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  • Changement en Algérie : Qui propose quoi ?

    Changement en Algérie : Qui propose quoi ?

    Les révoltes arabes, les émeutes et contestations sociales en Algérie amènent, depuis plus de deux mois, la classe politique algérienne à faire des propositions pour «sortir de la crise», «changer le régime» et remettre le pays «sur les rails de la démocratie». En face, l’opinion nationale «bombardée» par des projets de réformes politiques attribués à Abdelaziz Bouteflika n’a pas l’occasion réelle de débattre ou de critiquer ces propositions. La télévision et la radio étatiques n’offrent pas encore l’antenne aux Algériens désireux de dire autre chose. Le pays, malgré la levée de l’état d’urgence, demeure encore fermé au débat public libre.

      

    - Hocine Aït Ahmed

    - Election d’une Assemblée constituante en préalable aux réformes politiques
    - Rajeunir les élites
    - Bannir le recours à la violence comme «seule option laissée aux Algériens»
    - Déclenchement d’une dynamique de débat national qui porte sur les préoccupations quotidiennes des citoyens.
    - Mobilisation de toutes les composantes de la société à l’intérieur de tous les cadres qui sont à sa portée (associations, ONG, syndicats, forums, etc.).
     

     

    - Ahmed Benbitour

    - Changement total du système «et pas un changement des hommes»
    - Réunir l’opposition en une alliance pour changer le système
    - Désigner six personnalités nationales «crédibles et compétentes» pour mener et concrétiser ce changement
    -  Créer des radios et des télévisions non contrôlées par le régime
    - Agréer de nouveaux partis et désigner un gouvernement de transition pour préparer des élections présidentielles et législatives anticipées
    - Référendum sur une nouvelle Constitution après un débat avec la société civile
    - Impliquer le secteur privé dans le développement économique.

     


    - Abdelhamid Mehri

    - Supprimer les obstacles qui inhibent la liberté d’expression ou la restreignent.
    - Réunir les conditions nécessaires permettant aux organisations et aux initiatives sociales des jeunes et des élites d’exercer leur droit constitutionnel à exprimer par tous moyens légaux, leurs critiques et leurs propositions.
    - Multiplier les initiatives populaires émanant de la société et soutenant la demande de changement pacifique.
    - Créer des amicales de solidarité contre la corruption.
    - Etablir une évaluation critique et globale du système de gouvernance et de ses pratiques depuis l’indépendance.
    - Etablir des ponts pour un dialogue large avec les forces politiques pour préparer un Congrès national général qui aura pour mission, entre autres, de prendre les mesures nécessaires pour sortir le pays de la spirale de violence.
    Déterminer les tâches et les étapes pour jeter les bases d’un système démocratique et de l’Etat de droit.
    - Etablir une plateforme nationale sur les perspectives du développement national global.
    Etablir une plateforme nationale sur les fondements de la politique étrangère nationale et ses lignes générales.



    - Louisa Hanoune

    - Mettre en place une Assemblée constituante.
    Ouvrir un débat sur le contenu des réformes politiques
    - Créer des comités pour recueillir les revendications des populations de toutes les wilayas et les communiquer aux instances nationales
    - Lancer un débat démocratique sur la Constitution algérienne avant sa révision.
     

     

    - Moussa Touati

    - Dissoudre les assemblées élues et les institutions constitutionnelles
    - Constituer des commissions de gestion des affaires courantes du pays à mandats limités
    - Elaborer une charte nationale pour définir la nature du régime et la soumettre à un référendum populaire
    - Préparer une nouvelle Constitution votée par référendum dans un délai de 45 jours après l’approbation de la charte nationale
    - Election d’un nouveau président de la République.
    - Rejet de toute forme de violence.
    - Avantager le régime parlementaire réputé «plus démocratique».

     

     

    - Coordination nationale pour  le changement et la démocratie  CNCD-Barakat


    - Lutter pour la fin du régime politique actuel et l’édification d’une démocratie réelle, d’un pouvoir civil et d’un Etat de droit
    - Œuvrer pour la consolidation de l’unité nationale dans le respect de la pluralité, de la diversité et des différences
    Lutter contre la marginalisation de la jeunesse
    - Œuvrer et contribuer à la structuration démocratique et autonome de la société et à la promotion du dialogue, du débat démocratique et de la culture de la non-violence
    - Reconnaître la volonté populaire exprimée à travers des élections libres et transparentes comme seule source de la légitimité politique et la nécessité de l’alternance au pouvoir
    - Militer pour la concrétisation du respect de toutes les libertés politiques, syndicales et associatives et pour l’égalité juridique effective entre les femmes et les hommes
    - Lutter contre la corruption sous toutes ses formes et à tous les niveaux

     



    - Comité des citoyens démocrates  et républicains (CCDR) :

    - Rassembler les forces démocratiques et lancer un dialogue entre elles
    - Engager des débats citoyens à tous les niveaux
    - Entamer un travail explicatif de proximité avec les citoyens

     



    - Coordination nationale pour le changement et la démocratie CNCD - Partis


    - Conférence nationale pour désigner un Conseil national de transition démocratique (CNTD) pour un mandat d’une année
    - Le CNTD procédera à la dissolution de toutes les institutions élues et à la nomination d’un gouvernement de transition pour gérer les affaires courantes
    - Le CNTD engagera le pays dans une refondation nationale à travers une nouvelle Constitution à soumettre à référendum
    - Les institutions élues seront reconstruites selon des priorités définies par le CNTD lors des conférences.
    - L’élection de ces institutions se fera dans la transparence et sous observation internationale
    - Le CNTD mettra en place une commission indépendante qui proposera les modalités de restitution du sigle FLN à la mémoire collective
    - Durant la période de transition, l’armée et l’ensemble des services de sécurité seront placés sous l’autorité du CNTD.

     



    - Alliance nationale pour le changement


    - Demander le départ des hommes-clefs du pouvoir pour concrétiser
    le changement
    - Ouvrir les champs politique et médiatique
    - Organiser une conférence nationale pour le changement
    - Elaborer une charte d’honneur de l’opposition et une plateforme
    de revendications politiques
    - Offrir la possibilité aux jeunes et cadres d’accéder aux postes-clés de l’Etat
    - Réaliser la refondation de l’Etat.

     



    - Front du changement national


    - Changer radicalement et pacifiquement le régime
    - Refuser l’instrumentalisation des fondements de l’identité algérienne
    (islamité, amazighité, arabité)
    - Ne permettre à aucune institution de l’Etat, quelle qu’elle soit, d’être
    au-dessus de la souveraineté du peuple, seule source de légitimité
    - Définir clairement les missions constitutionnelles de l’armée
    - Rejeter tout forme de violence «que ce soit dans l’expression ou la gestion des conflits qui traversent la société»
    - Respecter totalement la dignité et les droits de la personne humaine et les libertés
    - Dissoudre la police politique
    - Mettre en place un gouvernement de transition et un conseil consultatif en vue de préparer l’élection d’une assemblée constituante
    - Libérer la création des partis et des syndicats.
     


     

    Fayçal Métaoui
     
     
    © El Watan
  • la corruption.

  • Constitution, crise politique, front social, ses relations avec Bouteflika Les réponses d’Ahmed Ouyahia!!!!!!!

     

    ouyahia_tv.jpg

    RNDparti taiwan, issue de la fraude!!!!!

    Il a parlé. Enfin. Ahmed Ouyahia s’est exprimé ce mercredi soir sur la télévision nationale pour la première fois depuis le début des révoltes dans les pays arabes et des émeutes qui ont secoué l’Algérie, début janvier. Des émeutes qui ont débouché sur une série de protestations sociales et politiques dans tout le pays, avec des grèves, des rassemblements et des tentatives de marches populaires. M. Ouyahia n’a pas choisi la chaîne terrestre ni Canal Algérie, les deux chaînes les plus captées par les foyers en Algérie et à l’étranger. Il a opté pour A3, une chaîne moins diffusée.
     
    Lors de l’émission « invité de l’heure de l’A3 », Ahmed Ouyahia, invité en tant que secrétaire général du RND, a répondu à plusieurs questions : la révision de la constitution, l’ébullition sociale, la crise politique, la corruption, l’économie nationale ainsi que ses relations en tant que Premier ministre avec le président Abdelaziz Bouteflika. Il a également démenti les rumeurs sur sa démission et parlé de la Libye et du vent de révolte qui souffle sur les pays arabes depuis fin 2010.
     
     
    Pas de crise politique en Algérie!!!!!!!!!
     
    Pour Ahmed Ouyahia, il n’y a pas, en Algérie, de crise politique majeure nécessitant la dissolution du Parlement et le départ du gouvernement. « Chez nous, le changement est intervenu en 1989. Il y a plus de 30 partis politiques, une centaine de titres de presse, nous n’avons pas d’opposants politiques en prison, ni d’exilés politiques. Le développement économique profite à toutes les régions du pays, même Bord Badji Mokhtar est devenue une petite ville », a expliqué M. Ouyahia.
     
