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grossiste

  • Gouvernement par l’incantation

     

    Par : Mustapha Hammouche

    La communication gouvernementale a monopolisé la rentrée. C’est peut-être là aussi une des finalités de ce “changement” dans l’Exécutif : faute de bilan présentable, le gouvernement retouché entame la rentrée avec un plan d’action tonitruant dont l’irréalisme se mesure à l’ambition des objectifs.
    D’entrée, le nouveau Premier ministre a voulu nous convaincre d’un soudain éveil du pouvoir face aux souffrances et entraves qui empoisonnent la vie du citoyen : insalubrité, bureaucratie, crise de logement, chômage.
    Pourtant rien n’a changé dans le programme de gouvernement, sinon que le retard accumulé depuis 2010 sera comblé d’ici 2014. Ce procédé a déjà été expérimenté quand il s’est agi de passer du programme 2005-2009 de soutien à la croissance à celui de 2010-2014 : la moitié du budget du suivant était destinée à combler les retards et les surcoûts du précédent !
    Le logement et l’emploi sont devenus deux  domaines de jeux de chiffres sans rapport avec la réalité.
    Il paraît que sur le million deux cent mille logements programmés pour le quinquennat, quatre-vingt mille unités ont été à ce jour construites. Avec un tel écart entre prévision et réalisation, et puisque “l’argent existe”, comme le disent certains ministres, il y a forcément un problème de méthode. On le voit d’ailleurs dans les hésitations des concepteurs de la solution : AADL, AADL-Cnep, Cnep, re-AADL… Apparemment, cette fois-ci aussi, on se contente d’un volontarisme de principe pour combler le déficit et bâtir… un million de logements en deux ans !
    Quant à l’emploi, il a toujours fait l’objet d’une arithmétique magique. En janvier 2011, le ministre du Travail avait déclaré 500 000 postes créés en l’an 2010. Au mois d’août de la même année, les services du Premier ministère annonçaient la création de 1 090 000 emplois pour le premier semestre 2011 ! Le professeur Mebtoul avait calculé qu’avec un tel exploit, il ne resterait que quelque 1,6% des 10% de chômeurs officiels ! Ce discours sur la création abondante d’emplois contraste tant avec la politique économique nettement dissuasive de création d’activité productive. Les faux emplois dits “de soutien à l’insertion”, du “filet social” et le sureffectif de la fonction publique et des entreprises publiques ne peuvent pas pallier la seule solution de fond au problème du chômage : la croissance.
    Selon le plan d’action, nos villes seront bientôt propres, même si leur état est allé en s’aggravant, et l’administration va rapidement se rapprocher du citoyen, juste parce qu’il le lui est demandé. Pourtant, l’approche de la question de l’hygiène publique n’a pas changé ; elle reste posée en termes de nettoyage et de ramassage d’ordures. Pour arriver à cultiver le service public et le cadre de vie, il eut fallu entretenir la citoyenneté. Maintenant que l’on a décimé le citoyen au profit du fidèle et du militant, du “souteneur”, du beznassi, et du baltagui, comment réhabiliter l’efficacité administrative et la vie citadine, et à quoi celles-ci serviraient-elles ?
    C’est une révolution que nous propose Sellal : donner, en quelques mois, aux Algériens qui en sont privés, la citoyenneté, l’emploi et le logement… que le même régime n’a pas pu leur donner en treize ans ! On le dit farceur, mais il ne nous aurait pas caché la formule s’agissant de questions si graves.

  • Distribution des médicaments

     

     

    L’association des distributeurs exige un cahier des charges

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Le secteur reste livré à la désorganisation.

    zoom | © Malika Taghlit

    Le secteur reste livré à la désorganisation.

    Les distributeurs sont sommés de se mettre à niveau d’ici le mois de décembre, alors que le cahier des charges est inexistant.

    Après les avoir accusés de faire du business avec le médicament et de ne pas respecter le cahier des charges, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a reçu, hier au ministère de la Santé, l’Association des distributeurs pharmaceutiques algériens (Adpha). Une réunion qui s’inscrit dans le cadre de la série des rencontres initiées par le ministère suite aux pénuries importantes de médicaments enregistrées depuis plus d’une année dans les officines. Cette réunion à laquelle El Watan n’a pas été convié a permis, selon l’association des distributeurs, à ces professionnels d’exposer les problèmes réels rencontrés sur le terrain et particulièrement l’absence d’une réglementation qui régit la distribution de médicaments.

    Un secteur qui connaît depuis plusieurs années une véritable désorganisation et une évolution anarchique. L’on compte actuellement près de 600 grossistes agréés au niveau national et une centaine d’entre eux sont opérationnels. L’absence de contrôle régulier de la part de l’autorité de santé et des dispositions réglementaires ont  permis la prolifération de grossistes dans le pays sans aucun respect de l’éthique. La vente concomitante est un des exemples de dérives signalées et dénoncées par les professionnels. Lors de cette rencontre, l’Adpha a tenu, en guise de mise au point en réponse aux accusations du ministre de la Santé, à rappeler que les distributeurs sont pour la majorité, soit des pharmaciens, soit des médecins.

    Une manière de diaboliser la profession. L’association a également tenu à souligner que les distributeurs ne sont en aucun cas responsables de l’actuelle rupture de médicaments. Une situation qui intervient, selon un membre de l’association, soit en amont, soit en aval. L’illusion est faite au retard dans la signature des programmes d’importation, de l’arrêt de dépôt des variations au niveau du service de l’enregistrement et autres. Pour l’association, il est temps de mettre en place un cahier des charges qui exigera à la profession le respect des normes universelles en la matière, en l’occurrence les conditions nécessaires pour le local, le stockage des médicaments et garantir la disponibilité, la qualité, la sécurité et l’éthique.

    «Ce qui permettra aux grossistes de se mettre à niveau et se réorganiser», signale l’association. Une idée à laquelle Djamel Ould Abbès a adhéré en fixant un délai aux distributeurs opérationnels jusqu’au mois de décembre pour se mettre à niveau et procéder à l’assainissement de la situation. Suite à cela, «des inspecteurs du ministère de la Santé vont effectuer des visites dans les locaux», a ajouté le ministre. Comme il a promis d’associer l’Adaph à l’élaboration du cahier des charges. Mais une question reste posée. Sur quelle base ces distributeurs vont-ils procéder à la mise à niveau et se conformer aux normes puisque le cahier des charges est encore inexistant. Le ministre de la Santé a, par ailleurs, promis d’étudier la question relative au statut du distributeur avec son collègue du ministère du Commerce, car il estime qu’il faut de mettre de l’ordre dans la profession tout en étant à l’écoute des professionnels.

     

    Djamila Kourta