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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 115

  • Soltani et le ticket d’entrée chez le général Toufik

    Soltani et le ticket d’entrée chez le général Toufik

    C’est un peu à cette guerre qu’on rencontre dans les mauvais polars, la « guerre aux mauvais fils », que nous invite aujourd’hui la caste au pouvoir en Algérie.  Ces enfants soudainement mutins, grossièrement impatients, fâcheusement présomptueux et qui, stimulés par l’absence d’autorité, bafouent les règles mafieuses de la succession, renversent les prééminences établies par la « famille » et revendiquent la place du caïd, ces bad boys qui rêvent de placer à leur tour leurs fauteuils dans le sens de l’histoire, ces insurgés ambitieux et présomptueux, il en pousse de partout. On apprend qu’à Batna trois personnes, dont un policier, ont été blessées dans des affrontements entre militants du Front de libération nationale (FLN) lors du renouvellement des instances de l'ex Mouhafada. « Et moi, et moi ? »  Diable ! Dans un système perverti, où l’on accède aux rangs les plus élevés non par le mérite mais par la connivence et la flagornerie, n’est-il pas du bon droit de chacun de se croire un destin ? On ira tous au paradis. Même Aboudjerra Soltani. Car l’anti-Al Pacino véritable, c’est lui. Le vrai bad boy Un lieutenant d’appoint recueilli par la famille pour les besoins de la politique-spectacle et qui a osé revendiquer le droit régalien de gouverner un jour. « Candidat en 2014 ? Oui, j’y pense ! », l’a-t-on entendu pérorer, accompagnant ses chmères de propos blessants pour la famille : « Il est inconcevable que l’Algérie fête ses cinquante ans d’indépendance avec la même mentalité, la même politique et les mêmes têtes. » (L’Expression du 22 mars)  Il est allé jusqu’à outrager le Godfather : "Les hommes politiques doivent prendre leur retraite à 70 ans"...

    C’en fut trop. La guerre était déclarée. « Qu’il s’en aille », a décrété Ahmed Ouyahia, mercredi dernier. Soltani est banni par la « famille ». Sa faute est lourde : il a affiché une ambition interdite, une ambition réservée aux enfants légataires et à laquelle rien ni personne ne lui donnait droit.   Même pas le général Toufik. Avoir ses entrées chez le général Toufik  ne suffit pas. Il faut aussi savoir quel est son rang dans la queue qui mène chez le général Toufik. Selon que l’on s’appelle Ahmed Ouyahia, Aboudjerra Soltani ou Saïd Sadi, on dispose d’un numéro de ticket conforme au rôle qu’entend vous attribuer le régime dans la vaste parodie de pouvoir qu’il met en scène depuis cinquante ans. Et le rôle du sieur Aboudjerra Soltani était de donner l’illusion d’une structure pluraliste du régime en y occupant la case islamiste, comme Mme Hanoune occupe la case trotkyste et Saïd Sadi, naguère, la case démocrate laïque. A charge, ensuite, pour les journaux amis de donner une représentation médiatique d’une démocratie chimérique et aux députés amis de piquer de temps à autre, une de ces colères indispensables à la comédie générale.

    Soltani n’a pas réalisé qu’il n’était, au mieux, qu’un feudataire du régime, c'est-à-dire un vassal privilégié, possédant certes un fief mais qui devait foi et hommage au seigneur suzerain.

    Ainsi est bâti le système où il est devenu membre de « l’Alliance présidentielle » : on soupe à la même table que la noblesse dirigeante mais sur le pied commensal, c'est-à-dire en qualité de serviteur, soigneusement tenu à l’écart, mais toujours à portée de main. En échange des services rendus, l’écuyer a droit au privilège commensal qui le conserve  dans l’honneur des préséances dirigeantes, des « sauvegardes particulières » liées à l’honneur de servir le Roi, et qui le placent au dessus du milieu social dont il était issu. Il peut ainsi obtenir un chiffre inespéré de députés et même de ministres, bénéficier des avantages et de la considération de la famille et de quelques autres avantages insignes,  comme le droit à l’exemption, le droit de ne pas être soumis aux mêmes exactions que le commun des opposants, la censure par exemple, le droit de parler à la télévision, de tenir meeting, enfin tous ces insignes avantages qui forment la dignité commensale,  contrepartie dont le régime s’acquittait à l’égard de l’opposant-collaborateur afin qu’il puisse en recevoir un affectueux et assidu service.

    Mais là s’arrêtent les droits.

    Qu’avait-il donc, le sieur Aboudjerra Soltani à prétendre outrepasser son rôle d’écuyer et empiéter sur celui des vrais héritiers ?  Oh, il a conscience du privilège commensal et ne veut surtout pas d'une démocratie qui le pousserait hors de la table. Il tient à la soupe commensale. L'Assemblée constituante qui mettrait tout à plat ? « Nous sommes contre cette idée. Nous ne voulons pas retourner à 1963. Nous ne voulons pas ruiner les acquis des Algériens et retourner cinquante ans en arrière. Nous voulons avancer et non pas reculer.» Pas folle, la guêpe, sauf qu’elle a des dents longues !.

    Il a commencé à les montrer en 2009 déjà , rêvant tout haut du poste de Premier ministre. «Je ne fuirai pas mes responsabilités. Je dirai oui si le Président Bouteflika me le demande», a –t-il laissé tomber, le 27 juillet, devant l’université d’été des jeunes militants de son parti, à Birkhadem.
    Le chef de l’Etat ne l’a pas contacté, mais qu’à cela ne tienne.  Un mois plus tard, le 29 août 2009, Aboudjerra Soltani révèle au quotidien Asharq el-Awsat qu’il s’était fixé comme objectif la conquête du pouvoir en 2012. «Vous savez, cette année-là (2012 Ndlr) coïncidera avec le 50e anniversaire de l’Indépendance du pays. Nous avons toujours prédit qu’il nous faut au moins un demi-siècle afin que le flambeau de la génération qui a libéré le pays transmette le pouvoir à la génération de l’Indépendance. Nous avons coché cette date parce qu’elle coïncide avec le 50e anniversaire de l’indépendance du pays. Et nous représentons justement cette génération et ses préoccupations futures.»
     Belkhadem et Ouyahia sont pour l’interdiction des marches dans la capitale? Lui est « pour l’autorisation des marches pacifiques à Alger à condition qu’il y ait des engagements de la part des partis politiques qui souhaitent marcher. » Belkhadem et Ouyahia sont  contre l’agrément de nouveaux partis politiques ? Lui : « Nous soutenons les libertés. L’agrément de nouveaux partis doit être soumis à deux conditions. On ne revient pas à la tragédie nationale. C’est une ligne rouge. La seconde condition est de respecter la Constitution et les lois de la République, ne pas menacer l’unité nationale et garantir une valeur ajoutée pour le pays. »
    Et pour mieux irriter, il clame, le front haut, que  « les réformes politiques indispensables en Algérie doivent être portées par d'autres personnalités que celles qui sont actuellement au pouvoir. »

    Une preuve vivante

    Aboudjerra Soltani est l’incarnation de la dérégulation du régime algérien. En  formulant un discours opposé à celui de la « famille », il étale au grand jour la parodie de pouvoir. Elle ne repose sur aucune cohérence interne. Aucune valeur, sauf la finasserie et la ruse.
    Soltani, en plus d’être la preuve vivante de la nature mafieuse de notre régime, est également l’incarnation de l’opportunisme qui en est la mie.
    Comment lui qui a voté, en 2008, l’amendement de l’article 74 de la Constitution en vient-il à revendiquer aujourd’hui une nouvelle loi fondamentale où le président de la République est rééligible une seule fois ?
    « Je ne vois aucune contradiction. En 2004, nous avons choisi de nous allier au chef de l’Etat pour lui permettre d’achever ses objectifs, notamment celui de passer de la concorde civile à la réconciliation nationale. En 2009, la situation sécuritaire et politique en Algérie nous ont imposé le besoin d’accorder au Président Bouteflika un autre mandat. Nous l’avons fait dans l’intérêt de la nation. Il est dans l’intérêt national, aujourd’hui, de revenir à la situation ordinaire visant l’alternance au pouvoir. Cela nécessite une révision globale de la Constitution limitant le mandat présidentiel. »

    Allez trouver mieux !
    Alors, le mauvais fils est devenu indésirable. On lui rappelle qu’il n’est qu’un écuyer, un collaborateur d’appoint, loin d’être indispensable : «Même avec le retrait du MSP, nous avons une majorité au sein de l’Assemblée nationale populaire. Avec les 137 députés du FLN et les 62 autres du RND, nous sommes à 199 députés, nous sommes, donc, majoritaires », clame Ouyahia, avec, dans les yeux, la malice qu’on devine. Soltani est banni. On lui préfère désormais l’autre frère, Menasra, le frère-ennemi. A lui la case islamiste.   
    Mais comme dans tous les mauvais polars, le bad boy se rebiffe :  Soltani n’écarte pas l’éventualité de faire imploser la coalition présidentielle. «Notre avenir dans cette coalition sera tranché en juillet prochain, à l’occasion de la réunion du conseil consultatif (majliss echoura) » (l’Expression publiée le 22 mars 2011).

    Ainsi meurent les régimes sans morale : en nous léguant les monstres qu'ils ont enfantés.

    M.B.

  • Mohamed SIFAOUI est-il un agent des services secrets algériens?


    http://www.agirpourlalgerie.com./sifaoui.htm

    Initiateur du livre La Sale Guerre que finit par signer l'ex sous-lieutenant Habib Souaïdia, Mohamed Sifaoui vient de publier en Algérie, aux éditions Chihab, "Histoire d'une imposture" dénonçant ce qui devait être son premier ouvrage. Il se distingua, encore, en témoignant en faveur du général Khaled Nezzar au procès qui opposa le parrain de la mafia des généraux algériens à Habib Souaïdia. Un acte qui souleva pas mal d'interrogations. Comment un réfugié politique qui se dit persécuté par le pouvoir se range du côté de celui qui symbolise ce même pouvoir? Comment un réfugié politique publie un livre qui encense le pouvoir et s'érige en défenseur zélé de ces généraux qu'il pourfendait dans ses discussions en privé et dans la version initiale de La Sale Guerre ? Comment un réfugié politique, opposant au régime par définition, jouit-il des largesses de la télévision algérienne connue pour être un instrument entre les mains des généraux mafieux? Le peu de doute qui restait pour ceux qui hésitaient à voir en Mohamed Sifaoui le parfait agent envoyé par le Département des Renseignements et de la Sécurité (DRS) du général Tewfik, pour infiltrer les milieux de l'opposition en exil est levé pour beaucoup d'observateurs. Cette étiquette d'agent a collé toujours à Sifaoui. Elle ne le dérange pas, pour autant. Elle lui collait à la peau depuis qu'il était en Algérie. Cela ne le dérangeait nullement. "Bien au contraire, ça l'arrangeait" confie une journaliste algérienne qui l'a bien connu. L'arme de poing qui lui a été remise comme à beaucoup d'autres journalistes, il l'exhibait fièrement comme un enfant à qui on a offert un jouet.

    Et pourtant, Mohamed Sifaoui n'a jamais été un agent du DRS. On ne lui a jamais fait signer un dossier d'agent. Telle qu'il m'a raconté ses relations avec le DRS je n'ai aucune raison de ne pas croire la source qui me confirme que l'ancien compagnon de Souaïdia n'a jamais été un agent du DRS.

    Venu au journalisme par un pur hasard avec l'avènement de la décennie rouge, Mohamed Sifaoui a trimballé sa plume dans divers journaux algériens. Du quotidien gouvernemental Horizons au premier quotidien indépendant Le Soir d'Algérie en passant par le journal du général Mohamed Betchine, L'Authentique, il s'est fait remarquer par ses écrits sur la situation sécuritaire. L'information sécuritaire étant frappée, à l'époque, du sceau de la confidentialité, seuls les journalistes qui acceptaient de s'approcher des services de sécurité (police, gendarmerie, sécurité militaire) pouvaient traiter le sujet.

