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  • Arrêtons de nous mentir !

    Message de Algérien : Honte à nous ! Honte a nous pour notre silence et pardon a nos martyrs.  Quand ils ont proposé à ton pere de diriger le pays la première fois,il a refuse par le non de la raison mais il y avait aussi le oui du coeur. Mais la deuxième fois,  la raison l'a emporté sur le coeur, et je sais que ce n'etait pas facile pour lui. Mais a la troisieme fois en 1992,cette fois le coeur la emporte sur la raison,l'appel de l'Algérie,du serment fait aux freres tombes au champ d'honneur,l'amour du drapeau.Honte a nous pour notre silence et pardon a nos martyrs. Ton pere etait il naif d'accepter? Non cher frere Nacer, ton pere savait qu'une hirondelle ne peut vivre avec les vautours qui nous gouvernent.ton pere avait du courage,beaucoup de courage et l'amour de la patrie.c'est nous les naïfs et qui n'ont pas le courage,honte a nous! honte a nous pour notre silence.pardon et mille fois pardon,le drapeau que vous nous avez leguer a été brulé en Egypte et ils vous ont traites de .....et si c'etait des Algériens qui nous gouvernaient,jamais au grand jamais ils auraient accepter ca.mais il n ya que le pouvoir qui les interesse mais pour Boudiaf c'etait l'Algérie,l'Algérie grande et heureuse.alors ils l'ont abattu de derrière.....Honte a nous pour notre silence et pardon a nos martyrs.

    Message de Beldjoudi Soumia : Arrêtons de mentir, de dire que nous l'avons pas oublié, si nous l'avons oublié, comme nous avons oublié notre nationalisme, notre pays,nos valeurs, nous somme tous dans un espèce de comas prolonger, et je ne sais pas quand est-ce que nous nous réveillerons. comas qui me fais peur,oui j'ai peur pour mon pays, je dis bien pour mon pays et non pour moi ou pour mes proches, car c'est ce qui la différence entre nous a ce jour et nos prédécesseurs, ils se souciaient de l'avenir du pays, du peuple Algérien et non de l'avenir de chacun car nous somme tous enfants de ce pays donc frère et sœurs et nous devons pensé a l'avenir de notre pays. si nous cessons cet égoïsme qui règne nous nous retrouverons et nous vivrons pour l'amour de pays et dans le but de le faire avancer. je fini en disant allah yerhamou, car si beaucoup de gens pensent que l'assassinat de Mr Boudiaf n'a pas eu de conséquences, je ne suis pas d'accord car il nous a mené a réfléchir, a essayer de comprendre, d'analyser les faits et d'en tirer des conclusions qui nous explique le désarroi dans le quel se trouve notre pays. ALLAH YERAHMOU WE EYWESSA3 3LIHfiles.php.jpeg

  • lisez l" absurde ,le ridicule ne tue pas; ils sont devenus tous des historiens

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    L’ex-ministre des affaires présidentielles et étrangères irakiennes, Hamed El Djabouri, affirme que le président Houari Boumediene est mort empoisonné suite à sa visite dans la capitale syrienne, Damas où il a assisté à son dernier sommet arabe. L’ex- ministre des affaires étrangères algérien Mohamed Seddik Benyahia, aurait lui, été victime d’un tir de missile irakien.

    El Djabouri, qui témoignait dans l’émission «Chahid ala el Asr» (Témoin de l’Epoque), sur la chaine « El-Djazira », relate qu’il avait vu le président Boumediene se transformer en fantôme suite à l’effet du lithium. Il précise : «Boumediene a commencé à maigrir jusqu’à ressembler à un fantôme, ses cheveux sont tombés et ses os sont devenus si fragiles qu’ils se brisaient facilement». El Djabouri poursuit: « je savais de quoi souffrait le président Boumediene; il a été empoisonné avec un type de poison ravageur: le lithium, et j’ai eu à voir un cas similaire ici en Irak et l’issue est la mort pour quiconque en consommerait».

    El Djabouri révèle qu’il se tenait constamment au courant de l’état du défunt président étant donné la place de l’Algérie dans le cœur des irakiens, et que le docteur Ahmed Taleb El Ibrahimi le renseignait sur l’évolution de la santé du président Boumediene –dieu ait son âme- et qu’il lui a confié, lors des derniers jours du président, que le «siège» s’est durci en ce qui concerne les visites quotidiennes de sorte qu’il était le seul à le voir ainsi que quelques personnes très proches car Boumediene avait réellement l’air d’un spectre.

    D’autre part, El Djabouri, a levé le voile sur le meurtre de l’ex- ministre des affaires étrangères algérien Mohamed Seddik Benyahia, le 03 mai 1982 suite à l’explosion de l’avion qui le menait de l’Irak vers l’Iran. Rappelons que feu Benyahia agissait en médiateur pour faire cesser la guerre entre les deux pays.

    Selon le témoin d’El Djazira, quelques mois après l’assassinat de Benyahia, l’ex- président Chadli Bendjedid aurait délégué son ministre des transports en Irak où il s’est réuni avec le défunt président Saddam Hussein et lui-même.

    El Djabouri déclare que le ministre algérien des transports portait un grand registre qu’il a présenté à Saddam et qu’il l’a informé que l’Algérie avait ouvert une enquête sur l’assassinat de son ministre. Pour cela, l’Algérie a procédé à des prélèvements des débris de l’avion et du missile qui l’avait descendu. Des expertises ont été réalisées à l’aide d’experts et de militaires russes, et il est apparu que le missile était irakien, de fabrication russe et ses débris trouvés du côté de la frontière iranienne prouvent qu’il a été tiré à partir du territoire irakien.

    Donc, continue El Djabouri, il a été prouvé par la suite que l’avion de Benyahia a été touché par un missile terre-terre tiré à partir d’un avion irakien. Pourquoi, s’interroge El Djabouri, le ministre algérien des transports a-t-il remis le registre à Saddam en lui disant que l’Algérie pensait que son ministre a été tué par des mains irakiennes ?

    Saddam est resté pantois et n’a proféré aucun mot mais il était visiblement décontenancé et sur ces entrefaites, le ministre a pris congé en disant: «Au revoir Monsieur le Président».

    El Djabouri est amer lorsqu’il relate l’entêtement de Saddam à s’engager dans une guerre avec l’Iran et son rejet de toute médiation musulmane ou africaine qui aurait pu le convaincre que cette guerre était fomentée par les américains. Saddam aurait refusé d’écouter le président Chadli lorsqu’il l’a rencontré, selon l’ex ministre irakien.

    Chadli aurait confié à El Djabouri qu’il avait en vain tenté de convaincre Saddam de renoncer à la guerre contre l’Iran. L’ex président irakien avait également fait fi de la médiation pakistanaise, puis guinéenne. Pour El Djabouri, la guerre irako-iranienne a englouti les enfants des deux pays et gelé le processus de développement de l’Irak

  • Intempéries à M’sila : 80% de la wilaya dans le noir


    Dans la nuit de dimanche à lundi, le territoire de la wilaya de M’sila était plongé dans le noir des heures durant, suite à la rupture du réseau de transport d’électricité de haute tension (60 000 volts), conséquemment aux violentes intempéries qui ont secoué la région dans la soirée.



    Même si le réseau a été rétabli provisoirement, il n’empêche que du fait de la vétusté du réseau de distribution de l’énergie, une deuxième rupture de courant a eu lieu à partir de 2h, causant d’énormes pertes à certaines activités commerciales, notamment les boulangeries, engendrant une pénurie de pain au chef-lieu de wilaya notamment. Selon le communiqué de la direction de la distribution de la wilaya de M’sila, cette rupture d’électricité n’a épargné que 11 communes sur les 47 circonscriptions que compte la wilaya.

    Ces intempéries n’ont pas été sans conséquences sur les vieux quartiers de la ville de M’sila, à l’instar de Largoub, Kouche, Djenene Kebir, Djaâfra, qui ont été envahis par les eaux de pluie, et où les éléments de la Protection civile ont dû faire plusieurs interventions pour secourir les populations et évacuer les eaux des différentes demeures. En termes de pertes humaines, on déplore des blessures légères à deux travailleurs de Cosider, dont le chalet a été renversé par les vents. ` Signalons au passage, qu’au niveau de la RN8 au lieudit Benzouh, il a été enregistré l’effondrement partiel du pont enjambant le tronçon de route reliant Benzouh à Aïn Hadjel, effondrement qui a ralenti la circulation sur cette importante voie de communication reliant Boussaâda à Alger.



    Par S. Ghellab

  • no moment

  • Cher père ...Par Nacer Boudiaf

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    Il y a dix huit ans, le peuple algérien, qui a renoué avec l’espoir après ton retour, apprend par la Télévision Nationale ton assassinat, qualifié par la Justice algérienne « d’acte isolé ».

    En principe, après dix huit ans,  on devient majeur et à ce titre, on peut supposer qu’un tel « acte isolé » n’aurait été possible qu’à la suite de négligences graves des services de protection du Chef de l’Etat ou de leur complicité. Les négligences auraient provoqué des démissions et des sanctions ; les complicités auraient appelé la justice. Mais il n’en fut rien. Tout simplement « l’acte isolé » est resté isolé sans suite. Cependant, certains hommes qui étaient au Sommet des services de sécurité, ne sont plus de ce monde et doivent très certainement répondre maintenant, devant le Tout Puissant, de leurs responsabilités  de l’acte dit isolé.

    Je me souviens que tu tirais du Coran et précisément de l’histoire de Noé une moralité que tu étais le seul à en apprécier la profondeur. En effet, pendant le déluge, c’est-à-dire le danger, l’arche abritait le prophète et les animaux tous ensemble mais après le déluge, le prophète a repris son statut afin de mener à bien la mission dont Dieu l’a investi. Quant au plus vil des animaux, il a vaqué à ses basses besognes. En 1962, après le déluge qui avait duré 132 ans de colonialisme, tu voulais qu’on fasse la même chose, c’est-à-dire que les hommes dignes de responsabilité dirigent le pays et que les animaux rejoignent leur tanière.

    On est alors venu te voir pour te proposer de diriger le pays. Tu étais encore à la prison d’Aulnoy. Une proposition que tu as rejetée au motif que tu étais contre toute action fractionnelle. A l’indépendance, on te refait la même proposition que tu  rejettes sans hésitation, en leur demandant à quel titre, ils te faisaient cet honneur. Tu devines alors leur jeu et tu as choisi de t’exiler. Depuis lors, le pays est passé d’une crise à une autre jusqu’en 1992 où les plus puissants hommes du pays décident de te rappeler de ton exil, à 72 ans. A ton retour, le 16 janvier, quand tu as voulu que les meilleurs hommes et femmes deviennent les dirigeants de ce pays, tu t’es retrouvé victime de « l’acte isolé », exactement vingt un jour après avoir rappelé, à ceux qui voulaient bien l’entendre, que « l’ennemi d’hier est l’ennemi d’aujourd’hui ».

    Aujourd’hui, l’école algérienne que tu as été le premier à qualifier de « sinistrée », elle l’est de plus en plus. L’année qui vient de se terminer a frôlé « l’année » blanche. L’école vit une situation que Platon décrit pour nous avertir car, disait-il, « lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant les élèves, et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien et de personne, alors, c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie ».

    Une tyrannie que tu n’as cessé de dénoncer comme tu l’as fait au lendemain du 19 juin 1965, quand, avec tes compagnons du Comité National de Défense de la Révolution, tu avais publiquement déclaré : 
    « Ni la démagogie, ni les basses manœuvres n’ont pu empêcher la déconfiture d’un régime maintenu coûte que coûte, au mépris de toutes les aspirations et de tous les espoirs du peuple algérien. L’élimination de Ben Bella démontre en outre la justesse de nos positions. Mais le changement intervenu à Alger ne peut nous satisfaire. C’est tout le système qui était condamné et qui doit disparaître… Il ne peut y avoir de demi solutions, il faut que l’Algérie ait à sa tête un véritable pouvoir… »

    Au début des années 1980, l’Ambassadeur d’Algérie à Paris, t’avait proposé de rentrer au pays mais en t’abstenant de faire de la politique, en rajoutant : « Si Mohamed, ton traitement et tes indemnités t’attendent depuis l’indépendance à ce jour ». Ainsi, tu piques une crise de colère considérant qu’il s’agissait ici d’une tentative de corruption.

    La corruption contre laquelle tu as lutté toute ta vie est devenue le principal élément de la vie en Algérie. Elle s’est installée et commence à se banaliser, comme s’est banalisé le crime. Le premier chef de la police a été assassiné tout simplement dans son bureau. L’impunité étant devenue le meilleur instrument de réguler la société, elle est alors généralisée, et l’inquiétude ne touche que les innocents. Les corrompus et corrupteurs se multiplient quotidiennement et font de la corruption un fait tout à fait banal.

    ***

    Dans ton fameux « Où va l’Algérie », tu écris clairement que : « En dénonçant la corruption et les scandales, en exigeant du travail pour tous, en organisant des manifestations autour de mots d’ordre précis, le bouillonnement qui agite les masses algériennes, prendra forme, acquerra un sens politique et donnera naissance à un mouvement puissant que n’arrêteront ni les menaces ni la répression que semble préparer le système actuel. »

    Malheureusement, le ridicule s’est installé et la majorité semble y prendre goût. D’une telle majorité, Goethe disait : « Rien n’est plus contraire que la majorité : car elle se compose d’un petit nombre de meneurs énergiques, de coquins qui s’accommodent, de faibles qui s’assimilent et de la masse qui suit cahin-caha, sans savoir le moins du monde ce qu’elle veut ».

    Pour revenir à ton « acte isolé », il serait opportun de rappeler que Ben Boulaid, Ben M’Hidi et toi-même, vous avez été tous les trois assassinés, avec cependant la lourde différence que tu as été assassiné par « un cadet de la Révolution ». Tel a été ton sort et celui de ce pays où malheureusement c’est le cadet qui exécute le Père de la Révolution. Au profit de qui ? La question reste isolée.

    Toujours, dans « Où va l’Algérie », comme à ton habitude, tu dissèques le système politique en avertissant les dirigeants de l’époque que :  « A la veille de l’indépendance, l’Algérie était à la fois plus apte et moins préparée que d’autres pays aux taches d’une édification socialiste. Plus apte, parce que la guerre pour l’indépendance, avait remué toutes les couches du peuple, détruit l’influence du colonialisme, sur les consciences, habitué chacun à comprendre que son sort dépendait de sa propre action. Moins préparée parce que l’affreuse misère et l’inculture de la majorité de nos frères les empêchait de trouver facilement le moyen de traduire en termes politiques leur volonté révolutionnaire latente. Un encadrement politique leur était nécessaire et cet encadrement leur faisait défaut. L’Algérie est un pays sans tradition politique et jamais les organisations patriotiques, PPA – MTLD compris, n’ont joué le rôle d’éducateur qui incombe à un Parti authentique.»

    Aujourd’hui, l’Algérie est riche comme elle ne l’a jamais été de sa vie.  Les Universités, les lycées, les autoroutes, les belles maisons, sont prolifiques mais il  manque à notre vie quelque chose comme il manque un peu de sel pour donner un bon goût. On essaye alors de s’accrocher, par exemple, au football pour donner un peu de goût à notre vie mais malheureusement c’est le goût d’inachevé qui prend toujours le dessus.

    *****

    La régression a touché profondément l’homme en Algérie comme le parasite qui touche le fruit qui semble parfait de l’extérieur, mais une fois que tu l’ouvres tu constates alors que la pourriture le ronge inexorablement.

    Le 29 juin, jour commémorant « l’acte isolé » ne retient pas l’attention du Ministre des Moudjahidin, ni celle de l’Organisation Nationale des Moudjahidin, ni celle des Chouhads. Ceux-là ont-ils oublié ce que tu as fait avant, pendant et après la Révolution. Cet oubli dont la première responsabilité incombe aux premiers responsables de la mémoire est tout simplement cruel et inacceptable. Inacceptable pour la raison simple que, d’une part, nous voulons tirer profit du football pour faire revivre le  nationalisme et d’autre part on impose un silence cruel à la commémoration de l’assassinat de Boudiaf, un crime appelé « acte isolé ».

    Ainsi, un nombre cruellement limité de fidèles vient au cimetière d’El Alia, se recueillir sur ta somptueuse tombe que tu aurais très certainement refusée comme tu as refusé systématiquement le faste qu’on essayait de te présenter quant tu étais à la tête du Haut Comité d’Etat.

    De quoi ont-il peur de venir à El Alia. Ont-ils peur que tu te lèves encore une fois pour un nouveau 1er  Novembre. Eux seuls peuvent y répondre.
    Ce dernier passage de « Où va l’Algérie » pourrait-il expliquer, ne serait-ce qu’en partie, leur dérobade de commémorer le 29 juin, car tu proposes clairement :  «  Comme au 1er Novembre 1954, l’heure a sonné pour tour tous ces militants d’avant-garde de se remettre à la barre et de prendre la tête de la marche. Les relents de régionalisme, l’esprit de clan, les liens de sentiments doivent être balayés pour ne laisser place qu’aux idées claires, à l’organisation et à l’action. Le temps n’attend pas. »

    Pour sa part, Ferhat Abbas, avec lequel tu as été écarté, dès l’indépendance, pour faire place nette à qui nous savons, notait dans son livre « L’indépendance confisquée » que :  « Notre révolution a commis de graves erreurs. Elle continuera à en commettre, même après l’indépendance… Lorsque l’exécution des ordres reçus revient à des hommes plus ignorants encore, on trouve l’explication, dans certains cas, de cruautés inutiles. »

    Nacer Boudiaf

  • no moment

  • pas la peine de mettre ta fatcha on ta deja oublier va en enfer!!!!!!!!!

