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  • Marche du 19 mars : La police disperse les manifestants à la Grande Poste et à la place du 1er Mai

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    11h - Plusieurs jeunes manifestants arrivent à la grande poste et tentent de se rassembler, mais ils sont vite disperser par les policiers, qui ne tolèrent aucun regroupement. Même les journalistes ont du mal à travailler.

    A place du 1er Mai, d'ou doit démarrer la marche de la CNCD partis politiques, une cinquantaine de manifestants, dont Ali Yahia Abdenour et quelques députés du RCD, se sont rassemblés en face du jet d'eau. Ils sont cernés par un important dispositif policier, qui les empeche de bouger.

     

    Un important dispositif policier a été déployé ce samedi 19 mars aux alentours de la Place de la Grande poste (Alger), lieu d’où doit s'ébranler, à 11h la marche vers le siège de la Présidence de la république, à laquelle ont appelé des jeunes sur Facebook. 

    Des barrières métalliques ont été érigés sur le lieu du rendez vous pour empêcher tout regroupement de manifestants, a constaté un journaliste d'El watan.

    Plusieurs policiers ont par ailleurs pris position sur le Boulevard Didouche Mourad, une artère que doivent prendre les manifestants en allant vers le siège de la Présidence de la république.  

    Un hélicoptère des services de sécurité a commencé à survoler, dès la matinée le ciel d'Alger.

    Elwatan.com
  • Yémen: 41 tués et des centaines de blessés .SYRIE:4 tués et 30 arretés

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    Le Yémen connait les violences les plus meurtrières depuis le début de la contestation du régime. Quelques 41 manifestants ont trouvé la mort vendredi à Sanaa, et Washington qui voit dans le président Ali Abdallah Saleh un allié a condamné ces incidents.

     

     Selon des sources médicales, outre les tués, au moins 200 personnes ont été  blessées lorsque des milliers de manifestants anti-régime ont été pris sous le  feu de partisans du président Saleh dans différents lieux de manifestations.

       Les tirs sont venus des toits d'habitations proches de la place de  l'Université, où se tient depuis le 21 février un sit-in contre le régime,  selon des témoins sur place qui notent des enfants parmi les victimes.

       Les tirs ont commencé lorsque les manifestants ont voulu démanteler une  barricade érigée par les partisans du régime pour bloquer l'une des rues menant  à la Place de l'Université, et la fusillade a duré plus d'une heure et demie.

    Les manifestants réclament le départ du président Saleh et de son régime alors que lui propose des concessions contre son maintien au terme de son mandat.

  • Sadi de retour à El-Madania

    Certains jeunes émeutiers d’El-Madania, ayant pris part aux attaques contre les marcheurs de la CNCD samedi dernier, ont étonné plus d’un en lançant des «Sadi président » lors des affrontements qui les ont opposés aux policiers ce week-end.
    C’est ce que rapportent des témoins oculaires en précisant que ces jeunes entendaient, par là, dénoncer ceux qui leur ont promis monts et merveilles en contrepartie de la casse de la marche des manifestants qui revendiquaient un changement pacifique.

  • TROIS MARCHES PRÉVUES AUJOURD’HUI À ALGER: La rue se réapproprie le 19 Mars

     

    La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) ne sera pas seule aujourd’hui sur le terrain de la contestation. Des jeunes venus d’horizons différents marcheront également sur Alger. Les enfants des moudjahidine feront de même. La date du 19 Mars est loin d’être fortuite.
    Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le 49e anniversaire de la proclamation du cessez- le-feu en Algérie sera célébré cette année d’une manière fort particulière. Partis politiques et jeunes anonymes ont décidé de donner à cette journée des airs de protesta. Un appel de jeunes lancé sur Facebook, il y a quelques semaines, a fini par avoir beaucoup de retentissement. Les jeunes qui sont derrière cet appel comptent battre le pavé entre la Grande-Poste et le siège de la présidence. Via leur page Facebook, ils expliquent que «les jeunes Algériens indépendants de tout parti politique, institution militaire ou mouvance étrangère, soucieux de l’avenir de leur pays qui devient flou de jour en jour, ont décidé d’appeler à une marche le 19 mars 2011 de la place de la Grande-Poste à la présidence, à El- Mouradia». Et de préciser : «Nous appelons tous les jeunes Algériens de tout horizon à venir manifester leur désarroi quant au fossé creusé, depuis des années maintenant, entre eux et nous. Nous tenons à vous informer que les partis politiques ne sont pas admis, ni aucune autre mouvance étrangère.» Le ton est donné, ces jeunes se disent affranchis de toute appartenance politique et placent leur marche sous le slogan de «Cessez le feu, cessez la hogra. Pour une nouvelle Algérie». Sur le mur de la page Facebook créé pour l’occasion, ils expliquent : «Nous appelons les jeunes à une marche pacifique, pour dire au gouvernement que nous existons, que nous sommes conscients et nous nous inquiétons pour notre avenir et l'avenir de notre pays... Nous voulons dire cessez el hogra, cessez la corruption, la désinformation, l'oppression, cessez de malmener nos étudiants, ainsi que tout le secteur de l'éducation qui représente l'avenir de l'Algérie.» Des actions de sensibilisation et des contacts ont été menés dans les quartiers, les lycées et les universités pour une adhésion plus large à l’initiative. Ils ne seront pas les seuls à être dans la rue puisque la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) remet cela. Les partis politiques qui y sont affiliés ont appelé à une marche du 1er-Mai à la place des Martyrs. Nullement découragée par l’impressionnant dispositif policier qui est mis en place à chaque tentative de rassemblement, la CNCD a appelé les citoyens non seulement à marcher à Alger et dans d’autres wilayas, mais également à l’étranger. Les enfants de moudjahidine affiliés à la Coordination nationale des enfants de moudjahidine ne seront pas en reste. L’organisation présidée par Layachi Abdelwahib a également appelé à marcher de la place des Martyrs vers le ministère de l’Intérieur. La décision a été prise lors de la réunion du bureau politique de la Coordination le 10 mars dernier. Elle revendique le changement pacifique du système politique, un agrément, et dénonce l’entrave faite aux libertés publiques. Quelle sera la réaction des pouvoirs publics qui ont démontré leur aversion des mouvements populaires ? Sans surprise aucune, le dispositif policier sera renforcé dans une tentative de faire d’Alger une citadelle infranchissable à tout marcheur.

  • Au meeting de l’ANC, deux figures de l'ex-FIS chaleureusement accueillies (Vidéo)



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    Ali Benhadj a ravi la vedette ce vendredi 18 mars aux animateurs du meeting organisé  à la salle Atlas à Alger par l’Alliance nationale pour le changement (ANC). Dès son apparition dans la salle, une demi‑heure après le début du meeting, l’ex‑numéro deux du FIS, a été longuement ovationné par de nombreuses personnes parmi le millier de présents dans la salle. Une autre figure de l’ex‑FIS était également présente dans la salle mais quelque peu discrète : Kamel Guemazi.  

    Dans la salle, les deux anciens responsables du FIS n’ont pas dérogé à leurs habitudes : lors de l’exécution de l’hymne national, ils ne se sont pas levés de leur siège. Mieux encore, après la prière d’Al Asr, Ali Benhadj est sorti de la salle pour revenir quelques minutes plus tard accompagné de plusieurs islamistes en Qamis qui scandaient son nom et demandaient à ce qu’il intervienne à la tribune. Un vœu qui n’a pas été satisfait. L’insistance de quelques partisans d’Ali Benhadj afin qu’il intervienne ont contraint les organisateurs à écourter le meeting. Certains convives comme Mohamed Saïd ne sont pas intervenus à la tribune. Mais c’est la première fois depuis la dissolution du FIS que Ali Benhadj participe quasi‑officiellement à un meeting agréé par les autorités.
     
    Dans leurs interventions, les animateurs de l’ANC ont tous appelé au changement de régime. A l’adresse des « laïcs », Djamel Benabdeslam a appelé au dépassement des divergences idéologiques. Et à l’adresse des islamistes, il les a appelés à réinvestir le terrain. Car, selon lui, leur force est intacte. Le responsable d’Al Islah n’a pas manqué de rappeler les « souffrances » des islamistes lors de leur cantonnement dans les camps à Reggane, au début des années 90. Une évocation suffisante pour arracher à la salle des « Allah Akbar ».
     
    Pour sa part, Abdelmadjid Menasra, meneur de la fronde contre Bouguerra Soltani au sein du MSP, a eu droit à une standing‑ovation. « Les ingrédients de l’explosion sont là. Le changement est inévitable », a‑t‑il décrété.
  • Compte à rebours

    Par : Merzak Tigrine

    L’organe exécutif des Nations unies, habituellement silencieux lorsque des peuples sans défense se font massacrer comme ce fut le cas pour les Libanais en juillet 2006, les Palestiniens de Gaza en décembre 2007 et janvier 2008, est sorti de son mutisme, car les détenteurs du veto ont trouvé un terrain d’entente entre eux.

    Poussée à bout par le colonel Kadhafi, dont les agissements sur le terrain, caractérisés par une volonté farouche d’écraser militairement son opposition, ne laissant planer aucun doute sur le fait qu’il était prêt à tout pour rester au pouvoir, y compris au génocide, la communauté internationale a fini par parvenir à un compromis permettant d’agir contre lui.
    Même ses plus ardents défenseurs, auxquels il a promis la gestion de ses hydrocarbures une fois le calme revenu, l’ont laissé tomber au Conseil de sécurité, à l’image de la Russie et de la Chine, qui n’ont pas daigné user de leur droit de veto. En recourant à un usage disproportionné de la force, notamment les bombardements aériens, pour regagner le terrain perdu face aux insurgés, le régime de Mouammar Al Kadhafi est devenu indéfendable et infréquentable aux yeux des principaux dirigeants du monde.
    L’organe exécutif des Nations unies, habituellement silencieux lorsque des peuples sans défense se font massacrer, comme ce fut le cas pour les Libanais en juillet 2006, les Palestiniens de Gaza en décembre 2007 et janvier 2008, est sorti de son mutisme, car les détenteurs du veto ont trouvé un terrain d’entente entre eux. Les récentes critiques au vitriol de Kadhafi et fils en direction de certains dirigeants occidentaux n’ont fait que contribuer à souder le front formé contre lui et à faire sortir la communauté internationale de la léthargie dans laquelle elle semblait plongée depuis le début de la révolte en Cyrénaïque et en Tripolitaine.
    Maintenant que la décision de mettre un terme au déséquilibre des forces en présence en Libye a été prise, les jours de Kadhafi sont désormais comptés. En effet, il ne fait plus aucun doute que le compte à rebours est enclenché, et son départ, désormais irréversible, n’est qu’une question de temps. Aucun des chefs d’État qui se sont aliénés aux puissances occidentales ou à la communauté internationale ne se sont maintenus à leurs postes respectifs. Ils ont tous mal finis, à l’image de Saddam Hussein, pendu, ou de Milosevic, décédé d’une mort mystérieuse dans sa cellule à la Haye.

  • LIBYE, L’ALIBI Fantasmes occidentaux et scénarios du pire

    Par Brahim Taouchichet
    Kadhafi parviendra-t-il à sauver son régime et garder le pouvoir après avoir maté la rébellion ? Le dos au mur, quelle sera sa réaction ?
    Alors que l’espoir mêlé au scepticisme entourait les «révolutions » tunisienne et égyptienne, un réel sentiment de malaise prévaut face à une autre «révolution», en Libye celle-là. Tout comme dans les deux premiers cas, un extraordinaire déluge médiatique s’abattit sur la cible, Kadhafi et son régime en l’occurrence. Le tsunami formé par la colère et les frustrations populaires longtemps refoulées devait tout naturellement emporter ce «fou» de Tripoli qui avait pourtant réussi le tour de force de se refaire une virginité en brisant, en 2004, un embargo de plusieurs années auprès de ceux-là mêmes qui, aujourd’hui, l’envoient à l’enfer de la vindicte populaire sans autre forme de procès. A l’image du Britannique Tony Blair. La plupart des chefs de gouvernement d’Europe occidentale et même des Etats- Unis se rendront sous la tente du plus grand sponsor du terrorisme international ! Oubliés le financement de l’IRA, l’attentat contre le Boeing 747 de la Pan Am (affaire Lockerbie - 1,5 million de dollars par victime versés à leurs familles), le DC 10 d’UTA survolant le Ténéré, au Niger, les 8 infirmières bulgares et le médecin palestinien. Pour ces derniers, il fait une fleur à «l’ami» Sarkozy (après l’ami Tony Blair) puisque c’est Cécilia, l’épouse du président français, qui les accompagnera à Sofia (Bulgarie) à bord d’un avion officiel de la République française. Dans cette dynamique nouvelle de personne désormais «fréquentable», Kadhafi apportera d’autres gages de sa volonté d’homme sage.
    Pas si fou que ça !
    Malgré les grincements de dents dans les coulisses des opposants à l’égard de cette nouvelle politique vis-à-vis du colonel, c’est l’embellie dans le ciel des relations Libye-Europe. Kadhafi sera reçu en grande pompe dans les principales capitales occidentales où il plantera sa tente, accompagné de ses fameuses amazones dans ses tenues excentriques. Décidément, il y a un Kadhafi d’avant et un autre clean, lavé de tout soupçon. Et pour cause, Un temps suffisamment long pour qu’apparaisse une nouvelle génération — la génération des villes et non plus comme celle de leurs parents nés sous la tente (au demeurant Kadhafi lui-même s’en réclame). Les temps changent, le monde est entré dans l’ère de la communication qui balaie les frontières et parfois le virtuel peut forcer au réel. Ben Ali puis Moubarak en prendront conscience mais trop tard. Facebookers et tweeters creuseront leurs tombes. Pacifiques, ils voulaient ces révolutions dans la joie de la dignité et de la liberté retrouvées après avoir baissé la tête sous le règne de décennies de dictatures et de dénis des droits fondamentaux.
    Les ferments de la révolte
    C’est que le lit des protestations arabes est fait : corruption, absence de liberté individuelle et collective, perspectives d’avenir bouchées, une jeunesse majoritaire qui piaffe de vouloir vivre à pleins poumons ! C’est autant d’ingrédients explosifs qui échapperont au colonel pour qui sévir par le fer et le feu est la seule réponse contre «la vermine » qui ose remettre en cause sa «légitimité historique» ! N’est-il pas le premier à avoir fait la révolution, la vraie ! L’effondrement du front intérieur n’est pas l’unique mauvaise surprise. Son régime va être soumis à un extraordinaire déluge médiatique visant à le faire tomber en un temps très court. De fait l’insurrection libyenne vole de ville en ville, de victoire en victoire. L’arsenal des moyens mis en branle frappe l’imagination — et c’est le moins que l’on puisse dire — au regard du haut niveau d’orchestration et la synchronisation des arguments d’attaque du guide libyen. A chaque étape de la contestation correspond une affaire de la famille Kadhafi déballée aux téléspectateurs à grands renforts de télés satellitaires. Milliards du pétrole (bien du peuple) détournés, villas somptueuses achetées en Europe et aux Etats-Unis. La dramatisation est poussée à son paroxysme pour semer la panique parmi les résidents étrangers.
    Paralyser l’économie
    Et là le résultat ne s’est pas fait attendre ! 250 000 travailleurs expatriés ont déjà fui la Libye paralysant ainsi, comme prévu, l’économie. Tout est bon pour hâter la chute du colonel. La guerre par médias interposés fait partie des plans. Articulées aux départs bruyants des cadres du régime, les démissions en cascade des diplomates libyens en poste à l’étranger donnent l’impression du téléphoné… («Ils retournent leur veste», disent sous cape certains observateurs). Dès lors, l’on s’interroge : cela s’explique- t-il seulement par la peur de l’ogre Kadhafi honni par ses serviteurs zélés d’hier et farouches opposants aujourd’hui ? Peut-être. Il se trouve cependant que 20 jours après le déclenchement des manifestations, le ras-de-marée laisse place à un reflux. Kadhafi n’est pas tombé, il est en passe de reprendre le contrôle de toutes les villes perdues. C’est que deux paramètres ont joué en faveur du colonel. D’abord le temps : l’insurrection libyenne devait être bouclée en moins d’un mois comme en Tunisie ou en Égypte. Or, Kadhafi est toujours là et jure même de mourir en Libye quitte à brûler son pays ! Il le prouve en n’hésitant pas à utiliser tous les moyens armés pour venir à bout des contestataires. En lui fermant toutes les issues de secours, les Occidentaux lui rendent plutôt service. Dos au mur, il livre le combat de survie, vaincre ou mourir. Par ailleurs, l’homme de la rue arabe — pour qui Kadhafi n’est qu’un salaud comme les autres chefs d’Etat et monarques arabes et qui mériterait son sort s’il venait à être tué – ne digère pas l’arrogance des Occidentaux à «balayer» coûte que coûte le régime Kadhafi et voit là une nouvelle manifestation néo-coloniale ou «hogra». Les choses se corsent. La décision de la Ligue arabe de soutenir la proposition de Nicolas Sarkozy d’imposer une «nofly zone» est bien plus vue comme une trahison arabe qui rappelle les trahisons de la Palestine et Ghaza à une date récente. Ne se faisant pas d’illusion sur l’issue des combats, l’opposition libyenne appelle à cor et à cris à l’intervention militaire européenne car l’exclusion d’une zone aérienne n’a pas d’autres significations. C’est comme si le colonel les prenait à témoin ! Désormais, tout s’accélère avec un Sarkozy «super-rambo» déterminé à avoir la peau de son ami d’hier au nom d’un certain «droit d’ingérence humanitaire ». Cela irrite superbement la chancelière allemande Angela Merkel qui refuse de suivre son allié français dans une initiative qui rappelle la fameuse Union pour la Méditerranée à laquelle n’adhère ni l’Algérie, ni la Libye de Kadhafi. Pour qui roule Sarkozy ? Grave question s’il en est vu son art du «dribble politique, son autoritarisme dans les prises de décision qui déroutent jusqu’à ses plus proches collaborateurs.
    B. H. L. entre en jeu
    Alain Juppé, le nouveau ministre des Affaires étrangères, pourtant un vieil habitué des arcanes du pouvoir français, se fait doubler par une figure médiatique très connue dans l’Hexagone, en l’occurrence Bernard Henri-Lévy. Représentant les nouveaux philosophes, intellectuels de droite, c’est un sioniste militant qui a eu à brasser des affaires juteuses dans le commerce de bois précieux en Afrique (Côte-d’Ivoire, Gabon). L’agression israélienne en 2007 contre Ghaza ne l’émeut guère et il la justifie même car pour lui il s’agit d’une guerre contre le terrorisme islamique palestinien. Ce natif d’Algérie (né le 5 novembre 1948 à Béni-Saf ) surnommé aussi «Tintin». «C’est le début de la fin pour ce bouffon sanglant et ses fils», dit-il aux opposants à Benghazi. Cela nous rappelle sa conférence de presse tenue à la Maison de la presse Tahar- Djaout début janvier 1998 : «C’est le début de la fin», disait-il parlant du terrorisme islamique. Il se fait même expert militaire, lui le philosophe : «Qu’on mette hors d’état de nuire l’aviation de Kadhafi. Deux moyens pour cela. Brouiller les systèmes de transmission et de guidage des appareils ou bombarder les pistes de décollage.» Son compatriote Daniel Cohn Bendit veut pousser dans le même sens. En effet, le co-président du groupe des Verts/ALE a demandé à Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, de reconnaître le Conseil national de transition intérimaire, «seule force capable d’amener la démocratie en Libye». Il a également rappelé à l’Union européenne son devoir d’assurer de l’aide aux réfugiés. Etats-Unis compris, les dirigeants européens, s’ils réclament ouvertement le départ de Kadhafi, ont les pires craintes de voir se transformer le bassin sud-ouest de la Méditerranée en une zone d’instabilité avec tous les dérapages. Partant de cette appréciation, il y aura plus à perdre qu’à gagner. Sombres perspectives, car avec ou sans Kadhafi, ce sera une zone où soufflera en permanence la tempête. L’Algérie, qu’elle le veuille ou non, sera amenée à mobiliser à sa frontière est longue de plus de 1 000 km des forces de sécurité coûteuses pour parer à tous les risques. Le chef de la Jamahiriya fausse les calculs et renverse le rapport de force au grand dam d’une opposition qui ne semble plus être l’alternative malgré le soutien de la Ligue arabe qui souhaite ouvertement une intervention militaire occidentale contre l’un des Etats membres après s’être positionnée en faveur d’une zone d’exclusion aérienne !
    La Ligue arabe, ce «machin»
    La Ligue arabe ou ce «machin» pourrions-nous dire, empruntant la célèbre phrase du général de Gaulle à propos de l’ONU, ne se distingue pas par des positions d’avant-garde. Sa lâcheté dans les pires moments est légendaire. A l’endroit de l’Algérie, on ne peut oublier ses silences coupables quand le terrorisme islamique décimait les Algériens par centaines. Les Sahraouis espèrent toujours une reconnaissance de leur lutte pour l’indépendance. Cachant mal son hostilité, la Ligue préfère s’abriter derrière l’ONU qui consacre pourtant leur droit à l’autodétermination. Survivance du régime Moubarak. Amr Moussa n’a soufflé mot lorsque nos jeunes footballeurs étaient sauvagement agressés au Caire. Comme dans le cas de l’Irak, la Ligue arabe, poussée par les monarchies du Golfe, se pose honteusement comme un sous-traitant pour les Occidentaux va-t-en guerre contre les Arabes ! Saddam Hussein a été pendu, ses deux fils tués et ses principaux lieutenants dont le vieux Tarek Aziz également pendus ! En Irak, le sang coule encore autant que le pétrole. Le plan Wolfowitz (secrétaire adjoint à la Défense américain entre 2001 et 2005, théoricien des interventions préventives et ardent défenseur d’Israël qui fut obligé de démissionner de son poste de directeur du FMI suite à une affaire de mœurs) fonctionne à merveille. Voudrait-on rééditer le même scénario dans la région du Maghreb tout aussi riche en pétrole avec la complicité des pays arabes ? Il est aisé d’imaginer un foyer d’incendie sur le flan est de l’Algérie qui fera le lit de toutes les manœuvres de subversions. Bases militaires étrangères ou bases d’entraînement de groupes terroristes le résultat sera identique, à savoir l’instabilité permanente chère aux stratèges de l’ombre. Avec un personnage du même profil que Hamid Karzaï en Afghanistan ou Nouri Maliki en Irak, le tour est joué ! S’il réussit aujourd’hui à déjouer le plan visant à le chasser du pouvoir, Kadhafi a-t-il pour autant les capacités de faire de la Libye un facteur de stabilité dans la région ? Sombres perspectives, car avec ou sans Kadhafi, c’est désormais une zone où soufflera en permanence la tempête. Gel de tous ses avoirs à l’étranger, lâché comme un pestiféré par ses soutiens traditionnels, des installations pétrolières qui tournent au ralenti (le tiers de la production en temps normal), que fera un Kadhafi aux abois lui qui refuse absolument de céder la place ?
    B. T.

  • Hakim Laâlam

    Les vrais mobiles qui expliquent enfin
    pourquoi Mehri n’appelle pas au départ d’Abdekka !

    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr
    Algérie. Mouvement de protestation chez les pompiers.
    La tutelle réagit enfin.

    Allez ! Hop ! Tous à la centrale nucléaire
    de Fukushima !

    Mehri a organisé une conférence de presse juste pour expliquer «pourquoi il n’appelle pas au départ de Bouteflika». Je trouve que Si Abdelhamid se donne beaucoup de mal pour pas grand-chose. S’il nous avait consultés, demandé notre aide, nous aurions pu lui économiser une conf’ de presse et le pénible déplacement jusqu’aux locaux gracieusement mis à sa disposition par les frères du FFS. Ben oui. Sans avoir besoin des explications qu’il a lui-même fournies lors de cette rencontre avec la presse, nous savons tous pourquoi Mehri n’a pas appelé au départ d’Abdekka. En vérité, il existe un tas de raisons à cela, les unes plus valables que les autres. Si Mehri n’a pas appelé au départ de Boutef’, c’est parce qu’il n’a plus de crédit. Il avait prévu de recharger sa carte, de «flexy» des unités, mais il n’a pas eu le temps. Si Mehri n’a pas appelé au départ du châtelain, c’est aussi parce que sa ligne est en dérangement depuis quelques années déjà, et qu’il hésite à la signaler aux services en charge de ce genre de dérangements, des personnes très informées dans son entourage lui ayant déconseillé de le faire en ce moment. Si Mehri n’a pas appelé le locataire d’El-Mouradia, c’est aussi parce qu’il souffre d’une otite vachement douloureuse qui l’empêche de coller le combiné à son oreille. Si Mehri n’a pas appelé au départ du raïs, c’est aussi parce qu’il n’a pas le nouveau numéro du Président, Si Abdelhamid ne disposant dans son agenda Rhodia que de l’ancien, du temps où la numérotation n’était pas encore passée à 10 chiffres. Si Mehri n’a pas appelé au départ de Abdekka, c’est parce qu’il a égaré son portable, en Italie, près de Rome, dans une bourgade répondant au doux nom de Sant’ Egidio et que depuis, il n’a pas repris d’appareil neuf, ni d’ailleurs de nouveau forfait. Et enfin, si Mehri n’a pas appelé au départ de Boutef’, c’est tout simplement parce qu’il a prêté son mobile à Abassi Madani, qui, lui-même, l’a remis à Ali Benhadj, ce dernier l’ayant à son tour envoyé à son fils, là-haut. Très là-haut. Voilà pourquoi Mehri n’a pas appelé, n’appellera pas et n’appellera jamais au départ de Bouteflika. Des motifs somme toute banals, techniques. Rien de politique là-dedans. Rien ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • Le point de non retour!

    Tout «rentre dans l’ordre» et l’on retrouve nos dirigeants arabes dans la sanglante magnanimité à «traiter» leurs peuples. De la répression revancharde d’El Gueddafi contre son peuple, à l’assaut tout aussi meurtrier de la police bahreïnie contre les manifestants, tout cela sonne comme la fin de la récréation pour les autres «révolutions» arabes en cours. Le flottement de la «communauté internationale» à prendre une décision dans un sens ou dans l’autre, semble avoir remis sur rail El Gueddafi et ses pairs. Faut-il dès lors mettre le succès des révoltes tunisienne et égyptienne dans l’ordre de l’exception à la règle? Sans doute pas, d’autant plus que désormais il y aura l’avant et l’après- «Révolution des Jasmins» qu’aucun pouvoir, aussi autoritaire fût-il, ne peut gommer. En fait, les dirigeants arabes sont appelés à jeter du lest et, d’une manière ou d’une autre, ouvrir le partage du pouvoir aux catégories sociales. Les convulsions du Monde arabe ont, à tout le moins, marqué le trépas de la présidence à vie, probablement aussi celui de la monarchie absolue. Le changement sera vraisemblablement plus lent (ou plus long) qu’il ne l’a été en Tunisie et en Egypte, mais il aura lieu (avec? ou) contre les actuels tenants du pouvoir. Une question de temps. De fait, même dans l’hypothèse où El Gueddafi parvenait à rétablir son pouvoir sur la Libye, cela ne sera pour lui (et son clan) qu’un sursis, car ses jours à la tête de ce pays sont comptés. Politiquement, El Gueddafi est mort et sa «légitimité» - si légitimité il y a - il ne la tient que du fait de sa puissance de feu qui a écrasé un peuple désarmé. Il y a désormais un fleuve de sang - infranchissable - entre lui et les peuples de Benghazi, d’Ajdabiya, de Ras Lanouf, de Misrata, de Brega, de Zawiya, de Zouara et de toutes les villes et villages martyrs de Libye que le «fou» de Tripoli n’hésita pas à écraser de ses bombes pour maintenir sur «son» peuple un pouvoir qu’il disait «moral». D’ailleurs, dans un discours, mardi soir, il jura «d’écraser l’ennemi». Quand un dirigeant traite «son» peuple d’ennemi, que lui reste-t-il encore à diriger? C’est le même cas de figure au Bahreïn où la dynastie régnante des Al-Khalifa (elle dirige ce petit pays depuis 250 ans) a donné hier l’assaut contre les manifestants qui occupent la place de La Perle, depuis un mois. Là encore, le pouvoir monarchique absolu a choisi comme solution la force quand il lui était encore possible de dialoguer avec l’opposition. Si les dictateurs de Tunis et du Caire sont tombés, d’autres sont encore en place dans le Monde arabe alors que la rue gronde à Sanaa, à Alger, à Rabat, à Amman mettant de fait en sursis des pouvoirs qui n’ont plus de choix que celui de se réformer ou de laisser la place. Il ne faut pas s’y tromper, un retour en arrière est dorénavant devenu une utopie pour des pays arabes qui n’ont pas su saisir leur chance quand il était encore possible de transiger, de trouver des voies médianes pour donner à la société civile, aux représentants «authentiques» du peuple (cela mérite d’être souligné) de participer à la mise en place d’une nouvelle gouvernance réhabilitant les libertés collectives et individuelles, protégeant les droits de l’homme, comme de libérer l’expression. Cela n’a pas été le cas.
    Bien au contraire, ici et là, nous avons assisté à la naissance de dynasties familiales où la république était offerte en héritage aux rejetons des despotes en place. Alors que partout ailleurs, le monde bougeait, que la démocratie gagnait du terrain, les dirigeants arabes demeuraient sourds à ces bouleversements géostratégiques, qui leur passaient au-dessus de la tête, s’estimant non concernés.
    Engoncés dans leur archaïsme, les potentats arabes (dictateurs et monarques) n’ont pas vu venir la bourrasque qui emporta Ben Ali et Moubarak. Il est maintenant trop tard, l’ordre ancien s’est écroulé à Tunis et au Caire, les despotes arabes doivent s’en convaincre. Le point de non-retour est désormais bien dépassé.

    N.KRIM

  • LES POTENTATS ARABES :Le refus de la liberté.

     



     
    Ce qui se passe actuellement en Libye n’est pas comparable à ce qui s’est déroulé en Tunisie et en Egypte

    «Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre»
    Churchill s’adressant à Chamberlain après Munich

    Cette phrase de Churchill s’applique sans conteste à la dernière réunion des potentats arabes qui autorisent l’Occident comme en Irak, à envahir un pays arabe. Depuis plus de trois mois, en effet, la «rue arabe» pour utiliser une expression occidentale visant à inculquer l’idée qu’il n’y a pas de réflexion politique et que c’est l’émotion qui dirige les Arabes; pour une fois, les stratèges occidentaux ne peuvent pas si bien dire, c’est, dit-on, la rue qui dirige les dirigeants en Egypte, en Tunisie. Partout il y a un vent de liberté qui souffle, le problème est de savoir si ce vent est endogène ou s’il ne souffle pas de l’extérieur, en clair, il y a un doute. La Toile est saturée de contributions, notamment dans les sites alternatifs qui revendiquent une certaine crédibilité, pour affirmer que le remodelage du Moyen-Orient est en train de se faire et que toutes les révoltes sont téléguidées. Notamment celle des faceboukistes égyptiens qui recevraient leurs instructions des Etats-Unis à travers un manuel décrivant comment faire la révolte, parer à des coups, se protéger des coups...Si cela s’avérait vrai, et il n’y a pas de raison d’en douter, toutes les espérances placées dans ces révoltes devant apporter en théorie la liberté, la démocratie, l’alternance, seraient un gigantesque et macabre canular car des jeunes meurent. Un rapide état des lieux nous montre une situation pour le moins chaotique dans les pays qui ont connu des révoltes. La situation est loin d’être limpide en Tunisie où la période transitoire d’exutoire de toutes les frustrations dure et fragilise les acquis. Même impression en Egypte où les jeunes sont plus déterminés que jamais, leur dernière «victoire» est la suppression de la police politique. «Même l’Arabie Saoudite n’est pas épargnée»: ‘‘Des appels ont été lancés sur une page Facebook pour une ‘journée de colère le 4 mars dans l’Est à majorité chiite de l’Arabie Saoudite’’, rapporte L’Orient-Le Jour. Enfin, la jeunesse palestinienne au nombre de plusieurs milliers aussi bien à Ghaza qu’à Ramallah est sortie protester en exigeant des deux responsables du Hamas et du Fatah de faire immédiatement la paix. Le leader du Hamas aurait demandé à Mahmoud Abbas une réunion urgente. A Bahreïn, la situation est plus problématique car les révoltés sont chiites et le pouvoir du roi est sunnite depuis deux siècles! Résultat des courses: la débâcle depuis deux mois, des morts et l’appel du roi au nom du Conseil de coopération du Golfe, à ses alliés: l’Arabie Saoudite envoie mille hommes et les Emirats cinq cents pour aider le pouvoir à rétablir l’ordre! Lionel Froissart décrit le clivage qui s’opère entre chiites et sunnites. Nous lisons: «Après un mois de manifestations contre la monarchie, les partis de l’opposition dénoncent une «occupation étrangère». La tension est montée d’un cran, lundi, dans le petit royaume de Bahreïn, où les sept partis d’opposition, dont le puissant Al-Wefaq, ont dénoncé «l’occupation étrangère». Le bloc Al-Wefaq, le plus organisé des mouvements islamistes d’opposition de gauche, décide alors d’abandonner les 18 sièges sur les 40 qu’il détient à l’Assemblée consultative depuis les élections législatives de novembre, ne souhaitant plus être associé à «un pouvoir qui massacre son peuple». Le chef d’Al-Wefaq réclame de plus, l’instauration d’une «monarchie constitutionnelle, dans laquelle le gouvernement serait élu par le peuple». Une revendication qui apparaît alors comme tout à fait utopique. (...) A ce jeu de la démesure, le Premier ministre, le cheikh Khalifa ibn Salman al-Khalifa, oncle du prince héritier et qui occupe ce poste depuis 1971, soit depuis l’indépendance du Royaume, bat tous les records. (...) Autant de points de friction qui entretiennent la grogne sociale et nourrissent la tension, grandissante, entre les communautés sunnite et chiite. Malgré les appels à la fraternité de certains leaders, la tension se fait chaque jour plus explosive entre les communautés.»(1)
    Justement, les révoltes chiites à Bahreïn, mais aussi au Koweït et en Arabie Saoudite sont soupçonnées d’être téléguidées par l’Iran qui a protesté contre l’envoi des troupes à Bahreïn. Ce qui se passe actuellement en Libye n’est pas comparable à ce qui s’est déroulé en Tunisie et en Egypte. Nous avons assisté à la naissance d’un mouvement populaire sans armes en Egypte et en Tunisie. Mais, en Libye, nous avons affaire à une révolution armée menée par des tribus. L’armée loyale au président El Gueddafi est en train de reprendre le terrain. Ce qui est en totale contradiction avec ceux qui veulent atteindre les pays occidentaux, attachés à une intervention humanitaire, qui sous-entend une attaque armée. Pour des raisons «humanitaires», les trois pays cités ont débarqué des militaires, des agents des services secrets dans le but de soutenir les chefs des insurgés. C’est un grand problème qui se complique maintenant avec le fait que l’armée d’El Gueddafi a repris le terrain et les grandes villes du pays. Les calculs des pays occidentaux voulant intervenir militairement ont été faussés par la réaction des soldats libyens. La stratégie des pays de l’Occident était basée sur l’accaparement des 4% des réserves mondiales de la Libye, c’est-à-dire des 48 milliards de barils. Pour pouvoir accaparer cette réserve, il faudrait enfanter une guerre qui va servir aussi à faire sortir leurs concurrents, les Chinois. Ceci explique d’ailleurs l’agitation de Nicolas Sarkozy et de David Cameron à la réunion des 27 de l’Europe. Mais ils n’ont pas pu convaincre l’Europe de décider d’une intervention pour pouvoir créer une zone d’exclusion. Cette situation nous rappelle ce qui s’est passé il y a plus d’un siècle, lors des accords de partage des richesses de l’Empire ottoman. Les pays occidentaux veulent reprendre la zone Est de la Libye, où il y a 80% des gisements pétroliers. Mais avec la reprise en main de la Libye par le président El Gueddafi, c’est toute une stratégie qui est en train de capoter. La France, à titre d’exemple, a reconnu le comité des insurgés au détriment d’un pays souverain. Ce qui se passe en Libye est quelque chose de dramatique. Pour reprendre le contrôle de la situation, El Gueddafi est en train de supprimer carrément ses concitoyens. Nous sommes donc face un problème de fond et global. Fort de l’appui de la Ligue arabe, Sarkozy pensait convaincre les membres du G8 réunis à une action rapide, en vain, car El Gueddafi va rentrer à Benghazi et ce sera le massacre des insurgés.
    Il ne faut pas se faire d’illusions. La Ligue des Etats arabes est pilotée depuis des années par les Etats-Unis d’Amérique. Le vote de samedi pour une exclusion aérienne en Libye n’est pas en soi une surprise. A la tête de la Ligue arabe, il y a l’Egyptien Amr Moussa, qui ambitionne aujourd’hui d’être le futur président de l’Egypte. Pour ce faire, il doit montrer des signes d’allégeance aux Américains. De ce côté-là, il a eu le soutien des Saoudiens, dont on connaît les liens historiques avec les Américains, les Koweïtiens, les Jordaniens, les Tunisiens, qui sont embourbés dans leurs propres problèmes, sans compter les Marocains. Cela ne veut pas signifier évidemment qu’il faille cautionner les assassinats d’El Gueddafi et de son armée, au pouvoir depuis 42 ans. La position officielle de l’Algérie a été exprimée par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui avait déclaré samedi au journal français Le Monde que l’Algérie n’avait pas vu venir des révolutions en Tunisie et en Egypte. Il a rappelé que l’Algérie ne veut pas s’ingérer dans les affaires internes des pays voisins.
    Certains pays arabes ont reçu certainement instruction de ne pas agir dans le sens de la paix et du dialogue entre les Libyens. Il ne faut pas se faire d’illusions sur le fonctionnement du monde. Les interventions dites humanitaires dans les temps actuels sous-entendent une vision d’accaparement des richesses et des matières premières. C’est un nouveau système de partage des richesses d’autrui qui se met en branle. C’est la théorie des dominos et du plan du Grand Moyen- Orient qui se mettent en place par des méthodes moins musclées que celles de Bush. Mais, la finalité est toujours la même. Le principe de non-ingérence doit être conforté. D’un autre côté, il faut admettre qu’il y a une grande partie du peuple libyen qui souffre de la dictature et de la guerre civile. On parle de 6000 morts. Il va falloir vérifier les chiffres et se méfier des annonces médiatiques. Lorsqu’on voit le «philosophe» Bernard-Henri Lévy intervenir à partir de Benghazi et appeler l’Elysée pour soutenir la rébellion, nous sommes en droit de douter de cette rébellion d’autant plus qu’elle a jailli du néant. Nous avons vu le drapeau de l’ancienne Libye coloniale, du temps du roi Idriss, brandi par les Libyens. En clair, on veut instaurer un nouvel ordre colonial. De ce point de vue-là, je comprends parfaitement la position algérienne, une position de méfiance et de prudence. Les Américains sont en train de peser le pour et le contre, étant donné que la situation est en faveur d’El Gueddafi, qui va certainement accepter de redistribuer les richesses entre les compagnies pétrolières au détriment de la Chine. Pour Ginette Skandrani «(...) ce n’est pas à l’Otan, ni aux USA, ni aux Européens ni à la Ligue arabe à décider qui doit ou ne doit pas gouverner la Libye. Que Sarkozy, qui a reçu en grande pompe Mouamar El Gueddafi parce qu’il voulait lui fourguer des Rafale et une centrale nucléaire, mais surtout pour l’entraîner dans l’Union pour la Méditerranée afin d’y faire accepter Israël dont les pays arabes ne voulaient pas, se permette tout à coup de prôner une intervention militaire, me semble aberrant et surtout stupide à brève échéance. Tous ceux qui appellent à cette couverture aérienne qu’ils ont surnommée faussement humanitaire, ou demandent l’aide des Américains pour déloger le Guide, devraient se souvenir de ce qu’a donné l’aide américaine à l’Irak».(2)

    Que faut-il faire alors?
    Faut- il couper la Libye en deux avec une Libye utile, entendons par-là celle qui a le pétrole qui aura une saveur particulière maintenant que le nucléaire a montré ses limites? Marcel Boisard, docteur en sciences politiques, ancien sous-secrétaire général de l’ONU, prône, par réalisme, une résolution pacifique du conflit, en incluant El Gueddafi ou ses proches: «La Libye n’est pas une nation. Elle est constituée de trois provinces disparates, elles-mêmes divisées en de nombreuses tribus. L’Italie arracha ces territoires à l’Empire ottoman, en 1912, et eut grand peine à les dominer. (...) La Libye n’est pas davantage un Etat, mais un «pouvoir de masse», Jamahiriya, néologisme arabe intraduisible et salmigondis incompréhensible, confondant les philosophies politiques les plus dissemblables. Le résultat en est qu’il n’existe aucune véritable structure de gouvernement. El Gueddafi ne se considère pas comme un chef d’Etat, mais comme un «guide» ou un «frère colonel». (...) La population de Cyrénaïque prit les armes, en pillant les dépôts existants, puis marchant vers l’Ouest. La presse occidentale s’est enthousiasmée pour cette jeunesse courageuse et s’est déchaînée contre le tyran, alors que l’on assiste à une guerre civile ou, plus précisément, à une guerre de sécession. Embourbées en Afghanistan et en Irak, incapables d’aider au règlement de la question israélo-palestinienne, les puissances occidentales ne sauraient considérer une intervention militaire. Un siècle exactement après le dernier incident retenu par l’histoire et survenu dans la même région géographique, la «diplomatie de la canonnière», illustrative de la politique coloniale, semble réintroduite! (...) Faut-il pour autant demeurer spectateurs et laisser les massacres potentiels se dérouler? Evidemment non. D’abord, la Libye ne pourra pas continuer d’exister comme entité politique unique. Il faut donc considérer une partition, sinon et quel que soit le vainqueur, les représailles seront terribles (...)Reconnaître le «Conseil national de transition», dont on ne sait rien, comme l’unique représentant du peuple libyen, ainsi que vient de le faire Nicolas Sarkozy, est absurde et suicidaire. L’issue de la négociation pourrait être la création d’un Etat de Cyrénaïque, démocratique teinté d’Islam, et d’un Etat de Tripolitaine auquel pourrait être adjoint le Fezzan, trouvant une forme humaniste de gouvernance.»(3)
    On remarquera au passage comment cette personnalité décrit sans état d’âme une partition du pays à l’instar de celle du Soudan et des autres à venir. Le remodelage est une réalité.

    Le besoin de liberté des jeunes est réel et irréversible
    Antoine Reverchon et Adrien de Tricornot pensent que l’argent ne suffit pas pour calmer les révoltes. Ils écrivent: «Mais tous ces milliards de dollars, qui feraient en temps normal le bonheur des populations, ne suffiront peut-être pas à stopper l’enchaînement des bouleversements politiques qui déstabilisent peu à peu la principale région productrice de pétrole de la planète. Car la rente pétrolière est le seul élément qui distingue les pays du Golfe, mais aussi l’Algérie et la Libye, de la Tunisie ou de l’Egypte. La concentration de la richesse entre les mains d’autocrates au pouvoir depuis des décennies, l’insuffisance et l’opacité de sa redistribution, la corruption, et surtout le refus de la jeunesse de continuer à accepter cela, sont les détonateurs de la révolte dans le Golfe et ailleurs dans le Monde arabe. Dans un texte publié par l’International Herald Tribune, un professeur d’université omanais, Najma Al-Zidjalya a d’ailleurs joliment baptisé ces bouleversements du nom de youthquake (´´tremblement de jeunesse´´). Mais, comme l’explique M.Sarkis, ´´ce ne sont pas tant des revendications économiques que politiques, pour la liberté d’expression, pour participer à la vie publique, qui sont aujourd’hui portées par les manifestants´´. L’extraordinaire développement économique est en effet largement confisqué par les familles régnantes et leur clientèle ou, en Algérie et en Libye, par les clans politico-militaires au pouvoir. «La plus grande demande du ´´printemps arabe´´ est une aspiration complexe à changer fondamentalement les modes de fonctionnement des sociétés», ajoute Samir Aita, président du Cercle des économistes arabes. ´´Toute la région était un volcan éteint. Il se réveille avec d’autant plus de force qu’on le croyait éteint. Et il a de nombreux cratères, qui s’allument les uns après les autres’’, affirme M.Sarkis.»(4)
    Le Monde arabe ne sera plus jamais comme avant, les répliques des jeunes vont s’atténuer. La Rue arabe ne se laissera plus faire et les morales, voire les recettes à l’ancienne, n’ont plus cours. Il faut parler aux Jeunes et les convaincre, largement formatés par le Web 2.0. Il sera de plus en plus difficile de les contraindre surtout avec la mentalité de ceux qui veulent toujours avoir raison. Il est des moments dans la vie d’une nation où les hommes et les femmes refusent de courber l’échine et retrouvent, pour un temps, la sublime générosité du coeur et la grandeur des sacrifices. La révolution est toujours belle lorsqu’elle naît d’une idée supérieure que des hommes et des femmes se font de leur idéal commun. Les Jeunes Arabes, à l’instar des Jeunes Turcs, Algériens, Tunisiens du siècle dernier, ont pris le chemin de l’espérance, à nous de les accompagner.
    Ecole nationale polytechnique

    1.Lionel Froissart: Bahreïn, http://www.letemps.ch/Page/Uuid/ebe3a680-4e7e-11e0-8142-b21198a5c286/Larriv%C3%A9e_des_troupes_saoudiennes Mardi15 mars 2011
    2.Ginette Skandrani. Libye: je me refuse à hurler avec les loups Oulala.com 13.03.2011
    3.Marcel Boisard. Couper la Libye en deux? Le Temps. 14 mars 2011
    4.A.Reverchon, A. de Tricornot: La rente pétrolière ne garantit plus la paix sociale Le Monde 14.03.11

    Pr Chems Eddine CHITOUR (*)

  • AWACS : les yeux de l'OTAN dans le ciel

    L'OTAN possède une flotte d'avions radar AWACS E-3A constituant une capacité aéroportée immédiatement disponible de surveillance, de détection et de commandement.

    Les AWACS - système aéroporté de détection et de contrôle - sont des Boeing 707 modifiés (dénommés E-3A), équipés d'un radar spécial capable de détecter le trafic aérien à grande distance et à faible altitude. Les données peuvent être transmises directement depuis l'aéronef jusqu'à des centres de commandement et de contrôle situés au sol ou  en mer, ou bien aéroportés.

    La flotte, officiellement désignée sous le nom de « Force aéroportée de détection lointaine de l'OTAN » (NAEWF), est l'un des rares moyens militaires appartenant effectivement à l’OTAN et que l’Organisation exploite. Ce projet, le plus important des projets financés en commun par l'Alliance, témoigne de ce que les pays membres de l'OTAN peuvent réaliser en rassemblant leurs ressources.

    Quelles sont les tâches et les responsabilités de la flotte?

    Les AWACS jouent au sein de l’Alliance un rôle spécifique précieux qui consiste à réaliser un large éventail de missions, qu’il s’agisse de surveillance aérienne, d’appui aérien ou de reconnaissance aérienne. Ces dernières années, ils ont été de plus en plus souvent déployés pour mener des missions tactiques complexes, par exemple contrôle air-air et air-sol, gestion de l'espace aérien, police de l’air, recherche et sauvetage de combat, regroupement de forces et préavis d'alerte.

    Suite...

    Qui participe au programme AWACS ?

    L'une des principales caractéristiques du programme AWACS est son caractère multinational. Ce programme regroupe 15 pays membres de l'OTAN : l’Allemagne, la Belgique, le Canada, le Danemark, l’Espagne, les États-Unis, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal et la Turquie. Après avoir contribué au programme, le Royaume-Uni a décidé de créer sa propre unité d’avions AWACS E-3D. Tous ces pays (Royaume-Uni compris) participent à la Force aéroportée de détection lointaine et de contrôle de l'OTAN (NAEW&CF).

    Suite...

    Comment la flotte fonctionne-t-elle en pratique ?

    À l'heure actuelle, la flotte se compose de 18 avions radar Boeing E-3A AWACS et de trois avions d’entraînement et de transport de matériel. L’exploitation d’un E-3A et de tous les systèmes embarqués nécessite un équipage de 17 hommes et femmes ayant reçu une formation poussée dans de nombreux domaines de spécialisation.

    Suite...

    Quelle a été son évolution ?

    Dans les années 1960, il est apparu clairement que, même en volant à très haute altitude, les avions militaires ne pouvaient plus échapper aux missiles sol-air. Pour survivre dans un contexte de défense aérienne de plus en plus létal, il fallait donc que ces avions volent à très basse altitude, pour ainsi dire au ras du sol. Au début des années 1970, il était de ce fait essentiel que les défenses aériennes disposent de radars à vision vers le bas permettant de détecter les avions volant à basse altitude. Cette capacité ne pouvait être réalisée que par l’installation d’un radar sur une plate-forme volante.

    Suite...

    Les Awacs français et de l’OTAN ont placé l’espace libyen sous surveillance

    Un des Awacs de l'OTAN de permanence (Crédit : Otan)

    La surveillance des côtes et de l’espace libyen a commencé discrètement depuis quelques jours. Plusieurs avions Awacs de l’OTAN comme français se sont relayé au-dessus de Malte et de la Méditerranée. L’objectif est de pouvoir tracer les différents mouvements en Libye ou vers la Libye. Il permet aussi de repérer les mouvements de troupes, de part et d’autre, les installations militaires et d’éventuelles cibles. L’Awacs permet aussi de tracer les différents vols des avions libyens (hors de l’espace aérien libyen) comme de sécuriser l’espace aérien au-dessus des différents navires, civils comme militaires, qui ont effectué les évacuations de ressortissants étrangers et européens ou les livraisons de matériels humanitaires. Il a permis également les incursions des Hercules C-130 allemands et britanniques pour aller récupérer des ressortissants dans le désert.

  • plus fou que lui tu sautes!!!!!

  • Ait Ahmed : « l’Algérie ne fait pas exception »

    Il compte rendre public prochainement un texte



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    « Il y a des moments de l’Histoire que l’on regrette d’avoir eu à vivre, les dérives sanglantes des années 90 et 2000 font partie de ces moments douloureux. Mais il y a des moments qui peuvent être formidables à vivre. Aujourd’hui, qui a commencé avec le Printemps de Tunis, fait partie de ces moments où les femmes et les hommes d’un pays sont appelés à donner le meilleur d’eux-mêmes ». C‘est ainsi que le président du Front des forces socialistes (FFS) entame sa lettre adressée au Conseil national du parti, ce vendredi 18 mars.
     
    Dans son message à ses militants et aux Algériens, le leader charismatique du FFS évoque les révoltes démocratiques qui secouent le monde arabe. Pour lui, l’Algérie « ne fait pas exception ». Mais Hocine Aït Ahmed, qui compte prochainement rendre public un texte pour expliquer sa démarche, estime que « faire partie du mouvement de l’Histoire ne signifie pas copier mécaniquement ce qui se passe chez les voisins et notre histoire récente a montré les limites sanglantes des aventures que l’on engage la fleur au fusil et que l’on termine sur un champ de ruines ». Comprendre : le FFS ne partage pas l’option d’une révolte sanglante pour faire changer le régime.
     
    Pour le président du FFS, si les Algériens ne sont pas soulevés d’une manière violente comme leurs voisins, ce n’est nullement à cause de la peur. « (…) je ne soulignerais jamais assez, que le génie populaire algérien, inspiré, non par la peur  comme veulent le faire croire certains, mais par la sagesse l’éternel esprit de résistance, saura inventer les voies et moyens d’un changement pacifique. Ce fameux fighting spirit a illuminé le mouvement national et nous tient toujours debout ».
     
    Hocine Aït Ahmed explique la démarche de son parti en faveur d’un changement pacifique en Algérie : « là où certains voudraient que l’on participe à leur œuvre de destruction de ce bien, l’Algérie, dont l’Histoire et les générations futures témoigneront combien nous avons œuvré à la préservation ». Le président du FFS compte faire fructifier « le respect » dont jouit son parti auprès des Algériens et de « nos partenaires étrangers » pour « en nous investissant dans la construction des institutions capables, à partir du parti, d’aller à la rencontre des algériennes et des algériens qui partagent nos valeurs de démocratie, de liberté et d’engagement citoyen. »
     
     
    LE TEXTE INTEGRAL DU MESSAGE D'AÏT AHMED
     
    Chers amis, chers camarades,
     
    Il y a des moments de l’Histoire que l’on regrette d’avoir eu à vivre, les dérives sanglantes des années 90 et 2000 font partie de ces moments douloureux.
     
    Mais il y a des moments qui peuvent être formidables à vivre. Aujourd’hui, qui a commencé avec le Printemps de Tunis, fait partie de ces moments où les femmes et les hommes d’un pays sont appelés à donner le meilleur d’eux-mêmes.
     
    Notre pays ne fait pas exception. Et comme je le souligne dans un texte que je compte rendre public dans les prochains jours, faire partie du mouvement de l’Histoire ne signifie pas copier mécaniquement ce qui se passe chez les voisins.
     
    On ne peut faire l’Histoire en négligeant son histoire.
    Et notre histoire récente a montré les limites sanglantes des aventures que l’on engage la fleur au fusil et que l’on termine sur un champ de ruines.
     
    Ce moment est un moment important.
    Important pour la construction d’une alternative démocratique à l’échec autoritaire.
     
    A cet effet, je ne soulignerais jamais assez, que le génie populaire algérien, inspiré, non par la peur comme veulent le faire croire certains, mais par la sagesse l’éternel esprit de résistance, saura inventer les voies et moyens d’un changement pacifique.
    Ce fameux fighting spirit a illuminé le mouvement national et nous tient toujours debout.
     
    Les vieux sages de chez nous ont toujours enseigné qu’il faut savoir résister à l’ennemi étranger autant qu’à l’adversaire local. Mais ils nous ont également mis en garde contre nous-mêmes : nos passions et nos emballements irraisonnés.
     
    L’homme d’honneur est un homme qui ne s’engage pas à la légère et qui n’engage pas les siens à la légère.
     
    C’est au prix de la maitrise de soi que l’on peut parvenir à la maitrise de son destin. 
    Et pour ceux qui ne l’ont pas compris, il faut lire ce qu’en disent Imusnawen que sont Mohammed Arkoun et Mouloud Mammeri dans leurs analyses de deux composantes essentielles de notre culture : l’amazighité et l’Islam.
     
    Il semble qu’il faille rappeler à certains qu’il n’ya pas que des bandits d’honneur dans notre culture, mais il y a aussi des hommes de culture d’honneur, des hommes de religion d’honneur et des hommes politiques d’honneur.
     
    Et il y a bien sur, aussi, les autres.
     
    Ce moment est important et comme tel il nous force à nous dépasser.
     
    Nous devons être capables de donner le meilleur de nous-mêmes, non dans des actes faussement héroïques et spectaculaires, mais dans la discipline que nous saurons nous imposer. Une discipline qui nous forcera à nous dépasser quotidiennement pour construire, construire, construire…
     
    Là où certains voudraient que l’on participe à leur œuvre de destruction de ce bien, l’Algérie, dont l’Histoire et les générations futures témoigneront combien nous avons œuvré à la préservation.
     
    Mais revenons à ce moment précis dont il est important de prendre la juste mesure.
    Nous avons tous pu mesurer le respect que nos compatriotes autant que nos partenaires étrangers portent à notre parti.
     
    Ce respect, nous avons le devoir de le faire fructifier en nous investissant dans la construction des institutions capables, à partir du parti, d’aller à la rencontre des Algériennes et des Algériens qui partagent nos valeurs de démocratie, de liberté et d’engagement citoyen.
     
    J’ai à cet effet, et après discussion avec la direction du parti, chargé cette dernière de prendre un certain nombre de mesures allant dans le sens de la mise en place des outils qui ont pour double mission d’accélérer le processus d’ouverture sur la société et d’amorcer le processus d’évaluation.
     
    Nous avons déterminé quatre chantiers à ouvrir en priorité :
    Les jeunes, les travailleurs, les femmes ainsi qu’une feuille de route d’étape de restructuration du parti.
     
    J’attends de tous les militants et d’abord des membres du conseil national de se concentrer sur l’essentiel. C’est ce qui doit nous réunir aujourd’hui.
     
     Je souhaite plein succès à vos travaux.
  • Reproches


    «La femme est l’avenir de l’homme» Aragon

    Depuis quelque temps, mon rédacteur en chef ne m’a pas à la bonne: je le sens chaque fois que je franchis avec de plus en plus d’appréhension le seuil de son bureau. Lui qui, jadis, m’accueillait avec un sourire aussi large qu’une place publique, esquisse à peine un regard torve qu’il rectifie aussitôt en faisant semblant de chercher quelque chose sur l’écran de son PC. Bref, je sens planer une menace au-dessus de ma pauvre tête. Lui qui, auparavant, m’encensait pour la moindre citation pédante que je faisais à propos de rien et de tout, reste de marbre devant mes sorties fracassantes. Bref, je crois que je file du mauvais coton. Et pourquoi tout cela? Parce que ma plume est usée, paraît-il! Mes chroniques ne sont plus accrocheuses et que je ne colle pas assez à l’actualité! Mais, Monsieur, moi, je ne veux pas coller à l’actualité! Je ne vais pas être celui qui va faire le énième commentaire sur un sujet qui a déjà été galvaudé par des confrères, chacun dans son style et dans sa forme particuliers. Je ne veux être ni la mouche du coche ni apporter de l’eau au moulin qui broie du vide. Je veux être celui qui rappelle ce que les autres ont fait semblant d’oublier! Je veux éveiller le souvenir nostalgique des années à jamais enfuies! Qu’apporterais-je de plus à l’agression montée contre un marcheur pacifique et plein de civisme? Quel sera l’impact de mon «papier» sur l’intrusion soudaine des trabendistes sur le terrain politique et leur épanouissement sur les trottoirs de notre immonde cité? Qui me croira qu’il suffit de casser du démocrate pour bénéficier de l’attention de ceux qui distribuent si généreusement la rente? Mais il n’y a pas que cela! Cette semaine, mon rédacteur en chef a fait quelque allusion sur mon absence à propos de la célébration de la Journée de la femme! Mais, moi, Monsieur, la Femme, avec un grand F, je la célèbre tous les jours: le jour, la nuit, à la ville comme à la campagne, au bureau comme en ville... Je la chante quand je massacre tous les couplets d’Aragon à la gloire d’Elsa ou quand je déclame du Ronsard ou du Pétrarque! Je la chante chaque fois que sort de mes lèvres balbutiantes le doux souvenir d’une mère attentionnée ou chaque fois que le rêve d’un amour passé vient agiter ma nuit. Oui, Monsieur, j’aime la Femme et c’est pour cela que je ne lui ferai pas l’injure d’étaler à ses nobles pieds des platitudes qui m’avaient été jadis inspirées par ce noble sentiment: jugez-en! Voilà ce que j’écrivais en 2004, en mars 2004: «Elle est faible, elle est forte. Elle est tendre, elle est dure. Elle est la mère qui veille d’un oeil toujours vigilant sur toute la maisonnée: sur l’alimentation, la santé et l’éducation de ses enfants. Elle est la première à se lever pour réveiller les autres, elle est la dernière à se coucher après avoir contrôlé que tout le monde est bien rentré, que chacun a eu sa part. Elle ne s’endort qu’après avoir bordé tout le monde... On nous a souvent habitués à l’image de la femme-objet dont se parent les couvertures de magazines de mode: elle est alors la femme superbe qui présente les dernières créations d’une haute couture mettant en valeur tous ses naturels attributs, qui expérimente sur une peau satinée les dernières crèmes antirides et sur ses cheveux les onguents miraculeux qui feront d’une chevelure crépue une prairie soyeuse et ondulante. On l’exhibe, on la montre comme une bête curieuse, on lui décerne des prix à l’occasion de concours de toutes sortes, on la traite comme une marchandise...» Je ne peux dire mieux ni faire mieux sans verser dans la démagogie ou la redondance.

    Selim M’SILI

  • Pourquoi Hillary Clinton a choisi de passer sur Nessma TV?

     

    C’est un véritable coup de pub que Nessma TV vient de décrocher pour son émission politique ce jeudi à 21h, mais pour son image de marque, puisqu’elle recevra, en exclusivité, pour son talk-show politique, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton qui effectue sa première visite officielle en Tunisie après la Révolution du 14 Janvier. Comme pour Berlusconi, Nessma TV a su profiter du passage de la chef de la diplomatie américaine en Tunisie, pour l’inviter sur son plateau. Maintenant, ce qu’il faut savoir: pourquoi c’est Nessma TV qui a été choisie pour faire passer les messages de la secrétaire d’État américaine aux Maghrébins, alors que selon les sondages tunisiens, Nessma TV est la troisieme chaîne regardée des Tunisiens et qu’elle n’a joué aucun rôle majeur dans la Révolution tunisienne puisqu’elle est restée off the record jusqu’au départ de Ben Ali le 14 janvier. Selon des sources internes de la chaîne, son passage a été réglé en haut lieu entre le Premier ministre et Tarak Ben Amar, le tout avec le soutien et la recommandation du chef du Conseil Italien Silvio Berlusconi, qui est en même temps actionnaire de la chaîne privée tunisienne. Depuis l’annonce de la visite de Hillary Clinton à Tunis, Tarek Ben Amar est dans tous ses états. Il revient du tournage de son dernier film «La Soif Noire» au Qatar, pour organiser comme il se doit le passage de la secrétaire d’Etat américaine sur sa chaîne. Comme on le dit chez nous en Algérie: «C’est lui le maître de cérémonie» (Moul aarss) et c’est lui le patron des lieux (Moul bach). Parfait anglophone, dans son carnet d’adresses figurent les noms de plusieurs vedettes mais aussi sénateurs américains. Tarek Ben Ammar est plus au courant que certains ministres tunisiens actuels de ce qui se passe dans le monde. Il est en contact direct avec l’ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, Gordon Gray, très discret mais surtout plus efficace que son collègue français durant la crise. Mais le choix de Nessma TV, n’a pas été planifié par rapport à son audience en Tunisie, (sur ce point un passage à Al Jazeera ou sur El Watanya aurait été plus judicieux), ni par rapport aux relations de ses associés (la politique américaine évite les conflits d’intérêts entre les responsables politiques). Ce qui a convaincu les Américains d’accepter de passer sur Nessma TV c’est essentiellement parce que cette chaîne est très regardée en Libye, au Maroc et surtout en Algérie. Ses messages sont destinés vers ces pays qui n’ont pas encore connu la démocratie totale. Hillary Clinton parlera plus de l’avenir que du présent ou du passé. Cette opportunité, Nessma TV va l’utiliser à fond dans un domaine que les frères Karoui maitrisent à fond: le marketing publicitaire. Et déjà Nessma TV s’applique en utilisant la photo de Hillary Clinton sur son site comme une icône de programme télévisé à succès. Nessma TV reste néanmoins, une télévision sans organigramme, l’émission dans laquelle passera la chef de la diplomatie américaine, n’a pas de feuille de route. Elle n’a même pas de titre. Elle serre de fourre-tout politique depuis le 14 janvier. On y diffuse à la fois des news, des reportages et on parle politique sans discours ni ligne éditoriale. Par ailleurs, la chaîne accuse une crise interne très aiguë, puisque la direction de la chaîne aurait divisé par deux les salaires de ses employés, sous prétexte d’asphyxie financière. Le passage de Hillary Clinton va-t-il améliorer le cadre de la chaîne et relancer son avenir? On le saura aujourd’hui à 21h.

    amirasoltane08@live.fr

    Amira SOLTANE

  • Les ingrédients d’une IIe République.

     


    L’Histoire est en marche

    Qu’avons-nous fait de ces 50 années d’indépendance? Que reste-t-il à faire? Un devoir d’inventaire s’impose.

    L’Oncle Sam acquiesce et l’Algérie s’enivre. Les officiels américains qui se sont succédé à Alger, ces dernières semaines, sont repartis «happy» et ils l’ont fait savoir publiquement. «Le gouvernement algérien a fait de grands efforts dans le rétablissement de la sécurité et l’Algérie d’aujourd’hui n’est pas celle d’il y a 15 ans», s’est félicité, le 4 mars dernier, le coordonnateur pour le contre-terrorisme au département d’Etat américain, Daniel Benjamin, ajoutant que «ces progrès au plan sécuritaire offrent plus de possibilités de développement économique et social». Quelques jours auparavant, le 24 février, le sous-secrétaire d’Etat adjoint chargé des Affaires politiques, William J. Burns, accompagné par le Président Bouteflika affichait un large sourire devant les caméra de l’Entv alors qu’il faisait son speech. Avant ces deux responsables, c’était le président Barack Obama, himself, qui a salué la décision de la levée de l’état d’urgence la qualifiant «d’avancée positive». Grisée par ces satisfactions délivrées par l’hyperpuissance américaine, l’Algérie semble marquer le pas quant aux réformes promises. Mais est-ce vraiment le cas dans un contexte régional où les clochers annonçant les révoltes arabes deviennent de plus en plus nombreux et de plus en plus bruyants. Tellement bruyants que même la plus grave, la plus spectaculaire des catastrophes qui endeuille actuellement le Japon, n’arrive pas à étouffer. En réalité, l’Algérie n’est pas en marge de ces mouvements qui animent le Monde arabe. Des rencontres entre hauts responsables, des consultations horizontales et verticales sont légion depuis ces dernières semaines. Aussi a-t-on appris, de source très bien informée, que le président de l’APN, Abdelaziz Ziari, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président de la République, ont tenu dans la soirée d’avant-hier, (mardi Ndlr) leur quatrième réunion au siège de l’APN à 21h. Que mijotent ces visiteurs nocturnes au siège de l’Assemblée? Les mêmes sources n’excluent pas une dissolution de celle-ci. A l’évidence, l’idée de procéder à un véritable changement institutionnel est tributaire d’une révision profonde de la loi fondamentale du pays. Non pas une Constitution kleenex mais celle qui anticipe et qui soit à l’avant-garde des métamorphoses politiques et sociales qui agitent le Monde arabe. Partout dans ces pays, les régimes sont ébranlés car leurs peuples veulent en finir avec l’Etat policier, ils aspirent à une répartition équitable des richesses nationales, ils veulent plus de liberté d’expression, ils revendiquent du travail et incitent au dynamisme économique. Cela implique des transformations profondes et rapides des sociétés arabes. Les institutions et les hommes vont devoir changer. Bien évidemment, les dirigeants algériens ont compris que rien n’est statique. Autres temps, autres moeurs. Le monde actuel a changé de modem et le logiciel des années 70-80 est désormais rayé. Pour rester dans le même registre, on a plus besoin aujourd’hui, d’une télévision pour diffuser un message ou mobiliser des foules. Les réseaux sociaux ont déjà déclassé ces forteresses inexpugnables des pouvoirs autoritaires. Il y a un devoir d’inventaire à faire à la veille du 50e anniversaire de l’indépendance de notre pays. Qu’avons-nous fait de ces 50 années d’indépendance? Que reste-t-il à faire? C’est sur la base de ces questionnements et des changements profonds qui vont les accompagner que sera bâtie la IIe République des 50 prochaines années. Certes, le changement est inéluctable. Mais comment? «Se basant sur notre révolution, de nombreux pays africains ont accédé à leur indépendance par simple demande manuscrite à De Gaulle», a confié, il y a quelques années, l’un des responsables de la Wilaya VI, le commandant Bouragaâ. N’est-ce pas qu’il serait regrettable que l’Algérie, pays de 1,5 million de martyrs, qui a montré la voie de la liberté à tous les peuples opprimés, fasse du copier-coller?

    Brahim TAKHEROUBT

  • Sarkozy a-t-il touché touché de l'argent libyen ?

    Sarkozy a-t-il touché touché de l'argent libyen ?

    Dans une interview à Euronews, le fils du dictateur Mouammar Kadhafi, Saïf Al-Islam, indique mercredi 16 mars que Nicolas Sarkozy aurait accepté de l'argent libyen pour financer sa campagne présidentielle. Des propos démentis dans la matinée par l'Elysée auprès du monde.fr.

    Mouammar Kadhafi avait promis il y a plusieurs jours des révélations concernant le chef d'Etat français qui pousse la communauté internationale à imposer une zone d'exclusion aérienne à la Libye.

    Interrogé sur ce que pense le régime du chef de l'Etat français, Saïf Al-Islam Kadhafi répond: "Tout d'abord, il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale. C'est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve." Saïf Al-Islam Kadhafi, qui qualifie Nicolas Sarkozy de "clown" exige que ce dernier "rende l'argent au peuple libyen" car il l'a "déçu". "Nous lui avons accordé une aide afin qu'il œuvre pour le peuple libyen, mais il nous a déçu", dit-il a la chaîne de télévision. "Nous avons tous les détails, les comptes bancaires, les documents, et les opérations de transfert. Nous révélerons tout prochainement" promet-il sans donner plus de détails.
    "Dans 48h ce sera fini"

    Le fils du dictateur promet de mater la révolte dans son pays dans les jours à venir, méprisant l'idée d'une résolution de l'Onu pour imposer une zone d'exclusion aérienne car "les opérations militaires sont finies" selon lui. "Dans 48 heures tout sera fini. Nos forces sont presque à Benghazi. Quelle que soit la décision, ce sera trop tard" dit-il.

    Voir la vidéo

  • Mobilisation générale pour l’Algérie : Rassemblement le Samedi 19 mars 14h – Place de la République

    Mobilisation générale pour l’Algérie : Rassemblement le Samedi 19 mars 14h – Place de la République non àla place 1er mai!!!! bis

    Mais un demi-siècle plus tard, l’Algérie est toujours sous le joug d’un système politico-maffieux aujourd’hui réduit à jouer les supplétifs d’un dictateur, Khadafi, en guerre totale contre son peuple.

    Fidèle aux sacrifices consentis par le Peuple algérien dans son combat pour les libertés démocratiques, La CNCD – Coordination France – appelle la Communauté algérienne à un

    Le 19 mars 1962, le peuple algérien a récupéré son territoire  après un combat héroïque. Il aspirait à vivre dans la paix, la dignité, la liberté et l’égalité.

    RASSEMBLEMENT

    Place de La REPUBLIQUE, Paris
    Samedi 19 mars 2011 à 14 H

     Métro : République

    Soyons nombreuses et nombreux  pour soutenir nos compatriotes en Algérie qui ont plus que jamais besoin de nous.

    Faites passer le message en transférant cet email à vos amis, famille et collègues.

     

    Pour vous informer et visualiser les vidéos et images des précédents rassemblements, rejoignez-nous comme amis sur notre profil facebook : http://www.facebook.com/cncd.fr

    Et par mail à : cncd.cfr@gmail.com

  • L’axe Bouteflika – Ait Ahmed a fait éclater la CNCD et s’apprête à construire une nouvelle république sans les généraux, sans le FLN et sans le RND

    L’axe Bouteflika – Ait Ahmed a fait éclater la CNCD et s’apprête à construire une nouvelle république sans les généraux, sans le FLN et sans le RND

    Un nouvel axe Bouteflika – Ait Ahmed – Mehri- Louisa Hanoune et probablement Hamrouche est en train de voir le jour , Son but ? « La transition vers la démocratie » En fait, isoler les généraux, redonner une chance de cohabitation avec les islamistes, dessiner une Algérie « nouvelle » Dans cet axe, chacun pense se servir de l’autre. Les partis de Sant Egidio pour faire passer la réconciliation avec les islamistes et promouvoir un homme de transition (qui pourrait être Hamrouche), Bouteflika pour réaliser son plan secret : passer la succession à son frère.

    On en sait un peu plus, aujourd’hui, sur les circonstances de la rupture au sein de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) : elle a bien éclaté, sous l’influence des partis politiques, entre partisans de Sant’Egidio et « éradicateurs », autour de l’enjeu Bouteflika et de la question suivante : le changement se fera-t-il avec ou sans Bouteflika ? « Sans Bouteflika », avaient rétorqué les autres, à leur tête le RCD de Saïd Sadi et l’avocat Ali Yahia Abdenour.

    « Avec Bouteflika », avaient dit les représentants du FFS et des partis réconciliateurs (Sant’Egidio), fortement représentés dans la CNCD par Mostefa Bouchachi, président de la Ligue des droits de l’homme et proche du FFS et d’Ait-Ahmed..

     leur plan de « transition démocratique » repose, avant tout, sur :

    - Le maintien de Bouteflika

    - La mise à l'écart des généraux dont Toufik

    - La réhabilitation des islamistes

    - La nomination d'un chef de gouvernement proche des réconciliateurs  qui serait Mouloud Hamrouche et dont le nom circule à Alger.

    Interrogé mercredi 9 mars par le site Maghreb Emergent (CNCD, Pouvoir, agenda du changement : Me Bouchachi s’explique sur tout), maître Mostefa Bouchachi, un des fondateurs de la CNCD, proche du FFS, passe tout de suite aux aveux et exprime mot à mot le plan de Sant’Egidio et la lettre de  Mehri à son « frère » Abdelaziz Bouteflika (février 2011), lettre « chaudement » accueillie par le fondateur du FFS (Front des forces socialistes), Hocine Ait Ahmed et dans laquelle Mehri proposait au président une transition démocratique d'ici novembre 2011. Bouchachi est très clair : « Je pense qu’il faut être pragmatique : c’est un changement qui peut se faire avec le pouvoir. Il faut d’abord que cesse la démocratie de façade, les militaires et les services de sécurité qui gèrent le pays par téléphone il faut que cela cesse d’abord. Ensuite, nous savons tous que personne ne souhaite de vacance de pouvoir dans ce pays, nous savons tous à quel point c’est dangereux, surtout dans un pays comme l’Algérie, cela peut nous mener tout droit vers une situation à la libyenne. »

    Plus loin, Bouchachi se fera plus précis :

    « On peut envisager la mise en place d’un gouvernement de coalition nationale qui organise de vraies élections dans lesquelles tout le monde participera. Cela peut nous mener vers la démocratie et le départ du système de manière contrôlé. C’est la seule vraie sortie. Une révolution à la tunisienne, à l’égyptienne ou libyenne je pense que ce n’est pas ce qu’il nous faut, c’est porteur de trop grands dangers. »
    Maghreb émergent :Sans exiger la démission de Abdelaziz Bouteflika ?

    Oui, cela n’est pas nécessaire à mon avis, à partir du moment où il accepte cet accord.

    Isoler les généraux

    Se débarrasser des généraux est donc le point commun qui lie Bouteflia à Ait Ahmed.

    Bouchachi le dit explicitement : « Il faut d’abord que cesse la démocratie de façade, les militaires et les services de sécurité qui gèrent le pays par téléphone il faut que cela cesse d’abord. »

    Comment répond Bouteflika à Ait Ahmed ?  On le sait en lisant le Jeune indépendant du 9 mars, un quotidien assez bien informé par le clan Bouteflika qui s’en sert de porte-voix  « Selon une source proche du dossier, le président Bouteflika « doit préparer l’Algérie à un véritable changement politique et constitutionnel avec la participation de l’ensemble de la classe politique et des personnalités nationales telles que Aït Ahmed, Mehri et Hamrouche. Le pays doit arriver à faire naître la deuxième République algérienne. La première République qui a pris le pouvoir en 1962 a échoué dans son entreprise. Le GPRA et la Constituante ont été dissous par les partisans du KO.(…) Selon notre source, le pouvoir en place semble apprécier la position et les propositions du FFS qui a réussi une grande première la semaine dernière : « Il est revenu au temps de la mobilisation maghrébine. Le changement dans un seul pays est non productif dans cette grande ère de mondialisation. C’est le PPA, MTLD, OS et FLN (1954-62) qui ont préparé la Révolution, rassemblant le peuple jusqu’à l’indépendance en 1962. Les despotiques ont récupéré l’élan nationaliste en confisquant l’indépendance, poussant les nationalistes et indépendantistes à fuir le pays, alors que d’autres ont été emprisonnés, poussés à l’exil et assassinés. Le GPRA a été empêché d’asseoir les structures de l’indépendance, la Constituante dissoute par Ben Bella. Aujourd’hui le FFS qui n’a jamais abandonné ses luttes pacifiques, des personnalités nationales et historiques en association avec d’autres personnalités et hommes politiques sincères, peuvent constituer le nœud gordien de la renaissance nationale. »

    Autrement dit, revenir à 1962, au GPRA de Benkhedda et effacer le putsch de l’armée de Boumediène (« les partisans du KO ») qui a installé Ben Bella de force. Revenir à une Algérie sans militaires, offerte à un  pouvoir civil, cette Algérie pour laquelle s’est battue ait Ahmed !

    On nage en pleine hypocrisie : c’est Bouteflika qui était l’un des agents les plus zélés du putsch militaire de 1962 contre le GPRA !

    Mais continuons la lecture du Jeune indépendant pour découvrir ceci : "Donc, il faut revenir à une Constituante qui devrait élaborer une nouvelle Constitution pérenne et non conjoncturelle 6 mois avant – chaque président élabore la sienne –, la dissolution du Parlement, du Conseil de la nation et de toutes les instances élues et enfin un gouvernement de transition chargé de mettre en œuvre les structures projetées, dont la préparation des élections, locales, législatives et une élection présidentielle. L’élection présidentielle pluraliste devrait être annoncée pour le 5 juillet 2012, date de naissance de la deuxième république démocratique et sociale ! ».

    Le plan de Bouteflika

    On y est : ce qui intéresse Bouteflika dans le plan des partis de Sant’Egidio, c’est qu’il épouse parfaitement son propre plan : laisser la succession à son frère. Car, contrairement aux illusions répandues ici et là, le président n’a pas renoncé à son projet de faire élire Saïd Bouteflika, en dépit des révoltes arabes.

    Le rapprochement avec les partis de Sant’Egidio sert sa stratégie déjà révélée par le Matindz  le 6 juin 2009 (Saïd Bouteflika ou la nouvelle "légitimité" du système - PREMIERE PARTIE) : niveler le terrain pour son petit frère ; lui enlever le poids de l’armée ; lui offrir un « parti majoritaire » à la place du FLN (remisé au placard) et du RND (dissous ?) ; agréer de nouveaux partis qui lui serviraient de « soutiens satellites » ; organiser des législatives anticipées pour le mettre sur selle avant l’échéance 2014…

    « Un profond changement politique, économique, constitutionnel est nécessaire aujourd’hui. Une Constituante reste le plafond nécessaire du changement, toutes les sensibilités nationales, y compris des représentants du pouvoir, des jeunes doivent s’associer pour appeler à la refondation nationale, et la naissance de la deuxième République. Il faut aussi revoir les démarches actuelles et assainir les partis politiques. Le FLN actuel ne doit pas être encore souillé. C’est un patrimoine national à maintenir en dehors du jeu politique », conclut le Jeune indépendant.

    Nazim B - lematindz

  • Hillary Clinton demande "un plus grand espace" pour l'opposition en Algérie

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    La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a réclamé jeudi à Tunis "un plus grand espace" pour l'opposition et le discours politique en Algérie. "Nous sommes très satisfaits par la levée de l'état d'urgence, mais nous pensons néanmoins que cela n'est pas suffisant", a-t-elle déclaré sur la télévision privée tunisienne Nessma, à l'occasion de son déplacement de 24 heures en Tunisie. Mme Clinton a souhaité en substance que les autorités algériennes accordent "plus d'espace" au discours politique, à l'opposition, à l'intégration économique et au développement des entreprises. "Nous savons qu'il y a une liste de pas à accomplir pour accroître les chances de succès des efforts de réforme en cours et nous espérons les voir franchis dans les semaines et mois à venir", a-t-elle déclaré.

  • Feu vert du Conseil de sécurité pour l’utilisation de la force contre Kadhafi


    Par dix voix pour et cinq abstentions, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est prononcé jeudi soir pour l'instauration d'une zone d'exclusion dans le ciel libyen. Le Conseil a également autorisé « toutes les mesures nécessaires »- ce qui veut dire en langage diplomatique des actions militaires - pour assurer la protection des populations civiles face à l'armée de Mouammar Kadhafi. Le texte était coparrainé par la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et le Liban. Parmi les cinq pays qui se sont abstenus figurent deux pays détenteurs du droit de véto - la Russie et la Chine - ainsi que l'Allemagne. Aucun pays n’a voté contre. L’annonce de cette mesure a été accueillie par des coups de feu de joie à Benghazi, fief de l’opposition libyenne qui se bat depuis plusieurs semaines contre les milices de Mouamer Kadhafi. Le vote de cette résolution intervient alors que l’opposition libyenne est en perte de vitesse face à l’armée restée fidèle au guide libyen. Le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé a déclaré jeudi que son pays était prêt à participer à des frappes aériennes pour stopper les troupes fidèles à Kadhafi et surtout de les priver de leur aviation militaire. La Ligue arabe s’était prononcée il y a quelques jours pour l’instauration de cette zone d’exclusion aérienne.

  • Une justice aux ordres au service d’un pouvoir illègitime !!!

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    El Watan le 17.03.11 | 16h29  

    Pour avoir distribué un appel du comité national des chômeurs pour un rassemblement pacifique, Dalila Touat, 35 ans et diplômée de magister en physique, a passé une nuit au commissariat central de Mostaganem ! Pis encore, jeudi, elle a été inculpée par le procureur général pour « incitation à un rassemblement illégal » et risque ainsi une année de prison ferme.

    Elle a 35 ans et elle n’a jamais travaillé. Ses conditions de vie déplorables et la modestie de sa famille ne lui ont même pas permis de terminer son doctorat à l’université. Et pourtant, elle était une brillante étudiante. Si brillante qu’elle a réussi à décrocher haut la main son diplôme de magister.

    Mais même avec ce diplôme, Dalila n’a jamais pu rêver de conquérir de nouveaux horizons. Et pour cause, le chômage dans sa localité, Mostaganem, bat des records et martyrise les jeunes. Révoltée contre cette vie de misère et ce destin injuste, Dalila s’engage pour défendre la cause des chômeurs. Mais cet engagement vient de bouleverser sa vie car les autorités viennent de décider de la punir pour son combat en faveur de la dignité des jeunes diplômés Algériens exclus d’un marché du travail régi entièrement par la corruption et le népotisme.

    Mercredi, à 16 au moment elle se rendait au bureau de poste de Mostaganem, les policiers interpellent sans ménagement la jeune chômeuse : « c’est toi qui distribuais hier des tracts contre les autorités », s’écrient-ils. La jeune Dalila a beau essayé de se défendre en expliquant qu’il s’agit d’un appel provenant d’une organisation de la société civile, mais rien à faire, les policiers procèdent à son arrestation et l’embarquent au commissariat.

    « Je les ai suppliés de me relâcher car jamais dans ma vie je n’ai fait quelque chose de grave pour mériter de passer la nuit au commissariat. Je leur ai dit que je ne militais pour aucun parti politique, mais je défendais la cause des chômeurs », confie-t-elle à elwatan.com, les larmes aux yeux. Sous le choc, Dalila n’arrive toujours pas à réaliser qu’on l’a accusée de « servir les projets politiques de certaines organisations qui cherchent à destabliser l’Algérie » !

    « On m’a demandé si j’étais militante du parti de Said Sadi  ! On m’a interrogé pourquoi je voulais du mal à mon pays en appelant les jeunes à se révolter ! Mais, moi, je n’ai cherché qu’à informer les citoyens sur le rassemblement que nous allons tenir à Alger dimanche prochain. Est-ce un crime ? », se demande notre interlocutrice.

    Jeudi matin, le cauchemar de Dalila Touat ne fait que commencer. Présentée devant le procureur général, elle va passer des heures durant dans un tribunal comme un vulgaire malfrat. Parce qu’elle a cherché à défendre son droit de travailler, Dalila Touat a été inculpée de deux chefs d’inculpation « pour incitation à la désobéissance et rassemblement illégal » ! Relâchée jeudi vers les coups de 15 H 00, Dalila Touat ne trouve toujours pas la force à se relever de cette épreuve après ce grave abus d’autorité. « Quelqu’un comprend-t-il le chômage et la pauvreté qui étouffent les jeunes dans ce pays ? » S’interroge-elle en pleurant comme pour dire que l’injustice vient de briser son amour pour l’Algérie.

    Abderrahmane Semmar

  • Hassi Messaoud : Les gendarmes répriment violemment une manifestation de chômeurs !

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    El Watan le 17.03.11 | 13h21 

    Les forces de la Gendarmerie Nationale ont violemment réprimé dans la nuit de mercredi à jeudi des dizaines de chômeurs qui ont manifesté à l’entrée de Hassi Messaoud pour protester contre la corruption qui ronge les services du bureau de main-d’oeuvre de leur daïra, a appris jeudi elwatan.com de la part de Tahar Belabes, porte-parole du Comité national de la défense des droits des chômeurs.

    « Une quinzaine de jeunes chômeurs ont été grièvement blessés et au moins deux autres demeurent en état d’arrestation. Les forces anti-émeutes de la Gendarmerie ont roué de coups de nombreux chômeurs qui ont manifesté pacifiquement », s’indigne notre interlocuteur.

    Joint par téléphone, Sid Ahmed Daha, l’un des représentants des chômeurs de Hassi Messaoud, a confirmé jeudi à elwatan.com que de nombreux jeunes chômeurs ont subi un violent passage à tabac vers les coups de minuit. « Mercredi matin, nous avons fermé la route qui mène à l’entrée de Hassi Messaoud pour demander à rencontrer le chef de daïra afin de lui faire part de notre ras-le-bol contre le clientélisme et le népotisme du bureau de main-d’oeuvre de la ville la plus riche d’Algérie. Nous avons pacifiquement manifesté et à aucun moment nous n’avons cherché à provoquer les forces de l’ordre », explique Sid Ahmed.

    Notre interlocuteur assure que les 500 chômeurs qui ont fermé la route n’ont nullement utilisé des pneux brûlés ou des armes dangereuses. « Nous avons uniquement érigé des barricades en plaçant des pierres sur la route », confie encore Sid Ahmed selon lequel les chômeurs sont restés mobilisés durant toute la journée à l’entrée de la ville de Hassi Messaoud.

    Et quand la nuit est tombée, le chef de daïra s’est déplacé finalement pour rencontrer les chômeurs en colère avec la promesse de prendre en charge leurs revendications. « Nous avons calmement discuté avec lui. Nous avons dialogué autour de nos problèmes notamment le chômage qui frappe de plein fouet tous les jeunes de Hassi Messaoud. Le Chef de daïra s’est montré compréhensif et nous a promis des solutions. Nous avons décidé, des lors, de suspendre notre protestation », raconte Sid Ahmed Daha.

    Toutefois, à minuit, lorsque la route est débloquée et une grande partie des chômeurs sont rentrés chez-eux, un groupe d’une cinquantaine de manifestants a été encerclé par une centaine d’éléments des forces anti-émeutes de la Gendarmerie Nationale.

    « Ils nous ont empêchés de regagner nos quartiers. Et pourtant, on leur a dit que tout est réglé puisque nous avons conclu un accord avec le Chef de Daïra. Mais les gendarmes n’ont rien voulu comprendre. Ils nous ont dit : à cause de vous, nous avons été mobilisés jusqu’au bout de la nuit ! Alors, ils se sont vengés contre nous », s’écrie Sid Ahmed qui n’arrive toujours pas à se relever du choc psychologique que lui a causé ce traitement musclé.

    « Ils nous ont battus de tous les côtés. Les coups pleuvaient sur nos coprs. Beaucoup d’entre-nous se sont retrouvés avec une jambe ou un bras cassés. D’autres ont été blessés à la tête », témoigne, d’une voix émue, le jeune chômeur âgé de 33 ans. « Nous avons, poursuit-il, pris la fuite par le désert en pleine nuit. Ils nous ont pourchassés pendant quelques minutes avant de nous laisser partir avec les visages en sang ».

     

    Abderrahmane Semmar

  • Les « experts » occidentaux… et la leçon arabe


    par Daniel Vanhove

    Mondialisation.ca, Le 3 mars 2011

    Le constat est sans appel : malgré des chancelleries bien implantées, malgré des services secrets aussi nombreux qu’obscurs, malgré des milliers d’agents du renseignement, malgré des bases militaires aux quatre coins de la planète, malgré des officines de l’ombre, malgré des milliards dépensés dans leur technologie de la surveillance, malgré des pratiques infâmes de la torture pour arracher quelques aveux improbables, … les « experts » occidentaux – et jusqu’à ceux de Tel-Aviv pour ceux qui ne manquent jamais d’associer l’enclave sioniste dans l’espace occidental – n’ont rien vu venir de l’insurrection arabe. L’élémentaire question que chacun est donc en droit de se poser est : pourquoi ?

    La réponse, loin d’être complexe comme aiment à le présenter ces « experts » qui de la sorte tentent d’excuser leurs bévues et leur impéritie, est au contraire d’une simplicité confondante : s’ils n’ont rien vu venir c’est parce que fondamentalement l’Occident est d’une arrogance absolue qui le rend aveugle. Et il ne faut surtout pas croire que les choses changent parce qu’au détour de tel discours ou de telle intervention médiatisée, il est dit – pour la forme – que nous devrions mieux écouter nos « partenaires ». Dans la réalité, il n’en est rien. Nous ne les écoutons pas. Nous ne les avons jamais écoutés. Nous n’écoutons rien d’autre que nos propres intérêts, que nos « partenaires » sont priés de garantir par l’entremise d’une diplomatie servile qui nous les soumet.

    L’Occident est et reste profondément arrogant parce que depuis des siècles ses conquêtes guerrières lui ont permis d’asservir des pays entiers quand ce n’est pas des continents, comme l’Afrique ou les Amériques, qu’il a dépecés. Fort de ses victoires militaires, fort de ses pratiques coloniales, fort des matières premières et des richesses qu’il a pillées impunément, et fort de ses diktats auxquels il a contraint les peuples ainsi dominés – et qui continuent de l’être à travers les institutions occidentales, telles le FMI, la BM, l’OMC,… – il en a définitivement conclu à sa supériorité intellectuelle, morale, culturelle et, ne l’oublions pas, religieuse. Et ce n’est pas un hasard qu’à travers cette impression de toute-puissance, l’Occident ait produit de nouvelles théories comme celle de la « race » et ses dérives épouvantables qui en ont découlé. Il fallait un éclairage pseudo-scientifique pour expliquer voire légitimer doctement nos prouesses. Les faits ont ainsi conforté l’Occident qu’il était le plus fort partout où il posait le pied et il faut bien reconnaître qu’aujourd’hui encore, cette mentalité suffisante d’invincibilité prévaut à presque tous niveaux ! La différence avec le passé n’est qu’apparente. Les comportements restent profondément arrogants. Il serait fastidieux d’établir une liste d’exemples tant ils sont nombreux, voire quotidiens comme l’ont encore illustrés les derniers réflexes d’une piètre diplomatie française, à l’image de son président. Et le discours dominant reste celui de la « civilisation » face à la « barbarie » qui nous guette et nous menace.

    Certains me rétorqueront que l’Orient non plus, n’a rien vu venir. Peut-être. Mais l’on ne change pas de culture comme de chemise, en se déclarant simplement « citoyen du monde ». Je n’y cède pas, ayant trop de respect pour les cultures qui ne sont pas la mienne et méritent une approche tellement plus subtile que l’adoption de quelque mode vestimentaire, culinaire, philosophique ou religieuse. Non qu’il ne faille tendre à cette citoyenneté du monde, mais pour y parvenir cela requiert bien plus qu’une déclaration. Et d’abord, cela requiert un travail de remise à plat de nos certitudes, de nos convictions, de nos approches, de nos relations à l’Autre et ses différences. A ceux-là mêmes qui chez nous, adoptent la philosophie bouddhiste via son Dalaï Lama, celui-ci disait à peu près : qu’avant de vouloir embrasser une autre culture il fallait en priorité explorer la sienne et s’y reconnaître. Etant Occidental, j’essaie donc de m’assumer en tant que tel – ce qui n’est pas toujours aisé – puis de comprendre ce qui se passe de ce côté du monde, ce qui n’est pas rien non plus.

    Ensuite, la différence avec l’Orient tient aussi du fait que c’est l’Occident très chrétien qui depuis des siècles domine le monde et lui imprime ses directives et ses lois. C’est aussi l’Occident qui n’a de cesse de donner des leçons à l’ensemble de la planète, s’estimant au-dessus des autres, par la puissance de sa technologie, tant scientifique que guerrière, l’amenant au fil de ses conquêtes à la puissance économique et financière que nous connaissons aujourd’hui. Puissance et arrogance sont souvent jumelles, de même qu’il est dit – et avéré – que le pouvoir corrompt…

    Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme

    Mais certaines choses changent. Et malgré les apparences dans lesquelles l’Occident se drape, les équilibres qu’il impose dans un monde globalisé restent fragiles, provisoires et sont de plus en plus bousculés, pour ne pas dire contestés. L’Histoire ne s’arrête pas. Jamais. Pas plus aujourd’hui que demain. L’avoir cru et l’avoir adopté comme principe atteste de l’aveuglement arrogant de l’Occident, qui devrait donc veiller à ne plus se croire définitivement protégé par sa toute puissance. Et peut-être devrait-il commencer à écouter et prendre réellement en compte les intérêts de ses pairs, dans un nouvel équilibre.

    Aujourd’hui, la menace qui plane sur l’Occident est de ce type : ne pas voir, ne pas entendre, ne pas comprendre, ne pas admettre que sa suprématie se fissure, se lézarde et n’est plus incontestable. Maître absolu du monde, il doit apprendre à partager ce qu’il dérobait sans vergogne auparavant. Exercice difficile pour une culture dominante qui depuis des siècles a imprimé de son sceau tout ce qu’il touchait en considérant les autres comme inférieurs. Les récents exemples de nos différentes chancelleries viennent encore de le démontrer : personnel incompétent, hautain, menteur, suffisant et dès lors incapable de prendre la mesure des bouleversements actuels. Raison pour laquelle aucun d’entre nos « experts » occidentaux n’a rien vu venir, arcboutés sur l’obsession relayée en boucle depuis les attentats du 11 septembre 2001, d’une déferlante islamiste doublée d’un terrorisme qui renverseraient nos sociétés, avec en horreur absolue, la disparition de l’entité sioniste ayant englouti des dépenses incalculables dans l’effort qu’il a fallu déployer pour la maintenir debout. Politique absurde, à courte vue, sans voir que rien ne perdure sur des fondements injustes.

    Par ailleurs, quelle crédibilité l’Occident pense-t-il encore avoir, à travers des discours contradictoires sur les dictatures arabes courtisées hier, condamnées aujourd’hui pour usage excessif de la force, quand dans le même temps ses exactions en Irak, en Afghanistan, en Palestine ou ailleurs continuent à massacrer des civils chaque jour !? Arrogant, absurde, et intenable à terme…

    Quelle leçon à tirer des évènements actuels, et en faveur de qui ?

    Depuis plusieurs années, les citoyens occidentaux aussi dénoncent et réclament d’autres mesures que celles qui leur sont imposées par divers Directives et Traités qu’ils ne veulent pas, tant ils sont antisociaux : leurs gouvernements s’en moquent ! Et les écarts entre une poignée de toujours plus riches et les précarisés de plus en plus nombreux, se creusent. Ainsi la colère gonfle, les ressentiments s’accumulent, et le ras-le-bol enfle, avant une probable tempête. Mais les autorités n’entendent ni ne voient rien, trop affairées à satisfaire l’oligarchie qui les emploie. Comment penser dès lors qu’elles auraient la capacité de comprendre ce qui se passe à quelques milliers de kilomètres de leurs salons feutrés ?

    Dans une culture qu’ils n’appréhendent qu’à travers des clichés réducteurs et éculés, et que déjà sous leurs balcons ils ne comprennent rien de ce qui s’y passe, demander ne fut-ce que d’entendre l’Autre est impossible, impensable à ces incultes. Comme lors du récent remaniement ministériel, où dans une obsession proche de la névrose, le président Sarközy de Nagy Bocsa n’a pu s’empêcher un couplet sur le risque terroriste lié à l’immigration massive de réfugiés passant désormais à travers les mailles d’une Libye n’assurant plus son rôle de flic pour lequel l’UE soutenait son dictateur. Ainsi, après le « savoir faire français » en matière de répression policière, voici les réfugiés réduits d’un coup de plume à une potentielle et énième menace terroriste. C’est tout simplement affligeant !

    A tout citoyen lambda, ces choses paraissent évidentes. A ceux qui se pensent en « élites », ces évidences échappent. Elles sont incapables de comprendre la leçon que leur donne la rue arabe qui loin d’en appeler à un déferlement islamiste, ne fait que réclamer plus de liberté, plus de justice et une redistribution équitable des richesses détenues par une poignée, leur renvoyant ainsi à la figure leur propre modèle socio-économique aboutissant à une impasse. Mais cela paraît tellement lointain à ces oligarques tout affairés à se demander dans des raisonnements caducs et inadaptés, comment protéger leurs intérêts à travers ces soulèvements, qu’ils ne comprennent pas que demain cette leçon pourrait bien nous servir et surgir sous leurs fenêtres…

    Ces derniers jours, l’on a pu lire et entendre de la part de ces arrogants combien les dictateurs arabes récoltent ce qu’ils ont semé tant ils sont déconnectés des réalités de leur population. N’allez surtout pas croire que nos dirigeants et tous ceux qui reniflent autour du pouvoir, le sont moins…

    Daniel Vanhove –

    Observateur civil

    Auteur

    02.03.11

    Daniel Vanhove –Observateur civil, Auteur de La Démocratie Mensonge – 2008 – Ed. Marco Pietteur – coll. Oser Dire.