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nezzar

  • Affaire Nezzar :

     Le tribunal fédéral suisse rejette de manière «définitive» son recours

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    El Watan le 20.11.12 

    «Les parties dans l’affaire Nezzar ont reçu ce matin (hier, ndlr) une décision du Tribunal pénal fédéral, la Cour suprême suisse, qui refuse à M. Nezzar, de façon définitive, l’immunité qu’il invoquait pour échapper aux poursuites en Suisse.

     Il s’agit d’une décision de nature procédurale, puisque la voie de retour au Tribunal fédéral que les conseils de M. Nezzar tentaient d’emprunter leur était en fait fermée. La procédure n’est pas classée. Elle va se poursuivre. Des témoins seront prochainement entendus et de nouvelles plaintes pénales pourraient être déposées», nous a indiqué l’ONG Trial.  «Le recours est irrecevable», peut-on lire en dernière page d’un document du Tribunal fédéral suisse dont nous détenons une copie. La décision, qui date du 8 novembre 2012, a été rendue publique hier.

    L’affaire commence le 19 octobre 2011, lorsque l’ONG suisse basée à Genève Trial dépose une dénonciation pénale contre le général-major à la retraite Khaled Nezzar. Ce dernier était, selon lui, en voyage pour «une consultation médicale pour arrêter de fumer». Deux ressortissants algériens, ex-militants du Front islamiques du salut (FIS) avaient chargé Trial de déposer plainte contre l’ex-ministre de la Défense pour «suspicion de crimes de guerre». Le ministère public de la confédération a auditionné Khaled Nezzar les 20 et 21 octobre 2011. Dans le PV d’audition (diffusé par El Watan quelques jours après), M. Nezzar a été interrogé par la procureure fédérale sur son passé et sur son rôle depuis le commencement de la décennie noire. Il sera libéré puisqu’il avait promis de répondre positivement en cas de nouvelle convocation.

    Mehdi Bsikri
  • Quel rôle pour Chadli dans la faillite de l’État algérien ?

     


    Par Le Matin DZ |

     

    C’est, par la phrase ambivalente, chargée de pessimisme, qui suit, que Mohamed Benchicou conclut son entretien avec l’ancien président défunt Chadli Bendjedid.

     

    L'ancien président Chadli Bendjedid

     

    J’ai gardé de Chadli l’image de l’homme déchiré. Il personnifiait un trouble singulier : comment se prévaloir d’un régime qui a pris le pouvoir par la force et s’étonner qu’il fût aussi hégémonique, autoritaire et impitoyable ? J’avais l’impression d’avoir devant moi une illusion aux cheveux blancs. Chadli incarnait notre impuissance : ce pouvoir ne changera pas avec de bons sentiments. J’ai emporté de Chadli avec un malaise qui ne m’a plus jamais quitté.

     

    Le pessimisme et le malaise qu’évoque Mohamed Benchicou dans cette phrase, qui résume à elle seule tous nos malheurs et toutes les causes de la faillite de notre glorieuse révolution, représentent tout le poids de l’inconscient transporté dans nos bagages anthropologiques, notre imaginaire collectif et nos structures mentales. Faisant de nous des schizophrènes, en permanence en lutte avec une chimérique identité arabo musulmane, en permanence heurtée et mise à mal par notre fond amazigh et une modernité envahissante avec toute son évidente persuasion. Profondément aliénée dans les structures sociales patriarcales et l’imaginaire mythologique religieux, toute notre volonté, aussi bien intentionnée soit-elle, est réduite à une illusion aux cheveux blancs, un résidu culturel fantasmé, relevant d’un passé révolu et ne pouvant s’articuler avec cohérence dans la contemporanéité du monde. L’action de Chadli, aussi critique soit-elle et réduite au prisme de cette ambivalence, ne pouvait transcender les limites de cette contradiction. Elle incarne effectivement notre impuissance à changer ce pouvoir avec de bons sentiments.

     

    Aucun autre argument sérieux ne peut mieux justifier la justesse et la sincérité de l’image de l’homme déchiré, qui personnifiait ce trouble singulier : comment se prévaloir d’un régime qui a pris le pouvoir par la force et s’étonner qu’il fût aussi hégémonique, autoritaire et impitoyable ? Or, cette image était-elle celle que Chadli voulait donner de lui-même maladroitement en tant que stratégie de sortie, après coup, après son échec politique et la responsabilité qui lui incombe, ou est-ce l’image que Mohamed s’efforce de projeter en lui par un sentiment de compassion ? Le regard lucide de Mohamed ne pouvait l’empêcher de s’acquitter de la formulation de cette contradiction par le recours à l’ambivalence.

     

    Mais le jugement que l’on doit porter devant l’histoire sur les hommes qui ont fabriqué le système de pouvoir algérien, ayant pris en otage l’État après l’avoir façonné unilatéralement pour l’instrumentaliser à leurs seuls profits, ne peut s’accommoder d’affectes irrationnels, désertant les impératifs de la science historique et les postulats servant de base a ses méthodes de raisonnement. L’histoire ne peut s’échafauder sur des approximations circonstantielles. Son objet ne peut se dissocier de la problématisation de la vérité. Aussi pragmatique que l’on puisse être, cette critique doit être à l’identique du jugement que l’on doit appliquer à la religion dans sa responsabilité devant les conséquences qui affectent la conscience politique de la grande masse du peuple. Si la religion a des vertus humanistes et spirituelles, elle ne doit pas faire oublier sa responsabilité sur la désaffection de la masse populaire par la liberté de conscience, seule condition à sa désaliénation politique et à sa libération du consensus aveugle pouvant lui assurer la transition vers la citoyenneté.

     

    Quand Mohamed Benchicou attribut à Chadli le privilège d’incarner notre impuissance : ce pouvoir ne changera pas avec de bons sentiments, Chadli n’aurait-il pas eu réellement une vision contemporaine du monde, avec tout ce que cela implique comme conséquences sur la nécessité d’œuvrer pour un état de droit et qu’il a préféré le refouler, justement pour pouvoir jouir égoïstement du pouvoir ? Par cet adage populaire, l’homme en état d’ivresse finit toujours par retrouver le chemin qui mène à sa demeure, le refoulement de cette volonté politique n’est-il pas l’expression de l’excès sur le recours au bon sentiment, traduit par l’action et le discours démagogique et populiste, pour le maintien volontaire et conscient du statu quo. Ne serait-il pas par compassion ou par tout un autre mobile inavoué que Mohamed charge Chadli d’aliénation dans le bon sentiment, à être impuissant d’avoir la clairvoyance suffisante pour accomplir son intuition politique à changer le pouvoir. Entendre par changer le pouvoir, l’instauration de la démocratie, dans ce qu’elle a d’essentiel : la séparation des instances, celles du religieux et du politique, l’indépendance de la justice, les droits de l’homme et la liberté de conscience. Comment expliquer la promotion des activités des associations religieuses depuis son accession au pouvoir qui ont abouti à la reconnaissance du FIS.

     

    C’est bien lui, consciemment qui a favorisé l’émergence et la montée de l’islam politique, après lui avoir facilité l’occupation de tous les espaces publics de la rue, à la mosquée, à l’école et à l’université. C’est bien lui qui a volontairement approuvé le code de la famille, outil de régression et d’aliénation de la femme, pour amoindrir la résistance à la dictature qu’il incarnait et qu’il défendait méthodiquement. Notamment par la promulgation de l’article 120, conçut pour neutraliser tout espace d’expression politique et toute velléité d’opposition, en embrigadant à l’intérieur du FLN toute activité syndicale ou associative. Après avoir réalisé la destruction de l’ambitieux édifice économique et industriel dans sa forme capitaliste d’État mis en place par son prédécesseur, en segmentant économiquement les grandes entreprises en petites unités faciles à privatiser, au profit du sérail, et affaiblir politiquement la résistance des travailleurs en faisant éclater les concentrations ouvrières et les structures syndicales. Est-ce du bon sentiment que de recourir systématiquement à la répression, par l’arrestation et l’emprisonnement des militants des droits de l’homme, et le cautionnement de l’assassinat d'Ali Mecili à Paris et l’assassinat de centaines de jeunes en octobre 1988, suivie par la torture exercée massivement sur de longs mois par son entourage.

     

    Avoir de bons sentiments à changer le pouvoir pour le ramener à son état initial est une stratégie pour dupes. L’intention de nuire au peuple algérien est figurée sans ambiguïté dans la cruauté de la répression de tout ce qui menaçait les privilèges du sérail, qui s’est octroyé le droit, volontairement, de confisquer l’État pour ses intérêts exclusifs. Chadli Bendjedid comme tout autre gardien du système, aliéné ou non dans des valeurs archaïques, ne peut transgresser le code d’honneur, comme il l’a affirmé lors de cet entretien, qui est propre aux organisations mafieuses, et dévier de l’intérêt collectif du sérail. Ceci explique la grâce accordée à Bouteflika en tant que membre principal du premier cercle, depuis sa fondation à Oujda sous l’autorité d’Abdelhafid Boussouf.

     

    Doit-on prendre ses paroles comme argent comptant ou mesurer ses actions politiques, qui plaident toutes pour la confirmation de l’instrumentalisation consciente du bon sentiment, propre à toute légitimation de l’autorité patriarcale, qui s’appuie sur la prédisposition des structures sociales pour s’accomplir ? N’a-t-il pas seulement favorisé son égoïsme et celui du système au-delà de l’intérêt national, pour être repoussé à la sortie par la loi du rapport de force intrinsèque au système lui-même, qui lui garantit sa pérennité, par son renouvellement permanent.

     

    De la colonisation civilisatrice française à la dictature positive selon Chadli Bendjedid et le système politique qu’il a contribué à promouvoir, le peuple algérien doit subir en tant que peuple soumis, une réalité qui lui ait imposé par la loi de la force, car non civilisé pour l’un et inapte à se gouverner par lui-même pour l’autre. À moins d’affronter son destin en se jetant encore une fois les mains nues dans l’horreur du combat inégal contre un ennemi coriace par sa lâcheté, pour la conquête de sa dignité et de sa liberté.

     

    Youcef Benzatat

  • 1. "Ah, il parle, il parle, maintenant, Nezzar…"

     

    EXCLUSIVITE LEMATINDZ Entre l'automne 2000 et le printemps 2001, j'ai rencontré l’ancien président Chadli Bendjedid, un dizaine de fois, dans sa demeure algéroise du quartier Poirson où il vivait retiré avec ses proches. Celui qui fut un très controversé chef d'État voulait me confier la rédaction de ses mémoires auxquelles il pensait déjà, neuf ans après avoir quitté le pouvoir. «J'ai besoin d'un nègre, je l'avoue, et on t'a recommandé particulièrement», avait-il murmuré, à notre première rencontre, avec ce sourire à la fois espiègle et confus qui caractérise nos provinciaux. J'avais réservé ma réponse. Ce qui m’importait en premier était d'arracher, pour le compte de mon journal Le Matin, la première interview de cet ancien chef d'État qui s'était muré dans le silence depuis son départ du palais d'El-Mouradia. Je caressais, en outre, le projet d’en obtenir des informations de première main pour le livre "Bouteflika une imposture algérienne" dont j'avais commencé la rédaction.

     

     

    Il m'accueillait en famille. C'était toujours en compagnie de son épouse Halima, de ses fils ou, parfois, d'Abdelhamid Mehri, parent par alliance, que débutaient nos rencontres avant que, très délicatement, il les transforme en de longs tête-à-tête qui duraient, parfois, jusqu'à une demi-journée.

     

    Le plus souvent amer et dépité par tout ce qui se racontait sur lui, Chadli Bendjedid s'abandonnait volontiers à des confidences sur les arcanes de la politique algérienne dont il fut un acteur et un  témoin privilégié, n'hésitant pas, sans en avoir l’air, à lever un timide voile sur le  personnel politique algérien. Je découvrais alors un homme à l'opposé du portrait que dressaient de lui ses adversaires. Le Chadli que j'ai eu à rencontrer n'avait rien du roi fainéant ni du sot monarque qu'on aimait à dépeindre pour la grande joie de l'homme de la rue. Il était plutôt à l'aise avec les choses de la politique, insistant sur le rôle de l'État en démocratie, n'hésitant pas à faire le lien avec l'histoire et avec le mouvement national, affichant de cette perspicacité rentrée que portent en eux les Algériens du pays profond, c'est-à-dire une discrète clairvoyance qu'on répugne généralement à étaler. Il semblait avoir pleine conscience de la démarche stratégique à imprimer à l’avenir du pays.

     

    L'homme était intarissable, s'exprimant avec une insoupçonnable franchise, mélangeant l'amertume à l’ironie et au mépris, s'exprimant parfois avec colère mais jamais avec haine. Il gardait toutefois la lucidité propre aux hommes politiques et conditionnait la poursuite de ces entretiens très spéciaux à la promesse de ne pas les publier sans son consentement. "N’écris rien sans mon feu vert !" Chadli tenait à ne pas rompre le silence qu’il s’imposait depuis neuf ans.

     

    Je dois dire qu'il me fut bien difficile de respecter un l’engagement de ne rien écrire sans sa permission. Les révélations que me faisait l'ancien président constituaient, pour le journaliste que je suis, une de ces aubaines dont on dit qu'elles ne se produisent jamais deux fois au cours d'une carrière. J’ai dû déployer des trésors de diplomatie pour lui extorquer la permission de publier un premier condensé de ses déclarations dans Le Matin du 13 janvier 2001. Ce fut alors la première sortie médiatique du président Chadli Bendjedid depuis son retrait de la vie politique. J'ai utilisé un autre partie de ces confidences dans le livre Bouteflika une imposture algérienne. Le plus gros des divulgations que Chadli m’a faites et qu’il disait réserver pour ses mémoires n'ont, cependant, jamais été portées à la connaissance du public. À ce que j'en ai appris, les dites mémoires qui devraient bientôt paraître sur le marché, ne devraient pas contenir de révélations notables. Ayant choisi,  in fine, de ne fâcher personne, l’ancien président les auraient expurgées des confidences les plus fracassantes.

     

    Ce sont donc des confessions inédites sur une époque marquante de mutation politique de l’Algérie, que je me propose de rapporter ici, par devoir envers le public mais aussi par souci de vérité envers un homme si souvent brocardé sans être vraiment connu.

     

    "Personne n'a obligé Chadli Bendjedid au silence"

     

    J’avais en face de moi un homme qui semblait avoir domestiqué le temps. Après près de dix ans d’ermitage, l'ancien président n’avait pas changé. Toujours cette corpulence de sportif endurci, la même chevelure cendrée qui ne concède aucune parcelle à la calvitie et toujours cet accent sans emphase qui lui a valu bien des sarcasmes. Celui qui a présidé durant treize longues années aux destinées de l'Algérie et qui fut au centre de plusieurs controverses, tenait à ne rien laisser paraître de ses amertumes, s’efforçant d’afficher la singulière sérénité d'un homme "à la conscience tranquille et qui ne regrette rien". Tout juste, par instants, se laissait-il trahir par une lueur désabusée qui assombrissait un peu plus un regard blasé par "tant d'ingratitude", l’ingratitude de presque tous, de ceux-là à qui il a rendu la liberté ou d'autres à qui il avait fait confiance. Mais n'est-ce pas cela, tout cela et rien que cela, le système à qui il avait lui-même si longtemps appartenu ? A l'écouter, la politique serait une affaire de morale et on se surprend à découvrir un homme presque ingénu à la place de celui qu'on croyait rompu aux impitoyables manoeuvres du sérail. Chadli, président outragé, homme blessé, justifie son long silence par "un choix personnel, sans aucune contrainte de qui que ce soit." Il dit avoir résisté aux démons de la polémique, par amour de la patrie : "Répondre à qui ? Et pourquoi ? Pour ajouter de l'huile sur le feu qui n'en manque pas ? Pour créer d'autres motifs de discorde à une situation déjà sérieusement compliquée ? Non je préfère ne rien dire pour l’instant, je laisse à plus tard…" L'immense égard qu'il déclare garder pour la fonction qui fut la sienne, le sens de l'Etat et des responsabilités qu'il a eu à assumer ainsi que l'éthique politique qu'il disait chérir au-dessus de tout, l'ont conduit donc à ce remarquable "silence responsable" qui, pense-t-il très fort, a épargné l'Algérie des déchirures supplémentaires. "Non, personne d’autre que Chadli Bendjedid n'a obligé Chadli Bendjedid au silence. Le pays a davantage besoin de protection et de responsabilités que d'échange de quolibets."

     

    La retraite forcée lui permet de lire et de s'adonner aux joies de la famille. L'ancien Président, qui vivait alors à Oran, non pas dans une résidence d'Etat comme on s'était plu à le raconter mais dans "la modeste habitation de sa belle-famille", se disait libre de tous ses mouvements, libre de se déplacer à l'intérieur et à l'étranger. "Mais quand on ne fait pas partie des gens qui aiment voyager ou qui adorent faire le tour des chefs d'Etat, les déplacements à l'étranger ne sont pas une obsession."

     

    A quel prix, cependant, se plie-t-on au silence responsable ? Chadli était exaspéré par tous ceux-là qui, exploitant son mutisme, faisaient des gorges chaudes à son propos. Ce matin-là, je l’avais trouvé plus dépité que de coutume. Devant lui, la presse du jour qui rapportait les propos dédaigneux et quasi insultants du général Khaled Nezzar se gaussant de l’inculture de l'ancien président. "Avec Chadli, c'était très simple : quand il disait quelque chose d'intelligent, on devinait qu'il venait de recevoir Mouloud Hamrouche !", avait déclaré l'ancien chef d'État-major de l’armée algérienne. Chadli hochait la tête avec tristesse et gravité. "Ah, il parle, il parle, maintenant Nezzar…" Après un long moment de silence, il murmura, le regard fixé sur le pin qui s'élevait vers les cieux : "Le problème, vois-tu, c'est la morale. Moi j'ai toujours agi en fidèle aux hommes que j’ai côtoyés. A Boumediene, à Bouglez… J’ai toujours agi en fonction d'un code d'honneur. C'est primordial, l'honneur, le respect, la discrétion, la réserve… Nezzar n’en a pas. C'est une petite créature. Un personnage de circonstances. Il rasait les murs quand j’étais président. Il sollicitait des entrevues que j'accordais rarement. Tu peux le vérifier auprès de ceux qui collaboraient avec moi à l’époque : personne ne s'autorisait à élever la voix parmi ceux qui aujourd'hui se pavanent devant la presse et se répandent en médisances. J’avais un énorme pouvoir et je le mettais au service des transformations sociales et politiques de l'Algérie, au service de son honneur. Aujourd'hui, devant le silence des anciens, c'est la foire des parvenus. Écoutez Khaled Nezzar, ou Anissa Boumediene, ou Bouteflika... Qu’adviendrait-il si je me mettais à leur répondre ? Je sais tout sur eux. Tout : comment ils ont été promus, comment ils sont devenus ce qu’ils sont. Ils ne savent rien sur moi. Veut-on vraiment qu’on dise tout sur Nezzar ? Ce serait catastrophique pour lui. Je le dirai peut-être dans mes mémoires. Mais nous devons à ce peuple d’être dignes en politique."

     

    A ma connaissance, le président Chadli n’a rien révélé de fracassant, dans ses mémoires, à propos du général Nezzar. Mais il n’en pense pas moins. En 2009, à Tarf, lors d’une rencontre sur Amara Bouglez, fondateur de la base de l’Est, il l’accusa rien moins que d’avoir été "un espion" pour le compte de l’armée française. Ce qui est, avouons-le, assez édifiant !

     

    Mohamed Benchicou

     

    LEMATINDZ

     

    La suite: 2. "Quelles réformes de Hamrouche ? Les réformes, c’est moi !"

  • affaire Nezzar: REPONSE A MAAMAR FARAH

     

    « Pour en finir avec l’affaire du tribunal suisse. » Tel est le titre de l’article signé par Monsieur MAAMAR FARAH et paru dans le Soir d’Algérie du 13 août 2012. En vérité, cette affaire ne finira jamais avant d’avoir livré tous ses secrets, car on ne peut garder le silence sur tout ce qui s’est passé durant ces deux dernières décennies et même avant.

    MAAMAR FARAH a le mérite d’afficher sa franchise et c’est tout à son honneur ; il déclare notamment qu’un journaliste ne peut être objectif. Tout le monde le savait mais il a le mérite de nous le rappeler. Il nous apprend plus loin que les initiateurs du coup d’état de janvier 1992 (« les sauveurs du système républicain », selon lui), tablaient sur 60000 morts et les patrons de presse avaient été tenus informés de l’imminence de cette initiative et de ses lourdes conséquences. Cet aveu fait de sa corporation une complice à part entière, car très informée à la veille de l’opération, tout ce qui a pu être écrit par la suite dans leurs feuilles de chou – pour employer un euphémisme – ne pouvait l’être que dans le cadre d’une vaste opération de propagande.

    Monsieur MAAMAR FARAH ne peut concevoir qu’on ait plus de deux avis. Soit on est dans le camp islamiste, soit dans le camp de ceux qui soutiennent l’intervention de l’armée. Cette vision binaire et manichéenne est très réductrice et résulte de la lobotomisation et du formatage qu’il a subi, lui et la quasi-totalité de sa corporation, depuis le coup d’état de l’été 1962.

    Il existe pourtant une troisième voie, n’en déplaise aux tenants de l’éradication.

    Les islamistes sont des Algériens à part entière. Ils représentent une partie importante du peuple algérien. C’est une réalité sociale et politique indéniable. A-t-on le droit de sacrifier des pans entiers de la société, sous prétexte d’un danger du reste tout à fait hypothétique qui résulterait de l’accession au pouvoir des islamistes, par la voie des urnes qui plus est ?

    Les janviéristes savaient qu’ils n’allaient pas faire dans la dentelle. Ils tablaient sur 60000 morts et cela ne les gênait pas outre mesure. MAAMAR FARAH dit que ses pairs et lui-même savaient que cette intervention n’allait pas être une œuvre de broderie. En effet, plutôt qu’à une œuvre de broderie, nous assisterons à un véritable démembrement du tissu humain et social jusque dans les contrées les plus éloignées de notre pays déchiré. Nous aurons droit à plus de 250000 morts, 25000 disparus, des centaines de milliers de veuves et d’orphelins, 25000 internés dans les camps irradiés du Sud, la torture, les viols, les exécutions sommaires, les assassinats politiques, les maladies mentales, 500000 exilés parmi les meilleurs fils de l’Algérie et j’en passe.

    Même si cette intervention avait abouti à la victoire, elle aurait été une victoire à la Pyrrhus.
    Or, peut-on parler de victoire d’un camp contre un autre camp au sein d’un même peuple ? Les sociétés civilisées règlent leurs différends en s’asseyant autour d’une table et en faisant appel à leurs sages.
    L’actuel président de la république qui n’est pas exempt de reproches a lui-même qualifié l’interruption du processus électoral de première violence. Ceux qu’on appelle les décideurs et qui nous ont menés à la perte en investissant le champ politique avaient la possibilité d’être les arbitres d’un processus démocratique dont ils se devaient de garantir la poursuite jusqu’à son terme, quitte à devoir intervenir par la suite à bon escient et à juste titre cette fois en cas de dérapage ou de dérive des vainqueurs.

    Le malheur est que cette intervention n’aura servi strictement à rien sinon à détruire tout ce qui a été élaboré auparavant, en terme de potentiel humain, d’infrastructures sociales et économiques, de justice, de diplomatie, bref de souveraineté nationale puisqu’on observe que les décideurs ne parlent plus qu’à voix feutrée sur la scène internationale, pourvu qu’ils ne soient pas inquiétés par les grandes capitales. D’ailleurs, ils ne pourront aucunement inquiéter les Suisses qui abritent leur rapine. Du reste, pourraient-ils renoncer à leurs séjours de rêve au bord du lac Léman ?

    C’est cette intervention qui a engendré des parasites à la tête du gouvernement, à l’image d’un Chakib Khelil, auteur du bradage de nos ressources en hydrocarbures et que je considère pour ma part beaucoup plus dangereux et bien plus nocif que n’importe quel islamiste, fût-il armé. C’est cette intervention qui a permis l’émergence de larbins comme Mourad Médelci qui s’en est allé remettre sa copie en tremblotant au Palais Bourbon, devant des députés médusés qui n’en attendaient pas tant de lui. Tous ces responsables à l’image d’un Djamel Ould-Abbas anachronique, ont concouru à la clochardisation de notre immense et beau pays, par leur gestion insensée et folklorique de leurs ministères respectifs, dans l’indifférence étrange, voire la bénédiction de la présidence de la république.

    Monsieur MAAMAR FARAH se rachète malgré tout à la fin de son exposé en appelant à faire éclater la vérité et à rendre la justice sur tous les actes commis durant ces années de ténèbres et d’enfer. Il parle à juste titre du complot ourdi contre Mohamed BOUDIAF – un parricide indigne et une trahison sans nom – qu’un Ali Haroun est allé arracher à son exil politique après des suppliques auxquelles Tayeb El Watani n’a pu rester indifférent et qui garde un silence troublant depuis ce forfait abject. MAAMAR FARAH évoque également les 127 jeunes Kabyles tués gratuitement en 2001. Il a oublié de citer tous ces hommes valeureux qui sont tombés sous des balles « fraternelles » dans le cadre d’une vaste opération visant à nettoyer un terrain jugé hostile par les interventionnistes, car ayant à leurs yeux, une vision plus saine du règlement de la crise, axée autour du dialogue et de la négociation. Kasdi Merbah, approché par des responsables du FIS et dont l’initiative fut encouragée par Liamine Zéroual, est celui qui le 12 juillet 1993 a lancé un appel solennel à toutes les parties, les invitant à se retrouver autour d’une même table pour sauver l’Algérie. D’ailleurs Liamine Zéroual avait invité Kasdi Merbah à approfondir ces contacts. La réconciliation nationale concoctée et voulue par l’actuel président de la république n’a absolument rien à voir avec celle que préconisait Kasdi Merbah à travers son appel historique du 12 juillet 1993. Elle est arrivée très tard – après 12 longues et terribles années – et vise surtout à obtenir une amnistie générale après une véritable hécatombe humaine. Kasdi Merbah, paiera de sa vie cette courageuse initiative. Son fils Hakim universitaire à peine âgé de 23 ans, son frère Abdelaziz médecin, ainsi que leurs deux compagnons subiront le même sort. Cette affaire non encore ou partiellement élucidée se sera illustrée par une enquête bâclée (comme celle de Boudiaf et des autres) et un procès expéditif mettant en scène de pauvres bougres de Bordj-El-Bahri que j’ai personnellement connus comme étant des personnes correctes de la région, et que sa consœur Zineb Oubouchou, alias Salima Tlemçani s’obstine à présenter comme les auteurs de l’assassinat, sous la férule d’un Hattab fantomatique à l’image de Djamel Zitouni, Antar Zouabri et Abderezzak Saïfi et autre Layada qui s’est même permis d’assister à l’enterrement de son ami « El Hadj ».

    Monsieur MAAMAR FARAH oublie d’évoquer l’ignoble assassinat de son confrère Saïd Mekbel qui peu de temps avant s’est confié à une journaliste allemande. Abdelkader Hachani, un sage parmi les sages, a subi le même sort. Matoub Lounès, chantre de la poésie kabyle, toujours vivant dans nos cœurs, n’a pas échappé à ce funeste sort. Il est impossible de citer nommément toutes les victimes mais un jour viendra où nous devrons, comme pour exorciser les démons qui ont habité les décideurs, édifier un Mémorial et graver sur le granit les noms des 250000 Algériens tombés durant cette période sombre et lugubre de notre histoire.
    Tout a été fait pour créer la confusion et empêcher toute lisibilité politique des événements et les médias y ont largement concouru. Il est clair que la violence s’est manifestée de toutes parts et c’est pourquoi la nécessité de jeter la lumière sur cette période est capitale si l’on veut que les consciences soient apaisées. On ne peut pardonner à une personne coupable qui ne fait pas l’effort de demander le pardon. La culpabilité ne peut être assise que sur la base d’un vaste travail d’enquêtes indépendantes et de justice menées par des magistrats instructeurs intègres en Algérie, ici-même dans notre pays. Les décideurs doivent faire l’effort intellectuel et moral de quitter dans les plus brefs délais un pouvoir qu’il ont longtemps squatté et laisser la place à de jeunes compétences jalouses de l’avenir de leur pays, les forces vives dont notre pays regorge, pourvu qu’elles aient les coudées franches . Avant de se présenter devant le Seigneur – ce qui ne saurait tarder par la loi implacable de la biologie – les décideurs gagneraient à assumer cette lourde responsabilité. Le cas échéant, ils ne devront pas s’étonner de subir l’ultime affront d’être jugés par des juridictions étrangères et de précipiter le pays dans le chaos général.

    Abderrezak LAÏBI 13 08 2012

  • Kabylie : souriez, tout va bien chez nous !

     

     

    Par Le Matin DZ

     

    Depuis près d’un mois, la Kabylie est en train de vivre un été particulièrement cauchemardesque.

     

    Les nombreuses luttes des Kabyles leur ont appris à se méfier des luttes au sein du pouvoir.

     

    Outre la canicule et les nombreux foyers d’incendie qui détruisent encore des milliers d’hectares de végétation dans la vallée du Djurdjura et en Kabylie maritime, s’ajoute désormais au calvaire des populations locales une série de supplices et de contraintes allant de la recrudescence des violences terroristes aux coupures fréquentes d’électricité en passant par des pénuries organisées, touchant exclusivement les produits de large consommation. Comme un malheur n'arrive jamais seul, l’eau, elle aussi, a cessé de couler par enchantement dans nos robinets depuis plusieurs jours, alors que les défaillances programmées d’Algérie Telecom continuent de priver cette région de l'accès à Internet.

     

    Rien qu’au cours de ces deux dernières semaines, on a recensé plusieurs faux barrages, accompagnés d’incursions et autres attentats ciblant les forces de l’ordre, sans parler de toute la panoplie quotidienne d’incivilités et d’actes de délinquance qui choquent l’entendement. Devant une telle situation, un observateur étranger peut conclure aisément et en toute légitimité à un pacte visant a séparer la Kabylie du reste du pays. Sauf que durant ces nuits ramadanesques qui bruissent de violences et de rumeurs angoissantes sur une prétendue guerre de clans au sommet de l’Etat, la Kabylie montre un visage serein et ferme.

     

    En dépit de toutes les contraintes et des conditions météorologiques extrêmes qui le plongent dans l’obscurité depuis le début du mois sacré de ramadan, le Djurdjura n’a rien perdu de sa lucidité politique. Les militants de villages ne manquent pas de se payer le luxe de tourner en dérision la propagande du pouvoir qui fait tout pour se donner des apparences d’un régime démocratique soucieux du respect des droits de l’homme et des attente légitimes du peuple. De même, l’opposition qui ne demande qu’à être associée aux décisions du pouvoir et la presse complice qui tente depuis des lustres de s’abîmer dans des réflexions qui incitent l’opinion publique nationale et internationale à interpréter de façon oblitérée le cours de l’actualité en Algérie, ne sont pas épargnés.

     

    A peine l’ardeur des passions soulevée par la querelle "des secrétaires jalouses", sobriquet donné aux cadres dissidents et aux membres de la direction actuelle du FFS, s’est-elle estompée que déjà les militants de villages se moquent de fort belle manière de l’affaire Nezzar dont on dit qu’elle est d’inspiration présidentielle. Pour les Kabyles, les requins ne s’entredévorent jamais entre eux. Dans cette affaire, ils voient plutôt une autre manipulation hautement scientifique dont seul le régime d’Alger a le secret. Une manipulation qu, selon nos interlocuteurs, n’a d’autre objectif que celui de faire oublier ou retarder la perspective du changement. "Où est la différence entre Nezzar, Bouteflika et les autres hauts dignitaires du régime ?", interrogent-ils en guise d’arguments à leurs thèses. Et d’ajouter en chœur : "Ils appartiennent tous à la même graine, au même pouvoir qui est là depuis plus d’un demi-siècle."

     

    C’est le feuilleton de l’été, commentent pour leur part deux journalistes qui travaillent pour le compte du Quotidien d’Oran et El Watan. "Une comédie qui pue le mensonge et la manipulation, très mal interprétée de surcroît", expliquent-ils encore.

     

    Le tapage médiatique soulevé par l’affaire Nezzar, les coupures d’électricité, la pénurie des produits de large consommation, les incendies, les violences terroristes, la délinquance industrialisée et la défection programmée du réseau Internet qui dure maintenant depuis un mois, n’ont pas raison de la lucidité et de la sagesse des militants de villages. Ces derniers pensent qu’un changement radical et pacifique est possible, pour peu que les volontés et les compétences s’unissent autour d’un seul et même mot d’ordre.

     

    Où que vous alliez ces jours-ci au Djurdjura, vous n’entendrez qu’une seule espérance, celle du changement, et un seul son de cloche : l’Algérie est devenue un endroit imprévisible et incertain, et les prédateurs qui l’entourent ont de multiples apparences. C’est ce qui explique en partie la réticence et la prudence (qui ne sont pas des signes de soumission et de résignation) des militants de villages d’engager l’ultime bras de fer avec le régime gérontocratique au moment où les rafales du changement soufflent de plus en plus fort sur le pays, en dévoilent la stupidité d’un système archaïque arrivé à terme.

     

    Saïd Radjef

  • La blague du week-end. Affaire Nezzar : « ils » menacent la justice suisse !!!!

     

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    Après la procédure enclenchée par la justice suisse

    Les arguments de Khaled Nezzar

    Par : Farid  Belgacem

    Liberté 04 août 2012

    Le général-major à la retraite affirme qu’il s’agit “d’une affaire politique” et que ses avocats, suisses et algériens, “ne diront rien et travaillent sur le dossier”.
    L’affaire de Khaled Nezzar risque de prendre une autre tournure dans les tout prochains jours si la justice helvétique ne reconsidère pas sa décision d’intenter un procès sur la base d’une plainte déposée par un militant du parti dissous, contre l’ancien ministre de la Défense nationale pour de prétendus “crimes de guerre et violation des droits de l’Homme” et si elle ne restaure pas les termes exacts utilisés par le “mis en cause” dans sa requête. Selon un document exclusif, dont Liberté détient une copie, les avocats de Khaled Nezzar ont envoyé une “réplique” à la Cour des plaintes du tribunal pénal fédéral expliquant, paragraphe par paragraphe, les vices de forme qui ont entaché l’accusation, d’une part, et le déni de la justice suisse à reconnaître l’immunité à un ex-membre du HCE (Haut-Comité de l’État). De “la recevabilité du moyen relatif à l’immunité du recourant”, de “l’incompétence du MPC (ministère public de la confédération)”, de “l’immunité du général Khaled Nezzar”, de “la qualité de membre du HCE du général Khaled Nezzar et son immunité ratione-personae, durant la période 1992-1994”, de “l’immunité ratione-materiae du recourant et de la validité de cette immunité en matière de crimes internationaux”, les avocats ont battu en brèche les arguments de la justice suisse. Surtout que celle-ci se base essentiellement sur des faits politisés par une organisation non gouvernementale (ONG), en l’occurrence Track Impunity Always (Trial) qui s’est inspirée d’une démarche à sens unique pour créer de graves paradoxes au sein de la même justice. Cette dernière ira jusqu’à remettre en cause la diplomatie algérienne qui avait, pourtant, lit-on dans le document de 17 pages, “soulevé le bénéfice de l’immunité du général Khaled Nezzar, en sa qualité d’ancien membre d’une présidence collégiale de la République algérienne”. En panne d’arguments, ladite cour crée un précédent et piétine les conventions internationales relatives à l’immunité de chefs d’État, de membres de présidence collégiale et, par ricochet, de la diplomatie tout court. Mais le propos n’est pas là seulement. Car, au-delà de ce cas de figure inique, à vouloir juger ceux qui ont sauvé l’Algérie d’un naufrage certain, on s’interroge sur la base de quels faits et pièces de dossiers Trial a convaincu la justice suisse pour oser accuser un responsable algérien de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, alors qu’il était engagé, aux côtés de la mouvance démocratique, pour barrer la route à une mouvance terroriste qui n’avait d’ailleurs pas tardé à montrer de quoi elle était capable en perpétrant des attentats, des massacres collectifs de civils. Le président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNPPDH), Farouk Ksentini, a dénoncé énergiquement cette procédure estimant que “la plainte déposée en Suisse est intolérable et inadmissible. C’est une ingérence dans les affaires de notre pays”. Et d’ajouter : “L’ANP a lutté contre le terrorisme et non pas contre une opposition armée et encore moins contre des démocrates et la population civile (…).” Plus loin, M. Ksentini s’interroge : “Pourquoi ne réagit-on pas lorsqu’il s’agit de faits avérés commis par les sionistes ? Personne ne s’intéresse aux atrocités commises à Gaza ! (…) Nezzar est un homme respectable qui a été chef de son pays et qui a fait honneur à son pays. Le peuple algérien et l’opinion publique vont réagir à cette intrusion et protégeront le général-major à la retraite.” Il faut également rappeler qu’au lendemain de sa mise en examen par un juge suisse, M. Nezzar avait déclaré qu’“au-delà de ma personne, c’est toute l’institution militaire qui est visée à travers cette affaire”. Raison pour laquelle M. Ksentini s’insurge encore : “L’ANP à la tête de laquelle se trouvait le général était en situation de légitime défense et a défendu la République et les valeurs républicaines (…), si pour avoir défendu la République et l’ordre républicain, on doit se trouver accusé, c’est totalement grotesque.”

  • Abdou Bendjoudi-Khaled Nezzar : le clash !

     

    “Vous êtes responsables de ce que nous vivons aujourd’hui !”. “Qui sont ces gens puissants qui sont en train de cacher la vérité sur les disparus ?” “Qui a assassiné Boudiaf ?”  Vendredi 29, au cimetière El Alia, certains visiteurs venus rendre hommage à Mohamed Boudiaf, ont trouvé en Khaled Nezzar un interlocuteur susceptible de leur donner des réponses. Parmi eux : Abdou Bendjoudi, du Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement. Le général à la retraite, sous son chapeau de paille, s’est défendu comme il a pu, sans réellement convaincre. El Watan Week-end était là pour filmer l’altercation.


    AbdouNezzar von elwatanvideo

  • Lettre ouverte à Messieurs Ali Haroun et Ahmed Djebbar

     

     

    Par |
     

     

      images.jpegboudiaf.jpegMohamed Boudiaf

    Je vous interpelle aujourd’hui parce que vos noms ont figuré sur l’auguste liste des signataires d’une pétition contre "l’ingérence", à la suite de la présentation du général Khaled Nezzar devant la justice suisse.

    Votre attitude est louable mais tout le peuple algérien s’oppose à l’ingérence dans ses affaires intérieures. Cependant, cette pétition a été concoctée non pas tant pour protéger le pays de l’ingérence mais pour soulager celui qu’elle est supposée soutenir ; et cela dénote très bien le malaise dans lequel vit, ces jours-ci, la personne intéressée.

    En ce qui me concerne, je vous interpelle parce que vous avez été très proches de Mohamed Boudiaf ; M. Haroun pour avoir été le chercher de son paisible exil, et M. Djebbar, pour avoir été membre de son Cabinet quand il était Président du Haut Comité d’Etat, puis "récupéré" comme ministre pour cautionner la mascarade de "l’acte isolé".

    Messieurs Haroun et Djebbar, combien de fois vous ai-je appelés, interpelés, et même cités dans mon récent livre : Boudiaf, l’Algérie avant tout pour vous sensibiliser à entreprendre une démarche, quelle qu’elle soit, pour revendiquer la vérité sur le lâche assassinat de celui qui a été, pour un laps de temps, le chef de l’Etat algérien et qui a marqué, par son honnêteté, plusieurs générations.

    Votre participation à la pétition ne me laisse pas de choix. Soit, je me tais pour tromper ma conscience, je me renie pour survivre, je privilégie l’illusion à la vérité, comme vous le faites actuellement, soit je continue mon combat, celui de défendre l’âme de mon père.

    Si vous avez inscrit votre démarche dans le noble objectif de prémunir le pays contre "l’ingérence", continuez dans votre logique pour revendiquer la vérité sur l’assassinat du chef de l’Etat, notamment parce que la personne que vous soutenez dans votre pétition était ministre de la Défense et membre du Haut Comité d’Etat, au moment où "l’acte isolé" a été perpétré contre la dignité de tout le peuple algérien. Organisez une pétition demandant la vérité et vous verrez l’engouement que vous initierez auprès de milliers d’Algériens avides de vérité.

    Je persiste à vous sensibiliser sur une réalité simple : la vérité, soit vous contribuez à la faire émerger, soit "l’ingérence" vous l’imposera. A vous de choisir. L’O.N.U. s’est bien dessaisie de l’assassinat d’un chef de gouvernement. Pourquoi, ce "deux poids-deux mesures" de l’O.N.U. en ce qui concerne l’assassinat en direct à la télévision du chef de l’Etat algérien ?

    Le sang de Boudiaf est trop cher pour être vite oublié. Les idées pour lesquelles on meurt, ne meurent pas. Son vœu de réconcilier le peuple algérien avec sa véritable histoire a été empêché d’être réalisé et la vérité sur son assassinat sera une partie fondamentale de l’Algérie qui se prépare.

    M. Haroun, vous qui avez été ministre des Droits de l’Homme, n’êtes-vous pas encore convaincu que la Vérité est un Droit fondamental des Droits de l’homme. M. Djebbar, vous qui êtes professeur "émérite", n’êtes-vous pas encore convaincu que les civilisations ne peuvent jamais être bâties contre la vérité ? A vos consciences d’apprécier.  

    Je vous rappelle à toutes fins utiles un passage de la lettre que j'ai adressée le 23 août 2001, au haut responsable  que vous tentez de défendre par votre pétition :

    "….Ce silence ne fait que me conforter dans ma résolution d'aller auprès d'une juridiction internationale… Devant cette juridiction, il faudra répondre à une question simple. Est-ce un acte isolé ou un complot ? L'acte isolé voudrait qu'en plus de l'assassin présumé, des sanctions administratives et politiques touchent la plus haute hiérarchie des services de sécurité qui, en cette grave situation, avaient fait preuve d'une incompétence jamais égalée sauf peut-être par l'impunité. Quant à la thèse du complot, je vous laisse le soin de songer ses à conséquences."

    Cette lettre a été reprise comme annexe dans mon livre cité supra. Monsieur Nezzar n'a jamais daigné me répondre.

    La vérité éclatera avec vous, sans vous et même avec les "singes de la Chiffa" comme le disait Mohamed Boudiaf.nacer boudiaf,haroun,nezzar,larbibelkheir,tous assassins

    Nacer Boudiaf

  • "La contre-pétition Nezzar est un test d’une très grande importance"

     

    La contre-pétition Nezzar est un test d’une très grande importance.

    rpar Djamaledine Benchenouf, lundi 2 janvier 2012, 20:59

    Il est inutile de s’étaler en de longues logorrhées, en d’interminables envolées verbeuses.Il suffit juste d’attirer l’attention de nos compatriotes, et de tous les hommes épris de justice, partout dans le monde, sur un évènement d’importance cruciale.

    Ce qui porte désormais l’appellation de « contre-pétition Nezzar » est en passe de devenir un test décisif pour l’Algérie.

    Le nombre des signataires est scruté de façon particulièrement attentive.

    Au plus haut sommet du DRS, à la Présidence de la République algérienne, au sein de toutes les chancelleries étrangères, mais surtout au coeur des puissances occidentales, de la justice helvétique, et au sein des plus grands services de sécurité du monde, « la contre-pétition Nezzar » est devenue un enjeu décisif, un vrai moment, un « quart d’heure », qui permettra une lecture appropriée de la donne algérienne. C’est un vrai test !

    Ces observateurs avertis savent, avec un sens très pointu de l’ évaluation, du renseignement et de l’analyse, le rôle réel des généraux putschistes dans la manipulation de la violence, et dans les exactions atroces qui ont été commises contre des populations civiles. Mais en cela, ils ne se sentent pas concernés en premier chef, et encore moins leurs États respectifs. Ce qu’ils souhaitent connaître aujourd’hui, en ce moment crucial où l’Algérie se trouve dans l’œil du cyclone, est la capacité de la société algérienne à la mobilisation, et particulièrement à celle contre le régime qui l’opprime.Cet évènement de la « Contre-pétition Nezzar », même s’il peut sembler périphérique, est en mesure de donner la mesure de la réactivité, et du potentiel révolutionnaire algérien. Sans guillemets.

    Donc, pour aller à l’essentiel, si le nombre des signataires, malgré la menace diffuse qui paralyse les meilleures volontés, atteint un seuil « honorable », en très peu de temps, alors un effet déterminant aura lieu ! Le peuple algérien entrera dans une dynamique qu’il n’aura jamais imaginé seulement. Toutes les puissances occidentales, qui soutiennent ce régime juste parce qu’il leur offre des contrats faramineux, pour acheter leur bienveillance à son endroit, pour les corrompre aux dépens du peuple qu’il broie, qu’il vole, et dont il compromet gravement l’avenir, toutes ces puissances vont adopter, sans l’ombre d’un doute, une attitude décisive, la seule honorable, la seule qui puisse préparer une situation stable dans toute la région, et qui sera en phase avec la suite des évènements, avec les espérances des peuples, et dans l’intérêt bien compris de toutes les forces en présence. Les puissances occidentales ne soutiennent le régime algérien que parce qu’il y a un vide sidéral autour de lui. Sinon, elles ne se compromettraient pas avec un tel boulet. Trop sale, et trop salissant. Au regard de ce qu’il leur offre, elles préféreraient un partenaire moins gênant. Surtout qu’elles ont sur lui des informations tellement énormes qu’elles en deviennent inquiétantes. A fortiori que certains « grands commis de l’Etat » de ces puissances, comme un Pasqua ou un Bonnet, par exemple, ont couvert des crimes contre l’humanité, en engageant réellement la responsabilité de leurs États.

    Donc, pour tous les Algériens, une seule réaction honorable: Signer la « Contre-pétition Nezzar ». Faire tomber le mur de la peur, et signer se son vrai nom. Relayer le document, l’expliquer, et tenter de faire signer toutes les personnes de son entourage. Si cette contre-pétition atteint un chiffre très important, alors nous amorcerons un tournant historique, qui changera tous les plans, les réformettes, et les manipulations du régime.

    Sinon, si cette contre-pétition reste une bouteille à la mer, alors ne nous en prenons qu’à nous-mêmes !

    HAUT LES CŒURS ! QUE VIENNE L’HEURE DE LA DÉLIVRANCE ET DE LA DIGNITÉ !

    D.Benchenouf