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  • Inquiets de perdre le contrôle de l’information, les gouvernements s’en prennent aux journalistes

     

     

    LIBYE

    Reporters sans frontières apprend qu’une journaliste tunisienne est portée disparue. L’envoyée spéciale en Libye pour le journal Le Quotidien, Fatma Ben Dhaou, n’a pas donné de nouvelles depuis le 18 mars, alors qu’elle se rendait à Tobrouk en compagnie d’une autre journaliste tunisienne.

    Les quatre journalistes d’Al-Jazeera - deux correspondants et deux cameramen - arrêtés à Zenten, près de la frontière tunisienne, sont toujours détenus par les forces pro-Kadhafi à Tripoli.

    Les trois journalistes arrêtés le 19 mars près d’Ajdabiya ont quant à eux été libérés dans la nuit de mardi 22 au mercredi 23 à Tripoli : Dave Clark, Roberto Schmidt, tous deux de l’AFP, et Joe Raedle, de l’agence Getty Images, sont arrivés en Tunisie ce 23 mars à la mi-journée.

    Bilan actuel :
    2 tués
    7 disparus (1 Tunisienne et 6 Libyens)
    4 arrêtés

    YEMEN

    Reporters sans frontières a appris le décès du journaliste, Mohamed Yahia Al-Malayia, correspondant du journal Al-Salam, des suites de ses blessures. Il avait été touché par le tir d’un sniper lors de la brutale répression d’une manifestation, le 18 mars 2011, place du Changement à Sanaa, qui a fait plus de 126 blessés et 52 morts, parmi lesquels le photographe pour le quotidien indépendant Al-Masdar Jamal Al-Sharabi, et plus de 126 blessés. Ceci porte à deux le nombre de journalistes yéménites tués depuis le début des manifestations qui agitent le pays.

    Mohamed Yahia Al-Malayia est le fils du porte-parole de la Congrégation yéménite pour la réforme (Al-Islah) dans la province de ‘Amran (nord de Sanaa), dont Al-Salam est le journal.

    Nos condoléances vont aux familles de ces deux journalistes qui ont payé de leur vie leur volonté d’informer. Ces exactions sont inacceptables.

    Le 22 mars à l’aube, les bureaux d’Al-Jazeera au Yémen ont été attaqués par une vingtaine d’hommes armés, qui ont pillé le matériel de retransmission. La chaîne déclare ignorer l’identité des responsables de ce raid, mais mentionne que les policiers en uniforme à proximité des bureaux ne sont pas intervenus, alors que des hommes armés, aux visages masqués par des foulards, étaient positionnés sur le toit du bâtiment de la chaîne jusqu’à la mi-journée.

    Ceci fait suite à l’expulsion du pays de deux correspondants d’Al-Jazeera, le 19 mars, au prétexte que les intéressés, Ahmed Zidan et Abdulhaq Saddah, “travaillaient illégalement au Yémen”, “incitaient à la violence”. Reporters sans frontières rappelle que le 11 mars 2011, les autorités yéménites avaient saisi les appareils de transmission de la chaîne ainsi que ceux d’Al-Arabiya, accusées de manquer de neutralité dans la couverture du mouvement de protestation dans le sud du pays (lire le communiqué du 21/03/2011 : http://fr.rsf.org/maghreb-et-moyen-orient-2-tues-3-disparitions-7-21-03-2011,39836.html)

    Bilan actuel :
    2 tués
    8 expulsés

    SYRIE

    Depuis la mi-mars, les autorités syriennes répriment fermement les journalistes et les médias qui couvrent les manifestations anti-gouvernementales organisées dans différentes villes du pays, notamment celles de Deraa (100km au sud de Damas, près de la frontière jordanienne).

    Selon l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme, Louay Hussein, journaliste, écrivain et militant a été arrêté par les autorités syriennes le 22 mars après l’assaut de sa maison dans le quartier Sahnaya à Damas. Prisonnier politique entre 1984 et 1991, Louay Hussein avait récemment lancé un appel sur Internet en solidarité avec les manifestants dans la ville de Deraa, suite à la répression des manifestations, le week-end dernier, qui a fait de nombreuses victimes.

    En outre, les employés de la chaîne satellitaire privée Orient TV, qui émet depuis les Emirats arabes unis, ont fait l’objet de menaces de la part de hauts responsables de sécurité syriens. Ceci fait suite à la couverture par la chaîne des manifestations anti-gouvernementales à Deraa et dans d’autres villes. La chaîne a également réalisé des interviews de figures de l’opposition. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, trois employés auraient démissionné suite à ces appels téléphoniques de menace. Suite aux pressions, la direction de la chaîne a annoncé ne plus couvrir les événements en Syrie.

    BANDE DE GAZA

    Reporters sans frontières condamne les exactions commises par les forces de sécurité du gouvernement du Hamas à l’encontre de journalistes, le samedi 19 mars, alors qu’ils couvraient une manifestation dans la ville de Gaza. Le rassemblement de jeunes était organisé, appelant à la réconciliation entre le Hamas et le Fatah.

    Le cameraman d’Associated Press, Khaled Mohammed Al-Ashqar, a été frappé et brièvement interpellé, ainsi que son chauffeur. Les bureaux de l’agence Reuters ont ensuite été saccagés par les forces de sécurité, à la recherche de la vidéo montrant l’agression du journaliste d’AP. Du matériel technique a été vandalisé, et les employés menacés et agressés. Un des employés s’est même vu menacé d’être défenestré, un autre a eu la main cassé.

    D’après le communiqué publié par le Palestinian Center for Human Rights, le 20 mars dernier, cinq agents des forces de sécurité, en civil, ont débarqué dans les bureaux de la chaîne France Télévision et la station de radio Al-Manar, situés au 11e étage de l’immeuble Bank of Palestine (Rimal, ouest de la ville de Gaza). Quatre individus ont également pénétré dans les bureaux de la chaîne japonaise NHK, situé au même étage. Un raid similaire a visé les bureaux de la chaîne américaine CNN, ceux de la Mayadeen Company.

    La journaliste freelance Manal Hassan Al-Nawajha a été prise à partie par un agent des forces de l’ordre, alors qu’elle couvrait l’évacuation forcée, par ces mêmes forces de l’ordre, de la place du Soldat inconnu. Son appareil photo a été confisqué. La journaliste a été interpellée pendant plus de deux heures par la police.

    Certes, le gouvernement du Hamas a présenté ses excuses. Mais de telles exactions sont inacceptables. Reporters sans frontières exhorte les autorités contrôlant la bande de Gaza d’ouvrir une enquête et de sanctionner les responsables. Des instructions claires et précises doivent être données aux forces de sécurité afin qu’un tel déploiement de violence ne se réitère, et que les journalistes puissent travailler librement.

    Le journaliste Ahmed Al-Baghdadi, qui travaille pour la chaîne de télévision de l’Autorité palestinienne Palestine, a été arrêté le 20 mars 2011 à Gaza par les forces de sécurité dans la bande de Gaza. Il a été libéré le 22 mars dans la soirée.

    Il témoigne : “On était tout un groupe d’amis rassemblés chez le journaliste Alaa Al-Tahrawi quand des agents de la sécurité intérieure ont pris d’assaut la maison. Ils nous ont embarqués moi, Alaa Al-Tahrawi et trois autres personnes. Direction, le siège de la sécurité intérieure à Deir Al-Balah. Nous ont pris nos cartes d’identité, ont confisqué nos téléphones portables et autres documents personnels. Ensuite, ils nous ont interrogés, nous accusant de nous réunir pour organiser les marches. Quand je leur ai dit que j’étais journaliste, ils se sont moqués de moi, disant qu’ils ne nous reconnaissaient pas comme journalistes. Ils m’ont demandé si j’avais participé à la marche du 15 mars dernier. J’ai répondu positivement en ajoutant que de nombreux journalistes du Hamas y avaient également participé. Je leur ai demandé s’ils avaient également arrêtés ces journalistes pour les interroger. Ils m’ont gardé 48 heures, les yeux bandés, m’insultant et me frappant.”

    BAHREIN

    L’Agence de régulation des Télécommunications (ART) du Bahreïn a annoncé le 22 mars avoir retiré sa licence à 2 Connect, compagnie de télécommunications et fournisseur d’accès à Internet, créée et gérée par Ibrahim Sharif, leader du parti d’opposition Waad, arrêté la semaine dernière. Les autorités n’ont pas donné de raisons à cette décision, qui devrait être effective à compter du 27 mars prochain. Les clients de 2 Connect ont jusqu’à cette date pour changer de fournisseur d’accès, a indiqué l’ART.

    En outre, un message posté sur le blog de la journaliste Lamees Dhaif mentionne être sans nouvelles d’elle depuis le 15 mars dernier (http://www.lamees.org/articles1/p2_articleid/374).

    KOWEIT

    D’après le rédacteur du quotidien chiite Al-Dar, Abdel Hossein Al-Sultan, le ministre de l’Information, Rudhan Al-Rudhan, aurait porté plainte contre le journal, pour avoir utilisé le terme d’ “invasion” pour qualifier le déploiement des troupes saoudiennes au Bahreïn. Le journal avait titré en Une “Invasion saoudienne”, condamnant l’entrée de soldats saoudiens, le 14 mars dernier, sur demande des autorités bahreïnies pour contenir le mouvement de contestation. Abdel Hossein Al-Sultan déclare avoir reçu des instructions afin que le journal cesse de publier toute information qui pourrait, à terme, nuire aux relations entre les différents pays du Golfe.

    EGYPTE

    Un journaliste d’Al-Jazeera a été arrêté par l’armée, le 22 mars 2011, alors qu’il couvrait une manifestation organisée devant le bâtiment de la télévision nationale égyptienne. Les manifestants exigeaient une refonte des programmes de la chaîne après la chute d’Hosni Moubarak.

  • "Ces logements avaient été construits avec l'accord du président de l'APC"

     

    Climat de France : nouvelle chronique de la misère du logement

     

    REPORTAGE— Les violences sont retombées à la cité Climat de France mais l'ambiance reste lourde ce jeudi matin. Les jeunes du quartier regardent les bulldozers emmener ce qui reste des habitations illicites qui ont été détruites. Une quinzaine de ces logements de fortune auraient ainsi été rasés hier, selon les habitants de la cité. Aujourd'hui, on ne voit plus que de la tôle ondulée (de ce qui devait être des toits) joncher le sol et les blocs de ciment qui constituaient les murs éparpillés en mille morceaux un peu partout. 

    Parmi les habitants de la cité c'est l'incompréhension. « Ces logements avaient été construits avec l'accord du président de l'APC il y a un mois et demi. Il nous a dit qu'on pouvait les terminer mais pas en construire de nouveaux et qu'il n'y aurait pas de problème », raconte Faycal, un père de famille de 52 ans qui vivait dans un de ces logements. D'autres habitants du quartier nous confirment cet accord oral avec le P/APC. D'où leur surprise quand ils ont vu les policiers arriver hier matin. « Ils sont arrivés vers 5 h 45 du matin. Ils ont voulu nous sortir de force. Ils nous ont insultés devant nos familles. Pourquoi ? », s'emporte‑t‑il. Et il raconte que lui et sa famille ont fait une demande pour un logement en 1985 et qu'ils n'ont jamais eu de réponse. « Dans l'appartement (situé dans un des bâtiments de la cité, ndlr) on devait se relayer pour dormir sur les escaliers, dans le couloir, parce qu'il n'y avait pas assez de place », explique Fayçal et c'est pour cela qu'en désespoir de cause il a construit cette habitation en bas de l'immeuble.
     
    Hier matin, il a voulu résister aux forces de l'ordre. Résultat: une grosse balafre sur le crâne. D'autres personnes ont ainsi été blessées dans les violences entre les jeunes et la police. Fatima montre un énorme bleu sur son avant‑bras. La trace d'une balle en caoutchouc qui l'a atteinte alors qu'elle était dans son appartement du 1er étage. Elle aussi vit avec 17 autres membres de sa famille dans la cité Climat de France. Deux de ses frères, âgés de plus de 40 ans ne sont toujours pas mariés à cause du problème de logement, ajouté à celui du chômage qui ravage la cité.
     
    En bas des immeubles, les jeunes et les policiers, plus en très grand nombre mais sur le qui‑vive, se toisent. Parfois quelques pierres jaillissent de derrière les maigres barricades que les habitants ont dressées au travers du chemin. Les forces de l'ordre reculent mais ne répondent pas. La moindre étincelle pourrait rallumer les violences.
  • la position ambigue de la diplomatie ALGERIENNE: bouble face,parseque elle est marquée en rouge dans l'agenda de la révolution arabe.

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    Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a tenté dans un entretien accordé au quotidien l’Expression de ce jeudi 24 mars d’expliquer la position algérienne sur plusieurs dossiers, notamment celui de la Libye.
     
    En effet, jugée quelque peu ambigüe, la position algérienne concernant la Libye était pourtant préventive, selon M. Medelci, qui a rappelé à maintes reprises la menace terroriste dans la région. « La situation dans ce pays se caractérise d’une part, par une déliquescence du pouvoir, et par un foisonnement d’armes dont l’utilisation est plus ou moins, incontrôlée… », a‑t‑il affirmé.
     
    Pour lui, l’intervention étrangère ne pourrait qu’« exacerber » d’avantage la situation en Libye, « dans la mesure où elle va donner une validité au développement de l’action terroriste sur le plan idéologique ».
     
    Dans ce sens, il a rappelé que l’Algérie a eu le même message quant aux violences dans ce pays, qu’elles soient l’œuvre des Libyens ou des étrangers. 
     
    Questionné sur la position adoptée lors de la réunion de la Ligue arabe le 12 mars dernier autour du dossier libyen, Mourad Medelci a assuré encore une fois que l’Algérie n’avait alors exprimé aucune réserve.  Sur la résolution onusienne adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 17 mars, il émet quelques « critiques ». « Malheureusement, cette résolution ne s’est peut‑être pas suffisamment appuyée sur les précédentes expériences de même nature », souligne le chef de la diplomatie algérienne.  Il explique que l’objectif de l’adoption de cette résolution était la protection des civils avec une zone d’exclusion aérienne.  « Mais on n’a pas continué le processus de réflexion pour dire, concrètement ce qu’il fallait faire pour mettre en place cette exclusion aérienne… il y a eu une sorte de touiza sans chef d’orchestre. C’est une course, peut‑être, à celui qui ira le plus vite et sera le plus fort… », poursuit‑il.
     
    Dans un autre chapitre, le premier responsable du département des Affaires étrangères a  abordé les relations algéro‑marocaines. L’interviewé a assuré que l’ouverture des frontières terrestres n’est pas à l’ordre du jour. Même si les relations bilatérales tendent actuellement vers la normalisation, avec notamment l’échange de visites ministérielles.  Cependant, M. Medelci précise que « la frontière ne peut pas être fermée tout le temps »« Il faudra bien que nous réunissions, des deux côtés, les éléments nécessaires tant au plan politique que sécuritaire et économique qui pourraient, a-t-il assuré, justifier la réouverture des frontières. Quand nous avons décidé de promouvoir nos relations au niveau ministériel, nous avons pris acte, des deux cotés, que cela ne signifie pas que ces visites ministérielles devaient avoir un effet sur notre façon de voir le problème du Sahara occidental. Cette question est gérée à part par l’instance onusienne ».

     

  • Corruption en ALGERIE

     

  • L’intervention saoudienne à Bahreïn et le silence complice des bourgeoisies occidentales

    L'Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis ont envahi le petit royaume de Bahreïn dans l'indifférence quasi générale. Pourtant l'évolution de la situation et les conséquences qui peuvent en découler sont d'une importance capitale non seulement pour la région, mais aussi pour le monde entier. Il y a trop de pétrole dans cette partie du monde et la moindre étincelle peut embraser tout le Moyen-orient.

    La révolte des peuples de la région qui veulent se débarrasser des tyrans d'un autre âge peut constituer cette étincelle. A Bahreïn par exemple, la population mène depuis plus d'un mois, un magnifique combat pacifique contre le despotisme de la dynastie des Al-Khalifa au pouvoir depuis trois siècles.

    Au Yémen « le peuple veut renverser le régime », c'est ce que réclament les manifestants depuis plusieurs semaines. Ali Abdallah Saleh, surnommé par son propre peuple le « boucher », est au pouvoir depuis 1978 (1978/1990 président du Yémen du Nord et depuis 1990 du Yémen réunifié).

    Le même vent de révolte souffle également sur le sultanat d'Oman dirigé depuis 1970 par le sultan Qaboos qui concentre entre ses mains tous les pouvoirs. Ses ancêtres dirigeaient ce petit royaume depuis 1749 !

    Cette aspiration profonde au changement inquiète évidemment les pouvoirs autoritaires en place, mais surtout l'impérialisme américain et européen. Car des régimes démocratiques, au Yémen, à Bahreïn et à Oman peuvent donner des idées et servir d'exemple aux autres peuples de la région qui subissent la même oppression, les mêmes injustices et les mêmes régimes tyranniques. En Arabie Saoudite, le peuple aspire lui aussi, comme les autres peuples arabes, à une société nouvelle débarrassée du joug de la dynastie des Al Saoud qui domine le pays depuis des siècles. Et il ne faut surtout pas que le peuple saoudien emprunte le même chemin que les peuples voisins et renverse le régime anachronique des Al Saoud serviteur local des États-Unis comme l'a fait le peuple tunisien et égyptien. Faut-il rappeler que sol saoudien renferme les plus importants gisements de pétrole au monde, et que l'Arabie Saoudite est le premier exportateur mondial et le deuxième producteur de l'or noir. Elle est à ce titre un élément clé de la sécurité énergétique des USA. Les américains sont les protecteurs armés de la dynastie saoudienne et leur soutien à la famille royale est inconditionnel.

    C'est dans ce cadre général qu'il faut situer l'intervention saoudienne et émiratie à Bahreïn le 14 mars 2011, sous l’égide du Conseil de coopération du Golfe et le silence complice de Washington. Les américains comme les européens qui demandent le départ de Kadhafi et interviennent militairement en Libye, se taisent lamentablement sur cette intervention militaire saoudienne et ne formulent pas les mêmes exigences à l'égard du roi du Bahreïn.

    La place de la Perle, au cœur de Manama la capitale de Bahreïn et haut lieu de la révolte populaire, a été évacuée dans le sang le 16 mars 2011. Une répression sauvage s'est abattue sur des hommes et des femmes qui manifestaient pacifiquement contre une dictature. Et la répression se poursuit toujours. Barack Obama a demandé, dans un appel téléphonique, au roi de Bahreïn Hamad Issa Al-Khalifa « un maximum de retenue » !

    Alors que l'impérialisme américain et européen interviennent militairement en Libye « pour assurer la protection des civils », la population de Bahreïn, elle, non seulement n'a pas le droit à cette protection, mais on la réprime violemment avec l'aide des armées étrangères sous l'œil bienveillant des États-Unis. Il faut préciser que c'est à Bahreïn que se trouvent le quartier général de la Ve flotte et le port d'attache des bâtiments de guerre américains. Bahreïn occupe également une position stratégique entre l'Arabie Saoudite, l'Irak, le Koweït et l'Iran. Les revendications démocratiques de la population ne pèsent donc pas lourd face aux intérêts de la bourgeoisie américaine. Obama et son administration, qui ne font que gérer les intérêts de la classe dominante américaine, ont choisi le camp de la dictature de la dynastie des Al-Khalifa.

    « Le boucher » du Yémen, Ali Abdallah Saleh au pouvoir depuis 32 ans, continue à massacrer sa propre population avec, là encore, le silence complice des États-Unis et de l'Europe. Rien que pour la journée de vendredi 18 mars, selon l'AFP, la répression a fait 52 morts et 126 blessés. C'est que Abdallah Saleh est considéré comme un allié par les américains dans « la lutte contre Al-Qaïda ».

    Une fois encore, on invoque l'humanitaire pour intervenir en Libye riche en pétrole, et on soutient des dictatures en Arabie Saoudite, à Bahreïn, à Oman et au Yémen, des régimes qui massacrent leur population. L'humanitaire est ainsi utilisé comme prétexte pour servir les puissants ; il est au service du capital (1). Mais à Bahreïn comme au Yémen, la vie humaine n'a pas de valeur tout comme les aspirations des peuples au changement. Seuls comptent les intérêts des riches minorités nationales et occidentales. Pour les défendre, on n'hésite pas à s'allier avec les pires dictatures !

    Aux yeux de l'impérialisme, Kadhafi, contrairement aux autres tyrans arabes, n'est pas tout à fait fiable. Le despote libyen, au pouvoir depuis 42 ans, reste pour les occidentaux « un mauvais dictateur ». Il faut se hâter à le renverser et s' installer en Libye pour mieux contrôler ses ressources pétrolières et étouffer les aspirations et le processus démocratique enclenchés par les révolutions tunisienne et égyptienne(2).

    Les peuples de Bahreïn, du Yémen, de l'Arabie Saoudite et tous les peuples arabes aspirent profondément à se débarrasser des tyrans d'un autre âge soutenus par les bourgeoisies américaines et européennes qui veulent faire tourner les roues de l'histoire en arrière. Il faut partout dénoncer l'impérialisme dont les intérêts sont totalement incompatibles avec ceux des peuples. Et il est également de notre devoir de soutenir les luttes des masses arabes opprimées qui sont déterminées à prendre leur destin en main en offrant généreusement des martyrs par centaines et des blessées par milliers pour une société meilleure.

    Mohamed Belaali

  • Violations des droits humains en Algerie.

     

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  • Algeria Watch.

  • souadia aljazeera

  • Plus «d’embauche» pour les retraités



    Le gouvernement veut mettre fin à «l’embauche » des retraités.
    Selon des indiscrétions, le Premier ministre a notifié aux entreprises publiques et aux institutions de ne plus renouveler les contrats des employés retraités. Cette décision vise, selon nos sources, à libérer des postes d’emploi au profit des diplômés universitaires.

  • Des films sur la Palestine sur Canal+ irritent les Israéliens

     

    «Israël a la mémoire de ses malheurs, et si Israël n’avait pas sa foi, il ne serait peut-être plus que la mémoire de ses malheurs.»
    Eric-Emmanuel Schmitt
    Extrait de L’Evangile selon Pilate


    Décidément en France, il n’y a pas de liberté dans le traitement audiovisuel de l’Histoire. Après la polémique sur la Guerre d’Algérie avec «Hors-la-loi», un nouveau thème est en train de faire polémique sur le PAF (paysage audiovisuel français) et qui traite du conflit palestinien. La diffusion d’un téléfilm produit par Canal+ qui raconte le parcours dans les années 1980, d’Abou Nidal, chef d’une organisation terroriste palestinienne, qui multiplie les attentats et les assassinats, a réveillé les mémoires blessées. Le film évoque surtout le rôle des services secrets français qui essaient d’éviter que la France ne soit touchée par cette vague de violence, et qui ont réussi grâce à Michel Carrat, un officier de la DST, à infiltrer l’organisation. Il manipule un des membres de l’organisation, trop jeune et trop idéaliste, Issam. Grâce à ses contacts au Moyen-Orient, Carrat parvient à rencontrer Abou Nidal. Les deux hommes passent un accord: le terroriste s’engage à ne pas attaquer les intérêts français. Mais aucun des deux n’est prêt à respecter le pacte qu’ils viennent de conclure... D’après une idée du général Rondot, le téléfilm est très bien adapté avec des comédiens arabes très crédibles. Le film se rapproche du style de réalisation de la série Carlos, réalisée par Olivier Assayas. Le film a irrité les services secrets francais et il a provoqué une tension au sein de l’OLP à Paris qui s’interroge sur le timing de cette programmation. Mais une autre polémique vient d’éclater et concerne une production anglaise diffusée par Canal+ «The Promise» (la Promise) une mini-série de quatre épisodes sur la naissance d’Israël et le mandat britannique dans la Palestine des années 1940 signée par Peter Kominsky, réalisateur anglais chevronné. L’histoire repose sur les témoignages de soldats britanniques, d’Israëliens et de Palestiniens et relate le parcours de deux personnages: Erin, une Londonienne de 18 ans qui se rend pour la première fois en Israël, et Len, son grand-père, un soldat des forces britanniques de maintien de la paix dans la Palestine des années 1940. Pour dénoncer le parti pris du réalisateur, des organisations juives, comme l’Upjf (Union des patrons et professionnels juifs de France) appelaient donc à la manifestation, accusant le réalisateur de désinformation et d’antisémitisme. Comme pour «Hors-la-loi» la polémique prend des proportions politiques puisque le député UMP de Paris Claude Goasguen, a dénoncé la série, la qualifiant de caricaturale, «honteuse» qui donne «une image délirante d’Israël». Le réalisateur de «The Promise» rappelle que sa série est avant tout une fiction. «C’était intéressant d’entrecroiser l’histoire d’aujourd’hui et celle de la période du mandat britannique», dit encore Peter Kosminsky, dont l’objectif n’est pas de donner un avis tranché sur la question du Moyen-Orient.

    amirasoltane08@live.fr

    Amira SOLTANE

  • LS MENACENT D’UNE GRÈVE ILLIMITÉE Les résidents ne relâchent pas la pression

     

    Chercheurs, résidents, concierges et fonctionnaires poursuivent leur mouvement de protestation.

    Les médecins résidents entament leur 3e jour de grève suivie à 97%, selon leurs estimations. Ils ne croient point aux dernières déclarations du ministre de la Santé qui leur a promis de les recevoir aujourd’hui ou demain au siège du ministère pour dialoguer. M.Aïder, délégué des résidents du CHU Mustapha-Pacha, joint hier par téléphone, précise que l’initiative d’ouvrir le dialogue n’est pas celle du ministre mais des médecins résidents. «On l’a interpellé lors de sa visite d’inspection à l’hôpital de Kouba», souligne notre interlocuteur.
    Les protestataires gagnent en ténacité et menacent, dès la semaine prochaine, de recourir à une grève illimitée. Hier, ils étaient un millier de médecins résidents et de dentistes, à l’hôpital Mustapha-Pacha. M.Aïder, dans sa déclaration à L’Expression, insiste sur un point qui constitue la pomme de discorde entre les résidents et le ministre: le service civil.
    Ould Abbès a signifié, en marge du 2e Salon international du médicament générique tenu à la Safex, que son abrogation est impossible puisqu’il reste l’unique moyen d’assurer la prise en charge des malades dans des zones enclavées du pays. M.Aïder qualifie ce niet comme une mesure «anticonstitutionnelle». Abondant dans ce sens, il appelle le ministre à les «traiter comme tous les Algériens».
    Il convient de préciser dans cette optique, comme le rappelle notre interlocuteur, que les médecins résidents ont demandé de remplacer le service civil par des postes budgétaires avec des mesures incitatives.
    M.Aïder «dénonce» le fait que Ould Abbès les considère comme des «étudiants» tel que mentionné, dans une lettre adressée aux directeurs des différents CHU. Si les résidents n’ont pas trouvé un terrain d’entente avec le département de la santé, il n’en est pas de même avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.Une promesse inhérente à la suspension momentanée des examens intercalaires, a été donnée aux contestataires. Aussi, certaines spécialités verront l’annulation de l’année ajoutée, explique le délégué des résidents du CHU Mustapha-Pacha. Les médecins résidents et dentistes n’étaient pas les seuls à investir la rue. Hier, les employés de la Caisse nationale de mutualité agricole ont observé un sit-in, afin de dénoncer les menaces de licenciement exprimées à leur encontre par la direction depuis 2006.
    Les protestataires exigent l’intégration immédiate des travailleurs à la Banque de l’agriculture et du développement rural (Badr) ou la filiale des assurances de la Cnma. C’est le deuxième mouvement de protestation en moins de dix jours.
    Les chercheurs des Centres de recherche scientifique et technique nucléaires de Draria (Crnd) et d’Alger (Crna), qui relèvent du Commissariat national à l’énergie atomique (Comena), ont observé, eux aussi, leur sit-in. Pour les agents pénitentiaires ou plus prosaïquement les gardiens de prison: ils auront droit prochainement à une nette revalorisation de leurs salaires.
    Et pour cause, leur patron, le directeur général de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion, Mokhtar Felioune, a annoncé lundi à Alger que le régime indemnitaire des agents pénitentiaires sera adopté dans les «tout prochains jours». Le front de contestation compte également les concierges qui se trouvent dans le désarroi.

    Fouad IRNATENE

  • ça bouge pas mal à Alger

    Par : Mustapha Hammouche

    L’Algérie n’est pas la Tunisie, ni l’Égypte, ni la Libye, ni le Yémen, ni le Bahreïn… Le président Bouteflika l’a écrit dans son message du 19 mars : elle ne ressemble à nul autre pays.
    Mais, une fois l’axiome posé, il semble que cela ne suffit pas à rassurer. Ni le pouvoir qui craint que son tour n’arrive d’être invité à “dégager”, ni les opposants qui craignent d’être dépassés par les virtuels évènements, ni les opposants “embeded” comme le MSP, ni les vrais soutiens et faux critiques, comme le PT.
    Le régime ne sait plus où donner de la tête : tantôt distribuant des “augmentations” ou revenant sur un décret, tantôt distribuant des coups de matraque et de gaz lacrymogène, il oscille entre le fusil et le bâton.
    Les graves affrontements qui, hier, ont eu pour décor la cité Climat-de-France, à Alger, sont significatifs de cette gestion approximative de l’ordre public par un État et de l’embrouillement d’un pouvoir partagé entre la peur d’allumer la mèche et le désir d’exhiber sa poigne.
    Les mêmes autorités, ou d’autres, ont bien dû fermer les yeux, par souci de paix civile, sur la construction de baraques qui a, tout de même, demandé quelques semaines d’ouvrage. Et les mêmes autorités, ou d’autres, ont fait appel à la troupe pour assurer leur démolition, comme si les bidonvilles en question venaient d’être subitement découverts.
    Cette intervention musclée intervient dans un contexte où, par ailleurs, le pouvoir fait montre de complaisance là où, d’habitude, il faisait preuve d’excessive rigidité : les commerces informels sont autorisés et les chauffards ne courent plus le risque du retrait de permis ; les étudiants ne veulent plus du nouveau règlement et le décret est aboli, moins de deux mois après sa promulgation. C’est dans ce contexte de permissivité conjoncturel qu’on laisse pousser et qu’on va détruire une trentaine de bidonvilles. Les collectivités locales, apparemment non instruites de manière cohérente, ballottent à leur tour entre la rigueur de principe et la bienveillance de conjoncture.
    Même les policiers ne doivent plus savoir sur quel pied danser. Hier, dressé en guetteur au milieu de la voie et prêt à dégainer le bon de retrait de permis, l’agent est sommé de faire le flic débonnaire devant les menus dépassements de l’automobiliste jusqu’ici traité presqu’en ennemi public.
    Mais l’expression du malaise politique ne se limite pas à la gestion de l’ordre au quotidien. Même si l’Algérie ne ressemble pas à ses voisins, on s’active autour d’un projet d’arrangement constitutionnel, au cas où l’ébullition, pour le moment d’expression sociale, tournerait à la revendication politique.
    Pendant ce temps, dans l’opposition, Sadi tente d’occuper un terrain où la troupe le précède à chaque fois, Aït Ahmed tente d’occuper épistolairement la scène, Soltani prend verbalement ses distances d’un pouvoir désormais sans assurance-vie et Louisa Hanoune le critique pour mieux s’en rapprocher.
    Décidément, l’Algérie ne leur ressemble pas, à ces pays “frères” : là-bas, ça bouge dans un sens ; ici, ça bouge dans tous les sens.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr    

  • Dialogue Nord-Sud


    - Bush: Vos déserts sont désordre!
    - Fahd: Vos désirs sont des ordres!» Kurzas

    L’impérialisme est ainsi fait! Je veux parler de l’impérialisme occidental avec à sa tête le «Grand Satan» américain, pour reprendre la célèbre formule des mollahs de l’Asie profonde et enturbannée. Pour deux problèmes identiques, il peut trouver deux solutions différentes, les paramètres servant à ourdir ses arguments étant ses intérêts financiers immédiats. Il ne suffit pas d’aller très loin: vous avez deux dictatures arabes, toutes deux pétrolifères et juteuses à souhait comme les aime l’Oncle Sam. Qu’importe le titre que portent les deux potentats qui, avec leurs familles respectives, ont fait main basse sur ces coffres-forts remplis d’or noir: émir, roi, président ou guide. Ce n’est qu’un détail! Mais il est de taille pour ceux qui forgent les critères de respectabilité. Des vents de révolte soufflent sur ces deux entités avec la même détermination de leurs citoyens respectifs: le changement! Rien que cela! Dans des pays où l’inertie est la règle du jeu. Pourtant, les Occidentaux ont fini par adopter deux attitudes différentes face à une situation identique: fermer les yeux sur ce qui se passe au Bahreïn où la population, en majorité chiite, a demandé sinon le départ d’une dynastie sunnite placée il ya quelques décennies par l’impérialisme anglais, du moins le respect de citoyens marginalisés dans leur propre pays qui vient d’être envahi par une armée d’un pays voisin, pourri de pétrole et dont la dynastie sunnite a, elle aussi, été placée par la perfide Albion. Il faut dire qu’entre pompistes de l’Occident, on se serre les coudes et on reste solidaires. Par contre, il vient de donner de la voix, après avoir préparé une intervention armée en bonne et due forme, par l’intermédiaire de la Ligue arabe d’abord, puis du Conseil de sécurité et de Qardhaoui ensuite. Je veux parler de la Libye où un dictateur imprévisible résiste un peu plus que ses collègues. C’est toujours instructif d’écouter les interviews de dictateurs qui n’ont plus rien à perdre: on découvre les sombres turpitudes de chefs d’Etat qui se prétendent d’une certaine légitimité: l’argent d’El Gueddafi aurait servi à placer Sarkozy sur le trône élyséen. On comprend alors pourquoi une démocratie exemplaire a reçu en grande pompe un terroriste patent au pays des droits de l’homme. Tout s’éclaire. Mais qu’attendre de régimes qui n’agissent que par intérêt? Hier encore, toute l’Europe s’élevait conte l’intervention des chars du pacte de Varsovie, aujourd’hui, elle reste muette devant l’armée d’opérette qui tire sur les citoyens du Bahreïn. Le Conseil de sécurité, paralysé par les veto américains, n’a jamais réussi à matérialiser une sanction contre l’Etat sioniste, a retrouvé sa vigueur et son entrain pour sanctionner l’Irak, l’Iran et le régime libyen. Mais ce n’est pas cela qui porte atteinte à l’arabisme moribond: la position de la Ligue arabe, dirigée à partir du Caire, montre clairement ses liens, ce que dénonce d’ailleurs le fils du dictateur libyen, avec les monarchies du Golfe qui ont déjà offert bases et finances aux troupes anglo-saxonnes pour dynamiter l’Irak. Il faut cependant que la Ligue dite arabe, celle qui n’a jamais résolu un problème interarabe ou d’un pays arabe, n’est pas née de la volonté des potentats arabes mais de celle de la puissance tutrice d’alors: la Grande-Bretagne, qui dominait les principaux pays censés être indépendants en 1945, a réussi à fonder ce coûteux instrument inutile aux peuples arabes. Le 22 mars sera l’anniversaire de cette clique qui n’a jamais réussi à dénouer une crise ou à trouver une position commune des régimes arabes face au problème palestinien.

    Selim M’SILI

  • Vulnérable consensus

    Par : Djilali Benyoub
    Après s’être piégés dans le contenu de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, celle “empressée” de la Ligue arabe, ils semblent tous vouloir revenir sur ce consensus et le remplacer par un autre dont les motivations seraient liées à des intérêts personnels et particuliers.

    L’indétrônable secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, vient de réviser sa position sur la Libye. Après avoir réussi à arracher un consensus autour de la zone d’exclusion aérienne et son insistance pour que le Conseil de sécurité, qui dispose ainsi de la caution arabe, agisse rapidement, ce qui est fait, le même Moussa vient de marquer le pas, remettant en cause, en son nom personnel ou au nom de la ligue, on ne le saura pas dès à présent, la position unie des 22.
    Ce revirement surprenant n’est pas, semble-t-il, sans lien avec le revers qu’a vécu Al-Baradeï, potentiel candidat à la présidentielle, à la place Tahrir, qui l’a rejeté à coups de pierre. Le même scénario a été d’ailleurs réservé à Ban-Ki moon venu “vendre” une autre image de l’ONU.
    L’on se demande alors si Amr Moussa ne tente pas, par cette position, inopportune, vue sous un autre angle, de se placer dans la perspective de la présidentielle qui se dessine, profitant à l’occasion, du premier “désaveu” de son concurrent immédiat, Al-Baradeï, pour succéder à Moubarak.
    La même tendance s’est dégagée, ces deux derniers jours, avec les “critiques” de deux poids lourds du Conseil de sécurité : la Chine et la Russie qui se sont contentées d’une abstention lors du vote de la résolution contre Kadhafi. Alors que la Chine déplore les attaques de l’aviation de l’alliance, la Russie a mis en marche sa machine diplomatique dans le but de “coordonner” avec les pays de la région pour arriver à un règlement des conflits. Cela est dicté par “sa préoccupation” de ce qui se passe dans ces pays.
    Ainsi, après s’être piégés dans le contenu de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, celle “empressée” de la Ligue arabe, ils semblent tous vouloir revenir sur ce consensus et le remplacer par un autre dont les motivations seraient liées à des intérêts personnels et particuliers.
    Les Russes sont-ils en train de revoir leur position en tenant compte de la promesse de Kadhafi de rompre avec l’Occident ? La Chine également. Quant à Amr Moussa, il recule pour mieux sauter… sur la présidentielle égyptienne.

  • no moment



  • Une magistrate très hégémonique

    Au moment où les pouvoirs publics redoublent d’efforts pour atténuer la tension sociale essentiellement due à la hogra et autres passe-droits, une magistrate habitant une résidence collective à l’ouest d’Alger tente d’imposer «ses propres lois» à tous ses voisins.
    Tous ceux qui ont le malheur d’habiter le même immeuble qu’elle ont déjà eu affaire à cette dame de loi. En plus d’avoir squatté les parties communes du bâtiment en y installant son jardin d’hiver, la magistrate n’a pas hésité à attaquer en justice sa voisine du dessus pour avoir étendu un tapis sur son balcon. Les voisins se demandent déjà jusqu'où ira dans ses harcèlements cette magistrate hors du commun. Transformera-telle la cité en tribunal ? se demandent-ils encore.

  • ILS ONT PASSÉ LA NUIT À PROXIMITÉ DE LA PRÉSIDENCE Les enseignants contractuels molestés



    Les enseignants contractuels poursuivent leur protestation devant la Présidence. Ils ont passé la nuit à proximité du palais d’El-Mouradia et ne comptent pas rentrer chez eux. L’intégration sans condition ni concours demeure leur ultime revendication.
    Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Ni la colère ni la détermination des enseignants contractuels ne semblent faiblir. Ils ont tenu, hier, pour le deuxième jour consécutif un sit-in devant le palais d’El-Mouradia. Ils refusent de quitter les lieux avant la satisfaction de leur revendication. Celle-ci demeure «l’intégration sans condition ni concours». Ils étaient nombreux à passer la nuit dernière dehors et sont déterminés à occuper le trottoir de l’avenue Pékin menant à la Présidence. «Nous avons été tabassés par les forces de sécurité la nuit dernière. Et cinq d’entre nous, blessés, vont porter plainte. Les forces antiémeute ont intervenu aux environs de 21h00. Devant notre refus, ils nous ont matraqués nous forçant à descendre vers la rue d’à côté où nous avons passé la nuit», racontent les manifestants. Ces derniers sont ensuite revenus le lendemain dans la matinée sur les mêmes lieux. A 10h00, le SG du ministère de l’Education nationale a demandé à recevoir une délégation pour faire une annonce. «Nous avons pensé que nous allons être informés d’une décision émanant du Président à notre faveur autrement nous n’aurions pas accepté de discuter avec la tutelle. Le SG nous a informé que nous ne serons jamais intégrés sans concours, alors que nous, nous ne voulons pas de leur concours bidon», a déclaré Meriem Maarouf, présidente du Conseil national des enseignants contractuels. C’est à ce moment-là que la grogne des manifestants a décuplé et les forces de l’ordre n’ont pas tardé alors à intervenir. Après un moment d’affrontement, les enseignants, assis par terre, ont bloqué la route menant vers la Présidence. «On en a marre des promesses», «Intégration sans condition », «Vous êtes où monsieur le Président ?» autant de slogans soulevés par les protestataires. Cette situation a duré environ une heure avant que les services de sécurité ne décident de disperser les manifestants, lesquels ont, par la suite, occupé le trottoir tout en étant encerclés par les services de sécurité. «Nous n’allons pas bouger sans recevoir une réponse concrète à notre revendication », promettent-ils.
    S. A.

  • «Prendre l’initiative avant qu’il ne soit trop tard !» déja il est trop tard!



    Les priorités à tout changement en Algérie étaient, hier, au centre des débats organisés par Markez amel el-Ouma (centre l’espoir de la nation, Ndlr) pour les recherches et études stratégiques. Les deux conférenciers, M. M Ahmed Adhimi et Bachir Msitefa en l’occurrence, ont mis des idées sur la table et ont surtout averti les dignitaires du régime contre un «changement imposé» comme ce qui se profile, plutôt dans l’incertitude, en Libye par exemple.
    Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Sur le plan politique, le Dr Adhimi a estimé que le marasme a atteint un degré tel que rien ne marche plus aussi bien sur le plan politique que socioéconomique, chose qui fait tenter plutôt les prêcheurs du mal. Il considère que les gouvernants doivent comprendre qu’on ne peut gouverner les nouvelles générations d’Algériens suivant des méthodes obsolètes datant de 1962 ou même de 1990. Ainsi, il suggère que le changement commence par les hommes. «Ce n’est pas aux policiers de réprimer continuellement les manifestants, ce sont plutôt les 84 000 associations agréées et qui se sucrent de l’argent public de sensibiliser les citoyens et leur expliquer comment s’opère un changement pacifique», assène-t-il. Selon le Dr Adhimi, il faudrait surtout aller vers des élections législatives anticipées. «Pour ce faire, je pense qu’on doit plafonner l’âge des candidats et leur exiger un niveau d’instruction un peu élevé. Le gouvernement qui émanera du nouveau Parlement mènera les réformes qui s’imposent. S’agissant des réformes constitutionnelles, nous devons revenir à la limitation des mandats présidentiels et aller vers un système parlementaire et installer des garde-fous garantissant l’indépendance de la justice», priorise-t-il. «Les partis politiques existants ont échoué et n’ont plus rien à proposer au peuple et il est également indispensable d’ouvrir le champ politique pour permettre l’émergence de nouvelles élites politiques. Et de même pour les médias audiovisuels. Laisser le champ libre aux chaînes internationales comme Al Jazeera constitue un danger pour l’intégrité nationale», ajoute-t-il. Pour conclure, le Dr Adhimi s’est arrêté sur la situation de la presse : «Il faut lever toutes les pressions sur la presse, par le démantèlement du monopole de l’ANEP sur le portefeuille publicitaire de l’Etat surtout. Ce dernier enfreint également l’expansion des entreprises publiques qui font face à une concurrence rude de la part des privés et des multinationales, lesquels placent leurs publicités dans des supports plus porteurs et communiquent mieux avec les consommateurs ». Sur le plan économique, le Dr Msitefa a conclu que l’économie algérienne —faute d’une stratégie sur le plan «macro» comme sur le plan «micro» — ne produit pas de la richesse mais génère de la rente, et que les chiffres sur la croissance pompeusement communiqués chaque année ne reflètent pas la réalité et ne constituent pas un indicateur de développement. «Ce sont les taux de la croissance nominale, celle du PIB, qui explique la dépense publique, et non ceux de la croissance réelle qui serait bien négative. Dans un système rentier, la dépense publique ne produit aucune valeur ajoutée mais génère l’inflation», précise-t-il. Il suggère l’«installation d’un ministère de l’Economie pour centraliser la décision économique et définir une stratégie globale, de revoir à la baisse le nombre des employés de la Fonction publique qui représente 15 % du nombre global des travailleurs actifs, plutôt un fardeau pour le Trésor public et d’opter pour des solutions «créatives », plutôt que copier des modèles inadaptés au système rentier.
    L. H.

  • La révolte des justes

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    Quelque 20 000 commerçants légaux ont basculé vers l’informel. Ce chiffre ne concerne pour l’instant que la seule ville d’Alger. A coup sûr, ce premier contingent des victimes de la politique économique du pays sera suivi de beaucoup d’autres «transfuges» excédés par les largesses de l’Etat accordées aux barons de l’informel et à leurs petits détaillants squatteurs des lieux publics.
    Le recul du Premier ministre concernant l’application des mesures décidées quant à l’utilisation du chèque comme mode de payement et l’obligation de l’établissement de factures dans toute transaction commerciale est perçue dans le milieu des commerçants aussi bien que des producteurs, comme un encouragement à l’économie parasitaire et un cinglant camouflet aux réels acteurs économiques respectueux des réglementations en vigueur et surtout créateurs de richesses. Il va sans dire que la concurrence déloyale ne se limite pas uniquement au stade de la vente mais tend à déstabiliser jusqu’à la structure de production, somme toute fragile, des entreprises nationales, particulièrement celle du secteur du textile.

    L’ire des commerçants en fronde ne se limitera pas au squat des trottoirs comme le font leurs rivaux. Il est d’ores et déjà question de sit-in et d’autres formes de contestation prévus à travers tout le territoire national.
    La paix sociale garante de la pérennité du pouvoir n’a pas de prix tant l’argent vient du contribuable. Une telle option politique ne lésine pas sur les moyens et ne s’embarrasse pas de reniements. C’est un vrai coup de pouce inespéré pour la relance de l’informel qui se voyait un temps soit peu remis en cause. La réalisation des marchés couverts de proximité, le lancement de locaux commerciaux dits du Président, la tentative d’imposer le chèque et la facturation dans toutes les transactions commerciales et les coups de boutoir des services de sécurité pour déloger les trabendistes ont vite fait de fâcher les barons de l’importation, qui déclenchèrent alors leur révolte par procuration.
    Le retour en force de l’informel, que des spécialistes situent à quelque 60% de l’économie nationale, n’est donc pas le fruit du hasard. Il est le résultat de calculs hautement précis avec lesquels les parties prenantes préservent leurs parts et même les font fructifier.
    La révolte des légaux, elle, aura-t-elle un coup de pouce ?

    Ali Guissem
  • Le printemps marocain en marche

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    Ce qui devait être un test grandeur nature pour le Mouvement du 20 février, celui-là même qui fut à l’origine du vent de contestation qui souffle désormais sur le Maroc, fut une incontestable réussite. La question était, en effet, de savoir si ce Mouvement allait réussir encore à mobiliser après le discours du roi et ses promesses de changement.    

    Casablanca (Maroc).
    De notre envoyé spécial



    C’est fait. En effet, plusieurs villes marocaines – Casablanca, Rabat, Fès, El Hoceima, El Jadida, Nador, Tétouan et Agadir – ont renoué, ce dimanche, avec les grandes manifestations de rue pour revendiquer, principalement, une nouvelle Constitution limitant les pouvoirs du roi et plus de justice sociale pour le peuple marocain.
    «Du pain, de la dignité et de la liberté», voilà l’un des slogans les plus unanimement répétés par la foule dense qui avait, au bout de deux heures de marche, abouti place Mohammed V, à Casablanca. De son point de départ, la place Strasbourg, jusqu’à son point d’arrivée, la foule n’a cessé de grossir. Vers midi, le cortège s’étirait sur près de deux kilomètres et comptait, à notre sens, plusieurs dizaines de milliers de personnes. Bien encadrés et impeccablement organisés en carrés, les manifestants, qui portaient des calicots et des pancartes sur lesquels étaient écrites leurs principales revendications, ont scandé des chants et des slogans en faveur du départ du gouvernement, de la dissolution du Parlement et de l’instauration d’une monarchie parlementaire.
    Beaucoup de jeunes parmi les manifestants mais également des carrés de femmes, d’enfants et d’adultes de tous âges et de toutes conditions sociales.


    Les manifestants ont particulièrement dénoncé «la corruption et le clientélisme» qui gangrènent la classe politique marocaine, mais également la répression systématique de la liberté d’expression. «Barka min el bouliss, zidouna fel madariss» (assez de police, nous voulons des écoles), scandaient à tue-tête les marcheurs. D’autres slogans tels que «Le peuple marocain réclame le changement» et «Liberté et dignité pour le peuple» ont été scandés par les manifestants. Une autre revendication, concernant la constitutionnalisation de la langue amazighe, était largement soutenue par les protestataires. Le volet social a également pris une place prépondérante dans les demandes exprimées par une jeunesse survoltée, mais très disciplinée. «Vos enfants mangent à leur faim, vos enfants vont à l’école, les enfants du peuple sont délaissés», criaient-ils.
    L’un des manifestants, qui se déplaçait sur une chaise roulante, brandissait carrément un pain. Tout un programme.


    Certains mots d’ordre écrits sur les pancartes visaient la séparation des pouvoirs. Ainsi, on pouvait lire : «Le roi règne mais ne gouverne pas» ou bien encore «Séparation du pouvoir politique et économique».
    Arrivés place Mohammed V, sur le boulevard Hassan, les organisateurs ont remercié la foule pour sa mobilisation avant de l’appeler à se disperser dans le calme. Ils ont également promis le maintien de cette mobilisation citoyenne jusqu’à la satisfaction complète des revendications du Mouvement du 20 février.
    C’est au moment où la foule se dispersait en petits groupes qu’un groupuscule appartenant au Mouvement de la jeunesse royale, dont le slogan est «Le changement par le roi et avec le roi» est apparu. Il s’agissait tout au plus d’une trentaine de personnes. Durant toute la marche et tout le long de son parcours, la police s’est montrée très discrète. Nous n’avons constaté aucune présence policière massive. Seuls quelques policiers étaient en faction aux carrefours ou devant les bâtiments officiels tels que le Parlement ou le siège de la wilaya de Casablanca.    


    Pour arriver à cette incontestable mobilisation populaire, il convient de dire que les jeunes du Mouvement du 20 février se sont dépensés sans compter. Ces trois derniers jours, ils ont mené plusieurs actions de sensibilisation autour de la marche en se rendant dans les quartiers populaires, en offrant leur sang aux malades et des fleurs aux agents de la circulation.
    Dans une vidéo postée sur YouTube, ils expliquaient que s’ils ne défendaient pas leurs droits, personne ne le ferait à leur place.
    Par ailleurs, dans un communiqué rendu public mercredi 16 mars, le Mouvement a dénoncé le chômage des diplômés et des non diplômés, les salaires de misère et l’exploitation de ceux qui travaillent, l’accès limité de la population à l’instruction et aux soins, la dilapidation des deniers publics, le répression systématique de tous ceux qui réclament leurs droits et, pour finir, l’injustice et la «hogra».


    Ce 20 mars vient également d’apporter la réponse à une autre question cruciale que tout le monde se posait : l’attitude des autorités marocaines face à ces manifestations car entre celles du 20 février et celles du 16 mars, le makhzen semblait hésiter entre tolérance et répression. Finalement, le Maroc de Mohammed VI semble avoir compris que les images d’un peuple qui manifeste pacifiquement et librement sont beaucoup plus valorisantes que celles de policiers qui matraquent tout ce qui bouge.  

    Djamel Alilat
  • La main de l’étranger

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    Des insurgés se révoltent contre le guide libyen, qui riposte en consacrant sa fonction, envoyer des missiles guidés et tirer sur les foules à l’arme lourde. L’air impassible, il creuse des tombes tout en continuant à parader sous différentes tenues vestimentaires pour les télévisions du monde, organisant le premier défilé de haute couture en pleine guerre. Puis, la Ligue arabe, l’Union africaine et l’ONU ripostent à la riposte et bombardent El Gueddafi. Le reste hésite, ne sachant s’il faut soutenir un peuple en danger de mort ou condamner cette intervention étrangère. Mais comment en est-on arrivés là ? La révolution égyptienne, les soulèvements dans le monde arabe et l’effet domino. Avant, il y eut la Révolution du jasmin, en Tunisie, la première, et celle qui a surpris tout le monde, y compris les vendeurs de jasmin. Et avant ? Avant, il y eut un certain Bouazizi, jeune chômeur sacrificiel qui s’est immolé et a enflammé la Tunisie. Oui, mais avant ? Avant, il y eut une policière, dont le nom a été zappé par l’histoire, qui a giflé le jeune Bouazizi. Brimé, humilié, il s’est allumé le feu tout de suite après.

    En réalité, tout a commencé de cette gifle, et si la Libye est aujourd’hui bombardée par le monde entier, c’est parce qu’il y eut cette main trop légère. On ne sait pas si cette introuvable policière a conscience aujourd’hui de tout ce qu’elle a déclenché et si elle se donne des claques sur le visage chaque matin en regardant les informations internationales. Mais elle, au moins, ne croit pas à la thèse d’un gros complot américain, de la CIA et de Chuck Norris. Elle doit savoir que si cette main n’était pas partie si vite, tout ne se serait pas emballé si rapidement. La main de l’étranger, dans ce cas, est bien réelle, puisqu’elle n’est pas libyenne. C’est elle qui a donné la gifle qui a initié le big-bang. Elle doit aujourd’hui s’en mordre les doigts. Pas la main, la policière.

    Chawki Amari
  • The Fall of the Great Domino by child , the dictator of the world will fall by the Arab revolution, maybe global domino effect as russia and u.s.a, china, u.k, France!!!!!

  • Accueil | Actualité | Les enseignants contractuels et les chômeurs manifestent devant la Présidence

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    Près de 600 enseignants contractuels de 32 wilayas du pays, représentant 45 000 enseignants contractuels du secteur de l’Éducation nationale, ont manifesté devant la Présidence de la République...

     

    Les manifestants revendiquent leurs réintégrations dans leurs postes et accusent le ministre de l’ Éducation nationale, Boubekeur Benbouzid et l’ex-directeur général de la Fonction publique de mettre en danger leur avenir. Certains de ces enseignants contractuels ont exercé dans l’enseignement durant des périodes allant de 10 à 14 ans. Les manifestants ont scandé « Les enseignant veulent le départ du ministre ». Ils ont été maintenus à une cinquantaine de mètres de distance du Complexe  présidentiel par un important cordon policier pour faciliter la circulation routière. « Nous ne sommes pas des politiciens, nous ne sommes pas des voyous. Nous  sommes des enseignants et intellectuels  pacifistes », criaient les manifestants.  

    Les enseignants contractuels ont, par ailleurs, dénoncé leur marginalisation lors des concours de recrutement d’enseignants des différents paliers organisés ces dernières années. Après avoir réclamé leurs réintégrations dans leurs postes, en vain, ils lancent un appellent au président de la République à intervenir en leur faveur. « Bouteflika ya mahboub…el idmaj houa el matloub » (Bouteflika aimé par tous, nous demandons notre réintégration), ont-ils scandé. Meriem Maârouf, une des manifestantes, a déclaré au journal Echorouk que les enseignants contractuels veulent leur réintégration et non pas le dialogue. Elle a expliqué qu’un conseiller à la Présidence les a reçus le 22 février dernier et leur a demandé de lui accorder un délai de trois semaines afin de trouver une solution à leur problème. « Le délai a expiré mais aucune mesure n’a été prise », a-t-elle regretté. 

                                                                                                                                                                                                                                                                        Par ailleurs, une autre manifestation a été organisée par le Collectif des chômeurs, créé le mois  dernier, au niveau de l’axe routier menant à la Présidence. Les forces de sécurité ont demandé aux manifestants de designer trois représentants pour exposer leurs revendications.

    Belkacem Adjadj/M.D

  • Abdelaziz Bouteflika pourrait partir

    Abdelaziz Bouteflika pourrait partir grand avion pour un nain!

    Le jeudi 24 février, le chef de l’Etat algérien a ordonné la levée de l’état d’urgence instauré en 1992. Il satisfait ainsi la revendication principale de la CNCD. « La levée de l’état d’urgence, confie la même source, est déjà en partie effective. Par exemple, on ne peut plus mener des interpellations comme dans les années 1990 en embarquant des gens sans en aviser qui que ce soit. La main noire de l’Etat s’est retirée et nous sommes de plus en plus soumis à la justice. » Et pour ce qui est de la partie du dispositif encore en vigueur, « il lui sera mis un terme sur le papier seulement. Jamais la levée de l’état d’urgence ne sera totale ! »

    D’autres « concessions » ont été prévues. Si les tensions sociales persistent, « ce sera Ahmed Ouyahia, le premier ministre, qui sera sacrifié. D’ailleurs, on a commencé à le marginaliser au sein du gouvernement. » Et comme cela ne suffira pas, « d’autres plans sont déjà prêts. C’est comme dans le foot, quand l’équipe A ne peut plus jouer, on envoie l’équipe B. Le nouveau gouvernement, déjà désigné, sera à l’image de l’administration tunisienne actuelle : il comptera des noms de divers horizons, même des partis de l’opposition. » Ce qui n’implique cependant pas un changement de régime. « Si la rue maintient la pression, ils sont prêts à sacrifier Bouteflika et à mettre quelqu’un d’autre à sa place ».

    « Ils », ce sont les fameux « clans » qui « se partagent l’Algérie comme un gâteau ». « Il y a le clan du général Toufik (1), soutenu par trois autres généraux, et le clan de Bouteflika qui a promu au grade de général des militaires issus de sa région natale ». Cette lutte des clans est à l’origine de la révélation de plusieurs affaires de corruption touchant des personnalités haut-placées, et de l’assassinat du colonel Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale, il y a un an.

    Si, dans le passé, les rivalités claniques s’exprimaient dans la rue, cela ne se produit plus désormais. « Ils fonctionnent tous d’après la règle de “celui qui se fait prendre s’en va” (2). La discrétion est de rigueur. Par ailleurs, le partage du gâteau ne se fait plus en se servant directement dans la caisse, mais en profitant des dessous-de-table et des commissions acquises dans la distribution des marchés publics aux entreprises étrangères. C’est ce qui explique la domination des Chinois sur le marché algérien. Ceux-là “mangent et font manger”, alors que de nombreux bureaux d’études allemands ont préféré quitter l’Algérie parce qu’ils refusaient de les “nourrir”. » Les retards de livraison des marchés, à l’image du métro d’Alger, dont les travaux ont commencé en 1983, ne seraient donc pas dus à des problèmes techniques : « Les chantiers sont livrés tranche par tranche car cela permet de multiplier les interlocuteurs et donc d’empocher plus. »

    Cela dit, la corruption en Algérie n’aurait permis à personne de s’enrichir autant que les dirigeants tunisiens et égyptiens, dont les fortunes sont évaluées à plusieurs milliards de dollars. « En Algérie, les fortunes des tous ceux qui dirigent ne seraient que de quelques millions de dollars par personne. » Des sommes généralement placées dans les pays européens. « Mais depuis que les Occidentaux ont décidé le gel des avoirs des Ben Ali et des Moubarak, ainsi que de leurs proches, les fortunes des dirigeants algériens en Europe sont en train d’être déplacées vers les pays du Golfe. »

    Notre source tempère : « La logique clanique est en voie de disparition en Algérie. La plupart de ceux qui composaient les clans des années 1980 et 1990 se sont retirés du pouvoir et sont devenus des hommes d’affaires. »

    En Egypte et en Tunisie, l’armée n’est pas intervenue pour mettre fin à la révolution ; elle a au contraire facilité son avènement. Or, en Algérie, tout le monde est convaincu qu’elle empêcherait un changement de régime. Car les véritables dirigeants sont des généraux et le président Abdelaziz Bouteflika s’est autoproclamé ministre de la défense nationale. Notre source assure pourtant que « l’armée ne réagira pas contre le peuple. Son rôle est désormais limité à la lutte antiterroriste. De plus, contrairement à la Tunisie et à l’Egypte, l’Algérie a décentralisé l’autorité militaire. Il y a cinq régions militaires et chaque responsable se débrouille tout seul. »

    Le changement espéré par le peuple algérien serait donc loin. Les véritables décideurs auraient déjà tous établi des plans « qui ne mettent pas en danger la population ». « Mais le régime compte désormais des diplômés qui partagent les aspirations du peuple. Si ces civils n’ont pas le poids suffisant pour faire basculer le pouvoir, ils pourraient profiter de ce moment pour imposer un virage politique positif dans la gestion du pays. »

    Amel B.

    Le monde diplomatique

    (1) Le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), les services secrets dirigés par le général Mohamed Mediène, dit Toufik, depuis 1990.

    (2) Cette règle intitulée en arabe algérien « Lli ttah, rrah » (litt. « Qui tombe est perdu ») a déjà été appliquée au général Mohammed Betchine qui a subi, en 1998, une campagne virulente de dénonciations pour corruption. Le but était de faire démissionner le chef de l’Etat de l’époque, le général Liamine Zeroual, dont il était le conseiller. L’ex-milliardaire Moumen Rafik Khalifa a aussi fait l’expérience de la même règle.