (AESC), sur le développement des compétences et des normes professionnelles pour le renforcement des capacités de promotion de la santé en Europe (CompHP) qui auront une incidence sur la capacité de fournir la main-d'œuvre en santé publique amélioration en Europe. Le projet a été lancé en Septembre 2009 et se poursuivra jusqu'en 2012.
Building Capacity for Cardiovascular Health Promotion and Chronic Disease Renforcement des capacités pour la promotion de la santé cardiovasculaire et les maladies chroniques
Prevention and Control Prévention et de contrôleThe IUHPE is pleased to announce the launch of its web pages on Building Capacity for Cardiovascular Health Promotion and Chronic Disease Prevention and Control supported by the US Centers for Disease Control and Prevention. These pages are a resource for participants of a six-year effort and series of CDC/IUHPE Annual Seminars on Cardiovascular Health Promotion and Chronic Disease Epidemiology that took place in sub-Saharan Africa and anyone else interested in Cardiovascular Health Promotion in the African region. L'UIPES est heureux d'annoncer le lancement de ses pages Web sur le renforcement des capacités pour la promotion de la santé cardiovasculaire et de prévention des maladies chroniques et de contrôle pris en charge par les US Centers for Disease Control and Prevention. Ces pages sont une ressource pour les participants d'un an l'effort de six et série de CDC / UIPES des séminaires annuels sur la santé cardiovasculaire promotion et épidémiologie des maladies chroniques qui ont eu lieu en Afrique sub-saharienne et toute personne intéressée par la promotion de la santé cardiovasculaire dans la région africaine.
Meet the Authors at IUHPE 20 th World Conference on Health Promotion Rencontrez les auteurs à l'UIPES 20 e Conférence mondiale sur la promotion de la santé
At its 20 th World Conference , the International Union for Health Promotion and Education (IUHPE) provides the opportunity to meet with authors of the latest books in Health Promotion, Health Education or Sustainable Development published since its last World Conference that took place in Vancouver in 2007. Lors de sa 20 e Conférence mondiale , l'Union internationale pour la promotion de la santé et l'éducation (UIPES) donne l'occasion de rencontrer les auteurs des derniers livres de Promotion de la santé, l'éducation sanitaire ou de développement durable publiés depuis la dernière Conférence mondiale qui a eu lieu à Vancouver en 2007. Authors interested in applying for their book(s)to be considered for this activity should follow the instructions available on the website of the conference and send their application by no later than December 31st 2009 Les auteurs intéressés à appliquer pour leur livre (s) à prendre en considération pour cette activité devrait suivre les instructions disponibles sur le site web de la conférence et d'envoyer leur demande au plus tard le Décembre 31st 2009
Social Determinants of Health: the IUHPE's Agenda Déterminants sociaux de la santé: UIPES l'ordre du jour de la
The IUHPE is committed to ensuring that action on the social determinants of health (SDH) is underpinned by health promotion principles and strategies. L'UIPES s'est engagée à veiller à ce que l'action sur les déterminants sociaux de la santé (DSS) est sous-tendue par des principes et des stratégies de promotion de la santé. Healthy public policies to address the social inequalities in health and settings-based action are key mechanisms to address the growing gap in health inequalities at all levels. Des politiques de santé publique pour s'attaquer aux inégalités sociales de santé et d'action axé sur les paramètres sont des mécanismes clés pour combler l'écart croissant des inégalités de santé à tous les niveaux. The IUHPE's approach to address the SDH and reduce inequalities cuts across all of our areas of work. L'approche de la UIPES pour répondre aux SDH et de réduire les inégalités des réductions dans tous nos domaines d'activité. Moreover, with SDH's growing relevance on the global stage, the IUHPE is engaged in collaborative initiatives and partnerships that specifically focus on capacity building and leveraging evidence of for action to support SDH work as an organisation and in different parts of the world. De plus, avec de plus en plus la pertinence de SDH sur la scène mondiale, l' UIPES est engagée dans des initiatives de collaboration et des partenariats mettant spécifiquement l'accent sur le renforcement des capacités et l'optimisation des éléments de preuve à l'appui de l'action SDH de travail en tant qu'organisation et dans différentes parties du monde.
News Nouvelles
Publication of a new IUHPE Research Report : Living conditions and determinants of social position amongst women of child-bearing age in very poor ruralities - qualitative exploratory studies in India, Ghana and Haiti Publication d'un nouveau rapport de recherche de l'UIPES: conditions de vie et de déterminants de la situation sociale chez les femmes porteuses d'âge de l'enfant dans les pays pauvres très ruralités - études qualitatives exploratoires en Inde, au Ghana et en Haïti
New Publication: Evidence of Health Effectiveness in Africa Nouvelle publication: La preuve de l'efficacité de la santé en Afrique
World Health Assembly 2009 support for the Resolution on Reducing Health Inequalities through action on the Social Determinants of Health Assemblée mondiale de la Santé 2009 Support pour la résolution sur la réduction des inégalités en santé en agissant sur les déterminants sociaux de la santé
SAGE Launches a new Research Methods site SAGE lance un nouveau site méthodes de recherche
Publication of the book Case Studies in Global School Health Promotion Publication des études de cas dans le livre scolaire mondial Promotion de la santé
Events Événements
20th IUHPE World Conference on Health Promotion July 11-15, 2010 - Geneva, Switzerland 20e Conférence mondiale de l'UIPES sur la Promotion de la santé 11-15 Juillet, 2010 - Genève, Suisse
Upcoming IUHPE events Prochains événements de l'UIPES
August 20-22: 6th Nordic Health Promotion Research Conference: The Role of Health Promotion in the Transition of the Nordic Welfare States Août 20-22: 6ème conférence sur la promotion de recherche en santé des pays nordiques: le rôle de promotion de la santé dans la transition de la providence nordique États
October 18-23: 2nd edition of the Dakar University on Health Promotion Octobre 18-23: 2e édition de l'Université de Dakar sur la promotion
November 4-7: 4th IUHPE Latin American Conference on Health Promotion and Education Novembre 4-7: 4e Conférence de l'American latine UIPES sur la promotion de la santé et l'éducation
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France-Algérie/Paris : nouvelle plainte contre Nezzar Associated Press
France-Algérie/Paris : nouvelle plainte contre Nezzar Associated Press, 1er juillet 2002 Le tribunal doit entendre mardi à 9h30 Sid Ahmed Ghozali, ancien Premier ministre algérien de juin 1991 à juillet 1992. L'ancien ministre de la Défense algérien, qui se trouve actuellement à Paris, est accusé de "tortures et traitements cruels, inhumains et dégradants". Une nouvelle plainte a été déposée vendredi à Paris par neuf Algériens contre l'ancien ministre de la Défense algérien, Khaled Nezzar, pour tortures et traitements cruels, inhumains et dégradants, a-t-on appris lundi auprès de l'un de leurs avocats, Me William Bourdon. M. Nezzar, ancien homme fort du régime algérien lors de l'interruption du processus électoral en 1992, se trouve actuellement en France pour assister à partir de lundi au procès qu'il a intenté à un ancien sous-officier de l'armée algérienne, Habib Souaïdia, auteur du livre La Sale Guerre. De précédentes plaintes déposées pour les mêmes motifs en avril 2001 contre M. Nezzar ont été depuis classées sans suite par le parquet de Paris. Audition Les plaignants demandent au procureur de la République l'ouverture d'une enquête préliminaire pour que "soit procédée à l'interpellation et à l'audition du Général Khaled Nezzar". Selon eux, M. Nezzar a eu jusqu'en 1994 les prérogatives d'un "super chef d'État" et c'est "sous sa direction que fut appliquée la politique de répression systématique des opposants et notamment du FIS (Front islamique du salut, dissous, NDLR) et c'est sous sa direction encore que continuèrent à être commis de façon massive des crimes de torture". Raisons politiques "Les déportations, les meurtres collectifs, les exécutions extrajudiciaires en série et surtout l'utilisation massive de la torture se sont inscrits dans le cadre d'une politique de répression systématique inspirée par des raisons politiques dont Monsieur Khaled Nezzar a été le principal instigateur et artisan", poursuit le texte de la plainte. Parmi les plaignants figurent plusieurs des personnes qui avaient déjà déposé plainte en avril 2001, dont les membres d'une même famille, ainsi que Lyez Laribi, un étudiant ayant passé plusieurs années en prison en Algérie, une expérience qu'il raconte dans un livre intitulé Dans les geôles de Nezzar.
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France-Algérie/Paris : nouvelle plainte contre Nezzar Associated Press
France-Algérie/Paris : nouvelle plainte contre Nezzar Associated Press, 1er juillet 2002 Le tribunal doit entendre mardi à 9h30 Sid Ahmed Ghozali, ancien Premier ministre algérien de juin 1991 à juillet 1992. L'ancien ministre de la Défense algérien, qui se trouve actuellement à Paris, est accusé de "tortures et traitements cruels, inhumains et dégradants". Une nouvelle plainte a été déposée vendredi à Paris par neuf Algériens contre l'ancien ministre de la Défense algérien, Khaled Nezzar, pour tortures et traitements cruels, inhumains et dégradants, a-t-on appris lundi auprès de l'un de leurs avocats, Me William Bourdon. M. Nezzar, ancien homme fort du régime algérien lors de l'interruption du processus électoral en 1992, se trouve actuellement en France pour assister à partir de lundi au procès qu'il a intenté à un ancien sous-officier de l'armée algérienne, Habib Souaïdia, auteur du livre La Sale Guerre. De précédentes plaintes déposées pour les mêmes motifs en avril 2001 contre M. Nezzar ont été depuis classées sans suite par le parquet de Paris. Audition Les plaignants demandent au procureur de la République l'ouverture d'une enquête préliminaire pour que "soit procédée à l'interpellation et à l'audition du Général Khaled Nezzar". Selon eux, M. Nezzar a eu jusqu'en 1994 les prérogatives d'un "super chef d'État" et c'est "sous sa direction que fut appliquée la politique de répression systématique des opposants et notamment du FIS (Front islamique du salut, dissous, NDLR) et c'est sous sa direction encore que continuèrent à être commis de façon massive des crimes de torture". Raisons politiques "Les déportations, les meurtres collectifs, les exécutions extrajudiciaires en série et surtout l'utilisation massive de la torture se sont inscrits dans le cadre d'une politique de répression systématique inspirée par des raisons politiques dont Monsieur Khaled Nezzar a été le principal instigateur et artisan", poursuit le texte de la plainte. Parmi les plaignants figurent plusieurs des personnes qui avaient déjà déposé plainte en avril 2001, dont les membres d'une même famille, ainsi que Lyez Laribi, un étudiant ayant passé plusieurs années en prison en Algérie, une expérience qu'il raconte dans un livre intitulé Dans les geôles de Nezzar.
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L'Algérien Lyes Laribi porte plainte pour torture contre Nezza
L'Algérien Lyes Laribi porte plainte pour torture contre Nezzar :
" Que chacun ose dire ce qu'il a vécu "
Libération, Florence Aubenas, lundi 1er juillet 2002
" Le FIS était la peste. Ceux qui l'approchaient même malgré eux, ceux qui avaient juste voté pour lui, une barbe trop longue, un mot de trop : coupables. "
Leur jeunesse et ses plaisirs avaient un paradis, les Haras de la garde républicaine du Lido à Alger. Là, grâce à l'entregent d'un parent bien placé dans la cavalerie, une petite bande d'étudiants passe des journées entières dans le piétinement des chevaux, la fièvre des compétitions et l'exaltation de frôler les hautes sphères algéroises.
Ce 16 mars 1992, aux Haras du Lido, Lyes Laribi, 25 ans, reconnaît l'éternel Hamid, chef des paddocks, ou encore cet officier qui avait loupé le championnat l'année d'avant. Mais, ce jour-là, ces silhouettes familières poussent des prisonniers par centaines, " bleus de tortures ", défigurés par les coups, attendant d'être déportés vers sept camps d'internement du désert algérien. Et Lyes Laribi est parmi eux, effaré de faim et de peur, se battant pour un peu d'eau dans l'abreuvoir des chevaux. Il va passer quatre ans dans le camp d'In M'guel et à la prison militaire de Blida. Entre 1991 et 1995, plus de 15 000 personnes ont ainsi été déportées, sans jugement, sur simple décision arbitraire.
