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  • Le subterfuge de la marmite vide

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    En général, on explique que le patriotisme c’est l’amour des siens, contrairement au nationalisme qui est la haine des autres. Mais c’est une définition européenne qui ne correspond pas à toutes les histoires, car c’est grâce au nationalisme que l’Algérie a arraché son indépendance. Mais aujourd’hui, que signifie-il ? Les officiels, drapés de nationalisme quand il s’agit de défendre leurs intérêts, sont patriotiques quand les élections approchent, socialistes à l’heure du dîner et libéraux quand il faut mettre ses enfants à l’abri. Ainsi, pour repousser le vent du Printemps arabe que M. Medelci vient de saluer (de New York), l’Algérie a invoqué son particularisme et son propre calendrier de réformes.

    Celles-ci étant sans cesse repoussées à un temps indéfini, ce qui permet justement de ne pas les définir, la position anhistorique de l’Algérie, en dehors des vagues de l’histoire du voisinage, n’est plus qu’un prétexte. L’Algérie a été indépendante à l’époque des décolonisations, soviétique pendant les Soviétiques, autocrate panarabiste à l’âge des autocraties panarabistes, libérale durant les réformes à l’Est et islamiste dès le début du règne de l’islamisme triomphant. Pourquoi ne serait-elle pas démocratique à l’ère des nouvelles démocraties, puisqu’elle n’a jamais été réellement en décalage historique ? On voit bien que le particularisme ne tient plus, subterfuge destiné à gagner du temps pour amortir l’inéluctabilité de l’ouverture politique.

    Qui se rappelle des réformes promises l’année dernière ? Très peu et c’est un autre subterfuge des anciens temps de la misère destiné à tenir ; la mère, pauvre mais perspicace, face à des enfants affamés, fait bouillir une marmite qui ne contient que de l’eau, en attendant que la faim des enfants soit dépassée par la fatigue. Ceux-ci s’endorment sans manger tout en ayant été convaincus à chaque instant qu’ils allaient manger.

     

    Chawki Amari
  • outardes pour les qataris sur le sol algerien, pas catholique charlie!!!

    Un lâcher d’outardes dans un pays de grues
    immobiles ou l’histoire revisitée de Bécassine !

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Affaire du harcèlement sexuel à la Chaîne TV4. La juge
    pourrait se montrer clémente envers le présumé coupable.
    Elle prononcerait le verdict en…

    … tamazight !

    J’évoquais ici même, hier, la problématique de l’Algérie devenue un vaste stand de tirs. Et voilà que l’actualité immédiate vient donner un sérieux et drôle coup de booste à cette question. Dans un scénario réellement kafkaïen, des journalistes algériens ont été embarqués ces dernières heures vers la région d’El- Bayadh pour y assister et témoigner d’un lâcher d’outardes par des Emiratis. Depuis, dans les journaux et sur la Toile, s’est ouvert un débat féroce où chacun défend ses arguments bec et ongles (oui ! oui ! Je sais qu’elle est facile celle-là). Les Emiratis ont-ils lâché des outardes chez nous pour repeupler une population à plumes décimée ou pour mieux la tirer ensuite ? Et pour épaissir cette problématique volatile déjà fort capiteuse, ne voilà-t-il pas qu’un autre débat s’est instauré en filigrane. Il semblerait que si les Emiratis procèdent au repeuplement des populations outardes, les Qataris, eux, continuent de chasser impunément l’oiseau-viagra dans des zones d’accès interdites aux Algériens eux-mêmes. Il faut lire à ce propos le reportage du journal Liberté. Je ne sais pas si c’est moi qui délire, mais j’ai l’impression fort décalée et un brin désagréable de suivre un épisode de Pêche, Chasse et Nature, sur TF1,à 2 heures du mat’, mais là, animé par des Emiratis et des Qataris, et dont le tournage se déroulerait en Algérie ! Par quel phénomène hallucinant, cette terre, souveraine, je crois, se retrouve ainsi partagée entre des bataillons d’Emiratis «repeupleurs» et des commandos de Qataris «décimeurs» ? Par quel point d’accès ces invasions étrangères et armées se sont-elles introduites chez nous ? Quand on sait que le citoyen lambda qui aurait l’outrecuidance d’atterrir sur un aéroport de son pays avec dans ses bagages un simple télescope ou un paire de talkies-walkies jouets risque de se faire serrer, comment des mecs enturbannés ont-ils pu se faire parachuter chez nous, avec armes, bagages et oiseaux ? Je ne dis pas que cette question m’empêche réellement de dormir, je ne dis pas non plus que la guerre entre «réimplanteurs» d’outardes et assassins de ce volatile me passionne au point de remettre en liberté mon chardonneret et d’acheter le dernier DVD d’Allain Bougrain-Dubourg, mais tout de même ! Je suis curieux de savoir ce que cache cette guerre fratricide entre frères arabes dans les déserts et zones humides algériennes. Et puis, au fond, comment ne pas être curieux d’une guerre que se livreraient deux puissances étrangères sur mon sol, hein, comment ? J’ai moi aussi le droit de m’intéresser de temps à autre à la main de l’étranger, n’est-ce pas ? Tout en fumant du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
    H. L.

     

  • La diplomatie des accommodements

     

    Par : Mustapha Hammouche

    D’après le compte-rendu des débats de l’Assemblée générale des Nations unies, “l’Algérie salue les récents changements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient voulus par les peuples en quête d’idéal démocratique, de justice et de dignité”, a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères, réaffirmant que “ce sont les principes fondateurs de la Révolution algérienne”.
    Ainsi, Medelci a donc déclaré au monde que son régime agréait cette “quête d’idéal démocratique, de justice et de dignité” par fidélité aux “principes fondateurs de la Révolution algérienne”. Ce même régime qui puise sa légitimité dans “la Révolution algérienne” et qui, comme ses prédécesseurs, réprime en Algérie la “quête d’idéal démocratique, de justice et de dignité” !
    Ainsi formulée, et au regard de la pratique autoritaire du régime, la position algérienne porte en elle-même sa propre négation : le régime algérien, tous les régimes algériens, sont loin d’avoir honoré “les principes fondateurs de la Révolution algérienne”. Inspiré des pires systèmes dictatoriaux, le système algérien a réalisé une synthèse durable des dictatures centralistes et policières du tiers-monde, tout en sachant, à l’occasion, accommoder ses apparences institutionnelles et son discours à l’ambiance dominante du moment.
    La solidarité de(s) régime(s) a toujours constitué l’unique élément de cohésion du monde dit “arabe”. Dans les relations interarabes et les relations des États arabes avec le reste du monde, cet instinct grégaire qui unit les dictatures arabes a toujours pris le pas sur les aspirations des peuples. Pour la première fois, le Printemps arabe les a mis en situation de se définir dans un contexte de soulèvement populaire contre l’ordre autoritaire qui les étouffe.
    On ne peut pas dire que le pouvoir algérien ait vu d’un bon œil la chute en dominos des dictatures d’Afrique du Nord. Même si, une fois les changements intervenus, il fallait bien en prendre acte. Mais pas au point de les “saluer”, comme vient de le faire Medelci à New York.
    Ce qui est sûr, c’est qu’il n’a pas duré dans cette position inattendue. Il vient de rectifier le tir sur la chaîne El-Arabia déclarant, à propos de la situation en Syrie, que l’Algérie “n’a pas de parti pris, mais veut être un trait d’union entre les parties”. Outre que Medelci tente implicitement de verser les efforts, traduisant une démarche onusienne, de Lakhdar Brahimi à l’actif de sa diplomatie, il fait là amende honorable envers le régime Al-Assad. Des fois que le régime de Damas venait à croire que Medelci “salue” aussi “les changements” voulus par “le peuple” de Syrie. Non, la déclaration ne procède que de cette démarche de la diplomatie nationale faite d’“accommodements raisonnables”, comme disent les Canadiens de leur politique communautaire.
    Cette indétermination et la course-poursuite après les maladresses que celle-ci nous impose s’observent en “live” dans le cas de la crise malienne.
    La politique étrangère de l’Algérie se ressent de l’absence de doctrine et de l’improvisation de ses positions. Elle est ballottée entre l’entretien de ses alliances résiduelles, la vitesse d’évolution des sociétés et l’absence de doctrine qui organiserait sa réaction. Sa diplomatie passe son temps à se contredire, à se rattraper, à s’accommoder.

  • no moment

    Dilem du 02 Octobre  2012

  • Le camp de chasse “secret” des Qataris

    Alors que les émiratis repeuplent la réserve d’outardes à El-Bayadh

     

     

    Par : Salim KOUDIL

    L’outarde, cet oiseau d’environ deux kilogrammes, s’est retrouvé, le temps d’une journée, au centre d’un conflit d’intérêts sous-jacents entre deux pays du Golfe, les Émirats arabes unis et le Qatar. Le théâtre de ce duel se trouvait à près de 500 kilomètres au sud-ouest d’Alger, exactement à El-Bayadh. Le tout autour d’un lâchage d’outardes d’élevage et du thème de la chasse.

    Un avion d’Air Algérie affrété, une trentaine de journalistes déplacés, trois fourgons, cinq 4X4, quatre escortes de la Gendarmerie nationale, un camion et une ambulance de la Protection civile, deux voitures de dépannage et la mobilisation d’une centaine de personnes de la région.  Une opération suivie de très près, à partir d’Abou Dhabi, par le chairman de National Holding, Cheïkh Jawaan Awaidha Al-Khaïli, membre de la famille royale émiratie. Tout ce remue-ménage pour un lâchage d’une cinquantaine d’outardes d’élevage ! Évidemment, ça ne pouvait pas être aussi simple. Cette grosse opération de charme organisée par les Émiratis dépassait le cadre de la chasse ou de la protection d’une espèce d’oiseau. Au bout, le message principal que les organisateurs ont voulu lancer pouvait se résumer en une phrase : “Nous n’avons rien à voir avec les Qataris.”
    Cette opération des Émiratis se voulait une manière de se démarquer des autres émirs du Golfe, essentiellement les Qataris, qui viennent chasser régulièrement dans la région. Une manière aussi de montrer patte blanche à  l’État algérien avec lequel de nombreux projets sont en cours. C’est qu’il y de gros intérêts au bout.
    Il faut préciser que ce lâchage d’outardes a été organisé par le Centre émirati de protection et d’élevage d’oiseaux, EBBCC (Emirates Bird Breeding Center for Conservation).
    Il n’est autre qu’une filiale de National Holding, qui est derrière le gigantesque projet Dounia Parc à Alger, un investissement prévu de 5,2 milliards de dollars. Ce n’est pas l’unique investissement des Émiratis en Algérie. D’autres, même s’ils sont de moindre importance, sont au centre des discussions entre les responsables de National Holding et l’État algérien. Entre autres, il y a le projet des fermes-pilotes, Mahasil (environ 200 millions de dollars), en partenariat avec le ministère de l’Agriculture, ou encore celui de Kablat El-Djazaïr à Bouira, dont le montant varie entre 40 et 60 millions de dollars. Près de 6 milliards de dollars en jeu.

    Des Qataris, bien cachés, et bien… protégés
    Le “road-movie” que la délégation a effectué hier à partir de l’aéroport d’El-Bayadh pour rejoindre Labiodh Sidi-Cheïkh a été émaillé par un “incident” qui s’est avéré des plus instructifs. Après trois heures de route, une partie du cortège de véhicules s’est retrouvée perdue au milieu de nulle part. Ni signal réseau ni trace de vie à des centaines de kilomètres à la ronde.
    Il s’est avéré que ce coin du territoire s’appelait Benoud et se trouvait non loin de Oued Namous. Un des fourgons voulait emprunter une piste, mais les gendarmes de l’escorte se sont empressés de le lui interdire ! Une réaction qui surprit plus d’un. Au même instant, un véhicule de la gendarmerie, rempli de nourriture, est passé à grande vitesse devant les véhicules à l’arrêt. L’un des accompagnateurs, enfant de la région, lança à cet instant qu’il s’agissait du “ravitaillement du camp des Qataris” ! (Voir Photos : http://www.liberte-algerie.com/galerie-photos)Il indiqua, ensuite, avec la main une direction. C’était à une centaine de mètres de là. Il y avait un gigantesque camp de tentes blanches. Voilà pourquoi les gendarmes, visiblement très gênés d’ailleurs, avaient interdit au fourgon d’aller dans cette direction. Celui qui dévoila le “secret” s’étala après. “Les Qataris sont là depuis plusieurs années et ils chassent les outardes et les gazelles.”
    Il précisera également qu’il y avait auparavant sur les mêmes lieux les Saoudiens, “mais ils sont partis depuis le début des années 1990 et je crois qu’ils sont maintenant au Maroc”.

    Soutien algérien !

    L’un des détails croustillants dans cette  “escapade” désertique est la présence de plusieurs représentants d’institutions étatiques algériennes. Il y a ainsi le directeur général de la DGF (Direction générale des forêts), d’ailleurs partenaire des Émiratis dans cette opération. Mais pas seulement ! Le chef de cabinet de la wilaya d’El-Bayadh, des représentants des ministères de l’Agriculture et du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, et bien d’autres représentants des autorités locales. Cette présence en force semble être une façon de montrer un soutien aux Émiratis.
    D’ailleurs, il suffisait d’écouter le DG des forêts, Mohamed-Seghir Nouai, répondre aux questions des journalistes sur l’identité des chasseurs pour être édifié. “Je vous le dis et je le répète, il n’y a jamais eu d’Émiratis présents ici et qui ont chassé les outardes.” Par contre, quand il s’agissait des Qataris, il feignait ne pas l’entendre.

    “C’est de la politique”

    Et les outardes dans tout ça ! Le lâchage de cette espèce protégée et dont la chasse est interdite en Algérie s’est fait à environ 160 km de la ville d’El-Bayadh, entre Labiodh Sidi-Cheïkh et Brézina. Une cinquantaine de ces oiseaux d’élevage ont été “libérés” devant un parterre de journalistes. Mohamed-Seghir Nouai affirma que “cette année, il y aura un lâchage de 800 à 1 000 outardes et on compte faire plus l’année prochaine”.
    Un des responsables de National Holding, dépêché spécialement d’Abou Dhabi pour la circonstance, en l’occurrence le Libanais Saed Shanti, s’est voulu plus explicite. “Nous faisons de l’élevage d’outardes parce que ça rentre dans la culture des Émiratis et on veut transformer l’Algérie en un modèle mondial tel que l’Afrique du Sud en créant des cartographies pour la chasse” tout
    en insistant : “Pour le moment, évidemment, il n’est pas question de chasse mais de protection de cette espèce.”
    À noter qu’au moment du lâchage d’outardes, un homme, la cinquantaine environ, d’un air moqueur dit à ceux qui étaient à ses côtés : “Dans quelques heures, ces oiseaux vont être mangés, que ce soit par des loups ou par les loups humains. D’ailleurs, je suis sûr que ceux qui habitent les alentours ont déjà préparé leur souricière.” Il ajoutera : “C’est clair et net que tout ce qu’ils font, c’est politique”, avant de se faufiler en regardant derrière lui.

     

  • Des drones pour piloter les ministres

     

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    Non, ce n’est pas rentable.» Telle est la réponse économique d’un inamovible ministre, transporté de ministère en ministère pour finalement atterrir aux transports. A la question de la création d’une compagnie aérienne low cost pour compenser les tarifs exorbitants des billets d’avion sur l’intérieur et l’extérieur, M. Tou a tout dit. L’Etat ne laissera pas de compagnies privées activer et n’en créera pas elle-même. La question était évidemment mal posée puisque le secteur du transport aérien est toujours géré comme l’électricité, le nucléaire et tout autre domaine de souveraineté nationale.

    De l’open sky, repoussé perpétuellement par l’Algérie, au blocage des compagnies privées algériennes depuis l’épisode très aérien de Khalifa, le ciel national est l’un des rares au monde à être aussi fermé. C’est l’équation du tout- Etat qui fait tout ou veut tout faire, avec ou sans Tou, et ne laisse le privé activer que sur des fourgons pour résorber le flux de voyageurs qu’il ne peut gérer. La question n’est donc pas économique, elle est politique. La Turquie, le Maroc et bien d’autres pays similaires ont des compagnies privées qui maillent leurs régions, tout en autorisant d’autres compagnies étrangères à desservir leur pays aux tarifs qu’ils décident eux-mêmes, au plus grand bénéfice des voyageurs. Et justement, c’est très rentable économiquement, en taxes et frais d’aéroport, en investissements, carburant, maintenance et emplois créés.

    Seul contre-argument, les défenseurs du monopole disent que sur Air Algérie, on vous sert à manger. Une réponse rejoignant le syndrome du tube digestif qui soutient entre autres que l’Algérien est prêt à payer un billet d’avion 4 fois son prix pour un bout de poulet froid à bord. L’Algérie, plus grand pays d’Afrique, aurait tout à gagner à ouvrir son ciel. Dernière question, économique : depuis le temps qu’il est ministre, M. Tou est-il rentable ?

     

    Chawki Amari
  • La médiocrité, une arme contre la démocratie

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Les députés subissent péniblement l’épreuve du débat sur “le plan d’action” du gouvernement. Et le peu d’entre eux qui, dans cette contraignante circonstance, osent l’intervention s’exposent à la mise à nue télévisée.
    Las de jouer aux “représentants”, ils n’attendaient que le moment de déserter l’hémicycle pour aller vaquer à leurs réelles occupations dans lesquelles le titre de député les a certainement confortés. Le président de l’Assemblée nationale s’est vexé de la débandade des “élus”, mais de leur déficience politique. Après tout, lui dont on savait qu’il allait être “élu” président de l’APN avant même que ses pairs ne se retrouvent en plénière pour entériner le choix occulte.
    De son temps, Saïdani a été plus explicite : “élu” président de l’Assemblée par les députés, il a remercié le président de la République “pour la confiance qu’il a placée en [lui]”.
    Il n’est pas raisonnable de demander à un député qui n’a pas été élu pour ses opinions, mais pour l’alignement martial de ses positions sur celle du chef, de donner son avis sur le programme de ce chef. Un “oui” suffirait amplement. Il n’est pas, non plus, raisonnable, pour un pouvoir, de combattre avec une telle détermination, la moindre velléité d’expression libre, et de faire semblant de vouloir une Assemblée laborieuse. Tous ces efforts pour se donner “une classe politique” laudative et zélatrice pour revendiquer une vie institutionnelle animée. Mais tout est convenu ! Le programme est parfait et le gouvernement ne manquera pas de le mettre en œuvre avec la fougue et l’efficacité qu’on lui connaît d’avance. De quoi voulez-vous que les députés débattent ?
    Depuis 1999, les partis dits du pouvoir ont été transformés en appareil de production des profils conformes au nouveau modèle de cohésion du pouvoir : l’autorité totale et centrifuge. En complément, il s’est donné le moyen de recruter, dans “l’opposition” les profils adaptables à cette culture où il s’agit de reproduire la pensée centrale. On n’a plus besoin que de l’intelligence pour faire semblant de penser. Si le pouvoir voulait vraiment encourager la compétence et le débat, il ne demanderait pas la participation à la formation d’une Assemblée nationale à des partis qu’il a créés quelques semaines avant les élections. Et ne dresserait pas tant de barrières devant la vocation politique ! Première barrière : la censure médiatique des voix subversives. Deuxième barrière : et le harcèlement policier et judiciaire de l’expression alternative (la rue, Internet). Troisième barrière : la censure des compétences “pas sûres” par le système d’agrément des partis, associations et syndicats. Quatrième barrière : le contrôle des listes de candidatures par les vigiles “politiques” des partis. Cinquième barrière : la fraude électorale. Sixième barrière : le transfert latéral des prérogatives des assemblées élues vers l’Exécutif et l’administration et transfert en ascenseur de ces mêmes prérogatives vers le pouvoir central.
    Ce processus de dessèchement de la fonction délibérative, entrepris pour vider les concessions démocratiques de leur sens, a fait qu’aujourd’hui, il n’est nul besoin de compétence pour prétendre une fonction élective. Et d’une pierre deux coups : le pouvoir combat la démocratie en promouvant la médiocrité, alliée naturelle de l’autoritarisme.

  • cause hakim,cause, h'ki li tabjnanou win y'rouh

    Revenez de temps en temps sur terre, avant que
    celle-ci ne se transforme en vaste cimetière !

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Le ministre des Transports veut augmenter le nombre de
    mouchards sur les routes.

    Pour ce chantier-là,
    je lui fais confiance !

    Je voudrais revenir aujourd’hui sur ce rassemblement tenu ces dernières heures devant le CPMC, le bâtiment abritant les soins aux cancéreux, à l’hôpital Mustapha-Pacha. Des médecins, des paramédicaux et des associations ont tenu, à travers la minute de silence qu’ils ont observée là, sur les marches mêmes du service, à dire tout le mal-être des malades, des personnes en attente de soins urgents et lourds. Je ne vais pas vous relater dans le détail ce rassemblement. Des confrères l’ont fait excellemment. Non ! Ce qui m’a personnellement frappé à travers ce moment volé à l’indifférence, ce sont en parallèle les autres titres de «notre» actualité. Les batailles autour des listes électorales du FLN qui gagnent Alger. Le FFS qui pose pour préalable tactique le statut de martyrs à ses membres armés morts au combat contre d’autres Algériens en 1963. Les miasmes du débat sur la nécessité ou pas de passer directement à la 4G plutôt que de prendre du retard sur la téléphonie mondiale en respectant le palier de la 3G. L’imminence une énième fois contrariée de l’implantation d’une usine Renault en Algérie. Les subtilités volontairement touffues et quasiment inextricables du nouveau projet de loi sur les hydrocarbures. Ou encore ce rendez-vous inscrit sur l’agenda du ministre des Finances et qui devrait l’amener dans le bureau de la patronne du FMI, la Française Lagarde pour y dire si oui ou non nous, l’Algérie, allions boucher d’autres trous que ceux qu’avait bouchés jusque-là l’ancien boss de cette institution financière, le serial-libertin, Dominique Strauss-Kahn. Des questions à enjeux colossaux, paraît-il. Mais qui m’ont semblé un p’tit chouïa décalées par rapport à cette minute de silence observée par des gens de la santé qui disent ceci : nous ne venons pas pour un énième sit-in d’ordre salarial ou de conflit syndical. Nous sommes là pour exprimer l’inhumanité des conditions de soins prodigués aux cancéreux. Pour dire que des endroits comme le CPMC vont devenir plus vite qu’on ne le croit des mouroirs, des destinations maudites pour les patients. Juste ça. Comme une piqûre de rappel pour des dirigeants armés soudainement de balais, de seaux, d’eau de Javel et qui nous jurent que la mère des batailles à mener dans les prochains mois, ça sera celle contre les méchantes poubelles et les rats malfaisants. Chic alors ! Les cancéreux pourront du coup crever dans des rues propres ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

     

  • Le prochain dindon de la Farce

     

    Par Maamar Farah
    Le FLN vient de dire qu’il est d’accord pour un quatrième mandat. Bientôt, ce sera au tour de l’UGTA de le clamer haut et fort. Puis viendront le RND, le TAJ (si, si !) et un tas d’autres partis aussi.
    Les moudjahidine, les enfants de chouhada, les enfants de moudjahidine, les zaouïas, les clubs sportifs, les musiciens, les chanteurs, les députés, les dépités, les flics, les gendarmes, les optimistes, les pessimistes, les travailleurs, les chômeurs, les journalistes du secteur public et des faux quotidiens indépendants, tout le monde sera pour le quatrième mandat ! Même Obama, Hollande, Poutine et Merckel… Et en face, comme d’habitude, il y aura le nouveau lièvre, le type qui ne saura rien jusqu’au lendemain du vote, celui qu’on présentera comme le candidat de l’armée, des services et même des djinns… Toute la question est de savoir qui sortiront-ils cette fois de leur chapeau d’illusionnistes ? Qui sera là, le jour d’après-midi, pour crier à la frauuuuuuude ? Ce matin, le gars a pris son petit déjeuner en téléphonant à gauche et à droite. Et, à l’autre bout du fil, on l’appelle déjà : «M. le Président !»
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Les petits sont à plaindre car ils sont toujours les derniers à savoir quand il pleut.»
    (Desproges)