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  • Histoire de la fermeture éclair

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    Comme une vente concomitante, l’offensive des islamistes contre les bars et dépôts de boissons alcoolisées a été soutenue par une déclaration du Premier ministre sur la non-utilité économique de ces lieux (de détente ou de débauche ?) et les nuisance qu’ils induisent aux sages familles rangées. La double attaque en règle n’est peut-être pas coordonnée par des réunions secrètes et des appels téléphoniques, mais elle renseigne sur une certaine convergence d’objectifs : rendre encore plus hypocrite une société qui, de toute façon, s’amuse comme elle peut, en feignant d’oublier que le vol, le viol, la corruption et la saleté n’ont jamais été recommandés par Dieu.

    Sert-il à quelque chose de rappeler aux islamistes que si l’alcool, et seulement lui, est déclaré illicite, les cachiyate et autres psychotropes sont alors déclarés licites ou qu’une guerre sainte contre les ordures et la vulgarité serait plus utile ? Non, pas vraiment. Mais il est peut-être important de rappeler au Premier ministre quelques évidences. Les bars légaux sont reconnus par l’Etat puisque c’est lui qui leur donne des agréments. De fait, il se doit de les protéger comme n’importe quel autre commerce agréé ou alors avoir le courage de tous les fermer. Mais surtout, si la non-création d’emplois est une absurdité puisqu’une dizaine de brasseries algériennes emploient des centaines de travailleurs, au niveau nuisance et violence, il y a pire que les bars. Il faudrait que le Premier ministre s’attarde aussi sur le cas du FLN, dont les sièges et kasmas sont régulièrement le lieu d’une violence extrême que les bars n’ont rien à envier.

    De plus, contrairement aux bars, les sièges et kasmas du FLN ne créent pas d’emplois et contribuent grandement à l’alourdissement de la facture d’importation. Le FLN est donc un lieu de violence qui ne crée aucun emploi. Oui pour la fermeture des bars. Mais on ferme d’abord le FLN.
     

    Chawki Amari
  • la dictature pure et honnête ,que voulez vous qu'il vous dise enfant oujda

     

    Le ministère de l’Intérieur caporalise la vie politique

    Des réformes aux visées autoritaires

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	Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales.

    zoom | © Lyès. H.
    Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des...

    Propulsé en première ligne pour porter «les réformes politiques» de Bouteflika, le ministère de l’Intérieur – un des piliers du régime – cadenasse, à travers des projets de loi organiques jugées «scélérates», le paysage politique.

    Ingérence dans la vie interne des partis, imposition de conditions draconiennes pour la création de nouvelles formations politiques, le projet de loi sur les partis tout comme celui relatif au régime électoral révèlent la propension de l’administration à régenter la vie politique. Une obstination à vouloir caporaliser le champ politique et social. Un réflexe autoritaire qui va à l’encontre des aspirations démocratiques de la société. Pas simple de convaincre ainsi du bien-fondé de «réformes politiques» annoncées tambour battant. Est-il normal que le ministère de l’Intérieur s’impose, contre toute logique et bon sens, comme le maître incontesté du jeu politique ? N’est-il pas nécessaire de laisser faire le libre jeu démocratique si l’on veut réellement persuader de la sincérité des «réformes» engagées ?

    Analystes et acteurs politiques s’accordent à dire que les projets de loi, élaborés dans les bureaux «brumeux» du ministère de l’Intérieur, dénotent des velléités du régime à se maintenir tout en donnant l’impression qu’il opère des changements.
    Le politologue Mohamed Hennad de l’Ecole supérieure des sciences politiques estime que «le régime est contraint à faire des réformes au regard des exigences internes et externes, cependant il se donne des garde-fous lui assurant sa propre survie. Cela se vérifie précisément dans les projets de loi dont le ministère de l’Intérieur est le chef d’orchestre. Deux caractéristiques se dégagent. Il s’agit de lois octroyées et à connotation sécuritaires. Elles ne sont pas le fruit d’une négociation politique». N’est-ce pas là la nature même du régime ! «C’est pour cela qu’il est inconséquent de demander des réformes à un système pourri. Dans notre cas, le changement doit signifier le départ du système», tranche M. Hennad.

    De son côté, Ahmed Betatache, enseignant en droit, estime que «c’est le propre des régimes de type totalitaire où le rôle de l’institution judiciaire est occulté au profit d’un ministère de l’Intérieur qui, lui, joue un rôle central dans la vie politique». Partisan de la dissolution de toutes les lois régissant les partis, syndicats, associations, élections, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur du gouvernement réformateur, Abdeslam Ali Rachedi, considère que le pouvoir actuel «est encore dans une démarche bureaucratique de contrôle de la société par les appareils, comme si nous ne sommes  pas dans la mondialisation et la communication universelle».

    Pour lui, le ministère de l’Intérieur «n’est qu’une façade, les décisions sont prises ailleurs».
    Dans un régime démocratique, «il n’y a tout simplement pas de loi sur les partis comme c’est le cas en France où il y a une loi sur le financement (public) des partis, mais la création des partis est totalement libre. Le pouvoir actuel ne propose même pas le retour au système déclaratif instauré en 1989 par les réformateurs», regrette Abdeslam Ali Rachedi. S’agissant du régime électoral, «la norme pour les législatives, c’est le scrutin majoritaire et non la proportionnelle.

    e pouvoir algérien a imposé la proportionnelle après son échec de décembre 1991, tout simplement pour pouvoir mieux contrôler les candidatures et donc les résultats. Avec le scrutin de liste qui donne la haute main aux partis pour le choix des candidats, il suffit au pouvoir de contrôler les responsables des partis pour imposer ses choix (l’Alliance présidentielle et autres affidés au pouvoir)», argue l’ancien ministre.

    Très au fait du fonctionnement du système politique algérien en raison de ses fonctions antérieures dans l’appareil de l’Etat, l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour parle de réformes «cosmétiques» qui «n’apporteront aucun changement» affirme-t-il.En somme, le pouvoir fait semblant d’organiser des réformes en décidant lui-même des règles du jeu et persiste dans la logique de l’octroi. Il occulte le débat de fond en organisant de faux débats. Les Algériens sont interdits d’exercer leur droit de citoyens à décider de leur destin. Le processus démocratique reste toujours bloqué. Et le pays avec.
     

    Hacen Ouali
  • Violente dispute entre Temmar et Tou

    CLASH AU GOUVERNEMENT

    Ahmed Ouyahia a convoqué mercredi dernier une réunion du gouvernement, un rendez-vous somme toute routinier. Mais pas cette fois-ci. Car le Premier ministre a dû mettre fin à la réunion quelques minutes seulement après son entame, et ce, en raison d’une violente dispute entre deux membres de l’exécutif.
    Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Selon une source très bien informée, Ouyahia ouvrait les travaux avec le premier point inscrit à l’ordre du jour qu’était l’examen par le gouvernement de cinq propositions de décrets de marchés de gré à gré. «Ils concernent des projets dans le secteur ferroviaire.» Le ministre des Transports, Amar Tou, qui a fait ces propositions, est donc invité à prendre la parole pour les présenter. A la fin de la présentation, le ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem, demande la parole. A la surprise générale, le SG du FLN s’oppose aux propositions de Amar Tou, qui est, faut-il le rappeler, membre du bureau politique de l’ex-parti unique. Belkhadem plaide pour une limitation drastique des marchés de gré à gré qui, argumentera-t-il, «tuent la compétition et la compétitivité dans l’économie nationale ». Lui succédant immédiatement, le ministre de la Prospective et des Statistiques, Abdelhamid Temmar, soutient totalement la thèse de Belkhadem. Celui qui était, jusqu’à mai 2010, le tout-puissant ministre des Investissements, l’homme qui faisait la pluie et le beau temps dans la politique économique du pays, expliquera longuement que l’option pour le gré à gré ne devrait constituer qu’une exception, et ce, pour que la compétition soit saine et pour mieux endiguer la corruption. «Même le président a donné instruction dans ce sens», précisera Temmar. Sans doute irrité par la prise de position de Belkhadem déjà, Amar Tou n’en pouvait plus et s’en est pris sèchement à son collègue de la Prospective et des Statistiques. «Arrête de me donner des leçons !» s’emportera le ministre des Transports. Il enchaîne : «Occupe-toi de ton propre secteur ! Toi, tu n’as jamais maîtrisé le moindre dossier. » Et la réponse d’en face sera d’égale véhémence ! «Ne m’adresse plus la parole ! D’accord ? D’abord je ne te connais même pas et tu ne me connais pas non plus !» Le ton monte et l’ambiance devient électrique. Ouyahia intervient alors d’autorité : «Nous n’allons rien trancher au niveau du gouvernement et nous allons solliciter l’arbitrage du président de la République.» Il annoncera dans la foulée la levée de la séance sur-le-champ, sans avoir épuisé le moindre point inscrit à l’ordre du jour.
    K. A.

  • “Sarkozy est le pire président français depuis 1945”

    Edwy Plenel, directeur de Mediapart

     

    Par : Koudil Salim 

    Edwy Plenel nous livre une opinion différente sur la France, l’histoire et le Printemps arabe.

    Après une absence de presque 30 ans, Edwy Plenel a remis les pieds en Algérie hier matin. “je ne suis plus revenu depuis le début des années 1980”, affirme-t-il. Des retrouvailles qui ne pouvaient qu’être spéciales pour le directeur de Mediapart qui avait passé plusieurs années de sa jeunesse à Alger. Liberté l’a rencontré à l’hôtel El-Djazaïr (ex-Saint Georges), une heure et demie après l’atterrissage de son avion. Fidèle à son image, entretenue par ses apparitions sur les plateaux-télé, et évidemment accentuée par ses “frappes” journalistiques sur Mediapart, l’invité du Salon du livre d’Alger a abordé plusieurs sujets, touchant son pays, l’Algérie, les relations entre les deux pays et bien d’autres.

    Sarkozy, le désamour
    Connu pour son antisarkozysme, Edwy Plenel n’a pas dérogé à cette réputation. Très virulent envers le président français, il n’a pas caché son projet d’ici les élections présidentielles en hexagone. “je ferai tout pour que Sarkozy ne soit pas réélu.” Pour le directeur de Mediapart, “Sarkozy est le pire président qu’a connu la France depuis 1945”, tout en précisant “et non du pire régime”. Sans le dire ouvertement, l’ex-directeur de rédaction du quotidien le Monde regrette presque de n’avoir pas été sur le “terrain” lors de la présidentielle de 2007. “j’avais une expertise de Nicolas Sarkozy, mais je n’avais pas de tribune.” Son “journal” (il insiste sur ce terme, car il refuse de parler d’un site), Mediapart – lancé le 16 mars 2008 – n’était pas encore sur la scène médiatique. Son journal n’avait pas encore publié ses fameuses enquêtes, dont l’affaire Bettencourt, ou encore la plus chaude de l’heure, l’affaire Karachi.

    L’“Ubunto” à la française
    Comme il l’a rappelé lui-même, 2012 n’est pas uniquement l’année des élections françaises, “c’est aussi l’année du 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie”. Une date qui semble lui tenir à cœur. Profitant de son passage à Alger, il lance un appel : “avant la date du 17 octobre, je lance un appel pour sortir des guerres de mémoire.”
    Une action à laquelle il a déjà donné un nom : “Ubunto à la française”, en référence à un concept utilisé en Afrique du sud après la chute de l’apartheid et le début des travaux de la commission “vérité et réconciliation”. “Je ne cherche pas de réconciliation officielle”, précise Edwy Plenel tout en lâchant, s’adressant aux opinions des deux pays : “n’ayons pas peur de la vérité sur nous, pour le meilleur et pour le pire.” La perception de l’étranger en France a été aussi l’un des sujets abordés. Il rappela ainsi que “plus de 80% des forces militaires” qui ont libéré la France lors de la seconde guerre mondiale étaient d’origine étrangère, “66% de ceux qui composaient les forces françaises de libération étaient des troupes coloniales et il faut leur ajouter 18% de la légion étrangère”. D’ailleurs, il a profité de l’occasion pour annoncer la parution “la semaine prochaine” d’un livre, Notre France, qu’il publie avec Farouk Mardam Bey et Elias Sanbar. sur la place des musulmans en Hexagone, le directeur de Mediapart est revenu sur la conception des gens de la laïcité et surtout de la loi de 1905 qui concernait la séparation de l’église et de l’état. Une “définition” avec laquelle, l’areligieux qu’il se définit n’est pas totalement d’accord. “cette loi, c’est la reconnaissance des protestants et des Juifs”, insiste-t-il, avant d’ajouter : “le laïcisme sectaire est à la laïcité ce qu’est l’intégrisme à la religion.”

    “Le 89 arabe”
    Concernant le printemps arabe, Edwy Plenel ne cache pas son enthousiasme. Les exemples tunisien et égyptien sont pour lui des évènements historiques d’une grande importance. Il les compare à ce qui s’est passé en France en 1789 et en Europe de l’est en 1989. L’un de ses derniers ouvrages, Le 89 arabe, aborde le bouillonnement qui touche toute la région. Un livre sous forme de dialogue avec l’historien Benjamin Stora, qu’on pouvait trouver au Sila. Plein d’espoir pour les “révolutions arabes”, et malgré “le mauvais exemple libyen”, le directeur de Mediapart affirme vouloir que le côté pacifique des manifestations soit la règle, en donnant l’exemple syrien et yéménite.
    Il n’omettra pas de lancer un autre “vœu” dans lequel il affirme, sur un ton que certains n’hésiteront pas à appeler “utopique” : “Il ne faut plus parler au nom du peuple, il faut laisser parler le peuple.” Le rôle “ambigu” de certains médias dans tout le tumulte qui touche la région ne semble pas trop le déranger. En parlant d’El Jazeera, Edwy Plenel s’est contenté de la décrire comme une “agora publique” sans aborder le caractère belliqueux que beaucoup reprochent à la chaîne qatarie. Un “silence” surprenant de la part de quelqu’un qui avait déclaré il n’y a pas longtemps que “les médias ne sont jamais la cause, ils sont toujours la conséquence”. En revanche, le co-fondateur de Mediapart n’a pas tari d’éloges sur les réseaux sociaux et leur influence dans tout ce qui se passe dans le monde, surtout arabe. Il n’ira pas jusqu’à dire que c’est par facebook ou Twitter que les révolutions ont été ou seront déclenchées, “mais c’est un moyen”. D’ailleurs, dans Le 89 arabe, le dialogue entre lui et Benjamin Stora sur l’influence des réseaux sociaux est des plus intéressants. Ce n’était pas l’unique “controverse” entre les deux auteurs, et pour les “polémiques”, Plenel en est un spécialiste depuis presque trente ans.

  • Washington accusé d’assassinat

    Élimination de l’Imam Aulaqi au Yémen par les forces américaines

     

    La nationalité américaine  de l’imam Aulaqi, tué vendredi par un drone des forces US  au Yémen, a soulevé tout un débat aux États-Unis sur le droit que s’arroge Washington pour “assassiner” au nom de la guerre contre le terrorisme
    des Américains à l’étranger.

    Au-delà des conséquences de la mort de l’imam Aulaqi sur la nébuleuse terroriste Al-Qaïda, notamment au Yémen où il a été tué par un drone des forces US, c’est sa nationalité américaine qui a soulevé un grand débat sur le droit que peut ou non s’arroger l’État fédéral d’assassiner des ressortissants américains au nom de la lutte contre le terrorisme. En effet, alors que la classe politique US saluait cette mort, des défenseurs des droits de l’homme contestaient l’opération. Interrogé à ce sujet vendredi lors de son point de presse quotidien par un journaliste qui lui demandait s’il pouvait “expliquer selon quelle autorité juridique le gouvernement américain a-t-il le droit de tuer un ressortissant américain à l’étranger”, le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney a évité de répondre en se retranchant derrière son refus de “parler des circonstances de la mort d’Aulaqi”.
    Un autre haut responsable gouvernemental américain a avancé l’argument de “l’autodéfense”, pour dire qu’“en général, il serait tout à fait légal pour les États-Unis de prendre pour cible des dirigeants haut placés de forces ennemies, quelle que soit leur nationalité, qui conspirent pour tuer des Américains”. Il estime que cette légalité découle de “l’autorité donnée par le Congrès à l’usage de la force dans le conflit armé avec Al-Qaïda, les talibans et leurs associés, ainsi que des lois internationales reconnaissant notre droit à l’autodéfense”. La CIA, qui n’a pas le droit de tuer un citoyen américain, a obtenu un document secret du département américain de la Justice pour éliminer l’imam Aulaqi selon le Washington Post, qui cite un haut responsable des services secrets non identifié. Mais, l’avocat Glenn Greenwald dénonce sur le site Salon.com l’assassinat de l’imam car il affirme que “son élimination a été purement et simplement décrétée par le président, qui a fait à la fois office de juge, de jury et de bourreau”, d’autant plus qu’aucun effort n’a été fait pour poursuivre Aulaqi en justice, souligne-t-il.
    Pardiss Kebriaei, avocate auprès de l’association Center for Constitutional Rights, fait valoir qu’il serait illégal qu’Aulaqi ait été tué par les États-Unis ou avec leur participation. “Si cela s’est fait en l’absence d’une menace imminente ou d’un danger de mort, c’est un meurtre illégal au regard de la Constitution américaine et du droit international”, a-t-elle déclaré tout en réclamant “une enquête immédiate” et indépendante. Pour rappel, le cas de l’imam, né en 1961 sur le sol américain, avait agité la sphère juridique dès avril 2010, lorsqu’un haut responsable de l’administration avait révélé qu’il était devenu une cible légitime de la CIA. Des organisations de défense des droits de l’homme avaient alors saisi la justice, faisant valoir qu’il était contraire à la Constitution d’ordonner la mort d’un citoyen américain sans procédure judiciaire en bonne et due forme.
    En décembre dernier, le juge John Bates avait rejeté la plainte, expliquant qu’il ne pouvait légalement empêcher l’État fédéral de s’en prendre à Aulaqi, mais il avait souligné que l’affaire soulevait de graves questions constitutionnelles. Si les adversaires républicains de Barack Obama saluaient l’élimination de l’imam cinq mois après celle d’Oussama Ben Laden, le candidat à l’investiture républicaine à la Maison-Blanche, Ron Paul, a fait entendre une voix discordante. Anwar al-Aulaqi “est né ici, c’est un citoyen américain. Il n’a jamais été jugé ni poursuivi pour crime. Personne ne sait s’il a jamais tué quiconque”, a déclaré Paul sur la chaîne de télévision ABC, avant d’ajouter qu’il serait “triste” que les Américains “acceptent” sans broncher ce “précédent” : “que le président assassine des gens simplement parce qu’il les pense néfastes”.

  • Les rapports d'enquete dites vous ? Moi je dirais même où est le Président et toufik

     

    Présidence : Où sont les rapports d’enquêtes ?

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    Présidence : Où sont les rapports d’enquêtes ?

    Depuis janvier dernier, la présidence de la République a diligenté des enquêtes concernant plusieurs affaires.

    Les conclusions et les résultats des enquêtes n’ont pas été rendus publics jusqu’à présent. «Ces enquêtes sont sous le sceau de la confidentialité, l’accès à ces dossiers est limité à certaines personnes», explique une source à la Présidence. En avril dernier, suite à des informations parues dans la presse, et à défaut d’une justice qui devait s’autosaisir pour ouvrir des enquêtes, la Présidence avait lancé une enquête sur des acquisitions suspectes de biens immobiliers et des retraits bancaires ainsi que des transferts d’argent vers l’étranger, impliquant des ministres actuels et plusieurs hauts cadres de l’Etat.

    La presse avait révélé que des ministres ainsi que de hauts responsables civils et militaires auraient passé des transactions douteuses et procédé au transfert d’argent en devises à l’étranger. D’autres auraient, toujours selon les mêmes sources, acquis illicitement des biens immobiliers à l’étranger, notamment en Espagne, en France et plus récemment à Dubaï. Les émeutes de janvier dernier ont fait aussi l’objet d’une enquête de la part de la Présidence. En février dernier, après les critiques et les plaintes des ministres auprès du président Bouteflika, ce dernier a demandé une enquête sur la Fonction publique ainsi que sur le dossier épineux de fonctionnaires non permanisés et l’accumulation des fonctions au sein de l’administration publique ainsi que les fonctionnaires éligibles à la retraite.

    La série des enquêtes ne s’arrête pas, puisque de grandes entreprises et des institutions ont été dans le collimateur des services de la Présidence, comme les Douanes, la Protection civile, la gestion du foncier, l’Ansej, etc. Au lendemain de la défaite humiliante de l’équipe nationale devant la sélection marocaine, la Présidence avait demandé un rapport complet et détaillé sur la gestion de l’EN, notamment le volet financier eu égard aux sommes faramineuses allouées à la FAF. Là encore, aucun rapport n’a été rendu public. Toujours dans le domaine des sports, en mars dernier, les déclarations du ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, à El Oued, qui ont failli provoquer des émeutes, ont aussi fait l’objet d’un examen.

    La télévision publique a été aussi concernée par cette série d’enquêtes «présidentielles». Mais pour l’instant, aucune sanction ou décision n’a été prise suite à ces nombreuses investigations. Elles auraient, semble-t-il, le même sort que la fameuse enquête de 2010 sur le dossier des faux moudjahidine !
     

    Zouheir Aït Mouhoub
  • L'égalité

     

    Par

    «Les hommes naissent bien dans l'égalité mais ils ne sauraient y demeurer.» Montesquieu

    L'égalité entre tous les citoyens, celle qui est inscrite en toutes lettres dans une Constitution maintes fois remaniée, serait-elle un vain mot? Les salariés l'apprennent chaque jour un peu plus à leurs dépens.
    C'est ainsi qu'à la veille de cette tripartite que tout le monde attendait avec espoir, les travailleurs et les anciens travailleurs, c'est à dire ceux qui ont pris une retraite «normale», à 80% d'un salaire de base plusieurs fois dévalué par une inflation galopante, ou ceux qui ont été dégraissés au temps du démantèlement des entreprises publiques et qui doivent se contenter d'un pourcentage d'un salaire qui ne correspond plus à rien depuis déjà une dizaine d'austères ramadhans. C'est ainsi que dans les discussions animées qu'osent entretenir, entre deux parties de dominos, certains crânes blanchis et certaines têtes chenues ont émis le souhait de voir la prime de la femme au foyer substantiellement revalorisée, car le bruit a couru depuis longtemps que certains fonctionnaires vernis touchaient depuis fort longtemps une allocation qui était comprise entre 4000 et 5000 dinars. Et si jamais vous vous aventurez à relever que nos tendres moitiés, celles qui s'étaient dépouillées de leurs pauvres bijoux pour alimenter un Fonds de solidarité nationale pour permettre à ceux qui avaient pris le pouvoir par les armes de faire mener à cet Etat un train de vie respectable, sont aussi inégales entre elles que leurs conjoints malchanceux, on vous répondra que chaque catégorie sociale a sa caisse.
    Ainsi, il y a des catégories sociales pour lesquelles les caisses de l'Etat sont de véritables cornes d'abondance et d'autres pour lesquelles ce sont des mamelles sèches. Donc, cinquante années après l'été de la discorde, il n'est plus question de solidarité nationale. Certains seront branchés directement sur les puits de pétrole tandis que d'autres le sont sur le FMI, la Banque Mondiale et la crise économique générée par les subprimes et la dette grecque. Donc, les travailleurs les plus modestes, ceux dont leurs salaires ne sont pas indexés sur le Snmg devront attendre une décision charitable comme ces mendiants qui assiègent les entrées de mosquées, des restaurants et des boulangeries. Et la politique salariale des gouvernements algériens a toujours été la même, même quand les importations dépendaient de sociétés nationales, il fallait toujours attendre le geste auguste du Semeur. Dans les années 1970, l'inflation galopante avait conduit le gouvernement Boumediene à prendre un décret gelant les salaires. Certains directeurs d'entreprise se sont mis alors à gonfler les primes pour attirer vers eux les travailleurs qui avaient la malchance d'opérer dans des entreprises vivant de subventions. Il était même arrivé à l'entreprise où j'avais échoué, de différer le paiement des salaires parce que la «tranche» ministérielle n'était pas débloquée. Et il faut rendre hommage à l'inventivité de certains directeurs qui «empruntaient» à la banque de quoi faire patienter leurs salariés dont beaucoup ont commencé à faire du nomadisme.
    Le SGT était arrivé à point pour calmer les esprits, mais ses travaux ont tellement traîné en longueur qu'il était tombé en désuétude sous les coups des tenants du libéralisme, ceux qui, dans les journaux payés par le contribuable, accusaient les travailleurs d'être des rentiers. C'était sous l'ère des restructurations qui allaient mettre des entreprises viables à la portée des charognards, ceux qui contrôlent à présent les prix des produits de première nécessité. Et le Syndicat, me direz-vous, dans tout cela? Il participe avec fierté aux tripartites stériles.

  • Terrorismes

    Par

    «Les prétextes n'ont jamais besoin d'être vraisemblables; autrement ils seraient des raisons et non des prétextes». André Maurois

    Au moment où les institutions pénales internationales mises sur pied pour combattre le terrorisme et les crimes de guerre, émettent des mandats d'arrêt contre d'anciens responsables libyens, il serait bon de revenir sur la notion de terrorisme. Le terrorisme est l'expression d'une volonté politique qui ne peut imposer son point de vue ni par les armes ni par les urnes. Donc, son principal but est de semer le chaos dans une société qu'il ne peut asservir, d'influer sur le comportement politique d'un pouvoir politique en l'humiliant par des coups spectaculaires et de l'affaiblir par des opérations ciblées. Au début de chaque guerre d'indépendance, sous toutes les latitudes et par tous les temps, les patriotes sont désignés sous ce vocable peu engageant quand ils ne sont pas qualifiés de rebelles (à l'ordre existant). Ce sont des organisations terroristes qui furent à l'origine de la création de l'Etat sioniste. Tout le monde se souvient de la stratégie suicidaire de l'OAS, qui, pour tenter d'empêcher l'inéluctable indépendance, se lança dans une politique de destruction et d'assassinats. D'une part, des commandos étaient chargés de semer la panique parmi une population en plein désarroi en tirant des rafales sur des arrêts de bus ou en déposant des bombes puissantes dans des lieux à forte fréquentation, d'autres établissaient des listes précises d'intellectuels à supprimer et commettaient leurs forfaits quand les conditions objectives étaient réunies. D'autres avaient poussé le machiavélisme jusqu'à émettre de fausses convocations invitant des intellectuels, des étudiants, des techniciens à se rendre auprès d'administrations: une fois sur les lieux, ils étaient froidement abattus par des tueurs professionnels. Ainsi, l'Algérie avait perdu des centaines de futurs cadres: c'était la politique de la terre brûlée. Cette manière de faire a été reprise plus tard par d'autres mouvements terroristes comme ceux qu'a connus l'Algérie, avec les tueurs issus de l'ex-parti dissous qui, tout en commettant des massacres à grande échelle, ciblaient parallèlement des intellectuels de grande valeur (médecins, ingénieurs, cadres patriotes, journalistes ou militants démocrates). Cette boucherie s'avéra payante puisqu'elle provoqua un exode de cadres compétents vers un environnement plus sûr et amena un pouvoir chancelant à composer avec une opposition en perte de crédibilité. Cependant, il n'y a pas que les factions terroristes à opérer de la sorte. Il y a un terrorisme plus insidieux, qui se pare des habits des droits de l'homme et de l'uniforme de la civilisation la plus avancée et qui, en s'introduisant dans une société jouissant d'un certain ordre, vient semer le chaos: c'est le terrorisme d'Etat. Il est aussi bien pratiqué par les Etats-Unis qui ne s'embarrassent pas de scrupules pour éliminer de charismatiques chefs d'Etats (Lumumba, Allende) par d'ignobles méthodes. La stratégie du chaos est la condition nécessaire à l'Etat terroriste pour procéder à toutes les opérations qui auraient pu, au grand jour, indigner l'opinion publique et jeter la lumière sur les véritables motivations de l'Etat terroriste. C'est le meurtre d'un scientifique nucléaire irakien, tout juste âgé de 40 ans, c'est-à-dire qu'il avait tout l'avenir devant lui, qui doit interpeller tout individu sceptique quant aux véritables intentions de la machine de guerre américaine en Irak. Dernièrement, plusieurs chercheurs iraniens ont été la cible de terroristes armés par le Mossad dans le but de ralentir l'ambitieux programme nucléaire du régime des mollahs. Jusqu'à présent aucune voix occidentale ne s'est élevée pour rechercher ou dénoncer les auteurs de ces crimes crapuleux. Et aucune voix ne s'est élevée pour demander la comparution du premier grand criminel de guerre du XXIe siècle: George Bush qui porte la responsabilité de la mort de plusieurs centaines de milliers d'innocents en Irak. Qui défendra les populations civiles de Syrte et de Bani Walid des attaques de mercenaires armés par l'Otan? En tout cas, pas Sarkozy: il fait partie du club qui détermine les critères qui définissent le terroriste

  • La révolte du 5 octobre 2008 et les tensions sociales actuelles

    Par |

     
    Il est urgent de répondre aux appels de la rue.

    L’économie est avant tout politique comme nous l’ont appris les grands classiques de l’économie Adam Smith, David Ricardo, Malthus, JB Say, Karl Marx et plus près de nous Joseph Schumpeter, Keynes et les institutionnalistes des années 2000.

     

    En étant conscient que l’histoire fondement de la connaissance ne se découpe pas en morceaux, la compréhension des évènements du 5 octobre 2008 doit être replacée dans la dynamique historique. Octobre 1963, 5 octobre 2008, 5 octobre 2011, une même logique, la logique rentière achetant une paix sociale fictive et éphémère par la distribution de la rente. Comme en témoigne cette logique paradoxale depuis l’indépendance politique : plus le cours des hydrocarbures augmente, plus les réformes politiques institutionnelles et micro-économiques sont bloquées avec plus de corruption et un gaspillage croissant des ressources financières.

    En cas de chute brutale du cours des hydrocarbures, il y a forte probabilité d’une véritable révolution sociale. Ne s’étant pas attaqué à l’origine du mal, le système rentier source. Les tensions sociales sporadiques non organisées qui se manifestent actuellement dans toutes les régions du pays, faute de réseaux sociaux crédibles entre l’Etat les citoyens, attestent de ce malaise. 

    La période  de 1962 à 1979 où l’économie socialiste spécifique 

    C’est l’hymne à la liberté chantée en 1962 dans les rues de l’ensemble de l’Algérie indépendante, les espoirs suscités par le socialisme spécifique à l’algérienne, l’autogestion des domaines des colons qui devaient élever la production, restituer les paysans dans leur dignité, mais aussi les luttes de pouvoir entre l’intérieur et l’extérieur des différents clans. Le 19 juin 1965, le président "élu" auparavant est destitué et c’est  le discours du sursaut révolutionnaire du fait que l’Algérie serait au bord  de la faillite. Il fallait la redresser grâce à un pouvoir fort qui résisterait  aux évènements et aux hommes, à travers trois axes : la révolution industrielle, la révolution agraire, et la révolution culturelle, en prenant comme base le plan économique du programme de Tripoli qui repose sur la dominance du secteur d’Etat, comme fer de relance de l’économie nationale, à travers les grosses sociétés nationales.

    Ceux sont les discours triomphants de construction des usines les plus importantes du monde, du bienfait de la révolution agraire, garantie de l’indépendance alimentaire, de l’école et de la santé pour tous et de la promesse solennelle que nous deviendrons, horizon 1980, le Japon de l’Afrique, avec les lancements du plan triennal 1967-1969,du premier quadriennal 1970-1973 et du second quadriennal 1974-1977. Le système d’information, socio-éducatif participait à ces slogans idéologiques, comme façonnement des comportements. Nous assistions alors aux discours de la vertu des fameuses industries industrialisantes avec la priorité à l’industrie dite lourde et au niveau international l’Algérie, leader du nouvel ordre économique international dans sa lutte contre l’impérialisme, cause fondamentale du développement du sous-développement.

    Et voilà qu’après la mort du Président après une longue maladie et une lutte de pouvoir qui se terminera par un compromis avec  la venue d’un nouveau président, qu'en 1980, nous apprenons de la part des  responsables politiques que cette expérience a échoué et que la période passée était une décennie rouge. Les nombreuses commissions, dont les résultats sont jetés dans les tiroirs après des exploitations politiques, contribueront à ces dénonciations. Du fait de la compression de la demande sociale durant la période précédente et surtout grâce au cours élevé du pétrole, les réalisations porteront sur les infrastructures, la construction de logements et l’importation de biens de consommation finale avec le  programme anti-pénurie avec la construction sur tout le territoire national des souks fellahs.

    L’Algérie ne connaît pas de crise économique selon les propos télévisés un d’ex-Premier ministre, qui touchait en ces moments les pays développés avec un baril en termes de parité de pouvoir d’achat 2010, équivalent à 70/80 dollars. C’est alors l’application mécanique des théories de l’organisation, en les fractionnant, car les grosses sociétés nationales ne seraient pas maîtrisables dans le temps et l'espace. En 1986, la population algérienne contemple l’effondrement du cours du pétrole, elle découvrent les listes d'attente et fait face aux interminables pénuries. Et voilà que nous avons un autre discours : les Algériens font trop d’enfants, ils ne travaillent pas assez. C’est à cette période que s’élaborent les premières ébauches de l’autonomie des entreprises publiques avec la restructuration organique.

    On fait appel à la solidarité de l’émigration que l’on avait oubliée. Il s’ensuit l’effondrement du dinar dont on découvre par magie que la parité est en partie fonction du cours du dollar et du baril de pétrole et non au travail et à l’intelligence seules sources permanentes de la richesse. On loue alors les vertus du travail, de la terre, l’on dénonce les méfaits de l’urbanisation, du déséquilibre entre la ville et la campagne, et l’on redécouvre les vieux débats entre partisan de l’industrie lourde qui serait néfaste, les bienfaits de l’industrie légère et la priorité à l’agriculture dont on constate le niveau alarmant de la facture alimentaire. Et comme par enchantement, le pouvoir lance le slogan de "l’homme qu’il faut à la place qu’il faut et au moment qu’il faut."

    La période historique  de 1988 à 1999 : crise politique et économique 

    Octobre 1988, conséquence de la crise de 1986 qui a vu s’effondrer les recettes d’hydrocarbures de 2/3, contredit ces discours populistes, et c’est le début timide d’une presse libre et d’un  multipartisme que l’on tente de maîtriser par l’éclosion de partis (une famille pouvant fonder un parti avec des subventions de l’Etat) avec la naissance d’une nouvelle Constitution en 1989 qui introduit des changements fondamentaux dans notre système politique qui avait un caractère monocratique depuis  l’indépendance conférant ainsi à notre système politique un caractère pluraliste.

    Elle était cependant porteuse d’une vision hybride de la société, dans la mesure où certains  articles renvoyaient à des options politico-économiques et politico-idéologiques contradictoires traduisant un non-consensus sur la voie économique à suivre. Sur le plan économique, entre 1989-1990, c’est  l’application des réformes avec l’autonomie de la Banque centrale, à travers la loi sur la monnaie et le crédit, la libéralisation du commerce extérieur, une tendance à l’autonomie des entreprises et l’appel, très timidement, à l’investissement privé national et international sous le slogan secteur privé, facteur complémentaire du secteur d’Etat. Après le socialisme spécifique, c’est l’économie de marché spécifique avec la dominance du secteur d’Etat soumis à la gestion privée. Effet de la crise économique, nous assistons à une crise politique sans précédent qui couvait déjà puisque un ex-chef de gouvernement qui agissait dans le cadre de la Constitution de 1976, amendée en 1989, s’est opposé au chef de l’Etat refusant de démissionner en invoquant la responsabilité politique de son gouvernement devant la seule Assemblée nationale, qui était au mains du FLN dont le président n’était autre que le même président. La crise fut accélérée par des élections législatives, coordonnées par un nouveau chef de gouvernement issu des hydrocarbures. Une explosion sociale s’ensuivit avec des élections remportées par le courant islamique dont  l’aboutissement sera la démission de ce Président après plus d’une décennie de pouvoir.

    Le procès est fait cette fois à la décennie noire de 1980/1990. Et c’est la liste interminable de chefs de gouvernement et de ministres, changement successif dû à la profonde crise qui secoue le pays. C’est la naissance du Haut Comité d’Etat (HCE), la venue d’un historique et figure charismatique qui donnera une première lueur d’espoir, présidera à peine six mois le HCE avant d'être assassiné, son remplacement par un autre membre du HCE, avec parallèlement, un Conseil consultatif faisant œuvre de parlement désigné. L’on rappellera comme chef de gouvernement Belaïd Abdessalem, le père de l’industrie lourde des années 1970, avait prôné l’économie de guerre. Son départ fut  rapide du fait de la cessation de paiement. Lui succèdera un premier ministre membre du HCE, artisan du programme de Tripoli qui signera l’accord de rééchelonnement avec le FMI, démissionnant tout juste après, l’Algérie étant en cessation de paiement n’ayant pas de quoi acheter un kilo de farine.

    Les accords avec le FMI verront une baisse drastique de la valeur du dinar (75% environ) avec l’accord pour le rééchelonnement de la dette en mai 1993 avec le Club de Paris (dette publique) et le Club de Londres (dette privée), accompagné d’un Programme d’ajustement structurel (PAS) entre l’Algérie, le FMI, la Banque mondiale (BIRD) et l’Union européenne afin de remédier aux déséquilibres de la balance des paiements, fortement affectée par la chute des cours des hydrocarbures et du poids de la dette extérieure. La période qui suit verra un chef d’Etat avec  un parlement de transition à savoir le Conseil national de transition, une combinaison d’associations et de partis politiques désignés. Viendront les élections d’un Président, Liamine Zeroual, dont le discours sera axé sur le rassemblement, pour sortir le pays de la crise et une nouvelle Constitution (1996) qui va s’attacher à éliminer les éléments de dysfonctionnement de la Constitution de 1989 en encadrant  de manière sévère les mutations que je viens de rappeler.

    Elle crée la seconde Chambre, dite Conseil de la nation, et par le truchement de l’article 120, lui donne pratiquement le pouvoir de bloquer un texte de loi voté par la première chambre, l’APN. Mais fait nouveau et important, elle limite le mandat présidentiel à deux étalé sur cinq années. Mais nous sommes toujours dans la même ambiguïté politique en maintenant le caractère dual de l’Exécutif, (ni régime parlementaire, ni régime présidentiel) tout en consolidant le système de conseils existants dont  l’institution d’un Haut conseil islamique et d’un Haut conseil de sécurité qui est présidé par le président de la République. C’est à cette période que naît le parti le Rassemblement national démocratique (RND) dont le fondement du discours est la lutte anti-terroriste ; il raflera presque tous les sièges en 8 mois d’existence tant à l’APN qu’au Sénat au détriment du FLN, ce qui provoquera par la suite des protestations interminables et une commission sur la fraude électorale dont les conclusions ne verront jamais le jour.

    Les parlementaires du fait de la situation sécuritaire de l’époque, auront surtout pour souci de voter  des rémunérations dépassant 15 fois le SMIG de l’époque alors que la misère se généralise, oubliant naturellement du fait de la généralisation des emplois rentes, qu’un parlementaire aussitôt sa mission terminée retourne à son travail d’origine et qu’une retraite automatique revient à afficher un mépris total pour une population meurtrie. Dans la foulée, la venue de deux chefs de gouvernement dont le premier, technicien, pratiquera le statut quo et le second l’application des accords du FMI qui aura à son actif le cadre macro-économique stabilisé mais avec des retombées sociales négatives du fait de la douleur de cet ajustement. 

    La période de 1999 à 2011 : la rente toujours la rente  

    Liamine Zeroual démissionne et des élections sont programmées le 8 avril 1999 avec l’élection d’un président qui promet de rétablir l’Algérie sur la scène internationale de relancer la croissance économique pour atténuer les tensions sociales et de mettre fin à l’effusion de sang. Il organise le référendum sur la réconciliation nationale avec un vote massif en faveur de la paix. Un chef de gouvernement est nommé après plus de 8 mois d’attente mais son mandat sera de courte durée, à peine une année, du fait des conflits de compétences. Ali Benflis, second chef de gouvernement lui succèdera, mais il démissionne, tout en se présentant comme candidat à la présidence avec comme conséquence  une dualité  dans les rangs du FLN dont il est tissu.

    Il est remplacé par le secrétaire général du RND. Viennent ensuite les élections du 8 avril 2004 qui sont largement remportées par Abdelaziz Bouteflika avec trois chefs de gouvernement successifs : premièrement le secrétaire général du RND qui a été chargé des élections de 2004, puis le secrétaire général du FLN courant 2007, ce parti avec les élections successives étant devenu majoritaire tant au niveau de l’APN que du Sénat, avec peu de modifications dans la composante ministérielle puisque l’ancien chef de gouvernement n’a pu nommer aucun ministre entre mai 2006 et juin 2008, assistant d’ailleurs à la même composante à quelques variantes près depuis 10 années, idem pour les walis et les postes clefs de l’Etat. Puis à nouveau courant 2008 voilà le retour du secrétaire général du RND. Il sera chargé des élections d’avril 2009. C’est également durant cette période courant novembre 2008 qu’est amendée la Constitution non pas par référendum mais à la majorité des deux chambres. Les députes et sénateurs feront comme leurs prédécesseurs se faire  voter un salaire de plus de 300.000 dinars par mois, plus de quatre fois le salaire d’un professeur d’université en fin de carrière. Cet amendement ne limite plus  les mandats présidentiels, tout en supprimant le poste de chef de gouvernement en le remplaçant par celui de premier ministre consacrant un régime présidentiel.

    Dans la foulée  l’élection présidentielle s’est tenue le 9 avril  2009 où le président en exercice est réélu pour un nouveau mandat de cinq années (2009/2014) en promettant la création de trois millions d’emplois durant cette période et d’augmenter le pouvoir d’achat des Algériens. Mais fait nouveau, une crise mondiale sans précédent depuis la crise d’octobre 1929  est apparue en octobre 2008. Comme en 1986, courant 2008/2009 différents responsables politiques déclareront à la télévision officielle que la crise ne touche pas l’Algérie du fait de la  non-connexion avec le système financier mondial, de la non convertibilité du dinar et de l’importance des réserves de change oubliant que les dépenses réelles, c'est-à-dire le plan de financement est largement tributaire du cours des hydrocarbures.

    C’est également durant cette période où nous assisterons à deux politiques socio-économiques contradictoires : la période 2000/2004 où existe une volonté de libéralisation du moins à travers les textes juridiques avec l’accord signé pour une zone de libre-échange avec l’Europe applicable depuis le 1er septembre 2005, une nouvelle loi sur l’investissement, sur la privatisation, les lois sur l’électricité et le transport du gaz par canalisation et l’amendement de la loi sur les  hydrocarbures autorisant l’investissement étranger sans limites.

    Revirement durant la période 2006/2010, la loi des hydrocarbures est amendée, postulant pour ce segment que la Sonatrach sera majoritaire au moins de 51% tant à l’amont, à l’aval que pour les canalisations. La loi de finances complémentaire 2009 avalisée par les lois de finances 2010/2011 introduit la préférence nationale avec, pour le commerce, 70% pour les Algériens et 30% pour les étrangers ; et pour les autres secteurs 51% pour le national minimum et 49% pour les étrangers étendue en 2010 également aux banques. Dans ce cadre, le 11 juillet 2010 est adopté le décret présidentiel sur la réglementation des marchés publics, prévoyant une profonde révision de la réglementation en vigueur depuis près d'une décennie, la marge de préférence nationale passant de 15% à 25% dans les appels d’offres. Le texte prévoit aussi l'obligation de recours exclusif à l’appel d’offres national quand le besoin du service contractant est en mesure d’être satisfait par un produit ou une entreprise algérienne.

    Abderrahmane Mebtoul

    Lire la suite : http://www.freealgerie.com/avis/143-la-revolte-du-5-octobre-2008-et-les-tensions-sociales-actuelles.html

  • DRS DRS DRS ,fakou two.

     

    Débits de boissons alcoolisées : La fetwa et la fitna d’El Hachemi Sahnouni

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    drs ,drs,drs drs assassin dz

    zoom | © D. R.S
     

    Encouragés par une islamisation rampante de la société, conséquence d’une orientation idéologique des tenants du pouvoir, des anciens du FIS dissous passent à l’offensive.

    Dans une hallucinante fetwa, l’ancien dirigeant du parti dissous, d’El Hachemi Sahnouni, et Abderezak Zeraoui Hamadache lancent un appel, dans un tract diffusé hier aux citoyens, les incitant à se soulever pour la fermeture des débits de boissons alcoolisées.
    «Nous appelons les comités des quartiers populaires à multiplier leur contestation demandant la fermeture définitive des bars et des débits de boissons alcoolisées prohibées par la religion du Prophète, parce qu’elles pervertissent notre jeunesse et détruisent ses mœurs religieuses (…)», ont-ils écrit dans leur tract infamant. Une incitation à la violence, à la haine, à l’intolérance et, plus dangereux encore, à dresser des Algériens les uns contre les autres. Un véritable appel à «la fitna». Visiblement galvanisé par le virage conservateur pris par le pouvoir de Bouteflika, l’ancien prédicateur de la mosquée Essouna de Bab El Oued (Alger) s’érige ainsi en inquisiteur.

    Sahnouni se sent en terrain conquis, lui, dont la responsabilité politique dans la violence qui a embrasé le pays durant les années 1990 n’est plus à démontrer.  S’attribuant ainsi «le rôle» de la conscience de la société, les prédicateurs jugent curieusement que «ce sont les débits de boissons alcoolisées qui sont la cause de nombreux problèmes des Algériens parce qu’elles propagent la perversion et éloignent des solutions réelles et justes». Les deux prêcheurs estiment dans leur propagande intégriste que «le nombre de crimes a augmenté et les bagarres sont de plus en plus nombreuses entre les buveurs d’alcool et d’honorables citoyens à cause de la multiplication des débits de boissons».

    Invraisemblable. Est-ce parce qu’il existe des imams pédophiles qu’il faudrait fermer les mosquées ? Faut-il interdire les matchs de football pour mettre un terme à la violence dans les stades ! Le raccourci est vite pris. Faut-il chercher les sources de la violence ailleurs que dans les bars ? Ne sont-elles pas d’ordre politique ? L’extrémisme religieux revient au-devant de la scène au moment même où le terrorisme continue de faire des victimes innocentes. Bien évidemment, d’El Hachemi Sahnouni n’oserait pas pointer du doit la cause réelle du mal qui ronge l’Etat et la société. Sahnouni en est-il seulement conscient ?

    Pour le moins étrange, il a choisi de se fourvoyer aujourd’hui dans cette espèce de «guerre civile» contre les débits de boissons et leur clientèle. L’a-t-il fait de lui-même et par lui-même sans la tutelle d’un quelconque sponsor politique interne ou externe ? A l’heure, faut-il le noter, on traverse une phase très délicate politiquement du fait des exigences du changement démocratique imposé par ce qui se passe dans le monde arabe et les nécessités de la situation interne. Il est aisé en effet de remarquer que ce personnage évite soigneusement de s’attaquer au pouvoir politique.

    Pouvoir et islamistes, même combat

    Depuis quelques années, l’opinion publique assiste avec stupéfaction et inquiétude à une campagne de stigmatisation menée par le pouvoir de Bouteflika contre des Algériens parce qu’ils épousent une religion autre que l’Islam, contre les non-jeûneurs. Des femmes sont souvent persécutées. Le gouvernement a trouvé un stratagème juridique pour interdire aux descendants de détenteurs de licence d’exploitation de débits de boissons alcoolisées d’en hériter. Depuis, de nombreux bars sont fermés, notamment dans l’Algérois. D’autres propriétaires de débits de boissons alcoolisées, sous une pression de l’administration policière avec l’appui de leurs supplétifs, ont fermé boutique.

    Au nom de quoi ? Au nom d’innombrables prétextes de pratique commerciale qui dissimulent mal une action de moralisation de la société. Ainsi, des concessions «symboliques», mais combien importantes, sont instrumentalisées par le pouvoir au profit des islamistes et aux forces conservatrices dans le but d’acheter leur soutien et surtout leur silence au moment où les peuples se soulèvent contre les dictatures. Est-il nécessaire de rappeler, durant les événements du début janvier dernier, que le gouvernement a fait recours aux imams pour dissuader les Algériens de descendre dans la rue pour réclamer leurs droits politiques. Au mois du Ramadhan dernier, le gouvernement a chargé son ministre des Affaires religieuses d’exhorter les commerçants à ne pas augmenter les prix des produits de large consommation. Alors que la mission de contrôle des prix est du ressort du ministère du Commerce.

    Ainsi, nous assistons à un glissement dangereux de l’Etat en s’appuyant sur le discours religieux, souvent extrémiste, dans la gestion des affaires publiques. L’opinion publique s’inquiète de cette collusion historique et dangereuse entre le pouvoir et les islamistes. Le caractère républicain de l’Etat en pâtit.  Par ailleurs, la question que soulève la fetwa de l’ancien dirigeant  du FIS dissous va au-delà d’anecdotiques beuveries. Elle pose sérieusement la problématique des libertés individuelles et publiques dans une société mortellement étouffée.

    En filigrane, dans son douteux combat, El Hachemi Sahnouni ne désespère pas, après l’épisode meurtrier des années 1990, de ramener l’Algérie au Moyen-Âge, en faisant feu de tout bois. De nombreux observateurs tirent la sonnette d’alarme, attirant l’attention sur la propagation de l’idéologie wahhabite et salafiste dans de nombreuses mosquées tolérée par le pouvoir en place. Pour peu, son hégémonie n’est pas remise en cause par les tenants de cette idéologie obscurantiste. Mais pas seulement. Le pouvoir met à contribution tous ses appareils idéologiques.

    Des médias (publics et privés) et l’école distillent un discours d’intolérance et de haine. Foncièrement hostile aux aspirations de liberté, de démocratie et de justice de la société, le pouvoir a fait le choix de faire alliance avec des forces les plus archaïques. Quitte à mettre l’Etat en péril. Cette situation rappelle curieusement la période du début des années quatre-vingt. Faut-il alors considérer que la transition politique qui se joue actuellement doit absolument se négocier avec les islamistes purs et durs ? Leur offensive est en tout cas on ne peut plus bruyante.

    Hacen Ouali
  • no moment 5 octobre 88

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  • le DRS veut utiliser la carte de l'intégrisme...... fakou!

    Le régime veut-il encore une fois utiliser la formule intégriste ?

    Plusieurs titres de la presse algérienne, et des sites web d’information et d’opinion ont rapporté que El Hachemi Sahnouni, un ancien leader du FIS, et Abderzak Zeraoui Hamadache, prédicateur emprisonné entre 1992 et 2003, auraient lancé une fetwa qui appellerait à la fermeture de tous les débits de boissons alcoolisées, et inciterait les jeunes à « manifester » par tous moyens, leur volonté d’ »éradiquer ces lieux de débauche ».
    Cette fetwa circulerait sous forme de tract. Nous n’avons pu en obtenir une copie.
    Il est à souligner cependant que depuis quelques semaines, d’anciens leaders islamistes, particulièrement les plus radicaux parmi eux, reviennent en force sur la scène publique, et se distinguent par une surenchère de déclarations extrémistes. Curieusement, ils sont puissamment relayés par une certaine presse, au moment où les plus modérés parmi les islamistes sont délibérément ignorés, comme si un groupe occulte orchestrait une campagne, où l’épouvantail intégriste revient sur le devant de la scène. C’est comme si un brigadier invisible venait de frapper ses trois coups, pour un remake de ce que le pays avait déjà vécu à la fin des années 80. Tout le monde s’affaire, les acteurs, les accessoiristes, les costumiers, les souffleurs, les musiciens, et même les figurants. C’est une pièce a succès, qui a déjà fait ses preuves. Elle servira à détourner l’attention du public sur ce qui se passe chez les voisins. Le temps que l’orage passe, et que les producteurs, les metteurs en scène, et les vieux premiers se mettent au vert. Le temps de se consulter dans les coulisses.
    Oui, tout ça ressemble à une vraie mise en scène.
    Cela ne peut être un hasard.
    Des leaders islamistes de la ligne dure, se bousculent au portillon, ils refont surface et assaut de déclarations tout aussi effrayantes les unes que les autres. En voici quelques unes, toutes fraîches:
    « Nous devons soutenir nos frères talibans, et invoquer Dieu pour qu’il leur donne la victoire ».
    « Ou le chemin de la réconciliation, ou celui du sang. Si rien ne passe pas, des islamistes vont reprendre les armes et ce sera une guerre civile totale, que nous voulons éviter. »
    « Nous appelons les organisations des quartiers populaires à intensifier leur refus des bars et des débits de boissons et à exiger leur fermeture immédiate ».

    Et au même moment, toutes les voix, y compris celles des islamistes modérés, qui appellent à l’union de toute l’opposition, dans toutes ses mouvances, pour chasser le régime, et instaurer un Etat démocratique, sont l’objet d’un véritable black-out. Ils ont été relégués dans le désert, enfermés dans un bocal, mis sous vide.
    Il ne fait pas de doute que la multiplication des déclarations extrémistes, leur synchronisation et le battage médiatique qui les accompagne procède d’une campagne psychologique qui cherche à semer l’effroi au sein de la société algérienne, à la diviser en deux camps irréconciliables, et à convaincre les Algériens qu’ils courent un grand péril, celui d’une menace intégriste imminente. L’équation subliminale est simple en vérité. Il ne restera plus aux Algériens qu’à se réfugier sous l’aile protectrice des « sauveurs de la république » face au spectre islamiste, ou accepter de vivre dans un futur Talibanistan. Un air déjà entendu, un épisode déjà vécu. Et donc, faute de trouver mieux, en ces temps de révolutions populaires, le régime semble avoir opté pour une solution déjà éprouvée. On prend les mêmes et on recommence. Pourquoi changer une équipe qui gagne ?
    DB

  • Depuis 62, l' Algerie navigue au pif

     

     

     

    Projet de loi de finances 2012 : Quand le gouvernement navigue à vue

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    Souvent épinglé pour son manque de visibilité et son tâtonnement en matière économique, le gouvernement vient une nouvelle fois de démontrer que ce dont on l’accusait n’était pas fortuit.

    Et pour cause, le projet de loi de finances 2012 (PLF 2012), adopté en Conseil des ministres, actuellement au niveau du bureau de l’Assemblée populaire nationale, en dit long sur la manie qu’a le gouvernement de naviguer à vue.
    La tendance était déjà visible avec le recours récurrent depuis 4 ans aux lois de finances complémentaires (LFC) censées être une rectification exceptionnelle du budget annuel, mais devenu quasiment une règle et un texte qui, jusqu’à la LFC 2011, n’était même pas discuté au Parlement.   Depuis quelque temps, le gouvernement a pris la fâcheuse habitude de se déjuger en supprimant dans une loi de finances des dispositions contenues dans la LFC qui l’a précédait et vice-versa.

    Cette règle a de nouveau été respectée dans le PLF 2012, dont certains articles modifient, rectifient ou abrogent carrément des dispositions présentes dans des lois de finances ou lois de finances complémentaires de ces dernières années.  Parmi les exemples retenus, celui de l’article 7 du PLF 2012 qui modifie les dispositions de la loi de finances 2007 qui avait substitué «la durée de 5 ans à celle de l’amortissement de l’équipement», en ce qui concerne l’étalement de l’imposition dans le cas d’une subvention à l’équipement. Or, explique le ministère des Finances dans l’exposé des motifs, «cette durée de 5 ans peut s’avérer courte pour l’imposition des subventions destinées à certains investissements d’envergure et partant, très pesante sur la trésorerie des entreprises concernées».

    C’est dans ce cadre que l’article 7 propose de réintégrer la possibilité d’aligner la période d’imposition pour ce type d’investissement sur la durée d’amortissement pour les biens d’équipement que cette durée est supérieure à 5 ans. L’article 50 du PLF 2012 abroge, quant à lui, les dispositions de l’article 23 de la loi de finances complémentaire 2010 qui avait institué une taxe applicable sur le blé dur importé à un prix inférieur au prix de régularisation fixé actuellement à 2500 DA le quintal. Le ministère des Finances explique d’une manière concise qu’étant donné «l’inapplicabilité de cette taxe sur le blé dur, il paraît nécessaire d’abroger cette disposition de loi devenue inopportune».  

    Par ailleurs, l’article 52 modifie partiellement l’article 40 de la loi de finances complémentaire 2009 (LFC 2009) qui exempt de la TVA «les équipements et les matériels sportifs produits en Algérie et acquis par les Fédérations nationales des sports, sous réserve que ces équipements soient en relation avec la discipline sportive principale déployée par la fédération bénéficiaire». Considérant que cette disposition pénalise les fédérations «omnisports», il est proposé dans la PLF 2012 de supprimer les réserves. L’article 57 abroge l’article 22 de la loi de finances complémentaire 2011 adoptée il y a à peine 3 mois et qui supprimait l’incessibilité pour 10 ans des logements sociaux financés par l’Etat et les logements aidés.

    Manque de visibilité

    On peut enfin citer l’article 62 qui modifie l’article 63 de la LFC 2009 relatif à la domiciliation bancaire des opérations d’importation de biens et services. Ce dernier instituait une taxe de 3% du montant de la domiciliation pour les importations de services.  Le PLF 2012 exonère de cette taxe les importations de services effectuées dans le cadre des opérations de réassurance au motif que l’article 63 ne tient pas compte du caractère structurel et spéculatif de ces opérations. Le gouvernement considère qu’avec le pourcentage de 3%, la détermination de la taxe devient proportionnelle à l’importance du montant du risque assuré, ce qui aurait pour effet de renchérir les coûts de la réassurance et par conséquent de l’assurance.

    Ces décisions et leurs contraires dénotent, selon certains économistes, «un manque de visibilité» de la part du gouvernement. D’où d’ailleurs le recours de plus en plus souvent à des lois de finances complémentaires qui témoignent de la part des dirigeants du pays une «insuffisance de la prévision et d’une évaluation qui permette de déterminer de la manière la plus proche possible les tendances du marché».

    Quand on est incapable de prévoir un budget sur l’année, il ne faut pas s’étonner qu’il n’y a pas de vision économique à long terme. Car comme le souligne un économiste, «on ne peut pas fixer des objectifs à atteindre tant qu’on n’est pas arrivé à s’assurer d’une projection qui dépasse six mois».                   

    Safia Berkouk
  • no moment

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  • la hogra de tout un peuple

    Les syndicats sont vent debout

    Par

     
     
    Les mouvements sociaux reprennent la rue.

    La tripartite n’a pas déminé le terrain social et syndical. Bien au contraire, elle a cristallisé la colère de plusieurs syndicats qui commencent à se mettre en ordre de bataille. Octobre sera donc celui de la relance de la lutte sociale.

    Le CLA lance une grève de trois jours

    Le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), à l’instar des autres syndicats de l’éducation, compte renouer avec la protesta. Un appel à une grève hebdomadaire de trois jours à partir du 10 octobre est lancé. Il compte mobiliser tous les travailleurs de l’éducation. Dans une déclaration, le Conseil des lycées souligne que "de commission en commission, l’attente des travailleurs du secteur de l’éducation n’a que trop duré". Et de s’exprimer sur un ton plus ferme : "Le temps n’est plus aux promesses. Seule la mobilisation des travailleurs à la base pourra arracher des revendications trop longtemps ignorées." Ce que cette catégorie des travailleurs revendique en premier lieu est l’amélioration du pouvoir d’achat, toujours en berne. Une amélioration qui ne se fera, selon le CLA, qu’à travers la revalorisation du point indiciaire. En outre, il revendique l’octroi de nouvelles indemnités variant entre 10 000 et 13 000 DA avec effet rétroactif à partir de janvier 2008 afin de réparer, cite-t-on, "l’injustice faite aux travailleurs de l’éducation". Autre revendication, la révision du statut particulier. Celle-ci concerne, selon le CLA, la promotion d’un grade à un autre et l’avancement dans les échelons, la reclassification des corps des ingénieurs, des PTLT, des adjoints de l’éducation et l’intégration des corps communs au secteur de l’éducation.

    Le CLA espère par ailleurs qu’on mettra fin à la contractualisation. Cette corporation exige la retraite à 100% après 25 ans de service. Autre point abordé par le Conseil des lycées d’Algérie, la décentralisation de la gestion des œuvres sociales qui permettra, ambitionnent les travailleurs, la transparence dans la gestion, le contrôle à la base ainsi que la solidarité directe entre les travailleurs. Enfin, le CLA plaide pour "une école publique de qualité" par la construction de nouvelles écoles qui mettront fin à la surcharge des classes. Aussi, le CLA propose la création de postes budgétaires pour alléger les emplois du temps des enseignants. Autant de revendications qui risquent de mettre à mal les autorités concernées, ce qui entraînera une paralysie au niveau des lycées prenant en otage les élèves.

    Rassemblement national des retraités le 25 octobre à Alger

    Les résultats décevants de la tripartite commencent à faire réagir les retraités. "Déception, profond sentiment de mépris et de déconsidération", sont les sentiments exprimés dimanche par des retraités qui se disent "choqués" des résultats de ce rendez-vous qu'ils ont attendu depuis longtemps.

    Les contacts ont bel et bien commencé entre plusieurs membres afin de préparer la riposte. "Nous sommes en contact pour voir comment nous allons nous organiser et réagir face à cette situation et ce mépris total qui a été exprimé à notre égard", affirment des retraités contactés hier. Le récent mouvement créé pour défendre cette catégorie à travers "l'initiative d'unification des retraités pour défendre leurs revendications" ne compte pas faire marche arrière. "Pour nous, cette tripartite n'a pas abordé le dossier des retraités", affirme M. Boushaba, fondateur de cette initiative.

    "Ils n'ont répondu à aucune de nos revendications, ce qui veut dire que ce rendez-vous a été clôturé sans rien nous apporter de nouveau", a-t-il ajouté. Il affirme que le combat se poursuit malgré les tentatives menées pour éluder la situation difficile dans laquelle se trouve cette catégorie.

    "Nous n'allons pas abandonner notre combat et nous sommes déterminés à continuer notre chemin jusqu'à ce qu'on obtienne satisfaction", a-t-il affirmé. L'initiative a déjà donné rendez-vous aux retraités pour un grand rassemblement le 25 octobre. "Nous allons partir à la centrale syndicale et exiger une réponse à nos revendications", a ajouté Boushaba. Cette initiative a demandé la revalorisation de la pension des retraités à 80%, l'augmentation de toutes les pensions à 15 000 dinars, la hausse de la prime de la femme au foyer à 6000 dinars, l'augmentation de 30% des pensions des retraités entre 1984 et 2005, la suppression du contrôle médical pour ceux âgés de 65 ans.