Alors que s'ouvre aujourd'hui le procès en diffamation intenté par le général Nezzar contre Habib Souaïdia (lire page précédente), une nouvelle plainte pour " torture " vient d'être déposée en France contre l'ex-ministre de la Défense par six Algériens, dont Lyes Laribi. Un chassé-croisé judiciaire qui pourrait bouleverser les audiences parisiennes. Lyes témoigne aussi par un livre, Dans les geôles de Nezzar (1), où le récit des supplices est parfois insoutenable. Ce que racontent surtout ces procédures et cet ouvrage poignant - le premier sur ces camps de déportation -, c'est l'histoire du grand silence algérien.
" On croyait vivre "
" Je cherche la réponse que personne ne m'a jamais donnée en quatre ans d'internement : pourquoi et sur quelle instruction m'a-t-on arrêté ? ", dit Laribi. A l'époque, c'est l'effervescence, la fugace " ouverture démocratique " qui a suivi les émeutes d'octobre 1988 à Alger, l'instauration du multipartisme qui va durer quatre ans. A la faculté de Bab-ez-Zouar, tout bouillonne, les études et la drague, cette " mode des syndicats libres ". Comme tout le monde ou presque, Laribi, fils d'une famille algéroise d'universitaires, fonde le sien avec quelques copains, une petite structure démocratique plutôt de gauche. " On avait l'âge des folies. On ne se rendait pas compte. On croyait vivre. On défiait le pouvoir ".
En 1990, le FIS (Front islamique du salut) remporte les municipales et vogue vers la victoire aux législatives de décembre 1991. Les autorités élaborent alors un projet de loi électorale, notamment un nouveau découpage censé rattraper administrativement ce qui était perdu politiquement. Grèves, marches… les protestations s'élèvent côté FIS, mais aussi du côté de l'opposition non islamiste, également lésée par ces mesures. C'est le début des déportations, et l'arrestation des principaux dirigeants du FIS. Lorsque ce dernier remporte néanmoins le premier tour de ces législatives, le processus électoral est suspendu, le président Chadli Bendjedid " démissionné " et, appuyés par les chars, cinq militaires et civils s'installent au pouvoir. La contestation reprend. A l'occasion d'une assemblée à la faculté de Bab-ez-Zouar, organisée par un mouvement étudiant proche des islamistes, dont il ne fait pas partie, Laribi dénonce lui aussi le " coup d'État ". " A ce moment, il y avait deux camps : ceux qui approuvaient la situation et ceux qui pensaient qu'il s'agissait d'un coup de force. Cette analyse n'appartenait pas, loin s'en faut, au seul FIS ".
Quelques semaines plus tard, au centre de torture, on criera pourtant à Lyes " islamiste ! ". Arrivé au camp d'In M'guel, on ne dit déjà plus que " terroriste ". " Le FIS était la peste. Ceux qui l'approchaient, même malgré eux, ceux qui avaient juste voté pour lui, une barbe trop longue, un mot de trop : coupables. Le car de l'usine de bière d'El Harrach avait été arrêté à un barrage de police. A l'époque, on n'était pas encore habitué à ces contrôles et un ouvrier, saoul, a crié pour les emmerder : "Vive le Fis !". Aucun d'entre eux ne savait même faire la prière ". Tous ont été déportés. " Terroristes ". Les forces de sécurité sont survoltées. Lors d'un simulacre d'exécution au camp d'In M'guel, un gradé pointe son arme contre la tempe d'un prisonnier : " Dis à ton Dieu que les gendarmes d'Algérie l'emmerdent. " Les années les plus noires de la sale guerre commencent. Pour une grève de la faim en 1993 à In M'Guel, des protestataires sont accusés de " destruction de matériel de l'armée " et transférés à la prison militaire de Blida. Un juge d'instruction, capitaine, est saisi. Il doute du dossier, d'ailleurs jamais jugé. Loin de se rassurer, les accusés (dont Lyes fait partie) sont pris de panique, " comme fous. Puisque tout est faux et qu'il le sait, la vraie raison de notre présence ici doit être bien pire. "
Harcèlement
Laribi est libéré le 30 novembre 1995 : " Les gens changeaient de trottoir, ostensiblement, en me voyant. Dans l'escalier, les voisins guettaient mes allées et venues : cela peut coûter cher un "bonjour" à quelqu'un qui sort de là-bas. A la fin, quand quelqu'un m'adressait la parole, c'est moi qui devenais méfiant : pourquoi me parle-t-il ? C'est louche. Un indicateur peut-être ? " Comme tous les anciens détenus, l'étudiant est harcelé, papiers confisqués, emprisonné à nouveau dans le même centre de torture. Lyes Laribi se réfugie en France en 2000. Sa première visite est pour une organisation humanitaire à Paris. Quand il raconte la torture, les sévices, l'horreur des camps et de la prison, on s'obstine à ne lui poser qu'une question : " Mais étiez-vous islamiste ? ". Avec le commentaire : " Parce que pour eux, c'est bien fait. " Et l'innocence se fait inavouable. Lyes pourtant les comprend, " ces Occidentaux ". " Ils ont le droit d'avoir peur. Mais pour nous, il y a quelque chose alors qui se dérobe. On n'a plus le courage de dire. "
Laribi s'est associé à la première procédure contre Nezzar, à Paris en avril 2001, parce qu'il avait une entière confiance en un autre des deux plaignants. " En représailles, son fils a été enlevé dix jours à Alger par la police. Il a fini par se retirer ", raconte Lyes. Lui continue avec une nouvelle plainte contre le général : " Je me sentirai traître d'abandonner maintenant. Que chacun ait aujourd'hui le courage de dire ce qu'il a vécu. Eux comme nous. " Le 4 avril dernier, la police française entendait le général Nezzar dans la première procédure. A propos des déportations réalisées à partir de 1991, il s'exclamait : " Personne ne s'est plaint alors. " Et, sur Laribi et ses quatre ans de détention : " C'est un activiste islamiste convaincu. Je ne me suis jamais rendu dans les centres où il a été incarcéré. Je ne comprends pas pourquoi je suis mis en cause par cet homme. " Classée sans suite.
(1) Editions Paris-Méditerranée, 15 euros, 230 pp. -
Réponse de H. Bouabdellah – Cinéaste, écrivain – à Boujedra pour son article paru dans le monde et intulé «L'honneur de l'armée algérienne »
Réponse de H. Bouabdellah – Cinéaste, écrivain – à Boujedra pour son article paru dans le monde et intulé «L'honneur de l'armée algérienne »
Hassen Bouabdellah, 17 juillet 2002
Avec un simplisme de soldeur, l'écrivain algérien BOUDJEDRA, met dans un même package bonheur des Algériens et honneur de l'armée, package qui lui sert d'argumentaire pour justifier dans le Monde du 6 juillet sa décision de servir à la fois de témoin de moralité et de blanchisseur politique au Général Khaled NEZZAR dans son procès contre l'ex-ex sous lieutenant de l'armée algérienne et auteur de la " sale guerre " Monsieur SOUAÏDIA. Si on le fait en conscience, il n'y a aucun déshonneur à venir servir de caution à son idole, même si cette idole est le personnage le plus vomi des officiers supérieurs algériens. Là où ça ne va, c'est lorsque l'écrivain, s'accompagnant du refrain de Luky Luke - je ne suis qu'un pauvre artiste solitaire - et sur un ton messianique s'adresse aux lecteurs du Monde qu'il essaye de séduire en citant H.MICHAUX dont il transforme ce qui ne peut être qu'une boutade littéraire - la fameuse définition du bonheur qui consisterait " …à rendre le réel inoffensif " - en aphorisme universel, pour prêcher foi ( il écrit : " Je ne démontre rien " ) en la magnifique sainteté du général " sauveur de l'Algérie " et prévenir de ce qu'il en coûterait si on ne devait pas le croire sur parole !
Il est désolant et même affligeant de voir un écrivain établi se prendre pour un Raspoutine, ébouriffé et écumant. Mais il devient tout simplement intolérable d'entendre tuer une seconde fois les morts , ces victimes expiatoires d'une guerre civile déclenchée par le brutal arrêt des élections législatives de 1991 : on n'a pas le droit de rire, ni même de se taire devant la profanation du grand cimetière qu'est devenue l'Algérie entière.
Dans son désir fou d'émasculer la réalité pour la rendre inoffensive ( pardon Monsieur Michaux, je sais que vous n'y êtes pour rien dans cette affaire ) - cela bien sûr pour le grand bonheur des Algériens qui, je ne doute pas apprécieront, Boudjedra occulte des faits pourtant évidents et qui ne laissent aucun doute quant à la responsabilité de la caste des hauts gradés de l'armée algérienne dans la transformation d'une immense espérance démocratique en tragédie de tous les jours.
D'abord et avant tout, il n'est pas permis de draper d'oubli la mémoire des plusieurs centaines d'adolescents ( 400 à 500 morts : mais là aussi les velléités des " démocrates algériens " faisant bien les choses, l'enquête n'a jamais abouti ) fauchés par la mitraille des chars de l'armée algérienne. Y a-t-il discussion sur qui a tué ce jour-là ? Et ce jour là même, n'en déplaise à l'auteur de " La répudiation ", l'armée algérienne a perdu son honneur… Sans état d'âme aucun, l'Etat major a commandé et les officiers ont exécuté l'ordre de canarder à coups de tourelles de tank, des jeunes manifestants qui criaient " Démocratie " et d'autres " Peuple, armée, tous unis … ". C'est faire preuve de forfaiture que d'accepter que soit bafouée toujours et toujours la mémoire de ces martyrs de la démocratie, car - n'est-ce pas Monsieur Boudjedra et autres exorciseurs de la réalité - la brèche démocratique en Algérie, on ne la doit ni à vous ni à l'auteur de ces lignes ni à nul autre qu'à ces jeunes d'octobre 1988 ! et qui à l'époque ont été traités de " gamins chahuteurs " par quelques auto-proclamés démocrates d'aujourd'hui.
Le napalm ensuite ! Ne reculant devant aucune extrémité, les responsables militaires algériens en sont venus à asperger de napalm les maquis au nom de la lutte antiterroriste comme l'a fait l'armée française au nom de la lutte contre les fellaghas. Cela a plusieurs reprises. Croyant bien communiquer, ses services de propagandes ont livré des images à la presse étrangère sur le honteux exploit ( TF1 par exemple a diffusé pendant une poignée de seconde l'image ) ! C'est là une innommable offense faite à ces montagnes qui ont abrité la lutte de libération. La pierre et les arbres en portent les stigmates ce qui rend les choses facilement vérifiables ! Les islamistes possèdent -ils du Napalm ? ! L'utilisation de cette essence incendiaire contre les populations civiles pose le problème de la responsabilité du pays fournisseur à l'armée algérienne !
Autre fait univoque : les nombreux crimes exécutés en prison, réalisés selon la recette mafieuse ce qui a permis d'éliminer les témoins gênants (par exemple le présumé assassin de l'ancien secrétaire générale de la centrale syndicale, Monsieur Benhamouda ) . Les prisons d'El-Harrach , de Serkadji ont connu de véritables carnages. Très récemment, pratiquement toutes les prisons algériennes ont vécu des événements similaires…
Il y a encore tous ces disparus ! Et toutes ces mères qui attendent qu'on leur dise qu'est-ce que les militaires ont fait des enfants qu'ils sont venus chercher la nuit ( autre méthode reprise aux amis de LE PEN pendant les " événements " d'Algérie°) !
Boudjedra a l'audace de parler des jeunes circonscrits ! Par milliers préférant rejoindre le maquis ou basculer dans une vie de clandestinité et d'errance plutôt que rejoindre l'A.N.P. Par milliers aussi désertant ! Et par milliers exécutés si tôt retrouvés. Et les autres jeunes recrues, " troufions " que le commandement militaire a basculées dans une guerre, non pour défendre la patrie, mais pour tuer des Algériens comme eux. Non ! ils ne sont responsables mais les victimes de ces hauts officiers algériens qui depuis le coup d'Etat contre Ben Bella en 1965, fonctionnent selon le paradigme : monopole des armes égale monopole du pouvoir !
Et s'il est besoin de rappeler ce que sont les brutalités de l'armée algérienne, un seul fait suffit : le jeune adolescent tué par une rafale à bout portant dans une gendarmerie près de TIZI-OUZOU ? Avec les conséquences que l'on sait : depuis, toute la Kabylie est en crise et réclame le départ définitif des gendarmes de la région ! Est-ce la preuve d'un amour immodéré d'un peuple pour son armée ? Et dire qu'il y a des imbéciles qui croient que la sensibilité artistique ou littéraire se doit de mentir vrai et non de mentir faux !
Leur honneur les hauts officiers algériens l'ont perdu ces jours d'octobre 1988 ! Et fin décembre 1991, en donnant un coup de botte dans les urnes, ils ( et le général NEZZAR avec eux ) ont perdu leur âme. En vertu d'une loi très simple et toujours vérifiée : lorsqu'une armée sort de sa mission première pour se consacrer aux opérations de police, elle se met automatiquement sur la pente conduisant infailliblement à perdre et son honneur et son âme. L'armée française d'abord, puis Pinochet, les généraux argentins et même l'armée soviétique en Afghanistan sont autant d'exemple. Rien que pour ça, Monsieur SOUAIDIA ( Monsieur c'est quoi ? selon Boudjedra ) a déjà gagné contre le Général NEZZAR ( Monsieur " TOUT " donc ! ), le principal responsable du coup d'état contre le président élu - M.CHADLI et contre le verdict des urnes.
Boudjedra a raison de croire qu'il a eu beaucoup plus de chance que d'autres pendant cette guerre civile qui a maintenant plus de dix ans d'âge ( 3 ans de plus que la guerre de libération et ce n'est pas fini). Mais dans les noms qu'il évoque, il pratique l'amalgame et évite de dire l'essentiel comme par exemple que la police algérienne si prompte à arrêter les auteurs des crimes crapuleux n'a pu le faire qu'à de rares exceptions ( et encore le présumé coupable est tué en prison ) en ce qui concerne les éliminations attribuées aux islamistes. A cet égard est édifiant le cas de ce binational de Annaba dont l'assassinat a été d'abord attribué avec fracas au GIA, trois jours plus tard, le criminel fut arrêté ! - c'était un voleur !
Monsieur ASALAH n'était pas peintre mais le directeur de l'Ecole Supérieures de Beaux Arts - un homme charmant qui n'appartenait à aucun groupe politique, les circonstances de sa mort et celle de son fils, pouvaient permettre à la police, considérant les indices de départ, d'aboutir vite : l'assassin était un jeune homme de 20 ans dont la tenue comme l'attitude se confondaient avec celle des étudiants de l'Ecole ; jeans, pas de barbe, un cartable sous le bras ; il a attendu dans la cour l'arrivée de ses victimes sans soulever le moindre soupçon. Les nombreux témoins ont pu l'observer et le décrire. Il a tiré sans crier " Allah Ouakbar " - <<Allah est grand >>- au moment de tirer ! Pourquoi serait-ce a priori un islamiste ? En tout cas malgré les nombreux indices et la bonne description qui en fut faite, il n'a jamais été appréhendé.
Youcef Fathallah était notaire. Cet homme affable et discret fut tué dans son étude située en plein centre d'Alger. Comme le professeur Boucebsi, il était membre de la commission d'enquête sur l'assassinat de Boufiaf (En cette tragique occasion Boujdera s'était illustré par sa clairvoyance en venant dire le soir même au journal de 20 heures de TF1 sa certitude que l'assassin du Président du Haut Conseil de l'Etat était un agent islamiste.) L'élimination des deux personnes est d'autant plus étrange que les deux ont fait part à la presse de leurs réserves sur la manière dont se déroulaient les investigations. Boudjedra aurait pu encore citer l'ancien Premier Ministre et ex-chef de la sécurité de BOUMEDIENNE, en l'occurrence Monsieur Kasdi Merbah, arrosé de balles, un après-midi ensoleillé, tout à fait comme dans le film " Le Parrain ".
Dieu sait reconnaître les siens, il faut le croire ! BOUDJEDRA, menacé par les intégristes, a été bien protégé. On peut, on doit s'en féliciter ! Ce ne fut pas le cas des habitants de (Bentalha ) ! Peut-être, parce qu'ils ne comptaient pas parmi eux un écrivain, un artiste ! En supposant que ce massacre n'a pas été commandité par les aigrefins du service de propagande de l'armée ( méthode courante dans toutes les armées amenées à faire des missions de police ), ni ne fut "un dommage collatéral", il n'en reste pas moins que la tuerie à l'arme blanche de femmes et d'enfants, a eu lieu à cinq kilomètres d'une caserne et sous la surveillance d'un hélicoptère de l'armée - les assassins se sont acharnés exclusivement sur des femmes et des enfants ce qui en fait un phénomène inédit dans l'horrible histoire des crimes contre l'Humanité, (même les nazis se sont contentés de tuer à l'aveuglette hommes, femmes et enfants, ou se sont limités à tuer les hommes, mais jamais seulement des femmes et des enfants ). De plus le carnage a pris plus de trois longues heures. Aucun secours, rien ! Ayant accompli leur forfait, les bouchers ont pu repartir tranquillement, armes à l'épaule ! En dehors de la satisfaction du ministre de la santé de l'époque ( " Voilà ce qui arrive quand abrite le GIA " - archives filmées à l'appui ! - a t-il dit en substance sans que personne n'ait pensé serait-ce protester ! , l'explication avancée parle de dysfonctionnement : eh ! bien ! rien que pour ce dysfonctionnement, les Etoilés de l'armée algérienne n'ont plus d'honneur, et s'il leur en restait, ils devraient faire du mot "pardon" une incessante prière !
Dans son amour immodéré pour le maquillage de la réalité - sans doute par admiration pour la " réalité inoffensive " selon Monsieur M.Michaux) - notre forgeron des mots fait preuve d'un superbe entêtement : " C'est une chèvre, même si elle vole " aiment dire les vieilles commères d'Algérie. Libre à lui de croire, dix ans après que l'arrêt du processus électoral des premières législatives libres, a été un bienfait. Et par pitié, on ne le contrariera pas non plus lorsqu'il affirme que le Général NEZZAR et consorts ont déposé Chadli et annulé les élections, non pour obéir à leurs intérêts de caste mais seulement ( et l'âme remplie de souffrance bien sûr ! ) pour accéder à la demande de la " société civile" algérienne, Boudjedra en tête ( Madame Aslaoui, ex-ministre de la Justice et autre témoin de moralité cité par le Général offensé a le même refrain en bouche ). Cependant tout observateur sait ce qu'il en retourne : l'islamisme est vivace comme au premier jour, le terrorisme plus endeuillant que jamais, la Kabylie en dissidence, des jacqueries aux quatre coins du pays, des scandales financiers en veux-tu en voilà, la misère et sa sœur la désespérance dansant la farandole etc.…Et que 53% d'abstentions aux dernières législatives soit un gage d'optimisme démocratique, montre à quel point Monsieur BOUDJEDRA, cet homme généreux ne compte pas lorsqu'il aime…
La haine, c'est l'impasse ! C'est vrai en politique comme en littérature. Comme il arrive souvent, la haine fiévreuse et aveugle conduit son homme à l'autre bout de ce qu'il recherche. A cet égard, le cas Boudjedra constitue un excellent exemple. Un peu de bon sens lui aurait permis de comprendre que son agitation antiislamiste n'aide qu'à entretenir la formidable machine à fabriquer des intégristes. Cette machine, c'est l'armée ! Elle incarne en effet tous les échecs et toutes les humiliations du pays qu'elle dirige sans partage depuis le coup d'Etat contre Ben-Bella, en 1965. Et tant qu'elle est pouvoir, tant que ses chefs continuent de s'accrocher à leurs privilèges qui n'ont rien de privilèges républicains ! l'islamisme non seulement ne sera pas éradiqué, mais de beaux jours l'attendent…Aussi vrai qu'on a aucune chance d'arrêter l'inondation, si l'on ne commence pas d'abord par arrêter le robinet…
Et ma foi, si pour la défendre la République, il n'y a que des pareils à NEZZAR, alors tans-pis pour la République !
C'est vrai aussi que l'anti-intégrisme est un fonds de commerce si rentable.
Décidément, la haine, cette autre forme d'intégrisme, pourrit tout, l'esprit comme la sensibilité !
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Nezzar perd son procès
FEUILLETON JUDICIAIRE CONTRE SOUAÏDIA Nezzar perd son procès L'expression, 28 septembre 2002 Le tribunal correctionnel de Paris n’a pas suivi le général Nezzar dans son action en diffamation contre Souaïdia. Comme cela était prévisible lors de la première audience en juillet dernier, la justice française a débouté hier, le général Khaled Nezzar dans son procès en diffamation contre l’ex-sous-lieutenant des forces spéciales algériennes et auteur du livre La sale guerre. Le tribunal correctionnel de Paris a estimé dans son rendu de jugement qu’il «n’appartenait pas au tribunal» de juger l’Histoire. Il a suivi ainsi les réquisitoires du ministère public, c’est-à-dire du procureur de la République qui, lors de la précédente audience, il y a deux mois, avait reconnu ce qu’il avait appelé alors la bonne foi de Habib Souaïdia et estimait qu’il ne revenait pas au tribunal de «faire l’histoire de l’Algérie». Il faut rappeler, à ce propos, que l’ex-officier de l’ANP était poursuivi par le général Nezzar (ancien ministre de la Défense de 1990 à 1993 et donc principal responsable, selon ses détracteurs et autres opposants, de l’arrêt du processus électoral en janvier 1992 dont le premier tour avait été remporté par le Front islamique du salut (FIS dissous) pour des propos tenus dans une interview accordée à la chaîne de télévision française La Cinquième. S’appuyant sur la fameuse confusion générée par la non moins fameuse théorie du «Qui tue qui ?» apparue au lendemain des grands massacres de civils au milieu de 1997 et qui ont défrayé la chronique dans les milieux médiatiques et politiques algériens et d’outre-Méditerranée, et soutenant la thèse selon laquelle l’armée algérienne se serait rendue coupable de graves exactions dans sa lutte contre les islamistes, l’ex-engagé volontaire des forces spéciales a, de surcroît imputé dans cette interview à la 5e la responsabilité directe de ces massacres de civils «aux généraux» qui avaient alors à leur tête le général Khaled Nezzar. C’était suffisant pour faire sortir de son occasionnel silence ce dernier et d’intenter devant un tribunal parisien un procès en diffamation contre Souaïdia, celui-ci ne pouvant retourner en Algérie, car ayant demandé et obtenu l’asile politique en France. S’estimant «atteint dans son honneur», le général n’a pas hésité à se déplacer dans la capitale française pour défendre et exercer ses droits de saisir la justice, voire pour défendre selon lui «l’honneur» bafoué de l’ANP. Cependant, lors de la première audience du tribunal qui a vu chaque partie s’entourer de ses partisans pour faire valoir ses thèses, le procès s’est vite transformé en tribune politique où chaque camp a essayé de discréditer l’autre aux yeux de l’opinion publique tant française qu’algérienne. Résultat : le tribunal n’a pas voulu suivre les deux parties sur ce terrain glissant et s’est contenté de ce verdict sans surprise qui fait référence au jugement de l’Histoire. D’ailleurs dans ses attendus, le tribunal parisien, qui écrit: «Il n’appartient pas au tribunal de se prononcer sur la véracité des thèses soumises à son appréciation, que seule l’Histoire pourra déterminer», n’a fait que reprendre une déclaration faite à la première audience par le général Nezzar lui-même: «L’Histoire jugera.» Les juges ont estimé, en outre, que «si M.Nezzar a pu, à juste titre, s’estimer atteint dans son honneur», il doit «pareillement admettre» que des personnes comme Habib Souaïdia «ayant été personnellement impliquées dans ce conflit», puissent «faire part de leur expérience, fût-ce de façon virulente». Alors par ce jugement, le procès-feuilleton entre deux protagonistes de la tragédie algérienne est-il fini ou bien les deux parties vont-elles engager d’autres batailles juridiques par justice française interposée? En tout cas, si Souaïdia a déjà été condamné par la justice algérienne à pas moins de 20 ans de prison pour avoir terni l’image et l’honneur de l’armée algérienne, le perdant dans ce procès de Paris, le général Nezzar, se présentera dans les semaines qui viennent une nouvelle fois devant la justice, algérienne cette fois, pour un nouveau procès en diffamation intenté contre le directeur de L’Expression, M.Ahmed Fattani Pourtant, même en habitué qu’il est des actions judiciaires en diffamation, le général Nezzar risque, là aussi, de perdre son procès pour la simple raison que la phrase incriminée et objet de la présumée diffamation, n’a, selon le directeur de L’Expression, jamais été écrite. Mohamed DERAR
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Un Snmg en hausse et un pouvoir d’achat en baisse
L’inflation et un dinar faible limitent l’efficacité des augmentations salariales
Un Snmg en hausse et un pouvoir d’achat en baisse
El Watan, 6 décembre 2009
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, s’est empressé, jeudi, immédiatement après le baisser de rideau sur la 13e réunion tripartite à laquelle il venait de participer, de qualifier l’augmentation en Algérie du SNMG de 12 000 à 15 000 DA de « substantielle ».
A ceux qui seraient tentés de remettre en cause la valeur du « cadeau » fait par les pouvoirs publics et les patrons aux travailleurs, Tayeb Louh a pris un malin plaisir de souligner qu’« avec l’augmentation consentie l’Algérie possède, désormais, le SNMG le plus élevé au Maghreb arabe ». Le ministre du Travail s’est fait par ailleurs un point d’honneur de souligner au stylo rouge – et il est aisé de deviner pourquoi – que notre SNMG dépasse allégrement le salaire minimum garanti en Egypte. Celui-ci ne dépasse pas, en effet, les 70 dollars. Il représente environ la moitié de ce que touche un travailleur algérien. Comme pour mieux mettre en évidence l’importance de l’effort financier fait par l’Etat, M. Louh a assommé les journalistes avec une montagne de chiffres aussi impressionnants les uns que les autres. Pêle-mêle, il a indiqué que la revalorisation de 25% du SNMG touchera l’ensemble des salariés et des retraités et nécessitera une enveloppe de 90 milliards de dinars. Selon lui, plus de 3,2 millions travailleurs sont concernés. « Plus de 700 000 personnes vont bénéficier d’augmentation de leurs pensions de retraites. Le niveau minimum des pensions de retraite sera porté de 10 000 DA par mois à 11 250 DA par mois dès janvier 2010 » , a-t-il précisé encore. A en croire M. Louh, les conclusions de la tripartite constitueraient donc une sorte de panacée suprême aux problèmes des travailleurs. Pourtant, lorsque tous les chiffres étalés fièrement par les participants à la rencontre de jeudi sont sobrement analysés, il est difficile d’appréhender la réalité avec la joie et la même autosatisfaction que celles exprimée par Tayeb Louh.
Une réalité des prix des plus amères
La première manière de recadrer le débat sur les salaires et de mesurer les « acquis » de la 13e réunion tripartite selon leur juste valeur serait, peut-être, de rappeler à notre valeureux ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale qu’il y a lieu de faire un distinguo net entre le SNMG, le salaire et le pouvoir d’achat. Le travailleur algérien a beau avoir le SNMG le plus élevé du Maghreb ou du monde arabe, ce qui, fondamentalement, importe peu, il n’en demeure pas moins qu’il perçoit l’un des salaires les plus faibles de la région. Cela peut-être en plus d’avoir aussi le pouvoir d’achat le plus faible. Pour s’en convaincre, il y a lieu juste de rappeler qu’un enseignant universitaire en Mauritanie, au Maroc ou en Tunisie est nettement mieux payé qu’un professeur en Algérie. La remarque vaut, sans aucun doute, pour de nombreux autres corps de métier. Est-il utile d’avoir le pont le plus grand d’Afrique ou l’autoroute du Maghreb si ceux-ci ne servent pas à grand-chose ? Le raisonnement est le même pour le SNMG. A quoi peut bien servir d’avoir le SNMG le plus élevé d’Afrique du Nord (ce qui n’est pas tout à fait la réalité) si les travailleurs se retrouvent, au bout du compte, avec le même pouvoir d’achat ? Surtout quand celui-ci est continuellement menacé et tiré vers le bas par l’inflation et un dinar faible. Tout le monde sait qu’un salaire moyen en Algérie ne peut même pas couvrir les frais de location mensuelle d’un petit appartement de 3 pièces-cuisine. L’Union générale des travailleurs (UGTA), qui s’est empressée d’applaudir les résultats de la tripartite, devrait faire preuve d’un peu plus de modestie. Personne ne sait mieux que ses responsables que pour réhabiliter véritablement le pouvoir d’achat, le SNMG devrait raisonnablement être augmenté à 20 000 DA au moins. Des études sérieuses sur le marché du travail en Algérie le fixent carrément à 38 000 DA. Les responsables de l’UGTA, qui peinent déjà à faire aboutir les négociations relatives aux conventions de branches et à accélérer l’adoption de certains statuts particuliers, sont certainement les plus conscients concernant le fait que la réhabilitation du pouvoir d’achat passe nécessairement par la réforme profonde de la politique nationale des salaires et non par des augmentations en trompe-l’œil. Mais il est peu probable, en raison de sa proximité avec le pouvoir, que la centrale accepte d’aller le crier sur tous les toits.
Par Zine Cherfaoui -
Quand l’oignon est “plus cher” que le kiwi
Hausse des prix des légumes et poissons
Quand l’oignon est “plus cher” que le kiwi
Par : NEïLA B., Liberté, 27 mars 2010
Les prix des légumes ont connu une hausse vertigineuse ces derniers jours. Une hausse qui porte le prix de l’oignon à 100 DA le kilo. L’équivalent du kiwi !
Et la liste n’est pas exhaustive. Ainsi, la tomate est cédée entre 80 et 100 DA, selon sa qualité aléatoire, la laitue à 100 DA, le poivron trône à 160 DA. Bien que la pomme de terre semble stable à 30 DA le kilo à coups de subventions, d’autres incohérences sur le marché donnent, par exemple, la modeste sardine à 300 DA le kilo.
“C’est l’enfer à chaque fois que je viens faire les courses au marché. Je tourne depuis une bonne heure et, comme tu vois, mon couffin est toujours vide. Je n’ai acheté que des épinards, mais on ne peut pas manger que des herbes, surtout avec mes enfants !”, avoue une vieille dame rencontrée jeudi au marché Ali-Mellah, à la place du 1er-Mai. Et d’ajouter : “On ne comprend pas ces augmentations. Ils ont baissé le prix de la pomme de terre pour augmenter celui des légumes essentiels.”
Au marché, la courgette est à 70 DA le kilo, la carotte et le navet à 50 DA, les artichauts à 80 DA, les fèves à 35 DA. Les mêmes prix sont affichés au marché Tnach de Belcourt, réputé pourtant parmi les plus abordables de la capitale. On a néanmoins constaté une “queue” devant les camionnettes de légumes, ces marchands ambulants qui semblent bénéficier de la flambée dans les marchés classiques, stationnées en face de ce marché. Un père de famille nous affirme qu’il a “le vertige” chaque fois qu’il fait le marché. “Je suis obligé d’aller acheter chez les marchands ambulants. Les artichauts sont moins chers, à 35 DA, alors qu’à l’intérieur du marché, ils sont à 80 DA.”
Une dame lui coupe la parole : “Quand l’oignon est à 100 DA au même prix que le kiwi, il est devenu un fruit même si on peut se passer du fruit mais pas de l’oignon ! J’ai acheté 4 kiwis (fruit exotique) à 100 DA. Croyez-moi,
ce n’est pas normal où est “edouwla” (l’état) ? Pourtant, ils ont annoncé à la télévision que la récolte était bonne cette année”, s’interrogea-t-elle de manière pragmatique. Alors qu’un homme âgé lui rétorqua ironiquement : “les caisses sont vides avec ces affaires de corruption à coups de milliards, et c’est nous les petits consommateurs qui payons !” Une réflexion qui déclencha un vif débat entre les clients !
Les mêmes scènes se reproduisent au niveau du marché de poisson Tnach où la sardine est à 300 DA. Un père de famille de 5 enfants nous informe qu’il a l’habitude d’acheter 2,5 kg de sardines chaque jeudi : “avec des frites, de la salade et quelques fruits, mais c’est devenu du luxe maintenant avec mon salaire, je dois dépenser plus de 2 000 DA pour un repas complet apparemment !”
Un autre citoyen rencontré sur place a déjà fait son choix. Il décida d’acheter de la sole qui se vend au même prix que la sardine. Il déclencha l’hilarité des présents en déclarant au vendeur : “non, pour moi c’est 2 kg de sole. Au moins c’est de la vitamine pour mes enfants, c’est du poisson blanc !” Une dame nous a fait remarquer que les prix ont flambé aussi au niveau du marché Meissonnier à cause des travaux effectués au sous-sol de ce marché. “d’habitude, les prix sont abordables”, et nous pria d’écrire : “laissez-nous le marché informel, au moins laissez vivre les zaoualia (pauvres).”
Retour aux légumes secs pour plusieurs citoyens avec la baisse des prix des lentilles qui sont à 120 DA et des haricots secs.
La hausse des prix est due à l’absence de contrôle. “la balle est dans le camp des marchés de gros. Nous aussi nous souffrons du manque de clients qui préfèrent acheter dehors chez les ambulants qui, eux, ne payent ni impôts ni frais”, disent les commerçants. Bien que le ministre du Commerce, Hachemi Djaâboub, ait annoncé récemment “des mesures de régulation des prix pour le ramadhan”, le simple citoyen continue de se faire saigner pour remplir son petit couffin -
Incendie à la sûreté de wilaya d’Alger détruit 3.000 dossiers de corruption
Incendie à la sûreté de wilaya d’Alger détruit 3.000 dossiers de corruption
Ennahar, 07 March, 2010
Des dossiers détruits concernent des affaires qu’Ali Tounsi avait soumises aux enquêtes ces dix dernières années. Les services de la protection civile ont sauvé 2500 dossiers et le procureur de la république ordonne l’ouverture d’une enquête.
Les services des archives de la sûreté de wilaya d’Alger a fait l’objet d’un terrible incendie jeudi dernier détruisant une grande partie des dossiers juridiques relatifs à des affaires de corruption sur lesquels la police judiciaires était en train d’enquêter depuis ces dernières années sur ordre de l’ancien directeur général de la sûreté nationale, le Colonel Ali Tounsi.
Selon des sources concordantes, l’incendie se serait déclaré jeudi à midi mais tenu secret dans le but d’éviter qu’il soit médiatisé. Il a touché plus de 3000 dossiers de justices, totalement détruits par le feu, alors que deux mille cinq cent autres dossiers ont pu être sauvés grâce à l’intervention rapide des services de la protection civile qui ont réussi à éteindre le feu rapidement.
Les mêmes sources ajoutent qu’une enquête judiciaires à été ouverte sur ordre du procureur de la république, près le tribunal de Sidi M’hamed pour connaître les conditions et causes de cet incident ainsi que pour déterminer si l’incendie n’était pas un acte criminel, surtout que beaucoup de signes laissent croire que c’est le cas et l’objectif n’est autre que de détruire des preuves.
Concernant ces dossier, nos sources ont fait savoir que ceux-ci, au nombre de trois mille, concernent des enquêtes de la police judiciaire dans des affaires de corruption, que le défunt Colonel Ali Tounsi avait ordonné pendant les dix dernières années. Des enquêtes classées, d’autres toujours en cours en plus d’autres dossier relatifs aux PV d’audience dans des affaires épineuses de corruption.
Les dossiers détruits concernent généralement des affaires en cours de procédure par les services de la police judiciaire du temps où le commissaire divisionnaire Abdelaziz Affani était responsable de la police judiciaire à Alger. Les dossiers détruits ne concernent pas uniquement les enquêtes ouvertes par la police judiciaires de la sûreté d’Alger mais aussi les enquêtes ouvertes sur ordre de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN), qui sont généralement menées par les services de la police judiciaires de la sûreté d’Alger vu que la DGSN ne possède pas de dispositifs d’enquête hormis les dépassements des agents de police et surtout après la dissolution de l’office de lutte contre le crime organisé de Châteauneuf.
Selon des sources bien informées du sujet, vu la sensibilité des dossiers détruits ainsi que ceux sauvés, le site touché par cet incendie représente la boîte noire des cercles de la corruption en Algérie, étant donné que toutes les preuves et les documents qui impliquent les personnes dans ces affaires se trouvaient au service des archives de la sûreté d’Alger. Cela laisse croire qu’il y a une intention criminelle derrière cet incident.
Cet incendie survient quelques jours après l’assassinat du Colonel Ali Tounsi pour des raisons encore inconnues. Ce laps de temps court entre l’incendie et l’assassinat du colonel Ali Tounsi ouvre la voie beaucoup de questions et d’interprétations, surtout que le défunt Colonel était derrière l’ouverture des enquêtes dans la majorité des dossiers qui ont été détruits dans l’incendie.
Ennahar/ Ismaïl Fellah -
Mais qu’est-ce qui fait courir Chakib Khelil ?
LE MINISTRE DE L’ÉNERGIE ORGANISE LA RIPOSTE MÉDIATIQUE
Mais qu’est-ce qui fait courir Chakib Khelil ?
Par : Mounir Boudjema, Liberté, 10 mars 2010
Depuis la mise en accusation du P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, le ministre de l’Énergie et des Mines, Chakib Khelil, a inauguré une autre stratégie de communication pour atténuer le scandale touchant la compagnie pétrolière. Une riposte qui suscite des interrogations.
Inaccessible, arrogant et présomptueux. L’image de Chakib Khelil n’avait pas attendu le scandale Sonatrach pour être dégradée dans les milieux pétroliers. Une réputation qu’il tente de gommer par une intensive campagne de communication qui a débuté le lendemain de la mise en accusation du staff de la Sonatrach, qu’il avait personnellement nommé.
Le lendemain de la notification du tribunal, Khelil s’envole pour Oran. Le choix de cette ville n’est pas fortuit du moment qu’elle va être, dans moins d’un mois, l’épicentre du monde de l’énergie international avec Khelil en maître de cérémonie. C’est acquis. Cette dernière certitude l’est devenue beaucoup moins puisque dans les milieux politiques, on s’interrogeait si le ministre de l’Énergie allait passer l’hiver. Les rumeurs de remaniement se multipliaient, avec en clé de voûte le poste à l’énergie sur lequel se focalise l’attention des observateurs. Khelil allait-il payer le scandale Sonatrach ou Bouteflika va-t-il lui accorder un sursis jusqu’au 19 avril 2010 pour le 10e Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) ?
À Oran, Khelil va mettre toute son “énergie” à s’assurer que cette manifestation aux enjeux sensibles se tienne dans de bonnes conditions, surtout que les informations faisant état de malversations concernant l’organisation n’ont pas manqué d’être révélées par la presse nationale. Mais au-delà des aspects protocolaires classiques comme l’inspection de la salle des expositions ou celle des conférences, ainsi que l’hôtel Le Méridien, Khelil inaugura la mise en service du réseau de distribution de gaz de ville de… Boutlélis.
Les observateurs n’étaient pas habitués à voir celui qui était plus à l’aise dans les salons cossus de Londres, Washington ou Vienne battre les chemins boueux des chefs-lieux pour inaugurer des installations qu’un maire pouvait bien faire. Cette approche semble être une stratégie de communication axée sur la proximité afin d’“humaniser” les responsables de l’énergie. Il faut dire que dans l’affaire Meziane, les Algériens étaient choqués par les sommes énoncées par la presse, des dizaines de millions d’euros, ainsi que par les détails sur le train de vie des fils du P-DG de la Sontarach et des cadres impliqués. Le bling-bling qu’affichaient certains suspects dans cette affaire n’ayant pas arrangé leur cas dans l’opinion.
Cette manière “d’aller au charbon”, Khelil va l’instaurer comme une stratégie de défense, une véritable “communication de crise” couplée, il est vrai, aux signaux positifs et apaisants qu’envoyait au même moment le P-DG par intérim de la Sonatrach, M. Feghouli, à l’attention des partenaires étrangers et de la presse spécialisée. Le leitmotiv de Khelil étant clair : la corruption n’étant pas prouvée, les cadres pas encore condamnés, il faut rassurer l’ensemble des opérateurs de l’énergie sur la capacité de la Sonatrach à rebondir, mais surtout insinuer ce doute. Cette infime parcelle de suspicion sur le travail de la justice afin qu’on ne parle plus de corruption ou de “scandale”. Mots que Khelil a ouvertement avoué qu’il exècre.
Ce plan de redéploiement en interne axé sur la proximité se poursuivra le 28 février à Tébessa (Bir El-Ater), le 1er mars à Alger, le 4 mars à Hassi-Messaoud par une présence affirmée de Khelil qui s’est montré sous un visage plus avenant et courtois. Sur le plan externe, Khelil aura l’opportunité, le 17 mars à la réunion de l’OPEP à Vienne, et à la fin mars avec la réunion du sous-comité algéro-britannique à Londres, d’insister sur le double message que Sonatrach n’a pas été ébranlée par les scandales et que lui, personnellement, se porte aussi bien que le Brent de la mer du Nord.
Mais cela suffira-t-il à dissiper le scandale ? Assurément pas, du moment que les enquêteurs multiplient, ces derniers jours, interpellations, perquisitions et auditions de suspects dans une affaire qui a élargi son spectre à l’ensemble des “décideurs” de la Sonatrach. Une enquête qui est passée au second plan à cause d’événements médiatiques retentissants comme l’affaire de l’assassinat de Ali Tounsi, les rumeurs sur la santé du président Bouteflika ou encore la désastreuse déroute de l’EN face à la Serbie. Ces événements étant passés, il suffira, probablement, aux magistrats d’approfondir leurs investigations pour que cette stratégie de communication montre rapidement ses limites. -
BRC : Le rapport que vous n’avez jamais lu
El Watan, 5 mars 2010
L’affaire Sonatrach fait rouvrir un dossier gênant, qui avant d’être étouffé, avait défrayé la chronique il y a à peine quatre ans. Si les enquêteurs se replongent aujourd’hui dans les rapports 2006 de l’IGF sur B&RC, c’est que les chefs d’accusation portés contre Sonatrach rappellent ceux la société mixte à scandales. El Watan Week-end a pu se procurer le rapport de 2006 sur la gestion de B&RC et les conditions d’obtention des contrats en Algérie entre 2001 et 2005, et son rapport complémentaire. Des documents qui font notamment état d’un contrat signé avec l’entreprise CCIC. Dont un autre des contrats, passé avec Sonatrach, fait actuellement l’objet d’une instruction.
Recours abusif au marché de gré à gré, fuite fiscale, surfacturation... : l’affaire Sonatrach a un aire de déjà vu. Pour mieux comprendre l’engrenage des relations entre entreprises, les enquêteurs se sont replongés dans les rapports 2006 de l’IGF sur B&RC. Nous nous les sommes procurés. D’emblée, les deux rapport relèvent « le recours excessif et injustifié à la procédure de gré à gré pour la passation de contrats de réalisation de projets avec la société mixte B&RC ». Ainsi il est écrit que « le ministère de la Défense nationale ainsi que Sonatrach, ont anormalement érigé en règle, la procédure exceptionnelle de passation de contrat de gré à gré avec B&RC ». Ce qui constitue « une violation des dispositions régissant les procédures de passation de marchés publics », concluent les rédacteurs du document. L’examen de quelques contrats a permis selon le rapport de l’Inspection générale des finances, de relever l’absence de cahier des charges et le recours abusif à la procédure exceptionnelle de paiement dite « certificat administratif » alors que ce procédé est réservé aux dépenses frappées du sceau « secret-défense ».
Le directeur de Sonatrach a, d’après le document, émis plus de 10 dérogations de gré à gré, pour des contrats signées avec B&RC, qui malgré l’émission d’appels d’offres, les a remportés « dans des conditions jugées souvent contestables et non transparentes », parfois « dans une urgence que les projets ne justifiaient pas ». Les inspecteurs de l’IGF ont identifié cinq irrégularités : la violation du code des marchés publics, le recours systématique à la sous-traitance, la majoration des coûts, la fuite fiscale et enfin l’achat de mobilier et d’équipements coûteux auprès de fournisseurs étrangers. Il ressort de l’enquête que le recours à la sous-traitance a considérablement porté atteinte aux intérêts du MDN et de Sonatrach. Et ce, notamment en raison des écarts de prix entres les prix négociés avec les sous-traitants et ceux qu’elle facturait. Le recours à la sous-traitance ne conférait parfois à B&RC qu’un rôle d’« intermédiaire ». Et les exemples ne manquent pas.
Le projet de réalisation d’un parking-restaurant pour Sonatrach d’un montant de 3,5 milliards de dinars, sous-traité « clés en main » par le groupe libanais Consolidated Contractors Internationale Compagny (CCIC) pour un montant de 1,2 milliard de dollars. Soit un écart de 2,2 milliards de dinars, la marge étant estimée à 64% ! Autre exemple : un projet cette fois-ci sous-traité par l’entreprise américaine W. A Berry pour la construction d’un club de pétroliers pour la somme de 600 millions de dinars. B&RC l’a facturé à son client, Sonatrach, pour un montant de 1,2 milliard de dinars. Plus édifiant encore : la réalisation de la clôture de ce même club a coûté 4 millions de dinars alors que B&RC a facturé le double, soit 8 millions de dinars. Le réaménagement de l’immeuble Relex, situé à Ghermoul, a également coûté 491 millions de dinars à Sonatrach. De quoi construire un nouveau siège. Pour conclure cette liste exhaustive, le nettoyage de l’hôpital militaire d’Oran a été facturé au ministère de la Défense nationale au prix fort de 347 millions de dinars et a été effectué par l’entreprise Sarl Khelef, qui aujourd’hui n’existe plus. Les inspecteurs de l’IGF note que B&RC a réglé des quantités « fictives » à son sous-traitant, dont le surcoût est estimé à plus de 200 millions de dinars.
5 millions d’euros dilués dans l’achat d’équipements pour échapper à l’IBS. Concernant le volet de la fuite fiscale. B&RC a bénéficié, dans le cadre de ses activités, « de plus de 80 milliards de dinars de privilèges fiscaux lui permettant d’acquérir des biens en franchise (sans le paiement des impôts). Ces privilèges ont été détournés à son profit, peut-on lire, pour l’achat de véhicules, de cabines sahariennes et du matériel ainsi que des outils pour un montant s’élevant à plus de 60 millions de dinars ». Aussi BRC avait obtenu « indûment une attestation de franchise » pour la réalisation de bureaux au profit de Sonatrach en exonération d’impôts d’un montant de 420 millions de dinars « alors que ce projet n’a aucun lien direct avec les activités éligibles à ces franchise » remarque les inspecteurs. Même fait constaté dans ses contrats passés avec le ministère de la Défense. Le cas de l’hôpital d’Oran est cité, avec des montants fixés au forfait.
Des anomalies ont été détectées, liées notamment à l’absence de précisions des quantités et des prix unitaires des fournitures à livrer. Le MDN après avoir soldé ses comptes avec BRC, cette dernière continuait de recevoir de son fournisseur W.A Berry des fournitures en dépassant des seuils contractuels. « Le montant de ces fournitures dont on ignore la destination, s’élève à 3 428 668 millions de dollars ». Pourquoi ? Ces fournitures ont servi pour « bénéficier de la franchise fiscale ». Mieux encore, 5 millions d’euros ont été dilués dans l’achat d’équipements pour échapper au paiement de l’IBS, dans le cadre du contrat de réalisation de l’hôpital militaire de Tamanrasset, liant B&RC avec Krebs und Kleiber (KUK), une transaction faite « avant même le démarrage du chantier ».
Une poubelle à 40 000 DA ! Au chapitre d’achat d’ameublement et d’équipements couteaux, BRC a acheté à son fournisseur CAPMG des équipements de cuisine pour plus de 3 millions de dinars « qui résulteraient selon les services de BRC des choix du client Sonatrach ». Les dépenses de luxe et de choix n’en finissent pas là. Ainsi BRC a « décoré une salle de conférence pour un montant total de 2,4 millions d’euros ». Entre autres frais, a acheté un salon pour 6 239 euros et une poubelle à papier à 410 euros soit 40 000 dinars. Autre acquisition qui a suscité l’interrogation des inspecteurs, toujours pour Sonatrach : la pose et la fourniture d’un plancher et d’une estrade pour la somme de 164 275 euros. Le cas le plus étrange et significatif est celui de la réalisation des 300 logements de l’hôpital de Constantine attribué à BRC, qui l’a sous traité chez Batigec. Qui, à son tour, l’a sous traitée « dans des conditions non réglementaires du contrat avec la société Coffor Algérie, qui n’a ni statut de droit algérien, ni registre de commerce, ni siège social », note la mission d’enquête. Cette dernière a encore sous traité le projet à la société égyptienne Egypt Speed Construction « qui a ramené d’Egypte 80 ouvriers et deux ingénieurs, ces ouvriers n’étant en réalité que des cultivateurs sans aucune formation ».
170% de majoration pour finir les deux tours du ministère. Concernant l’achèvement des deux tours du ministère de l’Energie et des Mines, les inspecteurs ont constaté que le montant contractuel de 3 milliards de dinars a été revu à la hausse. Son coût définitif : plus de 6 milliards de dinars, soit 170 % de majoration. Le comité du suivi de ce projet, notamment concernant le contrôle de conformité et de l’exécution des travaux en matière de qualité et de coût, s’est déclaré dans l’impossibilité d’assumer sa tache. « Difficile et approximatif de valider les états d’avancement des travaux sur la base d’un pourcentage mensuel tel avancé par B&R C », précise le comité de suivi.
Une piscine de 620 millions de DA. Le document révèle aussi qu’un budget « de 620 millions de dinars a été alloué pour le projet de la réalisation de la piscine olympique de Sonatrach, dont une partie en devises, d’un montant de 16 millions d’euros ». Ce qui constitue une singularité dans un contrat qui lie deux entreprises installées en Algérie. Les agissements de BRC ne se sont pas arrêtés à ce stade puisque le rapport ajoute que l’entreprise « a eu recours parfois à l’augmentation du prix contractuel sans justification remarquée notamment dans la réalisation de la piscine olympique de Sonatrach. »
Par Zouheir Aït Mouhoub -
Détournement de deniers publics à Arcelormittal : Le magnat de la ferraille accusé
Détournement de deniers publics à Arcelormittal : Le magnat de la ferraille accusé El Watan, 29 mars 2010 L’ex-vice-président de l’APW de Annaba , Fellah Hacène, est accusé de fraude fiscale, faux et usage de faux sur des documents à caractère commercial, de corruption et de complicité de détournement des deniers privés d’ArcelorMittal El Hadjar. Appelé à comparaître prochainement devant le tribunal criminel de Annaba, Fellah Hacène, un grand magnat de la ferraille en Algérie, sera également confronté, selon des sources judiciaires, à un autre dossier ayant trait au blanchiment d’argent. Compétent, le pôle judiciaire spécialisé de Constantine vient d’être désigné pour statuer sur cette affaire, dont le dossier a été transféré, selon toujours les mêmes sources, à la première chambre pour entamer l’instruction judiciaire. En détention préventive depuis mai 2009, Fellah Hacène ne sera pas seul à être interrogé par le magistrat instructeur sur cette grave accusation. En effet, pour complicité, le nom d’un des membres de sa famille a été également cité. Un volumineux dossier contenant tous les documents portant sur les transactions conclues depuis 2003 jusqu’à 2009 entre l’entreprise Fellah Hacène et ArcelorMittal Annaba a été déposé, jeudi dernier, par le responsable du département juridique d’ArcelorMittal Annaba sur le bureau du procureur général près le pôle judiciaire spécialisé de Constantine. Préalablement, un autre dossier bien ficelé par les enquêteurs du centre territorial de recherches et d’investigations (DRS) de Sidi Amar (Annaba), portant sur les mêmes actes délictueux, a été remis au même magistrat. La première procédure qui sera engagée par le juge instructeur est, selon plusieurs magistrats, d’émettre une ordonnance de saisie conservatrice de tous les biens mobiliers et immobiliers de l’accusé ainsi que le blocage de ses comptes bancaires. Quant à ses biens à l’étranger – principalement dans les Etats arabes –, les autorités judiciaires de l’Algérie adresseront bientôt une demande de saisie à ces éventuels pays signataires de convention avec l’Etat algérien dont des clauses prévoient ces types de procédure. Multimilliardaire et ex-vice-président de l’APW de Annaba (RND), Fellah Hacène est accusé de fraude fiscale, faux et usage de faux sur des documents à caractère commercial, corruption et complicité de détournement des deniers privés d’ArcelorMittal El Hadjar dont l’expert Foufa Hamid a arrêté le dol à plus de 7 milliards de centimes. « C’est un arrêt de renvoi devant le tribunal criminel qui a été décidé et annoncé par la chambre d’accusation près la cour de justice de Annaba », ont confirmé les mêmes sources. Son affaire qui ne cesse de prendre de l’envergure s’étale sur plusieurs wilayas. Avec le crime du blanchiment d’argent qui vient se greffer à la longue liste des griefs, la mission de ses avocats – une vingtaine issue du bâtonnat d’Alger et de Annaba – se complique davantage. Leurs multiples tentatives de faire bénéficier leur client de la liberté provisoire pour des raisons de santé ont été toutes déboutées. Par M. F. Gaïdi
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L’Algérie classée troisième en Afrique Les transferts illicites ont atteint 25,7 milliards de dollars
L’Algérie classée troisième en Afrique Les transferts illicites ont atteint 25,7 milliards de dollars El Watan, 29 mars 2010 L’Algérie est classée troisième en Afrique en matière de flux financiers illicites dont le montant a atteint 25,7 milliards de dollars entre 1970 et 2008, selon un rapport de l’organisation non gouvernementale, Global Financial Integrity (GFI) sur ce fléau en Afrique. Le Nigeria vient en tête de la liste établie par cette ONG avec 89 milliards de dollars, suivi de l’Egypte (70 milliards de dollars). L’Algérie devance le Maroc et l’Afrique du Sud, qui cumulent respectivement 25 milliards et 24 milliards de dollars de flux financiers illicites. Le montant global en Afrique de ces transferts illégaux dépasse 854 milliards de dollars, dont la moitié a été effectuée entre 2000 et 2008. Ce montant passerait du simple au double si l’on comptabilise les flux qui concernent les services, note GFI. L’Afrique aurait perdu en réalité 1800 milliards de dollars durant la période de référence de ce rapport. Ces sommes représentent deux fois les dépenses publiques pour l’aide au développement, souligne la même source. Cette hémorragie est donc l’un des obstacles au développement du continent noir. L’Afrique subsaharienne se taille la part du lion avec plus de 600 milliards de dollars. Les transferts illégaux dans les pays exportateurs de pétrole ont frôlé les 355 milliards de dollars, dont 219 milliards durant la décennie écoulée. En extrapolant les conclusions sur le phénomène à travers le monde sur l’Afrique, il ressort que 3% du montant global provient de la corruption. L’argent généré par les pratiques criminelles telles que le trafic de drogue, le racket et la contrefaçon représente 30 à 35% des transferts. La palme revient cependant à l’évasion fiscale qui totalise, à elle seule, entre 60 et 65% de ces flux illicites. GFI estime le manque à gagner à 1767 dollars de capital à investir par habitant dans les régions d’Afrique du Nord (Algérie, Egypte, Libye, Maroc et Tunisie) durant les 39 dernières années, à 1334 dollars en Afrique de l’Ouest et à 1313 en Afrique centrale. Les flux financiers illicites ont augmenté de manière substantielle durant cette période avec un repli pendant les années 1990, et ce, en dépit des taux élevés de croissance démographique sur tout le continent, relève le rapport. « Ce flux massif d’argent illicite hors de l’Afrique est facilité par un système financier mondial opaque qui encourage les paradis fiscaux, les juridictions secrètes, les sociétés écrans, les comptes en fiducie anonyme, les fausses fondations, la mauvaise évaluation des prix du commerce et les techniques de blanchiment d’argent », souligne GFI. D’après cette organisation, l’impact de ce phénomène et les fonds qu’il déplace en dehors de l’Afrique est stupéfiant. Ainsi, ce flux épuise les réserves en devises, accroît l’inflation, réduit les rentrées fiscales, bloque l’investissement et compromet le libre-échange. Le plus grand impact est ressenti par les personnes au bas de l’échelle des revenus dans leur pays. Ces ressources qui échappent au contrôle des gouvernements « pourraient être utilisées pour la lutte contre la pauvreté et la croissance économique en Afrique », conclut GFI. Par Nora Boudedja
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La campagne contre la corruption n’est qu’un slogan inventé par ceux qui ont propagé ce fléau »
Ahmed Benbitour à Guelma :
« La campagne contre la corruption n’est qu’un slogan inventé par ceux qui ont propagé ce fléau »
El Khabar, 30 mars 2010
Le sénateur et ex chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, a affirmé que l’économie nationale manque de performances et regretté les difficultés dont elle fait face, et ce, en dépit de l’embellie financière qui la caractérise, en qualifiant cette situation de : « malédiction de rentes pétrolières ».
L’économiste a expliqué cette situation par la dépendance aux hydrocarbures, la dégradation du système de gouvernance et l’incrédibilité des institutions élues, qui ne jouissent même pas du respect de leurs dirigeants. Il a indiqué que l’économie algérienne est loin d’être compétitive, tout en soulignant que d’ici 2020, l’Etat n’aura plus son mot à dire, dans le cas où le système de la gouvernance en place y restera.
« La campagne de la lutte contre la corruption n’est qu’un slogan crée par ceux qui ont persévéré pour ancrer ce fléau dans les différentes classes sociales », a-t-il déclaré.
Intervenant lors d’une rencontre organisée par le bureau de wilaya du Mouvement El Islah, à Guelma, ayant pour thème « la lutte contre la corruption et la protection des prochaines générations », M. Benbitour a déclaré que la situation est inquiétante, compte tenu de la disparition des mœurs sociales et de la corruption qui s’est propagée au niveau des différentes tranches de la société, en plus de l’abandon de l’Etat.
Selon les indicateurs économiques disponibles, la situation se dégrade de plus en plus et risque de s’empirer dans les 10 prochaines années. Dans le même sillage, M. Benbitour a indiqué que le changement du régime politique en place ne pourrait pas provenir de l’intérieur, c’est-à-dire par ses propres composants, mais provient des parties qui n’en font pas partie. Il a ajouté que miser sur les élites serait une erreur, car ces dernières se vident et manquent de compétence.
Dans ce cadre, le même conférencier a exposé trois preuves de la faillite de l’Etat, en les résumant dans la vulnérabilité résultant de la croissance démographique et dans la possibilité de remplacer le secteur des hydrocarbures par l’agriculture et l’aménagement du territoire, ainsi que par le développement du secteur des ressources en eau dont le pays enregistre un manque effroyable.
Pour sa part, M. Djahid Younsi, a annoncé, dans son intervention que l’Algérie fait face à un blocus politique et médiatique, en dépit des déclarations de ceux qui prétendent le contraire, alors que le président actuel du Mouvement, Djamel Ben Abdesselam, a interprété les difficultés faisant face au système éducatif et la politique, de répression menée contre les enseignants par l’insolence qui caractérise les symboles et les valeurs de l’Etat.30-03-2010
Par M. Oum Saad -
la mosquée de la discorde et le peuple deviendra mendiant à la sortie
Vingt-quatre entreprises étrangères manifestent leur intérêt
Par Farah Bachir-Chérif
M. Bouabdallah Ghlamallah, ministres des Affaires religieuses, a annoncé hier à Alger que 24 entreprises internationales avaient manifesté leur intérêt à participer à l’appel d’offres relatif à la construction de la grande mosquée d’Alger. Cet édifice religieux, qui sera implanté, comme annoncé, en plein cœur de la baie d’Alger, dans la commune de Mohammadia précisément, sera la troisième mosquée au monde après celles de La Mecque (Arabie saoudite) et Hassan II de Casablanca (Maroc). C’est en marge du déroulement de deux journées d’étude sur les méthodes de formation dans les instituts islamiques que le ministre a affirmé que 24 sociétés internationales et trois entreprises algériennes avaient manifesté leur intérêt à participer à l’appel d’offres national et international relatif à la construction de la grande mosquée d’Alger. C’est au mois de mars 2009 que le premier appel d’offres concernant ce projet a été lancé. Le site qui lui a été consacré s’étend sur une superficie de 20 hectares, rappelle-t-on. S’agissant du lancement des études relatives à l’aménagement de la plateforme devant accueillir cette mosquée, qui a débuté en 2008, M. Bouabdalah a indiqué que les délais de réalisation varient de 36 à 42 mois. Par ailleurs, le ministre a révélé que des modifications ont été apportées au plan initial du projet par des architectes et spécialistes. La mosquée bénéficiera d’une salle de prière d’une superficie de deux hectares ainsi que d’une maison du Coran d’une capacité de 300 places pédagogiques pour les étudiants en post-graduation, en plus d’un centre culturel islamique, d’une bibliothèque d’une capacité de 2 000 places, d’un centre commercial, de restaurants, de parcs de loisirs, d’un hôtel de 300 chambres et d’un parking de 6 000 places.Une salle de conférences, un musée retraçant 15 siècles d’art et d’histoire islamiques et un centre de recherche sur l’histoire de l’Algérie sont prévus.La grande mosquée d’Alger sera construite face à la mer et disposera du plus haut minaret du monde, avec ses 300 mètres de hauteur, et sera érigée sur 10 étages, ce qui lui permettra d’accueillir au moins 120 000 personnes. -
En l’absence de dialogue, une reprise de la grève est envisagée
Sit-in de l’intersyndicale des praticiens de la santé publique à l’hôpital Mustapha
VIVA LA GREVE----- MORT AUX IMPOSTEURS
Par Fella Bouredji
Les propos menaçants de Saïd Berkat, les mesures répressives et le gel de la grève n’ont pas atténué l’esprit revendicatif des médecins du mouvement de contestation de l’intersyndicale des praticiens de la santé publique. Près d’une semaine après le gel de la grève qui a duré plus de quatre mois, les blouses blanches ont observé un sit-in à l’hôpital Mustapha Pacha, pour exprimer leur volonté de poursuivre leurs contestations. Brassards noirs autour du bras, en signe de deuil de la fonction publique, ont-ils précisé, ils étaient des centaines à faire preuve de ténacité dans leurs revendications maintes fois répétées (statut particulier, régime indemnitaire, logements). «Les pouvoirs publics dépensent des millions en matière d’infrastructures et d’équipements mais refusent de prendre en compte le volet le plus important, les ressources humaines.
Le gouvernement veut nous discréditer, notamment avec la question de l’activité complémentaire qui ne concerne qu’une minorité de praticiens que le ministre laisse faire… D’ailleurs, on le défie de mettre de l’ordre dans ce domaine», dira sur un ton ferme le Dr Yousfi, président du SNPSP. Et d’ajouter : «Les praticiens grévistes ont subi des retenues sur salaire et ont reçu des mises en demeure qui leur ont été adressées à leurs services hospitaliers alors que la loi stipule que les mises en demeure doivent être envoyées au domicile avec accusé de réception. Tout cela dénote une volonté de mettre sous pression les médecins qui prennent part au mouvement de contestation et ce, en bafouant toutes les lois de la République.» Ce sit-in est justement l’occasion, selon plusieurs médecins qui se sont exprimés avec beaucoup de vigueur sur la situation de la pratique médicale en Algérie, de mettre le doigt sur «la gestion catastrophique du secteur». Ainsi, pour bien exprimer la détermination du mouvement à aller jusqu’au bout de leur combat, le Dr Yousfi usera d’un ton intransigeant même si empreint de sérénité : «On est plus respectueux de la loi que le gouvernement. Nous ne leur laisserons pas cette Algérie qu’ils ont divisée en deux. D’une part, l’Algérie de Club des Pins et, de l’autre, le peuple livré à lui-même. Nous devons nous battre pour nos droits. Nous sommes justement là pour qu’il sache que le gel de la grève est synonyme de résignation. Nous nous réunirons au cours de la semaine pour décider de la marche à suivre pour l’obtention de nos revendications et toutes les possibilités sont ouvertes, même la reprise d’une grève avec les syndicats de l’éducation nationale n’est pas à écarter.» -
Me Khaled Bourayou. Avocat : « On fait du journalisme un métier à haut risque pénal »
Quelle appréciation faites-vous des 20 ans de presse libre ?
La presse algérienne a 20 ans d’existence, c’est peu dans la vie d’une presse lorsque l’on sait que la presse en Europe est née aux XVIe et XVIIe siècles, mais c’est aussi beaucoup puisque je ne pense pas que dans l’histoire contemporaine on puisse trouver une presse qui a tant payé : nous avons près de 80 journaliste assassinés. La presse chez nous offrait un projet de société, de liberté, de tolérance et de démocratie. Elle a eu à souffrir des pressions de l’Etat, mais aussi du notable du coin. La presse irrite. Aujourd’hui, s’immiscer dans la gestion publique et des biens de la collectivité, lutter contre la corruption, les malversations, ne peut que déranger. Mais imaginons, un tant soit peu, ce vide sidéral, si elle n’existait pas ; le pays serait une vaste prison, s’il ne l’est pas déjà. Nous avons une presse républicaine, légaliste qu’on trouve le moyen d’avilir, de marginaliser et d’étouffer.
La loi sur l’information (loi n°90-07 du 3 avril 1990 ) a été renforcée quelques années plus tard par un nouveau dispositif...
Revenons tout d’abord à la loi sur l’information du 3 avril 1990, censée être le socle fondateur de la liberté d’expression. Cette loi a été imposée par les événements d’Octobre, par la nécessité d’une ouverture faite d’une façon frileuse, uniquement pour la presse privée, mais pas pour les médias lourds. On avait créé un Conseil supérieur de l’éthique et de déontologie (CSED), éphémère. Pourquoi tout cela ? Pour fermer à jamais toute velléité d’une véritable ouverture. La loi sur l’information avait ses limites congénitales. Le premier qui a détourné cette loi c’est l’Etat. Aujourd’hui, on soumet, en violation de la loi, toute demande d’édition au régime de l’autorisation. Le premier censeur de la loi c’est toujours cet Etat. Cette loi, faut-il le rappeler, a servi à emprisonner des journalistes, pour les poursuivre dans des affaires criminelles. Cette loi que les journalistes appellent, à raison, code pénal bis, est relayée par le code pénal. Elle prévoit pas moins de 5 poursuites criminelles et 17 délits. En contrepartie de ce dispositif, on trouve une seule disposition en faveur du journaliste, et c’est une contravention. La presse a aujourd’hui ses martyrs. Abdelhaï Beliardouh, qui a été menacé, humilié, avili, poussé carrément au suicide par un notable qui n’avait pas accepté ses articles, en est un exemple emblématique.
Avec l’arrivée au pouvoir du président Bouteflika, la situation a-t-elle changé dans le sens de plus de liberté pour la presse ?
L’ère de Bouteflika n’est pas belle pour la presse, il faut le dire. Les faits le confirment. Deux ans à peine après son installation, on pond une loi, celle de 2001, où on condamne l’offense contre le chef de l’Etat. On a introduit également la responsabilité du rédacteur en chef qui est une manière détournée de casser la hiérarchie fonctionnelle et perturber l’organisation et mettre en compétition les prérogatives dans les rédactions. La presse subit encore plus l’opprobre quand elle a commencé à s’intéresser aux affaires de corruption. Le malheur, c’est que si l’Etat était ouvert à la presse, il y a longtemps qu’on aurait mis un terme à ce phénomène. Partout dans le monde, on offre des protections aux journalistes. Aujourd’hui, nous n’avons pas les « faits justificatifs », c’est-à-dire les protections ; quand vous apportez la preuve d’un fait vous être renvoyé en fin de poursuite. Un cas assez anachronique de cette situation : à la fin 1990, la RTA et Derradji déposent une plainte contre El Watan, qui met en évidence l’illégalité de la procédure d’accès à la publicité. Je prends attache avec Abdelaziz Rahabi, ministre de la Communication, qui nous donne une lettre à présenter au tribunal selon laquelle, les faits rapportés par le journal sont vrais et qu’il y a une procédure irrégulière de gestion de la publicité. La preuve donnée est vite rejetée par le tribunal et le journal est au final condamné. Aujourd’hui, on peut poursuivre un journal sans plainte, c’est le parquet qui s’autosaisit. Le délai de prescription de 3 mois à 3 ans.
Dans certains cas, cette même presse ne « prête-t-elle pas flanc » en n’adoptant pas les règles de l’éthique. Certains journaux ont même suscité de l’« agacement » en raison de leur manière de traiter l’information...
La presse a sa responsabilité. Qu’est-ce qui fait que la presse aujourd’hui, à part quelques journaux, n’est pas professionnelle ? Parce qu’elle n’a pas eu le soutien de l’Etat, parce qu’elle n’accède pas à l’information, parce que c’est une presse qui a tourné le dos aux efforts consentis par Zoubir Souissi, en tant que président du CSDE. La presse doit, aujourd’hui, se méfier des manipulateurs. En Nahar n’est pas responsable d’une information qui lui a été donnée, mais aurait dû la vérifier. Si le journal était plus vigilant, je pense qu’on aurait pu éviter de telles situations. Est-ce qu’il y a de la manipulation ? Je ne le pense pas, mais je pense qu’il y a eu quelque part absence de vigilance.
Vous dites, vous-même, qu’on aurait pu éviter plusieurs procès intentés à la presse…
Ma préoccupation majeure, en tant qu’avocat de certains journaux, est de veiller à ce que la presse tire les meilleurs enseignements des procès. Comme disait le philosophe Gaston Bachelard, « la connaissance est la somme de toutes les erreurs corrigées ». A ce titre, j’insiste sur le droit de réponse qui est un droit général et absolu. On aurait pu éviter certains procès si le droit de réponse était publié dans les délais où ils doivent être publiés. Il est, aussi, nécessaire, je sais combien c’est difficile, de vérifier l’information.
L’avenir de la presse sera-t-il identique à son présent ? Y aura-t-il, selon vous, une volonté de l’Etat d’apaiser ses relations avec les médias ?
Je pense que c’est vrai que la presse a besoin d’une loi qui la protège, qui organise l’activité journalistique, qui la structure, qui permet aux journalistes de mieux de se défendre. Il faut aussi la responsabilité de l’Etat qui doit renforcer les structures de formation et d’aide la presse. Il importe aussi que l’Etat garantisse le droit à l’accès à l’information. Il faut aller vers la dépénalisation, cela veut dire soumettre le journaliste à des peines et non pas à la prison, mais je dis que la question de la dépénalisation n’est pas aussi importante que la protection. Donnez-moi la protection et mettez-moi en prison. Il faut faire en sorte que le délit de presse relève du juge et non de la police ; il faut que le journaliste soit à l’abri de la pression de l’interpellation. On a abusé de cette procédure pour que le journaliste ne soit pas accompagné de son avocat, qu’il n’ait pas connaissance de son article, qu’il ne puisse pas préparer sa défense. On fait du métier de journaliste un métier à haut risque pénal. Il faut qu’il y ait une volonté politique affichée et sincère qui, aujourd’hui, doit mener le pays vers une véritable démocratie, vers une société plurielle. Nous ne pouvons pas aujourd’hui faire dans la mauvaise foi et dire que c’est un pays démocratique. Ce pays n’a d’avenir que dans la démocratie et les libertés. On ne peut pas avoir, toutefois, une presse indépendante sans une justice forte, toute la question est là. Telle qu’elle est structurée aujourd’hui, la justice est un instrument de répression. Il faut que la seule justice de l’Etat soit la loi.
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La presse privée algérienne célèbre ses vingt ans d’existence dans un contexte marqué par un verrouillage insidieux du champ médiatique
La relation presse-pouvoir souffre d’un profond paradoxe : Les journalistes condamnés à la liberté conditionnelleLa presse privée algérienne célèbre ses vingt ans d’existence dans un contexte marqué par un verrouillage insidieux du champ médiatique.
Si le nombre de quotidiens, fondés depuis le mois de mars 1990, date à laquelle le pouvoir s’est lancé dans une politique d’ouverture tous azimuts, atteint aujourd’hui les 80 titres, il reste que dans la réalité, la plupart des journaux jouissent d’une liberté aussi limitée que fragile. Si durant la « décennie rouge » les islamistes n’ont pas hésité à recourir à la menace puis aux assassinats pour faire taire les journalistes, les autorités de leur côté aussi, n’ont a aucun moment ménagé cette même presse avec laquelle elles ont commencé très vite, d’ailleurs, à ne plus s’en accommoder. En fait, le pouvoir a eu une attitude ambivalente à l’égard de la presse indépendante : autant il avait besoin d’elle pour se donner une image de marque favorable à l’extérieur, autant, dans le même temps, il a cherché, également, à l’asservir afin d’en faire une corporation aux ordres.
Cela se vérifiera d’ailleurs très vite.Depuis l’année 1992, les journaux privés ont, en effet, commencé à faire face presque, quotidiennement, à une extraordinaire adversité (intimidations, pressions économiques et financières, harcèlement judiciaire, suspensions, monopole étatique sur les imprimeries, discours virulents prononcés par des membres des gouvernements qui se sont succédé). Au moins 45 journalistes, dont certains subirent même des sévices, ont eu à séjourner dans des prisons durant des périodes allant de 24 heures à plusieurs mois. Malgré tout cela, les journalistes opposent aux terroristes islamistes et aux autorités une farouche résistance. Toutefois, le contexte, marqué par une effroyable flambée de violence, fera que les conditions de l’exercice du métier d’informer deviendront nettement plus difficiles que celles ayant prévalu durant les années 1990 et 1991, période durant laquelle la presse a connu sa période faste.
De nombreux rapports d’ONG de défense des droits de l’homme rendus publics, à l’époque, se rejoignent sur le fait que « les journalistes ne pouvaient pas, par exemple, réaliser des reportages dans toutes les régions du pays en raison des menaces de mort proférées contre eux par les groupes terroristes ». Autant dire que « tout professionnel qui tombait entre leurs mains était tout simplement un homme mort ». En outre, mentionnent ces rapports, « il n’était pas aisé de se déplacer librement à cause de l’attitude des forces de l’ordre, qui ne toléraient pas, pour ainsi dire, la présence des médias sur les théâtres des opérations ». La situation s’est compliquée davantage lorsque les autorités se sont dotées, sur le plan réglementaire, de textes qui leur ont permis de rappeler à l’ordre, sans ménagement et à n’importe quel moment, les titres audacieux qui ont osé franchir la ligne rouge. Ce n’est pas tout. Le gouvernement n’a pas tardé à instaurer l’imprimatur de 1993 à 1997 pour contrôler les journaux à leur sortie des imprimeries. Les autorités de l’époque n’ont pas hésité également à utiliser le monopole sur la publicité et sur l’importation du papier comme moyen de pression et souvent de chantage sur les publications.
Les pressions étaient parfois tellement fortes que certains journaux ont fini par mettre la clé sous le paillasson. Les mesures prises par le pouvoir, pour museler ou tout au moins pour maintenir sous haute surveillance la presse, ne s’arrêtent pas là. Trois années après la levée de l’imprimatur, les autorités récidivent en introduisant notamment dans le code pénal un article (le 144 bis) prévoyant des peines de prison allant de 2 à 12 ans et des amendes pour tout propos jugé diffamatoire. Depuis l’adoption, en 2001, par le Parlement de cet amendement inique, une véritable épée de Damoclès est suspendue en permanence sur la tête des journalistes algériens. Malgré les assurances données par le pouvoir de l’époque, les poursuites judiciaires se sont multipliées à l’encontre des journalistes et de leurs directeurs de rédaction. En ce sens, le président Bouteflika, qui s’est souvent réclamé des idéaux de Thomas Jefferson, a plus passé ses deux premiers mandats à « guerroyer » contre les médias plutôt qu’à d’œuvrer et consolider les bases de la liberté d’expression et de la presse.Par ailleurs, malgré la fin de son monopole sur la presse en 1990, le pouvoir continue à s’illustrer par une gestion politique des sociétés d’impression publiques dont dépend la survie de plusieurs dizaines de titres.
Et la création d’un holding d’entreprises d’impression par le ministère de la Communication, en juillet 2008, n’a fait que renforcer le contrôle de l’Etat dans ce domaine. Bien évidemment, un tel système — qui refuse de fonctionner sur les règles de la commercialité — réduit à sa plus simple expression la marge de manœuvre des journaux qui auraient l’idée d’exercer un regard plus critique sur la société et sur la vie politique nationale. A l’inverse, certains titres privés, connus pour leur proximité avec le pouvoir, ne sont pas du tout rappelés à l’ordre, bien qu’ils cumulent d’importantes dettes auprès de ces mêmes imprimeries. En continuant à agir de la sorte, le pouvoir a non seulement faussé le jeu de la concurrence mais a surtout noyé, sous une multitude de titres maintenus en vie de manière artificielle, les journaux récalcitrants. Du moins, c’était là son objectif premier à travers cette démarche. Parallèlement à ce procédé sournois, il n’est pas inutile de rappeler que l’Agence nationale de l’édition et de la publicité (ANEP) s’est employé à distribuer la publicité des administrations et des entreprises publiques en fonction des lignes éditoriales et du degré d’allégeance des journaux au pouvoir en place.
Dans cette situation de verrouillage généralisé, il va sans dire qu’il est pratiquement impossible de créer un journal, quand on ne bénéficie pas d’entrées solides au sein de l’administration et, surtout, quand on n’est pas parrainé par un acteur du pouvoir. Les journalistes indépendants, qui ont encore la chance de pouvoir exprimer de temps en temps leurs opinions, ne jouissent, quant à eux, que d’une liberté conditionnelle. Il suffit parfois d’un petit « écart de langage » pour que leur carrière s’arrête net, du jour au lendemain. Bien peu différentes de ses voisins immédiats, les autorités algériennes confirment, à travers les nombreux stratagèmes mis en place ces 20 dernières années pour régenter le champ médiatique, leur nature autoritaire et leur refus de voir émerger de véritables contre-pouvoirs.
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ILS SE REVEILLENT MAIS LE TRAIN àPASSER;faite greve
Ils font face au non-respect de la défense
Les avocats dénoncent les « dérives » de la justice…La justice est malade », tel est le triste constat auquel arrive Me Miloud Brahimi, au terme de sa longue carrière d’avocat agréé auprès de la cour suprême.
Les procès retentissants n’ont de cesse, ces dernières semaines, de mettre au-devant de la scène un secteur qui fait face à de nombreuses critiques, dont des accusations récurrentes de partialité. « La justice souffre d’indénombrables insuffisances, la plus notable étant son rapport au justiciable », explique-t-il. Mais pas seulement. Car, si d’aucuns mettent en doute l’impartialité des jugements rendus, la vox populi reste fermement convaincue que le palais de justice est le seul endroit où les verdicts ne sont pas décidés. « Il faut avoir la foi des charbonniers pour penser que la justice en Algérie est indépendante, et que les juges ont une autonomie totale », déplore Me Brahimi. Cet avis est d’ailleurs partagé par nombre de ses confrères.
Et si formellement l’appareil judiciaire semble tout ce qu’il y a de plus libéré des interventions « extérieures », dans la réalité les choses sont tout autres. « En surface, l’on ne peut pas se rendre compte qu’il y a des pressions. Cependant, les juges et autres magistrats reproduisent, à l’infini, d’anciens réflexes, et il leur est très difficile de sortir de ce carcan », estime Me Amara Mohcène, avocat à la cour. Me Chérif Chorfi, avocat agréé auprès de la cour suprême, bien que plus tempéré, abonde tout de même dans le même sens : « En dépit de la bonne volonté de magistrats intègres, intellectuellement parlant, je ne crois pas qu’il y ait une grande indépendance. Même si en apparence, elle en a toutes les formes », constate-t-il. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’affaires « sensibles ». « La justice est une justice-fonction qui n’a pas changé de nature. Elle n’est qu’un autre bras du pouvoir », accuse Me Brahimi.
D’ailleurs, de l’avis de tous, il est improbable que les gros dossiers soient exempts, lors de leur traitement par la cour, d’interactions ou de la prise en compte par les magistrats de « considérations » et d’influences. « C’est devenu presque ‘‘naturel’’, il n’y a même plus besoin d’interventions politiques et de ‘‘coups de fil’’ », explique un avocat agréé à la cour suprême. « Les juges, ces fonctionnaires dépendants de l’Etat, sont formatés de sorte à ce que lorsqu’ils reçoivent certaines affaires, accompagnées du matraquage médiatique et politique que l’on connaît, ils les ‘‘liquident’’, en leur donnant l’orientation devinée ou signifiée », reproche Me Amara.
Droits bafoués et non-respect de la défense
Mais le déséquilibre d’un verdict « ne veut pas forcément dire résultat commandé ou corruption des magistrats », avance toutefois Me Chorfi. Car, si la justice « est malade », la faute est en partie à imputer au « système lui-même », au fonctionnement de l’institution. La restriction du nombre d’assesseurs présents lors d’un procès peut aussi contribuer à biaiser son issue. « Avant, ils étaient une dizaine, ensuite réduits à quatre et aujourd’hui, ils ne sont plus que deux », précise Me Amara. Ce qui réduit du poids de leur décision et octroie le plus gros du jugement à la seule estimation du juge principal. « Et là, oui, il y a des risques de dérives. Quelque part, ils étaient une sorte de garde-fous ». L’une des autres entraves à la pratique d’une justice « sereine » est la surcharge sous laquelle croulent les magistrats. « On leur met un couteau sous la gorge : les statistiques », concède Me Chorfi.
« A partir de là, si l’on parle d’obligation de résultats, d’impératifs d’un nombre de dossiers traités par mois, cela se fait automatiquement au détriment de la qualité », déplore-t-il. Et, évidemment, au détriment de la défense de l’accusé. Car, le droit de la défense n’est pas forcément respecté, tant l’appareil de la justice est « expéditif ». « Ce n’est pas qu’il ne soit pas respecté, mais plutôt bradé », estime Me Chorfi. Me Brahimi est, pour sa part, bafoué plus catégorique. « Sur le plan formel, oui, ce droit est incontestablement respecté. Mais sur le plan réel, ce n’est malheureusement pas le cas », confie-t-il. Et, afin de témoigner de ces « basiques » bafoués, il relate : « l’année dernière, je venais à peine d’entamer ma plaidoirie, que le magistrat qui présidait m’a interrompu : ‘‘maître, vous n’allez pas m’appendre la loi.’’
De même, il y a quelques mois de cela, je plaidais devant un autre magistrat, j’ai voulu citer un passage du procès-verbal. Le président m’a interrompu, en disant : ‘‘Mais, on l’a lu ce procès-verbal.’’ », raconte Me Brahimi. Certes, quoique anecdotiques, ces récits sont révélateurs, pour lui, du malaise vécu au sein des tribunaux. « Si je fais l’addition ‘‘ne me parlez pas de droit’’ et ‘‘ne me parlez pas de faits’’, je me demande alors quelle valeur équitable a un procès. Mais aussi et surtout à quoi sert un avocat, et comment fait-il pour défendre au mieux son client ? », analyse-t-il. Un Etat de droit ne peut être consacré et bâti que par le biais d’une justice forte et indépendante. « Ce qui est pratiqué aujourd’hui est très loin de ce qui est attendu par un pays, qui aspire à devenir un Etat de droit. La justice est parfois à l’ordre, parfois à deux vitesses, parfois à toute vitesse », de résumer Me Brahimi.
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