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  • impossible ouverture audio-visuelle en algerie

    TÉLÉVISIONS PRIVÉES
    Mehri, Rahim et Haddad en piste

    L’ouverture au privé de l’audiovisuel se précise de plus en plus. Certains candidats n’ont pas tardé à se faire connaître, alors que d’autres ont opté pour la discrétion. Les groupes en lice sont nombreux. Mais dans le milieu d’affaires, on parle du groupe ETRHB d'Ali Haddad, du groupe Mehri ou encore celui que préside l’homme d’affaires Rahim du groupe Arcofina.
    Abder Bettache - Alger (Le Soir) -Avant même que le gouvernement n’annonce officiellement sa volonté d’élaborer une loi spécifique pour consacrer l’ouverture de l’audiovisuel au privé, des informations font état de démarches et tractations menées par des hommes d’affaires pour se lancer dans le projet audiovisuel. Le groupe ETRHB semble avoir pris plusieurs longueurs d’avance sur ses futurs concurrents. Depuis le 25 août dernier, un site web – www.dzairwebtv.com – a été lancé. Une stratégie mise en place, expliquent des spécialistes de l’audiovisuel, «dans une perspective de la création d’une chaîne de télévision». M. Yacine Titem, le directeur de l’agence Lotus Média, accompagnatrice du projet, évite de parler explicitement de «lancement d’une chaîne de télévision» pour le compte du groupe Haddad. «On ne peut rien vous confirmer», s’est-il contenté de dire. Mais «la mission qu’on nous a confiée est celle de mettre en place une TV web». En effet, cette dernière, étant une chaîne généraliste, a entamé sa diffusion en ligne. «Vivez la télé autrement» est le slogan de dzairwebtv.com. Des émissions sportives, telles que «Café des sports» ou encore «Dzaïr foot» sont à l’affiche du site. D’autres émissions à caractère culturel et social sont prévues dans la grille de lancement. L’émission intitulée «Le 1/4 d’heure de célébrités» constitue l’une des prochaines attractions.
    Un rêve de trente ans pour Djilali Mehri
    Le décor mis en place est identique à celui des plateaux de télévision. Un effort qui dénote que dzairwebtv s’inscrit dans une perspective de lancement d’une chaîne de télévision. «C’est une lecture qu’on pourra faire. Mais pour le moment rien n’est officiel», ajoute M. Titem. L’homme d’affaires Djilali Mehri ne cache pas pour sa part son enthousiasme quant à la prochaine ouverture du champ audiovisuel au secteur privé. «C’est une annonce qui constitue sans nul doute une avancée prometteuse dans la voie du renforcement des libertés publiques et de la démocratie dans notre pays», a-t-il indiqué. Et d’ajouter : «C’est un rêve que je caresse depuis trente ans. Cela fait longtemps que je m’y intéresse. J’attends cela avec impatience. A l’occasion de la tenue d’un symposium maghrébin les 11 et 12 mai 2006 à El Oued, j’avais déjà exprimé le désir de m’investir dans ce secteur d‘activité. Une activité dédiée en particulier à la culture, aux arts, à la musique de notre pays, ainsi qu’au sport, loisirs et tourisme. C’est dire que j’accueille avec joie cette initiative de nos autorités et je m’emploierai à m’y associer et à soutenir un investissement de mon groupe pour le plus grand intérêt de mon pays.» Le représentant exclusif de la chaîne hôtelière du groupe Accor en Algérie a tracé, lui, les contours de son futur investissement. «Il faut maintenant attendre la publication du cahier des charges régissant cette activité».
    Le groupe Rahim dans l’attente des textes
    Pour Djilali Mehri, «l’Algérie aura beaucoup à gagner en ouvrant le champ de l’audiovisuel». «Nous allons actualiser notre étude et nous comptons faire de ce projet un véritable support de l’épanouissement touristique, culturel, sportif et social de notre pays. On est, certes, en retard dans ce domaine, mais on peut facilement se rattraper. La télévision est un moyen approprié pour présenter au monde l’Algérie. Je vous le répète, c’est un rêve qui date de trente ans», ajoute notre interlocuteur, qui précise que son projet de création de chaîne de télévision aura une dimension maghrébine, un projet antérieur à la chaîne tunisienne Nessma TV. Le groupe Arcofina, que dirige l’homme d’affaires Rahim, propriétaire du projet la Médina d’Alger, dont l’hôtel Hilton, la tour ABC ou encore le projet Ardis est annoncé comme porteur d’un «important » projet de création d’une chaîne de télévision. Une information démentie par l’entourage immédiat de M. Rahim, qui a indiqué que «le projet n’est pas à l’ordre du jour». Selon la direction de communication du groupe Arcofina, citant son secrétaire général «le groupe Rahim n’est nullement sur le point de lancer une chaîne de télévision». «Pour le moment, le projet n’est pas à l’ordre du jour pour le groupe Arcofina. Le champ de l’audiovisuel est pour l’instant fermé. Le jour où il sera ouvert, on verra. On attend les textes pour mieux voir.» Une explication qui laisse penser que le groupe Arcofina, considéré comme l’une des entités économiques privées les plus actives en Algérie, est intéressé par l’expérience audiovisuelle.
    Beur TV se recentre sur Alger ?
    Dans la foulée de cette importante mutation que connaîtra le champ audiovisuel en Algérie, la chaîne de télévision française Beur TV n’est pas en reste. Se présentant notamment comme la première «chaîne de télévision privée à destination des Français d’origine maghrébine, de Maghrébins vivant en France (…) mais aussi aux populations issues de l’immigration des pays du sud de la Méditerranée et vivant en France», Beur TV compte se repositionner et se redéployer. Selon des sources concordantes, la chaîne de télévision Beur TV compte faire d’Alger son principal siège dans la région du Maghreb. Autrement dit, si Beur TV délocalise sur Alger, elle sera en pole position pour entamer son expérience algérienne de l’audiovisuel. Beur TV est conventionnée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel français depuis le 8 janvier 2002. Elle a obtenu l’agrément du CNC en juin 2003 et débutera sa diffusion le 3 mars 2003. Cela étant, il est à noter que dans le document portant perspective d’ouverture du champ audiovisuel, le ministère de la Communication justifie la fin du monopole de l’Etat sur la télévision en indiquant que, «l’ouverture de l’audiovisuel au privé paraît incontournable au regard du développement des technologies de l’information et de la communication». «Le caractère sensible du secteur de l’audiovisuel, qui a un impact déterminant sur l’opinion publique, impose une loi spécifique pour cette activité», ont ajouté les services du ministère, qui précisent dans le même document, que «l’audiovisuel, la presse électronique, les sondages et la publicité ne figurent pas dans le nouveau code de l’information du fait que ces activités présentent des spécificités nécessitant des textes séparés».
    A. B.

  • une photo avec 147milliards de dollar pour la postérité!!

    Le manuel du parfait comportement
    face à 174 milliards de dollars !

    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr
    Premier signe d’un réchauffement entre l’Algérie et le CNT libyen.
    Alger envoie une mission médicale à Tripoli. Des médecins…

    … accoucheurs !

    Maintenant que le gouverneur de la Banque d’Algérie l’a confirmé, que c’est officiel, nous pouvons enfin le prendre pour… argent comptant. A la fin juin 2011, l’Algérie (c’est comme ça qu’il a dit lui) disposait de 173, 91 milliards de dollars de réserves. En clair, deux choses : d’abord si ce chiffre a été arrêté à juin 2011, c’est qu’aujourd’hui, en septembre 2011, deux mois après, nous sommes encore plus riches. Je subodore même que nous avons vaillamment franchi la barre psychologique des 174 milliards de dollars. Ensuite, seconde constatation qui saute aux yeux dans un bruit terrible de pièces d’or, le pays n’a jamais été aussi riche depuis 1962, l’indépendance et le début de la fin. Maintenant, c’est pas tout ! Qu’allons-nous faire avec ces 174 milliards de dollars sur les bras ? D’abord, vérifier qu’ils sont bien sur nos bras, et pas sur d’autres bras pas forcément amicaux ni partageurs. Pour l’heure, je dois bien l’avouer, je ne sens pas vraiment le poids de ces 174 milliards sur mes bras. Mais je dois bien l’admettre, je ne suis pas un étalon de mesure fiable. Je souffre d’arthrose, mes terminaisons nerveuses se nécrosent de plus en plus, rendant mes bras et mes avant-bras de moins en moins sensibles au poids, à la charge. Si parmi vous, amis lectrices et lecteurs, il s’en trouve qui sont sains, ne souffrent pas de rhumatismes des bras ravageurs et qui sentent bien eux le poids des 174 milliards de dollars sur leurs bras, qu’ils me le disent, ça me rassurerait ! Mais ne perdons pas le fil de notre tête-à-tête avec les 174 milliards de dollars. Quand vous faites face à un tel tas de billets, quelle attitude adopter ? Le vouvoiement, bien sûr ! Il faut apprendre à vouvoyer. Ne vous inquiétez surtout pas de choquer, autour de vous chacun comprendra que vouvoyer 174 milliards de dollars, c’est la moindre des choses que nous puissions faire. Et ensuite ? Une fois que vous avez appris à vouvoyer 174 milliards de dollars, que faites-vous ? Prendre des photos. N’hésitez pas à prendre des photos. Et si votre appareil est muni de la fonction vidéo, filmez aussi ! C’est plus prudent. Pour la postérité surtout. Car il n’est pas dit que vous vous retrouviez à l’avenir dans cette posture, assis en face de 174 milliards de dollars. Alors, autant garder des traces. Vos petits-enfants, en fouillant dans les coffres à souvenirs de la famille, pourront toujours dire «tiens ! Là, tu vois, c’est grand-père en face d’un tas de dollars en train de les vouvoyer !» Ça sera toujours ça comme héritage aux générations futures ! En priant tout de même très fort pour que vos petits-enfants ne souffrent pas, comme vous, d’arthrose aiguë aux bras. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • Conférence sur le terrorisme ou l'art d'arroser le sable......DRS

    Par |

     

    Pas de grandes décisions à la conférence internationale d'Alger sur la lutte antiterroriste.

    Nous le disions à son début : il y avait quelque chose de biaisé dans cette conférence sur la lutte antiterrorisme et pour le développement au Sahel.

    Aujourd’hui, au vu des conclusions, ce rendez-vous international s’avère un coup d’épée dans l’eau. Cette conférence fait penser plus à ces fameuses réunions de la Ligue arabe du temps de sa "splendeur" : elle se réunissait pour fixer une prochaine réunion…

    On serait même tenté d’avancer qu’elle fut une énième dérobade devant les vrais problèmes posés au pouvoir. Autrement, y a-t-il eu une avancée concrète depuis qu’elle s’est tenue ? Avec un art du verbe digne de Lapalisse, Abdelkader Messahel nous apprend que "tout le monde a compris que la sécurité et le développement dans le Sahel est l’affaire des pays de la région". Selon donc le monsieur affaires maghrébines du gouvernement, avant jeudi, les pays du Sahel ne pipaient mot aux enjeux de la sécurité et du développent ! Le même ministre délégué évoque l’existence de synergie entre les quatre pays. Nous aurions aimé qu’il nous en dise plus. Quelles sont les prochaines actions pour coordonner les opérations sur le terrain ? Que fait-on sur le plan du renseignement, de l'opérationnel ?

    Alger et les participants à ce rendez-vous ont arrosé le désert pendant une journée et demie. Avec les résultats que l’on sait.

    Il ne suffisait pas de réunir quelques ministres de pays voisins et un certain nombre d’experts pour faire croire qu’on lutte contre le terrorisme. A contrario des déclarations ampoulées d’Abdelkader Messahel cette conférence est la meilleure preuve que la coopération dans la lutte antiterroriste entre l’Algérie et ses trois pays voisins est un voeu pieux. Rien d'autres.

    Les enjeux de cette messe sans lendemains sont en fait à chercher ailleurs.

    D’abord en Algérie. Cette conférence a été une aubaine pour le pouvoir afin qu'il fasse entendre sa voix, brouillée, inaudible depuis l’insurrection populaire libyenne. On ne cesse de parler de l’expertise de l’Algérie en matière de lutte antiterroriste, comme si elle l’avait vaincu. Bien au contraire, au bout de 20 ans de lutte contre le terrorisme, le premier ministre Ahmed Ouyahia avouait la semaine dernière qu'on n'en a pas encore fini avec. Alors qu’on s’acheminait vers son anéantissement il y a une dizaine d’années le voilà qu’il redouble de férocité, servit qu’il est par un pouvoir particulièrement complaisant avec l’intégrisme islamiste. Si l’Algérie avait une certaine maitrise de cette gangrène, il n’y aurait pas toutes les semaines des jeunes soldats de l’ANP qui tombent sous les balles de ces criminels, il n’y aurait pas ce climat de terrible insécurité en Kabylie notamment.

    Toujours en Algérie. Le conflit libyen a "tchernobylisé" le débat sur les réformes dans notre pays et a fait presque oublier ce que concoctait ou pas le pouvoir depuis le début de l’été dans le cadre des "réformes politiques".

    Cela fait des semaines que l’opinion est donc menée en bateau avec des promesses de réformes, distillées à doses homéopathiques. Quotas de femmes dans les partis, nouvelles lois sur l’information, loi sur les partis, code électoral, etc. Pour quel résultat ? Un millefeuille de nouvelles lois qui ne répondent nullement aux attentes des Algériens. En définitive, a-t-on constaté des avancées réelles, concrètes en faveur d’une ouverture politique ? A-t-on seulement senti le soupçon d’une volonté de changement de la part des artisans des "réformes" ? Franchement non. Tout le reste relève du discours. Sans emprise sur le quotidien du citoyen algérien.

    Ensuite, au Niger et au Mali. Ces deux pays ont des soucis à se faire avec le retour Touaregs qui avaient servi comme "mercenaires" en Libye. Persécutés, marginalisés et combattus par les pouvoirs centraux de la région du Sahel, les Touaregs ne resteront pas longtemps inactifs. Et l’assassinat non élucidé d’un des chefs les plus emblématiques de la cause touareg, Brahim Ag Bahanga, ne restera pas sans suite. L’autre grand problème auquel vont rapidement faire face les pays du Sahel, l’Algérie comprise, est la contrebande des armes qui proviennent des dépôts libyens ? Le Niger, le Mali et la Mauritanie n’ont pas les moyens de surveiller leurs immenses territoires. A ce titre, la collusion de contrebandiers avec les tueurs d’Aqmi est à surveiller de près.

    Mais alors qu’a-t-on décidé à Alger pour aider ces pays ? Hormis refuser que "la région du Sahel ne devienne un dépôt d’armes et le fief des terroristes". Pas grand-chose hormis la promesse de se revoir.

    Yacine K.

  • Au Club, la révolte couve !

    Par |
     
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    Algérie. Toutes les opérations de relogement n’ont pas viré à l’émeute et certaines d’entre elles se sont même très bien déroulées. Propos confirmés par la famille… … Kadhafi !

