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  • Le ciel n’a qu’à bien se tenir, le nouveau Monsieur Météo est arrivé !

     

    Le ciel n’a qu’à bien se tenir, le nouveau
    Monsieur Météo est arrivé !


    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr

    Décès de Vaclav Havel. La preuve que l’on peut...

    ... pleurer le départ d’un président !

    J’évoquais ici même, hier, les prouesses scientifiques du biochimiste Abdekka, découvreur attesté d’une nouvelle nuance de transparence à l’orée des législatives. L’actualité s’accélère, puisque je n’ai même pas le temps de savourer la consécration de Boutef’ comme découvreur de la semaine qu’il me faut déjà applaudir à une autre performance de haut vol. Celle de Belkhadem. Connu pour diriger d’une main molle et fuyante le FLN, l’Empastillé l’est moins comme météorologue chevronné. Pourtant, sans vibrer d’un poil, sans paraître du tout impressionné par la difficulté de la science du temps, Abdelaziz 2 vient de déclarer : «Il n’y aura pas de raz-de-marée islamiste aux prochaines législatives.» Le ciel n’a qu’à bien se tenir, un nouveau Monsieur Météo est né ! Cheikh Belkhadem, digne successeur de Cheikh Ferhat ! Comment le SG du FLN est soudain devenu spécialiste des marées, des raz-de-marées et des flux et reflux verts, ne me le demandez surtout pas ! Je n’en sais fichtrement rien. Je peux juste constater modestement, parce que ma vue et mon audition n’ont pas complètement baissé, qu’une foule de nouveaux spécialistes en diverses branches scientifiques vachement pointues a vu le jour en quelques heures seulement. C’est un vrai miracle. Une sorte de génération spontanée d’hommes de science qui viennent nous balancer à la tronche leurs oracles. Belkhadem qui m’assure que lors des prochaines élections législatives, il n’y aura pas de raz-de-marée islamiste, c’est pour le moins une bonne information pour mes zygomatiques. Tenez ! C’est comme si Cristiano Ronaldo annonçait à la cantonade que le Ballon d’or de cette année doit logiquement revenir à Lionel Messi. C’est comme si l’imam salafiste de votre mosquée, devant le manque de places le vendredi, redirigeait les fidèles retardataires vers l’Eglise protestante de la circonscription. C’est comme si un oncologue vous déconseillait le dépistage du cancer du sein ou de la prostate, vous suggérant plutôt de consulter le Raqui de votre quartier et de confier votre santé au divin destin. En vérité, cette chansonnette poussée par l’Empastillé, celle qui veut nous dissuader de croire à la remontée des égouts islamistes, je la connais sur le bout de leurs poils. Parce que je l’ai entendue à maintes reprises, chantée, susurrée et psalmodiée sur tous les modes par Bekhadem et ses clones. Et c’est justement parce que des quidams ont tendu une oreille gentille et même attentive au «rassurage » de ce genre qu’un jour de grand choc, les communes algériennes se sont retrouvées aux mains du FIS, et nous, de permanence au bord des tombes pour y pleurer nos martyrs. Très franchement, je n’ai pas lutté toutes ces années contre la peste verte, je ne me suis pas arc-bouté farouchement à mon bout de rocher algérien, je n’ai pas survécu pour entendre en 2011, à quelques heures de 2012, un islamiste comme Abdelaziz 2 venir déclamer le bulletin du temps qu’il fera à l’issue des prochaines législatives. Yaw Fakou ! Les intégristes sont déjà là ! Ils représenteront la première force de fait dans la future Assemblée. Et ne peuvent être endormis par les prévisions de Cheikh Belkhadem que ceux qui n’ont pas assez pleuré, ou pas pleuré du tout Djaout, Bengana, Sellami, Aslaoui et tous les autres. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

     

  • À BRUXELLES, LA FRANCE ET LA TURQUIE REFONT LA BATAILLE D’ALGER


    Les ancêtres redoublent de férocité

    De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    Ankara attend patiemment à la porte de l’Europe et Bruxelles, en crise, ne peut donner que ce qu’elle a, pas grand-chose en définitive. Entre-temps, les ancêtres redoublent de férocité comme l’a si bien dit Kateb Yacine. Cette fois, les Européens et les Turcs relivrent la bataille d’Alger…La Turquie, en perpétuelles négociations d’adhésion avec l’Union européenne, traîne, pourtant, la patte pour accélérer les discussions avec Bruxelles.
    Ankara, pas très rassuré sur l’avenir en commun des 27, encore moins sur celui des 17 de la zone euro, se satisfait, pour l’instant, pleinement de sa posture. Aux confluents des Orients et des Occidents, modèle de démocratie à la musulmane pour les Arabes, les Persans et les Asiatiques qui croient en Mohamed, passage presque obligé concernant le règlement — ou pas — de la question palestinienne, les Turcs ne font plus aujourd’hui figure de… tête de Turcs pour les Européens. Ces derniers, englués dans la crise, ne savent plus quoi faire, ni comment, ni avec qui. Au sein de la zone euro, trop de cancres (Espagnols, Grecs, une moitié des Français, Italiens, Irlandais, Portugais) ne sont pas à la hauteur des exigences de rigueur, de comptes bien tenus et de croissance voulus par l’Allemagne, les banques et les marchés. Plus longuement, dans l’UE des «27» comme on dit, des mauvais élèves, donc mauvais candidats à la monnaie unique, polluent l’ambiance, qui croit, sérieusement, qu’en l’Etat actuel de leurs économies, les Roumains, les Bulgares sont aptes à rejoindre la famille de l’Union ? La Pologne, souvent citée comme le bon exemple des Ex-Républiques de l’Est devenues celles de l’Ouest, n’est pas en mieux de sa trajectoire. Varsovie ne sait pas vraiment où se situe son Occident, son Ouest. Est-ce Bruxelles, le Vieux-Continent ou Londres qui n’a d’yeux que pour l’Amérique. Cela d’ailleurs importe peu pour la Pologne. L’UE n’a plus rien à donner et la Pologne rien à espérer. L’un dans l’autre, la Turquie n’a pas grand intérêt, présentement, à rejoindre l’UE, ce navire qui tangue, ce radeau de la méduse, cette «galère » comme le reprochait un personnage de Molière à propos de son fils pris par les pirates dans «Alger», alors sous obédience ottomane, forcément turque. Ironie de l’histoire, s’ouvre, aujourd’hui en France, une autre bataille d’Alger entre les Turcs et les Français. Ces derniers, en palabres avancés pour criminaliser le génocide arménien commis, selon eux, par la jeune république post-ottomane et les Turcs, leur reprochaient, entre autres, de médiatiser les forfaitures historiques des autres et taire leurs crimes, leurs exactions et leurs génocides. Quel meilleur exemple à plaquer à la face de la France que celui du passage de la coloniale en Algérie, «en Alger» comme le faisait dire Molière à son personnage. Ce que ne se privent pas de faire les Turcs. Pour autant, la bataille d’Alger ne règle aucun problème des uns et des autres. L’euro est en crise et la Turquie attend à la porte de l’Europe. C’est mieux que la Grèce. M’enfin !…
    A. M.

  • l'ambassadeur anglais à tizi-ouzou !!!

    Les Anglais en explorateurs à Tizi-Ouzou

    Son Excellence l’ambassadeur du Royaume-Uni à Alger, Martyn Keiht Roper, a rencontré, ce lundi, à Tizi-Ouzou, les opérateurs économiques de la région. Pour l’hôte de la capitale du Djurdjura, «les échanges commerciaux entre nos deux pays sont sur la bonne voie».
    La rencontre, qui a eu lieu à l’hôtel les Trois-Roses (ex-Le Concorde) de Tizi- Ouzou, a été amorcée par un exposé du président de la Chambre de commerce et d’industrie, Ameziane Medjkouh. Pour lui, «c’est une occasion pour nos deux pays de renouer les liens qui existent déjà», ajoutant que la densité de la population de la wilaya, près de 450 habitants au km2, est un élément valorisant et que les 1 250 000 âmes qui y vivent «ont un pouvoir d’achat honorable ». Le président de la Chambre de commerce et d’industrie n’a pas omis de mentionner les ressources en eau, une autre richesse de la wilaya, qui alimente plusieurs régions, y compris Alger. «Nous devons développer nos échanges», dira-t-il De son côté, Martyn Keiht Roper a déclaré devant des hommes d’affaires que le Royaume-Uni (Grande-Bretagne et Irlande du Nord) veut renforcer les liens bilatéraux déjà existants, liens qui consistent déjà en la lutte contre le terrorisme au Sahel, la coopération dans le domaine de l’énergie et les échanges commerciaux. L’ambassadeur annonce qu’en l’espace d’une année, les exportations anglaises vers l’Algérie ont augmenté de 60% et les échanges entre les deux pays sont de l’ordre de deux milliards de dollars. «Pour le Royaume-Uni, l’Algérie est un pays important dans le domaine énergétique», dira-t-il, avant d’ajouter que «les échanges commerciaux sont sur la bonne voie». Par ailleurs, le diplomate a annoncé à l’occasion, que trois missions du Royaume- Uni (secteurs de l’économie, de l’éducation et des hydrocarbures) seront en janvier 2012 en Algérie. «L’année prochaine est importante pour nos deux pays. Vous fêterez le 50e anniversaire de l’indépendance et chez nous, on fêtera le 60e anniversaire de l’arrivée sur le trône de notre reine et on accueillera les Jeux olympiques», dira-t-il. Martyn Keiht Roper, pour qui, la région de Kabylie est «belle et accueillante» et renferme des possibilités d’investissements, rappelle que son pays est présent, en Algérie dans le domaine pharmaceutique et de l’éducation. A une question d’un investisseur algérien, qui se dit, «Normand d’adoption », pour qui la notion de transfert est plus que nécessaire, l’ambassadeur répond : «Le Royaume-Uni ne peut pas rivaliser avec les pays du Bassin méditerranéen, mais nous croyons qu’il y a un espace pour nous. Avec mon pays, vous pouvez avoir la qualité, la compétitivité et la confiance». «Nous pensons organiser à Tizi-Ouzou une rencontre entre Britanniques et Algériens». Et d’ajouter : «Nous travaillons aussi avec le COA pour ce qui est du déplacement de familles algériennes pour les Jeux olympiques.» Pour sa part, Marcus Grazette, l’attaché commercial de l’ambassade du Royaume- Uni à Alger, annonce que la mission sur l’éducation séjournera en Algérie du 16 au 20 janvier 2012, dont une vingtaine, s’occupe de la formation professionnelle. Une autre mission, qui, elle, s’occupera du secteur pétrolier, arrivera le 28 du même mois pour quitter l’Algérie, une semaine après. Enfin, une troisième mission chargée des énergies renouvelables, dont le panneau solaire, arrivera à la mi-janvier. Pour cet attaché commercial, «s’il y a des entrepreneurs qui cherchent des partenaires anglais, je suis disponible, qu’ils m’appellent directement à l’ambassade». Pour lui, le Royaume-Uni travaille toujours avec les PME. «On pense que c’est important pour la création d’emplois surtout », ajoutera-t-il. La représentante de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou s’est, quant à elle, demandée s’il y a possibilité pour la formation LMD, comme c’est le cas avec la France. «Dans les années 1980, il y avait beaucoup de coopération dans le domaine de l’enseignement, malheureusement stoppée dans les années 1990, mais elle doit reprendre», répondra Martyn Keiht Roper, ajoutant qu’«au mois de mars, il y aura des tables rondes entre Britanniques et Algériens, mais avant, on doit d’abord, faire un travail de préparation. On est en train de chercher avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, mais aussi avec les écoles privées pour enseigner l’anglais». Dans un point de presse donné à juste après la rencontre-débat avec les opérateurs économiques, le premier responsable de la représentation du Royaume-Uni à Alger nous apprendra que plusieurs entreprises britanniques sont proches d’un accord avec l’Algérie. On apprend, par ailleurs, que son ambassade délivre, chaque année, 12 000 à 13 000 visas aux Algériens. Enfin, à notre question de savoir s’il peut nous confirmer l’information selon laquelle l’Algérie a formulé une demande d’adhésion aux pays du Commonwealth, Son Excellence, l’ambassadeur du Royaume-Uni à Alger, confirme. «Effectivement, l’Algérie a émis le souhait de faire partie du Commonwealth, le ministre des Affaires étrangères et du Commonwealth a donné son accord, mais il reste l’aval des autres pays membres», avant d’ajouter que «l’Algérie est dans la même situation que le Rwanda». K. Bougdal

