Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • ISRAEL

    La mauvaise conscience

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte


     

    Israël avait pour habitude de profiter des crises internationales pour actionner sa politique du fait accompli. Mais cette fois, les crises arabes, jusque dans son plus proche environnement, n’ont pu étouffer certaines voix comme celle des Palestiniens déterminés à arracher leur siège à l’ONU. Ou encore celle des Turcs conséquents avec eux-mêmes puisqu’ils avaient prévenu, il y a exactement une année, que les relations entre leur pays et Israël ne seront plus les mêmes, et qu’ils se sont engagés dans cette voie. Cette décision, qui traduit une gradation dans l’action diplomatique, a été prise à la suite de l’attaque israélienne contre des bateaux principalement turcs chargés d’aide humanitaire pour la population palestinienne de Ghaza.

    A vrai dire, même l’ONU a accentué la colère des autorités turques faisant sortir le chef de l’Etat turc de la réserve à laquelle il est traditionnellement astreint. Il fallait le faire et l’ONU a, de ce point de vue, réussi. Mais là s’arrête le constat, car Abdullah Gül, qui a déclaré «nul et non avenu» le rapport de l’organisation internationale sur l’attaque en question, n’a fait preuve d’aucune indulgence à son égard. Et pour cause, quand l’essentiel est occulté sinon perverti. Et là il s’agit du blocus imposé par Israël à la bande de Ghaza. Tous ceux qui ont abordé cette question l’ont qualifiée d’illégale, injuste et inhumaine.

    C’est ce volet que la diplomatie turque s’emploie à porter devant l’opinion internationale en lançant normalement cette semaine une procédure devant la Cour internationale de justice (CIJ), alors que l’ONU a fait tout faux en estimant que le blocus israélien est légal. De quelle légalité peut-il s’agir, quand cela concerne des territoires occupés par la force ? Jusque dans les annales de l’ONU, la bande de Ghaza n’est pas un territoire indépendant. Quant aux conditions de vie de ses habitants, ces mêmes annales fourmillent de rapports adressés à cette même institution par ses propres organisations présentes sur le terrain.

    Le document en question s’est laissé aller à des considérations juridiques qu’il serait inapproprié de dire qu’il ne les maîtrise pas. Pour le moins, c’est une manière de contourner le politique. C’est ainsi qu’il a également reconnu à Israël le droit à la légitime défense, bien qu’il occupe des territoires par la force. Deux notions qui marquent le parti pris que l’ONU refusait jusque-là d’endosser. Elle vient de le faire, malgré les conséquences que cela va inévitablement engendrer à l’approche d’un débat sur l’admission de l’Etat de Palestine
    Même si elle a pris pas moins de cinq mesures, dont le renvoi de l’ambassadeur d’Israël et la suspension des accords militaires instituant une alliance stratégique, la Turquie refuse une quelconque bilatéralisation de cette question avec Israël en soulignant qu’il «s’agit d’une affaire entre Israël et la communauté internationale, le droit international et la conscience internationale». Celle-ci a besoin d’être secouée et même de manière assez conséquente pour aider le peuple palestinien à recouvrer ses droits nationaux. C’est une question de justice. Il en est beaucoup question ces derniers jours, mais il ne faudrait pas que cela soit sélectif.

    Mohammed Larbi
  • La CIA et le MI6 avaient collaboré avec le régime Kadhafi

    Par
    images.jpeg

    Les placards du régime de Kadhafi commencent à livrer leurs premiers secrets. Après la société française qui avait livré du matériel pour surveiller les opposants libyens sur le Net, c’est la CIA et le MI 6 anglais qu’on découvre comme collaborateurs de l’ancien régime.

    Des documents découverts dans le bureau abandonné de l'ex-chef du renseignement libyen montrent que les services secrets américains et britanniques ont pris une part active à la répression de la dissidence, avant le soulèvement de février, selon Human Rights Watch (HRW). Le mouvement de défense des droits de l'homme dit avoir mis la main sur des centaines de lettres de la CIA et du MI6 adressées à Moussa Koussa, qui fut également ministre des Affaires étrangères de Mouammar Kadhafi. Il vit aujourd'hui en exil à Londres.

    Belhadj livré par la CIA à Kadhafi

    L'agence de renseignement américaine avait établi une présence permanente en Libye, selon une note d'un haut responsable, Steve Kappes, adressée au chef des services secrets de l'époque, Moussa Koussa. Celui-ci a été chef des services de renseignement libyens de 1994 à 2009, puis ministre des Affaires étrangères. Il est arrivé à Londres le 30 mars après avoir fait défection, et est reparti libre vers le Qatar.

    "Cher Moussa", écrivent ses interlocuteurs de la CIA, qui signent seulement de leur prénom, précise l'organisation, selon laquelle Abdel Hakim Belhadj, militant islamiste aujourd'hui chef militaire des ex-rebelles à Tripoli, a été capturé par l'agence américaine et livré au régime de Mouammar Kadhafi. "Parmi les documents que nous avons découverts au bureau de Moussa Koussa figure un fax de la CIA daté de 2004 dans lequel l'agence informe le gouvernement libyen qu'elle est sur le point de capturer et de livrer Belhadj", a déclaré à Reuters Peter Bouckaert, membre de l'équipe de HRW qui a fait cette découverte.

    "L'opération a bien été menée. Il a été capturé par la CIA en Asie et embarqué à bord d'un vol secret pour la Libye, où il a été interrogé et torturé par les services de sécurité libyens", a-t-il ajouté. L'intéressé assure avoir également été torturé par des agents de la CIA avant son transfert en Libye et dit l'avoir été de nouveau à la prison Abou Salim de Tripoli.

    "Ce qu'on attend de nous"

    La découverte de HRW apporte un nouvel éclairage à la pratique des "renditions", mise en œuvre par le gouvernement de George Bush dans le cadre de "la guerre contre le terrorisme". Après leur capture, il s'agissait de transférer les terroristes présumés dans des pays moins scrupuleux que les États-Unis en ce qui concerne les méthodes d'interrogatoire. "Notre inquiétude est que ces gens étaient torturés lorsqu'ils étaient remis aux services de sécurité libyens et que la CIA savait ce se passait quand elle envoyait des gens comme Abdel Hakim entre leurs mains", a souligné Peter Bouckaert.Les services de renseignements occidentaux ont commencé à coopérer avec la Libye de Mouammar Kadhafi en 2004, lorsque le "guide la révolution" a officiellement renoncé à ses programmes d'armement non conventionnels. Les documents découverts par HRW montrent toutefois que cette coopération a été plus importante qu'on ne l'imaginait. "Il n'y a rien de surprenant à ce que l'Agence centrale de renseignements coopère avec des gouvernements étrangers pour protéger notre pays du terrorisme et d'autres menaces meurtrières. C'est exactement ce qu'on attend de nous", a fait valoir une porte-parole de la CIA, interrogée sur le sujet.

    Le MI 6 avait des liens avec Kadhafi

    L'agence de renseignement britannique, le MI6, entretenait des liens tout aussi étroits avec lui. Selon The Independent, les archives découvertes comprenaient des fax et des lettres lui étant adressées et portant les mentions "Salutations du MI6". Un agent britannique a même envoyé une carte de Noël signée "votre ami".

    Au-delà de ces rapports cordiaux, la Grande-Bretagne aurait communiqué des informations sur des opposants du régime Kadhafi en exil. Dans une lettre du 16 avril 2004, les services secrets britanniques informent leurs homologues qu'un militant libyen vient d'être libéré en Grande-Bretagne.

    Plusieurs documents témoignent de la collaboration entre les deux pays lors de la visite de l'ancien premier ministre Tony Blair en Libye. Une note laisse par exemple comprendre que M. Blair voulait rencontrer Mouammar Kadhafi sous la tente parce que "les journalistes aimeraient ça".

    Les services secrets britanniques auraient aussi collaboré à la rédaction du discours où Kadhafi a officiellement renoncé aux armes de destruction massives. Le "Guide" tentait alors de changer l'image de son pays pour retrouver la confiance de l'Occident. Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a refusé samedi de commenter des informations, qui "remontent à l'époque d'un gouvernement précédent".

    Y. K et presse

  • Et si Victor Hugo avait connu Boutef

     

     

    Par |

    boutef_867393033.jpgimages.jpeg

    Aurait-il écrit: « Napoléon le Petit ?» (Extraits)

    « …Louis Bonaparte est un homme de moyenne taille, […] c’est un personnage vulgaire, puéril, théâtral et vain. Certes, ce cerveau est trouble, ce cerveau a des lacunes, mais on peut y déchiffrer par endroits plusieurs pensées de suite et suffisamment enchaînées. C’est un livre où il y a des pages arrachées. A tout moment quelque chose manque. Louis Bonaparte a une idée fixe, mais une idée fixe n’est pas l’idiotisme. Il sait ce qu’il veut, et il y va. A travers la justice, à travers la loi, à travers la raison, à travers l’honnêteté, à travers l’humanité, soit, mais il y va. Ce n’est pas un idiot. C’est tout simplement un homme d’un autre temps que le nôtre. Il semble absurde et fou parce qu’il est dépareillé.

    Seulement il oublie ou il ignore qu’au temps où nous sommes, ses actions auront à traverser ces grands effluves de moralité humaine dégagés par nos trois siècles lettrés et par la révolution française, et que, dans ce milieu, ses actions prendront leur vraie figure et apparaîtront pour ce qu’elles sont, hideuses.

    M. Louis Bonaparte se laisse volontiers entrevoir socialiste. Il sent qu’il y a là pour lui une sorte de champ vague, exploitable à l’ambition. Alors il ne parle pas, il ment. Cet homme ment comme les autres hommes respirent. Il annonce une intention honnête, prenez garde ; il affirme, méfiez vous ; il fait un serment, tremblez. Machiavel a fait des petits.

    Annoncer une énormité dont le monde se récrie, la désavouer avec indignation, jurer ses grands dieux, se déclarer honnête homme, puis au moment où l’on se rassure et où l’on rit de l’énormité en question, l’exécuter.

    On est de son cercle intime ; il laisse entrevoir un projet qui semble, non immoral, on n’y regarde pas de si près, mais insensé et dangereux, et dangereux pour lui-même ; on élève des objections ; il écoute, ne répond pas, cède quelquefois pour deux ou trois jours, puis reprend son dessein, et fait sa volonté.

    Grâce à cette façon de faire, il a toujours à son service l’inattendu, grande force ; et, ne rencontrant en lui-même aucun obstacle intérieur dans ce que les autres hommes appellent conscience, il pousse son dessein, n’importe à travers quoi, nous l’avons dit, n’importe sur quoi, et touche son but. Il recule quelquefois, non devant l’effet moral de ses actes, mais devant l’effet matériel.

    Dans ses entreprises il a besoin d’aides et de collaborateurs ; il lui faut ce qu’il appelle lui-même "des hommes". Diogène les cherchait tenant une lanterne, lui il les cherche un billet de banque à la main. Il les trouve. De certains côtés de la nature humaine produisent toute une espèce de personnages dont il est le centre naturel et qui se groupent nécessairement autour de lui selon cette mystérieuse loi de gravitation qui ne régit pas moins l’être moral que l’atome cosmique.

