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  • baghaloun kabiroun

    Daho Ould Kablia l’a déclaré hier

     

    “Le marché noir de la devise ne nous dérange pas”

    Par : Souhila HAMMADI

    Le ministre de l’Intérieur a reconnu que les prochaines élections locales ne captent pas l’intérêt des électeurs ni de la classe politique. Selon lui, un taux de participation de l’ordre de 40 à 45% serait correct.

    Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a animé, hier au Palais des nations, à l’issue de la rencontre avec les cadres de l’administration locale, sa deuxième conférence de presse en moins d’une semaine. S’il n’a éludé, cette fois-ci, aucune question, le débat a porté naturellement sur l’actualité dont la volonté de l’État de venir à bout du commerce au noir avant le mois du Ramadhan 2013. Il s’agissait alors de savoir si cette guerre contre l’informel sera élargie au marché parallèle de la devise étrangère. “Il est facile d’éradiquer le marché noir de la devise en une seule journée. Mais le citoyen y trouve son compte tant qu’il n’existe pas de bureaux de change”, a répondu Daho Ould Kablia. “C’est une activité illégale, certes, mais je ne vois pas d’inconvénient à ce qu’elle soit éradiquée ou qu’elle soit maintenue. C’est un problème mineur”, a-t-il poursuivi, assurant que ceux qui activent dans cette filière “sont identifiés et peuvent prémunir contre la fausse monnaie”.
    Au chapitre des élections locales du 29 novembre prochain, le ministre de l’Intérieur a reconnu que ce rendez-vous ne capte pas l’intérêt des électeurs ni de la classe politique. Selon lui, un taux de participation de l’ordre de 40 à 45% serait correct.
    Il a révélé aussi que plus de la moitié des formations politiques en lice pour des sièges dans les Assemblées communales, a déposé moins de 50 listes électorales. “Certains partis politiques participent avec deux ou trois listes. C’est symbolique”, a-t-il commenté. “On dit que Ould Kablia est un producteur industriel de partis politiques. Je ne produis rien. J’applique la loi”, s’est-il défendu. Sur la fiabilité du fichier électoral, le ministre a indiqué que les services de son département font, chaque année, un toilettage des listes. “C’est extrêmement difficile car qui dit 20 millions d’électeurs dit nécessité de mener 20 millions d’enquêtes. Nous règlerons ce problème quand nous aurons un fichier électoral uniforme, établi sur la base de supports électroniques”. Interpellé sur les inscriptions collectives des militaires sur les listes électorales, il a invoqué la loi organique portant régime électoral qui autorise cette démarche pour tous les corps constitués. “Ceux qui sont contre les inscriptions collectives sont les partis politiques pour lesquels les militaires ne votent pas pour leurs accointances avec des groupes qu’ils ont combattus”, a-t-il déclaré tout de go.
    M. Ould Kablia a expliqué que la délivrance de passeports biométriques, qui sera généralisée au plus tard le 25 novembre 2015, est “liée à la mise en place des plates-formes techniques et des équipements appropriés. Jusqu’à présent, les circonscriptions administratives de la capitale en sont dotées, ainsi que deux daïras par wilaya”. Il a indiqué que sur 221 108 demandes de passeport biométrique introduites, 2 800 ont reçu un avis défavorable et 205 288 ont été agréées. Plus de 189 200 documents de voyage normalisés ont été déjà délivrés tandis que 13 017 sont en cours de traitement.

     


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  • FACE AU CHAOS SYRIEN : L'EFFONDREMENT DE LA CONSCIENCE POLITIQUE ARABE

     

     

    Khaled Satour, 17 août 2012
    http://contredit.blogspot.fr/2012/08/face-au-chaos-syrien.html

     

    Cela fait des mois que je m'intéresse à la position prise par l'intelligentsia arabe et particulièrement syrienne à propos des événements de Syrie. Sur une vidéo mise en circulation sur Internet, j'ai entendu l'un des plus illustres opposants à Bachar El Assad, Michel Kilo, déclarer que les intellectuels syriens étaient "pour la révolution". Ce que mes propres observations tendent à confirmer car j'ai suivi avec toute la constance possible, à travers la presse arabe où ils s'expriment le plus volontiers, leurs prises de position et leurs analyses. Il m'est arrivé d'en conclure que, si la parole qu'ils exprimaient et leur conception de l'opposition au régime de Damas qu'ils préconisaient avaient la pertinence patriotique qu'ils leur attribuaient, c'est que j'étais démuni de certaines composantes du logiciel politique approprié, qu'eux-mêmes n'ont pas manqué, tous, de recevoir en partage. J'ai aussi parfois mis mon incapacité à comprendre sur le compte de la complexité des données de cette région du monde arabe où s'entremêlent tant d'intérêts et d'influences.
    Mais j'ai résolu pour finir de risquer un certain nombre d'observations. Car la situation est telle que la seule vérité indiscutable est que la Syrie, peuple, nation et Etat – et pas seulement le régime qui la gouverne de moins en moins – fait l'objet d'une agression étrangère multiforme destinée à l'anéantir. Cette agression ne diffère de l'entreprise lancée en 2003 contre l'Irak et en 2011 contre la Libye que par deux faux-semblants : la préexistence d'une prétendue révolution populaire pacifique qui aurait duré un an et l'échec fait à une intervention militaire de l'OTAN.

     

    UNE VERITABLE INVASION MILITAIRE

     

    Jusqu'au tournant de l'année en cours, des manifestations civiles, dont l'ampleur a sans doute été exagérée, brouillaient le jugement en imposant, grâce à une information sélective puissamment relayée, la vision d'un soulèvement populaire généralisé réprimé violemment. Le discours de l'opposition et des intellectuels pouvait alors avoir un semblant de justification. Mais qu'en est-il aujourd'hui? La guerre s'est étendue et les données relatives à l'identité des forces qui combattent l'armée régulière ne sont plus contestées :
    - Depuis le début du mois d'août, on a appris qu'Obama avait ordonné aux services secrets américains d'apporter toute leur aide aux insurgés et des sources britanniques ont confirmé que les forces spéciales américaines et britanniques se trouvaient sur le terrain pour appuyer l'armée syrienne libre qui serait la principale force engagée dans les combats. Avec le déclenchement de la bataille d'Alep, le nord du pays est ouvert à l'infiltration massive de groupes armés encouragée par la Turquie qui multiplie les manœuvres militaires agressives à la frontière. Dans le même temps, des forces armées occidentales affichent leur présence menaçante en Jordanie depuis mai dernier lorsque les Etats-Unis ont organisé des manœuvres avec l'armée du royaume.
    - Auparavant, en juillet, alors que les pires scénarios de partition du pays étaient évoqués, deux thèmes avaient été mis en avant d'une manière concomitante qui peuvent à tout moment servir de prétexte à une intervention militaire ouverte : l'entrée massive de combattants d'Al Qaéda en Syrie et le sort des armes chimiques détenus par le régime. Le journal El Quds El Arabi du 22 juillet n'excluait pas que les Etats occidentaux et/ou Israël envisagent une action militaire pour empêcher les groupes djihadistes (ou encore le Hezbollah) de s'emparer des "armes de destruction massive".
    Ces groupes étaient présentés contre toute vraisemblance comme une tierce partie au conflit, des intrus qui se seraient librement invités à la curée. En somme des ennemis de l'Occident et d'Israël, avant tout! En mai dernier, le secrétaire américain à la Défense s'alarmait de ce que les attentats de Damas "portaient l'empreinte d'Al Qaéda", ajoutant que l'organisation tirait profit du chaos qui régnait dans le pays. Le journal El Quds précisait dans son édition des 21/22 juillet que 6000 combattants de l'organisation, de différentes nationalités arabes, étaient entrés dans le pays, par la Turquie et l'Irak, pour s'assurer le contrôle de l'"Emirat de Syrie". Des informations concordantes, validées par les experts de la désinformation occidentaux eux-mêmes et notamment français, laissaient entendre que l'armée syrienne libre, pour l'essentiel cantonnée en Turquie, n'était qu'un figurant dans les combats.
    On choisit ainsi par moments de mettre en avant la présence d'Al Qaéda qui n'est pas douteuse à condition bien sûr de comprendre qu'on étiquette sous ce label quelque peu anachronique les cohortes de djihadistes formées et commandées par les Etats du Golfe, sous la supervision des Etats occidentaux, celles-là mêmes qui ont dévasté l'Irak et le Yémen pendant des années, abattu le régime de Kadhafi, avec le concours de l'OTAN, en attendant de mettre le Sahel et peut-être le Maghreb à feu et à sang.
    - Cette infiltration de mercenaires n'a d'ailleurs pas commencé en cet été 2012. Elle remonte à l'année dernière mais les organes de la désinformation refusaient alors de reconnaître la guerre d'envergure menée contre le régime[1].
    Des affrontements sans merci avaient alors lieu, dont les populations civiles étaient massivement victimes. Ce fut le cas notamment à Homs[2].
    Avant que le journal britannique The Guardian ne confirme en janvier l’existence d’un soutien militaire extérieur, en particulier américain, à l’insurrection syrienne[3], son homologue, le Daily Telegraph, avait révélé que le chef du conseil militaire libyen à Tripoli, Abdelhakim Belhadj, avait été dépêché par le conseil national de transition en Turquie où il avait discuté avec les chefs de l’ "armée syrienne libre" de "l’envoi de combattants libyens pour entraîner ses soldats"[4].
    Cela fait à ce jour plusieurs mois que la « révolution » syrienne a opéré sa jonction militaire avec les acteurs de l’insurrection libyenne et leur encadrement arabe et occidental.

     

    UNE "REVOLUTION" PRIVEE DE DIRECTION POLITIQUE?

     

    Il faudrait donc en bonne logique requalifier les faits qui se déroulent en Syrie. Si jamais une révolution populaire a bel et bien commencé dans ce pays en mars 2011, qu'en reste-t-il à l'heure des combats menés par des djihadistes de tous poils, par les groupes qu'ont acheminés de Libye et d'ailleurs les monarchies du Golfe, par les services secrets et les forces spéciales occidentales? Et c'est de l'opposition et de l'intelligentsia syriennes que devrait venir une réponse. Peuvent-elles persister à ne se définir que comme l'opposition au régime, au mépris de leur devoir patriotique? Pour les branches qui refusaient l'ingérence militaire, la priorité n'est-elle pas aujourd'hui de dire non à l'invasion armée étrangère qui, pour n'avoir pu se matérialiser sous la forme de bombardements de l'OTAN, n'en menace pas moins l'existence souveraine et unie du pays? Force est de constater que non : l'opposition continue à conceptualiser par une démarche voulue unitaire une transition illusoire dont les données et les perspectives lui échappent totalement.
    Le Syrien Ammar Dioub, dont j'ai lu plusieurs articles publiés depuis le début de la crise, faisait le 13 juillet dernier l'observation suivante à propos des multiples rencontres organisées par l'opposition depuis plusieurs mois :

     

    Ces conférences ont manqué à leur unique justification: la détermination précise des objectifs de la révolution (…) Et de ce fait, la révolution était et demeure orpheline d'une opposition véritable qui la représente[5].

     

    Ce simple constat, qui attriste l'auteur en sa qualité d'adepte de la dite "révolution", résume l'irréductible contradiction qui fait de l'attitude de cette opposition (mais aussi de l'écrasante majorité de l'intelligentsia syrienne), plus qu'une énigme, un véritable défi à la raison. Voilà une révolution, dénommée et labellisée d'emblée comme telle qui n'aurait jamais eu de direction politique (dans le double sens de l'expression). Ce constat est fait aujourd'hui, alors que ce sont des insurgés en armes qui combattent le régime. Mais il vaut pour les longs mois durant lesquels on nous représentait la scène syrienne comme le théâtre de manifestations populaires pacifiques.
    Il suppose que soient vérifiées deux hypothèses :
    - D'une part que la mutation du conflit soit dans l'ordre des choses : depuis mars 2011, coulerait sans interruption le fleuve d'une seule et même révolution, recueillant après une période de protestations civiles les affluents de violences armées qui ont gonflé son cours démesurément mais sans jamais lui faire quitter son lit.
    - Et, d'autre part, que les groupes armées aient légitimement pris le relais du peuple pacifiquement révolté, dans une continuité révolutionnaire qui ne s'est pas démentie, sans qu'une direction politique n'ait jamais rien supervisé, sans qu'elle n'ait mis au point cette "détermination précise des objectifs" dont l'auteur déplore l'absence.
    Or, l'examen des prodromes "civils" de la confrontation armée suggère que la violence y était contenue en germe.
    Car, si l’on considère que la seule alternative à une généralisation de la violence était l’option politique, force est de constater que celle-ci était exclue du fait même de la nature de l’insurrection à son déclenchement. La contestation a été conçue de telle sorte qu'elle ne laisse aucune marge d'initiative à la politique et il n'est pas fortuit qu'on l'ait déclenchée à l’insu et à la surprise des nombreuses forces d’opposition existantes[6], même si certaines en ont revendiqué la représentation a posteriori. Le phénomène est d'autant plus édifiant qu'il est commun aux principales « révolutions » arabes. On peut le dégager de certaines des nombreuses analyses publiées par des familiers de la scène syrienne.

     

    UNE DONNEE DE BASE : L'INCONNU

     

    Mais il faut d'abord réfuter la principale explication de la genèse du soulèvement qui se fonde sur les faits déclencheurs les plus immédiats et fait l'objet d'un consensus très large. Elle évoque des événements que le journal El Quds El Arabi avait rapportés le 24 mars 2011 comme suit :

     

    L’étincelle de l’intifada syrienne est partie de la ville de Deraâ lorsque les forces de sécurité syrienne ont emprisonné un groupe d’enfants âgés d’une dizaine d’années qui avaient écrit des graffitis demandant la chute du régime et il n’est pas improbable que se déclenche une révolution qui s’étendra aux villes, aux villages et aux campagnes syriennes à cause des pratiques répressives des forces de sécurité syriennes.[7]

     

    Le problème « factuel » que pose une telle interprétation est qu’il est pratiquement impossible d’établir la date exacte de l’arrestation de ces enfants (dont le nombre varie selon les sources de 15 à 25). Dans les chronologies établies par la presse internationale, on mentionne ces faits sans en spécifier la date, certains médias s’accordant cependant à les dater du 13 mars, c’est-à-dire quelques jours avant les premières manifestations de Deraâ du 17 mars (El Qods du 24 mars 2011).
    En fait, ils n’ont pas été rapportés dans leur actualité, El Qods les ayant mentionnés la première fois le 11 mars 2011 parmi les « histoires et récits » dont les « sites regorgent » en citant le site syrian.net qui avait fait état « d’une vaste campagne d’arrestations dans la province de Deraâ qui a visé il y a quelques jours 25 enfants de la 4e Année primaire qui avaient scandé à l’école le mot d’ordre : Le peuple veut la chute du régime ». On en conclut que ces arrestations sont présumées avoir eu lieu avant le 10 mars, à une date indéterminée, alors même que les appels lancés sur Facebook pour la « révolution contre le régime d’El Assad » fixée au 15 mars étaient apparus dès le 5 mars sans référence aux écoliers de Deraâ et avec déjà pour mot d’ordre « la chute du régime » (El Qods du 7 mars 2011[8]).
    S'agissant maintenant des organisations qui ont vu le jour pour représenter la "révolution", certaines ont revendiqué un lien organique constitué avec les "coordinations" qui ont occupé le terrain à partir de mars 2011. Mais, comme le soulignait l’écrivain syrien Mohamed Dibou dans un article paru le 13 octobre, rien n'obligeait à les croire[9] :

     

    Des interrogations sérieuses sont soulevées par les coordinations (qui constituent la force qui pèse le plus dans l’opposition), la modalité de leur représentation et la question de savoir de quelle organisation elles sont proches. En effet, le comité de coordination et le conseil national annoncent, chacun pour son compte, qu’ils sont en contact avec les coordinations qui auraient adopté leur programme. Mais qui croire ? D’autant que les coordinations ne sont pas en mesure, à ce jour, de s’exprimer publiquement et qu’elles ne sont pas unifiées, à quoi il faut ajouter qu’on ne sait pas lesquelles d’entre elles représentent effectivement la rue et lesquelles ont rejoint l’action. Il y a des petits quartiers qui se trouvent avoir bien plus qu’une seule coordination !

     

    Il est clairement constaté ici que, si les forces politiques qui étaient à l’œuvre avant l’insurrection ont été prises de court, c'est parce que les initiateurs du mouvement sur le terrain étaient de nouveaux venus à l’action politique. Les formations nouvelles, créées dans le sillage des événements, se sont mises à la remorque des nouveaux venus alors même que rien ne permettait d'identifier ces derniers de façon certaine. C'est à l'irruption d'une forme d'activisme inédit que l'on assistait. Les coordinations locales paraissaient donner l'mpulsion mais c’est à la rue que le dernier mot revenait.
    Se dessinait ainsi une organisation « révolutionnaire » à trois étages, la rue, les coordinations locales et les structures politiques, dans laquelle la prééminence qui commandait la prise de décision était l’envers exact de ce qu’enseigne l’histoire des révolutions. La hiérarchie de la décision privilégiait dans cette triade le nombre et l'anonymat, de telle sorte que le dernier mot revenait à la rue. Et c’est sans doute parce que cette dernière donnée était embarrassante qu’on a proclamé que la rue était le peuple, sans autre forme de procès. De ce fait, on tenait la révolution populaire tant rêvée! Cependant, il en est qui ont relevé ce que cette situation avait pour le moins d’insolite. Ainsi une autre Syrienne, Khawla Dounia, qui notait le 22 septembre 2011 les observations suivantes :

     

    Un de mes amis a dit que la révolution exerçait une sorte de terrorisme intellectuel sur tout opposant et intellectuel car il ne peut ignorer la rue et ses demandes chaque fois qu’il désire exposer une opinion sur ce qui se passe ou sa vision d’une solution. Il se sent tenu par les slogans et les réactions de la rue, de peur d’être traité de traître[10], d’abord, et d’essuyer un refus, ensuite. Il y a une sorte de flagornerie chez certains qui reprennent les mots d’ordre de la rue tels quels sans les soumettre à l’analyse intellectuelle ou politique pour les rendre propres à l’application ou à la discussion (…) Il semble que ces opposants et intellectuels ont peur que soient tenus pour nuls et non avenus tous les sacrifices qu’ils ont consentis (de longues années de prison, l’exil, la privation des droits) du seul fait qu’ils expriment leurs convictions [11].

     

    L'adhésion des intellectuels à la révolution, telle que constatée par Michel Kilo, a-t-elle été si librement choisie? Ce qui était énoncé ici sur un mode quelque peu anecdotique confirmait la suprématie de la rue (cette fameuse "rue arabe", si longtemps traitée en ersatz d'opinion publique!) ainsi que l'invisibilité d’un encadrement opérationnel de son activisme qui renseigne sur l'identité politique (ou au moins sociale) du soulèvement. La rue, anonyme, est la révolution. Cette affirmation ne s'est jamais démentie en dépit de son invraisemblance car, si l’on considère la continuité et la cohérence des actions de protestation menées depuis mars 2011 et la parfaite logistique qui a accompagné les manifestations[12], toute cette entreprise avait forcément des cadres clandestins d’organisation et de programmation opérationnelle sur lesquels toute interrogation a aussitôt été condamnée comme hérétique. Elle avait aussi ses symboles forts, tels que le "drapeau de l'indépendance" substitué au drapeau de l'Etat et que l'on a rapidement vu exhibé à travers tout le pays comme ce fut le cas en Libye.
    Si structuré que fût l'activisme de la "rue", on s'est rapidement préoccupé de son infirmité politique et s'est posée la question de savoir si l’opposition organisée pouvait lui faire l'apport d'un programme. Dans la mesure où plusieurs formations (qui devaient vite se regrouper dans deux structures dominantes, le CNS et le CCND[13]) se sont mises en compétition pour assumer cette tâche, laquelle serait reconnue légitime pour le faire? La difficulté venait de ce que, contrairement à ce qu'ont clamé plusieurs courants marxistes de Syrie et d'ailleurs, la revendication sociale n’était plus audible parce que les mots d’ordre de la rue se sont très vite refermés sur la revendication de la chute du régime (doublée ensuite pendant des mois de celle de l’intervention étrangère). L'opposition requise pour porter le combat de la rue sur le plan politique était de ce fait aussi indifférenciée que paraissait l'être le mouvement de contestation. Libéraux, nationalistes, marxistes, frères musulmans, salafistes, toutes les tendances étaient parties prenantes.
    La légitimité ne semblait devoir se juger qu’à l’aune de la revendication centrale (abattre le régime), à l’exclusion de toute autre considération relative à un programme politique, à un projet social. La "rue" avait imposé sa loi d'airain : la fidélité à la révolution ou la trahison se mesurait, comme nous venons de le relever, à l'aune du seul rapport à l’activisme. Un autre auteur syrien écrivait à ce propos dans un article du 28 octobre 2011 :

     

    Toutes (les révolutions arabes) ont en commun deux caractères essentiels. Le premier c’est d’avoir été initiées par le peuple sans qu’aucun parti ni aucune structure ne l’ait mis en mouvement. Le peuple a pris de vitesse toutes les forces et partis quelle que soit leur appartenance idéologique, il s’est substitué à eux pour mettre la rue en mouvement et diriger son action spontanément, affirmant sa détermination à réaliser un seul but : la chute du régime. Le second caractère est que ces révolutions sont privées de toute conceptualisation préalable de ce qu’elles aspirent à réaliser après leur victoire … Il était clair pour tous que l’objectif général qui rassemble l’indépendant, l’islamiste, le communiste, le nationaliste, etc., se limitait à cet objectif principal annoncé sans précision autre (c’est-à-dire la chute du régime, NDRL)[14].

     

    C'est la négation même de la révolution car aucun espace n'était dédié à l’élaboration d’un programme politique, d’un projet de société. La légitimité était d’un type nouveau qu’on pourrait désigner comme une légitimité subversive accordant la prime à l’activisme. Sur cette question, le Syrien Addi Zaâbi écrivait le 29 décembre 2011 dans El Qods :

     

    Il reste en définitive la légitimité que peut se donner l’opposition par sa capacité à influer sur la révolution. Là, le rôle de l’opposition sera secondaire. Le rôle essentiel dans le changement demeure exclusivement entre les mains des jeunes sur le terrain. Il sera peut-être difficile d’évaluer le rôle du conseil (national syrien) et du comité (de coordination) dans la conduite de la révolution. Bien sûr, la révolution a commencé en dehors de l’opposition traditionnelle. Mais, après la formation du conseil, se faire une opinion sur le rôle qu’il joue devient pratiquement impossible du fait des exigences de secret qui commandent le travail de terrain. Dans tous les cas, il apparaît que ce rôle n’est guère important (…) Quoi qu’il en soit, les choses sont claires : les coordinations de l’intérieur, dans leur diversité, accorderont la légitimité à l’une des instances … La priorité est de renforcer les actions sur le terrain. Le moteur essentiel des événements sur le terrain, ce sont les jeunes et les coordinations. Ceux-là n’ont pas besoin de légitimité. Ce sont eux qui octroient la légitimité aux entités politiques[15].

     

    Peut-on être plus clair ? L’auteur de l’article, qui paraît bien au fait des rapports de force, confirmait ce que pareille « révolution » avait d’inédit : la prééminence absolue de structures secrètes composées d’anonymes faisant leurs premières armes dans l’action ! Et le secret de l’initiative « sur le terrain » empêcherait même d’impliquer les organisations politiques (en particulier le conseil national qui semble avoir la préférence de notre auteur) dans les décisions à prendre. De toutes façons, n’est-il pas affirmé que le rôle de l’opposition sera secondaire, ce qui se confirme aujourd'hui comme l'expression euphémique de la vérité ? Surtout, il y a cette conclusion qui donne froid dans le dos : les jeunes et leurs coordinations sont la source absolue de toute légitimité. Voilà qui met en évidence la donnée de base de cette révolution, et dans une large mesure de ses devancières arabes. Cette donnée se résume en un mot : l’inconnu. Des initiateurs inconnus, des acteurs opérationnels inconnus, une destination inconnue.
    Il n’est dès lors pas étonnant que la légitimité définie selon ces canons de l’activisme sur le terrain ne puisse être déléguée qu’à l’instance politique qui en serait le simple prolongement à l’extérieur car, si le régime est déstabilisé par l’action locale, il ne peut être abattu, du fait du vide politique inhérent au mouvement, que grâce aux coups de boutoir qui lui seront portés au plan international. Cette révolution n'était pas en quête d'une direction politique mais d'un agent qui servirait à la "communauté internationale" de levier pour une intervention militaire. L'entreprise était ainsi vouée d'entrée de jeu à finir dans l'ingérence.

     

    L'AGONIE BRUYANTE DES CONSCIENCES

     

    Quelle est alors cette opposition, constamment absente de son poste comme le déplore Ammar Dioub, en retrait de sa mission historique supposée, mais qui ne doute jamais de sa qualité d'accoucheuse de l'avenir? C'est cette question qu'il faut poser et plus particulièrement aujourd'hui avec la généralisation de la violence.
    Dernièrement, sur quelle comète a-t-elle donc voulu tirer des plans lors de la conférence du Caire tenue au début de juillet? Au cours d'une rencontre préparatoire à cette conférence, l'opposition avait mis au point le 6 juin deux documents : un pacte national et un plan pour la période de transition. Mais dans le même temps, un projet intitulé "Le jour d'après" sortait des laboratoires de deux organisations occidentales, sous étroite tutelle étatique, l'institut américain pour la paix (USIP) et l'institut allemand des affaires internationales et de la sécurité (SWP), aussitôt adopté, contre la parole donnée aux autres organisations d'opposition, par le conseil national syrien (CNS).
    Ce qui soulève à deux niveaux une même interrogation sur les initiatives de l'opposition syrienne :
    - D'abord, parmi les organisations représentées, quel intérêt des organisations telles que la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), implantée sur le territoire syrien, et le comité de coordination pour le changement national et démocratique, dirigé (théoriquement) de l'intérieur, prétendant tous deux s'opposer à l'intervention étrangère (qui n'a désormais plus rien de virtuel!), trouvent-elles à rencontrer avec une telle constance le CNS qui n'a jamais été que l'outil de l'intervention militaire étrangère[16]?
    - Ensuite et surtout, comment cette opposition pourrait-elle élaborer le projet d'une république civile et démocratique, garantissant l'unité du peuple, l'égalité totale dans la citoyenneté et les libertés publiques individuelles et collectives, selon les termes du projet de pacte national, alors même qu'elle a été et demeure exclue du processus qui est en train d'abattre le régime et d'anéantir le pays, les insurgés ayant entrepris de détruire les pipe-lines, les dépôts de gaz, les stations hydrauliques, les silos à blé, de couper les lignes de communications, de faire sauter les trains[17]. A défaut d'une maîtrise organiquement établie des groupes armés qui combattent le régime, cette opposition est réduite à une impuissance que le discours incantatoire ne peut plus dissimuler.
    Toutes ces organisations n'ont jamais été en mesure, ni unies ni prises séparément, de constituer la superstructure politique de la pseudo révolution syrienne. La direction politique d'une révolution suppose la mainmise sur les forces combattantes, lorsque la révolution est violente; elle suppose le choix de la stratégie militaire pour les troupes qu'elle commande et, comme c'est toujours le cas dans une entreprise révolutionnaire qui vise une victoire politique, la latitude de négocier une issue pour la réalisation de ses objectifs, qu'elle doit avoir définis. Ce sont autant de portes que lui ferment violemment au nez les hordes de combattants étrangers, nombreuses et disparates, qui mènent la guerre sous la conduite d'Etats étrangers et conformément à leurs objectifs. Les frontières du pays sont ouvertes à tout vent, la souveraineté nationale est mise à mal tout autant que le régime : elle sera réduite à néant aussi complètement que ce dernier sera mis à bas. Restera-t-il seulement, au terme de ce processus, assez de la Syrie, de la patrie, pour que quiconque puisse rêver d'en faire une république démocratique?
    Tout indique en définitive que, nonobstant la sophistication du discours de certains de ses représentants, l'opposition n'est, à son insu pour une part de ses composantes, et, en toute conscience pour l'autre, que la complice d'une entreprise de démantèlement de son propre pays.
    Dès lors, une constatation grave mais élémentaire s'impose : il faut que se soit produit un effondrement aussi soudain que total de leur conscience morale et politique pour que des intellectuels de gauche syriens, des opposants aux convictions anti-impérialistes affirmées, à la fibre patriotique éprouvée, s'engagent dans le soutien, plus ou moins conditionné, à l'entreprise obscure lancée sur le terrain en mars 2011 par des groupes insurrectionnels quasiment non-identifiés, de toute évidence préparés et manipulés, aux fins d'abattre le régime de Bachar El Assad; pour que, la réalité du processus se dévoilant aujourd'hui dans l'attaque généralisée contre le pays et non seulement contre le régime, ils persistent dans leur position.
    Tous ces théoriciens bavards, qui n'en finissent pas de se disputer les pages de la presse arabe pour faire allégeance à la "révolution", n'ont-ils pas vu venir, à la suite de la pseudo résistance pacifique du "peuple", l'inéluctable vague qui dévaste le pays en cet été 2012 : celle des légions de combattants surarmés, débarqués des avions de l'OTAN et infiltrés de Turquie, du Liban, de Jordanie, financés ouvertement par les Etats du Golfe, coordonnés dans leur action meurtrière par les logistiques occidentales?
    N'avaient-ils pas eu le loisir de méditer le sort réservé à la Libye dont il est désormais reconnu que, outre les intenses bombardements de l'OTAN, ce sont des commandos internationaux de criminels sous les ordres des services spéciaux du Golfe et de l'Occident qui ont livré les batailles les plus décisives aux troupes de Kadhafi avant de procéder au lynchage public en mondovision de ce dernier[18]?
    Que valent les professions de foi démocratiques de ces élites face à l'évidence de la falsification? En Syrie, comme en Libye, quelle démocratie pourra bien naître, à la suite du régime dictatorial, du chaos de tant d'appétits conjugués?
    Il est sans doute vrai que la catastrophique longévité des dictatures arabes était faite pour exaspérer, pour désespérer, qu'elle a fini par nourrir une véritable obsession de la délivrance. Mais cette exaspération, cette obsession, ont tardé à provoquer, pour abattre ces régimes, une authentique entreprise de libération forgée par la volonté des peuples, et n'auront été, pour finir, que des paramètres parmi d'autres, des ingrédients de propagande, entrant dans l'élaboration à froid d'une stratégie à visée géopolitique dont l'objectif est de démembrer violemment des nations et des sociétés pour leur retirer toute influence sur leur environnement régional.
    Que la toute-puissance impériale prétende décider de la vie ou de la mort des régimes, prolongeant ou abrégeant dictatures et démocraties, au gré de ses seuls calculs, n'est pas nouveau. La preuve en a été administrée sur tous les continents. Mais c'est bien la première fois qu'elle opère dans le silence et – s'agissant des élites arabes – l'agonie bruyante des consciences.
    Telle est la force sidérante du leurre démocratique qu'il a conduit de vastes secteurs de l'intelligentsia arabe, quelles que puissent être leurs dénégations, à faire objectivement cause commune avec les monarchies du Golfe et leurs émules (dont les moins virulents ne sont pas les nouveaux régimes tunisien et libyen), les appareils politiques et médiatiques occidentaux, le fidèle vassal turc, les plus revanchards d'entre les ultras libanais, et quelques oiseaux de proie de l'acabit de Bernard-Henry Lévy.
    C'est dire que la conscience politique et morale des élites arabes se meurt dans le déshonneur.

     

    Deux illustrations en guise d'additif :

     

    1. "TOUT RESTE OUVERT …"
    Si je devais rapprocher les deux opinions qui m'ont paru, au cours de ces longs mois de "révolutions arabes", représenter la meilleure confrontation du sens et du non-sens, je choisirais d'une part une phrase lapidaire, en forme d'interjection, lancée par le poète syrien Adonis et, d'autre part, un extrait du livre publié l'an dernier par Tarik Ramadan.
    Je commence par ce dernier. Dans son ouvrage consacré aux "révolutions" arabes, il ne manque pas de s'attarder sur les éléments de fait qui attestent que les "révolutions" arabes ont été préparées et financées de l'étranger – ce genre d'éléments que la propagande a su réduire à des données incidentes, quasi anecdotiques, chaque fois qu'elle n'a pas pu les occulter. Après avoir exposé avec force détails les informations qui attestent le financement des programmes de formation et de développement des réseaux organisés de blogueurs en Afrique du Nord et au Moyen-Orient mis au point par les Etats-Unis et certains Etats européens, "les faits, parfois troublants, relatifs aux formations et aux ingérences politiques et militaires", sans oublier "le rôle joué par des compagnies du secteur privé telles que Google, Yahoo, Facebook ou Twitter", Ramadan limite son jugement final à la pirouette suivante, dosage savant de lucidité et de légèreté qu'on ne peut qualifier autrement que de cynique :

     

    Tout reste ouvert. Encore faut-il que les sociétés civiles et les citoyens s'engagent à penser des projets de société à partir de leur histoire, de leur mémoire, de leurs références, de leurs valeurs et de leurs espoirs. A terme, il leur appartient de reprendre possession du sens de leur révolte, quand bien même ils n'en auraient pas été les seuls instigateurs, penseurs et agents[19]".

     

    Quant à Adonis (dont je précise que je suis habituellement loin de partager les vues), il s'est contenté, voyant venir en février dernier l'intervention étrangère en Syrie, de cette exclamation (en forme d'interrogation valant l'affirmation d'une position) : « Comment peut-on poser les fondements d’un Etat avec l’aide de ceux-là mêmes qui ont colonisé ce pays[20]?
    Ce sont deux attitudes, qui, outre la différence de leurs formes d'expression, traduisent deux rapports opposés à la vérité établie des faits. Ramadan constate que les peuples arabes ne sont pas les seuls "instigateurs, penseurs et agents" de "leur" révolte mais qu'"il leur appartient d'en reprendre possession" et partant "tout reste ouvert". "A terme". Autrement dit, ils n'en ont pas encore, à l'heure où il écrit ces lignes, "repris possession" mais elle est déjà "leur" pour cette seule raison que "tout reste ouvert".
    La belle affaire! Qui peut contester que tout reste ouvert en toutes circonstances? Tout était resté ouvert pour les peuples colonisés au moment même où le colonisateur prenait possession de leurs pays, de leurs richesses et de leurs vies. A quel sophisme ne faut-il pas recourir lorsqu'on veut à tout prix considérer que l'ingérence étrangère est à terme un bienfait, une ouverture!
    Adonis, pour sa part, semble imprégné d'une toute autre sorte de perspective historique : il n'aperçoit pas d'ouverture à terme mais la fermeture tout de suite lui saute aux yeux. Pire : un retour en arrière, la reproduction régressive d'un cycle qu'il définit par un raccourci pertinent comme colonial. Pour être rudimentaire, son raisonnement sous-jacent n'en est que plus approprié à l'interprétation d'un fait aussi univoque que l'ingérence étrangère, alors que Ramadan, enferré dans son parti pris dialectique, doit faire recours, en guise d'abstractions savantes, à un jargon vide de sens (mémoire, références, valeurs, espoirs).
    Lorsque le même fait (ou comme ici deux faits matérialisant la même réalité : l'ingérence étrangère) est tenu pour vrai dans deux perspectives d'analyses aussi antagonistes, c'est-à-dire d'un côté pour en tirer les conséquences qui s'imposent et de l'autre pour tenter d'en minimiser le sens, on a toujours pour résultats un positionnement limpide et un raisonnement tortueux.
    Mais cette situation est l'exception car, en général, les divergences profondes se construisent sur des élaborations factuelles nettement différenciées. La bataille en vue d'imposer une certaine vérité des faits est en effet essentielle, sinon pourquoi la désinformation serait-elle devenue l'arme absolue dans les conflits? Cela étant, il est capital de comprendre que les protagonistes du débat les plus engagés, les plus impliqués dans la confrontation des opinions, pour ne rien dire des appareils politico-médiatiques qui sont au service des Etats et ne connaissent de vérité qu'instrumentale, élaborent une représentation des conflits assez nettement affranchie des faits. Ils sont en effet conscients que la vérité des faits est trop nuancée pour soutenir les positions tranchées, qu'elle est un handicap dans la confrontation (souvent la guerre) en cours. C'est que l’espace politique est un lieu de positionnement où se déroulent des stratégies et se défendent des intérêts. C’est un lieu d’action où les vérités affirmées sont en compétition en vue de finalités et où leur manipulation est partie intégrante du jeu.
    Hannah Arendt considérait que, pour mériter le label de "diseur de vérité", il fallait prouver son "désintéressement" politique et pour cela « prendre pied hors du domaine politique » sous peine de voir sa parole corrompue. Mais tout cela n'est plus que spéculation anachronique qui supposerait que, hors de l'espace politique, il existerait un espace public où l'échange serait désintéressé. Cela est moins vrai aujourd'hui que jamais, l'espace politique partial et unilatéral s'étendant à tout. A chaque occasion qu'une entreprise de désinformation est lancée, à une échelle mondialisée comme il se doit, elle se constitue en espace politique globalisé qui ne cède aux opinions dissidentes que les périphéries d'Internet. Ramadan n'était tombé en dissidence que par accident. Il avait eu la maladresse, dans un premier temps, de mettre l'accent sur cette formation par l'Occident des cyber-résistants, s'aventurant inconsidérément sur un terrain indigne de l'homme d'influence qu'il prétend être. Les contorsions auxquelles il a dû par la suite se livrer dans son livre (et dont je n'ai cité qu'un échantillon) étaient le prix à payer pour réintégrer l'espace politique globalisé. Il ne s'est pas dédit. A peine renié[21].

     

    2. "MON TEMOIGNAGE POUR L'HISTOIRE"

     

    Abdelbari Atwane, directeur de la rédaction d'El Qods El Arabi, est un équilibriste d'une toute autre envergure que Tarik Ramadan. J'ai déjà analysé plusieurs de ses contributions sur les révolutions arabes dans un article précédent[22], Son éditorial de l'édition des 4-5 août 2012, intitulé "Parlez-nous de la Syrie d'après El Assad"[23], se conclut par une prise à témoins de la postérité qui confine au testament politique (c'est dire si le personnage prend sa parole au sérieux!) :

     

    Je soulève ces questions pour dégager ma responsabilité afin qu'un jeune chercheur puisse dire dans le futur que quelqu'un a écrit, averti et sonné l'alarme, que tous les Arabes n'étaient pas dans l'égarement, abusés les yeux ouverts par des plans conçus pour les diviser et les éparpiller. C'est mon témoignage pour l'histoire.

