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  • Dialogue Nord-Sud


    - Bush: Vos déserts sont désordre!
    - Fahd: Vos désirs sont des ordres!» Kurzas

    L’impérialisme est ainsi fait! Je veux parler de l’impérialisme occidental avec à sa tête le «Grand Satan» américain, pour reprendre la célèbre formule des mollahs de l’Asie profonde et enturbannée. Pour deux problèmes identiques, il peut trouver deux solutions différentes, les paramètres servant à ourdir ses arguments étant ses intérêts financiers immédiats. Il ne suffit pas d’aller très loin: vous avez deux dictatures arabes, toutes deux pétrolifères et juteuses à souhait comme les aime l’Oncle Sam. Qu’importe le titre que portent les deux potentats qui, avec leurs familles respectives, ont fait main basse sur ces coffres-forts remplis d’or noir: émir, roi, président ou guide. Ce n’est qu’un détail! Mais il est de taille pour ceux qui forgent les critères de respectabilité. Des vents de révolte soufflent sur ces deux entités avec la même détermination de leurs citoyens respectifs: le changement! Rien que cela! Dans des pays où l’inertie est la règle du jeu. Pourtant, les Occidentaux ont fini par adopter deux attitudes différentes face à une situation identique: fermer les yeux sur ce qui se passe au Bahreïn où la population, en majorité chiite, a demandé sinon le départ d’une dynastie sunnite placée il ya quelques décennies par l’impérialisme anglais, du moins le respect de citoyens marginalisés dans leur propre pays qui vient d’être envahi par une armée d’un pays voisin, pourri de pétrole et dont la dynastie sunnite a, elle aussi, été placée par la perfide Albion. Il faut dire qu’entre pompistes de l’Occident, on se serre les coudes et on reste solidaires. Par contre, il vient de donner de la voix, après avoir préparé une intervention armée en bonne et due forme, par l’intermédiaire de la Ligue arabe d’abord, puis du Conseil de sécurité et de Qardhaoui ensuite. Je veux parler de la Libye où un dictateur imprévisible résiste un peu plus que ses collègues. C’est toujours instructif d’écouter les interviews de dictateurs qui n’ont plus rien à perdre: on découvre les sombres turpitudes de chefs d’Etat qui se prétendent d’une certaine légitimité: l’argent d’El Gueddafi aurait servi à placer Sarkozy sur le trône élyséen. On comprend alors pourquoi une démocratie exemplaire a reçu en grande pompe un terroriste patent au pays des droits de l’homme. Tout s’éclaire. Mais qu’attendre de régimes qui n’agissent que par intérêt? Hier encore, toute l’Europe s’élevait conte l’intervention des chars du pacte de Varsovie, aujourd’hui, elle reste muette devant l’armée d’opérette qui tire sur les citoyens du Bahreïn. Le Conseil de sécurité, paralysé par les veto américains, n’a jamais réussi à matérialiser une sanction contre l’Etat sioniste, a retrouvé sa vigueur et son entrain pour sanctionner l’Irak, l’Iran et le régime libyen. Mais ce n’est pas cela qui porte atteinte à l’arabisme moribond: la position de la Ligue arabe, dirigée à partir du Caire, montre clairement ses liens, ce que dénonce d’ailleurs le fils du dictateur libyen, avec les monarchies du Golfe qui ont déjà offert bases et finances aux troupes anglo-saxonnes pour dynamiter l’Irak. Il faut cependant que la Ligue dite arabe, celle qui n’a jamais résolu un problème interarabe ou d’un pays arabe, n’est pas née de la volonté des potentats arabes mais de celle de la puissance tutrice d’alors: la Grande-Bretagne, qui dominait les principaux pays censés être indépendants en 1945, a réussi à fonder ce coûteux instrument inutile aux peuples arabes. Le 22 mars sera l’anniversaire de cette clique qui n’a jamais réussi à dénouer une crise ou à trouver une position commune des régimes arabes face au problème palestinien.

    Selim M’SILI

  • Vulnérable consensus

    Par : Djilali Benyoub
    Après s’être piégés dans le contenu de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, celle “empressée” de la Ligue arabe, ils semblent tous vouloir revenir sur ce consensus et le remplacer par un autre dont les motivations seraient liées à des intérêts personnels et particuliers.

    L’indétrônable secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, vient de réviser sa position sur la Libye. Après avoir réussi à arracher un consensus autour de la zone d’exclusion aérienne et son insistance pour que le Conseil de sécurité, qui dispose ainsi de la caution arabe, agisse rapidement, ce qui est fait, le même Moussa vient de marquer le pas, remettant en cause, en son nom personnel ou au nom de la ligue, on ne le saura pas dès à présent, la position unie des 22.
    Ce revirement surprenant n’est pas, semble-t-il, sans lien avec le revers qu’a vécu Al-Baradeï, potentiel candidat à la présidentielle, à la place Tahrir, qui l’a rejeté à coups de pierre. Le même scénario a été d’ailleurs réservé à Ban-Ki moon venu “vendre” une autre image de l’ONU.
    L’on se demande alors si Amr Moussa ne tente pas, par cette position, inopportune, vue sous un autre angle, de se placer dans la perspective de la présidentielle qui se dessine, profitant à l’occasion, du premier “désaveu” de son concurrent immédiat, Al-Baradeï, pour succéder à Moubarak.
    La même tendance s’est dégagée, ces deux derniers jours, avec les “critiques” de deux poids lourds du Conseil de sécurité : la Chine et la Russie qui se sont contentées d’une abstention lors du vote de la résolution contre Kadhafi. Alors que la Chine déplore les attaques de l’aviation de l’alliance, la Russie a mis en marche sa machine diplomatique dans le but de “coordonner” avec les pays de la région pour arriver à un règlement des conflits. Cela est dicté par “sa préoccupation” de ce qui se passe dans ces pays.
    Ainsi, après s’être piégés dans le contenu de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, celle “empressée” de la Ligue arabe, ils semblent tous vouloir revenir sur ce consensus et le remplacer par un autre dont les motivations seraient liées à des intérêts personnels et particuliers.
    Les Russes sont-ils en train de revoir leur position en tenant compte de la promesse de Kadhafi de rompre avec l’Occident ? La Chine également. Quant à Amr Moussa, il recule pour mieux sauter… sur la présidentielle égyptienne.

  • no moment



  • Une magistrate très hégémonique

    Au moment où les pouvoirs publics redoublent d’efforts pour atténuer la tension sociale essentiellement due à la hogra et autres passe-droits, une magistrate habitant une résidence collective à l’ouest d’Alger tente d’imposer «ses propres lois» à tous ses voisins.
    Tous ceux qui ont le malheur d’habiter le même immeuble qu’elle ont déjà eu affaire à cette dame de loi. En plus d’avoir squatté les parties communes du bâtiment en y installant son jardin d’hiver, la magistrate n’a pas hésité à attaquer en justice sa voisine du dessus pour avoir étendu un tapis sur son balcon. Les voisins se demandent déjà jusqu'où ira dans ses harcèlements cette magistrate hors du commun. Transformera-telle la cité en tribunal ? se demandent-ils encore.

  • ILS ONT PASSÉ LA NUIT À PROXIMITÉ DE LA PRÉSIDENCE Les enseignants contractuels molestés



    Les enseignants contractuels poursuivent leur protestation devant la Présidence. Ils ont passé la nuit à proximité du palais d’El-Mouradia et ne comptent pas rentrer chez eux. L’intégration sans condition ni concours demeure leur ultime revendication.
    Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Ni la colère ni la détermination des enseignants contractuels ne semblent faiblir. Ils ont tenu, hier, pour le deuxième jour consécutif un sit-in devant le palais d’El-Mouradia. Ils refusent de quitter les lieux avant la satisfaction de leur revendication. Celle-ci demeure «l’intégration sans condition ni concours». Ils étaient nombreux à passer la nuit dernière dehors et sont déterminés à occuper le trottoir de l’avenue Pékin menant à la Présidence. «Nous avons été tabassés par les forces de sécurité la nuit dernière. Et cinq d’entre nous, blessés, vont porter plainte. Les forces antiémeute ont intervenu aux environs de 21h00. Devant notre refus, ils nous ont matraqués nous forçant à descendre vers la rue d’à côté où nous avons passé la nuit», racontent les manifestants. Ces derniers sont ensuite revenus le lendemain dans la matinée sur les mêmes lieux. A 10h00, le SG du ministère de l’Education nationale a demandé à recevoir une délégation pour faire une annonce. «Nous avons pensé que nous allons être informés d’une décision émanant du Président à notre faveur autrement nous n’aurions pas accepté de discuter avec la tutelle. Le SG nous a informé que nous ne serons jamais intégrés sans concours, alors que nous, nous ne voulons pas de leur concours bidon», a déclaré Meriem Maarouf, présidente du Conseil national des enseignants contractuels. C’est à ce moment-là que la grogne des manifestants a décuplé et les forces de l’ordre n’ont pas tardé alors à intervenir. Après un moment d’affrontement, les enseignants, assis par terre, ont bloqué la route menant vers la Présidence. «On en a marre des promesses», «Intégration sans condition », «Vous êtes où monsieur le Président ?» autant de slogans soulevés par les protestataires. Cette situation a duré environ une heure avant que les services de sécurité ne décident de disperser les manifestants, lesquels ont, par la suite, occupé le trottoir tout en étant encerclés par les services de sécurité. «Nous n’allons pas bouger sans recevoir une réponse concrète à notre revendication », promettent-ils.
    S. A.

  • «Prendre l’initiative avant qu’il ne soit trop tard !» déja il est trop tard!



    Les priorités à tout changement en Algérie étaient, hier, au centre des débats organisés par Markez amel el-Ouma (centre l’espoir de la nation, Ndlr) pour les recherches et études stratégiques. Les deux conférenciers, M. M Ahmed Adhimi et Bachir Msitefa en l’occurrence, ont mis des idées sur la table et ont surtout averti les dignitaires du régime contre un «changement imposé» comme ce qui se profile, plutôt dans l’incertitude, en Libye par exemple.
    Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Sur le plan politique, le Dr Adhimi a estimé que le marasme a atteint un degré tel que rien ne marche plus aussi bien sur le plan politique que socioéconomique, chose qui fait tenter plutôt les prêcheurs du mal. Il considère que les gouvernants doivent comprendre qu’on ne peut gouverner les nouvelles générations d’Algériens suivant des méthodes obsolètes datant de 1962 ou même de 1990. Ainsi, il suggère que le changement commence par les hommes. «Ce n’est pas aux policiers de réprimer continuellement les manifestants, ce sont plutôt les 84 000 associations agréées et qui se sucrent de l’argent public de sensibiliser les citoyens et leur expliquer comment s’opère un changement pacifique», assène-t-il. Selon le Dr Adhimi, il faudrait surtout aller vers des élections législatives anticipées. «Pour ce faire, je pense qu’on doit plafonner l’âge des candidats et leur exiger un niveau d’instruction un peu élevé. Le gouvernement qui émanera du nouveau Parlement mènera les réformes qui s’imposent. S’agissant des réformes constitutionnelles, nous devons revenir à la limitation des mandats présidentiels et aller vers un système parlementaire et installer des garde-fous garantissant l’indépendance de la justice», priorise-t-il. «Les partis politiques existants ont échoué et n’ont plus rien à proposer au peuple et il est également indispensable d’ouvrir le champ politique pour permettre l’émergence de nouvelles élites politiques. Et de même pour les médias audiovisuels. Laisser le champ libre aux chaînes internationales comme Al Jazeera constitue un danger pour l’intégrité nationale», ajoute-t-il. Pour conclure, le Dr Adhimi s’est arrêté sur la situation de la presse : «Il faut lever toutes les pressions sur la presse, par le démantèlement du monopole de l’ANEP sur le portefeuille publicitaire de l’Etat surtout. Ce dernier enfreint également l’expansion des entreprises publiques qui font face à une concurrence rude de la part des privés et des multinationales, lesquels placent leurs publicités dans des supports plus porteurs et communiquent mieux avec les consommateurs ». Sur le plan économique, le Dr Msitefa a conclu que l’économie algérienne —faute d’une stratégie sur le plan «macro» comme sur le plan «micro» — ne produit pas de la richesse mais génère de la rente, et que les chiffres sur la croissance pompeusement communiqués chaque année ne reflètent pas la réalité et ne constituent pas un indicateur de développement. «Ce sont les taux de la croissance nominale, celle du PIB, qui explique la dépense publique, et non ceux de la croissance réelle qui serait bien négative. Dans un système rentier, la dépense publique ne produit aucune valeur ajoutée mais génère l’inflation», précise-t-il. Il suggère l’«installation d’un ministère de l’Economie pour centraliser la décision économique et définir une stratégie globale, de revoir à la baisse le nombre des employés de la Fonction publique qui représente 15 % du nombre global des travailleurs actifs, plutôt un fardeau pour le Trésor public et d’opter pour des solutions «créatives », plutôt que copier des modèles inadaptés au système rentier.
    L. H.

  • La révolte des justes

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    Quelque 20 000 commerçants légaux ont basculé vers l’informel. Ce chiffre ne concerne pour l’instant que la seule ville d’Alger. A coup sûr, ce premier contingent des victimes de la politique économique du pays sera suivi de beaucoup d’autres «transfuges» excédés par les largesses de l’Etat accordées aux barons de l’informel et à leurs petits détaillants squatteurs des lieux publics.
    Le recul du Premier ministre concernant l’application des mesures décidées quant à l’utilisation du chèque comme mode de payement et l’obligation de l’établissement de factures dans toute transaction commerciale est perçue dans le milieu des commerçants aussi bien que des producteurs, comme un encouragement à l’économie parasitaire et un cinglant camouflet aux réels acteurs économiques respectueux des réglementations en vigueur et surtout créateurs de richesses. Il va sans dire que la concurrence déloyale ne se limite pas uniquement au stade de la vente mais tend à déstabiliser jusqu’à la structure de production, somme toute fragile, des entreprises nationales, particulièrement celle du secteur du textile.

    L’ire des commerçants en fronde ne se limitera pas au squat des trottoirs comme le font leurs rivaux. Il est d’ores et déjà question de sit-in et d’autres formes de contestation prévus à travers tout le territoire national.
    La paix sociale garante de la pérennité du pouvoir n’a pas de prix tant l’argent vient du contribuable. Une telle option politique ne lésine pas sur les moyens et ne s’embarrasse pas de reniements. C’est un vrai coup de pouce inespéré pour la relance de l’informel qui se voyait un temps soit peu remis en cause. La réalisation des marchés couverts de proximité, le lancement de locaux commerciaux dits du Président, la tentative d’imposer le chèque et la facturation dans toutes les transactions commerciales et les coups de boutoir des services de sécurité pour déloger les trabendistes ont vite fait de fâcher les barons de l’importation, qui déclenchèrent alors leur révolte par procuration.
    Le retour en force de l’informel, que des spécialistes situent à quelque 60% de l’économie nationale, n’est donc pas le fruit du hasard. Il est le résultat de calculs hautement précis avec lesquels les parties prenantes préservent leurs parts et même les font fructifier.
    La révolte des légaux, elle, aura-t-elle un coup de pouce ?

    Ali Guissem
  • Le printemps marocain en marche

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    Ce qui devait être un test grandeur nature pour le Mouvement du 20 février, celui-là même qui fut à l’origine du vent de contestation qui souffle désormais sur le Maroc, fut une incontestable réussite. La question était, en effet, de savoir si ce Mouvement allait réussir encore à mobiliser après le discours du roi et ses promesses de changement.    

    Casablanca (Maroc).
    De notre envoyé spécial



    C’est fait. En effet, plusieurs villes marocaines – Casablanca, Rabat, Fès, El Hoceima, El Jadida, Nador, Tétouan et Agadir – ont renoué, ce dimanche, avec les grandes manifestations de rue pour revendiquer, principalement, une nouvelle Constitution limitant les pouvoirs du roi et plus de justice sociale pour le peuple marocain.
    «Du pain, de la dignité et de la liberté», voilà l’un des slogans les plus unanimement répétés par la foule dense qui avait, au bout de deux heures de marche, abouti place Mohammed V, à Casablanca. De son point de départ, la place Strasbourg, jusqu’à son point d’arrivée, la foule n’a cessé de grossir. Vers midi, le cortège s’étirait sur près de deux kilomètres et comptait, à notre sens, plusieurs dizaines de milliers de personnes. Bien encadrés et impeccablement organisés en carrés, les manifestants, qui portaient des calicots et des pancartes sur lesquels étaient écrites leurs principales revendications, ont scandé des chants et des slogans en faveur du départ du gouvernement, de la dissolution du Parlement et de l’instauration d’une monarchie parlementaire.
    Beaucoup de jeunes parmi les manifestants mais également des carrés de femmes, d’enfants et d’adultes de tous âges et de toutes conditions sociales.


    Les manifestants ont particulièrement dénoncé «la corruption et le clientélisme» qui gangrènent la classe politique marocaine, mais également la répression systématique de la liberté d’expression. «Barka min el bouliss, zidouna fel madariss» (assez de police, nous voulons des écoles), scandaient à tue-tête les marcheurs. D’autres slogans tels que «Le peuple marocain réclame le changement» et «Liberté et dignité pour le peuple» ont été scandés par les manifestants. Une autre revendication, concernant la constitutionnalisation de la langue amazighe, était largement soutenue par les protestataires. Le volet social a également pris une place prépondérante dans les demandes exprimées par une jeunesse survoltée, mais très disciplinée. «Vos enfants mangent à leur faim, vos enfants vont à l’école, les enfants du peuple sont délaissés», criaient-ils.
    L’un des manifestants, qui se déplaçait sur une chaise roulante, brandissait carrément un pain. Tout un programme.


    Certains mots d’ordre écrits sur les pancartes visaient la séparation des pouvoirs. Ainsi, on pouvait lire : «Le roi règne mais ne gouverne pas» ou bien encore «Séparation du pouvoir politique et économique».
    Arrivés place Mohammed V, sur le boulevard Hassan, les organisateurs ont remercié la foule pour sa mobilisation avant de l’appeler à se disperser dans le calme. Ils ont également promis le maintien de cette mobilisation citoyenne jusqu’à la satisfaction complète des revendications du Mouvement du 20 février.
    C’est au moment où la foule se dispersait en petits groupes qu’un groupuscule appartenant au Mouvement de la jeunesse royale, dont le slogan est «Le changement par le roi et avec le roi» est apparu. Il s’agissait tout au plus d’une trentaine de personnes. Durant toute la marche et tout le long de son parcours, la police s’est montrée très discrète. Nous n’avons constaté aucune présence policière massive. Seuls quelques policiers étaient en faction aux carrefours ou devant les bâtiments officiels tels que le Parlement ou le siège de la wilaya de Casablanca.    


    Pour arriver à cette incontestable mobilisation populaire, il convient de dire que les jeunes du Mouvement du 20 février se sont dépensés sans compter. Ces trois derniers jours, ils ont mené plusieurs actions de sensibilisation autour de la marche en se rendant dans les quartiers populaires, en offrant leur sang aux malades et des fleurs aux agents de la circulation.
    Dans une vidéo postée sur YouTube, ils expliquaient que s’ils ne défendaient pas leurs droits, personne ne le ferait à leur place.
    Par ailleurs, dans un communiqué rendu public mercredi 16 mars, le Mouvement a dénoncé le chômage des diplômés et des non diplômés, les salaires de misère et l’exploitation de ceux qui travaillent, l’accès limité de la population à l’instruction et aux soins, la dilapidation des deniers publics, le répression systématique de tous ceux qui réclament leurs droits et, pour finir, l’injustice et la «hogra».


    Ce 20 mars vient également d’apporter la réponse à une autre question cruciale que tout le monde se posait : l’attitude des autorités marocaines face à ces manifestations car entre celles du 20 février et celles du 16 mars, le makhzen semblait hésiter entre tolérance et répression. Finalement, le Maroc de Mohammed VI semble avoir compris que les images d’un peuple qui manifeste pacifiquement et librement sont beaucoup plus valorisantes que celles de policiers qui matraquent tout ce qui bouge.  

    Djamel Alilat
  • La main de l’étranger

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    Des insurgés se révoltent contre le guide libyen, qui riposte en consacrant sa fonction, envoyer des missiles guidés et tirer sur les foules à l’arme lourde. L’air impassible, il creuse des tombes tout en continuant à parader sous différentes tenues vestimentaires pour les télévisions du monde, organisant le premier défilé de haute couture en pleine guerre. Puis, la Ligue arabe, l’Union africaine et l’ONU ripostent à la riposte et bombardent El Gueddafi. Le reste hésite, ne sachant s’il faut soutenir un peuple en danger de mort ou condamner cette intervention étrangère. Mais comment en est-on arrivés là ? La révolution égyptienne, les soulèvements dans le monde arabe et l’effet domino. Avant, il y eut la Révolution du jasmin, en Tunisie, la première, et celle qui a surpris tout le monde, y compris les vendeurs de jasmin. Et avant ? Avant, il y eut un certain Bouazizi, jeune chômeur sacrificiel qui s’est immolé et a enflammé la Tunisie. Oui, mais avant ? Avant, il y eut une policière, dont le nom a été zappé par l’histoire, qui a giflé le jeune Bouazizi. Brimé, humilié, il s’est allumé le feu tout de suite après.

    En réalité, tout a commencé de cette gifle, et si la Libye est aujourd’hui bombardée par le monde entier, c’est parce qu’il y eut cette main trop légère. On ne sait pas si cette introuvable policière a conscience aujourd’hui de tout ce qu’elle a déclenché et si elle se donne des claques sur le visage chaque matin en regardant les informations internationales. Mais elle, au moins, ne croit pas à la thèse d’un gros complot américain, de la CIA et de Chuck Norris. Elle doit savoir que si cette main n’était pas partie si vite, tout ne se serait pas emballé si rapidement. La main de l’étranger, dans ce cas, est bien réelle, puisqu’elle n’est pas libyenne. C’est elle qui a donné la gifle qui a initié le big-bang. Elle doit aujourd’hui s’en mordre les doigts. Pas la main, la policière.

    Chawki Amari
  • The Fall of the Great Domino by child , the dictator of the world will fall by the Arab revolution, maybe global domino effect as russia and u.s.a, china, u.k, France!!!!!

  • Accueil | Actualité | Les enseignants contractuels et les chômeurs manifestent devant la Présidence

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    Près de 600 enseignants contractuels de 32 wilayas du pays, représentant 45 000 enseignants contractuels du secteur de l’Éducation nationale, ont manifesté devant la Présidence de la République...

     

    Les manifestants revendiquent leurs réintégrations dans leurs postes et accusent le ministre de l’ Éducation nationale, Boubekeur Benbouzid et l’ex-directeur général de la Fonction publique de mettre en danger leur avenir. Certains de ces enseignants contractuels ont exercé dans l’enseignement durant des périodes allant de 10 à 14 ans. Les manifestants ont scandé « Les enseignant veulent le départ du ministre ». Ils ont été maintenus à une cinquantaine de mètres de distance du Complexe  présidentiel par un important cordon policier pour faciliter la circulation routière. « Nous ne sommes pas des politiciens, nous ne sommes pas des voyous. Nous  sommes des enseignants et intellectuels  pacifistes », criaient les manifestants.  

    Les enseignants contractuels ont, par ailleurs, dénoncé leur marginalisation lors des concours de recrutement d’enseignants des différents paliers organisés ces dernières années. Après avoir réclamé leurs réintégrations dans leurs postes, en vain, ils lancent un appellent au président de la République à intervenir en leur faveur. « Bouteflika ya mahboub…el idmaj houa el matloub » (Bouteflika aimé par tous, nous demandons notre réintégration), ont-ils scandé. Meriem Maârouf, une des manifestantes, a déclaré au journal Echorouk que les enseignants contractuels veulent leur réintégration et non pas le dialogue. Elle a expliqué qu’un conseiller à la Présidence les a reçus le 22 février dernier et leur a demandé de lui accorder un délai de trois semaines afin de trouver une solution à leur problème. « Le délai a expiré mais aucune mesure n’a été prise », a-t-elle regretté. 

                                                                                                                                                                                                                                                                        Par ailleurs, une autre manifestation a été organisée par le Collectif des chômeurs, créé le mois  dernier, au niveau de l’axe routier menant à la Présidence. Les forces de sécurité ont demandé aux manifestants de designer trois représentants pour exposer leurs revendications.

    Belkacem Adjadj/M.D

  • Abdelaziz Bouteflika pourrait partir

    Abdelaziz Bouteflika pourrait partir grand avion pour un nain!

    Le jeudi 24 février, le chef de l’Etat algérien a ordonné la levée de l’état d’urgence instauré en 1992. Il satisfait ainsi la revendication principale de la CNCD. « La levée de l’état d’urgence, confie la même source, est déjà en partie effective. Par exemple, on ne peut plus mener des interpellations comme dans les années 1990 en embarquant des gens sans en aviser qui que ce soit. La main noire de l’Etat s’est retirée et nous sommes de plus en plus soumis à la justice. » Et pour ce qui est de la partie du dispositif encore en vigueur, « il lui sera mis un terme sur le papier seulement. Jamais la levée de l’état d’urgence ne sera totale ! »

    D’autres « concessions » ont été prévues. Si les tensions sociales persistent, « ce sera Ahmed Ouyahia, le premier ministre, qui sera sacrifié. D’ailleurs, on a commencé à le marginaliser au sein du gouvernement. » Et comme cela ne suffira pas, « d’autres plans sont déjà prêts. C’est comme dans le foot, quand l’équipe A ne peut plus jouer, on envoie l’équipe B. Le nouveau gouvernement, déjà désigné, sera à l’image de l’administration tunisienne actuelle : il comptera des noms de divers horizons, même des partis de l’opposition. » Ce qui n’implique cependant pas un changement de régime. « Si la rue maintient la pression, ils sont prêts à sacrifier Bouteflika et à mettre quelqu’un d’autre à sa place ».

    « Ils », ce sont les fameux « clans » qui « se partagent l’Algérie comme un gâteau ». « Il y a le clan du général Toufik (1), soutenu par trois autres généraux, et le clan de Bouteflika qui a promu au grade de général des militaires issus de sa région natale ». Cette lutte des clans est à l’origine de la révélation de plusieurs affaires de corruption touchant des personnalités haut-placées, et de l’assassinat du colonel Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale, il y a un an.