  • ALGÉRIE FRANCE


    Le sécuritaire au service des présidentielles

    Question à un copeck : qu’a emporté C. Guéant, ministre français de l’Intérieur, dans ses valises (hormis les dattes) pour, qu’en contrepartie, il déclare, lors de sa visite de sept heures dans notre pays, «(…) Je salue les nombreuses initiatives prises par le président Bouteflika qui vont dans le sens des préoccupations qui se sont manifestées dans la population(1)». Y-a-t-il une relation entre sa visite et les enlèvements à répétition(2) d’otages français (entre autres) dans la région sahélo-saharienne, par l’Aqmi ?
    A priori, le «Cardinal» fait sa «tournée des popotes», suite à une invitation de son homologue algérien, Daho Ould Kablia (DOK), ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales qu’il a, dit-il, «eu l’occasion de rencontrer au mois de mai à Paris, lors de la réunion du G-8, élargi à la lutte contre le trafic international de la drogue»(3). Il insistera sur la normalité de l’agenda, qui comprend l'examen de «(…) nos organisations administratives de part et d'autre de la Méditerranée (…) notre coopération dans le domaine de la Protection civile, la coopération décentralisée (…) les jumelages entre les villes françaises et algériennes». Il ne dévoilera, qu’en bout de course, sa véritable mission en déclarant qu’«il est fondamental que nous continuions à coopérer étroitement dans la lutte contre le terrorisme (…) nous ferons aussi le point des discussions en cours sur les questions migratoires» ! Enfin, «nos collaborateurs approfondiront les discussions» (essentiellement le patron de la DCRI(4). Le décor est donc planté. La conférence de presse officielle sanctionnant cette rencontre n’a pas manqué de couleurs, soulignant «la qualité des relations bilatérales et leur approfondissement », dans un monde pris par «la montée des extrémismes et du terrorisme dans la région(5)». Qu’attendait DOK du ministre français de l’Intérieur ? Qu’il apporte la caution du président N. Sarkozy aux «réformes politiques», engagées tambour battant dans notre pays, par des appareils et pour des appareils, en dehors de tout ancrage dans la société algérienne. C’est chose faite, sans l’art ni la manière, par un homme dont la carrière rime plutôt avec des aptitudes de «poulet» qu’avec la subtilité «diplomatique talleyrandienne »(6). Qu’il le rassure également sur le sort de notre communauté émigrée, pour se dédouaner vis-à-vis de l’opinion publique algérienne, sensible au traitement réservé à son émigration(7). En effet, en proie à un ostracisme et à une stigmatisation croissante, notre communauté est devenue un véritable «enjeu électoral collatéral »(8), pour les politiques de tous bords, à l’approche des présidentielles. En outre, les binationaux(9) ont atteint, en France, «une masse critique» (et plus en 2017) permettant de faire basculer une élection présidentielle dans un camp ou dans un autre (avec un minimum d’un et demi à deux millions de voix) dans la mesure où, en général, un président français est élu avec deux ou trois points de différence, par rapport à son adversaire. Une mobilisation massive de cette «communauté bigarrée»(10) ne sera pas négligeable lors du scrutin de mai 2012 pour la droite en particulier, qui joue une partie très serrée, dans une ambiance de crise économique, sociale et d’incertitudes européennes( 11). Notre pays a-t-il la capacité de mobiliser cette communauté(12) d’origine algérienne pour en faire un lobby(13) ? Rien ne permet, à l’heure actuelle, d’avancer une pareille possibilité. Enfin, l’Algérie a vu naître une nouvelle forme d’émigration clandestine(14) appelée «harga»(15), qui inquiète la France qui veut s’assurer que, non seulement notre pays verrouille ce flux migratoire(16) pour ses propres ressortissants, en prenant des mesures cœrcitives concrètes mais également qu’elle lui serve de «bouclier» contre les flux migratoires venus d’Afrique subsaharienne(17). La recrudescence des activités terroristes dans la région sahélo-saharienne et le paroxysme actuellement atteint ne peuvent pas être séparés de la gestion unilatérale du dossier libyen(18) et de ses conséquences dévastatrices. L’Otan, ayant planifié et mené cette guerre, n’a pas oublié, cette fois, de fixer ses scénarios et ses conditions dans la paxamericana(19) pour la région. Notre pays n’a été consulté sur ce dossier, ni sur la guerre ni sur la future paix, à quelque niveau que ce soit, alors qu’il est partie prenante, voire le «pays pivot de la région», comme se plaisent à déclarer les stratèges américains (un discours moins virtuel est tenu aux Marocains)(20), en visite en Algérie, il n’y avait pas si longtemps(21). L’Algérie doit-elle, par conséquent, supporter les dégâts collatéraux et mettre son potentiel de sécurité et de défense au profit des intérêts des puissances de l’Otan ? La question mérite plus qu’un détour. D’autant que le discours récurrent sur le déversement d’armes «sophistiquées» dans la région, en particulier en Algérie, est surdimensionné voire, par moments, ressemblant à un autre écran de fumée. Seuls comptaient pour l’Otan les cinq mille missiles sol-air (elle vient d’ailleurs de les «sécuriser ») qui représentaient une menace réelle pour les pays membres. Le reste des armes classiques en circulation est le dernier de leur souci, alors qu’il représente, pour notre pays, un réel danger ainsi que les personnes qui les portent(22). La France a toujours déclaré que dans la région sahélo-saharienne, qu’elle considère comme sa profondeur stratégique (depuis son empire colonial), elle entendait développer une «politique autonome de sécurité et de défense»(23), c’est-à-dire qu’elle ne prend en compte que ses propres intérêts objectifs en Afrique(24). La doctrine française pour le Sahel considère que cette région est une source d’insécurité et de déstabilisation puisque soumise à une poussée significative de l’islamisme radical, dans un espace s’étendant de l’Atlantique à la Corne de l’Afrique. En matière de lutte antiterroriste dans la région, elle s’appuie sur des décisions individualistes (réflexe colonial) et de politique intérieure, contraire à une stratégie collective, concertée avec les pays concernés et pour des objectifs communs partagés. En effet, forte de son dispositif militaire en Afrique(25), la France considère ces Etats comme mineurs et «ne disposant pas de tous les attributs de la souveraineté ou les perdent progressivement», se retrouvant incapables «d’assumer leurs fonctions régaliennes sur le plan de la sécurité du territoire et de la population»(26). En d’autres termes, les Etats sahélo-sahariens, fragilisés par les crises intérieures, sont impuissants face aux trafiquants, aux mouvements de rébellion et au terrorisme(27). Il faut ajouter à cela que les derniers développements relatifs au dispositif militaire contre les menaces dans la région nous démontrent de plus en plus clairement et chaque jour qui passe que la France a privilégié, entre autres, dans le domaine de la défense et de la sécurité dans la région sahélo- saharienne de sous-traiter avec le Maroc(28). Cette alliance stratégique fait de ce pays son fidèle allié au Maghreb, pour défendre ses intérêts dans le Sahel, en contrepartie d’un soutien militaire multiforme( 29). Cette alliance couvre, entre autres, le dossier du Sahara occidental(30) et permet de le réintroduire, dans la géopolitique de la région, non plus comme un problème de décolonisation géré par l’ONU mais comme une «région grise» qui, dotée d’un micro- Etat(31), risque de basculer dans le camp terroriste (avec l’Aqmi), si elle venait à sortir du contrôle de la «souveraineté marocaine». Enfin, la France a scellé un accord de retour à l’Otan, après sa sortie décidée par le général de Gaule, début des années 60, mutualisant ainsi ses moyens militaires, en particulier avec le Royaume-Uni (la campagne militaire libyenne est un exemple explicite). De leur côté, les forces armées algériennes participent à un certain nombre d’opérations et manœuvres conjointes avec les forces de l’Otan(32), stationnées en Méditerranée (y compris françaises), qui ont pour objectif d'accroître l’inter-opérationnalité entre les différentes forces. En outre, elle entretient un très large partenariat multiforme de défense et de sécurité avec la Russie qui «coopère avec l’Algérie au niveau bilatéral, multilatéral et dans le cadre du Forum antiterroriste, créé en septembre dernier à New York(33)». Ce spectre relationnel avec l’UE, la Russie et les USA a été construit à la faveur de la chute du mur de Berlin, de l’implosion de l’URSS et après que notre pays va traverser, ce qui est convenu d’appeler la «décennie noire» (1992-2002), durant laquelle le président F. Mitterrand(34) va mettre toute son énergie pour «casser du fell’»(35) pour nous précipiter dans un scénario afghan avec à la clé un embargo total sur notre pays(36). Le reste est connu, les attentats terroristes de New York, ceux de Londres, Paris, Madrid… vont enfin faire prendre conscience au monde que la mise à feu et à sang de l’Algérie n’était qu’une étape dans le cadre d’une stratégie terroriste internationale. Le fait avéré est que les puissances occidentales ont été largement impliquées dans la création(37) et l’expansion de l’islamisme politique et le djihadisme. Elles ont œuvré pour maintenir cette aire géopolitique dans l’obscurantisme afin de toujours l’avoir sous contrôle. Toutes aspirations populaires au progrès et à la modernité universelle ont été brisées, comme par hasard, de l’intérieur, par le «réveil soudain» des mouvements islamistes les plus rétrogrades (salafistes). Enfin, les politiques de «deux poids deux mesures» mises en œuvre dans le monde arabe(38) et sur le dossier de la Palestine(39) vont couronner leur stratégie. Si la relation sécuritaire entre deux pays est complexe, celle algéro-française l’est encore plus, comme nous venons de l’esquisser et mérite, dès lors, un débat sérieux qui ne devra trouver sa place qu’après l’élection présidentielle en France et le départ de l’actuel président algérien, de manière à jeter les bases solides d’une coopération mutuellement profitable aux deux pays et pour la région. Reste alors à gérer cette période fébrile, où la politique intérieure de la France (l’élection présidentielle de mai 2012) s’invite au couscous des appareils politiques nationaux… Faute de recourir au financement direct de la campagne électorale qui ne semble plus de mise, dans la France actuelle( 40), imaginons que, vers le mois d’avril 2012, le président français, alors en pleine campagne électorale, réussisse à faire libérer quelques-uns de ses otages, kidnappés dans la région sahélo-sahélienne… Quel impact, une pareille libération(41) pourrait avoir sur l’opinion publique française, en termes de voix ? Une étroite et forte collaboration entre les deux services de sécurité algéro-français, pour donner un tour de priorité durant cette période et qui se solderait par une libération surmédiatisée des otages vaudrait «son pesant d’or» électoral après que les agences de notation(42) eurent fini par planter un couteau dans le dos du gouvernement en place. Cet appel du pied entre deux présidents(43), sur le départ, est ce que l’on nomme au jeu d’échecs un «grand roque», une espèce de renversement de situation, qui va obliger les deux protagonistes à revoir complètement leur propre stratégie. En attendant, il est urgent pour notre pays de se donner du champ et de prendre du recul sur les évènements qui se précipitent à l’intérieur et à l’extérieur de son territoire. Les problèmes de défense et de sécurité sont trop importants, pour que l’on puisse penser qu’ils se traitent au détour d’une élection, fût-elle présidentielle.
    Dr Mourad Goumiri, président de l’ASNA
     

    (1) Déclaration faite lors de sa conférence de presse conjointe à Alger.
    (2) Les derniers enlèvements de ressortissants français (deux présumés géologues) dans la région de Gao au Mali le 24 novembre, de trois autres européens et l’assassinat d’un Allemand à Tombouctou marquent un regain d’activité terroriste dans la région, avec 12 otages dont 6 Français. L’envoi à Gao de cinq hélicoptères français avec un nombre indéterminé de soldats pour tenter de les retrouver a été vain pour l’instant.
    (3) Interview exclusif accordé par C. Guéant au journal électronique TSAdu 3 décembre 2011.
    (4) La Direction centrale du renseignement intérieur (créée le 1er juillet 2008) est née de la fusion de la Direction centrale des renseignements généraux (créée en 1907) et Direction de la surveillance du territoire (créée en 1944) et placée sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. Le titulaire du poste est B. Squarcini, policier de base. Le responsable du terrorisme à la DCRI est M. Guerin.
    (5) L’ANP a interdit le survol du territoire national par des drones français (de fabrication israélienne), afin de rechercher des éléments de l’Aqmi, à partir de bases de l’Otan, nouvellement installées en Libye.
    (6) C. Guéant, énarque, a été formaté à l’école de C. Pasqua, ancien ministre de l’Intérieur. Il a été, tour à tour, chef de cabinet de N. Sarkozy, ministre de l’Intérieur puis des Finances et enfin secrétaire général de l’Elysée, où il est appelé le «Cardinal» en référence à Richelieu, un puissant intrigant, créature de Florentine Marie de Médicis reine mère de France.
    (7) Il faut rappeler, à cet endroit, que l’émigration algérienne transfert en Algérie quelque deux milliards d’euros par an dont environ un cinquième par voie légale et en numéraire seulement, le reste en biens et services divers pour alimenter notre marché informel, ce qui représente un débouché substantiel pour l’économie française.
    (8) La seule réserve de voix pour le président N. Sarkozy, au second tour des présidentielles, s’il y parvient, c’est celle de l’extrême droite (Front national). Il est donc obligatoire pour ce dernier, s’il veut être réélu, de développer un discours sur les thèmes de l’extrême droite dont celui de l’immigration.
    (9) Lire notre article intitulé «Bleu, blanc, vert» à paraître, qui traite de ce sujet délicat.
    (10) Chaque grande formation politique française a «recruté» dans ses rangs, depuis un certain nombre d’années, un binational d’origine algérienne et un harki, cette tendance lourde s’accélère.
    (11) La France, consciente du problème et de son ampleur, vient d’instruire l’émir du Qatar pour qu’il se subroge au gouvernement algérien et qu’il «récupère et structure» nos binationaux et notre émigration, afin d’en faire un véritable lobby, à sa solde. En effet, un fonds, d’un montant initial de 65 millions d’euros (revolving), a été créé, en toute légalité et avec la bénédiction des autorités françaises, par l’émir pour «le financement de projets de PME/PMI au profit des jeunes beurs» et à travers leurs élus locaux notamment».
    (12) Il est notoirement connu que dans les années 60 et 70, l’Algérie, à travers une association de façade dénommée l’Amicale des Algériens en Europe, a tenté de contrôler la communauté algérienne (émigrée et binationaux) pour des raisons de sécurité intérieure (opposition diverse) mais également afin de financer des partis politiques français (notamment de gauche), jugés favorables à ses intérêts.
    (13) Le lobby le plus puissant de France (malgré leur nombre restreint, en termes de voix) est sans conteste le lobby juif dont l’efficacité (dans les médias, le droit, la politique) et la puissance (dans les finances, le business) ne sont plus à démontrer. Viennent ensuite les lobbies libanais, arménien, africain, asiatique, avec des influences relatives.
    (14) C. Guéant a affiché un objectif de réduction des flux migratoires légaux de 10% par an.
    (15) Ce phénomène nouveau de flux migratoires incontrôlés (étymologiquement de l’arabe «brûler» une frontière) «soulage» les pays d’origine (l’Afrique, le Maghreb dont l’Algérie) de leur chômage endémique et de la mal-vie, tout en représentant une soupape de sécurité pour les différents régimes. Tous les analystes sont unanimes à affirmer qu’un pays qui détient 175 milliards de $ de réserves de changes, comme l’Algérie, devrait être en mesure de contenir cette nouvelle forme d’émigration (qui relève actuellement du pénal).
    (16) Ali Bensaad, chercheur au CNRS, considère qu’elle «est une forme de contestation violente et désespérée» puisque sur le seul canal de Sicile, quelque 1 700 Algériens ont trouvé la mort et que ce trafic rapporte 700 millions d’euros/ an. Les candidats algériens à la harga, en 2011, sont deux fois plus nombreux que les Marocains et six fois plus que les Tunisiens.
    (17) Les flux migratoires des confins subsahariens, en Algérie, se transforment en sous-main d’œuvre, durant un séjour plus ou moins long, afin de payer leur voyage pour atteindre l’Europe ou «la mort par noyade».
    (18) Lire notre contribution intitulée, «l’Algérie est-elle en situation de guerre ?» sur le Soir d’Algérie des 14 et 15 novembre 2011, ainsi que celle, sur El-Watan, intitulée «Quels intérêts stratégiques défendent les pays occidentaux dans les pays arabo-musulmans» du 20 octobre 2001.
    (19) Les Américains viennent de remporter un très sérieux avantage en Libye, en imposant leurs «hommes» à la tête du pays, le 3 décembre dernier. En effet, A. el- Keib accède au poste de Premier ministre. Formaté à l’Université de Caroline du Nord durant ses études de doctorat en ingénierie électrique, puis enseignant en Alabama, il s’acclimate à la Libye, en prenant la tête de la direction du Petrolium Institute des Émirats arabes unis. Dès sa nomination, il désigne A. Tarhouni «chargé d’affaires, finances et pétrole», un ancien professeur de l’Université de Washington. Enfin, il place à la tête de ce qui reste de l’armée Oussama Jouili, un de ses fidèles.
    (20) Le Maroc a permis aux USA d’installer une base militaire sur son territoire dans les années soixante.
    (21) C’est à ces occasions historiques que l’on peut tester les déclarations rhétoriques des engagements réels.
    (22) Les récentes alliances du groupe Boco Haram du Nigeria et des Shebab somaliens sont de nature à élargir considérablement la «zone grise» de cette région. Plusieurs attaques et autres agressions, à mains armées, (stations d’essence, agences postales, touristes…) attestent du regain d’insécurité dans la région.
    (23) Jean-Claude Mallet, Francis Delon et autres, «Défense et Sécurité nationale : le Livre Blanc», Ed. Odile-Jacob, la documentation française, Paris, 2008.
    (24) C’est ce qui est communément appelé la «France-Afrique» pour décrire une relation intime, pleine de barbouzeries, d’affaires commissionnées, de complicités réciproques nauséabondes, de réseaux d’influence opaques… En fait, un pacte néocolonial renouvelé et enrichi, où l’Algérie fait partie du lot.
    (25) La France déploie quelque 9 000 hommes en Afrique subsaharienne, avec quatre points d’appui (Djibouti, Sénégal, Gabon et Côte d’Ivoire). Un point de déploiement au Tchad. Trois points d’opérations en cours (Côte d’Ivoire, République centrafricaine et Tchad). Cependant, pour des raisons évidentes de moyens financiers, elle est contrainte de mutualiser de plus en plus sa politique africaine de défense et de sécurité, que ce soit dans le programme Euro-Recamp en 2008 ou, plus généralement, dans le cadre du dernier traité franco- britannique sur les forces d’intervention navales.
    (26) Ikhlef Abdeslam «Le Sahel défaillant : Arc de toutes les crises». In revue : Géostratégie-Horizons, Paris, Mars 2010.
    (27) C’est une zone d’où proviennent, transitent et se planifient des attentats terroristes contre les intérêts, les ressortissants et les entreprises de l’UE. Elle doit être sécurisée pour que tous les pays membres de l’Otan puissent l’exploiter au mieux de leurs intérêts respectifs biens compris.
    (28) Depuis le début du conflit, la France appuie sans réserve les thèses annexionnistes marocaines au Sahara occidental et lui vend de l’armement comme d’ailleurs les USA et l’Espagne (elle a tenté de lui refiler en vain des rafales), généreusement financé par les pétromonarchies du Golfe (dont l’Arabie saoudite).
    (29) Il faut dater la divergence majeure algéro-française, dans le domaine de la défense et de la sécurité, à la date du refus, par feu le général M. Belloucif, chef d’Etat-major de l’ANP, de confier le marché de la couverture radar de l’Algérie à une firme française (Thomson). Cette décision historique va durablement marquer les décisions en matière de défense et de sécurité, de la France au Maghreb.
    (30) L. Brahimi vient de déclarer au colloque «L’Algérie et la France au XXIe siècle», que «les Etats-Unis essaient à tout prix de rester indépendants et prêts à participer dans la résolution du conflit du Sahara occidental, alors que la France a choisi de s’aligner du côté du Maroc, ce qui est, en fait, contre les intérêts de ce pays».
    (31) La France a soutenu exactement la thèse contraire, dans le cas du Darfour, au Sud-Soudan.
    (32) L’Algérie doit exiger de l’Otan qu’elle lui restitue toutes les archives, relatives à la guerre de libération nationale, qu’elle détient, lorsqu’elle combattait aux côtés de la France, en guise de «normalisation ».
    (33) Déclaration de S. Lavrov, ministre des Affaires étrangères russe, après la visite du MAE algérien à Moscou, à la mi-décembre.
    (34) Le président français tenait, là, une revanche sur l’histoire pour détruire le FLN, après avoir essayé en inaugurant la guillotine dans les années 50, comme ministre de l’Intérieur puis de la Justice.
    (35) C’était l’expression consacrée par l’armée française pour définir les opérations de liquidation des «fellagas» (nom d’origine arabe, signifiant «bandit de grand chemin», donné aux maquisards de l’ALN.
    (36) Les médias français, contrôlés par le puissant lobby sioniste, relayaient les tragiques évènements en Algérie, en qualifiant les terroristes de «résistants islamiques ».
    (37) Les mouvements islamistes ont longtemps été manipulés par la CIA dans le but de combattre le communisme. Elle a œuvré pour maintenir cette aire géopolitique dans l’obscurantisme afin de toujours l’avoir sous contrôle.
    (38) La création et la consolidation des dictatures arabes servent leurs intérêts pour maintenir leur domination dans la région.
    (39) Il est inutile à cet endroit de démontrer le traitement discriminatoire et inique du dossier palestinien, depuis 1948.
    (40) Les derniers développements récents de l’affaire dite de «Karachi», révélée par G. Davet et F. Lhomme dans leur livre intitulé «Sarko m’a tuer», nous fondent à rester très circonspect sur ce sujet sensible.
    (41) Une polémique ubuesque sur le paiement de rançons aux terroristes nous démontre le niveau d’incompétence atteint par notre diplomatie. En effet, quel Etat démocratique, doté d’une opinion publique, peut se permettre de ne pas payer une rançon pour libérer un de ses ressortissants kidnappés et en particulier lorsque certains d’entre eux sont des agents en mission commandée ? Seule une dictature qui n’a aucun respect pour la vie de ses compatriotes peut tenir un pareil discours. Des négociations informelles sont toujours menées en parallèle à d’autres solutions dont celles militaires. La leçon relative à la libération du soldat franco-israélien Chalit est un cas d’école à enseigner à l’institut diplomatique, sous tutelle du MAE.
    (42) Il est évident que la France a perdu ses trois AAA, ce qui va se traduire par une augmentation sensible du coût moyen des emprunts (taux d’intérêt et commissions) pour le refinancement de sa dette. (43) Il ne faut pas se tromper, il est plus que certain que le prochain président français soit F. Hollande, sauf catastrophe improbable.

     

  • Déni des réalités

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    Contrairement aux Algériens qui se tiennent le ventre quant au sort qui guette l’avenir politique du pays à l’ombre des convulsions arabes, nos vénérables gouvernants affichent un optimisme béat. A la limite du mépris. L’Exécutif envoie des textes de loi cuisinés «maison», c’est-à-dire nettement en retrait par rapport à l’évolution du monde. Le Parlement, avec ses Chambres haute et basse, les expédie mécaniquement en deux temps un mouvement. Et les médias s’emploient un tantinet groggy à rendre compte des «réformes politiques» et à spéculer sur le calendrier électoral en conjecturant sur d’insondables enjeux des prochaines législatives. C’est, poussé jusqu’à la caricature, ce qui tient lieu de débat politique en Algérie sur fond d’un malaise rampant qui se vérifie même dans les discussions de café.

    Quand on lit que le Président se soit félicité de ce que tous ses textes de loi aient été adoptés dans les délais et qu’il est satisfait par anticipation d’un scrutin d’une «pluralité sans précédent», on se dit que le peuple algérien et ses responsables ne vivent pas sur la même planète.C’est ce déni des réalités décliné dans ce genre de déclarations et celles parfois arrogantes de certains ministres qui sont précisément un motif d’inquiétude pour ceux qui ont à cœur que l’Algérie négocie sereinement ce tournant crucial de son histoire, 50 ans après son indépendance. Il n’y a, hélas, pas de quoi bomber le torse en matière de perspectives démocratiques pour le pays.

    Ni la loi sur les partis n’a satisfait les acteurs politiques, ni celle sur l’information n’agrée les journalistes, ni encore celle sur les associations ne trouve grâce aux yeux de ce qu’il convient d’appeler la société civile autonome. La désillusion est inversement proportionnelle aux espoirs suscités par les promesses présidentielles d’avril. Du moins pour ceux qui y ont cru. Il est significatif de noter que même le MSP – un enfant de la maison pourtant – est sorti des rangs pour dénoncer une escroquerie politique qui n’est rien moins que la pérennité du système. Abstraction faite des calculs politiciens de ce parti et son souci de se poser comme l’alternative islamiste en Algérie qui renverrait l’écho au PJD marocain et Ennhada tunisien, la rébellion politique de l’ex-Hamas renseigne que là-haut point de soleil et de salut à l’horizon…

    Cette façon arbitraire et autoritaire de faire risque d’isoler le pouvoir. L’arnaque politique est plus grosse pour ne pas être saisie par le citoyen électeur. Et les quelques dinars versés aux retraités ne suffiront pas à faire voter des Algériens définitivement désabusés. La Corée du Nord, qui pleure son dictateur, Kim Jong-il, n’est pas, toutes proportions gardées, si loin de l’Algérie en termes de régime. La liberté de parole au moins.

     

    Hassan Moali
  • Quel temps fera-t-il hier ?

     

     

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    Ce n’est pas une surprise, le patron de l’Organe national de lutte contre la corruption, M. Bouzeboudene, vient de contester le mauvais classement de l’Algérie (à la 112e place) sur l’échelle de la perception de la corruption. Pour lui, ce classement est faux et il propose de créer son propre indice, juste pour l’Algérie. Ce qui ne veut absolument rien dire, d’autant que l’on ne peut pas être juge et partie,
    M. Bouzeboudene étant nommé par l’Exécutif. Mais avant lui, le ministre de la Justice avait aussi contesté ce classement sans donner d’arguments et il y a quelques jours, le président Bouteflika lui-même, présent à Laghouat pour l’inauguration de l’année universitaire, martelait que «l’université va bien», réduisant à de simples supputations le classement des universités algériennes parmi les plus mauvaises à l’échelle mondiale.

    Il suffit donc de dire que tout va bien pour que tout aille bien, la force de l’auto-persuasion étant supérieure à toute évaluation statistique. La méthode est confortable, se définissant comme sa propre référence et sa propre échelle d’évaluation règle tous les problèmes. L’entreprise de déréalisation est installée, à travers la glorification par les médias publics et les discours propagandistes des gouvernants, l’auto-congratulation par l’auto-référencement reléguant les chiffres et indicateurs à de simples perceptions, contrairement à sa propre perception qui, elle, représente la réalité. Heureusement qu’il y a des instances internationales pour juger de l’état d’avancement du pays, sinon il serait classé partout premier par ses dirigeants.

    A ce niveau, on pourrait avancer que l’Algérie est classée à la première place mondiale dans la perception de sa bonne gouvernance par ses bons gouvernants. Mais à terme, l’Algérie pourrait à l’inverse être classée parmi les dernières mondiales sur l’échelle de sa perception des classements mondiaux.

     

    Chawki Amari
  • Zone industrielle de Rouiba

     

     

    Le ras-le-bol des syndicalistes

     

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    La contestation gagne les rangs des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba. Hier, les cadres syndicaux ont décidé d’un rassemblement de protestation pour lundi prochain à la centrale syndicale et une marche des travailleurs vers les ministères du Travail et de l’Industrie. La salle de réunion de l’union locale de Rouiba s’est avérée trop exiguë pour contenir les nombreux représentants syndicaux affiliés à l’UGTA et qui exercent dans la zone industrielle.

     

    Le trop-plein de colère transparaît à travers le débat assez houleux qui a caractérisé l’assemblée générale, et ce, durant plus de trois heures. Les interventions de la majorité des syndicalistes vont dans le même sens : «La nécessité d’aller vers l’occupation de la rue» non pas pour obtenir des augmentations salariales, comme il est de coutume, mais tout simplement pour «faire appliquer les lois de la République». «Nos problèmes n’ont aucun lien avec les salaires. Nous constatons qu’il y a un Etat dans un Etat, où des gestionnaires appliquent les lois comme ils veulent et selon leur humeur. La loi 90-14, qui consacre le droit syndical, est violée tous les jours à travers les centaines de sanctions, de licenciement de cadres et les poursuites judiciaires à l’encontre des cadres syndicaux. Nos problèmes ne sont pas uniquement avec les entreprises publiques, mais également avec le secteur privé, dont beaucoup de boites refusent à leurs salariés de créer une section syndicale. Ils nous parlent des 20% du personnel, nous leur disons, les 20% ne sont pas exigés pour créer un syndicat, mais pour être désigné porte-parole d’un collectif. Depuis juillet dernier, nous n’avons pas cessé de dénoncer ces violations, nous constatons qu’il y a des parties qui veulent le pourrissement.

    Elles veulent enflammer la région en provoquant l’explosion», a déclaré, d’un ton coléreux, Mokdad Messaoudi, secrétaire général de l’union locale de Rouiba, qui englobe, faut-il le rappeler, 80 sections syndicales de la zone industrielle. Dans la salle des voix fusent : «Nous avons tenté de créer une section syndicale, mais l’administration nous a refusé la salle. Nous nous sommes réunis dans cette salle un vendredi. Résultat : 37 travailleurs ont été licenciés en plus des membres de la section sans aucun document officiel. Ils ont été chassés de l’entreprise. Tous sont poursuivis en justice et doivent comparaître le 27 décembre devant le tribunal pour grève illégale», dénonce le secrétaire général de la section syndicale de la société privée Decorex. Un autre syndicaliste s’offusque contre «l’inertie» de l’inspection du Travail face aux violations de la loi régissant les relations de travail. «De nombreuses sociétés privées refusent d’installer le comité de participation qui est une obligation légale, pour éviter la gestion des œuvres sociales par le syndicat et donc tout droit de regard des salariés. Nous avons constaté que bon nombre de sociétés étrangères ne respectent pas les lois algériennes en dépit de toutes les facilitations fiscales qui leur sont accordées. Allons-nous continuer à nous taire ?», interroge Messaoudi. Toute la salle lui répond : «Jamais. Arrêtons les discours et sortons dans la rue. Si l’UGTA ne nous suit pas, nous irons vers d’autres organisations. Nous sommes prêts pour une désobéissance syndicale.»

    Et Messaoudi de rétorquer : «La répression engendre l’explosion sociale. Nous sommes avec vous jusqu’au bout, même s’il faut marcher dans la capitale.» Il exprime sa colère contre le recours «aux retraités pour diriger les entreprises», arguant du fait que «beaucoup avaient pris des primes de départ et tous les avantages liés à leur retraite, puis ont continué à exercer en tant que dirigeants à la tête des entreprises, alors que leur âge dépasse largement les 65 ans».  «Il n’y a qu’en Algérie où le salaire est moins important que la retraite d’un PDG, alors que des jeunes diplômés peinent à trouver un emploi. Pourtant la loi 83-12 limite l’âge de la retraite à 60 ans, et les instructions du Premier ministre insistent sur ce volet, mais certains cadres dirigeants les foulent aux pieds. Tous les problèmes syndicaux nous viennent de ces patrons retraités, mais également des SGP qui les protègent», souligne Messaoudi. Abondant dans le même sens, le secrétaire de la section syndicale de l’entreprise publique ERC met en garde contre les conséquences de la cascade de licenciements qui a touché, selon lui, 123 salariés et syndicalistes, sans compter le nombre important de sanctions liées à l’exercice du droit syndical. «Toutes nos démarches pour lever ces décisions se sont avérées vaines du fait du soutien du SGP au PDG, un retraité qui vient de voir son mandat prolongé de six ans», dit-il.

    Son confrère, SG de la section syndicale de Cogis, (privée), dénonce le refus opposé par ses patrons à la création d’un syndicat, alors qu’il a eu le consentement de 1400 employés sur les 1600. «Toutes les revendications des intervenants restent liées à l’application de la loi sur l’exercice syndicale. En conclusion, Messaoudi propose à l’assistance un délai de 5 jours aux autorités afin qu’elles prennent les décisions nécessaires. D’ici là, un rassemblement des cadres syndicaux avec une partie des travailleurs de la zone industrielle aura lieu lundi prochain, à la veille du procès de nos 27 camarades, au niveau de la centrale, à Alger. De là, nous marcherons jusqu’aux ministères du Travail et de l’Industrie pour les interpeller sur la situation. Nous voulons la cessation immédiate de toutes les sanctions, l’annulation de tous les licenciements et le respect des libertés syndicales.

    Les lois ne se négocient pas. Elles s’appliquent. Présent en tant que secrétaire général de l’union d’Alger, Salah Djenouhat lance deux appels. L’un à l’assistance, la sensibilisant sur les conséquences négatives des actions de la rue», et l’autre en direction des employeurs, les exhortant «à respecter leurs engagements» et les droits des travailleurs. L’inspecteur général du ministère du Travail trouve, quant à lui, des difficultés à se faire entendre lorsqu’il tente d’expliquer que les inspecteurs de son département sont des alliés des travailleurs. «C’est en théorie, mais en pratique, ils ont de tout temps soutenu l’administration», lui répond un syndicaliste. Le responsable promet de prendre les mesures nécessaires, mais les syndicalistes n’y croient pas trop. Néanmoins, ils sont tous décidés à se retrouver lundi, 26 décembre à Alger.

  • Sonatrach : grève de la faim à Hassi R’mel

     

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    Environ 2000 travailleurs de Sonatrach au niveau de Hassi R’mel ont entamé une grève de la faim ce mardi 20 décembre. Cette action intervient à la veille de la réunion du syndicat national qui se tiendra mercredi à Hassi Messaoud.

     

    En plus de cette grève , les travailleurs ont décidé lors d’une assemblée générale  organisée au site dit des Mille studios de Hassi-R’mel de poursuivre leur cycle de rassemblement devant le siège de la direction régionale de Sonatrach commencé la semaine dernière.

    Les travailleurs ont également décidé de boycotter toutes les réunions et les activités de leur syndicat d’entreprise. Dans une déclaration à El Watan.com, un travailleur qui a requis l’anonymat a estimé qu’il est plus judicieux pour le syndicat de l’entreprise de tenir sa réunion à Hassi R’mel qu’à Hassi Messaoud étant donné qu’elle assiste à la  reprise de la grogne des travailleurs.

    Notre interlocuteur a estimé que les travailleurs sont exaspérés par la non prise en considération des revendications qu’ils ont exprimé. Ainsi, il affirme que l’augmentation de 80% des salaires des travailleurs de la Sonatrach est une fausse augmentation étant donné qu’elle est basée sur la revalorisation des indemnités et non le salaire lui-même.

    Les travailleurs réclament une augmentation de 50% de salaire. Figurent aussi dans la plate-forme de revendications votée par les travailleurs, la revalorisation des indemnités du travail posté, de la nuisance et de l’ISS, l’alignement des salaires du corps administratif sur ceux du technique, ainsi que l’attribution de la prime de risque.

    Il est à rappeler que le conseil d’administration de Sonatrach a décidé, jeudi dernier, de porter le taux des indemnités à 80% au lieu de 53%, tel décidé en novembre dernier.

     

    Mina Adel
  • Des cadres syndicaux arrêtés à Alger

     

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    Une vingtaine de cadres syndicaux, qui ont tenté de se rassembler mardi matin devant le ministère du travail à Alger ont été arrêté par la police.  Le sit-in qui a mobilisé des dizaines de policiers n’a finalement pas eu lieu.

     

    Les fondateurs du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), du Syndicat national des corps communs des ouvriers professionnels de l'éducation national (SNCCOPEN) ainsi que du Syndicat national des travailleurs de la formation professionnelle (SNTFP) voulaient se rassembler pour revendiquer le  récépissé de leurs demandes d’agréments, déposées il y a déjà des années.

    «  Nous n’avons pas de récépissé  pour notre dossier en dépit de toutes les conventions internationales ratifiées par l’Algérie », a affirmé M.Idir Achour, porte parole du Cla que nous avons rencontré sur les lieux. Le syndicaliste n’écarte pas la possibilité de recourir à des institutions internationales au sujet de ces agréments non accordés à certaines formations syndicales. «  Quand on fera cela il ne faudra pas parler de la manipulation de la main étrangère parce que nous avons commencer en premier lieu par solliciter les autorités algériennes », a-t-il déclaré.

    Idir Achour a affirmé que les huit premiers arrivés au rassemblement prévu à 10h30 ont été conduits au commissariat de police vers 10h.  Alors que le syndicaliste s’entretenait avec les journalistes, un fourgon de police s’arrêta là, à quelques encablures du ministère du travail, pour conduire le reste des syndicalistes, environ une dizaine, vers un autre poste de police. Les protestataires rejoignent le véhicule presque sans résistance. «  Venez on vous conduit chez vos amis », leurs répétaient les policiers.

     

    Mina Adel
  • tant que le FLN,RND,MSP et l'ancien gouvernement aux commandes - les élections sont inutiles

    De l’inutilité des élections…

     

    Par |

     

    Juste un peu de quelque chose …pour nous autres du peuple inconsidéré...

    On n’aura rien et d’orée et déjà, l’on peut dire et écrire que ces élections vont commencer à nous casser les oreilles,  et donc n’apporteront nul changement. Et l’envie encore de vous entretenir de ce que j’avais écrit il y a quelques mois et que j’avais intitulé de l’utilité des élections alors que le titre qui convenait le mieux est de l’inutilité des élections.

    Ne me traitez pas d’oiseau de mauvaise augure ou d’assassin d’espoirs car comme moi vous en conviendrez que cela ne dure pas depuis cinq ans ou une décennie mais depuis cinquante années qui ont vu la petite bourgeoisie au pouvoir en 1962 prendre les dimensions de grande bourgeoisie d’où bien entendu au regard de la misère du grand nombre, des mendiants dans les rues d’Algérie, est exclu le peuple que l’on veut chaque fois convier aux mascarades.

    C’est de notoriété publique, on s’en cache même plus, qu’un candidat à la présidence de l’APC vient résoudre ses problèmes et ceux de ses amis ; qu’un chef de daïra lorgne sur les privilèges à sa disposition ; il en est de même pour le député. Ils vont donc lancer la meute de ceux qui vont parler d’élections afin d’élire leurs hommes et leurs clientèles.

    De tout le temps que je me souvienne dans cette région que j’habite, l’élu qu’il soit maire ou chef de daïra coopté n’a vraiment résolu les problèmes de monsieur- tout-le-monde ; ils n’existent que pour ceux auxquels ils désirent exister. Les habitants de chaque village, de chaque ville ont été habitués, poussés chaque fois à chercher une personne haut placée pour les pistonner. Cela ne sert vraiment à  rien, dit la majorité, de se présenter à l’APC.

    Ils ne vont donc pas tarder à rejouer l’éternelle comédie pour nous convier à leurs mascarades laissant les mots du leader du FFS Hocine Ait Ahmed bercer les doux rêveurs : "La véritable élite est celle qui fait passer tout avant le souci de soi". Le temps a passé, les mêmes s’enrichissent de plus en plus. Leurs enfants avaient pris la relève s’enrichissant toujours plus privant toujours pour toujours la grande majorité de ce petit quelque chose… pour se faire considérer, pour exister quelque peu.

    On demeure tel qu’il y a cinq décennies, les problèmes sans solutions. Beaucoup n’espèrent pas la tornade d’il y a une année qui a balayé Ben Ali en Tunisie comme beaucoup ne croient pas aux réformes car comme l’a rapporté ce professeur d’université il y a trop d’intérêts en jeu.

    Que nous reste-t-il encore à vous à moi et à tous ceux qui ont perdu l’espoir de vivre dans un Etat de droit ? Se satisfaire de n’avoir causé nul mal à autrui et apprécier les mots de cet autre véritable humain qu’est Julien Benda : "Il existe deux ensembles de principes, les principes de pouvoirs et de privilèges et les principes de vérité et justice. Si vous courez après les principes de pouvoirs et de privilèges ce sera toujours au détriment de la vérité et de la justice."

    Amokrane Nordine

  • Un rassemblement est prévu lundi prochain à Alger

    Les ouvriers de la zone industrielle de Rouiba en colère

    « Ezzenga, ezzenga ! [Sortons dans la rue, NDLR] », lancent, presque à l'unisson, les représentants syndicaux des ouvriers de la zone industrielle de Rouiba. Ils se sont réunis dans la matinée de ce lundi 19 décembre au siège de l'union locale de la zone, affiliée à la Centrale syndicale. Ordre du jour : décider de l'action à entreprendre pour protester contre le harcèlement et les dépassements dont font l'objet les salariés et réagir face au silence des autorités.

    Après l'allocution du responsable de la structure, les syndicalistes et les travailleurs licenciés ont témoigné de leur situation. « Je travaillais chez ERC. Je fais partie de la vingtaine de personnes à avoir été licenciées par le directeur de l'unité après avoir demandé une commission d'enquête sur une affaire qu'il a conclue », témoigne Yazid Yahiaoui, agent de sécurité. Un employé d'une société de gardiennage informe d'ailleurs que lui et ses collègues « organiseront des actions de protestation à partir de demain », pour contester le refus de la direction de constituer une section syndicale. Brusquement, un homme d'une cinquantaine d'années se lève et peste : « Moi, je suis sans salaire depuis des mois ». À quelques différences près, les histoires des uns et des autres se ressemblent. Elles témoignent d'un profond malaise, facilement lisible sur les visages et dans les mots de chacun.

     

     

    Ce matin, la rencontre a débuté vers neuf heures. Un peu plus d'une heure après, les représentants des ouvriers commencent à s'impatienter. « La paix sociale n'est pas écrite sur nos fronts. On ne la maintiendra donc pas sur nos dos », tonne un représentant des travailleurs de la SNVI. « On subit des agressions quotidiennement. À chaque fois qu'on pose un problème, ils répondent par des licenciements. Ils ne comprennent que le langage de la rue ! », enchaîne un autre. Les ouvriers restent impassibles face aux appels à la sagesse lancés par un responsable du ministère de Travail et par un secrétaire national de l'UGTA qui ont pris part à la réunion. Le responsable de l'Union locale propose alors un rassemblement des syndicalistes et des travailleurs, qui sont pas moins de trois mille, le lundi 26 décembre au siège de l'UGTA, « ou carrément une marche vers le ministère du Travail et vers celui de l'Industrie ».
    À l'issue de la rencontre, certains ont avoué être quelque peu étonnés du discours du représentant de leur tutelle syndicale. Il y a quelques jours, Abdelmadjid Sidi Saïd avait presque invité les travailleurs de cette zone à s'indigner, à leur façon, lors d'une réunion avec les cadres de l'organisation. Une attitude tout à fait compréhensible pour d'autres ouvriers, au regard de la sensibilité de la zone industrielle. Et de rappeler la réputation de rebelle de la zone du bastion ouvrier de Rouiba, malgré son peu de poids dans l'économie nationale. Reste qu'elle « fait peur » et « rappelle de mauvais souvenirs », expliquent‑ils. C'est en effet dans cette commune que les émeutes d'octobre 1988 s'étaient déclenchées, faisant quelques centaines de morts et de blessés.

     

     

     

     

  • Des villageois ferment la subdivision de l'hydraulique à Azazga

    "Le barrage de Taksebt remplit les piscines de Hydra et ici, pas une goutte d'eau dans les robinets !"

     

    Les habitants de plusieurs villages de la commune de Fréha, située à 25 kilomètres à l'est de la ville de Tizi Ouzou, ont procédé, ce lundi 19 décembre, à la fermeture des sièges de l'agence de l'Algérienne des eaux et de la subdivision de l'hydraulique du chef‑lieu de daïra d'Azazga, à 35 km à l'est de Tizi ouzou 

    « En été, ça pourrait peut‑être se comprendre ! Mais que cela perdure jusqu'au milieu de l'hiver, c'est une aberration. Le barrage de Taksebt remplit les piscines de Hydra et ici, pas une goutte d'eau dans les robinets ! », se lamente un protestataire contacté par téléphone. « Nous ne pouvons même plus satisfaire nos besoins en eau potable alors, que dire de ceux de notre bétail ? », s’indigne encore un éleveur d'un de ces villages connus pour leur vocation agricole. En effet, le barrage de Taksebt, situé dans la wilaya de Tizi Ouzou, alimente principalement la capitale.
    Comme à l’accoutumée, les responsables locaux, qui sont allés à la rencontre des protestataires, n'ont pas trouvé mieux que de proposer un rationnement à raison d'une alimentation en eau une journée sur deux, recourant à l'habituel argument de la vétusté des canalisations. Il y a lieu de rappeler que ce n'est pas la première fois que des villageois protestent contre la pénurie d'eau potable depuis que les officiels, à l’échelle nationale ou locale, ne cessent à chacune de leurs sorties, de déclarer que tous les foyers de la wilaya de Tizi Ouzou sont alimentés en eau 24/24h.

    Depuis 2000, l’Algérie a dépensé des dizaines de milliards de dollars dans la construction de barrages, de stations de dessalement de l’eau de mer et de réseaux d’alimentation en eau potable. Mais ces dépenses n’ont pas suffi à mettre fin aux pénuries d’eau potable dans plusieurs régions du pays, notamment en Kabylie et dans le sud du pays. Dans les villages, l’eau est sévèrement rationnée, faute d’installations suffisantes pour le stockage de l’eau et en raison d’un réseau de conduites défectueux et insuffisant.

  • sans commentaire

  • sarko :no moment

    sarko,doigt d'honneur,algerie

  • le peuple Algerien sont tous des ânes hachakoum, sauf eux!!!


    expliquées aux ânes que nous sommes !
    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr C’est officiel ! Les législatives auront lieu au printemps
    2012. Conformément au mode de scrutin, les résultats,
    eux, seront publiés…

    … un peu avant, à l’hiver 2012 !

    Que les ânes ne me tiennent pas rigueur de les convoquer ainsi, de manière… cavalière, en ces temps de froidure, dans cet espace de la chronique. C’est juste pour les besoins de la démonstration. Abdekka, président à vie de l’Algérie, vient de promettre aux Algériennes et aux Algériens des élections législatives transparentes. Si je ne m’abuse, lors de précédents rendez-vous électoraux, le même Abdekka, pas encore président à vie à l’époque, avait déjà promis des scrutins transparents. Etrange, tout de même ! Le chef de l’Etat, en plus de ses lourdes fonctions de châtelain, mènerait-il en secret, dans un laboratoire tenu loin des regards indiscrets, des expériences biochimiques sur la transparence et ses différentes nuances ? La question mérite d’être posée, car l’âne que je suis, l’inculte notoire que je me targue d’être ne connaissait jusque-là qu’une version de la transparence. Il faut croire que j’avais tout faux ! Il existerait ainsi des nuances nombreuses et multiples de la transparence. Tout en accueillant avec un enthousiasme certain cette fabuleuse découverte, j’avoue cependant une légère déception. Pourquoi les revues scientifiques internationales n’ont-elles pas fait mention, signalé comme il se doit cette avancée phénoménale dans le domaine de la biochimie ? La discrétion d’Abdekka autour de ses recherches ne doit pas être un prétexte pour les grands pôles mondiaux du savoir, les grandes universités de passer sous silence cette découverte algérienne en matière de texture plurielle de la transparence. Je ne voudrais pas paraître un brin parano, mais j’ai comme l’impression que ces instances internationales de la recherche et leurs relais médias sont jaloux face à cette avancée historique due à un Algérien, Abdekka. Bien évidemment, je ne verserais pas dans la théorie de la main de l’étranger, mais admettez avec moi qu’il y a matière à... Jusque-là, le monde occidental était plongé dans l’obscurité étroite et unilatéraliste d’une transparence unique et sans nuances. Un Algérien, président de surcroît, arrive avec une découverte fantastique qui ouvre des perspectives inouïes, et personne, surtout pas le gratin de la science planétaire, ne daigne accorder la place qui revient à cette géniale trouvaille. C’est profondément injuste ! C’est scientifiquement incorrect. Et c’est déontologiquement inadmissible. Mais qu’Abdekka se rassure. Ici, chez lui, chez nous, en Algérie, nous, Algériennes et Algériens, saisissons parfaitement l’impact énorme de ses recherches. Nous nous félicitons grandement qu’il ait pu trouver une nouvelle molécule de transparence différente des autres. Et nous l’encourageons à poursuivre son travail. Qui sait ? Après les législatives, et pour d’autres élections, des présidentielles, par exemple, il est capable de nous annoncer la découverte d’autres transparences. Encore plus transparentes que les précédentes qui étaient déjà vachement transparentes. Coluuuuuuuuuuuuuche ! Au s’cours ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

  • Mazalna haïne(*) ountouma koultou matou.

    LE BONJOUR DU «SOIR»

    Par Maamar Farah
    En fin de compte, avec ou sans amendements, le nouveau texte de la loi sur l’information ne sera d’aucune utilité pour faire avancer la cause de la liberté d’expression. Lorsqu’on a mis Benchicou en prison, c’était pour tout à fait autre chose : une affaire de bons de caisse ! Ils ont suspendu Le Matin, vendu aux enchères l’immeuble de Hussein- Dey et jeté en taule l’homme qui les a défiés ! Tout ça, pour les bons de caisse !
    Alors, chers députés, levez les mains tant que vous voudrez : ce n’est pas un vote qui nous donnera davantage de liberté ! Ceux qui nous ont donné cette liberté, ce sont les enfants d’Octobre 1988, la centaine de nos confrères tués par les islamistes armés ; ce sont aussi tous les autres martyrs de la lutte pour la République et la Démocratie ! Notre liberté se négocie chaque jour sur les colonnes de l’Honneur et cela a un prix ! Demandez-le à la justice et à l’Anep et, surtout, à leurs tuteurs !
    (*) : nous sommes toujours là !
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Les oiseaux ne laissent qu'un chant éphémère ; l'homme passe, mais sa renommée survit.»

  • Tlemcen Capitale de la culture Islamique 2011 !!!

    TLEMCEN
    Plus de 1,2 quintal de kif saisi à Sidi Medjahed

    source:le soir dz

    Les éléments de la brigade du Darak el Watani de la commune de Sidi Medjahed ont saisi une grande quantité de kif évaluée à 1,2 quintal, et ce, suite à une information qui leur a permis la découverte de la drogue dans un garage.
    Cinq personnes ont été arrêtées lors de cette opération et un véhicule de marque Peugeot 405 a été saisi, ainsi qu’une importante somme d’argent. D’autre part, dans la daïra de Maghnia 30 quintaux de déchets ferreux (cuivre) ont été récupérés au niveau d’un barrage à l’entrée de l’autoroute. Le camion a été mis en fourrière et le conducteur arrêté. Ce genre de trafic est devenu courant sur ce tronçon autoroutier qui relie Tlemcen à la bande frontalière.
    M. Zenasni

  • Esprits criminels

     

    L’esprit des réformes, selon Ould Kablia

    Par : Mustapha Hammouche

    Dans le discours distribué à la presse, à l’occasion de son récent déplacement à Laghouat, le président de la République déclarait que “la nation arabo-musulmane passe par une dure épreuve” et que “l'Algérie, qui fait partie de ce vaste monde, influe sur les évènements qui surviennent autour d'elle et en subit naturellement l'influence”. Dans cette conjoncture, l’Algérie a choisi de “garantir, selon Bouteflika, un climat propice à des réformes politiques et socioéconomiques pour mieux répondre aux aspirations de la société à des réformes durables”.
    Si, dans le discours présidentiel, “les réformes” annoncées le 15 avril s’inscrivent dans un mouvement général d’évolution politique de la région, il n’en est pas de même pour son ministre de l’Intérieur qui, hier, donnait sa propre lecture des évènements qui secouent “la nation arabo-musulmane”. Pour Daho Ould Kablia, de nombreux pays du monde arabe et d'Afrique doivent faire face à l'émergence récente d'un vent d'instabilité “qui, sous le couvert de revendications de plus de démocratie et de droits, somme toute souvent légitimes, dissimule des desseins inavoués pernicieux et met en péril l'existence de nos États et de nos peuples en tant que nations”. Ce “vent d’instabilité”, au lieu de constituer une opportunité d’évolution, “risque, selon le ministre, de compromettre les acquis sociaux, politiques et économiques de nos peuples et de nos citoyens, acquis réalisés au prix de durs sacrifices de la nation entière”.
    Devant le comité bilatéral frontalier algéro-nigérien, le ministre, qui parraine le processus d’adoption des “lois de réformes”, met en garde contre “cette situation nouvelle, au danger particulièrement sournois, qui a déjà mis à rude épreuve le devoir national de vigilance de certains pays arabes”. Il appelle, donc, nos voisins du Sud “à plus de solidarité et de concertation pour conjurer la collusion entre ce nouveau défi et les forces du chaos que sont le terrorisme et la criminalité transnationale organisée”.
    Voici donc comment le ministre des réformes de la vie politique et associative conçoit le mouvement de revendications politiques qui
    traverse notre région : un “vent d’instabilité”, dissimulant, sous la revendication démocratique, “des desseins inavoués pernicieux” qui mettraient en péril l’existence “de nos nations et une situation” au “danger particulièrement sournois”. Il y voit, en plus de “desseins inavoués” et du “danger sournois”, “une collusion entre ce nouveau défi et les forces du chaos que sont le terrorisme et la criminalité transnationale organisée”.
    On comprend mieux, à la lecture de l’analyse, que notre ministre de l’Intérieur fait de la conjoncture régionale, l’esprit dans lequel le processus de réformes est conduit. Loin de traduire une compréhension du sens d’un mouvement historique, elles sont conçues comme une riposte contre un péril qui, selon une formule surannée, menace “les acquis des peuples” et l’existence de la nation ! Si, en plus, ce mouvement est de connivence avec le terrorisme et la criminalité organisée, ce n’est pas des réformes qu’il appelle, mais une contre-attaque.
    C’est exactement ce qu’ont fait le gouvernement et le Parlement : ils se sont donné un arsenal de contre-offensive à l’endroit de la revendication démocratique.
    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

  • nous sommes colonisés par vos compatriotes et vos valets ,MR Chevènement

    CHEVÈNEMENT RÉUNIT À PARIS UN PANEL DE HAUTES PERSONNALITÉS DES DEUX PAYS

    Algérie-France : le passé ne doit pas étouffer l’avenir

    Par : Ameur OUALI

    Les célébrations du cinquantenaire de l'indépendance ont commencé ce week-end à Paris au 101, rue de l'Université, une annexe du Palais Bourbon (Assemblée nationale), où l'association France-Algérie a organisé un colloque consacré à l'avenir de la relation entre les deux pays.

    L’association est désormais présidée par Jean-Pierre Chevènement, un souverainiste qui compte parmi les plus fervents amis de l'Algérie. Il a réuni autour de lui un panel de personnalités qui ont à cœur de féconder ce sentiment car entre l'Algérie et la France, “il existe quelque chose de puissant, d'indéfinissable, mais de palpable que j'appellerai l'identité franco-algérienne qui transcende nos appartenances nationales”. Côté algérien, il y avait le ministre, Chérif Rahmani, mais aussi l'ancien Premier ministre, Sid-Ahmed Ghozali, l'ancien chef de la diplomatie, Lakhdar Brahimi, et l'ambassadeur Missoum Sbih, arrivé juste avant la clôture.
    Un retard qui l'a rendu si visible qu'il a été interpellé sur l'absence des responsables algériens sur le front médiatique et sur la réticence de l'Algérie à délivrer des visas aux journalistes français alors que leurs homologues algériens ne rencontrent aucun obstacle. Le monde des affaires était représenté par le patron de Cevital, Issad Rebrab. Côté culture et médias, il y avait Boualem Sansal, Rachid Boudjedra, Hocine Yacef, Malek Chebel et Omar Belhouchet. Outre M. Chevènement, il y avait, pour la France, la vice-présidente du Sénat, Bariza Khiari, le sénateur Jean-Pierre Raffarin, l'ambassadeur Xavier Driencourt et ses prédécesseurs, Hubert Colin de la Verdière et Alfred Siefer Gaillardin. À leurs côtés, des hommes d'affaires, des universitaires et des figures des médias comme Jean-Daniel et Jean-Pierre El-Kabach, tout deux nés en Algérie.
    Le colloque se voulait “résolument prospectif” avec l'objectif de dessiner “le contenu de ce que pourrait être un partenariat de longue durée dans les domaines économique, culturel et diplomatique”. Boualem Sansal a planté sa plume acérée d'écrivain pour dénoncer les gouvernements des deux pays qui “ne sont amis que lorsque cela les arrange” pendant que les deux peuples ne comprennent pas qu'on les embête avec ces histoires de passé sans cette “tripatouillée”.
    Alors qu'est relancée la coopération économique désormais visible avec le métro et le tramway d'Alger ou les agences BNP et Société Générale qui essaiment à travers le pays, l'avenir n'est que prometteur dans le domaine. Principaux atouts relevés : une situation financière saine et robuste, une abondance de liquidités en dinars, des cadres compétents qui ont juste besoin d'adapter leur formation théorique, une langue commune, une proximité géographique et un effet rattrapage qui fait de l'Algérie un pays où beaucoup de choses sont à développer.
    Les ajustements juridiques de 2009 n'apparaissent plus rédhibitoires en ces temps de crise internationale marquée par le retour de l'État, même dans les pays les plus libéraux. Les hommes d'affaires français croient déceler en Algérie “une volonté clairement affichée de développer l'investissement et l'emploi des jeunes”. Avec un secteur industriel hors hydrocarbures qui représente 5% du PIB, il y a fort à faire. Mais attention : en Algérie, il faut avoir une vision à long terme ! a prévenu Laurent Dupuch à l'adresse de ceux qui seraient tentés par des “coups”.
    Cette vision est largement partagée par Issad Rebrab qui a présenté son parcours et ses projets. Le patron de Cevital a entamé sa carrière par l'ouverture d'un cabinet d'expertise comptable en 1968, suivie, trois ans après, d'une participation de
    5 000 dollars dans une unité de transformation métallurgique avant d'écrire une success story qui l'a conduit à bâtir le premier groupe privé du pays. En 2011, le chiffre d'affaires du groupe va dépasser les deux milliards d'euros et le nombre de collaborateurs franchira la barre des
    12 000 contre 700 lors de la création de Cevital en 1998.
    M. Rebrab ne s'est pas privé de déplorer les pesanteurs administratives qui empêchent la réalisation d'un port à Cap Djinet de 55 000 hectares, projet qui a soulevé l'admiration de Jean-Pierre Chevènement par sa capacité à attirer vers le Maghreb proche des délocalisations orientées vers l'Asie du Sud-Est ou les pays du Golfe.
    Quant à la relation bilatérale, M. Rebrab a évoqué une certaine “méfiance” réciproque qui l'empêche de se hisser au niveau des espérances. “Le niveau des relations est en deçà de ce qu'il devrait être”, a confirmé Sid-Ahmed Ghozali. Pour celui qui fut le jeune patron de Sonatrach, l'énergie peut constituer un puissant levier pour relever ce niveau.
    Intervenant sur le thème de la géopolitique, Jean-Pierre Raffarin a estimé que l'Algérie “est l'un des pays les plus pertinents pour le XXIe siècle”  de par son potentiel de croissance, sa capacité d'investissement et sa position intercontinentale stratégique. À l'heure où s'organisent les pôles et où émergent les “pays-continents”, l'Algérie peut devenir le pivot du continent Eurafrique dans le monde multipolaire, selon le sénateur. A contrario, Lakhdar Brahimi estime que “la région du Printemps arabe offre la perspective d'une coopération féconde”. Cet angle d'attaque lui a permis de rappeler les contentieux entre les deux pays : le Sahara occidental, la Libye, le Moyen-Orient et l'Iran.
    Sur une question internationale comme le Sahara occidental, “la France a choisi de s'activer aux côtés du Maroc” ; au Moyen-Orient, les Occidentaux ont fait le choix de parler des “besoins de sécurité d'Israël” plutôt que des “droits spoliés des Palestiniens”. Quant au nucléaire iranien, “le danger vient-il des armes qui n'existent pas encore ou de celles qui existent”, s'est demandé l'ancien chef de la diplomatie dans une allusion à l'arsenal israélien. Au demeurant, si l'Iran est aujourd'hui “la puissance importante de la région” alors qu'elle n'en était qu'une des puissances, c'est le résultat de l'invasion de l'Irak. Sur tous ces sujets, M. Brahimi a suggéré “un dialogue ambitieux avec la France”.   
    Seul ministre en exercice à intervenir lors du colloque, Chérif Rahmani qui a fait deux propositions concrètes : faire de l'Algérie le siège de l'Agence pour les villes durables envisagée dans le cadre de l'UPM et créer en Algérie un centre pour les technologies nouvelles (biotechnologies, start-up, business center). Un autre moyen de privilégier l'avenir.  
    “J'ai voulu que ce colloque soit tourné vers l'avenir, non parce que le passé ne devrait pas être assumé, avec ses lumières et avec ses ombres. Rien ne peut faire que le passé n'ait pas existé et que pendant 132 ans le système colonial n'ait pas pesé lourdement sur notre relation.” Mais “le passé ne doit pas étouffer l'avenir” et “nous devons bâtir un pôle solide entre les deux rives de la Méditerranée”, a jugé
    M. Chevènement. Et citant Jacques Berque, il a souligné : “Nous ne nous sommes pas entrelacés pendant plus d'un siècle sans qu'il n'en demeure quelque chose.”
    A. O.

  • no moment

    Dilem du 19 Decembre 2011

  • personne n'écoute le peuple algerien,alors histoire le retiendra à votre charge

    Soyons Heureux, L’Algérie Va Bien !

    Hocine Mahdi

    Quand en 1986 des ministres, les barons du FLN post 1962, l’UGTA et des piques assiettes incolores s’étaient relayés pour nous dire « l’Algérie va bien », nous étions au bord de la faillite. Le club de Paris avait racheté au rabais une partie de la dette extérieure pour nous la revendre au tarif du marché noir mais surtout pour tenir nos dirigeants par les choses du ventre en étranglant l’économie nationale.
    Quand en 1988 Chadli Bendjedid nous avait ressassé le même slogan avarié du « Tout va bien », nos usines manquaient de matières premières et de consommables, l’Algérie n’était plus en mesure de payer les intérêts de la dette, nos ministres craignaient d’appliquer les conditions insupportables du FMI, il y eu le 5 octobre, douze années de tueries, de destruction, de pillage, plus de deux cents mille morts, plus de cent millions de dollars de dégâts matériels, des dizaines de milliers de familles déchirées, l’exode rural, la fuite des cerveaux, des bébés brûlés, des filles violées. Une guerre civile qui ne disait pas son nom.
    Le 13 décembre 2011 j’ai entendu un bref extrait du plus court discours jamais prononcé par un Chef d’Etat.
    Venant de Bouteflica et spécialement à l’occasion de l’ouverture de l’année universitaire, il y a de quoi se poser des questions.
    Je n’ai retenu qu’une seule phrase de sa déclaration et jusqu’à présent je suis saisi par la peur d’un nouveau malheur dans notre pays.
    - L’Algérie va bien, avait-il clamé avec le peu de force qui lui reste comme si lui même ne croyait pas à ce qu’il disait.
    Ce qui m’effraie c’est, qu’avant lui, Ouyahia , Abdelmadjid S. Said, Belkhadem du Fln frelaté, plusieurs ministres, députés, sénateurs et piques assiettes ont chanté ce refrain et ne répètent que cela comme en 1988.
    Toute la « nomenklatura », tous les parasites se gargarisent avec cette terrible sentence : « l’Algérie va bien ».
    Cela me donne des millions de raisons de trembler pour mon pauvre pays.
    En premier lieu cela fait 40 ans (quarante ans) que les barons du régime de la rente nous balancent ce message rassurant par l’intermédiaire de l’UGTA, du Fln poste 1962, des anciens moudjahidine vrais et faux confondus, des moukharibine à col blanc, des piques assiettes toutes obédiences confondues (socialistes, communistes, islamistes, conservateurs, khobzistes).
    Pourquoi ai-je écrit « rassurant » au lieu d’écrire « qui se veut rassurant » car cette fois il nous est transmis à un moment où tous les clignotants sont au rouge.
    Forcément nous avons peur.
    Nous avons très peur.
    Nous nous disons qu’en choisissant cette période particulièrement dure pour nous assommer avec son énergique  » l’Algérie va bien » Bouteflika est soit hors champ soit il nous prépare à des souffrances plus insupportables.
    Voyez ce qui se passe chez nous dans trois secteurs seulement pour vous épargner un lourd traumatisme.
    La mauvaise gestion du ministre de la santé Ould Abbès tue les malades dans nos hôpitaux : pénurie de médicaments et de réactifs, longues pannes des appareils de radiologies, absence de spécialistes dans beaucoup de centres hospitaliers. Ce qui retarde de plusieurs mois l’établissement d’un diagnostic sérieux et l’application d’un traitement adéquat. Nous avons vu des médecins consciencieux s’arracher les cheveux parce qu’ils pouvaient bien soigner les malades qui sont morts entre leurs mains.
    L’Algérie importe presque tout ce qu’elle consomme tout en disposant de tous les moyens de s’autosuffire en produits essentiels.
    Le ministre Barkat a distribué des centaines de milliards à des pseudo agriculteurs qui n’ont rien planté et pour les récompenser le gouvernement a épongé leurs dettes. Ce qui n’a jamais été fait dans aucun pays au monde.
    Copiant les gouvernants français en panne d’idées de relance, nos gouvernants ont créé des milliers d’emplois improductifs pour gonfler artificiellement les statistiques dans la case positive. Pourtant l’Algérie est encore vierge. Avec une véritable volonté politique de libérer les initiatives et d’investir en l’homme il y a des milliers de possibilités de réduire à néant le chômage, la pauvreté et les disparités régionales.
    Mais peut on construire une grande nation avec les esprit rétrogrades, régionalistes ou tribaux ?
    Peut on construire une grande nation avec des médiocres, des incompétents, des béni oui oui, des éfélénistes pervertis, des députés et des sénateurs formatés, des faiseurs de h’rouz aux postes de ministre , de député, de sénateur, de wali, de maire ?
    Ce sont malheureusement ces gens là qui n’arrêtent pas de chanter  » l’Algérie va bien » et s’ils vous entendent prétendre qu’elle pourrait aller mieux ils vous accuseront d’être à la solde d’une puissance étrangère ou d’être un batard de la France. Et notre président n’aime travailler qu’avec cette catégorie d’Algériens.
    Mais pourquoi Bouteflika a t-il fait comme eux en sachant que le pays est paralysé par le FLN post 1962, le RND de Ouyahia et le MSP de Boudjera Soltani.
    Oui j’ai très peur pour mon pays car un chef d’Etat lucide ne peut pas voir du gris charbon et affirmer péremptoirement qu’il ne voit que du blanc neige en se faisant applaudir par des centaines d’invités.
    Même si ceux-ci ont été triés sur le volet.
    Hocine Mahdi
    Le 18 décembre 2011

  • Gouvernement de la matraqueet gourdin "made in france"

    Le Brigadier anti-émeute, homme de l’année 2011

    Kamel Daoud

    In SlateAfrique
    19 décembre 2011

    L’Algérie n’a pas eu de printemps, contrairement à son voisin tunisien. L’homme de l’année en Algérie porte une matraque!

    Pour le célèbre magazine Time, l’homme de l’année 2011 est «Le Manifestant». Qu’il soit le révolutionnaire arabe, le jeune de Occupy Wall Street, le Russe en colère ou l’Indigné de Hessel. D’où l’exercice de style: qui est l’homme de l’année 2011 en Algérie? Des pistes s’offrent et s’épuisent. D’abord le Manifestant. Sauf qu’en Algérie, singularité de la région, il n’y a pas eu de grandes manifestations pro-démocratie. Le manifestant a tenté d’exister puis a été réduit en plusieurs manifestants avant d’être réduit à l’émeutier puis à rien du tout. L’immolé? Oui, mais c’est une figure tunisienne et une tragédie banalisée algérienne. Il y a eu des immolés en Algérie mais sans suite. Ils n’ont pas changé l’histoire. Le chroniqueur a expliqué un jour qu’il s’agit de mauvaise synchronisation: Bouazizi aurait brûlé vainement à l’époque de Bourguiba. Pour que l’immolation ait un sens, il lui faut un Ben Ali.

    Chez nous, le «Bourguibisme» est ambiant, avec ses soucis de santé et ses rumeurs. Donc, l’immolé n’est pas l’homme de l’année. Que reste-t-il? Le réformateur. Là aussi c’est un ratage: il n’y a pas eu des réformes en Algérie. Malgré ce que dit l’ENTV( la télévision publique algérienne). Juste des ruses, des amendements, des lois et des codes. Sans réformes vraies, le Réformateur est une figure abstraite. Il n’y a pas eu ni de Mandela ni de Churchill en Algérie. Le régime n’a pas réformé mais a pris des précautions. Donc, passons.

    Le chômeur, sans repère et sans avenir, homme de l’année en Algérie?

    Que reste-t-il ? Le Harrag (brûleur de frontière): déjà lauréat du prix l’année passée. L’émeutier? Déjà sélection l’année d’avant. Le mot «Dégage»? Oui, mais ce n’est qu’un mot quand il n’est pas crié.

    Il y a aussi la figure du candidat à l’ANSEJ( Agence national de soutien à l’emploi de jeunes). Le demandeur est en effet presque l’homme de l’année: il a été là depuis janvier et jusqu’à hier. Il incarne le jeune qui ne sait pas quoi faire de sa jeunesse, le sang inutile qui tourne, la conséquence indésirable de l’Indépendance. Il est aussi l’incarnation de l’infanticide, la preuve qu’il y a eu échec et le modèle offert aux générations futures: ne rien faire puis faire n’importe quoi avec n’importe quel argent. Il est l’argent gratuit des économies de rente, le corrompu inconscient du régime, le mouton de la farce, la force vive transformée en alimentation générale. Il est tout ce qui a été trouvé comme solution à quelques mois du cinquantenaire de l’indépendance. Reste que le demandeur ANSEJ est un produit contrefait: on le voit partout mais ce n’est qu’un personnage secondaire de la vie nationale.
    Qui est donc l’homme de l’année s’il n’est pas un ministre, un Premier ministre, un patron d’entreprise, un journal, un barbu, une voilée, un opposant devenu président, un parlementaire qui a un pantalon. Qui est-il donc?

    L’homme de l’année est…un homme portant une matraque..qui suis-je?

    Le choix est arbitraire et subjectif mais le chroniqueur le revendique: l’homme de l’année est le brigadier anti-émeute. Sans être larbin pro-police, pro-régime, il s’agit de dire que c’est le seul métier politique bien fait en Algérie depuis janvier 2011 et même avant. Le seul salaire politique qui se justifie et dont l’augmentation a un sens, bon ou mauvais. Un brigadier anti-émeutier avait dernièrement précisé au quotidien algérien El Watan que les brigades ont opéré 2777 opérations ces cinq derniers mois. Le titre de l’article de notre consoeur d’El Watan était clair: une intervention toutes les deux heures depuis janvier. Vu à partir d’une position neutre, on aura compris que l’anti-émeutier fait tout en Algérie: il fait le travail que ne fait pas le président, le travail que ne font pas les ministres, il bosse à la place des élus qui sont faux, des médiateurs, des élites et des partis et des Think tank.
    Brigadier, président!

    En Algérie, l’Etat peut être dessiné par un enfant de deux ans: c’est une matraque et des mots avec un drapeau. Le seul acte concret c’est la matraque qui s’abat. Le reste c’est les chiffres de la relance. Hormis le pipeline, la matraque de l’anti-émeutier est le seul mouvement que l’on peut voir du ciel, le seul effort musculaire vérifiable, le seul salaire, en politique, qui provoque de la sueur.

    L’anti-émeutier, brigadier, est donc l’homme de l’année: il a bien travaillé cette année et a bien prouvé que l’Etat n’existe pas. Il a travaillé mieux que tous. Mieux que quiconque. Il est partout où l’Etat qui n’existe pas aurait dû être : lors des crises de logements, demandes de démocratie, matchs de foot, emplois, immolations, routes coupées, inaugurations, etc. Saluons donc. Question: pourquoi l’anti-émeutier et pas l’émeutier? Parce que l’émeutier manque de constance et ne fait pas de politique alors que le Brigadier fait la politique, toute la politique, la seule qui se pratique en réalité.

    Kamel Daoud

  • wall street d'alger:algiers stock exchanges!!! à quoi sert'elle,à rien!!!

    Boudée par les investisseurs, désertée par les entreprises

     

    La Bourse d’Alger n’a toujours par la cote

     

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	Le bilan de la Bourse d’Alger reste bien maigre, alors qu’elle est entrée dans sa quinzième année d’existence.

    zoom | © Lyès. H.

     

    Le bilan de la Bourse d’Alger reste bien maigre, alors...

     

     

    Cinq titres cotés, seulement six intermédiaires financiers et un volume de transactions en baisse d’une année à l’autre. Le bilan de la Bourse d’Alger reste bien maigre, alors qu’elle est entrée dans sa quinzième année d’existence.

     

    Autrement plus petite que l’Algérie, la Tunisie compte 10 fois plus d’entreprises cotées et au moins trois fois plus d’intermédiaires en Bourse.Déficit d’émetteurs, d’investisseurs, d’intermédiaires en Bourse et un système de fonctionnement archaïque font que la Bourse d’Alger «tourne dans le vide», dixit le président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB). En somme, un cercle vicieux dans lequel la défaillance de l’un des acteurs entraîne celle des autres.   
    Si les investisseurs privés ne se lancent pas dans l’aventure pour devenir des IOB (intermédiaires en opération de Bourse) c’est «parce qu’il n’y a pas de volume de transactions suffisant qui leur assurerait des revenus. Au vu du nombre actuel d’émetteurs, un tel investissement serait une perte d’argent pure et simple», nous dit un expert financier qui avait été tenté de se lancer dans ce domaine avant d’être refroidi par la réalité du marché.

    Actuellement, l’activité d’IOB est assurée par six banques publiques (CPA, BEA, BDL, CNEP Banque, BEA, BADR) autant dire que les questions de rentabilité sont reléguées au second plan.
    Du côté des émetteurs, c’est le déficit chronique. La situation plutôt favorable des finances de l’Etat fait qu’il n’a pas besoin de s’endetter pour se financier et c’est d’ailleurs pour cela que ses titres sont peu nombreux à la Bourse d’Alger, comme l’ont noté des consultants internationaux sollicités pour faire un constat de la situation du marché financier en Algérie.

    Ils ont d’ailleurs restitué un rapport sans complaisance, la semaine dernière, à l’occasion d’une rencontre organisée à la résidence El Mithak. Ils estiment que l’Etat peut aider la Bourse d’Alger s’il consentait à y introduire quelques valeurs d’entreprises publiques. Il y a plusieurs années déjà, il était question pour le gouvernement de se servir du processus de privatisation comme catalyseur pour redynamiser la Bourse d’Alger, mais il n’en a rien été.

    L’enjeu de la transparence

    «Aujourd’hui, des groupes comme Cevital qui se présentent comme la deuxième entreprise du pays après Sonatrach ne vont pas en Bourse, mais si l’Etat donnait l’exemple en introduisant certaines entreprises publiques et une ou deux banques, ça inciterait les autres entreprises privées à suivre», nous explique le représentant d’un cabinet de conseil financier international. Mais, selon lui, si on n’ouvre pas le capital des entreprises publiques c’est «parce qu’on a peur de la transparence des comptes», qui n’est pas une préoccupation réservée aux sociétés privées, dit-il.

    Pourtant, l’Etat a déjà introduit en Bourse des titres d’entreprises publiques comme Sonatrach. Toutefois, c’était des obligations et non des titres de capital, or, comme nous l’explique notre interlocuteur, «on lance plus facilement des emprunts obligataires parce que ça n’exige pas le même niveau de transparence. Les actionnaires ne sont pas obligés d’ouvrir leurs comptes aux investissements pour des obligations». Cela s’explique quand on remarque que l’évolution du marché obligataire a été plus rapide que celle du marché boursier.

    Selon les chiffres de la COSOB, les fonds levés sur le marché obligataire par les entreprises publiques et privées ont atteint un montant global de 216 milliards de dinars entre 2004 et 2009. L’encours actuel des emprunts obligataires atteint 90 milliards de dinars, dont 32 milliards de dinars sont encore négociés à la Bourse d’Alger.
    Outre ces facteurs, certains chefs d’entreprises remettent en cause la réglementation actuelle, notamment celle relative à «l’exercice du droit de préemption de l’Etat» qui s’érige en obstacle devant les investisseurs étrangers qui souhaiteraient se retirer du capital d’une entreprise privée ou encore «les immixtions de la Banque d’Algérie», qui dit-on, «n’a pourtant pas vocation à intervenir sur ce marché».

    Du côté des investisseurs, la Bourse d’Alger souffre également d’un déficit de demande, l’épargne publique existante préfère aller se nicher dans l’immobilier par exemple ou dans la consommation d’une manière générale, et sert à alimenter le marché informel, ont constaté les experts. S’agissant de l’Etat, on estime que s’il n’a pas de besoins particuliers de financement, en tant qu’émetteur, il pourrait néanmoins intervenir en tant «que demandeur à travers le Fonds national d’investissement», par exemple.

    Un système de fonctionnement archaïque

    Pour la Bourse d’Alger, le manque d’émetteurs, d’investisseurs ou d’intermédiaires ne constitue pas l’unique obstacle devant son développement. Des spécialistes du groupe NYSE Euronext (leader mondial des plates formes boursières), qui ont audité la Bourse d’Alger, ont noté qu’elle dispose d’«un système d’information qui peut traiter aujourd’hui le volume des transactions actuelles, mais qui un jour sera dépassé, s’il doit y avoir de nouvelles sociétés cotées».

    Ce qui est reproché à ce système c’est qu’il est «très manuel et ne permet de traiter qu’un petit volume de transactions». Aujourd’hui, nous explique Eric Pezet, responsable de Compte NYSE Euronext, «à chaque séance de cotations, on sort des volumes épais de listing pour trois actions. Imaginez qu’on en ait 100 ou 150 ou plus, ça serait impossible. Aujourd’hui, tous les intermédiaires en Bourse vont le jour de la cotation à la Bourse d’Alger, munis de leur registre des ordres qu’ils saisissent. Matériellement, ils auront quelques problèmes à le faire si on introduit une centaine de sociétés».     

    Pour autant, on ne considère pas que le système exploité soit à l’origine du marasme de la Bourse d’Alger. «Ce qui est clair, c’est qu’il lui faut de la substance à la Bourse d’Alger. La mise à niveau des systèmes d’information interviendra comme mesures d’accompagnement», estime-t-il. Cela n’empêche pas de prévoir «dès maintenant un nouveau système qui va forcément coûter de l’argent, mais qui est une nécessité si le développement du marché est la cible et s’il y a des dizaines ou des centaines de sociétés qui vont se faire coter sur Alger».

     

    Chiffres clés :

     

    -Les trois valeurs cotées à la Bourse d’Alger totalisent une capitalisation boursière de 13,3 milliards DA.

     

    -Avant l’introduction en Bourse du groupe Alliance Assurances en novembre 2010, le niveau de capitalisation boursière s’élevait à moins de 8 milliards de dinars.

     

    -5 entreprises nationales sont cotées à la Bourse d’Alger, dont trois (El Aurassi, Alliance Assurance et Saidal) sous forme de titres de capital (actions) et deux (Sonelgaz et Dahli) sous forme de titres de créances (obligations).

     

    -La Bourse d’Alger enregistre actuellement à peine une vingtaine de transactions par jour.
     

  • lorsque l'etat prend les algeriens pour des débiles

    Résultats de l’enquête parlementaire sur la hausse des prix du sucre et de l'huile

    Un coup de diversion du pouvoir

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    Les députés ont adopté, hier, la décision de publication du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur la pénurie, totale ou partielle, de certains produits alimentaires de large consommation sur le marché national. La séance plénière de l’APN, consacrée à cette question, ne s’est pas déroulée sans contestation.

     

    Avant même le passage au vote, les trois élus du mouvement Ennahda avaient quitté la salle. «Nous avons demandé l’ouverture d’un débat général sur les questions d’actualité, l’installation d’une commission d’enquête, mais nous avons essuyé un niet. Cette commission n’est qu’un leurre», dénoncent-ils. Composée de 17 députés de différentes obédiences politiques, cette commission a ôté toute arrière-pensée politique aux émeutes qui ont touché, au début de l’année, plusieurs wilayas, dont la capitale. Mais Kamel Rezgui (député du FLN), président de la commission, a tenté de contre-attaquer en défendant le travail de son équipe et les conclusions de la commission. Il a précisé, lors d’un point de presse, qu’il n’était pas du ressort de la commission d’imputer la responsabilité de ce qui s’est passé à des personnes ou des institutions, mais plutôt de définir les causes et les circonstances ayant entraîné la pénurie de certains produits de première nécessité.

    «C’est la première fois qu’un travail d’une commission parlementaire aboutit à un résultat palpable. La commission a été créée pour faire un travail précis et non pour régler des comptes à des personnes ou pour en blanchir d’autres», se réjouit-il. Celui-ci observe que les visites effectuées par les membres de la commission au niveau des unités de production des produits, objet de pénurie, ont révélé que parmi les dysfonctionnements enregistrés figuraient le manque de certains produits de large consommation importés ou produits au niveau national et le déséquilibre en matière de distribution.

    Il met, également, en cause les dysfonctionnements des circuits de distribution et l’informel qui prend des proportions de plus en plus alarmantes et le «monopole» exercé par certains opérateurs sur le marché national, estimant que cette situation a engendré une «faiblesse» dans l’organisation du marché. Cette enquête conforte ainsi la thèse du pouvoir qui ne cesse d’affirmer que les émeutes de janvier dernier n’ont aucune arrière-pensée politique. Kamel Rezgui soutient le contraire.

    Selon lui, la commission n’a pas enquêté sur les émeutes, mais sur la pénurie : «C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas jugé opportun de prendre l’avis du ministère de l’Intérieur, mais seulement celui des ministres concernés par la problématique.»
    Il estime qu’il n’a pas été tendre avec le gouvernement. «Nous avons défini la responsabilité de chaque secteur, évoqué des carences dans la législation algérienne et exigé la révision de certaines dispositions, notamment en matière de subventions», dit-il.

     

    Nabila Amir
  • Contrechamp

     

     

    Le sous-développement qui (nous) va bien

    Par : Mustapha Hammouche

    “L’université algérienne se porte bien”, a martelé le président de la république à Laghouat, au cours d’une adresse de quelques minutes.
    Même si l’appréciation ne correspond pas précisément ni aux évaluations internationales, ni à la qualité de la production universitaire nationale, ni à ses effets sur la vitesse de développement du pays, un tel propos ne devrait pas forcément étonner. Le jugement doit être rapporté à la qualité de l’université qu’on ambitionne.
    L’état de santé d’un organisme dépend de ce qu’on veut en faire. Si l’université va bien, c’est qu’elle répond à la fonction qu’on attend d’elle. Le diagnostic vaut pour tout le pays : l’Algérie, telle qu’elle est, va bien ; pourquoi son université, sa justice, son économie, sa santé, son agriculture, sa diplomatie n’iraient-elles pas bien ?
    Il n’est pas nécessaire que le pays aille bien pour tous, pour les jeunes diplômés, pour les retraités, pour les militants des droits de l’homme. Il y en a pour qui elle va bien, tellement bien, qu’ils en redemandent et précèdent le président dans ses déplacements pour lui opposer bruyamment leur revendication d’un quatrième mandat.
    Le pays (leur) va bien. Et le président aussi. Qu’il parle, souvent, pendant quatre heures, comme au début de ses premiers mandats, ou qu’il intervienne, rarement, pour quelques minutes, comme il le fait ces derniers temps. L’Algérie réelle, celle du court discours que le président a prononcé, leur va bien ; l’Algérie virtuelle, celle qu’on devine à travers le discours écrit que le président n’a pas lu, devrait nous aller. Toute la symbolique de l’arbitraire est dans le fait qu’il ne faut pas donner de signification à ce procédé inédit de diffusion médiatique d’un discours écrit que le chef de l’État aurait dû lire. Ici est figurée distinction entre le pays réel et le pays virtuel. Celui de la rente et de l’immobilisme politique, d’un côté, celui des virtuelles réformes, de l’autre.
    Au moment où la police interpellait un militant laghouati des droits de l’homme à l’aéroport d’Alger, on pouvait lire dans l’adresse présidentielle que les réformes visent à “insuffler un nouvel élan à même d’ancrer le processus démocratique, conforter l’équilibre entre pouvoirs, garantir les libertés individuelles et collectives et les droits de l’homme, conférer davantage d’efficacité à l’activité associative, élargir la participation des citoyens à l’action politique et promouvoir le rôle de la femme et des jeunes” !
    Ceux qui pensait que les réformes étaient mal parties parce que le Parlement, en examinant les premières “lois de réformes” auraient travesti la version du président et attendaient son intervention sont avertis : Bouteflika est satisfait de la tournure prise par son projet, celle d’une remise en cause des petites niches de droits et libertés arrachés au lendemain de la révolte d’octobre 1988.
    Parce qu’il est tout entier conçu pour défendre sa nature autoritariste, le système algérien n’est pas réformable de l’intérieur. Et pour cela, il peut se satisfaire même d’une Algérie qui se “sous-développe”, tout en attestant qu’elle va bien. Tant que la rente le permet.
    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr