P!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! | |
Par Hakim Laâlam Email : laalamh@yahoo.fr |
|
Jean-Pierre Chevènement a quitté l’Algérie.
Ah bon ? Et il est venu quand ? Je prends cette histoire d’usine Renault à titre d’exemple, juste comme ça. Comme j’aurais pu prendre un tas d’autres exemples du même acabit. Comment expliquer que chez nous, un projet prend ce genre de chemins pour le moins sinueux, bizarres, en zigzags et en virages à vous donner le tournis ? Je n’arrive pas à comprendre cette spécificité algérienne qui fait que, tous les jours, on vous murmure que l’usine de montage de voitures au losange est sur le point de voir le jour, le lendemain, on vous précise que des différends entre les deux parties pourraient retarder la chose, le surlendemain, on vous susurre qu’aucun nuage ne plane au-dessus du doux ciel bleu qui enveloppe Alger et Paris et que Renault a déjà imaginé la maquette de la future usine et acheté les boulons qui serviront à serrer sa structure et sa charpente, le sur-sur-lendemain, on revient vous avertir que des grincements se sont fait entendre, non pas dans la charpente métallique de la future ex-usine de montage de guimbardes, mais bien plutôt dans les couloirs des chancelleries des deux pays, le mois suivant on se re-pointe devant vous avec un sourire large comme une jante 19 pouces et l’on vous jure la main sur la calandre que le prototype de la première Renault montée en Algérie et pour l’Algérie sera exposé dès la semaine prochaine à la Safex avec la possibilité pour les médecins résidents non grévistes de l’acquérir en leasing, et le mois d’après… zut ! Et puis à quoi bon pousser encore le régime moteur plus loin. Vous l’aurez compris, le propos est à l’étonnement. Mon étonnement de ne pas voir les choses se passer de manière moins alambiquée. Je veux bien que les relations commerciales, économiques, et les relations tout court entre deux pays soient quelque chose de compliqué, mais là, ça frise la perversion ! Si nous voulons un métro ou un tramway pour nos villes, nous subissons ce genre d’atermoiements sans fin. Si nous voulons connecter nos pipelines vers l’Espagne et les pays d’Europe, éclate alors un scandale qui nécessite un arbitrage long et coûteux. Si nous voulons qu’une grande chaîne internationale de distribution alimentaire s’installe chez nous et pourvoie aux besoins de nos ménages, elle vient, s’essaie à un commerce où elle excelle partout ailleurs dans le monde même en Chine, reste quelques mois puis se casse, avouant ne plus s’en sortir en Algérie, et si nous voulons que nos routes et autoroutes soient aux standards mondiaux et construites par des bâtisseurs reconnus, ces derniers viennent, mais alors, les scandales les plus énormes jalonnent très vite le parcours mal bitumé de cette autoroute, les tribunaux s’emplissent des affaires liées à ce tronçon routier et, cerise sur le gâteau, nous oublions d’exiger au départ des stations- services et des aires de repos pour accompagner cet ouvrage. N’y a-t-il donc pas un exemple, un contre-exemple ? Un projet annoncé une fois ! Un projet réalisé en une fois ! Un projet livré une fois pour toutes. Et un projet apprécié de nous tous ? Juste un, ya sahbi ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. |
LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 103
-
pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, devise bien algérienne !
-
DE NOMBREUX CITOYENS ONT MANIFESTÉ HIER
Azazga exige vérité et justicePlusieurs centaines de personnes ont répondu, hier, à l’appel de la Coordination des comités de village et les élus d’Azazga pour dénoncer et condamner la bavure militaire commise le 23 juin dernier par des éléments de l’ANP ciblés par un attentat à la bombe à proximité de l’hôpital d’Azazga. Aux villageois d’Azazga, se sont joints des citoyens de la commune de Souamaa dont est originaire la victime de la bavure militaire.
Prévue silencieuse, la marche fut bruyante avec des slogans hostiles au pouvoir entonnés à tue-tête par la foule qui a déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Jugez les coupables», «A qui le tour ?» alors que l’itinéraire «administratif» de la marche gare-routière daïra a été dévié pour aboutir aux lieux du crime où fut déposée une gerbe de fleurs en présence de la famille de la victime qui a pris part à la marche à laquelle ont également participé quatre députés du RCD et le P/APW par intérim qui ont rendu visite au blessé de 70 ans actuellement en observation à l’hôpital. Ils se sont longuement entretenus avec les médecins et les propriétaires des deux villas saccagées par les éléments de l’ANP dont personne à Azazga n’a compris l’acte. Plusieurs témoins oculaires ont insisté pour dire que mis à part la bombe, il n’ y avait aucun terroriste dans les parages lors de l’explosion actionnée à distance. Des personnels de l’hôpital présents sur les lieux ont affirmé que dans leur affolement, des militaires ont tiré en direction d’autres militaires. Après la panique générale occasionnée à l’hôpital, malades y compris, des travailleurs de l’institution sanitaire affirment que trois d’entre eux se sont vu subtiliser leurs portables par des militaires surexcités. Revenant sur les conditions du crime, des témoins qui ont déposé devant les enquêteurs ont affirmé que la victime de ce qu’ils qualifient d’un pur assassinat est un paisible ouvrier-journalier bien connu et estimé dans la région. Il a été poursuivi jusque dans la villa à côté de l’hôpital et achevé de plusieurs balles par les militaires en proie à une folie furieuse avant d'être traîné sur le goudron pour l’exhiber comme terroriste sur la RN 12. Les deux villas objets de saccages font peur avec toutes ces traces de sang, des coffrets à bijoux éventrés, des téléviseurs cassés alors que leurs façades portent des traces de projectiles de petite artillerie. Outre les façades et même certaines parties intimes des deux habitations, des voitures portent les impacts de balles tirées à bout portant. L’une d’elles était occupée par un paisible citoyen qui lisait son journal au moment des faits et qui n’a dû sa vie qu’à son réflexe. C’est par miracle si le blessé de 70 ans, gardien de son état a été épargné racontera-t-il à la délégation parlementaire du RCD à laquelle il a avoué qu’après avoir essuyé une rafale, il n’a dû son salut qu’à l’intervention d’un autre militaire qui a ordonné à ce qu’on l’épargne vu son âge avancé. Les brutalités sur une famille traînée dehors avec une enfant de 16 mois sont également à mettre au registre d’un comportement incompréhensible des militaires coupables également de pillage, selon les témoins présents sur place. Les sections syndicales de la santé à savoir la SNPSSP, la SNPSP, la SAP et l’UGTA ont rendu publique hier une déclaration- dénonciation dans laquelle ils déplorent la violation des franchises hospitalières par les éléments de l’ANP, les violences verbales et physiques dont furent victimes, selon elles, les personnels de l’hôpital. Ils considèrent cette manière de faire comme une atteinte grave à l’esprit même des conventions internationales ratifiées par l’Algérie. Les manifestants, qui n’entendent pas lâcher du lest jusqu’à ce que toute la lumière soit faite sur cette sombre affaire, rejoignent dans leur quête de vérité les victimes directes de la bavure militaire qui affichent un certain optimisme quant à l’éclatement de la vérité et la condamnation attendue des auteurs de cet acte qui entache sérieusement une institution militaire, l’ANP, qui jouissait jusque-là d’un énorme capital confiance de la part des citoyens de la région qui ont peur d’un remake de ce qui s’est passé durant les événements du Printemps noir et de la parodie de justice qui a suivi cette affaire. Un complément d’enquête serait, d’ailleurs, en cours à des fins de recoupements des trois rapports d’enquête déjà établis, affirme une victime. L’arrestation de cinq militaires dont le responsable du convoi réjouit d’ores et déjà les victimes qui attendent toutefois l’aboutissement de l’enquête pour se faire une idée plus claire du dossier. Tandis que des manifestants surexcités entendent maintenir la mobilisation et la pression «jusqu’au jugement des assassins». -
l'Algerie c'est ça ,lisez..!!!!
Dégradation de la situation sociale
- Le divorce se banalise en Algérie (Liberté, 26.06.11)
- 40 ans de misère, 23 jours d’indifférence (EW, 21.06.11)
- Oran: 13.000 bidonvilles cernent la ville (Exp., 19.06.11)
- Le système de retraite menacé (Liberté, 13.06.11)
- Enquête sur la consommation des Algériens (QO, 12.06.11)
- Le soutien des prix du sucre et de l’huile maintenu (EW, 08.06.11)
- Après les dernières augmentations: Ces salariés qui n'ont plus droit au logement (QO, 04.06.11)
- Un couple s’immole par le feu à Bordj Bou-Arréridj (QO, 28.05.11)
- La plaie ouverte des hôpitaux (EW, 28.04.11)
- Des salaires qui aggravent la misère (Exp., 27.04.11)
- Personnes âgées sans revenus: Bientôt une pension de 10 000 DA (EW, 27.04.11)
- Inquiétudes sur la suppression de la gratuité des soins (EW, 21.04.11)
- La subvention des produits alimentaires coûte 300 milliards de dinars (QO, 12.04.11)
- Prolifération de la mendicité : Inquiétudes à Béchar (EW, 17.03.11)
- Le pouvoir algérien distribue sans compter la rente pétrolière pour désamorcer la contestation sociale (Le Monde, 10.03.11)
- L’Etat casse sa tirelire (Exp., 03.03.11)
- L’Etat multiplie les cadeaux aux jeunes (Exp., 02.03.11)
- Les adolescents algériens vus par l’Unicef (EW, 27.02.11)
- Ras El-Aïn, une bombe à retardement (QO, 27.02.11)
- 50.000 logements seront distribués (Exp., 24.02.11)
- Hassi Messaoud : Les chômeurs se révoltent (EW, 18.02.11)
- La protesta des chômeurs (Liberté, 17.02.11)
- Le squat : la nouvelle recette pour se loger (Liberté, 16.02.11)
- Manifestations à Boumerdès et Sidi Bel Abbès (EW, 14.02.11)
- Les demandeurs d’emploi réinvestissent la rue (EW, 10.02.11)
- Chômeurs en colère (EW, 07.02.11)
- Désespoir des Algériens et mutisme officiel (EW, 18.01.11)
- Pouvoir d'achat 30.000 DA par mois, budget minimum pour une famille de 5 personnes (QO, 11.01.11)
- Cinq personnes blessées lors d’affrontements (EW, 05.01.11)
- Le drame des familles expulsées (EW, 04.01.11)
- Taux de chômage en Algérie: entre réalité et manipulation (EW, 03.01.11)
- Des hausses pour souhaiter la bonne année (SA, 03.01.11)
- 10 036 familles relogées (EW, 31.12.10)
- Les Algériens demeurent mal logés (EW, 29.12.10)
- Hogra à Laghouat : Des chômeurs demandent à voir le wali, il ordonne à la police de les tabasser (DNA, 28.12.10)
- Des citoyens demandent leur droit au relogement (EW, 26.12.10)
- Une loi pour combattre la mendicité (Exp., 25.12.10)
- Le désespoir des chômeurs de Ouargla (EW, 21.12.10)
- Près de 200.000 Algérois vivent de la Zakat (Exp., 18.12.10)
- Les damnés d’Alger (Exp., 13.12.10)
- 14 % des Algériens affirment manquer d'argent pour acheter de la nourriture (EW, 12.12.10)
- 75% des handicapés ne sont pas pris en charge (Exp., 06.12.10)
- Education dans les Aurès (EW, 05.12.10)
- Une enquête lancée dans quelques jours: Comment vivent les Algériens ? (QO, 28.11.10)
- Trois millions de salariés ont un revenu mensuel de misère (EW, 23.11.10)
- Le sachet de lait à 25 DA, c’est bientôt fini (EW, 19.11.10)
- Prix: Ça flambe en silence (Exp., 24.10.10)
- Tahar Belabess. Porte-parole des chômeurs suicidaires de Ouargla (EW, 22.10.10)
- 10 000 DA par mois, ça ne suffit pas pour manger (EW, 15.10.10)
- 10.000 DA pour... mourir en paix (Exp., 13.10.10)
- L’histoire d’une clochardisation de la majorité de la population (Liberté, 13.10.10)
- L’histoire d’une clochardisation de la majorité de la population (Liberté, 13.10.10)
- Chômage : Des jeunes de Laghouat manifestent à Alger (EW, 11.10.10)
- Marché de l’Emploi : Les chiffres et la réalité (EW, 04.10.10)
- Voir Diar El kef et mourir (EW, 03.10.10)
- On achève bien les cancéreux (EW, 08.09.10)
- Logement précaire: «Il sera éradiqué d’ici 2014» (Exp., 07.09.10)
- La précarité gagne de larges pans de la société (TA, 06.09.10)
- Des familles de Diar El-Kef toujours dans la rue (Liberté, 05.09.10)
- Le taux d’occupation par logement a diminué en 2009 (Liberté, 02.09.10)
- 5000 DA pour habiller un enfant (Exp., 31.08.10)
- A Constantine, le pain se vend à 20 DA (Liberté, 23.08.10)
- Plus de 40 000 familles démunies recensées à Alger (EW, 21.08.10)
- Un refuge pour la pauvreté et la solitude des sans familles (EW, 21.08.10)
- Coupures d’électricité et d’eau et pénurie de pain à Alger (Liberté, 19.08.10)
- Virée dans les principaux marchés de la capitale(Liberté, 19.08.10)
- 710 familles dans la rue (Exp., 18.08.10)
- Avenue de Roumanie de Constantine: Des exclus du relogement veulent saisir la justice (QO, 18.08.10)
- Cinq familles en grève de la faim à Aïn Benian (SA, 17.08.10)
- 5 millions d’Algériens sont nécessiteux (Exp., 14.08.10)
- Familles nécessiteuses: Les bijoux de famille pour faire face aux prix (SA, 14.08.10)
- Alger: 7000 familles relogées en 2010 (Exp., 14.08.10)
- Augmentation fulgurante du prix des Fruits et légumes : Les promesses non tenues des pouvoirs publics (EW, 11.08.10)
- Des tonnes de fruits et légumes sont jetées à la décharge faute de preneurs (Liberté, 11.08.10)
- La rue : Le gagne-pain des enfants (EW, 10.08.10)
- Huit familles vivent le calvaire à Mohammadia (Liberté, 10.08.10)
- 742 familles auront de nouveaux logements (Exp., 07.08.10)
- Tailleurs de pierre de T'kout: La Ligue des droits de l’homme s’en mêle (Liberté, 07.08.10)
- Hassi R’mel : De jeunes chômeurs en grève de la faim (EW, 07.08.10)
- « Chômeurs-suicidaires » de Ouargla : Un profond malaise social (EW, 06.08.10)
- Les caves leur servent de demeures (Liberté, 05.08.10)
- « Monsieur le Président, nous sommes des SDF » (EW, 04.08.10)
- Le chômage de longue durée s’installe (EW, 31.07.10)
- Les familles non relogées de Fontaine Fraîche racontent leur calvaire (Liberté, 31.07.10)
- 28 Algériens se suicident chaque mois (Liberté, 31.07.10)
- Une expulsion qui tourne au drame (SA, 28.07.10)
- L’emploi précaire se généralise : Les chiffres alarmants de l’ONS (EW, 28.07.10)
- Caisse nationale des retraites : 30 000 nouveaux retraités à fin 2010 (EW, 28.07.10)
- Recalés de l'opération relogement: La situation n’est point rassurante à Diar-El-Kef (SA, 26.07.10)
- Relogement: Les familles non bénéficiaires traînent dans la rue (SA, 24.07.10)
- Démolition des bidonvilles : Quel devenir pour les terrains récupérés ? (EW, 22.07.10)
- Le wali délégué de Bab El-Oued à propos des derniers troubles (Liberté, 22.07.10)
- Le recours ou la face cachée d’un relogement (Liberté, 21.07.10)
- Relogements: Les recalés occupent la rue (SA, 21.07.10)
- Relogement de 1 049 familles par la wilaya d’Alger (Liberté, 17.07.10)
- Des prix plafonds pour les légumes secs,le sucre, le thé et le café (QO, 17.07.10)
- Une mesure qui n'enchante pas les retraités: Les pensions augmentées d'un petit 7% (QO, 03.07.10)
- Les Algériens se marient de plus en plus tard (Exp., 28.06.10)
- Le panier de la ménagère toujours coûteux: Quels prix pour le ramadhan ? (QO, 24.06.10)
- Prix des légumes et fruits : Il y a du feu sur les étals ! (EW, 24.05.10)
- Avec les chiffonniers de la décharge de Oued Smar (EW, 19.05.10)
- 17 familles expulsées de la cité Sonelgaz 03 de Ben Aknoun (Liberté, 13.05.10)
- Ramadhan: Des chèques pour 157.000 familles (QO, 10.05.10)
- La moitié des jeunes couples divorcent : Ces femmes qui rachètent leur liberté (EW, 09.05.10)
- Vaccins pédiatriques : Fin de la pénurie (EW, 04.05.10)
- 800 000 pensions de retraites à moins de 3500 DA (EW, 04.05.10)
- 552.000 bidonvilles à éradiquer (Exp., 02.05.10)
- Pénurie de médicaments pour les malades chroniques (Exp., 12.04.10)
- Médicaments: Les pharmaciens seplaignent des pénuries(QO, 11.04.10)
- Logement: Le déficit dépasse le million d’unités (Exp., 06.04.10)
- Palliatifs (QO, 05.04.10)
- Constructions : 2,27 millions de bâtisses inachevées (EW, 30.03.10)
- Le purgatoire des ni-ni (QO, 30.03.10)
- Relogement: À quelle logique obéit l’opération ? (SA, 29.03.10)
- Quand l’oignon est “plus cher” que le kiwi (Liberté, 27.03.10)
- L’adieu à l’enfer des bidonvilles (Liberté, 25.03.10)
- Le désarroi des habitants de Zaâtcha (SA, 25.03.10)
- La contestation dans la rue comme moyen de pression (SA, 24.03.10)
- Le bidonville de Hydra rasé (Exp., 24.03.10)
- Crédit immobilier à taux d’intérêt bonifié à 1% : L’aide de l’état concerne 200 000 logements (EW, 24.03.10)
- Opération de distribution de 10 000 logements sociaux (SA, 22.03.10)
- La détresse humaine à la lisière d’Alger (Exp., 22.03.10)
- Qui veut mettre de l’huile sur le feu? (Exp., 22.03.10)
- 150 médicaments en rupture de stock ! (SA, 21.03.10)
- La protesta des mal-logés fait tache d’huile (Liberté, 18.03.10)
- Mal-logés et habitants de bidonvilles se comptent par millions (EW, 16.03.10)
- La nuit du relogement à Diar Echems (Exp, 17.03.10)
- L’éradication du ghetto de Diar Echems (EW, 15.03.10)
- 240 familles quittent aujourd'hui Diar Echems (SA, 14.03.10)
- Le wali d’Alger annonce le relogement de 10 000 familles (Liberté, 11.03.10)
- Alger: De l'électricité pour les bidonvilles (QO, 03.03.10)
- Départ de 2000 médecins vers l’Hexagone depuis 2008 (EK, 06.02.10)
- Amer, le prix du sucre! (Exp., 03.02.10)
- Le désespoir des postulants AADL (EW, 02.02.10)
- Flambée chronique des prix des fruits et légumes : Les ménages saignés à blanc (EW, 01.02.10)
- Plus d’habitat précaire d’ici 2014 (Liberté, 18.01.10)
- Flambée des prix des fruits et légumes : Le gouvernement face à ses échecs (EW, 30.12.09)
- Pour un large débat sur la sécurité sociale (EW, 26.12.09)
- Ces bidonvilles qui cernent Alger (Liberté, 24.12.09)
- La marmite bout (Exp., 24.12.09)
- Le marché totalement incontrôlable (EW, 21.12.09)
- 200 000 enfants à la rue (EW, 21.12.09)
- Le rythme annuel de l’inflation grimpe à 5,7% (EW, 21.12.09)
- Plus de 400 000 chômeurs insérés depuis juin 2008 (JI, 21.12.09)
- Le million de logements, ce cauchemar (EW, 20.12.09)
- 400.000 travailleurs ont bénéficié de la retraite anticipée depuis 1997 (QO, 12.12.09)
- Un Snmg en hausse et un pouvoir d’achat en baisse (EW, 06.12.09)
- 1,3 Million d’employés et de retraités bénéficieront de la revalorisation du SNMG (EK, 06.12.09)
- Logement: 553.000 habitations précaires en Algérie (QO, 08.11.09)
- Logements sociaux au profit des enseignants du supérieur (Liberté, 07.11.09)
- «270.000 logements pour endiguer la protesta» (Exp., 05.11.09)
- Les vaccins DT coq et polio oral non disponibles (EW, 05.11.09)
- Début de la campagne de régularisation des constructions illicites (JI, 03.11.09)
- Des chiffres et des peines (QO, 26.10.09)
- 120 médicaments en rupture de stock (QO, 25.10.09)
- «On veut de l’eau, du travail et des logements» (Exp., 24.10.09)
- Quel sera le nouveau Snmg? (Exp., 24.10.09)
- Faillite du dispositif Ansej : 50% des entreprises ont disparu (EW, 19.10.09)
- « Le chômage des jeunes reste très élevé en Algérie » (EW, 14.10.09)
- Les aveux du ministre: La flambée des prix continuera (QO, 13.10.09)
- Indemnité de 6.000 DA aux 18-40 ans (QO, 10.10.09)
- Un autre million de logements... (QO, 10.10.09)
- Du nouveau pour les 18-40 ans: Une allocation chômage qui ne dit pas son nom (QO, 06.10.09)
- Le médicament risque de connaître une grave crise en Algérie (Exp., 30.09.09)
- La viande jusqu'à 1.100 dinars le kg (QO, 30.09.09)
- Elle continue, la tonte des citoyens (QO, 27.09.09)
- La flambée des prix continue (QO, 27.09.09)
- Ces commercants qui ferment quand ils veulent ! (Liberté, 27.09.09)
- La maison Algérie ébranlée (EW, 24.09.09)
- Pauvreté : Plus de 5 millions de couverts servis par les restos Rahma (EW, 22.09.09)
- L’exode comme seul recours (EW, 09.09.09)
- 80 milliards de dinars de crédit automobile en 2008 (QO, 05.09.09)
- La tripartite et le pouvoir d’achat (EW, 04.09.09)
- Nacer Djabi: « La tripartite est un pare-chocs pour absorber la pression sociale de la rentrée » (EW, 04.09.09)
- Un budget familial à 23 000 DA (EW, 04.09.09)
- Allons faire le marché ensemble (EK, 03.09.09)
- Rush sur les restos de la rahma (Liberté, 01.09.09)
- Ces travailleurs sans salaire depuis des mois (Liberté, 31.08.09)
- Flambée des prix durant le Ramadhan: « Le gouvernement n’y peut rien » (EW, 29.08.09)
- « Il n’y a pas de pauvres en Algérie, ce n’est qu’une invention des médias » (EW, 26.08.09)
- Rush sur les restos du coeur (Exp., 26.08.09)
- Flambée des prix de la viande : les explications du Ministère du commerce (Liberté, 26.08.09)
- L’Algérie compte ses pauvres (Exp., 23.08.09)
- Un sens primordial (QO, 22.08.09)
- Viandes: L'Etat fixe les prix ! (QO, 22.08.09)
- Le Ramadhan enflamme les Arabes (Exp., 20.08.09)
- Les contractuels veulent bénéficier du couffin du Ramadan (QO, 20.08.09)
- Hausse inquiétante de la pauvreté : Un quart des Algériens dans la misère (EW, 19.08.09)
- Les consommateurs et la flambée des prix des produits alimentaires (EW, 19.08.09)
- Aïn Defla: Les misères de Djelida (QO, 16.08.09)
- Un demi-million de chômeurs chaque année (Exp., 15.08.09)
- De nombreuses familles gagent leurs bijoux pour faire face à la flambée des prix (Exp., 15.08.09)
- Revalorisation des pensions: La déception des retraités (QO, 15.08.09)
- Il n'y a pas de salariés heureux (QO, 11.08.09)
- Conférence de presse de SOS familles expulsées (Liberté, 10.08.09)
- Un chèque de 3.000 dinars à la place du couffin du Ramadhan (QO, 08.08.09)
- 40 % des boulangeries d’Alger ont fermé à cause des coupures d’électricité (JI, 06.08.09)
- Marché des fruits et légumes à l’approche du ramadhan : Les prix flambent (EW, 05.08.09)
- Ces Algériennes jetées à la rue (EW, 04.08.09)
- Les Algériens se marient de plus en plus (Liberté, 04.08.09)
- Plus de 3000 boulangeries ont baissé rideau (Exp., 03.08.09)
- Les marchés annoncent la température du Ramadhan (QO, 28.07.09)
- Les prix ont augmenté de plus de 20 % (JI, 28.07.09)
- Salaire pour vivre, Salaire pour survivre (QO, 27.07.09)
- Pouvoir d'achat: Un budget familial de plus de 25 000 dinars à l'étude (QO, 27.07.09)
- Les agriculteurs veulent vendre directement au consommateur (QO, 27.07.09)
- Lutte contre le chômage et promotion de l’emploi(Liberté, 25.07.09)
- Les nouvelles mesures incitatives à la création d’emplois (Liberté, 23.07.09)
- Pénurie de médicaments dans les hôpitaux (EW, 20.07.09)
- Chiffres du chômage: Flou et anarchie (EW, 18.07.09)
- Des chômeurs par vagues successives (EW, 12.07.09)
- Augmentation du SNMG: Les salariés piaffent d’impatience et les patrons indécis (EW, 04.07.09)
- Inflation: Déjà un avant-goût de Ramadhan (QO, 24.06.09)
- Vers une liste noire des clients interdits de prêt (SA, 22.06.09)
- Ould Abbès: Pas d'allocation pour chômeurs (QO, 13.06.09)
- L’éradication de l’habitat précaire en Algérie (JI, 27.05.09)
- 75% des fonctionnaires s’endettent pour boucler leurs fins de mois (EW, 27.05.09)
- Les salaires de la misère (Exp., 23.05.09)
- Crédits bancaires : Les dettes étouffent les ménages (Liberté, 10.05.09)
- Abdelaziz Bouteflika : « Le travail salarié non déclaré sera combattu par l’état» (EW, 02.05.09)
- Le cri de détresse des personnes âgées (EW, 28.04.09)
- Alger : Des cancéreux privés de radiothérapie (QO, 28.04.09)
- Voyants économiques et sociaux au rouge (EW, 22.04.09)
- L'Algérie achète 150.000 tonnes de blé (QO, 18.04.09)
- Flambée des prix dans les marchés (Liberté, 15.04.09)
- La guerre aux poubelles est loin d'être gagnée : Le nez dans les ordures (QO, 14.04.09)
- Les chiffres en baisse, le nombre des chômeurs en hausse (EW, 12.04.09)
- Hausse vertigineuse des prix des fruits et légumes (SA, 01.04.09)
- Produits alimentaires : Les prix toutes griffes dehors (QO, 24.03.09)
- Alger regorge de pétrodollars, les Algériens crèvent la dalle (Bakchich, 17.03.09)
- Le pouvoir d'achat en berne : Dur, dur d'être salarié (QO, 17.03.09)
- Il n’y aura pas d’allocation-chômage (Liberté, 15.03.09)
- Les salaires seront revalorisés (JI, 15.03.09)
- 1 100 000 logements devraient être livrés à fin 2009 (Liberté, 15.03.09)
- Mineurs en danger moral (Liberté, 11.03.09)
- La débrouille comme mode de vie (EW, 10.03.09)
- Les statistiques et le blues de la ménagère (QO, 25.02.09)
- Des médecins encore payés à 8.000 DA (QO, 18.02.09)
- Augmentation de la pension pour 750.000 personnes (QO, 17.02.09)
- 21.288 travailleurs concernés: 1,7 milliard de dinars pour les salaires impayés (QO, 16.02.09)
- Enfance et pauvreté en Algérie (JI, 11.02.09)
- Enquète: L’algérie face à la spirale infernale du chômage (Liberté, 08.02.09)
- Différentes localités du centre du pays sont livrées à elles-mêmes (EW, 25.01.09)
- Classes moyennes algériennes: L’angoisse et la déprime (EW, 19.01.09)
- Un projet de charte de la solidarité nationale (Liberté, 29.12.08)
- Les fruits et légumes prennent l’ascenseur (EW, 24.12.08)
- Tension dans la distribution de gaz butane dans les villages de kabylie (EW, 18.12.08)
- Plus de 143 000 personnes ont un revenu mensuel inférieur à 4 500 DA (JI, 10.11.08)
- Les classes moyennes se précarisent (EW, 03.11.08)
- 600 000 enfants mal nourris en Algérie (EW, 19.10.08)
- Les ménages dépensent entre 60 et 80 % de leurs revenus en produits alimentaires (JI, 16.10.08)
- La facture des importations de céréales a doublé (Liberté, 12.10.08)
- Les mal-logés renouent avec la contestation (EW, 11.10.08)
- Nouvelle flambée sur les marchés : Quelle mouche a piqué les légumes ? (QO, 08.10.08)
- Les prix flambent ! (SA, 25.09.08)
- Chômage: L’éternel casse-tête des chiffres (Liberté, 24.09.08)
- Inflation et pouvoir d'achat : Grandes statistiques dans un petit couffin (QO, 23.09.08)
- Les chiffres officiels sur le chômage sont erronés (Liberté, 23.09.08)
- Enfants abandonnés en Algérie : Une invraisemblable filiation (EW, 21.09.08)
- Ruée sur les restos de la Rahma à Alger (Exp., 17.09.08)
- La pauvreté s’installe dans les foyers (Exp., 16.09.08)
- Plongée dans le Ramadhan des pauvres à Alger (EW, 13.09.08)
- Prix du couffin : Les vraies raisons des tensions (EW, 11.09.08)
- La prime de scolarité sera de 3000 DA (EW, 11.09.08)
- « L’objectif de 400.000 emplois sera atteint» (Exp., 10.09.08)
- Plus de 264 000 couffins distribués (Liberté, 04.09.08)
- Bouteflika met le paquet sur le front social (Liberté, 02.09.08)
- 2,5 milliards d'euros pour calmer le front social (QO, 30.08.08)
- La crise du lait risque de s’aggraver (Liberté, 18.08.08)
- Rentrée sociale, ramadhan et fête de l’aïd (Liberté, 17.08.08)
- Les produits alimentaires flambent à plus de 9,2%: La vie plus chère en Algérie (QO, 29.07.08)
- Aux frontières du réel, Maghnia (EW, 26.07.08)
- Le rythme d’inflation annuel évalué à 6,3% : Hausse des prix des produits alimentaires (EW, 19.06.08)
- Pourquoi les Algériens fuient-ils les campagnes ? (Liberté, 18.06.08)
- Les villes algériennes surpeuplées (Liberté, 18.06.08)
- Grave pénurie à travers le pays : Pas de médicaments pour les cancéreux (EW, 18.06.08)
- Les prix flambent surtout dans la capitale (Liberté, 05.06.08)
- Le décret en vigueur : Nouvelles conditions pour le logement social (QO, 27.05.08)
- Médicament: Rupture de plus de 50% des produits essentiels (EW, 25.05.08)
- Boumerdes: Des bidonvilles comme des champignons (Exp., 18.05.08)
- Habitat précaire : Près de 553.000 logements à raser (QO, 10.05.08)
- Sommes-nous à l’abri de la famine ? (EW, 28.04.08)
- Les Algériens entre la flambée des prix, les harragas et une pluie de devises (Liberté, 27.04.08)
- Recensement général : Les conditions de vie se dévoilent (EW, 22.04.08)
- Ce que prépare Bouteflika (Exp., 19.04.08)
- Le gouvernement «achète» la paix sociale (Exp., 19.04.08)
- L'Etat met le paquet pour les moins de 35 ans (QO, 19.04.08)
- Le pouvoir fait la sourde oreille (EW, 17.04.08)
- Des logements bloqués par une fin de mandat (QO, 17.04.08)
- Grosse rupture de médicaments (EW, 09.04.08)
- “Les nouveaux salaires seront versés en avril” (Liberté, 31.03.08)
- Emploi des jeunes: Le gouvernement reconnaît l’échec de sa politique (EW, 19.03.08)
- L’Algérien a le couteau sous la gorge (Exp., 16.03.08)
- Jusqu’où ira la flambée des prix ? (EW, 10.03.08)
- Les médicaments coûteront plus cher (EW, 06.03.08)
- L’Algérien risque d’être surendetté (Exp., 04.03.08)
- L’Algérie est-elle à l’abri de la famine? (Exp., 02.03.08)
- Le poulet de chair coûtera plus cher (Exp., 18.02.08)
- Le triste visage nocturne d'Alger (JI, 14.02.08)
- La Banque Mondiale dresse un tableau noir de la situation sanitaire en Algérie (EK, 11.02.08)
- La pauvreté selon… Ould Abbas (EW, 05.02.08)
- Pouvoir d’achat : ce que les chiffres ne disent pas (EW, 27.01.08)
- Le gouvernement veut fixer les prix de l'huile et des légumes secs (QO, 26.01.08)
- La farine fait sa crise (QO, 15.01.08)
- Quand le dinar se met à table (QO, 14.01.08)
- Une famille moyenne a besoin de 33 300 dinars par mois pour vivre décemment (JI, 13.01.08)
- Ksentini met en garde contre une explosion sociale imminente (EK, 03.01.08)
- Tizi Ouzou : 67 communes, 98 bidonvilles (EW, 03.01.08)
- Les Algériens et le réveillon : Peu de faste pour le nouvel an 2008 (EW, 02.01.08)
- Semoule: Le gouvernement fixe les prix plafonds (EW, 30.12.07)
- Les ingrédients d’une crise sont en place (Exp., 26.12.07)
- Béjaïa: Pénurie de gaz butane (Liberté, 25.12.07)
- Les prix du lait et de la semoule n’augmenteront pas (EK, 25.12.07)
- “Un fonds de stabilisation des prix est nécessaire” (Liberté, 25.12.07)
- Grave menace sur la sécurité alimentaire nationale (Exp., 23.12.07)
- Les bidonvilles n’inquiètent pas l’Etat (EW, 23.12.07)
- Un pays à l’arrêt (Exp., 23.12.07)
- Le prix de la semoule sera subventionné à partir de janvier (JI, 22.12.07)
- Le bidon d’huile de 5 litres pourrait atteindre 1 000 DA ! (JI, 18.12.07)
- 40 000 bidonvilles à Alger (SA, 18.12.07)
- Mendicité : l’ultime moyen de survie (SA, 18.12.07)
- 121 000 familles démunies, selon Ould Abbas (SA, 18.12.07)
- Les prix flambent (QO, 17.12.07)
- L’Etat absent face à la flambée des prix (EW, 10.12.07)
- Huile de table, tomate en conserve, pâtes, café... Nouvelle flambée des prix (QO, 02.12.07)
- L’autre visage de Médéa (EW, 27.11.07)
- Un millier d’enfants emprisonnés (Exp., 21.11.07)
- 1.5 millions d’algériens souffrent de malnutrition (EK, 17.11.07)
- Les salaires de moins de 15 000 dinars exonérés d’IRG (LT, 15.11.07)
- 500 000 enfants mal nourris (EW, 16.10.07)
- Cherté de la vie, recours abusif à l’importation et grille des salaires contestée (Liberté, 11.10.07)
- Il veut vendre son rein! (Exp., 06.10.07)
- Khemis Miliana (Aïn Defla) : Intempéries et colère de la population (EW, 06.10.07)
- Khemis Miliana : Les nécessiteux investissent l’APC (EW, 04.10.07)
- L'Algérie des bidonvilles (EW, 04.10.07)
- Baril de pétrole contre sacs de blé (EW, 30.09.07)
- Ramadhan difficile à Collo (EW, 27.09.07)
- Bouteflika veut rationnaliser les dépenses (EW, 26.09.07)
- La misère gagne de larges pans de la société (EW, 26.09.07)
- Tizi-Ouzou: Des familles font la manche (Exp., 25.09.07)
- Le prix de la semoule enfle, les galettes s'aplatissent (SA, 24.09.07)
- Emeute, cherté de la vie, chômage et malvie (SA, 12.09.07)
- Béchar : La pauvreté explose (EW, 12.09.07)
- Le Ramadhan de toutes les angoisses (Liberté, 11.09.07)
- Gouvernement : « Les hôpitaux publics ne seront pas privatisés » (EW, 06.09.07)
- Distribution du couffin de ramadan (JA, 04.09.07)
- Le pouvoir d’achat des Algériens laminé par les hausses des prix (EW, 04.09.07)
- Retour sur la mystérieuse maladie de Sidi Bel Abbès (EW, 28.08.07)
- Conflits sociaux et stratégie du gouvernement (Liberté, 27.08.07)
- La flambée des cours mondiaux plombe l’importation (Liberté, 27.08.07)
- Hausse vertigineuse du prix de l'aliment du bétail (QO, 27.08.07)
- Matériaux de construction: Une tension et des projets en panne (QO, 27.08.07)
- Le pain et la semoule plus chers? (Exp., 26.08.07)
- L'huile sur le feu (QO, 26.08.07)
- Près d'un million de familles démunies (QO, 23.08.07)
- Flambée des prix et érosion du pouvoir d’achat des algériens (EW, 22.08.07)
- Les incertitudes des retraités et des interrogations (QO, 22.08.07)
- Vers une rentrée agitée ? (SA, 21.08.07)
- Les chauffeurs de taxi menacent de débrayer après Ramadhan (EW, 21.08.07)
- Hausse des prix, émigration clandestine, scandales financiers... (QO, 20.08.07)
- Bejaia: Grève des commerçants (SA, 20.08.07)
- Pomme de terre: Les dessous d'une pénurie (SA, 20.08.07)
- La crise financière mondiale et l’Algérie (Exp., 18.08.07)
- Le gouvernement en état d'alerte (SA, 18.08.07)
- Louisa Hanoune: Qui veut mettre le feu aux poudres? (Exp., 18.08.07)
- Plus de 800 familles oubliées et abandonnées au bidonville Bousmaha (LT, 18.08.07)
- Hausse des prix des produits de large consommation (EW, 16.08.07)
- Pourquoi la crise du lait va durer (EW, 16.08.07)
- Situation sociale tendue (SA, 14.08.07)
- Flambée des prix des produits alimentaires et pénuries en série (EW, 13.08.07)
- Blé. Baisse de la production mondiale (EW, 12.08.07)
- Pas d’augmentation des prix du pain et du lait (Liberté, 12.08.07)
- L’Algérie classée parmi les pays à faibles revenus (EK, 11.08.07)
- « Le prix de l’eau restera soutenu » (EW, 11.08.07)
- 3 laiteries en arrêt de production à Béjaïa (Liberté, 11.08.07)
- Pas d’augmentation du prix du blé tendre (Liberté, 09.08.07)
- L’Algérie 5e importateur mondial de blé (JI, 09.08.07)
- Des assurances pour la filière lait (QO, 09.08.07)
- Le lait ne coule plus dans les usines (Exp., 09.08.07)
- Hausse du prix de la farine (QO, 08.08.07)
- Les retraités en colère (SA, 06.08.07)
- Tension sur le lait (EW, 04.08.07)
- Menace sur les retraites (QO, 01.08.07)
- Les producteurs de lait lance un ultimatum aux pouvoirs publics (EK, 31.07.07)
- Près de 1 200 constructions illicites démolies (JI, 26.07.07)
- Augmentation substantielle des fermetures d’entreprises (Liberté, 21.07.07)
- Le pouvoir d’achat des Algériens érodé (EW, 19.07.07)
- Le prix du lait pose problème (Liberté, 11.07.07)
- Le prix du gasoil augmentera (EW, 08.07.07)
- Sans salaires depuis 27 mois (EW, 08.07.07)
- Bidonvilles des Planteurs à Oran: Relogement sous haute sécurité (Liberté, 05.07.07)
- Grève de la faim chez les transporteurs en commun de Ghazaouet (QO, 01.07.07)
- Les «exclus» des Planteurs assiègent l'OPGI (QO, 01.07.07)
- Tizi Ouzou compte au moins 14 poches de pauvreté (JI, 30.06.07)
- Un soutien de 15 dinars par litre de lait (QO, 27.06.07)
- Des SGP refusent de prendre en charge le dossier des salaires impayés (EW, 26.06.07)
- Le lait, à quel prix ? (QO, 20.05.07)
- Le trop rare pain quotidien du peuple algérien (Libération, 18.05.07)
- 400 milliards pour le règlement des salaires de 25 mille travailleurs (EK, 08.05.07)
- Salaires impayés : le dénouement (SA, 06.05.07)
- Dossier des salaires impayés: Les nouvelles promesses de Sidi Saïd (EW, 02.05.07)
-
«L’Etat doit d’abord restituer la confiance au citoyen»
Karim Tabbou, premier secrétaire national du FFS
El Watan, 26 juin 2011
Le pouvoir cherche juste à donner l’impression que les choses bougent. En fait, la mascarade, qui s’est déroulée à Alger, vise à gagner du temps.
Il n’y a aucune volonté de changement, parce que la révision des lois n’est pas en mesure de ramener les citoyens à la vie normale et assurer un changement radical», a déclaré le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Karim Tabbou, lors d’un meeting animé dans la localité de Draâ Ben Khedda, à 15 km à l’est de Tizi Ouzou. Devant une assistance nombreuse qui s’est déplacée à la salle El Hoggar, le numéro deux du parti de Hocine Aït Ahmed a expliqué qu’«à chaque fois que le pouvoir veut étouffer un problème, il crée une commission. Ce n’est pas avec ça qu’ils parviendront à convaincre les Algériens». Et de citer l’exemple de la commission d’enquête sur l’assassinat de Boudiaf, celle mise en place pour enquêter sur la fuite des sujets du bac à Sidi Bel Abbès et la commission parlementaire créée après les «élections frauduleuse» de 1997 ; «le rapport qui a été établi par cette dernière a été tout simplement volé à l’APN ; il a disparu».
Critiquant les consultations engagées par les pouvoirs publics, à travers la commission des réformes politique de Bensalah, le conférencier dira : «La méthode qui est utilisée dans ces concertations est un procédé policier.» «On ne convoque pas les gens, puis les écouter et transmettre à la fin un interrogatoire à qui de droit.» Ces rencontres, précise-t-il, «n’obéissent pas aux règles de la concertation à la base. D’autant plus, aucun climat de confiance n’a été installé, au préalable, vis-à-vis du citoyen, qui a vécu les mensonges et les supercheries d’un pouvoir aux exercices politiques qui poussent à la méfiance». Dans le même contexte, il s’est interrogé : «Quel est cet Algérien qui croit aux changements des lois ? Il existe déjà des lois. Mais ce sont toujours eux qui doivent les faire respecter et ceux qui les ont rédigés qui les violent en premier !» Sur le plan social, M. Tabbou a jugé de «graves» les propos tenus par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à l’encontre des grévistes du secteur de la santé qui prêtent, selon lui, à monter la population contre le personnel de la santé. Les mêmes responsables, en niant le caractère politique de la crise algérienne, «sont en train de réamorcer la bombe sociale avec des mesures à court terme et qu’on tente de régler à coups de milliards».
Nordine Douici -
Les dessous d’un statut
El Watan, 26 juin 2011
Pendant des années, l’opinion publique nationale a ignoré quel était le vrai statut des anciens chefs terroristes, Hassan Hattab et Abderrazak El Para. Le premier s’est rendu, tandis que le deuxième a été capturé. On aurait pu, peut-être, comprendre, que les autorités du pays prenaient le temps qu’il fallait pour les besoins de l’enquête, mais cela n’aurait pas duré tout de même autant d’années. Quelques jours ou quelques mois, tout au plus, auraient suffi pour laisser la justice ensuite faire son travail. Mais il existe des logiques inexplicables. On aura attendu longtemps pour que la situation de ces terroristes un peu spéciaux se clarifie un tant soit peu. Beaucoup de zones d’ombre persistent et maintiennent un flou pesant sur une affaire de première importance et sur des personnes entièrement impliquées dans le terrorisme !
Si cela s’explique qu’El Para, qui a longtemps sévi dans les rangs de la sanguinaire organisation terroriste, le Groupe islamique armé (GIA), avant de s’installer dans le sud du pays où il a également semé la terreur, soit mis sous mandat de dépôt, il est difficile de comprendre, par contre, le statut du fondateur du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) Hassan Hattab qui, lui, a bénéficié du régime de la résidence surveillée. Nul n’est en mesure d’expliquer, aujourd’hui, le traitement assez singulier réservé à ce dernier. Un jour, lorsqu’on aura dénoué l’écheveau de cette affaire, on comprendra peut-être comment fonctionnent la République algérienne et sa justice. Le comble est qu’à chacun des procès dans lesquels ils étaient cités, ils étaient absents, hors de portée du juge. Donc, entre les mains «des autorités».
Quoi qu’il en soit, la justice est traînée dans la boue, et la notion de droit tout simplement piétinée. Pourquoi avoir fait l’impasse sur cette institution censée crédibiliser toute l’action de l’Etat. Qu’est-ce qui a empêché de les présenter devant le juge ? Ne sont-ils pas justiciables ? A-t-on eu peur du jugement de Hassan Hattab dans un contexte de réconciliation menée au pas de charge ou l’on doit passer l’éponge sur les pires crimes qu’aura connus le pays depuis l’indépendance ?
Des questions auxquelles les Algériens n’ont pas encore trouvé de réponses. Ce qui est sûr, – et c’est l’une des explications que l’on peut avancer –, c’est que les promoteurs de la réconciliation nationale ne veulent pas assumer publiquement et politiquement l’absolution d’un ancien chef terroriste dont les méfaits ne seraient pas exonérés par une loi élaborée par leurs propres soins. Car si justice était rendue, la place de l’ancien chef du GSPC ne serait pas celle où il est aujourd’hui. Un procès Hattab aura certainement révélé l’ampleur des dessous, pour rester dans le jargon officiel, de «la tragédie nationale».
Said Rabia -
n3al bou el fout fi l'algerie!!
Arrêtez cet homme !
Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.frDans la guerre totale entre le système et la CNCD. Ali Yahia
Abdennour fait un geste d’apaisement. Il libère …… 30 000 policiers !
Maintenant, la plaisanterie a assez duré ! Il faut l’arrêter ! Par quel moyen, je ne sais pas. Mais il faut absolument l’arrêter ! Il est devenu un danger public. Une menace pour la sécurité des personnes et des biens. Un facteur de déstabilisation grave. Une source de problèmes quotidiens pouvant déboucher sur des conséquences dramatiques. Il n’y a pas encore eu de morts, mais on compte déjà des blessés, de nombreux blessés. Je ne comprends d’ailleurs pas comment les services en charge de la sécurité publique, d’habitude assez prompts dans ce genre d’affaires, n’aient pas encore réagi et ne se soient pas saisis de son cas. D’autant plus qu’il est désormais prouvé que cet homme est un dangereux récidiviste. Toutes les localités et villes où il se rend sont en ébullition, flirtent avec l’émeute généralisée et sont le théâtre pas très artistique de rixes violentes, sanglantes et désastreuses pour l’image du pays. Au moment où nous jurons sur tous les toits du monde que l’Algérie n’est ni la Tunisie, ni l’Egypte, ni la Libye, ni le Yémen, encore moins la Syrie, lui, avec ses agissements, à travers les vents de révolte violente qu’il provoque par ses seules sorties sur le terrain, est en train de porter un coup fatal à notre diplomatie et à notre manière éclairée et savante de mener les réformes. Le seul fait que ce monsieur-là mette le nez dehors et annonce se rendre dans une salle de meeting est un acte à classer dans le registre «Atteinte à la sûreté de l’Etat et de la nation». Et si au moins le gus sortait comme tout le monde, juste pour se promener, pour humer l’air et ensuite rentrer tranquillement chez lui faire la sieste. Non ! Ça serait trop beau ! Lui, fier comme un paon inconscient, sort et pousse sa sortie déjà dangereuse en elle-même jusqu’à parler ! Oui, M’sieur ! Il ose parler, haranguer les foules et attiser ainsi le feu de la fitna. On l’a vu à Constantine où il a déclenché une bataille rangée entre dérangés. On l’a encore vu à Bouhnifia où il a provoqué un… bain de foule où l’on n’a pas fait que s’embrasser. Et l’on vient encore de le vérifier à Alger. Là, il n’a même pas respecté la Maison de Sidi Saïd, s’y invitant et y suscitant ensuite des rixes et des empoignades qu’aucune personne normale et bien élevée, invitée de surcroît dans la maison d’un hôte aussi accueillant n’oserait provoquer. Lui, pourtant l’a fait ! D’où mon appel urgent que je réitère : il faut arrêter Abdelaziz Belkhadem. Par ses seules sorties, il est en train de mettre le pays à feu et à sang. Rabbi yestar ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L. -
au -lui on retiendra son nom au revoir columbo!!!!
-
l'été indien chez les algeriens!!!! les maudits ,ils gagnent du temps!!!
-
La prochaine fois, juré, promis, vous en serez !
Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.frÇa y est ! On a enfin le nom de l’entraîneur des Verts. Maintenant,
il nous faut juste…… une équipe !
La commission Bensalah doit présenter des excuses officielles. Si ! Si ! Je vous assure. L’Oncle Ben ne peut pas clore ainsi ses consultations sans des excuses. Il les doit. A qui les doit-il ? Mais à tous ceux qu’il n’a pas reçus et écoutés, pardi ! Ainsi, cette commission de dialogue doit s’excuser de n’avoir pas reçu la section régionale de ski alpin d’Adrar, affiliée à la fédération nationale et dont les cotisations sont à jour, ce qui exclut donc l’argument financier dans le fait qu’elle n’ait pas été reçue par l’Oncle Ben. Un Oncle qui doit aussi demander pardon aux membres de l’Association de protection du littoral de Tamanrasset, laquelle, même si elle est occupée en ce moment à mener une lutte féroce contre les trafiquants du corail rouge de Timimoun, aurait cependant pu trouver un petit moment pour discuter le coup avec Si Abdelkader. La commission doit aussi demander pardon au syndicat de l’entreprise nationale de fabrication de véhicules légers et de tourisme. Il est impardonnable que ces gens-là, dont le planning et le plan de charge sont très libres, vraiment très libres, n’aient pas été invités à venir exposer leurs propositions dans le show-room d’El Mouradia, à défaut d’y montrer des voitures produites. L’Oncle Ben ne peut pas non plus faire l’impasse sur des excuses en bonne et due forme à l’Association de défense des dobermans contre les sévices et les tortures que ces pauvres bêtes endurent de la part du FLN. Il est ainsi inhumain qu’en 2011, ce soit Si Affif qui passe une laisse au cou d’un doberman. Bensalah doit aussi demander pardon pour ne pas avoir eu le courage de recevoir le «raqi», l’exorciste qui a accompagné l’équipe nationale de foot au cours de toutes ces dernières défaites. L’Oncle Ben doit également s’excuser auprès de Lembarek Boumaârafi, le carton d’invitation de ce dernier ayant bien été établi, mais s’étant mystérieusement perdu entre la poste d’El Mouradia et celle mitoyenne du Théâtre régional d’Annaba. On a vu des directeurs de postes relevés pour moins que ça ! Cette liste non exhaustive, je l’accompagne tout de même d’un argument à décharge, en faveur de l’Oncle Ben. Que tous ceux qui n’ont pas été reçus cette fois-ci gardent tout de même espoir. Ils seront reçus un jour ou l’autre. Car chez nous, Monsieur, mah'ma kan el hal, nous savons recevoir ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L. -
LES PRATICIENS DE LA SANTÉ PUBLIQUE ÉCRIVENT À BOUTEFLIKA
Réformer le système national de santé et libérer l’exercice syndical
Dans une lettre envoyée à la commission Bensalah, chargée des consultations sur les réformes politiques, le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) s’adresse au président de la République et revient sur la situation sociopolitique du pays.
Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - Evoquant la politique nationale de santé, le syndicat affirme qu’il faut mettre en place «un haut conseil national de la réforme du système de santé», un organisme qui serait présidé par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et qui regrouperait des représentants des assurances sociales, des syndicalistes et différents professionnels du secteur relevant du domaine public et privé (pharmacies, médicament, associations d’usagers, des députes représentant la commission de santé au niveau des deux chambres parlementaires, Sénat et APN). Sa mission, «réhabiliter un système de santé qui patauge dans des réformes budgétivores depuis une décennie sans objectifs clairs ni résultats tangibles». Le syndicat présente six autres propositions qui concernent le système national de santé. Consolider le droit d’accès à des prestations de soins de qualité en réorganisant le système de santé, assurer une rationalisation des dépenses allouées au secteur, mettre à jour des programmes pédagogiques de formation de base au profit des professionnels, assurer une meilleure répartition de la ressource humaine compétente et formée en soins médicaux et paramédicaux, soutenir les régions déshéritées et prioriser le développement des régions du Grand Sud et des Hauts-Plateaux pour répondre aux besoins de la population. Concernant le volet politique, le SNPSP estime qu’il est urgent «d’amorcer la transition d’un système politique forgé et entretenu dans la légitimité historique vers une véritable démocratie » qui consacrerait le droit à une pluralité politique, associative et syndicale et une liberté d’opinion et des élections libres et transparentes. Quant à l’exercice syndical, le syndicat indique que le pouvoir doit respecter les conventions internationales ratifiées par l’Algérie en matière de droit social, réviser le code du travail et les autres réglementations sur le droit social, consacrer une pluralité syndicale indépendante et représentative, lever toutes les formes de pression et de harcèlement moral contre les militants et les syndicalistes et reconnaître les syndicats constitués. Enfin, le SNPSP se dit «conscient de l’enjeu stratégique national que peut constituer la concertation autour de véritables et inéluctables réformes politiques pour le pays».
Synthèse I. B. -
le peuple algerien demande aux ambassades de quitter l'algerie parsequ'ils foutent rien et qui sont liés au pouvoir assassin
GRÈVE GÉNÉRALE DES AVOCATS DE LA CAPITALE AUJOURD’HUI
Les tribunaux paralysés ?
Tous les procès programmés pour la journée d’aujourd'hui au niveau des différents tribunaux relevant de la cour d’Alger n’auront pas lieu. La cause ? Les avocats affiliés au barreau d’Alger observeront une grève de vingt-quatre heures. La décision prise samedi dernier sera mise en exécution aujourd’hui.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - A l’origine de cette démonstration de force, la revendication du retrait immédiat du projet de loi portant organisation de la profession d’avocat présenté, il y a quelques jours, par le ministre de la Justice devant la commission des affaires juridiques et administratives de l’Assemblée populaire nationale (APN). Lors de l’assemblée générale des avocats d’Alger affiliés au barreau d’Alger, qui constitue, faut-il le rappeler, une des principales forces de frappe de l’Union des barreaux d’Algérie, il a été décidé à l’unanimité des présents le recours au boycott de toutes les audiences programmées ce jour. «Si cette démarche ne trouve pas l’écho escompté, une marche, dont l’itinéraire n’a pas encore été définitivement fixé, est envisagée», avait plaidé la majorité des participants à la réunion de samedi dernier. Ce mouvement de protestation risque de prendre de l’ampleur dans les prochains jours et de s’étendre à l’ensemble du territoire national. «C’est notre dernière chance. Soyons unis et défendons ce dernier espace qui est celui de la liberté d’expression et du droit de la défense», avait déclaré Mustapha Bouchachi, lors de son intervention. Il ajoutera : «Ce projet ne reflète nullement l’intention du pouvoir qui a entamé, depuis quelques jours, des consultations dans le but d’engager des réformes. Nous avons à la fois une responsabilité morale et historique. Il faut la saisir.» Pour sa part, l’avocat Brahimi avait considéré, qu’«il y a véritablement danger qui guette la profession. A l’époque du parti unique, on avait plus de droits dans l’exercice de notre métier que ce qui est écrit dans le nouveau projet». En somme, tous les intervenants ont plaidé pour «le retrait pur et simple dudit document » et dans le cas contraire, «les robes noires assumeront leurs responsabilités». Selon des sources très au fait du dossier, le projet de loi régissant l’exercice du métier d’avocat prévoit dans l’une de ses dispositions que «le parquet général peut s’autosaisir pour enclencher des poursuites judiciaires contre les avocats si ces derniers sont au centre d’un incident intervenant lors de l’audience ». L’incident en question pourrait être la conséquence d’un différend d’approche entre, d’un côté, l’avocat et le président de la séance et de l’autre côté, entre l’avocat et le représentant du ministère public. Ce qui n’a pas laissé indifférents les avocats. Pour certains, il s’agit, sans aucun doute «d’une mauvaise interprétation » du texte en question, pour d’autres, «c’est une atteinte grave aux droits de la défense». En somme, pour un grand nombre d’entre eux, cette disposition n’est autre que la «photocopie du texte de 2001 (largement décrié par les avocats, ndlr) qui a comme principal objectif de mettre l’avocat sous la coupe du parquet». Pour rappel, l’article 48 de ce projet propose tout simplement d'accorder au procureur général le droit de saisir le conseil de discipline de l'Ordre des avocats. Il introduit, en outre, une disposition (article 53) qui fait obligation au bâtonnier de notifier toute décision du conseil de discipline, non seulement au ministre de la Justice et à l'avocat objet de la plainte, mais aussi au procureur général. Une autre modification (art. 54) permet au procureur d'introduire un recours contre une décision du conseil de discipline, un droit habituellement réservé à l'avocat, objet de la plainte et au ministre de la Justice. Pour rappel, l’exercice du métier d’avocat est régi par un texte plutôt libéral de janvier 1991. Enfin, les avocats de la capitale sont décidés plus que jamais à faire barrage à la démarche du garde des Sceaux.
A. B. -
Tremblez, dictateurs arabes ! l'heure du jugement est arrivée
surtout béchar et boutesrika, saleh, zenga!!!
Le procès de l’ancien président tunisien, chassé du pouvoir à la faveur de la Révolution du jasmin, s’est ouvert, hier à Tunis, en l’absence du prévenu et de ses avocats lesquels, à partir de Paris, ont qualifié l’événement de «procès politique». Ni l’ancien chef d’Etat tunisien, réfugié en Arabie Saoudite avec son épouse, laquelle est également concernée par une action judiciaire, ni ses avocats, français et libanais, ne se sont présentés à l’audience d’hier. La défense était représentée par des avocats tunisiens commis d’office. Les chefs d’inculpation retenus contre l’ancien dictateur tunisien, qui a régné en maître absolu pendant près d’un quart de siècle, sont lourds et passibles de peines d’emprisonnement allant de 5 à 20 ans.
Détournement de fonds publics, détention illégale d’armes et de stupéfiants, le procès de Ben Ali et de sa famille promet des révélations fracassantes sur la gestion privée de la Tunisie par le clan Ben Ali. Si, bien évidemment, le procès n’est pas parasité par des pressions de l’intérieur du nouveau régime, mais aussi de l’extérieur. Les rescapés de l’ancien système, tapis dans l’ombre ou qui se sont recyclés dans les institutions de la transition démocratique de l’après-Ben Ali, n’ont pas encore dit leur dernier mot. Ces forces du mal savent, pertinemment, que le procès de Ben Ali et de sa famille ne manquera pas de se transformer en procès du système, risquant d’éclabousser beaucoup de monde parmi la nomenklatura de l’ancien ordre établi qui a constitué le socle du régime déchu.
C’est dire combien est grand, voire déterminant le défi que se sont lancé les nouveaux dirigeants tunisiens en ouvrant ce procès quelques courts mois seulement après la chute du régime et alors que la Tunisie vient à peine de s’engager dans la voie difficile de la transition démocratique qu’elle a beaucoup de peine à mettre sur les rails.
Quelles que soient les raisons qui ont poussé les nouvelles autorités tunisiennes à ouvrir le procès de Ben Ali avec une telle célérité, par esprit de revanche, ou par souci de quête de crédibilité vécue comme une espèce d’acte fondateur de la nouvelle République tunisienne, l’événement est sans précédent dans le monde arabe. Indépendamment du cours que prendra ce procès, il s’agit là d’une première dans le monde arabe. A quelques encablures de là, un autre ancien président, Hosni Moubarak, chassé du pouvoir par une révolution populaire, dans les mêmes conditions, est lui aussi sous le coup d’une action judiciaire pour des chefs d’inculpation presque similaires : détournement de fonds publics, corruption ; tout comme il est poursuivi pour avoir donné l’ordre de tirer sur les manifestants de la place Al Tahrir.
Tristes fins pour des dictateurs, hier seulement autoproclamés pères de leurs nations sur la foi de scrutins truqués, frôlant les 100%, et aujourd’hui voués aux gémonies et à la poubelle de l’histoire ! Nul doute que ces deux procès ne laisseront pas insensibles les autres dirigeants arabes, de la même veine autocratique, au Yémen, en Syrie et ailleurs, confrontés au même vent de contestation populaire. Les manœuvres de certains dirigeants arabes négociant leur départ du pouvoir en tentant d’arracher une immunité pour sauver leur peau ou s’efforçant de se maintenir au pouvoir en promettant des réformes politiques en déphasage par rapport aux événements qui agitent la région relèvent du pathétique.
Omar Berbiche
-
ALGERIE:Le marasme social touche une grande partie de la population
Huit tentatives de suicide en moins d’une semaine
Après avoir été rayés de la liste des bénéficiaires de logements, deux pères de famille ont menacé de se donner la mort.
Huit tentatives de suicide ont été enregistrées en moins d’une semaine dans la wilaya de Skikda. Quatre à Azzaba, deux à Collo, une à Ramdane Djamel et une à El Hadaïak. Allant de l’ingurgitation de fortes doses de médicaments à la menace de «se faire exploser» par une bonbonne de gaz butane ou carrément à la pendaison, ces gestes de désespoir témoignent, à différents degrés, de la détresse des uns et des autres dans une conjoncture sociale des plus sensibles. La gent féminine reste la plus concernée avec six tentatives sur les huit enregistrées cette semaine. Sans faire dans le décompte malveillant, les cas les plus évidents ont eu lieu, mercredi dernier à Collo, précisément à la cité Ramoul, où, en l’espace d’une matinée, deux pères de famille, T.M. et C.A., ont menacé de se donner la mort et d’emporter avec eux leurs progénitures pour dénoncer «la composante de la dernière liste d’attribution de 113 logements sociaux» et s’élever ainsi contre «les passe-droits» qu’ils y auraient relevés.
Le premier suicidaire, qui s’est fait accompagné de sa femme et de ses deux enfants, a projeté de faire exploser une bonbonne de gaz qu’il portait sur lui. L’intervention des éléments de la protection civile et du P/APC a permis de le calmer après promesse de voir son cas sérieusement réétudié lors des recours. Moins d’une heure après, le deuxième père de famille, en compagnie de sa femme et de ses enfants, s’est installé dans un local commercial parmi les «100 par commune» du président de la République et a tenté de se pendre à une corde qu’il avait attachée à son cou.
Le chef d’unité de la Protection civile est alors intervenu pour le faire revenir à de meilleurs sentiments. Ces deux cas expriment clairement le marasme social qui ne cesse de s’amplifier ces derniers temps à Collo suite à l’affichage de la liste des bénéficiaires des 133 logements sociaux. Les habitants n’ont d’ailleurs pas cessé, depuis, de tenir des sit-in devant le siège de la daïra pour exiger le retrait d’un groupe de personnes ne méritant pas, à leurs yeux, de figurer parmi les bénéficiaires. Le record revient cependant à la ville de Azzaba où quatre tentatives de suicide ont eu lieu jeudi dernier. Deux dames, une demoiselle et une mineure ont simultanément tenté de mettre fin à leurs jours en ingurgitant des produits chimiques et pharmaceutiques.Elles n’ont eu leur salut que grâce à l’intervention des services hospitaliers de Azzaba. Si pour les 3 premiers gestes malheureux les causes essentielles sont à chercher dans les conditions sociales, le cas de la mineure, âgée à peine de 14 ans, se distingue des autres, puisque cette dernière, selon des sources locales, a absorbé une grande quantité de médicaments juste parce qu’elle n’avait pas obtenu de bons résultats scolaires.
Deux situations presque identiques ont également eu lieu le week-end dernier à El Hadaïak et Ramdane Djamel où deux jeunes filles ont procédé de la même manière en absorbant des produits chimiques.Khider Ouahab
-
De la tête aux pieds
Au-delà du mode de fonctionnement de la commission Bensalah, cryptogramme bureaucratique entouré d’opacités qui contrastent avec la prétention de réforme (que va-t-il faire avec les avis récoltés, quand et comment ?), il y a une question qui se pose : que peut bien faire M. Raouraoua chez M. Bensalah ? Convié à la commission, le président de la Fédération algérienne de football a bien voulu, entre quelques achats au free shop, répondre à l’invitation du président du Sénat. Et forcément, a dû donner son avis. Mais pourquoi invite-t-on un président d’une fédération de football à débattre de réformes politiques ? A moins d’une erreur de casting, la présence d’un dirigeant sportif est pour le moins étonnante sauf si l’on considère que le football est éminemment politique. D’autant que la personnalité du président de la FAF est très controversée ; alignant les défaites et les voyages, grand apparatchik, milliardaire évoluant dans les eaux troubles du sérail, M. Raouraoua n’est pas vraiment le modèle pour les Algériens en quête de changement de pratiques.
On s’en rappelle d’ailleurs, M. Raouraoua avait été accusé par M. Hannachi d’avoir voulu vendre un match de la JSK à l’Egypte, ce qu’il n’a jamais démenti. M. Ouyahia Dark Vador, très prompt à dégainer son épée laser contre les antipatriotes, n’avait pas réagi, ni même ouvert une enquête. La seule chose qu’il ait dite à propos de M. Raouraoua est cette récente déclaration sur l’importation d’un entraîneur étranger, choix pas très patriotique selon lui, comme si le Premier ministre avait choisi un entrepreneur algérien pour construire le Club des Pins II. Aujourd’hui, les hautes autorités invitent les Algériens à décrypter ce message ; un footballeur est invité à discuter de réformes politiques et un Premier ministre parle de football, en pleines révolutions arabes. Le pied, organe central dans la nouvelle Constitution?
Chawki Amari
-
L’Algérie, bientôt dictature résiduelle au Maghreb
Par : Mustapha Hammouche
Jusqu’ici, les rapports politiques et la coopération entre États arabes sont, depuis toujours, réduits à leur plus simple expression. La Ligue arabe n’a constitué qu’un cadre de recours solidaire pour contrer l’isolement politique de l’un des régimes membres. Un syndicat d’autocrates contre des agressions externes et des remises en cause internes.
La cause palestinienne, élargie au statut de cause arabe, sert, depuis la création du syndicat, de fondement à la stratégie victimaire de défense de nos despotes. Toute atteinte à l’ordre établi dans un état arabe constitue une contribution à l’affaiblissement du front arabe antisioniste et une trahison de la cause commune. Tant qu’il y a la question palestinienne, il n’y a pas de question politique arabe. Les pétrodollars font le reste quand c’est nécessaire.
Surpris par les tournures prises par les révoltes des jeunes Tunisiens et égyptiens, les régimes arabes se démarquent des “mauvais exemples” tunisien et égyptien, tout en rivalisant d’imagination pour surfer sur la vague contestataire qui risque de les emporter tous.
Il faut d’abord commencer par soutenir les dictateurs libyen et yéménite, le premier donnant le bon exemple de résistance à une ingérence étrangère pourtant rendue possible par le quitus de la Ligue arabe, et le second, modèle de résistance durable à la contestation.
Il faut, ensuite, fermer les yeux sur le massacre à huis clos des manifestants syriens, en comptant sur la Russie pour le préserver d’éventuelles sanctions internationales.
Mais si la riposte à la demande populaire de changement n’est pas formellement concertée, on peut tout de même observer une identité de réaction aux soulèvements contre leur perpétuel empire. D’abord, la réaction répressive spontanée, ensuite l’organisation de contre-manifestations brutales. Si la brutalité des policiers et des baltaguia ne suffit pas à étouffer la révolte, dans le sang si nécessaire, nos dictateurs passent aux promesses sociales et les tiennent parfois quand ils disposent des ressources suffisantes. Si les promesses restent sans effet, ils cèdent enfin sur le thème des “réformes politiques”. C’est ce que font les régimes marocain et algérien. Si le voisin de l’Ouest en est déjà à dévoiler une grossière mouture de la réforme constitutionnelle, notre pouvoir prend tout son temps pour consulter tout ce qui est en droit d’avoir un avis et de le donner, quitte à réveiller des esprits qui avaient oublié de se faire une idée sur l’état du pays.
Le roi, pour mettre fin à une contestation finalement difficile à satisfaire, vient de reprendre à son compte, après l’Algérie, l’invention égyptienne des baltaguia. Ceux-ci, dans leur version marocaine, sont sortis sévir contre les manifestants qui, avant-hier, demandaient plus de réformes au souverain. En dehors de l’establishment politique, les propositions de Mohammed VI n’ont pas suscité un accueil unanime, mais ils posent déjà problème à nos “réformateurs”. Recevant plutôt le genre d’invités qui se soucient de l’avenir des anciens du FIS, personne n’a encore proposé à Bensalah l’officialisation de tamazight ou la saisine citoyenne du Conseil constitutionnel, mais le “réformateur” national aura de la peine à assumer de rester en deçà du repère marocain. Après les deux prochains référendums tunisien et marocain, l’Algérie risque de faire bientôt figure de dictature résiduelle.M. H.
musthammouche@yahoo.fr -
no moment
-
Et maintenant ? Son café, il va le prendre où le leader du P.I.P.E.A.U ?
Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.frPassation de consignes entre l’ancien et le nouveau
patron de la compagnie aérienne nationale. La cérémonie
a débuté avec du retard.Sacrée Air Algérie !
C’est dramatique ! L’Oncle Ben vient de fermer son café. Les consultations autour de l’avenir du G.C.A, le Grand Cabaret Algérie —expression que nous devons à H’mimed — sont… closes, si j’ose dire. Et maintenant ? Où vont-ils aller, les pauvres malheureux ? Oui ! Qu’importe si cela va encore m’attirer les foudres de certains lecteurs, j’assume ma compassion pour tous les leaders de partis insignifiants, morts-vivants, et cliniquement en arrêt d’activité depuis des lustres. Que va faire aujourd’hui le président du parti P.I.P.E.A.U ? Où va-t-il prendre son café, vu que l’Oncle Ben a baissé le rideau du sien ? Ce n’est pas tout de profaner des tombes, d’en déterrer des corps, d’exiger que ces corps viennent faire tapisserie dans une annexe du Palais, puis de déclarer tout benoîtement que les consultations sont terminées, de fermer la porte, nous laissant avec une flopée de zombies sur les bras. Et on va en faire quoi, nous, de tous ces cadavres réactivés juste le temps d’un café ? La République profanatrice récidiviste des cimetières politiques doit prendre ses responsabilités, toutes ses responsabilités ! Comme elle les a déterrés, elle doit les enterrer de nouveau ! Je ne sais quelle forme doit prendre cette remise en terre. Que le Palais fasse appel à ses scientifiques-maison afin qu’ils ré-embaument les cadavres de manière correcte et selon les normes ISO en cours. Qu’elle répare les tombes profanées. Qu’elle les rafraîchisse. Qu’elle plante dessus de jolies fleurs en guise de cadeau pour services rendus. Enfin… que la République fasse ce qu’elle doit faire ! Pour un tas de raisons. Dont la plus évidente : ces cadavres politiques déterrés juste pour les consultations de l’Oncle Ben peuvent encore servir à l’avenir. Avec un régime aussi peu imaginatif que le nôtre, il est clair que d’autres dialogues, d’autres discussions auront lieu entre l’Oncle Ben ou un tout autre Oncle du système des Oncles. Et ces prochains rounds ne pourront réellement avoir lieu que si l’on prend vraiment soin du président du P.I.P.E.A.U et des autres habitants du cimetière qui borde le Grand Cabaret. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L. -
Dilem : "Bouteflika, un vulgaire dictateur!
Caricaturiste pour le quotidien La Liberté, Dilem est une des figures de la contestation algérienne. Révolté par la façon dont le régime accapare le pouvoir, il le dit sans mâcher ses mots.
Bouteflika en route pour un troisième mandat: qu'est-ce que cela vous inspire?
Je me sens souillé, humilié. Jamais je n'ai eu un tel sentiment d'impuissance, et pourtant, cela fait vingt ans que je me bats en publiant des caricatures. Bouteflika, en foulant au pied la Constitution algérienne, en balayant tous nos principes du revers de la main, a tué la dernière lueur d'espoir que nous avions.
L'Algérie est-elle en train de devenir une dictature ?
Mais elle n'a jamais cessé de l'être. Rien n'a changé depuis l'indépendance. C'est toujours la même clique, celle des généraux de 1962, qui dirige le pays. Ces mecs n'ont pas hésité à sacrifier trois générations d'Algériens pour garder le pouvoir!
Que bilan tirez-vous de deux mandats de Bouteflika?
Il n'a rien fait. Même notre économie reste ridicule, comparée à celle du Maroc ou de la Tunisie. Le pays vit sur une seule et unique ressource, le pétrole. Jamais le régime n'a cherché à tirer profit de notre travail ou à récompenser notre génie. Résultat : en dix ans de règne de Bouteflika, on n'a rien gagné, absolument rien. Lui croit qu'il restera dans les livres d'histoire comme l'un des héros de la révolution algérienne. La vérité, c'est qu'il n'est qu'un vulgaire dictateur.
Il a quand même ramené la paix dans le pays?
La paix ? Aujourd'hui, en Algérie, des gamins qui n'ont pas 15 ans se font sauter dans des attentats. Même aux pires moments de la violence terroriste, cela n'existait pas.
Justement, faut-il craindre un retour de l'islamisme radical?
Mais il est déjà en marche, je le vois tous les jours dans mon quartier d'Alger. Pour moi, le mètre étalon, c'est la longueur des barbes et la couleur des foulards des femmes. Eh bien, je peux vous dire que la situation aujourd'hui est pire que celle du début des années 1990, pendant la montée du FIS.
Comment faire sauter la chape de plomb qui pèse sur le pays?
Je ne vois pas. La seule solution est de fuir, comme le font déjà des dizaines d'Algériens chaque jour, au risque d'y laisser leur peau. S'ils sont nombreux à tenter de rejoindre la France, ce n'est pas pour le plaisir, c'est pour respirer un peu de cet air de liberté qu'on peut y trouver. D'ailleurs, la France a une responsabilité: tant que vous soutiendrez Bouteflika, vous subirez cette immigration sauvage.
La majorité des Algériens partagent-ils votre colère?
Oui, bien sûr. Mais cette colère est immédiatement réprimée par le régime. Alors, forcément, l'Algérien devient de plus en plus résigné. On en est venu à oublier le modèle algérien, bâti sur le courage, l'abnégation. On n'est plus rien, juste des sujets de Sa Majesté Bouteflika.
Mais vous continuez à vous battre...
Pourtant je n'ai plus beaucoup d'espoir. La seule solution, c'est de dire à Bouteflika et à la clique qui est au pouvoir: "Merde, les gars, arrêtez! Prenez l'argent si vous voulez mais, par pitié, partez et arrêtez de nous humilier..." Sont-ils seulement conscients de ce désespoir ? Je ne le crois pas. Moi, en tout cas, je n'ai plus envie de donner encore plusieurs années de ma vie à ce putain de régime! Je n'en ai plus la force.
Propos recueillis par Antoine MALO
Le Journal du Dimanche Par Le Matin dz | -
no moment
-
boutef et jupé ...vite un psychiatre !!!!
-
meme nos gouvernants sont contrefaits 3eme choix!!!!
Contrefaçon et rentePar : Mustapha Hammouche
Le directeur général des douanes vient de nous apprendre que 65% des marchandises importées sont des imitations !
Le problème n’est pas tant dans cette réalité des choses, tant nous savions déjà que le pays a été transformé, ces dix dernières années, en bazar pour économies de contrefaçon. Il est surtout dans le fait que le garde-frontière de l’économie nationale l’annonce, ainsi, sur le ton du simple constat, comme si la situation ne devait point prêter à conséquence. Comme s’il suffisait d’invoquer la culpabilité des “importateurs véreux” pour se… dédouaner de sa responsabilité institutionnelle.
Les douanes n’ont pas pour rôle de nous informer, d’informer le consommateur sur le niveau d’abus dont il est victime, mais de l’en prémunir. Bouderbala aurait donc dû nous faire part des mesures qu’il compte mettre en œuvre pour ce faire. À moins que, dans la réalité, son institution n’ait pas les prérogatives ou les moyens d’empêcher ce trafic. Plus grave que de raison, le directeur général des douanes nous avise que, non seulement, nous sommes trompés dans les articles de téléphonie, d’électroménager, mais aussi dans les médicaments et dans les cosmétiques qui sont aussi des produits de soin corporel. En d’autres termes, nos malades sont escroqués sous le regard d’un État impuissant à juguler l’arnaque, sinon passif.
Car, enfin, l’argument des “importateurs véreux” ne suffit pas à justifier cette “bazardisation” massive du marché de consommation, puisque l’opération d’importation constitue l’acte le plus rigoureusement réglementé de l’activité économique nationale. Ces “importateurs véreux” ne sont tout de même pas clandestins, particulièrement dans le médicament, quand on connaît les critères “politiques” qui autorisent l’accès à cette activité. Ce domaine du commerce international est informellement mais strictement réservé !
Il n’était donc pas étonnant alors que ce pouvoir des oligopoles sur la “libre importation” allait s’accompagner du pouvoir de neutraliser des fonctions de contrôle de qualité et de conformité. Inutile de nous montrer du doigt des “importateurs véreux” si, en même temps, ils restent hors de portée de la réglementation et ont ostensiblement pignon sur rue.
L’État a bien vu les sources d’approvisionnement se déplacer des États-Unis et de l’Europe vers la Chine, la Turquie, Dubaï, l’Inde ou la Jordanie. Même l’investissement public en matière d’équipements, y compris dans les télécommunications et la pétrochimie, est proposé à des opérateurs issus d’économies nouvelles venues à la technologie. Comme le montre la multiplication de scandales autour de contrats internationaux, les pratiques corruptives ne sont pas toujours étrangères à ce recours tendanciel aux technologies de deuxième main. Si, en plus, on peut satisfaire les besoins du consommateur local à moindre prix, on ne se fait pas trop regardant sur la qualité de ce qui lui parvient. La paix civile n’a pas de prix.
Finalement, la camelote qui tient lieu d’offre commerciale au consommateur ne relève pas de la seule force de quelques esprits véreux et malins, mais d’un modèle économique qui augmente le pouvoir des opérateurs politiquement agréés et affaiblit l’autorité de la fonction de contrôle. La consommation de contrefaçon est inhérente au système rentierM. H.
musthammouche@yahoo.fr -
pas de futur pour L'ALGERIE!!!!
No futur !
Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.frAu bout d’un long et insoutenable suspense, ça y est !
La FAF a choisi ! Et le nom du nouvel entraîneur de
l’équipe nationale de football est…… Eric Gerets !
Finalement, des quatre anciens chefs de l’Etat, seul Ben Bella devrait répondre à l’invitation d’Abdekka à venir discuter de l’avenir de l’Algérie. Je ne sais pas pour vous, mais moi, cette nouvelle m’emplit d’un spleen profond. Rien que d’y penser, je vois déjà dans ma glace se former des cernes et des poches sous mes yeux. Mon Dieu ! L’avenir de l’Algérie en discussion entre Boutef’ et B. B. Y a franchement de quoi se montrer inquiet, profondément inquiet pour l’avenir d’un pays qui serait discuté par ces deux-là ! Il y a des tonnes d’années, le premier se sentant menacé par le second a pris les devants en allant demander à un troisième – qui allait devenir ensuite le numéro un – de liquider le rival soupçonné de malveillance. Vous me suivez ? Non ! C’est logique ! Même moi, je n’arrive plus à me suivre dans ce fatras. Retenez juste cette incongruité : un mec qui en a fait emprisonner un autre pendant des tombereaux d’années le rappelle ensuite en 2011 pour lui demander de prendre le thé et de dialoguer du futur. Mais quel futur peut jaillir de ces deux-là, ya bouguelb ? Même Gandhi, dans sa période la plus zen, n’aurait pas pardonné à quelqu’un qui l’aurait mis en taule aussi longtemps que l’a été Ben Bella. Et pourtant, lui, c’est le mahatma, connu pour en supporter des masses en matière de hogra et de sévices. Eh ben plus fort que Gandhi, y a B. B. et Abdekka. Presque 200 ans à eux deux et ils planifient entre deux gâteaux aux amandes notre avenir à nous tous. Deux centenaires en guise de balises pour notre futur ! Qu’est-ce que nous avons fait au bon Dieu pour mériter cette punition, Allah yarham babakoum ? Quel est ce péché mortel qu’aurait commis la population majoritaire de l’Algérie, celle des jeunes, pour se voir condamnée à n’entrevoir d’avenir qu’à travers un tête-à-tête entre Abdelaziz Premier et H’mimed ? Que devons-nous faire comme rituel de repentance pour que soit levée cette malédiction gériatrique ? Je ne vois qu’une seule voie de rédemption pour l’heure : fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L. -
LE PERSONNEL NAVIGANT COMMERCIAL RÉUSSIT SA GRÈVE
Les passagers d’Air Algérie ont vécu hier une journée cauchemardesque à l’aéroport Houari- Boumediène en raison de l’annulation de tous les vols de la compagnie suite au mouvement de grève lancé par le Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNCA). Orientés vers les vols d’autres compagnies quand la destination était programmée, les passagers ont dû jouer des coudes pour être enregistrés sur ces vols. Beaucoup n’ont pas pu rejoindre leur destination en raison du nombre réduit de places disponibles.
F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Les vols vers Montréal, Barcelone, Paris, Nice, Bruxelles, Milan, Francfurt, Palma et vers d’autres destinations étaient annulés hier. Une ambiance particulière régnait à l’aérogare internationale Houari- Boumediène. Dès le hall d’entrée, la couleur était annoncée : les tableaux électroniques indiquaient l’annulation de tous les vols de la compagnie Air Algérie, soit onze en tout. Si quelques guichets d’enregistrement fonctionnaient normalement, d’autres ont dû faire face à un rush de voyageurs détenteurs de billets Air Algérie, impatients de s’inscrire sur les vols en question. Le plus sollicité était incontestablement Alger/P aris-Roissy-Charles-de Gaulle programmé en début d’après-midi. Des passagers, le visage inquiet et brandissant leurs billets tamponnés par la compagnie Air Algérie, attendaient impatiemment de se faire enregistrer. Ils ont dû patienter cependant plus de deux heures dans une longue file d’attente avant que l’enregistrement ne commence dans une ambiance tendue. Tout le monde ne pouvait cependant pas prendre le vol, en raison des places limitées disponibles. Même ambiance dans un stand réservé à l’enregistrement de passagers sur le vol de la compagnie Royal Air Maroc à destination de Casablanca. Deux agents débordés tentaient de faire comprendre à un groupe d’une vingtaine de personnes qu’il n’y avait que quatre places disponibles. L’arrivée de deux passagers prioritaires de la compagnie marocaine a anéanti les espoirs des présents. «Nous n’avons pas où aller, on ne peut nous annoncer comme ça que le vol est annulé, c’est une aberration, et en plus on nous parle comme si on allait prendre le bus, nous ne sommes pas en train de mendier, nos billets nous les avons payés», s’emporte une jeune fille ayant acheté un billet à destination de Casablanca. Dans le hall de l’aérogare des familles, des groupes de passagers erraient, traînant leurs bagages et ne sachant qu’elle solution adopter. Les guichets de la compagnie Aigle Azur et d’Air France ont dû accueillir des passagers d’Air Algérie hagards et espérant prendre le prochain vol vers la France. «Nous sommes là depuis 7 heures du matin, nous courons d’un guichet à un autre en vain et on nous demande d’attendre encore, nous n’avons pas où aller, nous devions rentrer chez nous aujourd’hui », s’indignent deux femmes. Même ambiance au guichet d’Air Algérie où une cinquantaine de personnes tentaient vainement de se faire rembourser. «Voyez avec l’agence où vous avez acheté le billet», répétaient inlassablement les employés de la compagnie. Même spectacle au niveau des lignes intérieures où, cependant, il n’y avait pas de solution de rechange pour les passagers qui ont dû soit annuler leur voyage soit opter pour d’autres moyens de transport. Pour sa part, la compagnie Air Algérie précise, dans un communiqué de presse, qu’à l’issue d’une action en justice engagée contre «les auteurs du préavis de grève prévue pour le 15 juin 2011 par des délégués du SNPNCA, une ordonnance a été rendue par la justice sommant les initiateurs de ce mouvement d’annuler leur action».
F.-Z. B.Le PNC d’Air Algérie annule sa grève
Le personnel navigant commercial d’Air Algérie a décidé, en milieu d’après-midi, de reprendre le travail après une journée de grève. Le premier avion programmé est parti à destination de Paris. Notons que l’annulation de la grève est intervenue au terme de négociations menées par Abdelwahid Bouabdallah, président-directeur général d’Air Algérie.
T. H. -
APRÈS PLUS DE 80 JOURS DE GRÈVE
Les résidents ne renoncent pas
Les médecins résidents ne reculent toujours pas. Hier encore, ils ont observé un sit-in suivi d’une marche à l’intérieur du CHU Mustapha d’Alger, juste pour dire, souligne le Dr Omar Mohamed-Sahnoun, l’un des délégués du Collectif autonome des médecins résidents, que «nous sommes présents et nous irons jusqu’au bout pour changer le système national de santé».
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Le représentant des résidents, dont le mouvement dure depuis 80 jours, a dénoncé les pressions que subissent ses pairs à cause de leur détermination, comme les «ponctions anarchiques». De même qu’il s’est indigné du fait de leur interdire mardi de donner du sang à l’occasion de la Journée mondiale du don de sang. «Comme si nous étions des pestiférés ou que nous portons un virus. Si c’est vrai, nous leur dirons que le virus que nous portons s’appelle détermination et nous ne baisserons jamais les bras», assène- t-il. Et de préciser : «Au début, ils nous ont signifié qu’ils ont reçu des instructions, on ne sait d’où exactement, de ne pas prélever du sang aux résidents. Mais aujourd’hui, vers 11 h, et sous la pression, puisque nous étions nombreux, ils ont cédé et 70 parmi nous ont donné de leur sang. Notre but n’est pas de médiatiser cette action humanitaire mais nous estimons que durant l’été et le Ramadhan, les besoins en sang augmentent et qu’il faudrait réalimenter la banque de sang. Ainsi, nous avons décidé d’étaler cette action sur 15 jours.» Revenons au sujet de la grève, il a rappelé que ces sit-in, puisque trois sit-in régionaux ont été tenus en même temps, à Constantine, Tlemcen et Alger, ont été décidés lors des assemblées générales tenues après la marche du 1er juin jusqu’à l’APN où des délégués des résidents ont été reçus par Abdelaziz Ziari, président de l’Assemblée. Lors de cette réunion, Ziari leur promis l’installation d’un audit pour étudier la question du service civil, point de discorde entre les résidents et la tutelle. «Nous aurions pu tout avoir si nous avons abdiqué par rapport à cette question de service civil», affirme-t-on. Or c’est «le bien-être du malade qui nous pousse à aller de l’avant. Nous refusons que le service civil, solution provisoire qui s’est installée dans la durée, persiste, et que les gens du Sud et des autres contrées reculées du pays se soignent dans les conditions pitoyables qui prévalent là-bas». En fait, avance le Dr Mohamed- Sahnoun, «nous nous battons contre la médiocrité du système de santé, qui doit changer». Les résidents d’Alger, Blida et de Tizi Ouzou, qui se sont rassemblés dès 9 h à l’intérieur du CHU Mustapha, estiment que les mesures pédagogiques prises par la tutelle sont «exceptionnelles». Elles répondent à une situation «exceptionnelle» et ne rassurent guère ni sur leur avenir ni sur l’amélioration du système de santé. A ce propos, ils sont unanimes : «Ce sont eux qui ont peur de l’année blanche, pas nous.» D’ailleurs, insiste le Dr Mohamed-Sahnoun, beaucoup de décisions de la conférence des doyens des facultés de médecine n’ont pas été appliquées. «Qu’ils rattrapent les trois mois de retard que nous avons perdus à cause de la grève et organisent les examens en septembre. Au lieu de cela, ils essayent de diviser nos rangs et déstabiliser notre collectif en annonçant l’établissement de listes des résidents voulant passer les examens. Mais nous, nous n’abdiquerons jamais», ajoute-t-il. Idem pour les engagements de Ziari dont l’audit n’a pas été installé jusqu’ici, tout comme notre statut, contrairement aux annonces du ministre de la Santé, qui situe la bloquage au niveau de la Fonction publique. Néanmoins, un important dispositif de police a été installé tout autour du CHU Mustapha pour empêcher les résidents de sortir. Même s’ils n’avaient nullement l’intention de sortir. Tout au long du sit-in et de la marche, ils scandaient «Nous ne voulons que dignité, dignité pour les résidents», avant de se disperser vers 14 h.
L. H. -
Echec et rente
Des milliers de retraités se sont déplacés hier au siège de la centrale syndicale pour réclamer une revalorisation de leur pension. Ils se sont mobilisés, eux aussi, mais eux surtout, pour exiger la reconquête d’un certain pouvoir d’achat qui fond comme neige au soleil sous l’effet d’une augmentation généralisée des prix des produits et des services. Le malaise social dans lequel baigne cette population du troisième âge, qui est estimée à près de 2 millions de travailleurs retraités, est peut-être l’indice le plus probant d’une injustice commise à l’endroit de certaines catégories de la société.
L’ouverture débridée de notre économie dans les années 1990, si elle a permis en effet l’éclosion de multimilliardaires, huilé les circuits de l’affairisme et encouragé parfois des pratiques peu orthodoxes d’enrichissement douteux, comme de la corruption, elle n’en a pourtant pas permis, en revanche, de corriger certains décalages entre les différentes catégories de travailleurs. A telle enseigne d’ailleurs que le plus bas niveau de rémunération (SNMG) qui, après de multiples augmentations, a été porté à 15 000 DA, ne veut plus dire grand-chose. Quel sens économique reste-il à un SNMG dont la fonction sociale permet à peine l’acquisition d’une ration alimentaire pour seulement quelques jours ? La mutation systémique de notre économie dont se gargarisent nos dirigeants politiques pour justifier à chaque fois le refus d’alignement des salaires ne fait plus recette.
L’argument de la logique économique que nos ministres ont l’habitude d’opposer à l’opinion publique est aujourd’hui enterré par la montée au créneau de toute une armée de catégories de professionnels à la fois de la Fonction publique et du secteur économique (public et privé). Il n’est pas rare d’entendre ça et là des voix qui s’élèvent pour réclamer carrément leur part de «la rente». Sans doute, les pouvoirs publics l’ont-ils déjà compris en ayant largement ouvert le robinet des finances. L’enjeu est tel que les manifestations de rue qui se sont multipliées en Algérie depuis janvier dernier comportent, outre la nécessaire instauration de la démocratie, des revendications socioéconomiques de plusieurs ordres. La vulnérabilité de la population des retraités montre, au juste, toute la faiblesse de la protection sociale et les errements d’une politique que ses auteurs ne pourront plus jamais soutenir en se cachant derrière les faux chiffres d’une gestion chaotique qu’ils refusent d’assumer.
La nouvelle donne politique nationale que l’Exécutif actuel se doit d’intégrer dans ses plans exige en tout cas de ce dernier d’abord de concéder l’aveu de son échec à trouver des solutions. Ensuite, faut-il éviter de se mentir encore une fois et admettre que le salut ne peut venir de la planche à billets. Enfin viendra un jour, sinon déjà le moment, où la question même de la gestion de cette «rente» pourrait être posée avec beaucoup plus d’acuité. Mais là, la rente n’y pourra rien. Tout le monde voudra gérer, gouverner. Et si, par contre, cette rente n’était plus là ?
Ali Benyahia
-
no moment
-
La partie visible de l’iceberg
La commission Bensalah sur les réformes politiques
Le véritable débat sur la nature et la portée des réformes politiques à engager dans le pays se déroule-t-il ailleurs qu’au sein de la commission officielle présidée par le président du Sénat, Abdelkader Bensalah ?
Quand on lit les déclarations peu élogieuses de l’ancien président du Haut-Comité d’Etat (HCE), Ali Kafi, sur le dialogue tel qu’il est organisé et sur le bilan de la gestion Bouteflika, tout incline à penser que le chapiteau qui doit abriter et arbitrer les consultations sur les réformes n’est pas encore dressé. Le dialogue en cours en cacherait-il un autre – décisif celui-là – qui se déroulerait dans l’ombre ? Il y a, en effet, d’un côté les consultations officielles menées au pas de charge par Bensalah et ses deux collaborateurs, tous désignés par le président Bouteflika, qui reçoivent sans discontinuer, pêle-mêle : représentants de partis politiques, personnalités nationales ou présentées comme telles, responsables du mouvement associatif actifs sur la scène nationale ou éternels opportunistes n’apparaissant que dans des conjonctures propices à la distribution de prébendes.
Il y a, de l’autre côté, les voix dissonantes qui ont décliné l’invitation de la commission Bensalah et qui se sont vues, de facto, ignorées par la télévision et les médias publics ne trouvant que certains titres de la presse privée pour répercuter leurs messages. Entre ces deux courants, une troisième voie s’est affirmée dans ce débat qui part décidément dans tous les sens. Elle est incarnée par des personnalités censées être en rupture de ban avec le pouvoir pour certains ou, pour d’autres, évoluant à la lisière de ce pouvoir avec lequel elles n’ont, en vérité, jamais rompu les amarres. C’est le cas de l’ancien Premier ministre Sid Ahmed Ghozali, de l’ancien ministre de la Défense nationale Khaled Nezzar, ainsi que de l’ancien secrétaire général du FLN Abdelhamid Mehri qui ont préféré, chacun avec ses arguments et son «plan de bataille», faire le déplacement à la présidence de la République pour y exposer, de vive voix, leurs visions respectives des réformes devant la commission Bensalah. Indépendamment du contenu des propositions faites par ces personnalités, il est un fait que leur émargement au bas de la liste des invités de la commission Bensalah est perçu par cette structure comme une aubaine, un appel d’air frais pour donner au travail de la commission un zeste de crédibilité.
Et si la commission Bensalah n’était que la partie visible de l’iceberg du débat sur les réformes, dont les contours apparaissent, en l’état actuel des choses, flous et insaisissables ? On crée un simulacre de dialogue avec des acteurs de divers horizons pour sacrifier aux convenances démocratiques imposées par l’actualité politique régionale tout en reconnaissant les limites des prérogatives de cette commission puisque dès le départ, on n’a pas écarté l’idée de voir ce dialogue prendre une autre forme lorsque la commission Bensalah aura achevé sa mission. Tout laisse croire que cette seconde phase du dialogue est déjà en train de s’ébaucher par petites touches, confirmant ainsi que la commission Bensalah n’est rien d’autre qu’un théâtre d’ombres chinoises où l’on voit des acteurs s’agiter et amuser la galerie pendant que les véritables concepteurs du spectacle et les acteurs de premier plan s’attellent, derrière le rideau, à mettre au point la représentation finale.
Certains de ces acteurs ont choisi de descendre dans l’arène et d’agir à visage découvert, tout en prenant soin d’enrober leurs propositions dans un emballage avenant pour ne pas être suspectés de caresser des desseins politiques malveillants.
C’est le sens que les observateurs ont donné à l’incursion de Mehri dans le débat.
Un pied dans le système, un autre dans l’opposition-maison. En acceptant de prendre part au dialogue, Mehri se démarque des parties qui ont boycotté la commission Bensalah, y compris des sensibilités politiques dont il se dit proche comme le FFS de Aït Ahmed, mais tout en saisissant cette tribune politique pour tenter de recadrer le débat tant du point de vue de la démarche qui doit sous-tendre le dialogue sur les réformes que des objectifs politiques qu’il assigne à ces réformes. L’idée de la conférence nationale sans exclusive – allusion aux islamistes – dont il s’est fait l’avocat lors de sa rencontre avec les membres de la commission Bensalah trouvera-t-elle un écho favorable auprès de Bouteflika et des décideurs ?Faire une telle proposition, c’est déjà reconnaître que la commission Bensalah est inopérante. Il reste que pour qui connaît l’habileté politique de Abdelhamid Mehri qui ne s’aventure jamais en terrain hostile et miné, lui qui n’entreprend rien s’il n’a pas de visibilité maximum, il est à se demander s’il ne vole pas au secours du pouvoir pour animer ou réanimer le projet de réformes qui bat de l’aile. Cela, de manière consentante ou par défaut. Parce qu’il trouve, lui aussi, quelque part son compte dans ce scénario politique qui se décline comme le dernier acte dans la voie de la politique de réconciliation nationale qui demeure à ses yeux inachevée avec les différentes lois y afférentes promulguées en la matière. Et on peut pousser le bouchon plus loin encore sans verser dans la paranoïa politique en se demandant si Mehri n’a pas été investi d’une mission para-officielle de sauver le dialogue en cours en plaçant le dossier de la réconciliation nationale chère à Bouteflika au cœur du débat sur les réformes politiques.
Le moins que l’on puisse dire est que le pouvoir devra arbitrer entre des positions qui sont loin d’être solubles les unes dans les autres. En politique – et c’est d’autant plus vrai dans les pays non démocratiques – les arbitrages politiques ne sont pas le fruit d’une saine compétition dans un jeu politique et institutionnel démocratique classique, mais le résultat d’un jeu d’influence, d’un rapport de forces entre clans du pouvoir.
Pour le moment, la partie se joue à huis clos, sans arbitre et sans galerie ; l’opinion publique étant maintenue en dehors du débat. Mais cela ne veut pas dire pour autant que les Algériens ne veulent pas de changement ou de réformes. On a vu, à travers les expériences des révolutions arabes, de quoi sont capables les peuples quand la coupe est pleine.Omar Berbiche
-
Algérie : La machine de mort
Rapport établi par Algeria-Watch et Salah-Eddine Sidhoum , octobre 2003
Sommaire
3. Les centres de détention secrète, de torture et d’exécutionsUne première liste de 95 centres
L’Algérie comporte un grand nombre de centres de détention secrète et de torture dépendant des forces dites « de sécurité ». En fait, dans tous les commissariats de police, brigades de gendarmerie, postes de gardes communaux et de miliciens, et dans plusieurs unités de l’ANP — principalement celles des « forces spéciales » —, la torture est pratiquée. Mais ce sont les services du DRS (Département de renseignement et sécurité) qui se distinguent particulièrement dans les enlèvements, les séquestrations et les tortures — et qui ont causé directement la mort de dizaines de milliers de personnes depuis 1992. Comme on l’a vu, ces services, tout au long de la « sale guerre », ont assuré également la coordination des actions menées par les autres forces de « sécurité » (ANP, police, gendarmerie nationale, milices) dans le cadre de la « lutte antisubversive », en pratique principalement dirigée contre des civils.
Du fait du caractère secret de l’organisation de la terreur d’État et de la difficulté à collecter les informations fiables, on ne propose ici qu’une description certainement encore incomplète du dispositif des centres de détention secrète, de torture et d’exécutions extrajudiciaires, description limitée à sept centres du DRS, ainsi qu’à trois commissariats et une brigade de gendarmerie. Ces centres figurent parmi les plus importants, mais il en existe de très nombreux autres, sans oublier ceux sur lesquels il n’a pas encore été possible de recueillir suffisamment d’informations.
Le pays est en effet quadrillé (surtout dans l’Algérois) de casernes militaires, brigades de gendarmerie, postes de polices ou de gardes communales par lesquels « transitent » les personnes arrêtées qui y sont systématiquement torturées avant d’être « prises en charge » par des agents du DRS sur place, ou d’être transférées dans l’un de ses centres. Tous les endroits où est pratiquée la torture ne sont pas connus, mais les témoignages de victimes et de militaires et officiers dissidents ont permis de dresser une première liste de 96 centres (voir encadré ci-après).
96 centres de tortures, de détention et de liquidation
* Centres du DRS
1re région militaire
Alger : CPMI (Centre principal militaire d’investigations, Ben-Aknoun), Châteauneuf (PCO), Centre Antar (Ben-Aknoun), centre d’Hydra, caserne de Bouzaréah, caserne de Béni-Messous, Lido (Bordj El-Kiffan) ; autres centres : Haouch-Ch’nou (CTRI de Blida), Centre de Boudouaou (Boumerdès), Centre dit « La Sœurette » (Médéa).
2e région militaire
Centre Magenta (CTRI d’Oran), Centre de Relizane (rattaché au CTRI d’Oran), Résidence Colonna Sig (Sidi Bel-Abbés).
5e région militaire
Constantine : Centre Bellevue (CTRI de Constantine), Mansourah ; Centre de Guelma.
* Casernes militaires
1re région militaire
Aïn-Naâdja (Alger), Villa Coopawi (Lakhdaria/Bouira), Dellys (caserne Sonipec), Ouled Aïssa (Boumerdès), El-Milia (Jijel), Larbaâ (Blida), Rouïba (caserne Sonacome), Tizi-Ouzou.
2e région militaire
Oran : Centre des Amandiers, Centre de Tlilet (base militaire).
* Commissariats de police
1re région militaire
Alger : commissariat central, Aïn-Taya, Anassers, Bab El-Oued, Bab-Ezzouar, Baraki, Belouizdad, Bourouba, Cavaignac, Chéraga, Dar El-Beida, Douéra, El-Harrach, El-Madania (Brigade mobile de police judiciaire), Gué de Constantine, Hussein-Dey, Kouba, Réghaïa : Blida : commissariat central, Service de police judiciaire, El-Affroun, Larbaâ, Ouled-Ayach (Brigade mobile de police judiciaire) : Boumerdès : Boudouaou, Dellys, Thénia ; Médéa : commissariat de Tablat ; Tipaza : Koléa.
2e région militaire
Oran : centre de Dar Al-Beïda (caserne des CNS), commissariat central ; Commissariat de Tlemcen.
5e région militaire
Constantine : commissariat central, Sidi-Mabrouk (ex-ONRB) ; commissariat de Khenchela.
* Brigades de gendarmerie
1re région militaire
Alger : Aïn-Naâdja, Aïn-Taya, Bab-Ezzouar, Bab Jdid (Casbah), Baba-Hassan, Baraki, Chéraga, Birkhadem, Bouzaréah, Dergana, Reghaïa, Rouïba, Saoula ; Aïn-Defla : Bethia ; Blida : Bougara, Meftah, Mouzaïa, Ouled-Ayach ; Boumerdès : Baghlia, Bordj-Ménaïel, Ouled-Moussa, Sidi-Daoud ; Tipaza : Hattatba. Djelfa : Messaâd ; Laghouat
2e région militaire
Mostaganem : Aïn-Tedlès.
5e région militaire
Mila : Chelghoum El-Laïd ; Souk-Ahras : Oualal ; El Tarf : Echatt.
* Prisons
El-Harrach (Alger), Serkadji (Alger), Berrouaghia, Blida (prison militaire), Tazoult (ex-Lambèze), Mers El-Kébir (prison militaire).
Les informations qui sont présentées ci-après sur chaque centre — et qui sont évidemment bien loin d’être complètes et exhaustives — sont le résultat d’un dépouillement systématique des témoignages de victimes qui ont survécu après avoir été détenues dans certains de ces centres, et des témoignages de familles de personnes « disparues » ou victimes d’exécutions sommaires après y avoir été amenées[1]. Les informations les plus précises sur le fonctionnement des centres et le rôle de leurs responsables ont toutefois été apportées par des militaires déserteurs, anciens du DRS ou de l’ANP, et des policiers dissidents[2]. Toutes ces informations ont été soigneusement recoupées et vérifiées pour l’établissement du présent rapport (des témoignages résumés, à simple titre d’illustration, ont également été rapportés pour certains des centres présentés ici[3]).
Dans la perspective de fournir des informations pertinentes aux instances judiciaires qui devront un jour connaître des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis en Algérie depuis 1988, une attention particulière a été apportée par les auteurs de ce rapport à l’établissement des responsabilités : chaque fois que des sources sûres le permettaient, les noms des chefs des centres et de leurs supérieurs hiérarchiques ont été indiqués, ainsi que la période où ils peuvent être considérés, du fait de leurs fonctions (officielles ou officieuses), comme responsables des crimes qui y ont été commis. Pour certains centres et certaines périodes, la liste des responsables en titre reste à établir. Seuls d’autres témoignages et des enquêtes complémentaires permettront de le faire.
Les centres du DRS
Pendant toute la « sale guerre », et encore à ce jour, les agents des différentes branches du DRS ont agi en toute impunité. Ils se rendent fréquemment dans les centres des nombreux services impliqués dans la répression (police, gendarmerie, armée, gardes communales et milices) pour superviser les séances de torture ou enlever les victimes afin de les séquestrer dans leurs centres, où ils sont à nouveau torturés et souvent assassinés. Nous répertorions ici les principaux centres dépendant des services du DRS.
Le CPMI de Ben-Aknoun
Rattaché à la DCSA, le CPMI (Centre principal militaire d’investigation) est situé dans le centre de Ben-Aknoun. Le bâtiment de détention est constitué d’un grand hall de réception des prisonniers. Face à l’entrée principale, se situent une série de cellules qui se termine sur sa partie droite par une petite salle d’interrogatoire et de tortures. À la droite de l’entrée du bâtiment se situe la salle principale de tortures, à gauche se trouvent les WC sans portes.
Le CPMI a été dirigé de 1990 à mars 2001 par le colonel Athmane Tartag, dit « Bachir », surnommé par certains le « monstre de Ben-Aknoun ». Ce centre s’est notamment distingué dans l’arrestation d’opposants civils et leur retournement, alors que sa mission est en principe spécifiquement militaire. Dès le printemps 1992, Tartag a reçu l’instruction de son chef, le général Kamel Abderrahmane, de ne plus remettre les « intégristes irrécupérables » à la justice ; ce qui signifiait clairement carte blanche pour tuer. Mais avant, ils passaient systématiquement par la torture[4]. Il s’ensuivit des expéditions punitives qui firent entre 1993 et 1994 entre dix et quarante victimes par jour. De véritables escadrons de la mort ont été formés dans ce centre, chargés de poursuivre les islamistes, de les liquider et de terroriser la population[5]. Mais leur mission militaire initiale ne fut pas abandonnée. Ainsi, de nombreux militaires suspectés de sympathies avec le FIS ont été arrêtés et détenus au CPMI de Ben-Aknoun.
En particulier, en mars 1992, plus de soixante-dix militaires (dont le plus haut grade ne dépassait pas celui de capitaine), soupçonnés de préparer un coup d’État, ont été arrêtés, torturés et condamnés à des peines de prison allant jusqu’à trois ans. Certains de ces militaires ont été liquidés après leur libération par les commandos rattachés au CPMI, d’autres ont « disparu ».
Ainsi, le sergent-chef Rabah Habib, arrêté fin mars 1992, est passé par différentes casernes avant d’être transféré au CPMI. Sa séquestration a duré trente-sept jours, et il eut à subir différentes tortures — le chiffon et des coups, qui lui causèrent une fracture de l’épaule. Il rencontra au CPMI de nombreux autres militaires (près de cent cinquante), qui tous furent transférés à la prison de Béchar. Condamné à trois ans de prison et libéré en juin 1993, il a été radié des rangs de l’armée mais approché à différentes reprises par des officiers du CPMI pour l’inciter à collaborer. Afin d’échapper aux persécutions, il a décidé de quitter l’Algérie.
Le capitaine Ahmed Chouchane, lui aussi arrêté en mars 1992 et condamné à trois ans de prison, a été l’objet, à sa sortie de prison le 31 mars 1995, d’un enlèvement par un commando qui l’emmena au siège du CPMI. Il y fut accueilli par le colonel Bachir Tartag et le général Kamel Abderrahmane, qui tentèrent de le persuader de collaborer avec eux en lui demandant de devenir l’adjoint, à la tête du GIA (Groupe islamiste armé), de Djamel Zitouni, qu’ils lui ont présenté comme un homme contrôlé par le DRS[6]. Chouchane réussit à déjouer les pressions de ses kidnappeurs et à fuir le pays.
En 2000, les officiers dissidents du MAOL ont rapporté avec beaucoup de détails les méthodes barbares de tortures pratiquées au CPMI[7] (qui ne différent pas de celles pratiquées dans d’autres centres du DRS, à Châteauneuf, Haouch-Chnou ou Magenta).
À l’arrestation, le sujet est introduit dans la voiture, sa tête est placée entre ses jambes pour qu’il ne reconnaisse pas la destination ; une fois arrivé au centre, la voiture est stationnée devant la porte de la bâtisse qui sert de prison. Le sujet est descendu de la voiture et conduit à l’intérieur avec une cagoule qui est enlevée une fois à l’intérieur. Il est ensuite délesté de tous ses vêtements sous des regards humiliants, pour mettre une combinaison militaire aux odeurs nauséabondes (du même modèle que celle des mécaniciens, mais de couleur verte), déjà utilisée par des dizaines de victimes et entachée de sang. Généralement, le nouvel arrivé est accueilli par les cris et les supplices d’un autre détenu interrogé dans une des salles réservées à cet usage. C’est le premier choc que reçoit la personne arrêtée, qui est ensuite soumise aux pires exactions. La suite des événements dépend toutefois du sort réservé à la personne arrêtée par les chefs du CMPI : selon les cas, les hommes de Tartag chargés de mener l’interrogatoire se comportent différemment, et si le sujet bénéficie d’une recommandation d’une autorité supérieure, c’est Tartag en personne qui s’en charge.
Si c’est la mort qui est réservée à la victime, les séances de torture commencent immédiatement par des coups, et la combinaison n’est même pas nécessaire. Le cas du commandant Mohamed Abbassa, un officier de la Marine, est un exemple typique : arrêté au siège du ministère de la Défense nationale (MDN) le matin du 5 janvier 1994, il a été transporté au CPMI, où il est mort deux jours plus tard. Depuis le premier jour, ce fut Tartag en personne qui s’occupa de son cas. Arrêté sous le motif de « suspicion d’appartenance à une entreprise terroriste » (son nom avait surgi lors d’un précédent interrogatoire avec un autre officier qui osait dire « non »), c’est bien sûr des noms que voulait lui arracher Tartag, aidé par un autre officier du CPMI (le « lieutenant Mohamed ») qui prenait plaisir à torturer des officiers supérieurs, gifles et coups de manche à balai pour commencer. Il fut ensuite allongé tout nu sur un sommier métallique et attaché par des sangles et arrosé d’un seau d’eau. Le lieutenant Mohamed lui mit les électrodes aux pieds puis aux organes génitaux, Tartag dirigeait l’opération et demandait la collaboration sous peine de poursuites de la séance de vérité.
À chaque fois que le courant était branché, le lit en entier se déplaçait. Et ce qui rendait Tartag plus nerveux était le silence et la résistance du commandant Abbassa. Et dans les rares moments de répit, la seule réponse de Abbassa était : « Vous ne savez pas ce que vous faites à l’Algérie, êtes-vous seulement conscients ? » Le chalumeau, le manche à balai, les bouteilles, les fourchettes, toute la panoplie de la torture fut employée par Tartag et son second, et à chaque fois que le commandant Abbassa perdait connaissance, Tartag devenait encore plus furieux et le lieutenant tortionnaire était presque dans un état de transe. Au soir de la deuxième journée, ce fut un corps méconnaissable, enflé et brûlé, même aux yeux, qui rendit l’âme en murmurant des mots à peine audibles. La dépouille n’eut même pas droit à un enterrement correct
Tout comme dans les autres centres de torture, le supplicié qui mourrait sur la table où qui était exécutée sommairement par la suite était jetée dans la rue.
Un nombre impressionnant d’hommes a péri dans des conditions atrocement semblables, et à chaque fois les corps étaient jetés pendant la nuit dans la rue comme des chiens que l’on abat ; ils avaient quand même droit à une mention dans les colonnes des journaux du régime : « Un terroriste a été abattu durant la nuit… »
Le PCO de Châteauneuf
Les instructions données aux hommes du PCO de Châteauneuf par le colonel Smaïn étaient sans ambiguïtés aucune et consistaient à s’affranchir de toutes les règles juridiques en vigueur, tant au niveau de la législation algérienne qu’au regard du droit international, ainsi qu’en a témoigné, comme on l’a déjà évoqué, l’ex-colonel Mohammed Samraoui : « En mai 1992, lors d’une réunion à Châteauneuf en présence de nombreux officiers de la DCE et des responsables de l’ONRB, il [Smaïl Lamari] nous affirma : “Je suis prêt et décidé à éliminer trois millions d’Algériens s’il le faut pour maintenir l’ordre que les islamistes menacent”[8]. »
Châteauneuf est sans doute le lieu le plus tristement célèbre de la torture en Algérie — où l’« on broie la personne humaine », selon l’expression d’un rescapé de ce centre. De nombreux citoyens, venus de toutes les contrées du pays, y ont défilé, des centaines de suppliciés y sont morts sur le banc de ciment où ils avaient subi la question.
Les personnes arrêtées sont détenues au sous-sol : de part et d’autre d’un long couloir de 1,20 m de large, se situent des cellules numérotées. Initialement, selon la description donnée par un témoin en 1994 (M. Chaachoua), le sous-sol comportait deux cellules de 4 m sur 2 m (accueillant chacune de quatorze à trente-cinq personnes, qui ne peuvent ni bouger ni dormir, vu l’exiguïté des lieux), deux cellules de 1,40 m sur 1,40 m (accueillant quatre à sept prisonniers ; l’une d’elles est utilisée pour la torture), une grande cellule de 6 m sur 5 m (accueillant quarante à cinquante personnes) et des cellules secrètes.
Dans un témoignage reçu en juillet 2003 d’un homme torturé en mars de la même année, il est fait état d’aménagements récents : ce témoin décrit sa cellule (n° 3), située en face des toilettes, longue de 2,50 m et large d’1 m avec un sol en gerflex et des murs en faïence sur une hauteur d’1,50 m. Il y aurait, selon ce même témoin, neuf cellules de chaque côté du couloir.
De nombreux témoins (Aït-Bellouk, Belkheir…) rapportent l’existence d’une salle principale de torture où se trouve un banc de ciment, sur lequel est allongé le supplicié, et le matériel nécessaire, dont la gégène. À côté de cette salle se trouvent des salles annexes plus petites, où se pratique également la torture. Lors des années les plus noires de la répression, du fait de l’exiguïté des lieux, les très nombreux détenus étaient aussi menottés et enfermés dans les toilettes ou attachés à des tuyaux de radiateurs dans les couloirs.
Une victime de la torture à Châteauneuf (Aït-Chaouche Mokhtar, de Zeghara) affirme y avoir assisté, en janvier 1995, à la mort sous la torture d’un garçon de quatorze ans, dont le cartable avait été jeté dans la salle de torture.
Toutes les méthodes de torture, des plus primaires aux plus sophistiquées, sont utilisées. La bastonnade, le tabassage, l’épreuve du chiffon et l’électricité sont les moyens les plus banals. S’y ajoute l’utilisation de matraques et stylos électriques, du chalumeau et même de l’étau sur la tête. Un jeune homme aujourd’hui exilé en Allemagne, Mounir, raconte :
J’ai été témoin de la mort d’un prisonnier à qui on avait serré la tête dans un étau jusqu’à éclatement du crâne.
Il était habituel, au cours des séances de torture, que les tortionnaires utilisent des cassettes de raï ou d’aboiements de chiens pour tenter d’étouffer les cris des suppliciés. Rachid Mesli, avocat et militant des droits de l’homme, explique en avoir été témoin lors de sa détention en ces lieux en août 1996 :
Subitement, des aboiements de chiots. Mais cela dure trop longtemps et les aboiements sont forts. On dirait un enregistrement. Je regarde par l’ouverture de la porte. Un guichet de 15x10 cm environ. Il y a un couloir d’un mètre de large environ et des cellules des deux côtés. Je ne peux voir distinctement que la cellule en face, légèrement décalée. Des autres, je ne peux voir que la porte. Une tête barbue apparaît, puis une autre plus jeune, blonde. Je questionne : « Où sommes-nous ?
— À Châteauneuf ! » Bien sûr ! Je le savais… « Qui êtes-vous ? » Pas de réponse. « Pourquoi ces aboiements ? » Là, le barbu se pince les oreilles et la langue avec les doigts : « L’électricité ! C’est pour qu’on entende pas quand ils crient trop fort ! »
Les tortionnaires de ce centre menacent souvent la victime de ramener son épouse, sa mère ou sa fille. C’est le cas de Belhamri d’El Harrach, arrêté le 18 juin 1994 :
J’ai été insulté ainsi que les membres de ma famille par les policiers. C’étaient des obscénités indignes. On m’a menacé à plusieurs reprises de ramener mon épouse et ma fille pour les violer devant moi.
Cette menace a été mise à exécution pour de nombreuses victimes. En octobre 1993, Ahmed Chabha, de Baraki (Alger), a ainsi été sauvagement torturé devant son épouse et sa mère, qu’on avait ramenées du domicile pour les forcer à assister aux séances de tortures. C’est le cas aussi de la famille M., de Bachdjarah (Alger), dont le père avait été enlevé par le DRS le 29 juin 1998, près du marché. Le lendemain, l’épouse et les deux filles S. et N. sont arrêtées et emmenées à Châteauneuf. Elles y seront torturées et subiront des violences sexuelles. Au cours de leur séjour, elles entendront de leurs cellules les cris de leur mari et père sous la torture. L’une d’elle, N., rencontrera son père traîné par ses tortionnaires dans le couloir, la barbe arrachée et le visage brûlé au chalumeau. Il mourra sous la torture.
Même les enfants n’ont pas été épargnés par ces images cauchemardesques. Le témoignage de Mme B. Fatma-Zohra, d’Alger, en apporte une preuve. Son mari avait été arrêté le 5 septembre 1995. Deux jours plus tard, cette dame prend ses trois enfants de quatre, neuf et douze ans et se rend au centre de Châteauneuf à la recherche de son mari. Elle y est séquestrée avec ses trois enfants durant vingt jours. L’épouse assistera à la torture de son mari et sera menacée de violences sexuelles. Ses enfants seront soumis durant toute la durée de la séquestration aux cris des suppliciés, dont leur père. Ils en sortiront perturbés psychologiquement.
Kamel B., ancien officier de police qui a travaillé à Châteauneuf jusqu’en 1997, dans un témoignage circonstancié recueilli par Algeria-Watch en 1998[9], a confirmé le caractère secret et illégal des opérations de répression conduites par les hommes du PCO, notamment lors de ratissages des forces combinées, police et armée :
Le but de ce genre d’opération est l’arrestation de terroristes recherchés par la justice et les perquisitions pour trouver des armes ou des tracts. Les personnes arrêtées et recherchées sont transférées au service concerné, celui qui nous a envoyé un avis de recherche et nous ne savons pas ce qui advient de ces personnes. Seront-elles torturées, tuées, emprisonnées ? Passent-elles par la justice ? Il est certain que dans chaque région militaire existent des centres de détention secrets qui ne sont connus que des agents de la SM dépendants du secteur militaire. Moi, je ne les connais pas, d’après les dossiers que j’ai vus, je sais qu’il y a un centre à Reggane. […]
Cinq mois [début 1992] sont passés durant lesquels les abus de la part de la police et de la SM se sont accumulés : des arrestations collectives et arbitraires, la torture systématique… Il y avait des militaires habillés en tenue de police qui effectuaient ces arrestations. Il y avait aussi beaucoup de femmes arrêtées qui étaient transportées dans des centres secrets pour femmes. Mais comme ces affaires concernaient le terrorisme, nous n’étions pas mis au secret concernant le sort réservé à ces personnes. […]
Je pense que les GIA ont été créés par les services secrets. Pourquoi ? Ils savent tout sur notre travail, les pauses que nous faisons, nos codes et nos missions. Jamais un élément de ces groupes qui soit au-dessus de l’émir n’a été arrêté. Lors des accrochages que nous avions avec ces groupes, nous avons pu arrêter certains de leurs membres. On nous prévient que des spécialistes vont se charger de l’enquête et nous ne pouvons plus poursuivre l’affaire. En réalité, l’ordre vient de la SM et nous ne savons pas où ils emmènent les personnes que nous avons arrêtées. […]
Lorsque les membres de la SM venaient chercher les suspects, ils ne présentaient pas de papiers de transfert et lorsque nous les exigions, ils nous montraient des cartes du DRS sur lesquels les noms mentionnés étaient faux. Comment ai-je découvert cela ? J’ai noté certains noms et je me suis rendu au fichier pour vérifier qui ils étaient. Ils étaient inconnus en tant qu’officiers du DRS. Lorsque j’en informai le chef de la Sûreté, il me répondit qu’il ne pouvait rien contre les militaires, qu’ils avaient le pouvoir et qu’il ne pouvait qu’exécuter des ordres. […]
Lorsqu’on visite les cellules des commissariats ou brigades de gendarmerie à Bab-Ezzouar, Leveilley, Bourouba, Badjarah, Châteauneuf, Bab-el-Oued, Antar ou Béni-Messous, on ne peut être que choqué par la systématisation de la torture et l’état dans lequel se trouvent les prisonniers. Ils n’ont plus rien d’humain. Il y a des membres des forces de sécurité qui n’acceptent pas cet état des choses et d’autres qui torturent même si on ne leur en donne pas l’ordre.
En janvier 1998, « Robert », un policier qui s’était réfugié en Grande-Bretagne un mois plus tôt, a raconté des scènes de tortures auxquelles il avait assisté au PCO :
Robert témoigne de tortures l’année dernière dans l’infâme centre de police de Châteauneuf : « Nous avions amené le prisonnier dans les baraques, en bas par une trappe dans le sous-sol. Il y avait là environ quinze prisonniers dans la salle de torture. Ils avaient tous les yeux bandés. Un homme était en train de pratiquer la torture avec un chalumeau et une paire de pinces. Je l’ai vu de mes propres yeux. Celui que nous avions amené était ligoté à une échelle. Quand il ne voulait pas donner de noms, la police jetait l’échelle et il tombait sur son visage. Puis ils utilisèrent une bouteille cassée. Il y avait aussi une machine pour étirer les torturés. » Il a décrit environ quatre-vingt-dix façons de torturer, dont l’électricité avec l’eau pour augmenter la douleur[10].
La caserne de Châteauneuf est certainement un des centres par lequel sont passées le plus de victimes. Beaucoup d’entre elles ont été séquestrées dans des commissariats de police ou des brigades de gendarmerie avant d’atterrir à Châteauneuf, où les tortionnaires leur arrachent des faux aveux sous la torture.
Hocine Abderrahim, trente-neuf ans, universitaire, a été arrêté en septembre 1992 à Dellys. Gardé à vue pendant trente jours, notamment à Châteauneuf, il y a été torturé de plusieurs manières (technique du chiffon, électricité, perceuse électrique, bastonnades), ce qui lui a notamment provoqué un traumatisme crânien, obligeant à l’évacuer en urgence à deux reprises sur l’hôpital militaire. Dans son témoignage, il rapporte avoir été personnellement interrogé par les commissaires Kraa, Tolba et Issouli, devant lesquels il fut frappé par un certain officier Talhi. Il finit par faire les aveux qu’on attendait de lui. Ceux-ci, filmés, furent montrés à la télévision algérienne : il y revendiquait l’attentat de l’aéroport d’Alger, commis le 26 août 1992. Il a été condamné à mort et exécuté, le 31 août 1993.
Ouarti Mohamed, dix-neuf ans, demeurant aux Eucalyptus (Alger), a été arrêté le 11 avril 1993 par des gendarmes à son domicile. Détenu à la brigade de gendarmerie de Bab-Ezzouar, il a été ensuite transféré au centre du DRS du Hamiz, puis au centre de Châteauneuf. Sa « garde à vue » a duré huit mois. Il a été torturé de nombreuses manières : chiffon, électricité, brûlures de l’anus et du dos au fer à souder, enfermement dans un frigo (chambre froide), suspension au plafond durant douze jours, flagellations. Il en a gardé une paralysie définitive de la main droite et des troubles sphinctériens. Il fut présenté à la télévision, « reconnaissant » avoir assassiné la malheureuse Karima Belhadj aux Eucalyptus. Après huit mois de séquestrations et de tortures, il fut jeté dans la forêt et a dû regagner son domicile situé à plus de 20 km à pied.
Benmerakchi Mohamed, trente-cinq ans, chauffeur de taxi, demeurant au Climat de France (Bab el-Oued), a été arrêté à son domicile le 6 avril 1995 à 2 heures du matin par des ninjas (motif de son arrestation : il était paru accidentellement dans un documentaire de la BBC, rediffusé par Canal + le 17 décembre 1995, évoquant les violations des droits de l’homme par les forces de « sécurité »). Il a été détenu six mois à Châteauneuf, dont quarante jours de tortures (chiffon, électricité, bastonnades, suspension au plafond par des menottes), qui lui ont causé des troubles psychiques et une paralysie transitoire des deux mains du fait des suspensions au plafond.
Medjnoun Malik, demeurant à Tizi-Ouzou, a été arrêté le 28 septembre 1999 près de son domicile, par des hommes armés de la SM. Transféré à Châteauneuf, il y a été détenu sept mois, subissant de nombreuses tortures (bastonnades, chiffon, flagellation) qui ont conduit à son hospitalisation, pendant vingt-huit jours, à l’hôpital militaire de Blida. Le 2 mai 2000, il a été incarcéré à la prison de Tizi-Ouzou.
Le CPO, ou « Centre Antar »
Le centre Antar, siège du CPO (Centre principal des opérations), est situé à Ben-Aknoun, en banlieue d’Alger, sous la rive droite de l’autoroute de Birmourad Raïs, près du parc zoologique. Il est rattaché à la DCE et a été dirigé dans un premier temps, de 1990 à mai 1992, par le commandant Amar Guettouchi, qui joua un rôle essentiel dans la mise en place des premiers groupes armés islamistes contrôlés par le DRS[11]. Après sa mort en opération, un intérim de trois mois a été assuré par le général Smaïl Lamari lui-même ; et à partir d’août 1992, le CPO a été dirigé par le colonel Farid Ghobrini, puis, à partir de 1995, par le colonel Kamel Hamoud. Le service de police judiciaire du DRS s’y trouve aussi.
Ce centre s’est spécialisé dans la torture des membres des services de sécurité et de l’armée soupçonnés de sympathies avec le FIS. Mais de nombreux civils y sont passés aussi (Ali Benhadj, numéro deux du FIS, y a ainsi passé sa première nuit après son arrestation en juin 1991). Rares sont ceux qui en sont revenus, ce qui explique la rareté des témoignages.
En novembre 1997, un ancien officier du DRS, témoignant sous le pseudonyme de « Joseph », ayant déserté et s’étant réfugié en Grande-Bretagne en 1995, a donné une longue interview à deux journalistes britanniques[12], dans laquelle il expliquait notamment :
« J’ai vu à Antar, un centre de torture situé près du parc zoologique d’Alger, un œil humain sur une table et dans lequel était enfoncée une fourchette. J’ai vu des interrogatoires où les tortionnaires menaçaient leurs victimes : “Parle ou on viole ta fille.” Cette dernière était à peine âgée de quatorze ans. J’ai rarement passé des nuits de sommeil calmes. J’ai eu des cauchemars terribles. » Il a décrit également des séances de torture à l’électricité auxquelles il avait assisté : « On attachait une personne sur un lit sans matelas, en contact direct avec les ressorts et on y faisait passer l’électricité. Elle provoquait un mouvement de sifflement — c’était tout le corps qui sautait sous le courant électrique. Smaïn avait l’habitude d’aller au centre de torture du Zoo. Et mes collègues disaient : “Le chef est là. Il travaille.” Ce qui veut dire qu’il supervisait lui-même les séances de torture. »
L’ex-colonel Samraoui, pour sa part, a raconté ce qu’il a vu en juillet 1994 à Antar, où il rendait une visite de courtoisie à ses anciens collègues (depuis août 1992, il était en poste en Allemagne) :
J’appris alors, à ma grande surprise, que parmi les « faits d’armes » de mon ancienne unité figuraient désormais les assassinats, les disparitions, les exécutions extrajudiciaires de présumés terroristes. […] [J’ai constaté] que les jeunes officiers que j’avais eus sous mes ordres — et qui, deux ans auparavant, étaient des adolescents timides — étaient devenus des « monstres », qui pavoisaient à l’idée d’aller à Sidi-Moussa « épingler » un islamiste armé : ils étaient impatients d’aller l’arrêter et lui « faire la peau » s’il essayait de résister ! J’avoue que je n’en revenais pas. Étaient-ils drogués ? Étaient-ils conditionnés au point de n’avoir plus aucune considération pour la vie humaine ? Tout ce que je peux dire, c’est que ce n’était pas un comportement normal[13].
Mohammed Samraoui rapporte également que, à partir de 1989, les militants islamistes qui s’étaient rendus en Afghanistan pour y combattre étaient arrêtés à leur retour en Algérie et emmenés au Centre Antar :
Ils étaient gardés à vue 24 heures dans les locaux de la police (au commissariat de Cavaignac ou au commissariat central du boulevard Amirouche à Alger) avant d’être acheminés vers le CPO au Centre Antar, pour un “examen de situation” approfondi. Après plusieurs jours de garde à vue au cours de laquelle ils subissaient souvent des tortures lors des séances d’interrogatoires, ils étaient, selon les cas, recrutés, mis sous surveillance ou carrément arrêtés[14].
Le CTRI de Blida, ou « Haouch-Chnou »
Le CTRI (Centre territorial de recherche et d’investigation) de la 1re région militaire, est situé à Zabana, au centre de Blida. Il porte deux appellations : Centre administratif Djeridel Mohamed et Centre Bouknit. Il est néanmoins appelé communément « Haouch-Chnou », qui est en fait le siège du commandement de la gendarmerie nationale à Blida, situé sur la route menant à la commune de Chiffa, à la sortie ouest de Blida. Le CTRI, dans lequel sont affectées plus de 550 personnes, est commandé depuis l’été 1990 par le commandant (puis colonel) Mehenna Djebbar (toujours en poste en 2003), sous les ordres directs de « Smaïn » Lamari. C’est sans conteste l’un des principaux centres de torture et d’exécutions extrajudiciaires du DRS. Dans ce centre se trouvent aussi une compagnie du GIS (Groupement d’intervention spéciale) et un service de la police judiciaire, qui prête main forte au CTRI. Il est de surcroît une plaque tournante dans le recrutement et l’armement des milices de la région.
Sous la direction de Mehenna Djebbar et de son adjoint le capitaine AbdelhafidhAllouache, dit « Hafidh », le CTRI de Blida s’est distingué non seulement par la pratique systématique de la torture, mais aussi par des assassinats d’opposants véritables ou présumés, la mise en place d’escadrons de la mort et la création de milices. Des dizaines de milliers de personnes y sont passées, et plusieurs milliers d’entre elles ont été liquidées, surtout dans les années 1994-1998.
Dans les premières années de répression, ce centre a coopéré de manière très étroite avec le PCO de Châteauneuf, puisque la majorité des détenus qui passaient par le service chargé de la lutte antiterroriste étaient ensuite transférés à Blida.
Khider Mohameda été arrêté à son domicile le 2 mars 1994 à 1 heure du matin par la police de Dellys où il passa la nuit ; puis il a été transféré au CTRI de Blida, où il fut séquestré pendant trente-sept jours et a subi de terribles tortures : complètement nu, il a été attaché les mains derrière le dos sur une table et il a subi le supplice du chiffon imbibé d’eau sale (contrainte d’ingurgiter ce liquide infect, alternant avec des pressions sur le ventre pour provoquer le vomissement), pendant des séances répétées jusqu’à perdre connaissance. Il subit aussi la gégène avec des électrodes placées sur les parties intimes et le lobe des oreilles, puis la pendaison par les parties intimes au moyen d’une corde fine, entraînant des urines de sang. Quatre détenus ont été tués sommairement en sa présence à cet endroit. Il s’agit de Lamri Rabah, Bentouati Malik, Benchiha Rabah (marié, huit enfants) et Rachdi Ali.
Les témoignages recueillis par Me Mahmoud Khélili, et publiés par Algeria-Watch, montrent que ce centre s’est notamment spécialisé dans la technique de la suspension par le sexe ; et que « la victime est souvent accueillie par un officier connu par sa phrase célèbre : “Ici on ne connaît ni Dieu ni Amnesty International, ou tu parles ou tu meures[15] !” ».
En octobre 1997, un ancien membre des forces spéciales de l’ANP, âgé de vingt-trois ans, témoignant sous le pseudonyme de « Reda », a raconté à une journaliste irlandaise[16] comment lui et ses camarades partaient en opération après s’être drogués :
Il y avait un médecin en uniforme appelé Dr Sadek qui nous en donnait [un étrange liquide blanchâtre]. Nous nous l’injections les uns les autres. Cela vous fait sentir comme dans un rêve : quand nous tuions des hommes, c’était comme si nous tuions des chats ;
et comment, après avoir brutalement arrêté seize hommes à Sidi-Moussa, en mai 1997, ils les ont conduits à Blida :
Il y avait une pièce spéciale où on torturait, appelée al-Katela (la pièce de la mort). C’était comme une morgue. Nous disions : « Tu as abrité et nourri des terroristes, parle-nous d’eux ! » Nous faisons des trous dans leurs mains et dans leur corps avec une perceuse électrique, nous brûlions leur barbe. Je ne l’ai pas fait personnellement, mais nous étions un groupe ; mon rôle était de monter la garde.
En 2001, l’ex-adjudant Abdelkader Tigha, qui a travaillé au CTRI de Blida de 1993 à 1997 (il a déserté en 1999), a expliqué à Nord-Sud Export[17] comment, à partir de 1993, la police est passée sous le contrôle du DRS, chaque CTRI donnant des ordres aux unités de police de sa région :
Ils ont fermé des commissariats, car ils avaient peur des bombes, Mais nous, nous étions des hommes de l’ombre, nous ne sommes pas un service officiel. On évolue sur le terrain avec des voitures et des véhicules banalisés. Rien n’a changé depuis 1993 jusqu’en 1997, c’était le même travail, c’étaient les mêmes objectifs et c’étaient les mêmes exécutions. La méthode a toujours été la même : on identifie, on arrête les gens et on les exécute. Encore maintenant, si on arrête quelqu’un, il est assassiné, mais sous scénario.
Nord-Sud poursuit : « Tigha décrit ensuite, dans les pages de son cahier, comment ces personnes sont ensuite transférées dans les geôles du service et comment se déroulent les séances de torture : “La nuit suivante, les détenus sont exécutés à l’intérieur des geôles par strangulation avec des sacs de plastique.” Tigha indique que, dans une phase précédente, les détenus étaient exécutés par halles (HK silencieux) devant leur domicile, mais que craignant d’être vus, le GIS et la police judiciaire ont préféré, par la suite, jeter, de nuit, les cadavres devant chez eux[18]. »
Djouaidia Mabrouk, né le 18 novembre 1968, demeurant à Ouallel (Souk-Ahras), a été arrêté le 8 mars 1997 par la brigade de gendarmerie de Ouallel. Pendant huit jours, il a subi la torture : chiffon trempé dans l’eau sale, gégène, coups de bâton qui lui ont fracassé la mâchoire. Il a fini par signer un PV sous la contrainte, sans en connaître le contenu. Il a ensuite été transféré au CTRI de Blida, où il a été séquestré pendant soixante jours, sans avoir été torturé. En revanche, les cinq amis arrêtés avec lui n’ont plus donné signe de vie après avoir été séquestrés au même endroit. Il s’agit de Ahmed Azzouzi, Abdelkader Azzouzi, Toufik Mahmoudi, Youcef Mahmoudi et Djilali Adelali.
En 2002, Abdelkader Tigha a expliqué également, avec beaucoup de précisions, comment les responsables du CTRI de Blida ont manipulé les groupes armés islamistes, en particulier le GIA de Djamel Zitouni. Et aussi comment, fin 1993, ils ont créé l’Organisation des jeunes Algériens libres (OJAL), un escadron de la mort composé de membres du DRS et responsables de centaines d’assassinats[19]. Ce que confirmera dans son livre l’ex-colonel Mohammed Samraoui :
C’est en 1995 que j’apprendrai la vérité sur l’origine de l’OJAL, par un officier ayant fait partie des forces spéciales du CCC/ALAS, le colonel Mohamed Benabdallah, qui avait été sous mes ordres en juin 1991 […]. Cet officier avait activement participé à la « chasse aux intégristes » à la tête d’une unité dépendant conjointement du CC/ALAS (donc recevant ses ordres directement du général Mohamed Lamari) et du DRS, travaillant en étroite collaboration avec le CTRI de Blida. […] Le colonel Benabdallah se vantera devant moi d’avoir été l’un des responsables de l’OJAL, escadron de la mort du DRS créé à l’initiative du général Toufik. […] Le colonel Benabdallah m’a aussi révélé que le commandement militaire a mis fin aux représailles signées sous le nom de cette organisation, car certains officiers étaient réticents à la poursuite de cette sale besogne et surtout parce que ce « travail » serait bientôt confié aux « patriotes » et aux membres des groupes de légitime défense, que le commandement militaire allait armer et encadrer[20].
Le CTRI de Constantine, ou « Centre Bellevue »
Le CTRI de Constantine, situé dans le quartier Bellevue, a été commandé jusqu’en mai 1992 par le colonel Farid Ghobrini (qui a pris alors la tête du CPO de Ben-Aknoun, le Centre Antar). Il a été remplacé à cette date par le colonel Kamel Hamoud. En 1995, ce dernier quittera le Centre Bellevue pour prendre, à son tour, la direction du CPO en remplacement de Ghobrini. Colonel Hamoud a été remplacé par le colonel Karim.
Les familles de disparus disposent dans certains cas de procès-verbaux de notification émanant des services de la police judiciaire de Constantine informant que la personne arrêtée a été transférée vers le CTRI.
Saker Salah, né le 10 janvier 1957, marié et père de six enfants, professeur de lycée à Constantine, militant du FIS, avait été élu au premier tour des élections législatives de décembre 1991. Arrêté le 29 mai 1994 à 18 h 15 à son domicile par des membres de la police judiciaire, il a été atrocement torturé, transféré à l’hôpital militaire, puis civil. À sa sortie, il a été remis au CTRI de Constantine le 3 juillet 1994 (PV n° 848 du 10 juillet 1994 de la police) et depuis, il a disparu. Le procureur général qui a reçu la plainte de la famille, en juillet 1994, a déclaré à cette dernière que son parent était détenu au CTRI et qu’il avait été hospitalisé suite aux tortures.
Seridi Mostepha, trente-huit ans, marié et père de trois enfants, professeur de collège, demeurant à Guelma, a été arrêté en 1993 au domicile de sa sœur par des membres de l’antenne locale du DRS. Il a été emmené dans leur centre à Guelma avant d’être transféré au CTRI de Constantine. Laissé sans nourriture, il a été torturé à plusieurs reprises durant la nuit (coups de toutes sortes, pinces aux ongles, fil au sexe, éponge d’eau dans la bouche, électricité aux phalanges…), selon les informations rapportées à la famille. Un témoin aurait affirmé à ses parents qu’il serait décédé sous la torture, mais le corps n’a jamais été remis à sa famille.
Le CTRI d’Oran, ou « Centre Magenta »
Le CTRI d’Oran, antenne principale du DRS dans cette région, connu sous le nom du centre de Magenta, a été dirigé de 1988 à 1993 par le colonel « Abdelwahab », secondé par le commandant Boudia Mered. Ces deux officiers sont responsables des principaux enlèvements qui ont eu lieu dans la région d’Oran, où ils étaient notamment chargés des opérations d’enlèvements, de tortures et de liquidation d’opposants. Plusieurs personnes qui ont eu à connaître ce sinistre lieu ont disparu à ce jour. Après « Abdelwahab » le centre est dirigé par le commandant Hamidou qui a partir de 1997 ou 1998 sera remplacé par Hamou Belouisa.
Ce centre est situé au cœur d’Oran et comporte vingt-cinq cellules d’un mètre carré plus trois cellules d’isolement. Les détenus sont torturés par six à huit agents, souvent sous l’emprise des boissons alcoolisées et de la drogue pour mener « à bien » leurs interrogatoires poussés. Une spécialité est d’introduire le supplicié dans le « cercle de la mort », entouré par les tortionnaires qui le battent avec du fil électrique et des bâtons. Cette opération peut durer toute une journée avec des moments de répit pour permettre à la victime de reprendre connaissance et de réfléchir. Autres méthodes utilisées : technique du chiffon, gégène, strangulation, sodomisation à la bouteille, viols et coups de massue sur les coudes et genoux. Une fois les séances de torture physique terminées, les tortionnaires ramènent les victimes dans leurs cellules qui se trouvent à proximité de la salle de torture. Des jours — voire des mois — durant, les victimes sont séquestrées dans leurs cellules exposées nuit et jour à la lumière, contraintes d’entendre les cris et gémissements des autres torturés. Les détenus sont séquestrés parfois jusqu’à neuf mois sous le même régime, avant, très souvent, d’être exécutés à l’intérieur ou à l’extérieur du centre.
Le colonel Hamou était également responsable du centre des Amandiers, qui se trouve dans les locaux de la 2e région militaire, et travaillait en étroite collaboration avec les forces de sécurité responsables des autres centres de détention et de torture de la région : le centre de Tlilet (situé sur la base militaire), le centre de Dar Al-Beida (caserne des CNS), la prison militaire de Mers El-Kébir et le commissariat central d’Oran, qui sert essentiellement de lieu de tri et d’interrogatoires poussés avant de livrer les personnes arrêtées au centre de Magenta.
Mimouna Traïba, mère de cinq enfants, demeurant à Oran, a été arrêtée le 19 mars 1996 à 16 h 15 à son domicile, en même temps que son mari Kaddour et son frère Mohamed, par une dizaine d’agents du DRS. Elle a été séquestrée pendant vingt et un jours à la caserne Magenta d’Oran et torturée pendant treize jours (déshabillée devant son frère et son mari, électricité sur les oreilles, la langue et les seins, sodomisation par goulot de bouteille, menace de viol). Son mari Kaddour Belbachir a passé aussi vingt et un jours dans le même centre, il porte des séquelles dues à la sodomisation par bouteille. Le frère Mohamed Traïba, né le 26 mars 1955, séquestré au même endroit, a été torturé à l’électricité, et subi des coups de massue sur les coudes et les genoux devant sa sœur et son beau-frère. Il est porté disparu à ce jour.
Hocine Rachedi, vingt-huit ans, demeurant à Relizane, a été kidnappé le 2 octobre 2002 par trois éléments du DRS devant la porte de son domicile. Il a été torturé à l’électricité au centre du DRS de Relizane durant toute la journée du 2 octobre (ayant entraîné des brûlures du lobe de l’oreille), avant d’être transféré le lendemain soir à la caserne Magenta d’Oran.
La villa COOPAWI de Lakhdaria
Située sur la route nationale n° 5 de Lakhdaria (anciennement Palestro, à environ soixante-dix kilomètres à l’est d’Alger), cette ancienne villa coloniale était occupée pendant la guerre de libération par les militaires français, qui y pratiquaient la torture. Elle sera, après l’indépendance et à l’ère de la « révolution agraire », le siège administratif de la « coopérative agricole de wilaya », d’où son appellation COOP.A.WI. Début 1993, elle a été occupée par l’armée, retrouvant sa fonction coloniale de centre d’interrogatoire et de tortures, contrôlé à la fois par le CLAS et le DRS. La villa, comprenant un rez-de-chaussée et un étage, a alors accueilli un détachement du 25e régiment de reconnaissance (25e RR) et d’agents du DRS.
Le rez-de-chaussée comporte cinq cellules de moins de 2 m2 chacune, pièces sombres et humides, sans toilettes, dans lesquelles pouvaient être entassées près de huit personnes. L’accès aux cellules est caché.
En octobre 1994, le Dr Salah-Eddine Sidhoum a reçu un témoignage d’un détenu de la prison d’El-Harrach, Belhadi Ali, demeurant au village Thameur, qui citait pour la première fois cette villa de Lakhdaria et les différentes techniques de torture qu’il y avait subies. Il y a été témoin de la mort de dix citoyens après d’horribles tortures, dont Tali Yahia, Kerbouche Arezki et Amrani Ahmed.
En février 2001, le sous-lieutenant Habib Souaïdia, officier du 25e RR, a raconté dans son livre La Sale Guerre les horreurs que subissaient les malheureuses victimes dans cette villa. Il cite notamment le cas de l’ex-maire FIS de Lakhdaria, Mohamed Yabouche, kidnappé par les agents du DRS près de la gare de la ville :
Le soir, dans ma chambre, située à l’étage au-dessus des cellules, j’entendais les cris de l’homme qui suppliait ses tortionnaires. Abdelhak et ses collègues étaient à l’œuvre. Le supplice a duré toute la nuit avant de reprendre la nuit suivante pour se terminer au petit matin. Et ainsi de suite pendant quinze jours. Il ne m’était plus possible de trouver le sommeil[21].
Plus loin, H. Souaïdia décrit une séance de torture que pratiquaient ses collègues :
En rentrant dans l’appentis donnant accès aux cellules pour prévenir un officier du CMI qui était appelé au téléphone, je l’ai vu avec deux de ses collègues en train de torturer un malheureux : c’était un cadre de l’ENAD (une entreprise de la zone industrielle de Lakhdaria), qui était soupçonné d’être le chauffeur de l’émir Omar Chikhi. Il était attaché, entièrement nu, sur un banc. Ils lui avaient noué aux pieds des fils électriques reliés à une petite dynamo à manivelle (du matériel russe normalement utilisé pour les téléphones de campagne), qu’ils faisaient fonctionner pour lui envoyer des décharges. Je les ai vus aussi utiliser d’autres procédés : il était battu violemment avec de longs gourdins, où encore, ils l’obligeaient à absorber des quantités invraisemblables d’eau mélangée de Javel ou d’autres produits détergents. Cet homme est mort sous la torture au bout de quatre jours[22].
Les commissariats de police
Dans la plupart des commissariats, la torture est pratiquée. La police dépend en principe de la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale), qui a été dirigée par M’hamed Tolba de mai 1991 à juin 1994, puis par M. Ouadah, remplacé le 20 mars 1995 par Ali Tounsi, toujours en poste à ce jour.
Ces responsables n’ont jamais engagé la moindre poursuite contre les policiers tortionnaires, qu’ils ont donc couverts en toute connaissance de cause. Dans la pratique, on l’a vu, la police participe à la lutte « antisubversive » sous le contrôle du DRS. C’est le cas en particulier dans trois commissariats importants où la torture est systématique : celui de Bourouba (dans la banlieue d’Alger) et, à Alger même, le commissariat central et le commissariat de Cavaignac.
Le commissariat de Bourouba
Situé dans le quartier populaire de Bachdjarah à Alger, ce centre restera gravé durant longtemps dans la conscience collective de la jeunesse de la région comme symbole de la terreur et de la déchéance humaine. Siège de la 5e Brigade mobile de police judiciaire (BMPJ), ce commissariat a été dirigé par le chef de brigade Ouled Ami Boualem qui a été tué le 22 juillet 1995. De nombreuses personnes y sont décédées sous la torture.
Ce commissariat comportait initialement deux cellules — quinze à vingt détenus s’entassaient dans chacune d’elles. En 1994, le commissaire a aménagé un bureau isolé en cellule de détention des femmes et un autre bureau comme chambre à coucher, où il violait les femmes détenues et sodomisait les mineurs. Ces faits étaient connus dès 1994, par plusieurs témoignages. En octobre 1994, Le Dr Sidhoum a ainsi reçu un témoignage d’un groupe de détenus de la prison d’El-Harrach, victimes de supplices de ce commissaire. Parmi eux, Hakim Benslimane, arrêté le 12 juillet 1994, séquestré et torturé pendant soixante-dix jours, qui a expliqué :
Yousfi Nadir était le plus jeune parmi nous. Il avait dix-neuf ans. C’est lui qui a subi les tortures les plus atroces. Les tortionnaires ont utilisé avec lui l’électricité sur les parties sensibles de son corps. Le plus grave, c’est qu’il a été sodomisé par le commissaire en personne, le nommé Ouled Ami Boualem, qui paraissait être, vu son excitation et le plaisir qu’il éprouvait, un véritable obsédé sexuel. Ce n’était pas la première fois. Il faisait cela à chaque fois qu’il y avait des jeunes.
Le viol semble une pratique routinière de l’équipe de Bourouba. Le même groupe de détenus rapporte que l’une des femmes détenues « a été violée en notre présence au deuxième étage. L’auteur du viol est un inspecteur de police qui était ivre ce jour-là ».
Nacéra Lazreg, née le 11 avril 1961, mère de six enfants, a été arrêtée à son domicile à El-Harrach le 6 décembre 1994 à minuit par des policiers du commissariat de Bourouba. Ils l’informent de la mort de trois hommes, abattus par eux-mêmes, dont son mari recherché, Mahfoud Koudri ; elle doit les accompagner pour l’identifier. Plus tard, la famille a appris par des témoins que Nacéra avait été torturée sauvagement pendant près de trente jours, entre autres par le commissaire Ouled Ami lui-même. Finalement, elle aurait été exécutée et sa dépouille aurait été jetée à la décharge publique de Oued-Smar, où elle fut retrouvée avec d’autres cadavres. Elle fut emmenée à la morgue de Bologhine et enterrée sous l’inscription « X-algérienne ».
En juillet 2000, Algeria-Watch a publié une lettre ouverte de Abdelkader Rebaï, un officier de police affecté dans ce commissariat en juin 1994 comme adjoint au chef de brigade. Il y a travaillé pendant trente-quatre jours, avant d’être arrêté à cause d’un rapport qu’il avait rédigé sur la situation dans ce commissariat et une affaire de vol de véhicule.
J’avais découvert dans les deux cellules de la brigade entre quinze et vingt détenus dans chacune d’elles, en plus d’un bureau isolé aménagé par le chef de brigade Ouled Ami Boualem en cellule spéciale pour les femmes détenues […]. Il m’apparut également de l’état des détenus qu’ils étaient en garde à vue depuis une trop longue période, comme il me sera révélé à la suite de leur interrogatoire ; la plupart d’entre eux furent arrêtés plus de quatre mois. […] Les détenus m’apprirent encore qu’ils n’étaient nourris qu’une ou deux fois par semaine, avec pour menu invariable du pain et de l’eau. […] En plus de ces réalités, et sur la base des questions que j’avais posées à tous les détenus, il m’est apparu que la plupart d’entre eux ont été victimes d’agressions sexuelles commises par l’officier de police Ouled Ami Boualem, alors même que la quasi totalité des détenus sont mineurs ou encore que leur âge se situe entre dix-huit et vingt ans. La même chose pour les femmes détenues dans le bureau spécialement aménagé en cellule par le chef de brigade mobile qui en gardait personnellement la clef. Le seul tort de ces femmes était qu’elles étaient épouses, sœurs ou filles de terroristes[23].
Le commissariat central d’Alger
Situé boulevard Amirouche, en plein centre d’Alger, le commissariat central comporte plusieurs cellules de détention et salles de tortures, dans les sous-sols du bâtiment. Depuis 1988, il a été — avec le PCO de Châteauneuf, le siège de la BMPJ d’El-Madania, les commissariats de Cavaignac et de Bourouba — l’un des centres de tortures les plus actifs de la capitale. Le Pr Moulay Mohamed Saïd, séquestré et torturé en juin 1994 dans ce commissariat, raconte y avoir retrouvé sur les murs des inscriptions d’Algériens détenus et torturés par les Français pendant la guerre de libération.
Des milliers d’Algériens connaissent les sous-sols de ce commissariat, ses cellules crasseuses et humides et ses salles de torture aux murs ensanglantés. Des dizaines de citoyens y ont laissé la vie sur les bancs du supplice. Comme dans de nombreux autres commissariats, des officiers du DRS supervisent les interrogatoires et tortures. Outre les classiques épreuves du chiffon et de la gégène, des actes inhumains y sont pratiqués.
Le Dr Noureddine Lamdjadani, séquestré et torturé dans ce commissariat à partir du 17 mai 1994, relate :
Au niveau des geôles du commissariat central, j’ai eu connaissance de cas de tortures qui dépassent l’imagination : un jeune homme a eu le tibia découpé à la baïonnette ; un autre, attaché à une échelle et précipité à terre à plusieurs reprises jusqu’à avoir le crâne fêlé, d’où s’écoulait un liquide visqueux, d’autres encore avaient reçu des coups de ciseaux à la tête.
Bouamama Nourreddine, quarante-deux ans, marié et père de quatre enfants, a été arrêté le 23 septembre 1992 à 2 heures du matin à son domicile par des ninjas. Détenu vingt-deux jours au commissariat central d’Alger, il a été torturé de nombreuses manières (électricité, technique du chiffon, bastonnades, arrachage de dents par tournevis, arrachage de la peau par pinces), provoquant un œdème généralisé. Transféré à la prison d’El-Harrach, il a ensuite été condamné à mort par le tribunal d’exception d’Alger.
Lafri Khaled, chirurgien, demeurant à El-Harrach (Alger), a été arrêté le 7 juin 1994 à son domicile par des policiers. Détenu au commissariat central d’Alger pendant quarante jours, il a subi des tabassages, des flagellations et le supplice du chiffon. Transféré à la prison d’El-Harrach puis de Serkadji, il sera condamné à trois ans de prison (il a été libéré en juillet 1997 après avoir purgé sa peine).
Yousfi Nadir, dix-neuf ans, lycéen, demeurant à Badjarah, a été arrêté le 12 juillet 1994 à son domicile par des policiers. Détenu pendant soixante-dix jours au commissariat de Bourouba puis au commissariat central d’Alger, il a subi diverses tortures (électricité, bastonnades, tentative de sodomisation par le commissaire).
Le commissariat de Cavaignac à Alger
Siège de la police dite judiciaire, le commissariat de Cavaignac est situé rue Hocine-Asselah, à Alger, près de la Poste centrale. Il a été le lieu de nombreux actes criminels commis contre des citoyens arbitrairement arrêtés et séquestrés. Là également, de nombreux cadavres en sortiront pour être enterrés furtivement, de nuit, sous l’étiquette de « X Algérien », selon de nombreux témoignages de policiers ayant fui ces horreurs.
Son sous-sol est constitué de deux salles barreaudées et de quatre cellules. Une sorte de garage fait fonction de salle de torture. Les méthodes classiques de torture y sont pratiquées (chiffon, tabassage, bastonnades, électricité, suspension par les pieds au plafond).
Kazi Abdennacer, vingt-sept ans, tailleur, demeurant à la cité de Diar El-Mahçoul (Alger), a été arrêté le 27 octobre 1992 à 3 heures du matin par des civils armés et cagoulés. Détenu pendant onze jours au commissariat de Cavaignac, il y a subi de nombreuses tortures (bastonnade, arrosage par eau froide, coups avec chaise métallique, simulation d’exécution avec pistolet sur la tempe, technique du chiffon, clous enfoncés dans le corps et reliés à du courant électrique, brûlures par des mégots de cigarettes, crachats, simulacre d’exécution) qui lui ont notamment provoqué un traumatisme crânien. Il a été incarcéré le 5 novembre 1992 à la prison d’El-Harrach.
En octobre 1997, une ancienne policière âgée de trente ans, « Dalilah », réfugiée à Londres, a raconté au journaliste britannique Robert Fisk les horreurs dont elle avait été le témoin à Cavaignac[24], où elle était affectée :
Ils exécutaient des gens de 11 heures du matin jusqu’à la nuit, des gens qui n’avaient rien fait. Ils disaient simplement : « C’est un terroriste », et l’homme était tué.
Elle a raconté à Robert Fisk comment, en quelques mois, au moins mille hommes ont été torturés, au rythme de quelque douze par jour.
Il y avait des prisonniers qui pleuraient et qui disaient : « Je n’ai rien fait, j’ai le droit de voir un médecin et un avocat. » Quand ils disaient cela, ils recevaient un coup de poing sur la bouche. Souvent ceux qui étaient soumis au supplice de l’eau mouraient : leur estomac était trop distendu par l’eau ; parfois, pendant ce supplice, les tortionnaires leur enfonçaient aussi un goulot dans l’anus. […] Ce sont les chefs policiers qui donnaient l’ordre de torturer — je pense qu’ils donnaient ces ordres par téléphone, mais ils n’utilisaient pas le mot de « torture », ils l’appelaient nakdoulou eslah, « traitement spécial ». Souvent les hommes mouraient sous la torture. […] J’ai dû signer des certificats pour faire croire qu’il s’agissait de cadavres trouvés dans la forêt. […] J’ai dit à l’un de mes chefs, Hamid : « Vous ne devez pas faire ces choses-là, car nous sommes tous des musulmans ; il devrait au moins y avoir des preuves contre ces gens-là avant que vous les tuiez. » Il m’a répondu : « Ma fille, tu n’es pas faite pour la police. Si tu soupçonnes quelqu’un, tu dois le tuer. C’est en tuant des gens que tu obtiendras une promotion. » Les séances de torture se déroulaient dans un parking au sous-sol du commissariat. Tous les policiers devaient frapper les prisonniers avec leur Klach. Certains prisonniers devenaient complètement fous après avoir été torturés. Tous ceux qui étaient conduits à Cavaignac étaient torturés — environ 70 % des policiers voyaient tout ça, ils participaient…
Des citoyens torturés seront laissés sans soins. La même inspectrice relate[25] :
Au sous-sol, sept hommes à moitié nus, dont un vieillard, étaient à terre dans une flaque de sang. Ils ont d’abord eu peur de moi, puis l’un d’entre eux m’a montré son bras : il était horriblement brûlé, il avait presque un trou.
Certains mourront, suite aux supplices subis. Sari-Ahmed Mahfoud, professeur de médecine, arrêté par la police le 2 mai 1993 sur son lieu de travail à l’hôpital de Baïnem (Alger), a été détenu douze jours à Cavaignac, où il a été torturé (coups de poing, chiffon, arrosage du corps par eau froide, simulation d’exécution par arme à feu). Acquitté par le tribunal d’exception d’Alger après six mois de détention préventive à la prison d’El-Harrach, il a témoigné :
Je tiens enfin à signaler que durant ma détention à Cavaignac, un jeune citoyen âgé de vingt-quatre ans, originaire de Staoueli, est mort sous la torture. Il a agonisé durant deux jours et a rendu l’âme le mardi.
Ce commissariat sera ainsi le lieu de nombreuses exécutions sommaires de citoyens, tués après avoir été sauvagement torturés. Là également, de nombreux cadavres en sortiront pour être jetés dans la rue ou enterrés furtivement de nuit sous l’étiquette de « X Algérien » selon de nombreux témoignages de suppliciés. L’ex- inspectrice poursuit[26] :
Presque chaque nuit, vers 11 heures, un prisonnier, parfois deux, est exécuté puis jeté dehors. Après on dit qu’il est mort dans un accrochage. D’autres sont abattus pendant les transferts.
Les brigades de gendarmerie
La gendarmerie, partie intégrante de l’armée algérienne, est tout aussi impliquée dans la « lutte antiterroriste ». Après le coup d’État de janvier 1992 et le déclenchement de la répression, des unités spéciales de gendarmerie sont intégrées dans toutes les structures nouvellement créées. Elles sont opérationnelles dans différents centres, tel le PCO de Châteauneuf, ou au sein des forces combinées d’unités spéciales de la police, armée et gendarmerie sous le commandement du CLAS. De plus en plus, c’est le DRS qui va contrôler les activités de la gendarmerie, comme le confirme la composition de sa direction : le général Benabbès Ghezaïel, chef de la gendarmerie de 1989 à mars 1995, fait partie du quarteron de généraux qui ont organisé le coup d’État et la terreur qui a suivi. La gendarmerie est ensuite dirigée par le général Brahim Fodhil Chérif (réputé très proche du général-major Mohamed Lamari) jusqu’en juillet 1997, puis par Tayeb Derradji, parfois présenté comme partisan du dialogue avec les islamistes. Finalement, en février 2000 (au moment de l’élection d’Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République), c’est Ahmed Bousteïla qui prend le commandement de la gendarmerie.
Traditionnellement implantée surtout en périphérie des villes et en campagne, alors que la police est présente dans les villes, la gendarmerie semble avoir agi dans les premiers mois de manière un peu plus autonome, avant d’être, une fois le dispositif de lutte antiterroriste mis en place, totalement assujettie au DRS. Sur le terrain, cela s’est traduit par des opérations sous forme de forces combinées (police, armée et gendarmerie) ou par le contact étroit avec les officiers du DRS venant dans les gendarmeries « interroger » les suspects ou les transférer dans leurs centres. Les ONG de défense des droits humains disposent de nombreux témoignages de victimes d’enlèvements et séquestration dans les locaux des brigades de gendarmerie.
La brigade de gendarmerie de Aïn-Naâdja (Birkhadem)
Nous disposons de plusieurs témoignages de personnes passées par cette gendarmerie. Ce qui semble la distinguer, c’est le fait que les victimes qui y ont été emmenées y sont restées parfois pendant des mois, comme oubliées par le personnel. Vu sa proximité de l’état-major des forces armées et les nombreux officiers du DRS en fonction dans ces lieux, ces derniers pouvaient se rendre facilement dans la gendarmerie.
Croquis de la gendarmerie de Birkhadem
Djemaoune Abdeslam, vingt-sept ans, restaurateur, a été arrêté dans la rue le 18 mars 1994 à 13 heures, par des gendarmes et jeté dans une salle sombre où, après qu’on lui a bandé les yeux, il a été torturé à l’électricité au niveau des doigts et du sexe. En même temps, il recevait des coups qu’il ne pouvait éviter. Cette torture a duré pendant une heure et les séances se sont répétées pendant une semaine environ. Puis il a été incarcéré dans une cellule pendant plus de cinq mois, rongé par les poux et la saleté et ne recevant que tous les quelques jours un croûton de pain. Attachés pendant plus de trois mois avec des menottes, ses poignets se sont infectés du fait de la strangulation.
Allache Tahar, instituteur, a été arrêté le 1er avril 1994 suite à un ratissage effectué dans son quartier. Jeté dans une cellule sombre et sale sans aucune aération, il a été régulièrement bastonné et a subi des tortures par brûlures de cigarettes, coups assénés avec des barres de fer, sans connaître les raisons de son arrestation. Il a été incarcéré dans ce lieu plus de quatre mois. Souvent, il a été oublié en raison du nombre d’arrestations qui s’opéraient chaque jour. Il lui était interdit de se rendre aux WC, ce qui l’obligeait à se soulager dans la cellule. Finalement impliqué dans une affaire de terrorisme à laquelle il était entièrement étranger, il a été présenté à la justice et incarcéré à la prison d’El-Harrach.
Abderrahmane Mosbah a été arrêté et incarcéré une première fois en mars 1992 et déporté dans un camp d’internement. Une fois libéré, il a été de nouveau arrêté à son domicile en 1993 et emmené à la brigade de gendarmerie de Aïn-Naâdja. Torturé au chiffon, il a été sodomisé avec un bâton. Enfermé dans une cellule, il n’était pas autorisé à aller aux toilettes et il a été privé de nourriture et d’eau. Ayant passé quarante jours dans ces lieux, il comptait les jours. Pourtant il n’arrive pas à reconstituer la période entière.
[1] Voir notamment les rapports publiés sur le site Algeria-watch cités en annexe.
[2] Voir supra, note 2, les références de ces témoignages.
[3] Sources : Me Mahmoud Khélili, La Torture en Algérie (1991-2001), op. cit. ; Comité algérien des militants libres de la dignité humaine et des droits de l’homme, Livre blanc contre la répression en Algérie, tome I, Hoggar Éditions, Genève, 1995.
[4] Voir Mohammed Samraoui, Chronique des années de sang, op. cit., p. 200.
[5] Ibid., p. 201.
[6] Voir le témoignage précité de Ahmed Chouchane.
[7] MAOL, « Affaires des généraux », <www.anp.org/affairegeneraux/affgene.html>.
[8] Mohammed Samraoui, Chronique des années de sang, op. cit., p. 162.
[9] « À propos de terrorisme… », <www.algeria-watch.org/farticle/aw/awterkamel.htm>.
[10] John Sweeney, « Atrocités en Algérie : “Nous étions les meurtriers qui ont tué pour l’État” », The Observer, 11 janvier 1998.
[11] Voir Mohammed Samraoui, Chronique des années de sang, op. cit., p. 172 sq.
[12] John Sweeney et Leonard Doyle, « Algerian regime responsible for massacres : Algeria regime “was behind Paris bomb” », Manchester Guardian Weekly, 16 novembre 1997.
[13] Mohammed Samraoui, Chronique des années de sang, op. cit., p. 196.
[14] Ibid., p. 90.
[15] Me Mahmoud Khélili, La Torture en Algérie (1991-2001), op. cit.
[16] Lara Marlowe, « Ex-army man saw villagers being murdering », The Irish Times, 30 octobre 1997.
[17] « Algérie : les révélations d’un déserteur de la SM », Nord-Sud Export, loc. cit.
[18] Ibid.
[19] « Algérie. Dossier politique », Nord-Sud Export, loc. cit.
[20] Mohammed Samraoui, Chronique des années de sang, op. cit., p. 203-205.
[21] Habib Souaïdia, La Sale Guerre, op. cit., p. 108.
[22] Ibid., p. 109.
[23] « Lettre ouverte de M. Rebaï à propos de l’affaire “Taiwan” », 1er juillet 2000, <www.algeria-watch.org/farticle/taiwanlettre.htm>.
[24] Robert Fisk, « Massacres in Algeria : strong evidence for Military Security responsability », The Independent, 30 octobre 1997.
[25] « Algérie : une femme-flic raconte la “sale guerre” », Libération, 22 juin 1995.
[26] Ibid.
-
no moment
-
COMMUNIQUÉ DU SYNDICAT NATIONAL DES JOURNALISTES (SNJ)
Notre confrère Hamid Yacine, journaliste au quotidien arabophone El Khabar, a été officiellement inculpé, lundi 13 juin 2011, par le juge d’instruction en charge de l’affaire Ali Tounsi.
Tout comme notre confrère, le Syndicat national des journalistes exprime sa surprise de ce que le concerné, cité comme simple témoin en raison d’un article sur l’affaire qu’il avait rédigé le 16 mars 2010, se voit signifier son inculpation à l’issue de son troisième passage chez le juge d’instruction, lundi dernier. Et ce, en vertu de l’article 301 du code pénal, lui signifie-t-on. Plus d’une année après les faits et la parution de l’article incriminé, il est ainsi reproché à Hamid Yacine d’avoir violé le secret d’instruction. C’est d’autant plus surprenant comme mutation dans le statut du prévenu de témoin à accusé que, depuis le dramatique assassinat de l’ex-directeur général de la Sûreté nationale, des centaines d’articles de presse sont parus dans les colonnes des journaux algériens au sujet de cette affaire-là, sans qu’aucun média ni journaliste ne soit inquiété par la justice. La gravité de l’affaire, les circonstances de son avènement et l’importance et le rang du défunt Ali Tounsi exigeaient naturellement de la presse algérienne de s’y intéresser de près, de la commenter et, surtout, d’accomplir son devoir envers l’opinion publique. La quête de la vérité, c’est aussi le travail de la presse. Pour quelle raison alors inculper un confrère qui n’a fait que son travail de journaliste ? Le rebondissement de lundi dernier inquiète le Syndicat au plus haut point. Cela nous replonge dans l’ambiance frénétique du harcèlement judiciaire contre la presse des années 2003, 2004 que permettait un code pénal liberticide et qui l’est finalement resté en dépit de l’engagement du pouvoir, et à plus haut niveau de dépénaliser les délits de presse. Le Syndicat, qui assure notre confrère de son entière solidarité, interpelle les pouvoirs publics pour qu’ils mettent fin immédiatement au recours au tristement célèbre code pénal et de revenir, comme ils s’y sont engagés publiquement, à des normes universelles régissant la presse. L’ère des procès politiques contre les journalistes appartient à un passé à jamais révolu.
P/ le Syndicat national des journalistes, le secrétaire général Kamel Amarni