    Daho Ould Kablia vient d'annoncer, à propos du formulaire pour l’obtention du passeport biométrique que son prédécesseur, Nouredine Yazid Zerhouni, qu'il « va être réduit à sa plus simple expression».
    Le nouveau ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales avait, une semaine à l’avance, pris le soin de souligner qu’avant son départ du ministère, Zerhouni «avait pris acte des lourdes contraintes rencontrées et soulevées par les citoyens et décidé d’apporter des allégements aux procédures initiales, allégements que je compte conforter et compléter». Manière probablement de laisser entendre que Ould Kablia n’a pas été désigné comme remplaçant de Zerhouni pour remettre en cause tout ce que ce dernier avait entrepris comme démarches « mais qu’il en fera le suivi et l’évaluation ». Ce qui est sûr cependant, c’est que Ould Kablia s’est fait un malin plaisir à annoncer ces grands changements en matière de procédures dans le biométrique. Ses proches collaborateurs ont toujours fait état d’une profonde incompatibilité d’humeur qui plombait la relation entre les deux personnages quand ce dernier était subalterne du second. « Ils ne se parlaient même pas, encore moins se concerter sur ce qui devait se faire au niveau du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales ».
    L’entourage de Ould Kablia rappelle que lorsque Zerhouni avait pris la décision de lancer le biométrique, il n’a même pas consulté son ministre délégué. «Zerhouni a mis en place un système qui ne plaît pas du tout à Ould Kablia», nous avaient-ils dit. Ould Kablia lui avait reproché, avaient-ils souligné, «de recourir pour le biométrique à des méthodes policières de premier ordre notamment pour avoir la carte d’identité nationale. Vous devez apposer les empreintes de vos dix doigts après avoir rempli une dizaine d’imprimés. Tout ça pour que vous devenez un numéro identifiant qui diluerait votre nom dans la paperasse exigée par des pratiques bureaucratiques d’un autre temps. » (Voir Le Quotidien d’Oran du 18 octobre 2009). Zerhouni avait expliqué au président de la République quand il l’avait auditionné le ramadhan dernier que « le numéro d’identification nationale unique (NIN) garantira à moyen terme l’interopérabilité avec l’ensemble des systèmes de gestion ». Ould Kablia a annoncé, jeudi dernier, en marge des travaux du Conseil de la nation qu’ « il n’y aura plus de garant d’école, de l’armée, de collègue de travail ou de répondant » qu’il a pris le soin d’agrémenter avec un « oula houm yahzanoun ». (Qu’ils ne s’attristent pas !)
    Il est attendu, par ailleurs, que le nouveau ministre de l’Intérieur apporte sa petite (grande ?) touche notamment au projet de code communal. Il n’a jamais été d’accord, nous dit-on, avec la démarche de Zerhouni, qui, selon l’entourage de Ould Kablia, « a fait amender le code communal par des cadres qui n’ont rien à voir avec la locale ». Selon nos sources, il a qualifié ces amendements « de mesures antidémocratiques et autoritaristes ». Le nouveau ministre de l’Intérieur estime, toujours selon nos sources, que « Zerhouni ne sait pas comment fonctionne une APC dans un système démocratique et décentralisé. Il a voulu créer des pouvoirs de substitution à cette assemblée qui deviendra ainsi trois fois rien. Il veut que seul le wali décide. » Bouteflika semble partager la vision de Zerhouni puisqu’il lui aurait dit à la fin de son audition que « celui qui paie commande ». Il aurait affirmé cela après avoir décidé de débloquer annuellement 150 milliards de dinars pour le financement des plans communaux de développement (PCD). Il aurait ainsi refusé que la commune décide de son budget. Zerhouni veut faire en sorte d’éloigner les élus de la gestion financière des PCD. Une option qui devra être certainement consolidée par les effets de la prochaine révision de la loi électorale et des textes réglementaires qui lui sont afférents.

    Ghania Oukazi (QO)

  • nounou la gaffe adieu celui qui te verra pas ira mieux!!!!!!!!

    Nourredine Zerhouni, nommé vice-Premier ministre par le président Abdelaziz Bouteflika lors du remaniement du 28 mai a véritablement disparu de la circulation depuis la solennelle passation des pouvoirs avec Dahou Ould Kablia. D’ailleurs, dans les modestes locaux attribués au nouveau vice-premier ministre et jadis occupés par Bouguerra Soltani, on tarde à voir Zerhouni. Selon Maghreb-Intelligence, les rumeurs qui circulent avec insistance à Alger et laissent entendre qu’il serait entrain de bouder chez lui et qu’il refuserait de décrocher son téléphone, même quand c’est Bouteflika lui-même qui est au bout du fil.
    De son côté, l'hebdomadaire Jeune Afrique note que l’ancien ministre de l’Intérieur n’est plus apparu en public depuis la passation de pouvoir avec son successeur, Dahou Ould Kablia, le 29 mai. Zerhouni a également brillé par son absence lors de l’inauguration, le 2 juin, de la 43e Foire internationale d’Alger (FIA), à laquelle a assisté le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, accompagné de l’ensemble de son équipe gouvernementale.
    L'hebdomadaire écrit : " L’éclipse de l’homme de confiance de Bouteflika, longtemps présent sur tous les fronts, porte-parole de facto de l’exécutif, ajoute au flou qui entoure cette « première institutionnelle » qu’est la création d’un poste « sur mesure » pour un maillon essentiel du dispositif présidentiel depuis 1999, date du retour aux affaires d’Abdelaziz Bouteflika. Et comme pour accentuer l’opacité qui entoure les décisions du chef de l’État, le décret portant attributions et prérogatives du vice-Premier ministre n’a toujours pas été rendu public. En outre, les premières décisions de Dahou Ould Kablia contredisent la politique suivie par son prédécesseur, notamment en ce qui concerne les procédures à suivre pour la numérisation du fichier d’état civil. Bref, Zerhouni et son nouveau statut soulèvent toujours des interrogations."

    L.M.

  • ZERHOUNI, C'EST FINI ? 1. Le chaotique héritage

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    En dix ans, il a fliqué le pays, étranglé les libertés et semé la terreur... 
    Nourredine Yazid Zerhouni, le déjà ex-ministre de l’Intérieur, restera dans la mémoire des Algériens comme le continuateur du régime colonial.
    "La mission principale de Daho Ould Kablia, détrompez-vous, n’est pas tant de « pacifier » une Algérie déjà largement « fliquée », mais plutôt de liquider le lourd héritage de l’ancien numéro 2 de la Sécurité militaire. Force est de constater qu’en dix ans de « zerhounisme », l’Algérie a considérablement régressé au chapitre des libertés collectives et individuelles, et ce ne sont pas les efforts consentis par M. Ould Kablia en termes de « com » qui vont chasser cette image de « pays fermé » qui nous colle à la peau", écrit El-Watan.
    Son plus grand tort reste évidemment sa vision fondamentalement « policière » de la société. Sa gestion des événements de Kabylie, son verrouillage systématique de la vie partisane, syndicale et associative par l’interdiction systématique de toute nouvelle formation, son hermétique quadrillage de l’espace public, comme c’est le cas à Alger où depuis la marche historique du 14 juin 2001, toute manifestation de rue est prohibée, l’interdiction à certaines personnalités « hostiles » et autres opposants étrangers de fouler le sol national, comme ce fut le cas récemment avec l’opposante tunisienne Sihem Bensedrine, autant de faits qui donnent une image peu glorieuse des « années Zerhouni », même si l’on sait que la responsabilité est partagée au sommet, le pouvoir étant cosolidaire dans ses dérives totalitaires.

    Les derniers jours de Zerhouni (avant d’être « promu » vice-Premier ministre, un poste flou pour le moment, une voie de garage selon certains) auront été marqués par le matraquage des enseignants grévistes et autres catégories sociales frondeuses, l’interdiction à peine masquée du 3e congrès de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme et la fermeture d’un espace symbolique aussi emblématique que la Maison des syndicats. Comment occulter, dans la foulée, l’affaire de la carte d’identité et du passeport biométriques et leurs 15 kilos de paperasses ineptes ? Il faut dire qu’avec cet épisode, la « bureaucratie policière » avait atteint le summum de sa sophistication et de sa bêtise. Last but not least : l’histoire retiendra que c’est sous le règne de Zerhouni que le DGSN, Ali Tounsi, a été assassiné, et l’on se souvient, là encore, de la confusion à laquelle ses déclarations brouillonnes et embarrassées ont donné lieu.
    Le challenge de Ould Kablia au lourd héritage de son prédécesseur : Déboulonner dix ans de « zerhounisme… »
    Les fréquents déplacements de Daho Ould Kablia et les décisions rapides qu’il a prises pour redresser une situation, jugée chaotique, créée par son prédécesseur sont compris par les Algériens comme une « dézerhounisation » de la vie publique. Les observateurs de la scène nationale tablent à l’avenir sur moins de verrouillage des activités partisanes et une meilleure approche des libertés politiques et syndicales. 
    Selon El-Watan, "déjà, Ould Kablia s’est attelé à démanteler la complexe bureaucratie sécuritaire montée autour du passeport biométrique en allégeant la procédure de son obtention. Pour la gouvernance locale, il a annoncé depuis Oran une « charte de l’éthique » pour les walis en exhortant les préfets de la République à plus de transparence et à plus d’ouverture et de communication sur leur gestion."
    Le journal se demande : "Aura-t-il l’audace, le désir, le projet, et surtout, les coudées franches pour soulager les Algériens du poids du « zerhounisme », ne serait-ce qu’en supprimant quelques barrages parfaitement inutiles et ne servant qu’à resserrer l’étau sur des vies déjà assez tenaillées comme cela ? Nous ne nous faisons, évidemment, aucune illusion à ce propos. Mais souhaitons tout de même que les prochains jours ne donnent pas tout à fait raison à notre réalisme…"

    L.M.
    Sce : El-Watan

  • Contrebande et autres trafics aux frontières est : Recrudescence de 73% en cinq mois


    Le bilan des cinq premiers mois de l’année en cours, livré par le commandement de la 5e Région de la Gendarmerie nationale sur la situation du trafic aux frontières, révèle une situation pour le moins alarmante.



    Ledit bilan signale une grave recrudescence de la contrebande aux frontières est du pays, ceci pour ne pas dire carrément que la situation est explosive. Par rapport à la même période en 2009, il a été enregistré une augmentation de 73%. La valeur des marchandises saisies par les brigades de lutte contre la contrebande s’élève à 190 millions de dinars. Le nombre d’affaires traitées dans ce chapitre affiche une nette progression, passant de 407 en 2009 à 708, où 334 personnes sont impliquées et de ce fait arrêtées. Notons, en outre, que l’intensification de cette activité, qui se fait de plus en plus pernicieuse au vu de son ampleur, devient, dirait-on, incompressible dans les wilayas de Tébessa, Souk Ahras et El Tarf notamment.Ces wilayas connaissent, il est vrai, une criminalité transfrontalière importante et de plus en plus « performante » au vu des moyens sophistiqués utilisés par des réseaux transnationaux, dont le maillage exige une coopération des autorités sécuritaires des pays concernés, en l’occurrence l’Algérie, la Tunisie et la Libye.

    Pour ce qui est des produits les plus convoités par les contrebandiers, les services de la gendarmerie ont recensé 22 affaires liées au trafic de chutes de cuivre. La quantité de cuivre saisie s’élève à 641,19 quintaux, impliquant 35 personnes qui ont été arrêtées. L’intérêt pour ce créneau « porteur » explique la recrudescence des vols de câbles électrique et téléphonique en cuivre. A ce propos, les gendarmes ont, dans le cadre des 37 affaires traitées, constaté le détournement de quantités impressionnantes qui en disent long sur ce trafic. Ainsi, pas moins de 21 218,5 m de câble et 7 q de cuivre se sont volatilisés. Pour faire passer en Tunisie ces quantités importantes, les contrebandiers, bien organisés, n’ont pas lésiné sur les moyens, utilisant 5 camions de gros tonnage et 7 véhicules utilitaires, lesquels ont été également saisis. La bande frontalière Est connaît le trafic d’autres produits, comme le corail (6 affaires traitées), le mercure, l’essence et la drogue. Les trois wilayas citées plus haut sont le territoire privilégié pour ces trafics auxquels s’ajoute celui des armes de divers types.

  • L’Etat fait semblant de négocier, mais les décisions sont déjà prises


    L'Etat fait semblant de négocier, mais les décisions sont déjà prises

    Colloque international sur les interactions entre le local et le national

    Une diversité d’approche pour cerner la problématique des articulations entre les échelles locales et globales incluant le national, mais aussi le transnational.



    Les travaux du colloque international, prévus sur trois jours, sous l’intitulé générique « Regards sur le terrain : le national et le local en Afrique du Nord », ont été entamés hier au sein du nouveau siège, situé à proximité de l’USTO, du Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), à Oran. La manifestation est organisée en collaboration avec The American Institute for Maghreb Studies (AIMS) avec la contribution du Centre d’études maghrébines en Algérie (CEMA) dont le siège se trouve à Es Senia (ex-IAP). Les intervenants dans les ateliers prévus durant cette première journée rendent comptent d’une réelle diversité d’approche pour cerner la problématique des articulations entre les échelles locales et globales incluant le national, mais aussi le transnational dû à l’introduction de la notion de mondialisation ou globalisation.

    Succédant à Jean Leca de l’Institut d’études politiques de Paris, à qui a été confiée la tâche de donner la conférence inaugurale sur le thème « Local et national avec une excursion dans le global. Echelles d’analyse et emboitement des mécanismes sociaux », le Marocain Hassan Rachik, de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Casablanca, a mis à contribution des années de recherche sur le terrain pour, en partant d’un cas concret, le village de Sefrou, tenter de décortiquer les mécanismes sociaux ou culturels qui renforcent ou estompent les oppositions modernité/tradition, culture et langue populaire/culture et langue d’élite, savoir local/savoir global, etc.

    « Le but de mon intervention, a-t-il expliqué en marge de son intervention, est de voir comment on peut organiser le local à une échelle nationale, sachant que les sciences ne le font pas car quand elles s’intéressent au local elles oublient le national et inversement. » Hassan Rachik rappelle que la pratique spatiale dans la recherche, qui consiste à délimiter géographiquement un espace d’étude, est dépassée depuis les années 1940 et que maintenant, on a plutôt tendance à considérer la notion de « local » comme un processus. Dans les débats qui ont suivi son intervention, il s’est dit « gêné » par l’attitude des orientalistes qui ne font pas la différence entre les niveaux de langue et donc de savoir existant dans la société, le Maghreb ayant la particularité d’avoir développé une langue intermédiaire qu’on oppose à l’arabe classique.

    A ce propos, Il va plus loin en introduisant plus de subtilité avec la notion de « dardja élégante » pratiquée par les poètes du genre melhoun et « dardja ordinaire ». Ce à quoi Fanny Colonna du CNRS (France) et de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), présidente de séance, a fait référence en faisant remarquer à juste titre que les dictionnaires des dialectes sont élaborés par les étrangers à la langue en question. Fanny Colonna doit intervenir aujourd’hui avec une conférence intitulée « Du sanctuaire montagnard à la nation ». En attendant, mêlant histoire et politique, Abdelmadjid Merdaci, de l’université de Constantine, s’est intéressé à la guerre de Libération en partant d’un fait local, ce qu’il a appelé « la crise de Constantine » à la veille du déclenchement de la lutte armée pour l’indépendance, pour tenter d’analyser les articulations entre le local (les membres locaux de l’OS qui ont remis en cause certaines décisions), le national et même le central en tenant compte de l’attitude de la direction centrale du FLN. Il expliquera ainsi pourquoi aucune balle n’a été tirée à Constantine à l’annonce du déclenchement de la guerre de Libération nationale et pourquoi tous les futurs dirigeants du FLN de Constantine ne sont pas issus de l’OS comme c’est le cas ailleurs.

    Pour lui, cette crise locale, occultée par l’histoire même si elle a été brièvement prise en compte par l’historien Mohamed Harbi, est un signe de la culture de l’autoritarisme qui allait caractériser le FLN bien plus tard. Sur un tout autre registre mais toujours dans le même contexte, la conférence du Tunisien Mohamed Kerrou, de l’université El Manar, est été intéressante à plus d’un titre : il s’est intéressé à la mise en place d’un plan de développement initié en collaboration par l’Etat tunisien et l’Italie pour réhabiliter un faubourg, Sidi Amor Abada, un quartier pauvre, démuni, presque en ruines, situé en plein cœur de la ville médiévale de Kerouan. Plus particulièrement, le rapport de l’Etat a été pris en considération par Jane Goodman de l’université de l’Indiana (Etats-Unis) qui s’est intéressé à la destruction et la délocalisation du théâtre El Moudja de Mostaganem.

    « Nulle part où aller, narrations, négociations et la délocalisation du théâtre El Moudja » est l’intitulé de sa conférence. Effectivement, elle raconte dans le détail, presque à la manière journalistique, c’est-à-dire un témoignage, ce qui s’est passé avant, pendant et après cette journée de juin 2009 où la bâtisse abritant le théâtre El Moudja de Salamandre a été détruite, en même temps que d’autres constructions, pour les besoins d’un projet décidé par les autorités. C’est, hormis la description de l’intervention des services techniques, en rapportant dans le détail tout ce qui a été dit entre les acteurs associatifs, le chef de daïra et le wali, en analysant le contenu des dialogues, les négociations, que Jane Goodman a tiré ses conclusions : l’Etat fait semblant de négocier, mais les décisions sont déjà prises et elles sont irrévocables. Ce qui nous ramène à la notion d’autoritarisme développé par l’universitaire constantinois. Plus d’une vingtaine d’intervenants sont attendus durant les deux jours qui restent, alors qu’un essai de synthèse, « Le local, le national et le global en Afrique du Nord » est prévu par Omar Carlier de l’université Denis Diderot.



    Par Djamel Benachour

  • Assassinat de Ali Tounsi : La défense de Oultache dépose une plainte


    Assassinat de Ali Tounsi : La défense de Oultache dépose une plainte


    « Nous avons déposé aujourd’hui (hier dimanche) deux plaintes, l’une pour « faux » contre le juge d’instruction chargé de l’affaire de l’assassinat du DGSN Ali Tounsi, la seconde pour « faux témoignage » contre les deux médecins légistes qui ont établi l’autopsie de la victime.



    Car depuis le 25 février, jour de l’assassinat de M. Tounsi, les règles les plus élémentaires du code de procédure pénale en matière d’enquête sont piétinées, violées sans vergogne », lancent maîtres Youcef Dilem et Belarif Mohand Tayeb, avocats de Chouaïb Oultache, assassin présumé de l’ancien patron de la police, qui exigent par la même voie l’éviction du juge d’instruction de l’affaire Tounsi.

    Selon les deux avocats, la plainte ciblant le juge d’instruction est motivée par « l’altération volontaire des propos » de leur client, M. Oultache suite à la reconstitution du crime à la DGSN. « M. Oultache, durant la reconstitution, a déclaré avoir tiré quatre balles en direction du côté droit du thorax de M. Tounsi en faisant avec ses doigts le signe ‘quatre’. Une photo a été prise lorsque Oultache a fait ce signe. Or dans son rapport, le juge d’instruction affirme que Oultache a déclaré qu’il avait tiré deux balles et que quatre autres étaient restées dans le barillet de son revolver P 38 Smith & Wesson. »

    Les avocats de la défense ont fait remarquer au juge d’instruction la différence des versions entre les déclarations de Oultache lors de la reconstitution et le commentaire du magistrat à propos de la photo montrant l’assassin présumé faire le geste « quatre ». « Le juge d’instruction s’est emporté et s’est senti accusé de mensonge avant de se rattraper quelques jours après pour donner raison à la défense sans toutefois rectifier son rapport », explique maître Belarif, qui s’étonne que le juge d’instruction les informe le jeudi 24 juin qu’il auditionnera Oultache aujourd’hui, 28 juin, pour établir un procès-verbal récapitulatif à adresser au parquet et… partir en vacances ! « Donc le dossier sera transmis au parquet sans rectificatif ! », s’indignent les avocats de la défense, qui affirment que « la falsification des propos de Oultache relève d’une logique qui, depuis le jour de l’assassinat de M. Tounsi le 25 février, veut accréditer la thèse des deux coups de feu mortels ».

    Maître Belarif insiste : « Cette thèse a été dès le départ émise par la police judiciaire qui affirme, dans son rapport technique, que quatre balles percutées mais non explosées ont été retrouvées dans l’arme de Oultache et que deux douilles vides ont été relevées sur la scène du crime. C’est curieusement la même thèse qu’on retrouve, grossièrement étayée, dans le rapport d’autopsie. » Et c’est là que la défense s’attaque au deuxième volet des couacs de l’enquête : la médecine légale. « Les deux médecins légistes déclarent que le corps de M. Tounsi leur a été transféré de la morgue de l’hôpital Mustapha Bacha, sans préciser l’heure à laquelle on a entreposé le corps à la morgue ni celle du transfert ni si le défunt était habillé ou non ! Ils affirment avoir eux-mêmes procédé à toute l’opération d’expertise de l’autopsie (radiographie du thorax, etc.) au CHU Mustapha Bacha, alors que le rapport technique de la police mentionne que les radios et les photos du thorax ont été réalisées à la clinique de la police des Glycines ! », explique maître Belarif. L’autre dysfonctionnement grave de l’enquête est l’incroyable trajectoire de la balle fatale qui rappelle la fameuse « balle magique » de l’affaire de l’assassinat du président John Kennedy. « Les meilleurs experts en balistique et en médecine légale que nous avons sollicités, indiquent les avocats de la défense, qualifient la trajectoire d’impossible. La balle fatale aurait, selon le rapport d’autopsie, touché l’os orbital puis le palais, le larynx, frôlé les vertèbres cervicales, ensuite l’omoplate pour se loger enfin dans le thorax ! Faut-il rappeler que les munitions du P 38 de Oultache sont des balles semi-blindées à tête creuse, des balles qui explosent à l’impact... »

    Encore des anomalies de l’enquête ? Les deux avocats ne tarissent pas. Ils reviennent sur la journée même de l’assassinat, ce 25 février, dans le bureau du DGSN, à Bab El Oued, à Alger. « Une bonne dizaine de commissaires divisionnaires – le sommet de la hiérarchie de la police judiciaire – étaient présents sur les lieux. Ce sont les premiers à savoir que, dans le code de procédure pénale, dans une affaire de crime flagrant, tout officier de la PJ doit préserver les lieux du crime et veiller à ce qu’aucun indice ne soit déplacé, rappellent les avocats de la défense. Or, tout le monde entrait et sortait du bureau du défunt DGSN. Un chaos incroyable. Et, plus grave, personne n’a eu l’idée d’appeler le médecin de la DGSN présent sur place, ne serait-ce que pour vérifier si la victime était encore en vie ! M. Oultache avait déclaré en déposition, que M. Tounsi ‘respirait encore’ quand le tireur a regagné le bureau et s’est affaissé à un mètre du DGSN, après avoir été blessé par balle dans le couloir ! En plus, tout officier de la PJ sait qu’il doit immédiatement, selon le code de procédure pénale, informer le procureur qui doit se déplacer sur place accompagné du médecin légiste. Ce dernier doit faire les premières constatations avant même l’intervention de la police scientifique. Or, rien de tout cela n’a été fait ! » Selon la défense et d’après les photos prises sur le lieu du crime, le corps de M. Tounsi a été « déplacé, retourné », ce qui équivaut, d’après les deux avocats, à « une altération des preuves qui appelle à une responsabilité pénale ». Il a été procédé à l’enlèvement du corps, précise la défense de Oultache, sans la présence d’un médecin légiste, en contradiction avec la loi. Les deux avocats sont excédés : ils évoquent des « manipulations », notamment le fait que « la chemise du défunt a été manipulée – taches d’impact au début de l’instruction, rouge de sang et déchirée du côté droit quelques semaines après » et surtout d’avoir « chargé la Brigade de recherche et d’investigation (BRI) de l’enquête alors que la police est juge et partie ! », selon maîtres Belarif et Dilem. « Nous ne nous faisons pas d’illusions, mais nous nous battrons pour faire valoir le droit. Aujourd’hui (dimanche), des avocats internationaux nous ont confirmé leur accord de s’associer à nous pour faire éclater la vérité », ont conclu les avocats de la défense du colonel Oultache.



    Par Adlène Meddi

  • Celui qui recule, celle qui avance

    Par : Mustapha Hammouche
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    L’équipe algérienne de football est rentrée de Coupe du monde avec dans ses bagages une contre-performance historique : le plus mauvais résultat dans un tournoi international. En 1986, même avec un nul et deux défaites, l’équipe de Saâdane avait marqué un but. La bonne nouvelle que constitue la révélation de quelques individualités ne suffira pas à compenser le fiasco tactique renouvelé.
    Mécontente de sortir par la petite porte technique, l’équipe a tenu à marquer sa présence dans ce Mondial sud-africain de notre empreinte culturelle.
    Faute de marquer des buts, Djamel Saïfi, un de ses stériles “buteurs”, a héroïquement déposé la marque de notre machiste virilité sur le visage d’une femme journaliste. Ce qui aura permis à la FIJ de poser officiellement, et pour la première fois, la question de la sécurité des journalistes dans des compétitions où les enjeux extra-sportifs induisent de plus en plus de comportements mafieux. Ce qui aura aussi contraint la Fifa à ouvrir la première enquête sur un acte de violence de joueur commis en dehors du terrain.
    Devant la performance du gardien M’bolhi qui a sauvé les Verts d’une humiliation de fin de tournoi, on en était à se féliciter de la décision légalisant, depuis 2008, la transmission de la nationalité algérienne par la mère, quand nous vint la nouvelle du geste imbécile de Saïfi osé, pour la seconde fois paraît-il, contre une consœur. S’il fallait reconnaître au régime actuel quelques rares décisions politiques à caractère progressiste, celle qui a consisté en la levée de la réserve à l’égard de l’article 9.2 de “la Convention sur l’élimination de toutes les discriminations à l’égard des femmes”, prise il y a deux ans, devrait figurer en tête de ces maigres réalisations.
    On ne demande pas à Saïfi, dont la notoriété usurpée ne doit rien à son efficacité sportive et encore moins à la conscience politique, de faire le lien entre la présence d’un goal providentiel et le recouvrement de l’entière citoyenneté de la femme, lui qui violente une journaliste parce qu’elle a révélé son mariage mixte qu’il aurait aimé cacher. Ce qui déjà en dit long sur la sérénité psychologique du personnage.
    Ce joueur n’est qu’un représentant caricatural de la régression machiste nationale, bien plus dangereuse que l’improvisation stratégique des instances sportives : d’abord gracieusement ouvertes aux spectatrices, lors de la rencontre amicale Algérie-Serbie, les tribunes du stade du 5-Juillet furent le théâtre d’agressions et d’insultes à l’endroit des femmes ; on attribua la défaite de l’équipe nationale… des hommes à leur présence ! Ces évènements racontés par un animateur de Radio-Canada au lendemain de la rencontre Algérie-Slovénie provoqua l’hilarité de l’assistance. On pouvait continuer à s’en prendre à ce genre de détracteurs si les Saïfi ne venaient confirmer ce sous-développement civique sur lequel les autorités ferment allègrement les yeux.
    La journaliste Halimi, la bien nommée, par sa présence même en Afrique du Sud, montre qu’en dépit des accointances vénales entre les milieux footballistiques et politiciens et en dépit de la régression mafieuse du système, des femmes et des hommes rivalisent en morale et en courage professionnels avec leurs homologues du monde. Le représentant de la voie de l’échec, c’était lui, “l’attaquant” qui recule ; la représentante de la voie du progrès national, c’était elle.

  • no moment

  • Un mois après le remaniement ministériel : La torpeur regagne l’Exécutif


    Un mois après le remaniement ministériel : La torpeur regagne l'Exécutif


    Un mois après le lifting gouvernemental, rien n’a changé. L’appareil exécutif, drivé par un président quasi-absent, demeure grippé.



    L’inaction est ahurissante. Hormis les sorties médiatiques des plus ordinaires de quelques ministres, le gouvernement somnole. Les légers changements opérés n’ont jusque-là donné aucune plus-value à un Exécutif visiblement en panne d’inspiration en ces temps de vaches maigres. La devise du chef de l’Etat étant de ne pas changer une équipe qui perd, le pire est à craindre. Jamais le bricolage n’a généré la prospérité. Face à un monde qui bouge et qui change, l’Algérie reste figée, cloîtrée dans une politique de colmatage qui hypothèque l’avenir de toute une nation. Dans un contexte marqué par une tension sociale endémique et un blocage économique sans précédent, le président Bouteflika n’a pas jugé utile de réunir son « nouveau gouvernement » ne serait-ce que pour présenter les nouveaux venus. Il n’a tenu aucun Conseil des ministres après l’annonce de la nouvelle composante gouvernementale.

    Peu soucieux des usages, le chef de l’Etat a même annoncé son remaniement ministériel la veille de son déplacement à l’étranger, à Nice précisément, où il a pris part au 25e sommet France-Afrique tenu le 28 mai dernier. Depuis son arrivée au pouvoir en 1999, le chef de l’Etat a renforcé la centralisation de la gestion des affaires de l’Etat. Ainsi donc, rien ne se fait sans son aval. Le gouvernement se trouve encore aujourd’hui suspendu à sa seule décision. Et son effacement de la scène publique laisse tout le monde pantois. Certains observateurs iront jusqu’à se demander si le pays est vraiment dirigé. Démuni physiquement depuis sa maladie en 2005, le chef de l’Etat ne met sur son calepin que les grands événements internationaux tels que le sommet du G8 auquel il a pris part ce week-end. Au niveau national, son activité est réduite au strict minimum. Depuis sa réélection pour un troisième mandat en avril 2009, le chef de l’Etat n’a tenu que deux Conseils des ministres. Il a en revanche effectué deux remaniements ministériels sans de véritables changements dans la politique gouvernementale. La situation du pays, dont la dépendance des hydrocarbures ne cesse de se renforcer, n’est-elle pas inquiétante pour se permettre le luxe d’un tel immobilisme ? Certainement pas. Il y a vraiment péril en la demeure.

    Le scepticisme gagne l’opinion publique qui craint de voir se reproduire le scénario catastrophique de la fin des années 1980 et du début des années 1990. Nourredine Yazid Zerhouni comme vice-Premier ministre ne semble nullement obéir à une volonté de mieux faire. Ayant échoué en tant que ministre de l’Intérieur dans la gestion de nombreux dossiers, dont celui de la Kabylie, et dans la conduite de certaines réformes comme la modernisation de l’administration, M. Zerhouni peut-il réussir dans son nouveau poste ? Suffit-il de remplacer Zerhouni par son « adjoint » Ould Kablia pour que le ministère de l’Intérieur fasse une bonne performance ? L’arrivée de Youcef Yousfi à la tête du ministère de l’Energie et des Mines, à la place de Chakib Khelil, va-t-elle mettre fin aux malversations et à la corruption qui gangrènent ce secteur comme tout le pays ? Ecarter Abdelhamid Temmar de l’Industrie et de la Promotion des investissements, est-il suffisant pour espérer relancer l’appareil productif et attirer les investissements ? Sûrement pas. Le jeu de chaises musicales ne peut pas redynamiser l’action gouvernementale. Lorsque le train est en panne, il faut plutôt regarder du côté de la locomotive.



    Par M. A. O.

  • "NOTRE AMI BOUTEFLIKA" (EXTRAITS)

    Extrait 1

    Janvier 2010.
    Le chef de la police est abattu dans son bureau.
    Qui l’a tué ? « Affaire de clans », dit-on à Alger.
    Le sang mêlé aux affaires d’argent sale. Le ministre de l'Énergie, celui des Travaux publics, celui de la Santé, ou encore l'ex-président de l'Assemblée nationale, tous « amis du président », sont gravement mis en cause dans des affaires de détournement de milliards d'euros blanchis dans l'immobilier dans les quartiers chics d'Alger, Paris et Barcelone.
    Un Etat voyou !
    Comment en-est-on arrivé là ?
    C’est toute l’histoire d’un stratagème, d’une formidable opération de camouflage et de travestissement, orchestrée conjointement par la caste militaire d’Alger, des capitales occidentales – à leur tête Paris – et des monarchies arabes qui, chacun pour ses secrètes ambitions, vont fabriquer de toutes pièces,  ce 15 avril 1999,  ce personnage factice qui allait duper le monde pendant dix ans, stoppé l’élan novateur de la société algérienne et faire le lit d’une kleptocratie, un pouvoir de malfrats, qui dirige aujourd’hui un Etat perverti, vide le pays de sa richesse et se livre à une guerre de gangs.

    Extrait 2

    Pourquoi un livre sur Bouteflika puisque l’auguste ne fait plus rire et que la salle est vide ?
    Parce que cette histoire, ils ne la raconteront pas.
    Ou alors, à leur façon.
    Ils diront : « C’est ainsi ! C’est le sud… »
    Ils expliqueront, la main sur le cœur, en invoquant Dieu et parfois les prophètes, ils expliqueront que Bouteflika, c’est le symbole de l’échec du projet républicain sur la rive sud de la Méditerranée et qu’il nous faut nous résigner à notre impuissance.
    Pourtant, il y a dix ans, ils avaient décrété ce qui est bien pour nous.
    Un civil à la place d’un pouvoir militaire.
    Un civil providentiel, gage de démocratie, d’une République moderne, une République comme on en montre à la télévision justement, avec de belles femmes, la joie de vivre, la souveraineté populaire, le travail pour tous, l’État de droit, le savoir, la culture, l’alternance au pouvoir… La liberté. La  liberté de parler, d’aimer, de marcher la nuit, la grâce d’exister...Comme à la télévision. Un président civil et tu passes d’une dictature à une démocratie ! Vraiment ? Mais oui, puisqu’on te le dit !   
    Les messieurs qui parlent la main sur le cœur, qui invoquent toujours Dieu, parfois les prophètes, ces messieurs puissants ne pouvaient pas mentir et on les a crus…

    Extrait 3

    Nous sommes en 1998. L’Algérie est en train de se relever, laborieusement mais triomphalement, d’une bataille impitoyable contre le terrorisme islamiste. Le coût en vies humaines est énorme, Les temps sont durs. Le pétrole est à son plus bas niveau. Le pays est boycotté. Les ambassades ont fermé. Les compagnies étrangères ont quitté le territoire. Il n’y a plus d’argent dans les caisses. Mais l’Etat, en dépit de tout, reste debout et n’a pas capitulé devant l’islamisme comme le recommandait la plateforme de Sant Egidio . Le général Liamine Zéroual est élu massivement, et avec enthousiasme, malgré les mises en garde de l’organisation terroriste, le GIA, qui menaçait de s’en prendre aux citoyens qui se rendraient aux urnes. La Constitution est modifiée pour se baser désormais sur le pluralisme et la représentativité, essentiels pour s’engager dans un processus de transition démocratique. Elle abolit le pouvoir à vie et limite le nombre de mandats présidentiels à deux (art.74).
    Tout est encore loin d’être parfait. Les élections présidentielles de 1995 peuvent difficilement être créditées des caractères de liberté et d’honnêteté qu’exigent la Constitution et les résolutions des organisations internationales.
    Il reste que cette Algérie retrouve goût à la grandeur et courtise la démocratie.
    La lutte contre l’intégrisme islamiste a redonné une nouvelle légitimité au combat populaire.
    Ce pays qui ose l’intransigeance et dont le président Zéroual refuse de serrer la main à Chirac à Washington, inquiète les lobbies occidentaux et arabes.
    Un complot international d’émasculation de l’Algérie va voir le jour, qui va faire démissionner Zéroual et livrer le pays à Abdelaziz Bouteflika.
    Il a réussi.

    Pour vous procurer le livre :

    EDITIONS RIVENEUVE
    75 RUE DE GERGOVIE
    PARIS 14
    TEL : 01 45 42 23 85

  • qlqs commentaires de nos amis lecteurs

    • Posté par tiperpourine, 26 Juin, 2010
      Allons Allon
    • Posté par Kacem Madani, 25 Juin, 2010
      @appach : Regard de mérou…hahahaha ! Je n’arrête pas d’exploser en fou-rires interminables chaque fois que je regarde cette tronche en y détectant incontestablement des yeux de mérou. Où donc êtes vous allé dénicher cette ressemblance, qui nous a tous échappé mais pourtant si frappante, mon ami ? C’est bien la première fois que quelque chose concernant ce putschiste me fait rire. Merci ! A regarder de près, J’ai comme l’impression que les Hindous se trompent bigrement dans leurs croyances de réincarnation des humains en animaux. Cette ressemblance, tend à démontrer qu’il n’en est rien et qu’à l’inverse ceux sont plutôt les animaux qui se réincarnent en humains. À moins que nous ayons là un cas d’espèce unique au monde, une sorte d’exception qui confirmerait la règle ? Ouellah que nous devrions proposer ce spécimen rarissime aux enchères à tous les labos du monde pour raffiner les analyses du processus d’évolution des espèces en comparant ses gènes à celui de ce poisson. Boutef est peut être le fameux chainon manquant ya-aazraïnkoum ! De plus, peut-être trouveront-ils, ainsi le moyen de sauvegarder l’homme au-delà des 100 années de survie prédits ? À défaut de servir son pays, Boutef aura servi à la sauvegarde de l’humanité entière! Dépêchez vous de déposer un brevet auprès d’une institution d’anthropologie appach !...... Merci vraiment pour ces fous-rires, ca change beaucoup de cette atmosphère tristounette, à l’image des salles de prière, dans laquelle toutes ces nouvelles affligeantes, de corruption et de décrépitude de notre pays, nous plongent. Pour revenir au livre, je crois que c’est lui rendre des honneurs bien en delà de sa stature (politique s’entend) que de comparer Boutef à Benali ou Hassan 2. Quoiqu’on dise, vous pouvez circuler à Tanger, Marrakech ou Tunis, à minuit ou deux heures du matin avec votre femme, votre mère, votre sœur, et toute la smala, sans ressentir la moindre inquiétude, alors que vous ne pouvez faire ne serait-ce qu’une centaine de mètres à Alger, même à l’heure du d’hor, sans ressentir une oppression qui vous mette dans un état de qui-vive permanent, surtout si vous êtes en compagnie d’une femme. Je n’avais pas l’intention d’acheter ce livre, au vu de l’odeur de business que sa promotion dégage, mais je suis prêt à vous l’offrir appach, de bon cœur car cela faisait bien longtemps qu’un post ne m’avait fait autant rire. Les seuls endroits où l’on rigole encore assez bien chez nous, c’est dans les bars, et comme les bars se font de plus en plus rares, la tristesse des mosquées l’emporte à chaque coin et recoin de nos rues. Dommage ! Car en principe, il y a bien longtemps que nous savons que le rire est le propre de l’homme. Mais comment peut-il en être autrement quand on fait disparaître Rabelais de tous les textes scolaires ? Si le rire disparaît, que nous reste-t-il donc pour nous targuer d’une quelconque différence entre l’homme et l’animal ? Si vous repassez par là appach, nous pourrions nous organiser pour vous faire parvenir ce livre au plus vite. Si j’ai un peu de temps j’essayerai de faire un montage de cette photo aux côtés d’un mérou avec une légende du style : Cherchez l’erreur ! Cela pourrait donner un joli Poster, non ?...hahahaha ! Je ne me retiens pas, je ris aux larmes !......Encore merci !
    • Posté par Tebessi Propre, 25 Juin, 2010
      puisque vous parlez de la corruption en Algérie . je vais vous cité un exemple chez nous a Tebessa . Voila il s'agit de l'ingénieur des Mines " Messar Nacer" beau Frère de Aboujerra Soltani , qui est devenu un Grand richard grâce a la corruption et aux interventions de Aboujerra pour que les responsables de ce Bled ne le touche pas puisque même le Fils du cheikh Oussama est un trafiqueur de voitures Neuves Alger Tebessa,Cet ingénieur ,s'est permis de construire une maison ( Villas ) a Tebessa pour deux Milliards 02 voitures DE LUXES une pour lui et l'autre pour ses deux enfants qui sont a l'université de Alger ou ils leur a acheté une maison a Tipaza pour 1 Milliard deux cent million de centimes . ses dépenses journalières dépassent le un Million , c'est un fonctionnaire comme moi j'habite pas très loin de lui . Il parait que son père que je ne le connait pas est un petit Fellah qui est devenu lui aussi grand fellah séquestre les terres des pauvres Fellah les traduit a la justice et c'est toujours son Père qui est gagnant grâce a son Fils il lui a acheté des terres a son nom dotée de Matériel Agricole un tracteur dans son Douar , personne ne peux lui faire face , même les autorités parce que c'est le beau frère de Aboujerra quand il vient a Tebessa même les autorités viennent mangé au domicile de notre ingénieur .
    • Posté par afroukh, 25 Juin, 2010
      Huons la main étrangère,et félicitons la main impériale,dans les quiproquos sans suite,comme dit quelle bonne transparence de notre maison?!
    • Posté par Daamghar, 25 Juin, 2010
      Nixon a bien été évincé par la force d'une plume. Pourrions-nous rêver le même scénario chez nous. Je pense que ce serait les préludes de la fin du cauchemar qui dure trop longtemps au point où tous les algériens démocrates sont catalogués d'incapables à prendre en main leur destinée. Le MAK/GPK, quoi qu'on en pense, est un maillon indissociable dans ce combat pour la démocratie.
    • Posté par Horria Horma, 25 Juin, 2010
      "Notre ami Bouteflika" devait s'envoler jeudi pour le Canada pour y rencontrer les membres du G8 en compagnie de ses pairs africains du Nepad.J'espère qu'un des ses hôtes aura le bon goût de lui mettre sous le nez le livre du même nom, fraichement sorti, juste pour illustrer les discussions sur la "bonne gouvernance" et, lui, en guise de "bonne foi" il va nous revenir chargé de dizaines d'exemplaires de ce nouvel opus. Alors, patience amis internautes d'Algérie "Notre ami Bouteflika" sera dans toutes les bonnes librairies du pays, dimanche au plus tard. Sauf...sauf, si "Nounou la gaffe" sévit encore dans les parrages de l'aéroport.le livre sera alors saisi et ceux qui auront tenté de l'introduire frauduleusement, arrêtés pour atteinte aux intérêts supérieurs de l'Etat.
    • Posté par sid, 25 Juin, 2010
      J'espere que ce livre sera base sur veritees verifiables et credibles et non pas sur radio trottoirs et dans le rues.
    • Posté par athee-pur-sucre, 24 Juin, 2010
      Félicitations!!!! Merci benchicou, ce président et ses sbires doivent être combattus par la plume faute de pouvoir le faire par d'autres moyens plus radicaux. Je ne sais pas de quoi ça retourne exactement mais il est facile de deviner et encore felicitations et à tous les hommes de bon sens de faire que ce livre fasse ruer dans les brancards les fossoyeurs de l'algerie d'aujourd'hui!!!
    • Posté par aboureb, 24 Juin, 2010
      j'ai hate de lire ce livre qui certainement va faire la démonstration que l"Algérie a été livrée pieds et poings liés aux malfrats et aux vautours.Le chargé de mission et sa bande sont connus et le peuple saura reconnaitre les siens. Resterons nous encore longtemps ces peuples de demeurés qui ne sont pas encore rentrés dans l'Histoire? ô rage ô désespoir!Ne vivrons nous donc que sous la trique ,les faux discours et toute sorte d'arnaque? Que nous reste-t-il comme rêves à caresser et à nourrir? Nous voulons être même le ventre creux, mais seulement être: fiers et dignes!
    • Posté par Ghanima, 24 Juin, 2010
      C'est la Crème de notre société qui s'est résolu à dire ses quatre vérités. La langue de bois ça ne la connait pas , un livre qui promet beaucoup de révélations et des dessous d'affaires qu'on a bien voulu nous cacher. J'ai compris de toute manière que les silences prolongés de ce pouvoir n'ont rien d'innocent , il y a anguille sous roche. L'omerta , le laisser-faire , la complicité , l'opacité ,les faux- fuyants et la destruction des traces sont des méthodes qui donnent la puce à l'oreille.Bravo à toutes et tous!
    • Posté par jhon, 24 Juin, 2010
      j'ai hate de le lire, activez vite
    • Posté par lemdéçu, 24 Juin, 2010
      Depuis qu'il est arrivé...et jusqu'à aujourd'hui LE SANG des Algériens ne cesse de Couler...-ON DIRAIT,-j'arrive ,je sèmes la pagaille,je met tout le Peuple les uns contres les autres,qu'ils s'entretuent entres eux,ceux qui ont du sang dans les mains qu'on les relâchent dans la société et qu'on leurs attributs Travail,Logements,et privilèges,pour les autres que le malheur,la pauvreté,les maladies,le cataclysme ne les épargnera pas de ma part,pendent ce temps moi,mes proches et ceux qui ont les mains sales de sang et de corruption nous vivrons le Paradis sur Terre,et si je constates que malgré tous mes efforts d'anéantir ce Peuple et ceux qui me feraient barrage continuent a vivres,Alors avec tout l'argent que j'aurais ramasser d'ici là je ferai repartir toute l'économie de ce Pays de ce Misérables Peuple,il sont tellement des bénis oui-oui qu'il ne se rendraient même pas compte qu'il s'agissait en fait de ma Stratégie de Gouvernance,"Moralité:dans le sang,le désordre,la corruption,la possession de L'argent,il est Garanti de garder le Pouvoir A Vie et de racheter le Pardon et la réhabilitation"...-conclusion dans tout ça;Quelle perte de temps,Pauvre Peuple Algerien tout ce que tu as endurer...Les Turcs,Les Français,maintenant les Tiens et c'est les plus Pires!-En tous les cas voila comment ressent-on l'histoire Algerienne depuis que vous-êtes là;ce n'est que la Perte d'espoir qui nous fait ressentir ça,pourquoi ressent-on ça?parce que heureusement il nous reste encore le Droit de Réfléchir AVANT qu'ils nous mettent LES PUCES Dans les cerveaux;SI ça exister,ils seraient capables de le faire.
    • Posté par Anonytme, 24 Juin, 2010
      Excellente nouvelle ! Merci aux auteurs.
    • Posté par appach, 24 Juin, 2010
      Vivement un lien pour lire le livre. Quel regard de Merou sur cet photo......

  • Sortie du livre « Notre ami Bouteflika »

    image

    Après « Notre ami le Roi » de Gilles Perrault et « Notre ami Ben Ali » de Nicolas Beau, c’est « Notre ami Bouteflika » qui vient de paraître en France et au Canada, et qui complète la trilogie maghrébine.

    « Notre ami Bouteflika » est un ouvrage collectif coordonné par Mohamed Benchicou avec des textes de  Abdelaziz Rahabi (Ancien ministre de la Culture et de la Communication – Ancien ambassadeur), Djilali Hadjadj, (Président de l‘Association de lutte contre la corruption en Algérie), Ali Yahia Abdenour (Président Ligue des droits de l’homme), Keltoum Zinou (Veuve de journaliste assassiné par les intégristes. membre de l’Association des victimes du terrorisme), Fayçal Metaoui, (Journaliste-reporter à El-Watan), Zouani Houria (Mère d’une victime du terrorisme), Mustapha Hammouche (Chroniqueur du quotidien Liberté), Hassan Zerrouky (Journaliste au quotidien l’Humanité), avec des dessins de HIC.

    Nous y reviendrons.

    Pour vous procurer le livre :

    EDITIONS RIVENEUVE

    75 RUE DE GERGOVIE

    PARIS 14

    TEL : 01 45 42 23 85

  • no comment

  • Des voyous sèment la panique au stade Charletty : L’image de l’Algérie risque d’être ternie


    Piètre image que celle donnée, mercredi dernier, par les supporters de l’équipe algérienne de football venus en masse suivre sur grand écran le match contre les Etats-Unis au stade Charletty, dans le 14e arrondissement de Paris.



    Paris

    De notre correspondant

    Ceux qui devaient donner de la voix aux Verts se sont transformés, à l’issue de la rencontre, en casseurs et pilleurs, salissant un peu plus l’image de l’Algérie. Le spectacle de la désolation a commencé vers 18h. Mécontents du score, environ 300 jeunes sur les 6000 présents, munis de barres de fer et de grilles métalliques, s’en sont pris aux véhicules stationnés à la sortie du stade. Ils ont brûlé une voiture et retourné une bonne quinzaine avant de saccager les abords de l’enceinte sportive. Même les motos n’ont pas échappé à la furie de ces fous furieux. Trois grosses cylindrées ont subi la loi des flammes.

    La fumée continuait d’ailleurs de s’élever dans le ciel parisien jusqu’a une heure tardive de la soirée. Non loin du stade, des vitres de boutiques et d’abribus ont volé en éclats sous les regards médusés et consternés des passants. Ils ne comprenaient pas pourquoi des jeunes s’en prenaient aux deniers publics et privés sous prétexte que leur équipe favorite avait perdu un match. L’intervention de quelques personnes âgées, venues voir le match en famille ou avec leurs enfants, n’a pas réussi à ramener le calme chez les jeunes venus en majorité des banlieues.

    Il fallait donc l’intervention rapide des forces de l’ordre – environ 200 CRS – qui ont usé de gaz lacrymogènes pour disperser les casseurs. Munis de chiens et armés jusqu’aux dents, ils ont quadrillé les alentours du stade et renforcé la sécurité devant la Fondation des Etats-Unis, un pavillon qui accueille des étudiants américains au cœur de la Cité internationale universitaire située à 500 m environ du parc Montsouris et du stade Charletty. Les policiers ont bloqué l’accès à cette cité aux supporters algériens qui voulaient s’y engouffrer pour, sans doute, en découdre avec les étudiants américains. La violence a commencé à la dernière minute du match, lorsque les Américains ont inscrit le but de la victoire. Soudain, tout s’est emballé. Les jeunes se sont mis à balancer des barrières en métal sur les agents de sécurité. Quelques minutes après, la tension est montée d’un cran et a gagné l’extérieur du stade.

    Conséquence de cette invasion : l’interruption pendant une bonne heure du trafic du RER B – train reliant Paris à la banlieue – au niveau de la station Denfert-Rochereau qui se trouve à proximité du stade Charletty. Les réactions ne sont pas fait attendre. Jeudi, de nombreux hommes politiques, de gauche comme de droite, ont condamné la violence de certains pseudo supporters algériens. Certains ont même demandé d’interdire l’installation d’écrans géants lorsqu il s’agit de retransmettre des matchs de l’Algérie ou des autres pays du Maghreb. Tirant à boulets rouges sur les jeunes des cités qui « ne respectent plus rien et qui n’ont aucun lien avec la France », le Front national est revenu sur le drame de la Marseillaise sifflée et l’envahissement du terrain lors du match Algérie-France.

    Condamnant le comportement de ces « voyous » qui n’ont rien à avoir avec le sport, les associations maghrébines craignent que ce genre d’incidents n’alimente davantage le sentiment de racisme et de xénophobie qui prend des proportions alarmantes au sein du discours politique et de la société française. Il faut dire que le comportement de certains beurs est tout simplement inacceptable.



    Par Yacine Farah

  • Le challenge de Ould Kablia au lourd héritage de son prédécesseur : Déboulonner dix ans de « zerhounisme… »

     


    Le challenge de Ould Kablia au lourd héritage de son prédécesseur : Déboulonner dix ans de « zerhounisme… »

    Les fréquents déplacements de Daho Ould Kablia et les décisions rapides qu’il a prises pour redresser une situation, jugée chaotique, créée par son prédécesseur sont compris par les Algériens comme une « dézerhounisation » de la vie publique. Les observateurs de la scène nationale tablent à l’avenir sur moins de verrouillage des activités partisanes et une meilleure approche des libertés politiques et syndicales. Propulsé ministre de l’Intérieur à la faveur du dernier remaniement ministériel, le successeur de Zerhouni, doit-on en convenir, a du pain sur la planche. Car la mission principale de Daho Ould Kablia, détrompez-vous, n’est pas tant de « pacifier » une Algérie déjà largement « fliquée », mais plutôt de liquider le lourd héritage de l’ancien numéro 2 de la Sécurité militaire. Force est de constater qu’en dix ans de « zerhounisme », l’Algérie a considérablement régressé au chapitre des libertés collectives et individuelles, et ce ne sont pas les efforts consentis par M. Ould Kablia en termes de « com » qui vont chasser cette image de « pays fermé » qui nous colle à la peau.



    L’agenda du nouveau ministre de l’Intérieur, il faut le dire, est chargé. M. Ould Kablia multiplie depuis quelque temps les réunions avec les walis en commençant par ceux des grandes villes, à savoir Alger, Constantine et Oran. Longtemps confiné dans le rôle de « Monsieur collectivités locales » dans le dispositif présidentiel, le gouvernement semble miser sur sa fine connaissance des ramifications de l’administration locale, pour hisser son cœfficient de popularité. Personnalité réservée, de profil plus « technocratique » que politique, dans le « subconscient » du gouvernement, M. Ould Kablia serait ainsi celui qui apporterait des correctifs à la gestion « Zerhouni », marquée tout au long de ses dix ans de « règne » par des bourdes monumentales. Son plus grand tort reste évidemment sa vision fondamentalement « policière » de la société. Sa gestion des événements de Kabylie, son verrouillage systématique de la vie partisane, syndicale et associative par l’interdiction systématique de toute nouvelle formation, son hermétique quadrillage de l’espace public, comme c’est le cas à Alger où depuis la marche historique du 14 juin 2001, toute manifestation de rue est prohibée, l’interdiction à certaines personnalités « hostiles » et autres opposants étrangers de fouler le sol national, comme ce fut le cas récemment avec l’opposante tunisienne Sihem Bensedrine, autant de faits qui donnent une image peu glorieuse des « années Zerhouni », même si l’on sait que la responsabilité est partagée au sommet, le pouvoir étant cosolidaire dans ses dérives totalitaires.

    Les derniers jours de Zerhouni (avant d’être « promu » vice-Premier ministre, un poste flou pour le moment, une voie de garage selon certains) auront été marqués par le matraquage des enseignants grévistes et autres catégories sociales frondeuses, l’interdiction à peine masquée du 3e congrès de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme et la fermeture d’un espace symbolique aussi emblématique que la Maison des syndicats. Comment occulter, dans la foulée, l’affaire de la carte d’identité et du passeport biométriques et leurs 15 kilos de paperasses ineptes ? Il faut dire qu’avec cet épisode, la « bureaucratie policière » avait atteint le summum de sa sophistication et de sa bêtise. Last but not least : l’histoire retiendra que c’est sous le règne de Zerhouni que le DGSN, Ali Tounsi, a été assassiné, et l’on se souvient, là encore, de la confusion à laquelle ses déclarations brouillonnes et embarrassées ont donné lieu. Voilà donc en quelques mots le challenge de Ould Kabilia. Pour si peu que l’Exécutif ait réellement un souci de feed-back et un minimum d’inquiétude à se faire quant à son style de gouvernance et sans vouloir être naïfs, il y a lieu de croire que l’une des missions de Ould Kablia serait de « dézerhouniser » l’administration et donner d’elle une image moins sombre.

    Déjà, Ould Kablia s’est attelé à démanteler la complexe bureaucratie sécuritaire montée autour du passeport biométrique en allégeant la procédure de son obtention. Pour la gouvernance locale, il a annoncé depuis Oran une « charte de l’éthique » pour les walis en exhortant les préfets de la République à plus de transparence et à plus d’ouverture et de communication sur leur gestion. Aura-t-il l’audace, le désir, le projet, et surtout, les coudées franches pour soulager les Algériens du poids du « zerhounisme », ne serait-ce qu’en supprimant quelques barrages parfaitement inutiles et ne servant qu’à resserrer l’étau sur des vies déjà assez tenaillées comme cela ? Nous ne nous faisons, évidemment, aucune illusion à ce propos. Mais souhaitons tout de même que les prochains jours ne donnent pas tout à fait raison à notre réalisme…



    Par Mustapha Benfodil

  • Libertés académiques : Les chercheurs scandalisés




    Les pouvoirs publics sont-ils en train de verrouiller les libertés académiques ? La liberté des universitaires et des chercheurs est-elle menacée ? Ce sont autant d’inquiétudes que les enseignants universitaires expriment, après que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique eut introduit des mesures restrictives sur la participation des enseignants chercheurs en sciences sociales aux congrès et colloques à l’étranger. Il est laissé à l’appréciation des recteurs de décider si un enseignant doit participer à un colloque ou à un séminaire à l’étranger.


    Un tour de vis et un bâillonnement de la pensée libre, voire un retour à « l’ignoble autorisation de sortie imposée aux citoyens dans les années 1970 ». Des universitaires, scandalisés par une directive « policière », affirment ne pas « se laisser faire » et se disent décidés à « riposter » à ce qui s’apparente à une police de la pensée qui s’installe au sein de l’université. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui s’est saisi d’un cas d’enseignants « accusés » d’avoir pris des positions « allant à l’encontre de celles de l’Etat algérien au sujet du Sahara occidental » lors d’un colloque organisé au Maroc, a décidé de « priver » des chercheurs algériens de prendre part aux manifestations scientifiques à l’étranger. Ce sont la libre circulation et le droit à l’expression – pourtant garantis par la Constitution algérienne – qui sont menacés.

    La chercheuse universitaire Khaoula Taleb-Ibrahim dénonce une « tentative d’enfermement ». « Il y a un risque d’atteinte aux libertés académiques », s’est plaint pour sa part Hassan Remaoun, historien de l’université d’Oran et chercheur au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc). Il a estimé que la décision du ministère est « une mauvaise chose et ce n’est pas une bonne méthode. Elle est autoritaire. Il ne faut pas que le ministère de l’Enseignement supérieur devienne une annexe des services de sécurité ou du ministère de l’Intérieur », a indiqué M. Remaoun. Ce dernier a estimé, par ailleurs, que l’Etat « peut intervenir, mais il ne faut pas que l’universitaire fonctionne sous injonction ». Evoquant, le cas des enseignants ayant participé au colloque au Maroc, M. Remaoun a précisé que les chercheurs « ne sont pas des diplomates » et, de ce fait, ils ont le droit d’avoir une opinion en toute liberté.
    La police de la pensée s’installe à l’université

    Mais « cela dit, ils doivent être responsables », estimant qu’il y a toujours « des tentatives de manipulation et que le politique instrumentalise souvent la recherche ». C’est pour cette raison que le chercheur du Crasc préconise qu’il y ait « un minimum d’autonomie de l’université algérienne », en rappelant que « même lorsque l’Algérie vivait dans l’isolement durant les années 1990, Le CNRS (France) n’a jamais interdit à ses chercheurs de venir en Algérie ». Même sentiment de révolte et d’indignation chez Zoubir Arous, chercheur en sociologie à l’université d’Alger : « La situation est grave. Il s’agit là d’une velléité de restreindre les libertés académiques et une grave atteinte à la fonction de l’enseignant. Le chercheur est un producteur et diffuseur du savoir, et brider ses déplacements équivaudrait à limiter la diffusion du savoir dans la société », a-t-il mis en garde. L’oukase des autorités politiques exprime « une situation politique caractérisée par un recul tragique des libertés. L’enseignant n’est pas un homme politique pour qu’on lui applique des lois du ministère de l’Intérieur », avertit Z. Arous, qui fait le parallèle avec les années 1970 lorsque « les autorités politiques décidaient du contenu du sermon que devaient lire les imams ».

    De son côté, Abderezak Dourari, professeur en sciences du langage à l’université d’Alger, a considéré que « s’il y a un incident, ce n’est pas une raison pour limiter la liberté d’opinion des chercheurs, même s’il s’agit de questions sensibles ». Le CNES, dans une déclaration rendue publique hier, dit regretter « l’intronisation de la mesure restrictive de participation aux congrès à l’étranger qui ne peut être considérée que comme "pénalisante" qui porte atteinte à toute la communauté universitaire » et « n’arrange guère la promotion de la recherche scientifique en Algérie ». « Ce serait vraiment malhonnête de qualifier tous les enseignants chercheurs partant à l’étranger dans ce cadre de faire du tourisme ou autres activités. Certes, il y a peut-être une minorité qui altère l’image de marque de l’université algérienne par des participations qui suscitent des interrogations, mais en contrepartie, il y a une majorité qui honore dignement ses engagements. » S’il y a des dérapages, « ils sont en grande majorité dus à la complicité de l’administration qui tolère des participations nébuleuses », fait savoir le syndicat du supérieur. En somme, la position des autorités politiques à travers de telles mesures traduit une suspicion à l’égard des chercheurs et enseignants significative d’un pouvoir qui verrouille tous les espaces démocratiques.


    Par Hacen Ouali

  • Le panier de la ménagère toujours coûteux: Quels prix pour le ramadhan ?





    par Yazid Alilat, Le Quotidien d'Oran, 24 juin 2010

    Le coût de la vie s'est établi au mois de mai dernier à 5,3%, légèrement en hausse par rapport à celui enregistré au mois d'avril (5,2%), selon l'Office national des statistiques (ONS). Ainsi, pour cette période, l'IPC (indice des prix à la consommation) s'est établi en hausse de 4,33% durant les cinq premiers mois de l'année.

    L'IPC a été tiré vers le haut par une surchauffe des prix des biens alimentaires, avec une augmentation de 5,83% par rapport à la même période de l'année 2009. Les produits agricoles frais passent à +4,48% et les produits alimentaires industriels à +6,98%. Excepté la pomme de terre (-21,25 %), des oeufs (-12,54 %), la viande de poulet (-8,83 %) et des légumes frais (-0,06%), le reste des produits s'est caractérisé par des hausses, dont la plus prononcée a touché le sucre et les produits sucrés (+45,01%) et les fruits frais (+42,91%). La même tendance a été constatée pour les poissons frais (+16,41%), les viandes de bœuf (+13,44%), les boissons non alcoolisés (+16,7%), les viandes de mouton (+8,2%) et les huiles et graisses avec +8,07%.

    Même hausse, par ailleurs, pour les biens manufacturés (+3,21%) et pour les services à 2,80% au cours des cinq premiers mois de 2010. Par ailleurs, tous les produits de consommation du panier, représentatifs de la consommation des ménages ont enregistré des hausses entre le mois de janvier et mai 2010 : le groupe «alimentation-boissons» passe à +5%, l'habillement-chaussures (+4,4%), «logement et charges» (+2,9%), «santé-hygiène corporelle» (+2,9%) et enfin le groupe «meubles et articles d'ameublement» (2,6%).

    Le taux d'inflation s'est établi, d'autre part, en hausse de 1,4% au mois de mai 2010 par rapport au mois précédent (+0,9%). Durant cette période, les prix des biens alimentaires ont connu une hausse de 2,2%, due essentiellement à la hausse des prix des produits agricoles frais (5,3%). Par contre, légère décrue pour les prix des produits alimentaires industriels, qui ont été orientés à la baisse (-0,2%), alors que les biens manufacturés et les services sont restés stables à 0,8% et 0,3%. Par ailleurs, les produits agricoles frais restent orientés vers la hausse au mois de mai dernier : la pomme de terre (+36,53%) et les fruits frais (+8,13%), la viande de poulet (+3,13%) et la viande de bœuf (+1,21%).

    Comparativement au mois d'avril 2010, les principaux produits du panier sont restés stables, même s'ils sont légèrement orientés à la hausse. Il est clair que le rythme de l'inflation est tiré vers le haut par une hausse constante, et jusqu'à présent non maîtrisée, des prix des produits agricoles, mais également agro-alimentaires. Les prix des produits agricoles de saison, comme la tomate (+ de 40 DA), la courgette (35-45 DA), les haricots verts (40-60 DA) ou le poivron (50-80 DA) sont toujours orientés vers le haut, alors que à pareille période, une grande décrue était attendue par les ménagères. Quant aux fruits, ils restent globalement élevés, avec des nectarines entre 80 et 140 DA, les cerises toujours à plus de 300 dinars ou la banane à plus de 100 dinars/kg. Le mois de ramadhan sera assurément chaud, chaud pour la ménagère.

  • Condamné une énième fois par contumace : Où est passé Abderrazak El Para ?



    El Watan, 24 juin 2010

    L’affaire Abderrazak El Para ressurgit. Lundi dernier, le tribunal criminel près la cour de Batna a jugé et condamné par contumace cet ex-terroriste, pour avoir, entre autres forfaits, pris part à l’attaque, en mars 2003, d’un convoi militaire au nord-est de Batna, qui a coûté la vie à deux militaires.

    Ce n’est pas la première fois qu’El Para est jugé par contumace. Extradé le 27 octobre 2004 vers l’Algérie par la Libye, après sa capture par les rebelles du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad, Abderrazak El Para a été jugé par contumace 8 mois plus tard. En effet, le 25 juin 2005, le tribunal criminel d’Alger l’avait condamné par défaut à la réclusion à perpétuité pour « création d’un groupe terroriste armé ». Ce jugement par contumace a été justifié par le fait qu’El Para était encore considéré par la justice comme « en fuite ». Le 18 mars 2007, le même tribunal criminel d’Alger devait juger à nouveau El Para, une fois de plus par contumace. Mais le procès a été reporté. La raison invoquée est que la procédure judiciaire a été engagée avant qu’El Para soit arrêté et remis aux autorités algériennes.

    Il fallait donc attendre qu’une nouvelle procédure soit lancée. Après une longue attente, le procès d’El Para a été annoncé pour le 24 mars 2008. Mais il n’aura pas lieu. Pas plus que celui qui était prévu le 13 juillet 2008. En novembre 2009, le procureur général près la cour d’Alger, Zaghmati Belkacem, avait déclaré qu’El Para ne se trouvait dans aucune des prisons qui sont à Alger. Et depuis, le doute s’installe sur le sort d’El Para. Que devient-il ? Où est-il passé ? Pourquoi il n’a jamais été présenté à la justice ? Difficile de répondre tant l’affaire El Para est entourée de beaucoup de zones d’ombre. De son vrai nom Saïfi Amari, El Para, émir de l’ex-GSPC, doit répondre de plusieurs affaires terroristes. Il est considéré comme le cerveau du kidnapping de 32 touristes européens lors d’une prise d’otages, en 2004, qui a duré 7 mois. Il avait été impliqué dans un attentat contre des militaires et des groupes d’autodéfense, à Tébessa et Biskra, en février 2003.

    Par M. A. O.

  • L'affaire des otages du consulat français



    "Si l'homme échoue à concilier la justice et la liberté,
    alors il échoue à tout."
    Albert Camus.


    Le temps de la révolte

    Soldats de carrière et idéalistes, dès nos premiers pas dans l’institution militaire qui représente pour nous l’honorable descendante de l’armée de libération nationale (ALN), nos aînés nous enseignent un code de l’honneur très strict. Nous devons être intègres, irréprochables et prêts à donner nos vies à tout moment.
    Ils nous inculquent des valeurs qui sont sensées nous rendre digne du port de l’uniforme, ils nous enseignent que l’armée nationale populaire est le ciment de la nation et le fer de lance de notre liberté et que nous sommes par conséquent, le dernier rempart contre la barbarie et le chaos qui guettent la jeune république.
    Pour nous, l’ennemi est bien connu, ils nous l’ont largement défini. Des pancartes et des écriteaux accrochés aux murs de tous les établissements militaires sont là pour nous le rappeler à tout instant. Notre mission est très claire et devient au fil du temps notre raison de vivre. Nous voulons tellement honorer la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour donner naissance à une Algérie libre, que servir notre pays est devenu plus qu’un devoir: une religion.

    Nous, la nouvelle génération d’officiers issus des grandes écoles militaires, nous croyons à notre mission sacrée, celle dictée par la constitution : la défense de la nation et la sauvegarde de la république. Mais les idéaux pervertis et l’irresponsabilité pernicieuse que nous rencontrons au sein de l’institution militaire, joints à la cupidité, à l’affairisme aveugle, au clanisme, au régionalisme, à la soif de pouvoir, à la manipulation et au manque total de respect de la vie humaine, nous  incitent à rompre le silence.
    Un silence très pesant et parfois déchirant qui fait des uns des complices et des autres des lâches. Dénoncer est devenu plus qu’un devoir républicain. Notre témoignage est une obligation humanitaire. Une manière de rendre justice aux dizaines de milliers de victimes et aux valeureux qui se sont sacrifiés en essayant d’apporter un peu de lumière et de justice.

    Après des années de loyaux services, durant lesquelles nous nous sommes appliqués à faire notre devoir de militaires, le constat est amer. Nous avons vu venir la catastrophe avec l’effondrement de tous les principes qu’on nous a minutieusement professé. Devenir militaire en Algérie n’a plus qu’un synonyme : Devenir riche, puissant et au-dessus de la loi.
    Notre sort aurait pu être le même que celui de centaines de militaires qui succombent aux multiples tentations, mais pour une Algérie juste et souveraine, nous engageons un combat sans merci contre ceux qui transforment l’espoir des Algériens en déception et le rêve en cauchemar. Contre ceux qui utilisent les dépouilles comme un tremplin pour grimper toujours plus haut et s’assurer une place au soleil.

    Les commandeurs de l’institution militaire qui ont pris la situation sécuritaire en main et ont depuis longtemps trahi leur mission en commençant par anéantir les principes humains les plus fondamentaux. Manigancer pour leurs propres comptes avec un égoïsme sans égal, est devenu leur principale préoccupation dans le but de servir des intérêts personnels et mesquins. En définitive, Ils ont conduit le pays dans une impasse ténébreuse, avec pour seul horizon, un spectacle de guerre et de désolation.

    L’Algérie est pratiquement le seul pays au monde où la violence envers les civiles est un instrument institutionnalisé qui sert quotidiennement à gérer la vie politique et économique. Cette violence est devenue avec les années un mode avéré de contrôle des populations.
    Dès l’instant où le premier citoyen a été torturé, le corps armé dans son ensemble a cessé d’être digne et la république s’est vue affliger la pire des humiliations.
    La première victime a entraîné une seconde et dans une tourmente assourdissante qui dure encore, le compte final est terrifiant.

    Douloureux est d’admettre que certains officiers de l’ANP ont très largement dépassé dans le geste barbare de la torture le plus atroce des colonisateurs français. Une torture que certains psychopathes qui font honte à la race humaine, imaginent et mettent en pratique poussant à chaque fois les limites de l’intolérable. Ces Terminators «comme ils aiment bien être dénommés», ont réalisé l’œuvre la plus macabre de toute l’histoire de l’Algérie, elle compte des dizaines de milliers de victimes et plus de quarante milles disparus.
    Rien ni personne ne peut décrire fidèlement les supplices de ces femmes et de ces hommes que le temps a oublié

    L’humanité prend bien trop de temps à digérer les leçons de l’existence et oublie bien vite les brûlures de l’histoire. Les plus récents génocides en Bosnie, au Rwanda, en Algérie (pour ne citer que ceux là) sont des preuves qui interpellent et se rejoignent à la même finalité : tant que les décideurs optent pour l'élimination de l’autre pour asseoir un règne, une idéologie ou un gouvernement le résultat que nous connaissons restera toujours le même et la folie meurtrière prendra à chaque fois le dessus.


    Le putsch

    Révéler les dessous de l’infiltration et le but de la manipulation, n’est sûrement pas chose facile. Il n’est pas toujours évident d’expliquer cette pratique si l’on considère la complexité des mécanismes employés et les motivations qui caractérisent chaque opération de ce genre.
    Il serait affolant de découvrir combien l’opinion française autant que l’opinion algérienne ont pu être habilement menées dans un monde de machination. Il reste malheureusement fort à parier que tant que l’omerta est de rigueur, les illusionnistes régneront en maîtres.

    Depuis le début de la crise en Algérie, les généraux janviéristes (généraux auteurs du coup d’Etat de janvier 1992) font tout pour que la guerre contre leurs adversaires du front islamique du salut (FIS) dépasse la frontière du territoire et prenne une dimension internationale. Pour exporter le drame algérien, les moyens les plus abominables sont mis en œuvre.
    En France, après l’arrêt du processus électoral, la classe politique française condamne presque unanimement les putschistes, du moins en apparence !
    Bien qu’hostiles à l'avènement des islamistes au pouvoir, les politiciens en général, ne peuvent en aucune manière avaliser publiquement le renversement d’une conjoncture politique au moyen d'un coup d'état militaire. D'où la déclaration officielle de F. Mitterrand, condamnant en première annonce l'arrêt du processus électoral en le qualifiant "d'acte pour le moins anormal" et ce bien qu’il est avisé de l’imminence du coup d’Etat très peu de temps auparavant.

    Pour les généraux algériens, il faut à tout prix mobiliser la classe politique française dans son ensemble, en comptant sur l’appui indispensable des «amis de l’Algérie». C’est vital pour la survie même du commandement militaire. Ils mettent tout leur poids pour rallier le maximum de figures politiques à leur cause et obtenir par la même occasion, le soutien de la presse et de l’opinion publique française.

    Dans l’hémicycle de la démocratie française, des porte-voix perfides s’élèvent pour dénoncer la  passivité de la France face à l’avancée de l’intégrisme. Les mots d’ordres : sauvegarde de la démocratie, liberté et droit de l’homme ne sont que chimères, puisque les motivations réelles pour de telles prises de position ne sont que l’avidité du gain.
    Réaliser cet objectif va entraîner d’autres pays européens à en faire de même et avec l’appui de la France, toutes les portes de la légitimité politique vont s’ouvrir.
    Les moyens matériels mis en œuvre sont colossaux, et les généraux ne reculent devant aucune dépense, même humaine, pour mener à bien leur plan.

    Le cauchemar

    Sept étrangers dont deux Français, François Bartellet et Emmanuel Didion ( deux géomètres travaillant dans la région de Sidi Bel Abbas ) sont morts en Algérie du 21 septembre 1992 au 22 octobre 1993. Le désarroi pour les étrangers vient de commencer et un autre épisode de la sale guerre vient marquer la surenchère.

    Le 24 octobre 1993, trois fonctionnaires du consulat français, Jean Claude et Michèle Thévenot et Alain Fressier, sont enlevés par un commando « islamiste » dirigé par un certain Sid Ahmed  Mourad alias Djaafar el-Afghani, ce dernier réclame la libération de son ancien chef et membre fondateur du sinistre groupe islamique armé (GIA), Abdelhak  Laayada alias Abou Adlane, extradé par les autorités marocaines quelques mois auparavant.

    En pleins préparatifs pour la fête de la Toussaint, la nouvelle de l’enlèvement des fonctionnaires français a l’effet d’une bombe. Elle choque ce jour là des millions de Français les projetant de plein fouet au cœur du drame algérien. Le peuple français est confronté pour la première fois à la violence de la réalité algérienne. La distance entre les deux pays devient négligeable et tous les yeux sont rivés vers cette terre en feu.

    Cette affaire est en vérité plus complexe. Le vrai-faux enlèvement des agents consulaires français n’est qu’un petit acte d’une représentation où les victimes ne sont que les dindons d’une farce minutieusement préparée par les stratèges de la manipulation.

    La planification de cette machination remonte à quelques mois auparavant, exactement à la période de la compagne des législatives de 1993 en France. Les sondages sont favorables à la droite et une éventuelle victoire de l’opposition remettrait en cause la politique nonchalante des socialistes à l’égard de l’islamisme.
    Les services algériens inquiets de l’activisme des militants islamistes en France signalé par le représentant da la direction du renseignement et de la sécurité (DRS) en l’occurrence le commandant Souames Mahmoud alias Habib (officiellement premier secrétaire de l’ambassade, décédé en 1997 à Paris), dépêchent à Paris « en urgence » un émissaire spécial à Charles Pasqua. Ce dernier, en pleine compagne électorale, se méfiant des retombées d’une fuite sur une rencontre avec les services algériens, alors qu’il traîne toujours l’affaire Mécili,  laisse le soin à son bras droit et homme de confiance Jean Charles Marchiani de rencontrer l’émissaire algérien : Le général Smain Lamari, le tout puissant sous-directeur de la DRS et patron de la direction du contre-espionnage (DCE).

    Entres barbouzes chevronnés le courant passe très bien et dans le climat feutré d’un hôtel de luxe, Smain Lamari exprime l’inquiétude d’Alger face au manque de fermeté de la gauche vis-à-vis des islamistes présents sur le sol français. Il lui prouve, documents à l’appui, que la France est devenue la plaque tournante du trafic d’armes et de collecte de fonds pour les maquis en Algérie ; en quelques sorte la base arrière du terrorisme islamiste.


    Il se plaint à son interlocuteur du mépris des politiques français à l’égard des militaires algériens et la pseudo-fixation qu’ils font sur les atteintes aux droits de l’homme, alors que la situation générale est gravissime.
    Marchiani lui fait remarquer que les socialistes ne font que de la gesticulation intellectuelle, et que les droits de l’homme ne sont pour lui qu’une chose abstraite. Il promet qu’en cas où les urnes confirmeraient les sondages, la situation changerait radicalement. Marchiani exprime aussi des craintes et avoue à Smain que rien n’est sûr vu que les socialistes disposent de moyens matériels gigantesques et peuvent créer la surprise à cause des dernières mesures électoralistes.
    Smain comprend vite que son interlocuteur le sollicite financièrement, et rétorque que l’Algérie n’oublie jamais ses amis et promet de faire rapidement ce qu’il faut pour leur venir en aide. Dans un climat de satisfaction mutuelle, un rendez-vous est pris juste après le deuxième tour des élections.

     


    Yves Bonnet

    Entre temps un jeune officier de la DRS en poste à Paris livre une mallette contenant 500.000 francs en liquide à un politicien de la droite et proche des services du contre-espionnage français dans un hôtel de luxe situé à la porte de Maillot. La somme n’est qu’un acompte dérisoire devant le montant total de l’aide apportée aux hommes du RPR et qui se chiffre par millions de francs. Le financement se fait entre autre, grâce à des commissions reversées lors de marchés frauduleux. C’est le cas, par exemple, pendant l’achat par l’Algérie de matériel d’écoute très sophistiqué (des Renault espace bourrées d’électronique servant à la détection) et des équipements de sécurité facturés quatre fois leurs prix réels par une société spécialisée dans le domaine. Le directeur de la dite société qui est un élément très proche à la fois de l’ancien patron de la direction de la surveillance du territoire (DST), en l’occurrence le fameux Yves Bonnet et du ministre de l’intérieur Charles Pasqua, a empoché pour ses amis une commission faramineuse.
    Voilà un exemple parmi tant d’autres sur les circuits déviés du financement d’un grand parti politique français par les services algériens et la corruption de certaines figures politiques de premier plan. Nous reviendrons dans un autre dossier avec plus de détails sur les relations troubles de certains politiciens français avec les services algériens et le rôle majeur joué par la mafia politico-financière.

    Une fois les élections passées, les résultats des urnes donnent une large majorité à la droite et sonnent le retour de Pasqua et compagnie aux affaires. Ce dernier va transformer le sol français d’une présumée base arrière de l’islamisme en une réelle arrière cour des services secrets algériens.
    Les généraux algériens sont pressés et les choses vont alors très vite dès l’installation du gouvernement Balladur. Dans la semaine qui suit l’installation du préfet Philippe Parant en remplacement de Jacques Fournet à la tête de la DST, une réunion de première importance est organisée à la place Beauvau.
    Une délégation restreinte conduite par le général Smain, comprenant le lieutenant-colonel Farid, commandant des services opérationnels de la DCE et bras droit du général Smain, le commandant Habib et M’hamed Tolba, le chef de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Du côté français : le nouveau directeur de la DST, le général Philippe Rondot.

    Les Algériens présentent une liste nominative comprenant plus de 600 noms de présumés militants islamistes soupçonnés d’activisme au profit des maquis en Algérie avec des détails époustouflants sur l’étendue de leurs activités en Europe! Les responsables français découvrent hébétés que la DRS a gardé intacts ses réseaux de correspondants «indicateurs» de l’ancienne SM (sécurité militaire devenue DRS).
    Parmi les noms, il y a ceux de gens inconnus des services français, des étudiants, des commerçants, des citoyens algériens en situation irrégulière et des réfugiés politiques. Les Algériens donnent aussi à leur homologues français une autre liste rouge de militants activement recherchés en Algérie pour terrorisme.

    Le préfet Philippe Parant rassure le général Smain Lamari et lui garantit que la France ne tolérera plus l’activisme islamiste sur son sol et lui promet de soulever un rapport complet à son ministre de l’intérieur et qu’une enquête approfondie serait entreprise par ses services, mais lui fait remarquer délicatement que la décision finale concernant la suite de cette coopération naissante reviendrait aux politiques, mais cette remarque n’est pas du goût des Algériens.

    Quelques semaines après cette réunion, les services de la DST et les RG localisent la totalité des militants ; des contacts directs sont pris avec certains responsables de cette mouvance dont Moussa Kraouche. Ce porte-parole de la Fraternité algérienne en France (FAF), organisation satellite du front islamique du salut a toujours accepté de rencontrer des agents de la DST et des renseignements généraux (RG) et soutient publiquement la lutte armée en Algérie qu’il considère «légitime».
    Les services français surveillent de prés la nébuleuse islamiste, pour eux, la FAF est un groupuscule qui pour s’affirmer cherche des relais auprès des grandes associations musulmanes sans plus, et aucune action sérieuse n’est prise à son encontre.
    Au même moment, les politiciens (principalement de droite) et les médias prennent le relais pour dénoncer ouvertement le manque de fermeté et le laxisme des capitales européennes à l’égard des terroristes du FIS.

    Lors d’une conversation avec son homologue algérien, Charles Pasqua lui fait comprendre que la France est un Etat de droit et qu’elle ne peut réprimer des gens sur le simple fait qu’ils expriment une opinion. La presse et les organisations de défense des étrangers et des droits de l’homme prendraient dans un tel cas leur défense et feraient tout pour ameuter l’opinion publique qui est très sensible au principe de la liberté d’expression. «Si les intérêts de la France sont menacés, là c’est une autre histoire» commente Pasqua.

    Si monsieur Pasqua ne peut se permettre de dire ouvertement aux Algériens «donnez-nous un prétexte solide pour donner un grand coup de pied dans la fourmilière», cela va autrement pour le barbouze J.C. Marchiani. Il propose à ses amis de la DRS de monter une opération de provocation contre des intérêts français en Algérie sans dommages physique (sans perte d’hommes, une opération blanche).
    Les Algériens qui n’attendent que ça, sautent sur l’occasion et proposent l’explosion d’une voiture piégée devant l’ambassade de France. Marchiani, l’expert des coups tordus depuis l’affaire Marckovic, fait comprendre à Smain Lamari qu’une prise d’otages serait mieux exploitée émotionnellement et l’impact médiatique serait plus grand. Il exige « pour la sécurité des futurs vrais-faux otages » que ce soit les services qui montent toute l’opération sans l’intervention d’islamistes même manipulés et contrôlés de prés.


    J.C.Marchiani


    Les Algériens proposent plusieurs scénarios de prise d’otages : le kidnapping de l’ambassadeur avec son chauffeur et son escorte, l’enlèvement de religieux d’origine française ou des fonctionnaires du consulat. Marchiani opte pour la dernière proposition. Il conforte ce choix en disant que de simples fonctionnaires sont plus faciles à gérer! Le ravissement de l’ambassadeur pouvant entraîner des victimes parmi le personnel d’escorte sécuritaire français.

    Le 23 octobre, téléguidé par les services opérationnels de Smain, un contact algérois de Djaafar el-Afghani l’informe que le groupe de Climat de France (une localité pas loin de Bab El-oued) a l’intention d’enlever des français, sans autres précisions.
    Cette démarche est une précaution prise par les services pour parasiter un éventuel démenti de la part des groupes armés.
    A cette époque les groupes armés sont autonomes et l’absence d’une direction nationale offre aux «émirs» une certaine liberté d’action. C’est la raison pour laquelle plusieurs attentats contre des militaires ou des membres des services de sécurité sont revendiqués par plusieurs groupes en même temps et parfois d’autres attentats sont restés sans revendication. Cette situation facilite la tâche du département d’infiltration et de manipulation (DIM), une sous-direction de planification des opérations à la DRS.

    Le lendemain, 24 octobre un commando spécial composé de six hommes appartenant tous au service action de la DCE (une unité faisant partie du service opérationnel de la direction du contre-espionnage, respectivement sous le commandement du lieutenant-colonel Farid et le général Smain Lamari), avec à sa tête le capitaine Rachid Belhout et le lieutenant Mustapha Aouina comme second (leurs vrais noms), enlève les trois fonctionnaires français et les emmène à bord d’une camionnette G5 abattant à son passage un pauvre policier.
    Les otages sont séquestrés dans une maison appartenant au service et un communiqué revendiquant l’enlèvement est transmis de suite aux médias réclamant la libération de Abdelhak Laayada.
    Après le branle-bas de combat médiatique, une chasse à l’homme est déclenchée à Alger et plusieurs militants islamistes sont appréhendés à l’occasion. L’assaut donné par les forces spéciales contre une maison à Ouled Eslama pas loin d’ Alger n’est qu’une vulgaire mise en scène.

    François de Grossouvre (officiellement chargé de l’organisation des chasses présidentielles, en réalité, attaché des renseignements auprès de F. Mitterrand), l’homme de confiance du président, alerte ce dernier et lui révèle l’implication des services algériens dans cette prise d’otages ; l’information lui vient d’une source qu’on ne nommera pas pour des raisons de sécurité car cette personne se trouve toujours en Algérie.
    Aussitôt, l’Élysée exige de Matignon d’être associé au suivi du dossier puisque cela relève de la politique étrangère qui reste toujours le domaine du président. Une mission est confiée à un spécialiste de l’Algérie qui est envoyé auprès du Ministre de l’intérieur algérien, mais Pasqua obtient de le faire accompagner par l’un de ses envoyés très spéciaux sous le prétexte fallacieux de faire entendre une seule voix de la France.
    Pasqua ne veut surtout pas que les décideurs algériens pensent que le dossier algérien lui échappe. Il veut aussi éviter par la même occasion que les retombées d’une libération, qu’il sait imminente, ne profitent politiquement au président de la république F. Mitterrand. Il faut bien rappeler au passage que cette rivalité entre droite et gauche, remonte à la crise déjà vécue entre les deux camps pendant la guerre du Liban et la prise d’otages français qui a eu lieu en ce temps.

    Au ministère de l’intérieur algérien, le général Smain rassure ses interlocuteurs français et plus particulièrement l’homme de l’Élysée, il leur fait un large exposé sur le danger du terrorisme islamiste et  les menaces qu’il représente de part ses relais en France et dans certains pays européens.
    Il les rassure quant au sort des otages en leur disant qu’ils sont localisés et que ses hommes sont préparés à tout faire pour éviter de mettre en danger la vie des ressortissants français pendant leur intervention.
    Sans aucune gêne, Smain Lamari fait remarquer aux émissaires français que les autorités algériennes attendent bien entendu un geste en échange. Il laisse ensuite entendre qu’il n’arrive pas à comprendre les raisons pour lesquelles, les gens signalés par ses soins aux autorités françaises, continuent de mener librement leur propagande à la sortie des mosquées et récoltent des fonds pour acheter ensuite des armes. Smain prend même un ton menaçant en annonçant « que dans le cas où la politique de complaisance du gouvernement français envers les gens du FIS ne cessera pas, ses services ne resteront pas les bras croisés face au large soutien logistique et financier des maquis venant de l’autre rive de la méditerranée. Il promet que ses services agiront pour éradiquer le problème à la source.
    De son côté, M’hamed Tolba, le patron de la police accorde pour la première fois une interview à la chaîne TF1 où il donne des assurances. Il faut dire que jusque là les étrangers enlevés sont généralement retrouvés morts au bout de 48 heures.

    La décision de libérer les trois fonctionnaires du consulat est prise par le commandement dans la nuit du 26 octobre.
    Pendant ce temps, dans le quartier populaire de Ben Aknoun, les «otages» sont maintenus au secret sous la bonne garde des officiers du service opérationnel (appelé aussi service action ; ce service fait partie du centre opérationnel connu sous le nom de code «ANTAR» ) de la DCE.
    Une altercation entre deux membres du commando ravisseur a failli tourner au drame à cause d’un abus d’alcool. Les sous-lieutenants Tayeb Ramdani et Samir Guettaf en charge de surveiller les deux otages, en viennent presque aux armes et leur état d’ébriété met la puce à l’oreille de Alain Fressier. L’odeur de l’alcool et le comportement des deux officiers finissent par gripper la machine bien huilée de la DRS. Alain Fressier n’hésite nullement à remettre en cause l’appartenance islamiste de ses ravisseurs. En effet, connaissant bien l’Algérie et les islamistes Algériens ainsi que leurs comportements, il exprime son étonnement au chef du groupe, le capitaine Rachid Belhout en lui demandant, comment des gens qui luttent pour l’installation d’une république islamique consomment de l’alcool ?

    Le capitaine Rachid Belhout informe le lieutenant-colonel Farid de cet incident qui informe à son tour le général Smain Lamari.
    Les répercussions de cet incident survenu pendant la soirée mettent particulièrement Smain Lamari hors de lui et sèment un vent de panique ; c’est ce qui entraîne une libération tardive des deux hommes. Les deux otages français échappent de très peu à une mort certaine à cause du commentaire de Alain Fressier.
    Michèle Thévenot est libérée en premier le 27 octobre, habillée en tchador et quelques heures plus tard les deux autres captifs sont libérés à leur tour. Entre les deux libérations, il n’a y a pas plus de trois heures.

    Les militaires algériens veulent que les «otages» soient interrogés (briefing) par des hommes sûrs pour éviter toute fuite et qu’ils soient soustraits à la presse! Pour ne pas faire de commentaires sur la libération des otages, les services d’Alain Jupé invoquent des raisons de sécurité pour expliquer le mutisme des ex-otages. Les autorités françaises ont pour la première fois de leur histoire interdit à des otages libérés de parler librement à la presse.
    En éloignant les trois otages (affectés vers de nouvelles fonctions dans l’Océan indien), Charles Pasqua croit avoir enterré la vérité.



    Alain Fressier, Jean Claude Thévenot et Michèle Thévenot





    En Algérie, quatre membres du commando sont arrêtés sous l’ordre du général Smain Lamari, quelques jours après les familles Ramdani et Guettaf sont informés que leurs enfants sont morts en service commandé.

    L’enlèvement des agents du consulat français a réussi et s’est fait avec la bénédiction du ministre de l’intérieur Charles Pasqua et la complicité de Jean Charles Marchiani. Le premier et le dernier dénouement heureux d’une prise d’otages en Algérie!

    C’est le ministre algérien de l’intérieur qui livre la version officielle finale en déclarant : «les ravisseurs sont au nombre de neuf, quatre sont tués et quatre sont en fuite, leurs portraits sont diffusés et ils sont recherchés activement. Le neuvième est arrêté et donne aux forces de sécurité une adresse à Oued Slama à 25 km au sud Alger. Les forces de sécurité donnent l’assaut et le bilan est d’un mort et un blessé qui parle à son tour avant de mourir et donne une autre adresse. Un autre assaut des forces de sécurité et un autre blessé aussi qui donne des informations avant de succomber à ses blessures. Jean Claude Thévenot et Alain Fressier sont ensuite retrouvés ligotés dans une salle de prière située à Oued Koriche».
    Pour ce qui est de madame Thévenot, la version officielle dit qu’elle est restée trois jours avec son mari avant que ses ravisseurs ne lui changent d’endroit! Sur sa demande, elle est déposée à sa libération chez monseigneur Thessier, l’archevêque d’Alger d’où elle appelle l’ambassade de France. Elle est par contre porteuse d’une lettre de menace manuscrite qui est rédigée en toute hâte à l’intention des Français présents en Algérie en particulier :


    * les étrangers qui seront en Algérie le mois prochain risquent de se faire tuer.
    * il n y’aura plus de prise d’otages et ce sera plus violent qu’en Égypte.

    Cette version étant trop bien réglée pour être plausible conduit en effet certains experts à douter de la responsabilité des commandos islamistes. A Paris la rumeur dit qu’il y a manipulation de la part du gouvernement algérien et trois versions circulent concernant le scénario de cette libération. A ce propos, une chaîne de télévision française privée soulève des interrogations sur les vrais commanditaires de cette affaire à cause des zones d’ombres qui l’entourent.

    Le pouvoir marque un point; Merbah assassiné depuis peu, c’est une revanche pour le gouvernement qui veut afficher sa maîtrise de la situation. Cette libération est un succès pour les services de sécurité algériens, ce qui va améliorer l’image du gouvernement algérien en France, mais aussi un coup de publicité extraordinaire pour le GIA qui met au devant de la scène l’éternelle piste islamique qui va servir à la DRS pour mener d’autres opérations.

    Les retombées politiques de cette affaire sont extraordinaires pour les généraux d’Alger, les parlementaires européens demandent en cette occasion l’annulation de 6 milliards de dollars de la dette algérienne contractée auprès de la CEE, (un argent qui s’est évaporé dans le labyrinthe des généraux), tout en appelant à une nouvelle politique vis-à-vis de l’Algérie anti-intégriste.

    Stephan Hessel, ancien ministre conseiller à Alger entre 1964 et 1969 et président de l’association France-Algérie déclare à cette occasion : «On n’aura le fin mot de l’histoire que dans quelque temps».

    Le ménage DRS-DST

    Anéantis par la prise d’otages au Liban en guerre, les services français sont dans l’embarras le plus total et se débattent en vain dans le bourbier libanais pour la récolte de renseignements qui peuvent mener aux ravisseurs. Malgré de bons rapports avec les autorités libanaises, le gouvernement français est hors circuit dans cette zone où la situation échappe à tout contrôle. Les rues de Beyrouth sont devenues la propriété des milices de toutes tendances, dont celle proche du Hezbollah iranien qui a kidnappé des otages français. A cette période, l’Algérie jouit d’un crédit important auprès des Iraniens suite à la résolution pacifique de la crise des otages de l’ambassade américaine.
    De plus la sécurité militaire du temps de Boumediene a implanté à Beyrouth, grâce à l’aide du KGB, un centre d’écoute très avancé, ce qui lui donne une longueur d’avance dans le domaine du renseignement.
    Pour essayer de résoudre le problème des otages, les services français dépendent entièrement de la bonne volonté du MOSSAD qui monnaye bien ses informations qu’il distille au compte-gouttes.

    Avec l’arrivée en France de la gauche au pouvoir et le récent changement de président en Algérie, une nouvelle ère est née. L’histoire dira que l’arrivée de Chadli Bendjedid au pouvoir a permis à certains éléments «plus motivés», favorables au rapprochement avec la France, d’accéder à la sphère de décision et contribuer ainsi d’une manière très efficace à la fusion du mur de glace qui est dressé entre les deux pays depuis l’indépendance.
    Profitant de la nouvelle conjoncture, des responsables français émettent une demande de collaboration avec la sécurité militaire dans le but de libérer les otages. Pour se faire plusieurs va-et-vient entre Paris et Alger sont nécessaires pour venir à bout de tous les différends. Yves Bonnet, directeur de la DST à l’époque, fait de la réussite de cette approche avec la sécurité militaire algérienne un point d’honneur. Du succès de ce concubinage peu ordinaire dépend sa carrière personnelle et professionnelle.
    En fin de compte le marché est conclu entre les deux services DST et SM : une aide pour la libération des otages au Liban en échange d’informations sur les activités du parti de Ben Bella, le MDA.
    Du temps où la sécurité militaire algérienne était redoutable (les années Boumediene), il était évidement impensable d’imaginer un seul instant une coopération avec les services français surtout ceux de la DST!

    Depuis cette date la coopération entre la DRS (la nouvelle appellation de la SM) et la DST s’est largement développée et les exemples ne manquent pas :
    Le cas le plus frappant (en période de paix) de cet échange souvent illégitime est l’affaire Mécili. A cette époque la sécurité militaire algérienne possède un service spécialisé qui s’occupe des Mouvements de Libération. Commandé vers la fin des années quatre-vingt par le commandant Mahmoudi (le dernier directeur), ce service avait la charge d’entraîner les commandos volontaires de chaque mouvement et de subvenir à leurs besoins logistiques. C’est ainsi que des Palestiniens, des Basques de l’ETA, des Irlandais de l’IRA et d’autres ont séjourné à plusieurs reprises dans un camp spécial d’entraînement dépendant du service non loin de Médéa à environ 85 Km au sud-ouest d’Alger. Comble du comble lorsqu’il s’agit pour Alger de condamner aujourd’hui publiquement  le terrorisme!

    Concernant les Basques de l’ETA : un commando dirigé par un certain Domingo Iturbe Abásolo, alias Txomin ayant causé beaucoup de soucis aux Français et aux Espagnols qui demandent officiellement à Alger son extradition ou son refoulement. Pour satisfaire cette demande il est envoyé au Mali pour 48 heures puis revient. Un peu plus tard, lorsque Txomin se montre non disposé à négocier la fin de la lutte en Espagne, Il est liquidé le 25 février 1987.
    Nous passons sur les motifs qui ont mené à la liquidation le 07 avril 1987 de Ali Mécili, un ancien du Ministère de l’armement et des liaisons Générales (MALG : le service de renseignement algérien pendant la guerre de libération), par un homme de main de Smain Lamari, le capitaine Abdel-Malek Amalou alias capitaine hassane. Après son arrestation par la police française, Le tueur a droit à un billet première classe vers Alger. La relation entre la liquidation de Txomin et Mécili est l’on ne peut plus claire.

    Ca ne s’est malheureusement pas arrêté à cet assassinat, car l’oligarchie militaire en Algérie ne fait pas dans les demis-mesures. La liquidation des opposants au régime est une pratique tout ce qu’il y a de plus courant ; le représentant du FIS à Paris Abdel Baki Sahraoui est une victime dont le cas aurait dû susciter bien des interrogations dans un pays qui réclame la paternité des droits universels de l’homme. Sa liquidation est nécessaire pour ne laisser apparaître sur le champs politique et médiatique qu’une seule tendance du FIS, celle de Rabah Kebir qui est déjà bien amadoué par Jean Charles Marchiani depuis quelques mois.

    Pour la DST française, sous traiter des affaires pour le compte de la DRS est devenu chose courante, histoire de rendre service aux copains. En plus des informations piégées qui sont transmises par le service algérien à leurs homologues français afin de les mettre sur des pistes bien spécifiques plutôt que d’autres, les responsables du renseignement algérien demandent des services ponctuels, comme ils l’ont fait tout récemment en demandant :

    *une assistance pour l’identification et la localisation des membres du mouvement algérien des officiers libres (MAOL) et plus particulièrement du porte-parole, le colonel Baali Ali.
    *La neutralisation des sites Internet du MAOL par leurs experts.

    Notons au passage que plusieurs militaires qui se sont réfugiés en France (pour diverses raisons) durant les années 90(surtout à la fin) ont été réexpédiés à la demande d’Alger et ce malgré les conventions internationales en terme de droit d’asile ! Les officiers victimes de cette pratique (qui ont refusé pour la plupart de cautionner une hiérarchie criminelle) se sont retrouvés dans la prison militaire de Blida après une correction bien spécifique aux déserteurs.
    Il y a beaucoup à révéler sur cette «coopération» peu ordinaire où la loi n’a pas droit de regard, pour ce qui nous concerne, en plus des intérêts personnels des uns et des aspirations politiques des autres, cette coopération rentre dans un autre cadre et sert un but stratégique qui est celui de mettre les bâtons dans les roues du concurrent!

    L’aide des services algériens aux autorités françaises est très souvent discret, si ce n’est les fuites répandues par certaines sources qui le mettent parfois sous les feux de la presse. La livraison de missiles français par les Algériens aux Iraniens (un avion Cargo militaire algérien aux couleurs d’air Algérie livre des missiles français via Chypres) pour le compte des français. Cette livraison est faite entre autre pour satisfaire le gouvernement iranien durant la période de jugement des assassins d’un opposant iranien.

    Pour Alger, l’aide des services français est plus que normale, puisqu’en combattant l’intégrisme dans son nid, Alger rend service à Paris et prévient sa prolifération en Europe! Un argument largement évoqué par des politiciens qui clament un soutien ouvert et sans limites aux militaires d’Alger. Certains politiciens joignent l’utile à l’agréable et ne font pas de différence entre les affaires et la politique.

    Durant la chasse aux dirigeants du FIS à l’étranger, de grands moyens sont déployés et la priorité est donnée à la surveillance des responsables comme Ben Azouz Zebda qui est un des leaders et membre fondateur du FIS et connu pour être un affairiste redoutable. Il a pour mission, la collecte des fonds nécessaires à l’effort de guerre. Installé en Turquie, où Il réussit à monter une grande affaire, il se déplace beaucoup vers les capitales du golf en quête de financement.

    A la fin de l’année 92, des agents de la DRS le suivent pour identifier l’origine de ces fonds et incriminer les généreux donateurs. Il se rend au début de l’année 93 au Soudan et en guise de bienvenue, une soirée (à la Soudanaise) est organisée en son honneur dans la maison d’un notable. L’officier en charge de l’opération de surveillance arrive à le photographier à l’intérieur même de la maison avec les dignitaires présents ce soir là. La surprise est plus que formidable lorsqu’à la DRS on relève sur les photos la présence parmi les invités d’un homme fantomatique : Illich Ramirez Sanchez alias «Carlos».
    Pour Smain, cette découverte est un cadeau du ciel, une bénédiction car après l’éloignement de Carlos de la Syrie, c’est au Yémen que les services étrangers perdent sa trace.

    Le général Smain Lamari sait que le général Philippe Rondot et Charles Pasqua veulent tous deux mettre la main sur cet homme qui leur a mené la vie dure. Plus encore le général Rondot puisque Carlos est l’une des raisons de son éviction du SDECE (service de documentation extérieure et de contre espionnage, ancêtre de la DGSE). Le timing est plus que parfait, avec Charles Pasqua au ministère de l’intérieur, Le général Philippe Rondot à la DST comme l’un des meilleurs spécialistes français du monde arabe, Smain Lamari est sûr que la nouvelle va mettre les intéressés dans tous leurs états. Il se déplace en personne à Paris pour montrer les photos aux général Rondot.
    Le Calcul est judicieux! Smain sait qu’il aurait beaucoup à gagner en informant Rondot et non le ministre de l’intérieur Charles Pasqua; il veut consolider une relation qu’il a mis beaucoup de temps à construire. La suite, c’est un coup médiatique sans précédent pour la droite, une légion d’honneur pour le général Philippe Rondot, une revanche bien lourde de la DST sur la DGSE.

    Nous laissons aux ouvrages spécialisés le chapitre de la guerre entre les services français et ses conséquences sur la vie politique. Toujours est –il en ce qui nous concerne que pour la DRS (et spécialement la DCE), la DST est devenue le copain d’à côté. Ayant bâti cette relation sur une base plus personnelle que professionnelle, Smain Lamari est devenu un personnage incontournable qui met à mal la position même du général Toufik, ce qui décide ce dernier à bouger et veiller en personne sur l’évolution des rapports avec les services de la DST.

    D’un autre côté, il va sans dire que la DGSE reste pour la DRS un service très hostile à cause des prises de positions de celle-ci après les élections qui ont failli porter le FIS au pouvoir. Les recommandations de la DGSE au gouvernement français n’étant pas du goût d’Alger car préconisant aux politiques de se faire avec la nouvelle situation et de se préparer à traiter avec un gouvernement FIS de la même manière qu’ils traitent avec les pays du golf.


    La brouille entre la DRS et la DGSE vient aussi du fait que les éléments de la DGSE sont plus rigides car astreints à la discipline militaire ; la marge de manœuvre réservée aux affaires est nulle. Pour la DGSE, l’Algérie est toujours un adversaire à surveiller de très près et pour cause, l’affaire des moines de Tibhirine est un exemple très flagrant dans ses tenants et aboutissants. Cette tragédie qui a choqué par son atrocité tous les Français a mis la DGSE dans un embarras certain. Un des objectifs principaux de cette macabre machination est de discréditer une fois pour toute la centrale du renseignement extérieur français. Les généraux de la DRS soufflent le chaud et le froid et prennent activement part à la vieille querelle dont ils tirent un grand bénéfice.



    Le réseau dormant

    Dès l’arrivée de la droite au pouvoir et suite au manque de personnel qualifié pour la surveillance des ressortissants algériens présents sur le sol français, les responsables des services de sécurité du ministère de l’intérieur français demandent à M’hamed Tolba (au moment où il est directeur de la police algérienne) de les renforcer en moyens humains sûrs, efficaces et capables de se reconvertir facilement sur le sol français ; une affaire qui fait tache d’huile au sein de l’administration de la police nationale.


    M’hamed Tolba

    M’hamed Tolba orchestre une vraie hémorragie au sein de la DGSN, plusieurs dizaines de jeunes officiers de police ayant fait leurs preuves sur le terrain sont sélectionnés par ses soins et envoyés en France. Le motif de leur déplacement étant bien singulier, «des vacances en France» en guise d’encouragement aux officiers méritants et ayant fourni le plus d'efforts. Une fois arrivés à bon port, les policiers algériens sont pris en charge et approchés par des officiers de la DST qui ont déjà le dossier complet de chacun des agents potentiels.

    Soudoyés par les promesses d’une belle carrière, la plus grande majorité des officiers dépêchés par Tolba succombe aux propositions et opte pour un changement de carrière avec l’acquisition immédiate de la nationalité française en prime. Même le fils de Ali Haroune, Abdel-Malek Haroune choisit cette reconversion rocambolesque!
    Ces officiers de police fraîchement recrutés sont pour la plupart utilisés par les renseignements généraux (RG). Les plus sûrs d’entre eux sont récupérés par la DST pour les investir dans les services de recherches ou dans le centre d’écoute téléphonique pour aider à la transcription des conversations entre individus algériens qui utilisent le plus souvent dans leurs discussions un langage codé que seuls des algérois peuvent comprendre.
    Notons au passage, que les policiers (tous grades confondus) qui fuient le feu en Algérie pour se réfugier en France sont tous approchés par les services de la police française. Sous la menace d’un rapatriement ou le refus d’une carte de séjour, ils finissent presque tous par collaborer ; certains plus perméables que d’autres pour des raisons bien simples que nous verrons plus loin dans le texte.

    Malheureusement pour Tolba, dès leurs entretiens avec les agents des services français, trois officiers parmi ceux qu’il a envoyé prennent immédiatement contact avec le chef du bureau de la DRS à l’ambassade d’Algérie, le commandant Habib. Ce dernier  alerte sa direction de tutelle à Alger et de fil en aiguille, le général Toufik découvre la «trahison» du patron de la police nationale.
    Le général Toufik saisit l’occasion et ordonne au commandant Habib d’investir tous les policiers qui se mettent en contact avec lui et de leur expliquer la nécessité de leur présence au sein des services français pour des raisons de sécurité nationale. Il veut en faire des agents doubles et leur promet un tas d’avantages sociaux en plus de ceux perçus par le gouvernement français.
    La discrétion la plus absolue est recommandée par Habib à ses jeunes taupes et des instructions très strictes leurs sont données concernant les modes de contact avec le service.

    Cette opération de renflouement des services de sécurité français par des sujets algériens est ordonnée par Charles Pasqua en personne, et c’est grâce à lui aujourd’hui que des officiers de sécurité se retrouvent à des postes importants au sein de la police française dont certains au sein même de la DST comme agents doubles. Le pire pour L’ex. ministre de l’intérieur français c’est que le général Toufik a par la suite dépêché d’autres soi-disant policiers (des éléments de la DRS) qui ont rejoint le territoire français et qui activent…,officiellement comme…


    Charles Pasqua

    Près de quatre cents agents ou collaborateurs ont ainsi regagné le sol français et formé un réseau dormant clandestin constituant ainsi un moyen terrible de chantage qui a fait ses preuves dans…et ce grâce à monsieur Charles Victor Pasqua.

    Pour ce qui est de M’hamed Tolba, il espère devenir grâce à son apport le médiateur exclusif entre les services algériens et les services français avec la création d’un super service de sécurité intérieure similaire à la DST en Algérie. Mais c’est sans compter avec les ambitions du général Smain Lamari qui a en tête les mêmes projets. Pour ne pas soulever les suspicions des services français, Tolba est démis de son poste à la DGSN en douceur et nommé consul à Lyon. Il vit toujours dans la même ville où il gère une grande Boulangerie -Pâtisserie dans un centre commercial de renom en plus des nombreuses affaires qu’il possède en France et en Suisse.

    C’est Smain Lamari qui prend la relève et s’impose comme unique médiateur grâce à son passé avec les services de la DST et ses relations plus que privilégiées avec son ex. directeur Yves Bonnet. Un autre général, Saidi Fodil est démis de ses fonctions de directeur de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE, l’équivalent de la DGSE) lorsqu’il revendique la coopération avec les services étrangers prétextant qu’elle dépendait de la DDSE et non de la DCE (une mini-guerre des services ). Ce même général est par la suite liquidé pour des raisons du même genre en 1996 au début de la période présidentielle de Zeroual.

    Dans la pêche aux agents, la friction entre les deux services français DST et DGSE a donné des étincelles et les deux partis ont souffert des effets du choc entre poids lourds.

  • wan two tri adieu mandela

  • AFFAIRE DU SCANDALE SONATRACH


    L’instruction de l’affaire du scandale Sonatrach abordera, dans les prochains jours, une nouvelle étape. Selon certaines indiscrétions, le juge en charge du dossier entamera l’instruction de fond avant de renvoyer le dossier devant la chambre d’accusation. Cette dernière devra statuer sur les griefs retenus contre les mis en cause.
    Abder Bettache - Alger Le Soir) - Il est à noter qu’il s’agit là de l’une des phases les plus importantes de l’instruction de toute affaire à caractère criminel. Selon des avocats, cette phase qui sera sans aucun doute ponctuée par l’étape de la confrontation, permettra au juge instructeur de «situer véritablement les dessous de l’affaire». Nos sources considèrent, à ce propos, que «l’instruction de fond est totalement différente des premières auditions. Le magistrat en charge du dossier aura pour principal tâche d’établir son ordonnance où seront mentionnés les chefs d'inculpation. Une copie du dossier sera remise au procureur de la République avant de saisir la chambre d’accusation qui, à son tour, statuera sur le dossier devant une juridiction, sur la base d’un arrêt de renvoi.» Il y a lieu de noter que lors de la première étape, le juge d’instruction avait auditionné, en premier lieu, les personnes placées sous mandat de dépôt, puis celles se trouvant sous contrôle judiciaire ou en liberté provisoire, avant de convoquer les témoins. Cette première étape peut durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant que le magistrat ne s’engage dans l’ultime étape qui est celle de la confrontation entre les différentes personnes mises en cause. Dans l’affaire Sonatrach, la première étape a duré environ trois mois. Cette étape, qualifiée d’importante, a été minutieusement suivie par les avocats de la défense qui voulaient saisir la moindre défaillance pour faire appel auprès de la chambre d’accusation ou saisir le juge instructeur. Sur un autre plan, il n’est pas exclu que les robes noires exploitent le moindre fait nouveau qui interviendrait lors de cette instruction de fond pour faire appel tant auprès de la chambre d’accusation qu’auprès de la Cour suprême. L’enjeu étant pour les avocats de la défense d’éliminer le maximum de chefs d’inculpation à l’encontre de leurs clients. Ceci étant et conformément au Code de procédure pénale, le début de l’instruction de cette affaire ne peut être effectif qu’«une fois que la chambre d’accusation aura statué dans les différents appels interjetés par le ministère public ou introduits par les avocats de la défense ». La chambre d’accusation a confirmé l’ordonnance de renvoi du juge instructeur qui a décidé de placer sous mandat de dépôt au moins sept personnes, et de mettre sous contrôle judiciaire cinq autres, dont l’ex-patron de Sonatrach. Cela dit, la principale question qui se pose est celle de l’éventuelle convocation par le juge instructeur de l’ex-ministre de l’Energie en sa qualité de témoin. Pour les observateurs de la question judiciaire, le témoignage de Chakib Khelil dans cette affaire n’est pas à exclure, «d’autant plus que l’ex- ministre était au courant de tout ce qui se passait au sein de la compagnie Sonatrach». A rappeler que cette affaire a éclaté au début de l’année en cours, à la suite d’une enquête préliminaire menée par des officiers de la police judiciaire du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) de l’armée, et qui a abouti à la présentation au parquet d’Alger de l’ensemble des cadres dirigeants de Sonatrach. Sur les quatorze personnes mises en cause, sept ont été mises sous mandat de dépôt, dont les deux fils de l’ex-P-dg de Sonatrach, l’ancien P-dg du CPA et son fils, deux vice-présidents de Sonatrach et un entrepreneur privé, alors que l’ex-P-dg, deux autres vice-présidents et trois cadres de Sonatrach ont été placés sous contrôle judiciaire. La chambre d’accusation a rejeté toutes les demandes de mise en liberté provisoire présentées par les avocats au profit de leurs mandats.

  • Mondial : Algérie-USA ou les nordistes contre les sudistes


    Le général Bradley dirigera la bataille contre les Sudistes. L’officier commandant ces derniers porte le nom de Saâdane. Bruxelles analyse le rapport de force.
    De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    Avec un coach dont le nom évoque plus un officier yankee dans la guerre Nordistes-Sudistes, les USA du football sont, pourtant, une belle équipe. Bradley a fabriqué, dans l’indifférence générale — les Américains s’en foutent complètement du football — un ensemble sérieux, digne, offrant du spectacle et apportant des résultats. Dans un pays-continent où le baseball, le basket et l’athlétisme ne peuvent pas faire de la place à un autre sport, coach Bradley a su imaginer, inventer, concevoir. Son idée initiale, soutenue, fortement, il est vrai par les instances fédérales du football américain, est simple, trop simple, affreusement simple. Puisque les Américains installés durablement boudent le football, «nous allons travailler avec ceux qui l’aiment, qui le pratiquent. Avec ou sans nous». Ainsi donc, Bradley I a recruté large parmi les Latinos, et notamment les nouveaux arrivants (Brésiliens, Colombiens, Mexicains, Péruviens, Chiliens, Honduriens, Salvadoriens...). Dans des stades toujours vides, sans supporters, sans sponsor, sans suivi médiatique, le sélectionneur américain, amoureux du foot, a persévéré et a choisi de continuer sa mission. Il a qualifié régulièrement les États-Unis aux phases finales des quatre dernières Coupes du monde. Bradley a aussi joué la carte de la stabilité (ça lui a été facile, vu le dédain affiché par l’Amérique envers le foot). Ce qui lui laisse des marges de manœuvre importantes. Aujourd’hui, la presse spécialisée (britannique et non pas américaine, raisons invoquées à l’entame de l’article), parle de l’ère Bradley II. Pour les experts anglais, le team US est entré dans une autre phase de son évolution. Pour les spécialistes du Royaume-Uni, les prochaines années verront un intéressement américain pour le football. La Perfide Albion cherche-t-elle par là à relativiser son échec devant les troupes de Bradley lors du premier match du Mondial anglais ? Les Britanniques gonflent-ils, à dessein, les USA pour mieux faire accepter à leur opinion le piètre nul réalisé contre les Américains ? L’autre contre-performance des Anglais contre l’Algérie, ici, — la presse du royaume a été féroce envers Capello et son équipe — place le match USA-Algérie de demain dans une position inédite. Le match nul n’arrangeant ni l’Amérique, ni l’Algérie, du football, du spectacle et des buts, il y en aura. Forcément. Des quatre équipes composant le groupe où évolue notre pays, trois ne sont pas intéressées par le partage des points (l’Angleterre, l’Algérie et les USA). Seule la Slovénie peut sauver sa tête par un drawn. Les Anglais le permettront- ils ? Pas sûr. Les chances des Fennecs sont intactes.
    A. M.

  • IL A FAILLI SUBIR LE SORT DE CHAKIB KHELIL le salaud

     

    Comment Nouredine-Yazid Zerhouni s’est-il retrouvé, du jour au lendemain, vice-Premier ministre ? «Pas de bon gré», nous révèle une source très bien informée.
    Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Tout a commencé le lundi 26 mai dernier. Ce jour-là, la liste du nouveau gouvernement avait été «convenue» à la résidence El Mufti. Dès lors, Bouteflika implique Ouyahia à qui il demande de faire quelques propositions «dont certaines ont été acceptées». Le jeudi d’après, Bouteflika reçoit Ouyahia pour finaliser la liste qui devait être annoncée le soir même. Mais voilà que, dans l’après-midi, un «petit problème » se pose : le Premier ministre informera le président que Zerhouni «n’est pas près d’accepter le poste qu’on lui avait prévu. Il préfère rester à l’Intérieur». Conséquence ? Cela retarde quelque peu l’annonce. Et le lendemain matin, Bouteflika revient à la charge. Toujours via Ouyahia et non pas en contactant directement celui que l’on disait très proche de lui. Vainement ! Ouyahia informe à nouveau Bouteflika du refus catégorique de Zerhouni. Et là, nous révèle encore notre source, Bouteflika pique une colère noire, enjoignant dans la foulée au Premier ministre d’annoncer le nouveau gouvernement dans l’après-midi même, quitte à le faire sans Zerhouni ! C’est alors qu’Ouyahia intervient pour la dernière fois auprès de l’ex-ministre de l’Intérieur pour obtenir une réponse définitive : «Je dois de toutes les façons envoyer le communiqué à l’APS d’ici quatre heures au maximum.» C’est cette phrase d’Ahmed Ouyahia qui aurait fini par convaincre Zerhouni qu’il n’avait plus le choix. Et qu’il n’avait plus le même appui auprès de Bouteflika. D’ailleurs, en finissant par accepter ce nouveau poste «pompeux mais vide», selon la formule de notre source, il a tout juste évité le sort d’un Chakib Khelil, éjecté du gouvernement, ou de cet autre ex-pilier du cercle présidentiel, Hamid Temmar, désormais contenu dans un portefeuille insignifiant ! Et à ce nouvel état de fait, à savoir la réduction du «rang» de Zerhouni, quelques signes qui ne trompent pas : d’abord, la campagne tous azimuts de «dézarhounisation », pour ainsi dire, que mène son successeur. Ainsi, par exemple, du très controversé dossier du passeport biométrique que Dahou Ould Kablia a débarrassé de toutes ces «étrangetés» qu’avaient prévues Zerhouni. Ensuite, les modestes locaux affectés pour le nouveau vice-Premier ministre, les mêmes qu’avait eu à occuper Aboudjerra Soltani, lorsqu’il était ministre d’État sans portefeuille. Cela signifie que l’on ne prévoit pas de grandes missions ou attributions à son nouveau locataire. Même si l’on parle de l’imminence d’un décret présidentiel fixant les missions dudit vice-Premier ministre.
    K. A.