    Par Hakim Laâlam
    Email : laalamh@yahoo.fr

    Maintenant que c’est quasiment confirmé, que tout le monde ou presque est au courant que la famille Kadhafi a été hébergée à la résidence Club-des-Pins, je peux être tranquille. La réaction des autres résidents de cette zone protégée, ceux qui y sont hébergés depuis des lustres par le régime, va être féroce et à la hauteur de l’événement. Mes compatriotes-responsables vont sûrement sortir manifester leur colère de voir arriver dans leur quartier de haute sécurité la famille Kadhafi. Ils ne vont pas tolérer que cette graine de dictature, cette engeance d’autoritarisme vienne polluer un air aussi pur, aussi démocratiquement suintant, aussi transparent et aussi propice à la compétence et à l’intelligence que le Club-des-Pins.

    Ah ! Je les vois d’ici les résidents de la zone d’Etat couper du tissu, le tailler aux dimensions de banderoles, acheter des marqueurs au centre commercial de Bab Ezzouar et y transcrire tout leur courroux de voir s’installer au milieu d’eux les Kadhafi. Je soupçonne même certains des résidents du Club d’envisager des solutions extrêmes. Comme de préparer en douce des cocktails Molotov à l’aide de bouteilles de Chivas 24 ans d’âge, et d’envisager de les balancer sur les villas d’Aïcha et des autres membres du clan Kadhafi. J’entrevois même des actions kamikazes pour préserver ce haut lieu de bonne gouvernance qu’est le Club-des-Pins.

    Des ministres, de très hautes personnalités, des notabilités du régime vont sûrement rédiger des lettres de départ du Club, missives dans lesquelles ils vont expliquer qu’ils n’ont d’autre choix que de quitter cette zone pour ne pas se rendre complices d’une telle infamie et pour ne pas cohabiter avec la smala tripolitaine. Et en processions lentes et cérémonieuses, habillés de chanvre, juste de chanvre et de sacs de jute, ils vont toquer à la porte du patron du P-dg du Club-des-Pins pour lui remettre officiellement les clefs de leurs villas et chalets. C’est qu’il ne faut pas les chatouiller, les miens, il ne faut pas pousser le bouchon jusqu’à leur faire partager le Club, leur Club chéri avec de la graine de bédouin dictateur ! Assurément, les prochaines heures vont être chaudes, très chaudes. Voire même torrides. De quoi… piquer une tête dans l’eau pour calmer ses nerfs. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

    H. L.

  • le surplace du régime de bananes qui nous gouverne sous la houlette du DRS

    L’impossible réforme : la démonstration du Conseil des ministres

    Par : Mustapha Hammouche

    En s’engageant sur des réformes “approfondies”, le pouvoir s’est embarqué dans une drôle de galère. D’autant qu’il semble en avoir fait sa carte de visite, celle qui lui permet de ne pas être traité en dictature résiduelle d’Afrique du Nord.
    Par les temps qui courent, on ne peut appeler réformes n’importe quelle retouche à une législation qui fonde l’arbitraire, si tant est que la législation devienne, par on ne sait quel miracle, contraignante pour le pouvoir. Jusqu’ici, la loi existait aussi : mais, qui peut dire par quel mystérieux circuit s’octroyait un agrément de publication ou se refusait l’homologation d’un parti politique ?
    Le pouvoir est donc en train de concevoir des réformes, son Parlement devra les enrichir ; il devra ensuite les mettre en œuvre sous le contrôle de sa justice. Cela fait beaucoup d’institutions dont le fonctionnement démocratique et l’attribut d’indépendance sont établis !
    Quant à l’essence démocratique de ses réformes, l’Exécutif qui, en toute circonstance, ne manque jamais de revendiquer ses réalisations, s’en lave les mains : les projets de loi en cours de finalisation sont présentés comme inspirés des “propositions pertinentes” des partis et personnalités consultés ou ayant déposé des avis écrits. Le gouvernement se met, par là, en position de faire partager la parenté des réformes aux représentants de la classe politique et de la société civile consultés.
    Le laborieux Conseil des ministres qui vient d’entériner les projets de texte sur l’information, les partis et les associations démontre l’hésitation d’un gouvernement qui, loin d’être résolu dans sa volonté de réforme, patine à s’accorder avec lui-même. Non pas que les conditions de l’exercice des droits politiques, civiques et du droit à l’information demandent à être réinventés, mais certainement parce que le pouvoir n’a pas encore résolu la question de la dose d’ouverture qui lui permettrait de présenter ses réformes comme conformes au standard des avancées démocratiques attendues.
    Le statu quo dans le traitement des partis politiques et des associations renvoie l’organisation de la vie politique au sur-place. Avant l’avènement de l’État de droit, c’est-à-dire l’État où le pouvoir n’est pas au-dessus de la loi et où la justice est indépendante, le pouvoir pense rassurer sur la liberté d’association en instituant, pour les initiateurs de partis politiques, le recours au Conseil d’État. Si le monopole de publicité institutionnelle n’est pas préalablement démantelé, la libération légale de l’exercice de la presse écrite est annulée par la répartition politique du budget de promotion des institutions et des entreprises publiques.
    L’irrésolution réformatrice apparaît nettement dans l’ajournement de la question cruciale de l’ouverture de l’espace audiovisuel en attendant une “loi spécifique” : le niveau d’ouverture toléré n’était pas présentable et le niveau présentable ne pouvait être exhibé comme l’expression de l’ouverture prônée.
    La lourdeur dans la conduite des réformes et la timidité qu’on peut lire dans les éléments de réforme rendus publics confirment l’impossibilité structurelle de réformes conduites de l’intérieur en Algérie : il en va de la survie du régime et de l’existence du système.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

  • Chakib Khelil, le bien protégé

     

     
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    Bizarrement, les révélations de WikiLeaks sur Chakib Khelil n’ont provoqué aucune réaction en Algérie. Pourtant, elles sont très graves. L’homme est accusé d’être le chef d’orchestre de la corruption par un directeur de la société pétrolière BP. Tout le monde est gêné par ces faits qui soulignent l’ampleur de la dilapidation des biens du peuple algérien. La présidence de la République se tait. L’Assemblée nationale, qui n’hésite pas à ouvrir un débat douteux sur le marché de la friperie, est aux abonnés absents, alors qu’en théorie, elle est la gardienne des intérêts de la nation qui, toujours en théorie, l’a élue. Les partis ne se révoltent pas. La justice, qui a le pouvoir de s’autosaisir d’une affaire de ce genre, est paralysée, donnant une nouvelle fois qu’elle est aux ordres, alors qu’elle est capable de faire l’impensable en rendant des jugements la nuit, dans la clandestinité la plus totale.

    On aurait dû se pencher sur le cas de Chakib Khelil depuis bien longtemps. Lorsqu’il a été appelé de Washington, où il travaillait pour la Banque mondiale, au début de 2000 par le président Abdelaziz Bouteflika, il n’était pas accompagné d’une réputation flatteuse. Il a commencé par nommer comme directeur de son cabinet Redha Hemch, un homme qui avait eu des déboires judiciaires en France pour son implication dans une affaire de trafic de voitures volées.

    Façon originale d’annoncer la couleur. Ensuite, il a fait ce qu’aucun ministre de l’Energie n’a osé faire avant lui. En effet, outre le poste de ministre, il s’est nommé PDG de Sonatrach et président du conseil d’administration de la même société. C’est-à-dire qu’il s’est attribué la mainmise totale sur 98% des richesses de l’Algérie sans possibilité qu’il soit contrôlé et de rendre des comptes. Les rumeurs les plus incroyables sur sa drôle de gestion se répandaient dans tout Alger. Mais l’homme qui l’a ramené, qui lui a permis de s’attribuer les pouvoirs, est resté impassible. Il a fallu le scandale sur la corruption au sein de Sonatrach pour qu’enfin il soit débarqué.

    Pour autant, il n’a jamais été inquiété par la justice, alors que son nom était mêlé à tous les stades de la rapine de nos richesses pétrolières. Il serait même à la tête d’une fortune colossale. Il bénéficie de l’impunité totale, ce qui signifie qu’il a des complices très haut placés avec lesquels il partage le butin. Tout cela explique le silence actuel sur cet homme bien protégé encore aujourd’hui.

    Tayeb Belghiche
  • Tous pourris ?

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    La campagne électorale pour l’élection présidentielle de 2012 en France promet d’être chaude et riche en chausse-trapes et autres coups tordus. Officiellement, la campagne n’a pas démarré mais on sort déjà les couteaux de leurs fourreaux pour déstabiliser l’adversaire et déblayer le terrain dans une course qui s’annonce ardue aussi bien entre candidats potentiels d’un même courant politique qu’entre les candidats de la majorité présidentielle et de l’opposition. Dominique Strauss-Kahn, l’ancien patron du FMI et candidat socialiste le mieux placé, selon les sondages, face au candidat du pouvoir, Sarkozy, avant sa descente aux enfers suite au scandale de mœurs dans lequel il était impliqué, l’a payé de sa carrière politique pour n’avoir pas assimilé les fondamentaux de la compétition politique qui sont impitoyables en démocratie.

    L’encre du dossier judiciaire de l’affaire DSK n’a pas encore séché qu’un autre tsunami balaie la classe politique française, atteignant cette fois-ci des camps retranchés de la droite. Le moindre faux pas se paie cash. Un coup de barre à gauche, un autre à droite. En attendant de tailler des croupières aux candidats du centre, chose qui ne devrait pas tarder à arriver quand on voit l’activisme actuel dérangeant pour le clan Sarkozy du binôme Jean-Louis Borloo et Hervé Morin. Deux anciens ministres du gouvernement Fillon, jetés comme des kleenex par Sarkozy, tiennent à prendre leur revanche sur l’homme en tentant de revenir à la vie politique par la grande porte. L’ancien président Jacques Chirac, qui n’en a pas fini avec ses démêlés avec la justice française concernant l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, est de nouveau cité dans une affaire de corruption, aux côtés de son ancien Premier ministre Dominique Villepin.

    Les deux hommes, qui n’ont jamais fait partie du cercle restreint des amis du président Sarkozy, aujourd’hui encore plus qu’hier alors qu’une échéance électorale pointe à l’horizon, même s’ils se revendiquent de la même famille politique de la droite, sont accusés par Robert Bourgi, un avocat, conseiller de Sarkozy qui avait travaillé auparavant dans le cabinet du gouvernement de Villepin, d’avoir reçu des mallettes d’argent de présidents africains. Hier, c’était Jean-Marie Le Pen du Front national qui est accusé d’avoir reçu de l’argent à travers le même circuit.

    C’est une tradition dans la vie politique française : pour écarter un candidat trop gênant ou pour se venger d’un Exécutif sortant avec lequel la nouvelle équipe au pouvoir n’était pas en odeur de sainteté, l’Elysée qui détient tous les dossiers pour avoir sous sa coupe le puissant instrument des renseignements généraux comme cela s’est vérifié sous tous les gouvernements, de gauche comme de droite, avec les affaires des écoutes téléphoniques, s’est toujours, avec l’ appareil judiciaire, mis au service du président sortant engagé dans la course électorale pour un second mandat. Quant à «la République des mallettes», pour reprendre le titre d’un ouvrage de Pierre Péant, elle fait partie des mœurs et du jeu politique, même dans les pays démocratiques. Que dire alors des pays du Sud où l’argent de l’Etat est tout bonnement privatisé !

    Omar Berbiche
  • Lève la main et tais-toi!

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    Ce sont des députés en fin de cursus parlementaire, dont la plupart sans ambition politique, qui ont regagné l'hémicycle hier, pour débattre des projets de loi qui engagent l'avenir du pays et donc de toute une génération d'Algériens.
    Le programme de cette session d'automne est chargé. A l'ordre du jour sont inscrits les projets de lois organiques de portée décisive, qui vont régir le processus démocratique dans notre pays. Ces projets de loi sont relatifs au régime électoral et aux partis politiques, ainsi que les projets de codes de wilaya et de l'information. L'APN est «résolue à contribuer pleinement à asseoir de telles perspectives en assumant ses prérogatives législatives historiques, à travers l'intégralité des textes qu'elle aura à examiner (...)» a rappelé le président de l'Assemblée populaire nationale, Abdelaziz Ziari, dans son discours d'ouverture de cette session d'automne. Les projets de loi que débattront les députés sont en effet, fondamentaux au regard des thèmes qu'ils traitent. La loi sur les partis politiques et la loi sur l'information focalisent particulièrement l'attention. Ces deux projets de loi susciteront d'ailleurs des débats et des tiraillement intenses et risque même de réveiller les vieux démons. Faut-il ouvrir les médias publics à l'opposition? Faut-il ouvrir l'audiovisuel au privé? Faut-il autoriser le retour des anciens du FIS dissous sur la scène politique? etc. C'est cette assemblée «frelatée» qui n'a récolté que 17% des suffrages lors de son élection en 2007, qui nous a vendu les illusions démocratiques à qui sera confiée cette immense tache. Les grands rendez-vous de l'Histoire ont toujours convoqué des hommes aux qualités exceptionnelles à même de conduire le destin d'une nation. La portée des projets de loi «servis» aux débats de l'actuelle session dépasse de très loin les facultés de l'actuelle composante de notre assemblée. Au plus, cette assemblée a fait 26 propositions de lois. Triste bilan pour un quinquennat quand on sait que l'Assemblée française en a proposé plus de 500. La seule prouesse qu'ils ont réussi est d'avoir porté leur salaire à 20 fois le Snmg national. «On n'est jamais mieux servi que par soi-même» dit l'adage qu'ils ont appliqué à la lettre. Devenus des clients de l'APN, ils ont confondu leur avidité de pouvoir et les services pour lesquels ils ont été élus. Le rôle du député dans sa circonscription est d'être à l'écoute de ses concitoyens, il se fait l'écho de leurs préoccupations au sein de l'Assemblée. Même ce Smig a été abandonné. Avec un pareil palmarès il est à se demander si nos vaillants députés sont encore capables d'un quelconque effort de prospective à l'heure des bouleversements régionaux. C'est ce qui s'appelle confier le pilotage d'un Boeing à de piètres cyclistes.

  • Les Egyptiens à Israël: «Dégage!»

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    Quand l'arrogance se fait pathétique. «Faites quelque chose Monsieur le Président!». C'est Netanyahu qui, paniqué, a téléphoné, à 2h du matin, pour supplier Obama de sauver le personnel diplomatique de son ambassade au Caire envahie par la foule égyptienne vendredi dernier. L'ambassadeur a pu être dégagé de l'immeuble assiégé ainsi que tout le personnel de l'ambassade pour rejoindre l'aéroport et s'envoler pour Tel Aviv. Entre-temps les manifestations ont enlevé le drapeau israélien du fronton de la représentation diplomatique pour le remplacer par le drapeau égyptien. L'événement marque un tournant impensable, il y a seulement quelques mois, dans la situation au Proche-Orient. Israël vient de se faire jeter en pleine figure les accords de Camp David qu'elle avait, avec le temps, transformés en marché de dupes. La dernière violation par Israël du traité de paix a eu lieu jeudi dernier, c'est-à-dire la veille de la manifestation du Caire. Un rapport de la Force multinationale et observateurs (FMO) précise qu'Israël est entré en Egypte, près de Eilat à la frontière entre les deux pays et a tué 5 policiers égyptiens. C'était la énième action arrogante de l'Etat hébreu contre l'Egypte qui ne s'est pas rendu compte que le «Printemps arabe» avait changé la donne en Egypte. Pourtant, les deux attaques contre le gazoduc reliant l'Egypte à Israël auraient dû marquer une certaine prise de conscience du changement chez les responsables israéliens. «Trop sûrs d'eux», les dirigeants israéliens ont continué dans leur aveuglement. Ils n'avaient pas compris que la révolte égyptienne était d'essence contraire à ce qu'ils avaient fomenté en Libye. Que les autorités égyptiennes sont nues face à la force populaire de la place Tahrir. Ils n'ont pas eu la clairvoyance d'un Erdogan qui a vite compris qu'il ne fallait pas se mettre en porte-à-faux avec son peuple complètement solidaire de la cause palestinienne et a rompu ses relations avec Israël. Là aussi, c'est l'arrogance qui a joué un mauvais tour à l'Etat hébreu. Alors que le gouvernement turc demandait à Tel Aviv seulement des excuses pour l'agression commise contre sa flottille humanitaire destinée à la population de Ghaza, Netanyahu n'a rien trouvé de mieux pour y répondre que d'aller, mercredi dernier, dire sa «fierté et féliciter» l'équipage qui avait attaqué le «Mavi Marmara» turc. Toujours cette aveuglante arrogance qui conduit Israël à l'impasse. Le Liban et le Hezbollah ont menacé de leur côté, lundi dernier, l'Etat hébreu suite au tracé des frontières maritimes «qui empiète sur la zone économique exclusive de leur pays» que le gouvernement de Netanyahu vient de proposer à l'ONU. Avec l'Iran, qui ne ratera aucune occasion pour se mettre de la partie contre Israël et la Syrie qui n'a pas dit son dernier mot ni même la Libye d'ailleurs, la situation au Moyen-Orient vit des moments cruciaux où tous les signes d'une prochaine guerre israélo-arabe d'envergure sont en place. La reconnaissance ou pas par l'ONU de l'Etat palestinien revêt dans ces conditions l'aspect d'un événement dérisoire. Israël qui n'a jamais reconnu les décisions onusiennes ne s'en soucie d'ailleurs guère. C'est l'ébullition actuelle dans tous ses pays frontaliers (Egypte, Liban, Syrie) qui l'encerclent et l'isolent qui l'inquiète. Cela est d'autant plus vrai que les autorités israéliennes viennent de décider, dimanche dernier, une simulation d'attaque nucléaire contre le site de Dimona dans le Néguev, rapporte la presse israélienne. L'histoire est vraiment en train de s'écrire sous nos yeux. Obama, le premier à l'avoir dit au début de l'année, était assurément bien informé.

  • les réseaux du DRS

    L'appel à la révolte diffusé sur Internet suscite interrogations et scepticisme



     

    Une page Facebook, un objectif et un timing bien précis. La manifestation du 17 septembre, dont les contours ont été encore une fois dessinés sur la toile, alimente les rumeurs et suscite la curiosité et l'inquiétude à Alger. « Tous ensemble avec et pour le peuple pour la liberté en Algérie. Chebab (jeunes) de la révolution du 17 septembre ». Le message en arabe est diffusé à travers une page créée sur Facebook vers le début du mois d'août, dénommée « La révolution algérienne du 17 septembre 2011 ».

    Publiant régulièrement des images, des vidéos et des appels dépeignant un pays dévasté par la corruption, les passe‑droits et autres fléaux, le ou les auteur(s) de cette page exhortent les Algériens à se soulever le 17 septembre contre le système de Bouteflika et celui « des généraux ». « Toute révolution amène forcément avec elle une hécatombe », affirme un statut publié le 31 août dernier.

    Quelques temps après, sur le même réseau social, des pages ont été créées pour se prémunir contre une hypothétique contagion révolutionnaire. « Algériens : ne tombez pas dans le piège le 17 septembre 2011 », « Non au complot programmé par El Jazeera-17 septembre 2011" ou encore « Ne touche pas à mon bled-ikhtouna ya arab » (Ndlr : laissez‑nous tranquilles, Arabes!), sont autant de contre-appels diffusés sur le web. Ils dénoncent tous une tentative d'entraîner l'Algérie dans l’engrenage des révoltes arabes.
     
    Les initiateurs, tout comme les membres des ces pages, croient déceler dans l'appel du 17 septembre une intervention étrangère. Pour certains, ce sont les Marocains qui sont derrière. Les inimitiés existant entre les deux États sont une réalité que personne n'ignore. D'autres sont convaincus qu’il s’agit de Libyens ayant le souhait de voir l'Algérie « s'enflammer » comme la Libye. C'est que la date choisie pour l'événement fait clairement écho à la rébellion déclenchée le 17 février dernier en Libye. Le vert est la couleur dominante des logos utilisés dans les pages, groupes et comptes Facebook appelant les Algériens à sortir dans la rue le 17 septembre. El Jazeera, les États‑Unis, la France, ou encore l'Occident figurent également à la barre des accusés. Les promoteurs restent, pour l'instant, de parfaits inconnus.
     

    Une tentative de torpiller les mouvements de protestation à venir
     
    Les initiateurs des mouvements de contestation ayant vu le jour en février dernier et les militants des organisations des droits de l'homme ont choisi de se démarquer de cette manifestation. « Ce sont les services de sécurité algériens qui ont lancé ces pages, ou du moins ce sont eux qui ont récupéré l'idée pour torpiller les actions futures », accuse Salim. Son ami Karim, membre d'une association, est d'accord avec lui. « Leur objectif est de contrecarrer les mouvements de contestation qui pourraient voir le jour prochainement avec la rentrée sociale », assure‑t‑il.

    Dans la rue, où la nouvelle de la manifestation du 17 septembre s'est propagée par ouï‑dire, les commentaires pro‑Bouteflika hostiles aux appels au changement et à la révolte pullulent. « Il y a une ancienne collègue qui m'a appelé mercredi pour me parler de l'événement. Elle me semblait un peu inquiète. Même le flic de la circulation en parlait », indique Salem, un libraire.
     
    À peine une semaine nous sépare à présent du jour J. Les précédentes actions de contestation dont la promotion a été faite sur la toile ont toutes sans exception essuyé de flagrants échecs.
  • L’Algérie est-elle en violation de la résolution 1970 ?

    Les trois enfants d’El Gueddafi sous le coup de l’interdiction de voyager

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    zoom | © D. R.

    En accueillant les quatre membres de la famille El Gueddafi sur son territoire algérien, le pouvoir n’a-t-il pas violé la résolution 1970 du Conseil de sécurité concernant la Libye ?

    Adoptée le 26 février 2011, soit quelques jours après le soulèvement des Libyens, ladite résolution a établi une liste nominative des personnes liées au régime libyen visées par «une interdiction de voyager».
    Les enfants du colonel El Gueddafi, Aïcha, Hannibal et Mohammad, actuellement en Algérie, sont concernés par cette interdiction. Au vu de cette résolution, leur accueil en Algérie constitue une violation pure de la résolution du Conseil de sécurité.
    Dans le 15e paragraphe de cette dernière, il est précisé : «Tous les Etats membres doivent prendre les mesures nécessaires pour empêcher l’entrée ou le passage en transit sur leur territoire des individus désignés dans l’annexe I de la présente résolution ou désignés par le Comité créé en application du paragraphe 24.» Les personnes désignées par l’annexe I de la résolution 1970 sont entre autres «El Gueddafi Aïcha Mouammar née en 1978, El Gueddafi Hannibal Mouammar né en 1975, et El Gueddafi Mohammed Mouammar né 1978» avec la mention «association étroite avec le régime».

    En tout, ce sont seize personnes qui sont concernées par l’interdiction de voyager. Le colonel El Gueddafi et ses neuf enfants, le colonel Abdellah Al Senoussi, chef des mokhabarate, Abdelkader Mohammed Al Baghdadi, chef de liaison des fameux comités révolutionnaires, Abdulkader Yusef Dibri, responsable de la sécurité du régime, Abu Zayd Umar Dorba, directeur de l’organisation de la sécurité extérieure, Abu Bakr Yunis Jabir, ministre de la Défense, Mohammed Mutaq, chargé des services publics, et enfin Mohamed Qadhaf Al Dam, cousin de l’ancien guide libyen.

    Ce dernier se trouve actuellement en Egypte. L’épouse du colonel El Gueddafi, quant à elle, ne figure pas sur la liste des personnes visées par cette interdiction. En annexe II de la résolution relative au gel des avoirs, les noms de Aïcha et de Hannibal sont également cités. Un chapitre de la résolution précise dans quel cas les mesures imposées peuvent ne pas être appliquées. Il s’agit des cas où «le voyage se justifie par des raisons humanitaires et lorsque l’entrée ou le passage en transit sont nécessaires aux fins d’une procédure judiciaire (…)». Le gouvernement de Bouteflika s’est appuyé justement sur cet argument pour justifier sa décision d’accueillir les membres du clan du dictateur déchu. «Ces personnes ont été admises en Algérie pour des raisons strictement humanitaires. Nous en avons informé le secrétaire général des Nations unies, le président du Conseil de sécurité et le président du Conseil exécutif du CNT», avait indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

    Il faut dire que l’accueil des membres de la famille du dictateur libyen a soulevé un tollé chez une bonne partie de l’opinion nationale. Cependant, le prétexte «humanitaire» invoqué par le gouvernement de Bouteflika est-il convaincant ? Pas si sûr. Car le paragraphe 16 de la résolution du Conseil de sécurité ne concerne pas du tout les enfants d’El Gueddafi qui se trouvent en Algérie. Selon des diplomates algériens, l’argument humanitaire avancé par les autorités algériennes est «caduc». Parce que «les raisons humanitaires concernent uniquement les victimes civiles du conflit et non pas les belligérants». Ce n’est pas le cas des trois enfants d’El Gueddafi se trouvant en Algérie.

    Les autorités algériennes ne l’ignorent sans doute pas. Pourquoi ont-elles pris alors le risque d’accepter «ce cadeau empoisonné» que leur a offert Mouammar El Gueddafi ? Chacun y va de sa propre analyse.
    Pour la formation politique de Saïd Sadi, il s’agit «d’un échange de bons procédés entre Bouteflika et El Gueddafi». «On se souvient, en effet, que dans un passé récent, le tyran de Tripoli avait décidé «d’offrir» à la famille du chef de l’Etat algérien la résidence de l’ambassade de Libye à Alger», a encore précisé le parti de Saïd Sadi, affirmant que les membres de la famille El Gueddafi «se trouvent actuellement dans la résidence d’Etat de Bousfeir à l’ouest d’Oran».

    D’autres estiment, par ailleurs, que ce n’est pas seulement l’Algérie qui n’a pas respecté les résolutions du Conseil de sécurité. L’OTAN n’avait pas pour mandat d’intervenir militairement.Il était question seulement d’établir une zone d’exclusion aérienne et de protection des civils contre les massacres du régime de Tripoli. En somme, la crise libyenne met décidément bien dans l’embarras la diplomatie algérienne.


     

    Hacen Ouali
  • Décès de Danny Jowenko, l’expert en démolition contrôlée

     

    L’expert hollandais Danny Jowenko, spécialiste en démolition contrôlée et connu pour avoir affirmé au vu des images de la chute du World Trade Center 7 (dont il ne connaissait pas l’existence avant cette expérience) qu’il s’agissait effectivement d’une démolition par explosifs, [serait] décédé samedi dans un accident de voiture aux Pays-Bas. Il était apparemment seul dans sa voiture avec son chien (qui a survécu) et est mort sur le coup de l’impact contre un arbre. Nous vous rediffusons son interview pour que ceux qui ne le connaissaient pas prennent conscience de l’importance de son témoignage.

     

     

     

    Danny Jowenko, spécialiste en démolition contrôlée, décédé samedi 16 juillet 2011

     


    Décès de Dany Jowenko le 16 juillet 2011 dans un accident de voiture

    Source : http://911discussion.com/2011/07/wtc7-expert-danny-jowenko-killed-in-car-crash/

    Nous vous reproposons la vidéo de son témoignage qui ne laissait place à aucune réserve sur la nature de la démolition du Bâtiment 7 du WTC le 11 septemvbre 2001.

     


    11 septembre 2001: 1 expert en démolition... par ReOpen911

     

    11 septembre 2001: 1 expert en démolition… par ReOpen911

     


    Note ReOpenNews :

    Les propos de Danny Jowenko sur le WTC7 étaient fréquemment cités par le Mouvement pour la vérité sur le 11/9, comme dans le récent article de David Ray Griffin "(Partie II) Question de David Ray Griffin aux principaux détracteurs de la Gauche américaine qui critiquent le Mouvement pour la vérité sur le 11-Septembre : Croyez-vous vraiment aux miracles ?" qui écrivait :

    [...] En 2006, par exemple, un réalisateur hollandais a demandé à Danny Jowenko, propriétaire d’une société de démolition contrôlée située aux Pays-Bas, de commenter une vidéo de l’effondrement du WTC7, mais sans lui dire ce dont il s’agissait. (Jowenko n’était pas au courant qu’un troisième bâtiment s’était effondré à New York le 11-Septembre). Après avoir visionné la vidéo, Jowenko a dit : "Ils ont simplement fait sauter les colonnes, le reste est tombé après….C’est une démolition contrôlée." Et quand on lui a demandé s’il en était certain, il a répondu : "Absolument, c’est une implosion, c’était un vrai travail. C’est une équipe d’experts qui a fait ça".

     

    (Article complet de David Ray Griffin disponible ici en PDF)

  • Les Américains savent qu’Israel est derrière le 11 Septembre

    #44439
    Le 10 septembre à 18:01 par TFROUTE

    Certains ne comprenne pas le rôle d’Israël dans le monde . Il veulent dominer le monde (c’est chose fait )mais il reste monde arabo-musulmans (surtout le pétrole car les dirigeant sont déjà corrompu) . Ils font des attentas sous faux drapeaux , c’est bien connu pour débarquer ensuite la ou ils veulent . Le 11 septembre en fait parti .(le gouvernement américain et Israel sont kif kif ).Ce sont des gens qui trompe l’humanité .Leur talmud leur autorise à trompé les autres. Ils tuent des gens et ils sont vraiment en train de croire qu’il font du bien.Ils vont placé des bombes dans les hôtels touristiques des pays arabes ou boites de nuits et disent ensuite que c’est des attentats suicide extrémistes et ils vous mettent en photo un barbus à la télé portant une arme et le tour jouer .(le suicide est totalement interdit ds l’islam, un musulman ne se suicide pas même en temps de guerre c’est interdit ). Ensuite il débarque pour instaurer la paix(soi-disant) en afghanistan , irak , ect ... .bientot Iran , Venezuela ect ... . Saddam hussein avec tout les moyen qu’il possedent , il l’ont chopper vivant .Mais comme par hasard Ben Laden lui il l’ont tué et jeté à la mer comme ça la seul preuve que le monde pouvais avoir à été détruite(il aurai pu le juger comme Sadam) maintenant il peuvent continuer à agir dans les pays arabes . Les medias sionniste de France ont déclaré que Ben laden voulait attaqué la France .Vraiment ils prennent les français pour con (je suis français ). Si il devait avoir des attentats en France ou en europe , je peut que vous garantir qu’ils mettront sa sur le dos des musulmans .Ce sont des hypocrites , ils arrivent toujours masqué. (allé voir l’exemple de la ces 2 videos sur youtube vous allez mieux comprendre leur mensonge )
    http://www.youtube.com/watch?v=ow5c...
    http://www.youtube.com/watch?v=LpTh...

  • le 11 septembre USA.

     
    toufik le savait!!!!!!
  • Sauver la peau par le drapeau

     

    par Kamel Daoud

    Le Quotidien d’Oran 10 septembre 2011

    « Tous derrière le peuple puisque le peuple n’est pas derrière nous». C’est le slogan du régime et de ses petits-fils en ces jours de doute et de peur pour la peau et pas pour le drapeau. Le programme «tous unis, même si tous on n’est pas tous riches» vient d’être lancé pour éviter l’effet contagion du cas libyen. La recette ? Ancienne comme les fossiles : expliquer que l’Algérie est visée par un complot. Deux, appeler à la mobilisation contre un ennemie moyen, et crier au terrorisme dans le Sahel ; et trois, expliquer que le pétrole va être volé par des étrangers. Avec quel haut-parleur ? L’habituel Sidi Saïd qui vient de lancer l’idée d’un remake du CNSA (Comité national de sauvegarde de l’Algérie). Le CNSA avait servi à stopper la montée programmée du FIS durant les années 90 et peut servir aujourd’hui à rappeler ce souvenir. La ruse est habile : il s’agit de réactiver le traumatisme des années 90 en parlant du cas libyen et de présenter le régime comme seule barrage possible, comme à cette époque. Pour le sous-titrage, Sidi Saïd ne va pas chercher loin, là aussi, en terme de créativité : la métaphore est celle déjà usée par Boumediene, avocat de la souveraineté nationale par les hydrocarbures.

    Que dit Sidi ? «Le pétrole qui est imbibé du sang des martyrs de la guerre de libération nationale et du sang de ceux qui ont défendu l’Algérie contre le terrorisme et que personne ni aucune génération ne peut trahir». Le paradoxe est le même depuis Boumediene : si le pétrole est le sang du martyrs, comment peut-on le vendre dans des barils ? Le Régime n’est-il pas coupable de la plus haute trahison, vendre le sang des martyrs, et nous de la plus haute infamie, en manger chaque jour ? Bien sûr, on n’a pas été consultés quand il s’agissait des grands contrats pétroliers et des grandes concessions, on n’est pas autorisés à se promener près des puits ni dans les comptes de Sonatrach, on ne nous dit rien de ce qu’a fait Chakib Khellil ou pas, mais quand il s’agit de défendre le pétrole, on nous rameute comme un bouclier humain.

    Ensuite ? Ensuite Sidi Saïd si peu élu, depuis si longtemps subi, qui n’a rien dit sur rien depuis des mois, ose des définitions de la politique, appelant les Algériens à «se dresser contre toutes velléités d’exportation vers notre pays d’une démocratie définie dans des laboratoires étrangers». La raison ? «On n’en veut pas ! L’Algérie a des traditions ancestrales dans ce domaine, elle les défendra jusqu’au bout !» Quelles traditions ? La fraude, le bourrage d’urnes, l’usage du syndicat comme caisse noire et comme berger électoral, le filtrage des candidatures à la source, le verrouillage de l’ENTV et la matraque et le téléphone en guise de Justice. Faisant dans la poésie, Sidi expliquera à la fin, sans pensée pour les milliers de travailleurs algériens du textile réduit à coudre des souvenirs, que «c’est déjà beaucoup qu’ils nous exportent leur friperie, nous ne voulons pas de leur démocratie !» Que faut-il penser de cette préhistoire qui veut faire l’histoire ? Ce que vous pensez déjà : on nous prend encore pour des moutons. Il y a, comme dit plus haut, un usage ridicule du bouclier humain pour éviter les bombardements ciblés. Le régime essaye de nous rassembler autour de lui pour se faire passer pour nous. La seule différence est donc dans les habits. Vue du ciel, on peut reconnaître le peuple habillé de friperie et le régime habillé d’une fausse démocratie. Facile à cibler donc. Pour le reste, il ne faut même s’étonner de voir Sidi Saïd ne rien dire sur souveraineté habillée de friperie, 50 ans après l’indépendance et beaucoup dire sur la démocratie qu’il veut combattre.

  • Algérie : Le régime algérien craint que l’armée bascule du côté du peuple

     

    Djameleddine Benchenouf

    9 septembre 2011

     

    Par Djamaledine Benchenouf

     

    L’évidence est aveuglante, en effet. Ce régime est en fin de ressources, et il le sait lui-même. Mais lui est aveuglé par les propres tares, la voracité, et la mégalomanie de ses barons. Aujourd’hui, épouvanté par les révolutions populaires qui ont fait vaciller, puis s’effondrer les régimes despotiques voisins, ce régime, plutôt que de prévenir une révolution violente, et de se résigner à rendre les clés de la maison, à son véritable propriétaire, le peuple algérien,  il n’est préoccupé que d’une seule et unique inconnue: chercher à savoir, coûte que coûte,  ce que sera la réaction de l’armée en cas de soulèvement populaire, et se la concilier, par tous les moyens.

    C’est pour cela qu’il a très mal perçu la réaction des armées tunisienne et égyptienne. Il aurait voulu que celles-ci tirent sur les manifestants, qu’elles les empêchent de chasser les despotes qui les broyaient.
    Aujourd’hui, il n’est obnubilé que par cette question. Rien ne le préoccupe davantage. Parce que hormis cette inconnue, il croit avoir pris toutes les précautions utiles. Les effectifs sécuritaires, entre policiers, gendarmes et miliciens, qu’il a alignés pour une répression programmée dans ses moindres détails, les augmentations de salaires exorbitantes, avec effet  rétroactif sur trois années,  qu’il a consenti à tous les policiers, gendarmes et militaires, les armements et une batterie ahurissantes de moyens qu’il a mis en place, pour réprimer toute velléité populaire de soulèvement, ne souffrent que d’un seul impondérable: La réaction de l’armée.
    Et les rumeurs qui circulent depuis plus de deux mois, dans des milieux d’officiers algériens ne sont pas pour le rassurer.  Des milliers d’officiers font savoir, en effet, à leur manière, et au sein de leur propre institution, que le régime ne devra pas les solliciter pour faire tirer sur la population, et que bien au contraire, s’ils estiment que le peuple est l’objet d’exactions qui passent la limite de la légalité, leur camp naturel serait du côté de leur peuple. Comme en Tunisie, et comme en Egypte. Et c’est là le principal problème de l’heure pour le régime, le seul et le plus important en l’occurrence, qui est totalement tabou, et qu’aucun média n’a seulement évoqué, serait-ce par allusion.
    C’est cela en effet le problème qui empêche les barons du régime de dormir, et qui les pousse à des attitudes qui frisent la panique, comme de déplacer leurs capitaux des banques américaines et européennes pour les placer dans les pays du Golfe, au Venezuela et autres pays receleurs.
    En ce moment même, il règne au sein de l’armée algérienne un climat de chasse aux sorcières, où le DRS joue le même rôle que dans les années 90 où il lançait des traques  qui finissaient souvent en assassinats, contre tous les officiers suspectés seulement d’avoir des sympathies islamistes. Aujourd’hui il n’a plus les moyens de ses turpitudes, et il ne peut plus faire assassiner une majorité de jeunes officiers. Trop nombreux, en une période qui n’est plus aussi permissive que pendant  la décennie rouge.  Mais il tente de leur faire peur, en même temps qu’il tend la carotte aux plus charismatiques d’entre-eux.
    Mais tant va la cruche à l’eau. Lorsqu’un régime s’est imposé par la peur et le carnage, et qu’il ne peut plus se livrer à de telles extrémités, ceux qui se taisaient, ou qui se terraient, parce qu’ils craignaient pour leur vie, s’enhardissent et se manifestent de plus en plus ouvertement. Et ceci entraînant cela, le nombre des officiers qui affichent leur ralliement à leur seul peuple, comme on brandit un étendard, devient de plus en plus massif.
    Le régime est effrayé
    C’est cela qui a jeté l’effroi dans le cœur des barons du régime. Car l’armée était leur principale garantie de survie. Aujourd’hui, ils ne craignent pas seulement que l’armée ne se range pas de leur côté, contre le peuple, mais ils savent, sans l’ombre d’un doute, que si le soulèvement est massif, l’armée algérienne  serait à l’avant garde de la révolution. C’est cela le nombre d’or de la formule, si je puis dire. Et c’est pour cela qu’il nous faut multiplier les appels à nos frères officiers, sous-officiers et hommes de troupe.De leur engagement à nos côtés dépend la suite des évènements. Il suffirait qu’ils fassent connaître massivement leur intention de rallier la cause du peuple  pour que ce régime abdique. Car les exemples des despotes qui ont été balayés sont là pour lui rappeler qu’il est de son intérêt, celui des barons qui le composent, de leurs clientèles et de leurs parentèles, qu’ils remettent les clés de la maison à son véritable propriétaire. De façon franche et irrévocable. Sans chercher à tergiverser, ni à ruser. Le temps n’est plus au replâtrage, mais à la démolition de tout l’édifice mafieux, et à l’avènement d’un Etat de Droit.
    Ces barons du régime peuvent épargner au pays, et surtout à eux-mêmes, de lourdes conséquences. Les situations comme celles que vit notre pays, lorsqu’elles dégénèrent, peuvent devenir incontrôlables. Elles peuvent déboucher sur des tragédies immenses. C’est à eux qu’il appartient aujourd’hui de rendre ce pays à son peuple. Il leur sera tenu compte de cette sage résolution, si elle se produit.  Et ils pourront peut-être jouir du fruit de leurs rapines, si le peuple le leur permettra, pour avoir su éviter de faire couler son sang. Sinon, le peuple algérien et son armée sauront qui aura été le principal responsable de toute tragédie qui viendrait endeuiller, encore une fois, les Algériens. Et ils sauraient que toutes les souffrances inutiles qui auront été infligées au peuple  n’auront été dictées que par le désir de s’accrocher au pouvoir, juste pour pouvoir continuer à piller le pays, au prix d’un fleuve de sang. A Dieu ne plaise !
    D.B
  • Rentrée scolaire

     

    Le CLA annonce l'organisation de plusieurs actions de protestation

     
     



     

    Non‑disponibilité des livres scolaires, surcharge des classes, non‑réception de nouveaux établissements prévus, emploi du temps des enseignants surchargé et bricolage dans l'allègement des programmes... Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) a énuméré, samedi 10 septembre, les problèmes auxquels est confronté le secteur à la veille de la rentrée scolaire. 

    « Cette année, 30 % des élèves n'auront pas de livres scolaires. On aura des classes comprenant entre 40 et 50 éléments puisque 80 % des nouveaux établissements n'ont pas encore été réceptionnés.  L'emploi du temps de l'enseignant sera encore une fois surchargé suite au nonrecrutement de nouveaux contractuels et les programmes, qui ont subi un simple réaménagement des chapitres et non un allègement, continueront à poser problème », a déclaré Idir Achour, secrétaire générale du CLA lors d'une conférence de presse organisée à Alger. Selon lui, de nombreuses perturbations sont à attendre dans le secteur de l'éducation. « Des grèves seront probablement déclenchées par des établissements scolaires pour des problèmes intérieurs », a‑t‑il assuré.
     
     
    Pour la dissolution des commissions de gestion des œuvres sociales
     
    Le premier responsable du CLA a rappelé les revendications de son organisation syndicale. Elles sont restées sans réponse, selon lui. Il s'agit de la revalorisation des salaires, la révision du statut particulier et une retraite à 100 % après 25 ans de service. Sur la gestion des œuvres sociales, le porte‑parole du CLA a réaffirmé la nécessité de dissoudre la commission nationale et celles de wilaya. M. Achour s’est également prononcé contre la mise en place d'une commission mixte (ministère‑UGTA) pour faire le bilan du passif des œuvres sociales. « C'est le travail de l'Inspection générale des finances (IGF) ou de la Cour des comptes », a‑t‑il poursuivi.
     
     
    Un rassemblement le jour de la Tripartite
     
    Idir Achour a en outre dénoncé le fait que les organisations syndicales autonomes soient exclues de la Tripartite, selon lui. « Nous les avertissons à l'avance de ne pas toucher aux acquis des travailleurs, à savoir les libertés syndicales et la retraite », a‑t‑il prévenu. Un rassemblement sera organisé dans le cadre de l'intersyndicale le jour de la Tripartite et à l’endroit même où elle se tiendra. « Cette action sera abordée lors d'une réunion entre nous, le Satef, le Snapap et les sections du Cnes le weekend prochain », a‑t‑il indiqué.
     
    Outre les actions de protestation auxquelles il prendra part aux côtés des autres organisations du secteur partageant les mêmes revendications, le Conseil des lycées d'Algérie a annoncé la tenue d'un rassemblement en octobre devant le ministère du Travail pour dénoncer le refus d'attribution d'agrément dont est victime l'organisation. « Nous avons déposé un dossier en 2003 mais il n'y a pas eu de suite. Nous avons déposé un deuxième dossier en juin dernier. Il a été refusé. Le ministère a argué de la nonconformité du statut avec la loi. Nous avons demandé des explications mais nous n'avons toujours rien reçu. Nous organiserons donc un rassemblement en octobre, peut être le 5 puisque ce jour coïncide avec les événements de 1988 et avec la journée internationale de l'enseignant », a‑t‑il affirmé.
     
  • Le pouvoir est-il conscient des mutations du nouveau système d’information ?

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     impossible ouverture avec LE DRS

    Le monde est devenu une grande maison de verre, un acquis contre les régimes totalitaires dans la mesure où l’information n’est plus le quatrième pouvoir mais le pouvoir lui-même. Or, en Algérie, certains responsables vivant encore à l’ère du parti unique, nous assistons à une déconnection par rapport aux nouvelles mutations.

    Pour preuve, les trois chaines de télévision publiques sont des copies conformes avec un gaspillage d’argent et des débats lassants animés soit par les responsables politiques et économiques proches du pouvoir soit par des intellectuels organiques (aux ordres) selon l’expression heureuse du grand philosophe italien Antonio Gramsci mais sans aucun impact ni au niveau interne ni au niveau international. Or les Algériens, se détournant de plus en plus des versions officielles sont désormais parabolés et branchés sur Internet. L’infrastructure de l’Internet se répand aujourd’hui autour du monde pour créer un large réseau mondial et ce grâce à l’informatique qui permet aujourd’hui de numériser les informations et de gérer de nouveaux systèmes.

    L’expansion est spectaculaire. En 1984 il y avait 1000 ordinateurs connectés. En 2005, la vente annuelle était de 200 millions d’unités/an et en 2010 environ 400 millions d’unités selon Gartner, soit une progression de +22 % par rapport à 2009. Si on prend un prix moyen, de 500/600 dollars cela représenterait un chiffre d’affaires qui varierait entre 200/240 milliards de dollars/an et ce chiffre irait, à prix constants, vers 500 milliards de dollars en 2015.

    Comprendre les enjeux de la société de l’information

    Un intéressant rapport pour le gouvernement français de Nicolas Curien et d’Alain Muet, école où je propose de faire une synthèse de cet important rapport de référence sur la nouvelle économie.

    a/ De l’ère industrielle à l’ère de l’information. La nouvelle économie se résumait au développement du commerce De biens et services sur Internet, il s’agirait là d’un phénomène certes important pour l’avenir, mais dont les conséquences demeureraient assez circonscrites. Les changements organisationnels qu’entraîne la diffusion des technologies de l’information se portent en réalité vers tous les secteurs de l’ancienne économie, et ce sont ces changements qui induisent une nouvelle révolution industrielle. Comme les précédentes, celle-ci résulte de la combinaison de plusieurs facteurs et se manifeste sous plusieurs dimensions, notamment : l’avènement de « l’entreprise-réseau », l’autonomisation du travail, le rôle moteur des marchés financiers dans la dynamique industrielle et les processus d’innovation, la transformation profonde de la gestion des savoirs et la montée en puissance d’une économie de la connaissance.

    b/Changements dans l’organisation du travail. À l’ère de l’information, le travail est l’objet de deux transformations majeures : d’une part, le retour vers une plus grande autonomie, après la bureaucratisation de l’ère industrielle ; d’autre part, la réintégration dans la pratique professionnelle d’un savoir et d’une culture acquis dans la sphère de vie quotidienne : alors qu’à l’ère industrielle, les travailleurs des industries taylorisées ne devenaient opérationnels qu’en étant dépouillés des savoirs, des habiletés et des habitudes développés par la culture du quotidien.

    c/ Le rôle des marchés financiers. Le développement de la nouvelle économie entraîne également une mutation importante du fonctionnement des marchés financiers. La déréglementation des marchés, amorcée aux États-Unis dans les années quatre vingt, a ouvert à la concurrence des secteurs initialement occupés par des quasi-monopoles. A cette déréglementation, s’est ajoutée une profonde modification des modes de financement des entreprises qui a conduit, en l’espace de quelques années, d’une économie de l’intermédiation financière dominée par le crédit à une économie de marchés financiers.

    d/ Paradoxe de l’économie numérique. Biens publics, rendements croissants, externalités positives de consommation, paquets de produits liés, échanges de signaux hors marché, etc. : un tel tableau jure singulièrement avec les hypothèses de la concurrence parfaite. Si les TIC fournissent les instruments qui devraient en théorie favoriser un fonctionnement plus efficace d’une économie de marché, elles installent dans le même temps les ingrédients d’une économie publique.

    e/ TIC et nouvelles relations économiques

    Au fur et à mesure que les innovations induites par la logique inventive perceront les résistances de la logique défensive, une économie d’un type spécifique émergera peu à peu, dans laquelle les mécanismes traditionnels du marché et de sa régulation s’hybrideront avec de nouvelles formes de relations coopératives entre les agents économiques. Dans une telle perspective, le paradigme pertinent ne consiste pas à penser les TIC comme le support technologique naturel du libre échangisme, mais plutôt comme l’instrument d’une «coordination distribuée» entre les agents, une coordination sans représentation institutionnelle explicite.

    f/ Le réseau comme forme institutionnelle.«Écosystèmes» de consommateurs, «viviers» d’entreprises entretenant des relations mi-concurrentielles mi-coopératives, «sélection» adaptative de routines et de savoirs, autant de formulations suggérant que la métaphore la plus pertinente pour évoquer le rôle des réseaux dans l’économie numérique est vraisemblablement celle du vivant, plutôt que celle de la machine. Poursuivant dans cette voie, on peut se risquer à ériger le réseau en institution, au même titre que le marché ou la hiérarchie, et à établir à grands traits un parallèle entre trois types d’organisation économique, respectivement basés sur la hiérarchie, sur le marché, et sur le réseau. Pourtant, ce modèle hiérarchique, viable pour un système économique de taille modeste et opérant dans un domaine de rendements de production croissants, devient inadapté pour un système économique de grande taille, en raison de problèmes liés à la transmission des informations entre le centre et la périphérie, ainsi qu’à l’apparition de dysfonctionnements grandissants lorsque s’allonge la chaîne hiérarchique (rendements organisationnels décroissants). Comme le note Eric Cohen dans son commentaire de cette importante étude «sous l’effet de la montée en puissance de l’information, de nombreux biens économiques deviennent des biens complexes (« paquets » intégrant des prestations à façon), des biens d’expérience (dont l’utilité est difficile à apprécier à l’avance), ou des biens paramétrables (modulables selon le profil du consommateur). Il en résulte que le signal-prix adressé par un marché traditionnel ne suffit plus pour éclairer les choix des consommateurs, surtout lorsque la gratuité se généralise pour certains biens purement informationnels. Dans ce type d’économie fondée sur l’information, le fonctionnement décentralisé du marché ne conduit pas à l’optimum collectif, mais peut au contraire favoriser les excès de concentration et les rentes de monopoles (Microsoft).

    g/ Les politiques gouvernementales. La prise de conscience des enjeux de la société de l’information a conduit la plupart des gouvernements à mettre en œuvre des programmes d’action portant sur le développement des infrastructures, l’administration électronique, la formation et l’éducation, la lutte contre la fracture numérique.

    i/ Régulation et enjeux internationaux. L’Internet s’est internationalisé très rapidement. En quelques années, il s’est imposé à tous les États, qui se sont parfois trouvés aussi démunis face à son développement qu’ils l’ont été face à la mondialisation des échanges économiques et financiers. Il est difficile de contraindre ou d’interdire sur Internet et la réglementation publique traditionnelle, déjà délicate à mettre en œuvre dans l’espace international, semble encore plus malaisée pour un réseau sans frontière, en continuelle expansion, où interagissent de multiples acteurs.

    Les incidences planétaires politiques, sociales et économiques du nouveau système d’information

    Les mutations que connaît l’économie mondiale ont leur équivalent dans le domaine de l’information et de la communication. Elles ont une répercussion fondamentale sur la bonne gouvernance, sur l’urgence du renouveau du mode d’enseignement (c’est fini les cours dispensés par voie orale), sur la presse avec le développement de nouveaux médias utilisant Internet qui seront dominants à l’avenir et d’une manière générale un impact sur tous les mécanismes de gestion tant centrale que locale des institutions et des entreprises : passage de l’organisation hiérarchique de type militaire à l’organisation en réseaux. L’intégration des télécommunications, de l’informatique et de l’audiovisuel a donné naissance à la Société de l’information qui fait l’objet d’une attention particulière de la part des États et des organisations internationales. Cet intérêt s’est trouvé accru depuis une décennie en raison des retombées socio-économiques et culturelles des nouvelles technologies de l’information de la communication (NTIC) : la ‘‘fracture numérique’’ transcende en effet les clivages géographiques et traverse de part en part toutes les sociétés humaines. C’est que les nouveaux moyens de télécommunication facilitent l’échange et la diffusion de la connaissance. Ces nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) changent donc profondément la vie au quotidien des citoyens, le fonctionnement des entreprises, de l’État. Tout cela entraîne de nouvelles représentations mentales et sociales. Sur le plan macroéconomique, les nouveaux processus mis en place grâce aux TIC ont des conséquences sur l’analyse de la valeur des produits et services, que l’on effectuera davantage sur le cycle de vie, lequel a tendance à se raccourcir et influe sur les gains de productivité et la croissance liée à l’introduction des TIC. Enfin les TIC ont un impact dans de nombreux autres domaines comme les loisirs, la culture, la santé, la gestion du temps, les comportements en société. L’avènement d’Internet et le développement formidable qu’il connaît depuis quelques années ont pratiquement mis en demeure l’entreprise de s’adapter et d’en faire l’usage le plus judicieux et le plus productif. La compétitivité l’obligeant à obtenir ou à donner l’information en temps réel, l’entreprise va en effet investir la Toile et recourir à l’électronique pour faire face à la concurrence et développer ses activités. Le phénomène de délocalisation de l’emploi tient largement de la recherche des gains de productivité et des possibilités offertes par les NTIC aux entreprises, particulièrement à celles qui sont d’une grande envergure : télé-saisie, télétraitement et télémaintenance informatique sont maintenant une réalité de tous les jours. Un tel phénomène est même observable à l’intérieur des pays développés où le recours au télétravail semble susciter un phénomène de repeuplement de certains espaces ruraux.

    Du point de vue de l’ONU, les bienfaits des NTIC, particulièrement pour les pays du Tiers monde, peuvent être considérables : gain de temps et d’argent, prévention de catastrophes humanitaires, extension de la bonne gouvernance, accroissement du pouvoir de mobilisation de la société civile. C’est ce qui ressort de cette déclaration faite par Koffi Annan,ex Secrétaire général des Nations Unies, lors de la 56e Assemblée générale : «L’énorme potentiel de ces technologies défie notre imagination. Mais dès aujourd’hui nous pouvons en mesurer l’immense utilité. Lorsque les entrepreneurs de régions rurales peuvent passer commande ou vérifier le cours de leurs produits par téléphone cellulaire, le gain de temps et d’argent peut être énorme. Lorsque les satellites nous renseignent sur l’imminence d’une tempête ou d’une inondation et que l’information circule rapidement grâce à un réseau de communication électronique, ce sont autant de catastrophes humanitaires qui peuvent être évitées. Lorsque les citoyens peuvent obtenir directement sur Internet des informations indépendantes concernant les politiques de leur gouvernement, la bonne gouvernance a d’autant plus de chances de prendre racine. Voilà donc pourquoi la compréhension des enjeux que représentent les NTIC et la maîtrise de leurs mécanismes et des instruments qu’ils utilisent restent essentielles. Elles permettraient de contribuer de manière décisive à réduire les disparités qui existent entre le Nord et le Sud et ouvrir à ce dernier des possibilités très grandes non seulement dans le domaine économique mais aussi en matière de modernisation des Etats qui le composent

    Société de l’information ou société de la connaissance ?

    Comme mis en relief précédemment, la société d’information désigne une société dans laquelle les technologies de l’information jouent un rôle fondamental. Par contre la notion de société de la connaissance (knowledge society), apparue vers la fin des années 1990, est utilisée en particulier dans les milieux universitaires, comme une alternative jugée préférable par certains à la notion de société de l’information. Aussi, le débat n’est pas clos, et actuellement sur le plan théorique il y a désaccord, bien que l’emploi du premier se soit imposé, et aucun des deux n’a pu être l’objet d’un consensus. Alors que l’optique beaucoup plus technique de la société d’information fait référence aux données, aux canaux de transmission et aux espaces de stockage de l’information, la notion de société de la connaissance évoque les êtres humains, les cultures et les formes d’organisation et de communication, l’information étant déterminée en fonction de la société et non l’inverse. Par exemple, Abdul Waheed Khan de l’Unesco : « La société de l’information est la pierre angulaire des sociétés du savoir. Alors que, pour moi, la notion de société de l’information est liée à l’idée d’innovation technologique, la notion de “sociétés du savoir” comporte une dimension de transformation sociale, culturelle, économique, politique et institutionnelle, ainsi qu’une perspective de développement plus diversifiée. À mon sens, la notion de société du savoir” est préférable à celle de société de l’information car elle fait une place plus large à la complexité et au dynamisme des changements qui sont à l’œuvre. (…) Le savoir en question est utile non seulement pour la croissance économique, mais aussi parce qu’il contribue à l’autonomie et au développement de la société dans son ensemble ». Yves Courrier, différencie les deux termes comme suit : la «société de l’information met l’accent sur le contenu du travail (processus de saisie, de traitement et de communication des informations nécessaires) tandis que la société de la connaissance» met l’accent sur le fait que les agents économiques doivent posséder des qualifications supérieures qu’ils mettront à contribution dans l’exercice de leurs métiers.

    Dans un important ouvrage coordonné par Alain Ambrosi, Valérie Peugeot et Daniel Pimienta dans «Enjeux de mots : regards multiculturels sur les sociétés de l’information» je cite «les politiques visant au développement de la société de la connaissance devant être axées sur les personnes, d’après leurs besoins et dans le cadre des droits humains et de la justice sociale». Les groupes organisés ne peuvent fonctionner efficacement que si les informations internes et externes circulent convenablement, notamment aux points de concentration des informations, là ou se prennent les décisions. Le fondement de la société, la constitution de la civilisation repose sur une bonne communication de tout pouvoir. Une communication qui vise à constituer d’une part une interrelation entre les différentes structures de l’Etat et d’autre part entre l’administration et les différentes couches de la société.

    C’est que toute communication fiable doit prendre en considération les exigences créées par le développement de l’environnement médiatique mais aussi sociopolitique, culturel et économique tant interne que mondial. En effet, la concurrence médiatique avec tous ses caractéristiques : démultiplication des moyens de diffusion de l’information, rapidité dans la diffusion et la circulation de l’information exige une veille permanente. Cette attention particulière des Médias sur l’action publique répond à un besoin de l’opinion dans une démocratie pluraliste, celui de pouvoir juger les Gouvernants parce que devant les choisir. Ainsi les médias parlés / écrits crédibles concourent modestement à asseoir la démocratie. Une presse (ou de intellectuels) aux ordres s’adonnant aux louanges est contre productive pour le pouvoir lui-même.

    Abderahmane Mebtoul

  • Le CNT libyen critique à nouveau l’Algérie




     

     

    Le CNT libyen ne lâche pas Alger. Les relations entre l'Algérie et la Libye « passent par des périodes de tensions », a déclaré ce jeudi 8 septembre à Tripoli le numéro deux du Conseil national de transition (CNT) libyen, Mahmoud Jibril. Les sujets de discorde entre le CNT et le gouvernement algérien ne manquent pas. L'accueil par l'Algérie, fin août, de la seconde femme du dictateur déchu Kadhafi ainsi que de ses trois enfants, Mohamed, Hannibal et Aïcha, a suscité de vives critiques de la part des nouvelles autorités libyennes. L’argument humanitaire avancé par Alger pour justifier cet accueil ne convainc pas le CNT. « Ils (les Algériens, NDR) ont justifié l'accueil de membres de la famille Kadhafi par des considérations humanitaires mais ont refusé sans justification d'accueillir des officiers libyens qui ont fait défection », a déclaré M. Jibril au cours d’une conférence de presse à l’occasion de sa première visite officielle dans la capitale libyenne depuis la chute de Kadhafi.
     
    Les récentes déclarations du ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci à Paris sur la reconnaissance du futur gouvernement libyen n’ont pas réussi à faire baisser la tension entre les deux parties. Le CNT poursuit ses attaques contre l’Algérie qui semble plus que jamais sur la défensive.
     
  • un peu d'humeur

    Général Médiène

    Bouteflika / Médiène : qui va tuer qui ?

    Moines de Tibhirine / 10 juillet 2009 par Catherine Graciet
    Les révélations d’un général français accusant l’armée algérienne d’avoir tué les moines de Tibhirine relancent la lutte que se livrent le président Bouteflika et le patron de la sécurité militaire, le général (…) Algérie

    Bouteflika, l’apprenti dictateur

    Portrait / 9 avril 2009 par Catherine Graciet
    Abdelaziz Bouteflika a été réélu président de la République algérienne aujourd’hui. Portrait d’un grand diplomate et fin stratège politique qui a viré apprenti dictateur en cours de route. Algérie

    "Le grand jeu" ou les dessous de la dernière présidentielle algérienne

    Généralissime / 7 avril 2009 par Catherine Graciet
    A 72 heures de la réélection de Bouteflika, Bakchich publie des extraits du « Grand Jeu ». Censuré en France, le film de Malek Bensmaïl décrypte le duel entre Bouteflika et Ali Benflis en 2004. Algérie

    Ouyahia, le remaniement algérien !

    Mouvement / 26 juin 2008 par La princesse enchantée
    Un mini remaniement ministériel et un changement de Premier ministre qui sont passés comme une lettre à la poste. Rien ne change sous le ciel bleu d’Alger où l’on continue de préparer cahin-caha la prochaine élection présidentielle prévue en avril (…) Algérie

    Entre Boutef’ et les généraux, rien ne va plus

    Algérie / 26 février 2008 par Catherine Graciet, Nicolas Beau
    Affaibli par ses problèmes de santé et discrédité, le président Bouteflika lorgne pourtant sur un troisième mandat. Sauf que les Algériens ne semblent pas galvanisés par cette perspective. Quant à l’armée et les services, ils ne veulent pas en entendre (…) Algérie

  • A quand le printemps algérien ?

     

     

    Adel HERIK

    Salah-Eddine SIDHOUM

     

    « L’Histoire, ce n’est pas seulement les faits, mais les leçons que l’on tire », disait un auteur. Hélas, chez nous, certains, pour ne pas dire beaucoup de compatriotes, ne semblent avoir tiré aucune leçon de notre Histoire contemporaine, faite de sang, de larmes et d’injustices multiformes.

    Alors que les peuples du Maghreb et du Machrek s’éveillent et que les « djoumloukiates » des pantins-dictateurs vacillent et s’écroulent l’une après l’autre, l’Algérie, « bilad el Mou’djizates » prise en otage depuis 50 ans par une oligarchie antinationale, sans foi ni loi, continue de baigner dans un statu quo insupportable.

    Le régime illégitime, nullement inquiet de la faillite sanglante dont il est le principal artisan, s’enferme dans une glaciation suicidaire pour le pays et la Nation. Ni le délabrement des institutions artificielles dont il s’est entouré, ni la déliquescence sociale, ni la violence politique ne semblent ébranler la conscience (si conscience il y a) de la voyoucratie, alors que le pays est au bord du précipite et qu’un tsunami populaire pointe à l’horizon.

    Situation actuelle de la société et de la «classe politique»

    Nous appartenons à cette catégorie d’intellectuels et politiques  qui refusent les fausses solutions et, encore plus, les honteuses compromissions. Devant la gravité de la situation, nous devons de ce fait faire preuve d’honnêteté et de pédagogie envers notre peuple, longtemps trompé et considéré par les troubadours de la «boulitique» comme un bendir qu’il fallait chauffer pour les besoins de la cause. Sans concessions ni complaisance, nous devons poser les véritables problèmes de fond et proposer des solutions réalistes pour une authentique sortie de crise.

    La société, trahie par ses élites, est plongée dans une profonde léthargie. Désarticulée par la «boulitique» destructrice imposée depuis l’indépendance par les imposteurs et autres aventuriers érigés, par la force des armes, en tuteurs du pays, elle semble avoir perdu tous ses repères. C’est une société rongée par la gabegie, la corruption et l’opportunisme. C’est le retour aux réflexes tribaux négateurs de l’idée même de nation, au repli sur soi-même, avec la « kfaza » comme seule « valeur émancipatrice ». Les valeurs morales qui avaient fait la force et la grandeur de notre société durant la nuit coloniale et lui avaient permis de résister à l’opération d’anéantissement social et culturel programmée par le colonisateur se sont pratiquement évaporées. Toutes les strates sociales sont atteintes par cette gangrène.

    Une grande partie des élites, fidèle à ses trahisons historiques, comme en 54, a été rapidement phagocytée par l’ignorance au pouvoir.  Les cinq décennies d’étouffement par le pouvoir en place de toute velléité de construction d’une alternative réellement démocratique ne sont pas seules responsables de cette stérilité. Nous devons aussi dénoncer haut et fort les honteuses compromissions (est-ce une tare congénitale de l’intellectuel algérien ?) d’une bonne partie de cette « élite », ce qui a privé notre peuple de cette lumière nécessaire pour éclairer la longue route ténébreuse dans laquelle l’ont engagé ceux qui ont confisqué son indépendance et ses libertés. En tant qu’anciens enseignants universitaires, et à titre d’exemple, nous connaissons tous, les moyens peu élogieux utilisés par ceux qui se faisaient parachuter aux fonctions des différents départements de notre malheureuse université. La décence et la morale ne nous permettent pas de les énumérer. «Pour grimper dans leur carrière professionnelle, ils descendaient l’échelle des valeurs humaines », dira un romancier algérien de cette faune d’alphabètes. Amara Rachid, Benzerdjeb, Lotfi, Farès Yahia, Benbaâtouche, Houhou, Damerdji, Aït Idir et tant d’autres intellectuels qui avaient déserté les bancs de l’Université pour répondre à l’Appel de la Patrie et tomber au champ d’honneur doivent se retourner dans leurs tombes. Le résultat affligeant de cette compromission entre un pouvoir porteur d’idées mortes et une «élite » porteuse d’idées mortelles, pour reprendre un penseur algérien, est là devant nos yeux, se passant de tout commentaire.

    Les quelques rares compétences dignes s’exileront,  pour beaucoup, ou seront marginalisées, pour celles restées au pays. Rares sont celles qui continueront à agir frontalement, en électrons libres, contre cette fumisterie institutionnalisée.

    La classe dite politique actuelle, résultat, en grande partie, d’une fécondation in vitro dans les laboratoires de la police politique, essaie vainement de donner le change par la gesticulation, la vocifération et l’invective à l’encontre du système qui l’a procréée. Sans vision politique sérieuse et sans ancrage populaire, elle se complait dans le rôle qui lui a été assigné, celui de simple vitrine « démocratique » et de faire-valoir d’un régime antinational.

    Les partis politiques issus de la supercherie démocratique de 89 ont montré leurs limites et leur faillite. Reproduisant les réflexes et les pratiques malsaines du parti-administration qui a usurpé en 62 le glorieux sigle du FLN, ils constituent de véritables mini-partis uniques. Présidents à vie, culture du clanisme et de l’exclusion, refus de tout débat démocratique interne : telles sont les « vertus » de ces partis de l’opposition à l’algérienne. Toute voix discordante qui s’aventure à réclamer débat et transparence est rapidement étiquetée « agent du DRS » et exclue, à la manière soviétique. Baignant dans une suffisance crasse, ils s’autoproclament détenteurs exclusifs de la démocratie pour les uns, de l’Islam ou de l’identité pour les autres. Et ce sont ces prétentieux petits chefaillons qui distribueront les labels de démocratie, de degré de croyance religieuse ou d’Algérianité sélective aux Algériens. Gare aux contestataires, car l’excommunication est de rigueur !!

    L’oligarchie militaro-financière, détentrice unique du pouvoir réel, agit derrière d’épais  rideaux et délègue le pouvoir apparent à un ramassis de potiches et de mercenaires politiques supposés « gérer » le pays et discuter avec une société dite civile factice – il serait plus juste de parler de « société servile» – que ce pouvoir a lui-même préfabriquée dans ses laboratoires.

    Conscients de leur illégitimité, les tenants du pouvoir ont de tout temps mené une politique clientéliste qui leur a permis de se constituer au fil des ans une base sociale nullement négligeable, grassement entretenue par une généreuse distribution de la rente pétrolière. Des « dji’anines » (affamés), toutes couches sociales confondues, allant du professeur d’université au planton de mairie en passant par le beggar, ce  nouveau bourgeois arriviste de cette Algérie des miracles, constituent la façade « populaire » du système, qu’il agite lors des  campagnes électorales et référendaires, des visites « présidentielles » et autre carnaval fi dechra. De vieilles méthodes éculées dignes de Kim Il Sung, Ceausescu et  Mugabe.

    La police politique est  omniprésente dans tous les secteurs de la vie socio-politique. C’est elle qui désigne le président du pouvoir apparent, le chef du gouvernement, les « ministres », les secrétaires généraux de ministères, les PDG d’entreprises nationales, les recteurs et doyens d’universités, les chefs d’une très grande partie des  formations politiques, avec comme  seuls critères de « recrutement » le larbinage,  l’allégeance et l’aplat-ventrisme.  Elle est partout : dans les ministères, les administrations, les associations professionnelles et de quartier, les marchés, etc. Elle « accrédite » les « correspondants » des rares chaînes satellitaires qui s’aventurent dans notre pays, tout comme elle recrute sur les bancs des universités les futurs mercenaires politiques qui mettront leur intelligence au service de l’ignorance au pouvoir et qui seront chargés des « sales besognes ». Ses antennes sont présentes dans toutes les ambassades et déploient une multitude d’agents chargés d’infiltrer notre émigration. Son rôle n’est pas de protéger le pays et la Nation du danger extérieur mais de surveiller la population et terroriser les opposants. C’est, pour ainsi dire,  l’«opposition réelle», sauf que son rôle est de s’opposer aux forces vives du peuple qui seraient susceptibles de remettre en question le régime illégitime. C’est la véritable colonne vertébrale du système politique algérien.

    La presse privée issue de la supercherie démocratique de 89 s’avérera être avec le temps une vaste imposture intellectuelle. Elle s’autoproclamera pompeusement la presse « la plus libre du monde arabe ». De nombreux journalistes dignes deviendront les otages de véritables potentats, ex-chefs des BSP de la Pravda locale du temps de l’unique…. « Parti unique ». Durant la décennie de  sang et de larmes, certains titres joueront le rôle de la « Radio des Mille collines » rwandaise, attisant les feux de la discorde. De jeunes et brillants journalistes, prisonniers de cet enfer médiatique, nous diront par la suite comment, où et par qui étaient fabriqués les faux communiqués sécuritaires, les listes de citoyens accusés  d’affaires de « terrorisme » que les escadrons de la mort se chargeront par la suite de faire disparaitre. Tout comme nous connaissons le rôle joué par ces mêmes titres dans les graves et parfois sanglants conflits de gangs au sein du système (procès du général Benloucif,  affaire Adami, éviction de Betchine, déstabilisation de Zeroual, qui tentait de trouver une solution politique à la crise, tentative de déstabilisation de Bouteflika en 2004, affaire de Sonatrach, affaire de l’autoroute Est-Ouest, etc.). En un mot, cette presse privée, faussement qualifiée d’indépendante, n’a jamais été rien d’autre qu’une « presse de combat », pour reprendre Hadi Chalabi, au service d’une oligarchie qui lutte pour sa survie, après avoir déclaré la guerre aux « gueux ». Son rôle principal est de se livrer, sous les ordres des « cerveaux » et autres « intellectuels organiques » de la police politique, à une opération continue d’intoxication et de brouillage afin d’empêcher la population de comprendre les vrais enjeux et de trouver la vérité salvatrice qui lui permettrait de désigner clairement les responsables de tous ses malheurs passés et présents. Les différents titres de cette presse ont le choix de prêter allégeance à l’un ou l’autre des clans qui se partagent le pouvoir et de bénéficier de sa protection, l’enjeu étant toujours la taille de la part du gâteau qui revient à ce clan et, dans les périodes critiques, la survie même du clan. On a vu ainsi des hommes au fait de leur puissance balayés de la scène après une campagne médiatique bien orchestrée. Une fois le ménage fait, dans le plus pur style mafieux, avec parfois des cadavres que tout le monde s’empresse d’oublier, les mercenaires de la plume retournent à leurs tâches quotidiennes d’intoxication, afin de préserver ce qui constitue le dénominateur commun à tous les clans : le système politique mafieux lui-même, dont le seul ennemi est le peuple algérien.

    Le changement est-il possible ?

    La situation est peu reluisante. L’effondrement des valeurs morales, la décomposition sociale, la structuration mafieuse rampante, la déliquescence du système politique faisant fonction d’Etat, la corruption généralisée, le délabrement économique, la guerre meurtrière qui perdure, le discrédit de la classe dite politique et la couardise de la classe dite intellectuelle ne poussent certainement pas à l’optimisme. Une question nous vient d’emblée à l’esprit et nécessite une réponse franche et honnête : peut-on réaliser, dans de telles conditions  et avec ces fausses vitrines, un véritable changement du système politique ?

    Certains de nos compatriotes, fatalistes, ne manqueront certainement pas de nous dire que ce tableau peu réconfortant de la situation et cette gangrène avancée rendent fort aléatoire tout effort prospectif et vain tout espoir d’éveil des consciences et de construction d’une alternative démocratique. Mais est-ce là une raison suffisante pour se cantonner dans l’expectative? « Les seuls combats qu’on risque de perdre sont ceux qu’on n’ose pas engager », disait un intellectuel et homme d’Etat tchèque.

    Il existe de par le monde maints exemples de pays détruits par la bêtise humaine et reconstruits grâce à la volonté et la persévérance de leurs enfants dignes et honnêtes. Le peuple algérien est tout aussi capable qu’un autre d’accomplir cette tâche de reconstruction. Encore faudrait-t-il pour cela  une prise de conscience sincère de la part de la véritable élite nationale, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, afin d’insuffler une nouvelle dynamique de changement, libérée des cercles de la compromission et de la trahison, capable de mobiliser la population et de bousculer le « désordre » établi.

    Aujourd’hui, plus qu’à toute époque passée, l’environnement régional et international est propice à la naissance et au développement de cette dynamique de changement pacifique  de système politique et de passage à une nouvelle ère, celle de la démocratie véritable et de l’État de droit. Le brusque réveil des peuples du monde arabe a en effet introduit une nouvelle donne dans le jeu fermé des dictatures, épaulées jusque là sans réserve par les puissances occidentales.

    L’année 2011 s’est ouverte avec le soulèvement du peuple tunisien  contre le dictateur Ben Ali et son régime honni. Ce fut le début d’une série de mouvements populaires sans précédent dans l’histoire de notre région. Le peuple égyptien se mobilisa à son tour et chassa Moubarak, mettant ainsi fin à 30 années de tyrannie, de prédation et de corruption. Prenant exemple sur ses deux voisins, le peuple libyen sortit de sa torpeur qui durait depuis 41 ans et mit un terme au régime de son président psychopathe autoproclamé Roi des rois d’Afrique.  Au Yémen, au  Bahrein et en Syrie, le mouvement populaire en faveur de la liberté, de la dignité et de l’État de droit prend chaque jour plus d’ampleur, poussant les pouvoirs illégitimes et tyranniques en place dans leurs derniers retranchements.

    Mais le peuple algérien, trahi par ses élites, livré à lui-même, reste coi, n’ayant pas encore réussi à vaincre les blocages et les peurs, résultats de plusieurs décennies de manipulation et de violence imposée par le système en place.

    On assista certes en début d’année à la naissance d’un mouvement de contestation populaire, dans la foulée de la révolution tunisienne, mais le régime et ses officines réussiront (mais pour combien de temps ?) à en atténuer les effets en suscitant des pseudo-mouvements dits du changement et de la démocratie pris en charge par des « opposants » du pouvoir et dans lesquels se sont engouffrés des opportunistes de tous bords et d’ex-apparatchiks en rupture de ban. La presse aux ordres participera amplement à cette campagne. Malheureusement, des militants sincères et crédules, peu au fait du grenouillage boulitique, participeront inconsciemment à ce carnaval fi dechra. Nous connaissons tous le résultat final de ce folklore politique. Tous les samedis, ils seront la risée de notre « ghachi » des quartiers populaires. Le régime poussera le cynisme et la dérision jusqu’à enfermer ces « opposants » dans des salles de cinéma pour réaliser leur « révolution » et leur « changement » virtuels. Ayant circonscrit le danger, le pouvoir passera ensuite à l’offensive en arrosant abondamment la population avec une pluie de mesures qui cibleront en priorité le « tube digestif ».

    La révolution populaire libyenne et la chute de Kadhafi finiront cependant par mettre en évidence la panique qui commence à régner à bord et l’ampleur de la trahison de ce pouvoir qui n’a à aucun moment dénoncé les horribles exactions commises par ses frères-jumeaux contre leurs peuples et qui a accueilli les enfants du dictateur libyen déchu pour des « raisons humanitaires ». Aujourd’hui, le pouvoir illégitime, dépassé par les évènements, doutant de la loyauté de ses puissants protecteurs occidentaux,  ne sait plus à quel saint se vouer pour éviter l’effet de contagion. Trois dictateurs, chefs de files et symboles de régimes tyranniques, illégitimes, corrompus, prédateurs, arrogants et sûrs de leur impunité, qui – fait unique dans l’histoire mondiale contemporaine – s’apprêtaient à laisser le pouvoir « républicain » et « démocratique » à leur descendance, ont été chassés en quelques mois, comme de vulgaires malpropres, par des populations en colère et révoltées par tant de félonie et de trahison. Cela s’est passé à nos portes, chez nos voisins et frères. Il y a certainement là, pour les clans au pouvoir, de sérieuses raisons de s’inquiéter.

    L’expérience des peuples de notre région qui se sont soulevés contre la tyrannie nous montre, malheureusement, que ces clans sont incapables d’engager un sérieux travail de remise en question et d’autocritique, s’accrochant bec et ongles au pouvoir jusqu’à la dernière minute. La mort de dizaines de milliers de leurs compatriotes et la destruction du pays ne pèse rien devant leurs personnes et leurs intérêts les plus étroits. Aveuglés par la puissance de leurs armées et le déploiement tous azimuts de leur police politique et de leurs réseaux clientélistes aux multiples ramifications, confortés par l’appui passé des puissances occidentales, plus soucieuses de la protection de leurs intérêts et de la stabilité des régimes que de la promotion des valeurs démocratiques, les clans au pouvoir choisissent de semer la mort et la désolation plutôt que de céder face à la pression des « gueux » qui les encerclent de toutes parts…

    Les révolutions en cours dans le Maghreb et le Machrek ont mis en évidence plusieurs faits importants :

    1. La faillite des partis politiques classiques. Tous ont rejoint le train de la révolution en marche. Certains ont eu  l’outrecuidance  de tenter de récupérer les révolutions, voire d’aller s’asseoir à la table du pouvoir agonisant pour parler au nom de la rue, avant d’être rappelés à l’ordre par la jeunesse révoltée.

     

    1. Ces mouvements populaires n’ont pas eu besoin de « leaders » – les fameux zou’amas si chers à nos contrées – pour déclencher la révolution. Ce fut une action collective à laquelle toutes les couches sociales ont participé sans élitisme aucun.

     

    1. Malgré la politique systématique de déstructuration socio-politique entamée par les différents régimes illégitimes issus de coups d’Etat durant des décennies, les sociétés sont restées vivaces, politisées et ont été en avance sur leurs classes politiques sclérosées, enfermées dans la logique de l’intrigue et des calculs politiciens en vue d’un hypothétique partage du pouvoir.

     

    1. Le rapide ralliement des élites intellectuelles saines à ces mouvements populaires, ce qui leur a donné un incontestable souffle qui a ébranlé des régimes qui se croyaient éternels.

     

    1. Le rôle provocateur  voire criminel de la base sociale de ces régimes illégitimes par l’intermédiaire de leurs baltaguias, chebihas, milices, mercenaires  et autres gangs, selon les pays, téléguidés par les polices politiques.

    A la lumière de ces données nationales et internationales, il apparaît clairement que les partis politiques actuels sont totalement disqualifiés aux yeux des citoyens pour mener une dynamique populaire de changement, encore moins un « leader » quelconque de ces formations factices.

    Seul un large front de tous les Algériens sans exclusion…

    Maintenant que le jeu de ces pseudo-partis d’opposition est éventé et leur solidarité de fait avec le pouvoir démontrée, il est plus que jamais urgent pour tous les patriotes sincères à l’intérieur et à l’extérieur du pays de se regrouper et d’unir leurs forces. Seul un large front où se retrouveront tous ceux et toutes celles qui croient en une Algérie nouvelle, débarrassée de l’oligarchie antinationale qui la vampirise, régie par un État de droit, dans une république démocratique et sociale dans le cadre de nos valeurs et traditions, telle que voulue par les braves qui donnèrent leur vie pour que l’Algérie devienne indépendante, pourra redonner confiance au peuple algérien afin qu’il entame sans tarder le combat pacifique pour la liberté et la dignité. Il est impératif de sortir de ce cercle vicieux d’un POUVOIR SANS LEGITIMITE et d’un PEUPLE SANS SOUVERAINETE.

    L’initiative prise par un groupe d’intellectuels et de militants de tous bords de créer, le 19 mars 2011, le Front du Changement National fut un premier pas dans la bonne direction. Le texte de la déclaration de création du FCN souligne que « ce large front ne pourra pas émerger sans la mise en place d’un compromis politique entre toutes les volontés intellectuelles, politiques et citoyennes, sans exclusion. Les grandes lignes de ce compromis sont :

    1. Le changement RADICAL et PACIFIQUE du régime politique.
      1. Notre indéfectible attachement à notre ALGERIANITE dans sa triple dimension (islamité, amazighité, arabité). Aucun des fondements de notre identité forgée par l’Histoire ne pourra, dans un quelconque but, être instrumentalisé ou monopolisé par une quelconque partie à des fins politiciennes, que celle-ci soit au pouvoir ou dans l’opposition.
      2. Le respect total de la dignité et des droits de la personne humaine, dans leur intégralité.
        1. Le respect des libertés individuelles et collectives, sans distinction de race, d’origine, de sexe ou de confession.
        2. Le respect de la souveraineté populaire : le peuple est la seule source de pouvoir et de légitimité.
        3. Le respect de la démocratie comme moyen de gestion politique et de régulation pacifique de la société et le rejet de toute forme de violence, que ce soit dans l’expression ou la gestion des conflits qui traversent la société.
        4. L’alternance au pouvoir à travers le suffrage universel.
          1. L’institution militaire, libérée de l’oligarchie qui l’a prise en otage depuis la fin de la guerre d’indépendance, doit devenir une institution républicaine dont la mission sera clairement définie par la Constitution issue de la volonté populaire. Aucune institution de l’Etat, quelle qu’elle soit, ne peut et ne doit se prévaloir d’être au-dessus de la souveraineté du peuple, seule source de légitimité. »

    Il est important de souligner que la seule mission de ce front – creuset de tous les Algériens sans exclusion qui œuvrent pour un véritable changement et l’instauration d’un Etat de Droit – sera d’accompagner le mouvement populaire dans toutes ses étapes jusqu’à l’élection d’une Assemblée Constituante qui tracera les contours de l’Algérie nouvelle. Il n’est pas question qu’il s’érige en un nouveau parti unique qui se substituera à la volonté souveraine du peuple algérien, tel que cela fut malheureusement le cas en 1962. Il s’auto-dissoudra de facto une fois sa mission accomplie.

    Les leçons à tirer du Printemps Arabe

    Quelles leçons les forces du changement peuvent-elles tirer de l’expérience des peuples de la région qui nous ont précédés dans la voie de la dignité ? Les écueils qui doivent être évités et qui ont été mis en évidence par ces expériences sont :

    -     Erreur de la désignation de vieux apparatchiks dans le gouvernement, le conseil consultatif et autres instances de gestion de la phase transitoire, objet de suspicion populaire et de blocage du processus de transition. Les exemples de l’Egypte et de la Tunisie sont assez clairs. Les défections des personnalités importantes du régime les plus honnêtes et leur ralliement au mouvement populaire dès le début de la contestation donne cependant un regain de vigueur et de crédibilité à cette dernière, mettant en difficulté la minorité jusqu’au-boutiste corrompue qui s’accroche au pouvoir. La pression des forces populaires – en particulier la jeunesse instruite – ne doit toutefois pas cesser, afin d’éviter la récupération du mouvement et son dévoiement vers une opération de replâtrage de l’ancien régime et de remise en selle de son personnel politique.

     

    -     Eviter de tomber durant la phase transitoire dans les « chikayates » idéologiques et partisanes paralysantes.

     

    -     Rôle primordial des médias et de la communication, en général. Les forces qui encadrent le mouvement populaire doivent utiliser de manière judicieuse et sur une grande échelle tous les moyens de communication modernes : internet, téléphone, télévision, etc. Il est en effet primordial de diffuser en continu et en temps réel, dans le pays et le monde entier, des images du mouvement, afin de prévenir toute opération d’étouffement de la part du pouvoir et contrer son appareil de propagande bien rôdé et auquel de larges pans de la population sont malheureusement sensibles. La machine d’intoxication des pouvoirs dictatoriaux est très puissante et sophistiquée. Elle peut jouer sur les cordes sensibles telles le nationalisme et la religion afin de discréditer les organisateurs et le mouvement de contestation dans son ensemble.

     

    -     Rôle décisif de l’armée : selon que cette dernière adopte une attitude de neutralité ou de soutien au mouvement populaire ou au contraire se range franchement du côté du système en place et se lance dans une répression sanglante du mouvement populaire, le changement se déroulera de manière pacifique et sans trop de dégâts matériels et humains (Tunisie, Égypte, Yémen) ou se transformera en confrontation armée débouchant sur une véritable guerre civile (Libye, Syrie). Dans le cas où l’armée choisit la répression sanglante du mouvement populaire, le résultat sera, in fine, en sa défaveur et elle perdra tout, car le monde de 2011 n’est plus celui des années 90 où on assassinait et torturait à huis-clos.

    Ce dernier point nous semble mériter de plus amples développements, tant il est clair que l’armée, par son attitude, constituera l’élément essentiel qui permettra au changement de se dérouler de manière pacifique.

    Quelle est la position de l’armée par rapport à la dynamique populaire de changement pacifique dans notre pays aujourd’hui? Nous ne devons nous faire aucune illusion au sujet de ceux parmi les officiers supérieurs qui ont choisi leur camp depuis le coup d’État de janvier 92. Mais qu’en est-il des éléments sincères au sein de cette institution? Il est clair que ces derniers ne bougeront que s’il existe une pression populaire dans la rue (ainsi que l’ont montré les révolutions populaires en Tunisie et en Égypte). Dans la phase de préparation et de maturation de la dynamique de changement pacifique que nous traversons actuellement, il est primordial que le discours du FCN soit un discours rassembleur de toutes les volontés sincères et un appel à tous ceux au sein de l’institution militaire qui ont à cœur l’avenir de leur pays et de leur peuple à prendre leurs responsabilités. Il est important de dissocier les éléments intègres – qui sont nombreux – de l’oligarchie qui les tient en otage.

    Pour ce qui est du rôle futur de l’armée, une fois que la souveraineté aura été rendue au peuple et que l’oligarchie en place aura été défaite, il devra être clairement défini, comme précisé dans l’Appel du 19 mars 2009, et ce afin d’éviter tout malentendu quant à un appel du pied aux militaires:

    L’institution militaire débarrassée de son oligarchie militaro-financière et de la police politique, aura pour mission de préserver la quiétude publique et l’unité nationale. Durant la phase de transition, elle aura une occasion historique de démontrer sa vocation républicaine à se maintenir hors de la gestion politique du pays et préservera sa neutralité politique jusqu’à l’échéance finale qu’est la mise en place d’institutions démocratiquement élues.

    Les étapes de la phase de transition

    Les grandes lignes de la phase de transition jusqu’à l’élection d’une Assemblée Constituante, telles qu’esquissées dans le texte de création du FCN sont :

    1. la mise en place d’un Gouvernement de transition : qui aura pour missions :

    a)   la gestion des affaires courantes.

    b)   la préparation de l’élection d’une Assemblée Constituante, seule voie légitime de restitution au peuple de sa souveraineté pleine et entière.

    1. la mise en place d’un Conseil  Consultatif : Il sera constitué de personnalités politiques et scientifiques moralement irréprochables, connues pour leur intégrité et leur probité. Son rôle sera d’accompagner et conseiller le gouvernement de transition.

    Dès son installation, le  gouvernement de transition proclamera :

    1. La levée de toutes les contraintes légales et administratives sur les libertés individuelles et collectives.
    2. La dissolution des assemblées préfabriquées (Assemblée dite Nationale et « Sénat »).
    3. L’indépendance de la justice.
    4. La dissolution de la police politique.
      1. La liberté de création de partis politiques et de syndicats libres et le droit d’accès  aux médias publics pour toutes les opinions politiques.
      2. La libération de tous les détenus politiques et d’opinion, la levée immédiate de toutes les mesures de tous ordres concernant les condamnés pour ces mêmes délits, et la proclamation du droit de retour au pays de tous nos compatriotes réduits à un exil forcé.

    Rejet de toute intervention étrangère

    Un dernier point qui mérite d’être souligné et qui est d’une importance capitale est notre position claire et qui ne souffre d’aucune ambigüité par rapport aux interférences que le mouvement populaire pourrait subir de la part de certaines puissances occidentales désireuses d’orienter le cours des événements dans une direction qui soit conforme à leur stratégie de domination. En aucun cas nous n’admettrons l’intervention directe ou indirecte de ces puissances. Le meilleur soutien qu’elles puissent apporter au peuple algérien opprimé est de lever les appuis diplomatiques ou autres, au sein des institutions internationales, qu’elles offrent au régime illégitime en place et de respecter la volonté du Peuple. Dans ce cadre, il est important de souligner le rôle négatif de certains réseaux néocoloniaux Outre-Méditerranée qui s’appuient sur la minorité élitiste locale et la soutiennent. Ces réseaux ont leurs moyens d’information et de propagande, leur logistique et leurs relais « indigènes » sur place. Nous avons vu leur rôle durant la décennie de sang et de larmes et leur action médiatique dans la désinformation ou  la censure tout court, quant à la réalité du drame algérien. Et ce seront les mêmes que nous retrouverons dans leur rôle tout neuf de « défenseurs des libertés démocratiques » à Tunis, à la place Ettahrir du Caire ou à Benghazi.

