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  • Le contrat


    Par : Mustapha Hammouche


    Au moindre frémissement revendicatif dans le monde dit arabe, de l’autre côté de la Méditerranée, comme de l’autre côté de l’Atlantique, on n’y voit plus que l’intégrisme qui “déferle”, comme dirait Gaudin, et le terrorisme qui renaît.
    Ainsi sommes-nous condamnés à la dictature parce qu’à la première ouverture, ce sont les “Frères musulmans”, “salafistes” et autres “talibans” qui s’engouffrent. Ça fait peur au monde civilisé et nous devons savoir endurer le despotisme local qui, lui, n’exporte pas de bombes humaines, mais exporte volontiers les matières premières et la fortune du clan.
    Depuis la mondialisation, les voyages officiels au Tiers-Monde ne s’évaluent plus qu’au montant des contrats signés ! Et l’on ne se félicite plus que des nouveaux marchés et des accords de… coopération sécuritaire.
    Sarkozy a bien résumé la manière dont l’Occident sait sceller, en une phrase, notre destin : “En Algérie, c’est Bouteflika ou les talibans.” Et voici tous les abus politiques du régime justifiés par le partenaire historique !
    Depuis le 14 janvier, il ne se passe pas un débat ou ne se publie un article outre-Méditerranée et outre-Atlantique sans que l’objection ne vienne contrarier la folle entreprise des jeunes Tunisiens et des jeunes Égyptiens.
    Au prince Hicham El-Alaoui qui, au cours d’un débat télévisé, prédisait plutôt “une évolution qu’une révolution” au Maroc, Pierre Lelouche, secrétaire d’État français au Commerce extérieur répliquait, condescendant : “ça, c’est très très bien, ça, Altesse !”
    Le fait accompli tunisien s’est déroulé au nez et à la barbe d’un Occident démocratique. Jusqu’à l’envol du maître de Carthage, il n’y croyait toujours pas. Même si, a posteriori, refusant de croire qu’une soldatesque arabe ait refusé de tirer sur une foule arabe, on dut inventer l’entremise d’Obama entre l’armée et les émeutiers.
    Mais voilà que la surprise tunisienne n’est pas encore digérée que le scénario se rejoue en Égypte ! Mais là, ce n’est plus le seul risque de meurtrières retombées d’une prise de pouvoir islamiste qui tourmente nos amis démocrates : il y a Israël, dont la sécurité compte plus que tout, en tout cas plus que nos libertés. Une sécurité garantie par l’état de son voisinage. Des Palestiniens fratricides, et des États déliquescents, ruinés par leurs pillards de despotes. Maîtriser la rue qui se révolte et traquer l’islamisme qui menace, surtout la rue qui se révolte contre le sort fait aux Palestiniens et l’islamisme qui menace Israël. Tel est le deal entre les grandes démocraties et nos petits tyrans. La longévité contre la maîtrise des foules, parce qu’il n’y a qu’à voir les reportages qui nous décrivent : nous sommes d’abord des foules, on filme les émotions de “la rue” arabe plutôt qu’on ne sonde les ambitions des peuples arabes.
    Au fond, “nos amis” préfèrent l’improductivité politique du repoussoir islamiste à l’efficacité géopolitique de la démocratie. Cela justifie mieux l’intransigeance surarmée et hégémonique d’Israël.
    Notre déni de liberté est le prix à payer pour la quiétude d’Israël. N’est-ce pas Monsieur Finkielkraut ? C’est le contrat politique qui, sous le haut patronage des puissances démocratiques, lie “la stabilité” de nos régimes et la “sécurité” d’Israël.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr    

  • no moment

  • Rubygate: le parquet de Milan demande le jugement immédiat de Silvio Berlusconi

     

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    Le parquet de Milan a demandé mercredi le jugement immédiat de Silvio Berlusconi dans le scandale sexuel Rubygate mais les avocats du chef du gouvernement italien comptent contre-attaquer tous azimuts, y compris en portant l'affaire au parlement.

    Le parquet de Milan a demandé mercredi le jugement immédiat de Silvio...

    Le parquet de Milan a demandé mercredi le jugement immédiat de Silvio Berlusconi dans le scandale sexuel Rubygate mais les avocats du chef du gouvernement italien comptent contre-attaquer tous azimuts, y compris en portant l'affaire au parlement.
    Dans un communiqué distribué à la presse, le parquet a indiqué avoir "transmis au juge des enquêtes préliminaires la requête de jugement immédiat sur la base de l'évidence de la preuve".
    Les procureurs veulent que M. Berlusconi soit jugé pour recours à la prostitution de mineure et abus de fonction, les deux motifs pour lesquels il faisait l'objet d'une enquête depuis le 21 décembre.
    Si leur demande devait aboutir, cette procédure accélérée pourrait commencer avant l'été et le Rubygate viendrait s'ajouter à trois procédures pénales contre M. Berlusconi (affaires Mills, Mediaset et Mediatrade) qui vont reprendre entre fin février et début mars.
    Le Rubygate fait la une des quotidiens italiens depuis des semaines avec la publication de dizaines de transcriptions de conversations téléphoniques entre une brochette de jeunes femmes et les organisateurs de soirées débridées dans les résidences de M. Berlusconi.
    L'enquête porte sur le recours par le Cavaliere aux services sexuels de Ruby, la jeune Marocaine Karima El Mahroug, quand elle était mineure entre février et mai 2010 et sur son intervention pour la faire libérer après son interpellation la nuit du 27 au 28 mai pour un vol présumé.
    La juge des enquêtes préliminaires, Cristina Di Censo, qui doit statuer sur la requête du parquet, dispose d'un délai de cinq jours qui peut être prolongé. Sinon, elle peut renvoyer les actes au parquet qui peut redemander un procès par la voie ordinaire, plus longue.
    La magistrate devra aussi décider si le tribunal de Milan est compétent pour juger. Les procureurs lui ont envoyé un "mémoire" dans lequel ils contestent que M. Berlusconi ait pu commettre ces délits en tant que Premier ministre. "Il n'y a pas eu de délits ministériels", ont-ils écrit.
    Les avocats du Cavaliere défendent la thèse inverse affirmant que le président du Conseil aurait appelé pour faire relâcher Ruby, convaincu qu'elle était "la nièce du (président égyptien Hosni) Moubarak", pour préserver de bonnes relations avec l'Egypte.
    L'opposition de gauche s'est gaussée de ces arguments, signes, pour elle, de l'"incompétence" du Cavaliere, censé vérifier l'identité de Ruby.
    "Le parquet de Milan viole la Constitution", a affirmé Niccolo Ghedini, avocat de M. Berlusconi, en estimant que le Rubygate est du ressort du "tribunal des ministres", un juridiction spéciale devant être mise en place pour juger le Premier ministre pour toute infraction commise dans le cadre de ses fonctions.
    Au cas où la juge Di Censo déciderait un procès immédiat, Me Ghedini, également député du parti PDL (centre-droit) de M. Berlusconi, compte contester la compétence du tribunal de Milan au cours d'un vote à la Chambre des députés, où la coalition au pouvoir est majoritaire.
    Le journal de gauche Repubblica a critiqué cette stratégie d'enlisement en estimant que "la décence commence avec la redécouverte que la justice est égale pour tous".
    A l'opposé de l'échiquier, le quotidien de la famille Berlusconi, Il Giornale, a dénoncé "l'ultime saloperie" que représenterait un procès immédiat, affirmant que les magistrats "espionnent depuis des mois la vie privée" du Cavaliere pour sortir "quelque chose de piquant" même quand ce n'est pas un délit pour le "discréditer".

    AFP
  • no moment

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  • Habib Souaïdia : qui marche avec qui ?

    Par Depuis les émeutes de janvier 2011, grâce à la presse algérienne et internationale, le docteur Saïd Sadi, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), est devenu en quelques jours le plus grand « opposant » de l’Algérie indépendante ! Ce retour fracassant d’un parti ultraminoritaire sur la scène politique algérienne, où il développe un soudain activisme en direction des Algériens et de la communauté internationale, est-il le fruit du hasard ou une nouvelle conspiration contre le peuple algérien ? A-t-on oublié le soutien résolu du RCD au coup d’État militaire de 1992 ? A-t-on oublié sa pleine approbation de l’état d’urgence décrété en février 1992 et toujours en vigueur à ce jour ? A-t-on oublié le silence assourdissant de ce parti et sa complaisance face aux massacres, à la torture, aux exactions extrajudiciaires et aux multiples violations des droits de l’homme perpétrées lors de la « sale guerre » conduite par les chefs de l’armée contre la population ? A-t-on oublié que le RCD a contribué, dès 1994, à la création de milices ayant multiplié les exactions ? A-t-on oublié les liens historiques entre ce parti, créé en 1989, et le Département de renseignement et de sécurité (DRS), commandé depuis vingt ans par le général Mohamed Médiène, dit « Toufik » ? Comment pourrait-on aujourd’hui donner crédit à un parti qui, depuis quelques années, prétend s’afficher comme « opposant » au régime des généraux, au seul motif que ceux-ci l’ont écarté parce qu’il ne leur servait plus à grand-chose, et alors même qu’il n’a jamais renié sa complicité avec les crimes contre l’humanité commis par certains secteurs de l’armée et par le DRS dans les années 1990 ?

    Tandis que les partis politiques de la fausse opposition, et à leur tête le RCD, lorgnent vers le pouvoir incarné par le général Toufik et mesurent la distance qui les en sépare encore, leurs militants souvent désabusés ont des doutes, à force de regarder passer, de leur plateforme trop immobile, les révoltes bruyantes des « inorganisés ». Sitôt qu’un mouvement social se développe, ces partis ne peuvent pas ignorer toute cette force qu’ils ne contrôlent pas. Mais on ne renie pas si facilement une organisation. Surtout quand elle a servi, comme le RCD, depuis plus de vingt ans, un régime d’oppression, d’abord activement, puis dans une prétendue opposition sans conséquence. D’où la tentative du RCD de jouer le cheval de Troie au sein du fragile mouvement d’opposition réelle qui tente aujourd’hui de se structurer en soutien à la colère du peuple.

    Je sais que je vais déplaire à certains de mes compatriotes et à beaucoup d’amis, mais je préfère être franc qu’hypocrite. Je n’ai rien, bien au contraire, contre la marche qui va être organisée à Alger le 12 février 2011 par des militants des droits de l’homme, des syndicats autonomes et divers membres de la société civile, mais je suis contre le jeu de rôles qu’essaye d’y jouer le RCD.

    Je n’ai pas envie de changer une démocratie de façade par une autre. Comme tout Algérien, je veux un changement réel qui nous débarrassera définitivement de notre funeste police politique, le DRS, le seul vrai pouvoir, celui qui organise à son profit le pillage de nos richesses et qui fabrique la hogra. Or, manifester avec le RCD, c’est comme manifester avec le DRS.

    Pour certains, cela veut dire qu’il s’agit comme toujours d’un jeu du pouvoir qui utilise les Algériens les uns contre les autres. Je dirais plutôt au RCD et à ses semblables de jouer cartes sur table et de dire pour une fois aux Algériens la vérité. Qu’ils nous expliquent pourquoi ils ne se sont jamais sérieusement mobilisés pour soutenir les victimes des violations des droits de l’homme de la décennie noire, qu’il s’agisse des victimes de l’armée ou des groupes armés se réclamant de l’islamisme ! Qu’ils nous disent qui a applaudi l’arrivée de Bouteflika à la tête de l’État en 1999, alors que la vraie opposition a dénoncé dès le départ le fait qu’il n’était que la « vitrine » des généraux ! Qui à des députés dans les assemblées désignées et non élues ?

    Vous savez bien que tout est faux en Algérie : faux président, fausse presse libre, faux partis, faux députés, fausse opposition. Il n’y a que le DRS qui est réel. Et il est tellement réel que le docteur Saïd Sadi a même eu le privilège de rencontrer récemment le général Toufik en tête à tête, pour lui dire que « l’Algérie va mal ». Merci, général Toufik, pour votre franchise ! Il n’y a que vous qui puissiez s’immiscer comme un voleur de poules dans les organes dits « d’opposition », pour tenter de casser ceux qui sont à la pointe des combats démocratiques.

    Une telle réalité révèle aussi que les faux opposants et les faux démocrates, dès lors qu’ils accèdent à des fonctions de responsabilité dans l’appareil d’État, ne peuvent que devenir des antidémocrates et dévoiler leur fourberie. C’est l’une des raisons pour laquelle je ne m’associe pas avec le diable. Il ne suffit pas de se proclamer opposant pour être un démocrate et un patriote.

    Paru sur algeria-watch.org

  • Anne Sinclair contre un deuxième mandat de DSK au FMI

    Anne Sinclair, épouse de Dominique Strauss-Kahn, affirme qu'elle "ne souhaite pas" que celui-ci fasse un second mandat à la tête du FMI, relançant les supputations...

    Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair lors d'un voyage en Afrique du sud, le 10 mars 2010

    Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair lors d'un voyage en Afrique du sud, le 10 mars 2010 

    Photo : ALEXANDER JOE/AFP

    A croire que certains s'impatientent. Alors que la clôture des candidatures aux primaires socialistes en vue de la présidentielle de 2012 est fixée au 13 juillet, le cas de Dominique Strauss-Kahn, le toujours grand favori des sondages, fait plus que jamais gloser. Et c'est sans doute pour cela, bien que le principal intéressé continue de se murer dans le silence, que son épouse vient de faire une déclaration qui n'a rien d'anodine, en affirmant son souhait de ne pas voir son époux conserver la direction générale du Fonds monétaire international (FMI)...

    Citée dans l'hebdomadaire Le Point à paraître jeudi, Anne Sinclair sait pertinemment qu'elle met les pieds dans le plat. Une initiative que M. Strauss-Kahn ne peut qu'avoir au moins approuvé en amont, sinon purement et simplement diligenté, lui qui, à la fin janvier, bottait encore scrupuleusement la question en touche : "Je ne veux pas répondre, j'ai dit tout ce que j'avais à dire." Une frilosité à mettre en comparaison avec l'apparente franchise de sa dulcinée : "Pour ce qui me concerne, je ne souhaite pas qu'il fasse un second mandat (au FMI)."

    Le silence est d'or
    Pourquoi l'exprimer maintenant ? "J'ai lu dans plusieurs journaux français que la réélection de Dominique serait assurée à la tête du FMI", se justifie Anne Sinclair. Des propos que Le Canard Enchaîné du mercredi 2 février avaient déjà prêtés au président Nicolas Sarkozy. Qui, lui, aimerait probablement le (faire) croire, mais ne peut pourtant ignorer la volonté des Américains d'accorder cette fonction au représentant d'un pays émergent dans un avenir proche...

    L'essentiel est donc ailleurs, comme souvent. Car si le silence de DSK est d'or, la parole des siens permet néanmoins d'y voir plus clair. Jusqu'alors aussi prudents que leurs poulains, certains commencent bizarrement à évoquer depuis peu la perpective présidentielle. Comme le maire de Sarcelles François Pupponi, l'un de ses proches, lui aussi dans Le Point à paraître jeudi : "J'aimerais que Dominique fasse pour la France ce qu'il a fait pour Sarcelles. La ville avait un déficit abyssal et une image déplorable. Il a rétabli les comptes, relancé l'activité, fait reculer le chômage."

    "En tant qu'épouse"
    A croire qu'une telle déclaration, couplée à celle d'Anne Sinclair, auxquelles on peut ajouter celle de son ami Pierre Moscovici ("C'est quand même absurde que certains prennent pour cible celui qui, à l'évidence, est le mieux placé pour permettre à la gauche de l'emporter à l'élection présidentielle", le 2 février sur Europe 1) pourraient avoir quelque chose à voir avec la récente baisse de la cote de DSK dans les sondages, voire même avec les attaques d'un Jean-Luc Mélenchon...

    Si l'on peut désormais considérer comme très crédible l'hypothèse de le voir candidat aux primaires, il faut néanmoins toujours se méfier des confidences publiques. Pour mémoire, Carla Bruni-Sarkozy assurait ainsi, en décembre 2009, qu'elle ne "souhaitait pas, en tant qu'épouse" voir son mari briguer un second mandat en 2012, de "peur qu'(il) y laisse sa santé"... Avant de déclarer, un an plus tard : "Un nouveau mandat de première dame ? Cela ne dépend pas de moi, mais je le ferais volontiers."

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  • Présomption d'innocence : le TGI "incompétent" pour juger Hortefeux

    Le tribunal de grande instance de Paris s'est déclaré incompétent pour statuer sur la demande Riadh Hennouni qui entendait faire condamner Brice Hortefeux pour atteinte à la présomption d'innocence.

    Brice Hortefeux, le 21 janvier 2011 à Paris.

    Brice Hortefeux, le 21 janvier 2011 à Paris. 

    Photo : AFP 

    Il n'y aura pas de troisième condamnation pour Brice Hortefeux. En tout cas, pas pour le moment. Ce lundi, le tribunal de grande instance de Paris s'est déclaré "incompétent" pour juger le recours déposé par Riadh Hennouni contre le ministre de l'Intérieur.

    Le tribunal a en effet considéré qu'il n'appartenait pas au juge judiciaire de se prononcer mais au juge administratif. En Octobre, Brice Hortefeux avait qualifié ce Français de 28 ans - interpellé en septembre à Naples et soupçonné de revenir de zones de combat dans la région pakistano-afghane - de "djihadiste français".

    Extradé vers la France le 29 novembre, il avait été mis en examen à Paris pour association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes et placé en détention provisoire. Début octobre, une douzaine de personnes soupçonnées d'appartenir à la mouvance islamiste radicale avaient été interpellées. La police avait alors fait un lien entre trois d'entre elles, arrêtées dans le sud de la France, et M. Hennouni.

    Interrogé sur ces interpellations, Brice Hortefeux avait ainsi déclaré sur France Inter : "Il s'agit d'étrangers qui étaient en situation irrégulière sur le territoire français et qui étaient clairement en relation avec le djihadiste français de retour d'Afghanistan Riadh Hennouni, qui avait quitté la France en 2009 et qui a été interpellé à Naples (...) le 3 septembre". Une atteinte à la présomption d'innocence pour Riadh Hennouni qui avait porté l'affaire devant la justice.

    "Le juge a botté en touche. Nous sommes dans un contexte un peu fragile s'agissant des relations entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif, a réagi auprès de l'AFP l'avocat de M. Hennouni, Me Arié Alimi. "Peut-être n'a-t-il pas voulu mettre de sel sur le litige qui existe en ce moment." a fait valoir l'avocat qui regrette "un "grand revirement de jurisprudence". Le tribunal de Paris n'avait soulevé aucun problème de compétence lorsqu'il avait condamné Brice Hortefeux pour avoir porté atteinte à la présomption d'innocence de David Sénat, ex-conseiller de Michèle Alliot-Marie à la Chancellerie.

    Deux condamnations
    Invité de l'émission "Le Grand Jury" (RTL-LCI-Le Figaro) en octobre, il avait alors déclaré qu'"un haut fonctionnaire, magistrat, membre de cabinet ministériel, ayant donc accès à des documents précisément confidentiels, alimentait, selon ces sources, vérifiées, un journaliste sur des enquêtes", ajoutant : "ça tombe sous le coup du non respect du secret professionnel". Le Tribunal avait jugé les propos du ministre de l'Intérieur l'avait condamné au versement d'un euro de dommages et intérêts.

    Son autre condamnation concerne ses propos "outrageants" envers la communauté arabe. Lors d’un échange avec un jeune militant de l’UMP en 2009 (voir la vidéo). Il a fait appel de ces deux décisions.

    L'avocat de M. Hennouni a dit ne pas avoir encore décidé s'il allait faire appel ou déposer un recours devant la juridiction administrative.

     

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  • canard libéré!!!!!

    Mis à jour 09-02-2011 09:41

    Le récent séjour de Fillon en Egypte épinglé

    Les révélations du "Canard enchainé" sur les récentes vacances de François Fillon en Egypte, après un premier séjour fin 2008, ont poussé Matignon à apporter des "précisions", alors que le séjour en Tunisie de Michèle Alliot-Marie continue de susciter la polémique.

    François Fillon à l'Assemblée nationale le 8 février 2011

    François Fillon à l'Assemblée nationale le 8 février 2011

    Photo : PATRICK KOVARIK/AFP

    En pleine polémique sur les déplacements aériens de Michèle Alliot-Marie en Tunisie, les révélations du Canard enchaîné à paraître ce mercredi ont poussé Matignon à réagir à la vitesse du son pour éviter les turbulences. Dans un communiqué publié ce mardi, les services du Premier ministre ont confirmé que François Fillon a été "invité" et "hébergé" – à l'hôtel cinq étoiles Pyramisa d'Assouan, selon le Canard - "par les autorités égyptiennes", lors de ses vacances en famille du 26 décembre au 2 janvier dernier.

    Durant son séjour, le Premier ministre, qui a utilisé à ses frais un Falcon de l'armée de l'air française pour gagner Assouan, a "emprunté un avion de la flotte gouvernementale égyptienne pour se rendre d’Assouan à Abou Simbel", deux hauts-lieux touristiques égyptiens distants de moins de 300 kilomètres et desservis par plusieurs compagnies aériennes, précise l'hebdomadaire.

    Reste que les comparaisons avec les vacances de MAM s'arrêtent là. Car si la ministre des Affaires étrangères a utilisé un jet appartenant à un proche du président déchu Ben Ali, alors que des troubles violents agitaient déjà la Tunisie, François Fillon avait quant à lui quitté l'Egypte depuis environ trois semaines lorsque le pays s'est embrasé.

    Très cher avion
    Depuis l'affaire du couteux aller-retour en Martinique de l'ex secrétaire d'Etat à la coopération, Alain Joyandet, fin mars 2010, le gouvernement incite ses membres à maitriser leurs dépenses aériennes. Dernier rappel en date, révèle le Canard, un courrier adressé par François Fillon le 4 février dernier annonçant aux membres du gouvernement que l'Etat ne pendra plus en charge que les transports et les séjours "réalisés au titre des fonctions ministérielles". C'est vraiment la crise !

    L'Egypte, destination de fin d'année


    En 2007, le président Nicolas Sarkozy s'était rendu entre Noël et le Nouvel an, en Egypte. Accompagné de Carla Bruni, qui n'était à l'époque que sa compagne, il avait alors utilisé un jet privé prêté par l'homme d'affaires Vincent Bolloré et avait séjourné à Louxor et Charm el-Cheikh. La même station balnéaire dans laquelle François Fillon passera quelques jours de repos, un an plus tard, prolongeant un déplacement officiel effectué au Caire les 22 et 23 décembre 2008.

  • Les concessions de Bouteflika laissent les Algériens perplexes.



    © Ipon-Boness / Sipa
    Le vent de la contestation souffle aussi en Algérie. Sur internet, la mobilisation s’organise. Vidéos et adresses de blogs s’échangent via Facebook… et les contenus qui font le buzz ne sont pas tendres à l’égard du président Abdelaziz Bouteflika et de son régime. Petite revue de web.

    Jour J moins sept. La Coordination pour le changement et la démocratie doit se réunir le 5 février pour statuer sur le maintien ou non de la marche de l'opposition du samedi 12 février. Aura-t-elle lieu malgré la promesse faite par le président algérien Abdelaziz Bouteflika, le 3 février, de lever prochainement l’état d’urgence, qui est la principale revendication de ce mouvement ?

    Quoi qu'il en soit, l’annonce du chef de l’État n’a pas vraiment calmé les ardeurs des militants qui s’expriment depuis plusieurs semaines sur la toile. Les internautes envoient des invitations de soutien aux manifestations à travers tout le pays. Cinéastes, journalistes, photographes, blogueurs et anonymes : ils adhèrent par milliers aux groupes Facebook créés par des collectifs tels que Barakat (assez), Bezzzef (trop) ou ACA (action pour le changement en Algérie).

    Malgré un faible taux de pénétration de l’Internet en Algérie (13e au classement des 17 pays arabes), l’information circule dorénavant grâce aux réseaux sociaux. Sur 4,5 millions d’internautes algériens, 1,2 million possèdent un compte Facebook (selon l’enquête Webdialna réalisée entre le 19 juillet et le 21 août 2010 sur un échantillon de 18 064 internautes).

    Divers moyens d’expression

    Comme partout dans le monde arabe, les internautes algériens voient en Facebook un moyen d’exprimer leurs opinions. Pour en juger, il suffit de compter le nombre d’étendards qui remplacent les photos de profil. L’emblème tunisien est celui qui a le plus de succès parmi les maghrébins. Le drapeau égyptien n’est pas en reste et figure dans les nombreux montages d’images également utilisés comme photo de profil. Des variantes existent : les couleurs nationales peintes sur des visages, un œil dont l’iris est remplacé par un croissant de lune et une étoile, etc.

    L’humour est également un moyen d’expression apprécié des internautes. Les caricatures, notamment celles signées par Ali Dilem, le dessinateur de presse le plus célèbre d’Algérie, sont reprises quasi-quotidiennement sur les murs Facebook et les blogs. La photo d’Abdelaziz Bouteflika barrée avec l’inscription « dégage » a aussi beaucoup de succès. De même que les images des marionnettes des Guignols de l’info de Canal + représentant les présidents des pays arabes.

    Le vent de la contestation se manifeste aussi par le changement des noms d’utilisateurs. Il est possible d’avoir des amis qui, soudainement, deviennent « citoyen algérien révolté » ou « liberté démocratie »… Mais un des vecteurs les plus importants de la mobilisation reste la diffusion de vidéos.

    Ras-le-bol de la population

    Face à la censure de la télévision nationale algérienne qui ne retransmet aucune image des manifestations en Tunisie et ailleurs dans le monde arabe, il y a le mastodonte Al-Jazira et les sites de partage de vidéos comme Youtube ou Dailymotion. Les internautes s’en servent et chacun y va de son message : prévention, mise en garde, appel, etc.

    Les vidéos les plus relayées restent des archives montrant les massacres perpétrés par les terroristes islamistes, « pour ceux qui ont la mémoire courte », commente un expéditeur. Mais elles sont de plus en plus concurrencées par des scènes de la vie quotidienne, filmées à l’aide de téléphones portables, qui expriment le ras-le-bol d’une population désespérée et en mal d’expression.

    Pour l’instant, il semble que cet espace de liberté échappe à la censure. Contrairement à la Tunisie où, avant le départ de Ben Ali, Youtube n’était pas consultable et Facebook piraté. Ou encore à l’Égypte : les sites comme Facebook et Twitter y ont été bloqués un moment par le gouvernement avant d’être rétablis par Google.

    Mieux encore, les révoltes chez les voisins de l’Algérie ont incité le président algérien à prendre les devants : il a annoncé, le 4 février, l’ouverture de la télévision nationale aux opposants qui n’y avaient jusque là pas accès. Reste à voir si ces velléités seront prises au sérieux par les internautes et plus largement, par les citoyens algériens.

  • Le DRS veut sacrifier Bouteflika.

     

      Radjef Saïd

    Alors que la colère s’intensifie aux quatre coins du pays, le DRS tente d’entamer des négociations avec les milieux de l’opposition pour sauver sa peau.

    La situation n’a jamais été autant favorable à l’opposition algérienne. Le peuple tunisien a réussi à briser le mur de la terreur et de la peur. Ce qui a donné des ailes au peuple algérien. Ce dernier a compris que lui aussi peut faire tomber le régime totalitaire qui l’opprime depuis  plus d’un demi siècle. Cette « conviction » prend autrement plus de relief lorsque l’on sait la distance prise par l’administration US vis-à-vis de Moubarek considéré jusqu’ici  comme l’un des pions les plus importants dans l’échiquier géostratégique de l’Occident au Proche Orient et au Moyen Orient. De même l’attitude de la France de Benali auquel elle a refusé l’asile, est interprétée comme un encouragement par l’opposition algérienne pour investir massivement la rue. Par ailleurs d’importants dirigeants militaires américains (les « faucons » de l’administration américaine), n’ont pas caché qu’ils souhaitaient vivement la chute des dictatures arabes.

    Ajuste titre, le régime d’Alger, en l’occurrence le DRS, s’est senti plus que ciblé par la nouvelle et non moins surprenante attitude de ses « tuteurs » à la Maison Blanche et à Paris. Qui plus est, la perspective plus que probable de voir l’opposition passer à l’action pour faire vibrer la rue sous l’étendard d’un seul et même mot d’ordre, a savoir le départ du DRS, la constituante, le démantèlement du système et l’instauration de la deuxième république, a tout pour inquiéter et faire trembler ceux qui exercent la réalité du pouvoir à Alger.

    Pour la première fois depuis 1957, date à laquelle il est venu au monde, la survie du DRS est directement en jeu, menacée d’extinction.

    Selon des sources généralement bien informées, le DRS qui aurait souhaité négocié avec le chef charismatique de l’opposition algérienne, aurait toutefois pris langue avec Mouloud Hamrouche avec la perspective de nouer des contacts avec le mouvement Rachad de Mourad Dhina, pour faire d’autres concessions et procéder à un changement de façade. Des concessions qui vont jusqu’à offrir sur un plateau la tête de Bouteflika à la rue ou à l’opposition. Apres plus d’un demi siècle de dictature impitoyable qui a coûté la vie et la liberté à des centaines de milliers d’algériennes et d’algériens et provoqué un véritable génocide intellectuel et culturel, le DRS ne se fait aucune illusion sur le sort qui l’attend. Désormais, comme l’indiquent ses difficultés à trouver un interlocuteur au sein de l’opposition pour négocier une issue honorable, il sait que ses jours sont comptés. « Comme il l’avait fait par le passé avec Nahnah, Rabah Kebir, le RCD, le MDS  et l’UGTA , le DRS veut changer la vitrine du régime, mais pas le magasin et le propriétaire », explique un opposant algérien. Et d’ajouter : « Le DRS est sur le point de sacrifier Bouteflika et Ouyahia et de faire de certains dignitaires du régime de véritables Mobutu, Baby Doc ou Idi Amin Dada rien que pour se maintenir et gagner du temps. Mais ne tombons pas dans le piège des fausses concessions qui ont pour objectif d’absorber la colère de la rue. Nous devons agir rapidement et ensemble. Le soulèvement du peuple doit déboucher sur l’extirpation du mal profond qui ronge l’Algérie depuis 1957, c’est-à-dire depuis que le MALG a pris les reines du pouvoir »

  • chibani, humour,détente.

  • waili waili !!!

  • BANDIA !!!!!

  • HASSAN HATTAB, FONDATEUR DU GSPC ALGERIEN

    http://www.recherches-sur-le-terrorisme.com/index.html

    HASSAN HATTAB,
    FONDATEUR DU GSPC ALGERIEN

    Dans cet interview, Hassan Hattab, que les autorités algériennes disaient mort au combat, réapparaît pour dire qu'il ne commande plus son mouvement et travaille à la réconciliation nationale. Encore une étrangeté de la scène algérienne.
     
     Nous avons bien sûr respecté le ton du journaliste, assez favorable à la thèse islamiste. En fin de traduction, une rapide analyse donne notre position.



     Traduction de l'article publié
    le 15 octobre 2005
    dans le journal arabe " Al Charq al Awsat "
    basé à Londres.
    " Hattab présente trois revendications
    en échange de l'abandon de la lutte armée en Algérie "

    Al Charq al Awsat, interview du fondateur du salafisme.

    Alger: Boualam Ghamarsah

    Le fondateur de la plus grande organisation fondamentaliste armée en Algérie, a présenté trois revendications en échange de l'abandon, par lui et ses compagnons, de la lutte armée. Hassan Hattab, le fondateur du GSPC (Al Jamaa al Salaffiya lil Daawa wal Qital), a dit dans un interview accordé à Al Charq Al Awsat, quelque part à l'est de la capitale algérienne, le premier du genre, qu'il attendait toujours " des actions concrètes " de la part des autorités, après le référendum sur la paix et la réconciliation. Il veut parler de l'annulation de l'accusation de terrorisme contre les frères qui ont porté les armes lors du coup-d'état (1) et de l'égalité de traitement des belligérants afin d'éviter une double approche dans la résolution des problèmes (2). En plus d'arrêter les poursuites contre lui et ses compagnons, Hattab a précisé, qu'il demandait aussi la libération d'Ali Bel Hadj (numéro 2 du FIS) afin de " lui laisser la chance d'assumer un rôle dans la réconciliation nationale. " Enfin, il a réclamé de " ne pas faire porter la responsabilité du conflit sanglant " au FIS dissous.

    Hattab a aussi invité ses compagnons à " arrêter les actions militaires, attendre dans leurs positions et continuer de proclamer leurs revendications. "

    Durant l'interview Hattab était vêtu du costume afghan et portait un turban. Il avait un ordinateur portable, dont il dit ne jamais se séparer. Il semblait pressé, s'exprimait brièvement et répondait sans s'étendre. Il a demandé (au journaliste) de ne pas insister " car un grand travail l'attendait, " allusion aux efforts qu'il déploie pour amener ses compagnons à abandonner la lutte armée. Il a répondu à beaucoup de questions posées par Al Charq al Awsat, s'excusant d'en éluder certaines " en raison des circonstances qui ne me permettent pas de répondre. Je suis devant un évènement majeur, a-t-il argumenté, et chaque mot de ma part pèsera de tout son poids. "


    (en page intérieure)
    Hassan Hattab: " Nous voulons abandonner la lutte armée, mais à certaines conditions. "

    Al Charq al Awsat interviewe le fondateur du plus grand groupe armé algérien dans une de ses cachettes.

    A Alger : Bouallam Ghamarsah

    Hassan Hattab, le fondateur du plus grand groupe fondamentaliste armé en Algérie, a déclaré être prêt, ainsi que de nombreux de ses partisans, à abandonner la lutte armée. Mais il a insisté sur la nécessité, du côté des autorités algériennes, de répondre favorablement à ses revendications. Cela s'est passé lors d'un entretien avec Al Charq al Awsat, le premier entretien du genre donné par le fondateur du GSPC à un journaliste.