    Les retraités de Tizi Ouzou en colère

    Le bureau régional de la FNTR de Tizi Ouzou, affiliée à l’UGTA, dans une déclaration rendue publique hier et signée par son comité syndical, "a pris connaissance des résultats décevants de la dernière tripartite" et a tenu à exprimer "le profond mécontentement et la colère des retraités", tout en relevant, "encore une fois, le mépris opposé par les pouvoirs publics à leurs revendications légitimes", lit-on dans cette déclaration.

    Par ailleurs, le bureau de la FNTR de Tizi Ouzou s’interroge "sur le laxisme affiché à l’égard du patronat, dont toutes les exigences ont été satisfaites, au moment où toutes les revendications des retraités viennent d’être remises aux calendes grecques" et regrette "les termes utilisés par le premier ministre, qui promet de régler la situation des retraités au nom de la solidarité".

    Ces propos ne sont pas du goût des retraités qui voient à travers de telles déclarations une grave atteinte à leur dignité. "comme s’il s’agissait de faire l’aumône aux retraités alors que les travailleurs actifs, tous secteurs confondus, se voient gratifiés de taux d’augmentation de 50%, 80% et 100%, sans poser la question de la source de financement". En outre, le bureau de la FNTR de Tizi Ouzou exige également de leur fédération "l’organisation d’une réunion urgente de la CEF, en vue de décider d’une action concertée et coordonnée à l’échelle nationale, de nature à faire pression sur les pouvoirs publics". Enfin, faute d’un règlement rapide de leurs problèmes, les retraités de Tizi Ouzou menacent également de recourir à la rue pour faire entendre leur voix et crier leur colère.

    Les professeurs d’enseignement paramédical se mobilisent aussi

    Le Syndicat national des professeurs d’enseignement paramédical s'est réunis, jeudi, à Alger, en assemblée générale pour étudier la situation socioprofessionnelle de la corporation. A l’heure actuelle, les syndicalistes estiment nécessaire d’agir dans le cadre du dialogue avec la tutelle mais n’excluent pas l’option de la grève, voire même le recours à "une démission collective". "L’Assemblée générale réaffirme son option pour le dialogue et pour la concertation mais appelle l’ensemble des PEPM à rester unis et mobilisés afin de faire aboutir leurs revendications par tous les moyens légaux sans exclure le dépôt d’un pré-avis de grève, des sit-in au niveau de tout le territoire national et même la démission de tous les PEPM", précise un communiqué de presse rendu public hier.

  • Initiatives d’état… clandestines

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Le pouvoir algérien est capable de tous les errements. On peut s’en émouvoir ou les dénoncer ; en général, rien n’y fait. Jusqu’à ce que le pouvoir lui-même les dénonce enfin, à son tour, invalide ses décisions passées et puise un surplus de légitimité dans la mise en œuvre du contraire de sa politique antérieure.
    Ainsi, après des années de libéralisation, le président Bouteflika se ravise, en juillet 2008, et déclare solennellement devant les cadres de la nation : “Nous nous sommes trompés”, ajoutant que “nous nous sommes rendu compte que nous avons fait fausse route. Oui ! En matière de politique de privatisation et d’investissement, nous nous sommes cassé le nez !”
    Un an plus tard, la loi de finances complémentaire pour 2009 venait poser les restrictions supposées rectifier l’erreur.
    Les réactions des entrepreneurs inquiets, mais timorés, n’y purent rien. Les entraves au commerce extérieur et à l’investissement étranger ont toujours cours. Pourtant, à son tour, Ouyahia reconnaissait, à l’occasion de la tripartite de mai 2011, le mauvais climat des affaires qui règne dans le pays.
    “Le gouvernement affirme officiellement que le climat des affaires a besoin d’une amélioration.”
    La LFC 2009 y est pour beaucoup et les concessions faites à l’investissement par la dernière tripartite sont censées y remédier, du moins en ce qui concerne les affaires du patronat local. Ces exemples montrent que les échecs du régime, même avoués, sont sans conséquence politique, du point de vue des dirigeants comme du point de vue du système politique global.
    Ce système, qui immunise contre la sanction politique, devrait au moins avoir l’avantage de faciliter, pour chaque décideur, l’identification des décideurs. Et pourtant, il est d’étranges agissements qui restent sans auteur défini, bien que, parfois, ils marquent durablement la vie nationale. Il en est ainsi, par exemple, de la permissivité dont jouissent des émirs du Moyen-Orient dans la chasse à des volatiles… protégés par la loi nationale et internationale. Pourtant, pour que le viol de la loi et du principe universel de sauvegarde des espèces menacées fasse dans une telle durée, avec le tapage, la fréquence et l’ampleur qu’on sait, il fallait qu’il soit avalisé par une décision d’État.
    De même que la chasse aux bars et débits de boissons doit obéir à une instruction de l’État. Mais nulle trace officielle de la décision ! Et dans la communication institutionnelle, aucun responsable n’assume l’initiative comme sienne.
    La réponse, elle-même, du premier ministre, qui a eu la chevalerie d’affronter la question de la fermeture des bistrots et boutiques d’alcool, constitue une échappatoire à la question. Que les bars ne puissent, au mieux, créer que “deux emplois” ne justifie point leur fermeture. Et l’argument de la cirrhose, s’il était sérieux, aurait dû donner lieu à une fermeture généralisée adoptée dans la forme légale et réglementaire qu’exige une décision de santé publique.
    Ouyahia a donc, pour ne pas fuir la question, donné la réponse qu’il peut. Autrement, quelqu’un qui en a le pouvoir, prend des décisions au nom d’on ne sait quel intérêt ou quelle cause, et qu’il refuse d’assumer. Quelqu’un d’assez puissant pour faire assumer à toutes les institutions des initiatives qu’il veut clandestines.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr     

  • Privilèges en horizontal et répression en vertical

     

    Il ne peut y avoir de tripartie dans une partie à sens unique, il ne peut y avoir de vérité politique sociale sans coexistence politique sous la bannière d’une vrai démocratie en présence de tous les acteurs de la société civile.

    Nous sommes face à un pouvoir autiste et autoritaire. Laâb Abdeka, Erracham Abdeka. La prochaine rencontre des trois acteurs du pouvoir est une simulation pour pondre une stratégie qui inversera le sens de la pression sociale de l’explosion vers une implosion.

    Un pouvoir qui fonctionne en réseau avec des fusibles de protection, manipule, se réorganise et aménage son espace d’une manière de procéder souvent à un grand ménage avec des vieux meubles. Déplacer le ministre du Tourisme vers la Culture, le ministre des Finances prendra le strapontin de l'Economie, le ministre de l'Intérieur occupera la banc de la Justice, celui de l'Energie restera en place dans l’attente d’un autre scandale pour détournement de fonds publics, celui de l’Habitat restera sur l’autoroute de l’ouest pourfinaliser l’ouvrage et récupérer sa commission, le ministre de l‘Education nationale est soudé à vie en remerciement des résultats de son plan de destruction de l'intelligence de nos enfants et du niveau académiques de nos institutions scolaires, pour le ministre qui a perdu sa caution pour raison de changement de rapport de forces au sein du sérail du pouvoir quittera ses privilèges pour laisser place à un autre figurant qui continuera la parade de l'exécutif. Les hommes proches du président vivent longtemps à la mesure de la longévité du raïs, la constitution l’autorise et le peuple ne croit plus aux élections. Les hommes qui dérangent sont nommés ambassadeurs à risque dans des pays à risque en compagnie d’attachés militaires pour surveiller leurs mouvements et leurs dires ; ceux qui ont le mérite de la récompense sont invités a des postes d’Ambassadeurs dans les pays du plaisir, de réception et d’affaires en compagnie d’un secrétariat à la mesure de la courtoisie.

    Le palais royal d'El Mouradia

    Les administrations périphériques, les parties satellites, les associations mélancoliques, la centrale syndicale, les organisations qui forment la trame de protection hermétique du pouvoir travaillent en concert avec la direction du palais royal d’El-Mouradia pour jouer le scénario de la démocratie et offrir une virginité politique à un pouvoir de dictature. Les privilèges se partagent en horizontal et la répression s'exécute en vertical. L’ouverture de l’espace de communication avec le peuple et par le peuple est conditionnée au droit de regard et de censure par ce pouvoir occulte. La fixation d’un Smig pour la survie d’un peuple qui à faim dans un des pays les plus riches de la planète demeure une carte de jeu et de négociation entre les mains de cette tripartie. Un Smig de 100 euros par mois et un pouvoir d’achat qui ne cesse de peser lourd dans le petit couffin du citoyen reste une déception mortelle pour ceux qui ont choisi de rester et de travailler la nation en comparaison à la retraite de nos immigrés. Le pouvoir par sa gestion du hasard, de l’improvisation, d'incompétence et de corruption, pénalise le travailleur algérien et le positionne à l’état d'infériorité par rapport aux droits de partage des richesses nationales.

    L'anéantissement de la lutte ouvrière, la destruction de l’infrastructure industrielle, la "chacalisation" des terres agricoles, la bureaucratisation des services publics est le génie de nos gouverneurs pour laisser notre patrie à l’état de l'assistanat.

    Se rencontrer pour parler du SMIG à 200 euros reste une supercherie pour rehausser l’image d’une centrale syndicale qui n’est plus dans l'idéologie de la protection de la force ouvrière, mais reste un cadre spéculatif pour barrer chemin à toute initiative démocratique et représentative, toute décision tripartite dans le sens de modifier le Smig sera un cadeau de récompense à notre centrale syndicale par l'exécutif pour les services rendus au pouvoir. Autrement dit :l'étouffement de la masse ouvrière et son alignement inconditionnel au fiasco national.

    Pour ce qui est de la distribution du logement social, la révision du Smig, l’ouverture du champ médiatique et le reste à venir est le résultat de la série de rencontres du raïs avec le président du parlement, du Sénat et de certains figurants politiques connus pour leur adhésion à la "non-démocratie". Cette feuille de route se définit par ces opérations de bricolage pour faire avorter toute revendication populaire et nationale de démocratisation du champ politique. La démocratie et le peuple demeurent l’ennemi juré du pouvoir.

    Nous ne pourrons arrêter la machine de l’histoire, nous nous pourrons faire face aux vents de la libération des peuples opprimés, nous nous pourrions acheter par la distribution de logements sociaux ou le rehaussement du Smig les droits des peuples à la paix, au partage de ses richesses et au choix de ses représentants. Nous n’avons pas le droit d'accaparer les droits de son peuple pour rester au pouvoir.

