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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 99

  • L'or algérien entre les mains des voleurs.

    Corruption/Algérie :

    09-04-08_12_34_09.jpgLe gouvernement algérienne et depuis quelques années fait des efforts considérables dans la lutte contre la corruption, et les derniers dossiers mis à jours par les différents services de sécurité ; militaires et civiles, témoignent que l’engagement pris par le président Bouteflika d’éradiquer ce fléau, combien est –il dangereux pour l’économie nationale et particulièrement pour la justice sociale et la paix civile, et le moins qu’en puisse dire, il est plus que sérieux.

    Les affaires de corruption sont gravement enregistrées dans tous les secteurs : L’énergie, les mines, le transport, la douane, l’agriculture, la santé,  les banques,  la culture, la justice, la sureté nationale, etc… les unes sont déjà sur la table des juges, d’autres sont en cours d’enquêtes et d’autre sont soit en instance, ou carrément en attente : Pourquoi ? peut être en attente d’une instruction politique.

    Le dossier de Enor, l’entreprise d’exploitation des mines d’or en Algérie, qui exploite les mines de Tirek/Amesmassa dans la Wilaya de Tamanrasset, objet d’une ou plutôt de plusieurs enquêtes diligentées par les services de sécurité militaires « le DRS, et la Brigade économique et financière », la justice algérienne « Cour d’Alger et de Tamanrasset, et la police judiciaire de Ouargle, sur les ordres de la cour de Tamanrasset, n’aboutaient pas, malgré que certaines de ces enquêtes ont étés ordonnées par le président de la république en personne.

    Les médias algériens ont signalés et à plusieurs reprises les actes criminels des responsables de Enor, l’entreprise étrangère d’exploitation des mines d’or en Algérie, qui par une diabolique opération d’arnaque ont coutés au trésor public la sommes colossale de plus de 100 millions de dollars.

    Malgré que tous les indélicats intervenants et les perfides décideurs ont étés informé suffisamment à temps pour mettre cette bande de voleurs et d’arnaqueurs hors d’état de nuire, et protéger les banques algériennes, donc, le trésor public.

    L’ex ministre de l’énergie et des mines, Mr Chakib Khelil, L’ex Président directeur général de la Sontrach, et le directeur de Sonatrach Aval, le directeur général de Enor, l’ONPM, et la banque extérieur d’Algérie  ont été tous avertis par écris, que les responsables étrangers de Enor et particulièrement MM, Douglas Perkins, ex Pdg de Enor et de Gma resources, Kens Norris, ex Directeur des opérations, et Pierre la Belle, directeur des approvisionnements, et Gautier directeur des finances et de la comptabilité, préparent une opération pour arnaquer l’Algérie. Mais, tous ont fait la sourde oreille.

    Enor, l’entreprise étrangère d’exploitation des mines d’or en Algérie, qui est née après l’ouverture du capital de Enor/Algérie aux capitaux étrangers, et venue très mystérieuse et énigmatique de Gma resources dans le capital de l’entreprise algérienne, et à la hauteur de 52 % des actions. Et depuis cette opération que le moins qu’on puisse dire qu’elle est clandestine, la gestion de cette entreprise ce d’une manière archaïque, anarchique,  et complètement à coté des lois de la république. Et le comble est arrivé en 2007, avec la déclaration de tous les responsables algériens et étrangers liés directement ou indirectement à la gestion des mines et particulièrement celles de Tirek/Amesmassa ont annoncés que Enor a découvert le plus grand gisement d’or à ciel ouvert d’Afrique prés celui du Congo ! Et que celui-ci va produire plus de 4500 kg d’or par ans. Alors, qu’il n’y a pas plus d’or à Amesmassa que l’or découvert par les Russes et la Sonarem dans les années 70 du siècle dernier.

    Des sommes colossales ont été mises par le tresor public via la banque extérieur d’Algérie, à la disposition des responsables algériens et étrangers pour mettre en activité ce gigantesque gisement d’or, qui n’excite que dans l’esprit arnaqueur de Mr Douglas Perkins et ses complices.

    Les ordres de Bouteflika, président de la république pour combattre acharnement la corruption, et punir impitoyablement les corrompus, doivent être exécutés, et le plutôt sera le mieux.

    Croyez moi, Monsieur le président, que : lever l’état d’urgence est une bonne, même, une très bonne action, mais combattre la corruption et poursuivre les corrompus sont encore meilleure. Et à ce moment, 90 % des manifestants qui veulent marcher à Alger ou ailleurs, rentreront chez eux.

  • Gouvernement fantoche à fait de nos pères des mendiants,et de nos martyres des voyous.

    Les retraités : «Nous sommes traités comme des mendiants»

    Le Temps
     
               
     

    Plusieurs centaines de retraités se sont rassemblés hier au siège de la Centrale syndicale à Alger. Ils sont venus écouter la réponse des responsables de l’UGTA concernant les revendications, dont la revalorisation des pensions, qu’ils ne cessent de réclamer depuis plusieurs années. «Je vous ai déjà dit que je fais de cette question une préoccupation personnelle.

    Elle est inscrite comme point essentiel, dont le traitement va se faire lors de la prochaine tripartite prévue en septembre. J’en ai parlé à deux membres du gouvernement. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ainsi que Tayeb Louh, ministre du Travail, sont d’accord pour que la prochaine tripartite soit dédiée exclusivement à la situation des retraités», a déclaré Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l’UGTA, à l’assistance.

    «C’est le seul cadre de négociations existant, je n’en connais pas d’autre et nous n’allons pas arracher des droits dans la rue», a-t-il ajouté. Une commission a été installée pour recueillir les avis et préparer un dossier ficelé sur les revendications de cette frange de la société.

    La fédération des travailleurs retraités table pour la prochaine tripartite sur une actualisation de 40% des pensions à partir de janvier 2011, l’augmentation de la pension de retraite minimum au SNMG et l’allocation de retraite à 5000 dinars.

    Le SG de l’UGTA dépassé par la colère des manifestants

    quer, et à calmer les retraités qui exigeaient avec insistance des réponses immédiates à leurs préoccupations. Ils estiment qu’ils ont été lésés par les pouvoirs publics et ne croient plus aux promesses faites qui s’avèrent, au bout du compte, insatisfaites. «Nous avons travaillé pendant de longues années dans les entreprises publiques après l’indépendance pour maintenir debout notre pays.

    Nous n’avons pas volé ni détourné de l’argent public par amour de notre nation et aujourd’hui nous avons droit à un traitement de mendiants. Ce n’est pas juste.

    A quand la fin de ce calvaire ?», s’interrogent les retraités en colère. Les travailleurs retraités ont dénoncé la récente augmentation des pensions de 10% annoncée en grande pompe, qui ne dépasse pas en réalité 6%. Ils ont dénoncé le fait qu’elle a été noyée avec les 7% d’augmentation annuelle à laquelle ils ouvrent droit et la non-application des autres augmentations annoncées depuis 2006.

    «Nous réclamons nos droits. Nous sollicitons l’intervention du président de la République Abdelaziz Bouteflika pour que soient tenues les promesses de 2006 où il a été question d’une hausse de 2000 dinars, puis en 2008 où il a annoncé entre 20 et 25% d’augmentation des pensions que nous n’avons jamais touchées à ce jour. Il est temps de ressortir ce dossier pour corriger les nombreuses incohérences enregistrées», diront-ils.

     

    Les protestataires tirent à boulets rouges sur les syndicalistes de leur fédération

    Les retraités réclament une justice sociale leur permettant de préserver leur dignité. «Nous ne sommes pas en quête de richesses. Nous réclamons des pensions qui nous permettent de boucler la fin du mois sans trop de crédits sur le dos. La vie est chère et notre pouvoir d’achat s’est détérioré de façon alarmante.

    Que va faire une pension de 11000 dinars face aux nombreuses charges de payement d’électricité, de gaz, d’eau et autres besoins des membres de nos familles.

    On ne peut plus rêver d’économiser de l’argent ou de faire un voyage de repos alors que nous sommes des retraités malades et en âge de répit et de paix après les nombreuses années de travail», regrettent les retraités, affirmant qu’il y a encore des retraités qui perçoivent des pensions de 5000 et 3000 dinars. Les protestataires n’ont pas hésité à tirer à boulets rouges sur les syndicalistes de leur fédération.

    «S’ils ne sont pas capables de nous défendre et de nous représenter correctement, qu’ils partent et laissent leur place aux plus calés. On ne veut plus de gens qui font dans la figuration, nous voulons des hommes qui soient aptes et à la hauteur de la confiance qu’on a placée en eux», se sont-ils révoltés. Ils ont posé le problème du remboursement des médicaments et l’obligation de payement des impositions qui remet en cause leur droit au remboursement à 100%.

     

    N. B.

  • Officiels et officieux : variations tristes autour de vieux feuilletons périmés.

     

    In La Nation.info
     

     

    Il y a une Algérie officielle qui a une haute idée d’elle-même et qui a une idée, fausse, de l’Algérie réelle. Mais bien sur, elle s’en moque. Pas étonnant alors que le ministère des affaires religieuses s’occupe du commerce et que le ministère de la santé fasse preuve d’une « foi » quasi-religieuse… Aller retour entre officiel et réel en cette veille de ramadhan qui s’annonce aussi éprouvant que d’habitude

     

    Fausse fin

    Officiellement, l’affaire Maatoub Lounès est close. Officiellement, les meurtriers sont connus et officiellement ils ont été punis de 12 ans de prison, soit l’exacte durée de leur extraordinairement longue détention « provisoire ». Officiellement, il se passe plein de choses. Et on ne cesse de tourner des pages. Mais officieusement – chez ceux qui organisent le décor officiel – on sait que l’affaire n’est pas finie. Et que pour les siens, la vérité officielle était platement prévisible et ne peut être la «fin». Qui peut rester de marbre devant les objections factuelles et de bon sens émises par les parents de Maatoub Lounès ? Il est clair que pour les siens, le combat se poursuit et qu’il n’existe pas, en l’espèce, d’une autorité de la chose jugée. Pour la forme sans doute, les parties civiles vont vers la Cour suprême afin d’épuiser les voies de recours nationaux avant de saisir une justice internationale en gestation. Maâtoub est un symbole. Le fait que le procès de ses présumés assassins et leur condamnation n’apporte aucune espèce d’apaisement illustre parfaitement la situation algérienne. Un pays qui traine, dans le silence forcé et légalisé, des rancœurs, du ressentiment, une soif inassouvie de justice et de vérité… Oui, derrière les dossiers officiellement fermés, il y a encore plein d’histoires de douleurs, de bruit et de fureur…qui attendent.

    Faux début

    Le dialogue politique, officiellement mené par la commission officieusement dénommée BTB, (Bensalah, Touati, Boughazi), ne donne plus signe de vie. Et cette veille de ramadhan, où le guet-apens de la hausse des prix de la première quinzaine du mois sacré a déjà pris de l’avance en ces derniers jours de chaabane, la commission BTB et le dialogue officiel sont des disparus que personne ne recherche et qu’aucune femme vaillante du mercredi ne se charge de maintenir vivace et présent. Car au fond – les algériens qui ne sont pas dans l’Algérie officielle ont fini par apprendre comme elle fonctionne – un dialogue officiel, ce n’est pas un dialogue, c’est une sorte d’exercice physique présumé politique que le système se sent obligé d’accomplir pour satisfaire quelque officieuse exigence extérieure. Officiellement donc le dialogue « large » a été accompli avec une liste des « 200 » officiellement établie par le pouvoir comme étant la représentation de l’Algérie et dont les avis « majoritaires » seront officiellement retenus pour la révision de la Constitution et des lois. C’est ainsi. Le système algérien a sa petite idée de l’Algérie, de ce qu’elle est, de ceux qui représenteraient quelque chose et de ceux qui ne représentent rien. Il n’a pas besoin d’élections pour le savoir, il n’a pas besoin de télévisions ou de radios libres qui permettraient au grand public d’apprendre à connaître des gens qui ont peut-être des idées… Non, avec le régime algérien tout est pré-emballé. Et puis, comme il veille à le suggérer lui-même pour créer la parano générale, il a « tout le monde en poche »… Même ceux qu’il oublierait d’inviter par inadvertance ou par omission délibérée de ceux qui sont chargés d’établir  les listes. Pas grave qu’ils ne soient pas là « puisqu’ils sont déjà dans la poche ». La vieille musique fonctionne toujours même si elle émet des sons stridents et grossiers. Au système, on ne connait pas d’autre partition que celle de faire officiellement semblant…

     

    Officiels et officieux : variations tristes autour de vieux feuilletons périmés.
    Etats-Unis d’Amérique – Messages officiels très bizarres

    Durant ces quelques semaines de pré-ramadhan, les observateurs non-officiels ont constaté que le Département d’Etat américain a envoyé deux messages sibyllins et froissants pour les détenteurs du pouvoir officiel en RADP. Il y a d’abord eu un méchant rapport sur la traite des personnes publié à la fin du mois de juin et qui place l’Algérie dans la liste noire de ceux qui ne soucient pas de la personne humaine et ne font rien contre les maquereaux et autres esclavagistes. A la lecture du rapport, la région de Tamanrasset avec ces « villages africains » peuplés de réfugiés en quête d’Europe et sous la coupe de caïds apparait comme un lieu terrifiant. Femmes contraintes à la prostitution, hommes contraint à la servitude et – c’est le rapport qui l’affirme – complaisance voire complicité des services de sécurité algériens. A ce premier message « flétrissant » est venu s’ajouter quelques semaines plus tard un message bizarroïde. Un porte-parole du département d’Etat commente une rumeur venue de Benghazi au sujet d’un bateau bourré d’armes à destination des troupes de Kadhafi qui aurait accosté dans le très peu utilisé Port de Djendjen. Et le message, tortueux et « Reutérisé » du porte-parole de Hillary Clinton, rappelle l’obligation de l’Algérie de respecter les décisions du Conseil de sécurité sur la Libye. Et qui lui demande, « si elle est au courant », de veiller à ce que les armes n’arrivent pas chez Kadhafi. Message étonnant. Décodé par les non-officiels, c » »est-à-dire des algériens normaux et réellement majoritaires, comme un avertissement aux officiels de la RADP. Teneur : on ne vous ennuie pas avec vos pseudos-réformes mais vous devez coopérer sur la Libye sinon….
    Finalement, la RADP a répondu en quelques heures à l’histoire du bateau. « Catégoriquement » faux.
    La RADP a mis plus d’un mois pour répondre sur les accusations américaines sur la traite de personnes en accusant « une ONG d’un pays de la rive nord de la Méditerranée » – sans précision, les diplomates algériens sont prudents !- d’avoir fourni des informations erronées.
    Le plus beau est dans l’explication du retard de la réaction. L’Algérie tenait d’abord à communiquer « dans le cadre du dialogue régulier et serein que nous entretenons avec les autorités américaines ». Et surtout, précise le porte-parole des AE à destination des journalistes à l’esprit mal tourné qui pourraient y voir quelque chose de gravissime : « il faut toujours prendre avec du recul et relativiser ce genre de rapport, somme toute routinier, sans verser obligatoirement dans les réactions excessives ». Voilà, nous sommes officiellement avisés.
    Que se passe-t-il officieusement entre l’Empire et la Régence – ah pardon, la RADP !?
    Sur cet aspect de la question, il ne faut pas compter sur le porte-parole des AE… pour décoder…

     

    Officiels et officieux : variations tristes autour de vieux feuilletons périmés.
    Un ministère placebo pour la santé des algériens

    Officiellement nous avons un ministère de la santé qui se soucie officiellement de notre santé et veille à ce que les médicaments essentiels soient disponibles. Réellement – ce qui ne veut rien dire du point de vue officiel – les algériens constatent que de nombreux médicaments manquent. Officiellement, le ministère considère qu’il n’existe aucune raison pour qu’il y ait pénurie. Réellement, cette pénurie existe et sur des médicaments essentiels. Beaucoup d’Algériens sont à la peine et sollicitent leurs frères de France. Conclusion, le ministère de la santé de la RADP est un ministère placebo. L’effet placebo est bien entendu dans la tête des officiels : « Il n’a pas de pénurie de médicament parce que je crois qu’il n’y a pas de pénurie et qu’il ne peut y avoir de pénurie ».
    C’est donc un ministère de la « foi » qui s’occupe de la santé des algériens.
    Il a tellement foi qu’il ne peut pas voir la pénurie.
    Rien de plus normal dans le monde de l’officiel.
    Après tout le ministère des affaires religieuses a décidé de s’occuper d’économie et de commerce et a demander aux prêcheurs du vendredi de prêcher sur les prix…
    Bon, les algériens qui ne sont pas l’Algérie officielle, n’ont pas la tête placebo voient donc un ministère des imams s’occuper de l’économie et un ministère des médecins s’occuper des âmes. Comment pourraient-ils ces algériens réels croire un jour que l’Algérie Officielle est conforme à ce que l’Algérie officielle dit d’elle-même ?

  • Les confidences d’un « opposant » algérien.

    Les confidences d’un « opposant » algérien.

    Radjef Saïd

    Pourquoi donc nos généraux qui n’ont d’officiers que le grade qu’ils ont usurpé, occupent-ils seuls le pays depuis plus d’un demi siècle ? Comment donc nos généraux ont-ils privatisé toutes les richesses du pays sans rencontrer la moindre résistance et se sont arrogé le droit de vie et de mort sur chacun d’entre nous ? Comment des généraux qui n’ont jamais tenu le moindre ouvrage entre les mains pour s’instruire et comprendre les vertus de l’art et de la science, guident par le bout du nez des bataillons d’universitaires en affichant des instincts d’immortalité comme s’ils étaient les émissaires particuliers de Dieu sur terre ? Comment donc des gens pareils ont-ils domestiqué tout un pays ? Y a-t-il enfin quelqu’un dans ce pays capable de perturber le sommeil de la junte ?
    Cela fait longtemps que je suis à la tête de l’opposition. Pour tout vous résumer, le métier d’opposant n’est pas aussi périlleux que vous pouvez l’imaginer. C’est même le contraire de ce que vous pensez. Il y a beaucoup de privilèges dans cette profession, tout particulièrement chez nous en Algérie. Tenez, regardez moi, depuis que je suis devenu chef de l’opposition, j’ai acheté une villa sur les hauteurs d’Alger, un 4×4, une Skoda et je me suis remarié avec une blonde après m’être séparer d’une paysanne qui habite loin dans les montagnes. Une jeune fille universitaire très pauvre à laquelle j’ai promis le mariage après le service national. Elle n’est pas la seule d’ailleurs…À cause de ces histoires, j’ai failli devenir un véritable gigolo. Dans les grandes villes ou il m’arrive souvent de me rendre chez les ambassades et les différents ministères, je me déplace toujours avec la Skoda dernier cri, mais dans les montagnes pour enflammer les villageois, je prends toujours mon 4×4. Une fois sur place, en voyant tous les gardes de corps qui m’entourent de chaque coté pour assurer ma sécurité, les paysans pensent sincèrement que ma vie est menacée par le pouvoir. C’est le moment que je choisis pour crier fort, titiller les fibres sensibles des paysans et dénoncer avec des mots acerbes l’ordre établi, les inégalités, la terreur, le crime impuni, le favoritisme, la corruption , l’injustice et la main mise de l’armée sur toutes les richesses du pays. Mais je ne leur dis jamais ce qu’il y a lieu de faire pour renverser le régime en place. Je termine toujours mes interventions avec une note qui leur fait croire que la junte est indétrônable, parce qu’elle est l’œuvre de la providence et non celle des hommes. Vous ne pouvez pas imaginez la crédulité de ces pauvres paysans ! Ils croient à tout ce qu’on leur dit. Si j’étais resté au village, je serais certainement devenu comme eux : naïfs, crédules, sans gloire.
    Généralement, mon séjour dans ces montagnes est de courte durée. Rien que l’odeur de la menthe, du thym, du romarin, du chêne, de l’olivier, du figuier ; rien que la vue des jeunes bergers qui traînent le pas derrière leurs troupeaux au coucher du soleil me rappelle les souvenirs douloureux de mon enfance lorsque je ne mangeais pas à ma faim, lorsque je n’avais pas un seul sou dans la poche pour aller au collège, lorsque pour porter une chemise présentable au lycée devant les filles, je devais me chamailler comme une fauve avec le reste de mes frères. En plus, j’ai le sentiment que ces montagnes ne m’ont jamais aimé. En dépit de ma gloire qui est montée si haut et qui plane sur tout le pays, ces montagnes refusent obstinément d’écrire mon histoire sur leurs pages glorieuses ; elles n’arrêtent pas de démasquer l’imposteur et le menteur que je suis avec l’air de vouloir me dire que les révolutions n’ont jamais été l’œuvre de moujik affamés. Face à ces montagnes, j’ai toujours eu un problème de conscience. C’est le seul endroit ou je redeviens moi-même, ou j’ai l’impression d’être un homme méprisable issu des déchets de l’humanité, condamné à quitter l’histoire par la petite porte.
    En revanche, au siège du parti, je me sens toujours bien ; je n’ai aucun problème de conscience. Je ne me sens redevable envers personne et encore moins envers ces montagnes qui me donnent des sueurs dans le dos. Dans l’étage supérieur que j’occupe depuis que je suis devenu chef, j’ai l’impression d’être Pharaon en personne, sauf que dans mon cas Moise n’existe pas. Ce sentiment de confiance et de certitude que j’éprouve, me vient en grande partie des coups de téléphone de mes amis du DRS qui m’alertent à chaque fois qu’un complot se trame contre ma personne par l’un de ces fous idéalistes ou un anarchiste romantique instable dont on ne sait s’il est maoïste, marxiste-léniniste ou léniniste tout court. Mes amis du DRS sont tous de mon village. Comme moi, ils ont fui leur passé et leurs montagnes. Par les liens du sang, nous sommes devenus en quelque sorte une communauté. Un communautarisme qui ne dit pas son nom. Nous travaillons d’arrache pied pour élargir notre cercle. Dans cette perspective, discrètement, je me suis débarrassé de tous les éléments qui risquent de bloquer et de retarder l’aboutissement de notre projet. Par la rumeur et l’intox, j’ai décapité tous les challengers qui ne partagent pas ma vision de l’avenir ; j’ai commandité l’assassinat de mes proches collaborateurs et j’ai été le premier à pleurer sur leurs cercueils en promettant à leurs familles la vengeance et j’ai exterminé toutes celles et tous ceux qui tentent de remettre le destin sur son cours naturel. Tous les postes stratégiques, je les ai confiés à des crétins et à des âmes platoniques qui se nourrissent de mythes et d’histoires invraisemblables. Tout ce formidable travail, a été rendu possible grâce au concours de mes amis du DRS. Grâce à eux, je suis devenu comme le général Tewfik. Désormais, je connais tout du passé des gens structurés dans le parti. Vulnérables, je les fais chanter et je gère leur avenir tout en fortifiant et en renforçant mon pouvoir personnel.

  • l'insoutenable légèreté de Ould Kablia

     

    L’insoutenable légèreté de Ould Kablia

    Radjef Saïd

    Lorsqu’au sein d’un pouvoir on observe du favoritisme, du népotisme, des détournements de fonds, de l’ignorance, des déguisements de personnalité, de l’usurpation d’identité,  de falsification du passé, une incompétence flagrante alliée à un pouvoir sans garde-fou, un conflit d’intérêts ou une corruption généralisée, ses membres en principe doivent se taire et faire semblant comme si de rien n’était. Hélas, ce n’est pas le cas des dirigeants algériens qui jouissent tous ou presque tous de la double nationalité. Comme en témoigne la sortie de Dahao Ould Kablia aujourd’hui sur les colonnes du journal appartenant au sieur Rabrab, Liberté. Daho Ould Kablia puisant dans un discours patrioticard à deux sous, a estimé que la France a raté 130 ans pour changer le peuple algérien. Il a raison de le dire. Le peuple algérien est profondément attaché à ses valeurs et à sa dignité. Il n’a pas besoin de guide ou de maître à penser pour affirmer son identité, son islamité, son arabité et son amazighité. Le peuple algérien n’a pas besoin de fanfaronnades pour s’affirmer et comprendre d’où lui vient le mal dont il souffre.

    En revanche, le peuple algérien se demande que serait devenu Daho Ould Kablia sans le soutien de la France ? Que serait devenu le régime militaire d’Alger sans la complicité de l’Occident, notamment sans celui de la France et des USA ?  Sans la complicité de la colonisation et sans le coup de pousse du général De Gaulle, est ce que le peuple algérien aurait connu un ministre comme Daho Ould Kablia ?

  • ils savent meme pas gerer une penurie de patates,toute cet argent ira dans leurs comptes et comptes d'amis occidentaux et americains!!

    Leur gestion demeure opaque

    Nouveau record pour les réserves de change de l’Algérie



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    L’Algérie n’a jamais été aussi riche. Les réserves de change algériennes ont atteint 173,63 milliards de dollars, selon les dernières données publiées ce mercredi 27 juillet par des organismes financiers internationaux. Elles sont en hausse 17,6 % sur une année. Depuis le début de l’année, elles sont en hausse de 12 % (18,63 milliards de dollars supplémentaires). L’Algérie est ainsi le 13pays en termes de réserves de change. Elle est le deuxième pays arabe après l’Arabie Saoudite (485,48 milliards de dollars). Ce montant, qui n’inclut pas les réserves en or, représente 123,5 % du PIB du pays.
     
    La Banque d’Algérie gère les réserves de change de manière très opaque. On sait seulement qu’une bonne partie de cette somme issue des exportations d’hydrocarbures est placée dans des bons du Trésor américain. Un placement qui s’effectue à perte (lire notre article du 5 juin). Le rendement « réel » – indexé sur l'inflation – des obligations du Trésor américain ne cesse en effet de décroître tendanciellement (de 10 % au milieu des années 80 à moins de 4 % en 2000). Il a même été négatif au plus fort de la crise économique mondiale entre 2008 et 2009 (-2 %). Après une reprise en 2009 (+6 %), ce rendement est reparti à la baisse à partir de 2010. Aujourd'hui, il est tout simplement égal à zéro.
     
    Malgré les appels des experts, le gouvernement algérien refuse de modifier sa stratégie de placement des réserves de change à l’étranger. Début 2010, il y a bien eu – une première ! – un désaccord public entre Abdelhamid Temmar et Karim Djoudi, le premier souhaitant qu'une partie des réserves soit utilisée pour financer des investissements dans le pays, le deuxième plaidant pour le statu quo. Le débat a fait long feu et Temmar a perdu deux mois plus tard le portefeuille de l'Industrie pour un ministère mineur de la Prospective et des statistiques. Et depuis, le sujet n'a plus jamais été abordé.
     
    Frileux, le gouvernement Ouyahia n’a toujours pas doté l’Algérie d’un fonds souverain pour permettre des prises de participation dans des entreprises à l’étranger. A titre de comparaison, le Qatar, grand pays producteur de gaz, ne possède que 18,72 milliards de dollars de réserves de change. Mais le pays, grâce à son fonds souverain possède aujourd’hui un portefeuille d’actifs de plusieurs dizaines de milliards de dollars en Europe, en Asie et aux États‑Unis.
     
    L’accumulation des réserves de change se fait dans un contexte économique et social morose dans le pays. Le chômage bat des records, notamment chez les jeunes. Des secteurs comme la santé sont en difficulté. Des dizaines de médicaments manquent dans les pharmacies et les hôpitaux sont dans un état lamentable.
     
    L’économie n’est pas compétitive : elle crée très peu d’emplois et n’attire pas les investisseurs étrangers. Pour seule stratégie économique, le gouvernement multiplie les programmes d’investissements publics – qui profitent essentiellement aux groupes internationaux – et maintient les entreprises publiques sous perfusion en injectant tous les ans des milliards de dollars dans des programmes d’assainissement sans résultats concrets.
  • Les croisés, ces juifs

     

    nos responsables sont pire que les juifs

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    La Corne de l’Afrique, principalement la Somalie, souffre d’une terrible sécheresse qui a provoqué la mort de dizaines de milliers de femmes, d’enfants et d’hommes. La communauté internationale a fini par réagir avec du retard, mais l’a fait. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a commencé, depuis hier, à acheminer les secours. La FAO a réuni une assemblée générale extraordinaire à Rome pour mettre au point un plan d’urgence destiné à la région.
    Le monde musulman, par contre, a brillé par son absence. L’Organisation de la conférence islamique (OCI) dont le siège est à Djeddah, n’a pas jugé utile de bouger le petit doigt. Il n’y a même pas eu de messages de solidarité en direction des victimes, à croire que les pays islamiques sont totalement insensibles devant la souffrance d’autrui.

    Pourtant, le malheur touche surtout un pays musulman, en l’occurrence la Somalie. Le Coran fait de la solidarité entre musulmans un principe sacré pour lequel les fidèles rendront compte. Or, ce sont ce que le dictateur Mouammar El Gueddafi et les islamistes appellent «les croisés et les juifs» qui ont décidé de secourir le peuple somalien et les autres peuples d’Afrique de l’Est. Même les shebab, ces terroristes islamistes qui occupent une partie du territoire somalien et qui avaient expulsé, il y a quelques années, les ONG européennes parce que composées «de croisés et de juifs», ont appelé ces dernières à revenir pour aider les populations malades et affamées.
    Dans tout cela, l’humanisme arabe, s’il existe, ne se manifeste pas.

    Seule la mer Rouge sépare la Somalie des riches Etats pétroliers du Golfe. La puissante Arabie Saoudite fait la sourde oreille. Pourtant, sa responsabilité est grande dans le drame que vivent actuellement les Somaliens. C’est elle qui a armé les shebab, avec le concours du dictateur soudanais Omar El Béchir, et qui a provoqué l’éclatement de la Somalie. Elle finance le crime, la destruction pour l’expansion de la doctrine wahhabite. Mais la compassion n’existe pas chez les Saoudiens dès qu’il s’agit d’aller alléger les souffrances d’autres musulmans. Et dire que cela a lieu à la veille du mois sacré du Ramadhan, point de piété et d’entraide s’il en est.

    Tayeb Belghiche
  • Résidences d’Etat : Côté cour, côté jardin

     

     

    Plages fermées, foncier convoité et bidonvilles

     

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    Résidences d’Etat :  Côté cour, côté jardin

    Bientôt, ils vont élever un mur aussi haut que celui qui sépare la Palestine et Israël et ils vont décréter toute cette zone milkiya khassa (propriété privée) », assène Ahmed, un épicier rencontré au village agricole dit El Qaria, situé à la lisière de l’EGT Sahel de Moretti et à un jet de pierre de la résidence d’Etat de Club des Pins.

    Voilà qui résume le sentiment des habitants de la commune de Staouéli qui vivotent à la périphérie de la «Principauté» de Club des Pins et autres bunkers de luxe des environs. El Qaria, littéralement «le village», désigne l’ancien village socialiste érigé sous Boumediène durant l’âge d’or de la «thawra ziraîya». Situé en bordure de la route qui relie Staouéli à Moretti, le village se trouve «pour son malheur» planté dans la zone du littoral la plus convoitée du pays. Alors que sur les routes de la mer, les vacanciers, lunettes de soleil et torse hâlé, s’en vont joyeusement faire la java sur la plage, au hameau El Qaria, le temps semble figé, comme s’il s’était arrêté aux années 1970. Les gens se sentent en marge de toutes les réjouissances.
    Nous nous sommes intéressés à ces poches de vie dans les interstices laissés par cette vaste mainmise sur ce segment du littoral. C’est ainsi que nous avons découvert, au fil de notre reportage, comment des dizaines d’habitants qui sont installés dans la région, depuis l’indépendance pour certains d’entre eux, ne sont toujours pas régularisés, et les biens qu’ils occupent n’ont pas le moindre titre de propriété «alors que le dernier sous-fifre se retrouve du jour au lendemain avec résidence secondaire et villa cédée pour une bouchée de pain», s’indigne-t-on. C’est précisément le sujet de la colère des pensionnaires de l’ex-village socialiste de Moretti.


    «Boumediène avait siroté le thé ici»


    «Vous savez, à l’époque, c’était en 1977 exactement, le président Boumediène était venu lui-même inaugurer ce village, et il avait siroté le thé dans la maison que vous voyez là.» Le vieux ammi Mokhtar qui nous fait cette confidence a aujourd’hui 70 ans. Sa maison fait partie de la trentaine de haouchs qui composent ce hameau. «Un an après l’inauguration du village socialiste, Boumediène est mort, et les choses sont restées en l’état. Nous n’avons pas d’acte de propriété à ce jour. Personnellement, je veux achever ma maison, mais je ne peux pas le faire à défaut d’un permis de construire. Nous avons juste un acte de location. Et cela dure depuis 34 ans. Il faut que les autorités nous trouvent une solution !» martèle ammi Mokhtar. «Nous n’avons ni école, ni mosquée, ni dispensaire, ni rien. Moi, j’ai fait la guerre de Libération nationale et ce n’est pas pour cette Algérie-là que nous nous sommes battus. Nous avons trahi le sang de nos martyrs.» Allusion à peine voilée au luxe jugé «indécent» affiché par les voisins d’en face. «J’ai sept enfants. Ils ont des diplômes, mais aucun d’eux ne travaille. J’ai dû leur aménager cette petite épicerie pour subvenir à leurs besoins», poursuit le patriarche. «Ce n’est pas juste que quelqu’un touche 40 millions et un autre à peine 8000 DA», soupire-t-il encore en référence aux émoluments de nos parlementaires et autres ministres de la République.

    Un peu plus loin, à hauteur du lieudit domaine Chikirou, nous croisons Mohamed, 45 ans, agriculteur de son état. Il fait partie d’une EAC qui compte 15 fellahs qui se partagent une superficie initiale de 19 hectares. L’exploitation agricole fait quasiment corps avec l’hôtel Sheraton Club des Pins. D’ailleurs, l’imposant hôtel barre une bonne partie du paysage. La résidence d’Etat est à quelques encablures d’ici, ce qui n’est pas pour flatter l’ego de notre fellah. «On ne sait plus comment travailler !», fulmine Mohamed. «Moi, cela fait 40 ans que je suis ici. Depuis qu’il y a tous ces projets, on ne sait plus quoi faire. Bled mafia ! Alors que nous disposons d’une concession de 99 ans, nous ne pouvons rien faire. Ni nous n’avons le droit de construire, ni de cultiver la terre à notre guise. Ils nous interdisent même d’ériger une clôture autour de nos terres !» Et de nous montrer un poulailler vide. «Voilà à quoi on est réduits : nous n’avons pas le droit d’élever du bétail, ni des poules, ni de faire de l’apiculture ni rien ! C’est pour ça qu’el fellahin rahoum facheline.

    Les agriculteurs sont découragés.» Evoquant les expropriations parfois arbitraires qui frappent les fellahs de la région, Mohamed témoigne : «Nous-mêmes, nous avons été victimes d’une amputation injuste de notre EAC. Du temps de Zeroual, on nous a enlevé d’autorité 8 hectares pour construire les chalets que vous voyez là-bas, et qui servent en réalité de lieux de débauche. Ce sont des gens puissants qui ne manquent pas de résidences en tout genre, et à qui on a ajouté ces chalets pour s’y adonner à leurs plaisirs, alors que nous, c’est de notre gagne-pain qu’il s’agit ! On avait promis de nous indemniser à concurrence de 800 millions de centimes. Nous n’avons pas perçu un centime à ce jour.» Mohamed insiste, en outre, sur le triste sort des paysans déracinés qui se sont vus délogés et recasés ailleurs : «Un fellah qui avait une exploitation à côté a été exproprié de sa maison et a été relogé dans un  immeuble à Souidania. Il continue à venir travailler son lopin de terre ici, mais il habite désormais dans un bâtiment. Citez-moi un seul pays dans le monde où un paysan est niché dans un immeuble. Par définition, un fellah a un rapport viscéral à la terre. Ils t’affectent à Souidania ou à Tessala El Merdja, après, tu perds tout ton temps sur la route au lieu de t’occuper de la terre. C’est une volonté délibérée de casser l’agriculture dans notre pays alors que c’est elle la base de tout.» Une opération de recensement a été effectuée auprès des riverains, ce qui a alimenté toutes les spéculations : «Là on ne sait pas où on va, quel va être notre sort. Ils sont venus nous recenser. J’espère que ce n’est pas pour nous exproprier !», prie Mohamed.


    «WILAYA 49»


    «Rana m’qabline lemrefhine wahna meytin bechar ! (nous frayons avec les riches et nous végétons dans la misère).» «Ces gens sont en train de nous pousser à bout. Ils veulent que le peuple se soulève. Dans tous les cas, ce sont nous les perdants. Eux, ils n’ont rien à perdre. Là-bas, là où il y a l’hôtel, c’était une belle forêt. Aujourd’hui, nous n’avons plus accès à la plage. L’autre jour, j’ai envoyé ma femme et mes enfants profiter un peu de la mer. Un gendarme les a rabroués comme des pestiférés. J’ai dit naâl bouha, manberdouche ! Décidément, c’est devenu la ‘’wilaya 49’’, cette zone. Sous Chadli déjà, il y avait son gendre qui faisait la loi ici et voulait tout accaparer.» En nous approchant de l’EGT Moretti, un chantier stoppe net notre course. C’est un projet de construction d’une trémie. Tout autour de la forêt de pins de Sidi Fredj, des panneaux annoncent en grande pompe le projet Emiral portant sur la réalisation d’un village touristique de 2004 lits baptisé «Forum El Djazaïr». «Sans vouloir rentrer dans les dessous de ce projet, moi je m’interroge : comment a-t-on pu démolir un bijou comme l’hôtel El Menzeh qui est l’œuvre de l’architecte Fernand Pouillon sans que cela ne choque personne !», déplore un architecte. Des PV d’huissier tapissent les murs de l’APC de Staouéli, faisant état d’un contentieux entre la société algéro-émiratie Emiral et un exproprié de la forêt de Sidi Fredj. Nous voici maintenant au domaine Mellal jouxtant l’Institut technique des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI).

    Une trentaine de familles vivent la même situation que celle de l’ex-village socialiste de Moretti. «Ma famille est établie ici depuis 1962 et nous n’avons toujours pas de papiers !», lâche M. Amarouche, agriculteur lui aussi. «On a fait des mains et des pieds pour être régularisés, en vain. Aujourd’hui, on est complètement bloqués.» Les habitants du domaine Mellal s’étonnent par ailleurs que certains parmi leurs proches voisins aient parfaitement leur acte de propriété «alors qu’ils sont venus après nous». Cela s’explique en vérité par le statut de l’assiette foncière sur laquelle ces habitations ont été élevées, nous explique-t-on à la mairie. La même litanie revient sur leurs lèvres : «Nous n’avons aucune commodité. Nous n’avons même pas d’adresse officielle et nous recevons notre courrier à l’ITCMI», dénoncent-ils. «Regardez cette cité», lance un jeune. «Constatez par vous-mêmes que la plupart des volets sont fermés. C’est que la moitié de ces appartements sont vides. Ils servent en réalité de résidences d’été à des ministres, des députés, des généraux et des chefs de parti. Eux, d’un claquement de doigts, ils obtiennent tout ce qu’ils veulent. Leur alimentation en électricité leur vient directement de Club des Pins. Houma ouled eddoula wahna ouled el harka !»



     

    Mustapha Benfodil
  • Impardonnable crime

     

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    On disait que nos hôpitaux sont des mouroirs. Il semble que la tendance est à l’aggravation. A l’image de tous les autres secteurs, celui de la santé est, lui aussi, dans un état dramatique. Les médecins et les pharmaciens ne cachent plus leur colère et leur désenchantement. Malgré leur cri d’alarme, les pouvoirs publics font la sourde oreille. Pourtant, la situation est très grave. De jour en jour, on constate l’absence de médicaments, dont certains nécessaires pour les maladies chroniques comme celles du cœur, le diabète, la tension. Il arrive que des gens meurent parce que ces médicaments ne sont plus disponibles.
    Le ministère de la Santé a trouvé les boucs émissaires pour dégager sa responsabilité. Il accuse les importateurs de médicaments de provoquer les pénuries, comme si ces derniers étaient de l’oignon ou de la pomme de terre sur lesquels les spéculateurs agissent à leur guise. L’accusation est très grave, mais elle manque de crédibilité. Si elle s’avérait vraie, ce serait un acte criminel passible des tribunaux dans la mesure où cette pénurie est cause de morts d’hommes, de femmes et d’enfants. Or, jusqu’à preuve du contraire, aucune action judiciaire n’a été ouverte contre une quelconque officine ; aucune sanction administrative n’a été prise ; aucun agrément n’a été retiré. En fait, le secteur de la santé est géré par la démagogie, le tape-à-l’œil et les faux-fuyants.


    On l’a vu lors de la grève des médecins résidents. Les autorités ont géré la situation par le mépris, sans penser un instant aux malades qui croupissaient dans les hôpitaux. La santé de la population est le dernier de leurs soucis. Le pouvoir aurait bien pu dégager des enveloppes pour parer aux pénuries et sauver ainsi la vie de milliers de citoyens. Il préfère penser à construire une mosquée pour des milliards de dollars, comme si la protection de la population n’est pas un devoir sacré. Le pouvoir pense à l’au-delà avec l’argent du contribuable, bien sûr, mais il est totalement en déphasage avec les aspirations du peuple qui, comme l’a dit le défunt président Houari Boumediène, n’a nullement envie «d’aller au paradis le ventre creux». Après tout, ce ne sont que des Algériens qui meurent, se disent ceux qui sont en train de dilapider leurs richesses. Ce peuple n’est-il pas le cobaye de ses dirigeants depuis 1962 ? Il faut espérer qu’un jour ou l’autre, ils rendront des comptes. Il n’est pas interdit de rêver. Il n’y a qu’à voir la Tunisie et l’Egypte.

    Tayeb Belghiche
  • Puissant anesthésiant hypnotique connu en Europe et aux USA ,attention au GHB la drogue du violeur en algerie

     

     

     

    Alerte à la pilule du violeur

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    Incolore, inodore et imperceptible au goût, le GHB, (gamma hydrxybutyrate) est un puissant anesthésiant hypnotique connu en Europe et aux USA depuis 1990 sous le nom de «pilule du violeur» ou «rape-drug».

    Cette substance synthétique paralysante utilisée à des fins criminelles débarque dans notre pays à la faveur des grandes vacances. De nombreuses victimes sont dénombrées et le phénomène inquiète sérieusement les spécialistes. Dans la plupart des cas, la jeune femme ou l’adolescente violée et humiliée en groupe se réfugie dans le silence par peur de représailles parentales. En état de choc, elle vit le sentiment douloureux de la honte et la culpabilité. Le professeur Bachir Ridouh, qui accueille et soigne les victimes de ce type particulier de traumatisme dans son service du CHU Frantz Fanon, à Blida, s’inquiète de la montée du péril dû à cette nouvelle criminalité. Contrairement au viol «classique» administré par la violence, parfois sous la menace d’une arme, l’emploi de la «pilule du violeur» est un stratagème soft sous le couvert d’un protocole de convivialité et dans un climat de confiance et de courtoisie. Les spécialistes notent que le violeur lui-même n’éprouve pas de sentiment de culpabilité dès lors qu’il considère son acte sans la violence habituelle et sans l’usage de la force. Il pense se démarquer du violeur habituel pour la simple raison qu’il n’a pas agi sous l’effet d’une pulsion sexuelle irrésistible. Il se donne des circonstances favorables qui voilent  la réalité.  En parfait criminel innocent, il semble douter qu’il est passible devant une juridiction pénale pour crime avec circonstances aggravantes du fait d’avoir prémédité son acte et ôté à sa victime toute capacité de résistance par l’emploi d’une substance dangereuse et interdite.


    La chasse en jet-ski    


    La victime n’est pas piégée dans le cadre d’une séduction habituelle. L’aventure criminelle s’organise par la mise en confiance grâce à la complicité d’une jeune femme plutôt sympathique, du même âge, qui se charge de réduire toute inhibition en vue d’une invitation anodine. La complice se présente sous l’aspect d’une vacancière et déploie ses appâts en termes de nouveaux amis, de soirées, de sorties et tout le sel de la vie qui s’apparente aux séries de télévision. Sur les lieux de vacances, cette drague d’un nouveau genre se fait en jet-ski ou zodiac qui donnent des frissons aux adolescentes en mal d’émotions fortes. La victime accepte innocemment  l’invitation pour un tour au large en compagnie de sa nouvelle copine. Mais elle se retrouve seule avec son ou ses ravisseurs. Et le piège se referme. Elle sera livrée, inconsciente, à l’appétit sadique de Messieurs à l’allure débonnaire pour des relations sexuelles multiples. C’est la «tournante».  Après les sévices, elle se réveille lentement de son semi-coma et entame un long parcours contre l’amnésie. Des flashs lui reviennent. Mais sans plus. Généralement, le dernier souvenir se résume dans une simple consommation en présence de ce groupe d’inconnus à l’allure de bons maris et de bons pères de famille. Mais ce type de passage à l’acte peut avoir lieu en tout lieu et à tout moment. Cette drogue, sous forme liquide, en poudre ou en cachet soluble, est utilisée aussi dans un cadre intrafamilial ou lors d’une fête dans une salle. L’ambiance générale qui annonce le risque est dans tous les cas un climat festif et de détente.

    Le violeur sécurise sa victime par son allure de type sérieux. Il repère sa proie et l’approche avec un verre. Après la consommation, la jeune femme se montre euphorique et ses capacités de jugement sont réduites au plus bas niveau. En état de zombie, elle se fait conduire par le délinquant à l’endroit choisi. L’accomplissement du forfait ne dure que quelques minutes.  La jeune femme reste étalée, inconsciente, comme sous l’effet de l’alcool. «A son réveil, elle évalue graduellement l’ampleur de sa tragédie. Selon les observations du Pr Ridouh, sur le plan physique, elle ressent des douleurs au niveau des organes génitaux. Au cours des premiers jours qui suivent le choc, elle est envahie par un état de tristesse et s’enferme dans le silence. Comme dans toutes les situations post-traumatiques dues au viol, elle aura cette tendance à se laver interminablement, grattant violemment son épiderme jusqu’au sang comme pour éliminer les traces d’une souillure abstraite incrustée durablement.» «Dans une deuxième phase, sa pensée se réorganise autour de la peur d’une grossesse indésirable et la probabilité d’une contamination aux maladies sexuellement transmissibles, notamment le sida. Aux troubles du sommeil s’ajoutent l’anorexie et l’envie de mourir. C’est un moment critique où la victime éprouve un grand besoin de soutien pour ne pas sombrer dans une descente aux enfers avec une conduite suicidaire», ajoute le psychiatre.

    Le Pr Ridouh, qui vient de créer un service pour cette catégorie victime d’une violence nouvelle, se dit «très inquiet pour l’avenir». Les usagers de cet anesthésiant qui inhibe tout sentiment d’anxiété utilisent les filières des narcotrafiquants. Il avertit que «cette substance est un produit qui présente un intérêt grandissant pour des usagers qui se recrutent dans toutes les catégories sociales. C’est un marché potentiel qui comporte le risque majeur d’être investi par le grand banditisme. Dans les années à venir, ce phénomène pourrait prendre une ampleur redoutable car il n’intéresse pas exclusivement le criminel du sexe». En effet, à dose adaptée, les malfaiteurs pourraient l’utiliser à la place d’une arme de poing pour s’en prendre aux biens de leurs victimes, hommes ou femmes, les obligeant à signer tout et n’importe quoi : chèques, cessions de biens ou  reconnaissances de dettes avec une assez grande difficulté à administrer toute preuve de  malversation sur le plan purement criminalistique ou de médecine légale.
    Des agressions sur la base de la  douceur chimique, ont été signalées en Europe. En visionnant des films de caméras de surveillance, les policiers ont vu des victimes conduites dans une démarche semblable à l’état d’ébriété vers des distributeurs de banque, encadrées calmement par des agresseurs se comportant comme des amis.  


    Le GHB est un produit stupéfiant qui est éliminé par l’organisme au bout de 48 heures seulement, contrairement au cannabis qui peut être décelé deux, voire trois mois après la consommation d’un joint. Le personnel soignant de l’hôpital psychiatrique cumule les expériences des cas par de nombreux entretiens avec les patientes qui ont vécu la terrible épreuve de cette nouvelle forme d’abus sexuel. Le travail thérapeutique s’oriente sur des pistes précieuses pour la prévention des risques. Les choix des criminels sont portés sur des jeunes femmes et jeunes filles, parfois des adolescentes de moins de 15 ans avec des critères physiques précis, hors de leur environnement familial habituel. Pour sa part, le docteur Smain Boulbina, qui observe de près ce phénomène depuis quelques années, se dit «étonné par le silence qui couvre ces crimes, quand bien même  les nombreuses victimes ont du mal à déposer plainte auprès des services habilités et encore moins à exposer en public l’humiliante expérience d’un viol collectif ou le fait d’un seul individu et face auquel elles n’avaient ni le choix ni la force de résister». Il préconise à toute victime potentielle, c’est-à-dire les jeunes femmes et jeunes filles, d’éviter l’isolement et ne pas accepter d’invitation d’un inconnu, fut-il une femme. Et «sans verser dans la paranoïa», S. Boulbina conseille aux femmes et aux jeunes filles de ne jamais laisser traîner un verre entamé sur la table d’une terrasse de café ou chez des personnes étrangères à la famille. Dans toutes les situations, il faut refuser une consommation servie dans un verre par un inconnu ou une nouvelle connaissance et décapsuler soi-même l’emballage. Les auteurs sont souvent des multirécidivistes qui agissent en toute impunité en l’absence de dépôt de plainte et donc à l’abri de poursuites judiciaires. D’où l’intérêt de dépister les cas suspectés de viol, les accompagner dans une démarche de soins et alerter les services de police et de gendarmerie.

     

    Rachid Lourdjane
  • Grave rupture de stocks de médicaments

     

    Le ministère de la Santé fait la sourde oreille

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    Malgré une gestion catastrophique du dossier du médicament depuis plus d’une année, le ministère de la Santé dégage toute

    responsabilité quant à la rupture de stocks qui ne cesse de s’étendre.

    Les malades sont aujourd’hui livrés à eux-mêmes sans que cela ne dérange personne. Le docteur Hamou Hafed, directeur de la pharmacie, au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, rejette la responsabilité sur les importateurs de médicaments. Dans une déclaration sur les ondes de la Chaîne III, M. Hafed n’a pas trouvé mieux que de dire : «Les programmes à l’importation des produits finis ont été tous signés. Il n’y a pas de raison qu’il y ait des ruptures.» Mais il a omis de préciser à quelle date ces programmes ont été justement délivrés, sachant que les procédures d’importation fixées par les cahiers des charges sont claires. L’obligation d’ouverture de lettres de crédit, le délai fixé pour faire les commandes, le contrôle des échantillons, le dédouanement et toute autre procédure exigée par la loi font que le produit ne peut être sur le marché que dans les trois mois, voire plus, qui suivent la signature des programmes. Lesquels n’ont été signés qu’à partir du mois d’avril dernier alors qu’habituellement, la procédure est entamée dès le mois de décembre.


    «C’est scandaleux !» s’écrie une pharmacienne de la capitale avant de préciser que la situation s’aggrave de jour en jour : «Nous n’avons jamais connu une telle pénurie. Nous faisons face tous les jours au désarroi des patients. Malheureusement, nous ne pouvons rien faire. A un certain moment, lorsque certains produits venaient à manquer, on trouvait toujours le moyen de se les procurer auprès des confrères, mais là il n’est plus possible de répondre à la demande des patients», nous confie-t-elle avant de signaler que les médicaments concernés sont surtout ceux traitant les maladies chroniques. Dans cette longue liste, estimée, selon les pharmaciens, entre 150 et 200 médicaments introuvables, les officines sont aussi en rupture de stocks de pilules contraceptives. «Nous manquons pratiquement de tous les médicaments. Des dizaines d’ordonnances ne sont, hélas, pas satisfaites», avoue un autre pharmacien. Pour lui, «il est inconcevable que des produits tels que Digoxine soient manquants. Les patients souffrant de problèmes cardiaques risquent tout bonnement de mourir. Le traitement avec ce médicament ne doit pas être interrompu. Dans le cas contraire, le malade risque de décéder.» «Les autorités sanitaires ne veulent pas parler de rupture alors que la situation est dramatique», a-t-il déclaré avant de souligner que «ces ruptures s’accentuent de plus en plus. Chaque jour, un produit devient introuvable». Il en cite quelques-uns : Rovamycine sirop, Modurétic, Célestène, Diprostène, Tamgesic, Digoxine…

    «Certains produits restent introuvables. Même les génériques fabriqués par Saidal ont disparu»,  ajoute-t-il. Les pilules contraceptives figurent aussi parmi les produits en rupture de stocks. Certaines marques comme Mercelan et Marvelan sont introuvables. Les pharmacies, qui reçoivent de petites quantités, n’arrivent plus à satisfaire la demande. «La liste des produits s’allonge sans que des solutions soient trouvées à cette situation. D’une part, on laisse les patients atteints de maladies chroniques mourir et, d’autre part, il y a un accroissement des naissances en raison du manque de pilules contraceptives», fait remarquer une pharmacienne, qui tente tant bien que mal de satisfaire sa clientèle. Selon les opérateurs en pharmacie, le problème risque encore de se compliquer avec l’interdiction d’importer 152 produits censés être fabriqués localement.
     

    Djamila Kourta
  • la police laisse le peuple seul face aux bandits et gangs toto rina contre el hamel c'est ça la police!!

     

    Face aux gangs de Bab El Oued : Les citoyens se mobilisent

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    le 24.07.11 | 01h00 Réagissez

    Les habitants de Bab El Oued n’ont plus goût à la vie ; les gangs, qui gangrènent ce quartier mythique de la capitale, rendent leur quotidien difficile. Se sentant lâchés et délaissés par les autorités, ils comptent mettre de l’ordre à leur façon.

    Aujourd’hui, ils ont décidé de suspendre la circulation sur la route menant aux Trois-Horloges, le rond-point de toutes les discordes. Un calme précaire régnait hier à Bab El Oued, plus exactement au lieudit Trois-Horloges. Les petits marchés informels des rues adjacentes étaient quadrillés par des éléments de la police, suite à la nuit mouvementée qu’a connue le quartier vendredi dernier. On dénombre deux blessés : un civil et un policier. Les habitants, lassés par les promesses non tenues de la sûreté de daïra, concernant l’éradication des gangs, ont décidé de passer à l’action. «Aujourd’hui, en bloquant la circulation, c’était une manière d’interpeller les pouvoirs publics sur le danger qui nous guette», selon leurs dires. Pour les représentants des habitants de Bab El Oued, s’exprimant sous couvert de l’anonymat par peur de représailles, «le laxisme des autorités ne fait que perdurer.

    Ce qui laisse le champ libre aux délinquants d’agir en toute impunité. Le nouveau commissaire principal Abdelghani Derrar a de bonnes intentions. Mais nous avons constaté qu’il n’y avait pas assez d’opérations pour mettre fin à la terreur des chefs de gangs».  Bab El Oued vit ces deux dernières années au rythme de violents affrontements qui opposent des clans. Ces derniers sont constitués de jeunes, des repris de justice pour la plupart, originaires de Carrière Joubert, de Climat de France et de marché Lekbir. Les chefs de gangs, une quinzaine environ, se sont lancés dans une guerre sans merci. Leur objectif, c’est d’avoir l’exclusivité pour vendre de la résine de cannabis et des psychotropes. La conquête du territoire, digne d’un film à la Scorsese, n’a pas été sans dramatiques conséquences. Il y a eu mort d’homme par le passé. Le nombre de blessés est des plus inquiétants au vu de la chronologie des événements.
    Ce tragique scénario envenime la vie des familles. Elles n’ont qu’un seul désir : quitter Bab El Oued, mais pour aller où ? Plus loin, les représentants des habitants dénoncent un commerce de drogue au vu et au su de tout le monde. «Des vendeurs de l’informel ont mis sur pied des étals grâce auxquels ils peuvent écouler leurs stupéfiants. Ils vendent des chaussettes, des chemises et des polos, tandis que sous la table, ils peuvent vous vendre des plaquettes de cannabis. Les acheteurs proviennent des 48 wilayas, sans oublier des émigrés qui affluent en été, car le produit n’est pas cher comparativement aux prix pratiqués en Europe», témoigne-t-on.


    Toto Riina n’est pas loin


    Pour nos interlocuteurs, Bab El Oued va exploser. «L’absence de l’Etat est une insulte à notre égard. Nous ne savons pas pourquoi. Serait-ce parce que Bab El Oued a été le fief de l’islamisme au début des années 1990 ? Les habitants de la commune pensent dans leur grande majorité que c’est une vengeance étatique.» Outre la recrudescence des actes de banditisme, ce qui fait craindre les «Babelouadis», c’est la hiérarchisation des clans. Selon eux, «les gangs adoptent les coutumes du crime organisé, un peu à la sauce italienne». Un médecin natif de Bab El Oued ajoute : «D’ici quelques années, il ne sera pas étonnant de voir à Alger, des gangs copie conforme de La Camora ou de la Cosa Nostra.» Pensant que «l’Etat veut créer une délinquance institutionnalisée», les habitants veulent prendre les choses en main. «Nous serons les justiciers du quartier. Vendetta oblige», indiquent-ils.
     

  • LE MINISTRE DES AFFAIRES RELIGIEUSES LES A AVERTIS

    Les prêches des imams sous surveillance

    Par

    Les prêches du Ramadhan devront être axés vers les commerçants qui visent le gain facile.

    Une note du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, a instruit, jeudi, les imams des mosquées à adopter des prêches, pendant le mois sacré du Ramadhan, qui soient en relation directe avec les préoccupations quotidiennes des citoyens.
    Le sujet du prêche d'un imam devrait, selon le chargé de l'information, Adda Fellahi, refléter les «tracas de la vie quotidienne du citoyen» et ses préoccupations journalières.
    A partir de ce constat, ce responsable a indiqué que les imams doivent abandonner, dans leurs prêches, durant le mois de Ramadhan, les discours traditionnels et les «axer davantage sur les soucis et préoccupations des citoyens».
    Les imams, a-t-il confirmé, ont démontré, ces derniers temps, leur disponibilité et leur aptitude à adhérer à cette démarche sociale en abordant des sujets de la vie quotidienne qui concernent directement les citoyens.
    Le discours des imams, en cette période, a-t-il précisé, devra être orienté «essentiellement» vers les commerçants afin de «les dissuader de profiter de ce mois sacré pour réaliser des gains faciles», à la limite illicites, en lésant le simple citoyen qui subit les effets de la hausse des prix des produits de large consommation, notamment.
    Il s'adressera également, selon lui, «aux personnes malades auxquelles il est interdit de jeûner» médicalement et religieusement parlant, en les exhortant à respecter les prescriptions médicales afin de ne pas nuire à leur santé.
    Des instructions seront également données, à travers ces prêches, aux personnes chargées de l'entretien des mosquées qui doivent veiller «à l'hygiène et à l'aération en utilisant modérément les appareils de climatisation afin de préserver la santé des fidèles d'autant que le mois du jeûne aura lieu durant une période réputée chaude dans l'année,» estime-t-il.
    Fellahi a aussi appelé les imams à se conformer au calendrier établi par le ministère sur les horaires du «f'tour» et de l'«imsak» dans le souci de préserver l'unité de la nation et respecter la référence nationale à cet égard.
    Le ministère insiste, par ailleurs, sur la nécessité pour les imams, qui dirigent les prières surérogatoires (taraouih), de réciter le Coran selon le mode local de lecture du Coran, appelé «Ouarch». M. Fellahi a indiqué que «des milliers d'exemplaires du Coran ont été imprimés avec ce mode d'écriture (Ouarch) et distribués aux mosquées... Ceci ne signifie pas l'exclusion des autres modes de lecture, mais cette préoccupation obéit à la démarche visant à préserver ce legs culturel et spirituel algérien», a souligné Fellahi qui a noté que la priorité dans la direction des prières sera donnée «aux imams qui ont appris par coeur tout le Coran et qui ne recourent pas au livre sacré durant la prière».
    Abordant la 8e édition du prix international d'Algérie du Saint Coran, qui se déroulera à Tlemcen dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», il a annoncé la participation, pour la première fois, de la Pologne, à ce concours international de psalmodie du Saint Coran.

  • ne me dite pas que vous n'etiez pas au courant!!!!

    Répression en Algerie

  • Déjà la hausse des prix !il y'a pas état, pas de ministre, le peuple est livré à lui meme , alors sa sert à quoi les institutions bananières en ALGERIE??

     

    Avis d’une grande flambée des prix. A une dizaine de jours de l’entame du mois de Ramadhan, prévu début août, la mercuriale grimpe progressivement. Hier, au marché T’nach de Belcourt, les prix affichés des fruits et légumes, bien que certains soient des produits de saison, donnaient le tournis, au grand dam des ménages. Cédée, il y a quelques jours, à 40 DA/kg, la tomate a atteint
    les 80 DA.

    L’oignon est vendu entre 30 et 45 DA/kg, les poivrons, pourtant de moyenne qualité, à 70 DA le kg. Les haricots à écosser oscillent entre 120 et 140 DA le kg, au moment où la laitue coûte entre 50 et 60 DA le kg. Idem pour la pomme de terre cédée à 40 DA/kg, les carottes à 50 DA et les navets à 70 DA. Le poivron est vendu entre 75 et 100 DA. En matière de record, la courgette est négociée à 120 DA, le haricot vert à 150 DA le kilo, le citron caracole à 200 DA. Même tendance haussière pour les fruits. La pêche est cédée entre 70 et 100 DA, la banane à 140 DA, la pastèque à 40 DA, le melon à 80 DA, les raisins sont à 150 DA. Les dattes sont tout simplement hors de portée, puisque cédées à 300 DA. Pas de quoi rassurer le moral des ménagères. La hausse n’a pas également épargné d’autres produits, même s’ils sont indispensables à la préparation de mets durant cette période.

    C’est le cas de la viande rouge fraîche cédée à 900 DA, la viande congelée à 600 DA. Outre ces produits, le raisin sec est passé du simple au double. Vendu il y a quelques semaines à 250 DA le kg, il a atteint 500 DA. Produit intournable, le «frik», de moindre qualité, est négocié entre 200 et 250 DA. Les citoyens à faible revenu, perplexes face à cette soudaine montée des prix, accusent les commerçants de faire du mois de Ramadhan, «pourtant période de piété», l’occasion de réaliser des profits «indécents». «Comme de coutume, les commerçant se sucrent sur le dos du simple citoyen. A ce rythme, les prix déjà peu abordables atteindront des pics jamais égalés. Comme l’année dernière, je risque encore d’emprunter de l’argent pour faire face aux charges de ce mois», s’inquiète Abdelkader, un quinquagénaire, fonctionnaire de son état. Et d’ajouter : «On est déplumé et personne n’est là pas pour mettre le holà. La responsabilité incombe aussi au gouvernement qui est incapable de réguler le marché.»

    S’ils admettent que les prix sont hors de portée pour certains produits agricoles, les commerçants rejettent toutefois toute accusation, évoquant une situation de monopole exercé par les mandataires dans les marchés de gros. «Les mandataires agissent en toute impunité. Ils décident des prix comme ils veulent. Je n’ai pas le choix. Soit j’aligne mes prix sur ceux des mandataires soit je change de profession», se défend Hamid, jeune commerçant. Son ami, également, vendeur, pointe du doit «l’échec» du ministère du Commerce. «Le minimum aurait été d’obliger les mandataires à vendre selon des prix fixés au préalable et rendus publics par le gouvernement.

    Malheureusement, ce n’est pas le cas», se désole-t-il. Salim, un autre commerçant, prédit des lendemains moins rassurants : «C’est une certitude, les prix augmenteront davantage sous l’effet incontrôlé de la spéculation et du monopole.» Alors que les prix flambent, le gouvernement tente de rassurer.
    Mardi, un haut responsable du ministère de l’Agriculture affirmait que les marchés seront bien approvisionnés en produits agricoles et dérivés. Objectif : faire baisser les prix. Ceci dit, cette opération risque de s’avérer un coup d’épée dans l’eau. D’autant plus que les marchés de gros et ceux de détail échappent aux règles de contrôle.
    Hocine Lamriben

  • Six hommes occupent et saccagent une clinique à Annaba

    Les agressions contre les praticiens, les agents paramédicaux et les malades dans les structures publiques de santé se multiplient à Annaba. Après un incident au service des urgences Ibn Rochd, où un praticien a été sérieusement brutalisé, c’est au tour de la polyclinique pédiatrique Ste Thérèse d’être la cible d'une de ces agressions. Cela s’est passé ce vendredi à 16 h 30 au moment où plusieurs mères et pères de familles, leur enfant malade dans les bras, attendaient leur tour pour une consultation d’urgence.
     
    Prétextant une maladie, un homme est entré dans le cabinet de consultations alors qu’un médecin auscultait un bébé. Après avoir insulté et bousculé le personnel soignant, il a appelé ses complices. Épée, sabre et gourdin en main, cinq autres hommes ont surgi et ont agressé un praticien et deux agents de sécurité, semant la panique dans la clinique. Des pères de famille qui tentaient de s'interposer ont été brutalisés. Plusieurs mères se sont évanouies, leur bébé malade dans les bras. On ne connait pas les motivations des agresseurs.
     
    Des personnes qui passaient devant la clinique ont alerté le commissariat situé à 300 mètres. Les policiers ne sont intervenus que plusieurs heures après le départ des six agresseurs, selon les témoignages. Avant de prendre la fuite, ces derniers ont saccagé le cabinet de consultation.
  • régimes de bananes qui nous gouverne

    Plus fort que le pétrole
    et le gaz, la peinture !

    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr
    FLN. Les redresseurs vont saisir la justice.

    De jour ou de nuit ?

    La direction d’Air Algérie a donc tracé à ses grévistes une ligne rouge à ne pas dépasser. Je ne prétends pas interdire à Air Algérie de tracer des lignes rouges, ou toute autre forme géométrique de quelque couleur que ce soit, d’ailleurs. Si Air Algérie veut tracer des lignes rouges, c’est tout à fait son droit. Nous sommes une société qui aspire de tous les pores de son grand corps malade à la démocratie. Et en démocratie, on devrait avoir le droit de tracer des lignes de couleur. Par contre, la décision d’Air Algérie de tracer une ligne rouge à ses employés grévistes m’amène à une profonde, complexe et savante réflexion sur une richesse insoupçonnée en Algérie, jusque-là presque ignorée et reléguée à une vulgaire dernière place dans le classement de nos richesses, loin, très loin derrière le pétrole et le gaz : LA PEINTURE ! Oui M’sieur ! La peinture ! Pourtant, elle est là. Nos plus hauts responsables l’utilisent. La preuve avec le P-dg d’Air Algérie. Comment aurait-il fait pour tracer sa ligne rouge sans peinture, n’est-ce pas ? Avant lui, juste quelques heures avant lui, un autre haut responsable du pays, Hassan Hattab avait, lui aussi, tracé une ligne verte à ne pas franchir. Avant H’sissen La Terreur, un autre responsable, plus local celui-là puisqu’il ne sévit que dans la capitale, avait décidé de tracer plein de lignes bleues sur nos autoroutes. Avant cela, toute une série d’experts en packs avaient décrété de peindre en noir toute une décennie de notre vie. Tout cela pour vous dire que ces traçages en masse de lignes rouges, vertes, bleues, noires, multicolores confirment que l’Algérie dispose sans vraiment le savoir d’une manne inestimable de peinture. Sommes-nous vraiment conscients de la chance que nous avons ? J’en doute. Exploitons-nous pleinement cette ressource gigantesque ? J’en doute aussi. Il me semble donc normal et urgent pour nous de réagir. D’où mon appel vibrant aujourd’hui ! Un appel à la valorisation de notre capital PEINTURE. Tout comme pour le pétrole et le gaz, nos gisements de peinture ne sont pas éternels. Ils ont une durée de vie. Alors, avant qu’il ne soit trop tard, apprenons à gérer avec intelligence nos réserves de peinture. Constitutions des stocks stratégiques de peinture, car, dans le futur proche, je le sens, il y aura une très forte demande sur ce produit, nos responsables étant de plus en plus amenés à nous tracer des lignes de toutes les couleurs un peu partout, peut-être même bientôt dans nos propres maisons. En un mot comme en cent, décrétons la prochaine décennie en Algérie «Décennie de la peinture» ! Créons un ministère de la peinture et des ressources en laque et enduit. Installons un observatoire des droits de badigeonner les murs et routes de peinture. Instituons une journée nationale à la gloire de la peinture. Tous les dix ans, marquons l’événement pas la célébration en grande pompe de l’année de la peinture en Algérie. Unissons nos efforts et notre imagination, que diable ! Un pour tous, tous autour du bidon de peinture ! Sans oublier tout de même de fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
    H. L.

  • Algérie : Malik Medjnoune condamné pour un crime qu’il n’a pu commettre lors d’une mascarade judiciaire

     

    mascarade ,cirque, justice algerienne toute corrumpues, justice de jour comme de nuit

    Alkarama, 20 Juillet 2011
     

    Enfin, le procès tant attendu a eu lieu ce 18 juillet 2011. Présenté comme étant celui de l’assassinat du célèbre chanteur Lounès Matoub, commis le 25 juin 1998, deux hommes étaient au banc des accusés: Malik Medjnoune et Abdelhakim Chenoui. Arrêtés en 1999, ils ont été sauvagement torturés dans un centre du Département du Renseignement et de la sécurité (DRS). Tous deux ont été maintenus pendant douze ans en détention provisoire et viennent d’être condamnés à une peine de 12 ans de prison pour un crime qu’ils n’ont pas commis.
    Malik Medjnoune a toujours clamé son innocence. Fan de Lounès Matoub, il était surnommé « le petit Matoub ». Et voici qu’il était accusé d’avoir assassiné celui qu’il admirait. Selon la version officielle un groupe terroriste aurait organisé un guet-apens et arraisonné la voiture du chanteur dans laquelle il se trouvait en compagnie de son épouse et deux belles-sœurs causant sa mort et blessant les trois femmes. Dès que la nouvelle de son assassinat s’est propagée, la région s’est embrasée et le pouvoir algérien a été accusé ouvertement par les manifestants d’avoir commandité ce crime. Afin de clore ce dossier « politiquement sensible », il fallait absolument trouver des coupables. Malik Medjnoune et Abdelhakim Chenoui ont été désignés mais, à ce jour, ni les commanditaires, ni les exécutants n’ont été identifiés.Enlevé le 28 septembre 1999 à Tizi-Ouzou par les agents du DRS, M. Medjnoune est gravement torturé et interrogé à la caserne «Antar » de Ben-Aknoun (Alger). Dans une lettre à Me Rachid Mesli, son avocat de l’époque et directeur juridique de l’organisation Alkarama, il témoigne : « Tout y est passé : les coups avec un manche de pioche sur toutes les parties du corps (…) Ensuite (…) ils ont commencé à me torturer à l’électricité ».

    Présenté une première fois devant le Procureur général de Tizi-Ouzou dans le courant du mois de mars 2000, en même temps qu’Abdelhakim Chenoui, le magistrat refuse de le déférer devant le juge d’instruction en raison de l’inconsistance de l’affaire. Plus grave encore, celui-ci demande aux agents du DRS de le « reprendre » ce qui équivaut dans le contexte de l’époque à le faire disparaître définitivement. Ce n’est que deux mois plus tard qu’il est à nouveau présenté au juge d’instruction. Il apprend alors qu’on l’accuse de l’assassinat de Lounès Matoub. Il n’en revient pas : « Je pensais même qu’il plaisantait et qu’il voulait seulement me tester et me faire peur avant de me libérer ». Il avait toutes les raisons de croire à une plaisanterie, puisqu’au moment du crime, il se trouvait avec ses collègues dans un restaurant à Tizi-Ouzou où il était employé. Mais au moment de sa comparution, on est en mai 2000, cela fait huit mois que Malik Medjnoune est détenu au secret sans aucun contact avec l’extérieur. Il est alors placé en détention provisoire en attente d’être jugé.

    Malgré les nombreuses grèves de la faim entamées par Malik Medjnoun et les nombreuses communications adressées par Alkarama entre 2004 et 2011 au Comité des Droits de l’Homme et au Rapporteur Spécial de l’ONU contre la torture, il a fallu attendre douze ans avant que les deux hommes puissent enfin s’exprimer devant un tribunal.

    Le 18 juillet s’est donc tenu un procès qui n’a duré que quelques heures et au cours duquel les parties civiles représentées par la sœur, la mère de la victime, la veuve et ses sœurs se sont retirées, considérant avec raison ne pas vouloir participer à une mascarade judiciaire qui ne concerne en rien l’assassinat du chanteur. Selon celles-ci, le procès et les deux personnes accusées n’ont aucun lien avec le crime.

    Quatre témoins de Malik Medjnoun comparaissent pour déclarer sous serment avoir été avec lui dans un restaurant de Tizi-Ouzou où ils étaient tous employés au moment du crime. Mais ces témoignages n’empêchent nullement le procureur général de requérir la peine capitale affirmant que « beaucoup d’indices » tendent à confirmer leur « complicité dans l’assassinat de Matoub ». Il est à noter que l’accusation n’a jamais pu produire le moindre indice pour étayer ses allégations. Les avocats constitués déclareront dans leur plaidoiries que les dossiers sont vides et les charges inconsistantes. Le tribunal criminel était présidé par M. Abdelhalim Mezouache, président de la chambre pénale de la cour et ancien vice-président de la Cour de Boumerdes, muté à la Cour de Tizi-Ouzou en 2008. La condamnation à douze ans de prison ferme des deux accusés a de fait uniquement permis de valider toutes les violations commises contre les accusés depuis leur arrestation et constitue un grave précédent dans les annales de la justice algérienne. Ce n’est pas sans raison que le prononcé du verdict a soulevé de vives protestations dans une salle d’audience surchauffée où le public qui s’attendait à un acquittement pur et simple de Malik Medjnoune, s’est mis à scander «  Ulaç smah » et « pouvoir assassin ».

    Une fois de plus, la justice algérienne a fait preuve de sa soumission totale au pouvoir et montré que dans des affaires politiques de ce type, les verdicts sont dictés par certaines officines. Dans « l’affaire Matoub », il était temps de clore ce dossier embarrassant car non seulement s’est constitué un comité de soutien à Malik Medjnoun mais le déni de justice dont sont victimes les deux mis en cause était régulièrement dénoncé dans les rapports de l’ONU sur l’Algérie. Si l’affaire Malik Medjnoun et Abdelhakim Chenoui a enfin connu un semblant de dénouement, il n’en demeure pas moins que celle de l’assassinat du célèbre chanteur n’est pas prête de connaître son épilogue. La famille vient d’annoncer qu’elle porte plainte contre X et les deux accusés ont formés aujourd’hui un pourvoi en cassation contre leur condamnation.

  • Les raisons d’une crise

    MÉDICAMENT

    Réelle, artificielle ou planifiée, la pénurie de médicaments qui persiste depuis près de deux ans met de la pression sur notre système de santé, prenant en otage la santé de la population. De quelque nature qu’elle soit, cette pénurie renseigne sur la défaillance d’un secteur moribond.
    Wassila Zegtitouche - Alger (Le Soir) - Le patient algérien est pris en otage entre grèves successives des personnels médicaux et pénurie de médicaments. Antihypertenseurs, antalgiques, anticancéreux, certains antidépresseurs, et autres médicaments pour cardiopathie… la liste est longue. En tout, plus de 300 produits en rupture de stock dont 160 prescrits pour les maladies chroniques, manquent, au grand dam des patients. Même les pharmacies des hôpitaux enregistrent plusieurs produits manquants. Selon le secrétaire général du Syndicat national des pharmaciens d’officine, Snapo, M. Abed, c’est un problème qui «dure et perdure » depuis octobre 2009. Dénoncé plusieurs fois, en vain ! La situation ne fait qu’empirer, d’après les propos de M. Zemmouchi, vice-président du Snapo. Pourtant, l’importation des médicaments représente 70% du marché contre 30% de production locale. Deux causes avancées pour expliquer la pénurie : les difficultés administratives et le manque d’approvisionnement en matière première. S’ajoute à cela l’interdiction d’importation de quelque 359 médicaments, s’accordent à dire les pharmaciens. Le vice-président du Snapo explique cette pénurie par un manque d’organisation du marché du médicament, notamment sur le plan interne. «Il serait prétentieux de dire que le marché est maîtrisé» affirme-t-il. De l’aveu du Dr Mellah, président de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie, Unop, pour les médicaments importés, la responsabilité incombe au titulaire de la décision d’enregistrement dans le pays. «Il est reconnu de façon internationale que le premier responsable de la qualité et de la disponibilité d’un produit sur un marché est le titulaire de la décision d’enregistrement dans le pays, qui est donc le responsable pharmaceutique du produit» explique-t-il. Il soutient que dans les pays développés, le titulaire de cette autorisation de mise sur le marché doit être unique et basé dans le pays. «Or, en Algérie, notre réglementation permet à une société étrangère d’obtenir une décision d’enregistrement sans avoir de présence locale, en confiant ensuite l’importation du produit à plusieurs importateurs. Ces derniers étant concurrents entre eux, l’information ne circule pas, et donc il suffit que l’un d’entre eux soit défaillant dans ses approvisionnements, pour que le marché entier soit perturbé, et qu’on vive des tensions sur le marché, hautement préjudiciables pour les patients». Quant aux produits de fabrication locale, le Dr Mellah déplore l’environnement, paré d’embûches, d’embûches, des industriels du médicament en Algérie. «Lettre de crédit, bureaucratie, délais de dédouanement excessifs, difficultés à obtenir certaines autorisations… sont autant d’écueils qui peuvent perturber la marche d’un laboratoire pharmaceutique. Ajoutons à cela, une circulation de l’information aléatoire, qui fait que lorsque deux laboratoires fabriquent le même produit, la défaillance de l’un d’entre eux pour une raison ou une autre n’est constatée par le deuxième fabricant qu’une fois la tension sur le marché déclarée. Or, l’environnement dans lequel nous évoluons ne permet pas de réelle réactivité, pour les raisons citées précédemment», note notre interlocuteur.
    La maladie, une ressource lucrative
    Cette pénurie profiterait, selon le SG du Snapo, «aux lobbies du médicament». A ceux qui ne veulent pas que l’Algérie avance, que l’Algérie puisse avoir sa propre production nationale. Des gens qui veulent garder le monopole du médicament, et ce, aux détriments des malades. «Elle profite à tous ceux qui veulent gérer dans la facilité leurs stocks de médicaments et imposer leurs lois sur le marché», souligne de son côté M. Zemmouchi. A noter qu’une pénurie peut avoir un impact à la hausse sur le prix du médicament. La maladie devient ainsi une ressource renouvelable et très lucrative.
    Pharmaciens et patients désemparés
    Les ruptures de stock sont de véritables casse-tête pour les pharmaciens. En effet, lorsque le médicament indiqué sur une prescription est introuvable, les pharmaciens souvent bien intentionnés, se rabattent sur des médicaments génériques moins coûteux, qui s’avèrent souvent moins efficaces. Et encore faut-il trouver ces génériques. Un manque y est enregistré. «Des produits destinés aux maladies chroniques, notamment le diabète, les cardiopathies et l’hypertension, font défaut, comme, la pilule et certains antalgiques. Cela fait plus de sept mois que cela dure», nous confie H. Mohamed, cogérant d’une pharmacie à la rue Belouizdad. Selon notre interlocuteur, une rareté dans certains génériques est aussi enregistrée. Le Modiuritic en comprimés prescrit pour les maladies cardiovasculaires n’est pas disponible, de même que le générique tel que le Déril, révèle le pharmacien. En outre, Glucophage et son générique ainsi que l’insuline, médicaments destinés aux diabétiques, se font rares. Les parkinsoniens souffrent du manque de Levomed et du Modopar. Des antibiotiques tels que l’Oxacilline en sirop sont indisponibles. «Étant pharmacien, je peux vous dire que je vis cette pénurie de plein fouet. Il est bien sûr évident que ces ruptures engendrent une surcharge de travail pour les pharmaciens, qui font des efforts afin de satisfaire des patients souvent en manque de compréhension», certifie un autre pharmacien. Et d’ajouter «il semble que le phénomène de pénurie soit de plus en plus répandu ». Ce sont des patients désemparés que nous avons rencontrés dans les pharmacies d’Alger. «Ma gynécologue m’a prescrit du Lutényl. J’ai ratissé un grand nombre de pharmacies sans en trouver. Je suis obligée d’aller revoir mon médecin pour une nouvelle prescription», nous confie Amina. Furieux, Mohamed, un quinquagénaire, brandissant une ordonnance à la main : «Il est déplorable de laisser les patients sans médicaments. Trouver du Glucophage ou son générique relève du parcours du combattant. On nous parle de facture d’importation qui ne cesse de s’alourdir, mais beaucoup de produits médicamenteux manquent». Et ce sont des milliers de patients dans la même situation.
    Les solutions ?
    La majorité des opérateurs et des pharmaciens rencontrés s’accordent à dire que la solution réside en la promotion de l’investissement national. Les lois existent mais ce sont leurs applications qui sont défaillantes. Qu’il y ait une réelle volonté politique, affirment le Snapo et l’Unop, est indispensable. Pour ce dernier, il est primordial de mettre un frein à la bureaucratie, d’encourager les investisseurs algériens en leur facilitant la tâche. De son côté, le Snapo propose depuis longtemps, la création d’une centrale d’achat du médicament. Celle-ci, en cas de pénurie, se chargerait de s’approvisionner s’approvisionner en quantités «transitoires » de médicaments pour juguler les pénuries, d’après M. Zemmouchi. «La meilleure solution est d’encourager notre industrie nationale et d’augmenter ses parts de marché, en améliorant l’environnement dans lequel elle évolue» indique le Dr Mellah. Ainsi, selon lui, une remise à niveau de la réglementation est indispensable pour qu’elle intègre la notion de responsabilité pharmaceutique avec toutes les obligations que cela imposera au titulaire de la décision d’enregistrement qui doit être basé en Algérie. L’importation doit être réservée à des établissements pharmaceutiques comme cela se fait partout dans le monde, explique notre interlocuteur. Ce dernier affirme que «le ministre de la Santé nous a assuré lors de notre rencontre du 14 juillet, que tous ces dossiers seront abordés lors de rencontres thématiques concernant chaque problématique, en vue d’atteindre une couverture de 70% et de sécuriser le marché au bénéfice des patients, dont la satisfaction demeure notre première priorité». Néanmoins, la situation ne pourrait s’améliorer que d’ici 3 ou 4 mois, estime M. Zemmouchi, soit le temps de régler le problème d’approvisionnement. En attendant, ce sont les malades qui payent les frais de la pénurie, prenant leur mal en patience.
    W. Z.

  • Dialogue dans l’au-delà: Quand les âmes de Boudiaf et le général Aboulker se rencontrent

    par Chamyl Barkat
     
    mardi 19 juillet 2011

    Tous deux sont morts. En attendant le jour du Jugement dernier, l’âme de Mohamed Boudiaf et celle du général Aboulker se croisent et entament cette discussion :

    Boudiaf : Comme on se retrouve !!! Apparemment, il n’y a pas que le monde d’en bas qui est petit….

    Aboulker : Je suis très content de te retrouver ici car je tenais à te rencontrer avant le Jugement dernier, pour demander ton pardon.

    Boudiaf : Et pourquoi as-tu besoin de mon pardon, ya si Laârbi ?

    Aboulker : J’ai cosigné l’ordre de t’éliminer et je veux me laver de ce crime avant le jugement dernier.

    Boudiaf : Ah bon ? Et vous étiez nombreux à avoir décidé ma mort ?

    Aboulker : Nous étions quatre ou cinq généraux et…

    Boudiaf : tu veux dire quatre ou cinq DAF (déserteurs de l’armée française)

    Aboulker : C’est exactement ça, mais il y avait également des civils qui ont approuvé ta condamnation.

    Boudiaf : Ah bon !!! Laisse-moi deviner… Ne me dis pas que Ali Karoun était dans le coup !!!

    Aboulker : Nous l’avons mis au courant à l’instar de Si Faracha, Réda Boulahnak et d’autres parrains de la Mafia et des pontes de l’import-export à l’image de Mohamed Mogadam.Certains ont adhéré à la conspiration et d’autres ont eu peur de s’y opposer.

    Boudiaf : Mais pourquoi avez-vous décidé de m’éliminer alors que, six mois auparavant, vous étiez venus au Maroc me supplier de prendre le pouvoir ?

    Aboulker : A l’époque, si tu te rappelles bien, nous avions fait un triple coup d’Etat : le premier en renversant Chadli, car, contrairement à ce que beaucoup croient, Bendjedid n’a pas démissionné. Le général Bouakkaza a mis son pistolet sur la tempe du président en le traitant de tous les noms d’oiseaux. Le deuxième coup de force fut exécuté le lendemain, contre Abdelaziz Belkhadem, qui était, à l’époque, président du Parlement. Pour nous, il n’était pas question que ce barbu assure l’intérim. Nous lui avions fait signer de force sa démission antidatée. Et enfin le troisième, c’était l’interruption du processus électoral.

    Boudiaf : Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est pourtant ta bande qui avait organisé le déroulement de ce fameux scrutin, non ?

    Aboulker : Mieux encore, c’est nous-mêmes qui avions créé le FIS. Nous l’avons encouragé et manipulé contre un clan du pouvoir. Ensuite il a changé et il fallait s’en débarrasser.

    Boudiaf : Tu m’as cité des noms de quelques civils complices de mon assassinat, qu’en est-il des militaires ?

    Aboulker : Je peux te citer Khaled Bouakkaza, Smaïl Boughermoul, Mohamed Boukercha, Mohamed Bouras et Kamel Boughabra.

    Boudiaf : Vous savez, j’ai une certaine admiration pour vous, car vous avez réussi à me liquider après seulement six mois alors que la France, qui était la plus grande puissance mondiale de l’époque, n’a pas pu m’atteindre alors qu’elle me traquait pendant plus de 20 ans.

    Aboulker : Détrompe-toi car c’était sous l’instigation de la France que nous avions décidé ton élimination. Ce n’est pas seulement parce que tu menaçais notre pouvoir et notre empire financier, mais aussi parce que tu menaçais les intérêts de la France en Algérie.

    Boudiaf : Eh bien, figure-toi que je le savais car, effectivement, lorsque je suis rentré au pays, j’ai découvert que l’Algérie était gérée par une mafia de généraux à la solde de la DST. Là j’ai compris que la France était encore présente en Algérie. J’ai alors décidé de poursuivre la révolution du 1er-Novembre 54 jusqu’à l’indépendance totale du pays.

    Aboulker : Oui, la DST nous a informés que les officiers honnêtes que tu as désignés secrètement pour enquêter sur les affaires de corruption s’apprêtaient à te fournir un rapport qui nous mettait directement en cause. Nous avons alors décidé de liquider tous ces enquêteurs, nous les avons tués l’un après l’autre.

    Boudiaf : Je présume que le fait d’avoir limogé le général Lamari fut la goutte qui a fait déborder le vase, n’est-ce pas ?

    Aboulker : Oui, d’autant plus que nous étions aussi au courant que tu t’apprêtais à nous envoyer tous à la retraite. Et c’est à partir de là que nous avions décidé, après consultations des Français, de t’éliminer…

    Boudiaf : C’est Mitterrand qui a donné sa caution ?

    Aboulker : Nous les DAF et les descendants de la promotion Lacoste, nous ne traitons pas avec les présidents français, mais avec la DST, la DGSE et les hommes influents tels que Pasqua, Jean-Charles Marchiani, etc.

    Boudiaf : Et vous travailliez pour la France depuis l’Indépendance ?

    Aboulker : C’est un peu ça, à l’issue des négociations d’Evian, la France a réussi une grande opération d’infiltration dans les rangs de l’ALN et du FLN. Les DAF ont réussi à se hisser dans la haute hiérarchie militaire, et les gens de la promotion Lacoste et les «Marsiens» ont pu accaparer les postes administratifs les plus importants. L’union de ces deux groupes a permis le renforcement de l’influence française en Algérie, d’une part, et d’éliminer tous les nationalistes patriotes, de l’autre.

    Boudiaf : En tuant Krim Belkacem, Khider, Medeghri, Khemisti, Chaâbani et beaucoup d’autres ?

    Aboulker : Il n’y a pas que cela… Nous avons aussi écarté du pouvoir tous les vrais révolutionnaires, en commençant par toi, ensuite Aït Ahmed, Colonel Oulhadj, Benkhedda, Dahlab, Mehri, Yazid et beaucoup d’autres. Nous avons aussi emprisonné ou mis en résidence surveillée les gens du savoir, des Ouléma comme cheikh Bachir Ibrahimi. On a même exilé Moufdi Zakaria, le créateur de notre hymne national. Pour vous dire que nous avions pour mission d’éliminer tous les nationalistes qui refusaient toute influence française dans les affaires du pays.

    Boudiaf : Le colonel Chabou… c’est vous aussi ?

    Aboulker : Oui, ce dernier n’est pas mort dans un accident d’hélicoptère, comme rapporté officiellement. Nous avions décidé de l’abattre parce qu’il a découvert que, même après l’indépendance, nous autorisions les militaires français à utiliser le Sud pour des essais d’armes nucléaires, biologiques et chimiques.

    Boudiaf : Franchement, vous avez dépassé les limites !

    Aboulker : On ne faisait que protéger les intérêts de la France en Algérie. Par exemple, lorsque Mohamed Seddik Benyahia voulait consolider les liens de l’Algérie avec les USA au détriment de la France, nous l’avons éliminé. C’était le même cas avec Messaoud Zeggar et beaucoup d’autres qui militaient pour un partenariat avec les Américains. Et c’est pour cette raison aussi que nous avons liquidé le FIS, car, pour être franc avec toi, on s’en moquait éperdument que le peuple soit géré par cette bande d’extrémistes. Nous avons créé et entretenu ce parti pour deux raisons : 1- Pour effrayer le peuple et l’occuper.

    2- Pour qu’il nous aide à nous débarrasser du clan anti-français qui commençait à régner au sommet de l’Etat.

    Mais les données ont changé, notamment après que la tendance Djazara a pris en mains les destinées du FIS. C’est ainsi qu’après le congrès de Batna et l’intronisation de Hachani et des Djazaristes, le FIS devenait une véritable menace pour la France et pour nous, ses serviteurs. Voilà pourquoi nous avons liquidé ce parti en faisant croire au peuple qu’on l’avait fait pour le protéger.

    Boudiaf : Je savais que vous avez bloqué toutes mes initiatives, mais aller jusqu’à me tuer…

    Aboulker : Pas seulement ça, dans un premier temps, nous avons tout fait pour essayer de te discréditer auprès du peuple et des pays étrangers. Je te cite par exemple les tracts placardés dans les mosquées t’accusant d’être un franc-maçon, c’est nous. C’est aussi nous qui avons lancé la rumeur selon laquelle tu t’apprêtais à lâcher la cause sahraouie. Au fait, à propos des camps d’internement de Reggane, Oued Namous et Aïn M’guel, que les gens t’ont injustement imputés, figure-toi que c’est de notre initiative, Bouakkaza et moi. Nous en avions signé les décrets.

    Boudiaf : Revenons à mon exécution. Raconte-moi les détails du plan qui a été élaboré…

    Aboulker : Tu vois là-bas… à gauche, le type qui est assis à côté de Bokassa, c’est le général Smaîl Boughermoul, va lui demander, il te donnera tous les détails. Alors, tu m’accordes ton pardon ?

    Boudiaf : Oui, bien sûr, moi je te pardonne de m’avoir assassiné, mais je ne te pardonnerai jamais ce que tu as fait subir à ce pauvre peuple…

    A suivre…

     

  • La protestation se propage et se radicalise

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    Dans le pays aux 165 milliards de dollars de réserves de changes, on va encore chercher l’eau potable à dos de mulet, il y a plus de coupures d’électricité que dans la bande de Ghaza et il faut faire jouer la maârifa pour avoir un logement. Résultat : pas une wilaya n’est épargnée par les manifestations, routes coupées, APC incendiées… La protestation, jusque-là contenue dans les villes, s’étend aux campagnes et se radicalise. Prémices d’une rentrée sociale agitée.

    - Oran :  Le Comité national des contractuels dans le cadre du préemploi, qui relève du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), a organisé, le 18 juillet, un sit-in à la direction de l’emploi, à Oran. Plusieurs dizaines de jeunes s’y sont ainsi rassemblés, bloquant la route, pour dénoncer la précarité de leur emploi, et réclamer des postes permanents. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour que la circulation soit rétablie. Un autre sit-in est prévu mercredi prochain, et cela avant un sit-in à caractère national, le 11 septembre à Alger, devant le ministère du Travail. Akram El Kébir

     

    - Mostaganem : La semaine dernière, les habitants des douars Kouabria, Bouaïchia et Tiaïtia, relevant tous de la commune de Bouguirat, à 27 km au sud de Mostaganem, ont fermé la RN23, entre Bouguirat et Mostaganem. La cause : la rupture de l’alimentation en eau potable. Lundi, un incendie dans le bidonville Typhus où vivent 300 familles, à la lisière de Mostaganem, mais relevant de la commune de Sayada, a provoqué la colère des habitants. Malgré la présence d’un impressionnant dispositif sécuritaire, plus d’une centaine de jeunes sont parvenus à organiser une marche vers le siège de la wilaya. Yacine Alim

     

    - Sidi Bel Abbès : Policiers et gendarmes, constamment sollicités pour effectuer des opérations de maintien de l’ordre aux quatre coins de la wilaya, n’ont pas chômé en ce torride mois de juillet à Sidi Bel Abbès. Jeudi 14 juillet, les habitants de Bordj Djaâfar bloquent la RN95 menant vers la localité de Ben Badis pour protester contre la suspension prolongée (10 jours) de l’alimentation en eau potable. Pneus brûlés et blocs de pierre accueillent les forces antiémeute à l’entrée de cette localité à 30 km au sud de Sidi Bel Abbès. Quelques jours avant, l’autoroute Est-Ouest est coupée à la circulation par de jeunes manifestants à Makedra, au nord de Sidi Bel Abbès. Les protestataires exigent le départ du maire et du secrétaire général de l’APC. Les gendarmes décident, après de longs et vains pourparlers, à les disperser par la force. A Telagh, Sidi Lahcen et Ras El Ma, chefs-lieux de daïra, les listes des bénéficiaires de logements sociaux ont causé des insomnies à de nombreux responsables sécuritaires. Et pour cause ! Sit-in et rassemblements de demandeurs de logement devant les sièges de ces APC se sont multipliés en juillet, tout comme les opérations de maintien de l’ordre avec ce même décor inchangé : gendarmes munis de boucliers, prêts à charger, matraques bien en vue. A Sidi Bel Abbès, les sit-in sont devenus quasi-quotidiens. Que ce soit pour réclamer des emplois, de l’eau, des logements, le départ d’un responsable ou tout simplement pour dénoncer la détérioration de la qualité des soins au centre hospitalo-universitaire de la ville, le siège de la wilaya est l’endroit le mieux indiqué pour crier sa colère. Les chauffeurs de taxi prévoient d’y manifester les 24 et 25 juillet. Leur syndicat vient d’appeler à la tenue d’un sit-in et d’une grève générale de deux jours. Que réclament-ils ? L’augmentation des tarifs de transport qui devraient passer de 40 à 50 DA pour les taxis individuels et de 15 à 20 DA pour les taxis collectifs. M. Abdelkrim

     

    - Blida : Mardi matin, une cinquantaine de citoyens ont organisé un sit-in devant l’APC de Mouzaïa (12 km à l’ouest de Blida) pour exiger la prise en charge de leurs nombreux problèmes. Une trentaine d’entre eux ont pénétré de force dans la mairie pour rencontrer le maire et ses élus, et faire valoir leurs droits. Habitant dans la ferme Makhtich Abdelkader, à 8 km de Mouzaïa, ils exigent des certificats de possession afin de bénéficier des aides rurales de l’Etat, un raccordement au réseau de gaz de ville, l’aménagement de leurs routes, l’éclairage public, plus de sécurité, une polyclinique, un réseau d’assainissement fonctionnel, le transport scolaire, un stade ainsi que le ramassage régulier des ordures ménagères. «Les ordures ne sont ramassées que lorsqu’il y a visite du wali dans notre ferme», déplorent des plaignants. Mardi soir, les habitants de la ferme «Mini» à Larabaa (30 km à l’est de Blida) ont brûlé des pneus sur l’axe routier Larabaa - Les Eucalyptus (RN08) pour protester contre les coupures récurrentes d’électricité et la faible tension du courant. Ce n’est que vers 3h du matin que les éléments de la Gendarmerie nationale ont pu rouvrir la route et apaiser les tensions. Il y a une semaine, des habitants du boulevard des Fidays à Boufarik ont pénétré de force dans la daïra pour demander au chef de daïra l’aménagement de leur boulevard. Ce dernier est toujours occupé par des marchands informels et demeure un bon repaire pour les délinquants. L’entrepreneur, qui a eu l’aval pour entamer les travaux, ne cesse d’attendre la délocalisation de ces commerçants. Les protestataires ont voulu passer la nuit à l’intérieur de la daïra, le chef de daïra a quant à lui préféré jeter la balle dans le camp du wali de Blida, qui a reçu lundi les habitants du boulevard des Fidays et leur a promis de prendre en considération leurs revendications.
    Mohamed Benzerga 

     

     

    - Aïn Defla : Sit-in, pétitions, communiqués adressés aux autorités et à la presse locale, banderoles géantes reprenant des slogans forts sur le malaise social, fermeture des administrations locales, objets de toutes les critiques… Jusque dans les douars les plus reculés de la wilaya, la contestation prend de multiples formes et s’organise minutieusement. Principales revendications : une distribution équitable de l’eau, des emplois, un logement, l’accès au gaz de ville... Pour rappel, la wilaya aux énormes potentialités hydriques (5 grands barrages, 4 nappes phréatiques importantes, 180 forages de nombreuses sources) n’arrive pas à répondre aux besoins d’une grande partie de sa population. En 2011, on continue à puiser de l’eau potable à des kilomètres et à dos de mulet comme dans les villages de Zerarka, Ouled Salah, Ouled Ali Ouaguenaï, pour ne citer que ces localités. L’affichage récent des listes de bénéficiaires de logement et d’aide à l’habitat rural a donné lieu à de véritables émeutes nécessitant l’intervention des forces antiémeutes. A El Amra, Djelida, Sidi Lakhdar, Zeddine, Aïn Defla, Bordj Emir Khaled, Aïn Lechiakh, Khemis Miliana, El Abadia…, les protestataires ont incriminé les membres des commissions d’attribution, les accusant de «se servir et de servir leurs proches». Autre revendication avancée : l’envoi de commissions d’enquête pour définir les responsabilités et rendre compte à l’opinion publique des raisons qui ont conduit aux retards dans les projets de développement.  Aziza L.

     

     

    - Boumerdès :  Des centaines d’actions de protestation ont été enregistrées depuis janvier dernier à travers la wilaya de Boumerdès. La fermeture des routes et du siège des institutions publiques est devenue un acte banal. Mercredi, des dizaines de citoyens d’Afir ont bloqué le siège de leur APC pour exiger le revêtement d’un axe routier desservant leur village. Moins de quinze jours avant, d’autres villageois avaient fermé la RN71 en signe de protestation contre la pénurie d’eau potable. La police précise avoir recensé plus de 17 tentatives de suicide durant le premier semestre de l’année en cours. L’autoroute reliant Alger à Tizi Ouzou est transformée en véritable tribune vers laquelle se dirigent les chômeurs des localités de Bordj Menaïel et Naciria pour réclamer des emplois ou le versement de leur salaire. Le même axe a été le théâtre de plusieurs affrontements entre les services de l’ordre et les jeunes désœuvrés. Ces actions qui démontrent l’échec des responsables et les politiques mises en œuvre par l’Etat ont gagné en intensité après la distribution des logements sociaux. De nombreux autres mouvements de protestation ont eu lieu à l’est de la wilaya, à Chabet El Ameur, Timezrit, cap Djenet, Naciria, pour dénoncer des problèmes de dégradation des routes et la pénurie prolongée d’eau potable ou la mauvaise gestion de certains élus locaux. R. Koubabi

     

     

    - Alger : Ouled Fayet, le 11 juillet. Les locataires de la cité AADL menacent de ne plus payer les charges jusqu’à la réparation des ascenseurs en panne depuis plus d’un an. Ils se disent offusqués par le laisser-aller de l’AADL qui tourne volontairement le dos à leurs doléances.
    Bordj El Bahri, le 12 juillet. Les habitants de la nouvelle cité Cosider recourent à une énième démonstration de rue pour faire valoir leurs droits. Ils bloquent le quartier pour réclamer une prise en charge effective des problèmes de leur cité, notamment la collecte des ordures ménagères.
    Saoula, le 13 juillet. Des coupures d’électricité à répétition sont enregistrées comme dans plusieurs autres quartiers de la capitale (Bordj El Kiffan, rue Krim Belkacem à Télemly, Kouba, Douéra, Baraki...). Pour exprimer leur mécontentement, les commerçants bloquent la route pendant des heures afin d’attirer l’attention des responsables de la SDA (filiale de Sonelgaz à Alger) sur la nécessité de remédier à cette situation pénalisante. Certains commerçants affirment avoir perdu des millions de dinars en raison de ces coupures.
    Staoueli, le 19 juillet. Les habitants se plaignent depuis plusieurs jours de l’absence chronique de camions de ramassage des ordures ménagères. Les déchets s’accumulent dans plusieurs cités, engendrant des odeurs difficilement supportables en cette période de forte chaleur.
    Baraki, le 20 juillet. Les habitants tiennent un sit-in devant le siège de la daïra pour dénoncer l’avancée du marché informel et l’anarchie qui y règne. Les protestataires dénoncent l’insécurité et la détérioration de leur cadre de vie. D’après eux, les vendeurs illicites squattent l’espace public impunément et dictent leur loi à l’arme blanche. Benjamin Roger

     

     

    - Tizi Ouzou : La wilaya de Tizi Ouzou a connu ces dernières semaines plusieurs mouvements de protestation. Les citoyens de Sikh Oumedour, un village situé à dix kilomètres à l’est du chef-lieu de wilaya, ont fermé la RN12, revendiquant l’alimentation en eau potable, le revêtement de la route et la réalisation d’une salle de soins. Les habitants de Betrouna, au sud de la commune de Tizi Ouzou, ont eu recours aux actions de rue pour se faire entendre. Ils réclament, entre autres, la réfection du tronçon routier desservant leur bourgade. A Bouzguène, les riverains ont fermé, il y a quelques jours, le siège de la daïra et celui de l’ADE pour protester contre les sempiternelles pénuries d’eau potable. A Sidi Naâmane, les citoyens ont fermé la mairie pour exiger la satisfaction de leurs revendications d’ordre social. Les propriétaires de bus qui assurent les liaisons interwilayas, eux aussi, paralysent, depuis un mois le transport de voyageurs. Et pour cause, ils s’élèvent contre la décision prise par l’administration de transférer l’ancienne gare routière à la nouvelle infrastructure à Bouhinoun. D’autres actions de protestation pour demander l’amélioration des conditions sociales des citoyens ont été enregistrées à Tigzirt, Azazga, Ouadhias, entre autres. H. Azzouzi  
     

     

    - Béjaïa : De l’eau potable et l’amélioration de l’état de la route : les habitants d’un petit village près de la station balnéaire d’Aokas ont bloqué dimanche dernier la RN9 reliant Béjaïa à Sétif. Ils protestent aussi contre les coupures fréquentes de courant électrique.

     

     

    - Sétif : L’affichage de la liste des 140 logements à caractère locatif de Bougag (chef-lieu de daïra situé à 42 km au nord de Sétif) ce mercredi n’a pas été du goût de centaines de demandeurs. Afin d’exprimer leur courroux, plus de 200 personnes se sont, ce jour-là, regroupées devant les sièges de la commune et de la daïra où elles ont dénoncé le favoritisme de la commission de distribution de logements. Ce mouvement est intervenu quelques jours après les graves incidents qui ont ébranlé, pour les mêmes motifs, El Eulma, deuxième agglomération de la wilaya. Poursuivis pour perturbation de l’ordre public et destruction de biens publics et privés, 24 des 32 émeutiers ont écopé de trois ans de prison ferme. Pour les mêmes raisons, les paisibles cités de Aïn Azel et Bouandas ont, elles aussi, vécu des troubles. N’ayant pas vu la couleur de l’eau durant des jours, des citoyens de nombreux quartiers de la capitale des Hauts- Plateaux, tels que Garita (rue Sillègue), la cité Begag (Tlydjène), une partie de Chouf Lekdad et des 500 logements CNEP (près des tours), se sont approchés, la semaine dernière, des responsables de l’ADE pour exprimer de vive voix leur colère. La dégradation du cadre de vie de nombreux quartiers de Aïn Oulmène (chef-lieu de daïra situé à 32 km de Sétif) a poussé, à la même période, les citoyens à fermer le chemin menant aux quartiers Gasria, Bir Lahlou et douar Ahmed Lahcen. Comme un malheur n’arrive jamais seul, les coupures fréquentes du courant électrique empoisonnent par ailleurs la vie aux citoyens de nombreuses localités de la région à bout…
    Kamel Beniaiche

     

     

    - M’Sila : Fait nouveau dans la wilaya de M’sila, les émeutes qui touchaient jusque-là les villes s’étendent désormais aux dechras et douars. Si certaines populations rurales ont, du fait du terrorisme, de la pauvreté et de la politique de la marginalisation, fui leurs terres en troquant cheptels et habitations contre taudis dans la périphérie des grandes villes, notamment M’sila, d’autres en revanche, à l’instar de celles de Bir Madhi, Ghezal, Boukhemissa et Bayadha, tentent de survivre sur leurs terres dans des conditions insoutenables. Exaspérées par l’insouciance des autorités locales des années durant, elles revendiquent un accès à la santé, l’assainissement, l’eau potable, l’électricité ou au logement. Les habitants de Ghezal, Boukhemissa et Bir Madhi ont coupé les RN45 et 60 pour un problème d’eau. Dans le douar de Bir Madhi, l’alimentation en eau potable se fait par le biais de citernes payées à prix fort, exacerbé par l’enclavement. Ils réclament aussi la réfection du chemin de wilaya n°1 dont les travaux ne finissent jamais. Autre motif de colère : les salles de soins – essentielles à une époque de l’année où les scorpions continuent de provoquer des décès – qui ont été construites, mais ne fonctionnent toujours pas. Le manque de réseaux d’assainissement, à l’origine de l’aggravation de l’insalubrité en milieu rural à travers l’utilisation des fosses sceptiques, est un autre motif de protestation. Le taux de connexion au réseau d’assainissement de 94%, annoncé par les officiels, ne dépasserait en réalité par les 71%. Quant au taux de raccordement à l’eau potable, annoncé à 94%, il serait de 86%. Enfin, celui du raccordement à l’électricité, annoncé à 91%, ne dépasserait pas les 83%.  S. Ghellab 

     

     

    - Skikda : Un chef de daïra qui manque d’être lynché dans son propre bureau et un autre carrément contraint d’éteindre le groupe électrogène qui «illumine» sa demeure. Loin d’être anecdotiques, ces deux événements qui se sont produits dans la wilaya de Skikda ces derniers jours dénotent le ras-le-bol d’une population excédée. Le premier a eu lieu à El Harrouche, juste après l’affichage des listes des bénéficiaires d’un quota, presque insignifiant, de logements sociaux. Des dizaines de citoyens ont forcé la porte du bureau du chef de daïra, grimpé sur son bureau, brisant du mobilier et manquant d’y mettre le feu. Quelques jours après, ce fut le tour du chef de daïra de Tamalous, plus à l’ouest, qui, vers 21h, alors qu’une panne d’électricité générale plongeait la ville dans le noir, s’est retrouvé contraint, sous la pression des barricades érigées près de sa demeure, d’éteindre le groupe électrogène qui lui permettait d’être dans la lumière, alors que les habitants soupaient dans le noir. «Il fallait qu’il vive les mêmes conditions que nous pour comprendre notre colère suite aux coupures récurrentes de l’électricité dans notre région», ont déclaré les manifestants. Lundi, rebelote. Des habitants de Djebel Meksen, dans la commune d’El Harrouche, ferment la RN43 pour exiger la réfection du chemin menant à leur hameau. Pour apaiser les esprits, le P/APC emmène avec lui quelques délégués pour rencontrer le chef de daïra. Mal lui en a pris. Il est mis à la porte illico presto et de façon peu élégante par le chef de daïra contre lequel il envisage de porter plainte aujourd’hui pour «humiliation publique». Khider Ouahab

     

     

    - El Kala : 163 bénéficiaires pour 5000 demandeurs de logement à El Kala. La liste affichée ce mercredi 29 juin à la porte d’un collège fait exploser la ville. La colère gronde et la foule méprisée par les autorités et les élus est abandonnée aux voyous et aux casseurs qui vont la mener vers la daïra, où siège la commission d’attribution. Elle sera dévalisée et incendiée. Les matériels et équipement informatique, les précieux dossiers de passeport vont s’envoler. La police les retrouvera. Un homme est désigné à la vindicte populaire : le chef de daïra. Son logement sera également dévalisé et incendié et ses affaires personnelles jetées à la rue ou volées. Puis, la foule, toujours embrigadée, va s’en prendre à un symbole, le tout nouveau carrefour et son jet d’eau de 2,5 milliards de centimes qui nargue la misère environnante. En face, c’est la gare routière, propriété du président de l’APW d’El Tarf, qui sera la cible des émeutiers. Un autre symbole. Les protestataires ont déposé 600 recours. Une trentaine de personnes ont été interpellées, dont trois mineurs et deux femmes. Cinq sont en prison, les receleurs. Douze ont été placées sous contrôle judiciaire et une vingtaine ont bénéficié de liberté provisoire. Les charges sont lourdes, très lourdes, et le procès se déroulera devant la cour criminelle de Annaba. Ces émeutiers risquent entre cinq et dix ans de prison. Slim Sadki

     

     

    - Annaba : Pour les seuls mois de juin et juillet, des manifestations de protestation quotidiennes ont été signalées dans la wilaya avec comme revendications sociales majeures, l’équité dans la distribution du logement public, l’accès à l’emploi et le paiement des rémunérations des chômeurs bénéficiaires des dispositifs d’insertion professionnelle et l’amélioration des conditions de vie des populations des cités en butte à des problèmes d’environnement et de cadre de vie. La protesta donne lieu à la fermeture de tronçons routiers névralgiques, causant des désagréments aux passagers et à la circulation des biens. Les opérations d’affichage et de distribution de logements publics sont désormais accompagnées de mouvements de protestation, de scènes de troubles à l’ordre public, de blocage de la circulation et d’interpellations de manifestants. Les services de la Sûreté et de la Gendarmerie nationales optent pour la dissuasion dans le but d’éviter d’envenimer la situation.    T. G.

     

     

    - Batna : Petits foyers de tension ou zones rouges, à Batna aussi, l’actualité est alimentée par des mouvements de contestation. Lundi dernier, c’est le quartier populaire de Bouakal, dans la capitale des Aurès, qui est secoué par des troubles. Dès la matinée, des centaines de personnes sortent manifester en bloquant l’axe routier reliant leur arrondissement à celui de Z’mala, provoquant une perturbation du trafic. Les protestataires expriment leur colère contre l’interruption de l’alimentation en eau potable depuis au moins cinq mois. La tension a atteint son comble dans ce quartier marginalisé et privé de nombreuses commodités. Quelques jours auparavant, les habitants de Kechida, dans la banlieue de Batna, et ceux de Merouana, à 40 km à l’est du chef-lieu de wilaya, ont manifesté aussi de la même manière. Même si les violentes émeutes du logement qui ont secoué la ville de N’gaous remontent à trois semaines, il ne se passe pas un jour sans que la wilaya enregistre des manifestations devenues endémiques. Nouri N.

     

     

    - Biskra : Les habitants de Branis, située à 20 km au nord de Biskra, ont paralysé mercredi la circulation sur la RN87 en dressant des pneus, des pierres et des troncs d’arbres auxquels ils ont mis le feu à l’entrée sud du village. Ce mouvement de protestation fait suite à une énième coupure du courant électrique survenue la veille. Autre cause à la colère des habitants de Branis, les nuisances causées par les poids lourds qui traversent du soir au matin le village, alimentant en argile brute les briqueteries de la wilaya à partir des mines d’extraction de Taref.         H. M.

     

     

    - Ouargla : Le Comité national de défense des droits des chômeurs appellera à un grand rassemblement à la rentrée au palais d’El Mouradia, à Alger.

     

     

    - El Oued : En plus des coupures d’électricité et de la canicule, les habitants de la wilaya ont manifesté pour dénoncer la pénurie de pain et d’eau. Mih Ouensa (à 26 km d’El Oued), Djamaâ (à 140 km) Kouinine (à 6 km) et Hassani Abdelkerim (à 10 km), et d’autres quartiers de la commune du chef-lieu de wilaya, ont rejoint le mouvement de protestation contre les coupures d’électricité à El Oued. Dans la nuit de mardi à mercredi, des milliers de manifestants sont sortis dans la rue pour dénoncer les coupures de courant en fermant les routes nationales à l’aide de pneus brûlés, de troncs d’arbres et de blocs de pierre. La contestation continue, relançant celle des communes de Hassi Khalifa, Tagzout, Bayadha et Robbah, lesquelles avaient été le théâtre, dans la nuit de lundi à mardi, de violentes émeutes «d’électricité». Des structures publiques ont été saccagées et d’autres incendiées. Des affrontements ont eu lieu entre les forces de l’ordre et les manifestants, dans lesquels 14 policiers ont été blessés et 18 manifestants arrêtés. Youcef Rezzag Salem

     

    - Est : Ces dix derniers jours ont été houleux dans différentes wilayas de l’est du pays. La grogne populaire s’est manifestée contre le chômage, les coupures d’électricité, les pénuries d’eau, les listes des bénéficiaires de logements sociaux… La semaine dernière, les habitants de Ouled Djellal, excédés par des coupures d’électricité, ont mis le feu au siège de Sonelgaz après avoir blessé deux agents de sécurité et brûlé onze véhicules. A Souk Ahras, la distribution de logements, qui s’est faite par voie de presse, a généré une violence sans précédent. Des jeunes se sont automutilés à l’abdomen et au cou avec des objets tranchants en pleine rue, devant une foule médusée. F. H.

     

  • Nacer Boudiaf. Fils du défunt Mohamed Boudiaf

     

     

    «Le RPN a été conçu comme un contre-pouvoir»

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    Nacer Boudiaf a déclaré, vendredi dernier à partir
    de Béjaïa, vouloir relancer le parti de son père, le Rassemblement patriotique national (RPN). Une formation créée en 1992 par le défunt Mohamed Boudiaf.
    Dans cet entretien, il nous explique les raisons qui l’ont amené à prendre cette initiative. Selon lui, la plateforme
    du RPN est «un projet de société».  

    - Vous venez d’annoncer votre décision de relancer le RPN. Quelles sont les raisons qui vous incitent à le faire ?


    Le 5 octobre 1988, la jeunesse algérienne s’est soulevée. Elle ne savait pas exactement ce qu’elle voulait. Mais elle savait exactement ce qu’elle ne voulait plus, c’est-à-dire le système du passé. Paradoxalement, Boudiaf est un homme du passé. Mais parce qu’il envisageait toujours l’avenir, un avenir fait de justice et de prospérité partagée, il a été rapidement adopté par le peuple et, mieux encore, il a été qualifié «d’espoir». Il a donc proposé le RPN pour ouvrir la voie à une rupture avec le système, les pratiques et les hommes du passé. Ce projet de société a été bien accueilli par la jeunesse de 1992. La jeunesse actuelle suit avec beaucoup d’intérêt le printemps arabe, c’est-à-dire le vent qui a soufflé pour apporter le changement. Quelle est l’adresse politique actuelle en Algérie qui pourrait proposer en douceur la rupture pour un réel changement ? Si vous la connaissez, donnez-la moi et je serai le premier à la soutenir. Si vous n’en connaissez pas, je vous propose le RPN. Un RPN revisité, débattu par la société civile autour d’un mot d’ordre : «L’Algérie avant tout.»


    - Pourquoi relancer le RPN et non pas le Parti radical socialiste (PRS) ?


    Pourquoi relancer le RPN et non le PRS. La réponse est simple : le PRS a été dissous par Mohamed Boudiaf parce qu’il ne répondait plus aux objectifs pour lesquels il avait été créé. Quant au RPN, il faut d’abord rappeler qu’il a été conçu comme un contre-pouvoir.
    Il a été lancé pour rassembler la majorité silencieuse qui a beaucoup à dire, à faire, mais qui n’a pas trouvé l’espace qu’elle estime convenable pour s’exprimer en vue de permettre aux lumières de jaillir pour combattre les ténèbres dans lesquelles le système a essayé de maintenir le peuple. Boudiaf a été assassiné 21 jours après avoir lancé le projet du RPN. Il n’a pas été assassiné pour avoir dissous le PRS.


    - Avez-vous préparé une plateforme portant relance du RPN ? De quelle obédience sera le RPN version Nacer Boudiaf ?


    La plateforme du RPN existe. Je l’ai reprise et fidèlement retranscrite dans mon livre Boudiaf, l’Algérie avant tout. C’est à la jeunesse de débattre de cette plateforme et de préparer le lancement de ce projet de société. Lisez le livre et vous verrez de quelle obédience sera le RPN.


    - Reposez-vous sur une base sur laquelle vous pouvez compter ?


    Sur quelle base Ben Boulaïd, Boudiaf, Ben M’hidi et Didouche reposaient-ils ? Le système verrouillé actuel est-il plus dur que le colonialisme ? Boudiaf était décidé à faire «Novembre» même avec les singes de la Chiffa. La jeunesse algérienne qui suit le printemps arabe est décidée à créer le changement. Le RPN leur est offert.


    - Le ministère de l’Intérieur n’a pas délivré d’agrément à de nouveaux partis politiques depuis 1999. De Zerhouni à Ould Kablia, différentes raisons sont avancées pour cela. En plus, la nouvelle loi sur les partis politiques n’a pas encore vu le jour. Comment comptez-vous mener votre activité politique dans ce climat sclérosé ?


    Votre question, à mon sens, trouvera sa réponse dans cette citation de Winston Churchill qui a dit : «La civilisation signifie une société reposant sur l’opinion des civils. Elle veut dire que la violence, la loi des guerriers et des chefs despotes, les conditions des camps et de la guerre, de la révolte et de la tyrannie, cèdent la place aux Parlements où des lois sont élaborées et aux cours de justice indépendantes dans lesquelles, pendant longtemps, ces lois sont maintenues.» Quant à Edmund Burke, il a fait cette citation : «Un Etat qui n’a pas les moyens d’effectuer des changements n’a pas les moyens de se maintenir.»


    - Pensez-vous que les militants y adhéreront parce que le RPN a été créé par le défunt Mohamed Boudiaf ou parce qu’il sera véritablement porteur d’un projet de société, comme vous l’avez affirmé à Béjaïa ?


    Les militants y adhéreront parce qu’ils trouveront des réponses à leurs aspirations et parce qu’ils contribueront à tracer les contours de ce projet de société.

    Mehdi Bsikri
  • Procès Matoub : Medjnoun et Chenoui condamnés à 12 ans de prison ferme

    Ils seront remis en liberté dans quelques jours

     

    Le tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou a rendu ce lundi 18 juillet à 19 h son verdict dans l'affaire Malik Medjnoun et Abdelhakim Chenoui, les deux assassins du chanteur Kabyle Matoub Lounès. Les deux accusés ont été condamnés à 12 ans de prison ferme. Cette peine correspond à la durée passée en détention provisoire. Medjnoun et Chenoui seront remis en liberté dans quelques jours a déclaré le juge du tribunal criminel.  

    Le procureur de la République avait requis la peine maximale contre les deux accusés.  La partie civile (la famille du défunt chanteur) s'est quant à elle retirée de l'audience arguant que «  l'affaire d'aujourd'hui n'est pas l'affaire Matoub tant que les véritables assassins et les commanditaires n'ont pas été présentés devant le tribunal ».
     
    L’annonce du verdict de cette affaire qui traîne dans les tiroirs de la justice depuis 2002, année durant laquelle le tout premier procès a été programmé, a donné lieu à des scènes de joie et de satisfaction dans la salle d’audience du tribunal.
     
  • on oubliera ton nom abdeka même si tu construira 10000 mosquées , tu est un dictateur, le peuple et dieu ne t'aiment pas..

    Et une mosquée,
    une pour Abdekka 13 !

    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr
    Ramadan. Cette année encore, des râleurs vont se plaindre
    que la viande indienne importée n’a pas de goût. C’est faux !
    Accompagnée de vraie…

     

    … bière belge, elle passe très bien !

    Je ne sais pas si cette réactivation du dossier «G.M.A.», Grande Mosquée d’Alger, répond à une volonté de détourner un p’tit chouïa notre attention en ces temps de grogne des citoyens devant les murs d’affichage des listes d’attribution de logements et face aux kamikazes qui se sont remis à se faire exploser à moins d’une heure de route d’Alger. Peut-être bien qu’ils souhaiteraient là-haut, dans le Palais climatisé au pétrole, nous voir esquinter nos dents usées et chicanées sur le dossier de la «méga-mosquée Abdekka 13». Mais, et en admettant que cette affaire-là ne soit qu’une pure diversion, je n’en reste pas moins baba que l’on puisse au mois de juillet, alors que tout le pays brûle de la colère de ses sans-logis et des peurs nocturnes des papas et mamans qui savent que l’horloge va bientôt sonner le Ramadan pour leurs maigres porte-monnaies, que l’on puisse donc procéder le plus tranquillement du monde à l’ouverture des plis pour savoir qui va réaliser le fantasme de Abdekka 13, sa formidable nécropole pieds dans l’eau. C’est d’une indécence folle ! C’est encore plus indécent que ces coffres ouverts devant les caméras tunisiennes et qui livraient devant une opinion abasourdie les «fruits» de la rapine des Ben Ali et des Trabelsi, réunis par les liens du mariage mafieux. Eh oui ! Finalement, où se trouverait la différence entre les deux outrages ? Persister à vouloir ériger une énorme mosquée qui va engloutir des milliards alors que son peuple ne sait pas s’il va bouffer de la viande indienne ou de la viande d’âne dans une dizaine de jours relève de la provocation bête et méchante. Voilà où il fallait aller marcher, frères et sœurs en colère. Sur les lieux où s’est tenue cette foutue ouverture des plis pour les entreprises en course pour le projet G.M.A. C’est là qu’il fallait tenir sit-in. C’est là qu’il fallait foutre le barouf et camper. L’idée même que le projet de cette mosquée pharaonique n’ait pas été abandonnée relève à mes yeux du TPIG, le Tribunal Pénal International pour la Gestion. Comment ? Ce tribunal n’existe pas encore ? Demandons alors aux Chinois de vite nous le construire ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • Ces ennemis qui vous veulent du bien

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    Neuf mille troubles à l’ordre public depuis un an, le patron de la DGSN, l’organisme qui sert d’habitude à faire avouer les autres, a lui-même avoué que c’en était trop pour les pauvres policiers qui se remettent à peine de leur augmentation. Cette «culture de l’émeute», magnifique oxymore puisque l’émeute est le contraire de la culture, accolée à des grèves sauvages et des mouvements de masse spontanés, résume bien ces dernières années d’affrontements d’échelle entre le groupe et la superstructure. Un choc thermique permanent entre une foule qui bouillonne et un Etat glacé, le premier n’ayant plus le temps d’attendre le décollage économique, le second prenant tout le sien en planant au-dessus de ses obligations, feignant d’oublier la menace quotidienne du crash. Est-ce à dire que l’Algérie est mal gouvernée ou que les Algériens en demandent trop, à l’image du personnel d’Air Algérie
    qui a demandé 106% d’augmentation, avec une remarquable précision de chiffre ?


    Sans entrer dans les jugements de valeur, il faut revenir à l’explication officielle des émeutes. Tous les gouvernants le disent régulièrement : les émeutes sont «normales» depuis l’accalmie relative sur le front terroriste et un semblant de paix retrouvée, les Algériens se sont emparés du champ de l’expression et revendiquent bruyamment. Ce qui implique un étonnant autre aveu. Le terrorisme contient les mouvements de protestation et garde en l’état la situation sociale, tout comme la pérennité de l’Etat, de ses hommes et de ses structures. Le terrorisme de base est donc l’allié objectif de ceux qui, au sommet de l’Etat, refusent les augmentations de salaire, les améliorations des conditions de vie et de travail de tous ceux qui veulent un présent meilleur que celui que leur offre le régime. Le terrorisme est l’ami du régime, ce sont les officiels qui le disent. Il n’y a donc pas lieu d’une condamnation, monsieur le juge.

    Chawki Amari
  • Hadad Abdelkader dit Nacer dit “El-Djen” “YA KATAL EL ROUH WIN ATROUH.....”

    Hadad Abdelkader dit Nacer dit “El-Djen”

    “YA KATAL EL ROUH WIN ATROUH.....”

     

     

     

    Introduction :

    Avec des terminaisons (exécution des victimes kidnappées) pouvant atteindre quelques fois plusieurs dizaines par semaine, les années 1990 sont pour le CPMI les plus sanglantes à ce jour. Au début, entre 1990 et 1994, le traitement (torture) des sujets militaires est la plus haute priorité des services opérationnels du DRS, l’objectif étant bien sur la purification du cercle militaire des éléments nuisibles aux actions du commandement de l’ANP. Il est sans nul doute impossible de donner avec précision le chiffre exact des victimes de Hadad Abdelkader dit Nacer dit “El-Djen avec son copain de promo et ami: Brahimi Louanes dit Hocine ; qui a rejoint le CPMI à la même date et au même service de Recherche.

    Hocine l‘émir du GIA connu distinctivement pour sa barbe et ses prêches religieux d’une qualité à faire pâlir certains imâms, accompagne chaque soir Nacer pendant les séances de tortures et arrose ses victimes tantôt de versés de coran et tantôt d’une élocution du prophète(SAWS). Quand il quitte la sale de torture du CPMI pour laisser place à Nacer, il déguste une cannete de bière Kronenbourg dont il raffole ! Hadad Abdelkader dit Nacer dit “El-Djen”, dit “l’effaceur” et Brahimi Louanes dit Hocine, constituent une paire qui fait régner la terreur parmi les militaires et les civils pendant longtemps.

     

     

     

    Si l’on considère strictement une moyenne d’une terminaison par semaine d’un “objet ” en fin d’exploitation au CPMI seul ; uniquement pendant une période de dix ans ; le nombre total est déjà effarant ! Ceci bien entendu sans prendre en compte les missions extérieures de Hadad Abdelkader hors CPMI à savoir dans les autres CMI des différentes régions militaires surtout celui de Constantine, ou les missions ponctuelles spéciales “Liquidations” décidées par le commandement du DRS. Et s’il l’on rajoute à cela l’ensemble des autres bureaux de la DCSA on a vite fait le tour des totaux de victimes civiles et militaires qui ont succombé entre les mains des tortionnaires de la DCSA.

    Bien que la mission de la DCSA soit limitée à la protection de l’armée en général, dès 1992 elle outrepasse en réalité ses prérogatives légales et déborde du contexte exclusivement militaire pour étendre son domaine d’action au champ civil. Est-ce pour dire ainsi que la DCSA devient hors la loi ? Techniquement oui ! Toutes les missions “anti-terroristes ” n’ayant pas pour objet au moins un élément militaire ou une personne civile assimilée (PCA) qui soit impliqué ou n’ayant pas pour objectif la sécurité directe de l’armée sont des missions hors la loi. Par conséquent, il devient logiquement justifiable de chercher les raisons derrière un tel amalgame.

    La réponse en faite est assez simple ; normalement c’est au DCE et au ministère de l’intérieur de gérer les matières relatives à la sécurité intérieure du pays, ce qui signifie pratiquement la mise à l’écart du général Toufik, la diminution de son autorité au profit de celle du DCE en l’occurrence Smain Lamari qui rend compte directement au président, chose que Toufik a toujours refusé !

    La question des attributions de la DCSA est une source de conflit permanent depuis la création du DRS par Toufik en 1990. Mohamed Mediene Toufik qui est lui-même un ancien directeur de la DCSA donne au colonel Kamel Abderrahmane des ordres clairs ; carte blanche pour intervenir sur le terrain opérationnel de la DCE. Appuyé par le soutien tactique du GIS ; la DCSA prend vite le dessus. Les officiers des services opérationnels de la DCSA (CPMI, CMI,…) bénéficient de suite d’avantages en tous genres ; une immunité absolue, un laisser-faire du commandement quant aux méthodes opérationnelles, rapines, raquettes, viols, vols, malversations, acquisitions de richesses en tous genres par des moyens illégaux….En échange de leurs loyauté. Le laisser-faire ou la compromission de ces dits officiers donne au commandement du DRS, à savoir Toufik, le pouvoir de manipuler totalement ces officiers hors la loi. Au moindre signe de fléchissement dans le rendement ou hésitation à suivre les ordres ou une désobéissance même minime: l’usage de la loi tombe comme un couperet suivi par une traduction devant le tribunal militaire pour donner l’exemple et remettre de l’ordre dans la boite ; les éléments les plus récalcitrants sont tout simplement neutralisés !

    Le général Toufik encourage ses éléments, officiers et sous-officiers, à violer la loi pour mieux les contrôler, en faite c’est la corde qu’ils leur passe au cou; et ces derniers portés par la vague d’impunité prennent vite l’habitude d’être au dessus de la loi qu’ils finissent par ne plus la reconnaitre ! En fin de compte, pour Toufik seul le rendement sur le terrain compte ; les responsables des centres opérationnels de la DCSA doivent coûte que coûte faire mieux que la DCE et la sûreté nationale, une porte ouverte à la barbarie !

     

     

     

    Affiliation de Hadad Abdelkader:

    Ses parents, Hadad Rabah et de Bahbouh DDjouahar quittent la localité de Ras el Oued prés de Sétif vers 1968 pour venir rejoindre la sœur de Djouahar ; Khadoudj qui habite les Tagarins à Alger. Khadoudj Marouf, sa tante est mariée à un militaire qui travaille pour les services des transmissions. En arrivant à Alger, les parents de Nacer s’installent dans une baraque qu’ils construisent juste à côté de la villa de sa tante Khadoudj.

     

    Lakhal Ayat
    La Maison de la tante de Nacer El-Djen aux Tagarins qui est en vente acctuellement

     

    Hadad Abdelkader dit Nacer grandit dans cette localité paisible et fait ses études primaires localement. Il est connu pour être lent dans son comportement et donne l’apparence d’un garçon aux capacités mentales limitées ! Il est d’ailleurs surnommé par les enfants de son âge ; Abdelkader “ Tarara” sans être maltraité d’aucune manière que se soit. La famille de Hadad Abdelkader est à ce moment là composée de ses parents et d’un frère unique, Mehrez qui n’est pas plus brillant que son frère ainé.

     

    Lakhal Ayat
    Ici se dressé la baraque construite par les parents de Nacer et détruite en 1985,
    le terrain a été récupéré et annexé par la tante
    de Nacer sur lequel elle a construit ce garage.

     

    En 1985, l’opération de destruction des bidons villes qu’engage le gouvernement vient perturber le quotidien de la famille qui est contrainte de déménager pour Dergana près de Bordj El Kifane où elle a eu un logement. A cette époque, le mari de sa tante Khadouj est déjà décédé suite à un accident de la route et Khadoudj vit depuis avec ses deux garçons et ses deux filles, elle se remariera plus tard et fondera une famille recomposé.

    A Dergana, Hadad Abdelkader termine ses études secondaires au lycée près de chez lui, et obtient miraculeusement le bac et décide alors de rejoindre l’armée. Sa tante Khadoudj va lui être d’un grand secours…. En effet, Khadoudj Marouf entretient depuis son arrivée au quartier des Tagarins des relations très étroites avec les épouses d’autres militaires et gagne en notoriété, elle marie sa faille à un militaire qui est actuellement colonel avec l’ami intime de Kamal Abderrahmane qui n’est à l’époque qu’un officier de premier rang. Elle marie même certaines connaissances avec des militaires et tisse une toile sociale assez étendue dans le cercle militaire. Khadoudj est tellement influente qu’elle arrive à pousser son frère Noureddine Bahbouh (L’oncle maternel de Hadad Abdelkader) à devenir une première fois ministre de l’agriculture dans le gouvernement Mokdad Sifi en avril 1994, et une deuxième fois ministre dans le gouvernement Ouyahia de Janvier 1996 comme ministre de l’agriculture et de la pêche.

    Hadad Abdelkader opte pour le DRS et réussit toujours grâce à sa tante Khadoudj, une entrée pistonnée à l’école des techniques de sécurité de Beni-Messous ; il passe le concours pour la forme et connait déjà le résultat à l’avance. Durant sa formation à l’ESTSM, il ne passe pas inaperçu avec son volume, sa lourdeur habituelle. Son comportement étonne ses camarades de promo et sème le doute quand a la manière avec laquelle il rejoint l’école. A l’issue de son stage il est affecté en Septembre 1991 au CPMI de Benaknoun grâce à l’intervention efficace de Kamel Abderrahmane qui le prend sous son aile après les recommandations de sa tante qui veut le garder à Alger. Il faut dire que Hadad Abdelkader dit Nacer jouit d’une chance inouïe et va faire une carrière hors du commun au sein du DRS grâce encore à sa tante!

    Le ministre Noureddine Bahbouh rend un service de taille à sa sœur Khadoudj, en effet Kamel le fils ainé de Khadoudj qu’elle a réussi à placer comme PCA au niveau de l’hôpital militaire de Ain Naaja, transféré ensuite à la clinique des Oliviers suite à une faute grave, ne brille pas et patauge dans un quotidien qui ne plait pas beaucoup à sa mère ! Son oncle le ministre lui obtient un crédit de la banque agricole “BADR” d’un montant de plusieurs millions de dinars ; lui donne l’exclusivité d’importer un élevage bovin important qu’il installe dans une ferme nouvellement construite dans la région de M’sila où il a des amis sur lesquels il peut compter. Son cheptel est alors vendu sous le manteau à des connaissances et l’élevage est faussement déclaré décimé par la maladie aux autorités grâce à des complicités. Kamel Marouf déclare faillite et le crédit n’est plus remboursé ; au même moment c’est son frère Toufik Marouf nommé à la “BADR” par son oncle ministre qui lui facilite la sortie !

     

    NourdineBahbouh   ToufikMarouf
    Noureddine Bahbouh
     
    Toufik Marouf

     

    Par la suite Kamel Marouf obtient un autre crédit et part s’installer à Annaba et pour sa nouvelle affaire qu’il partage avec Haddad Abdelkader dit Nacer ; l’exportation des métaux ferreux et non ferreux. Kamel Marouf est impliqué dans l’affaire d'exportation des métaux ferreux vers Israël, est couvert par son cousin et associé Hadad Abdelkader. La fortune de Hadad Abdelkader est immense, des villas partout, dont deux pour ses parents à Draria, Dergana, des lots de terrains, …..Leur fortune est immense et la quantité d’or que Nacer dit “El-Djen” ramasse lors des ses interventions dans les opérations du CPMI est colossale et dépasse la tonne ! Nous détaillerons les mécanismes d’enrichissement de Haddad Abdelkader dit Nacer qui est le même pour les officiers criminels du DRS, le DRS qui devient une mafia aux règles de partages strictes des biens de l’Etat, à chaque grade son niveau de rapine et sa chasse gardée ; les officiers intègres sont mis à l’écart au même moment et sont même salis au besoin, c’est le system TOUFIK !

    Il est à signaler que l’ex ministre Noureddine Bahbouh gravite autour du DRS depuis son poste de ministre, député RND….etc, il vie comme un pacha entres les affaires et les missions ponctuelle du DRS dont la dernière en février 2011 dans le cadres du Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD).

    La suite c’est l’ascension de Haddad Abdelkader Nacer dit “El-Djen” grâce à un réseau d’agents efficaces dont le plus important : Mourad Bouhazame dit Chouki est offert par sa tante Khadoudj…. !!! Mourad Bouhazame donnera à Nacer dit “El-Djen” des dizaines de cibles ; elles périront presque toutes et compteront parmi les disparus !!

     

     

     

    Nous invitons toutes les familles des victimes civiles et militaires de Hadad Abdelkader dit Nacer El-Djen et Brahimi Louanes dit Hocine de se mettre en contact avec le MAOL, de nous envoyer tous renseignements et photos les concernants car par devoir, les crimes des officiers du DRS ne doivent pas rester impunis.

    Nous implorons tous ceux qui peuvent contribuer à faire éclater la vérité et faire avancer la justice de briser le mur de la peur et de témoigner même de manière anonyme pour exposer les crimes de ces officiers tortionnaires que le général Toufik protège au sein du DRS comme des bijoux avec leur ex. chef le général Tartag Bachir dit Athman.

    Nous garantissons l’anonymat de toutes les personnes qui nous contactent et leur affirmons que leurs identités ne seront jamais révélées.

     

    A suivre…..

  • Témoignages

      source :anp.org

    Abdel kader Zitouni

    Témoignage

    Du Commandant

    Abdelkader Zitouni

     

     

    Les héros de Novembre.

    Beaucoup d'Algériens n'ont toujours pas assimilé ce qui leur arrivent, ils ne comprennent pas non plus les raisons de cette tragédie qui les a plongés dans un chagrin indescriptible. Il faut dire à juste titre qu'ils n'ont pas eu le recul nécessaire et le temps de penser à la question puisqu'ils se sont et pendant longtemps, enfouis pour échapper à la terreur qui a anéanti des milliers de vies humaines. Comment expliquer le plus simplement du monde sans s'éloigner et sans prendre trop de temps en quelques mots les raisons d'une guerre qui n'en finie pas ? Il est vrai que c'est presque un challenge que de résumer des années d'une gouvernance barbare en quelques lignes.
    Mais avant de citer les raisons d'une catastrophe, je voudrais expliquer au lecteur comment L'Armée Nationale populaire a été à la fin des années quatre vingt remodelée, altérée pour la transformer de fer de lance pour la défense de l'Algérie et son peuple vers un fer de torture pour le contrôle des richesses de l'Algérie et le musellement de son peuple.

    En ce qui me concerne, je dois dire que je suis issu d'un milieu modeste, une famille comme il en existe beaucoup en Algérie, une famille qui a toujours fait des sacrifices dans la vie, une famille qui a des principes et qui a choisi de vivre dignement. Le sens de l'honneur et du devoir, c'est dans le berceau familial qu'on les acquière.

    Mon engagement au sein de l'Armée n'a jamais été une réaction impulsive animée par le sentiment de vengeance suite à une injustice. Je n'ai jamais eu à l'esprit la moindre pensée, de garantir par mon engagement une quelconque réussite matérielle. Un seul et unique objectif me remplissait le cœur de joie et d'optimisme: appartenir à l'ANP pour servir, défendre et protéger mon pays. Eh oui, bien que cela puisse paraître si naïf et démodé, ce sont bien les seuls motifs qui m'ont poussé à m'engager. Je ne sais pas comment expliquer cette détermination de donner de sa personne pour son pays, sauf qu'étant enfant, voir les films de la guerre de libération en noir et blanc sur notre vieux téléviseur me remplissait d'un sentiment étrange, un mélange de fierté et de volonté de sacrifice, je voulais ressembler aux héros qui ont bâti la légende, je voulais me sacrifier pour cette terre pour faire partie de ces hommes qui hantaient mon esprit, ces hommes qui ont donné à l'honneur tout son sens. Pour ces raisons je me suis engagé et pour ces raisons je me suis juré de donner ce que j'avais de plus cher pour les défendre : Ma vie, et pour ces raisons aussi je me suis soulevé avec mes frères au MAOL contre ceux qui ont souillé la mémoire des martyrs.

    Je dois dire avec franchise que tout ce que j'ai appris pendant les premières années de vie au sein de l'ANP était pour moi la concrétisation d'un rêve formidable. Jeune officier, je m'appliquais dans mes missions et je veillais scrupuleusement à l'exécution des ordres de mes chefs hiérarchiques. Rien ne pouvait m'éloigner de mon devoir même l'établissement d'une famille car je considérais que la priorité était de construire le pays et d'édifier un Etat à la mesure des espérances de tous les martyrs qui ont donné leurs vies pour que je puisse faire parti de l'Armée Nationale Populaire. Je dois avouer qu'écrire ces lignes est beaucoup plus difficile que je ne pensais car j'ai de la peine, beaucoup de peine à évoquer tout cela et me remémorer un rêve qui a tourné au cauchemar.

    Au fil du temps, surtout au début des années quatre vingt, les choses ont commencé à changer et des pratiques nouvelles sont apparues, les petits passe-droits, les petites affaires tels les lots de terrains, les logements, les véhicules, autant de biens matériels qui faisaient tourner la tête à certains de nos chefs de l'époque. J'ai essayé de leur trouver des excuses au fond de moi, mais une nouvelle réalité se dessinait devant mes yeux et cela a été véritablement le commencement de la décadence car à ces petits privilèges beaucoup d'appétits se sont aiguisés et la réussite matérielle devenait une priorité chez nombre de nos chefs. A cette époque ça me faisait mal d'entendre les citoyens algériens dire des militaires qu'ils s'engageaient pour " Honda et Blonda ", mais j'ai compris par la suite que cette politique de compromission généralisée des cadres de l'ANP émanait comme on dit " d'en haut " puisque cela leur permettait de contrôler l'Armée, de la façonner et la remodeler à leur guise. Je ne peux dire combien d'officiers et de sous-officiers honnêtes ont fait les frais d'une liquidation systématique dès qu'il s'agissait de protéger une nouvelle caste de militaires qui ont investi l'ANP, comme des criquets, avec pour seule ambition le confort personnel.

    A la fin des années quatre vingt et avec les évènements d'octobre je savais que nous allions vers la catastrophe et c'était l'avis de tous ceux qui faisaient leurs devoirs avec assiduité. Tout avait changé depuis mon engagement et rien de ce que je voyais autour de moi ne pouvait être comparé à ce que j'aspirais par une carrière dans l'armée. Nous avons glissé petit à petit dans le gouffre et aux petits trafics qui pouvaient passer inaperçus se sont succédés les grands détournements et les grosses combines qui mettaient en danger et la sécurité du pays et son avenir. En un mot je ne reconnaissais plus l'ANP, des commandants d'unités s'en sont même pris à la solde des HDT (hommes de troupes) et des appelés, et même leurs rations alimentaires étaient détournées par les responsables, ce qui faisait que nos djounouds et même les officiers étaient obligés chaque soir de se nourrir de lait et de pain. Je ne cite que ce petit exemple simple sans pour autant relater ce qui est encore plus grave, l'armement au sein du CFT. Le matériel acheté par le commandement (surtout au début des années quatre vingt dix) était visiblement inadéquat vu sa vétusté, à peine repeint par la mafia des pays de l'Est, il n'était bon que pour une chose : figurer sur les bilans du commandement pour justifiés des dépenses faramineuses de plusieurs dizaines de millions de dollars.

    Bon nombre d'officiers intègres qui ont manifesté leur inquiétude auprès du chef de l'Etat major se sont vus écarter et même arrêtés par les services de la DCSA. Il était claire que tout avait changé, tout était différent et les hommes qui voulaient servir avec foi n'avaient plus leur place parmi une nouvelle espèce de chefs qui se comportaient comme des requins et bien pire car ils ne se sont entourés que de gens comme eux sur lesquels ils pouvaient compter et en définitif tous ceux qui avaient de mauvaises réputations se sont retrouvés à la tête des postes stratégiques commandant des hommes intègres à qui ils menaient la vie dure en les affectant surtout vers les premières lignes du front de la lutte contre le terrorisme. Les militaires intègres se sont en fin de compte retrouvés pris entre deux feux, et même s'ils arrivaient à échapper à la mort lors d'opérations suicides décidés par le commandement, ils étaient toujours réaffecté aux même missions ce qui faisait qu'ils étaient condamnés à disparaître quelques soient les données.

    La lutte contre le terrorisme qui s'en ai suivi à été en ce qui me concerne, une vraie guerre contre un peuple affamé et appauvri. Les méthodes et les stratégies adoptées par Khaled Nezzar, Mohamed Lamari, Mohamed Touati, Fodhil Chérif, et les autres étaient des méthodes colonialistes barbares, des méthodes intégristes ; oui intégristes car éradicatrices. J'ai tout connu après cela, l'horreur, la déception la révolte ; tout cela je le vivais et au fond de moi je voulais punir très sévèrement les responsables de ce drame : ceux qui avaient gâché le rêve.

    Animé par le même sentiment du premier jour de mon engagement, j'ai fais le serment de tout donner pour sauver mon pays et j'ai pris la décision de rejoindre ceux qui partageaient les mêmes objectifs et les mêmes idéaux. Tout ce que je sais c'est que rien n'est perdu tant qu'il y a des hommes dignes qui portent l'Algérie dans leurs cœurs.
    Les assassins qui commandent l'Armée aujourd'hui ne sont pour moi que de vulgaires mutins qui ont pris en otage tout un pays ; des êtres indignes qui n'ont pas un passé honorable ; ils sont complexés par la gloire de la guerre de libération qu'ils ont combattue dès les premières heures de la révolution mais surtout après l'indépendance. Rien ne sert de les insulter car tout compte fait, ils ne méritent même pas qu'on les insulte, l'histoire et le peuple n'oublieront jamais ceux qui ont trahi.
    Aujourd'hui des fortunes colossales fleurissent ici et là, et l'on comprend mieux à qui la crise a profité. En un mot, pour que le peuple saisisse les raisons de cette tragédie, il suffit de voir ce qui se passe sur la scène économique du pays, les terres agricoles sont redistribuées, les usines les plus grandioses rachetées au dinar symbolique, et même Sonatrach n'échappe pas au sort réservé à tout ce qui peut représenter une source de revenu. Tout a été savamment inventorié et partagé entre ceux qui ont plongé l'Algérie dans le deuil.

    Je suis convaincu que rien ne peut arrêter la détermination des hommes intègres, des Rdjels ; les vrais, et rien ne peut non plus venir à bout de la colère du peuple qui brûlera tout sur son chemin.

    Avec mon modeste témoignage je voudrais dire à mes compagnons au sein de l'ANP et à tout le personnel militaire que le jour où il faudra rendre des comptes est proche, et même si les généraux coupables essayent vainement de faire pression sur nos familles ou sur nos proches pour nous faire taire ou nous acheter, rien n'empêchera l'Algérie qui a enfanté les héros de novembre de donner d'autres vaillants pour qu'ils purifient l'Algérie de la salissure à commencer par celle qui souille notre glorieuse institution militaire.

    Le Commandant Abdelkader Zitouni

     

     

     

    Mohamed Samraoui

    Témoignage

    Du Colonel

    Mohamed Samraoui dit Lahbib

     

     

    CESSEZ VOS MENSONGES GENERAL.

    Décidément le général Khaled Nezzar a du culot !

    Après l'humiliation parisienne subie le 05 juillet 2002 lors de son procès face au sous-lieutenant Habib Souaïdia (déboire qu'il a essayé de transformer en grande victoire), notre fameux général " déserteur de l'armée française ", venu sois-disant laver l'honneur de l'ANP ( lui qui n'a plus d'honneur depuis 1955 lorsqu'il s'était engagé dans les rangs de l'armée coloniale pour combattre les Algériens épris de justice et d'indépendance ) a raté, une nouvelle fois, une bonne occasion de se taire !

    Lui qui est venu à Paris en grande pompe pour défendre l'honneur de l'ANP, a été incapable de défendre son propre honneur, lorsque Ali Kafi l'a publiquement traité de traître, de fils de traître et d'assassin : Un bel exemple de courage et de bravoure mon général !

    Mais du courage général, vous n'en avez que devant ceux qui sont " désarmés " face à votre propagande mensongère.

    Non content d'être l'un des principaux responsables de la décennie rouge (200.000 morts, 16.000 internés, 8.000 disparus, 500.000 exilés, 1.200.000 personnes déplacées, sans parler de la situation économique et sociale lamentable…etc.), le général se met à écrire et multiplier les conférences de presse en vue de s'approprier l'histoire comme il a confisqué le pays et ses richesses. Evidemment il ne donne que sa version, celle d'un faussaire, celle d'un imposteur qui cherche à masquer ses crimes et ceux de ses compères "DAF" en se dissimulant derrière la fable du " sauvetage de la république menacée par le péril intégriste ! "

    Sa dernière sortie médiatique du 22 septembre 2002, illustre de manière éclatante la conception de la démocratie chez le général Khaled Nezzar. Pour lui, seule l'opposition de "paille" est tolérée en Algérie. Les vrais opposants qui défendent l'Algérie, n'ont droit eux qu'à la prison ou aux cercueils et dans le meilleur des cas à l'exil . Est-ce une raison suffisante pour les diffamer et leur jeter l'opprobre ?
    Les accuser de traîtres parce qu'ils ont eu le courage de dire NON à votre dérive mafieuse ? Admirez le résultat de votre sauvetage général! Vous pouvez en tirer une immense fierté !
    L'impunité dont vous jouissez en Algérie vous permet de tenir des propos outrageants et outranciers à l'encontre des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Algérie indépendante, confirmant ainsi le mépris que vous avez toujours eu pour la classe politique et vos collègues généraux, que vous avez qualifiés durant le procès respectivement de " cheptel " et " d'analphabètes ".

    Pourquoi portez-vous des attaques virulentes contre Mouloud Hamrouche ? Est ce parce qu'il est fils de chahid et que vous êtes fils de harki ou bien parce que ses reformes ont mis à nu les circuits parasitaires qui gangrénaient ( et rongent toujours aujourd'hui ) l'économie du pays et qui profitaient aux " copains "?
    Je ne suis l'avocat de personne, mais force est de constater que vous n'attaquez que les gens honnêtes, ceux qui sont propres et intègres, jamais les mafieux comme vous! Je vous met au défi de citer une seule affaire de malversation ou de concussion impliquant Mouloud Hamrouche ou Ghazi Hidouci ?

    Vous avez osé dire que je fus épargné par pitié pour mes enfants…. Depuis quand la pitié fait-elle partie de vos mœurs ? Vous qui n'hésitez pas à bombarder des jeunes algériens avec du napalm, à massacrer des familles entières, à dynamiter des chaumières et à égorger des bébés, des femmes et des vieillards.

    Quel crédit donner à ce général dont le peuple algérien a pu entrevoir avec répulsion le vrai visage lors du procès intenté à un pauvre sous-lieutenant?

    Dans la bouche de ce pâle général, comme dans celles de ses avatars, de ses esclaves et sous la plume de ses nègres , les mots n'ont plus de sens. Dans le système du mensonge, du sang et du pillage, tout les repères sont inversés : Les honnêtes gens sont des traîtres et les criminels sont des héros... !

    Donc, à mon avis, la juste réponse à ce général doit d'abord relever du mépris : on ne dialogue pas avec un individu aussi peu recommandable ! L'indécent spectacle que ce soudard déguisé en général a donné lors du procès parisien aurait mérité une expertise psychiatrique.


    Général... . Encore un mot qui a perdu son sens en Algérie.
    Ailleurs grand titre de chefs militaires ; chez nous ce grade est celui de l'infamie et de l'indignité; celui de la salissure et de l'opprobre, celui gagné (pour certains) dans les " grandes batailles " de Bentalha, Rais, Relizane, Beni Messous,… !

    Au lieu de se murer dans le silence et faute de trouver le courage de se suicider, (ce qu'un officier digne de ce nom aurait du entreprendre tant l'atteinte à l'honneur est irréparable) ;Khaled Nezzar, ce soi-disant général incapable d'énoncer trois phrases cohérentes, s'exhibe en compagnie de sa cohorte de témoins de troisième zone qui ont fini par couvrir de ridicule cette organisation de rentiers et de criminels qui tient lieu de système.
    Mais que connaît-il de l'honneur, ce mafieux affublé des oripeaux du général qu'il ne sera jamais?

    Un livre, encore un autre, écrit par une plume servile; mais cette gesticulation littéraire est condamnée au même sort que toutes les démarches mercenaires : le néant de l'indifférence. Qui attache le moindre prix aux balivernes de ces psychopathes? Paradoxalement, les insultes sont le seul compliment que l'infamie peut produire.

    Général Nezzar, si vous n'avez pas compris que le peuple algérien vous vomit, je vous invite alors à marcher dans les rues d'Alger sans escorte, ou alors à fonder un parti politique afin de pouvoir apprécier à sa juste valeur la popularité du " sauveur de l'Algérie " que vous croyez etre . Le verdict des urnes sera sans appel et il est à parier que même les plumitifs qui vous entourent se déroberont. Retenez bien ce vieil adage pour les jours qui vous restent général : " Tout flatteur vit au dépend de celui qui l'écoute ".

     

    Le Colonel Mohamed Samraoui dit Lahbib

     

     

    Hasi Abdelhamid

    Témoignage

    Du Commandant

    Abdelhamid Hasni

     

     

     

    Je ne veux plus me taire.

    La complexité du conflit Algéro-Algérien tient pour une grande partie à l'histoire même de l'Algérie. Cette histoire que l'on a toujours évité d'écrire pour ne pas soulever les tabous, pour ne pas compromettre nombre de dirigeants toujours au pouvoir !

    Le grand paradoxe du drame de l'Algérie tient également à cet occident qui a si bien toléré et fermé les yeux devant l'interruption brutale des élections de 1992, mais aussi et surtout devant toute la violence et la brutalité qui s'en ai suivi.
    Il tient aussi à nous, parce qu'il ne s'agit pas de se demander si nous sommes manipulés ou pas, puisque la réponse est malheureusement affirmative, mais il s'agit désormais de comprendre comment sommes-nous mentalement influencés, contrôlés et conditionnés par nos chefs?

    L'Algérie est-elle devenue orpheline ?
    Est-elle devenue stérile ?

    Est-ce que ceux qui auraient pu se battre pour elle et la sauver, ont-ils choisi le chemin de l'exil ou sont-ils trop occupés à survivre tant bien que mal devant la cherté de la vie, multipliant les emplois et les combines en tout genre pour garantir la nourriture et les besoins de leurs familles ?
    Comment avons-nous fini si bas ?
    Est ce la faute aux hommes dignes qui ont baissé les bras ?

    Est ce la faute des intellectuels de salon qui connaissent une aliénation chronique et qui sont nourris d'un sentiment de rejet et de mépris ?

    Est ce la faute aux enfants souffrant de malnutrition, déscolarisés et envoyés par leurs parents pour mendier, pour vendre des cigarettes ou des sachets dans les ruelles des marchés en quête de quelques sous en plus.

    Est ce la faute de notre société devenue fataliste, une société où domine l'absence d'espoir, où la colère et la violence sont devenues le seul mode de communication ?

    Est ce la faute au pouvoir pernicieux, mené par des médiocres, entourés de médiocres, n'engendrant que la médiocrité, la haine et le mépris ?

    Est ce à cause du pétrole, cette richesse naturelle, ce don de Dieu devenu une malédiction ?

    Les réponses à toutes ces questions nous les trouverons certainement en nous même, pour vue que nous soyons assez courageux et assez honnête pour nous confronter à nos actes.
    Appauvris, asservis, et réduits à l'état de bêtes, nous militaires de seconde classe formions véritablement le terrain propice à la destruction de l'Algérie. Nous formions ce creuset de chair à canon pas vraiment chère et disponible d'où les généraux ont puisé et puisent toujours la force de leur survie.

    La vie est-elle vraiment si chère pour qu'on accepte de devenir si peu cher? Pour persister dans un silence implacable à accepter d'être guider par des bourreaux vers un abattoir certain ?
    Une vie aussi indigne vaut-elle vraiment ce sacrifice, ce silence et cette honte que nous porterons pour toujours?

    Les événements d'octobre 1988 ont été pour moi le déclic, dès lors que j'ai vu des enfants froidement abattus, je commençais à prendre conscience des enjeux et des réalités autour de moi. Je découvrais le système sous un autre aspect tout à fait inconnu.

    Les événements qui ont suivi, ceux de 1991 et 1992 m'ont confirmé et m'ont donné la conviction que je m'engouffrais dans un engrenage et dans une tourmente qui ne faisaient malheureusement que commencer. J'avais pitié de moi-même et je me haïssais en même temps et malgré moi je devenais l'otage de ce système pour qui nous officiers sommes devenus la rançon de sa perpétuité.

    Nous officiers qui sommes sous le drapeau, nous nous sommes laissés faire, nous nous sommes laissés entraîner, nous nous sommes laissés impliquer dans une guerre dégoûtante, une guerre sans honneur que nos chefs ont déclenché sous prétexte de défendre ce même drapeau!

    Nous sommes devenus au fil des jours des marginaux dans notre société et pis encore, je ne comprenais plus comment d'un état d'exhibition durant les années 1980 nous sommes arrivés au stade où aucun officier n'osait se rendre à son travail en tenue militaire !

    Je lisais la haine dans le regard de la société ; et même mes amis proches, des amis d'enfance, ont pris leur distance et ont décidé de m'éviter. Moi, j'étais toujours le même, je n'avais pas construit de villa et je ne conduisais pas un véhicule neuf. Bien au contraire, faisant partie de la grande majorité qui constitue cette grande muette, j'arrivais à peine à joindre les deux bouts à la fin de chaque mois. Ces difficultés se sont répercutés au sein même de ma propre famille. Je m'absentais très souvent, je rentrais chez moi en permission pour une semaine au bout de plus de deux mois d'astreint et finalement je n'arrivais plus à gérer la situation.
    Les disputes sont devenues fréquentes et je voyais mes enfants se perdrent au milieu de tout cela. La peur, le mépris et la méfiance et même la panique ont pris place dans ma vie et je me posais la perpétuelle question : Pourquoi ? Nous nous sommes engagés pour servir l'Algérie, construire une nation, poursuivre le combat ; et nous nous sommes retrouvés pris dans un engrenage infernal, immonde.

    En tant qu'officier, je n'étais plus convaincu de la légalité de ma mission et au fond de moi je voulais bien souvent trouver du bon sens dans ce que je faisais, du courage pour continuer. Mais à mesure que le temps passait ma lassitude devenait plus grande et mon désarroi plus envahissant par ce que je voyais jour après jour, par ce que j'apprenais et par les mauvaises nouvelles qui faisaient notre quotidien. L'odeur de la mort nous a submergé et à l'annonce de la perte d'un ami ou d'un collègue le silence était de mise et chacun de nous devenait blême !
    Pourquoi avions-nous si mal sans oser l'admettre ?
    Je n'arrêtais pas de m'interroger sur les raisons de ce mal invisible mais poignant!
    Est- ce la peur de mourir…, je me sentais déjà mort, pas dans mon corps mais dans mon âme !
    Est ce le grade…, il n'avait déjà aucune importance !
    Est-ce la crainte pour mes enfants…, ils avaient déjà honte de révéler que leur père était militaire.

    On portait tous et malgré nous l'étiquette de voleurs et d'assassins !

    Ne sommes-nous pas réellement ce bâton dans la main d'une bande avide de sang ne pensant qu'à ses intérêts hypocrites et malsains ?
    Que seront devenus ces sanguinaires s'ils n'avaient pas trouvé en nous ces âmes faibles, égoïstes et mesquines, qu'ils ont manipulé à leur guise.
    Ne sommes-nous pas aussi complices de notre tragédie ?

    Oui, nous le sommes par notre silence et notre résignation à survivre dans l'attente de jours meilleurs tout en courant derrière les besoins quotidiens. El gouffa, ce phénomène étrange, magique qui dans toute la hiérarchie militaire et à tous les échelons, prend des proportions différentes, des formes différentes mais toujours dans l'exubérance.
    El gouffa, cette obsession qui passionne à chaque niveau, elle va de la simple forme que connaît tout un chacun à d'inestimables présents.
    El gouffa cette maladie vicieuse, dès qu'on s'y habitue, on ne peut plus s'en libérer. El gouffa cette fonction qui prime sur tous les grades.

    Qui n'a pas été séduit par cette fameuse gouffa ? Elle ne nous coûtait absolument rien. El gouffa a créé un état d'esprit nouveau, nos femmes ne distinguaient plus entre le chef et le subordonné. Que pouvait répondre cet officier à sa femme qui lui demandait s'il serait enfin promu adjudant, faisant allusion à son voisin, qui d'après elle, ramenait chaque soir chez lui "koul kheir".
    El gouffa est devenue un critère de promotion au grade supérieur, sinon comment expliquer, ce colonel, commandant une division blindée (devenu général récemment) faire des colis à son chef supérieur en l'occurrence le commandant des forces terrestres et en désignant un officier pour cette mission ; c'était selon la saison, une fois du miel d'abeilles, une autre fois de l'huile d'olive, des amandes… etc.

    El gouffa on la voyait chaque jour sortir bien garni des casernes vers des destinations diverses et variées, le soir dans les même casernes, la troupe (les soldats) rentrait de sa permission de spectacle (pour quelques heures) munie de toutes sortes de sachets pleins de nourriture. Quel est l'officier qui devant ce spectacle aussi désolant aussi déshonorant, ne baissait pas les yeux, n'osant même pas regarder en face une vérité aussi crue.
    Cette troupe qui ne mangeait pas à sa faim, est contrainte à aller s'approvisionner à l'extérieur et à ses frais. Lequel parmi nous n'est pas conscient que l'on a toujours mangé et fait manger ( d'une manière ou d'une autre) à nos enfants du " haram "! On continue toujours à le faire et malheureusement on est devenu esclave de cette maudite gouffa.

    Quel est l'officier qui a eu le courage de dire non, basta ! Et advient que pourra. Non, on a préféré pour la majorité jouer le jeu et par notre bassesse on s'est encore une fois laissé faire, alors qu'au somment du commandement c'est toute l'Algérie qui est mise sur la table et devisée, une proie de toutes les convoitises.

    Pour quoi continuer de se taire alors ? Est ce de peur de se retrouver éloigné de ses enfants, mais que pouvait-on encore perdre, on avait déjà tout perdu, même nos âmes que l'on a vendu au diable.
    Je me demandais s'il restait en nous un brin de fierté, oserions nous nous regarder droit, en face, devant un miroir et se dire que nous sommes des hommes ; rentrer le soir chez soi jouer le " macho ", quelle honte!

    Je ne peux dire que j'ai fait ce que je devais faire mais je reconnais que je suis soulagé de pouvoir crier et dire que malgré tout j'ai fini par dire non…Je refuse de faire partie de ceux qui coupent les arbres de la forêt pour en faire des cercueils…je refuse d'obéire a des généraux qui dépouillent les cadavres et battissent les fortunes…Je refuse de me taire car comme dit notre proverbe : " Ma yenfaa ghire assah " et pour moi assah c'est el bled.

    Puissent nos enfants nous pardonner ce que nous avons fait de l'Algérie.
    Puissent les mères de l'Algérie nous pardonner notre silence, notre égoïsme, nos indifférences, nos complicités et nos compromissions accablantes.

    L'histoire ne pardonne jamais !

    Le Commandant Abdelhamid Hasni

     

     

    Elgasmi Redouane

    Témoignage

    Du Lt-Colonel

    Redouane Elgasmi

     

     

     

    Pour l'honneur de l'Algérie et la gloire de son nom.

    Je ne sais pas comment un tel jour est arrivé ; ce jour où il fallait que je prenne la décision de dire : '' non ! '' Je n'ai jamais pu imaginer, un seul instant depuis la date de mon engagement au sein des rangs de l'Armée Nationale Populaire, que le moment viendrait où je serai aussi malheureux et révolté par tout ce que j'ai vu au siége du MDN durant cette décennie.
    Moi qui n'ai jamais discuté un ordre (ceux qui me connaissent depuis longtemps peuvent témoigner des mes états de service), je suis arrivé au stade où je ne pouvais plus suivre les instructions que je recevais ni les notes de services qui me parvenaient, tellement elles étaient contraires avec ma déontologie de militaire vu que mon engagement au sein de l'ANP a toujours eu un seul et unique but : servir l'Algérie de toute mon âme.

    Je découvre qu'il est difficile d'interpréter mon chagrin et ma déception tant il est pénible de trouver les mots qui puissent traduire fidèlement le sentiment de rage et le bouleversement provoqué par le déchirement intérieur des années passées à cautionner ce qu'il conviendrait d'appeler justement une mafia institutionnalisée.

    Je me suis rendu compte au fil des jours que je devenais étranger dans un milieu qui n'avait rien à voir avec l'institution vertueuse que j'ai connu, il y a fort longtemps.
    Au fond de moi, les incompréhensions se sont entassées et ont amené le doute, et le doute a généré les interrogations, un enfer qui n'en finissait pas. Comme beaucoup d'autres officiers qui ont été dans mon cas et qui ne pouvaient rester sourds à leurs consciences, je me devais de faire quelque chose pour mettre fin à la controverse qui me rongeait et chasser la malédiction infernale qui s'abat sur mon pays !
    Je voulais en fin de compte surtout comprendre qui sommes-nous, la nature de notre mission en tant qu'officiers d'élite et où allait l'Algérie ? Il est vrai que nous avions depuis bien longtemps appris à obéir les yeux fermés, mais au fond de moi après des années de loyaux services tout sonnait faux ; rien de ce que je faisais ne pouvait en aucune façon que se soit servir mon pays ou rendre son peuple plus heureux, la preuve est le résultat au jour d'aujourd'hui, une réalité dure qui est une complète négation de ce qui a fait la gloire de notre révolution!

    Je ne sais pas comment je pourrais rendre compte à mon peuple, je ne sais pas comment je pourrais expliquer ce qui est arrivé. Je ne trouve pas d'excuses, ni d'arguments pour convaincre ceux qui m'entourent que ce que nous avons entrepris n'avait qu'un objectif : la sauvegarde de l'Etat ! J'ai souvent vu des officiers fuir leurs responsabilités en les diluant dans le tas général de la basse besogne ; j'ai vu les gens changer pour devenir en fin de compte des loques humaines, des machines à tuer, des engins de la mort pour qui la parole du commandement est plus sacrée que la loi divine ; J'ai vu des principes bafoués, une Algérie changée, une armée trahie par ses chefs, mais par-dessus tout une Algérie meurtrie et un peuple pris en otage !

    Ce qui est sûr, c'est que je ne pourrais jamais adopter l'attitude lâche pour dire que c'est la faute aux autres, trop facile et trop simpliste à la fois ! Je peux affirmer que sommes tous responsables, nous sommes tous complices, nous sommes tous coupables! Nous avons tous contribué, chacun selon son degré de responsabilité, à la perte de l'Algérie.

    Je crois avec la certitude la plus tenace, que bien des vies auraient pu être épargnées si le commandement avait fait preuve de sagesse surtout durant les premiers moments critiques qui auraient fait toute la différence. Mais en tant que militaires, si nous avons failli à notre mission, c'est par ce que le commandement a failli, ce commandement qui n'a jamais été à la hauteur. Oui nous avons failli, contrairement a ce que tente de faire croire le chef d'Etat major ; nous avons failli à rendre l'Algérie meilleure ; nous avons failli à rendre l'Algérie prospère ; nous avons failli à semer l'esprit de novembre dans les générations qui vont bâtir l'ANP de demain.

    Le courage nécessaire qu'il m'a fallu pour témoigner de ce qui s'est passé en Algérie, je l'ai puisé dans ce que j'ai vécu durant mon service ; je l'ai appris dans les regards de ceux qui ont souffert, de ceux qui ont payé chèrement l'incompétence d'un commandement qui n'a qu'un seul objectif : Rester au pouvoir et s'enrichir le plus possible.

    Je voudrais tellement savoir qui de nos chefs accepte d'endosser à lui tout seul les conséquences de la catastrophe qui a détruit le pays ? Qui va oser léguer une telle feuille de route pour les générations futures ?

    Je ne pouvais pas tourner le dos comme beaucoup et dire que le pays ne compte pas plus que ma personne ! Même avec le silence le plus lourd et le plus tranchant beaucoup d'officiers veulent une Algérie meilleure où il fait bon vivre et non mourir ; une Algérie où la cupidité des hommes s'efface devant la justice et l'intérêt général. Ces officiers sont très nombreux et condamnent fermement ce qui se passe, mais comme beaucoup d'autres avant eux ont perdu leurs vies en faisant la même chose, ces voix qui condamnent restent muettes en attendant le jour " J " pour libérer les cris qui s'enfouissent et les étouffent.


    La lutte contre le terrorisme que nous avons mené n'a pas été des plus propres et les méthodes engagées à ce but étaient pires que ce que je pouvais imaginer. Quand j'ai vu le certificat de réception des cinq milles barils de Napalm, je suis resté sidéré ; rien que le mot : Napalm sur le document avait soulevé tout un chapitre de l'histoire qu'on m'a minutieusement appris!
    Le comble c'est que je me suis rendu compte que nous avons créé des menaces là où il n'y en a jamais eu. Des leurres et des arguments nécessaires au commandement pour des besoins tactiques que nous ignorions !

    Après avoir suivi la conférence de presse du chef d'Etat major Mohamed Lamari le 02 juillet je me suis longuement demandé :

    Pourquoi les généraux veulent-ils à tout prix assimiler systématiquement toutes les accusations qui sont portées contre eux comme des attaques contre l'institution militaire ?

    Pourquoi se vouent-ils, avec une férocité extraordinaire, à faire admettre que l'honneur de l'Algérie est intimement lié aux leurs ?

    Pourquoi croient-ils qu'ils sont des êtres liturgiques qu'il faut adorer, vénérer et auxquels il ne faut rien reprocher sous peine de tomber dans la disgrâce et l'incrédulité.

    Avec mon expérience je peux dire, qu'à force d'impunités cumulées, de crimes impunis et de libertés infinies, ces généraux ont fini par croire qu'ils sont incontestablement au-dessus de la loi, pis encore que nous-même officiers sont à leurs ordres tels des chiens aux pieds de leurs maîtres !

    Ce qui est certain, c'est que le terrorisme " dont Lamari parle " ne disparaîtra que lorsque les généraux responsables de cette catastrophe seront bannis de l'ANP. Coupables à plus d'un titre pour ce qui arrive en Algérie, il ne pourra y avoir aucune solution, tant sur le plan politique que sécuritaire aussi longtemps qu'ils resteront en fonction.
    Il ne fait plus aucun doute au jour d'aujourd'hui que les masques sont tombés et que toutes les stratégies démoniaques mises sur pied par le " cabinet noir " n'ont eu qu'un seul et unique objectif : Amasser les fortunes et construire les empires sans rendre des comptes.

    J'ai vu, dès le début, comment la violence a été instrumentalisée ( l'attentat de l'aéroport Houari Boumediene étant un exemple flagrant), le GIA qui reçoit toujours ses ordres des officiers du DRS qui l'ont créé, reste une arme redoutable et un paravent infaillible pour la soumission et la servilité du peuple algérien. Avec leur GIA, les bourreaux prennent en otage toute une nation qu'ils déchirent à chaque fois que des voix se lèvent pour réclamer la liberté et dénoncer les abus.

    Tous les experts militaires ( même ceux que le commandement a chargé de faire des études stratégiques sur-le-champ au début des années 90) s'accordent à dire que: Quand on a à faire à un nombre aussi élevé de terroristes ( 27 000) on n'a plus à faire au terrorisme conventionnel mais à une révolution armée en bonne et due forme ! En 1992 il y'avait à peine quelques centaines d'éléments répertoriés dangereux par les services du DRS sur tout le territoire national. Les 27 milles terroristes dont Mohamed Lamari parle, ne sont pas tombés du ciel, ils ont été expertement constitués et soigneusement entretenus par les cercles occultes qui avaient besoin d'un alibi solide afin de mener à bien leurs plans.

    " Le terrorisme est vaincu mais l'intégrisme est intact " ! Une déclaration de guerre en bonne et due forme contre le peuple algérien. Mohamed Lamari qui ordonne toujours à ses égorgeurs de lui rapporter les têtes de ses ennemis étale au grand jour ses convictions et plaide sans aucun scrupule pour l'éradication tout azimut.

    Le peuple algérien est un peuple intégriste, dans son éducation, dans son travail, bref dans sa vie de tous les jours. C'est l'intégrisme du peuple algérien qui a donné la révolution de novembre, c'est l'intégrisme du peuple algérien qui a fait des miracles, c'est l'intégrisme du peuple algérien qui a permis à un ex. sous-officier de l'armée française de devenir chef d'Etat major de l'ANP !

    Que reste-t-il de l'Algérie des grandes valeurs de la révolution de novembre ?
    Que reste-t-il de l'Algérie des grands rêves qui ont disparu avec les martyrs ?
    Que reste-t-il de l'Algérie des valeurs qu'on nous a méticuleusement inoculé ?
    Que reste-t-il de l'Algérie ? Un peuple candidat à l'exil ; un peuple déshonoré, humilié, meurtri.

    Aujourd'hui, Mohamed Lamari souhaiterait un peuple sur mesure, il veut éliminer toute la population algérienne et la remplacer avec une masse à sa convenance et à sa guise. Benthalha, Raïs, Beni-Messous ne sont tout compte fait que le commencement d'un génocide qui n'a rien à envier à celui de Pol Pot !
    L'utopie meurtrière de Lamari et de ses compères a mené le pays vers le fossé, vers le chaos. Je n'ai plus aucun doute que d'ici peu nous allons voir apparaître de nouveaux colons puisque tout est à vendre, tout a été bradé ! Même les terres agricoles ont été pillées, ce qui a donné lieu à de nouveaux khemass, une Algérie d'un autre âge où l'algérien est un étranger sur sa terre.


    Où vas cette Algérie ? Est-ce que les responsables sont conscients du chaos qui y règne ?

    Ma conviction est que rien ne pourra changer tant que les racines du mal resteront encrées dans les institutions de l'Etat. Ni Bouteflika, ni même un autre président ne pourront apporter l'apaisement, car les vrais détenteurs du pouvoir sont ailleurs !

    Il appartient aux hommes qui n'ont jamais viré et n'ont jamais oublié leur raison d'être au sein de l'ANP de créer le changement et ramener la paix à n'importe quel prix !

    Le Lt-Colonel Redouan Elgasmi

     

     

    Ahmed Chouchane

    Témoignage

    Du Capitaine

    Ahmed Chouchane

     

     

     

    L'ancien ministre de la Défense n'aurait jamais dû se risquer en portant plainte contre le sous-lieutenant Habib Souaïdia devant un tribunal français, sachant que des milliers de victimes de la tragédie sont exilés dans le monde. Ces expatriés ont supporté en silence l'injustice et l'oppression du pouvoir avec patience et l'atteinte à leur réputation et leur honneur durant des années est tell qu'au point d'encourager les gouvernements étrangers à leur tour à les chasser et à les emprisonner injustement. L'ex. Ministre de la Défense aurait dû, au moins, faire semblant et assumer les allégations de Souaïdia et les considérer comme sa part du mal et son lot de la catastrophe qui a frappé l'Algérie. Mais ceux qui entourent et conseillent l'ex. Ministre ne sont pas ceux qui souffrent de ce qui se passe en Algérie; aussi, ils ont pensé que ce procès renforcerait leur pouvoir et leur ouvrira le domaine de la pratique de l'assujettissement et de la Hogra en dehors des frontières algériennes. Mais ce que ces irresponsables conseillés ne veulent pas comprendre, c'est que ceux qui ont refusé de s'impliquer dans les massacres et qui ont renoncé à leurs droits légitimes et ont préféré l'exil à la confrontation sanglante avec les fils de leur pays, ces hommes-là, ne sont ni des incapables ni des lâches, mais ils sont plus forts dans la confrontation et plus solides devant la vérité que ceux impliqués dans les bains de sang. Aussi et sur cette seule base, ont intervenu les témoins algériens en faveur de Souaïdia. Durant ce procès les témoins de la défense étaient tous unanimes malgré les différences dans leur appartenance politique, leur profession, leur âge et leur culture. Ils ont dit d'une seule voix : non à la falsification de l'histoire et non à la politique du fait accompli.

    Le ministre de la défense est arrivé au tribunal accompagné du Premier Ministre et entouré de quelques ministres et de semblants de ministres ; chacun apportant avec lui, des copies de dossiers de l'Etat algérien. Ce show officiel a transformé l'affaire en un jugement de tout le système algérien. Les témoins de Nezzar ont essayé de démontrer que la décision du commandement d'arrêter le processus électoral et de pousser le Président de la République à la démission avec toutes ses conséquences, comme les arrestations arbitraires et les sanctions collectives, étaient des procédures légales et constitutionnelles. Ce sont là des propos que personne ne peut croire à plus forte raison un tribunal fondé sur la démocratie. Ceci a fait dire à un avocat s'adressant au Premier Ministre : " Votre constitution permet-elle d'arrêter les citoyens, de les torturer et de les emprisonner durant trois ans puis les libérer sans jugement, ni vérification des raisons de leur arrestation ? Vous n'avez pas honte de reconnaître tout cela sans dire que tu regrettes les victimes et vous prétendez que vous défendez la démocratie ? "

    Quant au ministre de la défense et en voulant se défendant, il a terni la réputation de ses collègues et même ex. Chefs (comme le general Mohamed Attailia), les généraux algériens, en disant qu'ils sont des analphabètes et ne comprennent rien du tout, bien que certains soient plus anciens que lui dans l'armée et plus gradés, ce qui a fait dire à l'un des avocats en s'adressant au tribunal : " regardez le niveau des généraux qui ont décidé de l'avenir de l'Algérie. "

    Les insultes de Nezzar ne se sont pas limitées aux généraux, mais elles ont touché toute la classe politique algérienne sans exception quand il les a qualifié de " cheptel ". Ceux qui ont terni la réputation de l'Algérie dans ce procès sont ceux qui ont accompagné Nezzar en voulant se dérober de leur responsabilité au détriment des institutions de l'Etat - de la Présidence à la classe politique.
    Quant aux interventions des témoins de la défense, elles étaient axées sur la gravité des décisions prises par le commandement militaire en janvier 1992 et les dérapages qui ont suivi conduisant le pays à la situation tragique que nous vivons aujourd'hui. Ils ont exigé de Nezzar de ne pas se dérober de sa responsabilité en tant que premier responsable militaire en présentant des exemples réels démontrant que les décisions citées ci-dessus étaient prises en toute connaissance de cause malgré les multiples appels et les avertissements répétées de la part d'Algériens sincères.

    Je me limite ici à la reproduction, en toute fidélité, de mon intervention personnelle en tant que l'un des témoins de la défense. J'ai demandé à parler en arabe mais eu raison du faible niveau du traducteur, on m'a demandé de parler en français et c'est ce que j'ai fait :

    Je me suis présenté succinctement et j'ai exposé, selon les questions des avocats, les points suivants :

    1 - les raisons de mon arrestation le 3 mars 1992 et ma correspondance avec le ministre de la Défense

    La vraie raison de mon arrestation est la conviction du commandement que ma présence menaçait leur projet de confrontation armée contre la majorité du peuple, projet contre lequel je me suis opposé publiquement et à haute voix. Mais la cause directe est que beaucoup d'officiers et de sous-officiers étaient très irrités par les décisions du commandement et de leurs conséquences ; à savoir l'oppression de la majorité du peuple au point où ces militaires ont voulu assassiner le commandement militaire pour lever l'injustice. En effet, et en raison de ma bonne réputation dans l'armée et de la confiance dont je jouis parmi les officiers et les sous-officiers notamment au sein des forces spéciales, des dizaines de militaires m'ont dévoilé leurs intentions et ont demandé mon avis sur la question.
    Bien que j'étais persuadé de la légitimité de leurs intentions, je ne pensais pas que l'assassinat du commandement réglerait le problème ; Alors, je les leurs ai conseillé de ne pas y penser. Aussi, aucun militaire, parmi ceux que je connaissais, n'a tenté quoi que se soit et personne n'a eu connaissance de ce qui s'est passé qu'après notre arrestation le 3 mars 1992.

    Malgré que j'ai signé un procès-verbal d'interrogation m'imputant de grave accusations parmi lesquelles : L'atteinte à la sécurité de l'Etat, la constitution d'une armée secrète au sein de l'Armée Nationale Populaire et la division du territoire national,… etc. j'ai écris de ma prison, au ministre de la Défense Khaled Nezzar lui confirmant mon refus des décisions prises par le commandement et relatives à la destitution du Président, à l'arrêt du processus électoral et à l'implication de l'armée nationale populaire dans la confrontation armée contre le peuple.
    J'ai présenté les arguments et les exemples qui montraient que ces décisions conduiraient l'Algérie à une réelle catastrophe et que personne ne pourrait maîtriser les dérapages qui y découleraient et que l'armée n'est pas qualifiée pour réaliser la folle ambition du commandement. J'ai conseillé Khaled Nezzar de revoir ses décisions et de coopérer avec les sages afin de trouver une solution à la crise ; à la fin, je l'ai rendu totalement responsable des conséquences de ses décisions, au présent et au futur s'il ne révise pas ces décisions.

    Aujourd'hui, je ne suis pas là pour juger quiconque ou porter atteinte à sa réputation, mais je suis là pour exiger de monsieur le ministre de la défense de prendre ses responsabilités avec le même courage avec lequel il a pris ses graves décisions qui nous ont conduit à la situation tragique que nous vivons. Je luis dis aussi, que votre prétention de sauver l'Algérie de ce qui est pire ne vous dégage pas de votre responsabilité de ce qui s'est passé. J'ai discuté le contenu de ma lettre, un mois après son écriture, avec le général-major, Gaïd Salah, commandant de la troisième région militaire, et avec une délégation sous la présidence du chef d'état-major, le général-major Guénaïzia, à la prison militaire de Bechar tout en étant convaincu que le commandant Ben Djerrou Dhib Djabbalah qui a pris la lettre, l'avait remise à monsieur le ministre de la défense à l'époque parce que ce dernier supervisait personnellement mon affaire et je ne pense pas que monsieur le ministre démente cela (en effet, le ministre n'avait fait aucun commentaire).

    2 - Les événements de Bérrouaguia

    Je considère ce qui s'est passé dans la prison de Bérrouaguia est un crime caractérisé contre l'humanité, exécuté par un groupe des forces d'intervention spéciale de la gendarmerie. Sous un feu nourri, ce groupe a pris d'assaut le bâtiment dans lequel se sont réunis plus d'un millier de prisonnier et ont tué 50 personnes dont les corps furent, soient brûlés, soient mutilées et ils ont blessé, par balles pas moins de 500 prisonniers. Sans l'intervention du procureur de la République qui s'est mis entre les gendarmes et les prisonniers, la catastrophe aurait été plus grande. Deux avocats m'ont rendu visite, sur autorisation du cabinet de la Présidence et je l'ai informé que ce sont les gendarmes qui ont commis ce massacre et non les prisonniers comme l'a prétendu la télévision algérienne. Les prisonniers furent battus avec des barres de fer durant deux mois. Ceux qui ont exécuté cette opération sont des criminels et personne n'a le droit de justifier ce qu'ils ont fait, sous quelque appellation qu'elle se soit.

    C'est là, l'un des aspects des dérapages générés par les décisions du commandement parce qu'elles ont ouvert largement la porte devant les malhonnêtes et les criminels et ont bloqué toutes les issus devant les honnêtes gens parmi le peuple. L'inconscience du commandement en la matière ne le dégage pas de sa responsabilité parce que bien que je n'étais un simple officier j'étais conscient de la gravité de cette affaire.

    Il y a un second exemple de dérapages ; il s'agit des événements de Guemmar. Au début, une vingtaine d'adolescents environ ont commis un crime affreux sur un sergent de l'ANP et se sont emparés des armes individuelles du dépôt du poste de garde frontalier à Guemmar. Ces adolescents ont été induits en erreur par un ancien caporal des forces parachutistes. Il est vrai que le crime est affreux et mérite la plus grande sanction et je suis d'accord avec le ministre de la défense sur cette question. Mais que le ministre apparaît personnellement à la télévision et déclare la guerre à toute la région et l'a mis à la merci des groupes des forces spéciales qui humilient des dizaines de milliers de citoyens, volent leurs biens et arrêtent et torturent des centaines de personnes ; des dizaines furent jugés injustement et d'autres innocents condamnés à mort à tort ; En outre et après la récupération des armes volées, 24 adolescents qui ne savent même pas manier les armes, furent assassinés et les corps de certains d'entre eux brûlés et mis dans des sacs de poubelles puis exposés en public. Tout cela ne peut être qualifier que de crime contre l'humanité. J'ai personnellement informé le chef d'état-major de ce qui se passer. Que le ministre de la défense sache que son intervention à la télévision et de cette manière et sa supervision directe des opérations ne peut signifier qu'un feu vert à tous les criminels dans les rangs de l'armée !

    3 - l'échec de mon kidnapping de la prison d'El Harrach et les choix du chantage

    Ceci est un autre exemple des dérapages auxquels avaient conduit les décisions du commandement. Après avoir purgé ma peine d'emprisonnement décidé par le tribunal militaire et le jour de ma sortie le premier avril 1995, un groupe d'officiers de la sécurité de l'armée (DCSA) m'ont kidnappé de l'intérieur de la prison et ce, après avoir terminé toutes les procédures officielles de sortie ; et si vous consultez le registre de sortie de la prison d'El Harrach, vous trouverez ma signature.
    En réalité, je n'avais pas été libéré mais j'étais kidnappé par les mêmes personnes qui ont procédé à mon interrogatoire en 1992 et j'ai subi le même traitement terroriste et m'ont affirmé que je ne sortirai pas vivant (de la caserne du CPMI à Ben Akoun).
    Puisque j'étais au courant de la nature criminel de certains services de sécurité, j'ai préparé au préalable un plan de réserve pour faire échec aux actions probables parmi lesquelles mon kidnapping de l'intérieur de la prison. Aussi je me suis mis d'accord avec deux avocats afin qu'ils dévoilent l'opération au moment opportun et c'est ce qui s'est passé exactement ; Ainsi les médias et les organisations des droits de l'homme ont révélé l'affaire du kidnapping et ont demandé l'intervention du Président algérien Liamine Zeroual. Ainsi, Dieu m'a sauvé grâce à ce plan sinon j'aurais été aujourd'hui, au compte des disparus !

    Après l'échec du kidnapping, le commandement des services de sécurité a adopté, avec moi, la méthode du chantage. Le général-major, Kamel Abdelrahman lui-même, m'a dit que certains aux seins des services de sécurité ont décidé mon élimination et que je ne peux échapper à cette peine qu'en travaillant sous son autorité personnelle ; et m'a promis une promotion instantanée au grade de colonel et de mettre à ma disposition tout l'argent que je veux. Mais ma réponse était claire : je lui ai dit que j'étais prêt à coopérer avec lui sans aucune contre-partie à condition de revoir leur politique vis-à-vis du peuple sans exception et que l'intérêt de l'Algérie prime sur toute autre chose.

    Après la première rencontre, ils m'ont proposé de participer à un projet d'assassinat des chefs du FIS en clandestinité qui ont pris les armes et ils m'ont cité à ce titre: Mohammed Said, Abdelrazak Redjem et Saïd Makhloufi. Je me suis étonné après la citation des cibles en leur disant que ces personnes sont des politiques et ont été forcées de prendre les armes ; et il est possible de trouver, avec eux, des solutions qui préserveront les droits de tous les Algériens et éviteront de faire couler plus de sang. J'ai aussi dis : " si vous m'avez parlé de l'assassinat de Djamel Zitouni qui a reconnu sa responsabilité dans le massacre des femmes et des enfants, ma mission aurait été plus compréhensible ! "

    A ce moment, le colonel Bachir Tartague m'a interrompu avec virulence et m'a dit : " laisse Zitouni tranquille, il est des nôtres et c'est avec lui désormais que tu travailleras, nous t'organiserons un rendez-vous avec lui. "

    Lorsque la discussion a atteint ce niveau ma stupéfaction était complète et je n'avais d'autre choix que de faire semblant d'accepter toutes les proposions. Je voulais gagner un temps précieux qui allait me permettre de me préparer pour quitter l'Algérie le plutôt possible.
    Lorsqu'ils m'ont fixé un rendez-vous avec l'un des intermédiaires afin d'organiser ma rencontre avec Zitouni, je ne suis pas parti au rendez-vous grâce à l'aide d'un avocat. J'ai pu quitter l'Algérie le 19 novembre 1995 par les frontières maliennes. Après un long périple en Afrique de l'ouest je suis arrivé en Grande Bretagne le 19 novembre 1997 où j'ai demandé l'asile politique qui m'a été accordé conformément à la convention internationale de 1951 le 21 juin 1999. Depuis cette date je vis en Grande Bretagne.

    Lorsque j'ai terminé mon intervention, le ministre de la défense s'est levé pour commenter mon témoignage et a dit :
    " Je connais le capitane Chouchane et je le respecte et je respecte ses convictions. Je pense que je l'ai désigné dans une commission militaire de grande importance si je ne me trompe pas, mais je sais aussi qu'il est un islamiste convaincu et adopte le discours des islamistes. En ce qui concerne son affaire, j'ai été informé qu'il a eu des contacts, en avril et en mai 1991, avec Saïd Makhloufi et Abdelkader Chebouti ; ces derniers avaient constitué des organisations islamiques armées et a reconnu devant le juge d'instruction qu'il a reçu des ordres de la direction du FIS pour observer l'attitude de l'armée. Quant à l'affaire de Guemmar, je ne sais d'où Chouchane a ramené ses chiffres, parce qu'on a perdu sept militaires et non un et les personnes sanctionnées étaient des éléments dangereux ; et l'implication du FIS, d'une manière ou d'une autre, était claire. De même, le MAOL, appartenant aux islamistes, diffuse des informations sur l'armée sans même connaître les prérogatives des membres du commandement militaire ; Moi, je les connais, qu'ils se mettent en rang pour les compter, ils ne dépasseront même pas le nombre des doigts de la main. "

    C'était là, l'intervention du ministre pour commenter mon témoignage.

    On m'a accordé quelques minutes pour lui répondre et j'ai dit : " Je ne sais pas pourquoi, le ministre a parlé de mes contacts avec Saïd Makhloufi et Abdelkader Chebouti, mais je confirme ma rencontre avec ces deux citoyens algériens à l'instar des autres officiers et sous-officiers ; l'objectif de la rencontre était légitime ; en effet, le déploiement des forces armées sur tout le territoire national, sa mise en état d'alerte maximum et les provocations que subissent les citoyens ont fait craindre à beaucoup d'entre eux, que l'armée commet des massacres comme ceux subis par les islamistes en Syrie, en Egypte et en Irak. Si nous, les militaires, nous étions mécontents du comportement agressif du commandement, les islamistes ont plus de raisons d'avoir peur. Aussi ils nous ont contacté pour s'assurer les intentions non criminelles du commandement militaire, je leur ai confirmé que je ne prendrais pas les armes contre un Algérien civil et qu'ils ne devraient pas devancer les événements et de respecter les ordres de la direction politique. Ces rencontres avaient permis d'éviter de couler le sang en 1991 et je défie le ministre de la défense et tous les services de sécurité de prouver que Saïd Makhloufi et Abdelkader Chebouti ont accompli une action armée avant mon arrestation le 3 mars 1992. C'est la raison pour laquelle j'ai refusé de coopérer avec les services de sécurité pour arrêter ces deux hommes en 1992 comme j'ai refusé de participer dans le complot de leur assassinat en 1995 parce que je crois qu'ils sont des victimes du despotisme du pouvoir. "

    Là, j'ai terminé mon temps de parole et la séance fut levée.

    Je veux continuer, ici, ma réponse au ministre afin de mettre les points sur les i.
    En ce qui concerne l'affaire de Guemmar, j'ai parlé des pertes dues au crime lui-même c'est-à-dire un sergent tué et 20 armes volées. Et il était possible de limiter les pertes en vies si l'affaire était traitée dans son contexte local. Mais c'est l'obstination du commandement à mobiliser des sections des différentes armées pour pourchasser des adolescents encerclés, ne sachant pas manier les armes, qui a augmenté le nombre de morts à 60 dont 24 adolescents tués par les forces spéciales et sans qu'aucun soldat ne soit blessé. Quant aux six militaires dont a parlé le ministre, ils étaient tués par leurs collègues par erreur et l'affaire est connue parmi les soldats des forces spéciales ; le ministre ne devrait pas creuser un peu plus cette affaire parce que son odeur sera nauséabonde.
    Quant à ma relation avec le MAOL, le ministre sait que je suis très clair et si j'étais membre dans cette organisation, je l'aurai déclaré fièrement, mais je ne suis pas membre et personne ne m'a proposé d'y adhérer jusqu'à maintenant. De même, la nature confidentielle des informations que publie le MAOL n'a pas de relation avec ma spécialité ; je n'ai pas travaillé, durant tout mon service, dans les secrets du commandement de l'armée, mais j'ai rempli mes missions dans le domaine de l'entraînement et des opérations avec les soldats et les officiers et j'ai eu la confiance des chefs et des subalternes jusqu'à mon arrestation, comme vous le savez monsieur le ministre. Malgré cela, je ne cache pas ma relation fraternelle avec certains membres de ce mouvement que j'ai connus lorsque j'ai quitté l'Algérie et qui mérite la plus grande considération et le plus grand respect.

    Quant à l'allégation du ministre que le mouvement est de fabrication islamiste, c'est faut sans aucun doute parce qu'il est confirmé qu'il n'adhère pas au projet islamique et ne désire pas coopérer avec les islamistes et ses éléments connus étaient dans le front anti-FIS jusqu'à 1995 avant qu'ils ne découvrent la nature criminelle des décisions du commandement.

    Quant à ma relation personnelle avec les islamistes, je confirme qu'elle n'est qu'une relation normale comme toutes mes relations avec les autres Algériens ; Comme je démens catégoriquement ce qu'a prétendu le ministre concernant le fait que je reçois mes ordres de la direction du FIS ! La vérité est que j'ai refusé l'accusation des cheikhs du FIS injustement lorsque j'étais sous la torture ; et si cela était vrai, pourquoi ils ne l'ont pas cité dans les chefs d'accusation contre la direction du FIS et pourtant j'étais en prison lors de leur jugement ? Mais ce que monsieur l'ex. ministre n'a pas dit, c'est que le papier qu'il avait entre les mains lorsqu'il commentait mon témoignage n'était autre qu'une partie du procès-verbal de mon interrogatoire au centre de torture de Ben Akoun en mars 1992.

    Il aurait été plus honnête de ramener tout le PV ainsi que la lettre que je lui ai envoyé. Malgré cela, je confirme que ma relation avec le projet islamique est fondée sur une conviction profonde, qui ne souffre d'aucun doute, que c'est le projet idéal pour le bonheur de l'humanité dans la vie ici-bas et dans l'Au-delà ; et je ne suis pas concerné, dans cette attitude par ce qu'adoptent les partis islamiques eux-mêmes ou ce que prétendent les ennemis des islamistes. Si les gens étaient honnêtes et justes, ils découvriront la Vérité. Mais l'ex. ministre de la défense et ses conseillers parient sur les suites du 11 septembre et croient que l'Islam est devenu une accusation dangereuse, aussi il faut coopérer pour pourchasser ceux qui se cachent derrière et c'est la raison pour laquelle ils tournent autour de cette colonne érodée sans arrêt ; En vérité, ils sont plongés dans un mirage dont ils se réveilleront, un jour, car l'homme juste trouvera sa place sur toute la terre de Dieu et pourra vivre avec tous les hommes quelles que soient leurs races et leurs religions tant qu'ils resteront attachés à leur humanité.

    Quant aux prétendus sauveurs de l'Algérie, leur problème est qu'ils ne veulent pas vivre en tant que citoyen en Algérie comme tous les Algériens et ne peuvent supporter de vivre en tant que démocrate en Occident comme tous les citoyens occidentaux ; mais ils se sont habitué à vivre en tant que despotes occidentaux dans l'Algérie oppressée et c'est là une situation étrange qui ne peut ni se stabiliser, ni durer et s'ils reviennent à eux, ils sauront que leurs folles ambitions sont la cause du mal qui a touché tout le monde.

    En conclusion, j'espère que les Algériens et les Algériennes qui ont choisi la confrontation avec la majorité du peuple révisent leurs positions et arrêtent leur mensonge et leur injustice et tirent les leçons de ce qui s'est passé, sinon la machine de la destruction qu'ils ont conduit en 1992 les écrasera un jour. En ce qui concerne le peuple algérien et quel que soit le nombre de ses victimes, il se relèvera haut et fort avec ses principes inébranlables et sa glorieuse histoire que les hommes d'honneur ont construit à travers ses siècles.

    Le Capitaine Ahmed Chouchane

     

     

    Samir Abdi

    Témoignage

    Du Capitaine

    Samir Abdi

     

     

     

    Au Soldat Algérien.

    Il a fallu un courage immense pour que j'ecrive ces lignes qui sont maintenant entre les mains du soldat Algérien.....
    Un temoignage devant l'histoire, pour la condamnation de la tyranie des services de securite qui ont atteint les limites les plus incroyables dans leur mepris des vies des citoyens et de leur securite, plongeant ainsi l'Algerie dans le noir d'une nuit sans fin.


    En tant qu'officier de l'ANP, je porte une part de responsabilite devant l'histoire et devant le peuple, Car le silence est l'allie le plus fort des forces du mal au sein de l'institution militaire, et la peur est le carburant de cette machine infernale qui moissonne les vies humaines.
    Pour cette raison mon temoignage ne met pas en cause seulement un groupe de generaux, mais l'institution militaire toute entiere; c'est parceque les atrocites et les crimes n'ont ete commis qu'apres que ce groupe de generaux ait neglige et bafoue l'ANP et la totalite de ses services de securite.

    L'incroyable et le plus honteux vient du fait que tous les massacres et les carnages, sont commis sous la baniere de l'interet de la nation , la preservation de la republique et la lutte anti-terroriste avec la complicite de la dite societe civile et des partis microscopiques.

    Le secret des tortionnaires a ete decouvert: n'est-il pas temps de l'arreter et de prendre soin de ce peuple meurtrie, egorge? Est-ce-que les enfants fideles de l'Algerie au sein de l'ANP et les services de securite sont convaincu que le remede vient du refus des faux symboles et le jugement de ceux qui ont enfonce l'Algerie dans cette terrible experience, le seul chemin vers la reconquete de la dignite et de l'honneur vient de la reconciliation nationale, et le retour au peuple qui est seul apte a choisir son destin et ceux qui le gouvernent suivant la loi et la constitution. Est-il temps pour nous de revenir a notre mission essentielle qui est la defense du territoire national et la legalite constitutionnelle.

    L'histoire n'est pas clemente, et c'est la raison pour laquelle "avec notre nombre eleve" au sein de l'ANP nous souffrons et regrettons ce qui se passe en Algerie entre meurtres et massacres, et tout cela pour qu'une poignée d'opportunistes (soit visible ou dans les coulisses) puisse durer dans les postes de decisions.
    Pour tout cela nous incombons la responsabilite de la crise et ses concequences aux generaux decideurs, car l'argument du terrorisme islamiste "GIA" n'est plus valable et ne satisfait plus personne.
    Nous sommes au courant plus que toute autre personne de la realite concernant ce groupe"GIA" fictif et ses limites réelles ainsi que ses capacites a tuer et massacrer des villages entiers.

    Ceux qui ont planifie et execute le plus ignoble des projets que le monde Arabe ait vu, sont les memes qui qualifient leurs adversaires de terroristes et d'extremistes.

    Est-ce que le soldat Algerien est arrive a un stade où il est suffisamment conçient pour ne plus permettre aux crimes de se reproduire.

    Nous l'ésperons !

    Le Capitaine Samir Abdi.

  • Collectif des journalistes de la chaîne amazighe

     

    «Nous sommes victimes d’un tyran»

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    Nous nous sommes tus trop longtemps. Aujourd’hui, nous avons décidé de briser le mur du silence et de la peur.» Dixit les membres du collectif des journalistes de la Chaîne IV.


    A vrai dire, rien ne va plus dans cette chaîne berbère qui en est à sa troisième année d’existence. La raison, il ne faut pas la chercher bien loin. C’est la personne de son directeur général, Saïd Lamrani, 75 ans, accusé d’abus de pouvoir, de censure arbitraire, de chantage, de passe-droit, de clientélisme, de harcèlement moral et, plus grave encore, de harcèlement sexuel, qui stigmatise toutes les rancœurs. «Cet homme a touché à notre honneur et à notre dignité. Nous vivons un enfer à huis clos», disent encore ces journalistes, que nous avons rencontrés hier. Après avoir épuisé tous les recours qu’offre la voie hiérarchique, ils ont décidé d’alerter l’opinion publique.


    Briser le mur du silence


    «Nous avons saisi notre tutelle à onze reprises, entre autres pour des demandes d’audience au DG de l’EPTV. Il n’a pas voulu nous recevoir mais nous a demandé de lui faire des rapports individuels. Ce qui a été fait. Par la suite, il a délégué le DG adjoint, à qui nous avons exposé les faits.» « ‘C’est vraiment très grave. Je ferai tout pour que le DG vous reçoive’, nous a-t-il dit. Après cela, nous avons vu le DRH puis le directeur de l’information avant de saisir le conseil syndical des journalistes de l’EPTV. Après le soutien de nos collègues du syndicat, notre tutelle ne nous a manifesté aucun intérêt, aucune sympathie», disent-ils en chœur. Les maux décrits sont graves et les mots très forts.


    Chantage et harcèlement

     

    Les journalistes parlent d’injures, de brimades, d’humiliations publiques, de provocations, de menaces et d’agressions verbales. Les témoignages décrivent un personnage brutal, grossier et humiliant, qui s’entoure de femmes et qui règne en tyran dans la salle de rédaction, dressant les uns contre les autres, ne récompensant les uns que pour mieux rabaisser les autres. Ils décrivent également un homme arrogant qui se prévaut publiquement d’être sous la protection personnelle du président de la République lui-même. «Cet homme a les mains baladeuses. A la cafétéria, à la salle de rédaction ou au restaurant, il ne peut s’empêcher de s’adonner à des attouchements, embrassant l’une, caressant l’autre, sans se soucier de quiconque», dit une journaliste. «Depuis que nous avons décidé de dénoncer de manière collégiale ces affaires de harcèlement, les représailles pleuvent sur nous : avertissements, ponctions sur salaire, PV d’irrégularité gratuits et injustifiés, provocations, insultes, injures…», témoigne un autre journaliste. De manière unanime, les journalistes de la Chaîne IV soutiennent que cela fait trois ans que cette situation dure et ne fait qu’empirer. Les responsables de la télévision, qui ont reçu des rapports détaillés, décrivant par le menu les exactions subies par les journalistes, ont adopté une attitude de silence troublant, si ce n’est complice.


    Même les journalistes femmes qui ont subi des harcèlements sexuels humiliants n’ont reçu aucun soutien moral. «Leur santé physique et morale est atteinte», témoigne un responsable de la rédaction. «Je ne fais que consoler et soutenir mes journalistes, dont le rendement a baissé de manière hallucinante», dit-il. Une journaliste témoigne : «J’étais en contact direct avec lui de par mon travail. Il a commencé à dépasser les limites de la bienséance peu à peu avant d’en arriver aux attouchements. J’essayais de le repousser. J’étais intimidée, je ne savais plus quoi faire. Chaque jour, je venais au travail avec une boule d’angoisse à l’estomac. Un jour, il m’a demandé textuellement d’avoir une relation sexuelle avec lui. J’ai refusé lui disant que cela n’était pas dans mes principes. Depuis, je subis toutes sortes de représailles.» Les journalistes décrivent une technique bien rodée : il donne une émission à une journaliste et l’arrête au bout d’un moment pour mieux exercer son chantage. Le passage à l’antenne est vu comme la principale carte entre ses mains. «C’est un défilé permanent de présentateurs et de présentatrices indigne d’une chaîne de télévision. Il gère la Chaîne IV comme un kiosque à tabac», dit un des journalistes rencontrés. C’est M. Lamrani qui superviserait les moindres détails, ne laissant aucune responsabilité à ses rédacteurs en chef. La censure est monnaie courante.


    A titre d’exemple, les journalistes parlent d’une liste de plus de 70 personnalités artistiques et culturelles dont même l’évocation du nom est interdite à l’antenne. Kamel Hamadi, Idir, Abderrahmane Bouguermouh, les Amrouche, les responsables du HCA, Kateb Yacine et tant d’autres sont bannis de la télévision berbère, quand bien même ils passent sur les autres chaînes nationales. Déterminés à aller jusqu’au bout, les journalistes de la Chaîne IV n’entendent pas baisser les bras : «Notre honneur et notre dignité ne sont pas négociables. Il faut que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités et assainissent cette chaîne, qui est le fruit de longues années de lutte et de sacrifices.»
    Contacté par téléphone au sujet de cette avalanche d’accusations, M. Lamrani n’a pas souhaité réagir. Voici sa réponse : «Je n’ai aucune réaction à faire à ce sujet. Je laisse tout cela à l’appréciation de notre direction générale.»
     

    Djamel Alilat