    Durant l'entretien, Hattab a dit qu'il invitait les autorités à lever l'accusation de terrorisme contre ceux qui ont pris les armes et rejoint le maquis en réponse " au coup-d'état, " allusion à l'intervention de l'armée pour annuler les élections législatives que les islamistes avaient gagnées (3) à la fin de l'année 1991. D'un autre côté, il a appelé ses camarades du groupe (GSPC) à " cesser leurs actions militaires et à attendre dans leurs positions en continuant à proclamer leurs revendications. " Hattab, alias Abou Hamza, a dit qu'il attendait toujours des " actions concrètes " de la part des autorités, après le référendum sur l'accord de paix et de réconciliation, " comme lever l'accusation de terrorisme contre les frères qui ont porté les armes après le coup d'Etat et traiter tout les belligérants sur un pied d'égalité afin d'éviter une double approche dans la résolution des problèmes (4). " Il a ajouté, utilisant le pluriel : " Nous attendons toujours la libération du Cheikh Ali Bel Hadj (le numéro 2 du FIS) afin de lui laisser la chance d'assumer un rôle dans la réconciliation nationale. " Hattab a aussi demandé très clairement le retour " du FIS " dissous à la vie politique et réclame " de ne pas lui faire porter la responsabilité du conflit sanglant. "

    Al Charq al Awsat a rencontré le fondateur du GSPC dans une modeste maison qui n'attire pas l'attention. Elle est située à 100 kilomètres à l'est de la capitale. C'est la région dans laquelle il a fait campagne pendant de longues années. Dans cette maison, depuis un mois, Hattab reçoit ses camarades qui (NDT eux aussi) ont quitté le groupe du GSPC quand lui-même en a abandonné le commandement. Hattab était vêtu d'une tenue afghane et portait un turban. Il avait un ordinateur portable dont il dit ne jamais se séparer. Hattab semblait pressé, il résumait ses propos et répondait brièvement aux questions. Il a demandé à Al Charq al Awsat de ne pas insister " car un grand travail l'attendait, " allusion aux efforts qu'il déploie pour amener ses camarades à abandonner l'action armée.

    Hattab a fondé le GSPC en 1998, aprés avoir fait sécession du GIA. Beaucoup d'hommes armés l'ont suivi car, selon eux, le GIA avait dévié des " règles du jihad légal. " Hattab, âgé de 38 ans, s'est marié dans les montagnes, lieux d'action des hommes armés. Il a eu des enfants. Actuellement, il coopère avec les services de sécurité afin de convaincre les hommes armés d'abandonner le combat et de prendre part au programme pour la paix et la réconciliation, se désolidarisant ainsi du noyau dur du GSPC qui continue ses actions terroristes.

    Hattab a aussi évoqué des détails de son itinéraire de combattant et parlé des raisons de la poursuite de sa lutte depuis 12 ans. Il a lié cela au " non respect des pactes conclus par le régime. Mais, aujourd'hui, des facteurs synergiques nous ont convaincus d'opter pour la réconciliation. Nous estimons positifs ces facteurs. Le plus important est l'appel à déposer les armes, lancé aux frères par les " ouléma " de la " oumma " (5) pour se rassembler et se rapprocher du peuple algérien. De plus, nous avons remarqué beaucoup de changements survenus dans la politique intérieure du pays. Le peuple algérien est devenu plus insistant dans son aspiration à la paix. Tous ces facteurs réunis, nous ont convaincus de l'inutilité de poursuivre dans la voie prise au début des années 90. "

    En réponse à la question sur les circonstances entourant son abandon du commandement du GSPC, il y a en environ 2 ans, Hattab a dit : " j'ai eu un différend avec le commandement en septembre 2003. C'était de mon propre fait et personne ne m'a contraint (NDT à quitter). Ma décision a été influencée par l'offre de réconciliation (6) qui, à mon sens, ouvre une nouvelle ère. Ma démission à la tête du groupe était le point de départ des efforts que je déploie dans le cadre de la réconciliation et de la fraternisation entre les membres de la société algérienne, sans exclusion, ni marginalisation, de quelque catégorie que ce soit. "

    Hattab a accusé la personne qui l'a remplacé à la tête du groupe, Nabil Sahraoui, tué par l'armée au cours de l'été 2004, d'avoir exécuté un jeune imam dans la capitale. Cet imam, alias " Abou Hafs, " était connu pour sa collaboration avec l'armée et ses incitations auprès des gens à renoncer au terrorisme. Hattab a parlé des circonstances de la mort de l'imam: " J'avais rencontré Abou Hafs plusieurs fois en 2000, dans les fiefs du GSPC. Au cours de notre dernière entrevue, j'étais en désaccord avec lui à propos de la trêve qu'il nous avait proposée. Je n'y voyais cependant pas une raison de le tuer. Pourtant, des membres du groupe (NDT GSPC) voulaient le liquider et j'ai dû m'y opposer avec vivacité. Aussi, après mon abandon de la direction du groupe, ils ont trouvé l'occasion d'exécuter leur plan".

    Hattab a affirmé que la majorité des membres du groupe voulait s'associer à la dynamique créée par le projet de réconciliation, mais " descendre du maquis dépend de l'étendue de la réalisation de leurs revendications. Convaincre des soldats d'abandonner leurs armes demande un travail conjoint pour leur fournir des conditions favorables, " (NDT à leur réinsertion). Hattab entend par revendications, ce qu'il a déjà évoqué, la levée de l'accusation de terrorisme pesant sur les membres du GSPC, la libération de Bel Hadj et le retour du FIS aux affaires politiques.

    A propos de la relation du GSPC avec Al Qaïda, Hattab a dit : " depuis la naissance du groupe et jusqu'à mon départ, nous n'avons eu aucun lien avec Al Qaïda. " Il faut noter que le commandement actuel du groupe, représenté par Abdel Malek Droukdal (alias Abou Moussaab Abdel Aoudoud), avait annoncé son allégence à Al Qaïda et révélé des contacts entre lui et les responsables de l'organisation d'Oussama Ben Laden via Internet.

    Hattab s'excuse ici de ne pas pouvoir continuer à répondre à d'autres questions, à propos de la situation intérieure du GSPC, comme le nombre réel de ses membres, 800 selon le ministère de l'Intérieur, et les tentatives d'assassinat, organisées par certains de ses camarades en 2004, " en raison de circonstances qui ne me permettent pas de répondre. Je suis devant un évènement majeur, a-t-il argumenté, et chaque mot de ma part pèsera de tout son poids. "

     
    Hattab, 12 ans de lutte armée
    (Biographie)


    Hassan Hattab est né en 1967. Il a grandi au sein d'une famille de condition moyenne qui habitait la région de Bani Mourad à 20 kilomètres d'Alger. C'était, et est resté, l'un des principaux fiefs islamistes. Il a été partisan du FIS, très admiratif du numéro deux, Ali Bel Hadj. Après le coup d'arrêt du processus électoral en janvier 1992, suite à l'intervention de l'armée pour faire barrage à l'avancée des islamistes, Hattab a rejoint le premier noyau de l'action armée en Algérie, le Mouvement de l'Etat Islamique ( Harakat ad Daoula al islamiyya). A cette époque quatre de ses frères l'avaient suivi dans les maquis. Tous sont morts entre 1993 et 1995, au cours de liquidations internes ou des affrontements avec les forces de sécurité. Il a rejoint le GIA en 1994. Al Charif Qossemi, le chef du GIA, lui a confié le commandement d'un groupe armé " Katiba Al Fath, " puis il a reçu la charge du groupe " Katiba Jound Al iitissam " avant de se faire nommer chef de la " deuxième région, " située à l'est de la capitale.

    Parmi les attaques attribuées à Hattab, on compte l'assassinat de l'ancien premier ministre, Kasdi Merbah, tombé dans une embuscade en 1993 dans la région de Bani Mourad.

    Aprés la mort de Qossemi, tué par les forces de sécurité, Djamel Zitouni a pris le commandement du GIA. Les relations se sont détériorées entre Zitouni et Hattab à cause de leur désaccord sur les méthodes de combat. Le conflit se précisa entre Hattab et le GIA sous le commandement d'Antar Zouabri, en 1996, en particulier quand ce dernier a essayé de liquider Hattab en tentant de le faire tomber dans une embuscade.

    Hattab dit que la raison principale qui l'a poussé à quitter le GIA et à fonder le GSPC est la déviance de Zouabri qui ne respectait pas les règles du " jihad légal " en s'en prenant aux civils non-armés. Tous ceux qui l'ont suivi au GSPC répètent le même argument. Officiellement, le GSPC a été créé le 14 septembre 1998. Plusieurs membres éminents étaient candidats pour prendre le commandement, tel Abdel Aziz Aabi (alias Akacha el Para) tué en 2004, Amari Saïfi (alias Abdelrazzak el Para), en détention actuellement entre les mains des services de sécurité.

    Les 1300 membres armés (du GSPC) ont fini par désigner Hattab à leur tête. Il en est resté le chef jusqu'à l'annonce de sa " démission " en 2003. Le "Conseil " du groupe a alors nommé Nabil Sahraoui, appelé Moustafa Abou Ibrahim, comme nouveau chef. Après la mort de ce dernier, en 2004, Abdel Malek Droukdal a pris la suite.


    Bouallam Ghamarsah


       NOTES

    (1) Il s'agit du gel du processus électoral, le 12 janvier 1992, à la suite du premier tour des élections législatives de décembre 1991, au cours desquelles les islamistes menaçaient de l'emporter.

    (2) Hattab évoque là une position souvent exprimée par les islamistes : la demande d'un même traitement pour les exactions des islamistes et celles commises par l'armée.

    (3) Il s'agit des élections de décembre 1991. Les islamistes n'avaient pas gagné mais pouvaient l'emporter. Nuance.

    (4) Idem note (2).

    (5) Ouléma : juristes, docteurs de la loi. Oumma : communauté des musulmans.

    (6) Il s'agit du premier référendum sur la réconciliation nationale.
       ANALYSE

    Cet interview doit être replacé dans le contexte général de l'histoire du GSPC.

    On constate les points suivants :

    - Hassan Hattab était supposé tué au combat par les forces de sécurité algériennes. C'est du moins ce qu'affirmaient les autorités de ce pays.

    - Depuis septembre 2003, selon ses propos, il a abandonné la direction du GSPC. Il est en outre, de son propre aveu, en relation avec les services algériens. Ceci explique les manipulations des autorités algériennes sur les anciens lieutenants de Hattab, comme Abdelrazzak El Para (voir :" Qui a enlevé les otages du Sahara ? " dans les BREVES, au mois de septembre 2005, " Selon Nicolas Sarkozy, le GSPC serait le grand méchant loup qui menace la France ").

    - Hattab confirme qu'il n'a entretenu aucune relation avec Al Qaïda. Cette rumeur de relation entre Al Qaïda et le GSPC est, selon nos informations, complètement fantaisiste.

    - Dans ce cadre, il est de plus en plus difficile de parler d'une menace terroriste du GSPC sur la France, comme le font Sarkozy et ses proches. Si menace il y a, elle émane d'une autre source.

  • L’ALGÉRIE SOUS CONTRÔLE AMERICAIN

      Dans l'article "Qui a enlevé les otages du Sahara?" nous mettons en évidence la convergence d’un faisceau de raisons nous amenant à soupçonner un service officiel algérien d’avoir ordonné la récente prise d’otages dans le Sahara.
     Employant un conditionnel bien inutile, le "Quotidien d’Oran" du 20 juillet 2003 révélait: "Parmi les nombreux projets antiterroristes américains en Afrique, figurerait l’installation d’une base militaire dans le sud algérien..."
     
     UNE BASE AMÉRICAINE DANS LE DÉSERT ALGÉRIEN

    La base existe déjà. Elle est située à côté de l’oasis d’Ihérir, à 110 km nord-ouest de Djanet, et à 220 km de la frontière libyenne dans le Tassili des Adjer. A 120 km au nord, se trouve la bourgade d’Illizi, l’endroit où les touristes, pour la plupart allemands, ont été enlevés au début de l’année et rendus pour les derniers le 18 août (1).

     

     D’après des témoins, des bulldozers ont été aperçus déplacés sur des camions dans la région d’Illizi. D’autres personnes affirment avoir vu passer des porte-chars chargés de grosses boules brillantes et de paraboles de radars. Elles parlent d’un grand nombre de véhicules et d’hélicoptères survolant le convoi. Sur le passage de ce dernier, la population des agglomérations traversées étaient consignée dans les maisons et tous les commerces fermés.


    Deux généraux algériens jouent un rôle essentiel dans l’installation de la base américaine d’Iherir.

    gLe général Kamel Abderrahmane, ancien colonel à la DRS (2) du CPMI (3). Il dirige aujourd’hui la deuxième région militaire, celle d’Oranie. Il a été chargé de la couverture médiatique de l’affaire des otages et de celle de l’installation de la base américaine. Il aurait acheté le "Quotidien d’Oran" en se servant d’un prête-nom. Ceci expliquerait les "révélations" faites par ce journal sur le prétendu plan anterroriste américain.

    gLe général Abdelmajid Saheb dirige depuis 1999 la 4ème région militaire, comprenant Ouargla et Djanet. Il a reçu pour mission d’assurer la coordination du transport des engins et équipements nécessaires à l’installation de la base. Chef de la région depuis quatre ans, il la connaît bien pour avoir été l’adjoint du commandant précédent. Il a en outre effectué plusieurs déplacements aux Etats-Unis pour recevoir des instructions.

    Il y a plus surprenant. L’armée américaine ne peut suffire à la tâche, assignée par le commandement, de quadrillage de la planète. Ceci explique le recours à une entreprise, fournissant des mercenaires, pour assurer la sécurité de la base.

    Il s’agit "d’Executive Outcomes," ou du moins de ses héritiers. Cette société jouit d’une unité de travail à la caserne algéroise de Ben Aknoun, là où se tient la DRS (2). Elle dispose aussi d’un bureau de liaison à Ouargla, siège de la 4ème région militaire dirigée par le général Abdelmajid Saheb.

     

     Nous avons obtenu quelques noms des cadres oeuvrant en Algérie dans le cadre de cette opération (4).

     

    gLe commandant Emanuel Damink. Ancien des renseignements sud-africains sous le régime de l’apartheid, il a la charge du recrutement et de la collecte des renseignements sur les réseaux islamistes dans le monde. Entre autres missions, il a lui-même assuré l’évacuation vers les États-Unis de pièces d’équipements nucléaires entreposées par l’Irak sur le sol algérien. Ce transfert était une condition impérative au maintien des bonnes relations entre Alger et Washington.

     

    gLe capitaine Stefan Desmond. Ancien officier du contre-espionnage sud-africain. Expert en armes chimiques et en explosifs, il aurait supervisé le largage de gaz de combat sur des maquis islamistes en Algérie. Chargé de la sécurité intérieure d’Executive Outcomes, on le présente aussi comme un spécialiste de la torture dite "scientifique." Les Français ont quelques raisons de lui en vouloir car il a monté des mises en scène macabres de prétendus charniers de l’armée française. Les squelettes, supposés remonter à l’époque coloniale, avaient les mains attachées dans le dos par du fil de fer. Étrangement, et en dépit des années, aucune piqûre de rouille ne marquait le métal. Desmond est très proche du colonel Othman Tartag, dit Bachir, le chef du CPMI (3) et successeur à ce poste du général Kamel Abderrahamane (voir plus haut). Très brun et les cheveux frisés, Desmond se fait passer pour un Égyptien quand il doit se fondre dans l’environnement.

     Executive Outcomes A la fin des années 70, Eeben Barlow a quitté la Rhodésie, devenue Zimbabwe, où il servait dans l’armée. En 1983, on le retrouve dans les forces de sécurité sud-africaines, au "Directorate of Covert Collection" puis au "Civil Cooperation Bureau." En 1989, avec le début du démantèlement du régime de "l’apartheid," il crée Executive Outcomes, une entreprise de soldats de fortune. "Nous offrons une variété de services aux gouvernements en place, comprenant l’entraînement des fantassins, la guerre clandestine, des programmes de contre-espionnage, de renseignement, de formation de troupes spéciales et de parachutistes," explique-t-il alors à un journaliste. Il commande 5000 hommes, dispose d’une flotte d’hélicoptères de combat d’origine soviétique, d’une artillerie et d’une unité de tanks.
    Pendant la guerre froide, Eeben Barlow avait participé à l’entraînement des hommes de Jonas Savimbi, rebelle angolais au régime marxiste de Luanda. Pourtant, de 1993 à 1996, avec Executive Outcomes, pour 40 millions de dollars par an, il entraîne l’armée du pouvoir communiste contre ses anciens amis.
    En 1995 et 1996, les troupes de Barlow interviennent en Sierra Leone pour réprimer la révolte du "Front Révolutionnaire." Outre un salaire de 35 millions de dollars, ils se paient en obtenant des mines de diamants en concession.
    Mais, en 1998, le gouvernement sud-africain ordonne la fermeture d’Executive Outcomes. Officiellement l’entreprise disparaît.

     Enfin, le troisième des noms dont nous disposons.


    gLe commandant Uri Barsony. Il met en valeur une autre facette de la politique algérienne: les liens tissés entre Alger et les Israéliens. Si Barsony est un ancien officier supérieur sud-africain, il a aussi la nationalité israélienne. Il supervise l’entraînement des hommes d’Executive Outcomes et celui des Forces spéciales algériennes à Biskra. Mais, surtout, c’est lui qui effectue les achats d’armement sur le marché israélien, en particulier les lunettes de vision nocturne, autrefois fournies par les Français, et le napalm, plusieurs fois utilisé dans les montagnes de Kabylie. Barsony travaille en étroites relations avec le Shin Beth, le contre-espionnage israélien. Il s’est rendu à de nombreuses reprises, afin d’y enquêter, sur l’île de Jerba (Tunisie), après l’attentat commis contre la synagogue (avril 2001, 21 morts).

    En outre, Barsony apparaît comme l’un des principaux responsables des liens nouvellement tissés entre l’Algérie et Israël. Très proche du général Sadek Kitouni, ancien ambassadeur d’Algérie en Afrique du Sud, il a travaillé avec lui à la création d’une "Association d’amitié et de solidarité économique Algérie-Israël," installée à Alger.

    Barsony n’est pas seul à s’activer en faveur du rapprochement entre Israël et l’Algérie. Déjà cité, son collègue Damink a organisé un voyage en Italie au cours duquel Abdelaziz Bouteflika, le Président de la République, a rencontré Dany Yatom, l’ancien patron du Mossad (5). Il a aussi mis sur pied des stages de formation d’officiers de la DRS (2) au centre du Mossad basé dans la banlieue de Tel-Aviv.

    On mesure l’importance prise par les mercenaires sud-africains en Algérie. On se demande cependant la raison de leur présence autour d’une base perdue dans le désert.

    Uri Barsony donne, à qui veut l’entendre, trois raisons:
    * La lutte contre l’islamisme,
    * la protection des champs de pétrole,
    * et celle des gisements d’uranium.

     Où SONT LES HOMMES D’EXECUTIVE OUTCOMES?

    Après l’interdiction d’Executive Outcomes en Afrique du Sud, ses bureaux à Johannesburg sont repris par une nouvelle société, NFD (pour "Nicholas Frederick Duncan Ltd"). Cette entreprise se manifeste en 2002 comme pourvoyeuse de soldats auprès des compagnies exploitant le pétrole du Soudan. Une officine Executive Outcome s’ouvre aux États-Unis. Enfin, sur Internet, sous ce nom, on est automatiquement dirigé vers la société "Northbridge Services Group," autre fournisseur de mercenaires. 


    La conclusion s’impose, Executive Outcomes n’est pas morte. Elle a explosé en plusieurs sociétés alimentées par le même vivier de mercenaires.

     Manque de chance. Jusqu’à l’affaire d’otages, croyons-nous, montée par les services algériens dans la région de la base d’Ihérir, on ne parlait pas de maquis islamistes dans le Sahara. Quant aux champs de pétrole, ils sont à plus de 300 km et les mines d’uranium sont dans un autre pays, le Niger, à 700 km.

    Trois autres options sont plus crédibles.

    j-D’une part, l’importance des travaux engagés, la description de plusieurs radars et la position élevée du site, dans le Tassili des Adjer, nous fait à penser à une base d’écoute pour espionner la Libye voisine.

    k-D’autre part, on sait des opposants libyens entraînés à la guérilla par les hommes de Barsony à proximité de la base. Lui-même ne fait pas secret de son opinion. "Il faut, clame-t-il, éliminer Kadhafi (le chef de l’État libyen) pour que le terrorisme islamiste n’ait plus d’appui dans la région..."

    l-Enfin, chassé d’Afrique du Sud, Executive Outcomes a besoin d’une base sûre et discrète. Pourquoi pas dans le Sahara algérien et sous protection américaine?

     L’importance du rôle des mercenaires dans le dispositif stratégique américain devrait susciter une réflexion des Français.

     

    Pourtant, le 3 avril dernier, notre ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, présentait un projet de loi pour interdire à notre pays le recours aux mercenaires.

     

    "La France, dit-elle, se devait de réagir... le mercenariat est en effet un phénomène dangereux. Il pérennise des situations de crise dans les États les plus fragiles... La France a donc le devoir de combattre le mercenariat..."


    Les Américains n’ont pas ces scrupules!

     
  • Mercenaire islamiste algérien pour le compte des Saoudiens arrêté en Espagne


    Petit à petit, les plans cachés de certains fanatiques algériens qui,  tels des maffiosi, ont délapidés les ressources nationales pour le compte de l'idéologie pan-islamiste se dévoilent. On finira bien par comprendre où sont engloutis ces milliards de pétro-dollars, pendant que les jeunes sont acculés à la harga, le suicide ou la ''harka'' (légion islamiste). On voit bien à travers l'article ci-dessous pour qui roule ce soi-disant ''homme d'affaires''. La priorité de ce mercenaire réside dans la ré-islamisation de l'Espagne, pardi ! Au lieu de construire des écoles ou des usines dans son pays dénudé comme Kaboul. L'aliénation à l'Arabie Saoudite ne peut produire que des Algériens plus arabes que les Arabes, et plus islamistes que les autres musulmans.

    Al Khabar

    La détention de l’homme d’affaires algérien en Espagne 
    Sa famille exige l’envoi d’une commission d’enquête

    La famille de l’homme d’affaires algérien, accusé d’incitation au terrorisme et détenu en Espagne, a appelé les autorités algériennes à dépêcher une commission qui aura pour mission de s’enquérir sur les conditions de son emprisonnement, dans une prison madrilène. En effet, ce dernier est détenu dans une cellule depuis 8 ans et il fait l’objet de provocations des gardiens de la prison, ce qui a influé négativement sur son moral et sa santé mentale, à tel point qu’il a été transféré pour une clinique.
    Dans ce sens, la fille de cet homme d’affaires, Karima Ben Brahem, a appelé les autorités algériennes, dont le ministère des affaires étrangères, à dépêcher une commission officielle pour enquêter sur les conditions d’emprisonnement de son père. Selon cette dernière, elle a reçu des assurances de la part des services de la présidence, l’informant que le cas de son père sera examiné avec la partie saoudienne et espagnole concernées par ce dossier. Elle a indiqué que son père, 61 ans, est le premier arabe condamné, en avril 2006, à 10 ans de prison dans une affaire de terrorisme en Espagne. Malgré les démarches entreprises par son avocat afin de lever le voile sur les accusations retenues contre lui et qui se résument à la diffusion d’une fetwas appelant au jihad et l’appartenance à un groupe terroriste armé.
    Il y a lieu de relever que les accusations retenues contre l’homme d’affaires algérien font suite au projet de modernisation d’une bibliothèque, ayant pour objectif la protection du patrimoine arabo- musulman sonore, initié en partenariat avec une entreprise suédoise. L’homme d’affaires était en possession d’un ordre de mission signée par le directeur saoudien de la bibliothèque, Suleiman Bensalah Elabid. Mais les autorités espagnoles ont refusé de prendre en considération ce document et autres en sa possession et a ordonné son arrestation et le gel de ses comptes bancaires domiciliés à Luxembourg. Pis encore, la partie espagnole a refusé de reconnaître une correspondance officielle adressée par le ministère saoudien des affaires étrangères, dans laquelle les saoudiens ont confirmé que le montant de 500 mille Riyal saoudiens était affecté pour la réalisation du projet de modernisation de la bibliothèque.

  • Algerie : Bounedjma, ce mercenaire du mal, cible Ahmed Ouyahia.Qui est derriére cette cabale?Louiza Hannoune silencieuse?Belhouari terré dans son trou.Belkhadem à l'affut. Soltani complote

     

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    Algerie : les pauvres cons sont chez nous. Ils sont lobotomisés,ils enfoncent la classe demunie et la jette en pature à la vindicte populaire. On cible Ahmed Ouyahia en le rendant responsable de la detresse du peuple underground, en ce moment de RAMADAN 2010. Une manoeuvre héritée de l’ére de Chadli dont la victime se trouve etre l’un des cadres les plus efficaces : Kasdi merbah
    Publié 11 août 2010 dans algerie Modifier

    ACCUSANT LE GOUVERNEMENT D’ATONIE

    Bounedjma prédit une explosion sociale

    Se disant ulcéré par une situation intenable qui porte les germes de l’explosion sociale, Khaled Bounedjma, le président de la Coordination nationale des enfants de chouhada (Cnec), s’arme d’audace et dénonce l’atonie du gouvernement. «Le gouvernement est coupé de la société. Il a tourné le dos aux préoccupations des citoyens», a-t-il insisté sentencieux, hier, lors d’une rencontre avec les médias à la Maison de la presse Tahar-Djaout.


    Sofiane Aït-Iflis - Alger

    (Le Soir) - Le tonitruant Bounedjma prend cependant l’extrême soin d’ajuster la portée de ses critiques, de sorte à ce qu’elles n’aillent pas plus loin que le Palais du gouvernement. Avec l’aisance de quelqu’un de rodé à un tel exercice, le président de la Cnec se fait un devoir de distinguer nettement entre le gouvernement et le chef de l’Etat. Pour ce dernier, Bounedjma ne manque pas d’encens, deal oblige. En effet, l’inamovible number one de la Cnec a, dans un moment de déconcentration, laissé lui échapper l’aveu de ce que son organisation est, depuis 2004, liée de convention avec la personne du président Bouteflika. Un contrat sur la base duquel Bounedjma engageait son organisation dans le soutien électoral au profit du candidat Bouteflika. S’agissant de la contrepartie, le président de la Cnec a évoqué, on ne peut plus évasif et sommaire, l’engagement de Bouteflika à satisfaire les doléances que l’organisation lui soumettrait. Ce deal entre Bouteflika et la Cnec n’inclut visiblement pas l’obligation de réserve s’agissant de tailler des croupières aux membres du gouvernement. Bounedjma s’en est adonné hier à coeur joie. Pour lui, les ministres ne font rien pour méliorer

    de la situation des Algériens. A titre d’illustration, il a fait remarquer que le gouvernement n’entreprend rien pour éviter que la mercuriale se découvre des ailes à la veille du mois de Ramadan. Bounedjma a affirmé, ce disant, ne pas comprendre la bivalence dans la décision gouvernementale. L’histoire des 2 millions de couffins de Ramadan annoncés, alors que normalement s’en est fini de l’opération, ne plaît pas à Bounedjma qui dit ne pas comprendre le maintien de cette «aumône déshonorante ». Bounedjma a fait remarquer qu’il était normalement question d’un chèque de 5000 dinars à remettre aux nécessiteux. Cela dit, s’il se dit outré par le désastre social, Bounedjma ne broie pas que du gris. Il a été heureux d’annoncer que 23 000 fils de chouhada ont empoché leurs pensions, de l’ordre de 37 000 dinars le mois avec effet rétroactif à compter de

    0 commentaires à “Algerie : les pauvres cons sont chez nous. Ils sont lobotomisés,ils enfoncent la classe demunie et la jette en pature à la vindicte populaire. On cible Ahmed Ouyahia en le rendant responsable de la detresse du peuple underground, en ce moment de RAMADAN 2010. Une manoeuvre héritée de l'ére de Chadli dont la victime se trouve etre l'un des cadres les plus efficaces : Kasdi merbah”
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  • MERCENAIRES SANS FRONTIERES, Les « chiens de guerre » de la mondialisation financière


    Du côté russe un certain nombre d’informations font état de l’implication de plus en plus directe des Etats-Unis dans le conflit. Wladimir Poutine a ainsi dénoncé le fait que les Etats-Unis avaient créé un véritable pont aérien en organisant le transfert de 2000 soldats géorgiens déployés en Irak vers la zone du conflit Osséto-géorigien. La Georgie, on le sait, est le pays qui par rapport au nombre d’habitants fournit le plus gros contingent à l’occupation de l’irak. Plusieurs milliers de mercenaires étrangers dirigés par des instructeurs américains se battent du côté géorgien dans le conflit qui fait rage depuis vendredi en Ossétie du Sud, a indiqué à RIA Novosti un haut responsable des services de renseignement russes. « Selon les données dont nous disposons, entre 2.500 et 3.000 mercenaires participent aux hostilités côté géorgien contre les forces russes de maintien de la paix », a-t-il déclaré, précisant qu’il s’agissait de « ressortissants d’Ukraine, de certains pays baltes et de plusieurs régions du Caucase ». Selon la même source, ces mercenaires sont coordonnés par des instructeurs militaires américains, qui sont un millier en Géorgie, mais qui eux-mêmes ne participent pas aux combats. Les Russes ont fait prisonnier certains de ces mercenaires.  Les journalistes russes décrivent des hommes qui achèvent les blessés.
    Cet article décrit qui sont les mercenaires, mais je crois qu’il faut aller plus loin, il existe désormais des Etats mercenaires. La Georgie en est l’exemple manifeste, avec l’Albanie, la Colombie et d’autres. Dans ces Etats on trouve le même cocktail de misère, de circuits mafieux de trafic d’armes et de drogue, un pouvoir fantoche qui ne tient que par la manipulation du maître Etasunien, avec la complicité active d’israël et plus ou moins active de l’Union Européenne.
     

    Par Karel Vereycken

    « Si la cupidité est bonne, la guerre est meilleure » Forbes.com commentant les profits financiers de DynCorp en bourse.

    Prologue
    Le terme « mercenaire » évoque très souvent chez nos concitoyens l’image d’un Bob Denard, des « soldats de fortune » et autres « affreux ». Mais le grand public ignore souvent la nouvelle réalité, bien plus affreuse, celle des Sociétés militaires privées (SMP), les fameuses Private Military Contractors (PMC).

    Depuis l’effondrement du système soviétique en 1989, la donne a changé. Si, par le passé, les mercenaires vendaient, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, leur sale besogne à des dictateurs à la dérive, des entreprises en mal de milice patronales ou des services secrets en quête d’hommes de main pour des coups tordus dans l’ombre, aujourd’hui c’est au grand jour que des Etats dits « civilisés » et leurs institutions sont devenus les principaux donneurs d’ordre des SMP : Pentagone, Département d’Etat, ONU, UE, OSCE, OUA et même certaines ONG et la Croix Rouge

    Le scandale de British Aerospace Systems, qui a sécoué  le Royaume-Uni et les Etats-Unis, révélant une corruption financière et politique autour d’énormes contrats de vente d’armes de la société britannique BAE Systems à l’Arabie saoudite, a levé un coin du voile sur le véritable projet de société que tente d’imposer l’oligarchie financière internationale. Il s’agit d’un modèle d’empire inspiré de la Compagnie britannique des Indes orientales, qui, au XVIIe siècle dominait avec son monopole financier, son commerce et ses armées, les océans d’un « empire où le soleil ne se couche jamais ».

    Hier, comme aujourd’hui, il s’agit d’ériger un cartel de financiers, qui, en mariant pouvoir financier, puissance militaire, technologique et informatique imposent leur contrôle sur les ressources de la planète et ses habitants. Comme les pirates de jadis, les Sociétés militaires privées exécutent comme sous-traitants les basses œuvres de l’empire dont elles portent la gloire.

    Un bref examen des carrières des dirigeants actuels de BAE Systems, ainsi que leurs carnets d’adresses dans le monde politique, financier et des affaires, confirment sans ambiguïté qu’avec BAE nous n’avons plus affaire à une simple entreprise, mais à un cartel de producteurs d’armes high-tech dans l’informatique et le spatial (BAE Systems, United Defense Industries, Lockheed Martin), de financiers spéculateurs (Lazard, Goldman Sachs, Deutsche Bank), de gestionnaires de matières premières (British Petroleum, Shell Oil) avec sur le terrain, les SMP.

    La Société militaire privée DynCorp, qui forme des milliers de soldats et de policiers et dont nous parlerons plus loin, est également une caricature grotesque de ce mariage criminel entre grandes compagnies de mercenaires et grandes compagnies de spéculateurs. Le principal actionnaire de DynCorp a été pendant très longtemps Capricorn Holdings, une société dirigée par un certain Herbert S. Winokur Jr., qui siège à DynCorp tout en présidant le conseil financier de la société Enron, le géant texan de l’énergie connu pour ses malversations retentissantes. Récemment, DynCorp fut racheté par un fonds d’investissement, Veritas Capital, dirigé par Robert B. McKeon, ancien PDG de Wasserstein Perella Management Partners. L’ancien partenaire de McKeon est Bruce Wasserstein qui dirige aujourd’hui la banque synarchiste Lazard Frères…

    Si le cartel fascisant BAE a pu s’implanter aussi massivement dans les interstices du pouvoir américain, allant jusqu’à porter atteinte à sa souveraineté, c’est essentiellement à cause de l’anglophilie sans limites du vice-président américain Dick Cheney et de sa femme Lynne, têtes de proue de la secte des néo-conservateurs. Le scandale de la BAE a été un révélateur du vrai projet politique de cette faction. Sous couvert de « révolution dans les affaires militaires (RMA) », une politique systématique de « privatisations » et « d’externalisation » ainsi que de réduction massive des effectifs de l’armée américaine, doublée d’une course aux armements « miracles » (informatique, espace, etc.) confiés à quelques super professionnels opérant dans le plus grand secret, a créé le cadre de l’explosion fulgurante du marché des sociétés militaires privées.

    Aussi fou que ceci puisse paraître, cette vaste machine militaire, devenue instrument de chantage, leur permettrait l’instauration d’un « gouvernement mondial » tenant le monde en otage avec des armes positionnées dans l’espace, tout en gérant le chaos des populations avec des entités de mercenaires, une génétique sans éthique, une désinformation constante et des drogues régulatrices. Cette « dictature scientifique », l’utopie dangereuse dont rêvaient George Orwell dans 1984 et Aldous Huxley dans Le retour au meilleur des mondes, popularisée par tant de bandes dessinées, sera la réalité du monde de demain si nous réagissons pas.

    Introduction
    En 2004 s’est tenue au Middlebury College, dans l’Etat du Vermont aux Etats-Unis, une conférence sous les auspices du Centre Rohatyn pour les affaires internationales, sur le thème de « la privatisation de la défense nationale américaine. »

    Félix Rohatyn, ancien ambassadeur américain à Paris et ancien banquier de Lazard Frères, y partageait la tribune avec des géopoliticiens tel que Michaël Ignatief, un professeur d’Harvard qui affirme que l’Amérique devrait abandonner le républicanisme pour le « libéral-impérialisme », William Dobson, l’éditeur de la revue du Conseil des relations étrangères (CFR) Foreign Affairs, et un certain nombre d’anciens militaires habitués à effectuer des allers-retours entre le Pentagone et un secteur militaire privé en pleine croissance grâce au développement très lucratif des sociétés militaires privées.

    Mentionnons aussi, par exemple, le général Ed Soyster, annoncé au programme comme un « conseiller spécial auprès du ministère de la Défense ». Si Soyster a été réellement chef du service de contre-espionnage américain, la D.I.A. (Defense Intelligence Agency), il est aujourd’hui vice-président en charge des relations internationales de MPRI (Military Professionals Resources Inc.), une des plus importantes sociétés militaires privées du monde.

    Sept ans plus tôt la même D.I.A. avait déjà organisé un colloque à huis clos sur le thème de « la privatisation des fonctions de défense nationale en Afrique sub-saharienne », réunissant des SMP américaines et anglaises. En dehors des responsables de MPRI, il y avait aussi Eeben Barlow, directeur de la fameuse société de mercenaires Executive Outcomes, qui se faisait rémunérer en diamants en Sierra Leone, ainsi que celle de Timothy Spicer dont nous parlerons plus tard.

    Un mois après cette conférence, dans le Financial Times, Félix Rohatyn en personne livrait ses pensées sur la question. Depuis une décennie, dit Rohatyn, une révolution tranquille est en marche. Dans la première guerre du Golfe, « la proportion de troupes américaines sur le terrain par rapport au nombre de SMP était de 50 contre 1. Dans la guerre d’Irak en 2003, la proportion était de 10 contre 1, tout comme pendant l’intervention en Bosnie et au Kosovo, sous Clinton. (…) Pour donner un ordre de grandeur de cette évolution, le montant total des contrats d’Halliburton en Irak se chiffre à ce jour autour de 11 à 13 milliards de dollars, soit plus du double du coût payé par les Etats-Unis pour la première guerre du Golfe. (…) Dans l’histoire de la guerre, continue Rohatyn, la sous-traitance et le déploiement de mercenaires n’ont rien de neuf. L’empire anglais a été bâti avec des soldats mercenaires, et une armée de citoyens n’est apparue que dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Mais il y a deux différences structurelles entre l’empire anglais du XIXe et l’américain du XXe. D’abord, ce sont des compagnies cotées en bourse qui mènent des opérations militaires privées. Ensuite, le marché de cette nouvelle force possède aujourd’hui un caractère vraiment mondial, ce qui fait apparaître des nouvelles prérogatives de responsabilité et de régulation. »

    Un marché de 100 milliards de dollars

    Lors de l’invasion américaine de l’Irak, en mars 2003, des hommes de la Navy pilotaient les bateaux de guerre américains. Mais à leurs côtés, opérait le personnel de quatre sociétés privées, pilotant quelques-unes des armes les plus sophistiquées du monde. Quand les drones prédateurs, les Hawks, et les bombardiers fantômes B2 entraient en action, leurs systèmes étaient également manoeuvrés par des sociétés privées.

    Le rôle des SMP a été encore plus important dans la période dite de « l’après-guerre ». En 2003, sur les 87 milliards dépensés par les Etats-Unis en Irak et en Afghanistan, un tiers (30 milliards) l’a été pour les SMP. Rien qu’en Irak le General Accounting Office (GAO, équivalent américain de la Cour des Comptes en France) affichait en 2005 la présence de quelque 60 SMP employant environ 25.000 personnes, chiffre qui est passé en 2006 à 181 sociétés employant un peu plus de 48.000 personnes, soit plus de quatre fois les 11.000 soldats du contingent britannique !

    Les officiers de l’armée anglaise se plaignent presque quotidiennement du fait que leurs soldats qualifiés rejoignent le privé pour toucher des salaires généralement entre cinq à vingt fois plus élevés que ce qu’ils gagnent dans l’armée de sa glorieuse majesté. Un ancien commando du SAS britannique, des forces Delta américaines ou d’autres troupes d’élite, peut gagner jusqu’à 1000 dollars par jour en Irak. L’hémorragie est telle que même l’armée américaine a dû se résoudre à verser une prime de 150.000 dollars pour tout sous-officier qui renouvelle son engagement pour six ans de plus.

    « Révolution dans les affaires militaires » revue Inflexions N°5, janvier-mai 2007 Si cette « révolution dans les affaires militaires » (RMA), décrite dans le livre The Transformation of War de Martin van Creveld, où les Etats-nations sont remplacés par des « entités guerrières », est en marche depuis longtemps, son ampleur prend désormais une dimension plus qu’inquiétante.

    D’abord, en remontant un peu dans le temps, on constate que depuis la fin de la guerre froide, presque six millions de militaires ont été jetés sur le marché du travail avec comme unique qualification leur expérience militaire. Les effectifs considérables de l’Armée Rouge, ceux des armées de l’Allemagne de l’Est ou de l’Afrique du Sud ont été massivement réduits. Les armées des pays européens et des Etats-Unis n’ont pas résisté à la tendance générale. Ainsi, l’armée américaine est passée de 2,1 millions d’hommes sous les armes en 1990 à 1,4 million en 2003, soit un tiers de moins ! C’est cette réduction massive des effectifs de l’armée américaine sous Clinton, un « downsizing » ou rétrécissement accéléré massivement par l’administration Bush-Cheney, qui a fait exploser le marché du privé. Grâce à Donald Rumsfeld, qui arguait qu’on pouvait « externaliser toutes les fonctions militaires sauf les tirs », les contrats gouvernementaux avec les SMP ont conquis un marché pesant plus de 100 milliards de dollars par an, qui a englouti environ le quart des 439,3 milliards de dollars du budget de la défense des Etats-Unis en 2006. Dans la pure tradition du double langage orwellien, les SMP ont formé leur propre lobby pour défendre la profession, l’International Peace Operations Association.

    DynCorp, un Etat dans l’Etat

    Examinons pour commencer le cas de la Société militaire privée DynCorp. Basée à Church Falls en Virginie, DynCorp (dont l’ancien patron de la CIA James Woolsey fut actionnaire) emploie 26.000 personnes dans des dizaines de pays. Racheté par un fonds d’investissement coté à la bourse de New York, Dyncorp est un véritable Etat dans l’Etat. La société se vante de ses performances en informatique qui lui ont valu les contrats de gestion des données comptables de plus de trente agences et ministères de l’Etat américain, y compris le FBI, le Département d’Etat, le Département de la Justice, le Département de la Défense, l’agence de répression contre les stupéfiants (DEA), le Bureau des Prisons et l’Office national de la politique contre la toxicomanie. C’est une des rares sociétés ayant accès au système PROMIS, qui permet un accès illimité à tous les comptes bancaires de la planète, système qui aurait servi pour « balayer » les comptes en banque de Manuel Noriega et de Ferdinand Marcos ! L’ancien poids lourd du ministère de la Sécurité intérieure américaine, Dwight. M. Williams, vient d’en être nommé vice-président pour les questions de sécurité tandis qu’un ancien haut responsable de BAE a été nommé directeur. Que demande le peuple ?

    Derrière cette honnêteté de façade se cache une réalité bien moins reluisante. Un mémorandum diplomatique américain affirme que « quelque 300 officiers de la police haïtienne ont obtenu une formation de gestion des foules ». Les experts de l’ambassade pensent que ce sera la tâche principale de la police haïtienne en 1997, puisque « la stagnation de l’économie engendre un fort sentiment de frustration dans la populace. »

    Le site internet CorpWatch souligne que certains contrats semblent formatés explicitement pour contourner la loi américaine. Après les guerres coloniales au Laos et au Cambodge, le Congrès américain a limité à 400 le nombre de soldats que le pays peut déployer à l’étranger et imposé l’autorisation du Congrès pour tout contrat au-dessus de 50 millions de dollars. En multipliant des contrats moindres rebaptisés « missions de la paix » et en faisant appel à des SMP ainsi qu’à des étrangers, le Congrès est mis hors du coup. Janice Shakowsky, une démocrate de l’Illinois, posait publiquement la question : « Est-ce que l’armée américaine privatise ses missions pour éviter toute contestation ou critique en soustrayant les cadavres au regard de l’opinion publique ? »

    Comme nous l’avons souligné au début de cet article, DynCorp est presque une caricature de la Compagnie des Indes orientales, mariage criminel entre grandes compagnies de mercenaires et grandes compagnies de spéculateurs. L’actionnaire principal de DynCorp a été pendant très longtemps Capricorn Holdings, une société dirigée par un certain Winokur, qui siège à DynCorp tout en étant président du conseil financier de la société Enron, le géant texan de l’énergie connu pour ses malversations. On pense que ce qui a permis à Winukur d’éviter la prison, ce sont les rapports intimes de DynCorp avec le système judiciaire américain. Au début de l’année 2007, DynCorp fut racheté par un fonds d’investissement, Veritas Capital, dirigé par Robert B. McKeon, ancien PDG de Wasserstein Perella Management Partners. L’ancien partenaire de McKeon est le sulfureux Bruce Wasserstein, qui dirige aujourd’hui la banque synarchiste Lazard Frères. Commentant les récents et fabuleux profits de DynCorp, qui « dépassent tous les espoirs de Wall Street », le site internet Forbes.com commentait que « Si la cupidité est bonne, la guerre est meilleure », affirmant que « puisque les conflits continuent à faire la une, les analystes anticipent de bonnes perspectives pour les sous-traitants militaires ».

    SMP et humanitaire

    Le déguisement en gardiens de la paix et en co-acteurs dans le domaine humanitaire a permis à certaines SMP d’empocher des contrats auprès de donneurs d’ordres parfaitement respectables : Pentagone, Département d’Etat, ONU, UE, OSCE, OUA, voir certaines ONG et même la Croix Rouge !

    Bernard Kouchner, dont l’esprit d’ouverture est désormais légendaire, y fait allusion dans un article récent publié dans une revue de référence, où il affirme que « la question majeure en effet n’est sans doute plus de savoir si l’espace humanitaire doit rester l’exclusivité des ONG (si tant est qu’il l’ait jamais été), mais bien plutôt de savoir comment un nombre croissant d’acteurs agissant aujourd’hui dans le secours aux victimes -ONG, organisations onusiennes, sécurité civile, forces militaires nationales et transnationales, acteurs privés, etc. – peuvent avoir des mandats, démarches et périmètres d’actions qui permettent de répondre le plus efficacement possible, et avec le meilleur rapport coût-efficacité aux besoins des populations touchées par les crises. » [1]

    On le voit, pour Kouchner il ne s’agit pas de combattre ce phénomène, mais de le réguler afin de profiter du « meilleur rapport coût-efficacité », c’est-à-dire du marché ! Pour faire passer la pilule amère à une opinion publique française jugée « trente ans en retard sur les Anglo-Saxons », certains plaident pour « adopter le vocable de société d’appui stratégique et opérationnel (SASO), de préférence à celui de société militaire privée (SMP) » Mais le message est clair : « Monsieur, nous ne sommes pas des mercenaires, détrompez-vous ! Nous faisons un travail professionnel, sérieux, quoique pour quelques poignées de dollars. » Comme d’habitude, la révolution des mots est en marche.

    La loi française et la Convention de Genève

    Mais une opposition réelle aux SMP existe dans notre pays. Le 3 avril 2003, les députés français ont voté – à l’unanimité des différents partis – un nouveau texte de loi sur « la répression de l’activité mercenaire ». A l’occasion, la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, entre autres, a exprimé toute la réticence que la France ressent instinctivement à l’encontre de ces SMP : « De véritables entreprises de guerre, souvent d’origine anglo-saxonnes, ont, sur ce terreau, pu apparaître et fructifier. Elles fournissent à des Etats à la dérive des produits guerriers « clés en main » et à des oppositions peu soucieuses du respect des procédures légales, les moyens de parvenir à leurs fins. Il est à noter, d’ailleurs, qu’il ne s’agit plus du mercenariat traditionnel, individuel, mais de véritables entreprises commerciales, d’autant plus redoutables qu’elles disposent de moyens importants. »

    La loi adoptée est presque identique au protocole I du 8 juin 1977, additionnel aux Conventions de Genève du 12 août 1949, article 47, 2. Ce dernier est plus qu’explicite sur la question : « Le terme « mercenaire » s’entend de toute personne : a) qui est spécialement recrutée dans le pays ou à l’étranger pour combattre dans un conflit armé ; b) qui en fait prend une part directe aux hostilités ; c) qui prend part aux hostilités essentiellement en vue d’obtenir un avantage personnel et à laquelle est effectivement promise, par une Partie au conflit ou en son nom, une rémunération matérielle nettement supérieure à celle qui est promise ou payée à des combattants ayant un rang et une fonction analogues dans les forces armées de cette Partie ; d) qui n’est ni ressortissant d’une Partie au conflit, ni résident du territoire contrôlé par une Partie au conflit ; e) qui n’est pas membre des forces armées d’une Partie au conflit ; et f) qui n’a pas été envoyée par un Etat autre qu’une Partie au conflit en mission officielle en tant que membre des forces armées dudit Etat. »

    Il est à noter ici que beaucoup de pays, y compris les Etats-Unis, ne sont pas signataires du Protocole additionnel (APGC77), définissant le statut de mercenaire. Mais, compte tenu du fait que les six critères doivent s’appliquer en même temps, ce texte manque de sévérité. Malheureusement, la nouvelle loi française ne fait qu’intégrer au code pénal français cette qualification juridique de « mercenaire » telle qu’elle se trouve déjà définie par la Convention de Genève. Sur le terrain, la loi s’avère inopérante car elle se limite à des mercenaires individuels et pas à des entreprises. Par exemple, en Côte d’Ivoire, la France a été incapable d’inculper les « mercenaires » slaves ou sud-africains, auteurs du bombardement de Bouaké sur les forces militaires françaises, car juridiquement ils étaient employés par les forces armées du pays. Juridiquement, cette attaque était un acte de guerre de la Côte d’Ivoire contre la France, qui, dès lors, ne pouvait plus s’appuyer sur la Convention de Genève pour poursuivre les mercenaires en question. Plus grave encore, aucune loi n’empêche pour l’instant une société de droit français de « contracter » avec l’armée américaine ou avec des organismes humanitaires en Irak ou en Afghanistan, afin de mettre à leur disposition les compétences d’un vivier d’anciens soldats français dans des missions de protection.

    Notons aussi que certains en France veulent se mettre à l’heure anglo-saxonne. Ainsi, l’ancien patron de la direction du renseignement militaire, le général Heinrich, a créé sa propre société Géos qui connaît une forte croissance et dispose déjà de quelque 120 anciens de la DGSE. Elle a décroché le contrat pour la sécurité du pipeline Tchad-Cameroun. Bien qu’elle refuse de traiter « des missions qui reviennent en principe aux pouvoirs publics », elle peut dans l’urgence, intervenir, avec le feu vert du Quai d’Orsay, tout en évitant « toute participation directe ».

    De Machiavel à Eisenhower

    Comme les généraux romains à la fin de l’empire, qui se faisaient couronner empereur à Rome en achetant les voix de la plèbe avec le butin des conquêtes impériales, l’élection de la dynastie Bush a largement bénéficié des contributions des compagnies mercenaires et des fonds d’investissements qui les contrôlent. Impossible de chiffrer avec précision les millions de dollars versés par les SMP aux candidats sur le devant de la scène politique. Ce qui est connu, c’est que Blackwater USA a versé 2,4 millions à des candidats républicains, tandis que DynCorp, Bechtel et Halliburton leur ont allongé plus de 2,2 millions de dollars, ainsi qu’à la candidature de George W. Bush.

    Sommes-nous prêts à vendre notre liberté et nos âmes aux diables de la guerre en acceptant la privatisation des dernières fonctions régaliennes de nos Etats-nations souverains ?

    A un étudiant qui lui demandait, lors d’un débat à l’université John Hopkins, s’il envisageait une législation pour ramener les SMP sous le coup de la loi, le président Bush répliqua, en rigolant, qu’il « allait décrocher le téléphone et dire, Monsieur le Ministre, j’ai une question intéressante », déclenchant un éclat de rire général.