    Le patron du RND a dit que son parti était contre l’arrivée au pouvoir par les crises en se réaffirmant son respect pour les principes de la démocratie et la vérité des urnes. « On n’est pas contre la dissolution du parlement et le départ du gouvernement parce qu’on n’est pas en crise politique », a insisté M. Ouyahia. Il s’est prononcé contre la Constituante qui serait, selon lui, le reniement de tout ce qui a été fait depuis l’indépendance. « La constitution, c’est‑à‑dire remettre tout à plat. Après va‑t‑on s’entendre sur quel type d’État ? Islamique, laïc, républicain ? », s’est‑il interrogé.
     
    Ahmed Ouyahia s’est prononcé pour une révision profonde de la Constitution et l’instauration d’un système semi‑présidentiel. « Le système parlementaire peut être viable dans 50 ans en Algérie, mais aujourd’hui il provoquera la paralysie du pays », a‑t‑il estimé. Il a indiqué que si le MSP n’était pas content de l’Alliance présidentielle, il n’était pas obligé d’y rester. Le Premier ministre a démenti toutes les rumeurs sur sa démission et affirmé : « je suis un serviteur de l’État et je suis fier de le faire ».
     
     
    Les émeutes provoquées par les barons de l’informel
     
    Le chef du RND a reconnu l’existence d’une crise sociale dans le pays. « Le front social est en ébullition », a‑t‑il dit. Les aides sociales de l’État restent insuffisantes malgré leur importance, la crise du logement n’a pas disparu, a‑t‑il dit. « Il y a un problème de transparence dans le logement », a ajouté M. Ouyahia. Concernant les étudiants qui demandent la suppression du système LMD, il a répondu : « il y a 600 000 étudiants inscrits au LMD. Comment peut-on supprimer ce système ? ».
     
    Le premier ministre a accusé certaines parties sans les nommer de chercher à transférer le conflit politique sur le terrain social.
     
    Ahmed Ouyahia est revenu sur la crise du sucre et de l’huile. Il a dit que les émeutes ont été préfabriquées à 60 % par les barons de l’informel, sans donner de noms, ni de précisions. Il a justifié le report de l’utilisation du chèque dans les transactions commerciales supérieures à 500 000 dinars par la nécessité de stabiliser le pays. M. Ouyahia a reconnu la puissance des tenants du commerce informel et leur grande capacité de nuisance sur la stabilité du pays. « La contrebande et l’informel, si on les combat frontalement, on risque de déstabiliser le pays. On le fait par tranches », a‑t‑il dit.
     
    Le premier ministre s’est aussi interrogé sur la destination finale de l’argent liquide qui sort de la banque d’Algérie et qui ne revient pas, provoquant la crise de liquidités dans les bureaux de poste. Il a parlé aussi de la hausse de l’euro sur le marché noir en accusant les barons de l’informel et les contrebandiers d’être derrière. « Durant les années 1990, 90 % des registres de commerce de l’import‑import étaient basés à Baraki, la Montagne, des quartiers (d’Alger) où il fallait mobiliser des brigades de gendarmerie pour effectuer des contrôles », a expliqué M. Ouyahia qui a affirmé que l’instabilité ferait l’affaire des « khalatine » (perturbateurs). « L’État n’est pas contre les jeunes, mais il l’est contre ces barons », a‑t‑il ajouté.
     
     
    Corruption, aide de l’État aux entreprises
     
    Évoquant les enquêtes sur la grande corruption à Sonatrach et dans la réalisation de l’autoroute Est‑Ouest, M. Ouyahia a souligné que les affaires de corruption n’ont pas été révélées par la presse  ou par des détectives privés, mais plutôt par les services de l’État. Sur l’économie, le Premier ministre a expliqué que les aides accordées par l’État au secteur public étaient destinées à relancer les entreprises publiques pour sauvegarder des emplois. 
     
    « Le secteur privé est en développement. Il est dominé à 90 % par des entreprises filiales et n’est pas présent sur tout le territoire, malheureusement ! », a expliqué M. Ouyahia qui a répondu aux patrons privés qui veulent bénéficier également des aides de l’État. « Nous accordons des aides au secteur public parce qu’il appartient à l’État. Si ces entreprises font des bénéfices, l’État va en bénéficier. Nous sommes prêts à aider le privé à condition qu’il accepte d’ouvrir son capital à l’État ».
     
     Au sujet de l’accord d’association avec l’UE, le Premier ministre a expliqué que les négociations actuelles portent sur le report de la date d’entrée de la zone de libre échange fixée à 2017. « On peut négocier le report ou le retrait, mais on ne peut pas se retirer », a‑t‑il dit.
     
     
    Le chef, c’est Bouteflika
     
    Sur la gestion de la crise sociale, le Premier ministre a dit que le gouvernement « ne peut pas tourner le dos à la société ». « La stabilité n’a pas de prix », a‑t‑il dit, en reconnaissant que la facture sociale est élevée ! « J’essaie d’attirer l’attention sur les mesures prises, mais il y a un chef à la maison », a expliqué M. Ouyahia. Le chef, c’est évidemment le président Abdelaziz Bouteflika !
     
    Le Premier ministre s’est interrogé sur l’incapacité des gouvernements algériens successifs à réduire la dépendance du pays vis‑à‑vis des hydrocarbures : « Il n’y a pas que les responsables qui ont échoué. C’est aussi une question de mentalités ».
     
    Sur ses ambitions présidentielles, le patron du RND a paraphrasé l’ancien président français Giscard  d’Estaing qui a dit un jour : « il y a un destin entre moi et la présidence ». Comprendre : pour Ouyahia, le Palais d’El Mouradia est une question de destin.
     
    Enfin, le Premier ministre a donné la position de son parti sur les révoltes qui secouent les pays arabes et particulièrement la Libye. « Ce qui se passe dans ces pays les concerne. Ce sont leurs affaires internes. Pour la Libye, nous sommes contre l’utilisation de la violence pour régler les problèmes. Nos préoccupations sont liées à la stabilité de la région, la sécurité de nos frontières, le développement du terrorisme et l’avenir de la présence étrangère en Libye ».
     
  • 70 mouvements de contestation sociale

     

    Mars, un mois record

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    La contestation sociale est loin de s’estomper. Le mois de mars se termine sur une vague de mécontentement généralisé et augure d’un printemps mouvementé.
    Plus de 70 mouvements de protestation ont été enregistrés dans les différentes régions du pays durant le mois, selon les comptes rendus de la presse nationale. Ce chiffre, qui reste relatif, représente une moyenne de 2,3 mouvements de contestation par jour. Ce qui constitue déjà un record.

    La liste des mouvements de protestation est loin d’être exhaustive. Néanmoins, ce chiffre révèle que le  malaise social est plus profond qu’on l’imagine.
    Toutes les couches sociales sont en fait pénalisées par les décisions prises jusque-là, notamment par les statuts particuliers promulgués par la Fonction publique. La grogne et le mécontentement ont atteint tous les secteurs publics, y compris… la présidence de la République. Des sit-in par-ci, des marches par-là. Le mouvement de protestation des étudiants – grève illimitée depuis plus d’un mois, sit-in devant le siège de leur tutelle et devant la Présidence – a été réduit en «mouvement provoqué par la rumeur et la mauvaise interprétation du décret 10-315». Selon le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, un décret présidentiel a été abrogé rien que pour calmer les esprits.


    De Diar Echems à Climat de France


    La protestation s’est par ailleurs élargie, prenant des formes parfois violentes.  Les habitants de Climat de France, qui ont vu leurs baraques construites illicitement démolies, ont recouru aux émeutes. Le quartier de Diar Echems a connu les mêmes scènes de violences au début de ce mois. En l’absence d’une oreille attentive et d’échos probants aux cris de détresse des habitants des quartiers défavorisés, ces derniers usent de tous les moyens pour se faire entendre : blocage des routes, menace de suicide…
    Des troubles ont été relevés également durant ce mois à Sidi Bel Abbès et, dernièrement, à Annaba. La vente de billets d’entrée au stade a tourné à l’émeute, causant 42 blessés dont 5 policiers.
    Certains citoyens, à l’instar des cadres communaux, des jeunes Algériens qui ont lancé un appel sur le facebook, des étudiants et médecins résidents ont même tenté de marcher à Alger. Le rapport de force prime toujours sur l’action pacifique. Seuls les gardes communaux, au nombre de 10 000, ont réussi à briser le mur infranchissable construit à chaque marche par les agents des forces de l’ordre.


    La grogne gagne les hautes sphères de la société. Les fonctionnaires du commerce gèlent le contrôle des produits importés, les médecins résidents sont en grève illimitée, plus de 600 maires menacent de démissionner et les avocats prévoient d’investir la rue. Ce n’est pas tout. Le secteur des hydrocarbures (première source de revenus en Algérie) est perturbé par des grèves à Hassi R’mel et Hassi Messaoud. La tenue de rassemblements devant la Présidence (sit-in des étudiants, enseignants contractuels, rapatriés de Libye, chômeurs…) et devant le ministère de la Défense (contractuels de l’armée) témoigne de la détermination à faire entendre leur voix sans recourir à l’intermédiaire. Néanmoins, la mollesse et l’indifférence qui caractérisent les réactions des pouvoirs publics laisse entendre que les procédés de répression de l’expression populaire sont beaucoup plus sophistiqués qu’auparavant.
     

    Djedjiga Rahmani
  • Trois ministres dans la tourmente


    BENBOUZID, OULD KABLIA ET OULD ABBÈS INTERPELLÉS


    Lorsqu’il s’agit de revendications d’ordre politique même la manne financière n’y peut rien.

    Des membres de plusieurs corporations interpellent leurs ministres de tutelle et d’autres s’adressent au Premier ministre alors que certains campent devant le Palais présidentiel. Mais enfin, quels échos ont eu ces appels? Il est vrai que quelques rencontres ont eu lieu entre les délégués des contestataires et les ministres en charge de chaque secteur ou au moins par leurs proches collaborateurs. Ces rencontres ont donné lieu à d’intenses débats. En début de négociations, chacune des deux parties campe sur ses positions. Chaque ministre a sa façon de négocier. Certains essayent, au début, d’éluder les problèmes.
    Mais qui sont les interlocuteurs officiels des contestataires? L’un des ministres à exposer en permanence ses points de vue sur les conflits sociaux est celui de la Santé, Djamel Ould Abbès.
    Il a pour solution miracle les commissions mixtes. Ces dernières regroupent ses cadres et les contestataires et grévistes. C’était le cas mardi dernier avec les médecins résidents. Mais ce n’est pas la première fois que Ould Abbès recourt à ces fameuses commissions. Il a tenté aussi de trouver une issue à la grève des paramédicaux, qui avait éclaté au début de l’année. Il a alors sorti l’idée de mettre en place une commission mixte ce qui, il faut l’avouer, lui a bien réussi. Pour les paramédicaux, il a réussi à régler le problème qui avait paralysé les hôpitaux du pays et ils ont repris leur service.
    Mais, Ould Abbès n’est pas le seul à avoir recours aux commissions mixtes. Rachid Harraoubia, ministre de l’Enseignement supérieur, partage la même passion sans toutefois avoir le même taux de réussite et il n’a pas mis fin à la grève des étudiants. Avant qu’ils ne partent en vacances, ils ont signalé que leur mouvement se poursuit.
    Le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a eu aussi recours aux commissions mixtes pour régler le problème du régime indemnitaire. Or, récemment, après 10 jours de mobilisation des enseignants contractuels, le ministre de l’Education nationale a pris la décision d’intégrer, sans condition, tous les enseignants contractuels qui ont une licence et spécialistes dans leurs domaines des études. Le ministère de l’Intérieur, lui aussi, n’a pas été épargné par la contestation. Ould Kablia n’a pas fini d’éteindre le feu des pompiers que les gardes communaux pilonnent avec des revendications. Malgré cela, il est arrivé à solutionner pratiquement tous les dossiers qui ont noyé son bureau.
    D’autres ministres ont moins de chance. L’Algérie est le seul pays où en deux ans, des jeunes passent du statut de chômeur à celui de chef d’entreprise au risque de devenir des chômeurs endettés. Ainsi, certaines de ces solutions sont mal adaptées. Les grèves et autres mouvements qui caractérisent le pays obligent le gouvernement à faire des concessions. Dès qu’il y a un foyer de tension, on met la main à la poche. Mais lorsqu’il s’agit de revendications d’ordre politique, même la manne financière n’y peut rien.

    Walid AÏT SAÏD

  • Les plans secrets du Pentagone


    L’ARMÉE US VEUT S’INSTALLER DURABLEMENT EN LIBYE


    Al Qaîda en Libye donne l’alibi aux Américains

    Le redéploiement terroriste dans la région est une occasion inespérée pour que l’armée américaine mette un pied au Sahel.

    Le Pentagone suspecte la présence d’Al Qaîda parmi les rebelles libyens. Voilà une hypothèse qui n’est pas de nature à rassurer les observateurs connaissant la «voracité» militaire de l’Oncle Sam et l’importance que les Américains portent à la région du Sahel. Mardi dernier, un haut officier américain a déclaré qu’il suspectait l’infiltration de mem-bres de la nébuleuse dans les rangs des rebelles libyens.
    Pour les mêmes observateurs, cette déclaration s’apparente à un signe avant-coureur américain pour préparer le terrain à une invasion terrestre et installer une base armée sur le territoire libyen, sous prétexte de combattre Al Qaîda. L’appétit vient en mangeant et l’invasion vient en...attaquant. Le Pentagone semble avoir ficelé son plan pour installer durablement ses bases militaires en Libye. Selon nos sources, ce plan a été soigneusement préparé depuis un certain temps. «Il s’agit maintenant de passer à la phase d’exécution» ajoutent nos sources.
    Sinon comment expliquer cet empressement à affirmer que la rébellion est infestée par
    Al Qaîda? Du reste, cette «révélation» est loin de constituer un scoop. Elle est avancée par les services de sécurité algériens depuis les premiers jours des troubles en Libye. Et elle a été retirée aussi bien par les ministres de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, et des Affaires étrangères, Mourad Medelci.
    Nul n’ignore qu’Al Qaîda, en mettant à son profit la situation qui prévaut en Libye, a réussi avec la grande complicité des rebelles libyens à acquérir des armes lourdes dont des missiles antiaériens. Cette organisation terroriste se retrouve en position de force et si l’on se fie aux mêmes sources, elle a déjà procédé au recrutement de plusieurs dizaines d’éléments auxquels elle assure des entraînements sur l’utilisation des armes.
    C’est particulièrement au niveau du territoire de Benghazi que la nébuleuse a trouvé refuge. Et elle vient de mettre la main sur l’une des plus importantes réserves pétrolières qu’elle veut exploiter au maximum en exportant le plus possible de barils avec l’aide de Doha qui se dit prête à offrir ses services. La Libye se livre à une guerre sur trois fronts où chacun est impliqué pour son propre intérêt et prenant en otage des milliers de familles.
    L’Otan contre Al Qaîda et les forces du colonel El Gueddafi. Ce dernier se bat contre l’Otan et la nébuleuse qui, elle-même, lutte contre les forces de l’Otan et d’El Gueddafi. Dans cette guerre, c’est l’Algérie qui va en subir les pires conséquences. Le déplacement du président de la République Abdelaziz Bouteflika au Sud n’est nullement une visite protocolaire relative à une inspection de travail, l’objectif serait, selon nos sources, de préserver la sécurité du territoire en impliquant résolument la population du Sud dans l’intérêt de la nation afin de la tenir loin de cette guerre à nos frontières.
    Dans ses déclarations, le haut officier américain, l’amiral James Stavridis, commandant des forces américaines en Europe, est allé jusqu’à impliquer le Hezbollah aux côtés d’Al Qaîda ignorant de ce fait que les deux organisations ne nourrissent pas les mêmes aspirations, mais l’amiral préfère la prudence en soulignant que «les renseignements sur les forces rebelles indiquent quelques signes d’une présence possible d’Al Qaîda et du Hezbollah. Nous étudions de très près le contenu, la composition et les personnalités qui dirigent ces forces de l’opposition. Mais à ce stade, je n’ai pas suffisamment de détails pour dire s’il y a une forte présence d’Al Qaîda ou de toute autre présence terroriste».
    L’ambassadeur américain à Tripoli, Gene Cretz, avait indiqué auparavant qu’Al Qaîda au Maghreb islamique était «un danger pour la région». Un danger tout à fait au service de la nébuleuse qui semble, selon des sources très bien informées, inciter même le numéro un Abdel Malek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdel Wadoud du Gspc, la branche présumée d’Al Qaîda au Maghreb, à déserter son refuge en Kabylie pour rejoindre la Libye. Ce qui explique la grande mobilisation des forces de sécurité en Kabylie et l’important dispositif sécuritaire hermétique dressé au Sud.
    Dans ce cadre, nos sources n’écartent pas l’éventualité d’une réunion similaire à celle du mois d’août 2009 des chefs des états-majors de l’Algérie, de la Mauritanie, du Niger et du Mali, quoique ce dernier pays jouisse de très peu de confiance vu l’accointance de certains de ses responsables avec les réseaux terroristes d’Al Qaîda.

    Ikram GHIOUA

  • Inspiration



    «Toutes les kasmas, de Dunkerque à Tamanrasset, enjoignent les forces de l’Otan d’épargner Tripoli de ses bombardements: le FLN/ ALN n’y a pas encore achevé son congrès.»
    Kurzas

    Il faut, comme disent les Anciens, louer le Ciel d’avoir effleuré de sa Divine Lumière ces hommes qui ont la lourde tâche de nous gouverner. Il faut reconnaître qu’il y a là une main de la Providence, cela ne peut pas s’expliquer autrement que par une intervention occulte des forces bénéfiques du monde de la Lumière pour que la Sagesse pénètre enfin dans ces âmes qui ont erré, presque un demi-siècle durant. Il n’y a pas d’autre explication plausible. Ce n’est pas une simple rumeur, un de ces ballons d’essai lâchés par des hommes bien renseignés pour évaluer l’état du baromètre de la Nation ou pour tester les capacités de réaction et de résistance d’une population mise à mal par des décennies d’improvisations et de fourvoiement. Bien que les auteurs de ces changements tant espérés et tant attendus, se soient murés dans un mutisme plein d’humilité et de pudeur, la volonté est réelle, elle est palpable dans toutes les déclarations d’hommes et de femmes connus comme étant des sources autorisées et crédibles: il y a une ferme volonté de changement dans les hautes couches de la stratosphère, celles qui décident de la disponibilité du sachet de lait subventionné ou de la Digoxine dans les pharmacies conventionnées. Il ne faut pas croire que c’est encore une de ces farces qu’on prépare à la veille de chaque 1er Avril qui, comme chacun le sait, est la Journée du rire désintéressé, non pas ce rire grimaçant qu’on exhibe avec ostentation pour faire plaisir au chef qui vient de raconter une blague éculée, non, c’est un rire franc et exonéré de toute suspicion. Le 1er Avril est la journée où les gens de bonne humeur, ceux qui sont nés sous le double signe d’Eros et de Bacchus disent: «Blagueurs de tous les pays, unissez-vous!» Ah! si tous les plaisantins du monde pouvaient se donner la main!
    Je m’égare encore une fois dans un de ces rêves fous d’universaliste! Bref, l’affaire parait sérieuse. N’allez pas croire davantage que cette volonté de réformes ait été dictée par des considérations extérieures, qu’elle soit due à ce vent, à ce foëhn qui souffle de Bahreïn jusqu’à la Grande Mosquée de Casablanca, en passant par le Yémen, ou qu’elle était prise à cause des commentaires désobligeants révélés par WikiLeaks, ou qu’elle ait été imposée par le diktat de quelque deuxième conseiller d’une légation d’un pays de l’Otan. Non, la volonté est réelle et spontanée, cela fait même plus d’une décennie qu’elle dort au fond d’un tiroir, assoupie et frileuse: comme elle est polie et bien élevée, elle ne voulait pas déranger les tireurs de ficelles, les prestidigitateurs aux multiples mains...
    C’est tout de même difficile de se présenter comme cela, du jour au lendemain, chez des gens sérieux occupés à se remplir les poches et les poches à leurs amis et de leur dire tout bonnement: «Je suis le changement! Ôtez-vous de là que je m’y mette.» Mais non, ce ne sont pas des manières de citadin! Il faut sonner à la porte des gens sûrs d’eux, ceux qui sont engoncés dans la confortable et douillette habitude. Souvenez-vous simplement du grand tollé provoqué par les gens à qui l’Administration, impartiale et catégorique, avait demandé de quitter les taudis du Club des Pins au lendemain d’un changement de Premier ministre: cela a failli provoquer une révolution. Les gens ont commencé à crier au crime de lèse-majesté....J’en passe et des meilleures: pour l’instant, la volonté de changement est bien là et tout le monde attend de voir les charmes de cette nouvelle fiancée.

    Selim M’SILI

  • Qui souffle sur le brasier?

    (http://www.lamees.org/articles1/p2_articleid/374).

    Des décisions irresponsables ravivent les tensions

    L’autorité de l’Etat est indiscutable et non négociable, encore faut-il que cela se fasse avec un peu d’intelligence.

    Situation paradoxale. Au moment même où les pouvoirs publics multiplient des mesures d’apaisement sociales de tout genre, voilà que des initiatives, des décisions à la limite de l’irresponsabilité viennent semer la discorde et ruinent tout l’effort des pouvoirs publics.
    On croit savoir, dans ce sens, qu’une enquête serait diligentée par les services compétents pour identifier «les cercles» qui poussent au pourrissement de la situation et surtout déterminer à quels desseins obéissent ces actions. Les résultats de cette enquête, ajoutent nos sources, seront remis à qui de droit dans les plus brefs délais, et des têtes vont tomber!
    Au moins deux principaux faits illustrent cette volonté sourde qui pousse à la création de foyers de tension. Jugeons-en: comment se fait-il que dans une situation de fragilité sociale, on entreprend de déloger les bidonvilles?
    Et à 5 heures du matin, on ordonne de couper le courant électrique à de «misérables» citoyens et on fait intervenir la force publique pour les déloger? Vous l’aurez deviné, cela s’est passé au niveau de la capitale à Alger, plus précisément, au quartier Climat de France (Bab El Oued).
    Les conséquences de cette action très maladroite, sont connues: des dizaines de blessés parmi les citoyens et dans les rangs des forces de l’ordre. Est-ce franchement le moment pour mener une action pareille? Certes, l’autorité de l’Etat est indiscutable et non négociable, encore faut-il que cela se fasse avec un peu d’intelligence.
    Et puis là, il faut dire que la situation n’est pas aussi urgente qu’on peut le croire. Des émeutes ont éclaté, des policiers sont venus en renfort pour assurer l’opération de démolition du bidonville.
    Une fillette de 7 mois est décédée. Les représentants des habitants de la cité ont dénoncé la réaction «disproportionnée» de la police: «Des agents ont procédé à des perquisitions sans mandat, dans des domiciles, à la recherche de jeunes manifestants, sans aucune considération pour les lois de la République.»
    Un deuxième fait a eu lieu dans la wilaya de Béjaïa. Des arrêtés de fermeture ont été prononcés à l’encontre des exploitants de cabarets et discothèques de la ville côtière de Tichy pour une histoire de conformité à des dispositions en vigueur depuis 2005.
    Depuis tout ce temps, on n’a rien voulu savoir. Depuis tout ce temps, on a fermé l’oeil, et il aura fallu cette période de fragilité pour qu’on se rappelle, enfin, que des exploitants exercent illégalement, pour qu’on se rappelle qu’il faut appliquer la loi! Et on passe à l’action sans réfléchir aux conséquences qui peuvent être d’une gravité inattendue.
    Il n’est un secret pour personne que les grandes explosions sociales prennent naissance à partir de faits qui, de prime abord, paraissaient anodins et insignifiants.
    Qui aurait imaginé qu’un jeune vendeur de fruits et légumes, dans un marché en Tunisie serait la cause du départ d’un chef de l’Etat? Mais apparemment, à Béjaïa, on ne semble pas mesurer la gravité de la situation sociale.
    Des arrêtés de fermeture ont été envoyés dans la précipitation, y compris à ceux qui disposent d’un dossier pourtant bien ficelé au niveau de la Drag laquelle n’aurait même pas pris la peine de les étudier. Pari réussi.
    Puisque les tenants de la morale n’ont pas tardé à réagir et de manière musclée. Le but est atteint. Fort heureusement, les services de sécurité ne sont pas intervenues, auquel cas, le scénario de Climat de France se serait reproduit à Béjaïa.
    Hier, les opérateurs hôteliers de la côte Est menaçaient de fermer leurs établissements et de mettre par conséquent des milliers d’employés au chômage. Que comprendre devant cette situation si ce n’est qu’un clan pousse au pourrissement. Il existe bel et bien.
    Les observateurs de la scène politique le relèvent. Ces gens agissent en exploitant des situations loin d’être urgentes face à la priorité de l’heure pour peut-être embraser le climat.
    De nombreux observateurs se sont montrés hier perplexes face aux évolutions que rapporte au quotidien la presse nationale. On doute fort de la sincérité des mesures prises aussi bien à Oued Koriche qu’à Tichy.
    Des mesures que la conjoncture est loin de justifier sauf «la volonté de nuire», pour reprendre les propos de ces opérateurs économiques de Béjaïa.

    Arezki SLIMANI

  • L’oeil du maître



    «La pire des démocraties est de loin préférable à la meilleure des démocraties.»
    Ruy Barbosa

    Au moment où c’est l’Occident qui décide du temps qu’il va faire sous les cieux du Sud, un internaute perspicace a cru bon de nous rappeler que jamais les nations capitalistes n’ont éprouvé la moindre solidarité envers les pays du tiers-monde et que seuls leurs intérêts matériels entrent en ligne de compte: ils n’ont qu’un seul but, c’est de pomper les matières premières et énergétiques au prix qu’ils ont décidé eux. Pour cela, ils distribuent les qualificatifs qui leur plaisent et classent les régimes selon leurs amitiés profondes. Car, quelle différence y aurait-il entre une monarchie du Golfe qui contrôle des puits de pétrole pour le plus grand bien d’une famille royale et un tyran libyen? C’est que la première a été placée par la nation la plus impérialiste du monde: le Royaume-Uni, et le second s’est placé lui-même. Qui a tué le plus de civils innocents: Sharon ou George Bush?
    Il ne faut surtout pas croire que les peuples ont un goût pour les dictatures et dire par facilité que chaque peuple mérite le régime qui le gouverne. Non! Je pense qu’il y a dictateur et dictateur. Il y a des dictateurs qui sont imposés par une mouvance interne et qui oeuvrent à la promotion et au développement de leur pays. Ils se situent en général au-dessus des partis ou créent le leur pour avoir un organe, un outil de communication efficace. Ils sont généralement modestes, ont mené une carrière de militants honnêtes et sincères. Ils sont ascètes et ne possèdent pas de fortune personnelle qui les exposerait à l’envie, aux critiques ou aux accusations d’une opposition qui manque d’arguments. La deuxième catégorie, la plus haïssable, est celle des potentats parachutés par des forces extérieures, par des lobbies financiers étrangers ou, dans le pire des cas, assis par une force armée étrangère. Ceux-là n’ont aucun alibi pour se faire valoir auprès des peuples qu’ils exploitent au bénéfice des intérêts extérieurs. Ils finissent tous, déconsidérés, assassinés ou décèdent dans le mépris total des masses populaires. Les exemples sont nombreux au XXe siècle et il serait vain de les énumérer tous tant ils ont été nombreux. Mais la propagande occidentale qui sait, fort à propos, fustiger les dictateurs qui ont dérangé les intérêts économiques des pays de l’Otan, sait fermer l’oeil (et le bon) quand il s’agit de dictateurs qui sont à la solde des multinationales. Tout le monde connaît la fameuse anecdote du président intérimaire des USA, Gérald Ford, présentant à son successeur, Jimmy Carter, le dictateur de sinistre renommée, Somoza. Interloqué, Jimmy Carter a fait remarquer: «Mais, c’est un fils de p...!» «Oui, mais, c’est un fils de p...à nous!» lui répondit G. Ford. Cette réplique est suffisamment éloquente pour qualifier les rapports entre pays impérialistes et des régimes dirigés par des hommes de main. Toi qui es cinéphile, je ne sais pas si tu as la chance d’avoir vu, comme moi, un film diffusé par Canal+ (c’était à l’époque glorieuse des cartes pirates à bon marché!): un comédien de deuxième catégorie d’une minable troupe théâtrale américaine qui fait une tournée dans un pays latino-américain, ressemble étrangement au dictateur fantasque qui gouverne ce pays avec une armée d’opérette qui sert tout juste à opprimer le peuple. Le dictateur décède et les décideurs du lieu enjoignent au comédien de le remplacer pour quelques jours. Le saltimbanque découvre alors que le pays est, de fait, dirigé par une équipe d’anciens nazis fortunés, réfugiés dans ce pays qu’ils ont mis sous coupe réglée. Tu remplaces les nazis (car il est toujours de bon ton de frapper sur les nazis, c’est comme fusiller un pendu), par les financiers, les représentants des multinationales, et tu as la physionomie de beaucoup de gouvernements du tiers-monde. Je suis sûr qu’il y a du vrai dans cela, et qu’un homme seul, ne peut exercer longtemps une dictature. La pire des dictatures est bien celle de l’argent: c’est elle qui gouverne le monde et motive les hommes politiques.

    Selim M’SILI

  • Les résidents entament leur grève illimitée


    LE TAUX DE SUIVI SERAIT DE 100%

    Le service minimum est assuré dans les 10 CHU que compte le pays.

    «On a tout dit, tout expliqué. Malheureusement ils ne veulent pas comprendre.» C’est avec cette phrase lourde de sens qu’un médecin résident tente d’interpeller sa tutelle restée muette à l’appel d’urgence.
    Rencontré hier au CHU Mustapha Pacha d’Alger, ce résident en chirurgie se dit outré par le manque de réaction des autorités par rapport à leur mouvement qui ne cesse de se radicaliser. Ils ont tenté de nouer le dialogue avec les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur, en vain.
    Ils ont décidé de passer à une nouvelle étape. En effet, comme il a été décidé vendredi lors de la réunion nationale du Collectif autonome des médecins résidents, une grève nationale illimitée a débuté hier. «Veulent-ils que la situation dégénère? Sinon, comment expliquer la mascarade mise en scène par Oueld Abbès, mercredi passé?», s’interroge un autre résident du même hôpital.
    «C’est un manque de respect envers la profession! Et pourtant il est médecin de formation...», ajoute-t-il d’un air abattu. Pour le Dr Ilyas, l’un des délégués en chef des résidents de l’hôpital Mustapha Pacha, «ce coup bas du ministre est l’une des principales raisons du durcissement du mouvement avec cette grève illimitée».
    «Les propos du ministre nous ont touchés dans notre amour-propre», révèle le Dr Ilyas. «Qu’a-t-il voulu faire avec ce coup de bluff?», se demande-t-il. «Le ministre avait organisé une réunion qui concerne notre avenir sans nous associer», souligne-t-il.
    «Qu’il ne vienne pas essayer de nous berner avec l’excuse du fax. Les délégués qui lui ont parlé, dont je fait partie, lui ont tous remis leurs cordonnées, mail, adresse du domicile, numéro de téléphone...», tient-il à préciser. Pour lui l’excuse du ministre ne tient pas du tout la route.
    «Ce n’est qu’un subterfuge pour nous rabaisser et se dédouaner. La donne est pourtant simple, il ne nous a jamais invités à cette rencontre», peste-t-il. Même son de cloche du côté de l’hôpital de Douéra.
    Un autre des délégués nationaux, le Dr Benhabib, en l’occurrence, est toujours aussi formel: «Nous n’avons reçu aucune invitation du ministère». «On demande, au préalable de toute négociation, la levée de la mesure discriminatoire et anticonstitutionnelle qui est l’obligation de passer un service civil», dit le Dr Benhabib.
    Cependant, «on est prêts à participer à l’effort national de la couverture sanitaire dans les zones les plus enclavées du pays, et en particulier celles du Sud et des Haut-Plateaux», avoue pour sa part le Dr Kouider, médecin résidente au CHU Nafissa-Hamoud d’Hussein Dey (ex-Parnet). Elle nous révèle également qu’à l’instar des 10 autres CHU de tout le territoire national qui forment des résidents, celui de Parnet est aussi touché par la grève des résidents. Elle tient néanmoins, à signaler que «le service minimum est assuré». Au premier jour de la grève, les résidents ne décolèrent pas.

    Walid AÏT SAÏD

  • Inquiets de perdre le contrôle de l’information, les gouvernements s’en prennent aux journalistes

     

     

    LIBYE

    Reporters sans frontières apprend qu’une journaliste tunisienne est portée disparue. L’envoyée spéciale en Libye pour le journal Le Quotidien, Fatma Ben Dhaou, n’a pas donné de nouvelles depuis le 18 mars, alors qu’elle se rendait à Tobrouk en compagnie d’une autre journaliste tunisienne.

    Les quatre journalistes d’Al-Jazeera - deux correspondants et deux cameramen - arrêtés à Zenten, près de la frontière tunisienne, sont toujours détenus par les forces pro-Kadhafi à Tripoli.

    Les trois journalistes arrêtés le 19 mars près d’Ajdabiya ont quant à eux été libérés dans la nuit de mardi 22 au mercredi 23 à Tripoli : Dave Clark, Roberto Schmidt, tous deux de l’AFP, et Joe Raedle, de l’agence Getty Images, sont arrivés en Tunisie ce 23 mars à la mi-journée.

    Bilan actuel :
    2 tués
    7 disparus (1 Tunisienne et 6 Libyens)
    4 arrêtés

    YEMEN

    Reporters sans frontières a appris le décès du journaliste, Mohamed Yahia Al-Malayia, correspondant du journal Al-Salam, des suites de ses blessures. Il avait été touché par le tir d’un sniper lors de la brutale répression d’une manifestation, le 18 mars 2011, place du Changement à Sanaa, qui a fait plus de 126 blessés et 52 morts, parmi lesquels le photographe pour le quotidien indépendant Al-Masdar Jamal Al-Sharabi, et plus de 126 blessés. Ceci porte à deux le nombre de journalistes yéménites tués depuis le début des manifestations qui agitent le pays.

    Mohamed Yahia Al-Malayia est le fils du porte-parole de la Congrégation yéménite pour la réforme (Al-Islah) dans la province de ‘Amran (nord de Sanaa), dont Al-Salam est le journal.

    Nos condoléances vont aux familles de ces deux journalistes qui ont payé de leur vie leur volonté d’informer. Ces exactions sont inacceptables.

    Le 22 mars à l’aube, les bureaux d’Al-Jazeera au Yémen ont été attaqués par une vingtaine d’hommes armés, qui ont pillé le matériel de retransmission. La chaîne déclare ignorer l’identité des responsables de ce raid, mais mentionne que les policiers en uniforme à proximité des bureaux ne sont pas intervenus, alors que des hommes armés, aux visages masqués par des foulards, étaient positionnés sur le toit du bâtiment de la chaîne jusqu’à la mi-journée.

    Ceci fait suite à l’expulsion du pays de deux correspondants d’Al-Jazeera, le 19 mars, au prétexte que les intéressés, Ahmed Zidan et Abdulhaq Saddah, “travaillaient illégalement au Yémen”, “incitaient à la violence”. Reporters sans frontières rappelle que le 11 mars 2011, les autorités yéménites avaient saisi les appareils de transmission de la chaîne ainsi que ceux d’Al-Arabiya, accusées de manquer de neutralité dans la couverture du mouvement de protestation dans le sud du pays (lire le communiqué du 21/03/2011 : http://fr.rsf.org/maghreb-et-moyen-orient-2-tues-3-disparitions-7-21-03-2011,39836.html)

    Bilan actuel :
    2 tués
    8 expulsés

    SYRIE

    Depuis la mi-mars, les autorités syriennes répriment fermement les journalistes et les médias qui couvrent les manifestations anti-gouvernementales organisées dans différentes villes du pays, notamment celles de Deraa (100km au sud de Damas, près de la frontière jordanienne).

    Selon l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme, Louay Hussein, journaliste, écrivain et militant a été arrêté par les autorités syriennes le 22 mars après l’assaut de sa maison dans le quartier Sahnaya à Damas. Prisonnier politique entre 1984 et 1991, Louay Hussein avait récemment lancé un appel sur Internet en solidarité avec les manifestants dans la ville de Deraa, suite à la répression des manifestations, le week-end dernier, qui a fait de nombreuses victimes.

    En outre, les employés de la chaîne satellitaire privée Orient TV, qui émet depuis les Emirats arabes unis, ont fait l’objet de menaces de la part de hauts responsables de sécurité syriens. Ceci fait suite à la couverture par la chaîne des manifestations anti-gouvernementales à Deraa et dans d’autres villes. La chaîne a également réalisé des interviews de figures de l’opposition. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, trois employés auraient démissionné suite à ces appels téléphoniques de menace. Suite aux pressions, la direction de la chaîne a annoncé ne plus couvrir les événements en Syrie.

    BANDE DE GAZA

    Reporters sans frontières condamne les exactions commises par les forces de sécurité du gouvernement du Hamas à l’encontre de journalistes, le samedi 19 mars, alors qu’ils couvraient une manifestation dans la ville de Gaza. Le rassemblement de jeunes était organisé, appelant à la réconciliation entre le Hamas et le Fatah.

    Le cameraman d’Associated Press, Khaled Mohammed Al-Ashqar, a été frappé et brièvement interpellé, ainsi que son chauffeur. Les bureaux de l’agence Reuters ont ensuite été saccagés par les forces de sécurité, à la recherche de la vidéo montrant l’agression du journaliste d’AP. Du matériel technique a été vandalisé, et les employés menacés et agressés. Un des employés s’est même vu menacé d’être défenestré, un autre a eu la main cassé.

    D’après le communiqué publié par le Palestinian Center for Human Rights, le 20 mars dernier, cinq agents des forces de sécurité, en civil, ont débarqué dans les bureaux de la chaîne France Télévision et la station de radio Al-Manar, situés au 11e étage de l’immeuble Bank of Palestine (Rimal, ouest de la ville de Gaza). Quatre individus ont également pénétré dans les bureaux de la chaîne japonaise NHK, situé au même étage. Un raid similaire a visé les bureaux de la chaîne américaine CNN, ceux de la Mayadeen Company.

    La journaliste freelance Manal Hassan Al-Nawajha a été prise à partie par un agent des forces de l’ordre, alors qu’elle couvrait l’évacuation forcée, par ces mêmes forces de l’ordre, de la place du Soldat inconnu. Son appareil photo a été confisqué. La journaliste a été interpellée pendant plus de deux heures par la police.

    Certes, le gouvernement du Hamas a présenté ses excuses. Mais de telles exactions sont inacceptables. Reporters sans frontières exhorte les autorités contrôlant la bande de Gaza d’ouvrir une enquête et de sanctionner les responsables. Des instructions claires et précises doivent être données aux forces de sécurité afin qu’un tel déploiement de violence ne se réitère, et que les journalistes puissent travailler librement.

    Le journaliste Ahmed Al-Baghdadi, qui travaille pour la chaîne de télévision de l’Autorité palestinienne Palestine, a été arrêté le 20 mars 2011 à Gaza par les forces de sécurité dans la bande de Gaza. Il a été libéré le 22 mars dans la soirée.

    Il témoigne : “On était tout un groupe d’amis rassemblés chez le journaliste Alaa Al-Tahrawi quand des agents de la sécurité intérieure ont pris d’assaut la maison. Ils nous ont embarqués moi, Alaa Al-Tahrawi et trois autres personnes. Direction, le siège de la sécurité intérieure à Deir Al-Balah. Nous ont pris nos cartes d’identité, ont confisqué nos téléphones portables et autres documents personnels. Ensuite, ils nous ont interrogés, nous accusant de nous réunir pour organiser les marches. Quand je leur ai dit que j’étais journaliste, ils se sont moqués de moi, disant qu’ils ne nous reconnaissaient pas comme journalistes. Ils m’ont demandé si j’avais participé à la marche du 15 mars dernier. J’ai répondu positivement en ajoutant que de nombreux journalistes du Hamas y avaient également participé. Je leur ai demandé s’ils avaient également arrêtés ces journalistes pour les interroger. Ils m’ont gardé 48 heures, les yeux bandés, m’insultant et me frappant.”

    BAHREIN

    L’Agence de régulation des Télécommunications (ART) du Bahreïn a annoncé le 22 mars avoir retiré sa licence à 2 Connect, compagnie de télécommunications et fournisseur d’accès à Internet, créée et gérée par Ibrahim Sharif, leader du parti d’opposition Waad, arrêté la semaine dernière. Les autorités n’ont pas donné de raisons à cette décision, qui devrait être effective à compter du 27 mars prochain. Les clients de 2 Connect ont jusqu’à cette date pour changer de fournisseur d’accès, a indiqué l’ART.

    En outre, un message posté sur le blog de la journaliste Lamees Dhaif mentionne être sans nouvelles d’elle depuis le 15 mars dernier (http://www.lamees.org/articles1/p2_articleid/374).

    KOWEIT

    D’après le rédacteur du quotidien chiite Al-Dar, Abdel Hossein Al-Sultan, le ministre de l’Information, Rudhan Al-Rudhan, aurait porté plainte contre le journal, pour avoir utilisé le terme d’ “invasion” pour qualifier le déploiement des troupes saoudiennes au Bahreïn. Le journal avait titré en Une “Invasion saoudienne”, condamnant l’entrée de soldats saoudiens, le 14 mars dernier, sur demande des autorités bahreïnies pour contenir le mouvement de contestation. Abdel Hossein Al-Sultan déclare avoir reçu des instructions afin que le journal cesse de publier toute information qui pourrait, à terme, nuire aux relations entre les différents pays du Golfe.

    EGYPTE

    Un journaliste d’Al-Jazeera a été arrêté par l’armée, le 22 mars 2011, alors qu’il couvrait une manifestation organisée devant le bâtiment de la télévision nationale égyptienne. Les manifestants exigeaient une refonte des programmes de la chaîne après la chute d’Hosni Moubarak.

  • "Ces logements avaient été construits avec l'accord du président de l'APC"

     

    Climat de France : nouvelle chronique de la misère du logement

     

    REPORTAGE— Les violences sont retombées à la cité Climat de France mais l'ambiance reste lourde ce jeudi matin. Les jeunes du quartier regardent les bulldozers emmener ce qui reste des habitations illicites qui ont été détruites. Une quinzaine de ces logements de fortune auraient ainsi été rasés hier, selon les habitants de la cité. Aujourd'hui, on ne voit plus que de la tôle ondulée (de ce qui devait être des toits) joncher le sol et les blocs de ciment qui constituaient les murs éparpillés en mille morceaux un peu partout. 

    Parmi les habitants de la cité c'est l'incompréhension. « Ces logements avaient été construits avec l'accord du président de l'APC il y a un mois et demi. Il nous a dit qu'on pouvait les terminer mais pas en construire de nouveaux et qu'il n'y aurait pas de problème », raconte Faycal, un père de famille de 52 ans qui vivait dans un de ces logements. D'autres habitants du quartier nous confirment cet accord oral avec le P/APC. D'où leur surprise quand ils ont vu les policiers arriver hier matin. « Ils sont arrivés vers 5 h 45 du matin. Ils ont voulu nous sortir de force. Ils nous ont insultés devant nos familles. Pourquoi ? », s'emporte‑t‑il. Et il raconte que lui et sa famille ont fait une demande pour un logement en 1985 et qu'ils n'ont jamais eu de réponse. « Dans l'appartement (situé dans un des bâtiments de la cité, ndlr) on devait se relayer pour dormir sur les escaliers, dans le couloir, parce qu'il n'y avait pas assez de place », explique Fayçal et c'est pour cela qu'en désespoir de cause il a construit cette habitation en bas de l'immeuble.
     
    Hier matin, il a voulu résister aux forces de l'ordre. Résultat: une grosse balafre sur le crâne. D'autres personnes ont ainsi été blessées dans les violences entre les jeunes et la police. Fatima montre un énorme bleu sur son avant‑bras. La trace d'une balle en caoutchouc qui l'a atteinte alors qu'elle était dans son appartement du 1er étage. Elle aussi vit avec 17 autres membres de sa famille dans la cité Climat de France. Deux de ses frères, âgés de plus de 40 ans ne sont toujours pas mariés à cause du problème de logement, ajouté à celui du chômage qui ravage la cité.
     
    En bas des immeubles, les jeunes et les policiers, plus en très grand nombre mais sur le qui‑vive, se toisent. Parfois quelques pierres jaillissent de derrière les maigres barricades que les habitants ont dressées au travers du chemin. Les forces de l'ordre reculent mais ne répondent pas. La moindre étincelle pourrait rallumer les violences.
  • la position ambigue de la diplomatie ALGERIENNE: bouble face,parseque elle est marquée en rouge dans l'agenda de la révolution arabe.

    Medelci.jpg

     

    Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a tenté dans un entretien accordé au quotidien l’Expression de ce jeudi 24 mars d’expliquer la position algérienne sur plusieurs dossiers, notamment celui de la Libye.
     
    En effet, jugée quelque peu ambigüe, la position algérienne concernant la Libye était pourtant préventive, selon M. Medelci, qui a rappelé à maintes reprises la menace terroriste dans la région. « La situation dans ce pays se caractérise d’une part, par une déliquescence du pouvoir, et par un foisonnement d’armes dont l’utilisation est plus ou moins, incontrôlée… », a‑t‑il affirmé.
     
    Pour lui, l’intervention étrangère ne pourrait qu’« exacerber » d’avantage la situation en Libye, « dans la mesure où elle va donner une validité au développement de l’action terroriste sur le plan idéologique ».
     
    Dans ce sens, il a rappelé que l’Algérie a eu le même message quant aux violences dans ce pays, qu’elles soient l’œuvre des Libyens ou des étrangers. 
     
    Questionné sur la position adoptée lors de la réunion de la Ligue arabe le 12 mars dernier autour du dossier libyen, Mourad Medelci a assuré encore une fois que l’Algérie n’avait alors exprimé aucune réserve.  Sur la résolution onusienne adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 17 mars, il émet quelques « critiques ». « Malheureusement, cette résolution ne s’est peut‑être pas suffisamment appuyée sur les précédentes expériences de même nature », souligne le chef de la diplomatie algérienne.  Il explique que l’objectif de l’adoption de cette résolution était la protection des civils avec une zone d’exclusion aérienne.  « Mais on n’a pas continué le processus de réflexion pour dire, concrètement ce qu’il fallait faire pour mettre en place cette exclusion aérienne… il y a eu une sorte de touiza sans chef d’orchestre. C’est une course, peut‑être, à celui qui ira le plus vite et sera le plus fort… », poursuit‑il.
     
    Dans un autre chapitre, le premier responsable du département des Affaires étrangères a  abordé les relations algéro‑marocaines. L’interviewé a assuré que l’ouverture des frontières terrestres n’est pas à l’ordre du jour. Même si les relations bilatérales tendent actuellement vers la normalisation, avec notamment l’échange de visites ministérielles.  Cependant, M. Medelci précise que « la frontière ne peut pas être fermée tout le temps »« Il faudra bien que nous réunissions, des deux côtés, les éléments nécessaires tant au plan politique que sécuritaire et économique qui pourraient, a-t-il assuré, justifier la réouverture des frontières. Quand nous avons décidé de promouvoir nos relations au niveau ministériel, nous avons pris acte, des deux cotés, que cela ne signifie pas que ces visites ministérielles devaient avoir un effet sur notre façon de voir le problème du Sahara occidental. Cette question est gérée à part par l’instance onusienne ».

     

  • Corruption en ALGERIE

     

  • L’intervention saoudienne à Bahreïn et le silence complice des bourgeoisies occidentales

    L'Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis ont envahi le petit royaume de Bahreïn dans l'indifférence quasi générale. Pourtant l'évolution de la situation et les conséquences qui peuvent en découler sont d'une importance capitale non seulement pour la région, mais aussi pour le monde entier. Il y a trop de pétrole dans cette partie du monde et la moindre étincelle peut embraser tout le Moyen-orient.

    La révolte des peuples de la région qui veulent se débarrasser des tyrans d'un autre âge peut constituer cette étincelle. A Bahreïn par exemple, la population mène depuis plus d'un mois, un magnifique combat pacifique contre le despotisme de la dynastie des Al-Khalifa au pouvoir depuis trois siècles.

    Au Yémen « le peuple veut renverser le régime », c'est ce que réclament les manifestants depuis plusieurs semaines. Ali Abdallah Saleh, surnommé par son propre peuple le « boucher », est au pouvoir depuis 1978 (1978/1990 président du Yémen du Nord et depuis 1990 du Yémen réunifié).

    Le même vent de révolte souffle également sur le sultanat d'Oman dirigé depuis 1970 par le sultan Qaboos qui concentre entre ses mains tous les pouvoirs. Ses ancêtres dirigeaient ce petit royaume depuis 1749 !

    Cette aspiration profonde au changement inquiète évidemment les pouvoirs autoritaires en place, mais surtout l'impérialisme américain et européen. Car des régimes démocratiques, au Yémen, à Bahreïn et à Oman peuvent donner des idées et servir d'exemple aux autres peuples de la région qui subissent la même oppression, les mêmes injustices et les mêmes régimes tyranniques. En Arabie Saoudite, le peuple aspire lui aussi, comme les autres peuples arabes, à une société nouvelle débarrassée du joug de la dynastie des Al Saoud qui domine le pays depuis des siècles. Et il ne faut surtout pas que le peuple saoudien emprunte le même chemin que les peuples voisins et renverse le régime anachronique des Al Saoud serviteur local des États-Unis comme l'a fait le peuple tunisien et égyptien. Faut-il rappeler que sol saoudien renferme les plus importants gisements de pétrole au monde, et que l'Arabie Saoudite est le premier exportateur mondial et le deuxième producteur de l'or noir. Elle est à ce titre un élément clé de la sécurité énergétique des USA. Les américains sont les protecteurs armés de la dynastie saoudienne et leur soutien à la famille royale est inconditionnel.

    C'est dans ce cadre général qu'il faut situer l'intervention saoudienne et émiratie à Bahreïn le 14 mars 2011, sous l’égide du Conseil de coopération du Golfe et le silence complice de Washington. Les américains comme les européens qui demandent le départ de Kadhafi et interviennent militairement en Libye, se taisent lamentablement sur cette intervention militaire saoudienne et ne formulent pas les mêmes exigences à l'égard du roi du Bahreïn.

    La place de la Perle, au cœur de Manama la capitale de Bahreïn et haut lieu de la révolte populaire, a été évacuée dans le sang le 16 mars 2011. Une répression sauvage s'est abattue sur des hommes et des femmes qui manifestaient pacifiquement contre une dictature. Et la répression se poursuit toujours. Barack Obama a demandé, dans un appel téléphonique, au roi de Bahreïn Hamad Issa Al-Khalifa « un maximum de retenue » !

    Alors que l'impérialisme américain et européen interviennent militairement en Libye « pour assurer la protection des civils », la population de Bahreïn, elle, non seulement n'a pas le droit à cette protection, mais on la réprime violemment avec l'aide des armées étrangères sous l'œil bienveillant des États-Unis. Il faut préciser que c'est à Bahreïn que se trouvent le quartier général de la Ve flotte et le port d'attache des bâtiments de guerre américains. Bahreïn occupe également une position stratégique entre l'Arabie Saoudite, l'Irak, le Koweït et l'Iran. Les revendications démocratiques de la population ne pèsent donc pas lourd face aux intérêts de la bourgeoisie américaine. Obama et son administration, qui ne font que gérer les intérêts de la classe dominante américaine, ont choisi le camp de la dictature de la dynastie des Al-Khalifa.

    « Le boucher » du Yémen, Ali Abdallah Saleh au pouvoir depuis 32 ans, continue à massacrer sa propre population avec, là encore, le silence complice des États-Unis et de l'Europe. Rien que pour la journée de vendredi 18 mars, selon l'AFP, la répression a fait 52 morts et 126 blessés. C'est que Abdallah Saleh est considéré comme un allié par les américains dans « la lutte contre Al-Qaïda ».

    Une fois encore, on invoque l'humanitaire pour intervenir en Libye riche en pétrole, et on soutient des dictatures en Arabie Saoudite, à Bahreïn, à Oman et au Yémen, des régimes qui massacrent leur population. L'humanitaire est ainsi utilisé comme prétexte pour servir les puissants ; il est au service du capital (1). Mais à Bahreïn comme au Yémen, la vie humaine n'a pas de valeur tout comme les aspirations des peuples au changement. Seuls comptent les intérêts des riches minorités nationales et occidentales. Pour les défendre, on n'hésite pas à s'allier avec les pires dictatures !

    Aux yeux de l'impérialisme, Kadhafi, contrairement aux autres tyrans arabes, n'est pas tout à fait fiable. Le despote libyen, au pouvoir depuis 42 ans, reste pour les occidentaux « un mauvais dictateur ». Il faut se hâter à le renverser et s' installer en Libye pour mieux contrôler ses ressources pétrolières et étouffer les aspirations et le processus démocratique enclenchés par les révolutions tunisienne et égyptienne(2).

    Les peuples de Bahreïn, du Yémen, de l'Arabie Saoudite et tous les peuples arabes aspirent profondément à se débarrasser des tyrans d'un autre âge soutenus par les bourgeoisies américaines et européennes qui veulent faire tourner les roues de l'histoire en arrière. Il faut partout dénoncer l'impérialisme dont les intérêts sont totalement incompatibles avec ceux des peuples. Et il est également de notre devoir de soutenir les luttes des masses arabes opprimées qui sont déterminées à prendre leur destin en main en offrant généreusement des martyrs par centaines et des blessées par milliers pour une société meilleure.

    Mohamed Belaali

  • Violations des droits humains en Algerie.

     

  • no moment

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  • Algeria Watch.

  • souadia aljazeera

  • Plus «d’embauche» pour les retraités



    Le gouvernement veut mettre fin à «l’embauche » des retraités.
    Selon des indiscrétions, le Premier ministre a notifié aux entreprises publiques et aux institutions de ne plus renouveler les contrats des employés retraités. Cette décision vise, selon nos sources, à libérer des postes d’emploi au profit des diplômés universitaires.

  • Des films sur la Palestine sur Canal+ irritent les Israéliens

     

    «Israël a la mémoire de ses malheurs, et si Israël n’avait pas sa foi, il ne serait peut-être plus que la mémoire de ses malheurs.»
    Eric-Emmanuel Schmitt
    Extrait de L’Evangile selon Pilate


    Décidément en France, il n’y a pas de liberté dans le traitement audiovisuel de l’Histoire. Après la polémique sur la Guerre d’Algérie avec «Hors-la-loi», un nouveau thème est en train de faire polémique sur le PAF (paysage audiovisuel français) et qui traite du conflit palestinien. La diffusion d’un téléfilm produit par Canal+ qui raconte le parcours dans les années 1980, d’Abou Nidal, chef d’une organisation terroriste palestinienne, qui multiplie les attentats et les assassinats, a réveillé les mémoires blessées. Le film évoque surtout le rôle des services secrets français qui essaient d’éviter que la France ne soit touchée par cette vague de violence, et qui ont réussi grâce à Michel Carrat, un officier de la DST, à infiltrer l’organisation. Il manipule un des membres de l’organisation, trop jeune et trop idéaliste, Issam. Grâce à ses contacts au Moyen-Orient, Carrat parvient à rencontrer Abou Nidal. Les deux hommes passent un accord: le terroriste s’engage à ne pas attaquer les intérêts français. Mais aucun des deux n’est prêt à respecter le pacte qu’ils viennent de conclure... D’après une idée du général Rondot, le téléfilm est très bien adapté avec des comédiens arabes très crédibles. Le film se rapproche du style de réalisation de la série Carlos, réalisée par Olivier Assayas. Le film a irrité les services secrets francais et il a provoqué une tension au sein de l’OLP à Paris qui s’interroge sur le timing de cette programmation. Mais une autre polémique vient d’éclater et concerne une production anglaise diffusée par Canal+ «The Promise» (la Promise) une mini-série de quatre épisodes sur la naissance d’Israël et le mandat britannique dans la Palestine des années 1940 signée par Peter Kominsky, réalisateur anglais chevronné. L’histoire repose sur les témoignages de soldats britanniques, d’Israëliens et de Palestiniens et relate le parcours de deux personnages: Erin, une Londonienne de 18 ans qui se rend pour la première fois en Israël, et Len, son grand-père, un soldat des forces britanniques de maintien de la paix dans la Palestine des années 1940. Pour dénoncer le parti pris du réalisateur, des organisations juives, comme l’Upjf (Union des patrons et professionnels juifs de France) appelaient donc à la manifestation, accusant le réalisateur de désinformation et d’antisémitisme. Comme pour «Hors-la-loi» la polémique prend des proportions politiques puisque le député UMP de Paris Claude Goasguen, a dénoncé la série, la qualifiant de caricaturale, «honteuse» qui donne «une image délirante d’Israël». Le réalisateur de «The Promise» rappelle que sa série est avant tout une fiction. «C’était intéressant d’entrecroiser l’histoire d’aujourd’hui et celle de la période du mandat britannique», dit encore Peter Kosminsky, dont l’objectif n’est pas de donner un avis tranché sur la question du Moyen-Orient.

    amirasoltane08@live.fr

    Amira SOLTANE

  • LS MENACENT D’UNE GRÈVE ILLIMITÉE Les résidents ne relâchent pas la pression

     

    Chercheurs, résidents, concierges et fonctionnaires poursuivent leur mouvement de protestation.

    Les médecins résidents entament leur 3e jour de grève suivie à 97%, selon leurs estimations. Ils ne croient point aux dernières déclarations du ministre de la Santé qui leur a promis de les recevoir aujourd’hui ou demain au siège du ministère pour dialoguer. M.Aïder, délégué des résidents du CHU Mustapha-Pacha, joint hier par téléphone, précise que l’initiative d’ouvrir le dialogue n’est pas celle du ministre mais des médecins résidents. «On l’a interpellé lors de sa visite d’inspection à l’hôpital de Kouba», souligne notre interlocuteur.
    Les protestataires gagnent en ténacité et menacent, dès la semaine prochaine, de recourir à une grève illimitée. Hier, ils étaient un millier de médecins résidents et de dentistes, à l’hôpital Mustapha-Pacha. M.Aïder, dans sa déclaration à L’Expression, insiste sur un point qui constitue la pomme de discorde entre les résidents et le ministre: le service civil.
    Ould Abbès a signifié, en marge du 2e Salon international du médicament générique tenu à la Safex, que son abrogation est impossible puisqu’il reste l’unique moyen d’assurer la prise en charge des malades dans des zones enclavées du pays. M.Aïder qualifie ce niet comme une mesure «anticonstitutionnelle». Abondant dans ce sens, il appelle le ministre à les «traiter comme tous les Algériens».
    Il convient de préciser dans cette optique, comme le rappelle notre interlocuteur, que les médecins résidents ont demandé de remplacer le service civil par des postes budgétaires avec des mesures incitatives.
    M.Aïder «dénonce» le fait que Ould Abbès les considère comme des «étudiants» tel que mentionné, dans une lettre adressée aux directeurs des différents CHU. Si les résidents n’ont pas trouvé un terrain d’entente avec le département de la santé, il n’en est pas de même avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.Une promesse inhérente à la suspension momentanée des examens intercalaires, a été donnée aux contestataires. Aussi, certaines spécialités verront l’annulation de l’année ajoutée, explique le délégué des résidents du CHU Mustapha-Pacha. Les médecins résidents et dentistes n’étaient pas les seuls à investir la rue. Hier, les employés de la Caisse nationale de mutualité agricole ont observé un sit-in, afin de dénoncer les menaces de licenciement exprimées à leur encontre par la direction depuis 2006.
    Les protestataires exigent l’intégration immédiate des travailleurs à la Banque de l’agriculture et du développement rural (Badr) ou la filiale des assurances de la Cnma. C’est le deuxième mouvement de protestation en moins de dix jours.
    Les chercheurs des Centres de recherche scientifique et technique nucléaires de Draria (Crnd) et d’Alger (Crna), qui relèvent du Commissariat national à l’énergie atomique (Comena), ont observé, eux aussi, leur sit-in. Pour les agents pénitentiaires ou plus prosaïquement les gardiens de prison: ils auront droit prochainement à une nette revalorisation de leurs salaires.
    Et pour cause, leur patron, le directeur général de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion, Mokhtar Felioune, a annoncé lundi à Alger que le régime indemnitaire des agents pénitentiaires sera adopté dans les «tout prochains jours». Le front de contestation compte également les concierges qui se trouvent dans le désarroi.

    Fouad IRNATENE

  • ça bouge pas mal à Alger

    Par : Mustapha Hammouche

    L’Algérie n’est pas la Tunisie, ni l’Égypte, ni la Libye, ni le Yémen, ni le Bahreïn… Le président Bouteflika l’a écrit dans son message du 19 mars : elle ne ressemble à nul autre pays.
    Mais, une fois l’axiome posé, il semble que cela ne suffit pas à rassurer. Ni le pouvoir qui craint que son tour n’arrive d’être invité à “dégager”, ni les opposants qui craignent d’être dépassés par les virtuels évènements, ni les opposants “embeded” comme le MSP, ni les vrais soutiens et faux critiques, comme le PT.
    Le régime ne sait plus où donner de la tête : tantôt distribuant des “augmentations” ou revenant sur un décret, tantôt distribuant des coups de matraque et de gaz lacrymogène, il oscille entre le fusil et le bâton.
    Les graves affrontements qui, hier, ont eu pour décor la cité Climat-de-France, à Alger, sont significatifs de cette gestion approximative de l’ordre public par un État et de l’embrouillement d’un pouvoir partagé entre la peur d’allumer la mèche et le désir d’exhiber sa poigne.
    Les mêmes autorités, ou d’autres, ont bien dû fermer les yeux, par souci de paix civile, sur la construction de baraques qui a, tout de même, demandé quelques semaines d’ouvrage. Et les mêmes autorités, ou d’autres, ont fait appel à la troupe pour assurer leur démolition, comme si les bidonvilles en question venaient d’être subitement découverts.
    Cette intervention musclée intervient dans un contexte où, par ailleurs, le pouvoir fait montre de complaisance là où, d’habitude, il faisait preuve d’excessive rigidité : les commerces informels sont autorisés et les chauffards ne courent plus le risque du retrait de permis ; les étudiants ne veulent plus du nouveau règlement et le décret est aboli, moins de deux mois après sa promulgation. C’est dans ce contexte de permissivité conjoncturel qu’on laisse pousser et qu’on va détruire une trentaine de bidonvilles. Les collectivités locales, apparemment non instruites de manière cohérente, ballottent à leur tour entre la rigueur de principe et la bienveillance de conjoncture.
    Même les policiers ne doivent plus savoir sur quel pied danser. Hier, dressé en guetteur au milieu de la voie et prêt à dégainer le bon de retrait de permis, l’agent est sommé de faire le flic débonnaire devant les menus dépassements de l’automobiliste jusqu’ici traité presqu’en ennemi public.
    Mais l’expression du malaise politique ne se limite pas à la gestion de l’ordre au quotidien. Même si l’Algérie ne ressemble pas à ses voisins, on s’active autour d’un projet d’arrangement constitutionnel, au cas où l’ébullition, pour le moment d’expression sociale, tournerait à la revendication politique.
    Pendant ce temps, dans l’opposition, Sadi tente d’occuper un terrain où la troupe le précède à chaque fois, Aït Ahmed tente d’occuper épistolairement la scène, Soltani prend verbalement ses distances d’un pouvoir désormais sans assurance-vie et Louisa Hanoune le critique pour mieux s’en rapprocher.
    Décidément, l’Algérie ne leur ressemble pas, à ces pays “frères” : là-bas, ça bouge dans un sens ; ici, ça bouge dans tous les sens.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr