la crise mondiale innocente Khalifa et accable Ouyahia et la DGSE
La crise financière pourrait  coûter aux banques entre 2800 à 3600 milliards de dollars, selon des  estimations contradictoires des pertes et dépréciations d’actifs dues  aux «crédits toxiques». Les banques américaines, soutenues par celles du  reste du monde, ont largement dépassé les limites du relâchement des  normes prudentielles de crédit jusqu’à se retrouver aux portes de la  faillite. Elles ont entraîné dans leur chute les maisons d’assurance,  chargées de couvrir l’insolvabilité des emprunteurs, et les secteurs de  l’immobilier, l’automobile et biens d’équipement, principaux  bénéficiaires des politiques de crédits à la consommation. 
Khalifa Bank n’avait pas fait  pire, en consacrant ses liquidités pour financer le lancement des  filiales du Groupe et des prises de participation en Algérie et à  l’étranger. Malheureusement, Khalifa Bank et ses filiales n’ont pas eu  la chance d’avoir affaire à des gouvernants légitimes, nationalistes et  intelligents dont le premier souci aurait été de sauvegarder la première  banque privée, préserver des emplois et pérenniser ce dynamisme  économique.
Le groupe Khalifa a été liquidé en quelques mois par  Bouteflika, chef d’Etat rancunier, et un tueur à gages nommé Ouyahia qui  a jeté, sans aucun scrupule, près de 20.000 employés au chômage et au  désespoir, ruiné des milliers d’épargnants, et surtout fait perdre à la  jeunesse algérienne un extraordinaire repère d’espoir et de réussite.
Du fond de sa prison londonienne, Rafik Abdelmoumene  Khalifa, condamné par contumace à la perpétuité, attend le verdict de la  justice britannique sur la demande d’extradition algérienne, en  replaçant la très modeste affaire Khalifa Bank dans ce nouveau contexte  de crise mondiale.
La gestion nationaliste de la crise financière
La crise mondiale a pour origine la crise du  surendettement de l’économie américaine, accentuée par la concurrence de  l’euro depuis 1999. (1) Le système bancaire américain a encouragé le  surendettement des ménages par le mécanisme des subprimes qui ne  constituent que la partie immergée de l’iceberg. En vérité, l’usage  médiatique abusif de ce terme sert à culpabiliser les petits  emprunteurs, et cacher les montants faramineux de l’endettement public  et des entreprises privées. Selon un rapport du FMI, «La crise a dépassé  les confins du marché américain du subprime, pour toucher concrètement  les principaux marchés immobiliers d'entreprise et d'habitation, le  crédit à la consommation et le crédit aux entreprises».
La dette publique fédérale américaine représentait, fin  2007, 9000 milliards de dollars (65,5% du PIB) dont environ 5000 en  bons du trésor. L’administration Obama a déjà annoncé que le déficit  budgétaire en 2009 est estimé à 1752 milliards de $, soit 12% du PIB et  trois fois le déficit de 2008. Cette explosion est en partie due au  rachat des «crédits toxiques» des banques d’un montant de 1000 milliards  de $.
Après avoir liquidé le groupe Khalifa, ses 20.000  employés directs et des milliers d’emplois indirects, le gouvernement  algérien a lui aussi contribué à sauver des emplois américains en  plaçant 49 milliards de dollars en bons du trésor US, soit la moitié de  ses réserves de change.
Après les premières alertes en été 2007 des grandes  banques américaines et européennes, la FED, la BCE et la Banque Centrale  du Japon avaient commencé à injecter plus de 300 milliards de dollars  dans le circuit financier. L’intervention des autorités monétaires  s’avérant insuffisante face à l’ampleur d’une crise systémique, les  premières décisions de nationalisation sont annoncées en 2008 pour  éviter les faillites et l’explosion du taux de chômage.
Des plans de sauvetage financier et de relance  économique sont étudiés dans l’urgence pour enrayer le pessimisme des  marchés et éviter les conflits sociaux. Les banques subventionnées  doivent en contrepartie continuer à consentir des prêts aux PME et aux  ménages afin d’amortir les effets de la crise financière sur l’économie  réelle. Aucun dirigeant de banque n’a été congédié ni poursuivi en  justice. Les gouvernants leur ont juste demandé gentiment de réduire  leurs rémunérations astronomiques, en comparaison desquelles les  «dépenses» de Moumene Khalifa apparaissent comme de l’argent de poche.
La formidable baraka de Khalifa
Rafic Khalifa est né sous une bonne étoile en 1966 à  Bejaia, fils de Laroussi Khalifa, adjoint de Abdelhafidh Boussouf  fondateur du MALG, ancêtre de la Sécurité Militaire devenue DRS. Après  avoir joué un rôle important dans les accords d'Evian en 1962, Laroussi  fut ministre de l’Industrie et de l’Energie de Ben Bella où il négocia  les concessions pétrolières. Puis il fut écarté du gouvernement par  Boumediene qui le nomma directeur d'Air Algérie. Sa carrière politique  se termina sur deux ans de prison après la tentative de coup d'Etat  manqué en 1967 du colonel Tahar Zbiri. A sa sortie, Laroussi géra  uniquement sa pharmacie de Cheraga. A sa mort en 1990, on ne lui connaît  pas de fortune, mais il lègue à son fils trois héritages.
D’abord un nom qui fait peur à tous les courtisans du  «Makhzen» algérien sous influence des réseaux des anciens du MALG qui  lui ouvriront les portes et l’accompagneront dans son ascension  fulgurante.
Ensuite la pharmacie qui servira de base à la création  de sa première société KRG Pharma en 1990, et la fabrication des  médicaments génériques en 1992.
Mais surtout une rancune tenace, datant de la guerre de  libération, des services secrets français, et d’un certain Abdelaziz  Bouteflika. Né à Oujda, Bouteflika avait tout fait pour intégrer en  juillet 1957 la première promotion Larbi Ben M’Hidi des recrues du MALG,  mais Laroussi directeur du stage le refusa. C’est la rage au cœur que  Bouteflika vit les lycéens marocains de son âge intégrer la formation  d’élite à Oujda, dont ont fait partie les futurs dirigeants du pays  (Khalef, Zerhouni, Tounsi, Temmar, Bessaïeh, ect…). (2)
Rafic paie aujourd’hui très cher cette vengeance et  n’hésite pas à affirmer ''Le président Bouteflika veut ma peau'' dans  une interview au journal le Figaro du 6 février 2007 quelques jours  avant la délivrance d’un mandat d’arrêt européen par le tribunal de  Nanterre le 5 mars et son arrestation à Londres le 27 mars.
Il précise: «Nos relations n’étaient pas bonnes  lorsqu’il est arrivé au pouvoir en 1999, mais elles se sont arrangées.  Des personnalités sont intervenues pour sceller la paix.» Mais,  ajoute-t-il «Bouteflika… ne supportait pas ma puissance économique. Il  était convaincu que je voulais sa place. Il s’était mis dans la tête que  l’armée me présentait comme un recours et un gage de stabilité… ». Pour  Khalifa, Bouteflika a fait de l’Algérie «une république bananière où le  président concentre tous les pouvoirs.»
Rafic a eu la chance de se lancer dans la création  d’entreprises en pleine possession des ambitions et de la vigueur d’un  homme de 30 ans, là ou de nombreux entrepreneurs se sont usés les  muscles et les neurones à déminer les pièges et les obstacles d’une  administration sous-développée et corrompue.
En mars 1998, Khalifa Bank obtient son agrément en  hypothéquant la maison familiale de Hydra et sans libérer la totalité  des 500 millions de DA requis pour le capital minimum. Dès 2002, Khalifa  Bank revendique 700.000 clients, 7000 employés et 74 agences, un record  quand la BNA n'en compte qu'une centaine. Elle distribuait des cartes  de crédit American Express et MasterCard et opérait des transferts avec  Western Union.
En 1999, Moumene crée la compagnie aérienne Khalifa  Airways qui va connaître un essor fulgurant, employer 3000 personnes, et  désenclaver plusieurs wilayas de ce vaste pays. Un accord d’entrée dans  le capital d’Air Algérie a même été signé.
En 2001, il crée Khalifa Construction à partir de  l'acquisition du géant allemand du BTP en faillite Philip Holzmann,  qu’il réussit à rafler à une quinzaine d’acquéreurs. Il annonce qu’il va  se lancer dans la construction des nouvelles villes de Boughzoul sur  les Hauts Plateaux, et Sidi Abdallah, dans la banlieue d’Alger.
En 2002, il lance la chaîne Khalifa TV à Paris et  Londres, après avoir tenté en 2001 de racheter la chaîne d’infos arabe  ANN appartenant au syrien Riffat El Assad.
Il a multiplié les actions de sponsoring, notamment  dans le football, et de prestige comme la fameuse Khalifa Jet Team, une  patrouille aérienne acrobatique. Il finança pour l’Etat algérien, sur  ordre de Bouteflika, des actions de lobbying aux USA, des achats de  voitures blindées, des cachets d’artistes, etc…
On a appris après la liquidation du groupe en 2003 que  Khalifa Bank détenait aussi 29% du capital de la Société Générale  Algérie que Rafic avait racheté à la FIBA, holding luxembourgeois  présidé par un ex-ministre algérien Ali Benouari.
Selon d’autres révélations, Khalifa choqué par les  attaques médiatico-politiques, comme celle de Noël Mamère, prévoyait de  quitter la France pour s'installer en Espagne. Il avait pris des  contacts avec les dirigeants du Real Madrid où jouait Zinedine Zidane  pour sponsoriser le club ou rentrer dans son capital. Le Service Action  de la DGSE ne lui en laissa pas le temps.
La France tombeau du groupe Khalifa
Quelles sont les pertes réelles de Khalifa Bank?  Personne n’est capable de le dire. Plusieurs chiffres ont été avancés  entre 600 millions et 1,2 milliard d'euros, qui ne représentent pas des  pertes, mais des infractions au contrôle des changes. Des transferts  d’argent qu’effectuait Khalifa sous diverses formes pour financer  l’investissement et l’exploitation de ses filiales et opérations à  l’étranger. Selon le journal Le Monde (9 février 2005), le transfert de  capitaux opéré de l’Algérie vers l’étranger par la banque entre 1999 et  2003 serait — selon les documents remis par le liquidateur de Khalifa  Bank à la justice française — de l’ordre de 689 millions d’euros.
Khalifa détournait la réglementation rigide de  transfert de devises de la Banque d’Algérie pour gagner du temps. Même  l’Etat algérien en a profité. Une grande partie de ces transferts a été  couverte par l’ex-ministre des Finances (de juin 2002 à mai 2003)  Mohamed Terbeche, ex-Pdg de la BEA et Pdg de la Banque Intercontinentale  Arabe (BIA), une banque algéro-libyenne implantée à Paris qui servait  de correspondant à Khalifa Bank et gérait ses transferts.
Qui a vraiment provoqué la chute de l’empire Khalifa?  C’est le ras-le-bol de l’establishment franco-français désagréablement  submergé par la personnalité omniprésente et la boulimie affairiste d’un  Algérien sorti du néant de son bled pour occuper la une des journaux et  faire frissonner le tout-Paris des médias, des artistes, du sport, de  la finance et du patronat, à la manière du flamboyant Bernard Tapie.
Le premier coup de semonce est venu en septembre 2002  de Noël Mamère, député-maire de Bègles qui refusa d’assister à un match  de rugby en raison de la présence dans les gradins du nouveau sponsor  Rafic Khalifa, «l'ami des généraux algériens, avec lesquels il a fait sa  fortune». Choqué par cette agression, Khalifa n’a pas versé un centime  des 300.000€ prévus.
En octobre, la DGSE fournit une note bidon et très  approximative à la presse française pour répandre l’idée que Khalifa  n’est qu’un homme de paille des puissants généraux et que son groupe  bénéficie de «financements occultes (?)». Pour arriver à cette  conclusion totalement fausse et fantaisiste, les agents de la DGSE ont  embarqué dans les avions de Khalifa Airways et ont effectué une enquête  de pieds-nickelés en s’amusant à compter le nombre de passagers.
Le contenu de cette note est d’ailleurs repris dans  l’exposé des motifs du député Noël Mamère qui a demandé la constitution  d’une commission d’enquête parlementaire N°334 du 29 octobre 2002 sur  «l'origine des fonds du groupe algérien Khalifa et leur utilisation en  France ». Puis une deuxième demande N° 646 du 4 mars 2003 « relative aux  conditions d'attribution d'une fréquence à la chaîne Khalifa TV».  L’Assemblée Nationale les a rejeté. (3)
Face à ce tapage médiatique, un vent de panique a  soufflé sur la place d’Alger qui a abouti en novembre 2002 au gel des  mouvements financiers de Khalifa Bank. Alors que des tractations se  déroulaient en haut lieu sur la meilleure façon de gérer le «problème  Khalifa», le Service Action de la DGSE a cherché la faille qui ferait  tomber le golden-boy par des filatures et des écoutes téléphoniques.  L’erreur fatale qui va provoquer sa chute est survenue le 24 février  2003 lorsque les services français ont informé leurs «correspondants»  d’Alger que trois collaborateurs de Khalifa s’apprêtaient à convoyer 2  millions d’euros en espèces. Ils furent arrêtés à l’aéroport et la  banque a été placée sous administration provisoire par la Banque  d'Algérie le 3 mars.
L’option d’un arrangement qui éviterait d’éclabousser  le régime a été envisagée par le directeur de cabinet de la Présidence,  Larbi Belkheir, devenu protecteur de Rafic. Mais le conflit de  succession entre Bouteflika et le Chef du gouvernement Ali Benflis a  totalement brouillé les cartes et desservi la cause du groupe. Le  remplacement brutal de Benflis par Ahmed Ouyahia en Mai 2003 a sonné le  glas de Khalifa Bank dont la liquidation a été annoncée le 2 juin.
Ouyahia «nettoyeur» de la DGSE
La DGSE qui veille sur les intérêts français au Maghreb  et en Afrique veut confiner l’Algérie dans son statut de mono  exportateur d’hydrocarbures. Elle ne pouvait admettre que Rafic Khalifa  serve de modèle d’entrepreneur non seulement à la jeunesse désoeuvrée  d’Algérie, mais aussi aux jeunes beurs des banlieues bridés par une  administration tatillonne et sélective qui les cantonne aux petits  commerces et aux start-up sans lendemain.
L’élimination sur le sol français du groupe Khalifa et  la destruction de l’idole sont devenus une priorité des services secrets  dès qu’ils ont appris la création de sa chaîne de télé KTV au cœur de  Paris et son entrée surprise dans le capital de la Société Générale à  hauteur de 29%.
La DGSE  a trouvé en Ahmed Ouyahia le tueur à gages  idéal, que le jargon des services secrets surnomme le «nettoyeur». Dès  son entrée en fonction, Ouyahia a résumé en deux mots le contenu du  rapport de la DGSE auprès des députés et des sénateurs en parlant de  «mythe Khalifa» et de «marchand de rêves». Il a aussitôt engagé le  rouleau compresseur de l’administration pour étrangler le groupe,  l’effacer du paysage économique en excluant toute autre alternative. Les  rares voix qui se sont élevées pour défendre les emplois de Khalifa,  comme celle de la Confédération des Cadres de la Finance (CCFC) ont vite  été étouffées. L’UGTA et le patronat n’ont pas bougé le petit doigt,  tétanisés par les menaces de représailles. La terrible répression qui  s’est abattue sur le groupe Khalifa a aussi servi à tenir en respect les  opposants du sérail jusqu’à la réélection de Bouteflika en avril 2004.
Le nettoyeur a instruit la justice d’engager des  poursuites judiciaires contre les gestionnaires des entreprises et  organismes publics qui ont déposé des fonds dans la banque privée qui  offrait des taux de rémunération supérieurs à ceux des banques  publiques. Un nouveau climat de terreur s’est emparé des gestionnaires  après celui de 1996-1997 où le même Ouyahia avait orchestré  l’emprisonnement de milliers de dirigeants, dont la plupart seront par  la suite acquittés.
Le procès de Khalifa Bank à Blida en début d’année 2007  a finalement prouvé qu’il n’y avait ni financement occulte, ni trésor  du FLN, ni «blanchiment d’argent des généraux», mais une simple  attirance des dépôts de gros épargnants institutionnels. Le procès a  même tourné à la caricature en évoquant un prêt logement pour un  steward, un prêt véhicule pour un policier, des billets d’avions et des  séjours de thalassothérapie. (4)
Le tribunal de Blida a tout de même prononcé 45  condamnations à la prison ferme et 49 acquittements sur les 94 accusés.  Des gestionnaires d’entreprises publiques croupissent aujourd’hui en  prison pour avoir simplement déposé des fonds dans une banque privée  agréée, donc garantie par l’Etat. Le reste des contentieux de l’affaire  Khalifa, impliquant des personnalités du pouvoir, sont toujours au stade  d’une instruction opaque.
Sur sa lancée destructrice, Ouyahia s’est servi de  l’affaire Khalifa pour provoquer une crise systémique en contraignant  toutes les banques privées algériennes et quelques banques arabes à la  liquidation et leurs patrons à la prison comme Omar Dechmi (CA Bank) ou à  la fuite comme Brahim Hadjas (Union Bank) ou Mohamed Kharoubi (BCIA  Bank). (5)
A chaque fois qu’Ouyahia a pris les commandes du  gouvernement, les intérêts français ont été considérablement renforcés,  des entreprises algériennes détruites et leurs patrons réprimés. (6)
Après son troisième retour à la tête du gouvernement,  Ouyahia a décrété de nouvelles mesures contraignantes, prouvant encore  qu’il gère l’économie comme un éléphant enragé dans un magasin de  porcelaine, avec un maximum de dégâts. Sa nouvelle mission est de  chasser ce qui reste d’opérateurs arabes et asiatiques pour ouvrir de  nouvelles parts de marchés à ses alliés français. Il a effacé les  projets immobiliers des uns et d’usine de voiture des autres.
Ouyahia vient aussi de révéler le fond de sa pensée  destructrice en traitant la «stratégie industrielle» de Temmar de  «fantasme de communication». Un nettoyeur n’admet aucune stratégie  économique autre que celle de la destruction.
Moumene Khalifa n’est malheureusement pas la seule  victime du nettoyeur. Le groupe agro-alimentaire Blanky est en perdition  depuis qu’un des frères Cherfaoui, Idir croupit en prison. Tonic  Emballage et ses 4000 employés, géré par un séquestre judiciaire, est  constamment menacé de fermeture et son patron, Abdelghani Djerrar en  sursis après avoir passé quelques jours en prison en 2007. Le groupe  céréalier SIM est déstabilisé et en stagnation depuis que son Pdg  Abdelkader-Taïeb Ezzraimi est placé sous contrôle judiciaire.
La dernière victime du harcèlement anti-patronat  algérien est Abdelouahab Rahim dont la banque ArcoBank avait été  dissoute par les mesures d’Ouyahia. Le lancement de son emprunt  obligataire de 8 milliards de dinars a été un fiasco en raison du  boycott des épargnants institutionnels instruits (?) pour ne pas y  souscrire. Et aussi à cause de la vacherie de son partenaire français  Carrefour qui a annoncé en pleine campagne de souscription le 19 février  2009 qu’il mettait fin à l’accord conclu le 26 mars 2006 avec le groupe  Arcofina pour l’ouverture de 18 hypermarchés. (7)
Au lieu de se regrouper en meute soudée et solidaire  pour défendre leurs intérêts, les patrons algériens persistent dans leur  isolement et leur division, au point de se faire tirer comme des lapins  dès qu’ils s’engraissent un peu.
Il est temps que les patrons algériens se réveillent,  se mobilisent, s’unissent et se modernisent pour lancer une nouvelle  «guerre de libération nationale», afin de récupérer le pouvoir  économique et protéger les créateurs d’entreprises, d’emplois et de  richesses.
Saâd Lounès
 14 mars 2009
(1) La flambée du baril anticipe la dévaluation du dollar
(2) Comment sont nés les services secrets algériens
(3) Demandes de Commission d’enquête du député Noël Mamère
 http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0334.asp
 http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0646.asp
(4) L’affaire Khalifa dévoile la corruption insurrectionnelle
 
 (5) Comment gérer 100 milliards de $ par an
(6) Le retour du Bachagha Ouyahia
(7) Depuis la  rédaction de cet article (14-03-09) et après la réélection de  Bouteflika, la destruction du potentiel économique algérien orchestrée  par Ouyahia s'est accélérée:
- le groupe  Tonic Embalagges a été déclaré en faillite en juin par le tribunal de  Blida et va être démantelé ou plutôt “cannibalisé”.
- le groupe  Eepad, intervenant dans les TIC, est en voie de liquidation brutale  suite à l'interruption des prestations opérée par Algérie Telecom. Du  jour au lendemain, près de 40.000 abonnés, dont des milliers de cyber  cafés et d'entreprises se retrouvent sans Internet. Des centaines  d'employés directs d'Eepad et des milliers d'employés indirects des  cyber cafés se retrouvent au chômage.
- les nouvelles  mesures drastiques de la Loi de Finances Complémentaire vont provoquer  la faillite de milliers d'importateurs et des pénuries d'intrants de  production dans tous les secteurs d'activité. De graves perturbations  industrielles et des chômages techniques sont annoncés.