     

    Ce qui nous vaut cette solennité de ton, c'est l'analyse qu'il fait de la situation de la Syrie et du monde arabe en butte aux plans occidentaux, étayée de retours en arrière jusqu'à l'époque du démantèlement de l'empire ottoman et la trahison de la Grande- Bretagne manquant aux promesses faites aux Arabes, avec retour aux conspirations du présent dont l'inspirateur serait l'orientaliste Bernard Lewis qui a préconisé en 1979 un plan de "balkanisation" des Etats arabes actuellement en cours de réalisation. Rien donc que nous ne puissions entendre dans sa généralité. S'ensuit cette longue tirade qu'il est utile de rapporter avec toutes ses boursouflures :

     

    Je vis en Occident depuis 35 ans. J'ai étudié, enseigné et fait des conférences dans la plupart de ses universités. J'ai écrit dans ses journaux des articles sur le Proche-Orient. J'ai participé à des entretiens sur la plupart sinon la totalité de ses chaînes de télévision, sans parler des centaines de congrès et séminaires politiques. J'en ai retiré la conviction absolue qu'il n'y a pas de politiques improvisées, que les politiques et les guerres stratégiques sont conçues sur la base de l'action et de la planification maîtrisées et non sur la base de la réaction aux événements, que les experts occidentaux considèrent comme une vérité établie qu'il est facile de tromper les Arabes, d'exploiter leurs points faibles et de semer entre eux la division sur la base de l'appartenance religieuse et ethnique. Il suffit de relever que la principale faculté de l'université de Londres est l'école des études orientales et africaines, fondée dans le but d'étudier les tribus et ethnies arabes et préparer les gouvernants anglais aux colonies arabes (Souligné par nous).

     

    Je laisse à Atwane la responsabilité de cette rationalité infaillible qu'il attribue à l'Occident. Mais pour le reste, sous réserve de l'emphase du propos et de la nécessité qu'il y aurait à avoir vécu 35 ans en Europe pour être conscient de ces réalités (surtout lorsqu'on est Palestinien), je n'ai pas grand-chose à redire de ces affirmations. Le problème est que M. Atwane, nous ayant à peine fait vivre ce grand moment de vérité, s'empresse, à la manière de Tarik Ramadan, de réintégrer le giron de l'espace politique consensuel puisqu'il écrit :

     

    Les révolutions des peuples qui se sont soulevés contre la dictature et l'oppression étaient spontanées et légitimes pour la plupart mais l'Occident a tenté et tente de récupérer ces révolutions et de les exploiter dans son intérêt pour s'accaparer les richesses pétrolières, pour affaiblir les Arabes en général et (amoindrir) le danger qu'ils représentent pour Israël (Souligné par nous).

     

    Que veut laisser entendre Atwane quand il écrit que la plupart des révolutions arabes sont spontanées et légitimes? Laquelle ou lesquelles excepte-t-il, lui dont le journal les a toutes soutenues?
    Mais surtout comment peut-il concilier l'affirmation que l'Occident agit toujours par la préméditation et la planification sans jamais avoir à "réagir aux événements", d'une part, et son diagnostic sur les révolutions arabes, spontanées mais exploitées par l'Occident, d'autre part?
    Seule une troisième question mérite réponse et c'est la suivante : Faut-il chercher une réponse à ces deux premières questions? Et la réponse est non : M. Atwane témoigne pour l'histoire, faisons-lui grâce des vérités contingentes du présent.

     

    NOTES :

     

    [1] Jusqu'à la fin 2011, alors que des groupes d’insurgés livraient à l’armée de véritables batailles, lui disputant le contrôle de villes comme Zabadana et Douma ainsi que plusieurs quartiers de Homs, de Hama et d’autres villes, les médias occidentaux et du Golfe parlaient d'une guerre faite par le régime aux civils. Puis les violences se sont généralisées : on a annoncé des massacres inter-confessionnels et des enlèvements, dans un climat de terreur entretenu depuis le 23 décembre dernier par des attentats à la bombe à Damas et dans d’autres villes, en particulier Alep où l’explosion de deux voitures piégées le 10 février 2012 a été revendiquée par l’armée syrienne libre (Selon une dépêche de l’AFP rapportée le 10 février par El Qods El Arabi sur son site http://www.alquds.co.uk/).

     

    [2] Alors que l’armée régulière encerclait et bombardait des quartiers de la ville, les milices du régime combattaient les forces insurgées dont le journaliste britannique Paul Wood, témoin des combats, écrivait que, « en dépit de l’existence d’un conseil militaire en Turquie et d’un porte-parole de l’armée syrienne libre », « ce ne sont que des groupes de combattants qu’on peut qualifier de milices » recourant sans état d’âme, comme il en a rapporté des témoignages des intéressés eux-mêmes, à l’exécution de leurs prisonniers (Rapporté par El Qods dans son édition du 13 février 2012). Ajoutons que ce 22 juillet 2012, les médias ont fait état de pareilles exécutions sommaires de soldats syriens par des groupes armés aux postes frontières contrôlés par ces derniers. Depuis lors, en ce mois d'août 2012, les insurgés multiplient les exécutions sommaires .

     

    [3] Le journal rapportait en janvier que « des avions militaires de l’OTAN dont les marques d’identification ont été retirées se sont posés à Iskenderun (en Turquie) près de la frontière syrienne pour débarquer des volontaires libyens et des armes saisies dans l’arsenal de feu Mouammar Kadhafi », ajoutant que « des formateurs appartenant aux forces spéciales françaises et britanniques sont sur place, prêtant assistance aux rebelles tandis que la CIA et les Special Ops US fournissent du matériel de télécommunications et des informations (…) permettant d’éviter les concentrations de troupes syriennes"(L’article était signé par Jonathan Steele dans l’édition du 17 janvier 2012).

     

    [4] Rapporté par Al-Akhbar dans son édition du 1e décembre 2011. Pour documenter encore ce point, on peut citer l’article publié le 17 décembre 2011 par le quotidien espagnol ABC. Son journaliste, Daniel Iriarte, infiltré en Syrie par les insurgés relate sa rencontre avec trois « révolutionnaires » libyens dont le premier avait commandé la brigade de Tripoli et le second être un homme de Abdelhakim Belhadj. Ils lui ont déclaré être là de leur propre initiative « à titre personnel, pas sur ordre de qui que ce soit » et qu’ils étaient là avec « d’autres Libyens, «quelques dizaines», qui sont venus en Libye de leur propre chef pour aider les insurgés ».

     

    [5] Dans un article publié par le journal Al Akhbar sous le titre Quand les conférences de l'opposition syrienne serviront-elles effectivement la révolution?
    (??????? ???????? ??????? ??? ???? ?????? ?????)

     

    [6] Depuis que le gouvernement syrien a opté en 2002 pour la libéralisation, le parti Baâth se donnant en 2005 le mot d’ordre de l’« économie sociale de marché » avec ce qu’il impliquait de privatisations, de dérégulation et de retrait de l’Etat du champ économique et social, des forces politiques se sont regroupées autour de l’aspiration démocratique. A droite, fut lancée en 2006 la Déclaration de Damas-Beyrouth, (prolongeant la Déclaration de Damas de 2001) qui, regroupant la bourgeoisie, des partis kurdes, des partis de gauche reconvertis au réformisme et les Frères musulmans, a soutenu la libéralisation, limitant ses revendications au domaine politique (exclusivement sur le plan intérieur). A gauche, le comité national de l’union des communistes syriens s’est constitué contre la dérive libérale mais aussi contre les projets américano-israéliens dans la région. Mais ce qu'on a appelé le printemps de Damas a rapidement été interrompu par la répression du régime.

     

    [7] L’insurrection syrienne de Deraâ (??????? ???? ???????), article non signé. Dans l’édition du 22 novembre 2011, le chroniqueur Elyas Khouri devait revenir sur ces événements initiaux qu’il considère (avec les précédentes tentatives d’opposition au régime et le mépris du pouvoir pour les revendications populaires) comme l’une des « trois raisons factuelles » qui excluent l’idée d’un complot international contre la Syrie :
    Au lieu de s’excuser d’avoir torturé des enfants et de punir les auteurs de cet acte horrible, le régime a prolongé leur détention, humiliant les parents dans leur honneur et leur dignité. Ce qui a allumé dans le Houran l’étincelle de la révolution qui s’est étendue à toute la Syrie (…) L’analyse doit partir de ces trois réalités pour chercher à comprendre la révolution syrienne comme une révolution spontanée …

     

    [8] Ce qui indique que, contrairement à l’appréciation d’El Qods et de son chroniqueur Elyas Khouri, l’activisme des « cyber-opposants » a certainement davantage déterminé le soulèvement que l’arrestation des enfants de Deraâ. La révolution ne peut donc être considérée comme spontanée qu’autant que l’action des cyber-opposants (qui avaient appelé sur Facebook avant même les premiers événements de Benghazi à une mobilisation les 4 et 5 février devant le siège du parlement à Damas) peut l’être.

     

    [9] Article publié dans El Akhbar sous le titre "Syrie: A propos du point le plus critique ".
    (?????: ?????? ?? ?????? ??????)

     

    [10] Le verbe arabe utilisé pour exprimer le fait de « déclarer comme traître » a pour substantif takhwîn (?????) qui est sur le même schème que le fameux takfîr (????? « déclarer comme mécréant ») et revêt, en la circonstance, un caractère aussi menaçant.(Souligné par nous).
    [11] Article publié par El Quds sous le titre L'opposition syrienne entre la phobie de la rue et la manipulation de ses sentiments (???????? ??????? ??? ???? ?????? ?????? ??? ??????).

     

    [12] Voir en particulier sur ce point l'article publié par le Nouvel Observateur le 20 mai 2011 sur les réseaux secrets des cybernautes syriens vivant ou ayant été formés en Occident. Selon l'article, des dizaines de cybernautes ont suivi, au cours des années ayant précédé la "révolution syrienne" des stages de protection informatique à l'étranger et des fondations occidentales les ont conviés à des séminaires dans des pays voisins. En Jordanie, par exemple, l'ONG irlandaise Frontline leur a expliqué comment effacer des données à distance, échanger secrètement des e-mails ou stocker des fichiers sensibles, notamment des vidéos. L'un 'entre eux, vivant à Beyrouth, a déclaré au journaliste avoir suivi un séminaire de ce type aux Etats-Unis en février 2010. Un autre, vivant à Londres, fut l'un des premiers à avoir organisé l'entrée clandestine de matériels de communication en Syrie, avant même le début des contestations et a été formé aux tactiques de la "lutte pacifique". Dans les mois qui ont précédé le soulèvement, il avait, comme d'autres, organisé des séminaires sur ce thème pour quelques dizaines de Syriens de l'intérieur. Ces stages se sont tenus discrètement dans des pays où ses compatriotes n'ont pas besoin de visa - notamment la Turquie et la Jordanie. Beaucoup d’entre eux ont reçu des équipements de communication très tôt.

     

    [13] Le comité de coordination des forces du changement démocratique (CNCD) s'est créé le 11 juin 2011 dans un hôtel de Damas où il a tenu son congrès le 18 septembre, affirmant agir en coordination avec les comités locaux animateurs du mouvement. La constitution du conseil national syrien a été annoncée le 15 septembre 2011 à Istanbul après une première annonce faite par un "jeune" à Ankara de la création par "des jeunes révolutionnaires de l'intérieur" d'un conseil national de transition. Les Turcs, pressés d'engager un processus à la Libyenne, ont dû vite être rappelés à la patience par leurs mentors occidentaux!

     

    [14] Ammar El-Baradaï, Le printemps arabe, des révolutions populaires sans programmes politiques (?????? ??????: ????? ????? ??? ????? ??????), publié dans El Qods.

     

    [15] A propos de la légitimité du conseil national syrien (??? ????? ?????? ?????? ??????). C’est nous qui soulignons.

     

    [16] Et dont les Etats-Unis viennent de décréter la disgrâce dès lors que les événements semblent aller dans le sens d'une déstabilisation du régime par le moyen d'une ingérence militaire rampante. Voir le billet publié dans El Quds du 15 août 2012 sous le titre Le conseil national syrien rend-il son dernier souffle?(?????? ?????? ?????? ???? ???????) : "Les groupes djihadistes armés qui ont renforcé leur présence en Syrie grâce à leur financement et leur approvisionnement en armes de ces derniers mois et agissent indépendamment du conseil national syrien et de l'opposition traditionnelle y compris des frères musulmans, représentent désormais le troisième courant puissant et l'épine dorsale de l'opposition combattante".

     

    [17] Rachad Abou Chaour, Syrie : L'option du dialogue (?????: ?????? ?? ??????), El Quds du 15 août 2012.

     

    [18] Voir à ce sujet le documentaire d'Antoine Vitkine, diffusé le 8 mai 2012 par la cinquième chaîne française sous le titre "Kadhafi mort ou vif" qui retrace en particulier les circonstances dans lesquelles les forces spéciales de plusieurs pays dont la France, la Grande-Bretagne et le Qatar ont pris d'assaut et "libéré" Tripoli en août 2011, avec la participation des groupes armés entraînés au Qatar et dirigés par le djihadiste Abdelhakim Belhadj.
    Précisons que ce genre de révélations a posteriori participe paradoxalement et pleinement de l'entreprise de désinformation principale qui consiste, à chaud, à occulter des vérités, aussi longtemps que la manipulation des esprits requiert d'accréditer sans réserve la propagande de guerre.

     

    [19] Tarik Ramadan, L'islam et le réveil arabe, Presses du Châtelet, Paris, novembre 2011, citations extraites des pages 54 et 55.

     

    [20] Rapporté par une dépêche de l'AFP datée du 11 février 2012 reprise par différents organes de presse.

     

    [21] Adonis s'est finalement montré moins calculateur et moins soucieux de plaire qu'on aurait pu le supposer. Depuis le début des événements en Syrie, on lui a reproché l'ambiguïté de ses positions. En fait, l'intelligentsia "révolutionnaire" n'a pas pardonné à celui qu'on considère comme le plus grand poète arabe vivant sa position décalée par rapport au consensus qui s'était très vite construit à coups de pétitions au printemps 2011. Après qu'il ait dénié au soulèvement la qualité de révolution et marqué sa désapprobation pour l'utilisation de la mosquée (donc de l'islam) par les manifestants, il a fait l'objet d'une campagne de dénigrement violente et orchestrée et il est devenu "le cas Adonis". En fait, sa critique de la "révolte" (dans un texte intitulé Dix thèses sur les révoltes arabes actuelles) était plutôt mesurée. Il déclarait ainsi en mai 2011 : "Je ne peux absolument pas me joindre à une manifestation politique qui sortirait d'une mosquée mais je ne peux accepter de même que la violence et le meurtre soient utilisés contre cette manifestation". C'était avant que la perspective d'une intervention étrangère ne lui arrache l'exclamation que j'ai mentionnée.

     

    [22] Intitulé Entre la "révolution" et l'ingérence étrangère : Le malaise arabe. (Sur ce blog)

    [23] ?????? ?? ????? ?? ??? ?????

  • Les syndicats de la santé donnent six mois au nouveau ministre

     

     

    par Salah-Eddine K., Le Quotidien d'Oran, 17 octobre 2012

     

    En trêve pour quelques mois encore, les syndicats de la santé publique, estiment néanmoins que l'amélioration du secteur de la santé est une priorité.

     

    Si le nouveau ministre de la santé s'est déclaré ouvert au dialogue avec les syndicats de la santé se disant disposé pour la prise en charge des problèmes que vit le secteur, « il n'en demeure pas moins que ce secteur a besoin d'une volonté politique affichée par tous». Pour l'intersyndicale de la santé, le ministère de la santé ne peut à lui seul « redonner au secteur l'image qui lui échoie », ont fait remarquer, hier, lors d'une conférence de presse à Alger, les représentants des syndicats des praticiens spécialistes (SNPSSP), des praticiens de la santé publique (SNPSP), de ceux des psychologues (SNAPSY) et des enseignants des paramédicaux (SNPEPM). Accordant un crédit mais mesuré au nouveau ministre de la santé, Abdelaziz Ziari, l'intersyndicale de la santé n'envisage pas, du moins pour le moment, d'entrer en conflit ouvert avec la tutelle. Par la voix de son porte parole Khaled Keddad (SNAPSY), qui signale au passage que son syndicat est le seul à n'avoir pas été convié à une rencontre avec le ministre de la santé), l'intersyndicale a indiqué qu'il est urgent de se pencher sur les problèmes du secteur et qu'elle apportera tout son soutien à la démarche du ministre dont les intentions sont claires « travailler avec les partenaires (syndicats) pour améliorer les conditions socioprofessionnelles du personnel et du coup, du secteur afin de prendre en charge le malade ». Ces syndicats disent « avoir pris acte des intentions du ministre, mais attendent des concrétisations dans un temps raisonnable… n'excédant pas les six mois». Faisant le bilan du secteur pour les deux dernières années, ils estiment qu'un immense retard à été enregistré. Pourtant, les moyens matériels et humains existent pour avoir un secteur « plus performant » en vue d'une prise en charge du malade. Un bilan des plus « catastrophiques » ajoutent ces syndicats. Rupture et manque de médicaments, de vaccins, grèves, absence de dialogue constituent l'essentiel du bilan, estime l'intersyndicale. Les syndicats de la santé ont réitéré, lors de cette conférence, leurs revendications. Statut clair pour les 5 ex-écoles devenues instituts de formation pour les paramédicaux que se disputent le ministère de l'enseignement supérieur et celui de la santé, telle est la principale revendication du représentant du SNPEPM M. Decchiri qui a salué lors de son intervention le règlement des salaires des enseignants des paramédicaux, intervenu récemment.

    Pour Lyes Mérabet (SNPSP), l'essentiel des revendications des praticiens de la santé publique se résume dans la révision du statut et du régime indemnitaire, actuellement devant la direction de la fonction publique. Il indiquera qu'il est nécessaire de procéder à une telle révision qui doit être en rapport avec le pouvoir d'achat. Même revendication pour le syndicat des spécialistes de la santé publique en ce qui concerne le statut et régime indemnitaire avec en plus la revendication de mettre fin au service civil en accordant aux spécialistes des mesures incitatives dans le but d'une réelle couverture de toutes les zones du pays.

  • A la frontière de la viande :xfiles

     

     

     

    Un mouton désœuvré demande à un autre mouton au chômage ce qu’il va faire pendant les deux longs jours de congé de l’Aïd. Probablement manger de l’herbe comme le reste de l’année, lui répond-il. Le premier lui demande alors s’il a entendu parler de ce groupe sanguinaire qui égorge des moutons à la pleine lune, serial killers de masse qui s’attaquent aux créatures sans défense. Le second mouton lui avoue que oui, il a eu vent de cette triste série de meurtres gratuits et inhumains. Les deux moutons, bien que totalement apolitiques comme la plupart des moutons, ont sombré dans une vague inquiétude et se sont demandés ce que faisait l’Etat pour mettre hors d’état de nuire cette bande d’assassins. On a quand même voté en masse pour Bouteflika, conclut l’un des moutons, aujourd’hui, l’on ne peut rien dire. Oui, le Président sait sûrement ce qu’il fait, confirme l’autre. Bien qu’imperméable au doute comme la plupart des moutons, la question s’est quand même posée : et si ça nous arrivait à nous  ?

    Après quelques minutes de terreur, l’un des moutons a dit avoir entendu parler d’une autre organisation établie aux frontières et qui passait son temps à exfiltrer vers les pays voisins des troupeaux entiers de moutons. Des gens bien, qui pensent à nous, s’est dit l’autre. Faut pas croire tout ce que l’on dit, a-t-il renchéri, il n’y a pas que des sanguinaires dans le pays. Qu’est-ce qu’on attend alors ? C’est ainsi que les deux moutons sont partis aux frontières. Le premier a été égorgé en Tunisie, le premier jour de l’Aïd. Le second a été attrapé lors de sa tentative illégale de passage de la frontière avec de nombreux autres moutons et un groupe d’humains généreux qui les guidaient. Il a été égorgé par la brigade des Douanes d’Oum Tboul, le premier jour de l’Aïd. Moralité pour harraga, ici ou ailleurs, on finit en côtelettes, autant rester à la maison à manger des côtelettes.

     

    Chawki Amari
  • algerie:gouvernement absences irreguliere: motif destruction de l'agerie

    Sadomasochisme par consentement mutuel !

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Finance mondiale. Si ça continue comme ça, l’Algérie
    va devoir imposer un…

    … rééchelonnement au FMI !

    Juste une question : le Mohamed Seddiki élu à la tête de la Commission de surveillance des élections locales, c’est le même que le Seddiki Mohamed élu à la tête de la commission de surveillance des législatives du 10 mai dernier ? On me murmure à l’oreille que oui ! En même temps, un parfait homonyme, Mohamed Seddiki, et membre lui aussi de Ahd 54, doit pas y en avoir des masses. Donc, c’est bien lui. Le monsieur qui n’a pas arrêté de jouer le poil à gratter lors du scrutin pour l’Assemblée. Le mec qui a crié à la fraude sur tous les toits surveillés et fliqués de la République. Le gus qui a affirmé sur tous les balcons barreaudés du système que le scrutin n’avait pas été crédible. Et si je comprends bien, c’est ce «prototype» qui est reconduit à la tête d’une autre surveillance électorale, celle-là communale. Marquis ! Hou ! Houuuu ! Marquis de Sade où êtes-vous ? Si vous êtes parmi nous, faites-moi signe, signalez votre présence par un geste. Je ne sais pas moi… par un coup de fouet, par exemple. Je promets de faire «aïe» tout de suite après. Les proprios du Palais et de ses douves savent que le Seddiki va gueuler sa race à la fraude, ne va en rater aucune pour signaler des dépassements, et c’est pourtant lui qu’ils font élire par leurs 52 partis. Et lui, Mohamed le valeureux, sait par avance que l’élection sera bidouillée, qu’il aura beau s’égosiller dans le désert, ça n’effrayera que les dernières outardes non encore tirées, et malgré tout cela, il a rempilé ! Et ensemble donc, régime et surveillant en chef du vote, ILS L’ONT FAIT ! Ils se sont reconduits dans un épisode d’un rare sadomasochisme mutuellement consenti. Mon Dieu, quelles mœurs ! On aurait voulu nous dire que ces locales seront une mascarade, on ne s’y serait pas pris autrement ! Le Palais aurait souhaité nous faire comprendre qu’il se paie une nouvelle fois nos têtes ahuries, qu’il n’aurait pas procédé d’une autre manière. C’est même plus du simple foutage de gueule. Non ! C’est carrément, je me paie ta tronche, et en même temps, je prends un mégaphone pour te le dire, te l’hurler à l’oreille au cas où, triple buse, tu n’aurais pas compris ! Marquis ? Eh ! Oh ! Marquis, vous êtes là ? Si oui, fouettez-moi ! Remettez-en une couche Marquis de Sade ! Mmmmm ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • Destruktor (5)

    Par Maamar Farah
    Nous venons d’apprendre que les délégués de wilaya à la destruction nationale veulent marcher sur Alger pour soumettre leurs revendications aux autorités supérieures et rencontrer enfin leur idole : Destruktor lui-même, ministre de la destruction nationale !
    Selon des indiscrétions parvenues à notre rédaction, ces agents trouvent qu’ils ne sont pas assez payés pour tous les efforts qu’ils fournissent dans la grande tâche de destruction du pays ! Destruktor a certes dépêché quelques conseillers portant des sacs de plastique noir remplis de dinars, mais les délégués veulent des devises ! Ils disent que certains pays, ayant remarqué leurs compétences, veulent les utiliser pour détruire les nations ennemies. Dans les coulisses internationales, on dit que les agents locaux de la destruction ont le plus fort taux de rendement au monde et qu’ils peuvent abattre un million de moutons en une seule journée !
    maamarfarah20@yahoo.fr
    P. S. : Levée de boucliers de certaines associations suite à la publication d’un article sur le harcèlement dans la page «Vox Populi». La publication de ce texte ne signifie pas que la rédaction partage ce point de vue misogyne et sectaire. Mais nous évitons de censurer automatiquement les idées qui ne nous plaisent pas. A vous de réagir !

  • arrive enfin:la déstruction nationale

    APRÈS 16 ANS DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME
    La Garde communale dissoute le 1er novembre prochain

    La Garde communale a tout juste quelques jours devant elle. Le corps n’existera, en effet, plus en tant que tel à partir du 1er novembre prochain, date à laquelle sa dissolution sera effective.
    M. Kebci - Alger (Le Soir) - Après 16 ans d’existence, le corps ayant été créé le 3 août 1996 sous le décret exécutif portant le numéro 96- 265, paru dans le JO ( Journal officiel) n°47, une création dictée par l’impératif de faire face à l’hydre islamiste armée, la Garde communale sera officiellement dissoute le 31 octobre prochain. C’est ce que révèle le chargé de la communication au sein de la Coordination nationale de la corporation. La réunion de mardi dernier, qui a regroupé les directeurs centraux au niveau du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et les coordinateurs nationaux et locaux des Gardes communaux, a été on ne peut plus explicite quant au sort scellé du corps, a affirmé Lahlou Aliouet. Pour notre interlocuteur, cette entrevue de près de 6 heures, qui a eu lieu au siège de la wilaya de Blida, a été l’occasion pour les deux parties de discuter de l’après-dissolution, soit le devenir des effectifs du corps, estimés à près de 94 000 agents. Ainsi, M. Aliouet, qui fera part de la parution imminente dans le Journal officiel du décret portant dissolution du corps de la Garde communale, parlera de trois options alternatives offertes aux membres de la corporation. Il y a d’abord le départ volontaire à la retraite, option qui semble susciter un grand intérêt puisqu’ils sont près de 54 000 agents à en faire le choix. Vient en seconde position l’intégration de l’ANP en tant qu’auxiliaires avec des vœux exprimés par pas moins de 22 000 agents. Le reste des effectifs ayant préféré se reconvertir en agents de sécurité dans des entités économiques ou administratives publiques. Ces derniers, précise notre interlocuteur, et dans l’attente donc d’un poste d’emploi, continueront à percevoir leurs salaires. Cela dit, la dissolution en vue de leur corps ne semble point changer de trajectoire à l’élan revendicatif de la corporation. «La dissolution toute prochaine de notre corps ne veut nullement dire la fin de notre mouvement de revendications», tient à préciser le chargé de la communication au sein de la corporation pour qui, la question des 16 heures supplémentaires, de la classification des agents ou encore celle ayant trait aux œuvres sociales «sont toujours pendantes. Nous continuerons à les faire nôtres jusqu’à leur entière satisfaction». Et dans ce cadre, M. Aliouet fera part d’une réunion, prévue demain, du bureau de la Coordination nationale de la Garde communale, soutenant que le mouvement de revendication de la corporation observera une halte, le temps que les élections locales prévues les 29 novembre prochain se déroulent, à l’effet, dit-il, d’«extirper notre mouvement de toute velléité d’exploitation politique ». Exception faite, tient-il, cependant, à préciser, du 24 octobre courant, date à laquelle 44 agents de la Garde communale répondront de quatre chefs d’inculpation dont attroupement illégal sur la voie publique et outrage à corps constitué, et ce, consécutivement aux violents affrontements entre les forces de l’ordre et les gardes communaux lors de leur marche sur Alger à partir de Blida, le 9 juillet dernier. A l’occasion, un sit-in de soutien aux collègues convoqués se tiendra devant le tribunal de Bir-Mourad- Raïs, dans la capitale où le procès est prévu.
    Le projet de fondation toujours de mise
    Et pas que cela puisque pour M. Aliouet, la dissolution en vue de la Garde communale ne remet point en cause le projet de création d’une fondation dédiée à ce corps. Bien au contraire, la réunion de ce dimanche traitera justement et principalement de ce dossier qu’«il n’est pas question d’abandonner puisque nous escomptons, à travers cette entité, perpétuer le combat noble d’un corps qui a contribué et grandement à coups de sacrifices, à la sauvegarde de la République du péril islamiste ».
    M. K.

  • Mouton de l’Aïd et mouton des affaires

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Cela fait quelques semaines que la difficile question de l’acquisition du mouton de l’Aïd taraude de nombreux compatriotes. La fête du sacrifice a toujours constitué un moment budgétaire crucial pour les ménages algériens. Mais, avec le temps, son coût a fini par dépasser l’entendement économique. Le mouton vaut désormais plus que son poids de viande de mouton ! Entre une fois et demie et deux fois le prix de son poids. Et quand on connaît le prix de la viande ovine, on peut mesurer l’ampleur du sacrifice financier qui est demandé aux fidèles désireux de perpétuer le geste symbolique d’Abraham.
    Faut-il plaindre ou saluer toutes ces petites gens qui, chaque année, se saignent pour pouvoir égorger le mouton ?
    Les stratèges de l’économie du culte, eux, ne semblent point s’embarrasser de scrupules. Les fidèles veulent honorer le rite religieux ? Ils en auront pour leur argent ! Ils ne paieront pas que la viande qu’ils auront à déguster ou à offrir ; ils paieront la possibilité d’égorger la bête.
    L’Aïd est une opportunité commerciale providentielle pour une armée de maquignons professionnels ou de circonstance. Et l’État, plus fidèle que les fidèles, “réunira toutes les conditions pour permettre aux Algériens d’accomplir leurs devoirs religieux”. Celui-là comme les autres.
    Alors spéculateurs, servez-vous, puisque c’est pour la bonne cause, celles de nos convictions religieuses. Quand on aime, on ne compte
    pas ; ce n’est pas quand on croit qu’on va compter !
    Et la contribution de l’État ne s’arrêtera pas là, à fermer les yeux sur le plus grand marché informel de l’année et du pays. Cette opération qui échappe aux autorités agronomiques, sanitaires, commerciales et fiscales concerne pourtant des millions de têtes d’ovins et de caprins et brasse des milliers de milliards de dinars. Autour de toutes les agglomérations et le long des routes, des terrains sont rendus disponibles pour servir de foires aux bêtes et, le jour du sacrifice, vous pourrez accrocher la carcasse à sécher et à se vider de son sang sur la branche d’un arbre, y compris parmi ceux qui bordent le boulevard Victor-Hugo à Alger. Avec un peu de chance, l’ENTV pourrait passer par là et filmer vos enfants en train de se réjouir de la mise à mort d’un animal avec lequel ils jouaient la veille et qu’ils ont fini par tant aimer.
    Des “start-up” de Cola halal qui ont fleuri en Europe aux “tour-operators” pour “omra” en low-cost, en passant par la privatisation royale saoudienne des Lieux saints, la religion constitue, en ces temps où tout se marchandise, un paradis pour affairistes et pour… politiciens.
    Ce n’est donc pas pour défendre des pratiquants qui se font arnaquer, de bonne foi, que l’État va se mettre à dos cette véritable “religion connexion”. Ce qu’il donne des gages d’allégeance à la règle de “l’islam religion d’État” et d’en tirer, comme il croit, une part de légitimité. À la piété populaire, doit en quelque sorte répondre une piété institutionnelle. Qu’importe si le pieux quidam doit en faire les frais… financiers.
    De norme de comportement uniforme, la piété glisse en norme de consommation commune. Elle devient alors une opportunité d’affaires qui arrange aussi bien les affaires des affairistes que celles des politiques.

  • meme code genetique,fakhamatahou national ,l'algerie une dictature.

    Plan d'action : Sellal durcit le ton
 et menace

     

    Par Le Matin DZ |

     

    Ce mardi, devant le conseil de la Nation, Abdelmalek Sellal a assorti son Plan d'action de fermetés et de menaces contre la société civile: "Le gouvernement est déterminé à œuvrer pour le maintien de l’ordre public" a-t-il averti en se fait le héraut de la politique de "Réconciliation nationale" du chef de l'Etat.

     

    Abdelmalek Sellal se met à l'heure de la réconciliation nationale.

     

    Le gouvernement Sellal est-il déjà aux abois? Son plan d'action qui n'a cessé d'appeler à "regagner" la confiance du citoyen autrement dit, sommé de taire ses revendications nombreuses et accumulées, s'est voulu offensif par des promesses à foison qui ne semblent pas avoir trouvé écoute auprès des citoyens désabusés depuis longtemps par ces batteries de mesure auxquels seuls les naïfs prêteront crédit. Dès son adoption par un parlement lui-même depuis longtemps, vomi par la rue, le plan d'action d'Abdelmalek Sellal ne s'est pas imposé comme un projet d'ensemble, cohérent et inscrit dans une perspective, mais, par la multiplicité débordante de ses mesures, se voulant panacée de mesures hétéroclites.

     

    Après une courte période de "mobilisation" des ministres qui ont fait le dos rond face aux mouvements de mobilisation et de revendications politiques de la société civile, promettant, par ci, par là, la satisfaction des "besoins", recevant les syndicats, se faisant presque les représentants légitimes, ce plan d'action semble déjà essoufflé par son volontarisme même. Pour nombreuses et alléchantes que furent ses annonces, il est resté comme un spectacle sans public.

     

    Ainsi, après s'être dit agacé par le trop-plein de la chose politique, affirmant même qu'il n'a pas le temps à "la réflexion", que l'heure est à l'action, aux choses concrètes et palpables, le revoilà englué dans des déclarations idéologiques. Le gouvernement prétendument de l’"action" n'a pas longtemps résisté à la nature du pouvoir dans lequel il est : la parade, la langue de bois et les menaces. Abdelmalek Sellal se met à l'heure de la réconciliation nationale, Messahel à celle de "la bonne gouvernance" qui est, selon lui, "une exigence de l'Etat de droit" après les premières ruades de Ghlamallah réclamant un clergé islamique. L'"application du programme de Bouteflika" dont se gargarise le gouvernement ne pouvait se suffire de mesure oesophasiques et n'est pas fait pour "regagner" la confiance du citoyen qu'il a niée.

     

    Ce mardi, le Premier ministre, s'est investi pour la première fois dans la politique de la réconciliation nationale du chef de l'Etat oubliée dans son plan d'action, ainsi que l'a d'ailleurs fait remarquer le patron du MSP, Bouguerra Soltani. Lors de la présentation de son plan d'action devant les membres du conseil de la Nation, Abdelmalek Sellal a affirmé que "gouvernement œuvrera à la prise en charge de tous les dossiers des victimes de la tragédie nationale et la prise en charge de l’ensemble des victimes du terrorisme et ceux qui ont contribué à la lutte contre le terrorisme", soulignant par ailleurs "la nécessité de consolider l’unité nationale, en continuant à promouvoir les préceptes de l’Islam, et l’attachement à l’identité arabo-musulmane et amazighe."

     

    Cette incursion subite sur le terrain idéologique des gouvernements précédents trahit-elle la mascarade de la nomination d'un "nouveau" gouvernement qui se met à parler comme Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem ou Yazid Zerhouni ? Voilà donc un Premier ministre qui emboîte le pas aux "réconciliateurs" de son gouvernement qui arrime son Plan d'action aux inepties du "programme de Bouteflika" cité à tout-va dans la moindre mesure annoncée comme s'il était l'épée de Damoclès sur la tête de Sellal. Un Sellal qui reprend à la lettre en "copier-coller" les déclarations récurrentes de Bouteflika, ses sujets de prédilection et de prédation : l'indépendance de la justice, le maintien de l'ordre public, la lutte contre la corruption et le crime organisé, conçus par lui comme des instruments coercitifs contre une justice indépendante et une répression aveugle contre les mouvements de revendication.

     

    Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ce mardi, s'est fait le porte-voix de celui qui l'a désigné à ce poste, en proférant des menaces contre le citoyen dont il veut pourtant "regagner la confiance: "Le gouvernement est déterminé à œuvrer pour le maintien de l’ordre public, la préservation de la sécurité des personnes et de leurs biens et la lutte contre la corruption et les fléaux sociaux" et promet de "donner plus de moyens à l'’appareil judiciaire et l’office national de lutte contre la corruption (qui) seront dotés de tous les moyens pour mener à bien leur mission." Le ton n'est plus aux promesses mais à la fermeté, aux menaces contre la société civile qui est ainsi avertie du vrai dessein du gouvernement de Bouteflika. Faire taire toute revendication politique au nom même de ce "plan d'action" qui devient le meilleur moyen de renforcer la nature oppressive et répressive du pouvoir qui ne peut souffrir de se cacher trop longtemps derrière quelques « mesurettes » de pacotille.

     

    C'est donc un Premier ministre qui obéit aux injonctions du pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika, qui change de discours et de ton. Le charme avec lequel il a pris ses fonctions et ses prédispositions affichées à l'"écoute" du citoyen ont fondu comme neige au soleil. En mois de temps qu'il n'a fallu pour les quelques coups de balais sur les terrains vagues des cités dortoirs, les quelques courses poursuites aux marchés informels chassés la nuit et revenus le jour, il endosse l'uniforme de la répression sous les euphémismes dont est rompu le pouvoir: "assainir le climat non favorable à la concrétisation du plan d'action", "permettre à la justice de mener à bien sa mission" et "concrétiser et approfondir la réconciliation nationale".

     

    Pour un homme réputé pour son franc parler, Abdelmalek Sellal est contraint d'apprendre à quels temps et tons se conjugue la nature despotique du pouvoir de Bouteflika. Avant toute récolte du Plan d’action, si d’aventure il y en aurait, il faut nettoyer la rue : donner la chasse aux associations des victimes du terrorisme, interdire tous les sit-in, refuser les prénoms amazighes, jeter en prison les militants des Droits de l’Homme… A ces conditions, le citoyen peut se mettre à table.

     

    R.N

  • 1. "Ah, il parle, il parle, maintenant, Nezzar…"

     

    EXCLUSIVITE LEMATINDZ Entre l'automne 2000 et le printemps 2001, j'ai rencontré l’ancien président Chadli Bendjedid, un dizaine de fois, dans sa demeure algéroise du quartier Poirson où il vivait retiré avec ses proches. Celui qui fut un très controversé chef d'État voulait me confier la rédaction de ses mémoires auxquelles il pensait déjà, neuf ans après avoir quitté le pouvoir. «J'ai besoin d'un nègre, je l'avoue, et on t'a recommandé particulièrement», avait-il murmuré, à notre première rencontre, avec ce sourire à la fois espiègle et confus qui caractérise nos provinciaux. J'avais réservé ma réponse. Ce qui m’importait en premier était d'arracher, pour le compte de mon journal Le Matin, la première interview de cet ancien chef d'État qui s'était muré dans le silence depuis son départ du palais d'El-Mouradia. Je caressais, en outre, le projet d’en obtenir des informations de première main pour le livre "Bouteflika une imposture algérienne" dont j'avais commencé la rédaction.

     

     

    Il m'accueillait en famille. C'était toujours en compagnie de son épouse Halima, de ses fils ou, parfois, d'Abdelhamid Mehri, parent par alliance, que débutaient nos rencontres avant que, très délicatement, il les transforme en de longs tête-à-tête qui duraient, parfois, jusqu'à une demi-journée.

     

    Le plus souvent amer et dépité par tout ce qui se racontait sur lui, Chadli Bendjedid s'abandonnait volontiers à des confidences sur les arcanes de la politique algérienne dont il fut un acteur et un  témoin privilégié, n'hésitant pas, sans en avoir l’air, à lever un timide voile sur le  personnel politique algérien. Je découvrais alors un homme à l'opposé du portrait que dressaient de lui ses adversaires. Le Chadli que j'ai eu à rencontrer n'avait rien du roi fainéant ni du sot monarque qu'on aimait à dépeindre pour la grande joie de l'homme de la rue. Il était plutôt à l'aise avec les choses de la politique, insistant sur le rôle de l'État en démocratie, n'hésitant pas à faire le lien avec l'histoire et avec le mouvement national, affichant de cette perspicacité rentrée que portent en eux les Algériens du pays profond, c'est-à-dire une discrète clairvoyance qu'on répugne généralement à étaler. Il semblait avoir pleine conscience de la démarche stratégique à imprimer à l’avenir du pays.

     

    L'homme était intarissable, s'exprimant avec une insoupçonnable franchise, mélangeant l'amertume à l’ironie et au mépris, s'exprimant parfois avec colère mais jamais avec haine. Il gardait toutefois la lucidité propre aux hommes politiques et conditionnait la poursuite de ces entretiens très spéciaux à la promesse de ne pas les publier sans son consentement. "N’écris rien sans mon feu vert !" Chadli tenait à ne pas rompre le silence qu’il s’imposait depuis neuf ans.

     

    Je dois dire qu'il me fut bien difficile de respecter un l’engagement de ne rien écrire sans sa permission. Les révélations que me faisait l'ancien président constituaient, pour le journaliste que je suis, une de ces aubaines dont on dit qu'elles ne se produisent jamais deux fois au cours d'une carrière. J’ai dû déployer des trésors de diplomatie pour lui extorquer la permission de publier un premier condensé de ses déclarations dans Le Matin du 13 janvier 2001. Ce fut alors la première sortie médiatique du président Chadli Bendjedid depuis son retrait de la vie politique. J'ai utilisé un autre partie de ces confidences dans le livre Bouteflika une imposture algérienne. Le plus gros des divulgations que Chadli m’a faites et qu’il disait réserver pour ses mémoires n'ont, cependant, jamais été portées à la connaissance du public. À ce que j'en ai appris, les dites mémoires qui devraient bientôt paraître sur le marché, ne devraient pas contenir de révélations notables. Ayant choisi,  in fine, de ne fâcher personne, l’ancien président les auraient expurgées des confidences les plus fracassantes.

     

    Ce sont donc des confessions inédites sur une époque marquante de mutation politique de l’Algérie, que je me propose de rapporter ici, par devoir envers le public mais aussi par souci de vérité envers un homme si souvent brocardé sans être vraiment connu.

     

    "Personne n'a obligé Chadli Bendjedid au silence"

     

    J’avais en face de moi un homme qui semblait avoir domestiqué le temps. Après près de dix ans d’ermitage, l'ancien président n’avait pas changé. Toujours cette corpulence de sportif endurci, la même chevelure cendrée qui ne concède aucune parcelle à la calvitie et toujours cet accent sans emphase qui lui a valu bien des sarcasmes. Celui qui a présidé durant treize longues années aux destinées de l'Algérie et qui fut au centre de plusieurs controverses, tenait à ne rien laisser paraître de ses amertumes, s’efforçant d’afficher la singulière sérénité d'un homme "à la conscience tranquille et qui ne regrette rien". Tout juste, par instants, se laissait-il trahir par une lueur désabusée qui assombrissait un peu plus un regard blasé par "tant d'ingratitude", l’ingratitude de presque tous, de ceux-là à qui il a rendu la liberté ou d'autres à qui il avait fait confiance. Mais n'est-ce pas cela, tout cela et rien que cela, le système à qui il avait lui-même si longtemps appartenu ? A l'écouter, la politique serait une affaire de morale et on se surprend à découvrir un homme presque ingénu à la place de celui qu'on croyait rompu aux impitoyables manoeuvres du sérail. Chadli, président outragé, homme blessé, justifie son long silence par "un choix personnel, sans aucune contrainte de qui que ce soit." Il dit avoir résisté aux démons de la polémique, par amour de la patrie : "Répondre à qui ? Et pourquoi ? Pour ajouter de l'huile sur le feu qui n'en manque pas ? Pour créer d'autres motifs de discorde à une situation déjà sérieusement compliquée ? Non je préfère ne rien dire pour l’instant, je laisse à plus tard…" L'immense égard qu'il déclare garder pour la fonction qui fut la sienne, le sens de l'Etat et des responsabilités qu'il a eu à assumer ainsi que l'éthique politique qu'il disait chérir au-dessus de tout, l'ont conduit donc à ce remarquable "silence responsable" qui, pense-t-il très fort, a épargné l'Algérie des déchirures supplémentaires. "Non, personne d’autre que Chadli Bendjedid n'a obligé Chadli Bendjedid au silence. Le pays a davantage besoin de protection et de responsabilités que d'échange de quolibets."

     

    La retraite forcée lui permet de lire et de s'adonner aux joies de la famille. L'ancien Président, qui vivait alors à Oran, non pas dans une résidence d'Etat comme on s'était plu à le raconter mais dans "la modeste habitation de sa belle-famille", se disait libre de tous ses mouvements, libre de se déplacer à l'intérieur et à l'étranger. "Mais quand on ne fait pas partie des gens qui aiment voyager ou qui adorent faire le tour des chefs d'Etat, les déplacements à l'étranger ne sont pas une obsession."

     

    A quel prix, cependant, se plie-t-on au silence responsable ? Chadli était exaspéré par tous ceux-là qui, exploitant son mutisme, faisaient des gorges chaudes à son propos. Ce matin-là, je l’avais trouvé plus dépité que de coutume. Devant lui, la presse du jour qui rapportait les propos dédaigneux et quasi insultants du général Khaled Nezzar se gaussant de l’inculture de l'ancien président. "Avec Chadli, c'était très simple : quand il disait quelque chose d'intelligent, on devinait qu'il venait de recevoir Mouloud Hamrouche !", avait déclaré l'ancien chef d'État-major de l’armée algérienne. Chadli hochait la tête avec tristesse et gravité. "Ah, il parle, il parle, maintenant Nezzar…" Après un long moment de silence, il murmura, le regard fixé sur le pin qui s'élevait vers les cieux : "Le problème, vois-tu, c'est la morale. Moi j'ai toujours agi en fidèle aux hommes que j’ai côtoyés. A Boumediene, à Bouglez… J’ai toujours agi en fonction d'un code d'honneur. C'est primordial, l'honneur, le respect, la discrétion, la réserve… Nezzar n’en a pas. C'est une petite créature. Un personnage de circonstances. Il rasait les murs quand j’étais président. Il sollicitait des entrevues que j'accordais rarement. Tu peux le vérifier auprès de ceux qui collaboraient avec moi à l’époque : personne ne s'autorisait à élever la voix parmi ceux qui aujourd'hui se pavanent devant la presse et se répandent en médisances. J’avais un énorme pouvoir et je le mettais au service des transformations sociales et politiques de l'Algérie, au service de son honneur. Aujourd'hui, devant le silence des anciens, c'est la foire des parvenus. Écoutez Khaled Nezzar, ou Anissa Boumediene, ou Bouteflika... Qu’adviendrait-il si je me mettais à leur répondre ? Je sais tout sur eux. Tout : comment ils ont été promus, comment ils sont devenus ce qu’ils sont. Ils ne savent rien sur moi. Veut-on vraiment qu’on dise tout sur Nezzar ? Ce serait catastrophique pour lui. Je le dirai peut-être dans mes mémoires. Mais nous devons à ce peuple d’être dignes en politique."

     

    A ma connaissance, le président Chadli n’a rien révélé de fracassant, dans ses mémoires, à propos du général Nezzar. Mais il n’en pense pas moins. En 2009, à Tarf, lors d’une rencontre sur Amara Bouglez, fondateur de la base de l’Est, il l’accusa rien moins que d’avoir été "un espion" pour le compte de l’armée française. Ce qui est, avouons-le, assez édifiant !

     

    Mohamed Benchicou

     

    LEMATINDZ

     

    La suite: 2. "Quelles réformes de Hamrouche ? Les réformes, c’est moi !"

  • Algerie:Questions autour d’un livre

     

    Quel est le seul livre à avoir écrit un président algérien ? Non, pardon, quel est le seul président algérien à avoir écrit un livre ? C’est le défunt Chadli Bendjedid, même s’il ne l’a pas vraiment écrit mais dicté. C’est quand même un livre émanant de sa pensée, profonde ou pas. Quel est le président algérien qui lit ou lisait le plus de livres ? Grande question. Combien de présidents algériens lisent-ils des livres ? Grosse interrogation. Combien de présidents algériens vont-ils lire le seul livre d’un Président algérien ? Là c’est déjà plus facile, comme il n’en reste qu’un, tous étant morts de vieillesse, de maladie ou d’assassinat, c’est lui qui va le lire.

    Mais il l’aura probablement déjà lu, avant tout le monde, avant peut-être même son auteur, ne serait-ce que pour voir s’il est dedans, en tout cas pour voir ce qu’il y a dedans. Quand il était vivant, le défunt Président auteur avait-il pensé à dédicacer un exemplaire de son livre au seul Président encore vivant et donc seul Président potentiellement lecteur ? Grande question. Mais il aura certainement pensé à ne pas égratigner l’actuel Président pour la simple raison qu’il est Président et bien vivant.

    Un livre peut-il mourir ? En théorie non, ou alors par l’usure du temps, par le jaunissement et pourrissement des feuilles qui peuvent mourir comme des feuilles mortes, des vraies. Mais en pratique, on peut interdire un livre, ce qui équivaut à une mort. Sauf que ce livre n’est pas interdit et ne le sera pas, parce qu’il n’y a rien d’interdit dedans, tout le monde le sait, même ceux qui ne l’ont pas lu. D’ailleurs, au dernier Salon du livre d’Alger où le livre de Chadli devait sortir, l’actuel Président a demandé si les jeunes lisaient. On aurait pu lui demander si les vieux écrivaient. Non. Lire ? Quoi ? Des livres de Présidents ? Il n’y en a qu’un, tout le monde l’a lu et il n’est même pas encore sorti.

     

    Chawki Amari
  • Yahia ! Yahia ! Yahia !

    Par Maamar Farah
    Quand le déplacement d’un président de la République deviendra-t-il un acte civilisé, un voyage professionnel sans ces «accueils populaires spontanés» rythmés par le baroud, la zorna et les youyous et colorés par des tonnes de confettis qui volent au vent, comme les millions de dinars sortis des coffres de la wilaya ?
    Lors de leurs déplacements, les présidents de grands pays utilisent même le train. Un simple wagon. Pas de cortèges royaux. Quelques gardes et des ministres alourdis par les cartables. Certes, des badauds applaudissent, se font photographier avec le chef de l’Etat ou lui demandent un autographe, mais pas de «liesse populaire», dépassée par le temps. Les révolutions arabes, qui ne nous inspirent pas beaucoup, ont ceci de positif qu’elles ont supprimé les portraits géants de la taille d’un immeuble et ces accueils d’un autre âge, avec poèmes panégyriques récités par des bambins qui ne comprennent rien à ce qu’ils lisent ! Pourrions-nous accéder à cette modération sans mettre le feu au Palais ?
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «A part la droite, il n’y a rien au monde que je méprise autant que la gauche.»
    (Pierre Desproges)

  • La petite histoire méconnue des villes et villages de blocage !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Lutte antiterroriste : le «chargé des affaires extérieures» d’Aqmi
    a été abattu par l’ANP. Eh ben là, au moins, on est sûr !
    Maintenant, le gars est vraiment à l’extérieur.

    Très à l’extérieur !

    Draâ Ben Khedda. Si Mustapha. Naciria. Oued El Alleug. Beni Mered. Juste des noms de localités algériennes ? Pas seulement. Ces villes et villages partagent tous la même bizarre particularité. Et ça vient de nous être rappelé ces dernières heures par les …rappelés du service national. En marche sur Alger, ces manifestants ont été bloqués par les forces de l’ordre du Palais à Draâ Ben Khedda. Du coup, la question me fascine : ces zones entourant la capitale et dont les habitants, chômage aidant et malvie faisant, ont pour seule activité celle de regarder des manifestants en colère se faire bloquer sur le territoire de leur commune. Comment les citoyens de ces «villes de blocage» vivent-ils leur statut si particulier ? Aucune enquête sérieuse à ce jour ne nous le dit, et je trouve cela bien dommage. Les résidents de Naciria lorsqu’ils accueillent bien malgré eux les enseignants grévistes en mouvement freiné vers Alger réagissent-ils de la même manière que leurs concitoyens de Beni-Mered lorsqu’ils assistent impuissants à l’installation sur leur place centrale d’un campement de gardes communaux stoppés net à la sortie de Blida ? Les «locaux» voient-ils l’arrivée cyclique de grévistes de tout le pays et leur blocage sur place comme une aubaine pour le commerce de la région ? Eh oui ! Trois cents rappelés du service national vachement remontés, crevés, exténués et surtout affamés, ça vous dévalise une épicerie en deux temps, trois mouvements. Et puis, il n’y a pas que les commerces d’alimentation. Il y a aussi les services. Comme les polycliniques et hôpitaux. Bloqués pour bloqués, les manifestants s’occupent eux aussi comme ils peuvent, en allant se frotter de temps à autre aux troupes antiémeutes. D’où, on le voit un apport non négligeable à l’économie du coin. Et je ne vous parle pas des liens qui se tissent. Et pas que sociaux, les liens ! Le contractuel bloqué à Oued El Alleug et qui déclame des poèmes sous le balcon d’une belle, c’est-il pas charmant et annonciateur de futures noces pour les printemps algériens à venir ? Non, assurément, je trouve que là, pour le coup, nos sociologues sont coupables de négligence grave en ne se penchant pas sur ce phénomène. Ça me met tellement en rogne que dès demain, je prends la route d’Alger pour aller y manifester ma colère. Heu… moi, je viens du Sud. Pour les manifestants qui viennent du sud du pays, c’est laquelle, la ville de blocage avant Alger ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

     

  • salut la france,vous avez une conscience,des souvenirs coloniaux!!! l'algerie ,massacres,shoa,crimes,impunité

    COMMÉMORATION DES MASSACRES DU 17 OCTOBRE 1961
    Le pouvoir socialiste reconnaîtra-t-il les massacres coloniaux ?

    De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed
    17 Octobre 1961-17 Octobre 2012, cinquante et un ans depuis que des dizaines de milliers d’Algériens manifestant pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire à l’encontre des «Français musulmans», instauré par le sinistre préfet Papon avec la bénédiction des autorités supérieures, ont été l’objet d’une répression sans pareille, torturés et pour beaucoup d’entre eux jetés à la Seine.
    Depuis quelques années, ces massacres, non encore reconnus officiellement par les différents pouvoirs qui se sont succédé en France, ont toutefois été révélés dans leur pleine horreur grâce au travail inlassable engagé par de nombreuses associations et grâce aussi au travail d’écriture de certains historiens français et algériens et enfin grâce à quelques politiques — essentiellement de gauche et notamment au niveau local — qui ont décidé de consacrer des plaques commémoratives dans des places publiques à ces massacres pour faire connaître, notamment aux jeunes, ces meurtres du régime colonial qui continuent à être officiellement occultés. Ces dernières années, nous assistions en France à des commémorations organisées essentiellement par des élus locaux français qui invitaient les autorités algériennes – ambassadeur, consuls généraux et consuls — à se joindre aux cérémonies commémoratives du 17 Octobre qu’ils organisaient. Depuis deux ou trois ans, l’initiative vient aussi fort heureusement de quelques consulats qui ne se contentent plus d’être les invités d’un événement qu’ils initient maintenant et animent eux-mêmes, les jeunes Français n’étant pas les seuls à méconnaître ce pan de l’histoire coloniale et ses prolongements, y compris dans l’Hexagone. Ce paradoxe étant maintenant levé, quelles sont les principales commémorations cette année ? Le «Collectif 17 Octobre pour la mémoire et la citoyenneté», qui œuvre beaucoup à faire vivre la mémoire de ces événements, et ce, depuis de nombreuses années, organisera des rassemblements à Paris mais aussi en province. Dans un texte largement diffusé, le collectif rappelle au président Hollande qu’il s’est engagé, lors de sa campagne pour la présidentielle, à ce que toute la lumière soit faite par l’Etat français sur cette tragédie. Outre cette dernière, le collectif rappelle les autres crimes du système colonial «les 45 000 Algériens, femmes, hommes et enfants décimés le 8 Mai 1945 et les massacres de Thiaroye (Sénégal) et Madagascar que la République refuse toujours de reconnaître». A l’initiative du collectif, les Algériens et leurs amis sont appelés à se rassembler ce soir à 18 heures au pont Saint-Michel à Paris, au bord de la Seine où précisément tant d’Algériens ont été jetés. Au même moment et toujours à l’initiative du collectif, un rassemblement est prévu à Lyon, à la place Gabriel Péri. Dans la matinée d’aujourd’hui, et comme il le fait chaque année, le maire socialiste de la capitale, Bertrand Delanoë, déposera – en présence de Missoum Sbih, l’ambassadeur d’Algérie — une gerbe de fleurs devant la plaque commémorative dédiée à la mémoire des Algériens et apposée par le maire socialiste il y a déjà quelques années sur le pont Saint-Michel. Le Centre culturel algérien a choisi d’organiser ce jeudi 18 octobre un débat avec deux historiens et l’ancien prisonnier politique Mohand Zeggagh, auteur de Prisonniers politiques FLN en France pendant la guerre d’Algérie 1954-1962. L’historienne Linda Amiri évoquera ses recherches d’historienne sur la Fédération de France du FLN et replacera le 17 Octobre dans le combat de cette fédération pour l’indépendance de l’Algérie. Quant au deuxième historien — Emmanuel Blanchard — ses travaux et notamment celui consacré à «la police parisienne et les Algériens 1944-1962» et son engagement au sein du Groupe d’information et de soutien des immigrés Gisti participeront sans aucun doute à l’enrichissement du débat. En banlieue parisienne, le consulat d’Algérie de Nanterre et la municipalité de Colombes inaugureront ce soir, en présence du secrétaire d’Etat aux Algériens à l’étranger, un cycle de projections de films algériens de ces 50 dernières années, dont un court-métrage de Amar Rabea sur ce bilan cinématographique ; L’Opium et le Bâton de Rachedi, Zone Interdite de Ahmed Lalem et Chronique des années de braise de Hamina. Ces projections seront suivies d’un débat sur le cinéma algérien. La manifestation de ce soir sera suivie dimanche 21 octobre à 11h par un rassemblement au pont de Bezons. Enfin, les téléspectateurs en France et ici pourront voir sur France 24 ce soir à 22h 40 (heure algérienne) un reportage inédit portant sur les «Algériens de France 1954-1962» et que la chaîne présente comme un document portant sur «l’exil, les bidonvilles, la pression nationaliste, la répression policière» dont quatre Algériens témoignent. Ces manifestations et beaucoup d’autres encore suffiront-elles à conduire Hollande et son gouvernement à, enfin, répondre à la légitime demande de reconnaissance de ces massacres ? Il est permis d’en douter, sachant le poids qu’ont pris les nostalgiques de l’Algérie française encouragés en cela par le pouvoir précédent mais pas seulement, il faut bien le dire.
    K. B.-A.

  • Amis diplomates, bonne fête !

    Par : Mustapha Hammouche

    Selon Medelci, les divergences entre l’Algérie et la France sur l’approche pour la résolution de la question malienne avaient été finalement “exagérées” ! Presque inventées, si l’on se fie aux “convergences sur l’essentiel” notées par Valls !
    Il n’y a pas que sur ce sujet que les divergences se révèlent controuvées : les accords de 1968 ne posent pas problème, non plus.
    Curieuses mœurs diplomatiques de “ni pour ni contre, bien au contraire”. Ainsi, l’Algérie, sans être membre de l’Organisation de la francophonie, assiste aux sommets avec la plus haute représentation qu’elle peut. Au pays où nous les francophones sont suspects de crime de “francophilie” et, de ce fait, accablés d’“assimilationnisme”, une clarification sur le sens de cette “participation aux sommets sans participation à la francophonie” s’impose.
    Hier, c’était justement la Journée nationale de la diplomatie algérienne.
    À l’origine, il s’agissait de célébrer, en cette occasion, l’efficacité d’une diplomatie dont les principes ont été forgés par la rigueur d’une révolution alors exigeante en termes de cohérence doctrinale. Aujourd’hui, faute de “réalisations”, elle essaie de compenser en contorsions communicationnelles ce qu’elle a perdu en efficacité relationnelle. Elle s’est transformée en diplomatie d’inaction internationale et de discours à la carte : un discours pour les interlocuteurs étrangers, un autre pour l’opinion locale ; mais aussi un discours pour le présent et un discours pour l’après-coup.
    Ainsi, au moment de devoir reformuler sa position, notre diplomatie pourra mettre le “malentendu” sur le compte de l’exagération médiatique. On ne devrait donc pas s’étonner de voir la demande de repentance régulièrement adressée à la France par les responsables d’institutions dénoncée comme simple abus de langage de voix non autorisées, voire incontrôlées. C’est vrai que l’Algérie n’a pas “une” voix. Quand le président de l’Assemblé nationale célèbre, à Alger, la spécificité algérienne providentielle qui nous a mis à l’abri des désastreuses “révolutions arabes”, le ministre des Affaires étrangères salue, quelques jours plus tard à New York, ce même “printemps arabe” voulus par les peuples.
    D’ailleurs, notre diplomatie s’adresse plus souvent à nous pour nous dire ce que nous devons penser de son action qu’à l’étranger pour tenter d’influer sur la marche des choses de ce monde. Comme dans tous les domaines de la gestion des affaires de l’État, la diplomatie est réduite à un élément de promotion politique interne du régime. Constamment à l’affût du moindre “bon point” d’un partenaire, d’une puissance notamment, sur la pertinence de ses “réformes” ou sur sa coopération dans la lutte contre le terrorisme international, le pouvoir se fait un devoir de répercuter jusque dans les chaumières nationales les bonnes appréciations dont l’affuble l’étranger. La diplomatie, telle qu’elle est conçue, sert d’abord à entretenir la bonne presse internationale du pouvoir. Quitte à ce que les concessions politiques soient prolongées par des concessions économiques du genre financement local des… IDE qataris ou entorse à la règle de 51/49 dans la cession d’Alver.
    Dépossédés de leur mission de souveraineté par l’instrumentalisation clanique et politicienne, nos diplomates professionnels ont droit à nos meilleurs vœux : bonne fête !

     

  • prêt du FMI Algerie VS rapport FMI contre l'algerie ????

    Economie algérienne : un rapport contradictoire et alarmant du FMI

    Par Le Matin DZ |
     

    Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales, publié à l’occasion de la tenue de son assemblée annuelle prévue du 9 au 12 octobre à Tokyo (Japon), le Fonds monétaire international estime que l’Algérie a réalisé un taux de croissance de 2,5% en 2011, réaliserait, pour l’année 2012, "environ 2,6%", un taux révisé à la baisse puisque cette même institution, dans un rapport d’avril dernier, tablait sur une croissance du PIB de 3,1%, ces taux étant largement inférieurs aux données gouvernementales, couvrant à peine le taux de croissance de la population active.

    L'institution présidée par Christine Lagarde (ici avec K. Djoudi) a rendu un rapport contradictoire sur l'Algérie.

    Quant à l’inflation, le FMI estime qu’elle devrait passer de 8,4% en 2012 à 5% en 2013, contre 4,5% en 2011 et le taux de chômage de 10 % Tout en soulignant que tous els rapports du FMI se fondent sur les donnée officielles des gouvernants, corrigées parfois par des tests de cohérence, je voudrai mettre en relief les limites de ce rapport se rapportant au calcul du taux de croissance, du taux de chômage et du taux d’inflation.

    Le taux de chômage réel est-il de 10% ?

    Selon les documents officiels, entre 1999/2009 la création d’emplois a été de 3,5 millions d’emplois durant dont 54.8% dans le secteur de l’agriculture, le commerce, les services et le BTPH, le reste dans le secteur de l’administration, de l’industrie de l’artisanat et dans d’autres secteurs. Pour le Ministère du travail, le taux de chômageserait passé de 29% en 2000 à 23,7% en 2003, de 17,7% en 2004, de 15,3% en 2005 à 12% en 2008, 11% moyenne 2009-2010 et à moins de 10 pour cent en 2012, taux repris par le FMI. Qu’en est-il de la réalité. Au 1er janvier 2012 selon l’ONS, la population résidente totale de l’Algérie a franchi les 37 millions d’habitants (37,1).Le bilan démographique de l’année 2011 révèle que le volume de naissances vivantes a dépassé la barre des 900 000, seuil jamais atteint auparavant, et selon le FMI, la population active est passée de 11.203.000 en 2010 contre 10.911.000 en 2009 soit une augmentation annuelle de 292.000. Il faut donc créer environ 300 000 emplois par an, ce chiffre sous estimant d’ailleurs la population active féminine. Il est utile d’analyser le rapport sur le chômage en Algérie mené par Kangni Kpodar, responsable du département Afrique au sein de l'administration du FMI publié fin 2008 toujours d’actualité qui a tenté de diagnostiquer le "cas algérien". M. Kpodar émet des doutes sur l'efficience des différents mécanismes de création d'emploi (Ansej, contrat pré-emploi, les emplois salariés d'initiative locale…) mis en place par le gouvernement algérien. Selon cet économiste, ces programmes ont créé certes des millions d’emplois mais la majorité était des postes provisoires et souvent non rentables et que l'informel alimente de façon soutenue le marché du travail algérien.

    Cette analyse est corroborée par le rapport officiel de l’ONS 2012, pour qui 50% de la population active algérienne active l’informel surtout le petit commerce et les services qui d’ailleurs toujours selon cette enquête représente 83% du tissu économique algérien démontrant la tertiairisation de l’économie alimentée par la rente des hydrocarbures. En plus il faut compter les sureffectifs des administrations et des entreprises publiques et sans cette dépense publique fonction du prix du pétrole, qui demeure le moteur principal de la création d ‘emplois, le taux de chômage serait supérieur à 30% touchant paradoxalement les plus diplômés sachant que dans cinq ans l’université accueillera 2 millions d’étudiants contre 1,3 million d’étudiants aujourd’hui. Donc toute étude sur l’emploi doit élucider des facteurs fondamentaux : est-ce les emplois rentes fictifs, ou est ce qu’ils contribuent à la création de valeur ? Est ce que les emplois précaires dominants (3 à 6 mois pour un jeune parfois universitaire à 6000 dinars par mois) et sont-ils un signe d’amélioration de la situation sociale ? Or, fait contradictoire, le FMI annonce des taux de croissance de 2,5 et 2,6% entre 2011 et 2012 à peine de quoi couvrir la croissance de la population active mais annonce une baisse du taux de chômage. Or, un taux de croissance, tiré par les secteurs productifs, selon l’avis unanime des organismes internationaux, entre 7/8% sur plusieurs années cumulées, est une condition sine qua non pour atténuer à terme les tensions sociales, la pression sur le marché du travail le fait des jeunes qui représentent 50% de la population active. Il existe une loi économique universelle : le taux d’emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité. Et comment avec un si faible taux de croissance pourra-t-on créer 3 millions d’emplois entre 2010/2014 et améliorer le pouvoir d’achat des Algériens. D’autant plus, que l’on assiste au dépérissement du tissu productif, en raison des contraintes de l’environnement des affaires (bureaucratie et corruption notamment) produit de la logique rentière, l’industrie représente à peine selon l’officiel 5% du produit intérieur brut (PIB).

    Pas de corrélation entre la dépense publique et le taux de croissance

    Un taux de croissance se calcule par rapport à la période précédente, un taux de croissance élevé à la période T1, en référence à un taux de croissance faible en référence à la période TO donne globalement un taux de croissance faible. Selon les institutions, le rapport du FMI 2011, le produit intérieur brut l'Algérie est de 158,97 milliards en 2010, 183,4 milliards de dollars en 2011 avec une prévision de 188,6 milliards de dollars en 2012. Or, il y a lieu de souligner la faiblesse de la production et de la productivité du fait que 97/98% des exportations sont le résultat des hydrocarbures à l’état brut et semi brut, les 2.3% hors hydrocarbures fluctuant depuis plus de 20 ans pour un montant dérisoire entre 900 millions de dollars et 1,5 milliard de dollars. Ces 2/3% sont constitués en majorité de produits semi finis, issus eux-mêmes des hydrocarbures et déchets ferreux et non ferreux. C’est que plus de 90% du tissu économique sont constitués de PMI/PME organisées sur des structures familiales, ne possédant pas de management stratégique, ne pouvant pas faire face à la concurrence internationale. Les importations couvrent 70/75% des besoins des ménages et des entreprises dont le taux d’intégration ne dépasse pas 10/15%. On peut démontrer facilement que le taux de croissance officiel hors hydrocarbures de 5/6% a été permis pour 80% via la dépense publique et qu’il ne reste pour les entreprises véritablement autonomes créatrices de richesses, pouvant évoluer dans un environnement concurrentiel mondial, moins de 20% du produit intérieur brut. Mais fait important, le PIB peut cacher d’importantes disparités et l’indice du développement humain combinant 1/3 du taux de croissance, 1/3 les systèmes socio-éducatifs et 1/3 le système de santé élaboré par le PNUD est beaucoup plus fiable. Cela explique les erreurs d’appréciation des indicateurs globaux de la Banque mondiale et du FMI vis-à-vis de certains pays arabes qui ont connu les révoltes sociales dites printemps démocratique où ces institutions ont omis d’analyser tant le déséquilibre spatial que la concentration des revenus socio professionnelles au profit d’une minorité ans compter les fuites de capitaux hors des frontières de certains dirigeants.

    Le PNUD dans son rapport du 2 novembre 2011 intitulé "Durabilité et équité : un meilleur avenir pour tous", classe l’Algérie à la 96e place sur 187 pays, soit un recul de 12 places par rapport à 2010. C’est que le taux de croissance entre 2011 et 2012 selon le FMI pour l’Algérie est extrêmement faible comparé à la dépense publique. La vraie richesse ne peut apparaitre que dans le cadre de la transformation du stock de monnaie en stock de capital, et là est toute la problématique du développement. La dépense publique est passée successivement de 55 milliards de dollars en 2004, à 100 milliards de dollars en 2005 puis à 140 milliards de dollars fin 2006 et qui a été clôturée entre 2004/2009 à 200 milliards de dollars, mais faute de bilan on ne sait pas si l’intégralité de ce montant a été dépensé. Dans un Conseil des ministres le dernier trimestre 2011, le président de la République a affirmé qu’entre 2004/2013 plus de 500 milliards de dollars seront mobilisés. Pour un programme d’investissements publics 2010/2014, le gouvernement a retenu des engagements financiers de l’ordre de 286 milliards de dollars et concerne deux volets, à savoir le parachèvement des grands projets déjà entamés entre 2004/2009, l’équivalent de 130 milliards de dollars (46%) et l’engagement de projets nouveaux pour un montant de près de 156 milliards de dollars. Qu’en sera-t-il des restes à réaliser pour les nouveaux projets inscrits au 31 décembre 2004 à la fois faute de capacités d’absorption et d’une gestion défectueuses aggravant le déficit budgétaire que l’on essaie d réduire par des manipulations du taux de change. Le jeu à la baisse du taux de change du dinar non prise en compte dans le rapport du FMI, voile le déficit budgétaire réel, gonflant artificiellement la fiscalité pétrolière et donc l’inefficience de la dépense publique. Elle gonfle également artificiellement le fonds de régulation des recettes : une dévaluation de 20% donne une valeur de 20% de plus en dinars algériens calculé par le trésor et la Banque d’Algérie dans leurs bilans annuels. Pour plus de transparence, je préconise que les lois de finances se fonde sur le cours réel du marché des hydrocarbures, que toutes les subventions soient budgétarisées par le parlement lors de l’élaboration de la loi des finances quitte à ce que l‘excédent soit versé dans un fonds pour les générations futures.

    D’une manière générale selon un rapport pour la région MENA 2010, l’Algérie, en comparaison de pays similaires dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats, démontrant une mauvaise gestion pour ne pas dire une corruption socialisée. En fait avec une croissance si faible, alors que le taux aurait du être, supérieur à 10% entre 2004-2012, montrant un gaspille important des ressources financières, les entreprises véritablement productives représentant à peine 20% du PIB, avec le taux annoncé par le FMI on peut en déduire que la création d’emplois productifs couvre environ 25% de la croissance de la population active, les autres créations étant des emplois rentes de segments irrigué par la rente des hydrocarbures,reflétant une économie artificielle. Et l’Etat algérien continue de dépenser sans compter en lançant des projets non fiables à terme économiquement souvent pour des raisons de prestige. Tant qu’il y a la rente. Mais l’Algérie peut-elle continuer de vivre de l’illusion de la renter sur la base d’un cours de 70 dollars pour le budget de fonctionnement et 40/50 dollars pour le budget d’équipement si le cours des hydrocarbures baisse au risque d’une hyperinflation ? Peut-elle continuer dans cette voie suicidaire des assainissement répétées des entreprises publiques de plus de 50 milliards de dollars entre 1971 et 2011, avec des recapitalisations répétées des banques publiques contrôlant 90% du crédit global, malades de leurs clients souvent non bancables, dont plus de 70% des entreprises publiques sont revenues à la case de départ. Cette masse monétaire sans contreparties productives alimente le processus inflationniste.

    Une lecture biaisée du taux d’inflation

    Je doute que le taux d’inflation en 2011 ait été de 4,5% comme l’estime le FMI. Les prix à la consommation ont augmenté de 8,7% au mois de juin 2012 par rapport à la même période de l’année écoulée, situant le rythme d’inflation en glissement annuel en Algérie à 7,3% contre 6,9% en mai dernier selon l’Office national des statistiques (ONS). L’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 8,67% en juin 2012 par rapport à la même période de l’année dernière. Cette hausse est tirée essentiellement par l’augmentation de 10,76% des produits alimentaires, auquel 70% de la population algérienne consacre ses revenus. Une analyse pertinente de l’inflation doit lier le processus d’accumulation, la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales. Certes, le SNMG a plus que doublé en passant de 6.000 à 20.000 dinars, (200 euros au cours officiel, environ 150 euros par mois au cours du marché parallèle) la dernière augmentation ayant lieu en septembre 2011, mais devant déflater par le taux d’inflation réel pour déterminer le véritable pouvoir d’achat. Aussi, une interrogation s’impose : comment est-ce qu’un Algérien, qui vit au SNMG, (200 euros par mois, soit 6,6 euros par jour alors que le kilo de viande est de 10 euros) fait face aux dépenses incontournables : alimentation, transport, santé, éducation. La cellule familiale, paradoxalement, la crise du logement (même marmite, même charges) et les transferts sociaux qui ont atteint plus de 1.200 milliards DA en 2011, plus de 14OO milliards de dinars en 2O12 (14 milliards d’euros) soit 18% du budget général de l'Etat et plus de 10% du PIB jouent temporairement comme tampon social. Cela renvoie à la situation sociale. Une enquête réalisée par l’Office national des statistiques en 2009, précise que 77,1% des sondés ont reconnu qu’ils n’étaient pas couverts par le régime de la sécurité sociale et plus de la moitié de la population en activité était dépourvue de couverture sociale, soit 50,4% de l’ensemble des travailleurs qui n’étaient pas déclarés à la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas). Et sur le plan humain, elles font apparaître que près de cinq millions d’Algériens sont en situation de précarité car ne pouvant ni se faire rembourser leurs frais médicaux et encore moins de pouvoir bénéficier d’une retraite décente puisque les entreprises qui les emploient ne s’acquittent pas de leurs frais de cotisations. D’une manière générale, le processus inflationniste que l’on comprime artificiellement par des subventions montre l’absence de régulation ne s’attaquant aux fondamentaux renvoyant au manque de cohérence et de visibilité de la politique socioéconomique pour préparer l’après hydrocarbures, l’épuisement étant dans au maximum dans 16 ans pour le pétrole, dans 25 ans pour le gaz conventionnel, avec une population de 50 millions. Comme les réserves de change estimées à 193 milliards de dollars au 1er septembre 2012, richesse virtuelle provenant des hydrocarbures dont la facilité est de les placer pour 83% à l’étranger, en partie en bons de trésor américains et en obligations européennes, à des rendements presque négatifs pondéré par l’inflation mondiale, alors qu’il s’agit de les transformer en richesse réelle.

    Force est de constater que depuis 1986, l’Algérie est dans une interminable transition n’étant ni une économie étatisée, ni une véritable économie de marché concurrentielle, dans le cadre de l’interdépendance mondiale à l’instar des pays émergents, expliquant le peu d’efficacité tant de la régulation politique, sociale et économique. Il y a donc risque de tensions sociales croissantes en cas de chute durable en dessous de 80 dollars à prix constants posant la problématique de l’urgence de la diversification de l’économie algérienne, dans le cadre de l’intégration du Maghreb, pont entre l’Europe et l’Afrique et des nouvelles mutations mondiales. Cela implique de dépasser l’actuel syndrome hollandais d’une économie totalement rentière, importer étant plus facile que de produire localement. Car existent des possibilités pour augmenter le taux de croissance en Algérie qui recèlent d’importantes potentialités, supposant une nouvelle gouvernance stratégique des institutions et des entreprises. Cela suppose une profonde mutation systémique loin des intérêts de la rente.

    Abderrahmane Mebtoul, professeur d'universités

  • Les hôpitaux français réclament 20 millions d’euros à l'Algérie

     

    On peut construire 5 hopitaux moderne en Algérie avec les 20 millions d’euros !!

    Par Le Matin DZ |

     

     

     

    Des hôpitaux algériens mal gérés, pour ne pas dire moribonds, des dirigeants qui préfèrent se soigner à l'étranger, particulièrement en France. Ce qui fait exploser les coûts. Et susciter des colères, certes contenues, sur ce deux poids deux mesures.

     

    Bouteflika s'est plusieurs fois soigné à l'étranger.

     

    Dans la médecine comme dans la géographie politique : il y a les Algériens utiles pour lesquels on dépense sans compter, et les autres, le lumpen proletariat, sommé de se contenter de ce qu'on daigner lui concéder.

     

    Au moment où les malades de cancer pour ne citer que cet exemple, ont tout le mal du monde pour être suivi et soigné dans nos hopitaux, nos responsables au sommet de l'Etat, n'hésitent pas à aller se faire soigner dans les cliniques suisses, ou françaises. La pratique n'est pas nouvelle, elle date des lendemaine d'indépendance. Au lieu de doter l'Algérie de cliniques et d'hôpitaux, dignes de ce nom - pourtant l'argent ne manque pas -, tous les responsables choisissent de se faire soigner ailleurs, car ne faisant pas confiance à ces hôpitaux pour lesquels ils tressent desl auriers dans leurs discours politiques. Seulement tous séjours ont un coût. Des millions en devises. Peut-être plus, car la Cnas ne communique jamais sur les prises en charge à l'étranger accordées à la nomenklatura.

     

    Premier débiteur, l’Algérie accuse une dette d’environ 20 millions d’euros. Viennent ensuite le Maroc (plus de 10 millions d’euros) et les pays du Golfe (10 millions d’euros), la Tunisie (environ un million d’euros). C’est ce qu’a révélé aujourd’hui, 15 octobre, le journal français Le journal du dimanche (JDD).

     

    Ces révélations arrivent en un moment où la Caisse nationale d’assurance sociale algérienne (CNAS) a démenti l’information faisant état de l’existence de dette algérienne auprès des hôpitaux étrangers. A contrario, du côté de l'Hexagone, cette affaire est révélée dans un moment de crise aiguë dans la Zone euro. Cette dette concerne spécialement les séjours effectués par des responsables algériens dans des unités hospitalières européennes. Abdelaziz Bouteflika a séjourné plusieurs fois à Paris, notamment à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, où il a été admis. Selon d’autres informations, le chef de l’Etat algérien, fréquente ces établissements plusieurs fois par mois. Il serait atteint d’une maladie incurable.

     

    Tous les frais médicaux générés par les soins des responsables algériens devaient être honorés par l’argent du contribuable. Un contribuable, lui, bien entendu sommé de se soigner en Algérie. Car n'ayant ni les moyens ni les entrées au sommet de l'Etat pour décrocher le sésame lui permettrant une prise en charge à l'étranger.

     

    "C’est une vieille histoire, l’AP-HP est un outil diplomatique pour la France. Des dirigeants étrangers viennent se faire opérer chez nous. On va les chercher à l’aéroport en ambulance toutes sirènes hurlantes, on leur dispense des soins de qualité et on ferme les yeux sur les factures qu’ils n’acquittent jamais", se plaint Patrick Pelloux, le célèbre urgentiste syndicaliste, rapporte le journal. Après les soins prodigués au président malien par intérim, c'est le président mauritanien qui séjourne actuellement dans un hôpital parisien après le coup de feu qu'il a reçu dimanche à Nouakchott.

     

    "Il y a dix ans que nous essayons de mettre cette ardoise sur la table. En vain. Mais ce qui était toléré devient moins supportable en période de course aux euros, pointe Loïc Capron, médecin syndiqué et président de la commission médicale d’établissement (CME) de l’AP-HP, le parlement des blouses blanches. On fait payer par les assurés sociaux pas toujours fortunés les créances de gens aisés", appuie Patrick Pelloux, selon la même source. Il est vrai que les hôpitaux français sont pour la plupart endettés et de fait soumis à une rigueur économique draconienne.

     

    A propos du cumul de cette dette, la réponse de l’un des responsables de ces hôpitaux est significative. Pour lui, des intérêts s’entrecroisent. A comprendre que les soins de Bouteflika en France nous ont coûté probablement "des milliards de dollars de pots-de-vin", a souligné un médecin algérien. "Des intérêts croisés sont en jeu. Le gouvernement ferme les yeux au nom du prestige de la France", a annoncé un chef de service aux Hospices civils de Lyon à JDD. Cela expliquerait les positions algériennes notamment sur des questions diplomatiques. Depuis l'arrivée de Bouteflika aux commandes, les entreprises françaises ont raflé plusieurs marchés dans divers domaines.Et depuis quelques semaines, il y a un semblant de frémissement entre Alger et Paris, notamment avec la perspective de la visite du président français en Algérie.

     

    Yacine K./Siwel

  • Elections en Algérie : mascarade par excellence

     

    Par Le Matin DZ |
     

    Ça y est, c’est parti pour une énième mascarade électorale. Les élections locales du 29 novembre prochain se préparent comme les précédentes : dans le bricolage caractérisé des partis, dans l’opportunisme démesuré des candidats et dans l’indifférence totale de la population.

    Daho Ould Kablia, le ministre de l'Intérieur

    En effet les listes de la honte, dont le délai imparti à leur dépôt a expiré le 11 octobre dernier, sont confectionnées dans une ambiance de mécontentement, de contestation et de cacophonie. A ce désordre s’ajoute évidemment la contrainte de la représentation féminine qui doit être au moins de 30% sur chaque liste. Et depuis que le militantisme féminin se décrète, la femme se trouve au centre des sollicitations. Car, sans ce sésame féminin, la liste est systématiquement rejetée par l’administration.

    Une administration zélée qui représente un gouvernement renégat qui lui, dans sa version Sellal, n’a pas respecté cette loi de la représentation féminine. Pourtant cet intérêt porté à la présence de la femme dans les institutions de l’Etat, est annoncé tambours battants dans le cadre des soit disant réformes présidentielles déclenchées suite aux événements de janvier 2011. A moins que le gouvernement n’est pas considéré comme une institution d’Etat mais comme un club privé. En effet, l’actuelle équipe gouvernementale ne compte que 2 femmes, bien que la chambre basse du parlement en compte 146 députées.

    Mais il s’avère que cette mesure vise plus à pervertir l’acte politique qu’à se soucier de la participation de la femme dans la gestion des affaires publiques. D’ailleurs, plusieurs femmes sans le vouloir ni le désirer se retrouvent à la présente APN avec un parcours et une formations politiques nuls. Pis, sans militantisme ni conviction, elle devient la façade d’un acte pervers dont les concepteurs visent plus à la ridiculiser. En guise de reconnaissance pour ce 30% empoisonné, les femmes députées auront toujours la main levée pour faire passer toutes les lois.

    Le militantisme ne se décrète pas et pour la femme et pour l’homme. L’acte de militer est porté par la force de la conviction. Aussi prétendre représenter le peuple en étant son élu, c’est devenir de fait, un homme politique. Mais, La chkara, la cooptation, l’allégeance ne font pas l’homme politique. Elles façonnent uniquement un servile qui court derrière ses intérêts et ceux de ses maitres. Un flatteur qui caresse dans le sens des poils, quitte à vendre principes et convictions. Il est encore un transfuge qui change de partis et de positions à chaque échéance ou occasion. Il est la veille de droite, la matinée de gauche. Il est islamiste pour les législatives et devient nationaliste ou démocrate pour les locales. Il est trotskiste ou socialiste lors d’un scrutin et devient libérale ou capitaliste lors du prochain vote. Il est opposant et souteneur au même temps.

    Pis, il est un opportuniste qui marchande sa candidature, un escroc qui implique des aliénés et des malades mentaux, un trabendiste qui vend des accréditations ou des détachements et dernièrement, un pervers qui embarque la femme dans la chose qu’elle maitrise le moins. La politique, la vraie bien évidemment, lui importe peu. C’est l’argent derrière lequel il court, qui le motive, l’incite et le pousse. Quant à la gestion de la cité, c’est son dernier souci. Il s’affiche le temps que dure une échéance électorale, prend ce qu’il gagne et s’éclipse pour revenir au prochain rendez-vous avec les mêmes armes et les mêmes bagages pour remporter le même butin.

    Il pullule les partis, qu’ils soient de grosse pointures ou de petites tailles, qu’ils soient de tendances "pouvoiriste", islamiste ou démocrate. Les partis acceptent alors et encouragent l’acte caricatural de la politique. Le chiffre compte pour s’imaginer implanter partout, même s’il est gonflé par la présence de ces opportunistes sans loi ni foi. Pourtant, ce n’est pas une honte de bien se regarder dans la glace. Les partis politiques sont ainsi manipulés par le pouvoir qui les fait participer à des mascarades électorales qu’il organise suivant les règles qu’il fixe. Ils sont là, ces partis, pour cautionner et donner une façade démocratique à la caste la plus autocratique qu’a connu le pays. La caste, elle, ne reconnait aucune loi, y compris celle de la représentation féminine.

    Zoubir Zerarga

  • L’école algérienne, des listes et des chiffres

    benbouzid


    Par Le Matin DZ | | Réactions (17)
     

    "Le cerveau des enfants est comme une bougie allumée dans un lieu exposé au vent : sa lumière vacille toujours."

    Le système éducatif algérien a atteint un niveau de déliquescence inquiétant.

    Une collégienne ayant obtenu 20/20 en maths avec une moyenne générale de 19,83/20 au BEM normalement sélectionnée au lycée d’excellence de Kouba, se retrouve refoulée en cette rentrée 2012. Et le père de conclure fataliste : "Je sais que notre cas n’est pas unique." (1) On ne cesse de la donner sinistrée avec paroles d’experts et classements internationaux à l’appui et voilà que l’école algérienne sort de son chapeau de magicienne de petits génies et des établissements d’excellence pour récolter pourquoi pas des pépites nobélisables. Ça console quand on pense à ces milliers d’élèves qui se serrent comme des sardines sur leur banc rêvant à une lampe d’Aladin qui fera jaillir de terre un modeste lycée loin de toute mention.

    Un ancien prof avait l’habitude de dire à ses élèves : "Le 20 c’est pour Dieu le 19 pour moi et le 18 pour vous." A son époque même le 18/20 se comptait sur les doigts d’une seule main au niveau national. Mais heureusement, notre généreuse école Fondamentale nous a gâtés avec ces chiffres "subliminaux" et le nouveau moyen les a bien adoptés. Ah les maths, cette reine des disciplines détrônée par des politiciens qui s’en méfient au point de faire dire à un ex-Le sysministre de l’enseignement français : "Les mathématiques sont en train de se dévaluer de façon quasi inéluctable : désormais, il y a des machines pour faire les calculs, idem pour les constructions de courbes."(2) Sauf que ceux qui ont inventé les machines les calculatrices l’informatique ne l’ont pas fait avec de la prose politicienne.  Grosso-modo, une école sans maths fera bien son affaire, on y est presque à voir le programme qui exige de moins en moins de l’élève un esprit d’analyse de rationalité et avec la marginalisation de la géométrie on a réduit les sujets de cette matière à de simples opérations de calcul. "Les mathématiques sont devenues une liste de resultats et de techniques que les élèves mémorisent comme des perroquets." (3) Devant son recul technico-scientifique et le classement tout juste moyen de son école par l’OCDE avec son test Pisa 2010, la France est en train de revoir sa copie. 1/3 de ses chercheurs sont d’origine étrangère, en pénurie, elle les importe et l’Algérie est un excellent réservoir avec un nombre de scientifiques expatriés dépassant celui des victimes du terrorisme.

    En Corée du Sud, le redoublement est interdit et l’Etat dépense dans ce domaine moins que l’Hexagone mais les petits Coréens parviennent à être premiers en maths (Pisa 2010). Dommage, nos gosses ne participent pas à ce genre d’épreuves  ni avec les étrangers ni avec les frères arabes. On doit se contenter des chiffres qui émanent de l’unique source officielle comme ceux du vote. La seule certitude qu’on a c’est que nos jeunes diplômés qui émigrent sont obligés de se recycler, de remettre le compteur à zéro avec de fortes chances de dépasser la quarantaine pour entrer dans la vie active. Exemple, ces trois Algériens, un aide-soignant un toubib et un journaliste obligés de suivre la même formation au Canada pour devenir  infirmiers.

    En 2000 l’Allemagne a eu un mauvais classement qui entraina un véritable traumatisme national. Elle a revu tout son cycle primaire s’est inspirée des méthodes étrangères et a devancé rapidement la France. Les experts de l’OCDE affirment que tout se joue avant 12 ans et que les facteurs de la réussite scolaire sont variés mais une seule constante : la formation de l’enseignant. En Algérie on est allé plus loin, on a fait l’élève avant de faire le maître avec l’algérianisation à tout prix. Mais à présent, c’est fini, on a des licenciés à ne plus savoir quoi en faire, des anciens élèves qui ont eu avant et après 12 ans des enseignants qui pour la plupart sans bac. Or si la dépréciation de la valeur des diplômes n’est pas spécifique à notre pays, on a d’autres grains de sable dans la machine.

    Aujourd’hui, pour le master, les LMD protestent, ils préfèrent le risque des listes imposées à celui des concours truqués. Ils sont bien placés pour le savoir, de l’école primaire à l’université, le piston règne en maitre. Personne n’est épargné ni le personnel ni les élèves. Inimaginable pour les experts de l’OCDE, non que la corruption n’existe pas chez eux mais jamais au péril de leurs institutions surtout scolaire. Autant livrer le ministère de l’Education et de l’Enseignement à la maffia et se libérer de tous les tracas. Depuis la chute de l’empire ottoman et la deuxième guerre mondiale, on sait que la force d’une nation réside dans le QI  de ses citoyens pas dans le nombre de ses soldats. Les USA ont beau tendre la main aux Chinois pour avoir de l’argent, c’est eux qui détiennent le plus grand nombre d’inventeurs. On sait simplement que sur 50 bébés qui naissent 1 est doué et ça peut être n’importe qui comme une loterie. Aucun scientifique n’a réussi à faire le lien entre la matière grise et l’ADN d’une famille ou d’un groupe. Chez nous à tous les niveaux, ce lien est omniprésent, c’est notre constante nationale prioritaire. Combien de compétences ont été écartés combien d’enfants prédisposés  ont été dégoûtés avant d’atterrir dans l’enfer de la rue à cause de cet "handicap". Tout chef est nommé par son chef jusqu’au sommet et à chaque étape le roitelet constitue sa cour pour préserver le "pédigrée" de la lignée. Ce tri incestueux génèrent d’autres injustices au-delà de l’incompétence il y a l’immunité. Une plainte contre n’importe quel petit caïd et nous voilà face au pote au parent au complice qui nous rira au nez et nous devrions remercier Dieu d’avoir sauvé notre peau de ses griffes. On se souvient de ce directeur accusé par trois enseignantes de harcèlement sexuel. Sujet ultra sensible chez nous, les autorités concernées se sont montrées pleine de compassion : les victimes ont été simplement mutées.Tous les jours, les journaux nous révèlent la malédiction de ces preux chevaliers qui se retrouventderrière les barreaux ou candidat s à l’exil au suicide. Le piston est devenu le seul papier qui compte dans un dossier à remplir, la seule compétence exigée partout où on va. D’où ce cercle vicieux qui gangrène toute l’institution et qui fait dire à ce parent que son cas n’est pas unique. Dans cette mélasse empoisonnée, aucune réforme ne peut aboutir si on ne nettoie pas d’abord pour semer ensuite.  Pour le moment la question ne se pose même pas tant la réponse fait peur. Il ne reste aux enseignants mécontents que les grèves pour des causes zen comme les salaires les primes les logements les œuvres sociales la surcharge des classes des programmes etc. Avec en plus de la baraka puisque leur débrayage semble booster les résultats des examens nationaux au lieu de les saboter. Il ne reste aux parents qu’à continuer à se sacrifier pour les cours privés, les écoles privées même si leur programme fait du collé-copie avec l’officiel. Et pour les autres, au mieux pour leurs rejetons, la débrouille dans le commerce formel ou informel, au pire, le spectre de la délinquance.

    Cette saignée qui nous a enfanté le terrorisme, calmé depuis, mais qui est en mesure de nous certifier qu’il est bien mort ? On ne voit de l’espoir que dans une collaboration d’associations de parents d’élèves indépendantes soucieuses de l’avenir de leur progéniture et les enseignants qui continuent à résister à ce système explosé pourri jusqu’à la moelle. Le proverbe dit que si on veut on peut. "Les leçons de l’Histoire paraissent claires. Les sociétés en pleine ascension sont simples, sans fard, intransigeantes."

    Mimi Massiva

    (1) Fénelon (De l’Education des filles)

    (2) El Watan 24/9/2012 

    (3) Claude Allègre (France-Soir 23/11/1999)

    (4) Science et Vie (Jean-Pierre Demailly mathématicien académicien)

    (5) John Saul(Les bâtards de Voltaire)

  • Un président ça sait, ou ça se tait

     

    Par Le Matin DZ

     

     

     

    La dernière crasse d’un homme sans envergure. C’est la qualification qui sied le mieux aux propos de Bendjedid qui font les choux gras de la presse depuis hier. Cette "révélation", à elle seule renseigne sur l’idée que l’homme se faisait des mémoires qu’il consignait.

     

    Les mémoires du défunt Chadli révéleront-ils les dessous du système ?

     

    Larbi Belkheïr, son imminence grise depuis qu’il était à la tête de la II région militaire, lui aurait fait deux partis dans le dos ?!! Le FIS et le RCD. Cette affirmation qui a longtemps animé les discussions de cafés, normal elle est de ce niveau-là, va assurer la vente de mémoires posthumes qui, je peux l’affirmer sans risque de me tromper, ne révèleront rien des secrets du système, et ne contribueront en rien à en expliquer les mécanismes occultes qui commandent à son fonctionnement. Même un pied dans la tombe, l’omerta est de mise. Ces hommes taisent les secrets de leur système.

     

    Ces mémoires nous permettront-ils de savoir qui de Belkheir ou de Chadli a fait l’autre ? Autant espérer qu’ils nous disent qui de l’œuf ou de la poule est venu le premier. Mais pour qui veux avoir quelques renseignements, le témoignage de Hocine Malti, dans l’histoire secrète du pétrole, est un bon aperçu de la communauté de destin de ces deux hommes.

     

    Lardi Belkheir aurait créé le FIS et le RCD ? Sur le double plan historique et politique l’affirmation est absolument fausse. Si elle a pour sens de suggère une préfabrication de ces deux forces. Il faut revenir à la genèse de ces deux partis.

     

    Le FIS conglomérat de noyaux islamistes préexistants aux évènements d’octobre. A sa constitution il a aggloméré, sans distinction, les groupuscules djihadistes – que Chadli avait gracié auparavant-, les Afghans de retour en Algérie, et les différentes phalanges prosélytes dites de la da’wa. Pour ce qui concerne le RCD, c’est bien avant Octobre 1988 qu’il s’était cristallisé au sein du Mouvement culturel berbère (MCB). Sa création, a été amorcée probablement à partir de 1985, avec la très forte dissidence au sein du FFS provoqué par l’"entente" de Londres. Elle s’accélère à partir de fin 1986, avec la constitution d’une coalition entre l’aile libérale du MCB – autour de Saïd Sadi - et une partie de la gauche du mouvement issue de l’ORT, menée par  Bacha  Mustapha. L’apparition publique de cette coalition sous le sigle RCD pouvait surprendre et paraître comme une improvisation, mais elle était loin de l’être.

     

    Par contre, si la signification de la révélation de Chadli est d’accréditer de sa part un certain attachement à une application stricte de l’article 40 de la Constitution de 1989, force est de s’en référer aux délibérations publiques du tribunal militaire de Blida, lors du procès du FIS, pour relever la grande entente qui régnait entre Chadli Bendjedid et les chefs du Front islamiste du salut. Il est aussi difficile de ne pas convoquer içi, les coups de pousse que Chadli a apportés, avec constance, aux islamistes. C’est sous son règne que l’Egyptien El Ghazali avait fait un fort mauvais sort à l'islamologue Mohammed Arkoune. C’est lui qui, devant la montée du Mouvement culturel – résurgence du mouvement national, à l’image de la crise algérianiste de 1949 – avait aménagé de grands espaces aux islamistes : Forum de Tlemcen, université islamique (iste) de Constantine, Imama cathodique d’El Ghazali. Et, pour finir, c’est lui qui assurera la promotion des intégristes en [indus] représentants des évènements fomentés d’Octobre 1988. Alors d’où pourrait sortir cette "l’opposition" de Chadli à la création du FIS ?

     

    Pour ce qui est de l’autonomie politique des deux mouvements, il faut juste en revenir à leurs programmes politiques, et à leurs mots d’ordre. L’attaque est insidieuse, et elle semble viser exclusivement le RCD. A l’évidence, un président qui insinue, c'est un président qui ne sait pas grand-chose, ou à défaut un président qui pour assouvir une vengeance sème le doute et la rumeur. Et probablement que le ralliement du RCD, quelques jours après le 26 décembre 1991, à l’exigence de l’arrêt du processus électoral aura coûté chère à Chadli Bendjedid.

     

    Pour paraphraser un ministre français disons qu'un président ça sait, ou ça se tait ! Mais au-delà, il faut souligner qu’il est temps pour l’opposition démocratique d’écrire l’histoire de ses luttes et de ses combats. Il lui faut s’extraire de la gangue du pseudo-multipartisme actuel, pour jeter les bases et les fondements de la véritable démocratisation du pays.

     

    Mohand Bakir

  • Mali : Bouteflika est-il redevable d'une dette historique ?

     


    Par Le Matin DZ 

     

     

     

    Abdelaziz Bouteflika a-t-il trahi le Mali qui, par le soutien de l'ami de l'Algérie, Modibo Keïta, lors de la guerre de libération nationale, lui aurait permis, de Gao, d'acheminer des armes vers l'Algérie. C'est sur cette dette historique que s'appuie un article de Maliweb pour fustiger la démarche dialoguiste d'Alger.

     

    Lors de la visite de Soumeylou Boubèye Maiga, l'ex-ministre Malien des Affaires étrangères en 2011

     

    Un édito quelque peu corsé publié aujourd'hui sur le site maliweb et intitulé "Alger manoeuvre contre Bamako", énumère les "grandes manoeuvres" d'Adelaziz Bouteflika qui seraient dirigées contre Bamako. A commencer par une "trahison" qui porte un coup à l'aide précieuse apportée par le Mali à la guerre de libération algérienne. "Pourquoi une telle ingratitude envers un voisin qui a contribué à la lutte de libération du peuple algérien, qui accéda à l’indépendance en 1962 ?" lit-on dans l'article cité allant même jusqu'à rappeler que Abdelaziz Bouteflika a séjourné à Gao durant la guerre de libération d'où "il a fait passer des armes à la frontière, au vu et au su des dirigeants maliens" ajoutant que "Modibo Keïta et ses compagnons ont sacrifié les relations du tout nouveau Mali indépendant avec la France au profit d’Alger." Mais, ironise l'auteur de l'article, "c’était l’Algérie de Ben Bella !" Ainsi, redevable d'une dette historique, Abdelaziz Bouteflika, en tournant le dos au drame malien, trahit les idéaux de novembre 1954.

     

    Les autres "trahisons" énumérées relèvent de l'actualité et mettent en première ligne de mire Abdelaziz Bouteflika: il a reçu Ansar Eddine à Alger. Selon les détails apportées dans l'édito, la délégation d’Ansar Dine étaient composée de" Tena Ould Ahmed et de Hamada Ag Bibi. Le premier est un faucon, considéré comme le père spirituel d’Iyad Ag Aghaly, chef d’Ansar Dine et le second un modéré, député de la circonscription d’Abeïbara, un sous-fifre du même Iyad.

     

    L'autre "manoeuvre" est que "C’est bien Alger qui a transporté son terrorisme sur le sol malien, avec le parti islamiste, le FIS (…) Certains éléments de cette formation politique se sont mués en Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC), tueur, preneur d’Européens en otages et fortement présent au Nord du Mali. Le même groupe s’est rebaptisé Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). C’est une dissidence de cette organisation qui est le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui occupe la région de Gao, Ansar Dine ayant la mainmise sur Tombouctou et Kidal." Une note sacarstique clôt l'article: "Au lieu de négocier discrètement on ne sait quoi, avec Ansar Dine, pourquoi Alger ne négocie-t- elle pas avec ses enfants du Mujao, pour leur retour définitif au bercail? Vivement une résolution de l’ONU pour l’utilisation de la force au Nord du Mali, avec ou sans l’accord d’Alger!"

     

    L'esprit de cet écrit frondeur contre Alger trouve-t-il illustration dans la récente tournée d'Abdelkader Messahel dans les pays dits "du champ" ? En quittant ce mardi Bamako pour le Niger, Abdelkader Messahel s'est-il rendu à l'évidence qu'Alger, saluée au passage de manière condescendante pour ses efforts en vue d'une paix au Mali, est devenue, non plus une solution attendue mais un problème de plus qui s'ajoute à une situation explosive. En effet, Messahel n'a cessé de réitérer la démarche du dialogue avec les groupes terroristes d'Al Qaïda à condition que ces derniers déposent les armes ; ce que, depuis sept ans, la concorde civile n'a pas réussi à obtenir des mêmes groupes terroristes sur le sol algérien. Et les maliens ne semblent pas dupes sur ce sujet. Il ne s'agit plus d'une situation de "guerre civile", de génocides tribaux" comme au Rwanda en 1994 mais bien d'une menace terroriste de la branche maghrébine d'Al Qaïda internationale qui tente de mailler le continent africain, à partir de l'Algérie et du Nord-Mali.

     

    Quand bien même le président malien a reconnu, il y a quelques jours, que la guerre au Nord-Mali ne peut être que l’ultime recours mais il n'a pas du tout envisagé le recours au dialogue comme une abdication devant Al Qaïda. N'empêche: ses propos ont été vite oubliés car pour son Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, aucune négociation n’est envisageable avec les terroristes d'Al Qaïda même si ses groupes sont composés de Maliens et de Touaregs maliens. Alger a-t-elle tenté de tirer profit de ces divergences entre le président malien par intérim qui incarne l'institution militaire et son chef du gouvernement qui défend, bec et ongle, la tolérance zéro à l'égard d'Al Qaïda ? On ne sait. Ce qui est sûr, si la délégation algérienne a été quelque confortée à Nouakchott qui reste tout de même vigilante de par son expérience dans la lutte antiterroriste contre Al Qaïda dans la région, de Bamako, pour tout dire, elle est sortie bredouille. Entre Bamako et Alger, le temps de la lune de miel à l'époque du Cemoc de 2011 n'est plus qu'un souvenir enterré du temps pas si lointain où leurs chefs d'Etats Majors respectifs s'étaient donné la main pour faire barrage à toute intervention étrangère au Sahel. Dès lors, le danger pour Alger, c'est une intervention étrangère à ses portes, notamment la France, ancienne puissance coloniale, mais pas Al Qaïda avec laquelle elle multiplie les opérations de charme via Ansar Eddine. C'est sans doute là que s'expriment les opérations manoeuvrières d'Alger dans la région du Sahel...

     

    R. N.

  • Nord-Mali : l’imbroglio politico-diplomatico-militaire

    Par : Mustapha Hammouche

    Quelle cacophonie ! On ne sait plus s’il y a un problème du Mali ou un problème du Sahel. On ne sait plus si la question est de réhabiliter l’État malien dans sa souveraineté sur son territoire internationalement reconnu ou celle de chasser les groupes de terroristes de cette région.
    Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas, en tout cas, d’État malien. Le capitaine Amadou Sanogo a commencé par conduire un coup d’État contre le président Amadou Toumanou Touré, au moment même ou l’Azawad entreprenait la conquête des territoires nord du pays, puis rappelé à l’ordre par la Cédéao, parrain régional, il “cède le pouvoir aux civils” en la personne de Dioncounda Traoré, aujourd’hui président par intérim. Le même président vient de confier à Sanogo la mission de présider la commission de réorganisation de l’armée.
    Ainsi, la Cédéao va devoir intervenir au Nord-Mali avec l’aval de l’ONU, le soutien, dont la nature reste à définir, des États Unis et l’assistance, bien concrète celle-là, de l’Europe, et de la France en particulier.
    Entre-temps, on ne sait plus ce que veulent les indépendantistes touaregs que les groupes islamistes ont réduit à une fonction de figuration et qui ont renoncé à l’indépendance, comme si la cause qu’on leur prêtait ne relevait plus que du simple malentendu. On ne sait pas, non plus, le rôle dévolu aux États voisins non Cédéao, par la communauté internationale dans ce projet de libération ou de “pacification” anti-islamiste du Nord-Mali. On sait seulement que le refus du “grand voisin” algérien de participer à l’expédition irrite un peu la coalition de reconquête en formation. Mais si la position de l’Algérie est claire en ce qu’elle rejette une intervention militaire au Mali pour mieux décliner l’invitation à y prendre part, on ne comprend tout  de même pas pourquoi elle insiste pour le “dialogue” et encore moins pourquoi avec certains groupes et pas avec d’autres. Les Touaregs ont peut-être plus de légitimité à prendre les armes contre le pouvoir central malien, mais leur islamisme en serait-il pour autant plus fréquentable ?
    Peut-être que le souci de mettre le maximum de chances du côté des otages a compté dans la formulation de cette attitude, ambivalente tout de même, qui consiste à vouloir jouer les VRP entre protagonistes. L’histoire de notre diplomatie nous enseigne qu’elle affectionne ce rôle de médiateur, avec quelque efficacité d’ailleurs, mais ce n’est pas une raison de se faire l’apôtre du dialogue à tout propos. Notre histoire politique nationale nous apprend que la démarche ne vaut pas avec les forces islamistes armées. L’Algérie peut refuser l’engagement militaire hors de ses frontières, mais sans ignorer que le Sahel sans autorité responsable constitue une profondeur stratégique pour Aqmi, toujours opérationnel dans notre pays.
    En tout état de cause, il faudrait que le Mali dispose d’un État et d’une armée pour imposer le dialogue à des groupes apparemment en position de force militaire, financière et psychologique. Une bien complexe équation politico-militaire !


    M. H.

  • Exécution d’un détenu algérien en Irak

     

    Les autorités algériennes protestent officiellement 

     

    L’exécution, dimanche dernier, d’un détenu algérien en Irak a fait réagir le ministère des Affaires étrangères.

     

    Ce dernier a convoqué l’ambassadeur d’Irak en Algérie pour lui reprocher le «manque de coopération» des autorités de son pays concernant l’affaires des prisonniers algériens. «Je confirme que l’ambassadeur d’Irak à Alger a été convoqué hier (jeudi, ndlr) au ministère des Affaires étrangères et son attention a été fermement appelée sur le manque de coopération des autorités irakiennes concernées sur la question des ressortissants algériens détenus en Irak», a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, dans une déclaration faite, hier, à l’APS.

    «Il lui a été également rappelé ses précédentes rencontres avec le directeur de la protection des nationaux à l’étranger au MAE, ainsi que les différentes demandes officielles de visites consulaires à nos ressortissants détenus, introduites par la partie algérienne, conformément aux conventions internationales, qui sont restées malheureusement sans suite», indique-t-il. Et d’ajouter : «Les demandes algériennes ont été instamment réitérées à cette occasion, notamment en ce qui concerne le droit de visite consulaire et l’obtention rapide des détails du déroulement des procédures judiciaires, afin de nous assurer des normes applicables censées garantir le droit de nos ressortissants à une défense équitable.» M. Belani ne donne pas, cependant, le nombre d’Algériens emprisonnés en Irak.

    Réagissant, mardi dernier, à cette exécution, le président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l’homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, avait regretté «un jugement non équitable». «Nous regrettons cette exécution (l’exécution du détenu algérien). Le grand problème dans cette affaire, c’est que le procès n’a pas été équitable», a-t-il déclaré.
     

     

    R. P.
  • Global et local

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    Pendant que Yacine Zaïd et les policiers de Ouargla accusent le DRS d’avoir été à l’origine de son interpellation, son agression et son incarcération, Farouk Ksentini accuse les responsables locaux d’une «maladresse» de fonctionnaires qui «assurent mal leur fonction». Pourquoi pas. Mais au-delà de la propre maladresse de l’avocat du régime, dont on ne sait toujours pas s’il assure sa fonction (il n’a jamais voulu vraiment s’étendre sur la non-indépendance de la justice, décidée à Alger, et sur l’asservissement de la police à des tâches politiques de répression, dessiné aussi à Alger), on aura bien compris dans ce scénario où tout le monde s’accuse que le DRS n’a rien dit. Et ne dira rien. Le DRS n’accuse pas, il opère.
    La justice n’enquête pas, elle obéit. La police n’arrête pas,
    elle ramasse.

    Ce face-à-face de versions entre le responsable officiel des droits de l’homme, nommé par le Président, invoquant des spécificités locales, et un militant des droits de l’homme, élu nulle part, évoquant une stratégie globale, ressemble tout simplement au face-à-face entre un responsable officiel d’un secteur et un simple élément qui vit ce secteur. Bien sûr, condamné à 6 mois de prison avec sursis pour avoir été frappé par un policier, le verdict à l’encontre de Yacine Zaïd peut paraître généreux puisqu’il aurait pu mourir, être battu à mort ou condamné à mort, ce qui n’est pas forcément la même chose.
    Mais il faut quand même situer le contexte ; Chadli avait tenté de réduire l’énorme influence de la Sécurité militaire sur la vie politique, économique et sociale. Il est mort il y a cinq jours et le DRS, bon enfant de la SM, a survécu. Mais Yacine Zaïd aussi est vivant. Et sincèrement, avec un peu de bon sens, entre soutenir Farouk Ksentini et Yacine Zaïd, il n’y a vraiment pas photo. Prompt rétablissement à Zaïd et bonne retraite à Ksentini.
    Un jour, il faut bien arrêter de faire semblant.

     

    Chawki Amari
  • Seif Al Islam ne sera jamais juger peut etre tuer comme sadam et kadafi -pere :trop de secret defense

     

    Tripoli assure avoir assez de preuves pour juger Seif Al Islam

    Tripoli dispose d’assez de preuves pour juger Seif Al Islam en Libye pour «crimes contre l’humanité», ont assuré hier devant la Cour pénale internationale (CPI) les autorités libyennes, qui disputent à la CPI le droit de juger le fils de Mouammar El Gueddafi

    «L’enquête en Libye (sur Seif al-Islam, ndlr) a déjà produit des résultats considérables», a déclaré Philip Sands, avocat de la Libye, lors d’une audience devant la CPI destinée à décider qui de la Cour ou de la Libye jugera le seul fils de Mouammar El Gueddafi à être détenu. «Une grande quantité de preuves constitueront un acte d’accusation identique à celui présenté par le procureur de la CPI», a ajouté l’avocat, affirmant que les autorités libyennes peuvent prouver que Seif Al Islam a ordonné de tirer à balles réelles sur des manifestants lors de la révolte populaire ayant mené à la chute du régime El Gueddafi en 2011.

    Le fils du défunt leader aurait également organisé le recrutement de mercenaires pakistanais dans le but de contrer les rebelles et aurait, lors d’une allocution à la télévision, appelé les forces de sécurité libyennes à faire usage de la violence, selon la même source.
    La CPI et la Libye se disputent le droit de juger Seif Al Islam, 40 ans, et l’ancien chef du renseignement libyen Abdallah Al Senoussi, 63 ans, soupçonnés par la Cour de crimes contre l’humanité.

    Les parties devaient exprimer leurs vues sur le sujet lors de deux journées d’audience, mardi et mercredi (aujourd’hui, ndlr). Les autorités libyennes avaient annoncé en août que Seif Al Islam serait jugé à partir de septembre à Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli), où il est détenu depuis son arrestation en novembre 2011, mais le procès avait été reporté sine die
    le 10 septembre par le bureau du procureur général libyen.

     

    Rédaction internationale
  • le trasit du kif,133 q attrape',100 fois la quantité échappé,esque en Algerie on brule le kif saisi, je crois que la meme quantité qui circule!!!!!

    Tlemcen : 133 quintaux de kif saisis à Maâziz

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    Les services de la police de lutte contre les stupéfiants ont intercepté, hier mercredi à 22 h à Maâziz, localité distante de Maghnia de 20 km, un véhicule de type Chackman à bord duquel étaient dissimulés 133, 53 quintaux de résine de cannabis.

    Lors d'un point de presse animé à Hammam Boughrara dans la nouvelle structure de police, par le responsable régional de ce service, M. Ali Belbachir et le lieutenant Hichem, responsable de la communication, la marchandise prohibée était cachée au milieu de pièces détachées usées.

    Selon les mêmes intervenants, les limiers de la Stup ont agi après renseignements et suite à des investigations.

    Le ou les convoyeurs de la drogue ont disparu dans la nature.

    Depuis janvier 2012, la drogue saisie par différents corps de sécurité, a dépassé les 50 tonnes.

  • copains ,copines ,halaba, baggara,beucoup flous, le peuple os

      ls station essences,aires de repos, hotel, café,les bars, les couche -couche, les cofée -shops, les besbousa,ect.......

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    Autoroute Est-Ouest: L'évaluation des offres relatives aux équipements d'exploitation en cours de finalisation

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    L'évaluation des offres pour la réalisation des aires de repos, des postes de péage et des centres d'entretien de l'autoroute Est-Ouest,  "est en cours de finalisation" au niveau de l'Algérienne de gestion des autoroutes (AGA), a indiqué jeudi le ministre des travaux publics M. Amar Ghoul.

    "L'Algérienne de gestion des autoroutes (Aga) est actuellement en train de finaliser l'évaluation des offres des soumissionnaires pour la réalisation des aires de repos, des postes de péage et des centres d'entretien de l'autoroute Est-Ouest", a déclaré le ministre à la presse à l'issue d'une visite d'inspection de plusieurs projets dans la capitale. 

    Il a précisé, dans ce sens, que l'enveloppe financière allouée à la réalisation de ces infrastructures d'exploitation de l'autoroute, qui totalise une longueur de 1.216 km, a été prévue par la loi de finances de 2012, sans donner de chiffres précis sur le coût de ce projet.  "L'AGA n'enregistre aucun retard dans le traitement et l'évaluation du  programme de réalisation des aires de repos, des postes de péage et des centres d'entretien", a affirmé M. Ghoul.

    S'agissant du programme de réalisation des 42 stations service, dont la réalisation est prise en charge par Naftal, le ministre a indiqué qu'il se poursuivait avec la réception "prochaine" d'une nouvelle station à Bordj Bou Arréridj, en relevant la qualité des stations-service entrées en fonction jusque-là. "Les stations service d'Ain Defla, Relizane et de Sétif réalisées par Naftal sur le couloir de l'autoroute Est-Ouest sont aux normes internationales, que ce soit du point de vue des commodités, du service, et de qualité", a encore  indiqué M. Ghoul. Selon lui, sur les 42 stations services programmés, 14 ont un "caractère prioritaire". 

    Interrogé aussi sur la qualité de certains tronçons de l'autoroute Est-Ouest, notamment à l'ouest du pays, le ministre a indiqué qu'une rencontre nationale est prévue par son département et sera consacrée à l'autoroute Est-Ouest.

    Le ministre a rappelé, par la même occasion, que 11 projets d'autoroutes et de voies rapides prévus par le plan d'action du gouvernement seront mis en chantier, précisant qu'il s'agissait de réaliser des pénétrantes devant relier plusieurs ports à l'autoroute Est-Ouest, l'autoroute des Hauts plateaux et l'autoroute Nord-Sud. M. Ghoul a précisé que la réalisation de ces nouveaux projets s'étaleront  jusqu'à 2014.

    El Watan avec APS