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dictature - Page 3

  • Affaires des disparus dans les années 90 : L’Algérie de nouveau condamnée

     


     

    L’affaire des disparus durant  les années noires continue  à résonner sur la scène internationale. Pour la quatrième fois en moins d’une année, l’Algérie est  « sèchement » condamnée  par le comité international des droits de l’homme de l’ONU.

    Le Comité international demande  à l’Algérie de poursuivre les auteurs de ces disparitions d’une manière « approfondie ». Ainsi, le Track Impunity Always (TRIAL), l’association suisse contre l’impunité vient d’obtenir une nouvelle fois la condamnation de l’Algérie par le Comité des droits de l’homme de l’ONU dans deux  autres affaires de disparitions commises en pleine période de terrorisme, dans les années 90.

    Il s’agit de Kamel Djerbouni arrêté en novembre 1996 à Alger, à son domicile « par un groupe militaire » et depuis il n’a plus jamais été revu, il était âgé de 31 ans.  L’autre affaire de disparition a eu lieu aux mois de mai et novembre, les frères Chihoub : Djamel et Mourad âgés respectivement de 19 et 16 ans arrêtés au niveau de leur domicile à Baraki et depuis ils n’ont plus été revus.

    A cet effet, le comité international des droits de l’homme demande à  l’Algérie de  «mener une enquête approfondie et rigoureuse sur la disparition» de Kamel Djebrouni et de Djamel et Mourad Chihoub. L’Algérie doit également «fournir aux  famille des disparus des  informations détaillées quant aux résultats de son enquête». L’ONU a sommé l’Algérie de «poursuivre, juger et punir les responsables des violations commises tout en indemnisant d’une manière appropriée les familles de victimes pour les violations subies».

    Pour ce qui est des  exécutions sommaires, torture et disparitions forcées, le comité de l’ONU  a demandé aux autorités judiciaires du pays  de ne pas appliquer, l’Ordonnance n° 06-01 de la «Charte pour la paix et la réconciliation nationale» adoptée en 2005.

    Le responsable de l’organisation, Philip Grant a insisté sur le fait  qu’«en Algérie l’impunité pour les crimes commis durant la guerre civile est absolue. Aucun responsable n’a en effet jamais été poursuivi. Les Nations unies viennent lui rappeler sèchement qu’un tel système, même consacré par la loi, viole de manière inadmissible le droit international ».

    En tout et avec ces deux affaires de condamnation, le TRIAL aura traité quatre affaires qui ont  fait l’objet d’une décision. Les deux autres décisions qui condamné l’Algérie pour ces affaires de disparitions remontent  au mois de mai et juin 2011.  Selon le TIRAL : « quatorze autres cas  de disparitions sont actuellement en cours devant le Comité des droits de l’homme et le Comité contre la torture sur l’Algérie ».

    Pour M. Grant «la communauté internationale doit enfin exiger que l’Algérie respecte les conventions qu’elle a ratifiées. Les familles des trois disparus, comme celles des milliers de personnes attendant encore de connaître le sort de leurs proches, ont droit à ce que justice leur soit rendue».

    Hamida Mechaï
  • “Modèle” coréen et dictatures ordinaires

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Le régime de la Corée du Nord a écœuré le monde par la manière dont il a exploité la mort de son  dictateur. Expliquer la chute de
    neige par le chagrin du ciel et faire pleurer les oiseaux parce qu’il ne suffit pas que la mort du despote attriste son seul peuple ! Il fallait
    que l’univers se montrât inconsolable de cette irremplaçable perte. D’ailleurs automatiquement remplacé par un fils grassouillet à l’allure d’attardé.
    Et c’est avec cette succession que les militaires nord-coréens ont fait sourire la quasi-totalité de la planète en baptisant le nouveau maître Pyongyang “le génie des génies en stratégie militaire”.
    Fils du “cher dirigeant”, lui-même fils du “Grand Leader” (appelé aussi “professeur du monde entier” !), Kim Jong-Un, troisième du nom, perpétue la tradition dynastique coréenne unique dans une république communiste.
    Pourtant à y réfléchir, le régime des Kim n’a pas le monopole de la transmission héréditaire. Les dirigeants des États dits arabes, en plus d’avoir tous versé dans la pratique absolutiste du pouvoir, se sont distingués par leur conception patrimoniale des pays dont ils s’emparent. Ils sont naturellement tenté de léguer leur pouvoir à un proche. Même là où les peuples arabes ont échappé à la restauration du royaume ou de l’émirat, les despotes parvenus par l’intrigue, les jeux d’alliances tribales, le putsch ou la volonté des puissances tutrices, se sont laissé séduire par le plaisir de remettre le butin à leurs descendants. L’Égypte, qui a déposé la monarchie héréditaire pour ériger la République élective, vient de connaître une révolution populaire en grande partie suscitée par le dessein de Moubarak de transmettre son autorité à son fils Gamal. En Syrie, Bachar al-Assad défend à coup de bombardement une présidence de la… République qu’il a reçue en legs de papa. Ainsi, tous les chefs d’État arabes, qu’ils relèvent d’un système monarchique ou de quelque artifice crypto-républicain, démocratique bien entendu, pensent, à un moment de leur règne, à régler la question de la succession en choisissant un dauphin dans la filiation ou la fratrie.
    Si les militaires nord-coréens ont inventé un mode d’alternance “républicaine” dont ils n’ont plus le monopole, ils ne sont pas les seuls à présenter la figure de leur autoritarisme comme le plus grand esprit de son époque. Toutes les dictatures imposent cette image d’intelligence providentielle et de clairvoyance infaillible de nouveau maître. Et la meilleure manière de l’imposer, c’est de la rendre indiscutable. De faire de la contestation du chef un acte de subversion et de son image un tabou. Au contraire, même dans la contestation, il faut en appeler au chef suprême, l’entourage n’étant jamais à la hauteur de son chef.
    Le peuple n’étant jamais collectivement déficient pour croire à l’infaillibilité, il faudrait que la retenue imposée par la terreur ou la cupidité apparaisse comme une adhésion spontanée.
    Certes, il n’y a plus qu’en Corée du Nord qu’on impose la crainte qu’on fait passer pour une admiration nationale du chef. Ailleurs aussi on assiste à des démonstrations d’émotion qui exprime le même rapport, apparemment irrationnel, à l’arbitraire. Il n’y a là qu’une différence de degrés entre les rituels de ces dictatures caricaturales et les pratiques de nos dictatures ordinaires.

  • Législatives 2012, entre statu quo et veille insurrectionnelle

     

    Par
     

     
    Le couple Bouteflika-généraux se sont entendus sur une mise en scène grandeur nature.

    Trois possibilités s’offrent à nous à l’occasion de ces législatives.

    La normalisation de la vie démocratique, et c’est le décollage à coup sûr du développement de la société ; rien ne change, et c’est le renforcement du statu quo et de l’immobilisme avec son lot de répression de toute opposition au système de pouvoir et d’exacerbation de la délinquance économique ; ou alors l’implosion des deux acteurs antagoniques, les forces armées hégémoniques et la société civile, rendu possible par une situation insurrectionnelle inévitable, dans un affrontement tragique réduisant à néant la paix civile.

    La question que tout un chacun se pose, "que peut-on espérer des législatives de 2012 ?" doit être posée d’évidence autrement, sous un angle biaisé, en prévision du constat de l’absence de volonté chez le pouvoir de procéder à une réelle normalisation de la vie politique, tellement la volonté de changement est quasi absente de toutes ses manifestations, qui écarte d’emblée la première possibilité. De la sorte à s’interroger plutôt sur la question suivante : sous quelle forme de reconfiguration de la façade "démocratique", le pouvoir central occulte, qui s’ingénie à instrumentaliser cette diversion électorale, à l’abri du regard des Algériennes et des Algériens, est en train de bricoler dans l’ombre, pour conserver son pouvoir et préserver ses intérêts ?  De façon à s’interroger plutôt, après ce constat sans appel de la volonté du pouvoir à maintenir le statu quo, sur les dérives que peut engendrer cette situation, sur le devenir immédiat de la nation. Quelles conséquences cette sournoise et dangereuse manipulation pourrait avoir sur l’avenir immédiat de la vie politique et sur la paix civile qu’elle menace, en prévision de la non-satisfaction des attentes de la population, qui se profile, en matière de liberté et de souveraineté et par son exaspération devant le mensonge et les manipulations dont elle fait l’objet depuis toujours ?

