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  • A propos des dernières attaques islamistes Par Hassane Zerrouky

    A propos des dernières attaques islamistes Par Hassane Zerrouky

     Vingt militaires ont été tués vendredi soir dans la région de Yakouren et dimanche matin dans la région de Lakhdaria. C’est beaucoup, c’est grave. Visiblement, l’AQMI (Qaida au Maghreb islamique) semble avoir choisi le jour du lancement de « Tlemcen, capitale de la culture islamique » pour lancer ses attaques, dans le but de se rappeler au bon souvenir de ceux qui prônent le « pardon » aux islamistes radicaux. Plus grave encore, le fait qu’on ne rend même pas un hommage public à ces jeunes soldats tués par les islamistes comme cela se fait dans les pays civilisés, est scandaleux !

    A Tlemcen où le chef de l’Etat a prononcé un discours, a-t-on au moins observé une minute de silence à la mémoire de ces jeunes soldats ? J’en doute. A-t-on entendu nos imams dénoncer ces actes, eux qui se sont mobilisés comme un seul homme le vendredi 11 février pour inciter les fidèles à ne pas prendre part aux manifestations auxquelles avait appelé la CNDC (coordination nationale pour la démocratie et le changement). Entre parenthèses, je conseille vivement pour ceux qui lisent l’arabe l’excellent article du journal Al Khabar du samedi 12 février rapportant la teneur des prêches dans les mosquées du pays stigmatisant l’appel à manifester le 12 février ! Qui plus est, l’ENTV dans ses éditions de samedi et dimanche n’a pas soufflé mot sur ces attaques terroristes. Ce sera donc l’AQMI – c’est dans ses habitudes – qui va certainement balancer sur la toile une vidéo sur ses exploits guerriers !

    Une chose est sûre, ces attaques sont un cinglant démenti au discours officiel affirmant que la paix est revenue grâce à la politique de Concorde civile. Qui plus est, continuer de minimiser le danger islamiste ne sert pas cette paix civile que chacun souhaite. Bien au contraire, cela ne fera qu’encourager les djihadistes à poursuivre leurs actions. D’autres militaires vont sans doute tomber. Pour la plupart des jeunes, dont certains exerçant dans le cadre du service national, qui seront sans doute inhumés dans un total anonymat. Ou qui, à l’instar de ces militaires, handicapés à vie, ont du sortir dans la rue pour demander une revalorisation de leurs pensions et surtout qu’on ne les oublie pas. Car, malheureusement, rien n’est pire que la culture de l’oubli. Cela s’est vu quand des Gardes communaux - plus de 4000 d’entre eux ont été tués - ont du occuper durant une semaine la place des Martyrs pour se faire entendre. Il en est de même des « patriotes » que certains médias qualifient de « milices » que le pouvoir a désarmé en partie, les livrant à la vengeance des islamistes radicaux ! Pour toutes ces raisons, il nous est interdit de nous taire.

    L’AQMI n’est pas fini. C’est une réalité. Elle ne baissera les armes que le jour où elle sera convaincue que l’Algérie s’achemine vers l’Etat islamique. Elle sait que ce ne sera pas par la voix des armes. Mais en multipliant ses attaques, son message est clair : les concessions faites par le pouvoir aux islamistes ( diffusion de la prière cinq fois par jour sur les médias, fermeture des bars et restaurants servant de l’alcool ( plus de mille ont été fermés), chasse aux non jeûneurs durant le ramadan, chasse aussi aux chrétiens algériens et poursuites judiciaires à leur endroit, en bref que l’islamisation de la société algérienne encouragée par des fractions du pouvoir, qui sont à ses yeux insuffisants, doit se poursuivre avec plus de résolution.

    C’est cela son message. Ses attaques ne sont pas simplement « un coup médiatique » comme l’a qualifié le ministre de l’intérieur, seul officiel à s’être exprimé sur ces attaques, mais s’inscrivent dans une politique bien définie qu’il ne sert à rien d’ignorer !

    H.Z

    source le matin dz

  • Déclaration de soutien au mouvement étudiant autonome algérien en lutte pour une université publique performante

     

    Par  

    Déclaration de soutien au mouvement étudiant autonome algérien en lutte pour une université publique performante

    Depuis plus de deux mois, le mouvement étudiant autonome algérien est en grève nationale et lutte pour une université publique et performante, pour la démocratisation de la gestion de l’université.

    Il faut rappeler que le facteur déclenchant de ce vaste  mouvement national de protestation des étudiants (le plus important depuis l’année 1987) a été la publication du décret 10-315 du 13 décembre  2010 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires. Le décret 10-315 du 13 décembre 2010 a dévalorisé les diplômes d’ingénieur d’Etat et de Magistère, ces deux diplômes qui ont permis de jeter les bases de l’édification de l’université et de l’économie nationale de notre pays dans les années 1970 et 1980.

    Le décret 10-315 du 13 décembre 2010 a été abrogé le 23 février 2011 par le conseil des ministres, mais la crise de l’université algérienne demeure.

    Ce mouvement national des étudiants est une expression sociale et politique de la jeunesse algérienne pour une Algérie démocratique et sociale. Il est l’antidote à la fatalité de l’émeute comme mode d’expression politique et sociale depuis une dizaine années.

    Le mardi 12 avril 2011, la coordination nationale autonome des étudiants qui regroupe une majorité des établissements universitaires du pays a réussi à organiser une imposante marche à Alger autour de ses revendications socio-pédagogiques et démocratiques, démontrant ainsi tout à la fois sa représentativité et sa capacité à défendre le droit de manifester à Alger. Grâce à sa lutte et à sa détermination exemplaires, la Coordination Nationale Autonome des Etudiants a contribué à rendre effective l’idée qu’une autre université algérienne est possible.

    Nous universitaires algériens, signataires de cette déclaration :

    - Saluons la lutte du mouvement étudiant autonome pour la défense de ses revendications socio-pédagogiques et pour une gestion démocratique de l’université algérienne.

    - Dénonçons la répression brutale par les forces de police de la marche pacifique organisée à Alger le mardi 12 avril 2011 par les étudiants à l’appel de leur Coordination Nationale Autonome.

    - Souhaitons un prompt rétablissement aux étudiants blessés lors de la marche.

    - Appelons les pouvoirs publics à ouvrir les négociations avec les représentants légitimes des étudiants pour la prise en charge immédiate de leurs revendications socio-pédagogiques.

    Nous universitaires algériens, signataires de cette déclaration :

    - Considérons que le système des équivalences tel qu’imaginé par le décret 10-315 du 13 décembre 2010 s’est fait sans aucune concertation avec les  principaux intéressés au sort de l’université. Il ouvrait la voie à un nivellement par le bas des diplômes et était, à ce titre, totalement injuste et injustifiable.

    - Rappelons que le souci majeur des enseignants universitaires  est de faire de l’université algérienne, une université publique, ouverte et performante, et que cela ne peut se concrétiser que par l’élection de tous les responsables académiques et la transparence dans la gestion de l’université.

    Alger, le 12 avril 2011

    Liste des signataires :

    1. AISSAT Kamel

    Maître de Conférences, Biologie

    Université Abderrahmane Mira, Bejaia

    1. AFALFIZ Abdelhafid

     Enseignant -chercheur

    Université Houari Boumediene (USTHB)

    1. AIT YAHIA Mohand Ouali

    Maître de Conférences, Biologie

    Université Mameri de Tizi-Ouzou

    1. BENSAAD Ali

    Maître de Conférences, Géographe

    Centre Jacques Berque, Rabat/Université de Provence

    1. BENSEDDIK Nacera

    Historienne du Maghreb ancien, Archéologue

    ESBA Alger

    1. BENYOUCEF Farid

    Chargé de cours, Economie

    Université d’Alger-Dely Brahim

    1. BOUFENIK Fatma

    Enseignante-chercheure, Sciences Economiques

    Université d’Oran

    1. BOUFROURA Smaïl

    Maître de conférences, Faculté de sciences politiques et relations internationales

    Université d’Alger Dely Brahim

    1. BOURENANE Naceur

    Enseignant-Chercheur Sociologie à la retraite

     

    1. CHERBAL Farid

    Maître de Conférences, Biologie

    Université Houari Boumediene (USTHB)

    1. DAHMANI Saïd,

    Maître de conférences, Histoire du moyen-âge algérien et Archéologie

    Université Baji Mokhtar, Annaba

    1. Dellaï Ahmed-Amine

    Chercheur en Anthropologie culturelle

    CRASC, Oran

    1. DJERBAL Daho

    Maître de Conférences, Histoire

    Université d’Alger-Bouzaréah

    1. FERHAT Nadjib

    Directeur de Recherches
    Préhistoire Géomorphologie

    CNRPAH Alger

    1. HAKIKI Fouad 

    Docteur d'État en sciences économiques

    CNAM, Paris

    1. HEMINNA Amar

    Professeur, Mathématiques

    Université Houari Boumediene (USTHB)

    1. KHELLADI Abdelkader

    Professeur, Directeur de Recherche en Mathématiques

    Université Houari Boumediene (USTHB)

    1. MOULAI Hocine

    Maitre de conférences, Electronique

    Université Houari Boumediene (USTHB)

    1. OUSSEDIK Fatma

    Professeure, Sociologie

    Université d’Alger-Bouzaréah

    1. ROUADJIA Ahmad

    Maître de Conférences, Sociologie politique

    Université de Msila

    1. TALEB-IBRAHIMI Khaoula

    Professeure en Sciences du Langage

    Université d’Alger-Bouzaréah

  • Ils ont osé l'exhiber ainsi Ya bourrab !

    Ils ont osé l'exhiber ainsi Ya bourrab !

    Le terme choquant utilisé par Benchicou sur France 24 est bien en deçà de la perception que transpire le discours de Boutéflika. Cette allocution est grossière et scandaleuse à plus d'un titre ! 

    Au delà d'un contenu de fond creux, apathique et stéréotypé, auquel nous sommes habitués depuis 50 ans, la forme de ce  discours tant attendu relève d'une attitude hautement immorale et indigne de la part de ceux qui l'ont  forcé à s'exprimer dans un tel état de déliquescence, de déchéance, de décadence physique et mentale qui a crevé tous nos écrans hier soir. Cela prouve encore une fois que ces malades ne reculeront devant rien pour garder les commandes et le pétrole qui va avec.

    De la torture pure et simple pratiquée sur le premier magistrat du pays, en direct sur toutes les télés du monde !  Après tout, après avoir assassiné Boudiaf,  une petite torture sur Boutéflika ne représente guère qu'une simple piqûre de rappel...... à l'ordre !  Oui mon général !

    Quelle humiliation ! Quelle opération de communication pitoyable ! Des mots débités avec une vitesse supersonique, pour en finir au plus vite avec ce discours aux allures de supplice insupportable. Sans parler du langage nucléaire utilisé, et que le commun des Algériens ne comprend pas. Quand on s'adresse à son peuple dans un Arabe classique aussi radioactif que les ruines de la centrale de Fukushima quel est vraiment le but sinon celui d'irradier les cerveaux de l'écrasante majorité des sujets que nous sommes pour nous empêcher de décoder les contours d'un message sensé nous être adressé ?

    Il y a quelque chose d'inhumain dans toute cette représentation théâtrale diffusée en mondovision hier soir. A le voir ainsi fournir des efforts surhumains pour relever ses pages et lire son discours,  j'ai été envahi d'un sentiment de pitié impossible à refouler. Je me disais qu'à cet âge, dans cet état, s'il avait eu des enfants, ils n'auraient certainement pas accepté l'idée de laisser les hommes de l'ombre le malmener ainsi.

    Honte à toi Saïd de faire passer le rêve égoïste d'un destin politique personnel, et marcher dans la manigance d'une maffia sans foi ni loi, au lieu de faire preuve de bienveillance envers ton frère aîné et lui faire traverser les dernières années de sa vie loin de toute cette agitation qui le dépasse et le fatigue d'avantage, nous l'avons bien vu. 

    Laissez le partir et rentrer chez lui pour se reposer et finir ses jours dignement,  ya el Hadj Toufik et Saïd l'accessible ! Arrêtez ce rôle stupide et insensé que vous lui faîtes jouer, sous contrainte et obscénité !  Celui de l'épouvantail d'un pouvoir désuet, dans tous ses aspects politiques, sociaux et religieux !

    On torture jusqu'au premier magistrat du pays nom d'une pipe ! Ouellah âïb aâlikoum !

    Allez ça suffit comme ça !

    Toute comédie se doit d'avoir une fin ! 

    Il est temps de baisser le rideau sur cette tragédie insipide que vous faites subir au peuple avec votre incompétence caractérisée, de surcroît malsaine, pour ainsi vous réfugier derrière un vieillard déficient pour vous maintenir au pouvoir coûte que coûte !

    Anaâlbou le pouvoir qui transforme des hommes en viles créatures !

    Le comprendrez-vous un jour et vous casser nom de Dieu ?

    Kacem Madani

  • ENTV : malversations aux œuvres sociales

    Les gestionnaires des œuvres sociales de la télévision seraient dans le collimateur des pouvoirs publics. Un audit réalisé en 2010 par un établissement relevant du ministère des Finances a fait ressortir plusieurs anomalies. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Une commission du Centre d’ingénierie et d’expertise financière a examiné la gestion des œuvres sociales de l’Etablissement public de télévision (EPTV) vers la fin de l’année 2010. L’audit, qui a duré plusieurs mois, a fait ressortir de nombreuses défaillances. Les experts du CIEF, un centre spécialisé relevant du ministère des Finances, auraient dressé un rapport des plus négatifs. Sur le plan financier, certains comptes se sont avérés impossibles à vérifier en l’absence de documents comptables. De graves irrégularités ont également été constatées dans les mouvements financiers et dans certains états de consommation. Mais le problème n’est pas seulement financier. Il est aussi juridique. Dans son rapport, la commission du Centre d’ingénierie et d’expertise financière a relevé que le mandat du président du comité de participation, qui est syndicaliste, était arrivé à terme au courant du mois de juillet 2010. Mais cela ne l’aurait pas empêché de prendre des décisions en matière de gestion des œuvres sociales des travailleurs de l’EPTV. Une situation totalement contraire à la législation. La direction de l’entreprise à dû saisir la justice afin de bloquer les comptes bancaires des œuvres sociales. Il semblerait que la direction de la télévision ait été dans l’obligation de réagir. Une procédure en référé avait été introduite au mois d’octobre afin de constater la vacance du poste de gérant des œuvres sociales qui a conduit, par la suite, au blocage des comptes bancaires. Une situation dénoncée avec force par le syndicat d’entreprise, affilié à l’UGTA, de la télévision publique. Mais les choses pourraient s’aggraver dans les prochaines semaines puisque certaines parties plaident pour l’intervention de l’Inspection générale des finances. En fait, l’audit réalisé par la commission du Centre d’ingénierie et d’expertise financière ne serait qu’une première étape. L’état de la gestion nécessiterait un examen plus approfondi de la part des fonctionnaires de l’IGF. T. H.

  • rank La Rue : «L’Etat doit respecter le droit au rassemblement»

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    Le rapporteur spécial du Conseil des droits de l’homme des Nations unies sur la promotion et la défense de la liberté d’opinion et d’expression, Frank La Rue, a achevé sa mission de travail en Algérie en établissant un rapport préliminaire très critique présenté, hier, en conférence de presse au siège du PNUD, à Alger.


    A l’issue des entretiens qu’il a eu avec différents interlocuteurs du gouvernement et de la société civile, M. La Rue a émis une liste de recommandations en vue d’une réelle garantie de la liberté d’opinion et d’expression en Algérie. Tout en exprimant sa satisfaction suite à l’annonce  d’une révision de la Constitution et de la dépénalisation du délit de presse, le rapporteur onusien relève que la liberté d’expression demeure l’otage d’une batterie de lois l’empêchant d’avoir une existence réelle et effective sur le terrain. Il exhorte les autorités algériennes à garantir une réelle ouverture en supprimant ces lois liberticides, notamment celles criminalisant l’acte de diffamation et celle imposant le silence sur ce qui s’est réellement passé durant les années de terreur. «La liberté d’expression est garantie par la Constitution, mais l’article 97 du code de l’information de 1990 menace d’amende et d’emprisonnement d’une année l’outrage à l’égard du président de la République. Aussi, l’amendement en 2001 du code pénal a élargi ces restrictions à d’autres fonctions de l’Etat», a souligné M. La Rue en notant que de nombreux journalistes ont été condamnés en vertu de cette loi pour diffamation parce qu’ils ont dénoncé des cas de corruption.  


    «Il n’y a pas de réconciliation en imposant le silence»


    «Je considère cela comme un acte d’intimidation clair contre la presse, ce qui a pour effet de mener à l’autocensure», indique M. La Rue, en notant qu’il faut décriminaliser le délit de diffamation. De plus, dit-il, «les poursuites pour diffamation ne doivent pas être utilisées pour étouffer les critiques à l’encontre des institutions de l’Etat et de leur politique». Outre cette loi, le rapporteur onusien exprime son inquiétude au sujet de l’article 46 de la charte portant réconciliation nationale : «La réconciliation ne peut être réalisée en imposant le silence. La paix doit être basée sur le droit à la vérité et le droit pour les victimes d’avoir accès à la justice. Dans le cas des disparus, ce droit a une importance particulière». «J’ai mentionné, lors de ma rencontre avec le président de la Commission nationale des droits de l’homme, l’importance de travailler en toute indépendance». M. La Rue, qui a été témoin au cours de son séjour de l’interdiction des marches et manifestations à Alger, a exhorté les autorités algériennes à autoriser cette forme d’expression, qui est un droit.


    «J’exhorte le gouvernement à ne pas utiliser la violence et à respecter le droit aux manifestations»


    «Je salue la levée de l’état d’urgence, mais j’avertis qu’il existe encore un cadre législatif restrictif qui viole la liberté d’opinion et d’expression. Il est important que le droit aux rassemblements pacifiques soit considéré comme une partie du droit à la liberté d’opinion et d’expression et, de ce fait, garanti et respecté par l’Etat», indique le rapporteur. Il relève que durant sa visite il a «pu observer plusieurs rassemblements pacifiques et une marche des étudiants, contenus par une présence massive des forces de l’ordre. Les marcheurs ont été violemment dispersés. J’ai reçu des témoignages que la violence a été utilisée contre les rassemblements pacifiques, notamment ceux tenus par les familles de disparus. Je presse et exhorte le gouvernement à ne plus utiliser la force contre des manifestants pacifiques et à reconnaître aux familles de disparus le droit  de s’exprimer publiquement».
    Frank La Rue recommande l’amendement de la loi 91-19 qui exige une demande d’autorisation préalable de huit jours avant tout rassemblement en introduisant le régime déclaratif. Ceci et d’inviter le gouvernement à garantir le droit d’association en rendant plus facile la procédure de création d’organisations non gouvernementales.
    Evoquant les atteintes et formes de pressions exercées sur la presse, le rapporteur s’offusque de l’arrestation à Oran, le 5 mars dernier, de 10 journalistes ayant couvert un rassemblement. Il relève en outre l’impossibilité que rencontrent les journalistes à accéder aux sources.  Ceci et de souligner que les règles d’éthique et de déontologie sont à établir par les professionnels des médias et non pas édictées par les autorités.


    L’ANEP et le fisc, moyens de pression


    M. La Rue précise aussi que la création d’un journal est un droit garanti pour tous et nulle autorisation ne doit venir restreindre ce droit. Autre point soulevé par le rapporteur spécial, celui de l’utilisation de la publicité par l’ANEP comme moyen de pression et de sanction sur les journaux. «A mon avis, une telle offre doit se faire selon les principes d’équité et de justice, en suivant des normes claires qui ne permettent pas de favoriser les journaux qui sont proches des positions du gouvernement. Je recommande à cet effet que le Parlement promulgue une loi qui transforme l’ANEP en une réelle institution indépendante, et lui détermine comment distribuer sa manne publicitaire», dit-il. Ce dernier relève aussi que l’impression qui se fait pour de nombreux journaux au niveau des imprimeries de l’Etat est un autre moyen de pression exercé sur les journaux. «Il est important que ces entreprises d’impression ne dépendent pas du ressort exclusif du gouvernement, mais deviennent des entreprises indépendantes.» L’autre type de pression dont souffrent deux quotidiens indépendants, en l’occurrence El Watan et El Khabar, pour leur position éditorialiste, souligne le rapporteur, est celui du redressement fiscal, «ces deux journaux ont subi 6 mois durant un audit en 2010», dit-il. Frank La Rue souligne en outre que le paysage médiatique en Algérie compte 80 titres, ce qui représente à son avis un problème, car de nombreux journaux ont été créés pour gêner les journaux critiques envers le gouvernement et créer de ce fait une sorte de faux équilibre. 

    Le conférencier a par ailleurs appelé les autorités algériennes à ouvrir le pays à la presse étrangère et à faciliter les accréditations et octroi de visas aux journalistes étrangers. Evoquant la censure sur internet, le rapporteur a appelé à une libéralisation effective et à bannir toute forme de contrôle. Ceci et de relever une contradiction entre la loi contrôlant l’importation de livres et le fait qu’internet et les paraboles soient autorisés. «La censure exercée par le ministère de la Culture est une réminiscence du passé. La libre circulation des livres est un élément symbole de la liberté d’opinion et d’expression.» Dans sa conclusion générale, M. La Rue a tenu à souligner ceci : «J’ai souligné aux autorités algériennes que pour les jeunes générations, la logique du passé ne peut plus être utilisée pour freiner leurs espérances et limiter leurs libertés.» M. La Rue note que les jeunes aujourd’hui veulent et insistent sur leur désir d’avoir plus de liberté, de libre expression et d’opportunités de travail. «Permettez à la société d’atténuer la tension, à travers la liberté d’expression, y compris le droit au rassemblement pacifique.» Frank La Rue présentera son rapport de mission complet devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU en 2012. Ce rapport, qui n’a pas de caractère contraignant, est tout de même une évaluation objective sur la situation d’un pays et a une valeur morale. Le rapporteur se propose de revenir pour évaluer la suite donnée à ses recommandations.

    Nadjia Bouaricha
     
  • zenga 2!!!!!

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  • boutef un éleve têtu!! qui joue avec le feu.

    PRESSE ÉTRANGÈRE ET DISCOURS DE BOUTEFLIKA
    Peu convaincant

    Le discours du président Bouteflika n’a pas emballé les grands titres de la presse internationale. Dans la majorité des articles sur ce sujet, les correspondants ont relevé deux éléments : l’absence de consistance des annonces politiques effectuées par Bouteflika et l’impression de grande fatigue qu’il a dégagée durant la lecture de son discours.
    Ainsi, le quotidien parisien sous la plume de son correspondant à Alger, publiait, le samedi 15 avril, un article consacré au discours du président Bouteflika. Le journal écrit que le président algérien promet «une révision de la Constitution pour ajoutant qu’il ne donne «pas d’indications sur l’orientation de cette révision». «Les Algériens et la presse locale ont été surtout frappés, note le correspondant, par l’apparente fatigue du président Bouteflika, qui lisait son texte assis à son bureau, sur un ton monocorde, parfois inaudible». L’auteur rappelle que «l’Algérie connaît un climat de forte contestation sociale marquée par une montée des revendications qui pousse le pouvoir à concéder une plus grande redistribution de la rente pétrolière». Le correspondant relève, enfin, que le président Bouteflika, qui a estimé normal que les a mis en garde, néanmoins, contre un retour aux violences qui ont marqué les années 1990», non sans rejeter également Le journal parisien note, en conclusion, que «les premières réactions sur la scène politique ont été mitigées, les annonces semblant très décalées par rapport à des attentes revigorées par les bouleversements enregistrés dans la région». Pour sa part, et sous le titre «Algeria leader vows to ‘‘reinforce’’ democracy» («Le chef de l’Etat algérien fait le vœu de ‘’renforcer’’ la démocratie»), le premier titre de presse new-yorkais, a publié le samedi 16 avril un article consacré au dernier discours du président Bouteflika. L’article qui relève, en premier lieu, la volonté affichée par M. Bouteflika de «renforcer la démocratie représentative », souligne que «le président algérien veut procéder à des révisions de la Constitution du pays qui renforceraient la démocratisation ». Rappelant les manifestations et tensions persistantes dans les pays d’Afrique du Nord, le journal s’interroge si «les limites des mesures de rattrapage social annoncées précédemment pour calmer le mécontentement social» n’allaient pas entretenir un cycle de demandes, sans cesse nouvelles, où chaque groupe social réclamerait sa part supplémentaire du revenu national. Sans se prononcer sur l’impact du discours du chef de l’Etat, le journal reste dubitatif : «Combien de temps, encore, le gouvernement algérien pourra se permettre de créer des emplois publics qui apporteront des avancées plutôt incertaines dans un pays où le secteur est très faible.»
    H. M.

  • Al Qaida: Imposture ou soucis sécuritaires ?

     

    Mahmoud Hammana

    Dans son édition d’aujourd’hui,17/04/2011,le quotidien arabophone pro-gouvernemental « Echourouk » publie à la une :
    « selon une source bien informée,DROUDKAL rapporte que l’organisation « El qaida « a profité de la guerre pour implanter cinq camps d’entrainement en Lybie » et de poursuivre » que ses combattants ont reçu ou réussi à récupérer des armes depuis les stocks d’armement de Kaddafi ».Pour conclure « que les craintes algériennes quant à l’extension de la guérilla à notre territoire se trouvent fondées ».

    Une telle version de ce qui pourrait etre des retombées de la crise lybienne sur la situation dans notre pays déjà explosive eu égard au ras- le- bol du citoyen aux prises avec la succession de crises qui secouent le pays et qui sont à l’origine des émeutes jusque là épisodiques dans bon nombre de villes à travers le territoire national mais appelées à dégénérer en évènements sanglants qui placeront le pays dans le sillage du printemps arabe en vertu de la logique indépendantiste d’un peuple issu d’une colonisation des plus barbares de plus d’un siècle et demi et qui voit son indépendance passer de la domination militaire d’une puissance étrangère au néocolonialisme d’une régence encore plus inique de ses supplétifs qui furent préparés de longue date à ce dessein ,permet d’envisager corrélativement deux cas de figures:

    Si l’on considère que cette organisation fantome fait toujours apparition au gré des convenances des superpuissances afin de leur servir d’alibis là ou celles-ci veulent créer les foyers de tentions dans des perspectives obeissant à leurs agendas,on comprend aisément qu’impliquer EL QAIDA dans le contexte d’un gouvernement qui n’a pas hésité à voler au secours de son voisin, NERON de lybie en lui fournissant dans un premier temps une aide diplomatique en s’opposant à la création d’une zone d’exclusion aérienne qui aurait pu empecher le massacre des populations civiles soumises à des bombardements systématiques par mercenaires interposés dépéchés en grande partie d’Israel que le fils ainé SEIF EL ISLAM a visité dès les premiers jours des combats dans le but de négocier son concours vu les difficultés que la résistance pose au tyran de Tripoli acculé dans son dernier bastion de Bab el azizia et avec laquelle il n’arrive pas à en découdre malgré l’arsenal militaire disproportionné en action depuis le débuts du conflit et en envoyant ses éléments prendre part aux combats pour sauver son homologue d’une chute certaine mais dont il ne font qu’en retarder l’échéance en raison de la détermination des lybiens à en finir avec une dictature vieille de quarante-deux ans, on est amené à situer la version du journal qui véhicule la position officielle dans le cadre des manœuvres de diversion orchestrées par un système érodé par les luttes intestines des clans entre la ténébreuse DRS au cœur du système et celui des satellites d’un président sénile aux prises avec ses difficultés sanitaires et qui se refuse à toutes formes de transition des commandes du pays et dont le dernier discours traduit l’état de délabrement du sérail et ce,afin de canaliser la fureur d’une société en ébullition et dont le sentiment de frustration qu’elle n’arrive plus à cacher préside de sa misère du fait d’un pouvoir régalien qui semble se délecter de ses souffrances au vu de l’indifférence affichée à son égard .L’autre volet de ses subterfuges demeure les récentes mesures expéditives décidées aux profits d’une société qui devient de plus en plus réticente aux promesses officielle et dont il fallait satisfaire les revendications à coup de centaines de milliards de dinars qui font office de soporifiques afin de lui permettre de reprendre son souffle mais qui n’ont pas d’impact sur le terrain au regard de la recrudescence des mouvements de protestations n’appelant plus à des réformes économiques mais s’attaque à la légitimité du système dont elle exige la refonte selon ses aspirations en contradiction évidemment avec la détermination de la caste des généraux qui monopolisent le pouvoir à leurs services exclusifs aux détriments d’une jeunesse marginalisée en mal de débouchées et qui appréhende son avenir avec un pessimisme excessif toutefois justifié.

    Le souffle des révoltes spontanées dans le monde arabe menées,dans un regain de confiance et de détermination de s’émanciper de la tutelle de ses tyrans, par une jeunesse humiliée et meurtrie mais convaincue de la nécessité de la rupture avec le passé et qui s’est réconciliée avec elle-meme ,et qui a entrainé jusque-là la chute de deux des alliés de l’occident et d’israel les plus surs(Benali en Tunisie et Moubarak en Egypte) a eu sur les usurpateurs du choix populaire en algérie l’effet de secousses telluriques conséquentes au séismes tunisien et Egyptien et dont l’impact malgré occulté est à chercher dans la confusion du régime qui pour cacher ses inquiétudes n’a pas hésité cette fois de corrompre non ses barons mais un large pan de la société civile qui a tendance à s’en démarquer au risque de lui faire perdre le credo de sa légitimité et de se confiner dans les déclarations contradictoires de ses ténors.Un facteur auquel s’ajoute l’usure du clan de la mafia occasionnée par la perte de ses meilleurs éléments qui ont passé l’arme à gauche,le reste étant aux prises avec leurs problèmes de santé ou ont tiré leur révérence se sentant à bout de rouleau et de ce fait ils n’influent plus sur la scène politique au point ou il n’arrive plus à sécuriser nos frontières à en croire l’information telle que rapportée par Echourouk pour finir,à défaut d’alternatives, par diaboliser une faction dont il se targuait dans un passé récent qu’elle est dans sa phase résiduelle pour dissimuler ainsi son embarras face au difficile choix qu’il se doit de faire d’etre aux services de la dictature Lybienne pour sauver la leur ou de se ranger du coté de la nation pour sauvegarder ce qu’il lui reste de popularité pour éviter l’effondrement d’un édifice au sein duquel plusieurs brèches sont ouvertes dont la plus significative reste l’impact qui a valeur de sérieuses mise en garde de la marche historique du 12 courant des étudiants à Alger perçue comme un message fort à son adresse de la part d’une jeunesse algérienne décidée à ne pas rester en marche de l’histoire en emboitant le pas à leurs homologues Egyptiens pour ouvrir le bal à d’autres acteurs de l’échiquier national.

    Signé:HAMMANA Mahmoud,retraité
    Guémar.

  • Le Printemps arabe se propage en Afrique


    Compaoré du Burkina dissout son gouvernement et limoge le chef de ses armées
    Le Printemps arabe se propage en Afrique
    Par : Djamel Bouatta


    L’Afrique n’est pas exempte de l’épidémie du Printemps arabe. Le Burkina Faso en est la première victime. Blaise Compaoré n’aura pas eu le temps de savourer sa énième réélection. Ça fait vingt-quatre ans qu’il est au pouvoir ! C’est un “doyen” de la trempe de Kadhafi, Mugabe et consorts.

    Compaoré a rempilé en novembre dernier, selon le tour de passe bien huilé chez les autocrates africains. Mais, entre-temps,  deux révolutions dans le nord du continent (Tunisie et Égypte) ont sifflé la fin de la partie pour leur régime dictatorial, donnant le coup d’envoi à la révolution démocratique “universelle” dans le reste du monde arabe et même plus loin puisque son onde de choc s’est propagée jusqu’en Chine. En cinq mois, Compaoré a subi trois mutineries ! Celle de vendredi, la dernière a été organisée par des éléments de sa propre garde présidentielle dans le camp Guillaume Ouédraogo, dans le centre de la capitale. Le président qui s’en est sorti, on ne sait toujours pas comment,  a dissous le gouvernement et s’est surtout débarrassé de son chef d'état-major, le général Dominique Djindjéré, et du chef des corps du régiment de sa sécurité, le colonel Omer Batiolo. Celui-ci est remplacé par le colonel Boureima Kéré, considéré comme assez populaire au sein des hommes de la troupe. Kéré est celui qui s’est employé toute la nuit de jeudi à vendredi à ramener à la raison les soldats mutinés à la présidence. Reste à attendre l’impact de ces mesures sur la situation explosive dans les casernes du Burkina. Quant au limogeage du gouvernement, Compaoré espère qu’il va contribuer à décompresser “la cocotte-minute”, son pays étant sur une poudrière. Rien n'est moins sûr, estime l'opposition par la voix de son chef de file, l’avocat Bénéwendé Sankara. Il s'agit de mesures hâtives qui ne résoudraient rien. Avant Compaoré, Ben Ali et Moubarak avaient expérimenté ces fuites en avant sans succès, tout comme le font actuellement leurs pairs arabes dans la tourmente (Libye, Syrie, Yémen, Jordanie… ). En réalité, l’opposition attend de Blaise Compaoré une annonce qu’il ne se représentera pas aux élections de 2015. L’agitation dans son pays intervient également dans un contexte politique particulier avec toute la polémique sur la modification de l'article 37 de la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats pour le Président. En fin de semaine dernière, Compaoré avait installé un Conseil consultatif pour réfléchir aux réformes politiques et institutionnelles qu’il a promises lors de sa campagne pour sa réélection en novembre dernier. Au pouvoir depuis 1987, au lieu de chercher à désamorcer la crise et les tensions sociales latentes et qui agitent de nouveau son pays depuis bientôt deux mois, Blaise Compaoré n’a retenu de ses promesses électorales que sa volonté de réviser pour la sixième fois la Constitution pour pouvoir se présenter en 2015, et selon la formule consacrée chez les dictateurs : si le peuple le lui demandait. De nombreux observateurs de la vie politique burkinabée estiment que derrière toutes les revendications corporatistes, il y a en filigrane cette polémique sur l’appétit de Compaoré alors qu’il vient à peine de commencer un nouveau mandat. À Ouagadougou, on est en train de réfléchir au modus opérandi des révolutions arabes. La contestation est tous azimuts. La mort, le 20 février à Koudougou, de Justin Zongo, un jeune homme de 23 ans, déclenche un mouvement de protestation étudiant. Les autorités affirment qu'il est décédé des suites d'une méningite, les étudiants accusent les policiers, et organisent des manifestations à travers le pays. Elles sont réprimées dans la violence. On dénombre six morts. Le 22 mars, des soldats entrent en mutinerie à Ouagadougou. Ils protestent contre la condamnation de cinq des leurs dans des affaires de mœurs, tirent en l'air et pillent des boutiques. À la fin du mois de mars, des militaires dans des casernes de Fada Ngourma protestent pour les mêmes raisons, pillent eux aussi des magasins et tirent même une roquette sur le palais de Justice. La grogne se propage dans d'autres casernes en province, les soldats invoquent des différends avec leur hiérarchie et réclament des primes. Dans la capitale, Ouagadougou, la maison du maire est saccagée, lui-même est blessé, la maison du chef d'état-major des armées est incendiée. Blaise Compaoré se résout alors à intervenir solennellement à la télévision : il dénonce le comportement des soldats, mais il reconnaît un malaise et promet des concertations avec les militaires, les représentants de la société civile et le mouvement étudiant. À l'issue de ces rencontres, début avril, Blaise Compaoré déclare que la crise est terminée. Deux semaines plus tard, la garde présidentielle entre en révolte.

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  • Le discours que n’a pas prononcé Bouteflika

     

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    Si la sortie publique du chef de l’Etat ce vendredi est en soi un événement, il faut dire qu’elle a laissé nombre de nos concitoyens sur leur faim. Et pour cause : Abdelaziz Bouteflika a enfilé les déclarations d’intention comme on enfile des perles sans apporter de réponses claires sur certains sujets-clés, sans avancer d’agenda, sans trancher dans le vif sur certains dossiers particulièrement préoccupants. 

    Pourtant, c’est ce qui était le plus attendu de lui dans ce contexte de crise : présenter un projet neuf, autrement plus ambitieux, avec, à la clé, une batterie de mesures et de décisions audacieuses, à la mesure des aspirations de changement exprimées par les Algériens.
    Le président de la République, force est de le constater, s’est longuement appesanti sur la réforme de la loi électorale et de la loi sur les partis, ainsi que sur l’amendement de la Constitution comme éléments structurants de son projet de «renforcement du processus démocratique» dans notre pays. Mais pour le court terme, Bouteflika est resté muet. A titre d’exemple, il n’a affiché aucune disposition à consolider le «pluralisme politique» en élargissant le club des partis autorisés. On sait que nombre de formations partisanes languissent désespérément d’obtenir leur agrément.

    Qu’on songe au parti Wafa d’Ahmed Taleb Ibrahimi, au Front démocratique de Sid Ahmed Ghozali, au Parti de la liberté et de la justice ou encore au Parti pour la laïcité et la démocratie, pour ne citer que ceux-là. Qu’est-ce qui empêche le chef de l’Etat d’annoncer plus de souplesse dans ce sens, avec instruction expresse au ministère de l’Intérieur de montrer moins de fermeté à l’égard des demandes d’agrément qui lui parviennent, et auxquelles le département d’Ould Kablia oppose un niet presque mécanique. Idem pour les syndicats autonomes et les organisations citoyennes, tout particulièrement celles qui ont le «malheur» de ne pas montrer de signes d’allégeance aux réseaux du pouvoir. Les mêmes réserves valent également pour l’exercice des libertés publiques, notamment le droit de manifester. Si Bouteflika s’est félicité de la levée de l’état d’urgence, il feint d’oublier que sur le terrain, toute manifestation publique est formellement interdite, tout spécialement dans la capitale. En témoigne le nombre impressionnant de policiers déployé au moindre trublion qui ose pointer son nez, faisant d’Alger une ville sous état de siège.  


    Autre dossier cher au Président : la révision de la Constitution. Dans son discours à la nation, Abdelaziz Bouteflika a fait état de sa résolution d’en confier la tâche à une commission spéciale chargée de lui faire des propositions. Exclue donc l’élection d’une Constituante…Tout le monde sait que l’actuel locataire d’El Mouradia doit son troisième mandat à un amendement de l’article 74 de la Constitution dite de «Zeroual» qui limitait alors les mandats à deux. Sur ce point précis, le chef de l’Etat se devait d’apporter une clarification forte quant à ses intentions pour la prochaine présidentielle. L’un des mérites du «printemps démocratique arabe» est d’avoir mis un terme au syndrome de la «présidence à vie» qui hante tous nos potentats. Si bien que même les ex-présidents tunisien et égyptien avaient annoncé, dans une ultime tentative de sauver leur trône, leur engagement à ne pas briguer un énième mandat et leur détermination à consacrer le principe de la limitation des mandats par voie constitutionnelle. Eh bien, Bouteflika n’a pas pipé mot là-dessus alors qu’il n’y a pas si longtemps, ses aficionados, Belkhadem en tête, avaient commencé déjà à «chauffer le bendir» pour préparer l’opinion à un quatrième mandat.


    Aucun geste fort, aucune décision spectaculaire


    Autre élément pertinent de son discours : le président de la République a abondamment évoqué le travail parlementaire et législatif en indiquant qu’il comptait «demander au Parlement de réviser l’ensemble de l’arsenal législatif sur lequel reposent les règles de l’exercice démocratique». L’on notera au passage que Bouteflika n’est nullement disposé à dissoudre l’APN et organiser des législatives anticipées comme l’a exigé une partie de l’opposition. Pas plus qu’il n’a montré la moindre velléité de virer tout ou une partie du gouvernement Ouyahia. En gros, aucun signe spectaculaire. Aucun geste fort. Les Algériens auront eu droit vendredi soir à un joli cours de droit constitutionnel assorti d’un chapelet de réformes institutionnelles dans les limbes. Sans plus. Comme le faisait remarquer Abdelhamid Mehri, «l’élément le plus saillant de ce discours a été de réduire les réformes principalement à la révision des textes».
    Dans la rubrique «médias», Bouteflika a fait preuve du même conservatisme opiniâtre en réaffirmant son intention de garder le monopole de l’Etat sur l’audiovisuel. Il aura ainsi raté l’occasion de signer le passage du bouquet DZ vers l’ère de l’image. Enfin, le chef de l’Etat semble amoindrir la portée des mouvements sociaux qui secouent le pays. Les réponses, sur ce chapitre, sont restées les mêmes. Bouteflika s’est évertué à rappeler (et vanter) les différents dispositifs de ses programmes sociaux sans un seul mot pour les centaines de mouvements de protestation qui agitent la scène sociale, donnant l’impression de couler des jours heureux sur une île paisible pendant que le bateau Algérie prend eau de toutes parts.  
     

    Mustapha Benfodil
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  • Un discours en deçà des réalités Par Hassane Zerrouky

    Un discours en deçà des réalités Par Hassane Zerrouky

    A 74 ans, on se demande ce que le chef de l’Etat à a perdre. Voilà un homme, qui a collé à son époque quand il était ministre des Affaires étrangères, qui vient de rater une occasion historique : celle de rompre avec un système en décalage avec les aspirations des Algériens. Le chef de l’Etat a donné l’impression de n’avoir pas compris que les jeunes, qui sont majoritaires dans le pays, ne demandent pas uniquement la moralisation de la société, plus de religieux – autrement pourquoi les haragas choisissent-ils l’Europe « impie » au lieu de l’Arabie saoudite – mais de vivre leur époque.

    Evoquant les pays arabes, il feint de ne pas comprendre que les jeunes Tunisiens et égyptiens n’ont pas revendiqué l’Etat islamique, mais la démocratie et la justice sociale. Les  islamistes, que l’Occident présentait comme l’alternative aux pouvoirs autoritaires et corrompus – raison invoquée pour soutenir les Ben Ali, Moubarak, Kadhafi et autres -  ont été pris de court par les évènements en Tunisie et en Egypte. La « rue arabe » que ces occidentaux  méprisaient leur a infligé un cinglant désaveu. Car, ce  n’est pas au nom de la foi, à savoir de l’islam,  que cette jeunesse s’est soulevé contre les régimes autocrates, mais au nom de  la démocratie , de la liberté et de la justice sociale. Certes, les islamistes, qui se sont engouffrés avec retard, dans le mouvement populaire, comptent bien récupérer la mise, en tentant de reprendre à leur compte des valeurs – respect des droits de l’Homme, statut des femmes – qu’ils honnissaient !  Reste que cette jeunesse a fait sienne des valeurs universelles, et ce, en dépit d’al-Jazira,  qui s’est illustrée par une  couverture « idéologique » des faits, ne donnant la parole qu’aux tenants de la pensée islamique et réactionnaire,  tentant ainsi  d’influer sur le cours des évènements. Mais, il se trouve que les télés nationales – tunisiennes d’abord, puis égyptiennes – ayant retrouvé la liberté de parole, ont regagné la confiance de leurs auditeurs : grâce à une information libre et plurielle, des débats ouverts et contradictoires.  En Tunisie et en Egypte et,  contrairement à l’Algérie même au Maroc, les chaines de ces pays frères  se font l’écho des débats qui agitent leurs sociétés. Et de fait,  les téléspectateurs tunisiens, marocains et égyptiens n’ont désormais plus besoin de zapper sur des chaînes comme el-Jazira pour se tenir informés de ce qui se passe dans leurs propres pays. D’autant que la  chaîne qatarie s’est montrée – c’est toujours  le cas – bien évasive concernant l’intervention militaire des pays du Golfe pour sauver la monarchie de Bahein, la situation à Oman voire le Hamas palestinien. La voilà donc concurrencée par les télés tunisiennes et égyptiennes et à un degré moindre marocaine!.
    Quant à l’Algérie, les changements annoncés par Abdelaziz Bouteflika sont en deçà des aspirations des Algériens. Et ce, même s’il a semblé comprendre que la rente pétrolière ou le religieux outrageusement médiatisé, adossé à une politique autoritaire qui a atteint ses limites, ne peuvent plus assumer leur fonction d’amortisseur social contre la pauvreté et, surtout, la mal-vie. Pour autant suffit-il – c’est ce qu’il insinue dans son discours – de  se livrer à un lifting d’un système générateur de corruption et de malversations pour le sauver ? on sait ce qu'il est advenu de Ben Ali et de Moubarak. Il aurait peut être fallu remettre tout à plat en commençant par dissoudre un Parlement non représentatif, ouvrir le champ politique et médiatique. En résumé, émettre un signal fort qui aurait redonné la confiance aux Algériens. Il n'est pas trop tard.

    H.Z

  • no moment.

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  • lisez bien MR juppé ,pas de changement . l'audiovisuel appartient à létat !!!!

    Alain Juppé : Les réformes annoncées par Bouteflika vont "dans la bonne direction"

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    juppette

     

	Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé,   a estimé samedi que les réformes annoncées la veille par le président algérien Abdelaziz Bouteflika, notamment de la Constitution, allaient "dans la bonne direction".     


    Le chef de la diplomatie française, Alain...

    "Le président Bouteflika a annoncé un certain nombre de réformes, de la Constitution, des partis politiques, de la loi électorale, une réforme de la décentralisation, une de l'audiovisuel. Tout ceci va dans la bonne direction", a déclaré ainsi le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. 

    En marge d'un colloque sur le "printemps arabe" organisé par son ministère à Paris, Alain Juppé a estimé samedi que les réformes annoncées la veille par le président algérien  Abdelaziz Bouteflika vont "dans la bonne direction".

    "Le grand mouvement d'aspiration populaire à la liberté et à la démocratie,   qui touche l'ensemble du Maghreb et au-delà, jusqu'au Golfe persique, concerne   aussi l'Algérie bien sûr", a-t-il ajouté, alors qu'il lui était demandé une réaction après le discours de Bouteflika, précise encore à ce sujet l'AFP.

              

    El Watan.com
  • Nouveau livre sur Bouteflika

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    Notre confrère Mohamed Sifaoui, qui s'est illustré par son engagement contre l'islamisme et ses enquêtes sur le terrorisme, s'apprête à publier un pamphlet, fruit d'une longue investigation, sur le président Bouteflika. Ce livre qui promet de belles polémiques et de passionnantes révélations met à nu, entre autres, les manoeuvres dont use le pouvoir algérien pour maintenir Bouteflika en poste et pour continuer à entretenir un système autoritaire derrière une façade démocratique. Le livre intitulé tout simplement "Bouteflika" devrait être dans les librairies en France, en Belgique, en Suisse et au Québec d'ici la fin avril. Des versions en arabe et en anglais sont prévues également dès le mois de juin.

  • Bouteflika gagne du temps et joue avec le feu

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    Bouteflika a pris le risque, ce soir, de prolonger la crise qui secoue le pays.

    La population attendait un "départ du régime". Bouteflika a annoncé juste des "réformes politiques" que son entourage qualifie de "profondes", qu'il conduira lui-même et que le même personnel politique qui a conduit le pays à la faillite, va approuver. Ainsi va-t-il juger lui-même de la qualité de la révision de la Constitution. Certes, une commission constitutionnelle sera mise en place. Mais... « Elle me fera des propositions dont je m'assurerai de la conformité avec les valeurs fondamentales de notre société, avant de les soumettre à l'approbation du parlement ou à vos suffrages par la voie référendaire », a ajouté le président. Que veut dire " la conformité avec les valeurs fondamentales de notre société " ? Et quelle est la validité d'une nouvelle Constitution approuvé par un parlement-croupion ?
    Dans un contexte marqué par les chutes de dictateurs et , le président algérien a fait le sourd. Le sourd et le madré.
    Trois mois après la chute du président Ben Ali en Tunisie et alors que la révolte s'est installée dans de nombreux autres pays arabes, le chef d'Etat algérien a voulu donner des gages. Il promet de "renforcer la démocratie". Mais il n'a fait que donner une non-réponse, alors que le pays est en pleine ébullition.
    Certes, il a l'intuition du danger. Mercredi soir, le chef du FLN déclarait : « Les mouvements de protestations de rue qui secouent le pays, peuvent avoir des retombées politiques »
    C’est évident : Bouteflika craint le syndrome Moubarak.  Abdelaziz Belkhadem ne la cache plus, parlant de ce qui se passe dans les pays arabes : «nous ne sommes pas à l’abri »
    Et le voilà, lui si arrogant, en appeler à la solidarité interne et affirmer que « seuls le renforcement du front interne, l'unité et la cohésion nationale peuvent nous prémunir contre cela ».
    Mais ce système ne peut rien réformer. Ne peut rien concéder. Demain, samedi 16 avril, il enverra ses troupes matraquer les manifestants à Alger.
    Bouteflika a pris le risque, ce soir, de prolonger la crise qui secoue le pays. 
    Il n'a même pas tenu comptes des propositions de l'opposition qui a bien voulu collaborer avec lui (Mehri, PT, FFS, CNDC de Bouchachi...)
    Il a oublié que ce régime n'est pas crédible. Il a voulu gagner du temps.
    Mais à quel prix ?
    Nous y reviendrons

    K.L.

  • L’Algérie a enregistré plus de 330 mouvements de protestation en trois mois

     
     
     

    Le président Abdelaziz Bouteflika prononcera, ce vendredi soir, un discours à la Nation. C’est à un pays en colère secoué par une révolte sociale sans précédent que le chef de l’État va parler. Selon un décompte réalisé par TSA, le pays a enregistré au moins 330 actions et mouvements de protestation en trois mois, entre le 15 janvier et le 15 avril. Le pic a été atteint en mars, avec plus de 150 actions menées à travers le territoire national. Ce décompte ne tient pas compte des manifestations à caractère politique.

    Des étudiants aux salariés de Sonatrach, en passant par les chômeurs, les enseignants et les médecins ou encore les greffiers et les gardes communaux, de nombreuses catégories de la population participent à ce mouvement de protestation sans précédent. Les méthodes utilisées vont du débrayage à la tentative d’immolation en passant par la fermeture des routes nationales ou des APC. L’expression est restée majoritairement pacifique : le nombre d’émeutes enregistré est faible durant cette période.
     
    Les revendications portent essentiellement sur l’emploi, le logement, la hausse des salaires ou la définition d’un statut. Mais cette protestation sociale semble constituer la manifestation d’une crise politique majeure qui secoue le pays depuis quelques années et qui s’est accentuée avec les récentes révoltes démocratiques dans le monde arabe. Les multiples promesses du gouvernement en matière d’emploi, de logement et d’amélioration des conditions de vie des citoyens ne produisent que peu d’impact sur la population, accentuant le discrédit du pouvoir. Pourtant, le gouvernement a ouvert les vannes pour satisfaire les contestataires, notamment en ce qui concerne les revendications sont salariales.
     
    Ce vendredi soir, Abdelaziz Bouteflika, qui va s’adresser directement aux Algériens pour la première fois depuis plusieurs années, sait qu’il est attendu sur le fond de la crise qui secoue l’Algérie, à savoir le volet politique. Si l’annonce de « réformes politiques » semble acquise, elle risque de ne pas être suffisante. L’Algérie a perdu trop de temps ces 20 dernières années, entre lutte contre le terrorisme et luttes au sommet pour des considérations de pouvoir. La composante temps est essentielle dans ce qui sera annoncé ce soir. Faire des réformes, oui. Mais il est important de les faire rapidement. Avant 2012 de préférence.
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  • 10 ans après le printemps noir, le goût inachevé de la contestation

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    zoom | © Souhil B.

    Dix ans plutôt, la Kabylie a bravé l’interdit pour porter des revendications démocratiques auxquelles le pouvoir algérien a répondu par le crime. En 2011, la contestation touche les quatre coins du pays, mais la voix du peuple demeure inaudible, et les pouvoirs publics plus «cléments». Le scénario du printemps noir de 2001 est-il possible en 2011 ?

    «En 2001, la Kabylie a été provoquée afin de régler des comptes au sommet de l’Etat, contrairement à 2011, où les revendications sont socio-économiques et émanent du peuple. Donc, un autre printemps noir ne verra certainement pas le jour !», révèle L. M., ancien membre du Mouvement citoyen de Kabylie (archs) et l’un des rédacteurs de la plateforme d’El Kseur. Le printemps noir est, selon ce militant pour la démocratie, l’œuvre de hauts dirigeants de l’Etat qui ont toujours instrumentalisé la région de la Kabylie, bastion de la révolte, pour se maintenir au pouvoir. 126 morts et des centaines de blessés en un temps record, tel est le bilan des événements de Kabylie de 2001. Le pouvoir algérien n’a pas hésité à user des armes à feu pour étouffer la voix des protestataires. Dix ans plus tard, les Algériens continuent et intensifient leur révolte contre la précarité qui caractérise leur vie.

    Grève, sit-in et marches sont organisés dans les rues du pays, en particulier celles de la capitale. Le front social bouillonne, les forces de l’ordre se mobilisent, répriment et matraquent. Mais les organisations de la société civile demeurent «éparses», de l’avis de Saïd Salhi, ancien membre du mouvement citoyen de Kabylie et responsable du bureau de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme à Béjaïa. «Les actions de protestation menées un peu partout, notamment à Alger par les différents segments structurés ou pas de la société restent très éparses et sectaires. Cela dénote bien le degré d’émiettement des organisations de la société civile et politique et leur faiblesse à se muer en véritable front social et politique autour des revendications transversales et plus globales», analyse-t-il. A quoi est dû cet «émiettement» ? 

    Pour L. M. «Le pouvoir algérien a pu acheter certains porte-voix de la population. Aujourd’hui, les partis politiques et les différentes organisations de la société civile sont  discrédités. Comment se fait-il que les deux partis politiques les mieux implantés en Kabylie n’arrivent pas à marcher conjointement pour dénoncer plus de soixante enlèvements dans la région ?», dénonce-t-il, avant d’enchaîner : «Le pouvoir algérien a réussi à créer un climat de suspicion et de manque de confiance entre figures rassembleuses et population.» Pourtant, Saïd Salhi se montre optimiste quant à un éventuel changement du régime : «Ce qui se passe en ce moment en Algérie et dans le monde arabe annonce inévitablement une nouvelle ère. Le changement arrivera sans conteste. Les différents mouvements convergeront sans doute vers une dynamique plus large et plus profonde, la société finira par forger ses outils et secréter ses propres organisations et représentants.»

    Quant à L.M., il assure que «les différents compartiments du pouvoir algérien, contrairement à ce que l’on croit, sont plus que jamais solidaires et évitent de titiller la Kabylie, première région à se soulever. Au contraire, le régime fait tout pour rassurer la population quitte à mettre la main à la poche. Et cela se répercutera, sans doute, sur le successeur de Bouteflika qui trouvera un peuple assoiffé de changement et des caisses défaillantes».
     

    Lamia Tagzout
  • Le texte intégral du discours du président Bouteflika

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    «  Au nom de Dieu le Clément le Miséricordieux, images.jpeg
    Que le salut de Dieu soit sur le plus noble des messagers, ses proches et ses compagnons jusqu'au jour du jugement dernier. 
     
    Chères concitoyennes, chers concitoyens,
          
    L'enjeu national majeur était, au début de la décennie écoulée, d'éteindre le feu de la Fitna, d’œuvrer au rétablissement de la paix et de la concorde  et de consacrer la réconciliation nationale. 
     
    Grâce à Dieu et à votre engagement à mes côtés, ces objectifs ont été atteints conformément à nos valeurs séculaires de clémence et de pardon. Les craintes se sont dissipées et les esprits apaisés. 
     
    Avec le retour de la paix, il devenait impératif de dépasser les séquelles de la destruction et de rattraper les retards accumulés. A cet effet, nous avions engagé successivement deux gigantesques programmes d'investissements publics à tous les niveaux. Le troisième programme est en cours de réalisation. 
     
    Ces programmes ont incontestablement porté leurs fruits et les années 2000 furent riches en réalisations à tous les niveaux et sur tout le territoire national, notamment en matière d'infrastructures de base et d'équipements socio-économiques. 
     
    Dans le même temps, le déficit en logements a été considérablement  pallié par la réalisation, tous les cinq ans, d'un million de logements et le chômage a été également résorbé dans une large proportion. Le pays a renoué avec ses principes de justice sociale et de solidarité nationale, en témoignent les importants transferts sociaux et les multiples formes d'aide octroyées par l'État pour subventionner les produits de première nécessité et améliorer les services publics. 
     
    Ces réalisations ont été accompagnées par le règlement anticipé de la dette extérieure par l'Algérie qui a retrouvé la place qui est sienne aux niveaux africain, arabe et international dans le cadre du respect mutuel. 
     
     
    Chères concitoyennes, chers concitoyens,  
    L'Algérie suit, naturellement, les mutations en cours sur la scène internationale, particulièrement celles survenues dans certains pays arabes. Face à cette situation, l'Algérie réaffirme son attachement à la souveraineté des pays frères et à leur unité, son rejet de toute ingérence étrangère et son respect de la décision de chaque peuple découlant de sa souveraineté nationale.
     
    Au plan national et dès lors que nous vivons dans une société pluraliste, il est tout à fait naturel que des courants se préoccupent des vents de changement qui soufflent sur la région. 
     
    Il est évident que nous penchions plus vers les positions des forces politiques imprégnées du sens nationaliste qui bannissent toute ingérence dans les affaires des autres et rejettent, en contrepartie, toute ingérence étrangère dans les leurs. 
     
    C'est là la position de la majorité écrasante de notre peuple qui suit avec intérêt les différentes initiatives et qui est en droit de s'exprimer quand la stabilité du pays est menacée. 
     
    Tous les peuples, particulièrement les jeunes, aspirent au progrès social et économique et à davantage de justice et de liberté, et plus encore à une meilleure gouvernance. La démocratie, la liberté, la justice et l'État de droit sont autant de revendications légitimes que nul ne saurait ignorer. 
     
    Notre peuple est jeune et ambitieux, d'où la nécessité de satisfaire, jour après jour, aux multiples revendications dans tous les domaines et nous sommes aujourd'hui, plus que jamais, interpellés pour opérer des réformes  socio-économiques et politiques. 
     
     
    Chères concitoyennes, chers concitoyens,  
    Sur cette base, nous avons engagé des actions pour satisfaire les revendications sociales légitimes de nos citoyens. Un nouveau mécanisme a été mis en place pour stabiliser les prix des produits alimentaires de base qui connaissent une flambée sur les marchés internationaux. 
     
    L'investissement a été soutenu par d'importantes mesures incitatives à travers l'accès au foncier et une plus grande disponibilité des crédits bancaires. Ces mesures favoriseront la création de richesses et l'amélioration de l'offre d'emploi. 
     
    Les différents dispositifs de soutien destinés aux jeunes et aux sans emploi désirant créer leurs propres micro‑entreprises ont été également renforcés. 
     
    Parallèlement, les mécanismes de l'État visant à encourager l'emploi de jeunes diplômés ont été améliorés aux plans qualitatif et quantitatif. La durée des contrats a été prolongée, ces contrats sont devenus renouvelables et les bénéficiaires deviennent prioritaires lors de la titularisation. 
     
    Concernant l'habitat, un effort incommensurable est consenti depuis 2000 à ce jour à travers la satisfaction d'une grande partie de la demande et la réduction de la protestation. 
     
    Je demeure convaincu, en dépit du programme ambitieux en cours de réalisation, que de nouvelles demandes seront exprimées. Des demandes que nous devrons prendre en charge en toute objectivité et avec mesure. 
     
    L'actuel programme quinquennal prévoit la réalisation de deux millions de logements dont plus d'un million seront délivrés avant 2014. 
     
    Nous avons décidé de promouvoir l'accès des citoyens à l'habitat rural y compris au niveau des petites agglomérations et de permettre au plus grand nombre de familles désireuses de construire ou d'acquérir un logement de bénéficier de prêts à cet effet.
     
    En résumé, les réalisations sont palpables et les statistiques connues de tous. Elles appartiennent exclusivement à la collectivité nationale et nul ne pourrait faire croire que les fruits du développement ne profiteraient qu'à certaines catégories sociales. Cependant, peut-on affirmer que tout 
    va pour le mieux ?
     
    A l'évidence non ! Des fléaux sociaux tels la corruption, le népotisme et le gaspillage sévissent et l'État s'emploie à les combattre avec vigueur et détermination. 
     
    Voilà une autre bataille qu'on ne peut remporter qu'avec la participation de toutes les catégories de la population, car tout ce qui est réalisé l'est pour vous, avec vous et grâce à vous. 
     
    Chères concitoyennes, chers concitoyens,  
    D'importantes mesures seront prochainement prises qui insuffleront un nouvel élan à la gestion de nos programmes et à la dynamisation de l'appareil de l'État. Elles viendront conforter la lutte contre la bureaucratie et les dysfonctionnements enregistrés au sein de notre Administration et faire face à toute atteinte aux deniers publics. 
     
    Une concertation sera engagée cette année au niveau local avec les citoyens, les élus, le mouvement associatif et l'Administration pour définir les objectifs d'un meilleur développement local et les adapter aux attentes de la population. 
     
    Dans ce contexte, une action sérieuse sera engagée en direction de l'entreprise économique, publique ou privée, en ce sens qu'elle constitue, par excellence, la source génératrice de richesse et d'emploi, dans le but d'assurer son développement et sa modernisation. 
     
    La promotion et la mise à niveau de l'entreprise tendent essentiellement à consolider la croissance économique du pays, à relever le niveau de productivité et à améliorer la compétitivité. 
     
    A cet effet, le gouvernement doit élaborer un programme national d'investissement destiné aux entreprises économiques, tous secteurs d'activités confondus, en concertation avec tous les opérateurs économiques et sociaux. 
     
    Le gouvernement doit également réunir les conditions optimales pour libérer les initiatives à travers l'amélioration de l'environnement de l'entreprise et, en général, l'instauration d'un climat propice aux affaires et à l'investissement. 
     
    Chères concitoyennes,
    Chers concitoyens,
    L'Algérie a engagé, depuis plus de deux décennies, un pluralisme politique pour lequel le peuple a payé un lourd tribut, sans aide ni assistance de quiconque de par le monde. 
     
    Le pluralisme politique dans notre pays est illustré par l'existence d'une trentaine de partis politiques et d'un parlement pluriel. 
     
    Le pluralisme se traduit aussi par la liberté d'expression, une réalité que reflètent nos médias de par leur diversité et par l'audace dans le ton qui les caractérise. 
     
    Nous pouvons être fiers d'appartenir à un pays où la liberté d'expression est une réalité palpable, un pays qui ne compte aucun prisonnier d'opinion ni détenu politique. Un acquis remarquable qu'il convient de consolider pour en assurer la pérennité.
     
    La Fitna est plus grave que le meurtre et c'est au prix de sang et de larmes que l'Algérie demeure unie et forte, que la République et ses acquis démocratiques sont préservés et que l'espoir est à nouveau permis. 
     
    Nul n'a donc le droit de réinstaller, d'une façon ou d'une autre, la peur dans les familles algériennes, inquiètes pour la sécurité de leurs enfants ou de leurs biens ou plus grave encore, l'inquiétude de toute la nation sur l'avenir de l'Algérie, son unité, son indépendance et sa souveraineté nationale. 
     
    Chères concitoyennes,  
    Chers concitoyens, 
    Nous sommes aujourd'hui appelés à aller de l'avant dans l'approfondissement du processus démocratique, le renforcement des bases de l'État de droit, la réduction des disparités et l'accélération du développement socioéconomique. 
     
    Cette mission ambitieuse et décisive pour l'avenir de notre pays exige l'adhésion de la majorité, la participation de toutes les forces politiques et sociales et la contribution des compétences nationales. Elle requiert aussi un État fort capable d'instaurer une plus grande confiance entre l'administration et les citoyens. Un État reposant sur une administration compétente et crédible et un système judiciaire placé sous la seule autorité de la loi.         Cette mission nécessite surtout que nos instances élues puissent jouir d'une légitimité incontestable. 
     
    Après le recouvrement de la paix et de la sécurité, le lancement de programmes de développement ambitieux et la levée de l'État d'urgence, j'ai décidé de parachever cette démarche par un programme de réformes politiques, visant à approfondir le processus démocratique et à permettre aux citoyens de contribuer davantage aux décisions dont dépendent leur avenir et celui de leurs 
    enfants. 
     
    Le rôle des différentes assemblées élues est un rôle vital qui sera renforcé car ce sont les élus qui sont en contact direct avec les citoyens et la réalité vécue. 
          
    Chères concitoyennes, 
    Chers concitoyens, 
    M'appuyant sur la Constitution, j'userai du droit qu'elle me confère pour demander au parlement de réviser l'ensemble de l'arsenal législatif sur lequel reposent les règles de l'exercice démocratique et le libre choix des citoyens. 
     
    Conscient de la responsabilité qui m'incombe, fort de votre soutien et soucieux de préserver l'équilibre des pouvoirs, j'œuvrerai à introduire des amendements législatifs et constitutionnels en vue de renforcer la démocratie représentative dans notre pays. 
     
    Il sera procédé à une profonde révision de la loi électorale. Cette révision doit répondre à l'aspiration de nos concitoyens à exercer leur droit électoral dans les meilleures conditions, empreintes de démocratie et de transparence, afin de choisir leurs représentants dans les assemblées élues. 
     
    Nous ambitionnons de mettre notre système électoral aux normes les plus modernes des démocraties représentatives consacrées par la Constitution, afin que notre peuple puisse exprimer, en toute souveraineté et en toute clarté, son intime conviction.
     
    A cette fin, tous les partis politiques, qu'ils soient représentés ou non au parlement, seront mis à contribution et consultés en vue d'élaborer le nouveau système électoral. 
     
    Une fois cette loi électorale adoptée, toutes les mesures seront prises afin de garantir la transparence et la régularité des scrutins, y compris la supervision des élections par des observateurs internationaux, et ce, en concertation avec tous les partis agréés. 
     
    De plus, une loi organique sur les cas d'incompatibilité avec le mandat parlementaire sera introduite en conformité avec la Constitution. 
     
    Il appartiendra alors aux partis de s'organiser, de renforcer leurs rangs, d'exprimer leurs opinions et d'activer dans le cadre de la Constitution et de la loi afin de convaincre les citoyens, notamment les plus jeunes, de la pertinence et de l'utilité de leurs programmes.  
     
    Cette démarche sera renforcée par la révision de la loi relative aux partis politiques, à travers la révision de leur rôle, de leur mission et de leur organisation, afin qu'ils contribuent plus efficacement au processus de renouveau.  
     
    Le dépôt et la promulgation de la loi organique relative à la représentation des femmes au sein des assemblées élues interviendront avant les prochaines échéances électorales. 
     
    Chères concitoyennes,
    Chers concitoyens,
    Dans le cadre d'une décentralisation plus large et plus efficiente et pour que les citoyens soient mis à contribution dans la prise des décisions qui concernent leur quotidien et leur environnement économique, social et culturel, il importe d'accroître les prérogatives des assemblées locales élues et de les doter des moyens humains et matériels nécessaires à l'exercice de leurs prérogatives. Et c'est à cette même fin que le code de wilaya sera révisé.   
     
    Cette démarche portera aussi sur l'élargissement et la définition du domaine, des objectifs et des moyens d'activité et d'organisation du mouvement associatif, en vue de réhabiliter la place des associations dans la société, en tant qu'espaces d'intermédiation et de médiation entre les citoyens et les pouvoirs publics.
     
    En attendant la révision prévue de la loi régissant l'activité des associations, j'appelle les organisations du mouvement associatif à intensifier les initiatives, dans le cadre de leur mission, en s'inscrivant dès à présent dans cette vision. 
     
    Le respect des droits de l'homme doit devenir une préoccupation permanente des différentes ligues et associations nationales chargées de cette question. Tous les moyens leur seront garantis afin qu'elles puissent se faire entendre et accomplir leurs missions de manière optimale. Les institutions et les administrations concernées doivent y participer pleinement. 
     
    Chères concitoyennes,
    Chers concitoyens,
    Pour couronner cet édifice institutionnel visant à renforcer la démocratie, il importe d'introduire les amendements nécessaires à la Constitution du pays. 
     
    J'ai exprimé, à maintes reprises, ma volonté de faire réviser la Constitution et j'ai réaffirmé cette conviction et cette volonté à plusieurs occasions. 
     
    Ceci passera par la création d'une commission constitutionnelle, à laquelle participeront les courants politiques agissants et des experts en droit constitutionnel. Elle me fera des propositions dont je m'assurerai de la conformité avec les valeurs fondamentales de notre société, avant de les soumettre à l'approbation du parlement ou à vos suffrages par la voie référendaire.  
     
    Chères concitoyennes,
    Chers concitoyens,
    Je me dois de vous rappeler que les médias lourds, à savoir la Télévision et la Radio, représentent aussi la voix de l'Algérie dans le monde. Ce qui leur impose de contribuer à la consécration de l'identité et de l'unité nationales, et dans le même temps, de propager la culture et le divertissement. Mais ils sont surtout appelés à s'ouvrir aux différents courants de pensée politique, dans le respect des règles d'éthique qui régissent tout débat. 
     
    Afin d'élargir cette ouverture aux citoyens, à leurs représentants élus et aux différents partis présents sur la scène nationale, le paysage audiovisuel public sera renforcé par la création de chaînes thématiques spécialisées et ouvertes à toutes les opinions, dans leur diversité. 
     
    La loi sur l'information, elle, introduira les repères d'une charte déontologique et complètera la législation actuelle, notamment à travers la dépénalisation du délit de presse.
     
    Chères concitoyennes,
    Chers concitoyens,
    Une année seulement nous sépare du rendez-vous des prochaines échéances électorales nationales. C'est une période suffisante pour procéder à la révision, à l'amélioration et au renforcement des bases juridiques de l'exercice démocratique et de l'expression de la volonté populaire, de manière à répondre à vos aspirations à une représentation de qualité au sein des assemblées élues. 
     
    J'appelle chaque citoyen et chaque citoyenne d'entre‑vous, quelles que soient vos appartenances, à joindre vos efforts afin que cette nouvelle opportunité soit celle de l'ouverture sur une vie politique pluraliste qui reflète l'esprit et la lettre de la Constitution, et qui permette à chacun et à chacune de participer au renouveau et au progrès de l'État algérien, ainsi qu'au renforcement de ses fondements. Un État pour lequel de nombreux hommes et femmes ont sacrifié leur vie pour s'affranchir du joug colonial et de sortir de l'emprise de l'ignorance et du sous-développement.
     
    Parce que l'État est responsable de la politique de développement, de l'ordre et la sécurité publics dans le pays, je continuerai à veiller pleinement à la réalisation de nos objectifs, en comptant sur la participation des citoyens et en m'appuyant sur les institutions de l'État, conformément aux dispositions de la Constitution et des lois de la République. 
     
    Je m'adresse à l'ensemble des citoyennes et des citoyens, que j'invite à apporter leur soutien pour le renouveau de notre pays et la réalisation des ambitions de notre peuple au développement dans un climat de liberté, de paix et d'entraide. 
     
    Plus nous sommes unis, plus nous ferons de notre cher pays la patrie du progrès, de la justice et de la fraternité.   
     
    Gloire et paix à nos valeureux martyrs.  
    Je vous remercie de votre attention. » 
     

           

  • Le dramatique recul algérien : 1. L'Etat perd le contrôle de l'économie

    Le dramatique recul algérien : 1. L'Etat perd le contrôle de l'économie

    Le régime algérien refuse de changer, les "réformes" promises par Bouteflika semblent fantomatiques, les hommes du sérail s'accrochent au pouvoir...Conséquence: l'Etat algérien est incapable de s'adapter aux mutations du monde et aux nouvelles exigences de la société. Bureaucratisé, corrompu, il est dépassé par les évènements et résume son action au contrôle de la population et à la répression. Et l'Algérie payera une lourde facture pour tout cela

    Ahmed Ouyahia admet que l'Etat est impuissant face aux barons du trabendo.   Il a avoué qu'il existe des « lobbies » qui oeuvrent, à travers ces mouvements, à prendre le pouvoir. En octobre 2007, Ouyahia parlait déjà de la «démission de l'Etat devant les mafias et les lobbies» et accusait le gouvernement Belkhadem d’avoir  « cédé devant les groupes de pression et a offert le pays aux lobbies et aux mafias », toujours les mêmes, le lobby des trabendistes et des seigneurs du marché informel qui ont déjoué  l’obligation de recours au chèque pour toute transaction au montant supérieur à 50 000 dinars ; la mafia du sable ; la mafia des importateurs

    Aujourd'hui, l'Algérie ne sait plus où donner de la tête : émission par la banque d’Algérie de coupons de 2000 dinars reflet d’un retour à l’inflation , écroulement du dinar sur le marché parallèle représentant un écart supérieur à 45% de la cotation officielle (avril 2011),hausse des prix et donc la détérioration du pouvoir d’achat des Algérien...

    L'Etat dirige-t-il toujours l'économie ?

    Une enquête récente de l’Office national des statistiques (ONS) établit que plus de 50% du marché algérien est occupé par le secteur informel et plus de la moitié du chiffre d’affaires des activités commerciales échappe au Trésor public, contrôlant environ 4O% de la masse monétaire en circulation hors banques (avec une intermédiation financière informelle limitant la politique monétaire globale de l’Etat), mais beaucoup plus si l’on inclut les transactions en nature et l’on soustrait la rente de Sonatrach.

    L’ONS a par ailleurs mis en relief le 20 juillet 2010 relatif à une enquête du second semestre 2009 selon lequel la moitié de la population occupée n'était pas affiliée à la sécurité sociale au 4e trimestre de l'année écoulée, soit un taux de 50,4% de l'ensemble des travailleurs occupés. Et que 69,1% des salariés non-permanents et 80,1% des travailleurs indépendants n’étaient pas affiliés à la sécurité sociale durant la même période. Plus précisément, sur les 9.472.000 travailleurs occupés recensés, 4.778.000 personnes ne sont pas affiliées au régime de la sécurité sociale, soit un occupé sur deux. La proportion des occupés du monde rural qui ne sont pas affiliés à la sécurité sociale représentante 60,1%, tandis qu’elle est de 46,3% dans le monde urbain. Concernant justement l’évasion fiscale due à la sphère informelle il y a plusieurs estimations contradictoires. Pour l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA,dans une déclaration du 19 mai 2009 reproduite par l’agence officielle APS, le manque à gagner induit par l’évasion fiscale dans les transactions commerciales en Algérie dépasse 200 milliards de dinars annuellement, soit au cours actuel soit 2,6 milliards de dollars différence de taille, tout en précisant que 80% des transactions commerciales se font sans aucune facturation, alors que 70 à 80% des transactions utilisent le « cash », comme moyen de payement. Et que près de 900 000 sur les 1,2 million de commerçants inscrits au CNRC ne payent pas leurs cotisations à la Casnos et que l’approvisionnement des 2/3 de la population provient de la sphère informelle. A travers l’ensemble du territoire national, toujours selon cette institution, il y a environ 1,25 million de commerçants qui exercent dans la sphère légale et le nombre est dépassé par celui de ceux qui travaillent dans la sphère informelle est estimé de prés 1.5 million,,

    Cela a un lien avec la corruption

    On y arrive.

    Il y a des liens entre la logique rentière et la sphère informelle.  La problématique de la dérégulation de l’économie algérienne le recours par l’Etat à des subventions solution de facilité qui favorisent le trafic aux frontières , le combat par les textes et non dans les faits contre la corruption qui s’est socialisée, l’extension de la sphère informelle produit du dysfonctionnements des appareils de l’Etat et de la bureaucratie centrale et locale , qui contrôle plus de 40% de la masse monétaire en circulation et 70% des segments de produits de première nécessité favorisant l’utilisation des billets de banques au lieu de la monnaie scripturale (chèques) ou électronique faute de confiance, existant des situations soit de monopole ou d’oligopoles au niveau de cette sphère avec des liens entre certaines sphères du pouvoir( relation dialectique entre la sphère informelle et la logique rentière)

    La faute à l'Etat bureaucratique, rentier et de non-droit

    Cet Etat algérien qui refuse de se réformer, qui refuse de changer de gouvernants malgré les révolutions arabes, est un Etat qui s'accroche au pouvoir par le contrôle de la population, la bureaucratie...

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  • Luttes au sommet : Belkhadem « répondra » mercredi à Ouyahia ; Bouteflika le fera samedi

    Luttes au sommet : Belkhadem « répondra » mercredi à Ouyahia ; Bouteflika le fera samedi

    Il avait promis de « riposter » aux propos d’Ahmed Ouyahia et il va le faire.  Abdelaziz Belkhadem secrétaire général du parti FLN s’est arrangé pour être l’invité de « Hiwar Essaa », l’émission politique de la télévision nationale, mercredi 13 avril 2011. Selon diverses sources concordantes, le premier ministre aurait parlé devant les caméras de la télévision le 1er avril dernier,  sans en informer au préalable le Président. Il aurait été porteur d’un « message » hostile à Bouteflika à propos de la   « succession » et des « réformes politiques » annoncées par Bouteflika et sur lesquels le consensus n’a pu s’établir n’a pu s’établir au sommet.  Ces « réformes » sont pour l’instant bloquées du fait qu’une partie de la hiérarchie militaire soupçonne le président de manœuvrer afin de faire le vide dans le champ politique et de préparer un règne pour son propre clan.

    Belkhadem va surtout réagir à la déclaration d’intention du Premier ministre qui n’avait pas exclu de se porter candidat en 2014 et réaffirmer que ces propos ne sont pas ceux de l’Alliance présidentielle. Belkhadem profitera également de l’occasion pour répliquer au président du MSP Bouguerra Soltani qui n’écarte pas, non plus, son désir d’accéder à la magistrature suprême.

    Pour le chef du FLN, le candidat aux prochaines présidentielles ne peut être que l’actuel président Abdelaziz Bouteflika lui-même. «Si Dieu nous prête vie, notre candidat pour 2014, sera Abdelaziz Bouteflika», avait-il affirmé lors d’une conférence de presse tenue au lendemain de la session du comité central »

    La sortie d’Ouyahia sur la chaîne A3 avait, rappelons-le, suscité le courroux du clan présidentiel. « J’y répondrai à la télévision » avait rétorqué Belkhadem, le lendemain, dans une déclaration au journal l’Expression.

    Ouyahia n’a pas attendu pour donner un deuxième coup de canif. La semaine dernière, dans une conférence de presse animée à l’issue des travaux de la 4e session du conseil national du RND, il a ironisé sur ceux « qui mettent la charrue avant les bœufs », soulignant que l’échéance est encore loin. Il a pris soin d’en rajouter et de rappeler que « personne n’occupera un poste à vie » et que « le président de la République, M. Bouteflika, ne s’est pas fait élire pour être président à vie ». A propos des « réformes politiques », il a annoncé – et c’est une première -  que son parti se positionnera contre le régime parlementaire « même s’il est proposé par le Président. »

    La « réponse » de Belkhadem précèdera de quelques jours seulement le discours de Bouteflika à Tlemcen le 16 avril prochain lors de la célébration de cette ville comme capitale de la culture islamique. Il est attendu, selon cette source, que le chef de l’Etat réaffirme « son autorité » et dénonce ceux qui s’opposent aux « réformes politques »

    O.L.

  • L’irrésistible hypocrisie du sieur Belkhadem, hier arrogant, aujourd’hui inquiet pour son fauteuil et celui de Bouteflika

    L’irrésistible hypocrisie du sieur Belkhadem, hier arrogant, aujourd’hui inquiet pour son fauteuil et celui de Bouteflika

    Le secrétaire général du Front de libération nationale, parlant au nom de Bouteflika, hier lors de l’émission «Débats de l’heure» diffusée par la télévision nationale, a paru inquiet et acculé à l’hypocrisie et au mensonge

     

    Non, rien ne va plus au sommet de l’Etat. Et la boussole c’est Abdelaziz Belkhadem. Le personnage passe de l’arrogance à l’inquiétude, en un clin d’œil, selon qu’il fasse beau ou gris au sein du sérail. Or, à en juger par les propos du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN),hier,  il doit faire particulièrement maussade chez le régime, qu’on sent inquiet et affolé devant les révolutions arabes et les mouvements de protestation en Algérie, mais aussi déchiré sur la nature de la réponse à donner à la crise.          

    Ainsi, hier, le personnage prend soin de ne pas se prononcer sur une éventuelle candidature de Bouteflika pour 2014, estimant qu’il est «prématuré d’en parler».

    Or, il y a à peine un peu plus de 3 mois, à la clôture de la session du comité central, il parlait, le verbe haut, de la présidentielle 2014, et assurait d'avance que sa «position est claire» en affirmant que son candidat à la prochaine échéance sera Abdelaziz Bouteflika «si Dieu le veut». Mais pourquoi maintenant ?, avait demandé un journaliste. Et alors, Belkhadem, dédaigneux, le doigt pointé sur l’assistance, plastronne : «  C’est parce qu’il y a en cette période des dires et des interprétations, donc il faut faire comprendre aux gens que notre candidat  est clair et notre position aussi. Comme ça, les gens seront rassurés et pour ceux qui ont fait sortir les chevaux avant la course pour qu’ils ne transpirent pas d’avance». Puis, pour le coup de grâce, il avait affirmé que « son parti restera encore au pouvoir, y compris en 2030. »

    Mais hier, stupeur ! A la même question, l’appartchik est soudainement devenu modeste : il affirme humblement que «La question de la présidentielle est prématurée, nous ne sommes qu'à la deuxième année du troisième mandat de Bouteflika.»

    C’est qu’entre-temps, il y a eu les révoltes arabes, les dictateurs déchus…Comment s’aventurer à parler d’une candidature de Bouteflika pour 2014 ?

                                  Le régime a peur

    , C’est très clair dans les propos de Belkhadem tenus hier : le régime a peur de tout ce qui passe dans le monde arabe, et dans le pays.

     La peur se lit dans la bouche de Belkhadem qui a reconnu, mercredi soir, que les mouvements de protestations qui secouent actuellement l'Algérie risquent d'avoir des "conséquences politiques".

    Or, du temps où "il faisait beau" pour lui, du temps de son arrogance, Belkhadem estimait  à propos des émeutes qui ont secoué, en janvier dernier, le pays : « Ces contestations sont un phénomène normal et habituel. En 2010, plus de 5.000 protestations ont été enregistrées à travers le pays ». Et d’ajouter : « Seule l’opposition a donné un caractère politique à ces contestations ».

    Changement de discours hier : Les mouvements de protestations de rue qui secouent le pays, s'ils sont encore de nature sociale et éducative, "peuvent avoir des retombées politiques", a estimé Abdelaziz Belkhadem. Alors qu’à propos de ce qui se passe dans les pays arabes : et a indiqué que «nous ne sommes pas à l’abri »

    Bouteflika est disposé à tout donner pour calmer le front social. Au cours de l'émission politique hebdomadaire "Hiwar Essaa",  Belkhadem a plaidé, à l'occasion, pour "la prise en considération de ces revendications, ne serait ce que par le débat dans certains cas" car "tant que ces mouvements restent dans le cadre pacifique, il est possible de traiter les revendications qu'ils véhiculent"

    Alors, face à la grogne, des réformes ? « Non », disait, il y a trois mois Belkhadem. « Oui », dit-il maintenant. Mercredi soir, il a plaidé pour des réformes politiques pour se prémunir contre  "les retombées politiques" de ces mouvements sociaux.  Mais, ajoute-t-il, "sous la direction  du chef de l'Etat" et "à l'intérieur des institutions"

    Tiens, tiens…Il y aurait donc été question de réformes sous une autre direction que « la direction  du chef de l'Etat" ?

      Le pouvoir est donc bien déchiré sur la nature de la réponse à donner à la crise.            

    Service politique - MatinDZ

  • Révolution arabe : en attendant l'Afrique…

     

    Les processus révolutionnaires dans la pan-nation arabe ont jusqu'à présent peu de conséquences en Afrique subsaharienne, à de rares exceptions près (Djibouti, pays membre de la Ligue arabe). Si, à l'inverse, ils ont des conséquences en Iran, c'est plus à cause de la fraternité géopolitique (une sensibilité populaire partiellement commune en raison de la lutte contre Israël et de la politique américaine dans la région) que de l'islam (sinon, l'ensemble du monde musulman, notamment en Asie, serait entraîné). Du reste, l'opposition démocratique iranienne n'avait pas attendu la floraison des jasmins pour se manifester. En revanche, bien que la Tunisie, l'Egypte et la Lybie soient aussi des pays africains, le mouvement social et d'opposition démocratique d'Afrique subsaharienne ne semble pas (encore ?) stimulé par la révolution arabe. Certes, le sentiment de faire partie de la même nation ne joue plus ici, le panafricanisme n'ayant jamais été qu'un mouvement élitaire ou diasporique. La nation arabe existe, point l'africaine.

    Pourtant, entre Notre ami Ben Ali (pour reprendre le titre du livre de Jean-Pierre Tuquoi et Nicolas Beau, publié dès 1999 à La Découverte) et des régimes africains que notre gouvernement actuel a toujours considérés comme "amis" et "progressant vers la démocratie", il y a bien des points communs. "Ben Ali" ne règne-t-il pas au Gabon de père en fils, en Angola, au Tchad et dans de nombreux autres pays africains ? Faudra-t-il qu'il s'attaque à des Blancs (bien sûr pas seulement à eux) comme au Zimbabwe pour que l'on se rende compte qu'il n'est pas fréquentable ? Il y a aussi des pays africains où des autocrates vieillissants essaient d'instaurer des dynasties républicaines (si peu républicaines) en préparant leur propre fils à leur succession, comme Moubarak et Kadhafi ont essayé de le faire.

    Il y a des émeutes et des mouvements sociaux en Afrique subsaharienne, qui sont loin d'être seulement "ethniques". Parfois, ils ont des conséquences directement politiques, comme l'avait été le processus du Sopi ("changement") au Sénégal en 1999-2000. Mais bien d'autres fois, il y a déconnexion entre mouvement social et sa possible portée politique.

    Les 1, 2 et 3 septembre, d'importantes émeutes urbaines ont éclaté à Maputo, la capitale du Mozambique, car le gouvernement avait décidé rien moins que d'augmenter le prix du pain, du riz, de l'eau et de l'essence. Comme en Tunisie, des appels à la mobilisation avaient été lancés par SMS, par des activistes inconnus (les syndicats avaient même abandonné la mobilisation qu'ils projetaient). Comme en Tunisie, le mouvement a été largement spontané et la répression très violente (entre 13 et 18 morts et environ 500 blessés). Pourtant, cela n'a nullement déstabilisé le régime du président Armando Guebuza (souvent surnommé "Guebuziness"), qui a cependant dû annuler les augmentations. Aucune revendication directement politique n'a émergé de la colère populaire, alors que la décision d'augmenter les prix de produits de toute première nécessité pour une population toujours à la limite de la pauvreté absolue illustrait le monde séparant la sphère gouvernementale et la population. Mais le régime ne venait-il pas d'être réélu, en octobre 2009, avec le meilleur résultat de tous les temps, et pas seulement à cause de la fraude ? On comprend mieux l'incompréhensible quand on entend l'expression désespérée d'un émeutier répondant en son portugais populaire à un journaliste : "Tamos chorar pra nosso Pai" – "nous implorons notre Père" [le président].

    SUJETS D'AUJOURD'HUI, CITOYENS DE DEMAIN

    Quand un mouvement social implore la faveur du père ou du maître, sans exiger la satisfaction de ses droits par la République, c'est qu'il s'agit encore d'un mouvement d'une société de sujets – et non d'une société de citoyens – profondément insérée dans la chaîne clientéliste dont elle a impérativement besoin en raison même de la misère et de l'inexistence d'alternative politique. Il ne s'agit nullement ici d'un contraste entre "tradition" et "modernité", ou d'une vision culturaliste, ou encore postcoloniale, de l'Afrique. Il s'agit d'une conséquence de la subalternité produite quotidiennement par l'insertion spécifique de l'Afrique dans le système-monde capitaliste, qui provoque une urbanisation sans industrialisation et sans prolétarisation, poussant vers la ville des ruraux qui ont impérativement besoin du maintien de solidarités verticales pour survivre, sans avoir connu le processus d'autonomisation de l'individu que le capitalisme, rompant partiellement les liens verticaux, a permis, autorisant ainsi l'éveil horizontal de la conscience de classe. La faveur contre le droit, la croyance que le roi est bon (même s'il est entouré de mauvais conseillers) et qu'il faut attirer son attention, sont typiques d'une situation de néopatrimonialisme. Ce sont des facteurs de stabilité des régimes autoritaires.

    Néanmoins, justement parce que cela ne tient pas à la "culture" ou à la "tradition", il n'y a pas d'abîme entre sociétés de sujets et sociétés de citoyens. Une même personne pourra passer d'un état de conscience à un autre, ou mélanger les deux. Béatrice Hibou l'avait bien montré (La force de l'obéissance, La Découverte, 2006), le régime de Ben Ali ne tenait pas seulement par la violence ou la menace de la violence, mais aussi par tous les fils socio-économiques tendus par un clientélisme autoritaire. Il en est toujours ainsi dans les longues dictatures (au sein desquelles il faut compter la colonisation), qui provoquent le phénomène bien connu des servitudes volontaires. Mais la crise mondiale a provoqué la crise de ce clientélisme appauvri. Seul, cela n'aurait pas suffi : à l'inverse, l'émoi considérable provoqué par l'immolation du jeune commerçant ambulant a prouvé l'existence d'évolutions en cours. Aurait-il existé si, depuis deux années, la classe ouvrière du bassin minier de Ghafsa n'avait point affronté le régime ? Les sujets redevenaient des citoyens.

    Il n'y a pas eu de Ghafsa au Mozambique les mois précédents l'émeute de septembre 2010, il n'y a pas eu d'imaginaire possible d'un futur autre que la faveur du maître. L'opposition, incapable de s'ériger en défenseur de la vie quotidienne du peuple, n'a eu aucun rôle dans l'affaire ; les vraies ONG, souvent courageuses mais squelettiques, non plus. En Angola, où la richesse extrême de l'oléocratie côtoie la misère la plus noire dans une Luanda méconnaissable, en voie de "dubaïsation" immobilière, la population en est encore à respirer la paix revenue après 27 ans de guerre civile. Elle l'a dit, en donnant plus de 80 % des voix au pouvoir, et pas seulement à cause de la fraude, aux élections de septembre 2008. Et comment pourrait-on revendiquer, dans le ventre et l'est du Congo, en proie au règne des Grandes Compagnies ? Mais il n'est jamais arrivé, dans l'histoire, qu'une vague importante de démocratisations n'ait pas de conséquence internationale et de longue durée. Les sujets d'aujourd'hui sont évidemment les citoyens de demain.

    Michel Cahen, chercheur CNRS au centre de recherche "Les Afriques dans le monde", Sciences Po Bordeaux
  • Assange : Bientôt 6.000 documents sur ‘Israël’

     
    L’équipe du site
     Selon le fondateur du site WikiLeaks, le désormais très célèbre Julian Assange a révélé qu’il allait prochainement divulguer quelques 6.000 documents supplémentaires sur Israël, sa lutte contre le programme nucléaire iranien et l’assassinat de l’ancien responsable sécuritaire du Hezbollah Imad Moughniyé.

    Dans un entretien accordé au quotidien israélien Yédiot Aharonot Assange a attribué l’éclatement des soulèvements dans le monde arabe au travail de son site à la divulgation des cables diplomatiques états-uniennes.

    «  Au lieu de passer notre temps à nous défendre, nous avons décidé d’allumer la révolution au Moyen Orient », a-t-il affirmé, tout en expliquant que «  dans des pays comme la Tunisie et l’Égypte, tous les éléments propices à l’éclatement des révolutions étaient disponibles, notre contribution consistait à faire sécher les arbres, pour qu’ils sont bons pour être brûlés ».

    Concernant les 6000 documents sur l’entité sioniste, l’informaticien  suédois a indiqué qu’ils aborderont des dossiers particulièrement sensibles, ayant trait au rôle du Mossad dans les pressions occidentales sur l’Iran, dans l’assassinat de l’ancien responsable sécuritaire du Hezbollah Imad Moughniyé, survenu selon Assange à la suite d’une information d’intelligence classée top secret selon laquelle il a été désigné comme vice-secrétaire général du Hezbollah !!

    Certains de ces documents comprendront les estimations sur les capacités militaires de la résistance au Liban, signale  le quotidien britannique "The Guardian".
    Dont un câble datant du 18 novembre 2009 rapportant une rencontre entre des responsables de services d'intelligence israéliens qui expliquaient à leurs homologues américains que "le Hezbollah possède plus de 20.000 missiles, et se prépare pour mener une longue guerre contre Israël au cours de laquelle il espère lancer un grand nombre de missiles contre Israël, ..., d'une moyenne allant de 400 à 600 missiles par jour, durant une durée minimum de 2 mois".

    Il sera également question de l'Egypte, et des efforts américains assidus au fil des ans en vue de rapprocher les services de renseignements égyptiens de leurs homologues israéliens.
    L'ancien chef des renseignements Omar Sleïmane était alors perçu comme étant "conciliant", alors que le commandant général des forces armées, et l'actuel chef du Conseil supérieur des forces armées le général Hussein Tantaoui était taxé "d'obstacle".  

    Le journal britannique précise que ces câbles seront publiés dans le quotidien  israélien Yediot Aharonot, dans le cadre d'une transaction bilatérale avec Assange.
    Ce dernier serait soucieux ces temps-ci de se disculper d'une accusation proférée contre lui comme quoi il est antisémite!!

  • Jusqu’au dernier dictateur arabe….boutef et sa clique

    boutef  1er

    Les intellectuels arabes comme l’écrivain algérien Boualem Sansal et les scientifiques arabes ne sont pas très écoutés en Arabie. Pourtant dans le passé, ils ont maintes fois donné des signaux d’alerte à leurs concitoyens pour chercher à les faire réagir. Malheureusement, les gouvernements de la Ligue arabe s’assuraient toujours que leurs opinions n’aient pas d’échos. Même en Occident, elles étaient volontairement ignorées.

    Un exemple frappant est le rapport des Nations Unies de 2002 traitant du développement humain chez les arabes. Il a été préparé et rédigé par un groupe d’intellectuels arabes sous la direction d’un statisticien de renommée internationale, l’égyptien Nader Fergany. Les constatations de ces chercheurs ont démontré combien il sera difficile pour les Arabes de s’adapter à la démocratie.

    Le rapport conclut que le monde arabe en comparaison avec l’Occident a trois grands manques : en éducation, dans le respect de la liberté et dans l’accès des femmes au travail.

    Les statistiques démontrent le triste retard du monde arabe. Le produit domestique brut total des 330 millions d’Arabes est moindre que celui des 47 millions d’Espagnols. Per capita, les dépenses en éducation dans les pays arabes ont été de 20% dans les années ’80 et de 10% dans les années ’90, de celles des pays industrialisés. Les documents scientifiques émis dans ces pays (par million de personnes) ont été près de 2% de ceux des pays industrialisés. Le monde arabe a traduit 330 bouquins par année, soit le cinquième de ce qui s’est fait en Grèce. Au point de vue de la liberté individuelle, les pays arabes sont les derniers sur les échelles de comparaison. A l’aube du 21ième siècle, il y avait plus de 60 millions d’adultes illettrés en Arabie, dont la majorité sont des femmes. On prédit que dans 10 ans, le Yemen sera le premier pays du monde à manquer d’eau. Et encore….

    Ce bilan désastreux est celui des dictatures des pays arabes. Voilà ce que les despotes qui les dirigent qualifient de « stabilité ». En réalité, cela ressemble plus à des sociétés prises dans un sable mouvant.

    Nos gouvernements occidentaux portent aussi le blâme pour ces chiffres honteux. Au lieu de favoriser la transformation des sociétés arabes pour les aider à sortir leurs habitants de la misère, nos leaders politiques ont flatté et cajolé leurs dirigeants-oppresseurs, n’agissant ainsi que pour assurer et protéger l’alimentation en pétrole de nos pays respectifs. Que les peuples arabes n’aient pas de droits fondamentaux, que la corruption soit généralisée au vu et au su de tous, que leurs femmes soient illettrées et non respectées, que leurs familles demeurent dans la misère, que leurs jeunes n’aient pas l’éducation nécessaire pour obtenir des emplois motivants, que l’intolérance soit prêchée dans les mosquées, etc… rien de tout cela n’était important car seule l’alimentation en pétrole comptait et… compte toujours.

    Aujourd’hui, les jeunes arabes n’en peuvent plus. Ils se soulèvent et crient leur faim de liberté et leur besoin d’accès au monde moderne. S’ils réussissent à obtenir une vraie démocratie pour leur pays, ils en seront les premiers bénéficiaires et le monde se portera mieux. Mais soyons réalistes, ce ne sera pas facile. Il y aura beaucoup de soubresauts, mais le temps fait bien les choses et finalement ils prévaudront et réussiront à s’adapter. Ce n’est pas une mince tâche qui les attend. C’est le prix de la liberté.

    Ils devront être vigilants pour empêcher que de nouveaux tyrans viennent les tromper, reprennent le pouvoir et confisquent leur nouvelle démocratie, comme ce fut le cas pour les jeunes algériens de 1990 qui après avoir réussi leur révolte ont vu les généraux ressaisir le pouvoir suite aux élections démocratiques de 1992 et le conserver jusqu’à ce jour.

    Appuyons ces révolutionnaires qui vont changer non seulement leur monde mais aussi le nôtre. Appuyons-les aujourd’hui, demain et après-demain car ils sont sérieux. En effet, les jeunes Égyptiens et les jeunes Tunisiens nous le démontrent encore chaque jour. Ils n’acceptent pas n’importe quoi de ceux qui les dirigent temporairement et restent dans la rue pour exiger des changements réels, profonds et durables.

    Les autres contestataires de Lybie, de Bahreïn, d’Oman et du Yémen combattent toujours. Ce matin, les dépêches nous rapportent que l’Arabie Saoudite défend toute manifestation dans le pays et que l’armée de Bouteflika apeure les jeunes et les empêche de manifester à Alger et à Oran. N’est-ce pas là la démonstration que la liberté n’existe pas dans ces pays ? Ces actions irraisonnables auront à la longue un effet boomerang qui fera en sorte que ceux qui, à ce jour, demeurent supporteurs des régimes actuels, se retourneront à leur tour contre les autocrates qui les persécutent.

    Supportons-les. Que nos dirigeants politiques collaborent avec eux, et avec les autres qui s’ajouteront dans les mois prochains, pour assurer que le grand chambardement de tout le monde arabe devienne une réalité. Faisons en sorte que ce peuple arabe qui a déjà été grand, puisse se débarrasser des parasites qui l’ont entraîné dans les entrailles de l’enfer où il se trouve, et qu’il ait les instruments pour le redevenir.

    L’objectif final de cette lutte sera atteint, comme l’a écrit Sansal : « … lorsque tombera le dernier dictateur et que sera brisé ce machin absurde, l’Arabie Saoudite, club de faux princes arrogants et cruels, qui se pose en gardien de la mythique race arabe et du véritable islam, et que disparaîtra la Ligue arabe, club fantoche mais combien pernicieux avec sa vision raciale et raciste du monde ».

    C’est possible !

    Claude Dupras

  • La France en Afrique

    De la mission civilisatrice à la guerre des civilisations

    Omar Benderra, Mediapart,

    Ceux qui s’interrogent sur la nature des relations franco-africaines obtiennent aujourd’hui une réponse aussi claire que consternante : la France bombarde en Libye et en Côte d’Ivoire. Sous couverture de l’ONU, certes, mais l’État français est en première ligne, les armes à la main dans des conflits africains. Pour les meilleures raisons du monde : il s’agit ici de protéger des civils contre les troupes du colonel Kadhafi et là de permettre au vainqueur des élections présidentielles de prendre les rênes du pouvoir. Dans le discours officiel, la guerre est fondée sur le droit, la justice et la raison. La tradition est respectée : les aventures militaires occidentales sont toujours menées au nom des plus hautes valeurs civilisées. Les agressions sont légitimées par des discours de circonstances qui révèlent rapidement leur manque de substance quand il ne s’agit pas de mensonges purs et simples. De l’affaire du coup d’éventail prélude à la colonisation de l’Algérie aux armes de destruction massives pour envahir l’Irak, les prétextes sont innombrables.

    L’intervention en Libye a été précédée d’une gestion médiatique jouant sur tous les registres de l’émotion : l’armée sanguinaire d’un dictateur fou aurait écrasé avec une brutalité inouïe des contestataires pacifiques. Ainsi l’opinion est « informée » que des avions de combat auraient été utilisés pour réprimer des manifestations et selon un opposant libyen, qui a entretemps disparu des écrans, il y aurait eu près de 6 000 morts dès les premiers jours de troubles. Aucune preuve n’est venue étayer ces graves accusations. Il faut souligner ici l’intéressante concordance de traitement de l’actualité libyenne par les médias lourds franco-britanniques et les chaines satellitaires arabes, Al Jazeera notamment, qui ont relayé, sans grandes nuances, un discours univoque et préparé l’opinion à l’intervention armée. Dans un climat très « émotionnel », la France a joué un rôle essentiel dans l’adoption de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations unies qui consacre clairement le droit d’ingérence. Pour les spin-doctors parisiens, il s’agissait de démontrer que la France volait au secours d’un peuple arabe privé de droits et militairement menacé. L’opération est tellement grossière qu’elle en est une insulte au bon sens.

    La France, amie de tous les autocrates

    Ceux qui conduisent l’État français, qu’ils se réclament de la droite ou de la gauche, ont systématiquement soutenu les pires dictatures arabes et ont couvert des crimes gravissimes et généralisés contre l’humanité perpétrés par ces régimes. Les appréciations flatteuses sur la qualité de la gestion économique et sur la détermination des dictateurs à lutter contre « l’islamisme » constituent une part importante du discours français en direction du monde arabe. Au nom d’un réalisme sans principes et d’une politique sans éthique, la démocratie française est l’amie des tyrannies et un adversaire résolu des forces démocratiques et des oppositions dans le monde arabe. Est-il besoin de rappeler l’accueil réservé au dictateur libyen lors de son séjour parisien en décembre 2007 ? Le président Sarkozy avait publiquement déclaré son bonheur de recevoir un tyran avec tous les égards protocolaires et tous les fastes de la République. Est-il besoin de rappeler que Hosni Moubarak, dictateur égyptien, était le vice-président de l’Union pour la Méditerranée et que Tunis, alors capitale du despote Zine el Abidine Ben Ali, devait un moment accueillir le siège de cette improbable organisation voulue par Nicolas Sarkozy ? L’image de la France dans le monde arabe est à peine meilleure que celle des États-Unis, ce qui n’est pas peu dire. Le ci-devant pays des droits de l’Homme est celui où l’islamophobie décomplexée et le discours raciste anti-arabe constituent une des bases principales du consensus politico-médiatique des élites de pouvoir. Les faux-débats de diversion sur la laïcité et l’Islam ne trompent que ceux qui subissent passivement le matraquage médiatique de médias aux ordres de l’exécutif français. Est-il possible de modifier favorablement une image aussi profondément dégradée sur le dos du peuple libyen ? On peut légitimement en douter. D’autant qu’au fil des bombardements, il apparaît clairement que la situation en Libye est loin de correspondre au manichéisme simpliste que diffusent les propagandistes du néoconservatisme « à la française ». Il faut observer que les opinions au Maghreb ont changé avec l’évolution de la crise en Libye. D’une franche sympathie pour l’insurrection contre le régime de Kadhafi, l’opinion maghrébine est désormais beaucoup plus réservée du fait de l’entrée en action des armées occidentales.

    En Côte d’Ivoire, c’est encore sous la couverture des Nations unies que des troupes françaises participent à une guerre civile avec comme toujours les meilleures intentions du monde. Il s’agit dans ce cas d’imposer que le résultat officiel, internationalement admis, de l’élection présidentielle se traduise dans la réalité et qu’Alassane Ouattara remplace Laurent Gbagbo à la tête d’un pays en danger de partition. Mais sur la scène ivoirienne, personne n’est moins qualifié que l’ancienne puissance coloniale pour arbitrer dans un conflit interne. Dans les faits, le France ne se proclame plus seulement en tuteur de ce pays du pré-carré néocolonial, mais prend le risque considérable d’une gestion politique directe d’un État qui est bel et bien ramené à son statut de colonie. Laurent Gbagbo, très proche des socialistes français, mis au ban des nations, est certainement coupable de toutes les dérives, mais cela ne justifie en aucune façon les menées guerrières d’une puissance extracontinentale contre son régime. Cette intrusion est très mal vécue par l’opinion africaine, qui même si elle n’éprouve guère de sympathie pour Laurent Gbagbo, ressent cette ingérence militariste comme une insulte à l’indépendance africaine et le retour de la politique de la canonnière. Pour de nombreux Africains, les équilibres ivoiriens sont fragiles et le résultat, plutôt serré, de l’élection présidentielle aurait dû conduire à une posture plus sage, à la recherche obstinée par tous les moyens de la politique et de la diplomatie d’un modus vivendi.

    Des castes contre les peuples

    L’arrestation de Laurent Gbagbo à laquelle ont – au moins – grandement contribué les forces françaises sous couverture de l’ONU est l’illustration de l’immixtion néocoloniale dans les affaires intérieures d’un pays réputé souverain. Si l’intervention française laissera certainement des traces profondes dans un pays divisé en deux camps d’importance comparable, elle a déjà des conséquences sur la perception du rôle de la France en Afrique. À travers l’Afrique, le silence coupable des leaders politiques ne doit pas faire illusion, une colère sourde est perceptible. Les déclarations méprisantes prononcées par le président français à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar en juillet 2007 sont le commentaire le plus approprié au déploiement des blindés et des hélicoptères français sur le sol africain. Si la guerre des civilisations a succédé à la mission civilisatrice, les discours et les méthodes ont à peine changé.

    Gbagbo et Kadhafi ne sont ni Lumumba ni Nasser. Ces autocrates vulgaires sont, au premier chef, responsables de la dévastation de leur pays, responsables des guerres civiles et responsables de l’intervention étrangère. Mais rien ne laisse supposer que leurs opposants leur soient supérieurs. Et c’est à ce niveau que se situent la matrice des convulsions africaines et l’alibi au néocolonialisme. De fait, le retour militaire de la France sur le continent martyr est avant tout l’expression de l’échec catastrophique des dirigeants politiques africains. Les hommes de pouvoir, en Libye, en Côte d’Ivoire, comme presque partout ailleurs en Afrique, assument l’échec de la décolonisation. La corruption et le pillage des ressources sont la caractéristique commune d’anti-élites civiles ou militaires affiliées aux réseaux d’affaires et aux groupes d’intérêts dans les anciennes métropoles. L’action continue de ces castes de pouvoir a précipité l’affaiblissement des États et à conduit à la destruction des sociétés gérées par la violence et la privation des libertés, plongées dans la misère et l’analphabétisme.

    Le néocolonialisme « humanitaire »

    Les interventions françaises répondent aux objectifs à moyen et long terme de ces groupes d’intérêts. En Libye comme en Côte d’Ivoire, il s’agit de conforter ou d’établir une présence dans des pays riches et qui ouvrent sur des régions stratégiques. Que ce soit l’Afrique de l’Ouest ou le Sahel, les régions visées sont à très fort potentiel minier dans la perspective d’une concurrence mondiale exacerbée pour le contrôle de ressources fossiles et minérales en raréfaction.

    Sur ces deux champs de bataille, les organisations régionales, la Ligue arabe et l’Union africaine, ont fait l’éclatante démonstration de leur impuissance, ou plus gravement dans le cas de la Ligue arabe, de faux nez au service des Occidentaux. Quant à l’ONU, réduite à son conseil de Sécurité dominé par les Américains et leurs alliés, elle est le centre suprême de légitimation du bellicisme occidental. La résolution 1973 est un modèle du genre : partie d’une zone d’exclusion aérienne, elle a abouti à un feu vert pour des bombardements généralisés sur les troupes de Kadhafi. L’interdiction d’envoi de troupes au sol – concession à des opinions occidentales qui ne souhaitent plus voir de corps expéditionnaires après l’Irak et l’Afghanistan – est en voie d’être contournée par le recours à des sociétés de guerres privées, du type Blackwater.

    Ainsi, ce bellicisme bien-pensant ouvre un vaste champ d’incertitudes et de périls. Au prétexte de voler au secours de la démocratie et du droit, le néocolonialisme aux habits neufs de l’humanitaire et de l’hégémonie néolibérale renaît sur les cendres des indépendances confisquées. Pour l’État français, le retour des vieux démons néocoloniaux n’est certainement pas le signe d’une relation renouvelée avec l’Afrique ou avec le monde arabe. Quant à ceux qui doivent leur accession au pouvoir par la force d’armes étrangères, ils doivent savoir qu’ils ont dénaturé leur combat politique et qu’ils devront assumer, sous une forme ou une autre, cette tare originelle et le déficit de légitimité qu’elle induit.