    Conclusion

    Il est plus que certain que ce régime est en fin de cycle. C’est une évidence. Les révolutions du Machrek et du Maghreb risquent d’accélérer cette fin. C’est dire combien il est urgent – pour éviter les affres d’un changement non contrôlé dicté par la rue et donc violent – de faire émerger une véritable opposition représentative de tous les courants, sans exclusion aucune, porteuse d’une alternative de transition démocratique pacifique et crédible.  Une opposition, toutes tendances confondues, avec de véritables élites engagées, sans fil à la patte ni opportunistes, réunie autour de valeurs qui rassemblent le peuple sans exclusive. Une opposition « qui ne donnera pas dans le piège de jouer ses composantes les unes contre les autres, comme dans un passé récent », pour reprendre la réflexion d’un compatriote. Encore une fois, et nous ne nous lasserons pas de le répéter : aucun parti, ni courant, ni « leader » ne peut à lui seul mener cette dynamique du changement. Abane Ramdane  disait en 1956: « La libération de l’Algérie sera l’œuvre de tous les Algériens et non pas celle d’une fraction du peuple algérien, quelle que soit son importance ». Plus d’un demi-siècle plus tard, cette sentence est toujours d’actualité, s’agissant aujourd’hui de la reconstruction de notre pays détruit par cinq décennies d’illégitimité, de mensonges et d’impostures.

    Les tenants – civils et militaires – du pouvoir mafieux qui dirige l’Algérie dans l’opacité et l’omerta doivent réaliser à présent que les Algériennes et Algériens dignes ont compris les véritables enjeux politiques et que leur silence n’est ni ignorance des réalités, ni soumission, mais souverain mépris. Nous leur disons : « Vous avez, et sans succès, usé et abusé de tous les stratagèmes. Vous avez transformé en moins de 40 ans ce pays aux potentialités humaines énormes et aux richesses incommensurables en un vaste gourbi de misère et de désespoir et placé près de la moitié de la population en situation de survie. Vous avez même réussi la prouesse d’hypothéquer l’avenir d’Algériens qui ne sont pas encore nés. Vous avez déclenché l’un des conflits internes les plus meurtriers de la fin du siècle dernier. Vous avez sacrifié des figures illustres qui ont façonné l’histoire de notre pays et déterré des cadavres politiques, pour tenter de sauver vos privilèges. En vain !

    Le tribunal de l’Histoire a irrémédiablement et sévèrement condamné votre système. Regardez la réalité en face et soyez, un moment, lucides, le temps d’une courte réflexion. Revisitez l’Histoire. Que sont devenus tous les régimes qui ont fondé leur pouvoir sur l’injustice et le mépris de leurs peuples ? Que sont devenues hier toutes les dictatures sud-américaines ? Qu’est devenu l’empire totalitaire soviétique ? Qu’est-il advenu de la monarchie iranienne? Que sont devenus les Bokassa, Mobutu, Mengistu, Vidéla, Duvallier, Papadopoulos, Rédha Pahlavi, Ceauscescu, Pinochet, Salazar, Caetano, Stroessner, Marcos, Saddam et autres despotes qui avaient terrorisé leurs peuples ?  Que sont devenus aujourd’hui et plus proches de nous – et surtout de vous –  les Benali, Moubarak, Kadhafi et bientôt Abdallah Salah et Al Assad ? N’avaient-ils pas eux aussi la force des armes et de l’argent – et, pour certains,  même un peu d’intelligence ? Aviez-vous songé un seul moment au sort que leur a réservé  l’Histoire ? »

    Nous demeurons convaincus que la solution à la crise nationale se trouve en Algérie, entre les mains des Algériennes et Algériens dignes qui se battent pour une Algérie de toutes et de tous, sans exclusion aucune. Une Algérie Etat de Droit. Une Algérie de dignité, de liberté et de solidarité entre citoyens. Nous ne devons compter que sur nos capacités et nos propres forces. Et elles sont grandes, pour peu que nous en prenions conscience.

    Sommes-nous capables, tous ensemble, de relever le défi ?

    L’Histoire, demain, implacable, nous jugera.

  • toufik

  • leçons d'histoire de l'Algerie de toufik

    Massacres - Exécutions sommaires

  • Wikileaks : Khalida Toumi avait interdit en 2008 le livre de Benchicou sur instruction de Zerhouni

     

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    "J’ai pris la décision d’interdire le livre de Mohamed Benchicou et je l’assume". Ainsi parlait mardi 21 octobre 2008, lors d’une conférence de presse, la ministre de la Culture, Khalida Toumi

    Elle expliquait doctement pourquoi elle avait décidé de censurer Journal d’un homme libre, le roman du journaliste et écrivain Mohamed Benchicou, directeur du Matin, quotidien interdit de parution depuis août 2004.

    Citant les articles 296, 144 et 144 bis du code pénal, la ministre justifiait la censure par le fait que Mohamed Benchicou diffamait dans son livre l’ancien ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, comparé au général Jacques Massu qui a conduit la Bataille d’Alger en 1957.

    "Cela est injuste, infamant et absolument inadmissible. M. Zerhouni est un homme qui a participé à la guerre de Libération nationale. On ne peut pas le comparer à ce général français. Alors, soit on ne sait pas qui était ce militaire ou on le sait, et alors là, c’est grave", affirmait M. Toumi pour justifier la mesure d’interdiction.

    C'est elle qui a pris la décision de censurer le livre de Benchicou ? Vraiment ?!

    L'ordre venait de Zerhouni

    En prenant connaissance d’un câble de l’ambassade américaine à Alger, révélé par le site wikileaks, on comprend aujourd’hui l’empressement de la ministre de la Culture à défendre l’honneur de son collègue de l’Intérieur, et ce faisant, à interdire le livre de Mohamed Benchicou. Dans ce câble daté du 31 octobre 2008 et intitulé "Le quart d’heure de gloire de Toumi ministre de la Culture", on apprend que la décision d’interdire ce roman émane plutôt de…Yazid Zerhouni. "L’assistante de Toumi, écrit le diplomate américain dans ce câble confidentiel, nous a confié en privé que la décision de censure a pour origine le ministre de l’Intérieur Yazid Zerhouni".

    La présidence flingue Amine Zaoui

    Dans la même foulée de cette interdiction, un autre homme a payé de son audace : le directeur de la Bibliothèque nationale (BN), Amine Zaoui. Celui-ci a été dégagé de son poste qu’il occupait depuis 2002 pour avoir autorisé la tenue à la BN d’une conférence du poète syrien Adonis. Cette fois-ci, le coup est venu directement de la présidence de la République.

    La collaboratrice de Khalida Toumi révèle, dans le même mémo, qu'Amine Zaoui a été viré pour contenter les conservateurs religieux, notamment l’association des Oulémas d’Abderahmane Chibane, [décédé en août 2011], qui s’offusquait des prises de positions d’Adonis sur la séparation entre le pouvoir et la religion. Elle a pris la décision d'interdire le livre de Benchicou et elle l’assume, disait Khalida Toumi. Mais bien ! Sur instruction de Yazid Zerhouni.

    H. T.

  • Des sociétés chinoises basées en Algérie impliquées dans la vente d'armes pour Kadhafi .

     


     
    Des lance-roquettes auraient été livrés à Kadhafi en juillet.

    Selon le quotidien canadien The Globe and Mail, paru dimanche, la Chine a offert d'énormes quantités d'armes au colonel Mouammar Kadhafi en juillet et a mené des conversations secrètes sur leur livraison via l'Algérie et l'Afrique du Sud.

    Des documents en la possession du journal canadien suggèrent que des entreprises chinoises implantées en Algérie auraient par ailleurs participé à des négociations de ventes d’armes pour le régime de Kadhafi. Le journal soutient que les compagnies d'armements chinoises contrôlées par l'Etat étaient prêtes à vendre des armes et des munitions pour un montant d'au moins 200 millions de dollars (150 millions d'euros) à la fin de juillet, passant outre aux sanctions de l'ONU.

    Graves soupçons sur l'Algérie et l'Afrique du Sud

    The Globe and Mail ne confirme pas que les armes ont été livrées, mais il cite des dirigeants du nouveau régime à Tripoli selon lesquels les documents renforcent leurs soupçons sur de récents agissements de la Chine, de l'Algérie et de l'Afrique du Sud. Omar Hariri, chargé des affaires militaires au sein du Conseil national de transition (CNT), a examiné les documents et conclu qu'ils expliquent la présence de nouvelles armes sur le terrain, affirme le quotidien. "Je suis presque certain que ces armes sont arrivées et ont été utilisées contre notre peuple", a indiqué Hariri, selon le quotidien. Les documents ont été découverts dans un dépôt d'ordures dans le quartier de Bab Akkarah, à Tripoli, où habitaient plusieurs des plus fidèles partisans du colonel Kadhafi, écrit le journal. Ces révélations viendront s'ajouter au faiseau de soupçons et d'accusations du CNT, notamment l'histoire de transit d'armes par un port algérien, vite démentie par Alger. Surtout si l'on sait que l'Algérie et l'Afrique du Sud sont les plus importants pays africains à n'avoir pas encore reconnu le Conseil national de transition libyen.

    Des conseillers militaires de haut rang de Mouammar Kadhafi se sont rendus à Pékin à la mi-juillet, où ils ont rencontré les responsables des entreprises China North Industrie Corp (Norinco), China National Precision Machinery Import&Export Corp (CPMIC) et China Winxing Import & Export Corp., ajoute-t-il. Les firmes chinoises ont offert tous leurs stocks d'armes et ont proposé d'en fabriquer davantage si nécessaire, indique The Globe and Mail.

    Contrat établi avec l’Algérie ?

    Les Chinois ont insisté sur la nécessité d'observer la discrétion et recommandé que "les contrats soient établis avec l'Algérie ou l'Afrique du Sud, pays avec lesquels la Chine a déjà travaillé", selon les documents cités par le journal. Les firmes chinoises ont également relevé que beaucoup des armes demandées par la délégation libyenne se trouvaient déjà dans les arsenaux de l'armée algérienne et pouvaient être transportées immédiatement de l'autre côté de la frontière, affirme le journal.

    Selon les documents trouvés, les deux parties ont évoqué notamment la livraison de camions lance-roquettes et de missiles antichars. Les Chinois auraient également offert des missiles sol-air QW-18, comparables aux Stinger américains, capables d'abattre des avions à basse altitude, ajoute-t-il. Vendredi, lors d'une rencontre à Paris avec le numéro deux du CNT, Mahmoud Jibril, le vice-ministre des affaires étrangères chinois, Zhai Jun, a demandé à l'organe politique de la rébellion de "garantir réellement les intérêts des entreprises chinoises en Libye". La Chine, seul membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU à ne pas avoir reconnu officiellement le CNT, "respecte le rôle important du CNT en Libye, avec lequel elle est prête à maintenir des contacts étroits, afin de promouvoir des relations sino-libyennes amicales", a déclaré M. Zhai, selon l'ambassade de Chine en France.

    Pékin dément

    "Les compagnies chinoises n'ont pas fourni d'équipements militaires à la Libye, de manière directe ou indirecte." Le ministère des affaires étrangères chinois a démenti l'information du quotidien canadien The Globe and Mail, selon lesquellesPékin avait proposé des armes au colonel qui se battait pour la survie de son régime. Mais le régime de Mouammar Kadhafi a bien pris contact avec des sociétés chinoises. "En juillet, le gouvernement de Kadhafi a envoyé quelqu'un en Chine à l'insu du gouvernement chinois pour prendre contact avec des membres de sociétés intéressées", a déclaré Mme Jiang Yu, le porte-parole de ce ministère.

    Agences

  • no moment

  • Le conflit libyen, une aubaine pour le pouvoir algérien

    Il fait diversion aux promesses de réformes




     

    Adoptés en Conseil des ministres, quatre projets de loi relatifs aux réformes politiques, dont celui très attendu du régime électoral, sont passés presque inaperçus. Depuis quelques jours, un seul sujet est au cœur des discussions et des réactions des partis politiques et de l’opinion publique nationale : l’accueil par l’Algérie d’une partie de la famille du dictateur déchu Mouammar Kadhafi et les tensions de plus en plus fortes entre Alger et le CNT.

    Le pouvoir a réussi son coup : en accueillant des membres de la famille du Guide libyen et en maintenant sa position de refus de reconnaître le CNT, il a réussi à détourner, au moins temporairement, les regards internes et externes, de ses « réformes politiques » en cours. Les textes des réformes déjà transmis ou qui seront transmis au Parlement ne contiennent pratiquement aucune avancée démocratique. Dans le code électoral, on a beau chercher, on ne trouve que des avancées anecdotiques : les ministres obligés de démissionner pour être candidats, les hommes d’affaires devant choisir entre être député ou gérer leurs entreprises… Dans certains projets de loi, comme celui sur l’information, on assiste à un retour en arrière et une volonté de contrôler les médias, y compris Internet.  
     
    En fait, pour le pouvoir algérien, le conflit libyen semble être une aubaine. Au début de l’offensive des rebelles du CNT contre Mouammar Kadhafi, le gouvernement avait d’abord misé sur un enlisement de la situation en pensant, à tort, que Kadhafi allait résister pendant plusieurs mois, voire des années. Ensuite, le gouvernement algérien a agité la menace d’Al‑Qaïda qui profiterait de la confusion générale en Libye pour se procurer facilement des armes sophistiquées et se renforcer en recrutant facilement des combattants. Enfin, il a agité la menace d’une présence d’Aqmi parmi les rebelles, notamment à Tripoli.
     
    En réalité, la crise libyenne permet au pouvoir algérien de gagner du temps pour faire passer des textes dont le contenu est loin des promesses de réformes. Au début de l’année, après l’éclatement des émeutes dans plusieurs pays arabes dont l’Algérie, Alger s’est engagé en même temps que Rabat à mener des réformes. Au Maroc, on est presque au bout du processus, avec des avancées réelles. La Constitution a été révisée et des élections « libres » seront organisées prochainement. En Algérie, le pouvoir ne veut toujours rien lâcher, y compris sur des dossiers devenus sans intérêt stratégique, comme l’ouverture du champ audiovisuel. Alger empêche en effet les Algériens de lancer leurs chaînes de télévision. Mais le paysage télévisuel algérien est devenu une véritable poubelle : toutes les chaînes, y compris celles dont les contenus peuvent choquer, sont diffusées librement.  
     
    Certes, la situation en Libye est loin d’être réglée et l’Algérie a de bonnes raisons de s’inquiéter de ce qui se passe à ses frontières. De même que dans la position algérienne, il y a beaucoup de choses vraies. Mais quand il y a le feu chez les voisins, il serait préférable de participer à l’effort collectif pour l’éteindre au lieu de regarder de loin en espérant avoir raison sur un pronostic exprimé. Or, que propose l’Algérie pour aider la Libye à sortir de la crise ? Rien. Absolument, rien. Alger donne l’impression de se satisfaire d’un statu quo  dans ce pays et même d’une dégradation de la situation qui lui donnerait raison.
     
    Mais en jouant avec le feu du conflit libyen, le pouvoir du président Abdelaziz Bouteflika risque de se brûler. En Algérie, des partis de l’opposition et beaucoup d’Algériens ne comprennent pas la position du gouvernement sur le conflit libyen. A l’étranger, le doute s’installe et les pressions redeviennent plus fortes.
  • no moment

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