    Car, pour tout Algérienne et Algérien, censé, frustré d’être privé de sa citoyenneté, souffrant d’une névrose permanente d’être dominé par un pouvoir illégitime, insatisfait de son besoin d’information et de transparence sur son fonctionnement, à qui il n’accorde, ni sa confiance en son État, ni en ses institutions, impuissant devant la dilapidation de ses biens par un pouvoir centralisé et despotique, qui instrumentalise un gouvernement dit "démocratique", mais qui en vérité n’est qu’un leurre à son profit exercé dans l’opacité totale pour une domination absolue de la société, qui ne fait que prolonger indéfiniment le désespoir et l’incertitude pour son avenir, rien ne pourra venir apaiser sa colère et encore moins, lui faire croire à la sincérité de cette grotesque manipulation imposée par une conjoncture nationale, régionale et internationale très défavorable.

    D’autant, qu’il est évident pour tout observateur désintéressé, que la volonté de reconfiguration de ce simulacre de "démocratie" répond pertinemment à cette conjoncture défavorable à laquelle le pouvoir algérien est confronté, et que cela ne résulte d’aucune volonté politique déterminée.

    D’abord sur le plan national, les révoltes chroniques et généralisées à l’ensemble de la société algérienne depuis janvier 2011, dont le contenu principal des revendications qu’elles expriment est la contestation de l’illégitimité du pouvoir, par la demande de changement des règles politiques, pour l’instauration d’un véritable système démocratique, qui l’a contraint à introduire un leurre de processus de réforme. Ensuite, sur le plan régional, avec les révolutions arabes en cours et la disqualification du système de pouvoir centralisé et totalitaire, auquel le pouvoir algérien s’identifie lui-même, dont il s’est senti obligé d’apporter une réponse, par un ravalement de la façade démocratique, pour que celle-ci apparaisse à l’opinion nationale comme un rétablissement de la légitimité démocratique. Mais surtout la pression des puissances internationales, qui ne peuvent plus assumer l’image de complicité avec un pouvoir anachronique, avec les bouleversements géopolitiques qu’ont engendrés les révolutions arabes. Dont ils sont contraints, eux aussi, de rendre compte à l’opinion internationale et surtout à leur propre opinion nationale. D’où l’objectif principal visé par le pouvoir algérien à travers ces législatives, qui est l’amélioration de son image devant l’opinion nationale et internationale, par leur mise en scène spectaculaire.

    En principe, les législatives sont une opération électorale, qui caractérise les sociétés démocratiques, fondés sur le suffrage universel. Elles concernent les élections des députés qui vont former l’institution de l’assemblée nationale, qui auront pour mission de légiférer et de promulguer des lois. Ces députés peuvent aussi bien appartenir à des partis politiques constitués librement ou être indépendants, militants ou non dans des associations issues de la société civile. Parmi ceux qui auront le plus de voix à l’issue de ces élections et par compatibilité pour un projet politique commun, formeront le gouvernement. La transparence de ces élections est garantie par la loi et tout contrevenant est passible de sanctions pénales. En démocratie, les députés sont désignés librement par le peuple, pour leur probité et leur sens du patriotisme, qui est évalué en fonction de leurs projets pour le développement de la société dans tous ses aspects. Avant le déroulement de cette consultation populaire, ceux-ci seront amenés à faire compagne, c’est-à-dire, faire valoir leurs projets pour la circonscription qu’ils prétendent représenter, s’ils seraient élus, qui seront débattus avec les électeurs pour essayer de les convaincre de la justesse de leur choix, jusqu'à la veille de ces élections. Aidés en cela par l’administration publique pour leur faciliter cette tâche d’intérêt général. Notamment, en leur facilitant l’usage de l’espace public, l’accès aux médias, la garantie de l’application et du respect de la loi concernant les procédures administratives pour l’obtention des autorisations nécessaires, etc.

    À chaque "bataille" pour les législatives, les électeurs retiennent leur souffle avant l’annonce des résultats définitifs, car les candidats à la députation pour lesquels ils ont voté, leur ont tenu des promesses, qu’ils aimeraient bien les voir élus, pour que leurs attentes en matière de développement de la société et de la gouvernance en général soient comblées.

    Une fois élus, si les promesses électorales n’ont pas été tenues en cours du mandat, les électeurs déçus manifestent leur mécontentement et leur désapprobation et poussent les élus à la démission. Par ailleurs, pendant leur exercice, lorsque des élus ou des membres de l’administration publique manifestent des signes d’enrichissement rapide, sitôt une enquête est déclenchée par les instances compétentes et au moindre indice de culpabilité l’affaire est portée devant une justice indépendante pour son instruction, et sera systématiquement relayée par des médias libres pour l’information des électeurs. Pendant ce temps-là ! l’accusé est amené à démissionner de ses fonctions, malgré la présomption d’innocence qui continue à courir pendant l’instruction du procès, jusqu’à la décision souveraine et définitive de la justice.

    Qu’en est-il des législatives en Algérie ?

    Depuis la fin de l’occupation coloniale française en 1962, jusqu'à ce jour, le peuple algérien a été privé de tous ses droits politiques, sinon de tous ses droits tout court. Le pouvoir étant exercé d’une manière absolue, sous la forme d’une domination despotique, brutale et sanguinaire, par une petite bourgeoisie bureaucratico-militaire, qui ne tolérait aucune opposition à son hégémonie totalitaire. Suite, au bain de sang qui a suivi les révoltes d'octobre 1988, ils instrumentalisèrent une démocratie de façade, basée sur la falsification des élections et la répression de l’opposition et de la presse libre, qu’elle n’arrive pas à instrumentaliser. Cette démocratie de façade est représentée aujourd’hui par l’alliance présidentielle, composée du FLN, du RND, du MSP et d’une multitude d’autres formations politiques et syndicales de moindre importance, qui gravitent autour du centre du pouvoir et qu’ils imposèrent à l’opinion nationale et internationale comme une façade pluraliste, mais en réalité elle fonctionne comme un "néo-parti" unique. La supercherie de cette démocratie de façade fonctionnera avec tout ce que ce système politique pluraliste comporte comme institutions, dressées comme des épouvantails dans un champ politique où il est interdit de s’aventurer pour quiconque n’est pas intronisé par ce centre de pouvoir, qui est exercé en réalité dans l’ombre, dans une opacité totale. La règle d’intronisation consiste en l’acceptation du principe hétéronomique (wala’) définissant le support de clientèle qui commande l’allégeance.

    Devant la conjoncture défavorable, à laquelle le pouvoir algérien est confronté depuis le début de l’année 2011, qui menace son pouvoir et ses intérêts, il se lança dans une propagande insolite, qui a démarré avec le discours du chef de l’État en avril de la même année, par la promesse de réformes qui devraient aboutir à la normalisation de la vie politique. C’est-à-dire, le rétablissement de la légitimité politique par l’instauration d’une vraie  démocratie et la fin de son instrumentalisation, par le rétablissement de la souveraineté nationale en rétablissant le suffrage universel et la fin de sa falsification. Le rétablissement des libertés civiques et la lutte contre la corruption et toute autre forme de délinquance économique.

    Dans les faits, six mois plus tard, le peuple algérien, suivant le menteur jusqu’au seuil de sa porte, comme dit le dicton populaire, amèrement déçu, constate que cette promesse de normalisation n’est qu’une énième diversion, qui a débouché plutôt sur un renforcement de la centralisation du pouvoir, l’accentuation de son caractère autoritaire et totalitaire, et une neutralisation plus efficace encore de toute possibilité d’émergence d’un quelconque contre-pouvoir, que ce soit en matière d’opposition politique que de médias ou presse libre, et la corruption demeurant au même degré de nuisance.

    Cependant, une nouvelle donnée est venue s’ajouter à la panoplie des moyens de manipulation de l’opinion dont dispose le pouvoir à ce jour : la dimension spectaculaire, imposée par la conjoncture nationale et internationale.

    En fait, les législatives sont en train de se préparer sous forme de mise en scène, destinée à un spectacle grandeur nature, auquel les opinions nationale et internationale sont conviées. Observateurs et médias étrangers sont invités pour une retransmission planétaire. Non, sans que le pouvoir algérien ait au préalable orchestré toutes les partitions en sa faveur, lui garantissant le maintien de son hégémonie sur la société. Neutralisation de l’opposition politique et de la société civile, promotion de l’islam politique, sous contrôle, pour leurrer l’opinion aliénée dans cette idéologie, en lui faisant croire à une réelle victoire par son intégration dans le paysage politique maghrébin. Simulation de vrais-faux conflits politiques au sein de l’alliance présidentielle, pour faire croire en une véritable pré-campagne électorale, par la provocation de conflits de clans et de personnes au sein du parti FLN, par la démission spectaculaire et absurde du MSP de l’alliance présidentielle, après dix ans de complicité dans la gestion de la façade démocratique, tout en conservant ses ministres dans le gouvernement ! Habilitation de nouveaux partis politiques par leur filtrage d’une manière très rigoureuse, qui en réalité auront pour rôle l’atomisation du corps électoral et le renforcement du néo-parti représentant l’alliance présidentielle, de sorte que même s’il n’y a pas de falsification du comptage des urnes, c’est ce néo-parti qui aura la majorité des voies. Ce qui met le pouvoir en confiance en lançant le défi de la présence d’observateurs internationaux pour superviser ces législatives. Encore, qu’il n’est pas certain que l’on assiste à un taux de participation  au vote aussi spectaculaire que ne l’a été la préparation de ces législatives.

    On ne peut donc rien espérer des législatives de 2012 ?

    À leur issue, peut-être même avant ou pendant leur déroulement, le peuple algérien, se rendant à l’évidence que rien ne changera, que la reconfiguration du gouvernement continue à se décider dans des lieux occultes au profit d’une bourgeoisie bureaucratico-militaire hégémonique et que le suffrage universel, même s’il est d’apparence propre, ne change rien à sa situation, exacerbant sa frustration, n’aura d’autre possibilité de réaction que de précipiter la troisième possibilité, c’est-à-dire la prédisposition de la situation à l’ouverture de la voie à toutes les dérives possibles, et à toutes les incertitudes sur la paix civile, pouvant basculer à tout instant vers une situation insurrectionnelle très violente. Dont, la tragédie sera plus importante encore que celle de la décennie meurtrière et destructrice des années 1990. Qu’à ce jour, personne ne peut prévoir l’étendue. Tellement le pouvoir n’est pas disposé à céder à ses privilèges et le peuple se sentant abandonné à lui-même, y compris par les élites, les intellectuels et les médias.

    Youcef  Benzatat

  • Bouteflika a célébré une révolution indésirable en Algérie

     

    Par |
     

    Bouteflika en Tunisie avec le président et le premier ministre samedi.

    C’est le sommet du cynisme. Bouteflika s’est déplacé samedi à Tunis pour féliciter les tunisiens d’avoir chassé Ben Ali du pouvoir.

    Ce qui est bon pour les Tunisiens ne l’est manifestement pas pour les Algériens. Le président s'est déplacé à Tunis, à l'invitation de Marzouki pour participer à la célébration de l'an Un de la chute du tyran Zine Al Abidine Ben Ali. Nos internautes donnent leurs avis.

    Ali Chamlal. Hier, ami naturel de Ben Ali et de Kadhafi, aujourd'hui camarades de circonstances de Merzouki et de Abdeljalil, le retournement de veste est facile pour les dictateurs africains. 

    Capricorne. Je croyais rêver lorsqu'un jour chez ma soeur, sur  Algerian TV, j'ai vu Bouteflika aux côtés de Benali prononcer une allocution. Je ne me souviens pas de ce qu'il disait tellement le personnage ne m'intéressait pas. Mais je n'en revenais lorsqu'il demander au public de l'applaudir. Puis disant quelque chose de c  plus insensé encore, il s'arrête et demande.... des youyous !!!! Jamais, au grand jamais, mais alors à aucun moment, je n'avais imaginé qu'un être humain puisse s'abaisser à ce niveau. C'est l'abîme ! Le paroxysme de la bassesse ! Cela a dépassé jusqu'au cadre de mon imaginaire! Il n'a pas honte à son âge? En tout cas j'ai eu honte à sa place! J'ai même rougi.

    Ali Foughali. Regardez bien cette photo et ce regard hargneux de Bouteflika qui semble mal à l'aise dans ses petits souliers. Il sait pertinemment que sa place n'est plus là. Il sait pertinemment de le passé va le rattraper et le sort qui l'attend est celui de Ben Ali ou celui de Moubarak. Pour ma part je ne lui souhaite pas le sort qui a été réservé à Mouammar Kadhafi. Le temps est en train de faire son travail doucement et le peuple algérien est quant à lui très patient. G. Moustaki disait à propos de la dictature de Pinochet. "Ils ont la force et nous avons le temps". Rien ne résiste au temps même un Pharaon qui se prenait pour un éternel. Vive l'Algérie libre et démocratique.

    J'invite tous les lecteurs de post à chercher sur Google le mot "enfumade" et vous comprendrez alors pourquoi on doit aimer notre Algérie.

  • Laghouat: Affrontements entre manifestants et forces de l'ordre


     

    Les forces de l'ordre ont procédé mardi 10 janvier, dès 7h30 à des arrestations massives aux alentours du siège de la wilaya de Laghouat où campent depuis maintenant 6 jours des citoyens  mécontents d'une liste de distribution de logements "jugée"injuste. 

     

     

    Les affrontements ont éclaté entre les forces de l'ordre et les manifestants, qui n'ont pas voulu quitter les lieux. 

    Le bureau de la ligue algérienne des droits de l’homme a reçu plusieurs plaintes notamment de la part des parents dont les enfants ont été arrêtés. « La ville est encerclée, les forces de l’ordre ont visé les quartiers dont les citoyens sont susceptibles d’affluer en masse vers le centre ville » a-t-on appris de sources locales.

    «Les affrontements ont éclaté vers  8h30 », nous dira Yacine Zaid. Mais ce qui est sur, selon Hadj Nacer Aïssa, président du bureau régional du comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), est que « la répression est féroce et les casques bleus sévissent impitoyablement » , regrette-t-il.

    A l’heure où nous mettons en ligne l’information, la ville de Laghouat est encerclée par les forces anti émeutes et les affrontements sont violents. Selon nos interlocuteurs « on ne sait pas encore ce qui va arriver dans les prochaines heures ».

     

    Hamida Mechaï
  • l'algerie est une dictature, vous vouliez ou pas, celui qui traite avec :est complice du genocide du peuple algerien

    Classée 130e et régime autoritaire par l’indice de démocratie dans le monde

    Un autre blâme pour l’Algérie de 2011

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    Le rapport, fraîchement rendu public, présente une mesure de l’état de la démocratie dans le monde au début décembre 2011.

    La fin de l’année est propice aux bilans, c’est aussi cette période que choisissent les organismes internationaux de réflexion et d’analyse pour rendre publics leurs rapports et classements des pays sous différents indices. Année après année, l’Algérie n’en finit pas de recevoir des blâmes de ces organismes et pourtant elle semble se complaire dans les inconfortables derniers rangs. The Economist Intelligence Unit (EIU), un think tank britannique, lui donne ainsi une place de 130e mondiale sur 167 pays dans son classement des pays par indice de démocratie. Le rapport, fraîchement rendu public, présente une mesure de l’état de la démocratie dans le monde au début décembre 2011.

    L’indice de démocratie, selon ce rapport, repose sur 5 catégories de mesures, à savoir le processus électoral et le pluralisme, les libertés, le fonctionnement du gouvernement, la participation à la vie politique et la culture politique. Quatre types de régime sont recensés par The Economist Intelligence Unit pour catégoriser les pays, à savoir le plein de démocratie, les démocraties imparfaites, les régimes hybrides et enfin les régimes autoritaires. L’Algérie avec sa médiocre 130e place est classée parmi la catégorie des régimes autoritaires. Elle perd ainsi 5 places par rapport au même classement établi l’année dernière tout en gardant sa piètre catégorie. Une preuve que malgré les bouleversements qu’a connus la région, le régime d’Alger est loin de vouloir changer ou de s’ouvrir.

    Dans le même classement, et eu égard aux effets des révoltes ayant débuté durant l’année en cours, la Tunisie est classée 92e cette année au lieu de 145e en 2010. L’Egypte est 115e contre 138 en 2010, le Maroc est classé à la 116e place au lieu de 119, et la Mauritanie est 109e contre la place de 115e en 2010.
    Ces pays sont passés du classement de régime autoritaire à régime hybride. Même la Libye est classée 125e cette année, alors que l’Algérie vient juste avant la Syrie et l’Arabie Saoudite. Les «réformes politiques» qu’on a voulu vendre comme la preuve d’une tendance vers plus d’ouverture et de liberté n’ont été d’aucun effet réel sur la vie politique. Bien au contraire, elles ont confirmé et codifié le rétrécissement des espaces de liberté.

    Le bulletin de l’élève Algérie est peu flatteur, pour ne pas dire insultant. En termes de processus électoral et de pluralisme, le classement accorde la note de 2,17 sur 10 à l’Algérie, contre 2,21 pour le fonctionnement du gouvernement, 2,78 pour la participation politique, 5,63 pour la culture politique et 4,41 pour les libertés. «Des élections libres et équitables, et la garantie des libertés sont des conditions nécessaires pour l’établissement d’une démocratie, et risquent même d’être insuffisantes pour une démocratie pleine et consolidée si elles ne s’accompagnent pas de transparence et de gouvernance efficace. Une participation politique efficiente et le soutien à la démocratisation de la culture politique sont nécessaires pour nourrir et protéger la démocratie», souligne le rapport de l’EIU. Notons que la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord compte 15 régimes autoritaires sur 20.

    «Les régimes autoritaires dans la région MENA partagent des caractéristiques similaires : atteintes aux droits humains et absence de libertés fondamentales, corruption endémique et népotisme ; petites élites qui contrôlent la majeure partie des richesses de la nation, gouvernance et prestations sociales pauvres. Autres caractéristiques : difficultés économiques et baisse du pouvoir d’achat, chômage élevé et grande inflation. Des régimes établis depuis de très longues années», indique le même rapport.
    Ce dernier souligne que si le Printemps arabe s’est accompagné de changements significatifs dans certains pays, dans de nombreux autres de la région, il y a eu un effet de régression en matière d’ouverture et continuent d’asseoir leur pouvoir en s’appuyant sur la rente pétrolière.

     

    Nadjia Bouaricha
  • Démocratie en Algérie : la marche arrière


    Par : Mustapha Hammouche

    Encore un classement qui accable l’Algérie en matière de démocratie : 130e sur 167, selon le rapport pour décembre 2011 d’un think tank britannique ! Dernière du Maghreb, Libye comprise, elle ne dépasse plus que la Syrie et l’Arabie Saoudite dans le monde dit “arabe”.
    Dans ce cas au moins, les “réformes” n’ont pas fait illusion. Les huit mois passés, depuis la déclaration présidentielle du 15 avril, entre “larges consultations” et “débats parlementaires”, ont accouché de lois aggravant le verrouillage de la vie publique. Les partis, les associations et la presse voient leurs champs d’intervention réduits à d’insignifiantes niches et sont soumis à une surveillance administrative comme jamais ils ne l’ont été depuis la promulgation de la Constitution de 1989. Toutes les notions successivement invoquées par les régimes pour mettre la société sous surveillance policière ont été convoquées, collectivement, pour traquer la moindre parcelle de liberté politique ou civique résiduelle : souveraineté, ingérence, sécurité, éthique, valeurs nationales, constantes nationales, intérêt économique et même la démocratie… dans les partis.
    La diffusion de la peur, la dévitalisation clientéliste et financière, l’affermissement du contrôle de la société, l’assujettissement politique de la justice ont contribué à opérer, en dix ans, une régression spectaculaire des libertés publiques en Algérie.
    La manière dont le Président a entériné, dans ses deux récentes interventions, les dernières “lois de réformes” confirme que la marche arrière démocratique a été délibérément enclenchée par un régime homogène et cohérent dans son option antidémocratique.
    Il fut, par endroits, question d’une intervention du Président pour user de ses prérogatives constitutionnelles contre des “dérives” liberticides du Parlement ; il a fini par confirmer la symbiose des pouvoirs dans ce processus. Le balisage est tel que, pour se frayer un chemin, le parti, l’association ou l’organe de presse doit se renier dans sa mission et sa vocation : à quoi serviraient-ils si l’administration est seule dépositaire des valeurs intouchables de la société, de l’intérêt du pays, y compris économique, de l’histoire et qu’à ce titre, elle a droit de vie et de mort légale sur tout individu ou organisation qui lui conteste le monopole de l’intérêt national ?
    Le régime court allègrement vers de nouvelles élections législatives, forcément mieux maîtrisées que les précédentes, puisqu’il a pris soin de s’apprêter de lois plus coercitives que jamais. Des lois tellement attendues que les élections législatives — enfin “démocratiques” — qu’elles serviront à encadrer ont été annoncées avant même que ces lois ne soient votées !
    Il n’y a même pas le souci de prévenir le fléau qui disqualifie régulièrement les élections nationales : l’abstention, mode ultime d’expression du rejet du système de notre scrutin préfabriqué. Même Cuba, quand il fait une avancée, c’est une avancée : désormais, les Cubains ont le droit de sortir du pays et de… revenir. Étrange comme notre fonctionnement politique qui, longtemps, a mimé le modèle soviétique, ressemble aujourd’hui au modèle “démocratique” russe !
    C’est déplorable comme au fil des classements internationaux, notre pays s’entête à faire partie des dernières citadelles de l’autoritarisme !
    M. H.

  • La dérive du régime algérien : le pourissement jusqu’à l’explosion.

     

     

    Yahia Bounouar

     

     

    In kalimadz

     

    « Ceux qui rendent une révolution pacifique impossible rendront une révolution violente inévitable ».
    John Fitzgerald Kennedy

     

    Mais que fait donc le régime algérien ? Alors que de toute part le monde bouge, que les révoltes ( révolutions) arabes chamboulent la région, que le reste de la planète est confronté à une crise économique sans précédent, que les bouleversements géopolitiques sont entrain de modifier la face du monde, le régime à Alger, fait l’autruche et espère passer entre les gouttes de l’histoire.

     

    Partout sur la planète, dans les pays riches comme dans les autres, les dirigeants se creusent les neurones pour tenter de trouver une improbable solution. Partout, des scénarios sont élaborés, discutés, amendés. Partout sur la planète, des stratégies sont mises en place, même sans aucune garantie de succès. Partout des femmes et des hommes réfléchissent aux moyens de sortir d’une crise énorme. Partout des citoyens s’emparent de leur destin et pèsent sur les choix et tentent de trouver des solutions à cette phase historique de « transition globale ».

     

    Pendant ce temps, à Alger, poursuivant son petit bonhomme de chemin, à un rythme de septuagénaire, le régime algérien s’attèle à ce qu’il nomme des « réformes » qui lui permettront se succéder à lui même tout en faisant croire, tout à la fois, aux algériens et à la communauté internationale, qu’il y a eu «  une révolution » en Algérie.

     

    Pour faire comme les voisins, le pouvoir s’apprête à organiser des élections législatives sans dynamique politique citoyenne, ni libéralisation des médias, mais aussi et surtout sans changement de régime préalable.

     

    Après avoir été « socialistes » lorsque cela correspondait au contexte international dans les années 60 et 70, « capitalistes et libéraux », lors des décennies suivantes, ils seront « islamistes »  après le printemps arabe. L’essentiel pour eux, est de garder le pouvoir de manière exclusive, quelque soit l’orientation politique à adopter. Les dirigeants algériens actuels n’ont aucune conviction politique, ni vision stratégique. Leur seule ambition : demeurer au pouvoir et profiter des richesses du pays.

     

    De toute façon, cela fait maintenant plusieurs années que l’Algérie n’est plus gérée. Le chef de l’état, n’est pas en mesure d’assumer sa charge depuis le début de sa maladie en 2005. Ces déplacements se raréfie et il ne parle plus au peuple. Il arrive difficilement à organiser 4 à 6 conseils des ministres par an alors même qu’il a concentré la quasi totalité des pouvoirs. Lorsque la « rumeur » sur son état de santé prend de l’ampleur, il s’arrange pour apparaître à la télévision, aux coté d’un étranger de passage en Algérie. Le mandat du président du conseil constitutionnel a expiré depuis plusieurs mois sans qu’il ne soit remplacé. Le gouvernement, réduit à une équipe de collaborateurs est à la dérive et se donne en spectacle avec avec des « chamailleries » indécentes et indignes entre certains ministres et le premier ministre. La vie politique est au « congélateur ».

     

    Seul la manne financière et les appareils répressifs (police et DRS) tournent à plein régime. La première dilapidée sans retenue, ni réflexion a pour objectif d’acheter la paix sociale et d’inciter les algériens à renoncer à leurs droits et leur dignités en contre partie d’un argent qui leur appartient, de toute façon. Les seconds activent, également sans retenue, pour étouffer dans l’œuf toutes les tentatives d’organisation d’une quelconque contestation en utilisant les méthodes habituelles des régimes autoritaires comme la manipulation, le harcèlement, les arrestations arbitraires et les chantages en tous genres.

     

    Le régime algérien ne pourra pas, comme il l’espère, « tromper » l’histoire et le monde en jouant, dans le même temps, son propre rôle et celui de son alternative.

     

    A y regarder de plus près et si l’on enlevait seulement deux ou trois journaux, à bien des égards, l’Algérie de décembre 2011, ressemble étrangement à celle du début de l’année 1988. Combien de temps le pays peut-il encore tenir dans cette situation avant l’inévitable explosion?

  • algerie à la traine

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  • pas de justice, pas de droit,pas changement ....rien ,l'algerie dernier bastion de la dictature au maghreb

     

    Le MDL dénonce "les violations et le non-respect des droits de l’homme"

    Par
     
     
    Une nette régression des libertés est observée par le MDL.

    Dans une déclaration qui nous est parvenue, le Mouvement des droits et libertés a dressé un tableau noir des libertés en Algérie.

    "L’état des libertés reste inquiétant malgré l’annonce de réformes pour la démocratisarion des institutions. Sur le terrain, les violations et le non-respect des droits de l’homme en général et de la loi en particulier sont encore légion."

    Revenons sur les cas de prisonniers qui ont fait l’actualité ces derniers mois, le MDL soutient que "la condamnation à perpétuité de Baba Nedjar à base d’un dossier vide reste à cet égard significatif des approximations d’une justice expéditive. Le refus d’accéder à la révision de son procès, malgré une très longue grève de la faim qui menace de l’emporter, est révélateur de l’autisme d’un pouvoir décidé à avoir raison seul contre tous".

    Harcèlements judiciaires

    Le MDL, sous la signature de Yasmina Si Abderrahmane, Hamid Ouazar, Tarik Mira, Ali Brahimi, a souligné le cas d’un jeune Oranais converti au christianisme victime de la justice : "Le jeudi 17 novembre, à Oran, ce sera au tour d’un citoyen converti au christianisme de subir les foudres d’une justice qui viole la loi fondamentale consacrant la liberté du culte. Dans le cas d’espèce, la citoyennté est niée et la justice se mue en tribunal d’inquisition. Siaghi Abdelkrim, honteusement condamné à 5 ans de prison en première instance, doit être sauvé des affres de l‘injustice et du non droit". Aussi, les signataires appelle à "son élargissement".

    Les "promesses" présidentielles passées au pilori

    Pour ce qui est des réformes promises, le MDL observe que "le test de sincérité du régime n’est pas concluant à en juger par la démarche dite de réforme et par le contenu des projets de loi en cours d’adoption parlementaire". Les atteintes au libre exercice politique n’ont pas diminué. Bien au contraire. "Les mêmes pratiques de violation des lois sont reconduites. Une réunion du FFS n’a pas été autorisée tandis que la conférence nationale du MDS a dû être transférée vers son propre siège par la faute de la  rétention d’autorisation jusqu’ à la veille au soir de sa tenue. Les médias publics notamment audiovisuels restent fermés à toute pluralité. On gèle les lois en vigueur sur les partis et les associations". Et judicieusement, les signataire observent qu’"on annonce à l’avance le nombre et les noms des partis qui vont être agréés dans le cadre d’une nouvelle loi  encore à l’état de projet même pas débattu par le Parlement".

    Accentuation du contrôle du pouvoir

    Le MDL ne donne pas crédit aux rares "réformes" arrivées à l’APN. "En dehors des quotas réservés aux femmes dans les listes électorales, le nouveau processus de légitimation, vise à accentuer le contrôle du pouvoir sur les sociétés politique et civile. Tout indique que l’on assiste à un remodelage arbitraire et administratif de la scène politique?"

    En conclusion, le Mouvement pour les droits et libertés estime que "les mêmes causes produisant les mêmes effets, aucun changement ne peut naitre d’une logique de fermeture".

    Synthèse Yacine K.

  • L'ALGERIE aussi elle est indignée ,mais dans son coeur et dans ses pensées ,la dictature oblige.

    Dans 951 villes à travers 82 pays : Les «indignés» veulent un nouveau monde

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    951 villes dans le monde ont répondu hier à l’appel du mouvement américain  Occupy Wall Street pour dénoncer la grande spéculation financière, la corruption, les inégalités sociales et la pauvreté.
     

    Occupy Wall Street» (occupons Wall Street). Le mot d’ordre lancé par les «indignés» américains est désormais suivi à la lettre dans les cinq continents. Le temple mondial de la finance qu’abrite New York est secoué depuis un mois par des manifestations pacifiques hostiles à un système économique qui protège les grands banquiers et les barons de la spéculation boursière. Le New York Stock Exchange (NYSE), Bourse de New York, est sous haute surveillance. «Entre la sortie de métro et les 500 mètres qu’il faut marcher pour accéder au NYSE, les promeneurs sont encadrés par une armée de policiers. Ils sont une dizaine à chaque intersection et c’est sans compter l’omniprésence de policiers à cheval qui patrouillent au pas», rapporte l’envoyé spécial de l’agence canadienne Cyber Presse.

    Un encadrement sécuritaire qui coûte à la ville de New York, d’après des journaux américains, près de 2 millions de dollars par jour ! Les citoyens américains en colère sont regroupés au Zuccotti Park, non loin de la Bourse de New York. Pour l’heure, il leur est strictement interdit de s’approcher du lieu sacré du capitalisme. Wall Street, une rue à Manhattan, est même fermée à la circulation automobile. Vendredi 14 octobre, la police a arrêté une quinzaine de protestataires qui voulaient marcher sur Wall Street. Le mouvement s’est étendu avec une incroyable rapidité à une trentaine de villes aux Etats-Unis : Denver, San Diego, Seattle, Los Angeles, Boston… «Il est temps de nous unir. Il est temps pour eux de nous écouter», est le message désormais relayé dans 82 pays où des manifestations ont eu lieu hier.


    Selon le site 15october.net, créé pour amplifier le message des «indignés», 951 villes ont répondu à l’appel de sortir dans la rue pour s’élever contre les règles financières dominantes. «Maintenant il est temps de nous réunir dans une protestation mondiale non violente. Le pouvoir en place travaille au profit de quelques-uns en ignorant aussi bien la volonté de la majorité que le prix humain et environnemental que nous payons. Cette situation intolérable doit cesser. Unis, d’une seule voix, nous allons faire savoir aux politiciens et aux élites financières qu’ils servent que c’est à nous, le peuple, de décider de notre avenir. Nous ne sommes pas des marchandises entre leurs mains ni entre celles des banquiers, qui ne nous représentent pas», est-il relevé.


    Ce mouvement semble prendre le relais de l’action des altermondialistes qui s’est quelque peu essoufflée. «Occupy Wall Street» entend, une fois élargi, initier le changement mondial que les populations écrasées par les dettes des Etats veulent. Un changement qui, selon ses promoteurs, sera porteur de «vraie démocratie» et assurera les droits aux plus faibles, ceux qui souffrent de  la délocalisation des usines, de la faillite des banques (un mot qu’on ne prononce plus en Europe) et de la réduction des dépenses sociales des Etats. Hier à Rome, la police n’a pas hésité à charger des manifestants. Certains, selon les agences de presse, ont lancé des cocktails Molotov contre les forces antiémeute. Une annexe du ministère italien de la Défense a été incendiée. Malgré cela, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Rome aux cris de : «Une seule solution, la révolution !». Le fondateur de WikiLeaks (le site qui a révélé au monde la teneur des câbles diplomatiques confidentiels américains), Julian Assange, s’est joint aux «indignés» rassemblés à la City (quartier financier) de Londres. «Nous soutenons ce qui se passe ici parce que le système bancaire à Londres est le bénéficiaire d’argent issu de la corruption», a-t-il déclaré, repris par l’agence AFP.


    En Suisse, des centaines de personnes se sont regroupées sur la célèbre Paradeplatz de Zurich, plaque tournante de la finance. Au Square Victoria, à Montréal, des centaines d’«indignés» se sont retrouvés aussi pour les mêmes revendications. «Au Québec, avec la corruption au niveau des villes, de la province, du pays, il y a beaucoup de choses à remanier dans notre propre cour», a souligné Éric Bouthillier, un manifestant, cité par le journal La Presse. «Vous ne pouvez pas manger de l’argent», est un des slogans des «indignés» australiens, sortis à Melbourne, Sydney et Perth. Des manifestations similaires ont eu lieu au Japon, en Corée du Sud, à Hong Kong, à Taiwan, aux Philippines, en Nouvelle-Zélande, en Allemagne, au Brésil, au Mexique, au Koweït, en Bolivie, en Finlande, en Russie, au Portugal, en Arabie Saoudite, en Tanzanie, au Maroc, en Afrique du Sud… Partout, les mots d’ordre se ressemblent : «Peuples du monde, levez-vous» ou «Descends dans la rue, crée un nouveau monde», «Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir», «Que le peuple partage les richesses», «Nous ne sommes pas des biens dans les mains des banquier ». A Alger, où il est toujours interdit de manifester dans les rues, aucune action n’a été entreprise.


    «Nous sommes les 99%»


    Les activistes de gauche parlent de «pouvoir citoyen mondial» qui émerge et qui ira en s’élargissant. «We’re the 99%» (nous sommes les 99%) est l’un des principaux slogans fédérateurs du mouvement de protestation qui refuse toujours de se doter de leaders. Fortement actifs dans les réseaux sociaux (facebook, Twitter, etc.), les anti-Wall Street estiment que 1% de la population mondiale accapare les richesses de la planète. Selon un récent sondage, 54% des Américains approuvent les anti-Wall Street. Un mouvement qui risque de compromettre sérieusement les chances de Barack Obama lors des élections présidentielles de 2012. D’après plusieurs experts, le mouvement des «indignés», qui a démarré en mai 2011 de la place Puerta Del Sol à Madrid, a été largement encouragé par le Printemps arabe. Un printemps qui a donné naissance à ce que l’on peut d’ores et déjà appeler «l’automne américain» ou peut-être même mondial. Après l’Espagne, l’action des «indignés» s’était déplacée à la place de la Bastille, à Paris, au square Syntagma à Athènes et à Tel-Aviv. Français et Grecs dénonçaient les dérives spéculatives dans leurs économies internes. Les Grecs continuent de lutter contre le plan de rigueur imposé par l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI).
     

    Principaux mouvements des «indignés» dans le monde :

    Les «indignés», mouvement spontané de citoyens inspiré par le best-seller éponyme de l’ex-diplomate français Stéphane Hessel, Indignez-vous !, s’est répandu dans de nombreux pays pour créer une mouvance faite de groupes multiples.          

    - Espagne : né le 15 mai d’une petite manifestation de citoyens à Madrid, le mouvement des «indignés» s’est propagé à tout le pays, notamment à Barcelone, Valence, Saragosse. Des jeunes, des chômeurs, des retraités et des salariés de tous horizons, protestant contre la précarité sociale et les dérives du capitalisme, se sont relayés du 17 mai au 12 juin pour occuper la place Puerta del Sol, au cœur de la capitale espagnole. Profitant d’un large soutien populaire, les «indignés» ont depuis consolidé leur mouvement via des assemblées populaires et des manifestations ponctuelles, celle du 19 juin rassemblant au moins 200 000 personnes dans le pays.   

    - Grèce : depuis le 25 mai, le mouvement des «indignés», calqué sur celui de Madrid, a réussi à faire descendre des dizaines de milliers de Grecs dans la rue pour protester contre des mesures d’austérité et la politique de réformes menée par le gouvernement. Les manifestants se sont installés durant deux mois sur la grande place Syntagma d’Athènes, menant des débats publics sur la façon de sortir de la crise de la dette ou de renouveler la démocratie. Ce mouvement, qui se veut pacifique et apolitique, a rencontré un vif succès initial, mais la manifestation du 29 juin a dégénéré en violences. Depuis la rentrée, le mouvement semble s’essouffler.          

    - France : la mobilisation parisienne des «indignés» a débuté le 19 mai, faisant écho au mouvement de contestation madrilène. Le regroupement quotidien, jusqu’alors confidentiel, sur la place de la Bastille, a pris une ampleur inédite le 29 mai avec un millier de jeunes manifestants qui ont été contraints de quitter la place.         
     
    - États-Unis : depuis le 17 septembre à New York, des manifestants qui occupent un square à deux pas de la Bourse de Wall Street conspuent quotidiennement le monde de la haute finance. Baptisé Occupons Wall Street, ce mouvement non violent dénonce la montée des inégalités et du chômage des jeunes, la cupidité de Wall Street et la corruption des 1% les plus riches. Le mouvement a essaimé dans une trentaine de villes américaines.          

    - Israël : le mouvement de contestation a éclaté à la mi-juillet lorsque des jeunes des classes moyennes ont érigé des camps de toile dans la plupart des grandes villes pour protester contre les prix prohibitifs des loyers et la vie chère en général. Début septembre, plus de 400 000 personnes ont défilé dans le centre de Tel-Aviv et dans une quinzaine de villes du pays, une mobilisation qualifiée d’«historique».

    Fayçal Métaoui
  • Ces vieux carcans ,usurpateurs qui ne servent à rien,seulement à regner par la dictature.

    Train de vie fastueux de l’Etat

    Les salaires mirobolants de ceux qui nous gouvernent !

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    zoom | © Souhil. B

    La tripartite (gouvernement-UGTA-patronat) qui se tiendra ce jeudi à Alger prévoit dans son agenda de traiter de l’augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG). Une augmentation de 2000 à 3000 DA n’est pas à écarter, comme c’est de coutume lors des dernières tripartites.

    Des augmentations insignifiantes qui seront présentées comme importantes et qui seront, bien entendu, vite rattrapées par la hausse récurrente et généralisée des prix. Le gouvernement et ses partenaires invoqueront, comme d’habitude, la nécessité d’ajuster les salaires selon la productivité et expliqueront que les travailleurs algériens sont bien rémunérés quand la richesse produite reste dérisoire.Des affirmations qui sont, par ailleurs, justes, mais dans un autre contexte autre que celui d’une économie de rente qui caractérise notre pays.Des affirmations, tout aussi justes, lorsqu’elles sont appliquées, d’abord, et aussi, par les décideurs et tous ceux qui font ou défont les lois ou les exécutent. Et en scrutant le train de vie de l’Etat, l’on se rend compte que la rigueur et l’austérité sont réservées exclusivement à la masse des travailleurs. Sinon, comment expliquer des salaires mirobolants pour les hauts cadres de l’Etat, défiant toutes les lois économiques !

    Le Premier ministre, qui présidera la tripartite, a un salaire net de 500 000 DA, selon des sources au ministère des Finances, soit près de 34 fois le SNMG, et le chef de l’Etat, qui validera en dernier ressort les décisions prises, a un salaire mensuel de 800 000 DA, soit 54 fois le SNMG ! A titre comparatif, le salaire mensuel du président français est de près de 20 000 euros, soit 14 fois le SMIC (13 65 euros) et des voix de l’opposition promettent déjà de le réduire de 20 à 30% en cas victoire lors de la présidentielle de 2012. Un ministre français touche quant à lui 11000 euros, soit 8 fois le SMIC quand nos ministres s’offrent des salaires moyens de 350 000 DA, soit près de 24 fois le SNMG.

    Outre les prises en charge multiples, gratuité du logement, véhicule, repas, déplacements et autres avantages, qui se justifient, par ailleurs, certains usent et abusent des commissions pour arrondir les fins de mois, comme en attestent les multiples procès et scandales liés à la corruption et dont la presse nationale en fait souvent état ces derniers temps.
    De l’avis de nombreux analystes et financiers du pays, le train de vie de l’Etat algérien est toujours aussi fastueux au moment où de larges couches de la société sombrent dans la précarité et la pauvreté. Les couches moyennes sont plus que jamais laminées par la hausse vertigineuses des prix. Depuis 2004, des augmentations de 100% ont étés accordées aux parlementaires et de même pour les fonctionnaires et hauts cadres de l’Etat depuis 2008.

    Un secrétaire d’Etat touche actuellement 270 000 DA et un secrétaire général d’une institution 210 000 DA, au moment où la fiscalité ordinaire en dehors des hydrocarbures (1.500 milliards de dinars) n’arrive même pas à couvrir la masse salariale des fonctionnaires, au nombre de 1 500 000, environ.  Et comme la répartition des budgets n’obéit à aucune logique économique et ne découle d’aucune richesse produite, autant alors redistribuer la rente de manière plus équilibrée. Une redistribution qui obéit actuellement à des considérations politiques et de confortement des positions acquises des uns et des autres comme en attestent les augmentations pour les parlementaires en 2004 pour les besoins d’un acquiescement général lors de la révision constitutionnelle qui  a cassé le verrou de la limitation des mandats.

    Pour une institution comme l’APN, dont le président est rémunéré comme un ministre ou le président du Sénat qui s’offre quelque 600 000 DA, de quelle «productivité» peut-on affubler ces deux institutions lorsque leurs locataires ne font qu’avaliser les lois de l’Exécutif et qu’aucune commission d’enquête sérieuse n’a vu le jour sur les innombrables cas de corruption qui ont vu le jour. C’est dire que la question des salaires doit être prise dans sa globalité et à tous les niveaux pour la cohérence des justificatifs qui s’annoncent. Le train de vie de l’Etat ne doit pas s’éloigner de celui des Algériens et l’idée de l’uniformisation des véhicules prise l’année dernière peut en constituer un premier pas vers cette rigueur dans la gestion des deniers publics.             

    Mahmoud Mamart
  • pour tuer son peuple,et maintenir la dictature pour les beaux yeux de occident et l' amérique OBAMA

    L'Algérie, 9e importateur d'armes dans le monde

    Par |
    T
     
     

    Au Maghreb, l’Algérie est le pays le mieux équipé militairement, loin devant le Maroc et la Tunisie.

    Forte de ses pétrodollars, l’armée algérienne vient de passer commande pour plus de 14 milliards de dollars à l’Allemagne pour différentes armes dont des frégates et un système électronique de protection des frontières. Jusqu’à présent, l’Algérie était la chasse gardée de la Russie en matière de fourniture d’armes.

    Mais le président Bouteflika a décidé de diversifier les partenaires militaires de son pays pour ne plus dépendre d’un seul fournisseur. L’épisode de la fourniture, il y a deux ans, par la Russie d’avions de guerre défectueux a renforcé la position des partisans de la diversification. En Algérie, les dépenses militaires continuent de représenter la plus grande part du budget de l’État (6 milliards d’euros en 2011).

    Selon le rapport 2010 de l’Institut international de recherche pour la paix (SIPRI), l’Algérie est le deuxième importateur d’armes d’Afrique, derrière l’Afrique du sud et se classe au 9e rang mondial. L’armée algérienne se renforce pour combattre al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), toujours présente sur son territoire.

    D’autre part, le gouvernement algérien se méfie du Maroc, un ennemi potentiel. Les deux pays se livrent à une guerre froide, sur fond de conflit au Sahara occidental.

    L’armée algérienne s’équipe également pour faire face à une éventuelle situation à la libyenne où la guerre civile fait rage.

    "L'Algérie n'est pas à l'abri d'un soulèvement violent"

    "Les militaires suivent de près ce qui se passe chez le voisin libyen. L’Algérie n’est pas à l’abri d’un soulèvement violent de l’opposition ou d’une région pour réclamer son autonomie ou carrément son indépendance", affirme un haut responsable. Le pays a déjà dû faire face au soulèvement des islamistes radicaux au début des années 1990 : la guerre qui a suivi a fait plus de 200 000 morts et se poursuit toujours.

    Mais cette course à l’armement suscite bien des interrogations. Les nouvelles acquisitions sont peu utilisables dans la guerre contre les islamistes d’Aqmi. Une guerre contre une puissance occidentale serait perdue d’avance. Et l’issue d’un conflit armé contre le Maroc dépendrait surtout de la position des grandes puissances. Qui plus est, ces dépenses militaires s’inscrivent à un moment où le pays a surtout besoin d’hôpitaux, de logements, de trains, d’écoles, d’universités et d’entreprises capables de créer des emplois viables pour les chômeurs.

    Hamid Guemache

    (*) Les titres et intertitre sont de la rédaction

  • Entretiens collatérales qui soutiennent le régime dictatoriale d'alger

    Entretien avec Jean-François Copé, Secrétaire général de l’UMP

     

     
    Vous venez à Alger pour donner une conférence sur la France et les valeurs de la république face à la mondialisation. Vous allez également rencontrer plusieurs responsables politiques algériens. Qu'attendez-vous de cette visite? Quel message venez-vous faire passer en Algérie?
     
    Je remercie M. Rachid Harraoubia, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, de son invitation que j’ai acceptée sans aucune hésitation. Je viens rencontrer des décideurs, des membres de la société civile pour comprendre l’Algérie d’aujourd’hui et nouer ainsi des relations fortes et durables. Je me réjouis de rencontrer les plus hautes autorités de l’Etat et la conférence à l’Ecole Nationale Supérieure des Sciences Politiques sera pour moi l’occasion d’un échange libre avec des étudiants, des enseignants, des chercheurs… Je souhaite aussi, à travers ce déplacement, témoigner de mon attachement à l'approfondissement de nos relations bilatérales et contribuer ainsi à la construction du partenariat d'exception qui doit demeurer notre objectif majeur. Nos relations historiques, la densité et la richesse de nos liens humains sont à mes yeux une chance unique que nous n'avons pas su suffisamment exploiter. Nous devons favoriser un rapprochement entre nos sociétés civiles, sortir des sentiers battus, aller de l’avant, être audacieux !
     
    Votre visite intervient dans un contexte de protestation politique et sociale en Algérie et dans le monde arabe. Quel regard portez-vous sur le printemps arabe, particulièrement dans les pays du Maghreb ?
     
    J’ai naturellement beaucoup de sympathie pour ce mouvement en faveur de l’ouverture politique, de la liberté et de la dignité retrouvée. Les valeurs dont s’inspirent ces peuples sont aussi les nôtres, elles sont universelles. Néanmoins chaque pays a ses spécificités et doit trouver les moyens les plus adaptés de parvenir à la démocratie.
     
    Au début des révolutions arabes, une crainte était perceptible en Europe, notamment en France. Comment l’Europe peut-elle accompagner ces changements démocratiques ?
     
    Les révolutions arabes ou plutôt la rapidité avec laquelle elles ont abattu des régimes qui paraissaient bien établis ont surpris tout le monde. Il existait un sentiment diffus que le statu quo n’était plus tenable.  Mais personne ne connaissait le scenario. C’est probablement le sentiment qu’une ouverture graduelle n’était plus possible qui a poussé les peuples à agir avec tant de détermination.
     
    L’Europe soutient ces processus démocratiques et se tient prête à répondre aux demandes qui lui seront formulées. Nous pourrions apporter une aide pour le bon déroulement des scrutins électoraux à venir. Dans le domaine de l’organisation de l’Etat, il existe une volonté en Tunisie et en Egypte d’évoluer vers plus de déconcentration ou de décentralisation. Nous avons une certaine expérience dans ce domaine. Enfin, nous avons la possibilité de proposer des formations aux nouveaux acteurs, notamment en matière de structuration des partis politiques. J’ai déjà commencé à le faire en ma qualité de Secrétaire général de l’UMP.
     
    Le soutien économique est également une impérieuse nécessité dans ce contexte particulier si nous ne voulons pas que les extrémistes confisquent la démocratie. C’est tout le sens du « partenariat de Deauville » lancé par le Président de la République  à l’occasion du G8 qui s’est tenu les 26 et 27 mai derniers.
     
    Comment percevez-vous l’évolution de la diplomatie française à l’égard des partis islamistes dans le contexte actuel ?
     
    Le printemps arabe a été l’occasion d’une prise de conscience pour la diplomatie française : les relations bilatérales ne peuvent se limiter à leur dimension purement étatique. Une place plus importante doit être accordée à la société civile, aux ONG, aux réseaux sociaux… Faut-il inclure les extrémistes parmi les forces auxquelles il faut parler ? Je m’interroge, veillons à ne pas basculer d’un extrême à l’autre. Je voudrais rappeler que les extrémistes ne sont en rien à l’origine du « printemps arabe » qu’ils tentent aujourd’hui de récupérer.  En outre, le dialogue suppose au préalable un accord sur le respect effectif des règles et de la culture démocratique, notamment la place et le rôle de la femme dans la société.
     
    L’UPM est-elle toujours d’actualité dans le contexte actuel né des révolutions arabes ?
     
    Le printemps arabe vient confirmer que l’UPM est un projet visionnaire car il rapproche encore davantage la rive nord et la rive sud déjà unies par une histoire et une culture communes. Néanmoins, les pays de la rive sud, confrontés à la délicate transition politique, concentrent logiquement leurs efforts sur la situation interne. Une fois cette phase achevée et notamment la tenue d’élections libres et sincères, il sera opportun et nécessaire de relancer l’UPM.
     
    Depuis quelques mois, les relations algéro-françaises connaissent un nouveau départ. Mais les échanges se concentrent uniquement sur l’aspect économique. La France ne commet-elle pas l’erreur de réduire sa relation avec l’Algérie à la négociation de contrats commerciaux ?
     
    Je pense qu’il ne faut pas opposer les aspects économique et humain.  J’en veux pour preuve le grand succès de la mission conduite par M. Raffarin côté français et M. Benmeradi côté algérien. L’objectif est d'accompagner de grands projets d'investissements français en Algérie. Chacun de ces projets est créateur d'emplois, de formation professionnelle, de transfert de technologie et pourrait constituer la base sur laquelle se crée une véritable filière industrielle. Les projets se débloquent, avec à la clé des emplois et de la formation pour les Algériens ; le Forum des PME a permis de nouer 4.300 contacts d'où naîtront de futurs investissements. On peut aussi relever que, dans l'ensemble, les 430 entreprises françaises présentes en Algérie réinvestissent 80% de leurs bénéfices dans le développement du pays. A mon sens, c'est la meilleure réponse que la France puisse apporter pour être aux côtés de l'Algérie, face aux attentes qui s'expriment. Dans le même temps cette mission a permis de créer un climat de confiance qui explique en grande partie l’embellie réelle de notre relation bilatérale.
     
    En Algérie, la politique française en matière de circulation des personnes et d’immigration est souvent critiquée…
         
    La France délivre près de 140 000 visas par an, pour environ 200.000 demandes. Le taux de refus diminue, nous délivrons de plus en plus de visas de circulation et nous avons fait un effort important pour améliorer les conditions d'accueil, notamment par le recours au prestataire Visa France. L'Algérie bénéficie en outre d'un régime favorable pour les visas de longue durée et pour le séjour, conformément aux accords de 1968 que nous sommes prêts à améliorer encore, pourvu que nos préoccupations soient prises en compte, conformément au principe de réciprocité. D’un point de vue personnel, je pense que la renégociation de l’accord de 1968 doit être l’occasion d’améliorer la mobilité des chefs d’entreprise, des chercheurs, des artistes.
     
    Votre parti, l’UMP, a organisé des débats en France sur la laïcité et l’identité nationale, perçus - malgré vos démentis- comme une manière de stigmatiser les Français d’origine maghrébine….
     
    Dire que nos débats ont stigmatisé les Français d’origine maghrébine, c’est reprendre mot pour mot la campagne de désinformation du PS… La réalité est tout autre : débattre sur l’identité, c’est se demander ensemble sur ce que signifie être Français aujourd’hui. Cette réflexion vaut pour tous les Français d’origine maghrébine ou non, sans discrimination. Nous avons réfléchi sur le concept de la laïcité qui n’est pas une « arme » contre les Français musulmans, mais un principe fondateur de notre République qui s’applique à tous les Français, croyants ou non croyants, sans aucune stigmatisation.  Notre but est d’établir des règles claires afin d’organiser un Islam de France qui permette à nos compatriotes musulmans d’exercer leur culte en toute liberté, au même titre que les catholiques, les juifs ou les protestants. C’est une question d’égalité républicaine et de justice parce que la majorité silencieuse des Français musulmans n’en peut plus d’être la cible d’amalgames à cause des pratiques inacceptables d’une poignée d’extrémistes  et de l’exploitation outrancière qu’en fait le FN qui en profite pour véhiculer un message outrancier de rejet total de l’Islam.
     
    La vérité, c’est que si l’UMP ne s’empare pas de ces thèmes avec mesure, elle les abandonne au FN, qui, de son côté n’hésitera pas un instant à utiliser tous les amalgames et toutes les outrances pour diviser les Français en désignant nos compatriotes musulmans comme des boucs-émissaires. Ce n’est pas ce que nous voulons. A l’UMP, nous avons toujours considéré que les Français d’origine maghrébine ou les Français de confession musulmane ne sont pas des Français à part, mais des Français à part entière.
     
    Quelle place comptez-vous donner aux Français issus de l’immigration dans votre parti ?
     
    L’UMP leur est ouverte comme à tous les Français, sans exception. En revanche, il est clair que quand un Français issu de l’immigration s’impose naturellement comme un leader, nous allons tout faire pour l’aider ! A l’UMP, il n’y a pas de barrière pour ces Français : la trajectoire de Rachida Dati, d’origine algérienne par sa mère, en est l’illustration. Nicolas Sarkozy en fait sa ministre de la Justice. Nora Berra, secrétaire d'Etat à la santé, en est un autre exemple.
     
    L’Algérie vient de fêter le 49e  anniversaire de son indépendance. Le FLN vient de demander une nouvelle fois des excuses de la part de la France. Cette demande a-t-elle une chance d’aboutir un jour ?
     
    L'histoire est clairement un sujet difficile entre nous. Mais c'est aussi l'histoire qui explique l'exceptionnelle proximité entre nos deux pays aujourd'hui, la dimension humaine de notre relation, la fascination que votre pays exerce sur les Français. C'est donc aussi un atout. Nous sommes prêts à regarder notre histoire en face : le Président de la République a dit, en Algérie (ndlr : à Constantine en 2007), que « le colonialisme était un système injuste qui ne pouvait qu'être vécu comme une entreprise d'asservissement ». Deux Ambassadeurs ont qualifié les massacres du 8 mai 1945 de « crimes inexcusables ». Nous avons mis en place un dispositif d'indemnisation des victimes des essais nucléaires et de leurs ayant-droits, qui est non discriminatoire et auquel les Algériens peuvent prétendre.
     
    Je formule le vœu que le cinquantenaire soit un  moment de commémoration mais aussi et surtout de réconciliation entre les acteurs du conflit. J’ai une pensée pour ceux qui ont laissé leur vie dans ces combats et pour ceux qui ont quitté de manière tragique ce pays mais qui ont toujours l’Algérie au cœur. Nous sommes prêts à aller plus loin : l'accès aux archives, en particulier, peut être encore facilité. En revanche, nous n'entrerons pas dans une démarche de repentance, car c'est sortir du champ de l'histoire pour entrer dans celui de la polémique, et ce n'est pas une façon de faire avancer la relation entre nos deux pays. Il grand temps d’aller de l’avant plutôt que de regarder dans le rétroviseur.