    En République, le pouvoir n’est pas une succession ou un héritage mais doit demeurer un honneur pour accomplir une mission d'Etat au service de la nation.

    Demos

  • En taule les pourris !

    ”Je suis cadre au CPA et je dis ceci…”

    Par z

     

    J'exerce en effet au CPA et croyez […] bien que ma critique n'a aucun lien avec des intérêts personnels ou une volonté de régler des comptes. Mes interventions sur ce sîte dynamique et réactif, ont pour but de faire prendre conscience autour des pratiques autoritaires du système dans la sphère bancaire, pratiques qui écrasent toutes velleités intellectuelles qui se situeraient à contre courant de ce que décide le pouvoir.

    J'affirme que la privatisation du CPA n'est pas du tout justifiée au plan économique et financier ! J'affirme qu'il existe, techniquement parlant, au moins 3 ou 4 alternatives performantes et fécondes à la privatisation !J'affirme que la privatisation du CPA vise, entre autres objectifs opaques, à faire oublier les 900 millions de dollars qui ont fui le pays aprés avoir été consentis sous forme de crédits à quelques 350 opérateurs privés ! J'affirme que toutes les autorités concernées ont été saisies pas mes soins ainsi que par certains de mes collègues au sujet des risques d'une privatisation qui ferait l'impasse sur les créances douteuses ; J'affirme avoir communiqué aux mêmes autorités les grandes lignes de ce qui pourrait constituer des propositions alternatives à la privatisation ; Au surplus, pourquoi le gouvernement ne donne t-il pas le détail des créances douteuses du CPA (noms des opérateurs, destination des crédits, “projets” financés, causes du non remboursement, actions judiciaires engagées, résultat de ces actions, montant des pénalités de retard…).

    Je rappelle que c'est la BDL qui devait être privatisée, et ce, dés l'année 1996, parce que sa situation financière et celle de son portefeuille étaient catastrophiques. Le projet avait été (curieusement) abandonné pour laisser place à des spéculations sur le CPA dés l'année 1998. A partir de l'année 1999, la première tentative de privatisation du CPA a été lancée; Société générale était quasiment sur le point de remporter le marché, mais l'affaire a capoté pour des raisons “diverses” (blanchiment d'argent entre société générale et Israël, crise asiatique…) selon les propos des responsables de l'époque. 2003 : on relance le projet qui est donc en cours de finalisation, cette fois avec 6 prétendants dont 4 français. L'historique du dossier privatisation CPA n'a pas livré tous ses secrets. Le volet “créances douteuses” n'est qu'un des aspects du problème. En réalité, le CPA c'est la boîte de Pandore que le pouvoir n'a pas le courage d'ouvrir. Alors, il décide, contre toute logique économico financière, de privatiser la banque pour effacer les traces des malversations sophistiquées qui ont eu lieu dans cette institution entre 1995 et 2005, c'est-à-dire à une période(ne l'oublions pas !) politiquement et sécuritairement extrêmement troublée.

    Slim Trika

  • LA POURRITURE

    Ministres et institutions hors la loi

    Par |

     
     
    Boualem Bessaïeh, président du Conseil constitutionnel.

    Décidément, l’Algérie d’en haut a du mal avec les lois de la République. Le pouvoir fascine, on le sait, mais surtout fait perdre la raison et éloigne des devoirs les plus élémentaires. Autrement dit, le respect dû aux lois qui régissent tout pays normalement constitué. C'est le paradoxe !

    C’est connu, on ne fait pas du neuf avec du vieux. Chaque jour qui passe nous montre que le discours d’ouverture du président de la République et de ses groupies n’est qu’un écran de fumée. Un jeu machiavélique destiné à recycler un personnel politique largement compromis jusqu’au coup dans la paralysie du régime.

    Mokrane Aït Larbi nous avertissait (*) sur le viol des institutions de la République par ceux-là même qui sont censés les respecter et les protéger. Il a soulevé la paralysie qui touche deux institutions : le Conseil constitutionnel et le Conseil supérieur de la magistrature.

    Le Président du Conseil constitutionnel est désigné, en vertu de l'article 164 (alinéa 3) par le Président de la République pour un mandat unique de six ans. Boualem Bessaïeh nommé en 1995 a légalement terminé son mandat non renouvelable à la tête du Conseil constitutionnel. Mais il est toujours à la tête de l’institution. Donc hors-la-loi. Même constat au Conseil supérieur de la magistrature.

    Pourquoi ne partent-ils pas ? Pourquoi continuent-ils à s’accrocher à leur poste ? Pas étonnant, quand on sait que par exemple Boualem Bessaïeh est un enfant de l’ancien parti unique. Habitué à la proximité du pouvoir, il a oublié que les institutions sont pérennes pas les hommes qui les dirigent. Comme l’écrasante majorité du personnel politique algérien, il ne se voit pas redevenir un simple citoyen. Quitte à fouler au pied les lois de la République.

    A dire vrai, ces hommes constituent des relais fidèles au pouvoir ; des supporters indéfectibles prêts à tout et sans état d'âme pour défendre le régime en place. Aussi, instruit de cet état de fait, le président de la République ne semble pas pressé d’apporter les changements. A trois mois des législatives, il temporise comme à son habitude. L’horloge de la société est trop en avance sur celle du président.

    L’autre expression de mépris des lois de la République nous vient de ministres de la coalition. Candidats à la députation, ils s’accrochent en même temps à leur maroquin ministériel. Pourtant l’article 93 du nouveau projet de loi électorale est clair. Il “exige des membres du gouvernement, envisageant de se porter candidats aux prochaines législatives, de démissionner trois mois avant la date du scrutin”. Qu’importe ! Nos puissants ministres s’en moquent. La loi est faite pour les autres… les simples citoyens, comme vous et moi. Le quotidien Liberté nous apprend qu’ils sont vent debout contre cet article. Ils veulent le supprimer, et donc pouvoir se présenter à la députation tout en gardant les déjà trop gratifiants privilèges ministériels.

    Les réformes promises censées être un conte politique est en train de devenir un vaudeville de mauvais goût. Les signaux sont de plus en plus édifiants : le régime ne veut pas organiser la transition. Il préfère le statu quo.

    Par leur ombrageux déni de l’alternance, ces ministres au bilan plus que douteux participent, dont la plupart sont là depuis 10 ans, au désespoir de voir un jour prochain le système s’affranchir de ses vieilles ficelles.

    Sofiane Ayache

    (*) Voir l’article reproduit d’El Khabar

  • Grèves et protestation : Octobre sera chaud

     

    source: el waten dz
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    zoom | © Lyès. H.
     

    La tripartite, qui était censée aboutir à une paix sociale, a finalement déclenché la montée au créneau des travailleurs de la Fonction publique qui disent n’avoir rien obtenu de la rencontre.

    Les appels à la grève lancés par les organisations syndicales ont été réitérés au lendemain de cette réunion. Quatre syndicats de l’éducation ont opté pour une action commune : une grève illimitée à partir du 10 octobre. Un mouvement de protestation se prépare aussi dans le secteur de la santé.Ainsi, le Conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Cnapest), le Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest), le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) et l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef) ont appelé à une grève illimitée à partir du 10 octobre.Cette action, prévue dès la rentrée scolaire, motivée par «les conditions dans lesquelles évoluent les effectifs de l’éducation nationale», est maintenue comme «ultime moyen pour faire valoir des revendications légitimes», selon les syndicalistes déçus par les recommandations de la tripartite.

    Dialogue social Biaisé

    Les syndicats autonomes de l’éducation, frustrés par leur exclusion du dialogue social, n’ont pas attendu la rencontre UGTA-patronat-gouvernement pour lancer leur préavis de grève. L’Unpef et le Cnapest avaient émis leur mot d’ordre bien avant la convocation de la réunion tripartite.Le Snapest et le SNTE ont rejoint cet appel puisque «les revendications sont communes à toutes les organisations syndicales motivées notamment par le souci de l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs du secteur», selon M. Meriane, porte-parole du Snapest.  Les représentants des travailleurs espèrent obtenir un meilleur effet en agissant en front commun.

    M. Benbouzid, à qui l’on reproche «des salaires de misère et un statut peu digne du travailleur de l’éducation», sera donc confronté à une grogne sans précédent, risquant même d’avoir à gérer un trimestre blanc.
    Enseignants et autres travailleurs du secteur haussent le ton pour, entre autres, la révision de leur régime indemnitaire, une retraite à 100% après 25 ans de service et un décret pour la gestion «équitable» des œuvres sociales. «Les réunions de travail tenues durant les mois d’août et septembre 2011, ajoutées aux promesses de M. Benbouzid (encore une fois non tenues) de donner les réponses attendues à nos revendications au plus tard dans les trois jours qui ont suivi la rencontre du 21 septembre dernier, ont davantage discrédité les responsables du ministère de l’Education et par conséquent le gouvernement qu’ils engagent», soutient le Cnapest, dont les représentants ont été invités à plusieurs rencontres avec les responsables du secteur pour des négociations autour, entre autres, du régime indemnitaire.

    Fausses réponses à de vrais problèmes

    «Pis encore, peut-on lire dans le communiqué du Cnapest, à défaut de vraies réponses aux revendications soulevées et après une attente qui a duré cinq mois, les enseignants n’ont eu droit qu’à d’autres promesses contenues dans une lettre signée par le secrétaire général du ministère de l’Education et dans laquelle nous sommes invités à négocier directement avec le ministère des finances et la direction générale de la Fonction publique,  une démarche qui constitue un aveu d’impuissance ou une preuve de manque de sérieux et de considération à l’égard des professeurs.»Le Conseil des lycées  d’Algérie (CLA) annonce pour sa part une grève pour la même période. «La date n’est pas encore confirmée», atteste Iddir Achour. Le CLA attend donc la réunion du conseil national pour annoncer la date du débrayage.  

    Vers une grève du SNPSSP

    Le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) a, de son côté, annoncé la réunion de son conseil national pour les 14 et 15 octobre. Cette instance, qui était pour la reprise du mouvement de protestation lancé au début de l’année, se prononcera sur la suite à donner à cette action après «le silence total de la tutelle sur les revendications des professionnels du secteur de la santé».

    Le SNPSSP aura également à s’exprimer sur la dernière sortie médiatique du ministre de la Santé. «De quel droit M. Ould Abbès ose-t-il dénier le droit de grève ?», s’interroge le docteur Yousfi en réplique aux propos tenus par le ministre à partir de Constantine.

    Fatima Arab
  • no moment

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