    Aujourd’hui, il en est environné, ces hommes lui font cour et cortège ; ils mêlent leur rayonnement au sien. A certaines époques de l’histoire, il y a des pléiades de grands hommes ; à d’autres époques, il y a des pléiades de chenapans.

    M. Louis Bonaparte a réussi. Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort, et tous ces hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que de la honte. En attendant, depuis sept mois, il s’étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, pris des millions, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue ; il s’est épanoui dans sa laideur à une loge d’Opéra…

    Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas….

    Une chose me frappe pourtant, c’est que dans toutes les qualités qu’on lui reconnaît […] dans tous les éloges qu’on lui adresse, il n’y a pas un mot qui sorte de ceci : habileté, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clefs bien faites. Tout est là. … Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète.

    Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l’assaisonnait de cette façon.

    Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit, et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve si énorme, il est impossible que l’esprit n’éprouve pas quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l’aventure et l’aventurier, […] on ne trouve au fond de l’homme et de son procédé que deux choses : la ruse et l’argent. La ruse : nous avons caractérisé déjà ce grand côté de Louis Bonaparte, mais il est utile d’y insister.

    Le 27 novembre 1848, il disait à ses concitoyens dans son manifeste : "Je me sens obligé de vous faire connaître mes sentiments et mes principes. Il ne faut pas qu’il y ait d’équivoque entre vous et moi. Je ne suis pas un ambitieux... Élevé dans les pays libres, à l’école du malheur, je resterai toujours fidèle aux devoirs que m’imposeront vos suffrages et les volontés de l’Assemblée. Je mettrai mon honneur à laisser, au bout de quatre ans, à mon successeur, le pouvoir affermi, la liberté intacte, un progrès réel accompli."

    Depuis trente-six ans il y avait en France toutes sortes de choses pernicieuses : cette "sonorité", la tribune ; ce vacarme, la presse ; cette insolence, la pensée ; cet abus criant, la liberté ; il est venu, lui, et à la place de la tribune il a mis le sénat ; à la place de la presse, la censure ; à la place de la pensée, l’ineptie ; à la place de la liberté, le sabre ; et de par le sabre, la censure, l’ineptie et le sénat, la France est sauvée ! Sauvée, bravo ! et de qui, je le répète ? D’elle-même ; car, qu’était-ce que la France, s’il vous plaît ? C’était une peuplade de pillards, de voleurs, de jacques, d’assassins et de démagogues.

    Il a fallu la lier, cette forcenée, cette France, et c’est M. Bonaparte Louis qui lui a mis les poucettes. Maintenant elle est au cachot, à la diète, au pain et à l’eau, punie, humiliée, garrottée, sous bonne garde ; soyez tranquilles, le sieur Bonaparte, gendarme à la résidence de l’Élysée, en répond à l’Europe ; il en fait son affaire ; cette misérable France a la camisole de force, et si elle bouge :... - Ah ! Qu’est-ce que c’est que ce spectacle-là ? Qu’est-ce que c’est que ce rêve-là ? Qu’est-ce que c’est que ce cauchemar-là ? D’un côté une nation, la première des nations, et de l’autre un homme, le dernier des hommes, et voilà ce que cet homme fait à cette nation ! Quoi ! Il la foule aux pieds, il lui rit au nez, il la raille, il la brave, il la nie, il l’insulte, il la bafoue ! Quoi ! il dit : il n’y a que moi ! Quoi ! Dans ce pays de France où l’on ne pourrait pas souffleter un homme, on peut souffleter le peuple ! Ah ! Quelle abominable honte !

    Chaque fois que M. Bonaparte crache, il faut que tous les visages s’essuient ! Et cela pourrait durer ! Et vous me dites que cela durera ! Non ! Non ! Non ! Par tout le sang que nous avons tous dans les veines, non ! Cela ne durera pas ! Ah ! Si cela durait, c’est qu’en effet il n’y aurait pas de Dieu dans le ciel, ou qu’il n’y aurait plus de France sur la terre ! [...] Il restera mesquin, […] il ne sera jamais que le tyran pygmée d’un grand peuple. […] un batteur de grosse caisse des Champs-Elysées… L’acabit de l’individu se refuse de fond en comble à la grandeur, même dans l’infamie. Faire hausser les épaules au genre humain, ce sera sa destinée. […] Il sera hideux, et il restera ridicule. Voilà tout. L’histoire rit et foudroie. […] L’historien ne pourra que le mener à la postérité par l’oreille.

    L’homme une fois déshabillé du succès, le piédestal ôté, la poussière tombée, le clinquant et l’oripeau et le grand sabre détachés, le pauvre petit squelette mis à nu et grelottant, peut-on s’imaginer rien de plus chétif et de plus piteux ? L’histoire a ses tigres. […] Elle ne mêle pas avec eux les chacals.

    Je ne sais quelle gangrène de prospérité matérielle menace de faire tomber l’honnêteté publique en pourriture.

    Ma foi ! Vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l’argent ; c’est ignoble, mais c’est excellent ; un scrupule de moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte, et si l’on peut avoir une concession de chemins en France ou de terrains en Afrique, on demande une place.

    C’est à qui fera ce trafic de soi-même le plus cyniquement, et parmi ces êtres il y a des jeunes gens qui ont l’œil pur et limpide et toute l’apparence de l’âge généreux, et il y a des vieillards qui n’ont qu’une peur, c’est que la place sollicitée ne leur arrive pas à temps et qu’ils ne parviennent pas à se déshonorer avant de mourir. L’un se donnerait pour une préfecture, l’autre pour une recette, l’autre pour un consulat, l’autre veut un bureau de tabac, l’autre veut une ambassade. Tous veulent de l’argent, ceux-ci moins, ceux-ci plus, car c’est au traitement qu’on songe, non à la fonction. Chacun tend la main. Tous s’offrent. Un de ces jours on établira un essayeur de consciences à la monnaie.

    Les mots indépendance, affranchissement, progrès, orgueil populaire, fierté nationale, grandeur française, on ne peut plus les prononcer en France. Chut ! Ces mots-là font trop de bruit ; marchons sur la pointe du pied et parlons bas. Nous sommes dans la chambre d’un malade.

    Et la liberté de la presse ! Qu’en dire ? N’est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l’esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ?

    - Qu’est-ce que c’est que cet homme ?

    - C’est le chef, c’est le maître. Tout le monde lui obéit.

    - Ah ! Tout le monde le respecte alors ?

    - Non, tout le monde le méprise.

    - O situation ! Cet homme de ruse, cet homme de force, cet homme de mensonge, cet homme de succès, cet homme de malheur !

    Oui, quelquefois, aux paroles superbes qui lui échappent, à le voir adresser d’incroyables appels à la postérité, à cette postérité qui frémira d’horreur et de colère devant lui, à l’entendre parler avec aplomb de sa "légitimité" et de sa "mission", on serait presque tenté de croire qu’il en est venu à se prendre lui-même en haute considération et que la tête lui a tourné au point qu’il ne s’aperçoit plus de ce qu’il est ni de ce qu’il fait.

    Il croit à l’adhésion des prolétaires, il croit à la bonne volonté des rois, il croit à la fête des aigles, il croit aux harangues du conseil d’Etat, il croit aux bénédictions des évêques, il croit au serment qu’il s’est fait jurer… »

    p/o Line Arez Demora

    Un conseil, amis lecteurs ; Soyez prudents, ne tendez jamais la main à Boutef. Il ne sait que baiser ou couper des mains. Et en sous-disciple de Machiavel, la main qu’il ne peut couper, il l’embrasse.

  • L’anonyme a toujours raison

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

    Durant tout le temps que l’OTAN bombardait la Libye, des voix anonymes inondaient la scène médiatique algérienne pour tenter d’expliquer la position du régime. Sourcés des Affaires étrangères, de l’armée ou de la Présidence, ces anonymes ont été nombreux à venir pallier la parole officielle, absente ou passablement incohérente. On connaissait l’économie parallèle, les pouvoirs et la justice parallèle, il faut maintenant admettre une diplomatie parallèle et souterraine qui relègue comme le ministère du Commerce ou celui de la Justice les institutions officielles à des corps vidés par éviscération. La diplomatie n’est évidemment pas un art de la vérité, mais on peut s’indigner du manque d’honnêteté récurrent du régime algérien, truquant les élections, les chiffres du chômage ou l’argumentaire.

    Si ce n’était aussi triste, on pourrait rire de l’Algérie officielle qui invoque l’humanitaire pour abriter le tortionnaire Hannibal El Gueddafi après avoir oublié les humains bombardés au Scud par le «guide» libyen. Et sourire en lisant que «l’Algérie ne reconnaîtra le CNT que lorsque celui-ci mettra en place un gouvernement représentatif de toutes les tendances du pays», ce qui impliquerait que l’Algérie ne pourrait se reconnaître elle-même. Question : au-delà de la crédibilité de ces sources anonymes, info ou intox, qui dirige la diplomatie, le Président célibataire ou le couple légitime DRS-armée ? Dans tous les cas, l’Algérie, le plus grand pays d’Afrique, a aujourd’hui deux frontières fermées, avec le Maroc et la Libye, à laquelle il faut ajouter celle avec la Mauritanie puisque il n’y a pas de poste-frontière terrestre officiel. Il faudrait aussi inclure les frontières avec le Mali et le Niger, impraticables, la frontière tunisienne, encore hésitante, et la frontière maritime avec l’Europe du Sud, sous la surveillance permanente des gardes-côtes algériens qui traquent les harraga, ceux-ci ayant repris leur activité.

    En 10 ans, l’Algérie s’est retrouvée isolée sur le plan diplomatique et géographique, faisant du pays une grande prison tenue par un geôlier dépassé et grincheux, qui préfère condamner un attentat en Norvège plutôt que dans son pays. C’est cohérent, dirait une source anonyme, l’Algérie ressemble aujourd’hui à son Président. Célibataire, têtue, seule, orpheline. Et anonyme.

    Chawki Amari
  • no moment

    20110903.jpg

  • Lettre ouverte au général régnant de l’Algérie, Mohamed Médiène : « DRS, dégage ! »

    par Habib Souaïdia, auteur de La Sale Guerre, Algeria-Watch, 5 mars 2011

    Mon général, je veux vous signifier par la présente que votre règne mortifère est à bout de souffle. Que le monde a changé, que la situation politique et sociale de l’Algérie a changé, que les Algériens ont changé depuis 1992. Les Algériens n’ont plus peur de l’épouvantail islamiste que vous brandissez à chaque occasion pour soumettre le peuple. Au cours des vingt ans que vous avez passés à la tête du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), l’Algérie a payé le prix fort du sang et des crimes économiques et sociaux. Vous êtes le principal responsable des maux de notre pays.

    Votre régime de terreur doit prendre fin. Vos jours ont été déjà comptés et vous appartenez désormais au passé. C’est ce qui me permet de vous suggérer de vous rendre à l’évidence et de préparer en douceur votre départ pour éviter un autre bain de sang. Aujourd’hui, vous êtes vieux et malade, vous appartenez à un monde révolu qui n’est plus celui de l’Algérie réelle, celle d’une jeunesse majoritaire et en révolte. C’est pourquoi votre tentative actuelle d’opérer un ravalement de façade de votre système de pouvoir, avec l’aide de pseudo-démocrates, serait un autre crime contre le peuple algérien.