    Sifaoui, comme beaucoup d'autres journalistes, était fasciné par ce monde mysterieux du renseignement et de l'espionnage. Pour connaître de près cet univers, il se lia d'amitié avec un journaliste dont le frère était capitaine au DRS. A la faveur de ses activités journalistiques il pensait trouver la brèche pour se rapprocher des services de renseignements militaires. Ses tentatives de se faire recruter comme agent échouèrent lamentablement. Sifaoui ne pouvait être recruté. Sur sa fiche, il est écrit "élément très entreprenant, instable et versatile" me confie une source sûre qui connaît bien son dossier. Sa participation à des opérations contre les groupes terroristes aux côtés des GLD (milices civiles) n'a fait que le desservir. C'était une preuve de plus, pour les recruteurs du DRS, que c'était un élément très entreprenant. Il ira jusqu'à tuer par arme à feu un voisin à lui qu'il soupçonnait d’appartenir aux GIA. Un crime dont il s'enorgueillit dans ses conversations en privé. Rien n'y fit.

    Mohamed Sifaoui ne sera jamais recruté. On ne recrute pas quelqu'un qui cherche à se faire recruter coûte que coûte. Il est bon à utiliser en deuxième main. Autrement dit, il sera manipulé par un agent et non pas par un officier des services. Son rapprochement avec un officier risque d'être nuisible pour les services. Il est du genre d'agent qui ne connaît pas ses limites.

    Avec le colonel Hadj Zoubir qui succéda au colonel Fawzi en 1997 à la tête de la cellule de communication du DRS, ce qui ne devait pas arriver arriva. Hadj Zoubir sans avoir fait signer de dossier d'agent à Mohamed Sifaoui n'a pas manqué d'entretenir des relations directes avec lui. Des relations qui n'ont pas tardé à tourner au vinaigre. Le journaliste qui oubliait de se limiter à son rôle d'agent qui exécute sans discuter les ordres de son officier traitant se prend pour l'égal d'un colonel des services de sécurité. Il est, alors, malmené, tabassé et renvoyé. Il dit même avoir été torturé. A un journaliste d'un quotidien arabe, il avoue avoir subi le supplice de la bouteille. Ce qui lui a provoqué des lésions anales. En somme, il a connu le sort de tout agent qui déraille.

    Aigri par cette mauvaise expérience, il se retourne contre ses manipulateurs. Il met à profit ses déboires avec les services de la sécurité militaire pour demander l'asile politique en France. Bien que n'ayant jamais signé un seul article contre le régime du temps où il exerçait en Algérie, il est accueilli par l'organisation Reporters Sans Frontières qui met à sa disposition un bureau et un micro ordinateur. C'est ainsi qu'il fit la connaissance de Habib Souaïdia. Il prend en charge l'ex sous-lieutenant des forces spéciales et voit en lui une source de gains faciles. En recueillant ses témoignages et en les publiant dans divers journaux français, il se fera un nom et gagnera, à coup sûr, beaucoup d'argent.

    Il commence, alors, à faire la tournée des rédactions parisiennes en leur proposant le témoignage d'un officier de l'armée algérienne sur les exactions des militaires en Algérie. C'est ce qu'il raconte dans son livre "L'Histoire d'une Imposture". Souvent, on lui demande de présenter cet officier. Il le fit à contre coeur. Devant les journalistes, il soumet Souaïdia à un véritable interrogatoire pour rendre son récit plus intéressant et susciter la curiosité des uns et des autres. Peu prolixe, Souaïdia est poussé par Sifaoui à raconter, parfois, n'importe quoi jusqu'à susciter le doute chez ses interlocuteurs. Le correspondant d'un quotidien arabe à Paris garde en souvenir deux cassettes audio où l'on entend Sifaoui inciter Souaïdia à s'attaquer à l'armée algérienne.

    Cette tournée des rédactions parisiennes ne généra aucun bénéfice pour Sifaoui. Seul L'hebdomadaire Le Nouvel Observateur lui verse un acompte sur un article qu'il ne publiera jamais. Comme il l'avoue dans son livre. Il touchera un petit pécule de la part de la chaîne " canal + " en participant à la traduction de l'arabe au français des déclarations de Souaïdia.

    Vint, alors, l'idée d'écrire un livre. Il se rend chez François Gèze directeur des éditions La Découverte et lui propose un brûlot contre l'armée algérienne. Comprenant qu'il s'agit d'un récit d'un officier qui était sur le terrain des opérations, Gèze lui demande d'écrire le livre à la première personne du singulier. Autrement dit, Sifaoui ne fera que prêter sa plume à Habib Souaïdia qui est le véritable auteur du récit qui sera publié sous forme de témoignage. Dans le jargon du monde de l'édition, on appelle celui qui prête sa plume "un nègre". Et c'était le rôle de Sifaoui.

    Comme dans ses relations avec le DRS où il oublie qu'il n'était qu'un agent qui devait exécuter les ordres de son officier traitant, Sifaoui, dans la rédaction de La Sale Guerre a oublié son rôle de nègre pour se substituer au rôle de l'auteur.

    Tout écrivain qui se respecte présente à son éditeur un manuscrit fini. Or, Sifaoui ne l'a pas fait. Il présentait les chapitres les uns après les autres en les soumettant à l'appréciation de l'éditeur, comme il le relate dans son livre "Histoire d'une Imposture". Ce qui prouve, on ne peut mieux, qu'il n'avait pas de manuscrit à proposer et dans le cas où l'éditeur émettait la moindre réserve, libre à lui de le retirer et d'aller voir un autre éditeur.

    La Sale Guerre étant écrit à la première personne du singulier, ce qui signifie clairement que c'est Habib Souaïdia qui témoigne que de ce qu'il a vu et vécu. Sifaoui se substituant à l'auteur le fait témoigner sur des événements qu'il n'a pas connu ni de près, ni de loin. C'est le cas de la mutinerie de Serkadji. Il brosse également des portraits des généraux sur lesquels lui même est mal informé. En brossant au vitriol les portraits des généraux Khaled Nezzar (quel paradoxe!), Mohammed Lamari et Mohamed Mediène dit Tewfik, ce n'était plus Souaïdia qui témoignait mais son nègre. François Gèze le rappelle à l'ordre et lui signifie dans un courrier, que Sifaoui a eu la maladresse de publier en document annexe de son livre, qu'on ne peut attribuer à l'auteur des témoignages sur des événements qu'il n'a pas vécus. C'est ainsi qu'il s'est trouvé remercié par l'éditeur.

    Chose qu'il ne pardonnera jamais à Souaïdia et à François Gèze d'autant plus que le livre s'étant bien vendu a généré à son auteur des gains substantiels. Sifaoui tout en écrivant noir sur blanc dans son livre "histoire d'une imposture" qu'il n'est nullement l'auteur de la Sale Guerre ne manque pas moins de réclamer à Souaïdia le partage des droits d'auteur. Il va jusqu'à contester la véracité des événements qu'il a écrit de sa propre main pour mieux prouver qu'il n'est en rien responsable de ce qui a été écrit dans "la sale guerre". Pourtant, ni l'éditeur ni Souaïdia ne lui ont demandé le remboursement de l'à-valoir qu'il a touché à la signature du contrat.

    La vérité sur sa relation avec Souaïdia et l’œuvre publiée par les éditions La Découverte, je ne l'ai sue qu'à la lecture de L'Histoire d'une Imposture signé par Mohamed Sifaoui aux éditions Chihab. Auparavant, lorsqu'il m'a rencontré au mois de février 2002 peu après la parution de La Mafia des Généraux, Sifaoui m'avait donné une autre version. A savoir que La Sale Guerre dans sa version initiale était dirigée contre les généraux maffieux et qu'il veillait à ce qu'il n'y ait pas de confusion entre l'armée algérienne et cette poignée de généraux. Il s'était appuyé sur le blocus médiatique français qui avait été décrété contre mon livre "La Mafia des Généraux" pour me convaincre de sa bonne foi. Son discours d'opposant ne laissait aucun doute. Il ira jusqu'à téléphoner, à ma demande, au général Khaled Nezzar, pour que je puisse connaître les intentions des généraux à Alger et leurs réactions à la parution de La Mafia des Généraux.

    Son livre "Histoire d'Imposture" dans lequel il se dédouane de sa participation à l'ouvrage de Souaïdia ne lui a jamais été commandé. Il l'a fait de sa propre initiative. Avant sa publication, je peux attester qu'il n'avait aucune relation avec les services. En publiant ce livre il a, au moins, le mérite d'éclaircir les choses. Il n'a fait que confirmer qu'il est un élément très entreprenant, instable et versatile. Par conséquent, il ne peut faire l'objet d'un recrutement de la part d'un quelconque service de renseignements. Tout comme ceux qui l'entourent sauront se méfier d'un homme qui se retourne du jour au lendemain sur ses alliés.

  • ou' va l'algerie!!!

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  • Rassemblement contre l’ingratitude

    Des centaines de gardes communaux venus des quatre coins du pays ont bravé, hier, la canicule et les forces de l’ordre pour prendre part au sit-in prévu initialement devant la présidence de la République. Craignant la confrontation avec leurs «collègues» de la police, les animateurs de cette action de protestation ont dû changer à la dernière minute leur itinéraire. Le rassemblement a eu finalement lieu à la place des Martyrs, à Alger, au milieu d’un important dispositif de sécurité.
                

    Nous sommes persuadés que si nous avions tenu notre sit-in devant la Présidence, il y aurait de la casse alors que les gardes communaux sont en faveur d’une action pacifique», a fait remarquer Hakim Chaïb, l’un des représentants des gardes communaux.
    Ce dernier a estimé que les manifestants étaient plus de 10 000. Un nombre qui aurait pu être plus important, selon lui, si certains de leurs collègues n’ont pas été arrêtés au niveau des barrages de police et de gendarmerie à Birkhadem, Réghaïa et Lakhdaria. «Les policiers et les gendarmes ont aussi interpellé des gardes communaux qui arrivaient à Alger à partir des autres villes du pays. Ils les ont obligés à leur remettre leur uniforme et leur arme avant de les laisser passer», rapporte un garde communal de Tiaret. Encadrés par des policiers armés de boucliers et de matraques, les gardes communaux, certains en uniforme, d’autres en civil, jeunes et plus âgés, sont restés cette fois-ci silencieux, mais déterminés à arracher leurs droits.


    Sur les banderoles accrochées sur les arcades en fer forgé du kiosque qui trône au milieu de la place des Martyrs, l’on pouvait lire : «Bouteflika, vous êtes notre seule chance», «Bouteflika, réglez nos problèmes», «Donnez-nous nos droits», «Hier protecteurs de la République, aujourd’hui fardeau pour l’Etat»... Les protestataires, dont certains ont passé la nuit sur le lieu du rassemblement, ont annoncé que leur action ne sera pas levée avant la satisfaction totale de leurs revendications transmises dans la matinée à la présidence de la République par une délégation les représentant. «Une délégation s’est rendue à la présidence de la République. Elle a été reçue par le directeur du contentieux, qui nous a promis de transmettre notre plateforme de revendications au chef de l’Etat», a expliqué M. Chaïb, qui demeure optimiste car le directeur du contentieux leur a donné des assurances quant à la prise en charge de leur doléances par le président de la République dans l’après-midi : «Nous ne quitterons pas la place des Martyrs jusqu’à ce que nous obtenions nos droits. Nous allons y passer la nuit. Nous voulons que nos préoccupations soient prises en charge, à l’instar de celles des  enseignants contractuels.»


    Hier vers 18h, les protestataires n’avaient eu aucun écho de ce qu’a décidé le président de la République. «Si nos doléances ne sont pas prises en charge demain à 10h, nous marcherons sur la Présidence», ont menacé les gardes communaux.
    Ces derniers ont entamé leur mouvement de protestation en mars dernier, ils ont été reçus par les différentes autorités, notamment le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales et le président de l’APN, qui leur avaient promis d’examiner leurs revendications. En vain. Les gardes communaux réclament, pour rappel, entre autres demandes, une retraite complète pour les promotions des années 1994 à 1997 sans limitation d’âge, une augmentation des salaires de 10 000 DA au minimum, le paiement des heures supplémentaires, l’octroi d’une prime compensatoire des «17 ans de lutte antiterroriste accomplis» et la réintégration des éléments radiés après indemnisation des années perdues. 

    Nabila Amir
  • Le peuple ne vous aime pas ! Vous comprenez ? Le peuple vous hait ! Vous comprenez ? Par Le Matin DZ

    Crise sociale mais pas de crise politique ! Qui d'autre qu'Ouyahia peut se permettre d'énoncer une telle absurdité ? Qui dit crise sociale dit mal-vie des hommes dans une société donnée, n'est ce pas ? La politique n'a t-elle pas pour but ultime celui d'apporter des solutions aux problèmes des hommes, donc de la société ? Comment dès lors dissocier une crise sociale de la politique sous-jacente ? Dans quel référentiel d'analyse opérez vous donc pour donner une si piètre allure à vos démonstrations ?
    Le peuple ne vous aime pas ! Vous comprenez ?
    Le peuple vous hait ! Vous comprenez ?
    Le peuple vous maudit ! Vous comprenez ?
    Le peuple en a marre de voir vos bouilles antipathiques, même en noir et blanc ! Vous comprenez ?
    Le peuple ne se reconnaît pas en vous ! Vous comprenez ?
    Mais partez bon sang, Partez ! Cassez vous bande de petits mariolles !

    Vous avez votre police et vos baltaguias pour nous terroriser, nous n'avons que nos mots pour vous médire. Que le diable vous emporte ! Et il vous emportera, un jour ou l'autre ! Peut-être bien demain......

    Cachés derrière cette armée qui vous sert de point d'appui, il est si facile de vous donner tant d'assurance face à un peuple fatigué et désabusé par toutes ces années de Hogra ! Et sans cette armée qui vous utilise comme de simples petites racoleuses dont on rétribue des faveurs immorales, je me demande bien quelle serait votre durée de vie! Allez, soyez courageux un jour, descendez donc une des grandes artères de la capitale, sans garde rapprochée, pour jauger votre popularité ! Combien de mètres pourriez vous parcourir au milieu de ce peuple que vous dépréciez avec une arrogance immonde et inhumaine ? Les paris sont ouverts. Je vous accorde 500m, soit 7 mn de marche, en comptant le temps perdu à serrer les mains de vos derniers admirateurs.

    Kacem M.

  • Les journalistes des médias publics revendiquent "plus de liberté"

    Les journalistes des médias publics revendiquent "plus de liberté"

    Mobilisés à Alger, les journalistes des médias publics (télévision et radio) refusent de cautionner le musèlement de l'information. Ils soulèvent, avec force, «la question de la liberté» au sein de leur rédaction et la nécessité d’ouvrir les médias gouvernementaux au libre débat. «On ne peut pas faire l’impasse sur notre bataille sur la question de l’ouverture des médias publics si nous voulons vraiment faire aboutir nos revendications», disent les journalistes de l'ENTV qui s'indignent que leur propre chaîne «ne daigne même pas couvrir les actions de protestation des journalistes, contrairement aux chaînes de télévision étrangères».
    Ce mouvement n'est pas du goût du gouvernement et des responsables, en dépit du discours séducteur de Nacer Mehal. 
    "Nous dénonçons le comportement policier de la direction qui menace les journalistes de procès-verbaux, tandis que les chefs, rangés de leur côté, sont menacés d'être démis de leur responsabilités", a déclaré à l'AFP un journaliste de la Radio algérienne internationale qui a requis l'anonymat. Selon ce dernier, le directeur a demandé aux chefs de départements de punir les protestataires qui ont été photographiés par les agents de sécurité pendant leur sit-in de quelques heures. "Je suis responsable de la bonne marche de l'entreprise comme de la discipline qui doit régner", a affirmé M. Khelladi, cité par l'agence APS. "En conséquence, a-t-il averti, nous appliquerons le règlement intérieur, dans toute sa vigueur et sa rigueur".

  • EL-MOURADIA Colères aux portes du Palais.


    Citadelle imprenable, il y a tout juste quelques semaines, El-Mouradia est en passe de se transformer en bastion des protestataires. Ils ont transformé le visage d’un quartier réputé pour sa tranquillité.
    Nawal Imès - Alger (Le Soir) - De mémoire d’Algérois, jamais le quartier du Golf n’aura vécu des journées aussi mouvementées. Le mur de la peur a été cassé et des centaines de manifestants ont réussi à s’installer pour plusieurs jours à quelques encablures de la présidence de la République. Ils ne sont certes pas sous le balcon du président mais leur présence ne peut être ignorée. Les enseignants contractuels, le personnel des laboratoires, les militaires contractuels et même des citoyens aux droits bafouillés donnent de la voix tous les jours pour dire leur refus du traitement qui leur est réservé. A moins que le cortège présidentiel ne change d’itinéraire, difficile de ne pas remarquer ces centaines de personnes déterminées contenues sur un bout de trottoir. En face des arrêts de bus d’El Mouradia, se côtoient personnel de l’éducation, militaires, citoyens de tous bords. Ils déploient depuis plusieurs jours des banderoles sur lesquelles ils disent toute leur colère mais ce n’est pas tout. A intervalles réguliers, ils crient leur colère face à un cordon sécuritaire impressionnant. Des policiers sont postés toute la journée avec comme objectif d’empêcher tout débordement. Les protestataires semblent être tolérés mais pour combien de temps encore ? Les enseignants contractuels ont déjà fait l’expérience douloureuse de l’intervention policière. Ils ont été molestés. Leurs cris hantent encore un quartier qui, sorti de son calme ordinaire, semble s’accommoder de la présence des protestataires. Le Golf, quartier voulu paisible pour ne pas troubler la quiétude du locataire d’El-Mouradia, a été rattrapé par la grogne sociale, qui chaque jour, monte un peu plus. Les efforts des policiers pour fluidifier la circulation ne font qu’amplifier le bruit. Les sifflets des policiers qui déploient beaucoup d’efforts pour empêcher les automobilistes de s’arrêter sont vains. La circulation est loin d’être ordinaire. Un embouteillage se crée. Le Golf est loin d’offrir l’image d’un quartier calme : les voix des protestataires couvrent les klaxons. Ils ont réussi à casser la barrière psychologique et une chape de plomb qui interdisait toute expression populaire qui ne caresse pas dans le sens du poil. Leur mobilisation force le respect des passants qui s’arrêtent, lisent les banderoles, posent des questions. L’élan de solidarité est venu du cœur. Les habitants du quartier qui ont des jours durant approvisionné les protestataires en eau et en denrées alimentaires ont pu hier faire leurs aurevoirs aux enseignants contractuels très reconnaissants. Tant pis si les commerçants des alentours se disent incommodés par la présence des contestataires car à chacun ses priorités. Celles des enseignants, des militaires, des personnels des laboratoires sont claires : ils se battent pour retrouver une dignité bafouée et montrent la voie aux autres et leur disent clairement que la peur doit impérativement changer de camp.
    N. I.

  • 35 MILLIARDS DE DOLLARS DÉGAGÉS POUR LE SECTEUR Un plan Marshall pour le logement



    La distribution des logements se fera au profit de ceux qui ouvrent réellement droit

    Jamais, dans l’histoire de notre pays, pareille enveloppe n’a été dégagée pour ce secteur devenu un gage de stabilité sociale.

    Bonne nouvelle pour les demandeurs de logements sociaux. Intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne I, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Noureddine Moussa, a affirmé que la distribution de ces logements se fera au profit de ceux qui ouvrent réellement droit.
    Dans son intervention, le ministre a également annoncé que «le projet de construction de 2000 logements dans la localité de Rouiba et Réghaïa est toujours d’actualité». Une déclaration qui vient mettre fin à la rumeur selon laquelle ce projet a été annulé et qui vient rassurer les postulants de ces localités.
    Noureddine Moussa a affirmé que ce projet sera réalisé dans les temps et dans les délais «à condition que les autorités des communes composent une liste des intéressés, ce qui n’a pas été fait jusque-là».
    Ainsi, la balle est dans le camp des APC de ces communes qui doivent impérativement s’organiser pour fournir les listes qu’il faut et ce, afin d’éviter émeutes à chaque distribution.
    D’autre part, le ministre de l’Habitat a attesté que l’Etat promet d’octroyer les moyens nécessaires pour développer le secteur. Dans ce dossier, M.Moussa a révélé un chiffre impressionnant qui pourrait être la solution pour faire avancer les choses dans un secteur névralgique où la plainte des citoyens est à son paroxysme: «Le président de la République a décidé de débloquer la très conséquente somme de 35 milliards de dollars pour couvrir les programmes. Il s’agit d’une enveloppe importante qui pourrait donner un sérieux coup de pouce au secteur», ajoute-t-il.
    En effet, jamais dans l’histoire de notre pays, une pareille enveloppe n’a été dégagée pour le secteur de l’habitat! Il s’agit là d’un véritable plan Marshall pour le logement, qui vient d’être décliné. «Selon nos statistiques, sur 7 millions d’habitations, chaque appartement logerait cinq personnes, soit un couple avec trois enfants», a assuré, hier, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme.
    Dans son entretien, il est revenu sur les nombreuses manifestations qui ont eu lieu près du siège de l’Aadl ces derniers jours tout en appelant les concernés à faire preuve de patience: «Ceux qui ont déposé des dossiers valables auprès des APC ou encore à l’Aadl seront pris en compte, mais pour cela, on a besoin de la coopération des citoyens et surtout on espère qu’ils feront preuve de patience.»
    Afin de rassurer certaines personnes qui s’impatientent ou pire, qui ont perdu l’espoir d’avoir un logement, le ministre leur donne une garantie: «Si un seul Algérien qui se trouve dans une situation déplorable et qu’il n’est pas pris en charge, pour nous, ça sera considéré comme un échec de notre programme», a promis le ministre décidément convaincu de mener à bien ce chantier titanesque du logement dans notre pays. La frange des jeunes n’a pas été en reste dans l’intervention du ministre. Etant un pays constitué en majorité de jeunes, M.Moussa a indiqué que cette catégorie n’est pas du tout oubliée, ni exclue des programmes de logements de l’Etat. «Bien au contraire, 40% des programmes comprenant la construction de logements sociaux ou participatifs touchent les jeunes de moins de 35 ans.» Dans le même contexte, le ministre de l’Habitat a insisté pour apporter des garanties à ceux qui s’engagent dans un projet immobilier en assurant que le Fonds de garantie les protège en cas d’imprévu: «Le fonds de garantie existe et il protége les citoyens en cas de décès par exemple, il s’engagera à rembourser la somme avancée pour un projet qui n’a pas été abouti, mais pour cela il faut être en règle et avoir les papiers qui le prouvent tel un contrat DSP», souligne-t-il. L’intervention du ministre à la radio Chaîne I vient à point nommé pour rassurer les insatisfaits d’autant plus que la situation est devenue intenable avec les manifestations et autres revendications qui se multiplient ces dernières semaines.
    Si l’Etat s’est engagé à redoubler d’effort dans ce secteur devenu stratégique, il n’en est pas moins pour la qualité des réalisations. En effet, le ministre a insisté que «la démarche-qualité doit être dorénavant perçue comme une approche concrète et non plus comme un simple slogan». De même d’ailleurs, qu’il a mis l’accent sur le respect des cachets architecturaux locaux et de la dimension environnementale dans la réalisation de nouveaux tissus urbains.

    Linda CHEBBAH

  • ALGERIE navigue au pif.


    Les étranges messages d’Ouyahia


    Les étranges messages d’Ouyahia

    Au nom de qui a parlé le Premier ministre ?

    En juin 2008, pour ceux qui s’en souviennent, Ahmed Ouyahia s’était fendu d’un serment de loyauté à l’endroit du président de le République, serment dont on ne sut alors s’il tenait de la grandeur d’âme, de la flagornerie ou de la dérisoire tactique politicienne : «  Mon soutien à Bouteflika est absolu et je ne serai pas candidat aux présidentielles s’il s’y présente ».
    Il avait même ajouté, pour la bonne bouche : « Je ne suis pas un Clint Eastwood, je fais mon job ! »
    Mercredi soir, à l’émission « invité de l’heure de l’A3 », ce fut un Ahmed Ouyahia manifestement moins dévoué qui s’est adressé aux Algériens, moins dévoué, un peu plus Clint Eastwood et carrément candidat. Au diable la fidélité ! Le temps urge et le système est menacé. Ouyahia s’autorise donc, un brin cynique, à paraphraser l’ancien président français Giscard  d’Estaing : « Il y a un destin entre moi et la présidence ».
    A cette façon d’enterrer le devoir de loyauté envers un Président autrefois immuable, on comprend que ce dernier a cessé d’être un garant de la « stabilité » du système et que sa reconduction n’est pas souhaitable.
    La succession est donc ouverte,
    Ouyahia, « serviteur de l’Etat et fier de l’être », s’affiche comme le seul apparatchik qui puisse sauver le système de l’intérieur, si on l’écoutait. Oui, si on l’écoutait car, lâche-t-il perfidement, « J’essaie d’attirer l’attention sur les mesures prises, mais il y a un chef à la maison »
    C’est très clair : le risque qui plane sur le système ne viendrait donc pas de ce qu’il soit injuste, obsolète et autocratique, mais plutôt d’une sorte d’incompétence du « chef » qui n’a pas su conduire une politique économique moderne et qui a  fait preuve de mollesse envers les « forces du marché de l’informel », laissé se développer la corruption, et le « manque de transparence dans la communication" ainsi que, notons-le bien, « dans le logement »..
    Lui, Ouyahia, se pose alors comme une sorte de Hamrouche « officiel »,  le seul outillé pour faire barrage à toutes ces voix de l’opposition, d’Ait Ahmed à Louisa Hanoune qui exigent le départ du régime et qui tentent d’imposer la Constituante. Son diagnostic est sans ambages : « L'Algérie ne vit pas une crise politique mais plutôt des crises sociales qui ne nécessitent pas qu’on change de système » Il a le verbe haut : « La Constituante ne ressuscitera pas les victimes de la tragédie nationale ni les morts de 1963 » . Il ne manque pas d’air : « Chez nous, le changement est intervenu en 1989. Il y a plus de 30 partis politiques, une centaine de titres de presse, nous n’avons pas d’opposants politiques en prison, ni d’exilés politiques.
    En cela il ne fait, certes, que clamer la position de l’Alliance présidentielle. Pas question de tout démolir et de perdre le statut de « partis-Etat » qui va si bien au FLN, au MSP et au RND. Il répète ce qu’a clairement déclaré, le 23 mars sur la radio chaine 1, Abdelaziz Belkhadem, patron du FLN et ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République : « Le FLN souhaite un changement qui émanerait de l’intérieur des institutions et qui se fera avec les institutions de la république ».
    Seulement voilà, lui, Ouyahia, ne veut pas d’un simple « changement dans la continuité », c'est-à-dire d’un statuquo avec, en prime, la possibilité d’un renforcement du contrôle par l’exécutif, afin de verrouiller le jeu. Lui a une thèse sur la nature des menaces qui pèsent sur l’Etat algérien en ces temps troubles de révoltes arabes. Ouyahia suggère que les révoltes de janvier, en Algérie, sont une riposte à sa volonté d’en finir avec la nature rentière de l’économie, son fameux « patriotisme économique ».  

    Un échec annoncé

    Les émeutes de janvier ne seraient pas l’expression d’une demande de justice, d’équité sociale et de démocratie, mais « préfabriquées à 60 % par les barons de l’informel »
    Bouteflika semble, ici, clairement visé car, rappelons nous, il fut Le premier à avoir cédé sous l’emprise de l’ébullition sociale de janvier 2011 et à donner consigne au gouvernement  de légaliser le trabendo (« alléger » les formalités et procédures destinées au transfert du commerce informel sur la voie publique vers des sites aménagés, même sans registre de commerce »)
    Ce Ouyahia qui parlait mercredi rappelle cet autre qui, en octobre 2007, accusait le gouvernement Belkhadem d’avoir  « cédé devant les groupes de pression et a offert le pays aux lobbies et aux mafias », toujours les mêmes, le lobby des trabendistes et des seigneurs du marché informel qui ont déjoué  l’obligation de recours au chèque pour toute transaction au montant supérieur à 50 000 dinars ; la mafia du sable ; la mafia des importateurs …  « À quoi bon augmenter les salaires quand on arrête d’investir et de produire ? Il ne suffit pas d’augmenter les salaires. Faudrait -il encore créer des richesses et ouvrir le champ de l’investissement ! »
    Oui, Ouyahia de mercredi rappelle, celui, « indigné » d’octobre 2007 et, plus encore, celui, résolu, qui finira par succéder à Belkhadem en mai 2008 et qui prononça, dans sa première conférence de presse, solennel, la fin de l'ouverture économique «incontrôlée» et de la «démission de l'Etat devant les mafias et les lobbies. » La suite, on la connaît : gel des projets d’investissement conclus entre Bouteflika et les grosses firmes arabes, ouverture d’enquêtes fiscales sur ces dernières, dont Orascom de l’Egyptien Sawiris
    Si, tel qu’on l’a compris, Ouyahia formule une alternative de sauvetage du système qu’il piloterait lui-même en tant que prochain « chef », nous sommes bien face à un échec annoncé.
    Il ne suffit pas de vouloir réguler la scène sociale, il faut y mettre les conditions de base : la liberté d'expression, une justice autonome, une autorité fondée sur la légitimité populaire...
    Ouyahia semble oublier que la crise à laquelle est confrontée l’Algérie est une crise de légitimité, et que la société attend le passage de la légitimité historique à la légitimité constitutionnelle. Il ne pourrait être l’homme de cette transition, lui qui a de la peine à saisir la revendication populaire d’un vrai pouvoir central qui garantirait l’accès une vie moderne et équitable. Or, plutôt que de voir dans les émeutes une réaction aux manquements dans la gestion de l’espace public, Ouyahia se réfugie dans la dénégation et les conçoit comme de vulgaires opérations de chahutage orchestrées par les lobbies du marché informel.
    Clint Eastwood n’aurait pas dit mieux.

    M.B.

  • Changement en Algérie : Qui propose quoi ?

    Changement en Algérie : Qui propose quoi ?

    Les révoltes arabes, les émeutes et contestations sociales en Algérie amènent, depuis plus de deux mois, la classe politique algérienne à faire des propositions pour «sortir de la crise», «changer le régime» et remettre le pays «sur les rails de la démocratie». En face, l’opinion nationale «bombardée» par des projets de réformes politiques attribués à Abdelaziz Bouteflika n’a pas l’occasion réelle de débattre ou de critiquer ces propositions. La télévision et la radio étatiques n’offrent pas encore l’antenne aux Algériens désireux de dire autre chose. Le pays, malgré la levée de l’état d’urgence, demeure encore fermé au débat public libre.

      

    - Hocine Aït Ahmed

    - Election d’une Assemblée constituante en préalable aux réformes politiques
    - Rajeunir les élites
    - Bannir le recours à la violence comme «seule option laissée aux Algériens»
    - Déclenchement d’une dynamique de débat national qui porte sur les préoccupations quotidiennes des citoyens.
    - Mobilisation de toutes les composantes de la société à l’intérieur de tous les cadres qui sont à sa portée (associations, ONG, syndicats, forums, etc.).
     

     

    - Ahmed Benbitour

    - Changement total du système «et pas un changement des hommes»
    - Réunir l’opposition en une alliance pour changer le système
    - Désigner six personnalités nationales «crédibles et compétentes» pour mener et concrétiser ce changement
    -  Créer des radios et des télévisions non contrôlées par le régime
    - Agréer de nouveaux partis et désigner un gouvernement de transition pour préparer des élections présidentielles et législatives anticipées
    - Référendum sur une nouvelle Constitution après un débat avec la société civile
    - Impliquer le secteur privé dans le développement économique.

     


    - Abdelhamid Mehri

    - Supprimer les obstacles qui inhibent la liberté d’expression ou la restreignent.
    - Réunir les conditions nécessaires permettant aux organisations et aux initiatives sociales des jeunes et des élites d’exercer leur droit constitutionnel à exprimer par tous moyens légaux, leurs critiques et leurs propositions.
    - Multiplier les initiatives populaires émanant de la société et soutenant la demande de changement pacifique.
    - Créer des amicales de solidarité contre la corruption.
    - Etablir une évaluation critique et globale du système de gouvernance et de ses pratiques depuis l’indépendance.
    - Etablir des ponts pour un dialogue large avec les forces politiques pour préparer un Congrès national général qui aura pour mission, entre autres, de prendre les mesures nécessaires pour sortir le pays de la spirale de violence.
    Déterminer les tâches et les étapes pour jeter les bases d’un système démocratique et de l’Etat de droit.
    - Etablir une plateforme nationale sur les perspectives du développement national global.
    Etablir une plateforme nationale sur les fondements de la politique étrangère nationale et ses lignes générales.



    - Louisa Hanoune

    - Mettre en place une Assemblée constituante.
    Ouvrir un débat sur le contenu des réformes politiques
    - Créer des comités pour recueillir les revendications des populations de toutes les wilayas et les communiquer aux instances nationales
    - Lancer un débat démocratique sur la Constitution algérienne avant sa révision.
     

     

    - Moussa Touati

    - Dissoudre les assemblées élues et les institutions constitutionnelles
    - Constituer des commissions de gestion des affaires courantes du pays à mandats limités
    - Elaborer une charte nationale pour définir la nature du régime et la soumettre à un référendum populaire
    - Préparer une nouvelle Constitution votée par référendum dans un délai de 45 jours après l’approbation de la charte nationale
    - Election d’un nouveau président de la République.
    - Rejet de toute forme de violence.
    - Avantager le régime parlementaire réputé «plus démocratique».

     

     

    - Coordination nationale pour  le changement et la démocratie  CNCD-Barakat


    - Lutter pour la fin du régime politique actuel et l’édification d’une démocratie réelle, d’un pouvoir civil et d’un Etat de droit
    - Œuvrer pour la consolidation de l’unité nationale dans le respect de la pluralité, de la diversité et des différences
    Lutter contre la marginalisation de la jeunesse
    - Œuvrer et contribuer à la structuration démocratique et autonome de la société et à la promotion du dialogue, du débat démocratique et de la culture de la non-violence
    - Reconnaître la volonté populaire exprimée à travers des élections libres et transparentes comme seule source de la légitimité politique et la nécessité de l’alternance au pouvoir
    - Militer pour la concrétisation du respect de toutes les libertés politiques, syndicales et associatives et pour l’égalité juridique effective entre les femmes et les hommes
    - Lutter contre la corruption sous toutes ses formes et à tous les niveaux

     



    - Comité des citoyens démocrates  et républicains (CCDR) :

    - Rassembler les forces démocratiques et lancer un dialogue entre elles
    - Engager des débats citoyens à tous les niveaux
    - Entamer un travail explicatif de proximité avec les citoyens

     



    - Coordination nationale pour le changement et la démocratie CNCD - Partis


    - Conférence nationale pour désigner un Conseil national de transition démocratique (CNTD) pour un mandat d’une année
    - Le CNTD procédera à la dissolution de toutes les institutions élues et à la nomination d’un gouvernement de transition pour gérer les affaires courantes
    - Le CNTD engagera le pays dans une refondation nationale à travers une nouvelle Constitution à soumettre à référendum
    - Les institutions élues seront reconstruites selon des priorités définies par le CNTD lors des conférences.
    - L’élection de ces institutions se fera dans la transparence et sous observation internationale
    - Le CNTD mettra en place une commission indépendante qui proposera les modalités de restitution du sigle FLN à la mémoire collective
    - Durant la période de transition, l’armée et l’ensemble des services de sécurité seront placés sous l’autorité du CNTD.

     



    - Alliance nationale pour le changement


    - Demander le départ des hommes-clefs du pouvoir pour concrétiser
    le changement
    - Ouvrir les champs politique et médiatique
    - Organiser une conférence nationale pour le changement
    - Elaborer une charte d’honneur de l’opposition et une plateforme
    de revendications politiques
    - Offrir la possibilité aux jeunes et cadres d’accéder aux postes-clés de l’Etat
    - Réaliser la refondation de l’Etat.

     



    - Front du changement national


    - Changer radicalement et pacifiquement le régime
    - Refuser l’instrumentalisation des fondements de l’identité algérienne
    (islamité, amazighité, arabité)
    - Ne permettre à aucune institution de l’Etat, quelle qu’elle soit, d’être
    au-dessus de la souveraineté du peuple, seule source de légitimité
    - Définir clairement les missions constitutionnelles de l’armée
    - Rejeter tout forme de violence «que ce soit dans l’expression ou la gestion des conflits qui traversent la société»
    - Respecter totalement la dignité et les droits de la personne humaine et les libertés
    - Dissoudre la police politique
    - Mettre en place un gouvernement de transition et un conseil consultatif en vue de préparer l’élection d’une assemblée constituante
    - Libérer la création des partis et des syndicats.
     


     

    Fayçal Métaoui
     
     
    © El Watan
  • la corruption.

  • Constitution, crise politique, front social, ses relations avec Bouteflika Les réponses d’Ahmed Ouyahia!!!!!!!

     

    ouyahia_tv.jpg

    RNDparti taiwan, issue de la fraude!!!!!

    Il a parlé. Enfin. Ahmed Ouyahia s’est exprimé ce mercredi soir sur la télévision nationale pour la première fois depuis le début des révoltes dans les pays arabes et des émeutes qui ont secoué l’Algérie, début janvier. Des émeutes qui ont débouché sur une série de protestations sociales et politiques dans tout le pays, avec des grèves, des rassemblements et des tentatives de marches populaires. M. Ouyahia n’a pas choisi la chaîne terrestre ni Canal Algérie, les deux chaînes les plus captées par les foyers en Algérie et à l’étranger. Il a opté pour A3, une chaîne moins diffusée.
     
    Lors de l’émission « invité de l’heure de l’A3 », Ahmed Ouyahia, invité en tant que secrétaire général du RND, a répondu à plusieurs questions : la révision de la constitution, l’ébullition sociale, la crise politique, la corruption, l’économie nationale ainsi que ses relations en tant que Premier ministre avec le président Abdelaziz Bouteflika. Il a également démenti les rumeurs sur sa démission et parlé de la Libye et du vent de révolte qui souffle sur les pays arabes depuis fin 2010.
     
     
    Pas de crise politique en Algérie!!!!!!!!!
     
    Pour Ahmed Ouyahia, il n’y a pas, en Algérie, de crise politique majeure nécessitant la dissolution du Parlement et le départ du gouvernement. « Chez nous, le changement est intervenu en 1989. Il y a plus de 30 partis politiques, une centaine de titres de presse, nous n’avons pas d’opposants politiques en prison, ni d’exilés politiques. Le développement économique profite à toutes les régions du pays, même Bord Badji Mokhtar est devenue une petite ville », a expliqué M. Ouyahia.
     
    Le patron du RND a dit que son parti était contre l’arrivée au pouvoir par les crises en se réaffirmant son respect pour les principes de la démocratie et la vérité des urnes. « On n’est pas contre la dissolution du parlement et le départ du gouvernement parce qu’on n’est pas en crise politique », a insisté M. Ouyahia. Il s’est prononcé contre la Constituante qui serait, selon lui, le reniement de tout ce qui a été fait depuis l’indépendance. « La constitution, c’est‑à‑dire remettre tout à plat. Après va‑t‑on s’entendre sur quel type d’État ? Islamique, laïc, républicain ? », s’est‑il interrogé.
     
    Ahmed Ouyahia s’est prononcé pour une révision profonde de la Constitution et l’instauration d’un système semi‑présidentiel. « Le système parlementaire peut être viable dans 50 ans en Algérie, mais aujourd’hui il provoquera la paralysie du pays », a‑t‑il estimé. Il a indiqué que si le MSP n’était pas content de l’Alliance présidentielle, il n’était pas obligé d’y rester. Le Premier ministre a démenti toutes les rumeurs sur sa démission et affirmé : « je suis un serviteur de l’État et je suis fier de le faire ».
     
     
    Les émeutes provoquées par les barons de l’informel
     
    Le chef du RND a reconnu l’existence d’une crise sociale dans le pays. « Le front social est en ébullition », a‑t‑il dit. Les aides sociales de l’État restent insuffisantes malgré leur importance, la crise du logement n’a pas disparu, a‑t‑il dit. « Il y a un problème de transparence dans le logement », a ajouté M. Ouyahia. Concernant les étudiants qui demandent la suppression du système LMD, il a répondu : « il y a 600 000 étudiants inscrits au LMD. Comment peut-on supprimer ce système ? ».
     
    Le premier ministre a accusé certaines parties sans les nommer de chercher à transférer le conflit politique sur le terrain social.
     
    Ahmed Ouyahia est revenu sur la crise du sucre et de l’huile. Il a dit que les émeutes ont été préfabriquées à 60 % par les barons de l’informel, sans donner de noms, ni de précisions. Il a justifié le report de l’utilisation du chèque dans les transactions commerciales supérieures à 500 000 dinars par la nécessité de stabiliser le pays. M. Ouyahia a reconnu la puissance des tenants du commerce informel et leur grande capacité de nuisance sur la stabilité du pays. « La contrebande et l’informel, si on les combat frontalement, on risque de déstabiliser le pays. On le fait par tranches », a‑t‑il dit.
     
    Le premier ministre s’est aussi interrogé sur la destination finale de l’argent liquide qui sort de la banque d’Algérie et qui ne revient pas, provoquant la crise de liquidités dans les bureaux de poste. Il a parlé aussi de la hausse de l’euro sur le marché noir en accusant les barons de l’informel et les contrebandiers d’être derrière. « Durant les années 1990, 90 % des registres de commerce de l’import‑import étaient basés à Baraki, la Montagne, des quartiers (d’Alger) où il fallait mobiliser des brigades de gendarmerie pour effectuer des contrôles », a expliqué M. Ouyahia qui a affirmé que l’instabilité ferait l’affaire des « khalatine » (perturbateurs). « L’État n’est pas contre les jeunes, mais il l’est contre ces barons », a‑t‑il ajouté.
     
     
    Corruption, aide de l’État aux entreprises
     
    Évoquant les enquêtes sur la grande corruption à Sonatrach et dans la réalisation de l’autoroute Est‑Ouest, M. Ouyahia a souligné que les affaires de corruption n’ont pas été révélées par la presse  ou par des détectives privés, mais plutôt par les services de l’État. Sur l’économie, le Premier ministre a expliqué que les aides accordées par l’État au secteur public étaient destinées à relancer les entreprises publiques pour sauvegarder des emplois. 
     
    « Le secteur privé est en développement. Il est dominé à 90 % par des entreprises filiales et n’est pas présent sur tout le territoire, malheureusement ! », a expliqué M. Ouyahia qui a répondu aux patrons privés qui veulent bénéficier également des aides de l’État. « Nous accordons des aides au secteur public parce qu’il appartient à l’État. Si ces entreprises font des bénéfices, l’État va en bénéficier. Nous sommes prêts à aider le privé à condition qu’il accepte d’ouvrir son capital à l’État ».
     
     Au sujet de l’accord d’association avec l’UE, le Premier ministre a expliqué que les négociations actuelles portent sur le report de la date d’entrée de la zone de libre échange fixée à 2017. « On peut négocier le report ou le retrait, mais on ne peut pas se retirer », a‑t‑il dit.
     
     
    Le chef, c’est Bouteflika
     
    Sur la gestion de la crise sociale, le Premier ministre a dit que le gouvernement « ne peut pas tourner le dos à la société ». « La stabilité n’a pas de prix », a‑t‑il dit, en reconnaissant que la facture sociale est élevée ! « J’essaie d’attirer l’attention sur les mesures prises, mais il y a un chef à la maison », a expliqué M. Ouyahia. Le chef, c’est évidemment le président Abdelaziz Bouteflika !
     
    Le Premier ministre s’est interrogé sur l’incapacité des gouvernements algériens successifs à réduire la dépendance du pays vis‑à‑vis des hydrocarbures : « Il n’y a pas que les responsables qui ont échoué. C’est aussi une question de mentalités ».
     
    Sur ses ambitions présidentielles, le patron du RND a paraphrasé l’ancien président français Giscard  d’Estaing qui a dit un jour : « il y a un destin entre moi et la présidence ». Comprendre : pour Ouyahia, le Palais d’El Mouradia est une question de destin.
     
    Enfin, le Premier ministre a donné la position de son parti sur les révoltes qui secouent les pays arabes et particulièrement la Libye. « Ce qui se passe dans ces pays les concerne. Ce sont leurs affaires internes. Pour la Libye, nous sommes contre l’utilisation de la violence pour régler les problèmes. Nos préoccupations sont liées à la stabilité de la région, la sécurité de nos frontières, le développement du terrorisme et l’avenir de la présence étrangère en Libye ».
     
  • 70 mouvements de contestation sociale

     

    Mars, un mois record

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    La contestation sociale est loin de s’estomper. Le mois de mars se termine sur une vague de mécontentement généralisé et augure d’un printemps mouvementé.
    Plus de 70 mouvements de protestation ont été enregistrés dans les différentes régions du pays durant le mois, selon les comptes rendus de la presse nationale. Ce chiffre, qui reste relatif, représente une moyenne de 2,3 mouvements de contestation par jour. Ce qui constitue déjà un record.

    La liste des mouvements de protestation est loin d’être exhaustive. Néanmoins, ce chiffre révèle que le  malaise social est plus profond qu’on l’imagine.
    Toutes les couches sociales sont en fait pénalisées par les décisions prises jusque-là, notamment par les statuts particuliers promulgués par la Fonction publique. La grogne et le mécontentement ont atteint tous les secteurs publics, y compris… la présidence de la République. Des sit-in par-ci, des marches par-là. Le mouvement de protestation des étudiants – grève illimitée depuis plus d’un mois, sit-in devant le siège de leur tutelle et devant la Présidence – a été réduit en «mouvement provoqué par la rumeur et la mauvaise interprétation du décret 10-315». Selon le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, un décret présidentiel a été abrogé rien que pour calmer les esprits.


    De Diar Echems à Climat de France


    La protestation s’est par ailleurs élargie, prenant des formes parfois violentes.  Les habitants de Climat de France, qui ont vu leurs baraques construites illicitement démolies, ont recouru aux émeutes. Le quartier de Diar Echems a connu les mêmes scènes de violences au début de ce mois. En l’absence d’une oreille attentive et d’échos probants aux cris de détresse des habitants des quartiers défavorisés, ces derniers usent de tous les moyens pour se faire entendre : blocage des routes, menace de suicide…
    Des troubles ont été relevés également durant ce mois à Sidi Bel Abbès et, dernièrement, à Annaba. La vente de billets d’entrée au stade a tourné à l’émeute, causant 42 blessés dont 5 policiers.
    Certains citoyens, à l’instar des cadres communaux, des jeunes Algériens qui ont lancé un appel sur le facebook, des étudiants et médecins résidents ont même tenté de marcher à Alger. Le rapport de force prime toujours sur l’action pacifique. Seuls les gardes communaux, au nombre de 10 000, ont réussi à briser le mur infranchissable construit à chaque marche par les agents des forces de l’ordre.


    La grogne gagne les hautes sphères de la société. Les fonctionnaires du commerce gèlent le contrôle des produits importés, les médecins résidents sont en grève illimitée, plus de 600 maires menacent de démissionner et les avocats prévoient d’investir la rue. Ce n’est pas tout. Le secteur des hydrocarbures (première source de revenus en Algérie) est perturbé par des grèves à Hassi R’mel et Hassi Messaoud. La tenue de rassemblements devant la Présidence (sit-in des étudiants, enseignants contractuels, rapatriés de Libye, chômeurs…) et devant le ministère de la Défense (contractuels de l’armée) témoigne de la détermination à faire entendre leur voix sans recourir à l’intermédiaire. Néanmoins, la mollesse et l’indifférence qui caractérisent les réactions des pouvoirs publics laisse entendre que les procédés de répression de l’expression populaire sont beaucoup plus sophistiqués qu’auparavant.
     

    Djedjiga Rahmani
  • Trois ministres dans la tourmente


    BENBOUZID, OULD KABLIA ET OULD ABBÈS INTERPELLÉS


    Lorsqu’il s’agit de revendications d’ordre politique même la manne financière n’y peut rien.

    Des membres de plusieurs corporations interpellent leurs ministres de tutelle et d’autres s’adressent au Premier ministre alors que certains campent devant le Palais présidentiel. Mais enfin, quels échos ont eu ces appels? Il est vrai que quelques rencontres ont eu lieu entre les délégués des contestataires et les ministres en charge de chaque secteur ou au moins par leurs proches collaborateurs. Ces rencontres ont donné lieu à d’intenses débats. En début de négociations, chacune des deux parties campe sur ses positions. Chaque ministre a sa façon de négocier. Certains essayent, au début, d’éluder les problèmes.
    Mais qui sont les interlocuteurs officiels des contestataires? L’un des ministres à exposer en permanence ses points de vue sur les conflits sociaux est celui de la Santé, Djamel Ould Abbès.
    Il a pour solution miracle les commissions mixtes. Ces dernières regroupent ses cadres et les contestataires et grévistes. C’était le cas mardi dernier avec les médecins résidents. Mais ce n’est pas la première fois que Ould Abbès recourt à ces fameuses commissions. Il a tenté aussi de trouver une issue à la grève des paramédicaux, qui avait éclaté au début de l’année. Il a alors sorti l’idée de mettre en place une commission mixte ce qui, il faut l’avouer, lui a bien réussi. Pour les paramédicaux, il a réussi à régler le problème qui avait paralysé les hôpitaux du pays et ils ont repris leur service.
    Mais, Ould Abbès n’est pas le seul à avoir recours aux commissions mixtes. Rachid Harraoubia, ministre de l’Enseignement supérieur, partage la même passion sans toutefois avoir le même taux de réussite et il n’a pas mis fin à la grève des étudiants. Avant qu’ils ne partent en vacances, ils ont signalé que leur mouvement se poursuit.
    Le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a eu aussi recours aux commissions mixtes pour régler le problème du régime indemnitaire. Or, récemment, après 10 jours de mobilisation des enseignants contractuels, le ministre de l’Education nationale a pris la décision d’intégrer, sans condition, tous les enseignants contractuels qui ont une licence et spécialistes dans leurs domaines des études. Le ministère de l’Intérieur, lui aussi, n’a pas été épargné par la contestation. Ould Kablia n’a pas fini d’éteindre le feu des pompiers que les gardes communaux pilonnent avec des revendications. Malgré cela, il est arrivé à solutionner pratiquement tous les dossiers qui ont noyé son bureau.
    D’autres ministres ont moins de chance. L’Algérie est le seul pays où en deux ans, des jeunes passent du statut de chômeur à celui de chef d’entreprise au risque de devenir des chômeurs endettés. Ainsi, certaines de ces solutions sont mal adaptées. Les grèves et autres mouvements qui caractérisent le pays obligent le gouvernement à faire des concessions. Dès qu’il y a un foyer de tension, on met la main à la poche. Mais lorsqu’il s’agit de revendications d’ordre politique, même la manne financière n’y peut rien.

    Walid AÏT SAÏD

  • Les plans secrets du Pentagone


    L’ARMÉE US VEUT S’INSTALLER DURABLEMENT EN LIBYE


    Al Qaîda en Libye donne l’alibi aux Américains

    Le redéploiement terroriste dans la région est une occasion inespérée pour que l’armée américaine mette un pied au Sahel.

    Le Pentagone suspecte la présence d’Al Qaîda parmi les rebelles libyens. Voilà une hypothèse qui n’est pas de nature à rassurer les observateurs connaissant la «voracité» militaire de l’Oncle Sam et l’importance que les Américains portent à la région du Sahel. Mardi dernier, un haut officier américain a déclaré qu’il suspectait l’infiltration de mem-bres de la nébuleuse dans les rangs des rebelles libyens.
    Pour les mêmes observateurs, cette déclaration s’apparente à un signe avant-coureur américain pour préparer le terrain à une invasion terrestre et installer une base armée sur le territoire libyen, sous prétexte de combattre Al Qaîda. L’appétit vient en mangeant et l’invasion vient en...attaquant. Le Pentagone semble avoir ficelé son plan pour installer durablement ses bases militaires en Libye. Selon nos sources, ce plan a été soigneusement préparé depuis un certain temps. «Il s’agit maintenant de passer à la phase d’exécution» ajoutent nos sources.
    Sinon comment expliquer cet empressement à affirmer que la rébellion est infestée par
    Al Qaîda? Du reste, cette «révélation» est loin de constituer un scoop. Elle est avancée par les services de sécurité algériens depuis les premiers jours des troubles en Libye. Et elle a été retirée aussi bien par les ministres de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, et des Affaires étrangères, Mourad Medelci.
    Nul n’ignore qu’Al Qaîda, en mettant à son profit la situation qui prévaut en Libye, a réussi avec la grande complicité des rebelles libyens à acquérir des armes lourdes dont des missiles antiaériens. Cette organisation terroriste se retrouve en position de force et si l’on se fie aux mêmes sources, elle a déjà procédé au recrutement de plusieurs dizaines d’éléments auxquels elle assure des entraînements sur l’utilisation des armes.
    C’est particulièrement au niveau du territoire de Benghazi que la nébuleuse a trouvé refuge. Et elle vient de mettre la main sur l’une des plus importantes réserves pétrolières qu’elle veut exploiter au maximum en exportant le plus possible de barils avec l’aide de Doha qui se dit prête à offrir ses services. La Libye se livre à une guerre sur trois fronts où chacun est impliqué pour son propre intérêt et prenant en otage des milliers de familles.
    L’Otan contre Al Qaîda et les forces du colonel El Gueddafi. Ce dernier se bat contre l’Otan et la nébuleuse qui, elle-même, lutte contre les forces de l’Otan et d’El Gueddafi. Dans cette guerre, c’est l’Algérie qui va en subir les pires conséquences. Le déplacement du président de la République Abdelaziz Bouteflika au Sud n’est nullement une visite protocolaire relative à une inspection de travail, l’objectif serait, selon nos sources, de préserver la sécurité du territoire en impliquant résolument la population du Sud dans l’intérêt de la nation afin de la tenir loin de cette guerre à nos frontières.
    Dans ses déclarations, le haut officier américain, l’amiral James Stavridis, commandant des forces américaines en Europe, est allé jusqu’à impliquer le Hezbollah aux côtés d’Al Qaîda ignorant de ce fait que les deux organisations ne nourrissent pas les mêmes aspirations, mais l’amiral préfère la prudence en soulignant que «les renseignements sur les forces rebelles indiquent quelques signes d’une présence possible d’Al Qaîda et du Hezbollah. Nous étudions de très près le contenu, la composition et les personnalités qui dirigent ces forces de l’opposition. Mais à ce stade, je n’ai pas suffisamment de détails pour dire s’il y a une forte présence d’Al Qaîda ou de toute autre présence terroriste».
    L’ambassadeur américain à Tripoli, Gene Cretz, avait indiqué auparavant qu’Al Qaîda au Maghreb islamique était «un danger pour la région». Un danger tout à fait au service de la nébuleuse qui semble, selon des sources très bien informées, inciter même le numéro un Abdel Malek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdel Wadoud du Gspc, la branche présumée d’Al Qaîda au Maghreb, à déserter son refuge en Kabylie pour rejoindre la Libye. Ce qui explique la grande mobilisation des forces de sécurité en Kabylie et l’important dispositif sécuritaire hermétique dressé au Sud.
    Dans ce cadre, nos sources n’écartent pas l’éventualité d’une réunion similaire à celle du mois d’août 2009 des chefs des états-majors de l’Algérie, de la Mauritanie, du Niger et du Mali, quoique ce dernier pays jouisse de très peu de confiance vu l’accointance de certains de ses responsables avec les réseaux terroristes d’Al Qaîda.

    Ikram GHIOUA

  • Inspiration



    «Toutes les kasmas, de Dunkerque à Tamanrasset, enjoignent les forces de l’Otan d’épargner Tripoli de ses bombardements: le FLN/ ALN n’y a pas encore achevé son congrès.»
    Kurzas

    Il faut, comme disent les Anciens, louer le Ciel d’avoir effleuré de sa Divine Lumière ces hommes qui ont la lourde tâche de nous gouverner. Il faut reconnaître qu’il y a là une main de la Providence, cela ne peut pas s’expliquer autrement que par une intervention occulte des forces bénéfiques du monde de la Lumière pour que la Sagesse pénètre enfin dans ces âmes qui ont erré, presque un demi-siècle durant. Il n’y a pas d’autre explication plausible. Ce n’est pas une simple rumeur, un de ces ballons d’essai lâchés par des hommes bien renseignés pour évaluer l’état du baromètre de la Nation ou pour tester les capacités de réaction et de résistance d’une population mise à mal par des décennies d’improvisations et de fourvoiement. Bien que les auteurs de ces changements tant espérés et tant attendus, se soient murés dans un mutisme plein d’humilité et de pudeur, la volonté est réelle, elle est palpable dans toutes les déclarations d’hommes et de femmes connus comme étant des sources autorisées et crédibles: il y a une ferme volonté de changement dans les hautes couches de la stratosphère, celles qui décident de la disponibilité du sachet de lait subventionné ou de la Digoxine dans les pharmacies conventionnées. Il ne faut pas croire que c’est encore une de ces farces qu’on prépare à la veille de chaque 1er Avril qui, comme chacun le sait, est la Journée du rire désintéressé, non pas ce rire grimaçant qu’on exhibe avec ostentation pour faire plaisir au chef qui vient de raconter une blague éculée, non, c’est un rire franc et exonéré de toute suspicion. Le 1er Avril est la journée où les gens de bonne humeur, ceux qui sont nés sous le double signe d’Eros et de Bacchus disent: «Blagueurs de tous les pays, unissez-vous!» Ah! si tous les plaisantins du monde pouvaient se donner la main!
    Je m’égare encore une fois dans un de ces rêves fous d’universaliste! Bref, l’affaire parait sérieuse. N’allez pas croire davantage que cette volonté de réformes ait été dictée par des considérations extérieures, qu’elle soit due à ce vent, à ce foëhn qui souffle de Bahreïn jusqu’à la Grande Mosquée de Casablanca, en passant par le Yémen, ou qu’elle était prise à cause des commentaires désobligeants révélés par WikiLeaks, ou qu’elle ait été imposée par le diktat de quelque deuxième conseiller d’une légation d’un pays de l’Otan. Non, la volonté est réelle et spontanée, cela fait même plus d’une décennie qu’elle dort au fond d’un tiroir, assoupie et frileuse: comme elle est polie et bien élevée, elle ne voulait pas déranger les tireurs de ficelles, les prestidigitateurs aux multiples mains...
    C’est tout de même difficile de se présenter comme cela, du jour au lendemain, chez des gens sérieux occupés à se remplir les poches et les poches à leurs amis et de leur dire tout bonnement: «Je suis le changement! Ôtez-vous de là que je m’y mette.» Mais non, ce ne sont pas des manières de citadin! Il faut sonner à la porte des gens sûrs d’eux, ceux qui sont engoncés dans la confortable et douillette habitude. Souvenez-vous simplement du grand tollé provoqué par les gens à qui l’Administration, impartiale et catégorique, avait demandé de quitter les taudis du Club des Pins au lendemain d’un changement de Premier ministre: cela a failli provoquer une révolution. Les gens ont commencé à crier au crime de lèse-majesté....J’en passe et des meilleures: pour l’instant, la volonté de changement est bien là et tout le monde attend de voir les charmes de cette nouvelle fiancée.

    Selim M’SILI

  • Qui souffle sur le brasier?

    (http://www.lamees.org/articles1/p2_articleid/374).

    Des décisions irresponsables ravivent les tensions

    L’autorité de l’Etat est indiscutable et non négociable, encore faut-il que cela se fasse avec un peu d’intelligence.

    Situation paradoxale. Au moment même où les pouvoirs publics multiplient des mesures d’apaisement sociales de tout genre, voilà que des initiatives, des décisions à la limite de l’irresponsabilité viennent semer la discorde et ruinent tout l’effort des pouvoirs publics.
    On croit savoir, dans ce sens, qu’une enquête serait diligentée par les services compétents pour identifier «les cercles» qui poussent au pourrissement de la situation et surtout déterminer à quels desseins obéissent ces actions. Les résultats de cette enquête, ajoutent nos sources, seront remis à qui de droit dans les plus brefs délais, et des têtes vont tomber!
    Au moins deux principaux faits illustrent cette volonté sourde qui pousse à la création de foyers de tension. Jugeons-en: comment se fait-il que dans une situation de fragilité sociale, on entreprend de déloger les bidonvilles?
    Et à 5 heures du matin, on ordonne de couper le courant électrique à de «misérables» citoyens et on fait intervenir la force publique pour les déloger? Vous l’aurez deviné, cela s’est passé au niveau de la capitale à Alger, plus précisément, au quartier Climat de France (Bab El Oued).
    Les conséquences de cette action très maladroite, sont connues: des dizaines de blessés parmi les citoyens et dans les rangs des forces de l’ordre. Est-ce franchement le moment pour mener une action pareille? Certes, l’autorité de l’Etat est indiscutable et non négociable, encore faut-il que cela se fasse avec un peu d’intelligence.
    Et puis là, il faut dire que la situation n’est pas aussi urgente qu’on peut le croire. Des émeutes ont éclaté, des policiers sont venus en renfort pour assurer l’opération de démolition du bidonville.
    Une fillette de 7 mois est décédée. Les représentants des habitants de la cité ont dénoncé la réaction «disproportionnée» de la police: «Des agents ont procédé à des perquisitions sans mandat, dans des domiciles, à la recherche de jeunes manifestants, sans aucune considération pour les lois de la République.»
    Un deuxième fait a eu lieu dans la wilaya de Béjaïa. Des arrêtés de fermeture ont été prononcés à l’encontre des exploitants de cabarets et discothèques de la ville côtière de Tichy pour une histoire de conformité à des dispositions en vigueur depuis 2005.
    Depuis tout ce temps, on n’a rien voulu savoir. Depuis tout ce temps, on a fermé l’oeil, et il aura fallu cette période de fragilité pour qu’on se rappelle, enfin, que des exploitants exercent illégalement, pour qu’on se rappelle qu’il faut appliquer la loi! Et on passe à l’action sans réfléchir aux conséquences qui peuvent être d’une gravité inattendue.
    Il n’est un secret pour personne que les grandes explosions sociales prennent naissance à partir de faits qui, de prime abord, paraissaient anodins et insignifiants.
    Qui aurait imaginé qu’un jeune vendeur de fruits et légumes, dans un marché en Tunisie serait la cause du départ d’un chef de l’Etat? Mais apparemment, à Béjaïa, on ne semble pas mesurer la gravité de la situation sociale.
    Des arrêtés de fermeture ont été envoyés dans la précipitation, y compris à ceux qui disposent d’un dossier pourtant bien ficelé au niveau de la Drag laquelle n’aurait même pas pris la peine de les étudier. Pari réussi.
    Puisque les tenants de la morale n’ont pas tardé à réagir et de manière musclée. Le but est atteint. Fort heureusement, les services de sécurité ne sont pas intervenues, auquel cas, le scénario de Climat de France se serait reproduit à Béjaïa.
    Hier, les opérateurs hôteliers de la côte Est menaçaient de fermer leurs établissements et de mettre par conséquent des milliers d’employés au chômage. Que comprendre devant cette situation si ce n’est qu’un clan pousse au pourrissement. Il existe bel et bien.
    Les observateurs de la scène politique le relèvent. Ces gens agissent en exploitant des situations loin d’être urgentes face à la priorité de l’heure pour peut-être embraser le climat.
    De nombreux observateurs se sont montrés hier perplexes face aux évolutions que rapporte au quotidien la presse nationale. On doute fort de la sincérité des mesures prises aussi bien à Oued Koriche qu’à Tichy.
    Des mesures que la conjoncture est loin de justifier sauf «la volonté de nuire», pour reprendre les propos de ces opérateurs économiques de Béjaïa.

    Arezki SLIMANI

  • L’oeil du maître



    «La pire des démocraties est de loin préférable à la meilleure des démocraties.»
    Ruy Barbosa

    Au moment où c’est l’Occident qui décide du temps qu’il va faire sous les cieux du Sud, un internaute perspicace a cru bon de nous rappeler que jamais les nations capitalistes n’ont éprouvé la moindre solidarité envers les pays du tiers-monde et que seuls leurs intérêts matériels entrent en ligne de compte: ils n’ont qu’un seul but, c’est de pomper les matières premières et énergétiques au prix qu’ils ont décidé eux. Pour cela, ils distribuent les qualificatifs qui leur plaisent et classent les régimes selon leurs amitiés profondes. Car, quelle différence y aurait-il entre une monarchie du Golfe qui contrôle des puits de pétrole pour le plus grand bien d’une famille royale et un tyran libyen? C’est que la première a été placée par la nation la plus impérialiste du monde: le Royaume-Uni, et le second s’est placé lui-même. Qui a tué le plus de civils innocents: Sharon ou George Bush?
    Il ne faut surtout pas croire que les peuples ont un goût pour les dictatures et dire par facilité que chaque peuple mérite le régime qui le gouverne. Non! Je pense qu’il y a dictateur et dictateur. Il y a des dictateurs qui sont imposés par une mouvance interne et qui oeuvrent à la promotion et au développement de leur pays. Ils se situent en général au-dessus des partis ou créent le leur pour avoir un organe, un outil de communication efficace. Ils sont généralement modestes, ont mené une carrière de militants honnêtes et sincères. Ils sont ascètes et ne possèdent pas de fortune personnelle qui les exposerait à l’envie, aux critiques ou aux accusations d’une opposition qui manque d’arguments. La deuxième catégorie, la plus haïssable, est celle des potentats parachutés par des forces extérieures, par des lobbies financiers étrangers ou, dans le pire des cas, assis par une force armée étrangère. Ceux-là n’ont aucun alibi pour se faire valoir auprès des peuples qu’ils exploitent au bénéfice des intérêts extérieurs. Ils finissent tous, déconsidérés, assassinés ou décèdent dans le mépris total des masses populaires. Les exemples sont nombreux au XXe siècle et il serait vain de les énumérer tous tant ils ont été nombreux. Mais la propagande occidentale qui sait, fort à propos, fustiger les dictateurs qui ont dérangé les intérêts économiques des pays de l’Otan, sait fermer l’oeil (et le bon) quand il s’agit de dictateurs qui sont à la solde des multinationales. Tout le monde connaît la fameuse anecdote du président intérimaire des USA, Gérald Ford, présentant à son successeur, Jimmy Carter, le dictateur de sinistre renommée, Somoza. Interloqué, Jimmy Carter a fait remarquer: «Mais, c’est un fils de p...!» «Oui, mais, c’est un fils de p...à nous!» lui répondit G. Ford. Cette réplique est suffisamment éloquente pour qualifier les rapports entre pays impérialistes et des régimes dirigés par des hommes de main. Toi qui es cinéphile, je ne sais pas si tu as la chance d’avoir vu, comme moi, un film diffusé par Canal+ (c’était à l’époque glorieuse des cartes pirates à bon marché!): un comédien de deuxième catégorie d’une minable troupe théâtrale américaine qui fait une tournée dans un pays latino-américain, ressemble étrangement au dictateur fantasque qui gouverne ce pays avec une armée d’opérette qui sert tout juste à opprimer le peuple. Le dictateur décède et les décideurs du lieu enjoignent au comédien de le remplacer pour quelques jours. Le saltimbanque découvre alors que le pays est, de fait, dirigé par une équipe d’anciens nazis fortunés, réfugiés dans ce pays qu’ils ont mis sous coupe réglée. Tu remplaces les nazis (car il est toujours de bon ton de frapper sur les nazis, c’est comme fusiller un pendu), par les financiers, les représentants des multinationales, et tu as la physionomie de beaucoup de gouvernements du tiers-monde. Je suis sûr qu’il y a du vrai dans cela, et qu’un homme seul, ne peut exercer longtemps une dictature. La pire des dictatures est bien celle de l’argent: c’est elle qui gouverne le monde et motive les hommes politiques.

    Selim M’SILI

  • Les résidents entament leur grève illimitée


    LE TAUX DE SUIVI SERAIT DE 100%

    Le service minimum est assuré dans les 10 CHU que compte le pays.

    «On a tout dit, tout expliqué. Malheureusement ils ne veulent pas comprendre.» C’est avec cette phrase lourde de sens qu’un médecin résident tente d’interpeller sa tutelle restée muette à l’appel d’urgence.
    Rencontré hier au CHU Mustapha Pacha d’Alger, ce résident en chirurgie se dit outré par le manque de réaction des autorités par rapport à leur mouvement qui ne cesse de se radicaliser. Ils ont tenté de nouer le dialogue avec les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur, en vain.
    Ils ont décidé de passer à une nouvelle étape. En effet, comme il a été décidé vendredi lors de la réunion nationale du Collectif autonome des médecins résidents, une grève nationale illimitée a débuté hier. «Veulent-ils que la situation dégénère? Sinon, comment expliquer la mascarade mise en scène par Oueld Abbès, mercredi passé?», s’interroge un autre résident du même hôpital.
    «C’est un manque de respect envers la profession! Et pourtant il est médecin de formation...», ajoute-t-il d’un air abattu. Pour le Dr Ilyas, l’un des délégués en chef des résidents de l’hôpital Mustapha Pacha, «ce coup bas du ministre est l’une des principales raisons du durcissement du mouvement avec cette grève illimitée».
    «Les propos du ministre nous ont touchés dans notre amour-propre», révèle le Dr Ilyas. «Qu’a-t-il voulu faire avec ce coup de bluff?», se demande-t-il. «Le ministre avait organisé une réunion qui concerne notre avenir sans nous associer», souligne-t-il.
    «Qu’il ne vienne pas essayer de nous berner avec l’excuse du fax. Les délégués qui lui ont parlé, dont je fait partie, lui ont tous remis leurs cordonnées, mail, adresse du domicile, numéro de téléphone...», tient-il à préciser. Pour lui l’excuse du ministre ne tient pas du tout la route.
    «Ce n’est qu’un subterfuge pour nous rabaisser et se dédouaner. La donne est pourtant simple, il ne nous a jamais invités à cette rencontre», peste-t-il. Même son de cloche du côté de l’hôpital de Douéra.
    Un autre des délégués nationaux, le Dr Benhabib, en l’occurrence, est toujours aussi formel: «Nous n’avons reçu aucune invitation du ministère». «On demande, au préalable de toute négociation, la levée de la mesure discriminatoire et anticonstitutionnelle qui est l’obligation de passer un service civil», dit le Dr Benhabib.
    Cependant, «on est prêts à participer à l’effort national de la couverture sanitaire dans les zones les plus enclavées du pays, et en particulier celles du Sud et des Haut-Plateaux», avoue pour sa part le Dr Kouider, médecin résidente au CHU Nafissa-Hamoud d’Hussein Dey (ex-Parnet). Elle nous révèle également qu’à l’instar des 10 autres CHU de tout le territoire national qui forment des résidents, celui de Parnet est aussi touché par la grève des résidents. Elle tient néanmoins, à signaler que «le service minimum est assuré». Au premier jour de la grève, les résidents ne décolèrent pas.

    Walid AÏT SAÏD

  • Inquiets de perdre le contrôle de l’information, les gouvernements s’en prennent aux journalistes

     

     

    LIBYE

    Reporters sans frontières apprend qu’une journaliste tunisienne est portée disparue. L’envoyée spéciale en Libye pour le journal Le Quotidien, Fatma Ben Dhaou, n’a pas donné de nouvelles depuis le 18 mars, alors qu’elle se rendait à Tobrouk en compagnie d’une autre journaliste tunisienne.

    Les quatre journalistes d’Al-Jazeera - deux correspondants et deux cameramen - arrêtés à Zenten, près de la frontière tunisienne, sont toujours détenus par les forces pro-Kadhafi à Tripoli.

    Les trois journalistes arrêtés le 19 mars près d’Ajdabiya ont quant à eux été libérés dans la nuit de mardi 22 au mercredi 23 à Tripoli : Dave Clark, Roberto Schmidt, tous deux de l’AFP, et Joe Raedle, de l’agence Getty Images, sont arrivés en Tunisie ce 23 mars à la mi-journée.

    Bilan actuel :
    2 tués
    7 disparus (1 Tunisienne et 6 Libyens)
    4 arrêtés

    YEMEN

    Reporters sans frontières a appris le décès du journaliste, Mohamed Yahia Al-Malayia, correspondant du journal Al-Salam, des suites de ses blessures. Il avait été touché par le tir d’un sniper lors de la brutale répression d’une manifestation, le 18 mars 2011, place du Changement à Sanaa, qui a fait plus de 126 blessés et 52 morts, parmi lesquels le photographe pour le quotidien indépendant Al-Masdar Jamal Al-Sharabi, et plus de 126 blessés. Ceci porte à deux le nombre de journalistes yéménites tués depuis le début des manifestations qui agitent le pays.

    Mohamed Yahia Al-Malayia est le fils du porte-parole de la Congrégation yéménite pour la réforme (Al-Islah) dans la province de ‘Amran (nord de Sanaa), dont Al-Salam est le journal.

    Nos condoléances vont aux familles de ces deux journalistes qui ont payé de leur vie leur volonté d’informer. Ces exactions sont inacceptables.

    Le 22 mars à l’aube, les bureaux d’Al-Jazeera au Yémen ont été attaqués par une vingtaine d’hommes armés, qui ont pillé le matériel de retransmission. La chaîne déclare ignorer l’identité des responsables de ce raid, mais mentionne que les policiers en uniforme à proximité des bureaux ne sont pas intervenus, alors que des hommes armés, aux visages masqués par des foulards, étaient positionnés sur le toit du bâtiment de la chaîne jusqu’à la mi-journée.

    Ceci fait suite à l’expulsion du pays de deux correspondants d’Al-Jazeera, le 19 mars, au prétexte que les intéressés, Ahmed Zidan et Abdulhaq Saddah, “travaillaient illégalement au Yémen”, “incitaient à la violence”. Reporters sans frontières rappelle que le 11 mars 2011, les autorités yéménites avaient saisi les appareils de transmission de la chaîne ainsi que ceux d’Al-Arabiya, accusées de manquer de neutralité dans la couverture du mouvement de protestation dans le sud du pays (lire le communiqué du 21/03/2011 : http://fr.rsf.org/maghreb-et-moyen-orient-2-tues-3-disparitions-7-21-03-2011,39836.html)

    Bilan actuel :
    2 tués
    8 expulsés

    SYRIE

    Depuis la mi-mars, les autorités syriennes répriment fermement les journalistes et les médias qui couvrent les manifestations anti-gouvernementales organisées dans différentes villes du pays, notamment celles de Deraa (100km au sud de Damas, près de la frontière jordanienne).

    Selon l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme, Louay Hussein, journaliste, écrivain et militant a été arrêté par les autorités syriennes le 22 mars après l’assaut de sa maison dans le quartier Sahnaya à Damas. Prisonnier politique entre 1984 et 1991, Louay Hussein avait récemment lancé un appel sur Internet en solidarité avec les manifestants dans la ville de Deraa, suite à la répression des manifestations, le week-end dernier, qui a fait de nombreuses victimes.

    En outre, les employés de la chaîne satellitaire privée Orient TV, qui émet depuis les Emirats arabes unis, ont fait l’objet de menaces de la part de hauts responsables de sécurité syriens. Ceci fait suite à la couverture par la chaîne des manifestations anti-gouvernementales à Deraa et dans d’autres villes. La chaîne a également réalisé des interviews de figures de l’opposition. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, trois employés auraient démissionné suite à ces appels téléphoniques de menace. Suite aux pressions, la direction de la chaîne a annoncé ne plus couvrir les événements en Syrie.

    BANDE DE GAZA

    Reporters sans frontières condamne les exactions commises par les forces de sécurité du gouvernement du Hamas à l’encontre de journalistes, le samedi 19 mars, alors qu’ils couvraient une manifestation dans la ville de Gaza. Le rassemblement de jeunes était organisé, appelant à la réconciliation entre le Hamas et le Fatah.

    Le cameraman d’Associated Press, Khaled Mohammed Al-Ashqar, a été frappé et brièvement interpellé, ainsi que son chauffeur. Les bureaux de l’agence Reuters ont ensuite été saccagés par les forces de sécurité, à la recherche de la vidéo montrant l’agression du journaliste d’AP. Du matériel technique a été vandalisé, et les employés menacés et agressés. Un des employés s’est même vu menacé d’être défenestré, un autre a eu la main cassé.

    D’après le communiqué publié par le Palestinian Center for Human Rights, le 20 mars dernier, cinq agents des forces de sécurité, en civil, ont débarqué dans les bureaux de la chaîne France Télévision et la station de radio Al-Manar, situés au 11e étage de l’immeuble Bank of Palestine (Rimal, ouest de la ville de Gaza). Quatre individus ont également pénétré dans les bureaux de la chaîne japonaise NHK, situé au même étage. Un raid similaire a visé les bureaux de la chaîne américaine CNN, ceux de la Mayadeen Company.

    La journaliste freelance Manal Hassan Al-Nawajha a été prise à partie par un agent des forces de l’ordre, alors qu’elle couvrait l’évacuation forcée, par ces mêmes forces de l’ordre, de la place du Soldat inconnu. Son appareil photo a été confisqué. La journaliste a été interpellée pendant plus de deux heures par la police.

    Certes, le gouvernement du Hamas a présenté ses excuses. Mais de telles exactions sont inacceptables. Reporters sans frontières exhorte les autorités contrôlant la bande de Gaza d’ouvrir une enquête et de sanctionner les responsables. Des instructions claires et précises doivent être données aux forces de sécurité afin qu’un tel déploiement de violence ne se réitère, et que les journalistes puissent travailler librement.

    Le journaliste Ahmed Al-Baghdadi, qui travaille pour la chaîne de télévision de l’Autorité palestinienne Palestine, a été arrêté le 20 mars 2011 à Gaza par les forces de sécurité dans la bande de Gaza. Il a été libéré le 22 mars dans la soirée.

    Il témoigne : “On était tout un groupe d’amis rassemblés chez le journaliste Alaa Al-Tahrawi quand des agents de la sécurité intérieure ont pris d’assaut la maison. Ils nous ont embarqués moi, Alaa Al-Tahrawi et trois autres personnes. Direction, le siège de la sécurité intérieure à Deir Al-Balah. Nous ont pris nos cartes d’identité, ont confisqué nos téléphones portables et autres documents personnels. Ensuite, ils nous ont interrogés, nous accusant de nous réunir pour organiser les marches. Quand je leur ai dit que j’étais journaliste, ils se sont moqués de moi, disant qu’ils ne nous reconnaissaient pas comme journalistes. Ils m’ont demandé si j’avais participé à la marche du 15 mars dernier. J’ai répondu positivement en ajoutant que de nombreux journalistes du Hamas y avaient également participé. Je leur ai demandé s’ils avaient également arrêtés ces journalistes pour les interroger. Ils m’ont gardé 48 heures, les yeux bandés, m’insultant et me frappant.”

    BAHREIN

    L’Agence de régulation des Télécommunications (ART) du Bahreïn a annoncé le 22 mars avoir retiré sa licence à 2 Connect, compagnie de télécommunications et fournisseur d’accès à Internet, créée et gérée par Ibrahim Sharif, leader du parti d’opposition Waad, arrêté la semaine dernière. Les autorités n’ont pas donné de raisons à cette décision, qui devrait être effective à compter du 27 mars prochain. Les clients de 2 Connect ont jusqu’à cette date pour changer de fournisseur d’accès, a indiqué l’ART.

    En outre, un message posté sur le blog de la journaliste Lamees Dhaif mentionne être sans nouvelles d’elle depuis le 15 mars dernier (http://www.lamees.org/articles1/p2_articleid/374).

    KOWEIT

    D’après le rédacteur du quotidien chiite Al-Dar, Abdel Hossein Al-Sultan, le ministre de l’Information, Rudhan Al-Rudhan, aurait porté plainte contre le journal, pour avoir utilisé le terme d’ “invasion” pour qualifier le déploiement des troupes saoudiennes au Bahreïn. Le journal avait titré en Une “Invasion saoudienne”, condamnant l’entrée de soldats saoudiens, le 14 mars dernier, sur demande des autorités bahreïnies pour contenir le mouvement de contestation. Abdel Hossein Al-Sultan déclare avoir reçu des instructions afin que le journal cesse de publier toute information qui pourrait, à terme, nuire aux relations entre les différents pays du Golfe.

    EGYPTE

    Un journaliste d’Al-Jazeera a été arrêté par l’armée, le 22 mars 2011, alors qu’il couvrait une manifestation organisée devant le bâtiment de la télévision nationale égyptienne. Les manifestants exigeaient une refonte des programmes de la chaîne après la chute d’Hosni Moubarak.