    Deux voix plus sages du passé nous mettent en garde contre tout pouvoir excessif d’un complexe militaro-industriel, devenu aujourd’hui militaro-financier. D’abord celle de Machiavel, l’homme d’Etat florentin et ami de Léonard de Vinci, s’adressant au duc Sforza dans Le Prince, en 1532. Ensuite, plus proche de nous, celle du grand ami du général de Gaulle, le général et président Dwight Eisenhower, lorsqu’il prononça son allocution de départ en janvier 1961.

    Machiavel, qui voyait dans les condottieres et leurs mercenaires la principale cause de la ruine de l’Italie à son époque, écrit : « Le Prince dont le pouvoir n’a pour appui que des troupes mercenaires ne sera jamais aussi assuré ni tranquille ; car de telles troupes sont désunies, ambitieuses, sans discipline, infidèles, hardies envers les amis, lâches contre les ennemis ; et elles n’ont ni crainte de Dieu, ni probité à l’égard des hommes. Le Prince ne tardera d’être ruiné qu’autant qu’on différera de l’attaquer. Pendant la paix, il sera dépouillé par ces mêmes troupes ; pendant la guerre, il le sera par l’ennemi. La raison en est que de pareils soldats servent sans aucune affection, et ne sont engagés à porter les armes que par une légère solde ; motif sans doute incapable de les déterminer à mourir pour celui qui les emploie. Ils veulent bien être soldats tant qu’on ne fait point la guerre ; mais sitôt qu’elle arrive ils ne savent que s’enfuir et déserter. » (…) « Les capitaines mercenaires sont ou ne sont pas de bons guerriers : s’ils le sont, on ne peut s’y fier, car ils ne tendent qu’à leur propre grandeur, en opprimant, soit le prince même qui les emploie, soit d’autres contre sa volonté ; s’ils ne le sont pas, celui qu’ils servent est bientôt ruiné. Si l’on dit que telle sera pareillement la conduite de tout autre chef, mercenaire ou non, je répliquerai que la guerre est faite ou par un prince ou par une république ; que le prince doit aller en personne faire les fonctions de commandant ; et que la république doit y envoyer ses propres citoyens : que si d’abord celui qu’elle a choisi ne se montre point habile, elle doit le changer ; et que s’il a de l’habilité elle doit le contenir par les lois, de telle manière qu’il n’outrepasse point les bornes de sa commission. »

    Enfin, le général Dwight Eisenhower, le 17 janvier 1961, trois jours avant la fin de son mandat présidentiel, avertissait contre le danger de ce qu’il appelait le complexe militaro-industriel en ces termes : « Dans les allées du pouvoir, nous devons nous protéger contre l’obtention d’influence injustifiée, délibérément recherchée ou pas, par le complexe militaro-industriel. Le potentiel pour un accroissement désastreux ou déplacé du pouvoir existe et persistera. Nous ne devons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertés ou le processus démocratique… »

  • QUELLE SERA LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE D’OBAMA ? REGARDEZ SES CONSEILLERS

     

    [Entendu sur les ondes de l'émission Democracy Now, lors d'un débat entre le journaliste d'investigation Allan Nairn et la correspondante du American Conservative Kelley Beaucar Vlahos - Traduction : Grégoire Seither ]

    ALLAN NAIRN: Le principal conseiller de Barack Obama est Zbigniew Brzezinski. Il y a quelques années, Brzesinski s’était vanté devant la presse que c’était lui qui avait mis sur pied le mouvement jihadiste Afghan, donnant ainsi naissance au phénomène Osama bin Laden. Et quand un journaliste français lui avait demandé, « Vous ne pensez pas que cela a eu des conséquence néfastes ? » Brzezinski avait répliqué, « Absolument pas. Cela en valait totalement la peine, car notre but était de défaire les soviétiques. Et nous avons eu les soviétiques. » Voilà donc le premier des conseillers politiques de M. Obama.

    AMY GOODMAN: Si je me souviens bien, à l’époque Brzezinski avait dit, « On va exciter quelques musulmans, et alors ? » Et c’est comme cela qu’on en est arrivé à toute cette idée du contre-coup, le fait qu’on ait armé, financé et entraîné les Moudjahidines en Afghanistan parce qu’on visait les soviétiques, qu’on ait soutenu et encouragé des gens comme Osama bin Laden, et puis de découvrir qu’une fois qu’ils en avaient fini avec les soviétiques, ils se sont tournés vers leur véritable ennemi, les Etats-unis.

    ALLAN NAIRN: C’est tout à fait cela. Et plus tard, lors de l’Administration Clinton, toujours sur les conseils de Brzezinski, lors des massacres en Bosnie, les Etats-unis ont organisé le transfert de combattants moujahidines afghans et arabes – dont certains provenaient directement des premiers camps d’entrainement d’Al Qaïda – vers la Bosnie. Ce sont des avions de transport de l’US Air Force qui ont amené des cadres d’Al Qaïda en Bosnie pour aider les musulmans dans leurs guerre contre les serbes, les musulmans bosniaques étant soutenus par l’OTAN.

    Un autre conseiller très proche d’Obama est Anthony Lake: sous la présidence Clinton, il a été le principal artisan de l’invasion US en Haiti, au cours de laquelle Aristide a été remis au pouvoir, mais sous la condition qu’il laisse le FMI et la Banque Mondiale s’emparer du pays. Ce qui a eu pour conséquence un accroissement de la famine et de la misère dans ce pays et a ouvert la voie au désastre politique qu’est ce pays aujourd’hui.

    Toujours dans le premier cercle autour de Obama, on trouve le Général Merrill McPeak, haut-gradé de la U.S. Air Force. Peu de gens le connaissent, mais moi j’ai une relation particulière avec cet homme. En 1991, au Timor oriental, nous avons vous et moi assisté à des massacres terribles commis par des milices commandées par Djarkarta. Moi-même j’ai failli me faire tuer par des soldats indonésiens… et quand je suis arrivé à Bangkok, peu de temps après, qui ais-je vu à la télévision entrain de livrer des avions de combat U.S. à l’Indonésie ? Le général McPeak.

    Puisqu’on en est à parler de cela, mentionnons que Obama a spécialement recruté son vieil ami Dennis Ross. Ross est conseiller spécial depuis des années, tant sous Bush senior, Bill Clinton que sous Bush junior – il est en quelque sorte le « Monsieur Israël » de la Maison Blanche et est à l’origine de la plupart des politiques israélo-palestiniennes de ces 15 dernièrs années.

    Ross a toujours défendu le principe que les droits des Palestiniens, c’est à dire les droits que leur reconnait le Droit international, sont secondaires par rapport aux besoins du gouvernement israélien. Si les droits des Palestiniens vont à l’encontre de la volonté israélienne de s’étendre dans les Territoire occupés ou d’annexer des parties de la Cisjordanie, alors c’est Israel qui prime.

    A noter aussi que Dennis Ross est à la tête du mouvement des faucons pro-Israël pour démolir la personne de Jimmy Carter, l’ancien président U.S. qui a osé écrire un livre dénonçant le Mur en Palestine.  On se demande ce qu’en pense Carter, lui qui soutient Obama.

    Un autre conseiller d’Obama est Sarah Sewall, qui dirige un centre de recherches à Harvard dédié aux droits de l’home. Ancien cadre au Ministère de la Défense, Mme Sewall a co-rédigé le « Manuel de la contre-insurection » du General Petraeus à l’intention des US Marines et de l’Armée US. Ce manuel est aujourd’hui utilisé par les soldats à travers le monde pour tuer des « insurgés » et des « rebelles »…

    Et voilà donc l’équipe de Barack Obama…

    www.democracynow.org/2008/1/3/vote_for_change_atrocity_linked_us

     
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    5 réponses to “QUELLE SERA LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE D’OBAMA ? REGARDEZ SES CONSEILLERS”

    1. Duvigneau dit :

      J’aurais envie de marquer « sans commentaire ».
      Nous avions pensés avoir tout vu avec Bush, et ce dire vivement 2008 après les élections (un peu comme avec Sarkosy, encore cinq ans à tenir), mais bon, faudra supporter encore combiens d’années avant qu’il n’y est plus de fous de guerre, ou des gouvernants irresponsables. Est-ce que les leçons du passés ne sont pas encore tirés. A quand la prochaine guerre mondiale programmée? Faut-il, comme en 1940, sortir de la crise économique par une guerre? La crise économique américaine et leur politique capitaliste à tout va, va nous entrainé jusqu’où?
      Une fois que notre planète terre sera détruite, ils feront quoi? Se réfugier sur mars et refaire leurs mêmes sottises.

      Faut se défenre contre cette politique capitaliste, y’a bien en france des économistes, sociologues, des personnes réfléchies qui ont des idées? Ni y’aurait-il aucune autre idéologie que le capitalisme et communisme (on voit bien que ni l’une, ni l’autre n’est modèle de société).
      Bertrand

    2. Soh dit :

      Il faudrait la même analyse concernant l’antourage d’Hilary Clinton. Je pense qu’il est pire que celui d’Obama.


    3. [...] Moyen Orient, alors évitez de lire le journal ce matin. Suivant fidèlement la ligne dictée par son équipe de conseillers, Obama s’est rendu devant le lobby israélien AIPAC pour y présenter sa [...]


    4. [...] Moyen Orient, alors évitez de lire le journal ce matin. Suivant fidèlement la ligne dictée par son équipe de conseillers, Obama s’est rendu devant le lobby israélien AIPAC pour y présenter sa [...]


    5. [...] De Bush à Obama, rien n’a vraiment changé en matière de politique extérieure… mais ça on vous le disait déjà avant son élection. [...

     

  • Les conseillers d’Obama discutent des préparatifs de guerre contre l’Iran

    WSWS : Nouvelles et analyses : Etats-Unis

    Les conseillers d’Obama discutent des préparatifs de guerre contre l’Iran

    Par Peter Symonds
    10 novembre 2008

    Imprimez cet article | Ecrivez à l'auteur

    A la veille de l’élection américaine, le New York Times faisait prudemment remarquer l’émergence d’un consensus entre le Parti démocrate et le Parti républicain pour une nouvelle stratégie agressive envers l’Iran. Alors que presque rien n’a été dit à ce sujet pendant la campagne électorale, de hauts conseillers des camps Obama et McCain ont discuté de l'escalade rapide de la pression diplomatique et de sanctions punitives contre l'Iran, soutenues par des préparatifs pour des frappes militaires.

    L’article intitulé « New Beltway debate: what to do about Iran » notait avec une certaine inquiétude : « c’est une idée effrayante, mais ce n’est pas seulement l’administration Bush à la gâchette facile qui discute – ne serait-ce que théoriquement – de la possibilité d’une action militaire pour arrêter le programme d’armes nucléaires de l’Iran…Des gens raisonnables des deux partis sont en train d’étudier la prétendue option militaire, ainsi que de nouvelles initiatives diplomatiques ». 

    Derrière le dos des électeurs américains, des conseillers du président élu, Barack Obama, ont préparé la scène pour une escalade importante de la confrontation avec l’Iran dès que la nouvelle administration prendra ses fonctions. Un rapport publié en septembre par le Bipartisan Policy Center, une « fabrique d’idées » bipartite basée à Washington, a fait valoir qu’un Iran disposant de l’arme nucléaire était « stratégiquement intenable » et détaillait une approche robuste « incorporant de nouveaux instruments diplomatiques, économiques et militaires d’une manière intégrée ».

    Un des principaux membres du groupe de travail de ce centre a été le haut conseiller d’Obama concernant le Moyen-Orient, Dennis Ross qui est connu pour ses points de vue belliqueux. Il a soutenu l’invasion américaine de l’Irak et il est étroitement lié à des néo-conservateurs comme Paul Wolfowitz. Ross a travaillé sous Wolfowitz dans les administrations de Carter et de Reagan avant de devenir l’envoyé en chef au Moyen-Orient sous les présidents Bush père et Clinton. Après avoir quitté le département d’Etat en 2000, il a rejoint un groupe de réflexion de droite pro-Israël (le Washington Institute for Near East Policy / Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient) ) et il a été engagé comme analyste en matière de politique étrangère par la chaine de télévision Fox News.

    Le rapport du Bipartisan Policy Centre insistait sur le fait qu’il y n’y avait pas de temps à perdre et déclare : « Les progrès réalisés par Téhéran signifient que la prochaine administration pourrait bien avoir peu de temps et moins d’options pour faire face à cette menace. » Il rejetait sans autre forme de procès à la fois les affirmations de Téhéran selon lesquelles son programme nucléaire était destiné à des fins pacifiques et l’Estimation nationale des services de renseignements américains de 2007 qui révélait que l’Iran avait mis fin à tout programme nucléaire militaire en 2003. 

    Ce rapport critiquait l’échec de l’administration Bush à arrêter les programmes nucléaires iraniens, mais sa stratégie est essentiellement la même – des incitations limitées par des sanctions économiques plus sévères et par la menace d’une guerre. Son plan pour consolider le soutien international est également fondé sur l’action militaire préventive contre l’Iran. La Russie, la Chine et les puissances européennes doivent toutes être averties que leur échec à mettre en œuvre des sanctions sévères, y compris un blocus provocateur sur les exportations de pétrole de l’Iran ne feront qu’accroître la probabilité de la guerre. 

    Pour souligner ces avertissements, le rapport proposait que les Etats-Unis auraient besoin de renforcer immédiatement leur présence militaire dans le Golfe persique. « Cela devrait commencer le premier jour où le nouveau président entre en fonction, d’autant que la République islamique et ses acolytes, pourraient vouloir tester le nouveau gouvernement. Cela impliquerait un pré-positionnement de forces américaines et alliées, le déploiement de groupes de combats supplémentaires de porte-avions et de dragueurs de mines [et] la mise en place d’autre matériel de guerre dans cette région » déclarait-il.

    Dans un langage qui rappelle fortement celui de Bush lorsqu’il insiste sur le fait que « toutes les options restent sur la table », le rapport déclarait encore : « Nous croyons qu’une attaque militaire est une option réalisable et doit rester un dernier recours pour retarder le programme nucléaire iranien ». Une telle frappe militaire « aurait pour objectif non seulement l’infrastructure nucléaire de l’Iran, mais également son infrastructure militaire conventionnelle dans le but de supprimer une riposte iranienne. »

    De manière significative, le rapport a été rédigé par Michael Rubin, du néo-conservateur American Entreprise Institute, qui a été fortement impliqué dans la promotion de l’invasion de l’Irak en 2003. Un certain nombre de hauts conseillers démocrates a « approuvé à l’unanimité » ce document, y compris Dennis Ross, l’ancien sénateur Charles Robb qui a coprésidé le groupe de travail, et Ashton Carter qui a servi en tant que secrétaire adjoint à la Défense sous Clinton.

    Carter et Ross ont aussi participé à la rédaction d’un rapport publié en septembre pour le Center for a New American Security (Centre bipartite pour une nouvelle sécurité de l'Amérique). Ce rapport concluait que l’action militaire contre l’Iran devait constituer « un élément dans toute véritable option ». Tandis que Ross y examinait les options diplomatiques en détail, Carter y définissait les « éléments militaires » qui devaient les sous-tendre, y compris une analyse des coûts et bénéfices d’un bombardement aérien de l’Iran.

    D’autres hauts conseillers d’Obama au niveau de la politique étrangère et de la défense ont été étroitement associés à ces discussions. Une déclaration intitulée « renforcer le partenariat : comment approfondir la coopération entre les Etats-Unis et Israël concernant le défi nucléaire iranien », rédigée en juin par un groupe de travail de l’Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient, recommandait que la prochaine administration mène des discussions avec Israël sur « l’ensemble des options politiques », y compris « l’action militaire préventive ». Ross était un co-animateur du groupe de travail et les hauts conseillers d’Obama Antony Lake, Susan Rice et Richard Clarke ont tous mis leur nom sur le document.

    Ainsi que le New York Times le notait lundi, le conseiller d’Obama en ce qui concerne la défense, Richard Dantzig, un ancien secrétaire à la Marine sous Clinton assistait à une conférence sur le Moyen-Orient rassemblée en septembre par le même groupe de réflection pro-Israël. Il dit à l’assistance que son candidat croyait qu’une attaque militaire de l’Iran était un choix « terrible », mais qu’il « se pourrait que dans un monde terrible nous allons devoir nous faire à ce genre de choix terrible ». Richard Clarke, qui était lui aussi présent, déclara qu’Obama estimait qu’il fallait « enrayer l’influence grandissante de Téhéran et que l’acquisition d’armes nucléaires par Téhéran était inacceptable ». Tandis que « sa tendance première était de ne pas appuyer sur la gâchette » dit Clarke, « si les circonstances demandaient l’usage des armes, Obama n’hésiterait pas. »

    Si l’article du New York Times était formulé avec discrétion et n’examinait pas les rapports de façon trop en détail, la journaliste, Carol Giacomo, était de toute évidence inquiète des parallèles avec l’invasion américaine de l’Irak. Après avoir fait remarquer que « le public américain était dans une large mesure inconscient de ce débat », elle déclarait : « Ce qui me rend nerveuse, c’est ce qui s’est passé dans la période qui a précédé la guerre en Irak. »

    Giacomo poursuivit : « Les responsables de l’administration Bush ont mené la discussion, mais les initiés étaient complices. La question fut posée et on y a répondu dans les cercles politiques avant que la majorité des Américains ne sachent ce qui arrivait…En tant que correspondant diplomatique pour Reuters à l’époque, j’éprouve une certaine responsabilité pour ne pas avoir fait plus pour assurer que la décision désastreuse d’envahir l’Irak n’ait été contrôlée avec davantage de scepticisme ».

    L’émergence d’un consensus sur l’Iran dans les cercles de la politique étrangère américaine souligne, une fois de plus, le fait que les différences entre Obama et McCain étaient de nature purement tactique. Tandis que des millions d’Américains ont voté pour le candidat démocrate croyant qu’il allait mettre fin à la guerre en Irak et répondrait à leurs besoins économiques urgents, des sections puissantes de l’élite américaine se sont mises derrière lui, le considérant comme un meilleur véhicule pour poursuivre les intérêts économiques et stratégiques au Moyen-Orient et en Asie Centrale — y compris avec l’usage de la force militaire contre l’Iran.

    (Article original publié le 6 novembre 2008)

    Le principal conseiller d’Obama est un faucon anti-Iran

    Un faucon anti-Iran pourrait bien hériter du poste de secrétaire d’État dans la future administration Obama si le démocrate est élu le 4 novembre [aujourd'hui - Nldr]. Le récit de « Bakchich ».

    Dennis Ross, le principal conseiller de Barack Obama sur l’Iran mais aussi possible successeur de Condoleeza Rice au poste de Secrétaire d’État, a signé un manifeste sur l’Iran qui prône une ligne dure. Tellement dure que, si elle est appliquée, elle provoquera l’entrée en guerre de l’Amérique contre le pays des mollahs.

    Barack Obama & Dennis Ross

    A l’origine, Ross, 59 ans, est un expert de feu l’URSS, rompu et formé à la Guerre Froide. Il a servi au Conseil de sécurité nationale de Ronald Reagan et notamment dans le staff du néo-conservateur Paul Wolfowitz, pour ensuite devenir le Directeur du planning du Département d’État sous James Baker, secrétaire d’État dans l’administration de Bush père. Il a également été l’émissaire spécial pour le Moyen-Orient de Bill Clinton.

    Mais lorsqu’il menait les négociations israélo-palestiniennes, selon les dires de Dan Kurtzner, un juif orthodoxe – cité par Time magazine – qui participait à ces pourparlers aux cotés de Ross et qui est de surcroît un ancien ambassadeur en Israël soutenant Obama, les préjugés pro-israéliens de Ross étaient tellement visibles qu’il n’était pas perçu comme «  un médiateur honnête ». Le conseiller du candidat démocrate est en outre le co-fondateur du Washington Institute for Near East Policy, un think-tank établi par l’AIPAC, qui prône une ligne pro-israélienne dure et où Ross officie aujourd’hui comme un « Fellow distingué ».

    Mais il y a plus scabreux à son sujet. Lorsque Obama a dévoilé qu’il l’accompagnait comme conseiller principal lors de son voyage en Israël en juillet dernier, Time a intitulé son article sur cet énergumène de la sorte : « Le choix conservateur d’Obama pour le Moyen-Orient » et a relevé que, compte tenu de son passé, il était «  surprenant de le voir devenir un membre officiel de l’équipe d’Obama ». Et pour cause ! Ross a été le principal auteur du discours très musclé et guerrier d’Obama à la convention de l’AIPAC (American Israël Public Affairs Committee, le très conservateur lobby pro-israélien) en juin dernier et dont Bakchich s’était fait l’écho.

    Un sommaire passé inaperçu dans le Washington Post

    Intitulé « Meeting the Challenge : U.S. Policy Toward Iranian Nuclear Development », le manifeste anti-Iran a été préparé par un groupe de travail de onze personnes dont Ross. Ses 87 pages ont soulevé tant d’inquiétude et d’indignation chez les intellectuels démocrates progressistes et experts en politique étrangère redoutant une frappe contre l’Iran qu’ils préparent pour après l’élection une lettre ouverte de protestation à l’attention d’Obama.

    Deux hommes, précisément deux ex-sénateurs de droite ont présidé à la rédaction de ce texte : Dan Coats de l’État d’Indiana (un républicain conservateur pur et dur) et Chuck Robb de Virginie. Ce dernier est un démocrate conservateur, ancien gendre du Président Lyndon Johnson, ancien officier du Marine Corps qui a servi au Vietnam et co-fondateur du Democratic Leadership Council, l’association de démocrates de droite, très faucons en politique étrangère. Robb a également été nommé membre du President’s Foreign Intelligence Board par George W. Bush en 2005. Coats et Robb ont publié un sommaire vaguement maquillé du manifeste dans un article qu’ils ont co-signé dans le Washington Post du 23 octobre. Un article passé inaperçu…

    Le groupe de travail qui a préparé le manifeste compte parmi ses autres membres une belle brochette de néo-conservateurs et d’anciens militaires de haut rang. Les principaux auteurs en sont Michael Makovsky qui a travaillé au Pentagone de Donald Rumsfeld, sous Doug Feith, sous-secrétaire à la Défense, où Makovsky faisait partie de l’équipe qui a fabriqué de toutes pièces les faux renseignements sur les armes de destruction massive ayant servi à justifier l’invasion de l’Irak. Autre co-auteur : Michael Rubin, aujourd’hui membre du staff de l’American Enterprise Institute, un think tank bastion des néo-conservateurs qui a, lui aussi, travaillé dans le cabinet de Rumsfeld.

    Et que dit exactement ce manifeste ? Qu’aucun accord permettant à la République islamique d’Iran d’enrichir de l’uranium sur son propre territoire de quelque manière que ce soit (y compris sous le contrôle strict d’inspecteurs internationaux) n’est possible. Mais aussi que l’abandon total par Téhéran de l’enrichissement d’uranium est un préalable à toute négociation.

    Pouvoir attaquer l’Iran depuis « plusieurs endroits »

    Toujours selon ce texte, pour montrer à l’Iran qu’il ne laissera rien passer, le nouveau président doit en outre fortement accroître la présence militaire américaine dans la région dès «  le premier jour où il accède à la Maison-Blanche ». Plus précisément, il devra « mettre en place dans la région des forces militaires américaines et alliées plus importantes, déployer des groupes de porte-avions et des navires-démineurs, implanter dans la région des stocks de matériel de guerre (y compris des missiles), augmenter localement le nombre de bases militaires, conclure des partenariats stratégiques avec des pays comme l’Azerbaïdjan et la Géorgie pour pouvoir être opérationnel contre l’Iran de plusieurs endroits ».

    Le manifeste va même encore plus loin dans l’hostilité à l’encontre de Téhéran et ajoute que « la présence des forces U.S. en Irak et en Afghanistan offre de nombreux avantages en cas de confrontation avec l’Iran, car l’Amérique peut y implanter plus de forces armées et de matériel sous couvert des conflits en Irak et Afghanistan ; et ainsi maintenir un effet de surprise [sic !] stratégique et tactique ».

    En clair, si Téhéran n’est pas prêt à abandonner tout enrichissement d’uranium sur son propre territoire (ce que l’Iran n’acceptera jamais comme préalable à une négociation), la guerre devient inévitable. Et toutes les étapes intermédiaires, y compris des négociations directes si le nouveau président américain choisit d’en mener, ne seront en réalité que du bla-bla et prétexte à relations publiques pour se faire soutenir par la communauté internationale en vue d’une attaque contre le pays des mollahs.

    Le fait que ce conseiller très écouté par Barack Obama ait signé et aidé à rédiger ce manifeste de faucons anti-Iran n’a pas encore été relevé par la presse américaine. Mais qu’un tel type ait l’oreille du candidat démocrate et semble destiné à un poste important aux Affaires étrangères au sein de la future administration de Barack Obama fait tout simplement froid dans le dos.

    par Doug Ireland pour Backchich.info, le 4 novembre 2008

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    Les articles parus sur Internet après l’émission de Guillaume Durand "L’objet du Scandale"  mercredi soir avec Mathieu Kassovitz et Jean-Marie Bigard sont légions. Nous avons...

  • les hommes de l'ombre

    ici.

    http://les-tyrans-de-ce-monde.over-blog.com/article-les-hommes-de-l-ombre-d-algerie-55081833.html

  • Joe Kennedy, le faiseur de présidents

    21/07/09  |  17:12  |  Les Echos

    Joe Kennedy, le faiseur de présidents

    Homme d'affaires richissime aux accointances douteuses et politicien sulfureux, Joseph Patrick Kennedy Sr. surnommé " Joe " ne recula devant rien pour réaliser son ambition : envoyer l'un de ses fils à la Maison-Blanche.  

    Mon Dieu, voilà le " Vieux ". Le voilà qui prépare le prochain coup ! C'est à moi qu'il pense maintenant ! C'est mon tour. Il va falloir que je m'y mette. " L'homme qui parle ainsi en ce jour de septembre 1944 est un jeune homme d'à peine vingt-six ans : John Fitzgerald Kennedy. Quelques semaines plus tôt, le 12 août, son frère aîné, Joseph Patrick Jr., est mort dans l'explosion de son bombardier au-dessus de la Manche. Un drame pour tout le clan Kennedy, Joseph Patrick Kennedy Sr., "Joe " comme tout le monde le surnomme, sa femme Rose et leurs désormais huit enfants. C'est sans conteste Joe qui s'est montré le plus abattu. Car ce n'est pas seulement un fils que le patriarche a perdu au-dessus de la Manche. Ce sont aussi tous les espoirs qu'il avait placés en lui. Des années de travail pour lui tracer un destin national et réaliser son ambition suprême : l'envoyer à la Maison-Blanche. Très vite, cependant, Joe a repris du poil de la bête. Son aîné disparu, il n'a pas tardé à se tourner vers son second, John Fitzgerald Kennedy, ce garçon dilettante, cavaleur en diable et qui se serait bien vu en journaliste. C'est lui, désormais, qui portera les ambitions du clan. Ainsi en a décidé le "Vieux ".

    Un pauvre immigré irlandais

    Toute l'histoire des Kennedy n'est qu'une longue marche vers la reconnaissance sociale, la fortune et le pouvoir. A accomplir cette ambition, le clan ne recula devant rien, finissant par entourer son nom d'un halo nauséabond que seule la destinée tragique de JFK parviendra à tenir en lisière. Elle commence avec Patrick Joseph Kennedy, le père de Joe. Fils d'un pauvre immigré irlandais, installé à Boston et mort du choléra neuf ans à peine après son arrivée sur le sol américain, Patrick Joseph est parvenu, à force de travail et de sacrifices, à se constituer une belle petite fortune. Propriétaire de plusieurs tavernes sur le port et d'une maison d'importation de spiritueux, il est surtout l'un des " boss " de la communauté irlandaise de la ville. Politicien né, il a repris à son compte le système mis en place dans les années 1840 qui régit les rapports au sein de la communauté : du travail contre un bulletin de vote. Dans les années 1890, il est même parvenu à se faire élire à la Chambre des représentants, puis au Sénat du Massachusetts, donnant le coup d'envoi à la longue collaboration de la famille Kennedy avec le Parti démocrate. Très influent,­ ­installé dans l'arrière-salle de l'une de ses tavernes où il reçoit les doléances de la­­ ­­com­munauté et rédige ses lettres de recommandation, Patrick Joseph a encore renforcé sa position en épousant la fille d'un important homme d'affaires irlandais.

    Tel est le monde dans lequel grandit Joseph Patrick, un monde où tout est possible, pourvu qu'on ait de l'argent et des relations. Né en 1888, couvé par sa mère et ses soeurs, il respire tout jeune les miasmes de la politique, assistant aux soirées électorales de son père. Mais les années passant, ce n'est pas tant la politique qui l'intéresse que l'argent, cet argent qu'il accumulera de manière obsessionnelle tout au long de sa vie et qui, à ses yeux, peut tout. Joe n'a en effet pas oublié ce que lui a raconté son père et que lui-même a ressenti tout au long de sa jeunesse : le mépris que vouent aux Irlandais ceux que l'on appelle les " brahmanes ", les purs Bostoniens de souche, anglo-saxons et protestants, qui vivent entre eux et maintiennent une frontière totalement hermétique avec les descendants des " Irlandais de la famine ". Joe n'aura de cesse de forcer ce monde. Sans jamais vraiment y parvenir. En 1926, lui et son épouse quitteront Boston pour New York, vexés de s'être vu refuser l'accès à l'un des clubs huppés de la ville au motif que son père était catholique et " bistrotier ". " Ce sont des chiens. Ces gens ne comprennent que l'argent ", dira Joe. Parvenir jusqu'au sommet de la société. C'est cette ambition qui pousse le jeune homme à rejoindre Harvard, alors que le cardinal de Boston, le très irlandais O'Connel, dont la famille s'est assuré le soutien, l'aurait bien envoyé à l'université de Boston, tenue par les jésuites. Mais, pour Joe, Harvard est une marche, la première, vers l'ascension.

    Ambitieux, bouillant d'énergie, affirmant à qui veut l'entendre que son seul but dans la vie est d'être millionnaire à trente ans, Joe retourne à Boston en 1912. Tout en se livrant à une très active cour auprès de Rose Fitzgerald, la fille du premier maire irlandais de Boston, qu'il finira par épouser en 1914, Joe débute une carrière dans la finance. Pas dans une banque privée, mais dans un organisme d'Etat et avec le titre peu rutilant d'inspecteur. Mais Joe a très vite compris l'intérêt de ce poste : il lui permet d'avoir accès aux livres de comptes de toutes les banques du Massachusetts et de comprendre les liens qu'elles entretiennent avec le monde des affaires. Surtout, il lui permet de rester à l'affût de toute opportunité pouvant favoriser son ascension. Une occasion ne tarde pas à se présenter. Peu avant 1914, la Columbia Trust, la grande banque irlandaise de Boston, est en effet confrontée à une OPA hostile de la First National Bank. Joe sait que l'occasion ne se présentera pas deux fois. Mobilisant les vastes réseaux et l'argent de son père, empruntant des sommes énormes, ralliant à sa cause tous les Irlandais de Boston et n'hésitant pas à manier le bluff, il parvient à faire échouer le projet. Il y gagne le poste de directeur général de la Columbia Trust..

    L'affaire de La Columbia Trust marque les débuts de la formidable ascension de Joe Kennedy. Dans les années qui suivent, désormais installé à son compte comme banquier, il multiplie les investissements : dans les mines, l'immobilier, la construction de bateaux, le cinéma - dans les années 1920, il passe la moitié de son temps à Hollywood - ou les spiritueux. Spéculateur, il devient maître dans l'art d'acheter en masse un titre pour faire gonfler son cours, avant de le revendre brutalement, provoquant ainsi l'éclatement de la bulle. Peu regardant sur les moyens, Joe ne l'est pas non plus sur ses fréquentations. A la fin des années 1920, en pleine prohibition, il se livre ainsi sans vergogne à la contrebande d'alcool, faisant pour cela alliance avec des gangs de New York et de Chicago liés à la Mafia. La Mafia : elle devait plus tard jouer un rôle capital dans l'élection de JFK à la présidence .

    Il se tourne vers la politique

    Mais, déjà, les centres d'intérêt de Joe évoluent. Au début des années 1930, devenu l'un des piliers les plus actifs de la Bourse de New York, il décide de se tourner vers la politique. Par sens de l'intérêt commun ? Certes, non ! Avec un remarquable sens tactique, il a compris que la crise qui a éclaté en 1929 et dans laquelle il a perdu quelques plumes était en train de redonner ses lettres de noblesse à la politique et que le pouvoir, le vrai pouvoir, se trouvait désormais davantage à la Maison-Blanche qu'à Wall Street. " Pour la prochaine génération, ce sont les personnes en charge des affaires publiques qui tiendront le haut du pavé ",confie-t-il ainsi à un ami en 1930. L'homme d'affaires a décidé de se préparer, lui et sa famille, à ce nouveau paradigme et de suivre en politique le même chemin que dans les affaires : celui qui mène aux toutes premières places. Joe rêve-t-il, à ce moment, de la présidence des Etats-Unis, pour lui-même ou du moins pour l'un de ses fils ? C'est probable. Pour l'heure, en bon démocrate, c'est sur Franklin Delano Roosevelt qu'il décide de parier. Dépensant sans compter, mobilisant ses réseaux d'affaires et mettant à profit ses liens à Hollywood et dans la presse, il joue un rôle non négligeable dans l'élection de Roosevelt, en 1933, attendant en retour un poste qui lui mettra le pied à l'étrier.