    Il est trop tard pour un « ravalement de façade » de votre régime

    Pour accaparer à votre profit et à celui de vos obligés les richesses du pays, les revenus de son gaz et de son pétrole, vous avez utilisé votre police politique afin de maintenir notre peuple dans la misère et la hogra. Et vous avez fait torturer et tuer des dizaines de milliers d’hommes et de femmes. La gégène et le chiffon sont devenus vos instruments ordinaires de pouvoir, faisant de vos agents autant de criminels – souvent devenus des psychopathes et des névrosés.

    Votre gestion du pays est devenue si désastreuse qu’on peut se demander s’il pourra retrouver un jour ses lettres de noblesse, le respect et sa place éminente dans la sphère des nations. Et si le sort que vous lui préparez n’est pas celui de la Somalie. Vous avez, paraît-il, déclaré à Bouteflika, à Saïd Sadi et à l’ex-Premier ministre Mouloud Hamrouche que « l’Algérie va mal », le DRS ayant fait un sondage auprès du peuple algérien pour mesurer le mécontentement de la rue. Mais les Algériens n’ont pas besoin de sondages du DRS ou de tout autre organe du pouvoir pour connaître leur désarroi. La misère sociale et le sentiment d’injustice s’étalent dans les rues depuis des années. C’est pourquoi les émeutes de janvier 2011 vous ont fait paniquer : plus violentes et massives que celles qui secouent presque quotidiennement le pays depuis dix ans, elles vous ont amené à tenter de « prendre les devants », parce que, en effet, vous risquez gros.

    Il y a trois sortes de généraux dans le monde arabe, selon leur place dans l’appareil de pouvoir. Il y a la version des régimes de Ben Ali ou Moubarak, qui n’ont jamais eu affaire à une révolte de grande ampleur de la rue : pris de panique, ils ont multiplié les discours pour tenter de calmer le peuple et de négocier, avant de vouloir faire sortir l’armée dans la rue pour faire peur – mais ses chefs sont restés en retrait. Et il y a la version Nezzar ou Kadhafi, ceux qui ne parlent pas, mais qui tirent sur la foule à balles réelles quand elle les menace. Vous incarnez sans doute la troisième catégorie, variante perverse de la précédente : après avoir usé de la pire violence, avec votre coup d’État de 1992 et le « fleuve de sang » qui a suivi, vous avez instauré la manipulation et le mensonge pour « gérer le peuple ». Pour tenter de mater le peuple qui bouge, le peuple qui vibre, le peuple qui se révolte, le peuple qui hurle son besoin de démocratie, vous avez organisé le simulacre d’une opposition entre des partis clonés et un président cloné.

    Depuis votre coup d’État de 1992, on ne voit plus le bout du tunnel. Chaque jour apporte son lot de désolations. Rien n’a changé. Pire, on assiste dix-neuf ans plus tard à un reformatage de la vie politique pour remettre en selle des barons qui ont violé l’intimité de ce pays à la place d’un autre déclinant. Mais tenter un ravalement de façade avec un Mouloud Hamrouche, un Saïd Sadi ou un autre, par des manœuvres déjà mille fois vues pendant les années noires ne changera rien à l’aspiration du peuple au changement radical de la République.

    Le peuple algérien ne se contentera pas du départ de Bouteflika, il veut la fin de la police politique qui l’a amené au pouvoir. Et le prétendu bras de fer qui oppose la façade du « pouvoir » algérien incarné par ce dernier à la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNDC) n’est certainement pas la voie pour y parvenir. Certes, au sein de la coordination, il y a des hommes et des femmes qui méritent le respect de tous les Algériens. Mais on pourrait faire remarquer, au regard de sa faible capacité de mobilisation, que cette coordination comprend aussi des éléments visant clairement à tirer vers le bas le mouvement de révolte et qui se distinguent par leur complaisance avec vos desseins.

    Car hélas, vos agents sont partout. Pour vous maintenir au pouvoir, vous avez choisi en effet de vous appuyer sur votre police politique, ciment principal d’une alliance rentière et prédatrice, qui a gangrené tout le système politique algérien. Preuve en est le vide politique créé par une décennie sanglante durant laquelle le DRS, par son entreprise de destruction, a privé le pays de toute expression démocratique.

    L’intolérable impunité des généraux criminels à la tête de l’ANP

    En janvier 1992, une partie du peuple algérien pensait renouer avec l’espoir après le retour du président Boudiaf, puis elle a assisté six mois plus tard à son assassinat en direct. Votre justice aux ordres a ensuite qualifié l’assassinat d’« acte isolé », mais les responsables des services de renseignement chargés de la protection du président ont été promus et mutés vers d’autres unités. Mohamed Boudiaf a payé de sa vie son refus de jouer le jeu de votre mentor, le général Larbi Belkheir. Boudiaf était l’une des figures de la révolution algérienne, mais son histoire ne l’a pas protégé contre vos ambitions : vous avez oublié ce qu’il a été avant, pendant et après la révolution. Puis fut le temps de Liamine Zéroual, un général que vous avez « bricolé » dans vos laboratoires pour en faire un président ; et, encore une fois, cela n’a pas marché. Son mandat s’est achevé avec les massacres de masse de 1997, instrumentalisés par vos services pour le déposer définitivement.

    Mon général, sachez que l’intolérable impunité des « forces de l’ordre » a ébranlé le pays au plus profond de son âme. Car elle dit l’extrême violence, la corruption et le chaos qui règnent dans l’Algérie d’aujourd’hui. Pour mesurer l’ampleur du mal, il faut connaître le niveau d’implication de la nouvelle hiérarchie militaire dans les crimes contre l’humanité commis durent la « sale guerre » des années 1990. Toute la chaîne du commandement militaire actuel est composée de criminels, jusqu’au sommet. De surcroît, chacun « touche » à chaque étage, et chaque fois plus. C’est pourquoi un poste élevé au ministère de la Défense et à l’état-major se vend à celui qui à bien « bossé » dans les unités de « lutte antiterroriste ».

    Cette lutte antiterroriste, qui a transformé progressivement chaque soldat en animal, a aussi transformé des sous-lieutenants et des lieutenants en lieutenants-colonels. Et elle a promu des chefs de section en commandants de régiment, des lieutenants-colonels en généraux-majors, commandants de région militaire ou commandant des forces terrestres. Et à chaque fête nationale, la presse algérienne nous a gavés des noms d’assassins promus à des grades supérieurs – des hommes que mes années de jeune officier en exercice dans les forces spéciales, de 1990 à 1995, m’ont parfois permis de connaître de près.

    L’un de ces militaires, aujourd’hui général-major et commandant des forces terrestres – le second dans la pyramide après Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée – est le général-major Kadour Bendjemil. Cet artilleur, originaire d’Annaba, n’a cessé depuis son arrivée au commandement fin 1993, de se mouler dans le personnage militaire d’un homme qui ne recule devant rien. À l’époque, sa rage purificatrice n’a épargné personne dans son secteur d’intervention de Bouira (le « SOB »). Il a alors constitué une sorte de garde prétorienne composée de quelques officiers et sous-officiers de l’ANP et d’officiers du DRS, pour, d’après ses dires, « rétablir l’ordre » : au hasard des rafles qui avaient lieu, le jour dans les rues, la nuit dans les maisons, de jeunes Algériens étaient entassés dans des fourgons banalisés, enchaînés pour terroriser la foule et montrer comment l’armée traitait ses ennemis. Et beaucoup de soldats, de sous-officiers et d’officiers ont également perdu la vie à cause de la fameuse règle militaire selon laquelle le chef a toujours raison, même s’il a tort.

    D’autres noms ? La liste est longue, mon général, de vos officiers criminels occupant aujourd’hui les plus hauts postes de notre ANP ! Je pourrais en citer, hélas, des dizaines… Comme le général Abdelkader Benzerkhoufa, ex-commandant du 11e RIM, régiment d’infanterie mécanisé stationné entre 1993 et 1997 à La Gare Omar (Bouira). Ou le général Noureddine Hambli, parachutiste commandant du 25e régiment de reconnaissance, l’un des responsables du massacre du 5 octobre 1988 à Alger. Ou encore le général-major Habib Chentouf, aujourd’hui commandant de la 1re région militaire ; le général-major Omar Tlemçani, commandant de la 2e région militaire, ex-commandant du 4e régiment de parachutiste (4e RAP) ; le général-major Amar Athamnia, 3e et 6e région militaire, ex-commandant du 12e régiment de para-commandos (12e RAP) ; le général Maamar Boukhenoufa, commandant du régiment d’infanterie mécanisé stationné à l’époque à Dar El-Beida ; le général Tirech, ex-capitaine à l’Académie militaire ; le général Rachid Guetaf, le général Abed Litim, commandant parachutiste, ex-capitaine aux 4e et 18e RAP, aujourd’hui commandant de l’École d’application des forces spéciales à Biskra ; le général-major Saïd Chengriha, ex-commandant de la 1re division blindée puis commandant de la 8e division blindée, aujourd’hui commandant de la 3e région militaire ; ou aussi les pires criminels que sont le général-major Mhenna Djebbar, ex-commandant du CTRI de Blida aujourd’hui chef de la DCSA, le général-major Bachir Tartag ou le général-major Abdelrazek Chérif, parachutiste commandant de la 4e région militaire.

    Tous ces généraux ont été et sont toujours les acteurs d’une gigantesque entreprise de prise en otage d’un peuple entier. Avec demandes de rançons, chantage et détresse de dizaines de milliers de familles. De 1992 à 1999, ils ont conduit une « sale guerre » ciblant de manière délibérée des civils désarmés dans les zones sensibles, qui a fait 200 000 morts. Et en 2000 encore, ils ont lancé la terrible opération « Saïf El-Hadjaj » (« L’épée de El-Hadjaj »), dont le nom est le symbole même de la mort et de la terreur pour tous les musulmans. Avec vos pairs, vous avez ainsi mis en œuvre les principes de la « guerre psychologique » tels qu’ils ont déjà été appliqués pendant la guerre de libération par l’armée coloniale française, ou au Viêt-nam et en Amérique du Sud par les militaires américains et leurs alliés. Des méthodes qui incluent le bouclage physique des villes et des villages, la prise en otage de civils, les exécutions extrajudiciaires, l’enlèvement et la torture de toute personne soupçonnée d’appartenir à un groupe d’opposition.

    D’où la fameuse question qui vous taraude aujourd’hui, avec vos complices : « Si nous lâchons le pouvoir, nous serons jugés pour crimes contre l’humanité ou crimes de guerre. » Vos généraux ont donc en permanence à l’esprit un kit de survie psychologique, et ils font tout pour respecter le pacte criminel qui les unit.

    « DRS, dégage ! »

    Aujourd’hui, mon général, en Algérie comme à l’étranger, vos émissaires sont sur tous les plateaux de télévision. Ces charlatans et pseudo-démocrates prétendent nous expliquer « comment devenir des opposants ». Ils veulent nous montrer la voie du « salut » par des discours démagogiques tout droit sortis de vos laboratoires de désinformation. Or que représentent-ils réellement dans la société algérienne ? Est-ce qu’un « démocrate » qui va manifester avec des gardes du corps de la police est crédible ?

    Cette comédie peut peut-être abuser encore un temps des médias occidentaux – et français en particulier – qui ont depuis si longtemps renoncé à comprendre la perversité de votre système de pouvoir. Et vous avez su avec efficacité, à coups de prébendes et de désinformation, les encourager en ce sens pour vous soutenir. Mais vous ne pouvez plus abuser l’immense majorité du peuple algérien, qui est parfaitement lucide sur vos crimes et qui ne pense qu’une seule chose : « DRS, dégage ! »

    Je sais comme tout le monde que votre souci principal est de ne pas se retrouver devant un tribunal pénal international, pour les crimes que vous avez commis depuis 1991. Chaque Algérien sait aussi que votre poulain Bouteflika est âgé et malade et qu’il a, tout au long de son mandat, abusé des circuits de corruption que vous lui avez laissés. L’affaire Sonatrach, devenue votre cheval de bataille pour brider celui qui prétend contester votre emprise sur ces circuits, est un révélateur de l’état de l’Algérie : de ses inégalités, de ses injustices sociales, de ses déséquilibres institutionnels, des abus d’un président sans contrôle comme de ceux de votre propre clan.

    Dans votre régime en fin de règne, ces querelles misérables ne révèlent rien d’autre que la complicité conflictuelle qui vous lie, vous et votre président de façade, pour piller notre peuple. Ainsi, le DRS enquête et met à nu des réalités qui dévoilent les impostures et les mensonges d’un tout petit monde, qui par la faveur de votre pouvoir s’approprie la richesse nationale. On se souvient de ces grands titres de la presse dite « libre », mais très manipulée, qui révèlent telle ou telle affaire et de la fébrilité puis de la panique qui se sont emparées du cercle de votre président… Autant de faux-semblants d’une prétendue « lutte anticorruption » dont le seul objet est de préserver les pires pratiques de corruption.

    Voyez par vous-même, mon général : ce qui était impensable il y a encore quelques semaines en Tunisie et en Égypte, peut bientôt se reproduire en Algérie. Des dictateurs ont plié bagage devant la colère de la rue. Mais soyez-en sûr, l’intifada fondatrice ne sera pas organisée par les faux opposants.

    J’ignore ce qui va se passer maintenant. Nous avons des jours difficiles devant nous. Tout ce que je sais, c’est que l’Algérie a plus que jamais besoin d’hommes et de femmes profondément loyaux et intègres, et non pas de ceux qu’on achète et qui se vendent. Des hommes et de femmes qui défendraient la justice et la vérité même si l’univers s’écroulait. Qu’il ne soit jamais dit que les Algériens n’ont rien dit, n’ont rien fait contre la bête immonde qui détruit notre nation. Les événements de ce début d’année 2011 dessinent une trajectoire fatale qu’il faut identifier et contrer pour préserver notre pays. Y a-t-il encore quelqu’un pour écouter la voix d’un Algérien ? Avons-nous peur de nos responsabilités ? Que deviennent-ils, les fils et les filles de l’indépendance ? De la guerre de libération ? L’Algérie est notre mère patrie, elle souffre d’un interminable cancer. C’est pour cela que je propose un congrès de la vraie opposition, une sorte de nouveau Sant’Egidio, parce que nous arrivons à un moment critique de notre histoire, à une époque d’incroyables défis à relever.

  • Pourquoi l’Algérie a-t-elle refusé d’accueillir Mouammar Kadhafi ? Parce qu’il n’était pas… … enceinte !

    Mourad Les ZAE contre l’ambigu
    Monsieur Alain !

    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr
    Pourquoi l’Algérie a-t-elle refusé d’accueillir
    Mouammar Kadhafi ? Parce qu’il n’était pas…

    … enceinte !

    Alain Juppé, le très «souriant» ministre français des Affaires étrangères, a tort lorsqu’il qualifie la position algérienne sur le dossier libyen d’«ambiguë». C’est même tout à fait faux de dire que Mourad Les ZAE et l’Algérie sont ambigus sur cette question. Non ! La position algérienne est tout sauf ambiguë. Elle n’est pas claire du tout. Elle est changeante. Elle est fluctuante. Elle est tordue. Elle est biscornue. Elle est sautillante. Elle est folle. Elle est incompréhensible. Elle est abracadabrantesque. Elle est pschitt. Elle est mutante. Elle est brinquebalante. Elle est loufoque. Elle est tagada t’souin t’souin. Elle est camisolée. Elle est à enfermer. Elle est psychotique. Elle est schizophrène. Elle est borderline. Elle est Bellaz’reg. Elle est Bellakh’dhar. Elle est Khatt Err’mel. Elle est saute-mouton. Elle est dosd’âne. Elle est herbe folle. Elle est folle à lier. Elle est Alzheimer. Elle est Parkinson. Elle est ulcérante. Elle est ulcérée. Elle est Maalox. Elle est Ranitidine. Elle est cahier de brouillon. Elle est graffitis. Elle est tags. Elle est bègue. Elle est delco mouillé. Elle est carburateur déréglé. Elle est sans piles. Elle est secteur pendant un délestage. Elle est à peu près. Elle est peu à peu. Elle est chouïa chouïa. Elle est pas du tout. Elle est Ghir Hak. Elle est à béquilles. Elle est sur chaise roulante. Elle est ouille-ouille-ouille. Elle est ya bouguelb. Elle est Akh’batt. Elle est Mindek. Elle est N’golo N’golo. Elle est arabesque. Elle est Kheïma. Elle est Nouss’Nouss’. Elle est café-pois-chiches. Elle est thé-gingembre. Elle est Zenga Zenga. Elle est AADL. Elle est ADSL. Elle est en PCV. Elle est en PVC. Elle est tout ce que l’on voudra, mais elle n’est surtout pas ambiguë. Ambiguë, la position de l’Algérie sur la Libye ? Franchement ! Où est-il allé chercher ça, Alain les ZAE ? On se le demande. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • les gens bons ne meurent jamais.

    Les hommes et les femmes qui ne meurent jamais!

    par Hocine Mahdi, mercredi 31 août 2011, 20:25 Facebook
     

    Ce matin je me suis recueilli sur la tombe d’un citoyen d’une grande modestie. Il avait du coeur, du nif et un amour aussi grand que tous les océans pour cette malheureuse Algérie qui tangue comme un bateau ivre pris dans la tempête de la mauvaise gouvernance qui menace de le couler.

    Il était mort le 25 Avril 2011 en accomplissant son devoir de commis de l’Etat sans rien concéder à sa hiérarchie sur le plan moral et légal.

    C’était un fonctionnaire consciencieux. Il désobéissait à son ministre de tutelle qui avait la prétention de lui dicter ce qu’il devait faire. En Algérie c’est trop exceptionel pour être cité en référence. D’autant plus que le citoyen en question avait la responsabilité de redonner aux hôpitaux de Constantine le rôle qui était le leur :

    Soigner les malades et sauver des vies humaines.

    Il prenait tellement à coeur son travail qu’au bout de six mois il en est mort.

    D’épuisement ?

    Peut-être…

    Il avait mis les pieds dans un nid de vipères.

    Il lui fallait tout surveiller, tout refaire avec des milliers de travailleurs qui ont été habitués pendant quarante ans de n’en faire qu’à leur tête. C’est ce qui fait dire à beaucoup de gens que sa mort arrangeait tellement de parasites au sein des hôpitaux de Constantine qu’elle ressemble à un crime déguisé. D’ailleurs, quelques jours après son enterrement les mauvaises habitudes ont repris le dessus. Les malades sont traités comme des  »m o i n s   q u e  r i e n s », l’hygiène est catastrophique, le matériel neuf recommence à tomber en panne sans raison, de nombreux médecins et paramédicaux se sont remis à foctionner comme les guichetiers de la mairie et de la poste.

    Au faciès…

    Au piston…

    A l’humeur…

    Allah yarhmek, y a Si Hocine Benkadri !

    Si dans chaque ministère, dans chaque adminstration, dans chaque entreprise, dans chaque institution de l’Etat il y avait seulement dix hommes aussi conscieucieux et aussi honnêtes que toi l’Algérie ne serait pas tomber aussi bas. J’ai su dernièrement que des marchés de gré à gré pour l’extension des hôpitaux, leur approvisionnement et leur équipement t’auraient rendu archimillardaires en quelques mois mais que tu avais chassé de ton bureau les mafieux qui voulaient t’acheter.

    Dors en paix.

    Les hommes et les femmes comme toi resteront toujours vivants dans nos coeurs.

    Le 31 Août 2011

    Hocine Mahdi

  • Lettre programme à tous ceux qui ont à cœur de sauver l’Algérie

     

    Par |

     
     
    ben.jpegimages.jpegblog.jpeg

    La nation est en danger. Le pays est à la dérive sous l’effet de l’accumulation d’un certain nombre de maux qui s’autoalimentent mutuellement, rendant inévitables l’explosion sociale et l’installation de la violence comme seul moyen de règlement des conflits entre individus, entre groupes d’individus et entre groupes d’individus et le pouvoir.

    Attention ce que j’exprime n’est pas mon espoir, mais des prévisions avec beaucoup de fiabilité que confirment, d’ailleurs, les événements intervenus dans la région durant cette année 2011. Sans être exhaustif, les principaux maux dont souffre l’Algérie sont :

    La perte de la morale collective

    Le changement signifie le lancement d’un programme ambitieux d’éducation citoyenne pour passer à une société qui repose sur des lois et des règles saines, où les individus se font confiance lorsqu’ils inter-agissent, où la bonne éducation et le travail sont des atouts de la réussite sociale et individuelle, où la justice prévaut et où la malhonnêteté, le vice et la brutalité sont proscrits comme mode de progression dans la sphère publique et dénoncés et combattus dans la sphère privée.

    La généralisation de la corruption à tous les secteurs d’activité

    Le changement signifie l’installation d’un nouveau système de transparence dans la gestion des affaires publiques. Le système sera mis en place graduellement avec le souci maximum de pédagogie pour permettre à tous de s’y adapter progressivement et à s’y conformer au-delà d’une période de grâce suffisante. Ce n’est qu’après la période de grâce, clairement affichée, que des institutions performantes et non des individus, quel que soit leur niveau dans la hiérarchie de la nouvelle gouvernance mettront un terme aux défaillances de ceux qui refusent de se conformer aux nouvelles règles de transparence dans la gestion des affaires. La garantie du traitement équitable sera assurée pour tous, dans le seul respect de la loi.

    La pauvreté

    Le changement signifie la mise en place d’une véritable politique sociale moderne à même de mobiliser tous les citoyens autour d’une approche axée sur la lutte contre la pauvreté, la préservation de l’environnement et la justice sociale. Cette politique sociale n’est pas la charité, elle consiste en une stratégie globale contre la marginalisation en encourageant la participation des pauvres à l’essor économique. Elle passe par un investissement massif dans la santé, l’éducation, les autres services sociaux afin de libérer le gisement de créativité et de participation économique de nos concitoyens complètement marginalisés aujourd’hui.

    La pénurie prévisible des ressources naturelles non renouvelables que sont les hydrocarbures

    Le changement c’est une économie compétitive qui assure la protection des individus et un développement individuel et collectif harmonieux. Le programme de mise en œuvre de cette économie s’appuiera sur une politique rigoureuse et efficace de transformation du capital naturel non renouvelable (les hydrocarbures) en un capital humain générateur de flux de revenus stables et durables. Cette politique comprend notamment la réallocation d’une partie significative des investissements excessifs actuels dans les infrastructures vers des investissements ciblés dans le secteur productif de biens et de services, mais surtout des investissements de plusieurs milliards de dollars dans les ressources humaines (éducation, savoir, compétences…), afin de promouvoir une génération d’entrepreneurs possédant la capacité de leadership, la moralité, l’intelligence et le jugement, et de former des cadres gestionnaires à tous les niveaux dans les entreprises et l’administration. La relève des cadres dirigeants partant à la retraite doit être assurée en urgence par le biais d’ambitieux programmes de formation et de promotion de la relève pour compenser la trêve remarquée pendant deux décennies dans la formation des cadres. Cette politique a été suivie avec succès dans les pays émergents qui ont connu cette phase de développement, la Chine notamment. C’est aussi la constitutionnalisation de l’utilisation des réserves d’hydrocarbures. Je le répète aujourd’hui, il faut bien considérer que chaque baril ponctionné sur les réserves non renouvelables est, au départ, une perte pour la nation. Une fois qu’il sort du sous-sol, il ne fait plus partie du patrimoine des générations futures.

    La dérive d’un Etat défaillant vers un Etat déliquescent

    Le changement, c’est la mise en place d’un système de gouvernance dans lequel les citoyens puissent s’exprimer et sanctionner, c’est-à-dire, où les citoyens ont les moyens d’exiger des comptes de la part de leurs gouvernants et d’en recevoir effectivement. L’année 2011 verra, je l’espère, tous les citoyens algériens prendre conscience que notre salut en tant qu’Etat et nation ne peut venir que d’un système démocratique et d’une forte participation citoyenne aux prises de décision, à tous les niveaux.

    L’isolement diplomatique dans un monde de plus en plus globalisé, d’une Algérie dépassée et marginalisée, en queue des classements internationaux dans tous les domaines

    Le changement, c’est une nation sûre de ses atouts et capable de défendre ses intérêts bien exprimés, bien compris et bien intériorisés dans la course mondiale actuelle. Aujourd’hui, la puissance d’une nation se mesure par sa capacité d’innovation et la qualité de son système éducatif et de son système de formation de managers. A ce titre, l’on peut considérer que les expériences menées, ces vingt dernières années par des nations comme la Chine, l’Inde ou le Brésil, véritables pays continents, dessinent des perspectives de développement dans d’autres parties du monde, à travers des groupements sous-régionaux tels que le Maghreb. Celui-ci, en raison de son appartenance à une culture et à une civilisation communes à l’ensemble des populations qui le composent, peut s’ouvrir globalement sur le monde en cultivant une relation homogène avec les autres pays, au sein d’une organisation adéquate que nous nous appliquons à mettre sur pied. Par ailleurs, notre orientation maghrébine sahélienne nous offre des opportunités et nous impose des obligations.

    Le risque de dislocation de la nation et le partage du territoire

    Des forces significatives appellent de plus en plus ouvertement à l’autonomie de certaines régions, voire le partage du territoire. Il faut s’en inquiéter sérieusement. La situation de non-gouvernance actuelle conforte la forte probabilité de vivre en même temps la violence sociale et la violence terroriste. C’est alors la trappe de misère permanente et la porte ouverte à la dislocation de l’unité nationale et le danger sur l’unité du territoire. Dans le cas de l’Algérie, et dans l’état actuel des choses, cela interviendra avec la baisse sensible des capacités d’exportation d’hydrocarbures que je situe entre 2018 et 2020. Mais avec le mélange détonant de pauvreté, de chômage chez les jeunes, de corruption généralisée et de perte de la morale collective, elle peut intervenir à n’importe quel moment. Le changement, c’est la mise en place d’une période de transition pour la sauvegarde de la nation et la préservation des intérêts des générations futures. Ce sont là les sept programmes d’urgence sur lesquels doit se construire le changement. De même que les trois dossiers fondamentaux : la refondation de l’école, la refondation de l’Etat, la refondation de l’économie. Si le changement de tout le système de gouvernance est sollicité par la grande majorité des forces vives, comment le réaliser ? Avec l’expérience tunisienne et égyptienne, nous avons le mode opératoire du départ des symboles du pouvoir, notamment le chef d’Etat. Il s’agit de quatre leçons qui définissent quatre hypothèses de travail solides parce que construites à partir d’expériences vécues, à savoir, la capacité des citoyens à changer le régime, les pressions multiformes exercées sur les tenants du pouvoir, la neutralité positive sinon encourageante des forces armées et des forces de l’ordre et l’accès facile aux instruments nouveaux de mobilisation, nous savons la voie à suivre pour assurer le départ des symboles du pouvoir. Nous avons le mode opératoire pour faire partir les premiers responsables du régime actuel. C’est certes, une condition nécessaire, mais elle est loin d’être suffisante pour réaliser le changement.

    Alors, une fois le départ des chefs réussi, comment faire pour réaliser le changement ?

    En réalité, le changement se fera en deux étapes : celle du départ des symboles du pouvoir en place qui se réalise dans la mobilisation des masses et particulièrement la jeunesse, celle de la réalisation du changement qui nécessite la mobilisation des compétences nationales en symbiose avec les forces de la première phase. Dans cette deuxième étape, la réussite du changement passe par la mise en place d’une période de transition et de sauvegarde selon le programme suivant.
    1- Organiser une conférence nationale pour le changement composée des éléments du pouvoir capables de saisir l’opportunité de leur propre sauvegarde et celle du pays, d’un côté, et des personnalités ayant une présence de caution au sein de la société et disposant d’une respectabilité, de l’autre, pour le choix d’un Haut conseil de l’endiguement de la crise (HCEC), composé de 5 à 6 personnes, avec pour mission en trois mois :

    D’élaborer une feuille de route pour l’endiguement de la crise et la préparation du changement du système de gouvernance ; lancer un grand programme de communication pour expliquer la mission du HCEG avec l’ouverture d’un débat à toutes les composantes de la société. Ce programme de communication n’aura de crédibilité que s’il est précédé de la levée effective et non cosmétique de l’état d’urgence, l’autorisation de création de partis politiques nouveaux pour l’implication de la jeunesse dans le travail politique et l’ouverture du champ médiatique avec la possibilité de création de nouvelles chaînes de télévision et de radio en dehors du contrôle du pouvoir ; sélectionner et préparer à la nomination les membres d’un gouvernement pour l’endiguement de la crise (GEC) qui aura pour mission la mise en œuvre des feuilles de route établies par le HCEC et la préparation du changement sur une période de 12 mois.

    A la fin de la période de trois mois, interviendra la nomination du gouvernement GEC avec des missions rigoureusement consignées dans des feuilles de route pour chaque secteur, et bien entendu, les sept programmes ainsi que les trois grands dossiers déjà présentés plus haut. Il aura à préparer pour la fin de la période de sa mission, un référendum sur la Constitution, des élections présidentielles anticipées et des élections législatives. Les membres du HCEC auront pour mission durant ces douze mois, la mise en place d’un système de contrôle de la réalisation des missions confiées au gouvernement GEC. De même, la continuation des débats et des consultations avec toutes les catégories de la population pour la rédaction d’un projet de révision de la Constitution qui sera soumis à référendum à la fin de la période de douze mois.

    Aux tenants du pouvoir, il faut dire :

    • Le train du changement est en marche ; le freiner ou le retarder ne fera qu’aggraver la situation et en premier lieu votre propre salut ;
    • le choix est évident : anticiper la catastrophe ou la subir ;
    • la rente est un moyen de se maintenir au pouvoir qui deviendra bientôt l’accélérateur de sa destruction ;
    • vous devez reconsidérer tout le problème du changement à la lumière des derniers événements dans la région et ainsi préparer une sortie honorable ;
    • depuis le début de 2011, bien des choses ont changé et le monde est de plus en plus en éveil ; la peur est passée du côté des citoyens vers celui des autocrates ;
    • les réformes qui n’ont pas été réalisées en douze ans d’exercice du pouvoir le seront-elles en quelques mois ?
    • Mais quel est l’homme d’Etat au pouvoir qui est capable de faire entendre raison aux autocrates et leur faire comprendre et accepter la nécessité du changement ?

    Aux forces du changement, il faut dire :

    Bien que convaincus de l’inéluctabilité du changement, les tenants du pouvoir, ne veulent pas, n’osent pas ou n’ont pas la force morale pour affronter les intérêts puissants qui s’accommodent du statut quo, derrière les rideaux ; entre un pouvoir autiste et fermé à toutes les revendications et des forces vives de la nation décidées à défendre leurs droits à la liberté, le choc est inévitable ; le pouvoir s’imagine que par la dilapidation des ressources financières, la corruption et une répression mieux organisée, il peut s’assurer des allégeances et acheter la paix sociale ; il est fort probable que si les autocrates ne se ressaisissent pas à temps pour prendre les devants et rechercher avec les forces du changement, des compromis honnêtes et sérieux que nécessitent les circonstances et que commandent les intérêts partagés, la jeunesse maltraitée, humiliée, menacée de perdre son âme, embrase tout le pays, à l’image des incidents du début de cette année 2011 ; les autocrates semblent vouloir vendre l’idée que l’Algérie est différente des autres pays de la région et que ces revendications répétées ne sont que des remous passagers. Alors en gagnant du temps, ils pourront conserver toutes leurs positions. C’est le sens qu’il faut donner au dernier discours du président de la République ; hier la lutte pour l’indépendance s’est appuyée sur le nationalisme au niveau local et sur la décolonisation au niveau international, aujourd’hui, la lutte pour la libération de l’individu s’appuie sur la citoyenneté au niveau local et sur les droits universels à la liberté et à l’émancipation au niveau international. Les temps, les espaces, les environnements sont différents mais les processus sont les mêmes. Hier, c’était la lutte armée pour chasser l’occupant sourd à toute idée de négociation ; aujourd’hui, c’est le combat citoyen pour changer le système autocrate, répressif, sourd à toute idée de dialogue, par une mobilisation pacifique qui s’exprime dans les marches, les rassemblements, les manifestations et les grèves.

    J’appelle tous ceux qui ont à cœur de sauver l’Algérie, quels que soient la position et le lieu où ils se trouvent, quelle que soit l’institution à laquelle ils appartiennent, à se mobiliser, réunir leurs forces pour la réalisation des objectifs tracés dans cette lettre programme dans les plus brefs délais. Nous sommes déterminés à aller dans cette direction, d’autant plus courageusement que le peuple ne croit plus en la sincérité des systèmes de pouvoirs actuels et réaffirme sa conviction que l’heure des réformes de façade est largement dépassée. Plus que jamais, le peuple exige le changement et veut éradiquer les stigmates des malheurs qu’il a endurés. De fait, tout est déjà en place pour assurer la fin de partie pour les gouvernants reniés par leurs peuples. La suite des événements pourra alors s’envisager dans un esprit nouveau, d’ouverture, de justice et de sagesse.

    Une transition sera instaurée, comme diverses personnalités n’ont pas manqué d’y faire référence. L’heure est certainement grave. Cependant, le peuple algérien, comme il l’a déjà démontré, saura y faire face. Il saura surmonter toutes les épreuves et vivre sa modernité dans la sérénité et la liberté ! «Et qui est atteint par l’injustice, riposte.» Coran 39-42.

    Dr Ahmed Benbitour

  • Algérie-Syrie: un même combat ?

     

    Par

     

    algerie_955835020.jpg
    Al Assad et Boutef

    Syrie, Algérie. Deux des derniers pays arabes vraiment «frères». Une géographie les sépare, mais beaucoup de petites histoires les unissent. Liste des affinités et plus.

     
    Deux officiers syriens sont morts dans l'attentat-suicide qui a frappé l’école militaire de Cherchell, à Alger, le 18 août 2011. Il y a quelques semaines, le 25 juin, la télévision algérienne a brièvement filmé, par accident, quelques dizaines de soldats syriens en Algérie, en formation dans les écoles militaires du pays. C’était lors de la cérémonie de sortie de trois promotions et de remise de grade par Bouteflika lui-même. Parmi les «honorés», des officiers syriens, justement.

    Il y a quelques années, l’image aurait à peine intéressé. Aujourd'hui, elle sonne comme un immense aveu, mais aussi comme une surréaliste impudence. L’armée syrienne, accusée de tous les crimes contre l’humanité, auteur de 2500 assassinats en Syrie est donc aussi hébergée, formée et nourrie en Algérie, sans que cela fasse ciller. D’autres points communs?
    Le Baath syrien et le baathiste du FLN

    Le baathisme est l’un des piliers idéologiques du système politique algérien. "On est arabe, on est arabe, on est arabe", avait annoncé l’ancien président algérien, Ahmed Benbella, les premiers jours de l’indépendance, en 1962. Plus arabe que les arabes, le pouvoir en Algérie a donc traité par la déculturation la Kabylie algérienne et ses printemps, écrivains, cultures, chants et autres signes identitaires. Les autres minorités seront réduites à des folklores par la «culture nationale» et les violences de "l’authenticité" et des «retours aux sources» des années 70, décennie du panarabisme triomphant.

    Autant que le Baath syrien Front national progressiste (FNP), créé en 1972 par le père de Bachar al Assad), le Front de libération national (FLN) algérien reste un parti unique, malgré le multipartisme de façade. Son président d’honneur reste Bouteflika, son secrétaire général est son ministre d’État et son représentant personnel. Le FLN reste aussi la machine de cooptation électorale agréée depuis toujours. Il croit, comme le Baath syrien, à l’arabité et sa renaissance, à l’islam comme religion d’État, à l’idéologie du "moi ou le chaos" et à celle du tutorat sur le pays, "dans son intérêt".

    Ce n’est pas un parti d’ailleurs, mais un appareil, un système. Le FNP syrien a été créé pour absorber le «multipartisme» et le rendre impossible. Le FLN en fera de même à l’indépendance de l’Algérie puis comme parti unique et, enfin, comme parti favori après le jeu de dupes du multipartisme algérien des années 90.
    Les Moukhabarates et le DRS

    C’est l’un des points communs les plus frappants entre les deux régimes: la mainmise des «Services» et de la police politique sur la politique et l’économie du pays. Les Moukhabarates syriennes comme le Département de renseignement et sécurité algérien (DRS, héritier de la Sécurité militaire) désignent, en toute souveraineté, les chefs de partis, mènent les journaux à la baguette, contrôlent les élections et les parlements, «maquent» les milieux d’affaires et les patronats, gèrent les rentes et les agences d’aide de l’État, donnent des ordres aux juges et veillent sur la vie nationale par des centres de collectes d’infos et de bulletins partout dans le pays.

    Dans chaque ministère, mairie, journal, préfecture, équipe de foot ou association, il existe un officier du DRS ou l’un de ses agents. Autant en Syrie. Les Moukhabarates sont le noyau dur du pouvoir et son centre de décision. Les habitants disent que quand trois Syriens se rencontrent, au moins un fait partie des Moukhabarates. Les services des deux pays étaient craints par leurs proches voisins (Maroc, Tunisie, Liban, Irak) et accusés de tous les sales coups.
    La cooptation des présidents au nom de la stabilité

    Bachar al Assad a été nommé président héritier de son père à 34 ans, en juillet 2000. Pour ce faire, le "système" a amendé la Constitution, baissé l’âge légal de prise de fonction et nommé l’héritier général en chef des forces armées syriennes. La recette donnera des idées à Moubarak, Kadhafi, Ali Salah et leurs fils; à Abdelaziz Bouteflika et son frère.

    En Algérie, ce dernier (désigné en 1999) et ses prédécesseurs ont tous été «parachutés» par l’armée et les Moukhabarates ; jamais élus par le peuple. La raison ? La même qu’en Syrie: la doctrine de la stabilité et la nécessité de sauver le système et d’en assurer la pérennité. La présidence dépend d’équilibres entre officiers, familles et intérêts. C’est une affaire trop sérieuse pour être laissée au peuple.
    La main étrangère pour justifier le pied du dictateur

    C’est une sorte de légitimité par défaut pour s’assurer l’union des rangs, en Syrie et en Algérie. En Algérie, les crises avec la France sont cycliques et entretenues, autant qu’avec des pays arabes: main iranienne durant les années de la menace islamiste, ambitions marocaines, etc. Le but est évident: l’ennemi externe soude les troupes internes et permet une sorte d’état d’urgence (faussement levée en février 2011 en Algérie et en avril en Syrie) qui permet de "militariser" encore plus la vie nationale, de limiter les libertés et de sursoir à la concurrence politique au nom d’impératifs nationaux et de priorités toutes aussi nationales.

    La "main étrangère", le complot, les parties étrangères, les plans de déstabilisation internationaux, sont des topiques classique de la propagande pour les deux pays: au nom du front de refus contre Israël ou du refus de l’ingérence et de l’hypernationalisme en Algérie.
    L’habileté dans les fausses réformes

    L’Algérie a été l’un des premiers pays arabes à user avec brio des recettes de la fameuse démocratie contrôlée dès les années 90: faux multipartisme contrôlé par un parti unique dit "majoritaire". Le parti majoritaire est «vendu» à l’opinion sous la forme d’une alliance de trois partis (le FLN, son petit frère le RND et des islamistes soft avec le Mouvement de la société pour la paix) clonés et qui contrôlent la majorité dans le Parlement et le sénat. Seconde formule: des élections truquées à la source (on ne bourre plus les urnes mais on contrôle les candidatures à la racine par une administration et des Services vigilants). Troisième phase, l’assimilation des islamistes et leur intégration dans l’économie de rente.

    En dernier, l'alibi de la presse privée pour illustrer la démocratisation en marche. La Syrie de Bachar n’a pas fait de même, mais promet déjà de s’y atteler face à la menace du Printemps. Bachar a promis une révision de la Constitution, une loi pour le multipartisme contrôlé, le droit à la manifestation, un dialogue national (le pouvoir en Algérie en a lancé un en 1992 et un autre après la fuite de  Ben Ali, mais entre les «siens»), des élections propres mais le tout mené par ses hommes et selon les intérêts de la famille régnante et de leurs affidés.

    Dans le réel, cela donne des situations à l’algérienne: les manifestants syriens ont, sur le papier, le droit de manifester, mais en pratique c’est autre chose. Dans la rue, on les tue. En Algérie, on a le même droit mais les autorisations de marches sont refusées — même quand Bouteflika dit le contraire.
    Le complot étranger, le déni et le refus de l’ingérence

    L’ingérence est le maître mot de la propagande dans les deux pays. Le refus de l’ingérence sert à stigmatiser non seulement les pressions étrangères, mais aussi les oppositions internes qui sont systématiquement présentées comme des appendices de l’Occident, d’Israël, de l’impérialisme, etc. Le discours sur l’ingérence s’accompagne, généralement, d’un usage médiatique du déni qui laisse pantois: en Algérie, la télévision publique est envoyée filmer les manifestations des Algériens après la dispersion de la foule par la force. Le but: montrer que les manifestants étaient douze et non 3.000. En Syrie, le déni va plus loin : on filme des aveux "arrachés" sous la torture, des pseudo terroristes, et des armes sont déposées dans les mosquées avant d’être "découvertes"…
    Du bon usage des "groupes terroristes"

    La formule fait école depuis des années en Algérie et sert à presque tout. En Syrie, le régime a fait plus fort: l’armée lutte contre le terrorisme et ne tue pas les civils; les civils morts sont des hommes armés abattus, pas des civils assassinés; l’armée n’assiège pas les villes ni ne les saccage; ce sont les populations locales qui lui demandent de l’aide contre les «groupes armées»… Les cadavres de soldats morts ne sont pas ceux de soldats exécutés parce qu’ils ont refusé de tirer sur les civils, mais les victimes de ces «groupes armés» embusqués parmi des civils.

    En Algérie, la mémoire est encore vive sur le sens exact de "lutte contre le terrorisme" durant les années 1990.
    La grossièreté de la propagande

    C’est l’une des affinités fortes entre les deux "frères": on ne recule ni devant le ridicule, ni devant l’impensable pour les bonnes œuvres de la propagande. En Algérie, la télévision reste «unique», étatique et sous contrôle strict du pouvoir. Elle sert à répéter ce que dit le président Bouteflika et à discréditer ses opposants ou leur interdire la voix et l’image. L’obsession de l’information et de son contrôle est commune aux deux régimes, avec des formules identiques pour faire croire le contraire: des journaux inquiétés, contrôlés ou soumis au diktat de l’agrément.

    En Syrie, la grossièreté est passée au chef-d’œuvre de l’outrecuidance. La formule est presque nazie, mais elle y est vraie: plus le mensonge est gros, plus il passe. Les exactions des soldats filmées au téléphone portable sont systématiquement démenties par les voix officielles: "Ce sont des clips de l’armée irakienne", soutient-on sans sourire.
    La fratrie et la famille

    En Syrie, on parle des Alaouites et de la petite famille de Bachar Al Assad: Ramy Makhlouf, son oncle, parrain de l’économie ; Maher son frère, patron de l’armée qui tue et terrorise.

    En Algérie, la tentation existe de remplacer l'actuel président par son frère, Saïd Bouteflika. Un parti a été lancé mais vite réduit en mode veille. L’idée trop monarchiste heurtait un peu la dictature républicaine. Le pouvoir n’est pas démocrate mais il aime l’alternance entre ses clans. Et l’économie? Elle reste contrôlée par des «familles» et des centres de décision. Les investisseurs étrangers qui ont cru aux avantages de l’investissement en Algérie ont été nombreux à ne pas comprendre les règles et ont mis des années à trouver des réponses brèves aux bonnes questions: "Qui décide? Qui doit-on payer? Qui corrompre en premier?".
    Le jeu de la ruse avec les puissances

    "Si tu me touches, le Moyen-Orient s’effondre dans le chaos", dit le Syrien. "Si tu me déstabilise, al-Qaida fera des ravages dans la région", dit l’Algérien. "Je suis le garant de la sécurité de l’approvisionnement", ajoute l’Algérien. "Je suis le garant de la sécurité d’Israël, malgré les apparences", répond le Syrien. Pour les deux pays, l’Occident est à la fois craint, manipulé, rejeté, invité, contourné, allié et accusé. Si en matière de politique interne les deux régimes sont violents, grossiers et fourbes, ils démontrent depuis des années une incroyable intelligence à gérer les pressions étrangères.
    Pouvoir réel/pouvoir apparent

    C’est le cas des deux régimes frères. En Algérie, le pouvoir est dit bipolaire: entre les "Services" qui ne disent rien et font tout, et la présidence qui dit tout mais ne fait rien. Cette dernière fonctionne parfois comme porte-parole de ces centres occultes du pouvoir ou s’engage dans des promesses qu’elle ne peut pas tenir, puisque ce n’est pas elle qui décide entièrement. On peut donc relire les déclarations et les promesses de Bachar al Assad depuis des mois, sous cet éclairage: il parle, promet l’arrêt des répressions et de l’usage des balles réelles, mais son armée, celle de son frère, fait le contraire ou simplement ce qu’elle veut.

    Y a-t-il une différence ? Oui. Dans le bilans des morts. Le pouvoir en Syrie tue les gens. En Algérie, depuis des années, le pouvoir tue le temps par des promesses de réformes.

    Kamel Daoud
  • La famille Kadhafi était entrée en Algérie par un chemin de contrebandiers

     

    Par |
     
     
    La famille Kadhafi au complet.

    L’opération a été menée dans un secret absolu. Contrairement aux démentis d'Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, la famille Kadhafi était belle et bien entrée en Algérie fin de la semaine dernière.

    Des agents en civils venus probablement de la capitale, et qui ont été choisis pour leur connaissance précise de la région, de ses routes et de son activité, ont chapeauté l’opération d’entrée de la famille Kadhafi en Algérie. L’opération de transport de la famille de la frontière à un aéroport militaire a été menée dans le secret le plus total, au point que de grands responsables sécuritaires et civils de la wilaya d’Illizi n’ont pas été informés des détails de l’opération, et que sept 4x4 blindés ont empruntés le passage de Debdeb le 27 août dernier pour faire diversion.

    Le convoi serait parti de Syrte

    Des sources ont indiqué à El Khabar que la famille Kadhafi est entrée en Algérie le 28 août dernier par un passage secret au Sahara, utilisé par les contrebandiers, sur l’axe sud-ouest de la Libye reliant Ghadamès et Ghat à Tinalkom en Algérie. Les responsables libyens chargés de la sécurité du convoi ont eu recours à une diversion en faisant passer sept 4x4 blindés par le passage frontalier de Debdeb, dans le cadre des mesures sécuritaires prises après avoir reçu des informations sur des embuscade tendues par les rebelles contre le convoi sur les deux routes principales reliant Ghadamès au Nord de la Libye, et la forte probabilité que le convoi soit la cible de raids dans la région saharienne entre l’Algérie et la Libye. Ces mêmes sources ont indiqué que le convoi était arrivé dans la ville algérienne de Tinalkom plus de quatre jours après avoir démarré de Syrte. Selon nos informations le convoi a transporté une cinquantaine de personnes et étaient constitué de plus de 14 véhicules, dont certains pour la garde armée et qui sont passés en trois groupes pour faire diversion, à travers une piste utilisée par l’armée libyenne dans ses déplacements et qui mène à un passage secret utilisé par les contrebandiers. Le convoi est arrivé selon des renseignements croisés à Tinalkom quelques minutes avant la rupture du jeûne et est resté sur la route jusqu’au lendemain.

    Des forces spéciales pour escorter la famille Kadhafi

    Les autorités algériennes ont transporté par hélicoptère puis dans deux ambulances deux femmes, dont l’une d’elle est Aïcha, la fille du colonel Kadhafi qui était enceinte et qui selon nos sources à mis au monde avant-hier à Djanet une petite fille qu’elle a prénommée « Amel Djanet ». Le deuxième convoi de 4x4 blindés ciblé par des tirs et a dû s’arrêter durant plusieurs heures avant de reprendre la route. Le convoi de Tripoli a été accueilli par des responsables civils et militaires et des médecins. Les autorités ont néanmoins refusé aux gardes armés d’entrer en Algérie ainsi qu’à deux 4x4 transportant des bagages notamment des valises contenant de l’argent, des bijoux et des objets d’arts. Nos sources ont souligné que les autorités ont interdit à la famille Kadhafi de faire rentrer de l’argent et des bijoux en dehors des effets personnels des quatre familles qui étaient à bord des sept voitures. Selon nos informations, un convoi militaire algérien comprenant une unité des forces spéciales a accompagné la famille Kadhafi à une résidence de la quatrième région militaire, où la famille s’est reposée avant d’être transporté dans un avion militaire spéciale jusqu’à la base de Boufarik près de la capitale, selon ce qu’ont rapporté des sources non confirmées.

    La fuite préparée à l’avance ?

    Selon le quotidien français Libération, la fuite du clan Kadhafi semblait préparée. De l’argent libyen gardé en Autriche a été récemment transféré en Algérie. En juin, l’Autriche a obtenu de Bruxelles qu’elle retire Mustapha Zarti, ex-vice-président du fonds souverain de l’Etat libyen, de la liste des personnes visées par les sanctions. Cet Autrichien, fidèle du défunt régime, a depuis accès à des comptes dont on ne sait pas s’ils sont réellement les siens. Au printemps, les avoirs de Kadhafi en Autriche étaient estimés à 30 milliards de dollars.

  • Le MDL appelle les Algériens à soutenir le peuple libyen

    Par

     

    Le Mouvement des Droits et Libertés salue dans le communiqué ci-après la victoire des insurgés du CNT contre l'ex-"guide" libyen Mouammar Kadhafi et ses partisans.

    Le Mouvement des droits et libertés salue la victoire du peuple libyen contre le despotisme. Il s’incline devant la mémoire des victimes d’une guerre injuste imposée à son propre peuple par un dictateur sanguinaire. Plus que toute autre, la défaite de Kaddafi sonne l’échec définitif du populisme pan arabiste pseudo révolutionnaire qui - pathétique destin - a réduit le peuple à trouver son salut chez les colonisateurs d’hier.

    Cumulant à celles des peuples tunisien et égyptien, cette victoire confortera et relancera sans doute, dans toute notre région, les aspirations à la citoyenneté contre la dictature et la corruption. Elle assène un coup supplémentaire aux velléités monarchistes qui, dans certains pays, remettent en cause l’option républicaine prise au lendemain des indépendances.

    Souhaitant tout le succès à leurs efforts de reconstruction, le MDL enregistre avec satisfaction la préservation de l’intégrité territoriale de la Libye. Le MDL exprime son espoir de voir les nouveaux dirigeants libyens engager rapidement leur peuple sur la voie de la paix civile, de la justice, de la liberté, des droits de l’Homme, de la démocratie et de l’indépendance nationale, loin de tout extrémisme ou allégeance étrangère.

    Rappelant aussi la grande et précieuse solidarité libyenne hier, lors de notre guerre de libération, le MDL appelle les Algériennes et les Algériens à exprimer par tout moyen pacifique leur soutien ou aide au peuple libyen dans la conquête de la démocratie et de la dignité.

    En cette affaire, le MDL considère que l’Algérie se doit d’être aux côtés de la révolution libyenne et auprès du peuple frère de Libye dans la reconstruction de son Etat, de sa sécurité et la relance de son économie. C’est la voie la plus judicieuse pour conforter, sur la scène internationale, l’autonomie de décision des Etats de la région. Les amitiés et /ou intérêts des dirigeants n’ont aucune place lorsqu’ils contredisent ceux de leurs nations ou hypothèquent la paix et l’avenir d’une région déjà très malmenée par le terrorisme international.

    Aujourd’hui, le vrai défi pour l’Algérie est d’amorcer un processus démocratique véritable qui lui permette de ne pas être à la traine ou à la marge d’une Afrique du nord en marche vers l’émancipation citoyenne et l’union. C’est là la seule voie à la hauteur des principes de liberté, de solidarité et de progrès qui ont présidé à son avènement dans le concert des Nation, il y a cinquante ans.

    Le 28 août 2011

    Les portes-paroles :

    Yasmina Si Abderrahmane, Hamid Ouazar et Ali Brahimi

  • Le parti Ahd 54 condamne l’attitude irresponsable de l’Algérie officielle

    Par
    Fawzi Rebaïne, président de Ahd 54

    La présidence de la République sous couvert de geste humanitaire reçoit la famille du dictateur libyen, sur le sol algérien, qui est impliquée dans la mort d'au moins 50 000 personnes qui se sont sacrifiées pour les idéaux de la liberté.

    Le Parti Ahd 54 considère par ce geste qu'on a balayé l'un des principes fondamentaux pour lequel le peuple algérien a payé un lourd tribut, à savoir l'aide indéfectible à tous les peuples opprimés. Ces principes qui ont régit la révolution algérienne ont été piétinés sciemment de par le mépris affiché pour l'opinion nationale et aux soutiens aux dictateurs qui ont massacré et massacrent leurs peuples en Tunisie, Egypte, Libye et Syrie. L'histoire retiendra de la présidence de la République actuelle que les seuls faits d'armes dont elle a été l'auteur ne sont que le reniement des principes fondamentaux qui ont été écrites en lettres de sang dans la déclaration du 1er novembre 1954 et dans la plate-forme de la Soummam.

    Le Parti Ahd 54 a, depuis le début du soulèvement du peuple libyen, soutenu comme l'opinion public national et d'une façon constante cette révolution depuis son déclenchement et entretiendra une relation privilégiée avec ses représentants, nul ne peut aller dans le sens contraire de l'histoire sauf les dictateurs. Le Parti Ahd 54 condamne l'attitude irresponsable de l’Algérie officielle qui ne défend pas l'intérêt de l'état.

    Toufik Benallou, chargé de communication de Ahd 54

  • Rat nommé khadafi

    Fortunes

    Par

    «L'on voit des hommes tomber d'une haute fortune par les mêmes qui les y avaient fait monter.» Jean de La Bruyère

    Un assourdissant coup de klaxon suivi d'un crissement de freins et de l'insupportable bruit de tôles froissées fit se retourner les apathiques passagers: une voiture noire rutilante venant dans l'autre sens se faisait percuter par une camionnette chargée de légumes conduite par un jeune homme. «Zenga! Zenga!», s'écria un truculent personnage assis derrière le conducteur. «La vie est ainsi faite», continua le passager. «Il y a des revers de fortune pour beaucoup de gens. Un jour, on est en haut. Un jour on descend. Plus on s'élève et plus dure sera la chute! Alors, il vaut mieux être au milieu à regarder un jour ceux qui vivent mieux que soi et un autre à compatir aux misères de ceux qui sont plus malheureux que soi!» L'employé modèle pensait que la première répartie du passager assis à l'avant, faisait sûrement allusion à l'ancien maître de Tripoli qui venait de se faire déloger de sa capitale par ses opposants armés... avec cependant, un petit coup de pouce des forces de l'Otan.
    L'opinion de la rue semblait partagée: certains avaient une certaine sympathie pour l'ancien maître de la Libye, pour ses retournements fantasques, pour son originalité... Il était imprévisible, contrairement à la plupart de ses collègues arabes. Il était entre Idi Amin Dada (mort en exil en Libye) et Bokassa, l'ami de Giscard d'Estaing. D'autres ne l'aimaient pas parce qu'ils le trouvaient ridicule: il donnait une mauvaise image des dirigeants arabes et il n'avait rien fait de positif pour un pays qui avait d'énormes potentialités. Et puis, cette manie de vouloir s'unir avec tous les pays voisins: avec l'Egypte, puis avec la Tunisie, puis avec les pays africains. Les Etats-Unis d'Afrique! Il faut vraiment être naïf pour croire à une telle utopie. Des pays qui ne sont pas encore sortis du tribalisme. L'employé modèle était convaincu que Moubarak a commencé à perdre le pouvoir au lendemain de la défaite de l'équipe égyptienne à Khartoum. Le pauvre! Il pensait qu'un match victorieux effacerait toutes les déceptions d'un peuple. Et puis, cette nouvelle manie des dictateurs à vouloir à tout prix fonder chacun, une dynastie: ils veulent tous voir leurs rejetons ou leurs parents leur succéder quand ils passeront la main.
    D'un côté, ils n'ont pas totalement tort: toutes les dynasties ont commencé par des coups fourrés contre un quelconque pouvoir, légitime ou pas. Et les dictateurs ne sont pas pires que les émirs ou les monarques bedonnants. Mais, voilà, l'impérialisme occidental, puisque c'est lui qui dirige le monde actuellement, décerne les bons points à qui il veut. Il ose même qualifier certains despotes «d'éclairés». Ainsi, l'Otan peut se permettre d'intervenir là où elle veut, avec ou sans l'accord des Nations unies. Il faut se souvenir que c'est avec un mensonge gros comme ça que G.W Bush a détruit un pays comme l'Irak. Il s'est conduit quasiment, en dictateur pour mener «sa» croisade. L'armée de ce nouveau dictateur ne s'est pas contentée de bombarder, de tuer, de piller, mais ses services secrets ont enlevé dans la plus complète illégalité, des suspects à partir d'Etats souverains et souvent avec la complicité active des gouvernements, notamment européens ou de pays du tiers-monde à la recherche d'un effacement de dette ou de crédits complaisants...
    Après l'Irak, ce fut le tour de la Serbie qui s'est vue amputée d'une province. Le Soudan n'a pas tardé à suivre le même chemin. Et maintenant c'est la Libye. Mais c'est un Sarkozy aux abois, parce qu'il n'a rien à présenter comme bilan à ses électeurs, qui a conduit les opérations contre El Gueddafi. Il avait choisi le dictateur le plus faible pour s'auréoler d'une victoire facile: «A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire!»

  • france tient par les couilles le regime de banane qui nous gouverne ,oui, humanitaire mon oeil !!!!

     

     

     

    «Humanitaire», disent-ils

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte


     

    L’opinion nationale a été choquée d’apprendre que la famille de Mouammar El Gueddafi était entrée en Algérie avec l’accord des autorités d’Alger. Le ministère algérien des Affaires étrangères a été obligé d’annoncer la nouvelle après avoir informé ses partenaires étrangers. Ce même ministère, qui peut être cité comme modèle en matière de communication nulle, a multiplié les démentis au point de susciter des doutes. Des démentis relatifs aux informations se rapportant aux relations entre le pouvoir algérien et le régime finissant d’El Gueddafi. Le département de Mourad Medelci n’a-t-il pas nié l’entrée d’un convoi de voitures blindées par les frontières terrestres algéro-libyennes, tel que rapporté par l’agence de presse égyptienne, avant de le reconnaître implicitement ? Ce convoi était bel et bien celui de la famille du dictateur libyen.

    Les Algériens, qui suivent de près l’actualité libyenne grâce aux chaînes de télévision arabes et occidentales, ont été les derniers à être au courant. Comme d’habitude. Certains ont pu être sensibles à l’argument officiel des autorités mettant en avant «les raisons humanitaires». Il est vrai que la famille d’El Gueddafi ne peut pas être tenue pour responsable des agissements criminels du tyran, même si Aïcha et Hannibal ont les mains sales. Aïcha a même qualifié ceux qui s’opposent à son père de «rats» qu’il faut exterminer. Le Conseil national de transition (CNT) libyen a tout à fait le droit de vouloir juger certains des membres du clan El Gueddafi. Mais au-delà des aspects «humanitaires» invoqués à Alger, des interrogations s’imposent d’elles-mêmes : l’Algérie a-t-elle élevé, une seule fois, la voix pour dénoncer les viols collectifs, les accouchements prématurés, les disparitions forcées imputables aux milices du dictateur libyen de Tripoli ?

    L’Algérie, qui a critiqué l’action de l’OTAN en Libye, a-t-elle demandé au régime d’El Gueddafi de ne pas envoyer des missiles Scud sur les villes telles que Brega, Misrata et Ras Nalout ? Contrairement à la Tunisie, l’Algérie n’a pas montré la même générosité avec les réfugiés libyens qui fuyaient les combats au début du conflit, et qui se présentaient aux frontières sud ? A un moment donné, on a même tenté de fermer ces frontières terrestres. A décharge de l’Algérie, des aides alimentaires et médicales ont été expédiées en Libye. Mais dans quel cadre ? Pas d’indications. Comme pour Aïcha El Gueddafi, les autorités algériennes permettront-elles aux centaines de femmes libyennes, aujourd’hui dépourvues de toit et de moyens de subsistance, d’accoucher en Algérie ? Soutiendra-t-elle les milliers d’enfants sans famille qui errent dans les rues dévastées des villes libyennes ?

    Au-delà du discours exagéré, amplifié par les milieux officiels à Alger, sur la supposée présence d’Al Qaîda parmi les rebelles libyens, la diplomatie algérienne, dont l’indolence est devenue historique, doit aujourd’hui, et pas demain, clarifier la position politique et stratégique de l’Algérie en tant qu’Etat. C’est probablement le seul moyen pour éviter de répondre crûment demain à la question de savoir si Alger est contre ou pour la nouvelle Libye ? L’histoire n’attend pas les retardataires.

    Fayçal Métaoui
  • dite à toufik de payer la facture ...c'est lui le boss de l'Algerie

     


     

    Les cancéreux du CPMC sans soins pendant deux jours

    Alerte sur la pénurie des médicaments

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

    Le Centre anticancéreux Pierre et Marie Curie (CPMC) à Alger a vécu une grande «fronde» des patients depuis deux jours (dimanche et lundi). L’arrêt de tous les traitements médicaux oncologiques décidé par le chef de service, le professeur Bouzid, en est la raison de ce mécontentement. Une décision motivée par les graves ruptures de médicaments.

    La direction a été prise d’assaut, hier matin, par de nombreux malades qui réclamaient leur traitement dans l’immédiat. «Nous vivons une situation lamentable. Je suis venue jeudi, on me demande de revenir dimanche pour me renvoyer une deuxième fois. Ce n’est plus possible de continuer à vivre ce calvaire. Nous demandons au président de la République de prendre en charge notre problème. Le ministère de la Santé n’a rien fait et pourtant il connaît notre situation. La direction du CPMC n’a rien fait non plus, et ce, depuis des mois», se lamente une jeune dame atteinte d’un cancer du sein. D’autres malades tentaient de forcer la porte de la direction pour exprimer directement leur mécontentement au premier responsable du centre.


    En vain. La décision d’arrêter tous les traitements a sérieusement effrayé les nombreux patients atteints de tous types de cancer.
    Les enfants sont également concernés. «Comment voulez-vous que les malades ne rechutent pas, si leur traitement est interrompu durant déjà des mois. Nous avons sans cesse lancé des appels aux différents responsables du secteur pour se pencher sérieusement sur cette question, mais les choses sont toujours à la case départ», regrette la présidente de l’association des malades cancéreux El Amel, chez laquelle de nombreuses personnes se sont rendues pour se plaindre. «Nous ne savons plus à qui nous adresser. Personne n’est sensible à notre douleur qui, pourtant, est à son paroxysme», nous confie une malade inquiète.
    Dans une lettre adressée à toutes les autorités du pays au nom des 300 malades de Bordj Menaïel, une dame ne manque pas de signaler que la situation est catastrophique pour les patients de la région. «A chaque visite au service d’oncologie à l’établissement de Bordj Menaïel, on s’entend répondre : ‘Désolé, il n’y a pas de médicaments, peut-être la semaine prochaine.’ Et on repart bredouille. Cela dure depuis des mois et personne ne s’inquiète pour nous. Cette situation est révoltante, avilissante, dévalorisante, indigne et inhumaine. On nous laisse mourir à petit feu.» La même humiliation est également vécue dans les villes du Sud.


    Une jeune dame venue de Touggourt, renvoyée hier pour la troisième fois, illustre bien la situation que vivent les malades cancéreux dans les différentes régions du pays. Ils sont orientés vers le CPMC dans l’espoir de voir leur douleur apaisée.
    Malheureusement, le problème reste non résolu. «On ne peut plus continuer à administrer aux patients la moitié du traitement. La chimiothérapie, le traitement de base en oncologie, constitue un cocktail de produits qui sont pour la majorité en rupture. Les prévisions sont pourtant claires pour le nombre de malades pris en charge à notre niveau et les commandes doivent suivre, puisque le budget nécessaire a été débloqué, selon le ministère de la Santé. Il n’est plus possible de continuer à travailler dans de telles conditions», se révolte le professeur Bouzid, chef de service d’oncologie au CPMC. «J’ai effectivement donné l’ordre d’arrêter tous les traitement médicaux du cancer depuis dimanche, car il n’est pas question de traiter certains malades et non pas d’autres ou bien administrer un demi-traitement. Les consultations et les urgences ont été assurées. La notion de nouveaux et anciens malades (traiter uniquement les anciens patients) imposée par la pharmacie du CPMC est une ineptie du point de vue médical et éthique.

    On ne choisit pas de tomber malade au mois de mars ou en août. J’ai moi-même saisi les autorités compétentes à ce sujet, à savoir le ministère de la Santé et la direction du CPMC depuis dix jours, mais la situation est toujours pareille», regrette-t-il. Pour la pharmacienne de l’établissement, Mme Nebchi, il n’y a aucune rupture au niveau du CPMC. Vous pouvez venir photographier les stocks de médicaments dont nous disposons. Elle tient à rappeler que ce centre est à vocation régionale et qu’il ne peut répondre à la demande nationale. Mais elle ne nie pas que plusieurs autres malades sont portés sur une liste d’attente. «Pour le moment, nous avons 269 malades qu’il faut prendre en charge et le comité médical du CPMC a décidé de traiter uniquement ces malades pour avoir de meilleurs résultats. Ces patients nécessitent un traitement de 18 séances avec trois ampoules tous les 21 jours.


    Les nouveaux cas doivent attendre le prochain arrivage de médicaments. Il ne faut pas oublier que la PCH a d’énormes problèmes financiers. A cela s’ajoute la lettre de crédit», réplique-t-elle. Une situation qui vient compliquer sérieusement la prise en charge du cancer en Algérie, puisque la chaîne des soins est souvent interrompue ou quasiment inexistante, telle que la radiothérapie.
    La décision a été levée, hier en fin de matinée, par le chef de service d’oncologie, le professeur Bouzid, suite à une réunion avec le directeur du CPMC qui s’est engagé à soumettre le problème à la tutelle et à établir la liste de tous les produits actuellement en rupture de stock au CPMC et d’expliquer les raisons de cette rupture.
     

    Djamila Kourta