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  • Que reste-t-il du 24 février ?

     

    Par Le Matin |
     
    Que reste-t-il du 24 février ?

     

     

    Honorable République Algérienne Démocratique Populaire,

    Pendant que le procureur de la République près le pôle pénal spécialisé de Sidi M'Hamed a requis dimanche le 20 Janvier 2013 l'ouverture d'une information judiciaire sur l'attentat terroriste perpétré contre la base-vie de Tiguentourine du site gazier d’In Amenas 

    Pendant que le groupe pétrolier Sonatrach est en train de réfléchir actuellement sur de nouvelles mesures pour sécuriser ses sites pétroliers et gaziers, après l’attaque par un groupe terroriste du site gazier d’In Amenas, selon le PDG de Sonatrach M. ZERGUINE Abdelhamid sur les ondes de la Radio nationale le 29/01/2013, ou le dirigeant du Groupe Sonatrach a tenu préciser que concernant le renforcement du dispositif sécuritaire autour des infrastructures pétrolières de l’Algérie, « Sonatrach n’est qu’un exécutant  ! Elle est soumise à une loi relative à la sécurité des infrastructures et des travailleurs de Sonatrach et de ses partenaires étrangers datant des années 1990 ?», loi qui avait autorisé des sociétés de gardiennage privées créées à l’époque à intervenir dans la sécurisation des sites pétroliers et gaziers.  

    Pendant que le ministre de l’énergie et des mines M. Youcef Yousfi, en marge du 4e symposium de l’AIG tenu a Alger, a indiqué à la presse nationale que la célébration du 24 février se tiendra à Tiguentourine afin de rendre hommage aux victimes de l’attaque terroriste et aux travailleurs du site.  Une célébration placée selon lui sous le signe du renouveau de l’industrie pétrolière et gazière en Algérie, écartant intelligemment un redémarrage de l’unité de Tiguentourine avant le 24 février, alors que M. le PDG de Sonatrach dit le contraire !

    Indiquant également que, son département est en concertation avec les services de sécurité et l’ANP afin de mettre en place de nouvelles mesures de sécurité dans les différents sites de la région pétrolière et gazière d’In Amenas, afin d’éviter la répétition du scénario de Tiguentourine, ou des unités armées de l’ANP sont déployées quotidiennement depuis lors pour assurer la protection des matériels et des personnes.

    Ce qui prouve que les deux dirigeants du secteur et de l’entreprise cités plus haut, ignorent le contenu des dispositions prévues par l’ordonnance n°95-24 du 25 Septembre 1995 relative à la protection du patrimoine public et à la sécurité des personnes qui lui sont liées, et le décret exécutif n° 96-158 du 4 Mai 1996 fixant les conditions d’application des dispositions de sureté interne d’établissement venu pour son application, ce qui est grave !

    Pendant que des titres de presse nationale et internationale nous apprennent que  le parquet de Milan qui a ouvert en 2011 une information judiciaire sur les activités de l’entreprise italienne SAIPEM –Algérie, a lancé une série d’investigations sur huit (8) contrats obtenus par cette filiale d’ENI avec le groupe pétrolier algérien Sonatrach entre 2007 et 2009, pour un montant de 15 milliards pour Saipem, et 264 millions de fortune pour les magouilleurs Algériens, amis de l’ex ministre Chakib Khelil. 

     

    Pendant que la région d’In Amenas se prépare à accueillir la célébration des festivités marquant le 42ème l’anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, ou se déplacera M. le Premier ministre Abdelmalek Sellal, accompagné d’une forte délégation ministérielle pour présider aux cérémonies commémoratives aux côtés d’une autre délégation syndicale de l’UGTA, et des ambassadeurs des USA, la Grande Bretagne, le Japon et la France, représentants les pays dont sont originaires les 38 victimes étrangères. 

    Pendant que le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd en l’occurrence, affirme que le choix du complexe gazier de Tiguentourine pour la célébration du double anniversaire de nationalisation des hydrocarbures et de création de l'UGTA se veut une expression de l'engagement des travailleurs contre toute attaque contre l'Algérie, mais ne fait rien au sud comme au nord pour améliorer les conditions de vie et de travail des travailleurs.

    Pendant que sur le web, les travailleurs de Sonatrach, dans une longue plate forme de revendication contenant 55 points, font savoir à leur Président Directeur Général que tout va très mal à Sonatrach et qu’ils en ont marre de son Syndicat National Sonatrach, composé d’affairistes et d’opportunistes, un syndicat nommé administrativement par la centrale de l’UGTA, pour museler les travailleurs moyennant des privilèges sur leurs dos, qu’une grève pacifique aura lieu le 24 Février 2013 en signe de revendication de leurs droits légitimes bafoués et ce, en boycottant la restauration, alors que la fête  du 24 Fév. devait être pour eux !     

     

    Alors, QUE RESTE-T-IL DU 24 FÉVRIER ?

    Pour ce qui est de commémoration de la nationalisation des hydrocarbures :  

    La loi CHAKIB n° 05-07 relative aux hydrocarbures (modifiée et complétée en 2006 et en 2013), est toujours en vigueur.  Les multinationales ont pris grandement possession du secteur pétrolier algérien.  Une inquiétante perspective se dessine pour les générations futures.

    Pour ce qui est de commémoration de l’anniversaire de la création de l’UGTA :

     

    Qui ne sait pas que les éternels acteurs de la direction nationale de l’UGTA, représentant de force les travailleurs algériens, continuent d’ agir à l’encontre des intérêts des travailleurs  en échange de contrats de soumission, ils n’aspirent qu’à converger vers la conquête de grands privilèges pour eux et leurs clans. L’UGTA, qui semble être un partenaire social représentatif pour M. le premier Ministre Abdelmalek SELLAL, n’est en réalité qu’un rebelle à la loi.

    Il est constaté que depuis le déroulement du 11éme faux congrès national de renouvellement de l’UGTA en mars 2008, pour le dégagement d’une nouvelle commission exécutive nationale (CEN)  et d’un nouveau Secrétariat National, la soit disant nouvelle instance-CEN, ne s’est jamais réunit depuis son élection de mars 2008 (5 ans) ! Une négligence organique grave et PÉNALE. Un piétinement des lois de la République sans précédent !

    En définitive, honorable République Algérienne Démocratique et Populaire :

    Ou est la légitimité de l’UGTA dans tout ce qui a été dit ci-dessus ?   

    Faut-il encore continuer à célébrer le 24 Février ?  Une date de calendrier !

     

     

    M. LEFHEL

  • Un ministère des Moudjahidine, pourquoi faire ?

    ministère moudjahidines

     

    Par | octobre 31, 2012 1:15

     

     

     

     


     

    Ce n’est pas une question anodine. En 2012, ils sont nombreux à se demander pourquoi dans leur pays, tout un ministère est dédié aux anciens combattants de la Révolution. 50 ans sont passés après l’Indépendance, et cette institution continue à exister.

     

    Les gouvernements changent, les ministres sautent, les Présidents de la République meurent, mais le ministère des Moudjahidine demeure toujours immuable. Mieux encore, il consomme des budgets immenses qui dépassent largement ceux des autres secteurs, pourtant névralgiques et important pour le développement du pays. Ainsi, au moment où les jeunes Algériens souffrent le martyr à cause du chômage et divers autres fléaux sociaux, l’Etat offre chaque année des milliards de dollars à ce département ministériel qui gère les «affaires du passé». Un simple décompte, basé sur les montants dévoilés par les successives lois de finances, nous apprend que les autorités ont accordé pas moins de 17 milliards de dollars entre 2005 et 2013 ! Ce budget est-t-il réellement justifié alors que l’on dénombre que 100.000 moudjahid affiliés à l’Organisation nationale des moudjahidine ?

     

    Pour de nombreux algériens, il s’agit d’un véritable gâchis surtout lorsqu’on sait que le pays souffrent de plusieurs déficiences dans des secteurs clés comme ceux de la Santé, de l’Enseignement Supérieur et l’Emploi. Il est à signaler qu’en 2011, la loi de finances a accordé à ce ministère un budget de 169, 614 694 milliards de dinars, soit près de 1,6 milliard d’euros. Ce budget est nettement supérieur aux budgets de plusieurs secteurs stratégiques à l’image de l’Agriculture, l’emploi, l’industrie, la Justice et les Transports ! Pour l’année 2013, la loi de Finances, qui a été récemment adoptée au Parlement, va offrir 221 050 281 000 DA, à savoir près de 2 milliards d’euros, à ce département ministériel. Ce budget dépasse largement celui de l’Aménagement du territoire, Tourisme et Artisanat, Postes et TIC, Habitat et urbanisme, Pêche, Culture, Communication, Travaux publics et Industrie et promotion des investissements !

     

    Mais à quoi servira tout cet argent ? D’abord à payer les pensions de tous les Moudjahidines, des pensions qui font presque deux fois le SNMG. Ensuite à couvrir les frais des multiples avantages dont jouissent les Moudjahidines. Des avantages qui ne cessent de se multiplier. Pour preuve, depuis le 15 mars dernier, les pouvoirs publics ont offert le  remboursement à 100 % des frais médicaux des moudjahidine et des ayants droits, sans aucune exception. On le voit bien, les Moudjahidine profitent bien des richesses nationales. On ne peut en dire autant pour les autres catégories de la population algérienne. Et cinquantenaire de l’Indépendance ou pas, rien n’indique que ce traitement de faveur accordé par l’Algérie aux Moudjahidines disparaitra un jour.  Tant pis alors pour cette jeunesse oubliée, délaissée, et abandonnée à son triste sort…

  • camions et voitures chinoises camelote ,routes tordues, et alcool et hakik au volant ,le final le permis s'achete!!!

    L’ALGÉRIE 3e AU CLASSEMENT MONDIAL EN ACCIDENTS DE LA CIRCULATION

    3 936 morts et 57 335 blessés en 10 mois !

    Par : Ali Farès

    Le bilan de cette année en ne considérant que les dix premiers est en hausse de près de 32% sur 2010.

    Les spécialistes réunis hier au Forum d’El Moudjahid n’avaient pas, en dehors des chiffres qui donnent froid dans le dos, assez de mots pour qualifier l’hécatombe qui rafle chaque année des milliers de vies humaines et fait des dizaines de milliers de blessés, sans parler des conséquences psychiques et psychologiques sur les victimes et leur famille. Ajouter à cela, comme l’a souligné le commandant Latrèche de la Gendarmerie nationale, les pertes économiques générées par la prise en charge sanitaire des victimes de cette violence routière.
    Ce dernier fera remarquer que le bilan de cette année en ne considérant que les dix premiers est en hausse de près de 32% sur 2010. Le nombre de morts qui était de 3 286 a augmenté de 30,14% alors que celui des blessés a connu une hausse de près de 34%. Pour le représentant de la gendarmerie, la cause principale reste le facteur humain, suivi de l’état du véhicule et celui des routes. En évoquant le facteur humain, l’orateur a mis à l’index certains conducteurs des poids lourds et du transport des voyageurs responsables de
    5 837 accidents, soit plus de 27% du global des accidents enregistrés cette année ayant généré 14 720 victimes dont 1 833 morts et 12 694 blessés. De son côté, le lieutenant Zouaoui de la DGSN a indiqué que les services de police ont enregistré pour la période considérée 15 868 accidents en milieu urbain ayant conduit fait 650 morts et 18 432 blessés. Le facteur humain est toujours incriminé en premier lieu. La Protection civile présente par l’incontournable commandant Achour relève que les accidents de la route représentent la troisième cause de mortalité en Algérie. Les plus dangereux accidents sont de type frontal occasionné par l’excès de vitesse. Le commandant a noté que les mois les plus meurtriers de l’année en cours sont les trois mois de la période estivale à savoir juillet, août et septembre avec une augmentation de 10% par rapport à l’an dernier. Pour Boutaleb El-Hachemi, président du Centre national de contrôle et de prévention de la sécurité routière, les causes sont diverses mais la responsabilité de l’homme reste prédominante.
    Toutefois, il a fait observer que la hausse des accidents de la route en 2011 par rapport à 2010 serait liée à un relâchement dans l’application des dernières dispositions de la loi relative au code de la route. “En 2010, les gens avaient peur des dernières mesures notamment dans la suspension du permis de conduire suivi parfois de peines de prison et d’amendes assez conséquentes. Cette crainte s’est quelque peu dissipée en 2011. Pourtant, les conducteurs de l’année écoulée ne sont pas différents de ceux de cette année. C’est pourquoi il apparaît nécessaire d’appliquer la loi dans toute sa rigueur”, fait-il remarquer.
    Rebondissant sur la question, le colonel Chenouda de la Gendarmerie nationale reconnaît dans un sens un certain relâchement conjoncturel où l’État a concentré ses efforts sur la sécurité de nos frontières. “Mais, explique l’officier supérieur, la gendarmerie avec ses 80 brigades de sécurité routière et leurs 10 000 agents fait de son mieux pour dissuader les chauffards même si notre rôle ne se limite pas à la répression”. Les représentants des compagnies d’assurances crient haro sur le baudet. Aussi bien pour la CAAT que pour la CAAR, les assureurs n’arrivent plus à couvrir les indemnisations occasionnés par les accidents de la route ou du moins ne gagnent que des miettes. Pour preuve, les montants des primes encaissées sont pratiquement du même ordre que les indemnisations. En 2010, dira le représentant de la CAAT, les montants étaient de 4 milliards de dinars pour chacun des volets.

    Des solutions oui, mais…
    Les intervenants à cette conférence s’accordent, en effet, tous à dire que seule la répression reste la meilleure solution pour atténuer de ce fléau. Elle consiste, selon le président de la Fédération des auto-écoles, M. Aoudia, à toucher la poche des contrevenants et sans aucun remord. Ce dernier se défend d’ailleurs face aux accusations que font porter certaines sources au permis de conduire de complaisance. Mais il reste convaincu que la sanction financière apporte des résultats probants. Toutefois, la solution miracle pour mettre un frein à ce fléau n’existe pas. De l’avis de tous les présents, seule la sensibilisation de tous à commencer par l’école jusqu’à la formation spécialisée dans des auto-écoles. À ce niveau, il ne faut déclarer la réussite du candidat qu’une fois s’être assuré qu’il est qualifié. On suggère aussi une convention entre le ministère des Transports et celui de l’Éducation pour une meilleure sensibilisation dans les établissements scolaires. D’autres suggestions vont dans le sens d’un meilleur contrôle de la qualité de la pièce de rechange souvent mise en cause dans les accidents. Toutes ces propositions ne sauraient, cependant, apporter des changements si, comme l’a souligné le colonel Chenouda, la culture routière n’existe pas. C’est toute la question.
    ALI FARÈS

  • Le projet de loi sur l’information : protéger le terrorisme, accuser la presse

     

    Par  
     

     

     

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    Les réformes annoncées par Bouteflika en projets de loi sur l'information, les partis politiques, les associations, sont celles-là mêmes qui ont volé en éclats en Tunisie...

    Ce n’est sans doute pas un hasard du calendrier si les projets de loi relatifs à l’information, aux partis politiques, à la vie associative, à la libéralisation des médias lourds interviennent dans le contexte des révolutions arabes qui a précipité la chute des appuis du pouvoir algérien en matière de la liberté d’expression et d’opinion dans les médias étatiques, notamment les chaînes de télévision d’Etat et la sortie sur la scène politique de tous les partis interdits.

    Les médias lourds à l’heure des révolutions arabo-maghrébines

    En Egypte, la chaîne de télévision Nile TV et Nile TV internationale boite à pandore du régime de Mobarek ont vécu une métamorphose dès la chute du régime de Mobarek. De la place Taharir, des émissions en direct sont diffusées, commentées, analysées par des observateurs politiques et des journalistes. La retransmission du procès de Hosni Mobarek par Nile TV qui ne faisait que son apologie est l’exemple le plus probant de cette soudaine mutation des médias lourds qui n’ont pas attendu que des réformes soient annoncées pour libérer leur tube cathodique de la langue de bois. En Tunisie, la très protocolaire télévision d’Etat, dont les bulletins d’information n’étaient qu’une série de panégyriques de réformes virtuelles du président Ben Ali, s’est mise à l’heure de la contestation populaire portée à l’écran par de jeunes journalistes dans l’animation de tables rondes et de débats politiques de l’heure. En un temps record, tous les partis politiques, élites intellectuelles, opposants divers, ont défilé devant l’écran, invités à la faveur de la chute du régime de Ben Ali. L’exemple de la Libye n’est pas en reste. Si depuis la prise de Tripoli, la chaîne de télévision de Kadafi n’est plus en service, la télé berbère de la libye, LiveTV diffuse des programmes entièrement consacrés à la révolution et à la place de la culture et de la langue amazighe dans le pays.

    Au discours d’Obama, l’ENTV préfère des dessins animés

    Qui eût dit qu’un tel champ médiatique, dans la multiplicité factice des chaînes de télévision donnant l’illusion de la diversité dans l’Unique, contrôlé, verrouillé, réduit à l’écho de la voix du Prince, allait se libérer et prendre les devants dans la liberté d’expression la plus hardie au moment même où le citoyen la réapprenait avec encore la peur d’être entendu par son voisin, son collègue de bureau, une oreille anonyme…Dans ce contexte de grands bouleversements dans les champs politiques et médiatiques, l’Algérie officielle est restée dans l’attentisme. Après un silence radio observé par toutes les canaux de l’Unique sur la révolution du jasmin en Tunisie, avant la fuite de Ben Ali, la prise de Tripoli et l’annonce du départ de Mobarek, la télévision nationale en a, du bout des lèvres, retransmis les images qui avaient fait le tour du monde. Mais, en dépit de l’importance des événements qui allaient redessiner la carte géopolitique du Maghreb, c’est toujours et immanquablement, le Président de la République qui fait l’ouverture du 20h pour d’insignifiantes informations. L’exemple le plus éloquent illustrant ce grave décalage entre l’ENTV et les révolutions arabes reste le suivant : alors que toutes les chaînes de télévision arabes et occidentales retransmettaient en direct le discours d’Obama qui s’adressait au monde arabe et à l’Afrique, l’Unique du Boulevard des Martyrs diffusait des dessins animés. C’est dire que la libéralisation des médias - presse et audio-visuel - ne peut se décider par le pouvoir qui les contrôle et les asservit. C’est la raison pour laquelle tous les projets de lois énoncés par le pouvoir dans ce contexte de grands bouleversements dans le monde arabe et maghrébin ne peuvent être que de la poudre aux yeux, même pour ceux qui veulent bien croire que des changements peuvent venir de l’intérieur du pouvoir.

    Ce que dénonce le Syndicat national des Journalistes

    C’est le sens du mémorandum adressé lundi dernier par le Syndicat national des Journalistes ( SNJ) aux députés de l’assemblée nationale sur le projet de loi organique relative à l’information. Ce mémorandum, hormis quelques revendications d’ordre techniques, porte sur le fond politique de la liberté d’informer, de l’exercice de la profession de journaliste de la presse écrite ou de l’audiovisuel dans le champ multipartiste et démocratique. Le texte du mémorandum met en exergue l’inefficacité, voire un grave recul des acquis de l’ouverture démocratique de 1988. Il souligne en effet le retour au musellement par l’article 2 de la loi "qui impose énormément de contraintes dans l’exercice de la profession. Cette série d’interdiction constituent réellement des handicaps pour les journalistes et limitent leur liberté d’action et d’initiatives. "Par le biais de l’autorité de régulation dont les rouages sont toujours extérieurs à la profession, le pouvoir entend dicter, légiférer, censurer par des « pouvoirs publics » occultes : "La création d’une autorité de régulation doit être l’émanation totale et exclusive des journalistes. Les pouvoirs publics n’ont dès lors pas à s’y immiscer, ni de prés ni de loin, et ce, pour éviter une caporalisation certaine de l’instance. L’article 89 n’a, de ce fait, aucune raison d’être." Autant de restrictions imposées à la profession, à la liberté d’informer. Celles-ci font l’objet de plusieurs lois qui limitent l’accès à l’information, agitent le spectre de la violation de la vie privée des personnalités et contrôlent l’octroi des agréments de titres sans observer une posture d’allégeance aux directives du pouvoir : "L’accès à l’information est limitée et conditionnée dans l’article 80 qui énonce une série de restrictions qui font que le journaliste ne pourrait accéder qu’a des informations très superficielles et sans importance (…) L’article 90 constitue une autre restriction aux libertés puisqu’il parle de la violation de la vie privée des personnalités ; un prétexte à toute personne se considérant personnalité, pour traîner le journaliste devant la justice."

    Au nom de la concorde civile, le musellement de la presse

    L’avant-projet de loi relatif à l’information fait la part belle à la concorde civile de Bouteflika, puisque, souligne le mémorandum « L’apologie du terrorisme n’a, à aucun moment était proscrite par cet avant projet. Etrange omission, pour un pays comme l’Algérie qui a eu à souffrir de deux décades d’une déferlante terroriste sans précédant en son genre. L’on ne peut par ailleurs ne pas revendiquer les droits des familles des journalistes assassinés par le terrorisme et la protection et la préservation de la mémoire de nos confrères assassinés. Depuis 1999, les atteintes à la liberté de la presse se sont durcies. La corporation journalistique a été à la fois la cible du terrorisme islamiste auquel Bouteflika accorde l’impunité et de son pouvoir qui, depuis 1999, n’a cessé d’être l’opposé de Jefferson. Le scandale de l’interdiction du quotidien d’information Le Matin et l’incarcération de son directeur, Mohamed Benchicou, pèse encore de tout son poids sur l’avenir de la presse en Algérie…

    R.M

  • Crise libyenne : Alger avait tout faux,le peuple avait tout juste

     



     

    Il fallait attendre la 20e minute, ce lundi 22 août, pour voir l’ENTV traiter le sujet libyen dans son journal de 20 h. Pourtant, depuis hier dimanche, la situation en Libye, avec la chute rapide de Tripoli aux mains des rebelles et les combats autour de la résidence de Kadhafi, tient en haleine tous les médias internationaux et mobilise les gouvernements des grandes puissances.

    Et l’Algérie est doublement concernée par le dossier. Les évènements tragiques se passent dans un pays voisin où des centaines de personnes ont été tuées dans les combats et notre ambassade attaquée par des hommes armés, probablement des proches du CNT, avec lequel Alger entretient des relations difficiles depuis le début de la révolution en février dernier.

    La discrétion de l’ENTV reflète l’embarras des autorités algériennes sur le dossier libyen. Lundi soir, Alger n’avait toujours pas réagi aux événements. L’Algérie semble même les subir, comme en témoigne cette décision des diplomates libyens de hisser le drapeau du CNT sur leur ambassade à Alger.
     
    L’Algérie ne reconnaît pas officiellement le CNT mais accueille sur son sol une ambassade qui le représente : une situation qui ressemble à s’y méprendre à un affront. Un affront qui vient s’ajouter à celui commis trois jours auparavant par la Tunisie. Le petit voisin de l’Est a décidé de reconnaître le CNT. Une décision sans doute prise sans consulter Alger.

    En fait, cet embarras montre qu’Alger avait tout faux sur le dossier libyen. Dès le départ, les autorités algériennes avaient agité plusieurs arguments pour expliquer leur opposition à la guerre et le refus de discuter avec le CNT : la menace terroriste, la perspective d’une « afghanisation » de la Libye qui déstabiliserait toute la région et renforcerait Al‑Qaïda… Pendant quelques semaines, au moment où l’opération militaire de l’Otan montrait ses limites et où apparaissaient des divisions au sein de la rébellion, Alger avait cru avoir raison. Les diplomates algériens n’hésitaient pas à le suggérer à leurs interlocuteurs à chaque fois que l’occasion se présentait. Mais c’était sans compter sur les surprises de la guerre et la détermination des rebelles libyens et de leurs alliés occidentaux. Ces derniers ont en effet joué un rôle déterminant dans la prise rapide de Tripoli. L’Otan ne s’est pas contentée d’engager des avions pour bombarder les troupes de Kadhafi. Ses forces spéciales ont été actives sur le terrain. Elles ont encadré les rebelles et participé aux opérations.

    Certes, Alger n’a pas eu tout à fait tort de mettre en garde contre les risques terroristes et ceux d’une déstabilisation de la région. Mais les Algériens auraient pu ouvrir des canaux de communication avec le CNT, voire le reconnaître comme un interlocuteur au même titre que le régime qui était fortement contesté. Une telle position aurait permis à l’Algérie de ne pas trop donner l’impression d’un soutien inconditionnel du régime libyen engagé dans une guerre contre son peuple. Elle nous aurait permis aussi d’éviter d’avoir à nos frontières de l’Est un gouvernement avec lequel nous allons avoir des relations encore plus difficiles que celles que nous entretenons avec l’autre voisin, le Maroc, pour des raisons différentes. L’Algérie a également perdu un autre allié de taille dans le monde arabe, à cause du conflit libyen : le Qatar. Au sein de la Ligue arabe, Alger est désormais seul. Le début d’un isolement diplomatique et régional qui pourrait avoir de lourdes conséquences.