    La déception est cruelle ! Roosevelt, en effet, n'aime guère cet homme brutal, qui traîne derrière lui une réputation sulfureuse. Lui qui se serait bien vu secrétaire au Trésor récolte une nomination à la tête de la toute nouvelle Securities and Exchange Commission (SEC), destinée à purger le marché boursier et où il mène tout de même à bien quelques réformes intelligentes. Mais Joe veut plus et ne cesse de tanner le président. De son côté, Roosevelt ne veut pas écarter un homme qui, par son absence totale de scrupules, risque d'être plus dangereux à l'extérieur qu'à l'intérieur. D'où sa décision de le nommer ambassadeur au Royaume-Uni. Joe, sa femme et leur enfant arrivent à Londres en 1938. Pour ce petit-fils d'un " Irlandais de la famine ", cette nomination a tout d'une revanche. Reçu au palais royal et dans les meilleures familles d'Angleterre, il devient la nouvelle coqueluche des Londoniens. Mais la lune de miel ne dure pas ! La guerre se rapprochant, Joe Kennedy multiplie en effet les déclarations publiques en faveur de l'isolationnisme, appelant même à un accord avec Hitler. Son objectif est clair : devenu un membre actif du mouvement isolationniste America First, qui bénéficie d'une incontestable popularité aux Etats-Unis, il entend se forger un destin national, en vue d'accéder à la plus haute marche du podium. La manoeuvre échoue. Désavoué, devenu persona non grata en Grande-Bretagne et pesant d'un faible poids face à Roosevelt, il finit par être rappelé aux Etats-Unis en 1940.

    Joe a désormais renoncé à toute ambition politique personnelle. A défaut de jouer un rôle de premier plan dans la vie politique nationale, ce sera donc à son fils de porter haut et fort les couleurs du clan. Depuis des années déjà, Joseph Patrick Jr. bénéficie d'une position à part au sein de la famille. Aîné d'une fratrie élevée de façon quasi militaire, ce brillant étudiant à Harvard est devenu le numéro deux incontesté de la tribu, juste derrière son père. Au début des années 1940, celui-ci dépense des sommes considérables en vue d'obtenir sa désignation future au poste de gouverneur du Massachusetts, première étape, pense-t-il, vers la Maison-Blanche. Jusqu'à ce jour tragique d'août 1944 où ses espérances volent en éclats. A vingt-six ans, voici John Fitzgerald Kennedy contraint de prendre à son compte les rêves un peu fous de son père. " J'ai décidé de rester désormais dans l'ombre ", avoue le vieux Joe à ses proches en 1945, conscient de la dégradation de son image après la victoire des Alliés. Dans l'ombre, le patriarche va en effet y demeurer, faisant office de véritable directeur de campagne de son fils. JFK lui doit en grande partie son élection au poste de sénateur du Massachusetts en 1952. Et plus encore à la présidence des Etats-Unis, neuf ans plus tard.

    Lorsque JFK pose en 1960 sa candidature au sein du Parti démocrate, il a contre lui, lors des primaires, Hubert Humphrey, Lyndon B. Johnson et Adlai Stevenson. Pour l'emporter sur ses rivaux, il doit gagner certains Etats clefs, comme le Wisconsin et la Virginie-Occidentale. C'est là qu'intervient le vieux Joe. De son passé, le patriarche a conservé des liens précieux avec la Mafia, et notamment avec Sam Giancana, ancien tueur à gages d'Al Capone, devenu le patron de la pègre à Chicago. Par l'intermédiaire de Frank Sinatra, un ami de la famille, dont les liens avec le crime organisé sont de notoriété publique, Joe passe avec lui un accord : dans plusieurs Etats clefs, la Mafia se chargera d'acheter les votes des délégués. Il en coûte à l'homme d'affaires vieillissant plus de 2 millions de dollars. Les termes de l'accord conclu avec la Mafia restent encore aujourd'hui largement inconnus. Mais tout laisse à penser que Joe s'est engagé, au nom de son fils, à laisser la Mafia poursuivre ses affaires en toute tranquillité. Un pacte que Bob Kennedy, devenu ministre de la Justice de JFK, aura l'imprudence de rompre, expliquant peut-être l'assassinat du président en 1963 puis de son frère en 1968. On ne roule pas impunément la Mafia.

    La mort de ses deux fils achève d'abattre Joe. Au lendemain de l'attentat de Dallas, le vieux patriarche avait tout fait pour convaincre Bobby de ne pas reprendre le flambeau, prenant soudain conscience de la terrible malédiction qu'il avait lancée sur les siens. Mais il était trop tard. C'est un homme terriblement amer et épuisé qui s'éteint en 1969.

    Par Tristan Gaston-Breton.

  • "faiseur de présidents"!!!!!

    L'Iowa, "faiseur de présidents", ouvre le bal
    le 03 janvier 2008 à 06h58, mis à jour le 03 janvier 2008 à 15:40
    Un échec dans l'Iowa peut être fatal, un succès constituer un tremplin vers l'investiture pour la présidentielle américaine : les caucus ont lieu ce jeudi soir.
    2 Commentaires
    Article suivant dans Amériques : Clinton et Obama au coude à coude dans l'Iowa
    Le déroulement d'un caucus lors des primaires américaines © TF1/LCI
    C'est donc l'Iowa, petit Etat rural du Midwest, qui lance ce jeudi soir le processus de sélection des prochains candidats des partis démocrate et républicain pour l'élection présidentielle de novembre.
    Les trois favoris démocrates, la sénatrice de New York Hillary Clinton, le jeune sénateur de l'Illinois Barack Obama et l'ancien sénateur de Caroline du Nord John Edwards étaient au coude à coude dans les sondages à quelques heures de l'ouverture des quelque 1800 bureaux de vote. Du côté républicain, les deux favoris, l'ancien gouverneur de l'Arkansas Mike Huckabee et l'ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney se battent à couteaux tirés pour l'emporter. Durant des mois, les candidats ont sillonné sans relâche l'Etat qui a vu naître John Wayne. Ils n'ont économisé ni leur temps, ni leur argent. Plus de 40 millions de dollars ont été dépensés en campagne publicitaire.
    Premier pas vers l'investiture ou espoir éphémère ?
    Ce petit Etat d'à peine 3 millions d'habitants se veut "faiseur de présidents" même s'il n'est guère représentatif du reste des Etats-Unis. Les agriculteurs et les retraités sont surreprésentés, les minorités ethniques sous-représentées. Son système de caucus, des assemblées d'électeurs, constitue à la fois un exemple de démocratie directe et un véritable casse-tête procédurier. Les électeurs doivent se présenter tous au même moment pour voter et non pas à l'heure qui leur convient dans la journée, comme lors des primaires ou des élections générales. Les démocrates doivent commencer leur caucus (les explications dans notre blog) à 18h30 locales (soit 1h30 dans la nuit de jeudi à vendredi, à l'heure française), les républicains à 19 h. Dans les deux cas, la nuit sera tombée et la température sous la barre des -10° C. Les caucus durent entre une et deux heures.
    Un échec dans l'Iowa peut être fatal. Un succès peut constituer un formidable tremplin. C'est sur ces champs de maïs à perte de vue que sont sortis de l'ombre Jimmy Carter en 1976, Walter Mondale en 1984 et John Kerry en 2004. Cinq des sept derniers vainqueurs des caucus de l'Iowa ont ensuite remporté l'investiture de leur parti.
    Mais ce n'est pas une règle. En 1988, les candidats qui ont remporté la nomination de leur parti (Michael Dukakis et George H. Bush) étaient arrivés en troisième position dans l'Iowa. De fait, les caucus donnent un bonus à ceux qui terminent à une meilleure place que prévu et plombent ceux dont les résultats ne correspondent pas aux attentes.
    Les explications de Guillaume Debré

  • J. Edgar Hoover : "Quelque part, Bernard Squarcini est mon fils (...)

    Un entretien avec J. Edgar Hoover, ça ne se refuse pas... L’autocrate taré, obsessionnel des écoutes, raciste pathologique et ennemi acharné des "rouges", a dirigé le FBI pendant un demi-siècle. Et il a littéralement construit l’agence de renseignement sur ses haines et ambitions. L’interlocuteur idéal, donc, pour évoquer la DCRI et son instrumentalisation politique.

     

    J. Edgar Hoover : "Quelque part, Bernard Squarcini est mon fils spirituel"

    Entretien de l’au-delà

    samedi 27 novembre 2010, par JBB

    Ce n’est pas la première fois qu’Article11 établit des connexions avec l’au-delà. C’est même devenu une sorte de spécialité maison, les courriers post-mortem s’accumulant dans notre boite aux lettres. Pourtant, jamais encore nous n’avions été en contact direct avec un décédé. C’est désormais chose faite.

     

    Quand J. Edgar Hoover - qui présida 48 ans durant aux destinées du FBI [1] - s’est matérialisé dans mon salon en braillant qu’il s’ennuyait comme un rat mort dans ses habits de spectre, j’ai vite oublié ma frayeur initiale pour me focaliser sur l’essentiel : faire parler l’infâme. Sujet : son regard de professionnel dévoyé sur la très décriée Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

    Je voudrais quand même vous le dire, en préambule : au panthéon des pires salopards du XXe siècle, vous êtes l’un des mieux placés...

    Mais j’en ai autant à votre service, mon petit ! Vous avez d’ailleurs de la chance que je ne sois plus en activité : je vous aurais réglé votre compte en deux-temps trois-mouvements. Avec moi, les gauchistes, coco et autres subversifs de trouble obédience ne la ramenaient pas, ils filaient droit. Heureusement, d’ailleurs : si je n’avais été là pour faire obstacle à leurs sombres agissements, l’Amérique serait rouge aujourd’hui et le Capitole s’appellerait Kremlin... Remarquez, avec Obama, l’Amérique est noire, ce n’est sans doute pas un progrès...

    Nul besoin de rappeler l’immonde raciste que vous étiez, contentez-vous de répondre aux questions...

    Quelle ironie... Avant, la question, c’est moi qui la pratiquais - et tout ce qui va avec : chantage, bastonnades, manipulations et autres intimidations. Mais bref... que voulez-vous savoir ?

    J’aimerais votre avis d’expert sur ce service qui se veut, de la bouche même du ministère de l’Intérieur, un « FBI à la française ». Peut-on parler de filiation entre la toute récente DCRI, créée en 2008 [2], et votre FBI ?

    Peuh... Votre Direction centrale du renseignement intérieur, ce sont des petits joueurs ; ils ont tant à apprendre, encore... Mais je le reconnais : quelque part, ils sont sur la bonne voie.

    Comment ça ?

    Tel que je le conçois, un vrai service de renseignements se doit d’être politique et autonome. C’est une nébuleuse se développant dans l’ombre, à la fois instrumentalisée par quelques hommes de pouvoir et en-dehors de tout contrôle.

    Dans l’idéal, cette nébuleuse prend d’autant plus de latitudes avec la légalité qu’elle a étendu son emprise à toute la société. En un monde de contrôle, un service de renseignement efficace et viril - j’ai toujours détesté les invertis ! - est l’expression absolue de ce contrôle et sa négation même : personne ne contrôle les contrôleurs, hors un clan et ses intérêts personnels. Et encore...

    Et encore ?

    Regardez mon parcours : ce FBI que j’ai dirigé 48 ans durant - 48 ans ! - était devenu une entité propre, autonome de tout pouvoir à l’exclusion du mien. Il n’était plus que l’instrument de mes obsessions politiques et de mes intérêts particuliers, totalement indépendant des autorités politiques et législatives. Songez que des huit présidents qui se sont succédés sous mon règne, pas un n’a réussi à me destituer. Pas un ! Certains auraient bien aimé, à commencer par cet âne bâté de Kennedy, mais ils n’en avaient simplement pas la possibilité : j’étais trop puissant.

    C’est en cela que votre DCRI et mon FBI diffèrent largement : j’étais seul maître à bord quand Bernard Squarcini répond aux ordres et attentes du clan sarkozyste. Il a encore des progrès à faire même si, quelque part, il est mon fils spirituel ; il œuvre lui-aussi à l’instrumentalisation personnelle d’un service de renseignement. Que Sarkozy le charge de trouver celui qui, au ministère de la Justice, a transmis à des journalistes des extraits de procès-verbaux dans l’affaire Woerth ou qu’il lui demande de prouver que c’est bien Rachida Dati qui, au début de cette année, colportait des rumeurs sur sa vie privée, Bernard s’exécute, prenant à chaque fois plus d’importance dans le dispositif. A chaque coup fourré, il monte en puissance. Ça, ça me plaît !

    Bernard Squarcini, votre fils spirituel ? Vous n’exagérez pas un brin ?

    Détrompez-vous... Bien sûr, les temps ont changé, les vrais hommes ne peuvent plus s’affirmer aussi librement que dans les années cinquante : Bernard est plus lisse, policé. Mais si vous prenez le temps d’étudier posément les choses, vous constaterez que nous avons beaucoup de points communs .

    Je vous rappelle que j’ai assis l’essentiel de mon pouvoir en constituant des dossiers, sur tout et tout le monde. Comment croyez-vous que je procédais ? Je faisais poser des micros partout et multipliais les écoutes téléphoniques, sans m’embarrasser d’un quelconque souci de légalité. Journalistes, communistes ou apparentés, femmes de petites vertus et politiciens, opposants et agitateurs divers : tous ont eu droit à l’attention très privée de mes hommes. Et moi, je n’étais plus qu’une grande oreille : c’est si bon, de tout savoir...

    En ce domaine, la DCRI fait preuve, depuis sa création, d’une semblable obsession. L’une de vos feuilles de chou - communisante, cela va sans dire - ne vient-elle pas de révéler que les hommes de votre « FBI à la française » se branchaient illégalement sur les ordinateurs de particuliers [3] ? N’a t-elle pas, un peu avant, publié comment les mêmes se faisaient, tout aussi illégalement, communiquer des fadettes [4] par les opérateurs téléphoniques ? N’est-elle pas - enfin - poursuivie par Bernard Squarcini pour avoir mis à jour l’existence d’un "cabinet noir" à la DCRI, chargé d’espionner les médias au bénéfice de votre président ? Allons, ne soyez pas naïf : Bernard est mon digne héritier. Vos politiciens de tous bords et journalistes l’ont bien compris, qui répugnent désormais à utiliser des téléphones non sécurisés [5].

    Les écoutes, donc. Avez-vous autre chose en commun avec Squarcini ?

    Hors le physique, vous voulez dire ? Parce que - c’est peut-être un point de détail - je trouve que nous nous ressemblons un peu sur ce plan. Le même embonpoint, de semblables cheveux clairsemés et une identique façon de considérer nos interlocuteurs, par en-dessous [6]...

    Ça, on s’en fiche. Je pensais à des pratiques semblables...

    Il est en effet une autre que nous partageons, le recours constant à la menace extérieure. C’est un fait : l’instrumentalisation des services de renseignement s’opère, presque toujours, en agitant le spectre d’un danger étranger. Sous mon règne, il s’agissait du « péril rouge » : le bloc soviétique m’a permis de légitimer tous les abus, qu’il s’agisse de mettre l’appartement de Marilyn Monroe sur écoute, de passer des accords officieux avec la Mafia ou de faire bastonner les éléments subversifs. Chez vous, c’est le terrorisme islamique qui permet de justifier les pires errements, et Bernard Squarcini ne manque jamais d’en faire longuement état. Jusqu’à se répandre dans les médias, pour affirmer [7] qu’il « y a des raisons objectives d’être inquiets »et que « la menace n’a jamais été aussi grande ». Joli coup, je n’aurais pas fait mieux.

    Je note aussi avec plaisir que Squarcini - sans faire preuve à leur égard de la même haine absolue que la mienne - sait comment il convient de traiter les gauchistes. Sans pitié. Mutatis mutandis... je piétinais sans relâche les cocos, lui démonte les anarcho-autonomes ; dans les deux cas, une même construction politico-policière permet de ranger au rang de péril imminent ce qui relève d’une agitation marginale. J’ai réellement le sentiment que Bernard met ses pas dans les miens quand il dénonce cette « frange de l’ultra-gauche autonome »« ces mouvements contestataires »« cette mouvance situationniste » et ce « milieu alternatif » [8], avant de conclure doctement : « Nous sommes dans l’antichambre du passage à l’acte. » Ah oui, très bien ! Vraiment !

    Ça vous met en joie ?

    Bien entendu ; je n’ai pas tant d’occasions de me réjouir depuis que j’ai cassé ma pipe. Et puis, voir que - d’une certaine façon - mon œuvre se perpétue, fusse sous d’autres formes et d’autres latitudes, est réellement un plaisir.

    Vous savez, un homme du métier le reste toujours, même mort. Je guette, je scrute, j’observe ce qu’il se passe ; je continue à "écouter", en quelque sorte. Et quand je constate l’apparition d’un service de renseignement aussi tordu et malsain que celui que j’ai si longtemps contrôlé, je ne peux que me féliciter. C’est évidemment encore meilleur quand, comme moi, on connaît les sous-titres, qu’on n’ignore rien de la cuisine interne et de la tambouille d’arrière-cours. Cela permet alors d’apprécier à sa juste valeur la déclaration de votre ministre de l’Intérieur qui, il y a quelques jours, osait cette sortie offusquée : « Vous savez, la DCRI, ce n’est pas la Stasi ou le KGB. (...) Il n’y a pas de police politique dans notre pays, évidemment. » Évidemment...

    Un dernier mot, avant que vous ne retourniez brûler en enfer ?

    Juste un encouragement : ne lâche rien, Bernard, tu tiens le bon bout ! Et je sais de quoi je parle...