    Si, dans le passé, les rivalités claniques s’exprimaient dans la rue, cela ne se produit plus désormais. « Ils fonctionnent tous d’après la règle de “celui qui se fait prendre s’en va” (2). La discrétion est de rigueur. Par ailleurs, le partage du gâteau ne se fait plus en se servant directement dans la caisse, mais en profitant des dessous-de-table et des commissions acquises dans la distribution des marchés publics aux entreprises étrangères. C’est ce qui explique la domination des Chinois sur le marché algérien. Ceux-là “mangent et font manger”, alors que de nombreux bureaux d’études allemands ont préféré quitter l’Algérie parce qu’ils refusaient de les “nourrir”. » Les retards de livraison des marchés, à l’image du métro d’Alger, dont les travaux ont commencé en 1983, ne seraient donc pas dus à des problèmes techniques : « Les chantiers sont livrés tranche par tranche car cela permet de multiplier les interlocuteurs et donc d’empocher plus. »

    Cela dit, la corruption en Algérie n’aurait permis à personne de s’enrichir autant que les dirigeants tunisiens et égyptiens, dont les fortunes sont évaluées à plusieurs milliards de dollars. « En Algérie, les fortunes des tous ceux qui dirigent ne seraient que de quelques millions de dollars par personne. » Des sommes généralement placées dans les pays européens. « Mais depuis que les Occidentaux ont décidé le gel des avoirs des Ben Ali et des Moubarak, ainsi que de leurs proches, les fortunes des dirigeants algériens en Europe sont en train d’être déplacées vers les pays du Golfe. »

    Notre source tempère : « La logique clanique est en voie de disparition en Algérie. La plupart de ceux qui composaient les clans des années 1980 et 1990 se sont retirés du pouvoir et sont devenus des hommes d’affaires. »

    En Egypte et en Tunisie, l’armée n’est pas intervenue pour mettre fin à la révolution ; elle a au contraire facilité son avènement. Or, en Algérie, tout le monde est convaincu qu’elle empêcherait un changement de régime. Car les véritables dirigeants sont des généraux et le président Abdelaziz Bouteflika s’est autoproclamé ministre de la défense nationale. Notre source assure pourtant que « l’armée ne réagira pas contre le peuple. Son rôle est désormais limité à la lutte antiterroriste. De plus, contrairement à la Tunisie et à l’Egypte, l’Algérie a décentralisé l’autorité militaire. Il y a cinq régions militaires et chaque responsable se débrouille tout seul. »

    Le changement espéré par le peuple algérien serait donc loin. Les véritables décideurs auraient déjà tous établi des plans « qui ne mettent pas en danger la population ». « Mais le régime compte désormais des diplômés qui partagent les aspirations du peuple. Si ces civils n’ont pas le poids suffisant pour faire basculer le pouvoir, ils pourraient profiter de ce moment pour imposer un virage politique positif dans la gestion du pays. »

    Amel B.

    Le monde diplomatique

    (1) Le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), les services secrets dirigés par le général Mohamed Mediène, dit Toufik, depuis 1990.

    (2) Cette règle intitulée en arabe algérien « Lli ttah, rrah » (litt. « Qui tombe est perdu ») a déjà été appliquée au général Mohammed Betchine qui a subi, en 1998, une campagne virulente de dénonciations pour corruption. Le but était de faire démissionner le chef de l’Etat de l’époque, le général Liamine Zeroual, dont il était le conseiller. L’ex-milliardaire Moumen Rafik Khalifa a aussi fait l’expérience de la même règle.

  • Ni Bouteflika, ni DRS : il faut tout changer !

    Ni Bouteflika, ni DRS : il faut tout changer !

    Alors que le pays dérive dangereusement, il n'est même plus possible de lister les mouvements de protestations à travers le territoire national, le régime algérien continue de s'enfoncer dans une fuite en avant presque irréelle.

    Face aux manifestants qui envahissent les rues, aux citoyens qui bloquent les routes et occupent les institutions, le pouvoir, n'a plus d'autre solution que de céder sur tout et à tous. A peine un mouvement de revendication s'organise t-il et se montre t-il sur la place publique, que le régime accède immédiatement aux revendications.

    Cette démarche, a eu pour effet, de multiplier les revendications. Se rendant compte de la faiblesse du régime, les citoyens, partout à travers le territoire national, les corporations, les catégories sociales, les chômeurs, les étudiants, les corps d'Etat, affichent leurs revendications et exigent leur satisfaction immédiate. Apeuré, le régime se contente de signer des chèques, jour après jour, en puisant dans les caisses de l'Etat, de manière totalement chaotique et irréfléchie. Il le fait, le plus souvent, dans la précipitation, sans même ouvrir de négociations. Cette situation est, de toute évidence, intenable.

    Face à cette situation hautement préjudiciable pour l'Algérie, de nombreuses voix tentent de proposer des scénarios et des plans pour sortir le pays de ce blocage et entamer une démocratisation réelle. Certains, notamment l'ancien secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri, appuyé par le FFS de Hocine Ait Ahmed, préconisent une « solution négociée » avec le régime en n’exigeant pas, comme cela s'est fait en Tunisie et en Egypte le départ du chef de l'Etat, symbole du régime.

    Il est vrai, comme l'a indiqué Mehri, que le départ de Bouteflika ne règlera pas tout. Si ceux qui l'ont choisi et imposé au peuple, préservent ce « pouvoir », il leur sera facile d'en ramener un autre, plus obéissant et éventuellement de le « sacrifier » à nouveau, s'il lui prenait l'envie de s'émanciper. C'est ce « pouvoir », qui appartient au peuple, qu'il faut récupérer.

    S'il n'est pas la totalité du régime, Bouteflika en est l'incarnation publique. De plus, c'est lui qui a verrouillé la vie politique dans le pays. C'est sous son règne que les médias, qui avaient gagné en indépendance après octobre 1988, y compris les médias publics, ont été en quasi-totalité repris en main. C'est également sous son règne, ceci restera dans l'histoire, que la corruption a atteint un niveau jamais vu dans notre pays. Enfin, c'est Bouteflika qui a trituré la constitution pour, s'offrir la possibilité d'une présidence à vie, ramenant l'Algérie ( qui était le seul pays de la région à limiter les mandats présidentiels à deux) au même niveau que toutes les autres dictatures arabe. Cela lui a permis, au passage, d'élargir ses attributions, jusqu'à devenir l'unique détenteur des pouvoirs exécutifs, sans avoir à rendre de compte à personne. Pour toutes ces raisons et bien d'autres qu'on ne peut énumérer ici, Bouteflika doit partir.

    Ceci dit, Bouteflika n'a pas fait, tout cela, tout seul. Il s'est appuyé sur ce que « El Watan » a judicieusement qualifié d « armature » du régime, c'est à dire, la police politique, plus connue sous l'appellation DRS. Il faut d'abord savoir que le DRS ( département de la sécurité et du renseignement) exécute des missions diverses. C'est l'un des services de renseignements les plus centralisés au monde, d’où sa puissance. Aux cotés de missions légales, que tout Etat est en droit d'avoir, pour assurer la sécurité du pays, comme l'espionnage, le contre-espionnage et la sécurité militaire, le DRS exécute aussi, des « missions » de police politique, non pas cette fois-ci, pour protéger le pays mais pour contrôler la société, et au bout du compte, protéger le pouvoir de la colère de la population.

    Que les services de renseignements écoutent ou surveillent des personnes suspectées de porter atteinte à la sécurité du pays, d’intelligence avec une puissance étrangère ou encore dans des affaires de terrorisme, relève de l'une de leurs missions classiques. Encore faudrait-il, que cela se fasse sous le contrôle du pouvoir exécutif, et sous le contrôle, à postériori du parlement, élu par le peuple. Mais que ces services surveillent, écoutent et infiltrent, par exemple, des militants politiques ou des militants des droits de l'homme, des journalistes et des syndicalistes ou tout autre citoyen algérien en raison de sa participation à la vie publique dans son propre pays, relève d'une pratique illégitime et de toute façon anticonstitutionnelle. Dans son article 36, la constitution indique clairement que « la liberté de conscience et la liberté d'opinion sont inviolables ». L'article 41, reconnaît, tout aussi clairement, que « les libertés d'expression, d'association et de réunion sont garanties au citoyen ». Les articles 42 et 43 garantissent respectivement «  le droit de créer des partis politiques » et « le droit de créer des associations ». L'article 33 enfin, va même plus loin et stipule nettement que les citoyens ont le droit de défendre de manière «  individuelle ou associative » leurs libertés individuelles ou collectives ».

    C'est donc, en recourant à l'illégalité que le régime, dans ses composantes militaires et civiles, se  maintient et étouffe la société.

    C'est dans le pur style de manipulations occultes, que des rumeurs, savamment distillées dans certains médias, annoncent des discussions au sommet de l'Etat au cours de « réunions secrètes ». Autrement dit, les mêmes qui sont au pouvoir, qui ont lamentablement échoué à tous les niveaux, seraient en train de concocter des plans et des scénarios pour l'avenir.

    Comment négocier avec un régime dont le fonctionnement intrinsèque consiste en permanence à empêcher les citoyens d’exercer leurs droits. Comment négocier avec les dirigeants d'un régime, une issue démocratique, alors qu'ils considèrent le concept « de démocratie et de liberté » comme une menace. La seule négociation éventuelle à avoir, pour que les choses se passent pacifiquement, concernerait les modalités de départ de ce régime.

    Dès lors, il faut dire clairement les choses, même le vocabulaire doit changer. Le peuple algérien a le droit et le devoir de renverser ce régime illégitime qui s'impose à lui, dilapide ses richesses et  maltraite son peuple.

    Yahia Bounouar

  • Le monde retourne au règne animal

    C’est pratiquement tous les pays occidentaux qui se sont lancés à l’assaut de la Libye. Ils méritent d’être tous mentionnés. En tête du convoi, il y a la France suivie de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis. Se sont joints à eux, le Canada, l’Italie, le Danemark, la Belgique, l’Espagne, les Pays-Bas, la Grèce. Comme si leurs moyens propres ne leur suffisaient pas, ils y ont ajouté ceux qu’ils ont en commun dans l’Otan. Ah! on allait oublier, il y a aussi le Qatar qui n’est pas une puissance militaire mais juste ce pays arabe qu’il fallait pour ne pas laisser dire que c’est une expédition des croisés. Vous les avez comptés? Ils sont 11 pays plus l’Otan qui se liguent contre un petit pays d’Afrique du Nord. 11 pays qui se disent «civilisés», qui agitent l’étendard des droits de l’homme, de la justice, enfin quoi toutes les vertus du monde. Toutes ces puissances militaires déversent leur feu par air et par mer sur les Libyens en «rassurant» qu’ils effectuent des frappes qu’ils appellent «ciblées». Voulant faire croire qu’ils parviennent ainsi à épargner la population. D’autant qu’ils s’évertuent à justifier leur intervention pour sauver la population libyenne des bombardements de l’armée libyenne. Mais à qui feront-ils croire que les bombes qu’ils larguent du ciel sur des zones habitées ne détruisent que les sites militaires qui s’y trouvent? Que leurs bombardements sont plus «propres» que ceux des autres? Les peuples de la région sont peut-être en voie de développement mais pas des tarés au point de croire à de telles débilités. Le déferlement d’une telle puissance de feu, complètement disproportionnée aux forces de «l’ennemi» ne peut avoir que d’autres objectifs. La Libye est un important pays producteur de pétrole. L’Irak aussi. On sait comment ce pays a subi, et subit encore, la furie des armées occidentales coalisées. Du même «goût» que ce qui est en train de se passer en Libye. Le président vénézuélien, Hugo Chavez, ne s’y est pas trompé en déclarant que les frappes des 11 pays «civilisés» n’ont pour but que le pétrole libyen. Ce qui n’est pas pour nous rassurer, nous Algériens qui avons beaucoup de pétrole et de gaz. Une richesse dont la valeur est plus que jamais à son apogée avec la remise en cause de l’énergie nucléaire suite à la catastrophe des centrales japonaises. C’est ce qui explique, entre autres, la furie des coalisés. Entre autres, car il y a d’autres raisons géostratégiques également importantes. Cette agression de l’Occident contre un pays arabe, maghrébin et musulman aura l’avantage de remettre beaucoup de choses à leur place. Comme le discours tenu au Caire, en 2009, par Obama à l’adresse du monde musulman, qui prend du plomb dans l’aile. Ou encore ce deux poids, deux mesures qui rythme la vie de ces pays dits avancés. Ces pays qui font semblant de ne rien voir des bombardements israéliens contre la population de Ghaza qui ont lieu au même moment que leurs bombardements contre la population libyenne. Ainsi va le monde. Le plus fort élimine le plus faible. C’est le propre du règne animal. A cette différence que la force n’a rien à voir avec les muscles. Les pays qui se croient les plus forts sont en réalité les plus vulnérables. Cela se vérifiera lorsqu’ils auront fini de servir de chevaux de troie. C’est-à-dire lorsqu’il sera trop tard pour eux! 11 pays des plus puissants contre un seul petit pays. Incroyable mais vrai!

    Zouhir MEBARKI


  • PRÈS AVOIR CAUTIONNÉ LE PRÉVISIBLE DÉVELOPPEMENT MILITAIRE Les réserves hypocrites de Amr Moussa

    Deux vieux briscards de la politique en perte de vitesse qui cherchent à se refaire une virginité sur le dos du peuple libyen

    Amr Moussa a peu apprécié les bombardements de la coalition internationale sur la Libye, estimant qu’ils s’écartent «du but qui est d’imposer une zone d’exclusion aérienne». A quoi s’attendait-il?

    Les frappes contre la Libye présentées par l’Occident comme nécessaires pour «protéger» la population libyenne, excessives par la Ligue arabe qui, après coup, semble s’apercevoir qu’il y avait erreur sur la «marchandise». En fait, sous couvert de venir au secours de la Libye et de son peuple qui plient sous le joug du «fou» de Tripoli, les uns (Sarkozy, pour la camp occidental) et les autres (Amr Moussa, dans le camp arabe) poursuivent en fait des objectifs très terre à terre de politique interne.
    Ainsi, le président Sarkozy dont l’aura est en berne - il serait dans tous les cas de figure, selon des sondages des médias français, battu et risque même de ne pas atteindre le second tour - avait besoin de donner un «coup de fouet» à son personnage pour reprendre son destin en main.
    Dans un tout autre chapitre, mais pour les mêmes raisons électoralistes, Amr Moussa, qui s’est placé en réserve de la république et ambitionne de briguer le poste laissé vacant par Hosni Moubarak, tente de se donner une dimension politique, en campagne avant l’heure, faisant déclaration sur déclaration. Aussi, l’on est quelque peu surpris par les critiques que Amr Moussa a émises hier suite aux frappes contre des cibles militaires du régime d’El Gueddafi.
    Le secrétaire général de la Ligue arabe a ainsi estimé hier que «ce qui s’est passé en Libye diffère du but qui est d’imposer une zone d’exclusion aérienne, et ce que nous voulons c’est la protection des civils et pas le bombardement d’autres civils». Et Amr Moussa d’ajouter: «Nous avons dès le début demandé qu’une zone d’exclusion aérienne soit instaurée pour protéger les civils libyens et pour prévenir tous développements ou mesures supplémentaires».
    Comment? M.Moussa qui sait que l’on ne fait pas d’omelettes sans casser les oeufs devait tout aussi uniment savoir que l’on n’instaure pas une zone d’exclusion (ou «no fly zone») sans réduire au silence les unités de défense de «l’ennemi», El Gueddafi en l’occurrence.
    Si Amr Moussa qui a blanchi sous le harnais ne sait pas ça, on se demande ce qu’il fait à la tête de la Ligue arabe, d’autant plus que sa présence au sommet diligenté à Paris par le président français, Nicolas Sarkozy, outre d’engager les pays arabes dans l’action en cours contre la Libye, engage de même l’Algérie laquelle lors de la réunion la semaine dernière des chefs de la diplomatie arabes au Caire, a fait part de ses réserves quant à la mise en place d’une zone d’exclusion avec tout ce que cela pouvait impliquer. Mais le fait est là: Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, a, outre sa caution, appelé instamment à l’instauration d’une zone d’exclusion en Libye, tentant par un activisme débordant de faire oublier sa collaboration et sa compromission avec le régime honni de Hosni Moubarak.
    Le secrétaire général de la Ligue arabe fait également savoir qu’il est «en ce moment en consultation pour une réunion (de la Ligue des Etats arabes) destinée à suivre tous les évènements arabes».
    Pour M.Sarkozy, c’est plus simple: il lui fallait remonter le courant du fleuve qui l’emportait vers le néant.
    Dès lors, les événements survenus en Libye, étaient du «pain bénit», et lui donnaient l’opportunité de sortir sa tête de l’eau. Il était tout faraud, samedi, devant les caméras de télévision bombant le torse et annonçant l’imminence de frappes contre des cibles en Libye.
    Or, son véritable objectif, au-delà de mettre à la raison le psychopathe de Tripoli, était d’abord, celui de reconquérir une stature politique perdue.
    Si, parallèlement à cette reconquête, faire coup double en déboussolant El Gueddafi, tout en réhabilitant une diplomatie française bien malade, c’est bien sûr tout bénéfice pour ses propres projets politiques à l’horizon 2012. Cqfd. Aussi, la Libye sert d’alibi à deux vieux routiers de la politique en perte de vitesse qui cherchent à se refaire une virginité sur le dos du peuple martyr de Libye.

    Othmane SIDDIK

  • Fonds Monétaire International (FMI) : Monnaie, Servitude et Liberté …

    Monnaie_servitude_libert_La Répression monétaire de l'Afrique

    Eminent économiste africain du Cameroun, Tchundjang Pouémi décédé le 27 décembre 1984 avait mené une réflexion pénétrante et innovante sur la répression monétaire en Afrique, hissant le débat sur les cimes des questions théoriques fondamentales, autant que sur celles plus appliquées de domination, cernant avec à-propos la vassalisation tendancielle de l’Afrique par un FMI fabricant industrieux de misère. Son désormais classique

    Monnaie, Servitude et Liberté [Editions MENAIBUC, 2ème édition, 2000] est un passage obligé dans la compréhension des asservissements par la monnaie, une critique du terrorisme monétariste obtus du FMI.

    Instant Misery Fund, cette inscription, en 1979 figure sur une pancarte exhibée par des manifestants qui protestent devant le siège du FMI contre un crédit accordé au gouvernement du Général Somoza président du Nicaragua. De là Tchundjang Pouémi tire cette expression tellement appropriée au rôle macabre du FMI dans le monde pauvre, le Fonds de Misère Instantanée dont les interventions monopolistiques s’éternisent et se multiplient, laissant derrière elles une misère à chaque fois démultipliée. En fait il y a un rapport direct entre les stratégies d’intervention du FMI, son unique et standard modèle passe-partout pour être exact, et la génération d’une gamme complexe de situations de pauvreté pour le plus grand nombre.

    Cependant le FMI représente d’abord une violence symbolique et une anomalie démocratique par ses effets de domination, de vassalisation exercés sur des gouvernements, des systèmes de légitimation à l’évidence pas toujours parfaits, mais pour d’aucuns plus ou moins représentatifs de collectivités indirectement humiliées …avant le désastre de l’après plan. L’inquisition menée avec morgue, arrogance et sur une allure martiale par le quartet ou le quintet d’experts du siège qui daignent se déplacer annuellement pour inspecter les comptes des Etats, en impose aux gouvernements, rabaissant l’autorité des pays, les insérant dans des codes de notations internes scolaires et infantilisants, terrorisant des titulaires de mandats administratifs et électoraux.

    Une asymétrie de cette nature, se justifiant de l’argutie selon laquelle le FMI intervient à la demande des Etats -qui n’ont pas toujours le choix, contraints par les partenaires bilatéraux occidentaux- est malséante et inappropriée. De plus, le catalogue de mesures édictées par l’institution de Bretton woods implique de facto une remise des clés de la nation, de sa souveraineté économique aux firmes étrangères, occidentales, ce qui est à la fois inadmissible et très probablement anti-constitutionnel. Le président de la république étant souvent constitutionnellement garant du bien-être économique collectif…Etrange que les constitutionnalistes africains se soient laissés caporaliser sur un terrain qui leur offrait du grain à moudre et des batailles populaires à mener…

     

    C’est bien entendu par son monétarisme étroit et incohérent que le FMI fabrique la pauvreté à la chaîne et de façon systématique. Précisons que son approche économique, dominée par les phénomènes monétaires et la nécessité de lutter contre l’inflation en priorité, en tant que les prix sont des signaux guidant les calculs des agents, conséquence de quoi la masse monétaire en circulation -crédits- devrait être limitée et très contrôlée, cette approche conduirait logiquement à bannir les systèmes de changes fixes -administrés et non issus du marché-, comme les francs CFA ou la zone euro par exemple. Le FMI s’en accommode pourtant, à l’opposé de la lettre monétariste. Bricolage…

    Tout déséquilibre économique en appelle à une réponse FMiste unique, du Brésil en Afrique du Sud en passant par l’Inde, le Laos ou le Cap vert. Réduire la masse monétaire en rationnant le crédit, dévaluer les monnaies pour faire redémarrer les exportations, réduire les dépenses publiques, privatiser l’économie, libéraliser tous les secteurs, favoriser la préhension des secteurs lucratifs par les firmes occidentales…

     

    Les prescriptions du FMI sont malheureusement à l’inverse des priorités évidentes de pays en développement frappés par la pauvreté de masse, des niveaux d’éducation et de santé publique très insuffisants. Car elles impliquent, décryptées, la réduction de la masse salariale le plus souvent par des licenciements de la fonction publique, la limitation des subventions aux secteurs agricoles, le primat de l’inflation sur la création de richesse, proposition délirante en contexte de sous-activité et de sous-emploi. Il vaudra toujours mieux d’avoir davantage d’inflation et des revenus viables plutôt que pas d’inflation et pas de revenus. De plus le préjugé sur la perte de compétitivité internationale liée à l’inflation est valable pour les exportateurs de produits manufacturés, pas dans les filières des matières premières où les prix locaux n’ont aucune incidence sur les cours mondiaux…Trivial.

    Le FMI pêche bien encore par ses analyses autant que par ses préférences prétendument anti-inflationnistes. Selon sa science de bureau, une dévaluation stimule les exportations. Cela paraît vrai, mais peut s’avérer entièrement faux. Si d’ailleurs il suffisait de dévaluer pour résoudre les problèmes de balances commerciales cela se saurait. Le rapport dévaluation-exportations ne fonctionne pas à l’identique dans toutes les économies, lorsque les cours sont mondiaux le paysan batanga d’Afrique centrale ou l’agriculteur colombien subissent le prix et leur inflation locale n’affecte pas leurs performances à l’export. Le franc CFA dévalué ou réévalué n’a aucune incidence sur la demande mondiale de pétrole exprimée en dollars ou sur la demande de cacao exprimée en livres sterling.

    A la hausse ou à la baisse, les monnaies africaines ne changeront rien aux marchés des produits de base qui dépendront toujours dans leur dynamique, de la demande occidentale, c’est à dire des besoins de la croissance de ces pays occidentaux. Hors ces considérations, les dévaluations africaines amenuisent les niveaux de vie locaux, accentuent la pauvreté de ceux qui ne peuvent répercuter le renchérissement du coût de la vie et des prix des biens importés sans incidence durable sur le solde extérieur.

    Quant au déficit public qu’il faudrait naturellement contenir, tous les déficits ne se valent pas : il vaudrait mieux accepter un éventuel déficit sur les secteurs de capital humain, formateur des facteurs de production, de main d’œuvre qualifiée plutôt que d’empêcher la construction de routes, écoles ou hôpitaux…

    Enfin l’analyse fondamentalement fausse du bricolage monétariste FMiste consiste à considérer que toute inflation provient d’un excès de circulation de la masse monétaire dans l’économie. S’il est vrai que l’inflation est au moins en partie un phénomène monétaire, il ne s’agit pas de prendre l’effet -hausse des prix- pour la cause -monnaie. En effet l’inflation peut résulter d’une mauvaise allocation de la masse monétaire, notamment par les financements irrationnels à l’instar des crédits politiques.

    La croissance de la masse monétaire en circulation génère de l’inflation si fondamentalement l’économie est en plein-emploi, c’est à dire si des crédits supplémentaires ne peuvent augmenter le niveau de production arrivé à son maximum. Or faire une telle hypothèse implicite dans les économies africaines ressemblerait à une pathologie doctrinaire proche de l’autisme de anti-inflation.

    Incapable ni de redresser les économies du Tiers-monde, ni de les conduire à une quelconque prospérité, il serait tant que le FMI abdique de ses missions africaines, que les Africains gèrent eux-mêmes leurs relations monétaires dans le cadre de structures collectives ou individuelles responsables et avisées.

     

    © ZE Belinga

  • POUR EXIGER PLUS DE CONSIDÉRATION Les victimes du terrorisme manifestent devant le siège de l’APN



    Hier, les victimes du terrorisme étaient bien plus nombreuses que les deux fois passées. Rassemblés par dizaines en face de l’hôtel Safir (ex-Aletti), mitoyen au siège de l’Assemblée populaire nationale (APN), les manifestants ont décrié, y compris les organisations qui les représentent, se disant déterminés à aller jusqu’au bout de leur revendication : avoir un «statut».
    Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - «Nous manifesterons, dimanche prochain, devant la présidence de la République, et si Bouteflika ne nous recevra pas, nous irons à l’ambassade des Etats-Unis demander justice à Obama», s’agite une dame, la quarantaine, ayant perdu son mari durant la folie meurtrière des années 1990. Or, c’était plutôt l’amertume qui les a poussées à investir la rue. Dommages collatéraux de la décennie noire, mères et veuves de militaires morts en service commandé, handicapés de l’armée ou autres patriotes, ils s’accordent sur un principe : «Nous voulons un statut qui nous réhabilite et nous garantisse nos droits légitimes.» Signe des temps, ces victimes du terrorisme ont manifesté deux dimanches de suite sans que personne n’en parle. «Nous n’étions pas assez nombreux et les journalistes nous avaient pris pour les familles des disparus. Ainsi, nos manifestations sont passées inaperçues», tente d’expliquer la veuve d’un confrère de l’Hebdo libéré, lâchement assassiné par les terroristes. Bref, les manifestants ont brandi des pancartes portant des slogans comme «Achevez le projet de la réconciliation nationale par une loi spécifique aux victimes civiles du terrorisme», ou encore, «Donnez-nous nos droits»… Mais surtout, ils se sont démarqués des organisations qui les représentent. «On en a marre de ces organisations, leurs dirigeants se sont enrichis sur notre dos et nous ont réduits à des mendiants réclamant du pain. A vrai dire, ils ont troqué la cause contre des bourses d’études à l’étranger pour leurs enfants. Cette fois-ci, nous ne laisseront personne récupérer notre mouvement», assène, dépressive, la mère de deux policiers, morts également en service commandé. D’anciens militaires, des invalides de l’armée et des patriotes, venus de partout, de Bouira, Relizane… ont pris part à ce rassemblement. Ces derniers n’arrivent pas à concevoir que des repentis continuent à les narguer. «Mon voisin, repenti de son état ayant bénéficié d’indemnités conséquentes, m’intimide justement avec ses «qu’est-ce que t’as gagné de tes années sous les drapeaux ?». «Y a-t-il plus frustrant que ça pour moi, qui ne dispose même pas d’une pension ?», s’interroge un ancien militaire. Les policiers mobilisés pour encadrer le rassemblement n’ont, en tout cas, pas trouvé de difficultés pour s’acquitter de leur tâche. Le rassemblement était pacifique et les manifestants n’ont pas fait de bruit.
    L. H.

  • l'orpheline "entv" et ses soeurs font du trafic (3 et 2....5)!

    ENTV
    Un marché qui fait des vagues


    Décidément, on ne semble pas en finir avec les scandales financiers qui continuent d’ébranler la direction de l’ENTV.
    Après les marchés d’équipement qui ont été étalés sur nos colonnes, l’Unique revient sur la scène avec un rocambolesque marché d’acquisition des cassettes Betacam, entaché d’irrégularités et de surfacturation. La direction tente actuellement d’étouffer l’affaire par le recours à un marché de régularisation, alors que les services spécialisés semblent avoir déjà entamé l’enquête. L’affaire remonte à l’année 2008, quand l’ENTV avait procédé à des consultations auprès de divers fournisseurs pour l’acquisition de cassettes vierges, principal support utilisé par les équipes techniques. L’entreprise française IEC, spécialisée dans les accessoires, a remporté le marché en présentant des prix très attrayants. Un contrat-cadre a alors été signé pour l’acquisition des cassettes Betacam. Conformément aux clauses de ce contrat, l’ENTV a passé deux commandes auprès du fournisseur français pour l’achat de lots de cassettes et jusque-là, aucune anomalie n’avait été relevée. Au lendemain du départ de Hamraoui-Habib Chawki, ce contrat avec IEC a été carrément enterré et remplacé par de simples commandes adressées à une filiale algérienne du fournisseur belge, Studiotech. Le prétexte avancé pour cette démarche est que les cassettes sont livrées immédiatement du fait que le nouveau fournisseur se trouve à Alger. Soit ! Mais à quel prix ? Entre le premier fournisseur et le second, l’écart des prix est énorme. La surfacturation est flagrante. Et pour couronner le tout, aucune procédure légale n’a été engagée pour couvrir ces commandes, qui sont pourtant réprimées par le code des marchés publics. Affolée par l’agitation de certains employés honnêtes qui dénonçaient ces pratiques, la direction a de suite engagé une procédure de régularisation du marché des cassettes Betacam. Mais la démarche doit être avalisée par certains cadres qui ont refusé de la cautionner. Dans la même foulée, certains ont dénoncé le fait que le fournisseur Studiotech emploie à son bureau d’Alger le fils d’un haut responsable de l’ENTV. Ces pratiques sont interdites par la même loi qui a permis aux enquêteurs de poursuivre en justice Meziane et ses enfants dans le cadre de l’enquête sur Sonatrach et Saipem. Nous sommes pratiquement dans la même situation de conflit d’intérêts. Pour rappel, la société Studiotech a remporté, il y a quelques mois, un juteux marché d’équipement pour le compte de l’ENTV. Les spécialistes du secteur considèrent que le montant (environ 9 millions d’euros) présente une énorme surfacturation. Studiotech est présente en Algérie à travers une filiale qui semble accéder facilement aux marchés de l’ENTV.
    H. M.

  • no moment

     

  • Ils ont présenté leurs excuses à la coordination Les habitants d’el-madania se joignent à la CNCD

     

    Des représentants du quartier d’El-Madania se sont déplacés hier au siège du RCD, à la rue Didouche-Mourad (Alger), où s’est tenue la réunion d’évaluation de la CNCD, pour présenter leurs excuses à Saïd Sadi, insulté et attaqué au couteau lors de la marche du 5 mars, par des baltaguia, et à Ali Yahia Abdenour. “Tous les habitants du quartier d’El-Madania déplorent ce qui s’est passé le 5 mars dernier et présentent leurs excuses au Dr Saïd Sadi et à Me Ali Yahia Abdenour. Nous n’avons rien à voir avec les baltaguia qui vous ont agressés et nombre d’entre eux ne sont pas des habitants de notre quartier”, assure un jeune d’El-Madania. Et d’ajouter : “Vous êtes tous les bienvenus à El-Madania qui appartient à tous les Algériens. Nous respectons les partis politiques et, comme vous, nous demandons plus de liberté et de démocratie.”
    Mieux encore, la démission du P/APC d’El-Madania et celle de son secrétaire général sont exigées par les habitants de ce quartier. “Quelques jours avant la marche du 5 mars dernier, le P/APC a tenu deux réunions avec certains baltaguis en leur promettant des logements à condition de casser l’action de la CNCD”, témoigne Omar Abed, représentant des victimes de la faillite de la banque El Khalifa, et néanmoins habitant d’El-Madania.  “Ces témoignages sont un démenti cinglant aux allégations des tenants du régime qui claironnaient que les habitants d’Alger ne voulaient pas de la CNCD. Comme nous l’avions dit dès le départ, tout ce qui s’était passé n’était que le fruit des manœuvres du pouvoir et de ses services”, explique Tahar Besbas, député RCD.

  • Quelles perspectives ?


    Par : Azzeddine Bensouiah


    Où va le monde arabe ? Quel modèle démocratique choisira-t-il ? Celui imaginé dans le cadre du projet du Grand-Moyen-Orient ? Ou celui, défendu également par les Américains, du bout des lèvres, qui consiste à troquer les dictatures actuelles par des modèles islamistes salafistes wahhabites ?

    Le monde arabe est en ébullition. De l’océan au Golf, le vent du changement souffle encore et menace d’emporter monarchies et dictatures ancrées depuis des décennies et que rien ne semblait pouvoir déboulonner. Le “printemps arabe” a remis en cause toutes les certitudes, bouleversé tous les schémas. Désormais, aucun despote arabe ne peut se targuer d’être l’allié des puissants. Aucun dictateur ne peut compter sur ses forces de répression et ses méthodes d’étouffement du peuple. Des dictateurs ont été chassés du pouvoir. D’autres sont sur le point de l’être. Ceux qui résistent encore aux vents du changement tentent gauchement de compter sur les bouées de sauvetage traditionnelles. Les monarchies du Golf, affolées par le risque de changement au Bahreïn, envoient leurs troupes pour éviter la contagion chez eux. Les autres appuient l’option militaire contre le régime libyen. Mais aucun pays arabe n’est en mesure de dire de quoi demain sera fait. Comment percevoir le rôle de la Ligue arabe et son pays hôte, l’Égypte ? Comment agir ensemble pour défendre la cause commune : la Palestine ? Mais, à ces questions récurrentes vient s’ajouter une autre, imposée par les révoltes en cours : où va le monde arabe ? Quel modèle démocratique choisira-t-il ? Celui imaginé dans le cadre du projet du Grand-Moyen-Orient ? Ou celui, défendu également par les Américains, du bout des lèvres, qui consiste à troquer les dictatures actuelles par des modèles islamistes salafistes wahhabites ? Ce qui se passe, actuellement, en Tunisie, de l’après-Ben Ali, et en Égypte, de l’après-Moubarak, fait craindre que la recette concoctée par les laboratoires américains est toute simple : le monde arabe est incapable d’avoir une intelligentsia, une démocratie à l’occidentale. Donc, il faudrait le maintenir entre les jougs des militaires et des islamistes, en attendant que le combat entre ces deux forces finisse par affaiblir les deux et engendrer une sorte de force hybride qui mènerait le monde arabe vers une destination incertaine. Ce qui est certain, en revanche, c’est que “le printemps arabe” fait oublier, le temps d’une révolte, les exactions de l’armée israélienne et la poursuite de sa politique de colonisation, tout comme il met entre parenthèses l’anti-américanisme ambiant dans cette partie du globe.

  • no moment



  • Algeria-Watch!

    Autour du livre "La sale guerre"

  • Regardez l'(in)justice en Algérie 2011: Vous gagnez votre affaire mais rien n'est appliqué??

  • La vérité sur les réserves de gaz de l’Algérie

    Par le Professeur Docteur Abderrahmane Mebtoul

    Dans une déclaration faite le 11 mars 2011, à l’occasion de la 30e Conférence de l’Energie à Houston (Etats Unis), le ministre algérien de l’Energie estime à 25 000 milliards de mètres cubes, les réserves en gaz de l’Algérie. Dans ce global, les réserves de gaz conventionnel sont évaluées à 15 000. Le ministre n’a pas indiqué le coût d’exploitation de cette manne. Ces données, qui engagent la sécurité du pays, sont-elles crédibles ?

    A s’en tenir à ses chiffres,l’Algérie dispose de moins de réserves que de la Russie (45 000 milliards de mètres cubes). Le pays de Poutine dispose de 35% des réserves mondiales de gaz, devant l’Iran (16%) et le Qatar (11%). Sur le conti- nent africain, l’Algérie devance de loin le Nigeria, lequel compte 5191 milliards de mètres cube. Toutefois, ces estimations ministérielles diffèrent de celles proférées par d’autres sources. Ainsi, selon Oil and Gas Journal, en date du 27 octobre 2010, l’Algérie comptera 1591 TCF (Trillion Cubic Feet) ou 4 455 milliards de mètres cubes. Le pays maghrébin serait la dixième plus grande réserve mondiale, la deuxième d’Afrique. Hassi R’Mel, découvert en 1956, est le plus grand champ ga- zier algérien. Environ la moitié du total de production du gaz naturel de l’Algé- rie est issue de ce champ (70% en 2009). Ses réserves prouvées sont évaluées à 85 TCF. Le reste des réserves de gaz naturel se trouve dans des champs associés (pétrole) et non associés, dans les régions du sud et du sud-est du pays.

    45 ans de vie ?

    D’autres sources, plus récentes offrent un panorama différent. Ainsi, au Club arabe de l’énergie à Beyrouth, on indique que le remplacement des réserves de gaz de la zone MENA a chuté à son plus bas niveau, de 16 fois les réserves initiales en 1992 et 13 fois les réserves initiales en 2002, à seulement 2 fois les réserves initiales en 2010. Le remplacement des réserves de gaz naturel par pays situe l’Algérie en territoire négatif, à côté de l’Iran, qui a remplacé prés de quatre fois ses réserves initiales. Les dates prises en compte sont puisées, entre autres, des statistiques de BP.

    L’évaluation de la durée de vie des réserves existantes sur la base des pro- ductions de 2010 donne encore 45 ans de vie au gaz algérien. En considérant le gaz conventionnel qui peut encore être découvert, les estimations sont de 1387 milliards de mètres cubes pour des réserves prouvées de 4500 milliards de mètres cubes et une production cumulée de près de 1900 milliards de mètres cubes en 2009.

    Cependant, les projections de l’APICORP donnant 45 ans de réserves se basent sur une fourchette de prix inter- national telle que contenue dans les contrats à moyen terme, une exporta- tion et consommation intérieure sta- tique de l’année 2009, sous-estimant à la fois les projections d’exportation du Ministère algérien de l’énergie, les demandes de révision à la baisse du prix du gaz par les partenaires étran- gers (notamment l’Italie, l’Espagne et certainement Gaz de France) et la consommation intérieure selon une vision dynamique qui serait multipliée par trois à l’horizon 2020. Les exportations prévues entre 2014 et 2016 ont été estimées à 85 milliards de mètres cubes gazeux et 40 pour la consomma- tion intérieure.

    Si l’on part de l’hypothèse d’une production de 100 milliards de mètres cubes ga- zeux, d’une précision d’exporta- tion de 100 milliards à l’horizon 2020 et, dans une perspective dy- namique de développement de 60 milliards de mètres cubes de consommation intérieure, l’on tombe sur un déficit de 60 mil- liards de mètres cubes gazeux. En d’autres termes, on tombe sur une découverte addition- nelle d’un volume plus élevé de 70% par rapport à la production actuelle. En cas d’un développe- ment interne plus intensif de l’Algérie (ce qui est souhaitable), l’écart serait encore plus grand.

    Le prix détermine la durée de vie

    Par ailleurs, et en prenant par hypo- thèse une stabilisation des coûts, toute augmentation des coûts réduisant éga- lement la durée de vie des réserves, en termes de rentabilité financière le prix (coût et transport) se situerait entre 14 et 15 dollars par million de BTU pour le gaz naturel liquéfié (GNL). En revanche, le prix du gaz naturel par canalisation –GN- (Medgaz Galsi) se situerait entre 10 et 11 dollars pour l’exploitation de 4300 milliards de mètres cubes gazeux (10% des gise- ments marginaux non rentables étant à soustraire), soit une durée de vie (ex- portation et consommation intérieure) de 25 à 30 ans. Si le vecteur prix est de 6/7 dollars le million de BTU, la durée de vie est à diviser par deux, soit envi- ron 15/16 ans. Si le prix est de 4/5 dol- lars, comme cela se passe sur le marché spot, la durée de vie serait entre 10 et 12 ans, c’est-à-dire en 2020.

    Ainsi, l’Algérie pourrait faire face à une grave crise interne de gaz dans les huit prochaines années, si le prix interna- tional se maintient à son niveau actuel ainsi que les prévisions d’exportation. Se pose fatalement le problème de la sécurité nationale. Cette inquiétude est d’autant plus justifiée que les exporta- tions de gaz algérien n’ont pas dépassé 54,5 milliards de mètres cubes en 2009, fort loin de l’objectif de 85 milliards de mètres cubes pour 2012. La concur- rence du marché spot et les retards dans certains projets, dont Gassi Touil, qui devait entrer en production en 2009, ex- plique le recul de 2009 selon des sources internationales.

    Le Trans-Saharian Pipeline trop cher ?

    Bien évidemment, ces chiffres ne sont pas fixes, dépendant de nouvelles décou- vertes, tant dans le monde qu’en Algérie. Selon les statistiques de BP,l’Algérie,bien que n’ayant que 2,5% des réserves mon- diales en gaz (contre moins de 1% pour le pétrole), restera, du moins à court terme, l’un des fournisseurs majeurs de l’Europe, notamment après la mise en service des gazoducs Medgaz et Galsi. Néanmoins, le GNL prend une part de plus en plus importante des exportations algériennes. Environ 20,9 milliards des 52,67 milliards de mètres cubes expor- tés (40%) sont transportés par bateau après avoir été liquéfiés. Mais, se pose cette question stratégique de la rentabi- lité : le prix du gaz avait dépassé les 12 dollars par millions de British Thermal Units (MBTU), unité anglo-saxonne uti- lisée dans le secteur, pour atteindre un pic de 14 dollars/MBTU. Mais ce prix est désormais redescendu en dessous des 4 dollars, complètement découplé du prix de pétrole.

    Qu’en sera-t-il de tous les investisse- ments dans le GNL et les canalisations (GN), pour leur rentabilité ainsi que du projet gazoduc Trans-Saharan Gas Pipeline (TSGP) devant relier le Nigeria à l’Europe via l’Algérie ? D’une longueur de 4128 km, dont 1037 en territoire ni- gérian, 841 au Niger et 2310 en

    Algérie, ce réseau aura une capacité de 20 à 30 milliards de mètres cubes, destinés en majorité au marché européen. Selon l’étude de faisabilité, le projet coûtera 13 milliards de dollars, contre une prévision initiale de 7 milliards de dollars, sous ré- serve de la résolution de certains conflits frontaliers. Ce projet devrait permettre à l’Algérie de concurrencer la Russie et la Norvège sur le marché européen. Seulement, la rentabilité du GN doit être d’environ 8 à 9 dollars et celle du GNL, de 11 à 14 dollars pour que de tels projets puissent être réalisés. C’est dire que pour tout économiste ou tout gouvernement, l’important ce n’est pas la découverte des gisements mais le coût d’exploitation des gisements,dans la mesure où les deux vecteurs fondamen- taux sont le couple prix international/ coût.

    Plus le prix est élevé, plus on assis- tera à l’extension des gisements rentables et inversement. Et selon une relation dia- lectique, plus les prix des hydrocarbures est bas, plus on assistera à son épuise- ment et au ralentissement des énergies substituables. Et plus le prix du pétrole est élevé, plus il favorisera les investisse- ments dans les énergies de substitution. C’est une erreur que de penser à gagner beaucoup d’argent en un temps réduit en épuisant les réserves, notamment dans la conjoncture actuelles. L’Algérie devrait intégrer les énergies renouvelables pour arrêter le compte à rebours.

    A.M
    (lesafriques.com)

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