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  • ALGERIE:L’art de la guerre

     

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    Chez les militaires, la hiérarchie est toujours respectée; après le général à la retraite Mohand-Tahar Yala déboulant dans les colonnes de la presse pour fustiger Bouteflika et son régime, c’est au tour d’un colonel à la retraite, Ahmed Bencherif, d’intervenir dans les médias et soutenir un autre général à la retraite, Liamine Zeroual, pour succéder à la maladie du civil Bouteflika. Ce redéploiement militaire à la retraite n’indique pas forcément une stratégie concertée, mais quand en face, les adversaires ont tous dépassé les 70 ans, Président y compris, l’affrontement donne l’air curieux d’une guerre de retraités encadrée par la médecine générale. L’affaire est pourtant plus sérieuse, comme à chaque crise de gouvernance et équation complexe, les deux axiomes du mathématicien Abane Ramdane resurgissent : la primauté du civil sur le militaire et celle de l’intérieur sur l’extérieur.

    Justement, pendant que les ex-officiers tentent d’avancer par colonnes vers Alger sur le terrain déserté du champ de bataille, on réalise que la politique algérienne se décide à Paris : c’est presque un conseil du gouvernement qui s’est réuni dans une chambre de convalescence aux Invalides, le Président ayant reçu le chef de l’Exécutif et le chef d’état-major, probablement pour une séance collective de «rééducation fonctionnelle». On comprend l’arrivée de Sellal qui s’ennuie, ne sait pas vraiment quoi faire depuis 47 jours et doit bien travailler un peu. Mais pourquoi le chef d’état-major ? Là encore, dans le doute, il faut faire confiance à l’APS et sa communication institutionnelle. L’agence officielle écrit que «le chef de l’Etat a donné des instructions et des orientations, notamment en ce qui concerne les préparatifs liés à l’approvisionnement des marchés durant le prochain mois de Ramadhan». Ramdane ? Abane ? Nooon, Ramdhane, le mois de jeûne. On est rassurés, on pensait que c’était plus grave.

     

    Chawki Amari
  • ALGERIE :50 ans moins 4 jours

    Dix décennies, un demi-siècle ou 13 coupes du monde, on peut estimer le temps qui passe avec les outils que l’on veut, surtout avec le temps qu’il fait. C’est beaucoup, presque rien ou pas assez ? Les mères les plus clémentes des clémentines aiment à souligner que 50 ans, c’est jeune et que l’on est encore un enfant à cet âge. C’est probablement pour cette raison que la majorité des dirigeants ont une mère et plus de 70 ans, et que l’on peut presque les traiter en adultes. Car pour une mère algérienne, un homme reste un enfant jusqu’à ce qu’il soit grand-père, c’est-à-dire jusqu’à ce que ses enfants aient enfanté d’autres enfants. Mais en dehors de ces enfantillages, si cette déconstruction temporelle et maternelle est touchante, l’infantilisation permanente aura donné à grande échelle l’impunité, l’irresponsabilité et l’inconscience, trois phénomènes qui dirigent le pays depuis l’indépendance.

    En 50 ans, un ministre, un Président ou un général s’est-il un jour excusé pour ses mauvais jugements et stratégies, a-t-il avoué avoir commis une erreur ou assumé la responsabilité des nombreuses destructions, morts et drames ? Non, un enfant ne s’excuse pas, sauf quand on le frappe et personne ne peut frapper un ministre, un Président ou un général. L’Algérie est-elle alors un enfant mal élevé qui refuse de reconnaître l’autorité de la morale ?

    En réalité, l’Algérie n’est pas si jeune que ça, si elle a eu son indépendance en 1962, l’Australie l’aura eue après elle, en 1986, en se séparant de l’Angleterre. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes Algériens rêvent d’aller en Australie, contrairement aux jeunes Australiens qui cauchemardent d’être envoyés en Algérie. Qui gagne ? C’est là aussi de la subjectivité, même si ce qui est sûr, c’est que l’Algérie a perdu beaucoup de temps. A quatre jours du sifflet de l’arbitre, on croit encore au fameux but de la dernière minute. Mais de moins en moins.
     

     

    Chawki Amari
  • no moment

    Dilem du 02 Juin 2012