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  • Santé publique


    Le SNPSP appelle à une journée de protestation le 30 avril

    Le Syndicat national des praticiens de la santé publique reprend le chemin de la protestation. Il appelle à une journée de contestation nationale, le 30 avril, et annonce une grève cyclique de trois jours les 7, 8 et 9 mai.

    Dans une conférence de presse organisée, hier, au siège du syndicat à Alger, le Dr Lyes Merabet, secrétaire général du SNPSP a déclaré que la décision a été prise à l'unanimité par la base après l'échec des négociations menées avec le ministère de la Santé. «Nous avons opté pour le gel de la grève ouverte en mai 2011, après avoir conclu un deal avec la tutelle, mais qui n'a pas été respecté», a précisé le conférencier, qui regrette que le ministre Djamel Ould Abbas «adopte toujours une politique de la fuite en avant, tout en se déresponsabilisant de ses prérogatives».  

    «Le ministre de la Santé a promis de prendre en charge les doléances socioprofessionnelles de la corporation, mais rien de concret n'a été enregistré.

    On se retrouve au point de départ et on constate une dégradation des conditions de travail, d'où la décision de renouer avec la protestation qui est notre dernier recours», a tenu à souligner le Dr Merabet. Le choix de la date de la grève n'a rien de message politique, selon lui, ajoutant qu'elle intervient à la fin d'une série de réunions de négociations  «non fructueuses» effectuées avec la tutelle et dont la dernière remonte au 18 avril. Les revendications de la corporation sont, selon lui, à l'état stationnaire depuis 2009.

    Parmi les revendications, il s'agit de la révision du statut particulier, étudié au niveau de la commission ad hoc, mais qui n'a pas pris en considération la classification des chirurgiens dentistes et des pharmaciens de la catégorie 13 à la 15, l'accès automatique au grade supérieur aux praticiens ayant 10 ans d'ancienneté et l'octroi des postes budgétaires pour le 3e grade. Le Dr Merabet regrette également que la revalorisation des primes de contagion et de garde n'aient pas été prises en charge à ce jour. Le dossier en question a été rejeté par la Fonction publique, signale-t-il.

     Le SG du SNPSP s'est dit «outré» d'une telle situation. Notre patience a des limites. Les revendications du syndicat portent aussi sur la question du logement. «Nous n'avons pas droit au logement social et nous ne pouvons pas non plus nous permettre l'achat d'un appartement dont les prix dépassent le 1 milliard DA», fait savoir M. Merabet, qui estime que les augmentations accordées sont «dérisoires» en comparaison avec celles opérées dans d'autres secteurs de la Fonction publique. Le syndicat compte déposer un préavis de  grève demain (dimanche ndlr).


    Samira Azzegag

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  • Enquêtes de libérte .dz

     

    EnquêtesTous les articles de la rubrique

    Dimanche, 14 Août 2011 10:48

    Alors que des centaines de dossiers sont en cours de traitement

    Plus de 2 500 enfants algériens adoptés par des émigrés en France

    La démarche à suivre est aussi longue qu’éprouvante. Des centaines de requêtes de kafala déposées depuis des mois, voire des années, sont en effet toujours en attente au niveau des services administratifs chargés des dossiers de l’immigration et au niveau des services sociaux et ...

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    Dimanche, 31 Juillet 2011 10:48

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    Les promoteurs immobiliers privés sévissent toujours à Tizi Ouzou

    Appelés à soutenir les efforts de l’État, dans un secteur qui ressemble au mythique tonneau des Danaïdes, les promoteurs privés, qui ont certes leurs problèmes ...

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    Lundi, 25 Juillet 2011 10:48

    Le drame des enfants nés sous X

    À la recherche des parents perdus

    Par : F Aouzelleg

    Le droit algérien de la famille ne donne aucun qualificatif pour désigner l’enfant né hors mariage, appelé en droit “enfant naturel”. Il n’en parle même pas car, l’enfance illégitime est un sujet tabou au sein de la société algérienne  pour des raisons d’ordre religieux ...

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    Lundi, 25 Juillet 2011 10:48

    Maître Benbraham Fatima à Liberté

    “La loi doit obliger les parents biologiques à se déclarer”

    Par : F Aouzelleg

    Liberté : Nous sommes aujourd’hui devant un phénomène de société qui prend de plus en plus d’ampleur. Les enfants nés sous X réclament leur droit d’existence. ...

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    Lundi, 25 Juillet 2011 10:48

    “Mon combat est celui de tous les enfants nés sous X”

    Par : F Aouzelleg

    Depuis plus d’une quarantaine d’années, Wahiba se cogne la tête contre les murs. Elle se heurte à une seule interrogation : qui sont ses parents ? Née sous X en 1967, elle a été adoptée à l'âge de trois ans par une famille à Alger. ...

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    Lundi, 18 Juillet 2011 10:48

    Virée à Derb Ghallef (Casablanca)

    Au royaume des hackers marocains

    La visite de ce “royaume du piratage” s’impose même aux touristes qui viennent faire ici leurs emplettes ou encore pour découvrir les dernières nouveautés high tech. ...

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    Dimanche, 17 Juillet 2011 10:48

    Travail au noir en Grande-Bretagne

    Les clandestins algériens traqués

    Par : Lokmane-Khelil Samia

    Les services britanniques de l’immigration n’ont jamais été aussi occupés. Depuis plusieurs mois, ils multiplient les descentes dans les ateliers, les restaurants et les entreprises, à la recherche de travailleurs étrangers en situation irrégulière. ...

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    Dimanche, 17 Juillet 2011 10:48

    La main-d’œuvre régulière également indésirable

    Par : Lokmane-Khelil Samia

    Comme promis à leurs électeurs, les conservateurs au pouvoir en Grande-Bretagne ont décidé, en avril dernier, de réduire de manière drastique (de plusieurs centaines de milliers à quelques milliers, 21 700 plus exactement) le nombre des travailleurs étrangers dans le pays. ...

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    Jeudi, 16 Décembre 2010 10:48

    Détentions abusives dans les centres de rétention britanniques

    Les sans-papiers algériens tête de liste

    Par : Lokmane-Khelil Samia

    Contrairement à d’autres pays européens, le Royaume-Uni ne fixe pas de délais légaux aux détentions. Des compatriotes ont passé jusqu'à cinq ans derrière les barreaux dans l’attente de leur expulsion hypothétique en Algérie. ...

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    Jeudi, 16 Décembre 2010 10:48

    Il a été mis en détention alors qu’il souffre

    Un Algérien fait condamner le Home Office

    Par : Lokmane-Khelil Samia

    O. M. a été incarcéré pendant trois ans, en violation de la réglementation en vigueur.La Haute cour britannique a condamné, en avril 2010, le Home Office pour avoir mis en détention indéterminée un Algérien souffrant de schizophrénie. ...

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    Dilem du 22 Novembre 2011

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    Dilem Lundi, 21 Novembre 2011 , Édition N°5849 Facebook Imprimer Réagir

    Dilem du 21 Novembre 2011

  • Un président, 12 ministres, 10 milliards : Tlemcen, nouveau petit royaume d'Algérie

     Farid Alilat

    Un président de la République originaire de Tlemcen, près de la moitié de ses ministres issus de la même région, une flopée de conseillers, de hauts responsables civils et militaires nommés en raison de leurs origines tlemceniennes et enfin la ville de Tlemcen qui bénéficie de 10 milliards de dollars en projets, le cœur du pouvoir algérien se situe désormais à l’Ouest.


    Au moins deux câbles de l’ambassade américaine à Alger, mis en ligne par le site wikileaks, évoquent cette tribalisation du pouvoir au profit d’une caste de responsables issus d’une seule région d’Algérie : Tlemcen.

    Depuis qu’Abdelaziz Bouteflika, aujourd'hui âgé de 74 ans, est devenu président en 1999, le centre de gravité au sein du pouvoir s’est progressivement déplacé vers l’Ouest, écrit un mémo US en date du 12 septembre 2008.

    « Bouteflika est lui-même originaire de l’ouest, 12 des 34 ministres viennent de Tlemcen ou de wilayas limitrophes, et une majorité de conseillers de Bouteflika proviennent de Tlemcen ou de sa ville natale –officielle- Nedroma », rapporte ce câble.

    Bien qu’officiellement né à Tlemcen le 2 mars 1937, le président algérien a vu le jour dans la ville d’Oujda, au Maroc, où ses parents tenaient commerces.

    Le curseur glissé vers l'Ouest

    Lors d’une rencontre avec des diplomates américains, Fatma Oussedik, sociologue au Centre de Recherche en économie appliquée au développement (CREAD), analyse ce glissement du pouvoir algérien de l’Est vers l’Ouest.

    Au cours des 15 dernières années, dit-elle, il y a eut une volonté délibérée de déplacer les centre des décisions, à telle enseigne que les Algériens considèrent le « gang de Tlemcen » comme étant le véritable détenteur du pouvoir.

    Oussedik explique que « dans les années 1980 et 1990, les centres d’influences se concentraient autour du triangle BTS-un groupe de civils et de militaires originaires de Batna, Tebessa, Souk Ahras.

    A la fin des années 1990, poursuit-elle, des clans rivaux issus de l’ouest ont cherché à arracher le contrôle du pays des mains du BTS.

    « Depuis son élection en 1999, Bouteflika a progressivement remplacé les responsables militaires et civils du BTS avec des personnes loyales issues de la région de Tlemcen », note encore cette universitaire.

    Sur les 7 chefs d'Etat deux sont issus de l'Ouest

    De 1962, date de l’indépendance, à 1999, l’Algérie aura connu sept chefs d’Etat : Ben Bella, Boumediene, Bendjedid, Boudiaf, Kafi, Zeroual et Bouteflika.

    Hormis ce dernier ainsi que Ben Bella, renversé par un coup d’Etat le 19 juin 1965, tous sont issus du centre ou de l’est.

    Si les 5 chefs d’Etat –autoproclamés, élus ou désignés-, et une grande partie de la hiérarchie militaire proviennent de ce qu’on désigne communément en Algérie « clan de l’est » ou les « BTS », les différentes composantes du pouvoir veillaient à assurer une sorte d’équilibre entre les différentes régions d’Algérie, prolongeant ainsi une vieille tradition instaurée au début de la guerre de libération en 1954.

    A l’époque, le pays était divisé en 6 wilayas représentatives de la société algérienne. Même les Algériens installés en France avaient droit à une représentation offciele, à travers la Fédération de France du FLN.

    Bien qu’il ne soit pas gravé dans le marbre de la constitution, ce système s’est perpétué au cours des quatre décennies qui sont suivies l’indépendance, garantissant ainsi un équilibre entre différentes régions du pays.

    Equilibre rompu

    De fait, ce dosage conférait au pouvoir algérien une sorte d’homogénéité entre les différents clans qui le composent.

    C’est donc cet équilibre qui a été rompu depuis l’arrivée au pouvoir du président Bouteflika.

    Subrepticement mais méthodiquement, celui-ci s’est employé avec une très grande habilité, à travers une série de nominations, de dégommages et de mises à l’écart, à promouvoir des personnalités, issues des régions de l’ouest, à de hautes fonctions au sein de tous les appareils de l’Etat.

    Ministères, diplomatie, armée, grande et petite administration, aucune institution n’a échappé au reformatage du disque dur du pouvoir opéré par le chef de l'Etat.

    C’est que pour asseoir son emprise, le président Bouteflika, fin stratège, habile manipuler, fin connaisseur des arcanes du système, s’est appuyé sur des cercles concentriques qui s’articulent autour de sa personne.

    Au coeur du réacteur

    Au fil des années, ces cercles se sont élargis progressivement au point où ils se sont coagulés autour des Bouteflika pour former un noyau dur.

    Au cœur du réacteur, il y a la famille Bouteflika. La mère, décédée en juillet 2009, était le socle autour duquel se soudait la fratrie. Il y a ensuite les frères et les sœurs.

    Autour du président, tous jouent un rôle primordial. Said est conseiller, Mustapha (décédé en juillet 2010), était le médecin personnel alors que l’une des sœurs fait office de cuisinière. Les autres frères, Abdelghani et Abderahim, sont les moins exposés au public.

    Reprofilage du système

    Au-delà de ce pré-carré, il y a les ministres. Ceux qui détiennent ou détenaient les gros ministères : intérieur, justice, affaires étrangères, énergie, santé, solidarité, transport, économie et finances...

    Zerhouni, Temmar, Khelil, Belaiz, Benachnou, Belkhadem, Louh, Ould Abbès, Tou, Medelci, Ould Kablia...Tous sont originaires, ou ayant grandis, dans des régions de l’ouest d’Algérie.

    Tous doivent leurs nominations et/ou leurs maintiens à leurs origines tribales ou à leur capacité à faire allégeance au chef de l'Etat ou à son entourage.

    Le cercle des fidèles et des serviteurs s’élargira plus tard aux ambassadeurs et aux diplomates, aux divers chefs de la hiérarchie militaires, aux walis, aux sous-préfets.

    Au terme d’une présidence qui aura duré 12 ans- et qui dure encore-, Bouteflika aura donc réussi à reprofiler le pouvoir au profit de sa personne, de sa fratrie, ou des hommes issus de sa région. Une sorte de royaume dans la république.

    Tlemcen, capitale d'Algérie

    Pour les diplomates américains, le point culminant de l’emprise des hommes de l’ouest est la désignation en 2011 de Tlemcen « capitale de la culture islamique », initiative pilotée par la ministre de la Culture Khalida Toumi, originaire de Kabylie mais totalement inféodée au clan présidentiel.

    Pourquoi Tlemcen ?

    Le sociologue Daho Djerbal affirme aux Américains que les mérites relatifs de l’héritage islamique de Tlemcen ne justifient pas son choix comme capitale islamique. « Constantine, considère-t-il, est le centre de l’Islam en Algérie. Elle est le berceau des oulémas et fut un temps capitale du Maghreb et rivale de Rome. »

    « L’héritage islamique de Tlemcen est modeste, ajoute-t-il. Son statut de capitale d’un petit royaume entre le 12e et le 15e siècles lui confère davantage un crédit historique qu’islamique. »

    La désignation de Tlemcen comme capitale de la culture islamique aurait pu être anecdotique si cette région n’avait pas bénéficiée d’un traitement particulier de la part du pouvoir central.

    10 milliards pour Tlemcen

    Plus que toute autre wilaya d’Algérie qui en compte 48, Tlemcen aura bénéficié d’une enveloppe de 10 milliards de dollars en projets d’infrastructures au cours des douze dernières années.

    En comparaison, cette enveloppe équivaut presque le montant du projet de la grande autoroute qui devrait relier l’ouest à l’est d’Algérie.

    Tlemcen, une ville plus que choyée

    Au cours d’une visite effectuée par des diplomates américains à Tlemcen en 2008, visite dont le compte rendu est largement rapporté dans un câble datée du 9 décembre 2008, un official algérien leurs révèle que le wali supervise des projets dont les dépenses culminent à 10 milliards de dollars.

    Aéroport, téléphérique, routes, hôtels, bâtiments administratifs campus, logements, c’est une nouvelle ville, moderne, qui émerge à Tlemcen et autour de sa périphérie.

    Si les pouvoirs publics ont généreusement arrosé Tlemcen, il semble que cette manne providentielle n’a pas contribué à faire de cette ville un pôle économique.

    « A l'ombre de ces grands projets publics, le climat socio-économique à Tlemcen semble stagner et souffre du même manque de dynamisme constaté ailleurs dans le pays », note le document de l’ambassade américaine.

    Peu importe. L’essentiel est de faire de Tlemcen et des ses hommes le cœur du pouvoir en Algérie.


    Lire l'article original : Un président, 12 ministres, 10 milliards : Tlemcen, nouveau petit royaume d'Algérie | DNA - Dernières nouvelles d'Algérie

  • Contrechamp

    La rumeur, une spécificité du système politique

    Par : Mustapha Hammouche

    La veille de son limogeage, l’ancien président-directeur général, Nordine Cherouati, fustigeait les colporteurs de ragots qui fabulaient sur son supposé remplacement. Puis la rumeur devenait information : Abdelhamid Zerguine est officiellement nommé à la tête de la compagnie nationale des hydrocarbures.
    Le tapage médiatique reprenait, aux yeux du patron déchu, un bruit diffusé par des milieux dont Cherouati “dérangeait” les intérêts. Si l’on comprend bien, ces intérêts ont eu gain de cause et la tête du P-DG redresseur de tort. Maintenant qu’il n’est plus là pour tenir le siège de notre citadelle pétrolière et financière assaillie, son patriotisme devrait l’obliger à dévoiler la nature de ces intérêts et l’identité des milieux qui les servent.
    Mais non, bien sûr, il n’y aura pas de suite. Nos responsables n’agissent qu’à partir de positions officielles. Ce sont toujours les autres, ceux qui sont tenus, ou qui se tiennent, loin des institutions qui sont susceptibles de malveillance antinationale. Et s’ils se mettent à anticiper sur le destin des dirigeants en place, ils déclenchent les diatribes les plus enflammées. La réaction ne se limite au “démenti de la rumeur” ; elle y décèle le complot et le dénonce, bien entendu, sans jamais aller jusqu’à en franchement désigner les auteurs.
    Pourtant, contrairement au statut infamant dont elle souffre, la vérité est tout autre : dans le contexte algérien, la source d’information la plus crédible est la rumeur. Et ce sont les animateurs du système, ceux-là mêmes qui font que la décision et, donc, l’information évitent d’emprunter le cheminement institutionnel, qui s’en offusquent à la première occasion, reléguant la responsabilité de la rumeur à l’intermédiaire et au consommateur final. Or, le fonctionnement occulte de l’État est à la base de la fiabilité et du succès de la rumeur. Elle est à l’information ce que le marché noir est à la contrebande et à la pénurie : le produit ne change pas ; c’est le circuit qui change.
    En usant de rétention et de désinformation, avec la connivence mécanique des médias, le pouvoir a décrédibilisé sa voix et les supports de sa voix, qu’ils soient de nature institutionnelle ou sociale. Les médias officiels et la presse en ont perdu leur crédibilité ; le démenti des autorités et des dirigeants et leur harcèlement judiciaire complète l’œuvre de déconsidération de la fonction informative. Par dissimulation ou par rétention, ils ne se confient qu’à leurs proches. L’information en devient affaire d’initiés, non de procédures, d’institutions et de professionnels. Leurs proches s’en ouvrent à qui ils veulent, histoire de prouver leur proximité de la source.
    Parfois, c’est l’État qui, fuyant la responsabilité de ses actes, agit par “source proche” interposée. Pour ne pas signer leurs actes, des responsables laissent “fuir” l’information au lieu de la proclamer. Ainsi en est-il de la visite de l’islamiste El-Ghannouchi, dont nous ne devons pas savoir qui l’a invité : il est là, en hôte officiel, mais on ignore l’institution qui en a eu l’initiative et le sens de cette visite.
    La rumeur ce n’est pas l’invention de colporteurs de ragots, c’est le fonctionnement d’État qui est à la source du prestige de la rumeur et de sa… crédibilité et de son utilité.
    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

  • Victimes de représailles après avoir dénoncé la corruption


    Quinze officiers supérieurs des douanes en grève de la faim

    Samir Rahim et Samia Amine

    Quinze cadres des douanes ont entamé une grève de la faim ce dimanche 20 novembre devant le siège de l’UGTA à Alger pour « dénoncer des dépassements, l’abus de pouvoir dont ils se disent victimes de la part de leur hiérarchie », après avoir dénoncé la corruption au sein des douanes.
    Ces douaniers, dont des membres du Conseil de Coordination syndicale (CCS), un contrôleur général des douanes et le directeur de la mutuelle des travailleurs des douanes, affirment être l’objet de représailles de la part de leur direction après avoir dénoncé dans une lettre adressée aux plus hauts responsables de l’État, dont le président de la République, des situations très graves portant atteinte à l’économie nationale. Onze d’entre eux, tous membres du conseil national fédéral des douanes, ont fait l’objet, le 10 novembre dernier, d’une décision de suspension de toute activité syndicale de la part du secrétaire général de la Fédération nationale des douanes (FND) mis en cause pour son implication dans plusieurs affaires.

    Interrogé par TSA, un de ces officiers supérieurs, également syndicaliste, qui s'est refusé à révéler son identité, a indiqué que leur dénonciation porte, entre autres, sur le transfert illicite de fonds, le blanchiment d’argent, le trafic de grosses cylindrées (Mercedes, Porsche...). « Mes camarades et moi sommes déterminés à aller à l’extrême pour faire éclater la vérité. Notamment celle qui nous a valu de subir quotidiennement des mesures d’intimidation et de représailles, allant jusqu’à priver l'un de nous de son salaire, sa seule ressource de vie avec sa famille », a affirmé à TSA l’un des grévistes.
     
    Avant d’ajouter : « c'est parce que nous avons voulu défendre les intérêts de notre pays que nous sommes victimes de cabales. Notre démarche de dénonciation de plusieurs affaires a été réalisée dans un cadre organisé conformément aux dispositions de l’ordonnance du président de la République. Les menaces de mort qui nous parviennent quotidiennement ne nous impressionnent pas. Nous ferons d’autres révélations sur des affaires beaucoup plus graves aux médias ».
     

    « On les a harcelés, ils ont commencé à donner des coups »

    Les grévistes affirment aussi porter des revendications syndicales. « Tout a commencé par un conflit syndical. Nous sommes onze membres de la commission exécutive du syndicat à avoir demandé la tenue d'une réunion autour du statut particulier et du régime indemnitaire des fonctionnaires promulgués », raconte Karim Amrouz, syndicaliste et gréviste. La direction générale et le syndicat refusent d’autoriser cette réunion, selon M. Amrouz. « Les textes dont on voulait discuter ne répondaient aucunement aux attentes des travailleurs. Tout le monde était mécontent. La direction générale ne voulait donc pas. On les a harcelés pour la réunion, ils ont commencé à nous donner des coups, en mutant des syndicalistes et en suspendant d’autres d’une façon arbitraire de leurs fonctions de syndicalistes », affirme‑t‑il.

    M. Amrouz dénonce le silence du patron de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd sur cette affaire. « On n’a commis aucune faute professionnelle.Depuis mars 2011, on a adressé quatorze correspondances à Sidi Saïd, il n'a jamais répondu », ajoute‑t‑il, tout en déplorant le fonctionnement « archaïque » de la direction des ressources humaines des douanes. « Nous sommes des cadres, nous avons beaucoup de choses à dire sur la gestion. La direction des ressources humaines est dirigée d'une façon archaïque, c'est malheureux ce qui nous arrive, cela fait cinq ans qu'ils sont à la tête de cette institution », ajoute‑t‑il.

  • Coup d’Etat médiatique

     

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    Si le projet de loi sur l’information est voté dans sa mouture telle que soumise à l’APN, les rares espaces de liberté arrachés de haute lutte par la corporation depuis la loi d’avril 1990 ne seront plus qu’un vague souvenir. Les nouvelles dispositions restrictives de la liberté de la presse contenues dans le projet gouvernemental ne se comptent plus. L’énoncé vague et sujet à toutes les interprétations de nombre de dispositions fait que le champ d’intervention des journalistes est réduit à sa plus simple expression : à la rubrique des chiens écrasés. Au nom de la raison d’Etat et de l’intérêt national, le journaliste est sommé de se taire et de s’interdire le moindre commentaire et analyse critique par rapport aux positions officielles.

    La sacralisation de l’action gouvernementale et de la vie institutionnelle consacrée par le projet de loi touche quasiment tous les secteurs stratégiques et de souveraineté représentant un enjeu de pouvoir dans la perspective de la pérennité du système. A force de vouloir verrouiller à tour de bras on a fini par sombrer dans le ridicule au point de revenir à une compréhension archaïque, dogmatique, au patriotisme douteux de la notion de l’intérêt national devenu un fourre-tout, une espèce de carton rouge brandi à la face de tout libre penseur. Si le journaliste ne peut pas ou plus s’autoriser la moindre analyse et critique sur un dossier économique, un projet de développement, apprécier l’état de la coopération bilatérale avec un pays étranger, émettre des doutes, des réserves sur la justesse d’un choix économique, sur la conduite de notre diplomatie et sur bien d’autres domaines encore soulignés à l’encre rouge dans le projet de loi, il perd sa qualité de journaliste, de praticien de l’information pour devenir un propagandiste pur jus comme au temps du parti unique.

    Pour avoir déjà fait les frais de l’interprétation souvent équivoque et peu conforme à la lettre et à l’esprit de la loi par les magistrats donnant la latitude au juge de lui faire dire ce qu’il veut, la corporation ne peut accueillir cette réforme de la presse annoncée par le pouvoir tambour battant qu’avec un fort sentiment de désenchantement et de crainte pour l’avenir de la liberté de la presse dans le pays. Ce projet de loi, que l’on a présenté comme le fruit d’une concertation avec la corporation de la presse et l’expression d’une volonté politique d’approfondissement du processus démocratique, donne un avant-goût du contenu des réformes politiques promises.

    Ce coup de force du pouvoir pour imposer des réformes qui ne correspondent ni aux réalités de l’Algérie d’aujourd’hui ni au contexte géopolitique régional n’aurait pas pu avoir lieu avec une telle facilité et légèreté si la société dans ses différents segments était organisée, si les ressorts de la société civile n’avaient pas été cassés et s’il y avait de véritables contrepouvoirs pour empêcher les décideurs de faire et d’agir à leur guise. La presse, qui a déserté le terrain des luttes professionnelles et démocratiques pour des raisons diverses et diversifiées, paye aujourd’hui le prix de sa résignation et capitulation.

     

    Omar Berbiche
  • L’État, agence de placement pour privilégiés du système

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Surprenant déclassement ! Il y a peu, Ould-Abbès devait faire de nous, coup sur coup, un pôle de biotechnologie avec un partenariat américain, et, avec la coopération, un pays exportateur de médicaments, puis quelques semaines plus tard, il est dessaisi de toute prérogative en matière de médicaments au profit d’une agence créée exprès pour mettre la gestion des produits pharmaceutiques à l’abri de son action, ou de son inaction… on ne sait plus.
    Bouteflika a inauguré une longue décennie de nomadisme gouvernemental. Depuis 1989, il y a eu peu de “nouveaux” ministres ou premiers ministres.
    Mais, pour autant, rares sont les portefeuilles qui ont connu quelque stabilité ministérielle. Par la pratique du jeu de chaises musicales, les incessants “remaniements” ont fait des ministères, certains plus que d’autres, des escales pour ministres en transit. Même l’inamovible Benbouzid a eu à subir une année sabbatique au ministère de la jeunesse et des sports.
    Mais comme le choix des ministres ne repose ni sur le critère de compétence, ni sur celui de l’expérience, ni même sur celui de la conviction politique, mais sur la seule logique clanique, clientéliste et de gestion des rapports de force, la correspondance entre les exigences d’un secteur et le profil du bénéficiaire constitue un souci secondaire. Souvent, après test trop insatisfaisant, on permute les ministres, pour ne pas les remplacer : entre agriculture et santé, entre santé et affaires sociales. Sinon, on ajoute ou retranche des fonctions, pour délester un ministre d’une tâche ou pour enrichir le portefeuille d’un autre. Avant de penser à mieux doter un ministère malmené, on pense à sauver le ministre défaillant !
    Pour Ould-Abbès, l’Agence du médicament, qui, comme le conseil de la concurrence et autres instances spécialisées, n’existait que sur papier, tombait à pic : sa mise en service permettait de libérer le médicament d’une gestion hasardeuse sans avoir à relever le ministre de la santé, ou plutôt sans avoir à le déplacer, car à l’évidence, Ould-Abbès semble être, comme d’autres homologues, un ministre non “démissionnable”.
    C’est pour cette catégorie de personnalités qui, du point de vue du régime, sont nées pour être ministres et pour le rester, qu’on crée des postes ministériels dépourvus de toute pertinence gouvernementale : on a ainsi un ministère de la Prospective et des Statistiques, dans un pays géré par l’arbitraire et l’improvisation et un premier ministère adjoint qui a longtemps attendu qu’on lui invente des prérogatives ! Car, en plus de la technique des permutations et du calibrage de ministères sur mesure, on peut composer des ministères pour satisfaire l’attente de ministrables.
    Le résultat en est que, même si certains ministres prennent leurs fonctions au sérieux et font ce qu’ils peuvent à partir de leurs prérogatives, l’Algérie dispose d’un gouvernement conçu en fonction de contraintes de nominations.
    Le système s’est inventé une véritable logique organisationnelle maison : jusqu’au plus haut niveau de l’État, les structures sont conçues pour les besoins de promotion des membres du clan, de la clientèle et des hommes des forces alliées. Et non en fonction du besoin de gestion des domaines concernés.
    Tout l’État en devient un alibi aux statuts des heureux élus du système.
    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr