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  • Pourquoi l'Occident ne vole pas au secours des Libyens

    Pétrole, lutte contre l'immigration et l'islamisme… Kadhafi exploite les limites de la diplomatie des droits de l'homme. Explicateur.

    Berlusconi, Sarkozy, Medvedev, Obama, Ban Ki-Moon et Kadhafi, le 10 juillet 2009 au G8 de L'Aquila (Tony Gentile/Reuters).

    Depuis lundi, une avalanche de condamnations officielles s'abat sur le régime libyen. Pourtant, les puissances occidentales n'ont aucune emprise sur le cours des événements. Et ne cherchent pas forcément à en avoir.

    Selon Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cernam) à Genève et spécialiste de la Libye, certains actes commis par le régime ces derniers jours peuvent pourtant être qualifiés de crimes de guerre.

    Au moins cinq éléments expliquent les atermoiements des pays occidentaux.

    1La rente pétrolière a muselé les pays importateurs

    La Libye, quatrième producteur en Afrique, dispose des plus importantes réserves de pétrole du continent. Elle exporte 85% de son or noir vers l'Europe occidentale. Premier client, l'Italie, dont 22% de ses importations proviennent du pays nord-africain.

    Selon Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales et professeur à Sciences-Po, cette forte dépendance explique l'inertie des puissances occidentales :

    « Le marché pétrolier est extrêmement tendu actuellement. La situation est suffisamment critique pour que les Etats exercent eux-mêmes une autocensure sans que Kadhafi ne les menace de fermer le robinet de brut. »

    Depuis la fin de l'embargo sur la Libye déclaré en 1999, Kadhafi a attisé la compétition entre les puissances occidentales gourmandes en pétrole. Le Guide a abandonné ses habits de terroriste et ouvert ses exploitations pétrolières aux pays étrangers. Le régime est alors devenu fréquentable aux yeux des Occidentaux. L'Italie, la France, l'Allemagne et surtout la Grande-Bretagneont sauté sur l'occasion.

    Le régime jouit ainsi d'une manne financière colossale. Il encaisse chaque année 35 milliards de dollars. Une opulence dont s'est servi Kadhafi pour asservir la communauté internationale, selon Hasni Abidi :

    « Il a mis en place une politique d'arrosage visant à faire taire toute contestation au niveau national, mais aussi international : il a financé des groupes d'amitié franco-libyens par exemple.

    L'Italie et l'Allemagne forment la police libyenne, car le régime paye cash. Les pays étrangers se retrouvent prisonniers de cette relation avec le pouvoir. »

    Selon Bertrand Badie, la situation libyenne actuelle montre que la mondialisation a permis à n'importe quel pays de se doter de moyens de pression :

    « Dans un contexte d'interdépendance croissante, les puissances sont condamnées à la prudence : chaque Etat a une influence grâce à sa capacité de déstabilisation. »

    2La Libye, un verrou contre l'immigration…

    Depuis plusieurs années, la Libye a été érigée en rempart contre les flux migratoires. Elle empêche les centaines de milliers de migrants d'Afrique sub-saharienne de rejoindre les côtes européennes de la Méditerranée. Bertrand Badie précise :

    « La possibilité que le verrou libyen saute est une grande angoisse, quasiment obsessionnelle, de l'Occident. »

    Cela inquiète particulièrement l'Italie : le pays craint un nouvel afflux massif d'immigrés, après l'arrivée à Lampedusa de plusieurs milliers de Tunisiens suite à la chute de Ben Ali.

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    … et contre l'islamisme

    Autre peur : l'islamisme. Les puissances étrangères se sont aussi accommodées d'une dictature ferme envers ses partisans, très présents dans le Sahel et à l'Ouest de la Libye. Elles ménagent ainsi un régime qui a maté la contestation islamiste.

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    Instabilité tribale et absence d'opposition

    Dans son discours-fleuve prononcé mardi, Kadhafi a brandi la menace tribale :

    « Aucune tribu ne peut en dominer une autre et nous plongerons dans la guerre civile. »

    L'organisation particulière de la Libye, structurée autour de grandes tribus alliées à Kadhafi, est également prise en compte par les puissances étrangères. Certaines viennent de prendre leurs distances avec le régime. La Warfalla, allié historique de Kadhafi et pilier du régime, a ainsi condamné lundi la répression.

    Contrairement aux autres pays arabes, comme la Tunisie ou l'Algérie, le pays n'a pas de mouvements d'opposition, de diaspora active constituant un contre-pouvoir indirect. Hasni Abidi regrette :

    « La Libye est le seul pays qui n'a de compte à rendre à personne. »

    Dans ce contexte, les pays étrangers observent prudemment l'évolution des alliances tribales. Une source diplomatique française détaille :

    « Les Occidentaux maîtrisent très peu la structure et les rapports inter-tribus. Ils attendent d'en savoir un peu plus avant d'agir, car ils ne connaissent pas vraiment les forces en présence.

    Sur qui exactement s'appuyer en Libye ? Est-ce une révolution contre Kadhafi ou le fait d'une tribu qui cherche à s'imposer sur les autres ? Si oui, laquelle et quel est son projet politique ? »

    5Les expatriés pris au piège

    Kadhafi a choisi de combattre les protestataires « jusqu'à la dernière goutte de sang ». Des paroles qui obligent les pays étrangers à la plus grande prudence.

    Selon notre source diplomatique, la France ne tentera rien tant que ses 750 ressortissants présents sur le sol libyen n'auront pas été évacués. L'imprévisibilité de Kadhafi, son passé terroriste et les menaces brandies lors de son discours inquiètent :

    « En cas d'agression, on ne sait pas de quoi Khadafi est capable, ni quelles sont exactement ses capacités militaires ou ses alliances dans la région. Dans la mesure où il est prêt à sacrifier son propre peuple, on ne sait pas jusqu'où il peut aller et ce n'est pas pour rassurer les Occidentaux. »

    Les pays limitrophes, cantonnés dans un rôle inférieur par Kadhafi, s'inquiètent aussi du sort de leurs ressortissants en cas d'intervention étrangère. D'après les sources officielles de chaque pays, il y aurait entre 50 000 et 80 000 Tunisiens et environ 1,5 million d'Egyptiens en Libye.

    Et les Tunisiens ont été formellement accusés par le régime de fournir de la drogue aux contestataires. La Tunisie essaye donc de faire comprendre à la France qu'elle ne souhaite pas d'intervention qui risquerait de mettre en danger ses citoyens.

    Avec l'exemple libyen, un constat s'impose. La diplomatie des droits de l'homme, qui a eu le vent en poupe après la chute du mur de Berlin, est aujourd'hui délaissée. Les interventions humanitaires et le rétablissement des droits de l'homme en cas d'agression sont aujourd'hui des actions qui ne mobilisent plus la communauté internationale. Bertrand Badie conclut :

    « Ce type de diplomatie n'est utilisé que quand ça nous arrange et il a en plus montré ses faiblesses. Aujourd'hui, plus personne ne croit sincèrement en elle. »

    Comment se débarrasser de Kadhafi, par Baudry.

  • Selon le Washington Post, l'opposition syrienne a été secrètement financée par les Etats-Unis

     

    Nouvelle manifestation contre le pouvoir syrien à Banias, le 17 avril 2011.
    Nouvelle manifestation contre le pouvoir syrien à Banias, le 17 avril 2011.
    REUTERS/Stringer
    Par RFI

    La contestation du pouvoir en place est toujours très forte en Syrie. Des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont fait plusieurs morts dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 avril 2011 dans la ville de Homs. Et alors que de nouvelles manifestations sont attendues ce lundi, le quotidien américain Washington Post révèle que des groupes de l'opposition syrienne ont été secrètement financés par les Etats-Unis.

    Barada TV est une chaîne de télévision, qui porte le nom d'une rivière qui traverse le cœur de la ville de Damas mais, qui est basée à Londres. Cette chaîne a commencé à émettre en Syrie en avril 2009. Ses programmes se sont étoffés ces dernières semaines pour couvrir la vague de contestation sans précédent qui secoue la Syrie.

    Barada TV ne cache pas ses liens avec le Mouvement pour la justice et le développement, un réseau d'opposants syriens exilés à Londres. Mais dans son édition de ce lundi, le Washington Post révèle que ce mouvement a reçu ces cinq dernières années pas moins de six millions de dollars du département d'Etat américain.

    Se basant sur des télégrammes diplomatiques diffusés par WikiLeaks, le quotidien américain précise que des figures de l'opposition syrienne ont commencé à être financées sous la présidence de George W.Bush, en 2005, à partir du moment où son administration a rompu ses relations politiques avec Damas.

    Toujours selon le Washington Post, ces financements se sont poursuivis sous l'ère Obama, même si la nouvelle administration américaine a favorisé un rapprochement politique avec Damas. Damas où la Maison Blanche a réinstallé un ambassadeur en janvier, pour la première fois depuis six ans.

  • la manipulation des populations!!!!

     

    Extension du domaine de la manipulation
    Que se passe-t-il en Syrie ?
    par Domenico Losurdo*

    Alors que des centaines de Syriens, civils et militaires, viennent de tomber sous les coups de snipers financés par les saidiris et encadrés par la CIA, les médias occidentaux accusent le gouvernement de Bachar el-Assad de tirer sur sa population et sur ses propres forces de l’ordre. Cette campagne de désinformation vise à justifier une possible intervention militaire occidentale. Le philosophe Domenico Losurdo rappelle que la méthode n’est pas nouvelle. Simplement, les nouveaux moyens de communication l’ont rendue plus sophistiquée. Désormais, le mensonge n’est pas seulement véhiculé par la presse écrite et audiovisuelle, il passe aussi par Facebook et YouTube.


     


    27 avril 2011

    Depuis
    Urbin (Italie)

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    Obsèques de 15 policiers à l’hôpital militaire Tishreen de Damas, le 27 avril 2011. En un mois, plusieurs centaines de Syriens, civils et militaires, ont été assassinés par des groupes de francs-tireurs financés par le clan saoudien des Saidiris et encadrés par la CIA.

    Depuis quelques jours, des groupes mystérieux tirent sur les manifestants et, surtout, sur les participants aux funérailles qui ont suivi les événements sanglants. De qui sont composés ces groupes ? Les autorités syriennes soutiennent qu’il s’agit de provocateurs, essentiellement liés aux services secrets étrangers. En Occident, par contre, même à gauche on avalise sans aucun doute la thèse proclamée en premier lieu par la Maison-Blanche : ceux qui tirent sont toujours et seulement des agents syriens en civil. Obama est-il la bouche de la vérité ? L’agence syrienne Sana rapporte la découverte de « bouteilles de plastique pleines de sang » utilisé pour produire « des vidéos amateurs contrefaites » de morts et blessés chez les manifestants. Comment lire cette information, que je reprends de l’article de L. Trombetta dans La Stampa du 24 avril ? Peut-être les pages qui suivent, tirées d’un essai qui sera bientôt publié, contribueront-elles à jeter quelque lumière là-dessus. Si quelqu’un se trouvait étonné voire incrédule à la lecture du contenu de mon texte, qu’il n’oublie pas que les sources que j’y utilise sont presque exclusivement « bourgeoises » (occidentales et pro-occidentales). (Voir aussi addenda en fin de texte, NdT).

    « Amour et vérité »

    Ces derniers temps, par les interventions surtout de la secrétaire d’État Hillary Clinton, l’administration Obama ne rate pas une occasion de célébrer Internet, Facebook, Twitter comme instruments de diffusion de la vérité et de promotion, indirectement, de la paix. Des sommes considérables ont été attribuées par Washington pour potentialiser ces instruments et les rendre invulnérables aux censures et attaques des « tyrans  ». En réalité, pour les nouveaux media comme pour les plus traditionnels, la même règle est de mise : ils peuvent aussi être des instruments de manipulation et d’attisement de la haine et même de la guerre. La radio a été savamment utilisée en ce sens par Goebbels et par le régime nazi.

    Pendant la Guerre froide, plus encore qu’un instrument de propagande, les transmissions radio ont constitué une arme pour les deux parties engagées dans le conflit : la construction d’un efficient « Psychological Warfare Workshop » est un des premiers devoirs assignés à la CIA . Le recours à la manipulation joue un rôle essentiel aussi à la fin de la Guerre froide ; entre-temps, à côté de la radio, est intervenue la télévision. Le 17 novembre 1989, la « révolution de velours » triomphe à Prague, avec un mot d’ordre qui se voulait gandhien : « Amour et Vérité ». En réalité un rôle décisif est joué par la diffusion de la fausse nouvelle selon laquelle un étudiant avait été « brutalement tué » par la police. C’est ce que révèle, satisfait, à vingt ans de distance, « un journaliste et leader de la dissidence, Jan Urban » protagoniste de la manipulation : son « mensonge » avait eu le mérite de susciter l’indignation de masse et l’effondrement d’un régime déjà périclitant.

    À la fin de 1989, bien que fortement discrédité, Nicolae Ceausescu est encore au pouvoir en Roumaine. Comment le renverser ? Les mass media occidentaux diffusent massivement dans la population roumaine les informations et les images du « génocide » perpétré à Timisoara par la police de Ceausescu. Qu’était-il arrivé en réalité ? Laissons la parole à un prestigieux philosophe (Giorgio Agamben), qui ne fait pas toujours preuve de vigilance critique à l’égard de l’idéologie dominante mais qui a synthétisé ici de façon magistrale l’affaire dont nous traitons :

    « Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, des cadavres à peine enterrés ou alignés sur les tables des morgues ont été déterrés en hâte et torturés pour simuler devant les caméras le génocide qui devait légitimer le nouveau régime. Ce que le monde entier avait sous les yeux en direct comme vérité sur les écrans de télévision, était l’absolue non-vérité ; et bien que la falsification fût parfois évidente, elle était de toutes façons authentifiée comme vraie par le système mondial des media, pour qu’il fût clair que le vrai n’était désormais qu’un moment du mouvement nécessaire du faux » .

    Dix ans après, la technique décrite ci-dessus est de nouveau mise en acte, avec un succès renouvelé. Une campagne martèle l’horreur dont s’est rendu responsable le pays (la Yougoslavie) dont le démembrement a déjà été programmé et contre lequel on est déjà en train de préparer la guerre humanitaire :

    « Le massacre de Racak est atroce, avec des mutilations et des têtes coupées. C’est une scène idéale pour susciter l’indignation de l’opinion publique internationale. Quelque chose semble étrange dans la tuerie. Les Serbes tuent d’habitude sans procéder à des mutilations […] Comme la guerre de Bosnie le montre, les dénonciations d’atrocités sur les corps, signes de tortures, décapitations, sont une arme de propagande diffuse […] Peut-être n’est-ce pas les Serbes mais les guérilleros albanais qui ont mutilé les corps » .

    Si ce n’est qu’à ce moment-là, les guérilleros de l’UCK ne pouvaient pas être suspectés d’une telle infamie : c’étaient des freedom fighters, des combattants de la liberté. Aujourd’hui, au Conseil d’Europe, le leader de l’UCK et père de la patrie au Kosovo, Hashim Thaci, « est accusé de diriger un clan politico-criminel né à la veille de la guerre » et impliqué dans le trafic non seulement d’héroïne mais aussi d’organes humains. Voici ce qui arrivait sous sa direction au cours de la guerre : « Une ferme à Rripe, en Albanie centrale, transformée par les hommes de l’UCK en salle d’opération, avec comme patients des prisonniers de guerre serbes : un coup dans la nuque, avant d’explanter leurs reins, avec la complicité de médecins étrangers » (on présume occidentaux) . Et vient ainsi au jour la réalité de la « guerre humanitaire » de 1999 contre la Yougoslavie ; mais pendant ce temps son démembrement a été porté à terme et au Kosovo s’installe et veille une énorme base militaire étasunienne.

    Faisons un autre saut en arrière de plusieurs années. Une revue française de géopolitique (Hérodote) a mis en relief le rôle essentiel joué, au cours de la « révolution des roses  » qui a lieu en Géorgie à la fin de 2003, par les réseaux télévisés qui sont aux mains de l’opposition géorgienne et par les réseaux occidentaux : ils transmettent sans discontinuer l’image (qui s’est révélée ensuite fausse) de la villa qui serait la preuve de la corruption d’Edouard Chevardnadze, le dirigeant qu’il s’agit de renverser. Après la proclamation des résultats électoraux qui signent la victoire de Chevardnadze et qui sont déclarés frauduleux par l’opposition, celle-ci décide d’organiser une marche sur Tbilissi, qui devrait sceller « l’arrivée symbolique, et pacifique même, dans la capitale, de tout un pays en colère ». Bien que convoquées de tous les coins du pays à grands renforts de moyens propagandistes et financiers, ce jour-là affluent pour la marche entre 5 000 et 10 000 personnes : « ce n’est rien pour la Géorgie » ! Et pourtant grâce à une mise en scène sophistiquée et de grande professionnalité, la chaîne de télé la plus diffusée du pays arrive à communiquer un message totalement différent : « L’image est là, puissante, celle d’un peuple entier qui suit son futur président ». Désormais les autorités politiques sont délégitimées, le pays est désorienté et abasourdi et l’opposition plus arrogante et agressive que jamais, d’autant plus que les médias internationaux et les chancelleries occidentales l’encouragent et la protègent . Le coup d’État est mûr, il va porter au pouvoir Mikhaïl Saakashvili, qui a fait ses études aux USA, parle un anglais parfait et est en mesure de comprendre rapidement les ordres de ses supérieurs.

    Internet comme instrument de liberté

    Venons-en maintenant aux nouveaux media, particulièrement chers à Madame Clinton et à l’administration Obama. Pendant l’été 2009 on pouvait lire dans un quotidien italien réputé :

    « Depuis quelques jours, sur Twitter, circule une image de provenance incertaine […] Devant nous, un photogramme d’une valeur profondément symbolique : une page de notre présent.
    Une femme avec le voile noir, qui porte un t-shirt vert sur des jeans : extrême Orient et extrême Occident ensemble. Elle est seule, à pieds. Elle a le bras droit levé et le poing fermé. Face à elle, imposant, la gueule d’un SUV, du toit duquel émerge, hiératique, Mahmoud Ahmadinejad. Derrière, les garde du corps.
    Le jeu des gestes touche : de provocation désespérée, celui de la femme ; mystique, celui du président iranien
     ».

    Il s’agit d’ « un photomontage  », qui certes semble « vraisemblable  », pour arriver plus efficacement à « conditionner des idées, des croyances » . D’autre part, les manipulations abondent. À la fin du mois de juin 2009, les nouveaux media en Iran et tous les moyens d’information occidentaux diffusent l’image d’une belle fille touchée par une balle : « Elle commence à saigner, elle perd conscience. Dans les secondes qui suivent ou peu après, elle est morte. Personne ne peut dire si elle a été prise dans le feu croisé ou si elle a été touchée de façon ciblée ». Mais la recherche de la vérité est la dernière chose à laquelle on pense : ce serait de toutes façons une perte de temps et ça pourrait même se révéler contre-productif. L’essentiel est ailleurs : « à présent la révolution a un nom : Neda ». On peut alors diffuser le message désiré : « Neda innocente contre Ahmadinejad », ou bien : « une jeunesse courageuse contre un régime vil  ». Et le message s’avère irrésistible : « Il est impossible de regarder sur Internet de façon froide et objective la vidéo de Neda Soltani, la brève séquence où le père de la jeune femme et un médecin essaient de sauver la vie de le jeune iranienne de vingt-six ans » . Comme pour le photomontage, dans le cas aussi de l’image de Neda, nous sommes en présence d’une manipulation sophistiquée, attentivement étudiée et calibrée dans tous ses détails (graphiques, politiques et psychologiques) dans le but de discréditer et de rendre la plus odieuse possible la direction iranienne. (Voir addenda en fin de texte, NdT).

    Et nous arrivons ainsi au « cas libyen ». Une revue italienne de géopolitique a parlé à ce propos d’ « utilisation stratégique du faux », comme le confirme en premier lieu la « déconcertante affaire des fausses fosses communes » (et d’autres détails sur lesquels j’ai attiré l’attention). La technique est celle dont on se félicite et qu’on utilise depuis des décennies, mais qui à présent, avec l’avènement des nouveaux media, acquiert une efficience terrible : « La lutte est d’abord représentée comme un duel entre le puissant et le faible sans défense, et rapidement transfigurée ensuite en une opposition frontale entre le Bien et le Mal absolus  ». Dans ces circonstances, loin d’être un instrument de liberté, les nouveaux media produisent le résultat opposé. Nous sommes en présence d’une technique de manipulation, qui « restreint fortement la liberté de choix des spectateurs » ; « les espaces pour une analyse rationnelle sont comprimés au maximum, en particulier en exploitant l’effet émotif de la succession rapide des images » .

    Et ainsi, on retrouve pour les nouveaux media la règle déjà constatée pour la radio et la télévision : les instruments, ou potentiels instruments, de liberté et d’émancipation (intellectuelle et politique) peuvent se renverser et souvent se renversent aujourd’hui en leur contraire. Il n’est pas difficile de prévoir que la représentation manichéenne du conflit en Libye ne résistera pas longtemps ; mais Obama et ses alliés espèrent dans l’intervalle atteindre leurs objectifs, qui ne sont pas vraiment humanitaires, même si la novlangue s’obstine à les définir comme tels.

    Spontanéité d’Internet

    Mais revenons au photomontage qui montre une dissidente iranienne défier le président de son pays. L’auteur de l’article que je cite ne s’interroge pas sur les artisans d’une manifestation si sophistiquée. Je vais essayer de remédier à cette lacune. A la fin des années 90 déjà, on pouvait lire dans l’International Herald Tribune : «  Les nouvelles technologies ont changé la politique internationale » ; ceux qui étaient en mesure de les contrôler voyaient augmenter démesurément leur pouvoir et leur capacité de déstabilisation des pays plus faibles et technologiquement moins avancés .

    Nous sommes là en présence d’un nouveau chapitre de guerre psychologique. Dans ce domaine aussi les USA sont décisivement à l’avant-garde, ayant à leur actif des décennies de recherche et d’expérimentations. Il y a quelques années Rebecca Lemov, anthropologue de l’université de l’État de Washington, a publié un livre qui « illustre les tentatives inhumaines de la CIA et de certains parmi les plus grands psychiatres de "détruire et reconstruire" la psyché des patients dans les années 50  » . Nous pouvons alors comprendre un épisode qui s’est déroulé dans cette même période. Le 16 août 1951, des phénomènes étranges et inquiétants vinrent troubler Pont-Saint-Esprit, « un village tranquille et pittoresque » situé « dans le Sud-est de la France ». Oui, « le pays fut secoué par un mystérieux vent de folie collective. Cinq personnes au moins moururent, des dizaines finirent à l’asile, des centaines donnèrent des signes de délire et d’hallucinations […] Beaucoup finirent à l’hôpital avec la camisole de force ». Le mystère, qui a longtemps entouré ce coup de «  folie collective », est maintenant dissipé : il s’agît d’une « expérimentation menée par la CIA, avec la Special Operation Division (SOD), l’unité secrète de l’Armée USA de Fort Detrick, au Maryland » ; les agents de la CIA «  contaminèrent au LSD les baguettes vendues dans les boulangeries du pays », causant les résultats que nous avons vus ci-dessus . Nous sommes aux débuts de la Guerre froide : bien sûr les États-Unis étaient des alliés de la France, mais c’est justement pour ça que celle-ci se prêtait facilement aux expérimentations de guerre psychologique qui avaient certes comme objectif le « camp socialiste » (et la révolution anticoloniale) mais pouvaient difficilement être effectuées dans les pays situés au-delà du rideau de fer.

    Posons-nous alors une question : l’excitation et l’attisement des masses ne peuvent-ils être produits que par voie pharmacologique ? Avec l’avènement et la généralisation d’Internet, Facebook, Twitter, une nouvelle arme a émergé, susceptible de modifier profondément les rapports de force sur le plan international. Ceci n’est plus un secret, pour personne. De nos jours, aux USA, un roi de la satire télévisée comme Jon Stewart s’exclame : « Mais pourquoi envoyons-nous des armées s’il est aussi facile d’abattre les dictatures via Internet que d’acheter une paire de chaussures ? » . À son tour, avec une revue proche du département d’État, un chercheur attire l’attention sur « comment il est difficile de militariser  » (to weaponize) les nouveaux media pour des objectifs à court terme et liés à un pays déterminé ; il vaut mieux poursuivre des objectifs de plus ample envergure . Les accents peuvent varier, mais la signification militaire des nouvelles technologies est dans tous les cas explicitement soulignée et revendiquée.

    Mais Internet n’est-il pas l’expression même de la spontanéité individuelle ? Seuls les plus démunis (et les moins scrupuleux) argumentent ainsi. En réalité —reconnaît Douglas Paal, ex-collaborateur de Reagan et de Bush senior— Internet est actuellement « géré par une ONG qui est de fait une émanation du Département du Commerce des USA » . S’agit-il seulement de commerce ? Un quotidien de Pékin rapporte un fait largement oublié : quand en 1992 la Chine demanda pour la première fois à être reliée à Internet, sa requête fut rejetée en raison du danger que le grand pays asiatique ne put ainsi « se procurer des informations sur l’Occident ». Maintenant, au contraire, Hillary Clinton revendique l’ « absolue liberté » d’Internet comme valeur universelle à laquelle on ne peut renoncer ; et cependant —commente le quotidien chinois— « l’égoïsme des États-Unis n’a pas changé » .

    Peut-être ne s’agit-il pas seulement de commerce. À ce sujet, l’hebdomadaire allemand Die Zeit demande des éclaircissements à James Bamford, un des plus grands experts en matière de services secrets états-uniens : « Les Chinois craignent aussi que des firmes américaines (étasuniennes, NdT) comme Google soient en dernière analyse des outils des services secrets américains (étasuniens, NdT) sur le territoire chinois. Est-ce une attitude paranoïde ? » « Pas du tout » répond-il immédiatement. Au contraire même —ajoute l’expert— des « organisations et institutions étrangères [aussi] sont infiltrées » par les services secrets étasuniens, lesquels sont de toutes façons en mesure d’intercepter les communications téléphoniques dans tous les coins de la planète et doivent être considérées comme « les plus grands hackers du monde » . Désormais —affirment encore dans Die Zeit deux journalistes allemands— cela ne fait aucun doute :

    « Les grands groupes Internet sont devenus un outil de la géopolitique des USA. Avant, on avait besoin de laborieuses opérations secrètes pour appuyer des mouvements politiques dans des pays lointains. Aujourd’hui il suffit souvent d’un peu de technique de la communication, opérée à partir de l’Occident […] Le service secret technologique des USA, la National Security Agency, est en train de monter une organisation complètement nouvelle pour les guerres sur Internet » .

    Il convient donc de relire à la lumière de tout ceci quelques événements récents d’explication non aisée. En juillet 2009 des incidents sanglants sont survenus à Urumqi et dans le Xinjiang, la région de Chine habitée surtout par des Ouigours. Sont-ce la discrimination et l’oppression contre des minorités ethniques et religieuses qui les expliquent ? Une approche de ce type ne semble pas très plausible, à en juger du moins par ce que réfère de Pékin le correspondant de La Stampa :

    « De nombreux Hans d’Urumqi se plaignent des privilèges dont jouissent les Ouigours. Ceux-ci, de fait, en tant que minorité nationale musulmane, ont à niveau égal des conditions de travail et de vie bien meilleures que leurs collègues Hans. Un Ouigour, au bureau, a l’autorisation de suspendre son travail plusieurs fois pas jour pour accomplir les cinq prières musulmanes traditionnelles de la journée […] En outre ils peuvent ne pas travailler le vendredi, jour férié musulman. En théorie ils devraient récupérer le dimanche. Mais le dimanche les bureaux sont en fait déserts […] Un autre point douloureux pour les Hans, soumis à la dure politique d’unification familiale qui impose encore l’enfant unique, est le fait que les Ouigours peuvent avoir deux ou trois enfants. En tant que musulmans, ensuite, ils ont des remboursements en plus dans leur salaire étant donné que, ne pouvant pas manger de porc, ils doivent se rabattre sur la viande d’agneau qui est plus chère » .

    Elles apparaissent alors pour le moins unilatérales ces accusations portées par l’Occident contre le gouvernement de Pékin de vouloir effacer l’identité nationale et religieuse des Ouigours. Alors ?

    Réfléchissons sur la dynamique des incidents. Dans une ville côtière de Chine où, malgré les différentes traditions culturelles et religieuses préexistantes, des Hans et des Ouigours travaillent côte à côte, se répand tout d’un coup la rumeur selon laquelle une jeune fille han a été violée par des ouvriers ouigours ; il en résulte des incidents au cours desquels deux Ouigours perdent la vie. La rumeur qui a provoqué cette tragédie est fausse mais voici que se répand alors une deuxième rumeur plus forte encore et encore plus funeste : Internet diffuse dans son réseau la nouvelle selon laquelle dans la ville côtière de Chine des centaines de Ouigours auraient perdu la vie, massacrés par les Hans dans l’indifférence et même sous le regard complaisant de la police. Résultat : des tumultes ethniques dans le Xinjiang, qui provoquent la mort de presque 200 personnes, cette fois presque toutes hans.

    Eh bien sommes-nous là en présence d’une intrication malheureuse et fortuite de circonstances ou bien la diffusion des rumeurs fausses et tendancieuses visait-elle le résultat qui s’est effectivement produit ensuite ? Nous sommes dans un situation où il s’avère désormais impossible de distinguer la vérité de la manipulation. Une société étasunienne a réalisé des « programmes qui permettraient à un sujet engagé dans une campagne de désinformation de prendre simultanément jusqu’à 70 identités (profils de réseaux sociaux, account in forum etc.) en les gérant parallèlement : le tout sans qu’on puisse découvrir qui tire les ficelles de cette marionnette virtuelle ». Qui a recours à ces programmes ? Il n’est pas difficile de le deviner. Le quotidien cité ici, non suspect d’antiaméricanisme (anti-étasunien, NdT) précise que la société en question « fournit des services à diverses agences gouvernementales étasuniennes, comme la CIA et le ministère de la Défense » . La manipulation de masse célèbre son triomphe tandis que le langage de l’Empire et la novlangue se font, dans la bouche d’Obama, plus doux et suaves que jamais.

    Revient alors en mémoire l’ « expérimentation conduite par la CIA » pendant l’été 1951, qui produisit « un mystérieux vent de folie collective » dans « le village pittoresque et tranquille » de Pont-Saint-Esprit. Et de nouveau nous voici obligés de nous poser la question initiale : la « folie collective » peut-elle être produite seulement par voie pharmacologique ou bien aujourd’hui peut-elle être le résultat du recours, aussi, aux « nouvelles technologies » de la communication de masse ?

    On comprend alors les financements par Hillary Clinton et par l’administration Obama destinés aux nouveaux media. Nous avons vu que la réalité des « guerres sur Internet » est désormais reconnue même par de réputés organes de presse occidentaux ; sauf que dans le langage de l’Empire et dans la novlangue la promotion des « guerres sur Internet » devient la promotion de la liberté, de la démocratie et de la paix.

    Les cibles de ces opérations ne restent pas sans rien faire : comme dans toute guerre les faibles cherchent à combler leur désavantage en apprenant des plus forts. Et voici que ces derniers crient au scandale : « Au Liban ceux qui maîtrisent le plus les news media et les réseaux sociaux ne sont pas les forces politiques pro-occidentales qui soutiennent le gouvernement de Saad Hariri, mais les "Hezbollah" ». Cette observation laisse poindre un soupir : ah, comme ce serait beau si, ainsi qu’il en a été pour la bombe atomique et pour les armes (proprement dites) les plus sophistiquées, même pour les « nouvelles technologies » et les nouvelles armes d’information et de désinformation de masse, ceux qui détiennent le monopole étaient les pays qui infligent un interminable martyre au peuple palestinien et qui voudraient continuer à exercer au Moyen-Orient une dictature terroriste ! Le fait est —se lamente Moises Naïm, directeur de Foreign Policy— que les USA, Israël et l’Occident n’ont plus affaire aux « cyberidiots d’autrefois ». Ceux-ci « contre-attaquent avec les mêmes armes, font de la contre information, empoisonnent les puits » : une véritable tragédie du point de vue des présumés champions du « pluralisme » . Dans le langage de l’Empire et dans la novlangue, la timide tentative de créer un espace alternatif à celui qui est géré ou hégémonéisé par la superpuissance solitaire devient un « empoisonnement des puits ».

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    De nombreux snipers ont été arrêtés par les forces de l’ordre au cours des dernières semaines et leurs cellules démantelées. Chaque soir, la télévision syrienne publie de nouveaux interviews des terroristes qui relatent comment ils ont été recrutés, formés et armés (capture d’écran du Journal télévisé du 26 avril 2011).

    Addenda du Réseau Voltaire

    Sur Facebook en Syrie

    Dès le début des manifs à Deraa, une page Facebook a été ouverte sous le titre "Révolution syrienne 2011" : slogan publicitaire inimaginable pour de vrais révolutionnaires : si on n’y arrive pas en 2011, on laisse tomber ?. Dans la journée, cette page comptait 80 000 amis, presque tous des comptes Facebook créés le même jour. Ceci est impossible sauf si les "amis" sont des comptes virtuels créés par des logiciels.

    À propos de l’affaire Neda en Iran

    Si l’on reprend la vidéo de la mort de la jeune Neda en la passant au ralenti, on constate qu’en tombant la jeune fille a le réflexe d’amortir sa chute avec son bras. Or, toute personne touchée par balle —a fortiori dans la poitrine— perd ses réflexes. Le corps devrait tomber comme une masse. Ce n’est pas le cas. Il est impossible que la jeune fille ait été touchée par balle à ce moment-là. Quelques secondes plus tard, la vidéo montre le visage de la jeune fille. Il est propre. Elle passe sa main sur son visage et il est alors recouvert de sang. L’agrandissement de la main montre qu’elle dissimule un objet dans sa paume et qu’elle étend elle-même le sang sur son visage. La jeune fille est alors emportée par ses amis à l’hôpital. Elle meurt durant le transport. Arrivée à l’hôpital, on constate que le décès est dû à une balle en pleine poitrine. Celle-ci ne peut avoir été tirée que par ses "amis" durant son transport.

    Références bibliographiques

    • Giorgio Agamben 1996, Mezzi senza fine. Note sulla politica, Bollati Boringhieri, Torino.
    • James Bamford (interview) 2010, « Passen Sie auf, was Sie tippen », par Thomas Fischermann, in Die Zeit, 18 février, pp. 20-21.
    • Ennio Caretto 2006, La Cia riprogrammò le menti dei reduci, in Corriere della Sera, 12 février, p. 14.
    • Germano Dottori 2011, Disinformacija. L’uso strategico del falso nel caso libico, in Limes. Rivista italiana di geopolitica, n. 1, pp. 43-49.
    • Alessandra Farkas 2010 « La Cia drogò il pane dei francesi ». Svelato il mistero delle baguette che fecero ammattire un paese nel ‘51, in Corriere della Sera, 13 mars, p. 25.
    • Thomas Fischermann, Götz Hamann 2010, Angriff aus dem Cyberspace, in Die Zeit, 18 février, pp. 19-21.
    • Carlo Formenti 2011, La « disinformazia » ai tempi del Web. Identità multiple per depistare, in Corriere della Sera, 28 février, p. 38.
    • Massimo Gaggi 2010, Un’illusione la democrazia via web. Estremisti e despoti sfruttano Internet, in Corriere della Sera, 20 mars, p. 21.
    • Régis Genté 2008, Des révolutions médiatiques, in Hérodote, revue de géographie et de géopolitique, 2° trimestre, pp. 37-68.
    • Mara Gergolet 2010, L’Europa : « Traffico d’organi in Kosovo », in Corriere della Sera, 16 décembre, p. 18.
    • Global Times 2011, The internet belongs to all, not just the US, in Global Times, 17 février.
    • Andrian Kreye 2009, Grüne Schleifen für Neda, in Süddeutsche Zeitung, 24 juin, p. 11.
    • Domenico Losurdo 2010, La non-violenza. Una storia fuori dal mito, Laterza, Roma-Bari.
    • Roberto Morozzo Della Rocca 1999, La via verso la guerra, in Supplément au n. 1 (Quaderni Speciali) de Limes. Rivista Italiana di Geopolitica, pp. 11-26.
    • Barack Obama, David Cameron, Nicolas Sarkozy, Libya’s pathway to peace, in International Herald Tribune, 15 avril, p. 7.
    • Douglas Paal (interview à) 2010, « Questo è l’inizio di uno scontro tra due civiltà », par Maurizio Molinari, in La Stampa, 23 janvier, p. 7.
    • Nicolas Pelham 2011, The Battle for Libya, in The New Review of Books, 7 avril, pp. 77-79.
    • Guido Ruotolo 2011, Gheddafi : ingannati dagli amici occidentali, in La Stampa, 1er mars, p. 6.
    • David E. Sanger 2011, As war in Libya drags on, U.S. goals become harder, in International Herald Tribune, 12 avril, pp. 1 et 8.
    • Clay Shirky 2011, The Political Power of Social Media, in Foreign Affairs, janvier-février 2011, pp. 28-41.
    • Bob Schmitt 1997, The Interrnet and International Politics, in International Herald Tribune, 2 avril, p. 7.
    • Francesco Sisci 2009, Perché uno han non sposerà mai una uigura, in La Stampa, 8 juillet, p. 17.
    • Evan Thomas 1995, The Very Best Men. Four Who Dared. The Early Years of the CIA, Simon & Schuster, New York
    • Vincenzo Trione 2009, Quella verosimile manipolazione contro l’arroganza di Ahmadinejad, in Corriere della Sera, 2 juillet, p. 12.

  • Constitution des États-Unis

    Constitution des États-Unis

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    États-Unis
    Great Seal des États-Unis

    Cet article fait partie de la série :
    Constitution des États-Unis

    Préambule
    Articles de la Constitution
    IIIIIIIVVVIVII
    Amendements
    Déclaration des droits
    IIIIIIIVVVIVIIVIIIIXX
    Amendements additionnels
    XI ∙ XII ∙ XIII ∙ XIV ∙ XV
    XVI ∙ XVII ∙ XVIII ∙ XIX ∙ XX
    XXI ∙ XXII ∙ XXIII ∙ XXIV ∙ XXV
    XXVI ∙ XXVII
    Amendements proposés
    Amendement Blaine
    Amendement Bricker
    Titres de noblesse
    Textes complets de la Constitution
    Préambule et articles
    Amendements

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    We, the People...

    La Constitution des États-Unis est, dans ses propres termes, la « loi suprême du pays ».

    Elle fut acceptée le 17 septembre 1787 par une convention réunie à Philadelphie, et après ratification, s'applique depuis le 4 mars 1789. Modifiée par vingt-sept amendements, elle est l'une des plus anciennes constitutions écrites encore appliquées (la plus ancienne étant probablement celle de la République de Saint-Marin, qui date de 1600).

    Cette constitution établit un gouvernement aux prérogatives limitées, tenu de respecter les droits fondamentaux des citoyens, et fondée sur la séparation des pouvoirs, qui doivent se contrôler et s'équilibrer l'un l'autre (checks and balances).

    Ratifiée à l'origine par treize États fédérés, devenus aujourd'hui cinquante, elle crée un État fédéral. Bien que la Constitution et les lois des États-Unis s'imposent aux divers États fédérés, de très larges prérogatives leur sont réservées. Le gouvernement est, dès l'origine, de type républicain et fondé sur la souveraineté du peuple. Son caractère démocratique au sens actuel du terme, avec le suffrage universel, apparaît plus progressivement, parfois au travers d'amendements, plus souvent par le changement des lois ou des revirements de jurisprudence.

    Sommaire

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  • Des salaires qui aggravent la misère


    LES DERNIÈRES AUGMENTATIONS FERONT CHUTER LE POUVOIR D’ACHAT

    27 Avril 2011 - Page : 3
     Le gouvernement n’arrive pas à résoudre l’équation

    Avec un Snmg à 150 euros, les Algériens sont loin derrière les Marocains et les Koweïtiens ou encore d’autres travailleurs des pays arabes.

    Les annonces officielles d’augmentations des salaires dans certains secteurs d’activité ont provoqué l’effet boule de neige chez les travailleurs non touchés par la mesure ou jugeant leurs nouveaux gains dérisoires.
    Un nouveau rebondissement sur le dossier des salaires vient d’être provoqué par le ministre de l’Education nationale. Boubekeur Benbouzid l’a annoncé à destination des fonctionnaires de son secteur.
    Il promet une remise à niveau de leurs salaires pour combler l’écart existant avec ceux des autres employés bénéficiant des récentes augmentations. C’est le cas pour celles intervenues respectivement dans les secteurs de la santé, la Douane et la police, pour ne citer que ces derniers. Même les personnels de l’éducation ont été parmi ceux ayant vu leurs salaires augmenter mais cela leur paraît toujours insignifiant.
    Le ministre s’est dit convaincu de la justesse de cette revendication et a décidé d’installer des commissions pour pallier ces disparités. En plus du dossier des salaires, quatre commissions sont déjà mises en place pour traiter du statut particulier, du régime indemnitaire, du logement et de la gestion des oeuvres sociales.
    Ces commissions ont 10 jours pour boucler leur travail qui sera remis au ministre, lequel le soumettra au gouvernement. Les hausses des traitements des travailleurs sont une façon pour le pouvoir d’éviter le tsunami de la révolte populaire qui a déjà frappé la Tunisie, l’Egypte et d’autres pays de la région. L’espoir de disposer d’un pouvoir d’achat élevé est parmi les raisons qui poussent les citoyens dans la rue.
    Le gouvernement lâche du lest face aux multiples appétits du peuple. Les Algériens, comme leurs voisins tunisiens, ne veulent plus de fausses promesses, car ils exigent des mesures concrètes.
    Il n’y a qu’à voir les démonstrations faites par les syndicats des différents secteurs pour le constater. Les entreprises privées et publiques ont l’habitude d’augmenter les salaires d’une façon très timide. Pour 2011, il y a une croissance des budgets consacrés aux augmentations des salaires par les différents ministères.
    Le vécu des Algériens renvoie à une réalité amère. Celle d’une sérieuse dégradation du pouvoir d’achat laminé par les hausses des prix. Les premiers mois de l’année en cours se sont singularisés par une envolée générale des prix des produits de large consommation qui a provoqué un violent vent de révolte sociale.
    En l’absence d’une feuille de route claire des réformes économiques et sociales, l’Algérie ne pourra pas éviter une grave crise sociale comme ce qui se passe dans plusieurs pays arabes.
    Les économistes algériens n’ont eu cesse de le répéter. Même les experts allemands intéressés par l’étude de l’économie le savent. L’un d’entre eux n’a pas exclu la poursuite des révoltes dans de nombreux autres pays arabes: Tunisie, Egypte, Libye, Maroc, Yémen...Dans le cas de l’Algérie, Hartmut Elsenhans préconise l’encouragement des exportations hors hydrocarbures pour régler le problème du chômage élevé chez les jeunes et disposer, de la sorte, de revenus.
    Paradoxalement, il propose des salaires plus bas. Plusieurs économistes pensent que l’Algérie doit être capable de fournir des produits agricoles et manufacturés à des prix accessibles par rapport aux salaires. Malgré des subventions sociales de 15 milliards de dollars en 2011, les citoyens sont loin de nager dans le bonheur.
    L’indice mondial du bonheur place le pays à la 46e place sur 60 autres nations représentant 85% de la population mondiale et 90% du PIB. C’est l’utilisation des revenus des ressources pétrolières et gazières qui se pose ainsi que la répartition de la rente qui génère d’importants moyens financiers. Les réserves de change s’élèvent à 150 milliards de dollars. Il est clair qu’avec un aussi faible salaire, le smicard ne peut que survivre, vu le coût de la vie. L’intersyndicale, les syndicats de tout bord (Snapest, CLA Satef, Snte) pour l’éducation, le Snapap pour l’administration, ont appelé à des manifestations. Insatisfaits de leurs salaires, indemnités et future retraite, ils se sont succédé sur l’esplanade de la protesta.
    Les sections syndicales des différentes entreprises à l’échelle nationale, ont menacé d’investir la rue. Les dernières revalorisations salariales décidées depuis, s’avèrent insignifiantes devant la hausse des prix de tous les produits sur le marché. Le 5 janvier, c’est le trust de l’huile et du sucre qui a mis le feu aux poudres.
    La décision de subventionner les produits de large consommation et d’augmenter les salaires sont loin de constituer une réponse satisfaisante aux travailleurs. Avec un Snmg à 150 euros, les Algériens sont loin derrière les Marocains et les Koweitiens ou encore d’autres travailleurs des pays arabes.

    Idir TAZEROUT

  • no moment

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  • no moment



  • « La loi algérienne ne protège pas les témoins »



     

    « La listes des textes dédiés à la lutte contre la corruption est longue et l’Algérie est l’un des pays qui disposent de la réglementation la plus complète en matière de lutte contre le phénomène de la corruption » a déclaré mardi 26 avril Messaoud Chihoub, vice‑président de l’APN, lors d’une journée d’information sur le Réseau parlementaire africain de lutte contre la corruption en Algérie (APNAC), organisée au siège de l’Assemblée populaire nationale (APN).

    Farida Ilimi, présidente de l’APNAC, est revenue sur les objectifs et les principales lois nationales et internationales relatives à la prévention et la lutte contre la corruption. Elle a indiqué que le réseau Algérie de l’APNAC existe depuis septembre 2010. « Notre rôle et de suivre l’application des lois nationales et internationales en matière de lutte et de prévention contre la corruption, cela surtout à travers la sensibilisation » a‑t‑elle précisé.
     
    L’Algérie a ratifié la convention des Nations Unies sur la lutte contre la corruption en 2003. D’autres lois et règlements au niveau national ont suivi cette ratification, notamment l’amendement du code pénal pour aggraver les peines contre le délit de corruption, renforcer les prérogatives des magistrats et des officiers de police judiciaire. Mais des insuffisances demeurent. 
     
    « L’Algérie s’est dotée de l’essentiel des textes mais il reste des insuffisances notamment en matière de protection des témoins et l’absence d’un code de conduite qui sont prévus par les conventions internationales de lutte contre la corruption », a révélé Ali Brahimi, député RCD et membre de la commission Finances à l’APN. Selon lui, la corruption n’a jamais été un problème de textes en Algérie. « La corruption n’est pas l’apanage d’un seule secteur, qu’il soit sécuritaire ou judiciaire, mais c’est un contexte institutionnel, démocratique et opérationnel », a‑t‑il analysé. Pour lui, la justice algérienne est « neutralisée » et loin d’être indépendante.
     
    Il  relève également un « grave » problème d’accès à l’information financière et économique. « Les journalistes sont censés incarner le quatrième pouvoir et sont un instrument essentiel pour lutter contre la corruption, mais en Algérie, les journalistes ne peuvent pas mener leurs enquêtes car on leur ferme toutes les portes »,  a assuré Ali Brahimi. « En tant que député,  je n’ai pas pu accéder à des informations simples comme  le volume de l’évasion fiscale ou le transfert illicite de capitaux à l’étranger », s’est‑il étonné. Il a cité le rôle de l’école dans la formation civique des futurs citoyens. « On doit préparer les futurs cadres à la responsabilité dès le plus jeunes âge » a‑t‑il conseillé.
    tsa ;source
  • la bolitique agricole?

    L'Algérie va importer de l'orge dix mois à peine après en avoir exporté



     

     

    L’Algérie a lancé ce mardi 26 avril un appel d’offres international pour acheter 50 000 tonnes d’orge, selon des traders européens cités par l’agence Reuters. L’Algérie, l’un des plus importants acheteurs de blé au monde, a importé 1,65 million de tonnes de ce produit durant le premier trimestre 2011, selon les statistiques des douanes publiées hier. Mais l’appel d’offres lancé ce mardi a de quoi surprendre. Il intervient en effet 10 mois après l’une des opérations d’exportation les plus médiatisées de l’histoire de l’Algérie. C’était le 5 juin 2010 et l’Algérie venait d’exporter pour la première fois depuis 1967 de l’orge ; 11 000 tonnes vers la Tunisie.
     
    L’évènement a été fêté comme un grand succès par le gouvernement. Le chargement du navire d’orge s’est déroulé en présence du ministre de l'Agriculture et du développement rural, Rachid Benaïssa. L’exportation surmédiatisée par la presse publique, notamment la télévision et la radio, a fait l’objet de plusieurs déclarations du ministre de l’Agriculture et de hauts responsables de l’OAIC.  « Le ministère de l’Agriculture et du développement rural a donné le ”feu vert” à l’Office national interprofessionnel des céréales (OAIC) pour exporter l’orge suite à une production nationale record », annonçait alors fièrement l’APS. Avant : « Contacté par l’APS, le directeur général de l’OAIC, M. Kamel Kahal, a indiqué que son organisme entamait la démarche de prospection du marché international pour examiner les offres des opérateurs et négocier les possibilités de vente d’orge ».

    M. Kahal s’est même lancé dans des explications dignes des grands traders mondiaux : « l’orge est un produit boursier, nous sommes donc en train de consulter les marchés boursiers des céréales pour placer notre produit », expliquait‑il à l’APS. Toute cette agitation qui a mobilisé ministre et hauts responsables de l’administration pour 11 000 tonnes d’orge dont l’exportation a rapporté...1,3 million de dollars. Tout ça pour que dix mois après cette opération, l’Algérie soit de retour sur les marchés internationaux pour importer 50 000 tonnes d’orge.
     
    Pourtant, pour faire face à cette dépendance alimentaire, le gouvernement a décidé d'allouer 1000 milliards de dinars (10 milliards d’euros) pour le secteur agricole dans le cadre du plan quinquennal 2010‑2014, a annoncé récemment le ministre de l'Agriculture. Annuellement, 130 milliards de dinars seront alloués au soutien des filières stratégiques telles que les céréales, la pomme de terre, le lait. « Le reste de l’enveloppe sera consacré à la lutte contre la désertification, à la protection des bassins versants et au renforcement des capacités techniques des agriculteurs », a‑t‑il noté.
  • «Le pouvoir pense que la liberté est un problème»

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    Le débat sur l’ouverture du champ audiovisuel est plus que jamais d’actualité. Plus qu’une affaire de professionnels, il concerne tous les Algériens puisqu’il est intimement lié à une question plus globale : la démocratie avec tous ses ingrédients.

    Le club des anciens de l’Ecole nationale supérieur de journalisme a ouvert, hier, une sérieuse discussion sur le sujet à la salle de conférences du quotidien gouvernemental Echaab. Un habitué des lieux, le docteur Ahmed Adhimi, enseignant à l’Institut des sciences politiques, revient encore une fois insister sur l’idée que l’ouverture du champ de l’audiovisuel était une question qui relève de la sécurité nationale. Regrettant que les débats, qui devaient concerner exclusivement les Algériens, soient organisés, ailleurs, le conférencier met en garde contre le danger que pareille situation est capable de véhiculer. Le premier risque, selon lui, est de s’exposer à la désinformation qui mettra à la longue l’opinion publique à la merci de l’étranger.

    Ahmed Adhimi parle évidemment des chaînes satellitaires qui orientent les débats à leur guise en l’absence d’espaces de débat en Algérie. C’est normal que les jeunes ne connaissent pas Ali Yahia Abdennour, Aït Ahmed ou Ben Bella, parce qu’ils sont bannis du petit écran de l’ENTV. Mais attention,  avertit le conférencier, en l’absence totale de symboles nationaux et de repères, la jeunesse sera amenée à les chercher ailleurs. Ahmed Adhimi ne comprend pas pourquoi le pouvoir ne veut pas ouvrir le champ de l’audiovisuel ! Ce qui est sûr, dira-t-il, il n’y a aucune volonté de le faire. Il fait allusion au dernier discours du chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika. Présent à ce débat, au même titre que d’autres éditeurs, entre autres Zoubir Souissi, Omar Belhouchet, directeur de la publication du quotidien El Watan, considère que la question de l’audiovisuel «n’est pas technique, mais un problème qui est beaucoup plus lié à la question des libertés publiques dans le pays».

    Selon lui, «le pouvoir considère toujours qu’il faut plus d’autorité pour régler la crise et que la liberté est un problème». «Il n’est pas prêt à se réformer et les quelques journaux indépendants se sont faits dans l’adversité», indique Omar Belhouchet convaincu que «les conditions politiques de l’ouverture n’existent pas malgré ce qui se passe dans le monde arabe». Invité au débat par le club des anciens de l’ENSJ, Boualem Aïssaoui, producteur audiovisuel, a battu en brèche les idées préconçues disant que le public algérien n’est pas suffisamment mûr, ou celles mettant en avant l’argument de la fragilité de la société algérienne. L’Algérie subit un arrosage de son et d’images, dit-il, avant d’ajouter : «Nous sommes un pays retardataire qui a peur de sa propre image.»

    Pour récuser l’idée du manque de professionnels en la matière, M. Aïssaoui souligne que «l’avènement de la presse privée n’a pas attendu des managers clés en main». Maâzouz Rezigui, un autre intervenant lors de ce débat, a tenté de répondre à la problématique de l’ouverture de l’audiovisuel, mais avec quel contenu et avec quel mécanisme de régulation ? S’inscrivant dans la perspective de cette ouverture, M. Rezigui soutient que dans le cas où il y a démantèlement du monopole sur l’audiovisuel, la régulation est indispensable. A cet effet, le conférencier est revenu sur l’expérience des années 1990 du Conseil supérieur de l’information. A l’issue de ces débats, un consensus s’est fait autour de la nécessité et l’urgence d’ouvrir le champ de l’audiovisuel. Tous les intervenants dans les débats étaient convaincus que le pouvoir en place n’a aucune intention de changer.
     

    Said Rabia
  • air couscous

    Les voyageurs se plaignent des perturbations

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    Les voyageurs, qui devaient prendre le vol 737-800 de la compagnie Air Algérie Alger-Annaba, ont «frôlé la catastrophe», d’après le témoignage de l’un des passagers.

    «L’un des voyageurs, qui a remarqué des gouttes d’eau au milieu de l’appareil, a alerté le steward. Après vérification des porte-bagages, ce dernier s’est rendu compte que l’eau venait de l’extérieur. L’appareil n’était pas étanche. C’est grâce à la pluie que la panne a été découverte», a déclaré ce voyageur. Selon ses dires, le deuxième Boeing, qui devait assurer le vol Alger-Annaba, a eu également des problèmes techniques. «Il nous ont dit que c’est un problème technique justifiant notre descente encore une fois par le changement de pneus», a raconté notre interlocuteur. Le premier vol était programmé à 6h. «C’est vers 10h20, après deux descentes de deux Boeing, qu’un ATR a été mis à notre service. Après une longue attente, nous sommes enfin montés. Un moment après, les membres de l’équipage se sont aperçus des eaux de pluie à l’intérieur de l’appareil», a-t-il ajouté.

    En outre, les voyageurs de cette compagnie, qui ont pris, hier, le vol 6058 d’Alger pour Jijel, ont connu pratiquement les mêmes déboires. L’avion a décollé à 7h20. 20 minutes après son décollage, l’appareil revient au point de départ. La panne technique est le seul argument présenté aux passagers. A 9h30, un ATR a été mis à la disposition des passagers. Après 25 minutes de vol, l’avion atterrit encore une fois à l’aéroport d’Alger. La panne technique demeure la seule réponse à laquelle les voyageurs d’Air Algérie ont eu droit. A 15h30, les 70 passagers attendent toujours. Selon les témoignages d’un voyageur qui devait se rendre à Constantine, le vol programmé avant-hier à 18h30 a accusé un retard énorme. «On nous a fait passer la nuit à l’aéroport prétextant l’orage. A 1h du matin, on nous emmène à l’hôtel. La matinée, nous avons bloqué le vol d’Oran exigeant une solution. Il y a eu même des altercations avec les flics. C’était ahurissant», a regretté un passager.

    Contacté par nos soins, le chef de la division commerciale d’Air Algérie a reconnu que la journée d’avant-hier a été fortement perturbée. «Les perturbations sont dues essentiellement aux conditions météorologiques», a-t-il précisé. En ce qui concerne le vol Alger-Annaba, ce responsable affirme que les eaux se sont infiltrées à partir des portes restées ouvertes, excluant en amont et en aval l’existence d’une quelconque fissure dans l’appareil.  «C’est le commandant qui a jugé préférable de ne pas effectuer le vol dans les conditions précitées. L’annulation du vol n’est due en aucun cas à l’intervention d’un voyageur», a-t-il démenti. Pour les deux vols d’hier à destination de Jijel, le chef de la division commerciale confirme l’existence du problème technique.         
     

    Djedjiga Rahmani
  • Tabbou : « le problème n’a jamais été le contenu d’une Constitution »



     

    Le FFS ne fera pas partie de la commission sur la révision constitutionnelle annoncée par le président Abdelaziz Bouteflika dans son discours du 15 avril. « Le FFS a choisi d’exister là où le peuple bouge, et pas dans les commissions bureaucratiques destinées à arranger les affaires internes au pouvoir », a déclaré Karim Tabbou, Premier secrétaire du FFS, invité ce mardi 25 avril de la chaîne III de la radio nationale. Selon lui, la révision de la Constitution se fera sans le peuple algérien. « Nous avons eu la preuve, plusieurs fois, que le problème n’a jamais été le contenu d’une Constitution. Les problèmes sont ailleurs et le pouvoir veut que les solutions soient bureaucratiques. Tout le monde sait que dans les régimes arabes et maghrébins, le meilleur moyen de tuer un problème est de lui créer une commission », a-t-il relevé.

    Il a rappelé que le FFS a fait partie en 1997 de la commission d’enquête parlementaire sur la fraude électorale. « A ce jour, le rapport de cette commission n’a pas été rendu public. Pire, ce rapport a disparu de l’Assemblée nationale ! Nous sommes dans un pays où les commissions naissent et meurent sans que les problèmes soient réglés », a-t-il observé. Il a indiqué que le FFS considère que les vraies commissions s’expriment à travers les contestations populaires. Il a estimé que toutes les constitutions algériennes ont été élaborées par un groupe de personnes « d’une institution particulière ». « Jamais, on a donné la chance aux Algériens d’élaborer eux même la constitution », a-t-il dit. Cela passe, selon lui, par l’élection d’une assemblée constituante pour mettre en place une base institutionnelle en vue d’élaborer une Constitution qui «sera l’émanation de la volonté populaire ». « La priorité pour le FFS est d’aller vers la démocratie, pas vers la révision de la Constitution », a-t-il noté.

    Il a estimé que l’installation d’institutions démocratiques, « qui auront rétabli la confiance des Algériens », doit être un préalable à l’élaboration, par la population, d’une Constitution. Les Algériens doivent, selon lui, avoir le droit à l’expression et les partis le droit de faire de la politique. « Aujourd’hui, qui représentent le peuple algérien ? Avons-nous donné les moyens aux Algériens de choisir eux-mêmes leurs représentants ? », s’est-il interrogé.

    Pour Karim Tabbou, il est nécessaire d’abroger le code de la famille avant de penser à la représentativité des femmes dans les partis ou les assemblées élues tel que prévu dans la future révision de la loi électorale. « Nous avons besoin d’élections démocratiques. Dans ce pays, nous avons besoin de vrais citoyens, de vrais députés, de vrais généraux, de vrais chefs d’Etat. Malheureusement, aujourd’hui, tout est faux. Tout ne vient pas d’une représentation démocratique légitime. La totalité du pouvoir s’exerce en dehors de tout contrôle et de toutes les institutions parfois cela existe même au niveau des APC. Des agents de l’administration ont plus de pouvoir et décident à la place des élus. Cela est valable à toutes les échelles de l’Etat », a expliqué le responsable du FFS.

    Selon lui, les propositions de Bouteflika sont destinées à réorganiser le pouvoir et pas à faire accéder l’Algérie au changement. « Face aux mouvements de contestation, nous avons un pouvoir qui s’entête, qui a peur du changement et qui fait tout pour ruser avec l’Histoire. Finalement le régime algérien ne veut pas se mettre en phase avec l’Histoire. Le pouvoir cherche un changement interne au pouvoir. Ce n’est pas le changement voulu par le peuple algérien. Le peuple veut accéder à la démocratie, exercer la plénitude de ses droits, le droit d’avoir des droits », a-t-il souligné. Selon lui, le pouvoir révise les lois et refuse la démocratie.

    source:tsa

  • Les juristes : «L’intervention de l’armée dans le débat politique n’est pas une solution»

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    Doit-on et surtout peut-on destituer le président Bouteflika en raison de son état de santé, comme l’a suggéré dimanche le président d’honneur de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH) et membre fondateur de la Coordination nationale pour le changement démocratique (CNCD), Me Ali Yahia Abdenour ?

    Est-il possible de faire jouer l’article 88 de la Constitution pour contraindre Abdelaziz Bouteflika à quitter le pouvoir ? Pour les hommes de loi sollicités hier par El Watan, il n’est pas aisé de répondre à ces questions tant les éléments d’information crédibles sur l’état de santé réel du premier magistrat du pays font cruellement défaut.
    Le spécialiste en droit constitutionnel et en droit international Madjid Bencheikh a soutenu, en tout cas, qu’il n’est pas rationnel et encore moins sérieux pour un juriste, en l’absence d’un bulletin de santé actualisé de Abdelaziz Bouteflika, de se baser uniquement sur des images diffusées par la télévision (discours à la nation télévisé prononcé par Abdelaziz Bouteflika le 15 avril dernier) pour émettre un quelconque jugement. Des images à propos desquelles, a-t-il ajouté, on ignore quand et dans quelles conditions elles ont été prises. «L’observateur impartial ne peut se suffire de la télévision», a averti M. Bencheikh.


    Si sur le fond, donc, le professeur Bencheikh recommande la plus grande prudence, cela quand bien même M. Bouteflika apparaît très souvent diminué et fatigué, il n’a pas hésité en revanche à critiquer l’opacité qui entoure la santé du chef de l’Etat. Notre interlocuteur regrette et dénonce, à ce propos, le fait qu’aucun point de situation n’a été fait sur la santé du Président depuis sa convalescence à l’étranger. Ce qui n’est pas admissible, a-t-il argué, dans un pays qui se dit transparent. L’ancien doyen de la faculté de droit d’Alger, qui exerce actuellement en France, insistera d’ailleurs sur le droit des Algériens de connaître la réalité sur la maladie de leur président de la République.


    Tout en partageant les remarques soulevées par le professeur Bencheikh, l’avocat et militant des droits de l’homme Mokrane Aït Larbi s’interroge, quant à lui, sur la signification à donner au moment choisi par Ali Yahia Abdennour pour appeler à la destitution du président de la République : «La question de l’état de santé du chef de l’Etat se pose depuis longtemps. Pourquoi a-t-on attendu aujourd’hui pour demander l’application de l’article 88 de la Constitution alors qu’on aurait pu le faire lorsqu’il était hospitalisé.» Estimant que l’on ne peut à la fois se dire légaliste, revendiquer la démocratie et appeler en même temps à un «putsch» (allusion faite à la demande formulée par Me Ali Yahia Abdennour à l’adresse des militaires pour qu’ils prennent leurs responsabilités et qu’ils destituent le président Bouteflika), Mokrane Aït Larbi s’est montré des plus sceptiques pour ne pas dire radicalement opposé à la «démarche de sortie de crise» préconisée par  le président d’honneur de la LADDH.


    «Ce discours renvoie à une guerre de clans»


    En observateur avisé de la scène politique, Me Aït Larbi explique que le discours récurrent sur la santé du Président peut renvoyer en réalité à une guerre de clans au sommet du pouvoir qui ne peut déboucher que sur une alternance clanique. Connu pour ses positions en faveur d’un changement réel du système, l’ancien cadre dirigeant du RCD a assuré que «le problème n’est pas Bouteflika mais le régime». Mokrane Aït Larbi saisira d’ailleurs l’occasion pour plaider en faveur de la tenue d’un débat général sur la situation du pays. Et c’est au terme de ce débat «destiné avant tout à écouter le peuple et à voir ce qu’il veut car on a trop parlé en son nom», a-t-il précisé, qu’il sera possible de s’entendre sur une démarche de sortie de crise et de jeter les bases d’un véritable système démocratique.
    Sur ce point, le professeur Bencheikh et Me Aït Larbi se sont entièrement accordés sur le fait qu’il n’est pas admissible pour la classe politique d’appeler une nouvelle fois l’armée à la rescousse et de lui demander de réinvestir le champ politique comme ce fut le cas en 1992. «Appeler l’armée à intervenir et lui demander de destituer le chef de l’Etat n’est pas une solution. Et puis d’abord, elle a le pouvoir.

    Les militaires ont déjà eu à le faire et nous en connaissons tous où cela nous a mené», a rappelé M. Bencheikh non sans faire remarquer que «ce qui préoccupe actuellement, ce n’est pas la santé de Bouteflika ou la manière de le faire partir mais plutôt la santé du système». A rappeler que Me Ali Yahia Abdennour a appelé, dimanche, lors d’une conférence de presse des animateurs de la CNCD, «les militaires qui ont ramené Bouteflika» de destituer celui-ci en application de l’article 88 de la Constitution. Cet article stipule notamment que «lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel, se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l’unanimité, au Parlement de déclarer l’état d’empêchement».
     

    Zine Cherfaoui
  • Le législatif, instrument de l’autoritarisme exécutif

     
    Par : Mustapha Hammouche

    L’APN a voté le nouveau code communal. L’affaire a été rondement menée, malgré l’absence des députés de certains partis, l’abstention d’autres et la sortie a été emballée par d’autres encore. Le ministre de l’Intérieur avait prévenu “l’Assemblée nationale”, théoriquement détentrice des prérogatives d’amendement. “Les amendements qui touchent à l’équilibre du pouvoir entre l’État et la collectivité ne seront pas acceptés”, a-t-il déclaré, avant même que ne débute l’examen du projet de loi. De fait, président de la commission et député FLN, il a même inventé le contre-amendement oral pour conformer le mode d’élection du maire aux dernières orientations de l’Exécutif. Les élus RND allaient s’en offusquer avant qu’il ne comprenne le sens du putsch du président de la commission contre l’avenant proposé par sa propre commission.
    Dans son intervention, en clôture du vote, Ould Kablia a ressenti l’obligation de rassurer les déçus du code communal : le texte régira les collectivités de base pour… “cinq ou dix ans” ; ensuite “on trouvera les moyens d’examiner de quelle manière doit fonctionner l’État algérien dans le cadre de la répartition des pouvoirs entre l’autorité centrale et les autorités décentralisées”.
    Voici l’astuce : proclamer provisoire ce qui peut être contestable, quitte à ce que le provisoire dure “cinq à dix ans” et le proclamer à la face d’une “représentation nationale” qui n’est pas autorisée à apporter des amendements qui touchent à l’équilibre du pouvoir entre l’État et la collectivité. Serait-ce un domaine trop sérieux pour le laisser à la portée du soi-disant pouvoir législatif ?
    Si on sait “parler le Zerhouni”, comme l’écrivait mon ami Benfodhil, on comprendrait forcément le “Ould Kablia”. Avec lui, on n’a pas à regretter la candide spontanéité de son prédécesseur, celle qui combine l’assurance des vicaires de premier rang d’une dictature et leur maladresse quand ils veulent la faire passer pour une République. Quand ils parlent d’évolution démocratique, ils révèlent, sans s’en rendre compte, leur intention de blocage politique. Dans quelle démocratie peut se coudre une loi pour la circonstance et se donner cinq ou dix ans, après un empire de douze ans, pour se décider de ce que sera “l’équilibre du pouvoir entre l’autorité centrale et les autorités décentralisées”. Des autorités décentralisées dont on se passe allègrement pour l’heure.
    C’est au nom de la démocratie que Ould Kablia décrète qu’il n’y aura pas de nouveaux partis et qu’il continuera à organiser la tyrannie législative de la sainte Alliance, contrôlée par la toute-puissance exécutive. L’argument est imparable : “Il y a des chefs de parti qui sont à la tête de leur formation depuis quinze ans !” Cela, c’est après qu’il eut fait campagne pour une révision “législative” de la Constitution qui permette à Bouteflika de boucler un troisième mandat et… quinze ans de règne. En attendant mieux.
    Il faut écouter Ould Kablia : derrière un mimétisme discursif démocratisant, c’est révélateur de la profondeur culturelle du fanatisme autoritaire qui enchaîne le pays.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr  

  • L'ENTV continue de censurer les partis politiques



     

    L'annonce faite par le président de la République lors de son discours du 15 avril sur l'ouverture de la télévision et de la radio publiques à tous les courants politiques ne semble avoir eu aucun impact sur le fonctionnement de ces médias.

    Les activités de nombre de partis politiques, de syndicats et d'associations sont toujours censurées par l'Unique. Dernier fait en date, la censure des activités de AHD 54, le parti de Fawzi Rebaïne. « Nous avons pris acte de vos absences répétitives de toutes nos manifestations politiques malgré nos invitations officielles jusqu'à ce 23 avril 2011, date de la rencontre nationale des Secrétaires de Wilayas à la Mutuelle des Travailleurs des Matériaux de Construction de Zéralda », indique cette formation politique dans une lettre adressée au directeur de l'ENTV interpellant ce responsable. AHD 54 fait remarquer que même si la couverture de l'événement a été assurée, aucune image n'a été diffusée au journal télévisé de 20 heures, « sans qu'aucune explication ne soit donnée », ajoute‑t‑il.

     
    L'ouverture des médias audiovisuels à toutes les sensibilités politiques et culturelles a été annoncée dans la foulée des réformes décidées après les émeutes de début janvier et dernièrement par le président de la République lors de son dernier discours à la Nation. Depuis, des événements organisés par des partis politiques, des syndicats et des associations continuent à être censurés, quand l'information n'est pas déformée.
     
    Alors que les rencontres de l'Alliance nationale pour le changement (ANC) de Benbitour, ceux du Front des forces socialistes (FFS) sont régulièrement couverts, ceux du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) et de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) sont quasiment ignorés. L'ENTV n'a rapporté que les marches empêchées par les forces de l'ordre. Ce traitement tendancieux et partial de l'information relative aux mouvements de protestation a fini par discréditer complètement ce média. La « chasse » aux équipes de journalistes et de techniciens travaillant pour l'ENTV lors de certains évènements, à l'instar du premier meeting organisé par le FFS à Alger en est la preuve.
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  • “L’armée doit prendre ses responsabilités”

     
     
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    Actualité (Lundi 25 Avril 2011)

    Me Ali Yahia préconise l’application de l’article 88 de la constitution
    Par : Arab Chih

      Le départ de Bouteflika est “un préalable absolu, un impératif même”. “Il doit passer la main car l’ouverture et le renouveau sont indispensables pour le pays”, insiste-t-il.

      Figure emblématique du combat pour les droits de l’Homme en Algérie, Ali Yahia Abdenour, président d’honneur de la Laddh, a plaidé ouvertement pour l’éviction de Abdelaziz Bouteflika de la présidence de la République pour cause d’incapacité physique à exercer ses fonctions. “C’est l’armée qui l’a ramené, elle doit prendre ses responsabilités”, a-t-il soutenu, lors d’une conférence de presse organisée, hier, par la CNCD à l’hôtel Sofitel, à Alger, en présence de représentants de certaines chancelleries.
      Légaliste, Me Ali Yahia préconise le recours à l’article 88 de la Constitution qui prévoit ce cas de figure. “Dans son discours à la nation, un exercice très laborieux, le chef de l’état a donné l’image pathétique d’un homme épuisé par la maladie, incapable d’assumer ses fonctions”, explique-t-il. Pour lui, le départ de Bouteflika est un préalable absolu, un impératif même. “Il doit passer la main car l’ouverture et le renouveau sont indispensables pour le pays”, insiste-t-il.
      “Au sommet du pouvoir, il y a trois pôles : la Présidence, l’armée et le DRS. Ce dernier est-il avec la Présidence ou l’armée ? Pour le moment, on ne le sait pas”, explique-t-il. De son point de vue, il faut aller vers une transition démocratique avant d’organiser des élections libres et transparentes.
      Outre la maladie du chef de l’état, Ali Yahia a invoqué le bilan du président Bouteflika pour convaincre de la nécessité de son départ. “Depuis le troisième mandat, la médiocrité s’est propagée et les Algériens n’ont plus confiance en aucune institution (la Présidence, le Parlement…)”, affirme-t-il. L’autre reproche fait par Ali Yahia Abdenour à Bouteflika est la violation de la loi fondamentale du pays. “La révision constitutionnelle de 2008 était un coup d’état constitutionnel, un acte illégal commis par un président illégitime. Le Président est devenu le seul pouvoir exécutif reléguant le gouvernement au rôle de simple exécutant”, explique-t-il.
      Que pense Ali Yahia des “réformes’’ promises par Bouteflika, celle ayant trait à la révision de la Constitution notamment ? “Ce qu’il a proposé ne cadre pas avec les réalités nationale et internationale. Le changement de la constitution pour un homme ne sera pas correct. Le Président prépare sa propre succession. Il veut le changement dans la continuité. Le Président veut rester en place jusqu’à ce qu’il achève son programme qui ne se terminera jamais”,  estime-t-il.
      Sa conviction est que “le pouvoir est en fin de course” et que le changement     “se fera par la rue, pacifiquement ou dans la violence”.
      Concernant la mort suspecte du militant de la CNCD-Oran, Ahmed Kerroumi, la porte-parole du Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD), Mme Aïcha Bekhti, croit dur comme fer qu’il s’agit d’un      “assassinat politique”. “Par cet assassinat, le pouvoir envoie un message clair visant à nous décourager et nous démobiliser. Mais nous ne reculerons pas devant l’intimidation”, clame-t-elle.
      Qu’en est-il de l’ouverture vers d’autres forces militant pour le changement ? Mme Chitour-Boumendjel appelle à la constitution d’un “front” des partisans du changement, comme c’était le cas en 1954. “On est solidaire de toute partie qui milite pour le changement du système et en dehors du système”, conditionne Tahar Besbès.
      Pour sa part, Me Ali Yahia Abdenour s’est montré critique à l’égard de l’initiative de l’ancien secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri. “L’inconvénient avec Mehri est qu’il veut rassembler d’abord tout le monde pour s’adresser ensuite au pouvoir. De notre point de vue, il n’y aura aucun changement de et à l’intérieur du système. Il se fera dans la rue mais pacifiquement”, explique-t-il.
      Interpellée sur la “faible’’ mobilisation de la CNCD, Aïcha Bekhti assène : “Non, il n’y a pas recul. Il y a lieu de reconnaître que l’impressionnant dispositif policier intimide les gens. Mais, tôt ou tard, nous finirons par marcher.”
      “Si nos appels n’ont pas trouvé écho auprès de la population, pourquoi alors le pouvoir a mobilisé 45 000 policiers pour nous empêcher de marcher ?” s’est interrogé Tahar Besbès.
      La conviction partagée par tous les membres de la CNCD est que leurs marches ont brisé le mur de la peur et que, tôt ou tard, il y aura jonction de toutes les contestations sociales.

    1. no moment

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    2. Pétition : pour une presse libre, n’obéissant qu’aux règles universelles

      SYNDICAT NATIONAL DES JOURNALISTES (SNJ)

      Les pouvoirs publics viennent de dévoiler, au plus haut niveau, leurs intentions pour la presse algérienne : une révision concomitante et en profondeur du code de l’information que rien, en tout cas pas l’intérêt de la presse, de la liberté d’expression, des femmes et des hommes de la profession en général, ne justifie. Plus que jamais, l’histoire nous interpelle. Le défi imposé par le pouvoir est de taille et son issue sera cruciale pour l’avenir de la corporation. La responsabilité qui nous incombe à tous nous impose mobilisation, solidarité, lucidité et vigilance. Soucieux au plus haut point de défendre les acquis irréversibles de l’Algérie pluraliste et démocratique de l’après-5 Octobre 1988, nous, journalistes :
      - considérons que la loi 90/ 07 du 3 avril 1990 est l’acte fondateur de la liberté de la presse en Algérie, nous mettons en garde contre toute velléité d’une révision substantielle de cette loi, par ailleurs garante des normes universellement admises pour une presse libre, organisée et dotée d’instances de régulation et d’un encadrement juridique et législatif digne des démocraties les plus achevées ;
      - exigeons, au contraire des pouvoirs publics qu’ils respectent et qu’ils fassent respecter comme c’est leur devoir, cette loi dont les violations régulières et volontaires sont la cause principale de la situation d’anarchie, de décadence et de précarité de la presse algérienne de ce début du XXIe siècle ;
      - exigeons la réhabilitation du Conseil supérieur à l’information, seule instance habilitée à délivrer la carte nationale de presse et sans lequel l’élection d’un Conseil de déontologie ne serait que coquetterie ;
      - nous opposons fermement à toute ingérence du pouvoir politique, sous quelque forme que ce soit, dans tout ce qui a trait à l’éthique et à la déontologie, apanage exclusif des seuls membres de la corporation ;
      - pressons le gouvernement de prendre, sans délai, tous les décrets nécessaires à la mise en application du statut du journaliste de mai 2008 ;
      - exigeons le déblocage de la loi sur la publicité, prise en otage au niveau du Sénat depuis 2000 ;
      - réclamons l’ouverture réelle et sans artifices, du champ audiovisuel et l’installation du conseil supérieur à l’audiovisuel ;
      - exigeons la dépénalisation effective, inconditionnelle et définitive des délits de presse ;
      - exigeons la levée immédiate de la censure qui handicape nos confrères des médias publics et la cessation de toute forme de pression et de chantage qui instaure, de fait, l’auto-censure dans les rédactions nationales.

       

      Liste des premiers signataires :
      Kamel Amarni, secrétaire général du Syndicat national des journalistes
      Chabane Aït Laceb (journaliste)
      Zakaria Chabane (ENTV)
      Houari Bouhassoune (Le Quotidien d’Oran)
      Nacer Belhadjoudja (Le Soir d’Algérie)
      Badreddine Manaa (Le Soir d’Algérie)
      Fouad Boughanem (directeur du quotidien Le Soir d’Algérie)
      Iddir Benyounes (La Dépêche de Kabylie)
      Karima Bouabbache (Al Fajr)
      Cherifa Abed (Al Fajr)
      Abdelhalim Mouhou (Le Jeune Indépendant)
      Rabah Rafai (Wakt El Djazair)
      Mohamed Mouloudj (La Dépêche de Kabylie)
      Ferhat Zafane (La Dépêche de Kabylie)
      Hocine Adryen (journaliste)
      Tarik Hafid (Le Soir d’Algérie)
      Zoubir Souissi (journaliste)
      Boubakeur Hamidechi (chroniqueur, Le Soir d’Algérie)
      Lyas Hallas (Le Soir d’Algérie)
      Djama Younes, (Le Jeune Indépendant)
      Mohamed Iouanoughene (Waqt el Djazair)
      Hassane Zerrouky (Le Soir d’Algérie)
      Karim Kebir, (Liberté)
      Narjess Kermiche (journaliste)
      Madjid Makedhi (El Watan)
      Ghania Lassal (El Watan)
      Nadir Iddir (El Watan)
      Osman Chaggou (Le Temps d’Algérie)
      Brahim Bekkouche (El Khabar Erriadi)
      Farid Benzaid (Le Soir d’Algérie)
      Hamid Chabaraka (Le Soir d’Algérie)
      Kader Bakou (Le Soir d’Algérie)
      Benchicou Abdelkrim (Le Soir d’Algérie)
      Sid Samir (photographe, Le Soir d’Algérie)
      Meghriref Hayet (Le Soir d’Algérie)
      Djennad Nacera (Le Soir d’Algérie)
      Rym Nasri (Le Soir d’Algérie)
      Naïma Yachir (Le Soir d’Algérie)
      Irane Belkhedim (Le Soir d’Algérie)
      Abder Bettache (Le Soir d’Algérie)
      Nadia Kenz (Algérie News)
      Oubetroune Mountasser (journaliste)
      Rachid Hamadou (Liberté)
      Farid Belgacem (Liberté)
      Chafik Benchaaba (journaliste)
      Hafid Moussous (journaliste)
      Abdelkader Benrebiha,
      Mohamed Chérif Lachichi (journaliste)
      Mustapha Mazouzi (Planète Sports)
      Kherbouche Ali (Le Quotidien d’Oran)
      Sellami Brahim (Saout el Gharb)
      Boukouir Ahmed (La voix de l’Oranie)
      Abirou AL Hachemi (El Ouma)
      Djouadi Ahmed (F’Nnahar)
      Fisah Med (Sadaa Wahrane)
      Sefouane Omar (peporter photo)
      Djerboub Mohamed (reporter photo)
      Ouahab Hebbat (NewPress)
      Anis Belghoul (NewPress)
      Rachid Yaho (La Tribune des Lecteurs)
      Soufiane Daça (El Youm)
      Samir Baghali (journaliste)
      Nemri el Oumaria (Sawt El Gharb/ Ajwaa)
      Boubakar Khalfallah (La Voix)
      Megherbi Fatmi (E’Chourouk)
      Khalfallah Djelloul (Compétition)
      Bensadek Abdelkrim (Le Buteur)
      Houdjoudjou Abdelkrim (Sadda wahrane)
      Bouanani Boualem (Sadda Wahrane)
      Hachemi Djamel (La Tribune des lecteurs)
      Hadj Brahim Djamel Eddine (El Watani)
      Chams E’din Abdellah (journaliste)
      Adel Sayad (journaliste)
      Abdelkader Benrebiha (journaliste)
      Samir Sabek (La nouvelle République)
      Hassiba Abdallah (La Nouvelle République)
      Karima Hasnaoui (La Nouvelle République)
      Bencheikh El Hocine Kahina (La Nouvelle République)
      Grine Fouad (journaliste)
      Salima Akkouche (Le Soir d’Algérie)
      Djamel Zerrouk (Le Jeune Indépendant)
      Brahim Taouchichet (Le Soir d’Algérie)
      Lalaoui Abdelhamid (El Khabar)
      Mehema Hamadouche (La Nouvelle République)
      Azzzdine Bensouiah (Liberté)
      Sarah Bouchakour (journaliste)
      Benssaci Islam (La Dépêche de Kabylie)
      Meziane Rabhi (Liberté)
      Hacene Ouali (El Watan)
      Mokrane Aït Oourabi (El Watan)
      Kamel Yamine (El Watan)
      Rabah Akil (journaliste)
      Salim Koudil (Liberté)
      Omar Chabbi (En-nasr)
      Saïd Aït Mebark (Le Soir d’Algérie)
      Abachi Lahcène (Le Soir d’Algérie)
      Djamel Belcadi (El Watan)
      Khalil Reguieg-Issaad (Liberté)
      Hachimi Arab (journaliste)
      Brahim Bahmed (journaliste)
      Nassim Brahimi (Wakt El Djazair)
      Hakim Bendaha (Sawt El Gharb)
      Mohamed Ghriss (journaliste)
      Chérif Lahdiri (El Watan)
      Amel Saher (La voix de l’Oranie)
      Rahmani Noureddine (Ennahar)
      Djamel Chafa (Le Temps d’Algérie)
      Kamel Bougdal (Le Soir d’Algérie)
      Naila Benrahal (Lliberté)
      Hakim Ghali (journaliste)
      Abelkarim Tahari (Alkhabar)
      Samira Ben Ouda (Sawt Alahrar)
      Saida Bait (Waqt Eldjazair)
      Hakim Tamani (Waqt Eldjazair)
      Aindar Najiba (Waqt Eldjazair)
      Ferial Mehnaoui (Waqt Eldjazair)
      Nadia Boutouil (Waqt Eldjazair)
      Sad Ben Khalif (caricaturiste Waqt Eldjazair)
      Riad Bouzina (Waqt Eldjazair)
      Mohamed Kadri (photographe, Waqt Eldjazair)
      Azedine Didane (Waqt Eldjazair)
      Yacine Mouhous (ENRS)
      Mina Adel (InfoSoir)
      Mohamed Djaber Mahrez Djellab (El Michouar Essiassi)
      Ouarda Lahouazi (journaliste)
      Ahmed Moufouk (Le Jour d’Algérie)
      Massinissa Benlakehal (Midi Libre)
      Ali Bouacha (Le Soir d’Algérie)
      Nourreddine Nesrouche (El Watan)
      Mokrane Chebbine (Midi Libre)
      Lamine Chikhi (journaliste)
      Zirouni Mustapha (La Voix de l’Oranie)
      Iles Hasna (La Voix de l’Oranie)
      Nawel Hadj Abdelhafid (reporter photo, Le Temps d’Algérie)
      Yahiaoui Yazid (Le Soir d’Algérie)
      Yasmine Bouldjedri (En-nasr)
      Abdelkrim Belbati (journaliste)
      Khalil Benazout (reporter photo)
      Houili Riad (journaliste)
      Abdelmalek Moussous (journaliste)
      Triaa Walid (Akher Saa)
      Lynda Serir (Le Cap)
      Khemissa Amina (reporter indépendante)
      Nadir Benseba (FIJ)
      Djillali Benyoub (Liberté)
      Zitouni Mustapha (La Voix de l’Oranie)
      Hasna Iles (La Voix de l’Oranie)
      Djamel Benabi (Free Lance)
      Ameur Laadjal (El Youm)
      Fethi Lamhannet (El Hiwar)
      Lamine Chikhi (journaliste)
      Mohamed Cherif Benaceur (Le Soir d’Algérie)
      Hamouche Benslimane (Compétition)
      Yahiaoui Saïda (Le Soir d’Algérie)
      Boukhetala Hocine (Le Soir d’Algerie)
      Oukara Kamel (reporter)
      Mohamed Aziri (El Watan)
      Chaalal Salah (Le Quotidien d’Oran)
      Bensaad Mokhtaria (Le Quotidien d’Oran)
      Khalil Nenazout (Photo News)
      Moufek Ahmed (Le Jour)
      Baroudi Abdesselam (El Bilad)
      Berriah chahrredine (El Watan)
      Belhouari Noureddine (El Khabar)
      Saba Cheikh (Sawt Elgharb)
      Boutelettache Aek (Sawt Elgharb)
      Bounani Farouk (journaliste)
      Zenasni Miloud (journaliste)
      Amari Amel (Echourouk El Youmi)
      Bouchrif Aek (Echourouk El Youmi)
      Soufi Berrezkallah (Algérie presse)
      Mabrouk Boualem (Menbar El Koraa)
      Djarfaoui A/Rahmane (El Balagh)
      Brahmi Halima (Manbar El Koraa)
      Degui Omar (La Voix de l’Oranie)
      Benariba Nawal (Elyoum)
      Mohamed Allouane (rédacteur en chef de Révolution et Travail)
      Chegroune Abdelkrim (free-lance).
      Hamida Ayachi (journaliste, manager général, directeur de publication Algérie News et Djazair News)
      Arezki Louni (Algérie News)
      Abed Meghit (Ouest Tribune)
      Mammeri Ryad (El Watan)
      Manseur Si Mohamed (SG section SNJ Mascara)
      Khaled Haddag (Le Temps d’Algérie)
      Amel Bentolba (Le Soir d'Algérie)
      Bilel Bensalem (photographe, Waqt Eldjazair)
      Nadir Kerri (El Watan)
      Akram El Kébir (El Watan)
      Samir Leslous (Liberté)
      Koucaila Tghit (Liberté)
      Hafid Azzouzi (El Watan)
      Salah Yereche (Liberté)
      Djilali Harfouche (La Nouvelle République)
      Bilel Bensalem (photographe, Waqt Eldjazair)
      Amel Bentolba (Le Soir d’Algérie)
      Akram El Kébir (El Watan)
      Mohamed Kebci (Le Courrier d’Algérie)
      Brahim Hennine (journaliste)
      Madjid Khettar (Djazair News)
      Amirouche Boudjedou (Compétition)
      Djamel Mentouri (reporter photo, Le Temps d’Algérie)
      Bouderbala Berkane (Essafir)
      Gada Saïd (El Watan)
      Guissem Ali (El Watan)
      Saci Khereddine (El Watan)
      Abdelaziz Houmad (directeur de Ouest Info)
      Amel Belahbib (L’Authentique)
      Faiçal Medjahed (journaliste)
      Fayçal Abdelghani (Le Jeune Indépendant)
      Klat Akila (E’Chaab)
      Fennouche Nadjet (journaliste)
      Abdallah Chabala (journaliste)
      Boucherit Mohamed El Hadi (L’indexe)
      Chafik Ladjimi (NewPress)
      Rebiha Akriche (Le Courrier d’Algérie)
      Hassan Amara (Le Courrier d’Algérie)
      Amine Andaloussi (Le Soir d’Algérie)
      Hakim Chaouchi (journaliste)
      Saïd Mekla (journaliste)
      Suivra…
      Cette pétition est ouverte aux seuls membres de la corporation.
      N.B. : Envoyez vos signatures à l’adresse : snjalgerie@yahoo.fr Ou appelez au 0554 839133
      Syndicat national des journalistes

    3. «La fermeture menace la sécurité nationale»

      audiovisuel ALGERIE

      «A cause de la fermeture du champ audiovisuel, l’Etat algérien est comme muet, n’arrivant même plus à porter sa voix et défendre ses positions dans le concert des nations», a constaté l’universitaire et ex-officier supérieur de l’armée, Ahmed Adhimi.
      Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - En intervenant, hier, à l’occasion d’une conférence-débat organisée par le nouveau-né, le Club des anciens élèves de l’Ecole nationale supérieure de journalisme, au siège du quotidien Ech-chaâb, M. Adhimi qualifie la fermeture du champ audiovisuel de «menace contre la sécurité nationale». Dans son argumentaire, l’universitaire a mis en avant l’«exclusion des leaders ou des symboles nationaux». «Comment se fait-il qu’un symbole comme Ali-Yahia Abdennour n’apparaît pas à la télévision nationale, que nos jeunes ne connaissent pas Aït-Ahmed…», s’interroge-t-il. Chose qui pousse, selon ses termes, les jeunes Algériens à aller chercher d’autres «repères», ailleurs dans le monde. «Une chaîne défaillante chasse ses téléspectateurs vers d’autres fréquences, alors que maintenant notre ciel est ouvert à des milliers de chaînes étrangères qui nous imposent leurs points de vue, suivant des agendas politiques qui nous sont défavorables», a-t-il averti. Et d’ajouter : «Dans ce contexte de tensions politiques, ils se tournent vers d’autres canaux pour s’informer sur leur propre pays. Je ne reproche rien aux chaînes étrangères, elles sont libres, elles ont leur ligne éditoriale et politique et servent les capitaux qui les financent mais je dis au pouvoir algérien que le monde a changé et que les citoyens algériens sont de plus en plus conscients de leurs libertés et droits fondamentaux. On ne retient pas les leçons en Algérie et nous risquons le pire à cause justement du refus du débat contradictoire». De son côté, Boualem Aïssaoui, producteur audiovisuel privé, a déconstruit l’argument de ceux qu’il qualifie de «porte-parole autoproclamé» du régime en place selon lequel les «conditions techniques ne sont pas encore réunies pour réussir l’ouverture du champ audiovisuel». Il a souligné que «la presse privée n’a pas reçu des managers clés en main, ils se sont tous forgés sur le terrain, profitant de l’ouverture en 1990», avant de suggérer de «libérer l’initiative», seule méthode devant améliorer le contenu et libérer les Algériens de l’emprise parabolique. A la conférence de M. Aïssaoui intitulée «production audiovisuelle privée, prélude à l’ouverture du champ audiovisuel ?», s’en est suivie une autre intervention de Maâzouz Rezzigui, justement pour passer du constat aux propositions. Il construit ainsi l’alternative en proposant le déploiement des établissements du secteur public qui joueront le rôle de locomotive dans cette ouverture et l’installation de mécanismes de régulation.
      L. H.

       

    4. 2012, Internet et les résultats avant l’heure

       

      Par Caroline Vigoureux

      Publié le 25 avril 2011 à 12h13 Mis à jour le 25 avril 2011 à 17h17

       
      En 2007, les premières estimations avaient fuité vers 18h00 sur les réseaux sociaux.

      En 2007, les premières estimations avaient fuité vers 18h00 sur les réseaux sociaux. © Maxppp/Twitter/Facebook

      Lors de la présidentielle 2007, des résultats avaient fuité. Le scénario pourrait se reproduire.

      Dans un an, les Français seront appelés à voter pour l’élection présidentielle. Le scrutin sera-t-il soumis à la même polémique qu’en 2007 ? C'est ce que redoute le chroniqueur Guy Birenbaum, comme il l'expliquait lundi matin sur Europe 1. Officiellement, la loi française interdit toute publication des chiffres avant 20 h 00. Mais cette restriction avait été largement bravée durant l’entre deux-tours, qui opposait Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal.

      Sur les réseaux sociaux -Twitter et Facebook - ou encore sur les blogs, les premières estimations avaient fuité dès 18h00. Les sites d’informations suisses et belges avaient été les premiers à révéler les tendances du scrutin hexagonal, n’étant pas soumis à la législation française. A l’instar du site du journal suisse Le Temps, qui avait fourni les premiers chiffres peu avant 18 h00.

      "Une traînée de poudre"

      Les instituts de sondage et les journalistes disposent en effet d’informations avant l’échéance officielle. "Nous donnons avant 20h00 les premiers chiffres à nos clients : des médias, des partis politiques…", a confirmé à Europe1.fr Frédéric Dabi, directeur stratégies et opinion à l’Ifop.

      "Ces données fuitent comme une traînée de poudre et sont reprises sur les réseaux sociaux. Nous sommes à l’origine de l’information mais son usage et son exploitation nous échappe", a concèdé Frédéric Dabi.

      De quoi sérieusement entraver le scrutin, puisque, dans les grandes villes, les bureaux de vote sont ouverts jusqu’à 20h00. Un électeur lambda peut donc aller mettre son bulletin dans l’urne entre 18h00 et 20h00, en ayant connaissance des premiers résultats.

      75.000 euros d’amende

      L’impact des réseaux sociaux était beaucoup moins fort en 2007. Leur explosion a considérablement changé la donne. Journalistes et politiques sont très nombreux sur Twitter, à poster quotidiennement des messages de 140 signes. Facebook revendique de son côté plus de 20 millions d’utilisateurs français. D’ici un an, le réseau social pourrait atteindre les 25 millions de membres à travers l’Hexagone.

      Si la loi prévoit une amende de 75.000 euros, la Commission nationale de contrôle de la campagne reste impuissante face à tous les sites et blogs hébergés à l’étranger. Reste désormais à savoir si les textes évolueront d’ici là pour éviter toute fuite avant l’heure.