Le ministère de la Santé aurait envoyé une directive à l’ensemble des établissements de la santé publiques demandant aux directeurs de désigner, tous corps confondus, un fonctionnaire non syndicalisé pour rencontrer les représentants du ministère et débattre des problèmes socioprofessionnels de sa corporation. Un calendrier de rencontre a été tracé : après la réunion avec les paramédicaux qui annoncent leur grève pour le 1er février, celle des psychologues est prévue pour jeudi prochain. Une démarche interdite par le code du travail dans son article 51, dénoncent les syndicalistes.
LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 133
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Le ministre de la Santé écarte les syndicats !
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Les paramédicaux annoncent une grève de deux jours chaque semaine
par Z. Mehdaoui & H. B.
Le personnel paramédical a de quoi de réjouir, après l'accord conclu mardi dernier entre le SNAPAP et le ministère de la Santé, selon les représentants de ce syndicat. En effet, le secrétaire général chargé de l'organique du Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (SNAPAP) Belmili Layachi, a annoncé, hier, que la mouture finale du statut des paramédicaux a été finalisée et un accord signé avec le ministère de tutelle. La mouture transmise à la fonction publique, a déclaré le responsable du SNAPAP, comporte quelque 189 articles ainsi que 7 titres. Les paramédicaux sont classés désormais dans la catégorie 11, une demande, longtemps revendiquée par le personnel paramédical, a ajouté Belmili Layachi, à l'occasion d'une conférence de presse animée au siège du syndicat, à Bab Ezzouar, à l'est d'Alger.
Si par ailleurs, le SNAPAP et le ministère de la Santé sont arrivés à un accord, concernant les paramédicaux, ce n'est pas le cas malheureusement avec le ministère de la Formation professionnelle. Le secrétaire chargé de l'organique au sein de ce syndicat autonome, qui représente, selon lui, 1,6 million de fonctionnaires, a menacé de recourir à une grève générale. A l'origine du mécontentement du SNAPAP, le refus du ministre de s'asseoir autour d'une table avec les syndicalistes, a fait savoir M. Belmili. Ce dernier a déclaré que le ministre refuse catégoriquement de s'adresser au SNAPAP, déclarant, dit-il, un seul partenaire social, comprendre par là, l'UGTA.
«Nous mettons en garde le ministre contre cette position et s'il persiste nous allons à une grève à travers le territoire national», a menacé le SG chargé de l'organique du SNAPAP.
Sur un autre plan, le SNAPAP a appelé hier, le gouvernement à l'associer aux travaux de la prochaine tripartite. Le conférencier a déclaré qu'il ne concevait pas que le patronat soit représenté par plusieurs organisations alors que son syndicat «fort représentatif», a toujours été exclu.
«Nous avons des propositions à faire» soutient le SG, chargé de l'organique qui souligne que « le pacte économique et social ne sert à rien, s'il n y'a pas de paix».
Parmi ses propositions, le SNAPAP suggère de procéder à la hausse des allocations familiales qui sont établies actuellement entre 300 et 600 DA, pour chaque enfant. Il propose également de procéder à l'augmentation de l'allocation destinée aux femmes au foyer pour atteindre 3.000 DA alors qu'elle est fixée, aujourd'hui, à 800 DA.
Concernant la lutte contre le chômage, le SNAPAP qui salue les efforts des autorités en matière d'emploi, semble avoir d'autres solutions pour créer des emplois et vite. Ce syndicat a suggéré, hier, de débaucher quelque 300.000 retraités qui exercent toujours dans la fonction publique pour les remplacer par des jeunes diplômés notamment. Le responsable du SNAPAP a, par ailleurs, appelé à une «conférence syndicale nationale» en y associant tous les syndicats, y compris l'UGTA, pour mieux s'organiser, mettre en place une «charte d'éthique syndicale» et sortir avec des propositions concrètes.
Mais si le SNAPAP accueille avec satisfaction l'accord avec le ministère de tutelle, le syndicat autonome des paramédicaux (SAP) voit les choses d'une toute autre manière.
En effet, le SAP a annoncé hier, une grève nationale de deux jours par semaine à compter du 1er février prochain. Cette grève, a précisé le SAP, dans un communiqué diffusé hier, correspondra à chaque mardi et mercredi de la semaine. «Le syndicat algérien des paramédicaux ne lésinera sur aucun moyen pour durcir son mouvement si aucune solution concrète ne vienne répondre à cette préoccupation majeure : adoption du statut particulier de la corporation paramédicale dans un délai raisonnable tel que conclu par la commission mixte MSPRH/SAP «Système LMD, groupe A, Catégorie 11», lit-on dans le même communiqué. Le syndicat des paramédicaux affirme, en outre, que «le statut de la corporation paramédicale devient l'enjeu d'un lobby qui ne ménage aucun effort pour que la corporation sombre à jamais dans un système de formation archaïque et précaire». Et de souligner : «le syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a la vision diamétralement opposée, ayant fondé sa revendication élémentaire sur un statut digne, à même de redorer le blason de cette corporation marginalisée depuis toujours».
Dans ce même communiqué, rendu public à l'issue d'une réunion tenue jeudi dernier, le SAP «appelle la corporation paramédicale à la vigilance face à la manipulation et manœuvres occultes que tentent désespérément un groupuscule d'opportunistes à faire du statut de la corporation un fonds de commerce». -
L’Algérie va importer 30 millions d’extincteurs d'israel
Comme une traînée de feu, les immolations se poursuivent à un rythme stupéfiant, comme si les Algériens découvraient l’efficacité de cette spectaculaire forme de contestation et l’utilisaient naturellement, comme on utilise une barque pour partir. A tel point que les autorités ont ouvert des enquêtes et que même le président de la République aurait demandé un rapport détaillé sur ce phénomène. Hier, c’est une femme, la première, qui a tenté de s’immoler par le feu pour un logement, à Sidi Bel Abbès. Comment peut-on en arriver là ? En Tunisie, il y a eu un cas, en Mauritanie, un cas, deux cas en Egypte, et en Algérie, on en est déjà à 8 cas, individuels, 28 si l’on ajoute la tentative collective de ces harraga interceptés par les gardes-côtes à Annaba, qui ont préféré s’asperger de mazout et s’allumer plutôt que d’être attrapés.
Phénomène de mode médiatique ou parce que l’essence n’est pas chère, comme l’a cruellement souligné un farouche opposant aux sacrifices sans lendemain, il faut s’interroger sur cette extraordinaire vitesse de propagation de la méthode, comme si tout le monde s’était donné le mot. Si dans la majeure partie des cas, les tentatives ne se sont pas soldées par la mort, il faudra bien se pencher sur cet étrange peuple, ces Algériens et Algériennes, avec leur rapport avec la mort si particulier et ce sens du panache si déroutant, qui ont font toujours plus que les autres ; pour le nombre de morts dans une guerre d’indépendance, ils sont premiers. Pour le nombre de morts dus au terrorisme, ils sont premiers. Pour le nombre d’émeutes, ils sont premiers et pour le nombre d’immolations par le feu, ils sont d’ores et déjà premiers, avec une bonne longueur d’avance sur tous les autres. On imagine déjà la réponse du gouvernement. Après l’obligation d’avoir un extincteur dans sa voiture, il va obliger tous les piétons à en porter un sur le dos.
Chawki Amari
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Immolation : Je brûle, donc je suis
zoom | © SaâdPlus de 30 tentatives d’immolation par le feu. La symbolique est forte, amplifiée par le cas tunisien et exige des analyses et, surtout, des réponses. El Watan Week-end a donné la parole à trois Algériens qui ont attenté ainsi à leur vie et a tenté de comprendre cet acte extrême.
A la source, le feu
Un peu d’ordre. Après l’eau, source de toutes les choses, la terre, matière première d’Adam, il y a le feu, essence de Satan, troisième élément de la création chez les musulmans, mais premier ailleurs, chez les Grecs ou les Mazdéens perses par exemple. Sacrificiel et purificateur comme l’enfer, le feu est tout autant un mythe oriental qu’un instrument politique, compris entre désespoir et protestation. Première cause de décès chez les femmes en Inde, l’immolation par le feu est partout présente dans la tradition hindouiste et bouddhiste. Tout le monde se rappelle dans les années 1970 ces bonzes entrant tranquillement dans un feu pour protester contre l’invasion américaine. Ou du Tibétain en 1998, criant «Vive le dalaï-lama», entrant sagement dans son propre feu, ou encore des cinq membres de la secte Falungong immolés sur la place Tiananmen en 2001.Recoupée par la tradition chiite, l’immolation par le feu s’est calquée sur une vieille tradition mazdéenne, adorateurs du feu, et ces dernières années, beaucoup de militants iraniens se sont immolés par le feu pour protester. Si chez les crypto-chiites maghrébins, on préfère l’aspect sacrificiel par le sang, humain ou animal, Bouazizi, l’auto-immolateur tunisien, dont une avenue porte désormais le nom à Tunis, n’est pourtant pas le premier, même si la (déjà) trentaine de cas algériens avoue avoir été séduite par cet exemple. En Tunisie même, fin décembre, un jeune s’immolait par le feu pour des raisons de cœur. En Algérie, depuis au moins six ans, un peu partout, pour différentes raisons, les gens s’allument, le cas le plus spectaculaire ayant été ce couple à Chlef qui s’est immolé par le feu et a brûlé sa maison avec leurs enfants dedans. Rejoignant un vieux rituel gaulois, suicide de guerriers sans espoir consistant à mettre le feu à sa maison et se précipiter dans les flammes.
Un mythe tchèque ?
A Prague, en 1969, un jeune étudiant s’immolait par le feu pour protester contre l’occupation soviétique, bientôt suivi par 24 autres. En 2003, pour protester contre la guerre en Irak, deux étudiants praguois se sont à leur tour immolés. Pour revenir en Algérie, il faut bien rapprocher cette forme de suicide aux attentats kamikazes, se tuer volontairement en adressant un message de pureté, indépendamment de l’acte, moral ou pas. Si officiellement, l’origine du kamikaze est japonaise, les premiers attentats-suicide sont attribués à une secte, celle des Assassins de Hassan Sabbah, mystique politique qui envoyait des tueurs endoctrinés assassiner une personnalité, tout en sachant que le tueur ne s’en sortira pas. L’Algérie aura donc tout connu, après les kamikazes, ont suivi les harraga, qui «brûlent» littéralement, puis les auto-immolateurs qui se brûlent à leur tour. Avec le recul, le règne Bouteflika aura été celui de ces harraga, phénomène ayant explosé au début des années 2000, mais aussi celui de l’immolation par le feu, phénomène tout récent, forme de suicide collectif géant. Triste bilan, surtout pour un homme qui, à l’origine, était venu éteindre les flammes. Qui les a rallumées ailleurs.
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-Senouci Touati. Mostaganem : Je ne suis pas fou, j’ai voulu me sacrifier !
«J’encaisse depuis des années en silence. Khezit echitane (j’ai maudit le diable) et j’ai résisté à cette petite voix en moi qui me disait de le faire. Mais c’en était trop. Trop de hogra, trop de mépris, trop de détresse et aucune autre issue que la mort», raconte Touati Senouci, 34 ans, chômeur, le Mostaganémois qui a tenté de s’immoler par le feu samedi dernier et qui se remet à peine de ses blessures. Bandages à la main et la jambe gauches, pansement sur la tête, Senouci a quitté l’hôpital depuis trois jours, mais il reste quelque peu déboussolé et a du mal à réaliser tout ce qui lui arrive. «C’était le seul moyen de dénoncer la hogra, le mépris, la mal-vie dans laquelle on s’engouffre», ajoute-t-il. Senouci s’est aspergé d’essence et n’a pas hésité à allumer le feu sur ses jambes, en face de la sûreté de wilaya de sa ville. Il a été secouru après avoir perdu connaissance. A travers le pays, ils sont 11 à avoir tenté cette forme de contestation, à quelques jours ou heures d’intervalles, mais Senouci n’avait même pas entendu parler des autres cas déclarés ailleurs avant de passer à l’acte.Seuil de révolte
«Pourquoi ne pas déclencher des émeutes, une mobilisation pacifique pour revendiquer au lieu d’importer des pratiques contraires à la religion ?», se demande une habitante du centre-ville. Adel, vendeur de cigarettes ambulant rencontré au boulevard Benyahia Abdelkader, à quelques mètres du lieu où Senouci a tenté de se suicider, répond : «Quand on arrive à un certain seuil de révolte et de souffrance, on ne peut qu’exploser.» Et d’ajouter : «Ce n’est pas nouveau dans la région, mon frère s’est immolé par le feu en 2003, pour presque les mêmes raisons que Senouci : chômage, indifférence des autorités locales, hogra.» «J’ai voulu me sacrifier, je voulais faire entendre ma voix et servir la cause des autres que j’aurais laissé derrière moi», raconte Senouci. Pourquoi avoir tenté l’extrême ? «J’étais contractuel dans l’armée et j’ai été écarté en 2002 à cause d’un retard que j’ai fait alors que j’étais en permission. J’étais malade et je l’ai justifié. Depuis, j’ai perdu mon poste et je galère pour avoir droit à une pension. J’ai déposé des requêtes mais l’administration m’ignore», explique-t-il.
Senouci avait alors 22 ans. Depuis, il vit avec six membres de sa famille dans un F3 exigu. Il a déposé plusieurs demandes d’emploi restées sans suite, et n’a trouvé que la rue pour survivre : il gère le parking de la cité 5 Juillet 1962. «La semaine dernière, un homme s’est fait poignarder dans le quartier, j’ai alerté la police. Après qu’ils aient identifié l’agresseur, certains officiers m’ont harcelé pour que je témoigne, mais j’ai refusé, car je n’ai rien vu. Ils n’ont pas cessé alors de m’intimider pour me faire passer pour le témoin dont ils avaient besoin, c’en été trop», confie-t-il. «Il s’est brûlé et va brûler en enfer, son acte est méprisable», condamne un vieil homme adossé à l’un des murs mitoyens avec le siège de la sûreté de wilaya. Un autre ayant assisté à la scène souligne ne pas comprendre «cet effet de mode dans la détresse».
«Toute ma tête»
Certains condamnent, d’autres s’émeuvent alors que d’autres encore en profitent pour pointer du doigt les dirigeants politiques : «Ces jeunes sont livrés à eux-mêmes, c’est atroce», s’exclame Naïma, une habitante du quartier. D’autres encore, surtout du côté des autorités, préfèrent mettre ces signaux de détresse sur le compte de la… folie ! A quelques mètres du commissariat central de Mostaganem, un officier de policier esquisse un sourire dès que le nom de Senouci est prononcé : «C’est un malade mental, il ne voulait même pas mourir, c’était juste pour faire l’intéressant !», dit-il en manipulant son talkie-walkie. «S’il avait voulu se tuer, il aurait utilisé plus d’essence, cet homme est simplement fou», lâche l’officier qui résout aussi simplement le «cas» Senouci. Pour le représentant de la loi, il ne s’agit ni de contestation ni d’exemple tunisien à suivre. Ce qu’en pense Senouci ? «Dès que j’ai repris connaissance, la police est venue me chercher de la maison pour prendre ma déposition et comprendre mes réelles motivations, ils ont reçu l’ordre de Hamel (patron de la DGSN, ndlr) disaient-ils. Ils m’ont aussi emmené chez un psychiatre avec qui j’ai discuté et qui a bien compris que malgré cet acte de désespoir, j’avais toute ma tête. Je ne les laisserai pas me faire passer pour un fou!», explique-t-il calmement.
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-Fatema. Sidi Bel Abbès : Je n’ai pas supporté de voir ma mère humiliée à l’APC
«Je voulais mourir, je veux encore mourir», s’exclame Fatema sur un ton suppliant. Première Algérienne à avoir tenté de s’immoler, cette quadragénaire, divorcée, ne regrette pas son acte. C’est la première chose qu’elle précise après avoir soulevé le rideau de la porte d’entrée de l’habitation où elle vit à Bordj Djaâfar, un village au sud de Sidi Bel Abbès. Assise sur un tapis qui centre une pièce quasiment vide, Fatema montre du doigt les deux pièces de sa maison en énumérant les membres de la famille Abou : dix personnes. «On vit avec la pension de ma mère, 6000 DA par mois, et personne ne travaille à la maison», précise-t-elle. Il y a 20 ans, alors fraîchement mariée à un homme de Tellagh, elle rêvait d’une vie paisible et simple, mais sept mois passés sans tomber enceinte ont mis fin à ce rêve.Depuis, elle résiste aux pressions de ses frères qui ne veulent plus d’elle, notamment parce qu’elle ne s’entend pas avec l’une de ses belles sœurs. Demandes de logement et d’emploi déposées à l’APC sont restées sans suite : «Ils n’ont même pas voulu me recruter comme femme de ménage parce que je suis divorcée et sans enfant, la loi ne le permet pas, disent-ils.» Lundi dernier, une rumeur circulait dans le quartier : «L’APC a lancé une opération de restauration des habitations précaires.» Fatema raconte que sa mère s’est présentée, mais a été sévèrement rabrouée : «Je n’ai pas supporté de la voir éplorée et humiliée, je suis donc allée à l’APC de Sidi Ali Benyoub. Ils m’ont dit que dix cas ont été choisis, on a retiré notre dossier de la liste en me précisant que si ça ne me plaisait pas, je n’avais qu’à me plaindre ! Jai pris de l’essence de la moto de mon frère et je suis repartie à l’APC. Je voulais qu’ils me voient mourir.»
L’émotion est trop forte, Fatema éclate en sanglots puis se calme pour poursuivre : «Je me suis aspergée d’essence mais un policier m’a confisqué le briquet.» Elle ajoute : «Je voulais juste mourir.» Mais elle n’a déjà plus de mots. Sa mère poursuit : «Une délégation envoyée par le wali est venue visiter notre habitation ce matin. A-t-on le droit d’espérer ?»
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-Mohamed Aouichia.Bordj Menaïel : El Intisar aou El Intihar, (la victoire ou le suicide)
Mohamed Aouichia était hier encore sur son lit d’hôpital à Bordj Menaiel. Ce citoyen qui s’est immolé par le feu le 12 janvier dernier, dans l’enceinte du siège de la daïra, était hier à bout de nerfs. Pas question pour lui de regretter ce qui s’est passé. Pour le moment, rien de concret ne lui est parvenu de la part des autorités locales quant à la prise en charge du problème de logement qui l’a poussé à commettre cet acte désespéré. «Il n’y a que le chef de daïra qui est venu me voir le lendemain au service des urgences. Sinon ni le maire ni aucun autre ne s’est inquiété sur mon sort», fulmine-t-il avec une voix inaudible. Et de renchérir : «Moi, j’ai un problème de logement. Je vis, depuis 2003, dans un espace de 30 m2 avec sept autres personnes, dont une fille de 21 ans, étudiante à l’université».«J’ai frappé à toutes les portes et tenté tous les coups… Je n’ai plus d’autre solution. C’était ma dernière chance, car j’étais sûr que je serai parmi les bénéficiaires du quota des 100 logements de ma commune, Cap Djenet», poursuit-il en exhibant une liasse de documents et de fausses promesses écrites qui lui ont été faites durant les années précédentes. Relatant les circonstances du drame, Mohamed souligne : «Dès que j’ai su qu’on m’a exclu de la liste, je me suis approché des responsables de la daïra où je travaillais comme agent de sécurité depuis 2003, pour connaître les raisons de cette exclusion. Malheureusement, ils m’ont tous répondu par la négative… Après j’ai fait ce que j’ai fait. Pour moi El Intisar aou El Intihar, (la victoire ou le suicide)», nous confie-t-il les larmes aux yeux.
Interrogé s’il était touché ou influencé par l’acte de Bouazizi de Sidi Bouzid en Tunsie, Mohamed lance : «Moi je ne fais pas de politique. Je lutte pour le social et pour avoir un toit où je puisse vivre décemment avec mes enfants. Je pense qu’il n’y a personne qui peut dormir avec sa sœur ou sa fille de 20 ans dans une même chambre. Il y a de flagrantes injustices dans ce pays. Les responsables vivent tous dans de luxueuses villas alors que des centaines de familles vivotent dans des conditions intenables.» Mohamed nous a confié enfin qu’il quittera son lit d’hôpital dans les heures qui viennent. Mais on ne sais toujours pas s’il va rejoindre la maison qui était à l’origine de son acte ou un nouveau toit qui lui permettra de guérir de ses maux et rejoindre son lieu de travail le plustôt possible.
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Abdelhak Benouniche. Psychiatre à l’hôpital Maillot, Bab el Oued (Alger) : En situation de grande détresse, la pulsion se retourne contre soi
-Pour un psychiatre, qu’est-ce qu’évoque cette série de tentatives d’immolation par le feu ?Pour moi, ces cas répétés dans le temps et dans l’espace montrent que l’explication économique à elle seule ne suffit pas. A une grande désespérance, causée entre autres par la précarité, se greffe une mélancolisation du lien social. Ce dernier est atteint. Les individus ne sont plus portés par le groupe : ils se retrouvent dans une grande solitude que rien ne vient tempérer.
-Est-ce la raison pour laquelle on passe d’un mode de protestation collective (l’émeute) à un mode individuel ?
On voit effectivement émerger une figure nouvelle : l’individu qui n’est plus noyé dans le groupe mais se retrouve isolé à porter des responsabilités qu’il ne peut plus partager. Le feu renvoie aussi à une symbolique, celle de la puissance, d’un ultime pouvoir, celui de se détruire, que l’individu se donne et que personne ne peut lui enlever. Là encore, il s’exprime seul, non plus par le groupe.
-Peut-on faire un lien entre la violence des formes de suicide en Algérie et les violences qu’a connues le pays ?
On commence à se rendre compte seulement maintenant que les traumatismes de la décennie noire sont beaucoup plus importants qu’on le pensait. Le traumatisme collectif est tel qu’il a pénétré la conscience collective. De nombreux interdits ont empêché la souffrance de ces dix dernières années de s’exprimer comme elle aurait dû le faire par le langage. Or, le sens des événements, en restant hors langage, hors sens, en n’étant pas symbolisé, ne peut resurgir que dans le passage à l’acte. Cette souffrance prend donc la forme d’un acte moteur retourné contre l’individu. Car dans certaines situations de précarité sociale accompagnée d’une grande détresse psychique, on assiste à un retournement de la pulsion contre soi.
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-Actu : Deux nouveaux cas à M’sila et Bordj Bou Arréridj
Deux nouvelles tentatives d’immolation viennent de s’ajouter aux huit enregistrées cette semaine. Dans la soirée du mercredi, un quadragénaire, habitant la ville de M’sila, père de deux enfants de 8 et 11 ans, s’est aspergé d’essence avec ses enfants devant le parvis du siège de la wilaya. Les gardiens et policiers ont pu intervenir avant qu’il ne mette le feu. La raison de son acte serait liée au fait que sa famille dorme dans le noir depuis quatre jours alors qu’il venait de payer une facture d’électricité tardive.
Près de Bordj Bou Arréridj, un jeune homme de 26 ans a tenté de s’immoler par le feu, mercredi, à l’intérieur du tribunal de Ras El Oued. Le jeune K. L. était désespéré après s’être vu refuser sa demande de récupérer sa moto, mise en fourrière suite à un accident de la circulation. Selon des sources locales, ce jeune homme s’est aspergé le corps avec un liquide inflammable, avant de tenter d’y mettre le feu en plein tribunal. L’homme a eu la vie sauve grâce à l’intervention rapide des employés de l’administration. Le jeune homme, légèrement brûlé, a été évacué vers l’hôpital où il est suivi par un psychologue.
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Americafrique !
A en croire les médias français, l'Amérique d'Obama est intervenue, en toute délicatesse, pour faire partir Ben Ali du pouvoir. La France n'aurait pas appréciée cet interventionnisme diplomatique de son partenaire US qui n'a pu ignorer le fait que l'ex-maître de Tunis était lié à Paris comme les doigts d'une main.
Michèle Alliot Marie, la patronne du Quai d'Orsay, avait même proposé à l'ancien régime tunisien de l'assistance pour que les éléments de l'ancien Etat policier apprennent à maîtriser l'art de la matraque. Une sorte de «kouchenerisme», en sens inverse, qui ne brandirait pas l'étendard des droits de l'homme mais qui prendrait la défense du pouvoir en place, garant des intérêts de la France.
Pour avoir été le premier Président a félicité le peuple tunisien pour sa «libération», Barack Obama ferait-il perdre à la Ve République française ce qu'elle a cru être, jusqu'au jour de la chute de Ben Ali, un pays ami et allié que nul ne serait capable de déraciner du giron français ?
Le défunt général De Gaulle se retournerait presque dans sa tombe, la Francafrique serait en train de se laisser grignoter à une vitesse folle. Le président Sarkozy peut toujours tenter de redorer le blason de la France au Proche-Orient. L'idée de la création d'un groupe de contacts pour le Liban aiderait à «karcheriser» la machine diplomatique.
Mais c'est sur le continent noir que celle-ci céderait dangereusement les vieilles terres de l'empire colonial français. Où les grandes puissances, à leur tête les Etats-Unis et la Chine, rivalisent par colossaux investissements interposés. Bien qu'il demeure traditionnellement anglophone, le Soudan suscite toutes les convoitises.
Ayant perdu la bataille de l'interventionnisme humanitaire au Darfour, le retraité Bernard Kouchner ne peut qu'envier Jimmy Carter posant avec Georges Clooney devant l'entrée d'un bureau de vote au Sud Soudan. Le référendum devant conduire droit vers la scission, les Américains se verraient bien en train explorer les gisements pétrolifères, au nom de la sécurisation de la région du Darfour, à l'ouest.
Pour ce qui est du nord, où le gouvernement US ne désespère pas quant à l'éventualité d'un renversement d'Omar El Bachir, les alliés du maître de Khartoum continueraient à se servir en attendant de nouveaux mouvements de pions sur l'échiquier. Il ne fait pas de doute sur cette course effrénée entre alliés occidentaux, il y aura toujours un gagnant et de grands perdants.
Harcelé dans la région du Sahel, le djihadisme local faisant en sorte de provoquer un véritable exode de Français, le gouvernement de Paris trouve de plus en plus de difficultés à protéger ses intérêts sur place. C'est à peu près le même son de cloche en Côte d'Ivoire.
Une victoire définitive du clan Ouattara, soutenu en partie par la France, ne voudrait pas dire que Paris va pouvoir recouvrir totalement son image d'avant l'arrivée de Gbagbo au pouvoir. La rue ivoirienne ne supporterait plus ce «néocolonialisme» que l'Elysée pratiquerait toute en finesse. D'ordre religieux, paraît-il, le président Nicolas Sarkozy ne se serait-il pas trompé de continent quand il a évoqué le mot «épuration» ? Les futures conquêtes américaines et chinoises nous le diront.
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Depuis leur interpellation, ils n'ont pas comparu devant le juge d'instruction Sit-in des familles des émeutiers devant le tribunal du Khroub
Les jeunes habitant la cité 20 août au Khroub, interpellés suite au mouvement de protestation qui s'est déclenché vendredi 7 janvier au niveau de la daïra n'ont pas encore comparu devant le juge d'instruction du tribunal qui serait en formation à Alger, selon le procureur de la république.Un fait qui a suscité la colère des familles des six jeunes âgés entre 18 et 21 ans et dont certains suivent une formation au niveau des centres de formation professionnelle de la daira.
«Nous attendons depuis 15 jours déjà et nos enfants sont en prison alors que d'autres ont été relâchés», affirment-ils en parlant des 4 mineurs arrêtés également avec le groupe de la cité 20 août et qui ont été remis en liberté. «En plus, nos enfants n'ont rien à voir avec les émeutes ; ils les ont interpellés alors qu'ils étaient à la maison», crient une dame avant d’interroger : «Aucun casse, aucun vol n'a été perpétré au khroub.
pourquoi gardent-ils nos enfants ?» Ces familles se sont regroupées hier devant le tribunal du khroub, réclamant l'ouverture de l'instruction afin que les dossiers soient étudiés et clos et ce, à l'instar des autres jeunes à travers le territoire national. Suite à leur sit-in, le procureur de la République les a reçus dans son bureau en leur expliquant que cette lenteur dans la procédure est due à l'absence du juge d'instruction.
A leur sortie, les familles ont déclaré qu'elles ne lâcheront pas prise et qu'elles continueront à réclamer la libération de leurs enfants. elles n'écartent pas de recourir à la violence si la situation devait perdurer : «Si cela s'avérait nécessaire, car apparemment, c'est la seule voie pour réclamer des droits».
Il est à préciser que les procureurs de la république auprès des tribunaux concernés ont commencé à auditionner les inculpés et engager des poursuites pénales. Pour ce qui est des inculpés majeurs, ils ont été déférés devant les juges d'instruction ; les mineurs,
quant à eux ont été envoyés devant les juges des mineurs. Ainsi, les informations judiciaires ont été ouvertes à travers toutes les juridictions du pays sauf au Khroub. Les résultats de ces présentations ont été la mise en détention provisoire, le placement sous contrôle judicaire et la remise en liberté, que réclament ces familles.
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Que voulons-nous? Un État de droit.
Les Algériennes et les Algériens veulent certainement sortir le pays de l’impasse dans laquelle l’ont mené les imposteurs et les voleurs qui ont pris le pouvoir par la force et le conservent par la ruse et la manipulation. Nul n’est content de la situation actuelle et tout le monde souhaite qu’il y ait un changement radical.
Malheureusement, la confusion est grande. Le FFS, seul parti agréé qui a une ligne politique clairement opposée au pouvoir actuel, est pratiquement inaudible. Le reste de l’opposition est constitué de groupes isolés et de personnalités éparpillées ou exilées. Avant de demander au peuple de se soulever, il faut d’abord unifier les rangs de cette opposition et la doter d’une plate-forme claire. Cette opposition doit envoyer des signaux clairs au peuple et le convaincre qu’elle sait ce qu’elle veut, qu’elle sait où elle va et qu’elle a des femmes et des hommes prêts à prendre les destinées du pays en main, une fois les imposteurs chassés.
Quid des autres partis? Si le RND et le FLN sont irrécupérables, il n’en est pas de même des autres. Ils doivent comprendre qu’ils n’ont aucune chance de changer le système de l’intérieur et qu’en cautionnant la démocratie de façade, il ne font qu’aider le pouvoir en place à maintenir le statu-quo. Où sont donc les militants sincères de Hamas, Ennahda, du RCD et du PT?
Seraient-ils donc prêts à se ranger du côté de boutef et des généraux en cas de révolte populaire? Comment tant de trahison et de compromission serait-elle possible? Les militants de ces partis n’auraient donc aucun sens patriotique? Cela semble difficile à croire.
Les contacts entre tous les leaders de l’opposition devraient s’intensifier eu égard à la situation que connaît notre région après la révolution tunisienne. Il est temps de resserrer les rangs. Que tous les intellectuels, journalistes, avocats, syndicalistes, universitaires, militants politiques, sincèrement attachés à la cause de la démocratie et de l’État de droit se mettent en mouvement. Sur les lieux de travail, dans les campus, dans la rue, les marchés, les discussions entre Algériennes et Algériens doivent être engagées afin de sensibiliser toutes les franges de la population à la nécessité du changement pacifique.
Si seulement une coordination regroupant la majorité des partis et groupes de l’opposition pouvait se mettre en place, tout deviendrait plus clair et les jours du pouvoir illégitime seraient comptés.
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Nadir Dendoune : l'homme qui a planté le drapeau algérien sur le toit du monde
zoom | © HI5Ils étaient nombreux à venir applaudir mercredi soir au Centre culturel algérien (CCA) Nadir Dendoune, un Algérien qui a défié les vertiges de l'altitude pour aller planter le drapeau algérien sur le toit du monde, le mont de l'Everest.
De cet exploit, Nadir Dendoune, au parcours atypique, fit un livre "Un tocard sur le toit du monde", paru aux éditions J.C Lattes, dans lequel il narre avec un luxe de détails l'aventure dans laquelle il s'est lancé il y a trois ans, l'ascension de l'Everest. Et c'est cette aventure qu'il raconta au public du CCA avec humour.
Ce fils d'immigré, né en 1972 en Seine-Saint Denis, qui n'a jamais escaladé auparavant la moindre petite colline, qui a parcouru en 1993 Paris-Sidney en VTT et qui s'est rendu à Baghdad en 2003 pour devenir bouclier humain et protéger une usine de traitement d'eau, est bien devenu le premier algérien à gravir l'Everest, un exploit peu médiatisé pour cette montagne mythique qui aimante chaque année des centaines d'alpinistes chevronnés.
"Sept ans après avoir bouclé un tour du monde à vélo, en solo pour sensibiliser la planète au sida, j'étais de nouveau sur la route pour un nouveau challenge: je voulais gravir la plus haute montagne du monde et être le premier gars des cités à remplir ses poumons avec l'air glacial de l'Everest et montrer à la France qu'on peut être né du mauvais côté du périph, dans les HLM du 93, être le fils d'un Algérien illettré et réussir un exploit que bien peu de gens seraient capable d'envisager", dit-il.
L'idée a germé dans son esprit à Katmandou (Népal), elle prit forme à Paris avec sa rencontre avec un chef d'expédition népalais qui l'a orienté vers une expédition commerciale et facilité son inscription.
Et, pour avoir l'air crédible, il lui racontait à chaque fois qu'il venait de gravir un nouveau sommet. Alors qu'à part le footing quotidien et des abdos, il n'avait rien fait pour se préparer à une expédition. Grâce à une quête et au seul sponsor qui crut en lui, il réunit la somme de 20.000 euros, acheta l'équipement nécessaire, lui qui n'a jamais escaladé un sommet et se rendit au Népal où il fut accueilli comme "un moins que rien" et fut rejeté par l'équipe d'alpinistes composée essentiellement d'anglo-saxons, isolé sept semaine tout seul sous une tente.
Il finit tout de même par intégrer un groupe de professionnels. "En plantant le drapeau algérien (sur le mont Everest), je voulais rendre hommage à mon pays l'Algérie et au parcours de mes parents", confie-t-il.
Journaliste reporter, essayiste, Nadir Dendoune, est déjà l'auteur de deux livres : "Journal de guerre d'un pacifiste", paru en 2005 aux éditions CFD, et "Lettres ouverte à un fils d'immigré" publié par les éditions Danger public en 2007.
El Watan avec APS
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Tunisie: le journaliste et opposant Ben Brik candidat à la présidentielle
zoom | © D.RLe journaliste tunisien Taoukif Ben Brik, opposant acharné au régime de Zine El Abidine Ben Ali, sera candidat à l'élection présidentielle prévue d'ici six mois en Tunisie, a-t-il annoncé vendredi 21 janvier à l'AFP.
"Bien sûr, je suis candidat. Je fais campagne depuis 2000. Et aujourd'hui, je me sens un candidat favori parce que je suis le seul qui pendant toutes ces années ai combattu ouvertement Ben Ali", a-t-il déclaré.
Taoufik Ben Brik avait annoncé sa candidature jeudi au magazine en ligne Slate.fr, déclarant qu'il serait "le premier président de la Tunisie indépendante et révolutionnaire".
Il est le deuxième candidat déclaré à la prochaine présidentielle tunisienne après l'opposant historique Moncef Marzouki, qui vivait depuis de nombreuses années en exil en France.
Taoufik Ben Brik, 50 ans, est connu pour ses écrits dénonçant la dictature de Ben Ali.
Censuré, régulièrement harcelé par la police du régime, il a été emprisonné six mois fin 2009-début 2010 en Tunisie pour des faits de violences sur une femme, à l'issue d'un procès qualifié de "machination politique" par les défenseurs des droits de l'homme.
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Le RCD maintient la marche de samedi
Le rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a, dans un communiqué, décidé de maintenir la marche pour laquelle il a appelé pour demain, samedi22 janvier à 11 heures de la place du 1er mai au siège de l'APN.
«La demande d'autorisation déposée dans les temps et selon les règles ayant été refusée sans la moindre explication alors que des manifestations initiées par les clientèles du pouvoir ont été autorisées, nous décidons de refuser le régime des deux collèges, de sinistre mémoire dans notre pays, et de maintenir la marche populaire du 22 janvier (…) », écrit il dans ce communiqué.
Jeudi, dans un communiqué rendu public, la wilaya d'Alger a appelé les citoyens à faire preuve de "sagesse et de vigilance", et à "ne pas répondre à d'éventuelles provocations", lors de la marche "non-autorisée"qu'une association à caractère politique compte organiser dans la capitale, le samedi 22 janvier.
"Il est demandé aux citoyens de faire preuve de sagesse et de vigilance, et de ne pas répondre à d'éventuelles provocations destinées à porter atteinte à leur tranquillité, leur quiétude et à leur sérénité", lit-on dans ce communiqué, relayé par les médis publics, et dans lequel elle rappelle que "les marches à Alger ne sont pas autorisées", et que "tout rassemblement sur la voie publique est considéré comme une atteinte à l'ordre public".
Le RCD, réagissant à ce communiqué, a tenu à préciser que «la télévision nationale, chargée d'assurer un service public, ne manquera pas, nous en sommes persuadés, de reprendre dans ses prochaines éditions».
Et d’ajouter : «’L’association à caractère politique’ à laquelle font allusion la radio et la télévision nationales porte un nom. Elle s'appelle le Rassemblement pour la culture et la démocratie qui est un parti politique légal, dont les militants et les sympathisants ont payé, comme beaucoup d'Algériens, un lourd tribu pour voir nos concitoyens vivre dans la liberté et la dignité dans leur pays».
Le RCD rappelle la motivation de cette marche, celle d’«inviter l'ensemble des Algériennes et des Algériens, fiers du message de novembre et de la Soummam et adhérant aux valeurs de l'Etat de droit, à se mobiliser pour éviter le naufrage de l'Algérie».
La formation de Saïd Sadi rappelle aussi que l’objectif de cette marche est pour «exiger la libération des détenus arrêtés lors des dernières manifestations, la levée de l'Etat d'urgence, la restauration des libertés individuelles et collectives garanties par la constitution et, enfin, la dissolution de toutes les instances "élues", autant de revendications partagées par l'écrasante majorité de notre peuple».
Rabah Beldjenna
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Il a averti les leaders arabes que la démocratie est irréversible Un ministre tunisien claque la porte au Sommet arabe
Par : Djamel Bouatta
Les explications fournies par les nouvelles autorités tunisiennes devant le sommet n’ont certainement pas été rassurantes pour les autres membres de la Ligue arabe.
La Tunisie, membre fondateur de l’organisation panarabe, est représentée à Charm el-Cheikh par son ministre des Affaires étrangères Kamel Morjane, reconduit à son poste dans le gouvernement de transition, a informé, lundi soir, ses homologues, lors d'une rencontre à huis clos sur la situation dans son pays. Il n’a pas été rassurant en leur affirmant que “le peuple tunisien a dit son mot et est sorti vainqueur de ce soulèvement populaire” et que le but du gouvernement de transition de son pays est clair, organiser le processus de démocratisation revendiqué par les Tunisiens, avec la participation de toutes les parties. Et pas question ni de revenir en arrière, comme l’a souhaité Kadhafi, ni de passer outre les exigences populaires. Quant au chaos que prédisent des voix arabes, il est réfuté par de nombreux spécialistes.
Pour la Tunisie, le redémarrage est difficile mais possible. La Tunisie a toutes les conditions et atouts pour mieux ancrer son développement : une solide industrie touristique axée autour d'attraits géographiques merveilleux, un islam modéré qui a, entre autres, permis l'émancipation des femmes par le travail, des liens économiques étroits avec plusieurs pays d'Europe, des partis d'opposition certes embryonnaires parce que longtemps interdits, des syndicats de travailleurs… Plus encore, des acteurs d’une économie moderne, la plus moderne dans la région. Et par-dessus tout : une population politisée, au sens patriotique aigu et qui veut tourner la page de la dictature et du populisme pour instaurer la démocratie universelle. La Tunisie, observée avec attention, pourrait tracer la voie à ses frères qui n'ont pas de régime démocratique, c'est-à-dire, tous les autres pays de la Ligue arabe.
Par ailleurs, le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud Al-Fayçal a affirmé, hier, que le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali, réfugié dans le royaume depuis sa fuite vendredi sous la pression de la rue, y était “interdit de toute activité” contre son pays. Son accueil “ne peut conduire à une quelconque activité (de Ben Ali) sur la Tunisie depuis le territoire saoudien”, a-t-il affirmé dans un entretien avec la télévision d'État saoudienne. La présence du président déchu dans le royaume s'accompagne “de conditions et de restrictions. Aucune action ne sera autorisée (contre la Tunisie)”, a-t-il ajouté. “Son accueil répond à une tradition arabe : accorder la protection à celui qui la demande”, a déclaré le prince Saoud. “Le royaume a agi selon une politique suivie depuis longtemps. Je ne crois pas que cela nuise au peuple tunisien et à sa volonté, comme cela ne représente pas une ingérence dans les affaires internes de la Tunisie”, a-t-il encore dit. -
L’assassin de la jeune algérienne à la Mecque condamné seulement à 7 ans de prison Quand la justice saoudienne fait dans la complaisance
Un Yéménite a été condamné par un tribunal saoudien à sept ans de prison et 500 coups de fouet pour avoir provoqué indirectement la mort d’une jeune Algérienne à la Mecque, en septembre dernier, a rapporté hier la presse locale.
La jeune fille, âgée de 15 ans, avait trouvé la mort en sautant du toit d’un hôtel où elle logeait en compagnie de sa famille qui effectuait le pèlerinage à La Mecque, selon une source officielle. Selon le quotidien al Iqtissadia, le Yéménite “a reconnu au cours de son interrogatoire avoir eu une liaison avec la jeune fille”, et précisé qu'il était en train de dîner avec elle lorsqu’un de ses camarades a fait irruption. Une dispute entre le Yéménite et son camarade a éclaté ; l’inculpé a alors demandé à l’adolescente de “fuir avant que ses parents ne découvrent qu'elle était en sa compagnie”, a ajouté le journal. La “khoulwa”, aparté entre un homme et une femme sans lien de parenté, est considérée comme illicite selon la stricte interprétation de la charia (loi islamique) en Arabie saoudite. La jeune fille a alors sauté du toit de l'hôtel et est morte, a ajouté le journal.
L’adolescente, qui résidait en France, était venue à la mi-septembre avec des membres de sa famille à La Mecque, premier Lieu saint de l’Islam, pour effectuer la omra, pèlerinage accompli hors des dates du hadj, le grand pèlerinage annuel.
Son corps avait été retrouvé sur le toit d’un hôtel contigu à celui où elle résidait avec ses proches. Des médias saoudiens avaient alors affirmé qu'elle essayait d'échapper à une tentative de viol et se serait jetée du balcon ou de la terrasse de
son hôtel. Selon la presse algérienne, elle avait été violée puis tuée.
Cependant, l'autopsie a montré que le corps portait des traces de blessures, mais que l'adolescente n'avait pas été violée, selon le quotidien. -
Algérie: Abdelaziz Bouteflika et les siens
REUTERS/Zohra Bensemra
A Alger, le 24 mars, des partisans d'Abdelaziz Bouteflika lui manifestent leur soutien. Depuis que le nombre des mandats présidentiels est illimité, le chef de l'Etat pourrait rester à son poste aussi longtemps que Dieu lui prêtera vie.
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Le président Bouteflika est assuré d'être réélu le 9 avril pour un troisième mandat. Mais, depuis dix ans, il est loin d'être seul à tenir le pays. Qui l'appuie, quels sont ses réseaux, quel rôle joue sa famille? L'Express a enquêté.
C'est un scrutin sans suspense : Abdelaziz Bouteflika sera réélu, le 9 avril, président de l'Algérie. Ainsi en sont convenus, une fois encore, ceux que les Algériens appellent les "décideurs", poignée de hauts gradés qui gravitent autour du tout-puissant patron des services de renseignement, le général Mohamed Mediene, dit "Toufik".
L'Express interdit en Algérie
L'Express daté du 2 avril, qui contient cet article, n'a toujours pas pu être distribué en Algérie. Interdiction, censure, rétention d'informations? LEXPRESS.fr fait le point ici.
Et Christophe Barbier réagit à cette "censure inacceptable" dans son édito vidéo, là.Le chef de l'Etat a obtenu leur feu vert il y a plusieurs mois déjà, lorsqu'ils l'ont autorisé à faire voter par le Parlement un amendement à la Constitution mettant fin à la limitation du nombre de mandats présidentiels. Le texte a été adopté le 12 novembre 2008 par les élus des deux chambres.
Depuis ce jour, Bouteflika sait qu'il restera à son poste aussi longtemps que Dieu lui prêtera vie. Résultat : aucun des ténors de la classe politique n'a souhaité endosser le rôle du challenger.
Pourquoi les "décideurs" ont-ils choisi d'adouber Abdelaziz Bouteflika pour un troisième mandat, en dépit de son âge - 72 ans - et de sa santé défaillante? Parce qu'il leur aurait, comme on le murmure, confié qu'il souhaitait mourir au pouvoir? Faute de candidat de rechange? Il y a peut-être un peu de tout cela.
Jusqu'ici, il a plutôt bien rempli la mission qui lui a été confiée
Mais la raison principale est ailleurs: le chef de l'Etat, de leur point de vue, a plutôt bien rempli, jusqu'ici, la mission qui lui a été confiée.
Plantu/L'Express
Abdelaziz Bouteflika, vu par Plantu, dans L'Express daté du 9 avril.
Voir la caricature complète ici.Pour comprendre, il faut remonter une dizaine d'années en arrière. A l'époque, en 1999, la "sale guerre" contre les islamistes bat son plein, le pays est déchiré et l'image de l'armée est tellement dégradée que certains de ses chefs craignent de faire l'objet de poursuites judiciaires à l'étranger. Ils sont à la recherche d'une personnalité ayant de l'entregent, capable, une fois portée à la tête de l'Etat, d'allumer un contre-feu diplomatique et de faire en sorte que l'Algérie redevienne "fréquentable".
Deux hommes, de ceux qui pèsent au sein du sérail, vont se faire les avocats d'Abdelaziz Bouteflika, charismatique ministre des Affaires étrangères des années Boumediene : le très influent général à la retraite Larbi Belkheir, "parrain" de Toufik - le chef des services lui doit en partie sa carrière - et Abdelkader Koudjeti, un personnage de l'ombre, homme d'affaires et marchand d'armes. Toufik et les siens se laissent assez rapidement convaincre.
Engagé à 19 ans dans l'Armée de libération nationale, Bouteflika fait partie de la "famille". Pendant près de vingt ans, il a été le patron incontesté de la diplomatie algérienne, avant d'être écarté sans ménagements du pouvoir après le décès, en décembre 1978, du président Houari Boumediene.
REUTERS/Zohra Bensemra
Abdelaziz Bouteflika haranguant la foule lors d'un meeting électoral à Alger, le 6 avril 2009.
Le 15 avril 1999, le voilà élu président de la République. Habile à la manoeuvre, il va se servir des attentats du 11 septembre 2001 pour accélérer le rapprochement avec Washington, souhaité par les militaires. Il fait ensuite adopter un premier texte sur la "concorde civile", qui permet de consolider la trêve négociée par les militaires, peu avant son élection, avec les maquisards de l'Armée islamique du salut (AIS).
Ses vrais sponsors, ce sont les hommes d'affaires
Reste la question de l'impunité, qui obsède toujours les généraux algériens. Comment faire en sorte que personne ne puisse être rattrapé par l'Histoire, quel que soit le camp auquel il ait appartenu ? Faut-il une loi nouvelle, qui tournerait définitivement la page des années de sang ? La question est au coeur des discrets échanges qui ont lieu entre Bouteflika et le clan Toufik avant les élections de 2004. Réélu le 8 avril 2004, le président fait approuver par référendum un an plus tard, le 29 septembre 2005, sa Charte pour la paix et la réconciliation nationale, véritable loi d'amnistie générale.
Mission accomplie, donc. Mais, en dix ans, le chef de l'Etat s'est aussi employé à constituer ses propres réseaux. "Si le système est toujours le même, le jeu des équilibres internes est aujourd'hui plus favorable à Bouteflika qu'en 1999", assure un observateur, bon connaisseur du sérail. Belkheir et Koudjeti, les " parrains" du début, sont hors jeu.
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Les vérités du commandant Azzedine
Séminaire sur la création de l’état-major de l’Armée de libération nationale
zoomHier, au cercle militaire de Beni Messous, le commandant Azzedine a prononcé son témoignage sur cette période de la guerre de Libération.
Les ministères des Moudjahidine et de la Défense nationale ont coorganisé hier, au cercle militaire de Beni Messous, un séminaire sur la création de l’état-major de l’ALN. Etaient présents à cette manifestation le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, le ministre délégué à la Défense nationale, Abdelmalek Ghnaïzia, les généraux à la retraite Mohamed Betchine, Khaled Nezar et Mohamed Touati, des officiers supérieurs de l’ANP, d’anciens maquisards et responsables de l’ALN, ainsi que des moudjahidine.
C’est devant cette assistance que le commandant Azzedine a prononcé son témoignage sur cette période de la guerre de Libération.
Commandant de la Wilaya IV et membre de l’état-major général, l’orateur a regretté d’abord que «très peu de choses aient été écrites sur le sujet depuis le recouvrement de l’indépendance nationale dont nous nous apprêtons à célébrer le cinquantième anniversaire».
«Ce n’est pas tant la pertinence de sa création qui suscite des interrogations mais l’opportunité de sa fondation», lance d’emblée le commandant Azzedine, précisant : «Pourtant, des frémissements, certes encore timides et imprécis, annonçaient l’entrée de la guerre (…) dans une phase politico-diplomatique avec la proposition floue d’un référendum d’autodétermination.»
«Nous sommes en janvier 1960, une des plus violentes guerre du XXe siècle entrait dans sa sixième année. L’ALN, fondée en 1954, se donnait, sous l’autorité du GPRA et pour la première fois, une direction unifiée», raconte le responsable de la Wilaya IV qui revient sur les conditions dans lesquelles des hommes ont lancé la Révolution : «C’est la détermination des hommes qui écrit l’histoire et qui en force le cours.» L’ancien maquisard ajoute : «Les novembristes, animés par leur seule volonté, avaient entrepris de décrocher la lune avec une perche et une échelle.» Le commandant Azzedine dit avec beaucoup d’émotion : «C’est le fusil de chasse mes frères qui a eu raison des chars et des B26. Le fusil de chasse entre les mains de Si Lakhdar, armé de sa foi affrontait la France et l’OTAN». C’est le congrès de la Soummam qui va «structurer le Front et l’armée de libération, il va créer le Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) et surtout le CCE, qui sera chargé de la coordination politico-militaire», a indiqué l’orateur, avant de préciser qu’il n’y a pas eu d’état-major chargé des questions de stratégie et de tactique militaires.
Pourtant, selon lui, «Krim Belkacem, encore colonel de la zone devenue depuis Wilaya III, en aura fait la suggestion». «Elle aura été écartée», dit-il. Le comandant Azzedine rapporte : «Certains, dit-on, y ont vu une démarche d’autopromotion de la part du chef de la wilaya III, d’autres estiment que les animateurs qu’étaient Abane Ramdane et Ben M’hidi, ayant opté pour la primauté du politique sur le militaire, ne voyaient pas la nécessité de créer une structure qui risquerait de s’opposer au CEE et d’amener ainsi la fitna dans le front qui avait été constitué patiemment.»
Le commandant Azzedine n’a pas manqué également de revisiter certaines crises qui avaient secoué, à l’époque, l’ALN et le GPRA. «En septembre 1959 (…) de Gaulle faisait la proposition de recourir au référendum d’autodétermination. On se disait que la paix avait finalement des chances. Très minces encore, certes, mais il ne fallait pas les rejeter d’un revers de la main», raconte l’ancien responsable de la Wilaya IV. Et d’ajouter : «Bentobbal à l’Intérieur, Boussouf à l’armement et aux liaisons générales, ont conclu qu’il ne faudrait pas que l’indépendance intervienne avec Krim Belkacem à la tête des forces armées.» «C’est la lecture politique de faits historiques», précise le commandant Azzedine, qui poursuit que «les deux premiers avaient exercé une pression sur le troisième pour le contraindre à réorganiser l’armée». En effet, Krim Belkacem a été affecté à un poste civil, il est devenu ministre des Affaires étrangères. Selon l’orateur, «de l’équilibre des forces d’influence entre ces trois leaders naîtra le Comité interministériel de guerre». Et du CIG, dit-il, naîtra pour la première fois un état-major de l’Armée de libération nationale.Said Rabia
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Les Anonymous promettent de s'attaquer au gouvernement Algérien
Anonymous, le célèbre groupe de hackers prépare des opérations pour pirater des sites et portails Internet clés du gouvernement Algérien. Dans un message parvenu à Elwatan.com, les hackers Anonymous promettent une lutte sans merci contre "la répression" pratiquée par le Pouvoir en Algérie.
"Au gouvernement algérien, nous, les Anonymous, annonçons que nous ne tolérerons aucune exaction de plus vis à vis du peuple. Ce qui se passe est inacceptable. Le peuple algérien affamé par un pouvoir aveugle et corrompu se voit réprimé lorsqu’il exprime sa colère", relève-t-on dans le message que nous ont adressés des hackers du groupe Anonymous.
"Nous sommons le gouvernement algérien de cesser tout acte de répression. L’infiltration de policiers casseurs dans les cortèges est indignes d’un Etat de Droit et ne masquera pas la vérité crue sur les pratiques ignobles à laquelle s’adonne ce régime. Nous serons particulièrement attentifs au déroulement de la marche prévue à Alger le samedi 22 janvier. Il est scandaleux que cette manifestation soit interdite", rapporte encore ce message.
Les hackers ne manquent pas également de prévenir les autorités Algériennes que "pour chaque victime de la répression, le gouvernement algérien en payera le centuple".
"Nous nous oublions pas les violations des Droits de l'Homme comme nous ne pardonnons pas les injustices", avertit enfin le groupe de pirates qui s'est fait connaitre en s'attaquant à Paypal et Mastercard.
Pour rappel, il s'en est pris récemment au gouvernement tunisien pour avoir décidé, début décembre de bloquer WikiLeaks, et de censurer toute information impliquant la Tunisie dans le tas de mémos diplomatiques déterrés par le site de Julian Assange.
Abderrahmane Semmar
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BOUTEFLIKA désigné au 7eme rang dans le Top Ten des dictateurs les mieux élus du monde
7eme rang: Abdelaziz Bouteflika (Algérie) élu à 90,2%
Le président algérien, doyen du Top 10 du haut de ses 73 ans, est sur une pente positive: il a été réélu dès le 1er tour, le 9 avril 2009, pour un troisième mandat avec plus de 90% des voix, contre seulement 85% en 2004. La participation, qui était le seul enjeu d’un scrutin boycotté par les ténors de l’opposition, a atteint 74,24%, également en progression par rapport à 2004. Sur les 57 recours reçus par le Conseil constitutionnel, 53 ont été déclarés irrecevables sur la forme, et les quatre qui ont été acceptés sur la forme ont été rejetés sur le fond car dépourvus de preuves.
Le Conseil a estimé que les conditions électorales «ont permis aux électeurs de choisir, en toute liberté, leur candidat habilité à conduire le destin du pays, attestent de la régularité du scrutin, de sa sincérité et de sa transparence». Pendant la campagne, Bouteflika a déclaré: «Votez contre nous, votez même avec un bulletin blanc, mais votez.» Selon l’opposition, des habitants des bidonvilles ont été menacés d’expulsion et les salariés de licenciement s’ils ne prouvaient pas qu’ils avaient voté.
De plus en plus de pays dans le monde organisent des élections au suffrage universel pour élire leur président. Mais derrière ce signe encourageant pour la diffusion de la démocratie se cachent des élections qui n’ont de démocratiques que le nom. Intimidation des opposants, médias contrôlés par le pouvoir, électeurs menacés, votes truqués, candidat unique: les régimes autoritaires rivalisent d’inventivité pour s’assurer des résultats électoraux qui asseyent leur légitimité. Voici notre Top 10 des dictateurs les mieux élus de la planète au 19 janvier 2011, un classement bouleversé notamment par la chute de Ben Ali en Tunisie, qui occupait la 4e place du dernier Top 10 (octobre 2009).
Note de LQA: Ce que ne dit pas le jury du Top ten, est la violation de la Constitution, pour permettre à Bouteflika de se présenter en violation des dispositions de la dite Constitution, promulguée pourtant par le régime lui-même, comme toutes les lois du pays, et comme toutes les élections truquées qui s’y déroulent.
DB -
Les obstacles à une contagion de la contestation au Maghreb
Depuis la fuite du président Zine El-Abidine Ben Ali, chassé de son pays par la rue, les utilisateurs marocains de Facebook ont remplacé leur profil par un drapeau tunisien. "Car ce qui s'est passé en Tunisie, c'est de l'actualité marocaine", explique l'un d'entre eux.
Les Marocains ne sont pas les seuls à se sentir concernés. En Algérie également, au sein de la communauté des "facebookers", le drapeau tunisien est omniprésent, comme un signe de ralliement de la jeunesse. Avec, depuis les premiers pas de la démocratie, un mot d'ordre sur les réseaux sociaux : "Il faut aller passer ses vacances en Tunisie." Non pas pour récupérer la recette d'une révolution victorieuse mais, plus prosaïquement, pour aider au redémarrage d'un pilier de l'économie tunisienne.
L'emballement des sites sociaux contraste avec la frilosité des médias officiels. En Algérie, la fuite du chef de l'Etat tunisien a été rendue publique par la télévision nationale de façon détournée, par l'annonce de la nomination - qui n'allait durer que quelques heures - du premier ministre, Mohammed Ghannouchi au poste de chef de l'Etat. Encore la nouvelle n'a-t-elle pas fait la "une" du journal télévisé. Et elle a été traitée avec une brièveté qui a laissé pantois les Algériens. Ils se sont reportés sur la chaîne qatarie Al-Jazira. "Nos responsables ont volontairement raté un événement historique", accuse un journaliste.
Comportement identique de l'autre côté de la frontière, au Maroc. Alors qu'une chaîne, Medi 1 TV, se targue d'être la "chaîne de l'information" du Maghreb, sa couverture de la "révolution du jasmin" a été minimaliste alors que rien ne lui avait échappé de la révolte des jeunes en Algérie en décembre. Tirant le bilan de vingt-trois années de "bénalisme", Medi 1 TV a retenu de Ben Ali qu'il a "incarné la stabilité, l'émancipation de la femme ou encore une politique sociale basée sur la solidarité. Mais, précise la chaîne sur son site Internet, ces avancées s'accompagnent d'un ton ferme vis-à-vis de l'opposition ou encore d'une marge étroite pour les libertés".
Ce mode de traitement de l'éruption de la démocratie dans le monde arabe donne la mesure de la crainte d'une contagion. Les dirigeants des pays arabes le savent : les ferments qui expliquent le changement soudain de régime à Tunis se retrouvent alentour.
Tous les ingrédients y sont, à commencer par la jeunesse de la population. En Tunisie, où elle a constitué le fer de lance de la révolte, les moins de 18 ans représentent 30 % de la population. En Algérie comme au Maroc, la proportion est encore plus élevée : un habitant sur trois est âgé de 18 ans ou moins (34 %). Le chômage des jeunes, en particulier des jeunes diplômés, est une autre plaie commune aux pays de la région. En Tunisie, près du tiers des jeunes est sans travail. Au Maroc, le chiffre est de 18 %. En Algérie, trois personnes sans emploi sur quatre ont moins de 30 ans.
La croissance économique est partout insuffisante ; et l'enseignement inadapté pour pouvoir absorber les nouvelles générations qui arrivent sur le marché du travail : 120 000 personnes chaque année pour la seule Algérie
Résultat, au Maroc, depuis dix ans, des dizaines de diplômés chômeurs campent en permanence devant les grilles du Parlement, à Rabat. Fin 2007, quatorze d'entre eux avaient tenté de s'immoler par le feu. Ce n'était pas les premiers. D'autres ont suivi depuis. Idem en Algérie où un jeune, marié et père d'un enfant, est décédé après avoir mis le feu à ses vêtements, le 15 janvier, par désespoir, faute d'obtenir un logement et un emploi.
Les trois pays du Maghreb partagent aussi un autre trait : un système politique verrouillé. Les Tunisiens vivaient sous un régime policier ne laissant aucun espace de liberté à la société civile. Les Marocains doivent composer avec une monarchie absolue. Et les Algériens avec un système opaque dominé depuis des décennies par les militaires. "La démocratie est présentée par nos gouvernants comme un objectif lointain, qui demandera beaucoup de temps pour être atteint", analyse un intellectuel algérien.
Pourquoi le changement politique est-il venu de la "petite" Tunisie ? Des jacqueries sur fond de malaise social agitent périodiquement le royaume chérifien. En Algérie, les affrontements entre jeunes et forces de l'ordre sont monnaie courante. Ils embrasent une ville pour un oui ou pour un non : une attribution de logements, une hausse de prix...
Si ces révoltes ne se propagent pas, c'est pour des raisons différentes. Les dirigeants algériens savent acheter la paix sociale avec l'argent du pétrole. Lorsque des troubles éclatent, l'Etat est là qui apaise les colères. Au Maroc, le Palais royal a l'intelligence de laisser subsister des corps intermédiaires - associations, partis religieux... - à même de canaliser les revendications. Autant de recettes qui ont permis jusqu'à présent de contrôler les contestations.
Mais la "révolution du jasmin" est là qui montre que l'émergence d'une démocratie au Maghreb peut être beaucoup plus rapide que ne le souhaitent les dirigeants actuels.
Jean-Pierre Tuquoi
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en Algérie : indignation et interrogations
Si riche, si instable. Syndrome de la malédiction des richesses qui frappe l’Algérie ou simple paradoxe qui renseigne bien du drame du pouvoir, coincé entre la posture défensive et sécuritaire et la réponse politique.
Par Djalal Firas FERHAT
Depuis Octobre 1988, jamais les représentants de l’Etat et des pouvoirs publics n’ont paru si distants avec la jeunesse du pays qu’en ces jours d’émeutes et de contestation sociale en Algérie et pour cause , la culture de la violence symbolique par la corruption généralisée , le clientélisme et l’injustice sociale a eu comme conséquences logique un seul mode d’expression privilégié allant de la résistance passive et le boycott des rendez-vous électoraux jusqu’au suicide.
Alors, il est venu le moment de mettre des mots sur les maux dont souffre le pays, le moment est plus que propice de dire clairement que le politique doit reprendre sa place sur le sécuritaire et que la menace terroriste constamment avancée et brandie par le régime ne peut pas éternellement servir de quitus au verrouillage des espaces d’expression pacifiques et démocratiques et au maintien injustifié de cet état d’urgence qui plombe le pays et la jeunesse avec dans le fatalisme.
D’ailleurs ce fatalisme nourrit les démonstrations les plus contreproductives sur l’échelle d’observation de la manipulation et de la récupération. A chaque émeute, on devient paranoïaque et on imagine des mains manipulatrices, certes la manipulation des masses existe, la spontanéité des mouvements aussi, ceux-ci sont caractérisés malheureusement en Algérie par leur faiblesse d’organisation et d’encadrement.
Donner du crédit à la thèse de la manipulation, c’est soustraire aux jeunes toute faculté d’analyse et de prise de conscience, c’est donner à ce régime les attributs de la prospective, alors que cette gérontocratie vieillissante ne contrôle plus rien.
Face aux évolutions de cet hypothétique troisième mandat (le mandat de trop), et face à la stratégie délibérée de pourrissement adoptée par le pouvoir, et après avoir fait le constat de la situation grave que traverse le pays , il est du devoir national de toute les forces politiques de la mouvance démocratique et Républicaine , des dynamiques de la société civile, des comités d’initiatives et de vigilances citoyennes, des organisations des droits de l’homme, des forums sociaux et syndicats autonomes de s’intéresser d’avantage aux propositions de sortie de crise à travers une période de transition mettant le citoyen au centre de toute les préoccupations.
Il est absolument important de saisir premièrement le terme « transition », communément, le terme désigne toute transformation politique majeure qui survient dans une période donnée, les penseurs de la transition, anticipent à travers un projet toujours mémorable, le passage du régime d’une cohérence à une autre.
Deuxièmement , la traduction du terme en question ,en action politique ne peut devenir opératoire, sans pour autant glisser ensemble et dans le rassemblement vers une situation de fluidité politique de contestation et de clarté des griefs , aussi, il est important d’éviter que les demandes catégorielles , clairement exprimés par les syndicats et les partis politiques de la mouvance démocratique soit encore une fois brouillées par l’introduction de la revendication dogmatique au détriment d’un minimum démocratique, d’un discours politique consensuel et mutualisé et enfin d’une stratégie procédurale de protestation.
Il faut voir les acteurs des mobilisations de transition comme des réseaux sociaux , politiques et citoyens changeants, contingents, qui se construisent en tant qu’acteurs dans le processus même de mobilisation.
A ce titre il serait commode que les forces du changement appellent ensemble à une démonopolisation de la vie politique à travers les points suivants :
1- Abrogation de l’état d’urgence et rassemblement des forces vives de la nation autour de l’idée d’une transition fondatrice d’une nouvelle République plus soucieuse des libertés individuelles et collectives et de l’égalité des citoyennes et des citoyens devant la loi.
2- Retour à la légalité constitutionnelle par l’élection d’une assemblée constituante comme finalité de la phase de transition et réintroduction du verrou de limitation des mandats.
3- Délégitimation du pouvoir et cristallisation des luttes autour de la dénonciation de la corruption, le népotisme, le despotisme et le clientélisme.
4- Dissolution de l’ensemble des assemblées populaires au cours de la période de transition et arrêt du processus électoral jusqu'à la fondation d’un Etat viable et d’institutions crédibles.
5- Assurance de sécurité des personnes et des biens dans l’ensemble du territoire national, abolition de la peine de mort, recherche active des disparus de la tragédie nationale et élargissement du Moudjahid Mohamed GHARBI.
L’exigence de rassemblement des forces démocratiques devrait servir premièrement à redonner espoir et idéal, pour le devoir de dire ce que l’on croit juste (devoir de vérité définissant l’élite) et deuxièmement pour servir de cadre de référence et de choix auprès de la jeunesse et de la société en général et in fine compléter son parcours initiatique.
Ce qui importe finalement, c’est moins des mécanismes de réforme ou de refondation perpétuelle, que l’esprit de la démocratie, dont tous les régimes modernes revendiquent la défense. Or, il est patent de voir que les fonctionnaires du statu quo du régime Algérien n’ont ni su ni voulu transformer cette démocratie balbutiante en une démocratie ou chacun, à la fois citoyen et acteur conscient ou non de sa démarche historique pour le changement, puisse exercer dans les faits sa part de responsabilité.Les pesanteurs idéologiques d’une histoire patrimoinialisée comme fonds de commerce, la volonté de sauvegarder les positions acquises , la défense acharnée des intérêts et privilèges et, à cet égard , les responsabilités des partis politiques , petits ou grands, dans la légitimation du processus électoral , tels sont assurément les obstacles opposés à la formation d’un Etat de droit, d’une justice sociale et d’une vraie communauté nationale solidaire et tolérante face au vivre ensemble , à la diversité et aux particularismes , certains dirait justement, une « moralité collective ». Ces mêmes obstacles évoluent malheureusement dans un pays ou depuis quarante huit ans on célébrait son indépendance chèrement acquise, alors, qu’il est devenu aujourd’hui, l’un des pays les plus dépendant de part la demande énergétique mondiale. Pour dépasser ce paradoxe du développement, qui conduit à cette explosion des inégalités dans la répartition des ressources et des richesses en Algérie et à cet optimisme bureaucratique dans l’assurance des mensualités d’importations, il faudrait poser le problème en terme politique à savoir :
- une démocratie peut-elle exister sans vertus civiques ? sans citoyens ?
- pourquoi le système en général (toute les forces participationniste du statu quo) ne s’inquiète-il pas de l’érosion des valeurs démocratiques, illustrée par la violence et les émeutes, l’absentéisme électoral, la perte d’adhérents des associations, syndicats et partis ?
- pourquoi la position de pouvoir en Algérie ne résulte pas de délégations consenties démocratiquement par des citoyens à des dirigeants à titre temporaire et contrôlé, circonscrit et réversible ?
La première République, tout compte fait, va certainement agoniser de ce qu’elle n’a pas su construire progressivement, la République sociale et démocratique dont elle avait, dès sa naissance tumultueuse, pervertie les missions sous la botte du parti unique et de la pensée unique.Djalal Firas FERHAT
Bureau d’Oran de l’ANR
Janvier 2011 -
"Après la Tunisie, la Jordanie, l'Algérie et l'Egypte sont les plus vulnérables"
Le roi Abdallah II de Jordanie, le président algérien Abdelaziz Bouteflika et le président égyptien Hosni Moubarak risquent-ils, comme le président tunisien Ben Ali, d'être renversés par un mouvement populaire? Pour Denis Bauchard, chercheur à l'IFRI, ancien directeur du département d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au Quai d'Orsay et ex-président de l'Institut du monde arabe, il semble bien que oui...
Pour l'Express, il revient sur les événements historiques de ces derniers jours.
Le 17 janvier, trois jours après la fuite du président Ben Ali de Tunisie, un homme s'est immolé par le feu devant l'Assemblée du peuple, au Caire. Le même jour, à Nouakchott (Mauritanie), un autre en a fait autant, à quelques mètres de la présidence. Le 15, déjà, un Algérien s'était immolé par le feu, lui aussi, dans une ville proche de la Tunisie... En moins de trente ans, des vagues démocratiques ont traversé de nombreuses régions du monde - de l'Amérique latine à l'Europe centrale, de l'Afrique subsaharienne à l'Asie orientale. Dans le monde arabo-musulman, fort de 350 millions d'habitants, l'autoritarisme et l'absence d'Etat de droit n'ont guère été mis en cause.
A quel point avez-vous été surpris par les événements en Tunisie?
Personne n'avait prévu ce basculement. Certes l'économie était affectée par la crise, le régime était vieillissant, le problème de la succession de Ben Ali suscitait des inquiétudes et le racket organisé par la famille du président et de sa femme, en particulier, étaient de notoriété publique, mais rien ne laissait présager une chute aussi brutale: mardi dernier encore, on ne parlait que de "troubles sociaux" Ce sont les jeunes au chômage, en particulier les diplômés de l'enseignement supérieur, qui ont joué un rôle crucial. En Tunisie, leur part dans la population est plus importante qu'ailleurs.
Comment un régime si solide, appuyé sur un Etat policier, a-t-il pu s'effondrer aussi rapidement?
La crise a été mal gérée, et sans doute au niveau le plus élevé - par le président Ben Ali lui-même. Par ailleurs, il y a eu des tensions au sein du régime, entre le ministère de l'Intérieur et l'armée. Cette dernière était relativement discrète et intervenait peu dans la politique. Les choses ont basculé quand l'armée a refusé de tirer sur les manifestants et qu'elle l'a fait savoir au président.
Le gouvernement, sous Ben Ali, avait-il conscience de la gravité des problèmes sociaux?
Oui. C'était un régime despotique, mais ses exécutants technocrates étaient plutôt de bonne qualité : au Plan, à l'économie, aux finances, les responsables étaient de bonne foi. Le principal défi des autorités consistait à créer des emplois pour faire face à l'entrée chaque année de 70 000 jeunes alors que le chômage est déjà important: en effet, 40 000 seulement trouvaient un emploi.
A présent, qui peut profiter de la situation?
Difficile à dire, compte tenu de la quasi-absence de partis politiques organisés en Tunisie. Une première inconnue est le degré d'influence réel des islamistes en Tunisie. A mon sens, elle est faible. Certes il y a des signes d'une islamisation de la société: les mosquées connaissent l'affluence, un nombre croissant de femmes portent le foulard.
L'influence des mouvements islamistes me semble réduite
Mais dans l'ensemble, cependant, l'influence des mouvements islamistes, en particulier d'Ennahda, interdit et réprimé par le régime, semble faible. En cas d'élections honnêtes, leur part des suffrages ne serait sans doute pas très importante. Après un premier choc, le RCD, l'ex-parti du pouvoir, va sans doute se ressaisir.N'est-il pas rejeté, au même titre que Ben Ali lui-même?
Il y a un attrait pour la démocratie, mais aussi pour l'ordre. Si la situation dégénère - l'armée ne compte que 35000 hommes, pour une population de 10 millions d'habitants - l'opinion peut aspirer à l'ordre, en essayant de trouver un équilibre entre ordre et démocratie. En fait, le scénario idéal serait la constitution d'un gouvernement apolitique et technocratique. La gestion économique et sociale n'est pas en cause. Avec des moyens relativement limités, la Tunisie avait une croissance assez soutenue et était bien gérée. Le grand nombre de jeunes sans emploi s'explique en partie par une inadéquation entre la formation et les demandes de l'économie. Sans oublier la crise mondiale.
Les scores de la Tunisie sont meilleurs que ceux de l'Algérie, par exemple, alors que celle-ci dispose de ressources financières tirées des hydrocarbures importantes. Le régime était répressif, mais on ne peut pas lui faire un procès sur le plan de la gestion économique ou social, me semble-t-il, qui d'ailleurs était saluée par les institutions internationale et l'UE.
Plusieurs Tunisiens ont participé depuis 2001 à des attentats terroristes islamistes. Craignez-vous que des groupes islamistes armés s'immiscent dans la situation?
Les actions d'Al Qaeda en Tunisie ont été rares et ponctuelles, depuis l'attaque contre la synagogue de Djerba, en 2002. Pour l'instant, Al Qaeda au Maghreb islamique est une organisation surtout animée par des Algériens, et dont le champ d'action est plutôt le Sahel et la Mauritanie. La menace sur la Tunisie me paraît, pour l'instant, relativement faible.
Certains prédisent un effet de contagion et un "printemps arabe". Qu'en pensez-vous?
Les 22 pays arabes présentent des diversités très grandes: entre le Qatar et le Yémen, le PIB par habitant diverge dans une proportion de 1 à 40. Certains régimes sont autoritaires mais il existe aussi des semi-démocraties, comme au Liban ou en Irak. Dans quelques pays, la classe moyenne est importante; dans d'autres, non... Bref, il faut être prudent. La démocratie est un long apprentissage et les évolutions se font par des processus intérieurs: l'exportation de la démocratie, ça ne marche pas comme l'a montré l'échec de l'initiative du Grand Moyen Orient du président George W. Bush.
Cela dit, la Tunisie a certains points communs avec d'autres pays arabes: rejet d'un régime vieillissant par une jeunesse désoeuvrée. Dans le monde arabe, entre 40 et 45% de la population a moins de 25 ans. Et 25 ans, c'est l'âge de faire la révolution! Il faudrait créer, selon les experts de la Banque Mondiale, environ 100 millions d'emplois d'ici à 2030. Parfois, aussi, une partie importante de la population connaît une grande pauvreté; au Maroc, les bidonvilles de Casablanca, par exemple, représentent une véritable poudrière pour le régime. Mais il y a des éléments positifs: le roi bénéficie d'une aura religieuse, il a entrepris des réformes économiques et politiques importantes, et son pouvoir n'est pas fondamentalement contesté.
Quels pays sont les plus vulnérables?
L'Algérie, l'Egypte, la Jordanie.
En Algérie, dans les années 1990, la guerre civile a été perdue par le Front islamique du Salut. La politique qui a consisté à mêler répression et réconciliation a été relativement efficace. Mais il y a encore des troubles et ceux-ci vont sans doute perdurer. De là à imaginer un effondrement... Par-delà la présence du président Bouteflika, le régime est tenu par l'armée, qui a la haute main sur le pouvoir politique et jouit de prébendes économiques. Et puis ce pouvoir bénéficie de la rente pétrolière: 45 milliards de dollars en 2010, peut-être davantage en 2011.
En Egypte, en revanche, le risque est réel. Après trente ans de pouvoir, le problème de succession n'est toujours pas réglé, même si Gamal, le fils du président Moubarak, est mis sur le devant la scène et qu'il est le candidat des hommes d'affaires. Depuis 1952, le pouvoir, au Caire, a toujours été entre les mains des militaires. Ces derniers vont-ils accepter de le confier à un civil, fût-il le fils d'un militaire? J'en doute. Par ailleurs, les Frères musulmans restent influents, notamment à travers leurs réseaux sociaux, même s'ils ont été durement réprimés. Le mouvement est interdit, mais toléré de facto.
En Jordanie, enfin, le régime hachémite est dirigé par un roi jeune et réformiste sur le plan économique. Mais l'impasse du processus de paix israélo-palestinien pèse lourd dans ce territoire où un habitant sur trois est sans doute d'origine palestinienne. C'est une bombe à retardement.
Les événements en Tunisie rappellent aussi la "vague verte" de l'an dernier, en Iran.
Oui, dans une certaine mesure sauf que les Verts ont échoué. A Téhéran, le régime a pu compter sur l'armée, ainsi que sur les Gardiens de la Révolution, et les milices bassidjis qui ont réprimé le mouvement sans état d'âme, comme on l'a vu. Par ailleurs, le président Ahmadinedjad bénéficie sans doute encore d'un certain ancrage populaire, même si le résultats des élections ont été truquées. La menace qui pèse sur lui vient essentiellement d'éléments conservateurs.
A quel point la France porte-t-elle une responsabilité, constituée au fil des ans, dans les événements de Tunisie?
Je ne vois pas en quoi les autorités françaises seraient responsables de la situation actuelle même si, à tort ou à raison, la France entretenait, comme la plupart des pays, de bonnes relations avec l'ancien président.
Dans les télégrammes diplomatiques américains révélés par WikiLeaks, les représentants des Etats-Unis confient leur inquiétude à Washington face à la corruption, la brutalité et l'arbitraire du régime Ben Ali. Les diplomates français informaient-ils Paris avec la même précision?
C'est probable. Le professionalisme des diplomates français me laisse penser qu'ils ont informé les autorités pleinement et avec lucidité. Cependant, sur le plan politique, un choix a été fait depuis de nombreuses années. L'idée dominante, en France, était que le régime tunisien était un rempart utile dans une zone sensible : face à une menace islamiste, il faisait preuve d'une certaine efficacité. Cette analyse traduit aussi la crainte que la tragédie qu'avait connue l'Algérie, dans les années 1990, ne se reproduise en Tunisie. Et puis, à tort ou à raison, la gestion économique et sociale semblait convenable: l'administration était relativement efficace et une classe moyenne s'affirmait dans la modernité.
Par Marc Epstein (L'Express)
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L’Algérie officielle a peur de sa rue
Mobilisation exceptionnelle de la police ; armée discrètement mise en état d’alerte ; constitution de brigades d’intervention rapide ; déclarations affolées : l’Algérie officielle a peur de sa rue. Plus que jamais, elle redoute l’effet contagion après les évènements de Tunis.
Les signaux sont en effet, mauvais pour le régime : uatre Algériens ont tenté de s'immoler par le feu ces cinq derniers jours pour dénoncer la pénurie d'emplois et leurs conditions de vie. Or, en Tunisie voisine, la révolte qui a contraint le président Zine al-Abidine Ben Ali à la fuite a eu pour point de départ la tentative de suicide par le feu d'un chômeur de 26 ans, le 17 décembre à Sidi Bouzid. Mohamed Bouazizi est décédé le 4 janvier.
La similitude ne s'arrête pas là. Le quotidien Le Figaro rappelle, dans on édition d'aujourd'hui, que le syndrôme Ben Ali est présent dans le pays. "Alors que les couches populaires tirent le diable par la queue, des fortunes aussi rapides que suspectes s'affichent sans complexe. Comme la belle-famille de Ben Ali, qui avait mis l'économie tunisienne en coupe réglée, des proches du président Bouteflika et des officiers supérieurs ont fait main basse sur la rente pétrolière et le commerce extérieur." Vendredi, dans le quotidien El Watan, un baron de «l'import-import» a révélé les connexions mafieuses de la délinquance du «marché informel» avec les féodalités civiles et militaires.
Pour l'heure, le grogne populaire n'a pas débuté réellement. Si on excepte les quelques collectifs autonomes qui occupent timidement le terrain. Samedi, plus de 200 militants associatifs se sont rassemblés sur la place de la Liberté-de-la-Presse, dans le centre d'Alger, pour conspuer le régime. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie, (RCD) de Saïd Sadi, malgré le rejet de sa demande d'autorisation par le ministère de l'Intérieur, a décidé de passer outre en maintenant son appel à une manifestation, le 22 janvier à Alger.
Le pouvoir, pourtant s'effraye déjà.
Comme à Tunis, le régime algérien continue d'agiter l'épouvantail islamiste pour légitimer sa poigne de fer. Abdelaziz Belkhadem, chef du FLN, justifie le refus lancé au RCD de tenir sa marche, par "le risque terroriste". Personne n'en croit plus un mot.
Parallèlement, il traque la moindre initiative de contestation.
Ahmed Badaoui, l’animateur de l’Association des libertés syndicales (ALS), a été arrêté samedi pour un message SMS qu’il avait envoyé à ses proches et amis à la veille d’une rencontre (tenue samedi dernier), organisée par l’ALS et dans lequel il exprimait son soutien au peuple tunisien tout en faisant le parallèle avec la situation en Algérie. Badaoui a été déféré, hier en milieu d’après-midi, après deux nuits et une journée dans les geôles du commissariat central d’Alger,devant le tribunal de Bir Mourad Raïs, près la cour d’Alger, pour répondre de trois chefs d’inculpation, à savoir « appel à la désobéissance civile, outrage à corps constitué et appartenance à une organisation non agréée (en référence à l’ALS qui est une association non encore agréée)»
L’audition a duré plusieurs heures avant qu’Ahmed Badaoui, assisté par un collectif d’avocats, ne soit inculpé puis présenté devant le juge de la deuxième chambre d’instruction, qui l’a placé sous contrôle judiciaire. Il doit se présenter tous les 15 jours devant le juge.
Les choses ne font que commencer...L.M.
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ca veut suffit pas ,encore des immolations, quittez le pouvoir bandes assassins
Un père et ses deux enfants tentent de s'immoler à M'sila !
l
Dans la soirée du mercredi, aux environs de 20 heures, un quadragénaire, habitant la ville de M’sila, père de deux enfants, âgés respectivement de 8 et 11 ans, s'est présenté devant le siège de la wilaya et s’est aspergé d’essence en compagnie de ses 2 enfants. Et au moment où il s’apprêtait à gratter sur une allumette pour mettre le feu sur son corps, des gardiens et agents de police ont intervenu pour l'empêcher de commettre l'irréparable.
Par cet acte de désespoir, ce père de famille, souffrant d'une terrible situation de précarité, a voulu protester contre la Sonelgaz qui lui avait coupé l’électricité en le laissant lui et sa famille dans le noir pendant plus de trois jours.
Et pourtant ce malheureux père de famille a réussi à récolter la somme indispensable et s'est rapprocher des services de la Sonelgaz pour s'acquitter de sa facture dans l'espoir de revoir la lumière dans sa demeure.
Malheureusement, la Sonlegaz n'a nullement réagi comme il fallait et a laissé, une fois encore, cette famille déshéritée passer une autre nuit froide sans électricité. Le lendemain, le père de famille et ses deux enfants regagnent le centre-ville de M'sila pour tenter de s'immoler devant le siège de la wilaya !
Ghellab Smail
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DELLYS, BERRIANE et El-Oued Trois autres cas d’immolation
Par : K. Bouabdellah/ L. KACHEMAD /M. T.
Deux autres hommes ont tenté de s’immoler par le feu avant-hier, à Dellys, dans la wilaya de Boumerdès et à Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa ; deux régions où des cas similaires avaient été enregistrés quelques jours auparavant.
À Dellys, c’est un jeune homme de 35 ans, B. Karim, qui a tenté de s’immoler par le feu avant-hier, au milieu de la placette Beau rivage. La victime a été transportée à l’hôpital de Douéra (Alger) dans un état grave. Selon nos informations, il était 18h30 lorsque ce jeune, originaire de la commune d’Afir, s’est aspergé d’essence avant de mettre le feu à son corps. Il a été secouru par des citoyens de la ville, mais il a été grièvement brûlé au visage, affirment des témoins. Selon le maire de la commune d’Afir, M. Flici Amar, la victime qui habite le village Tala Ayache est un handicapé mental. “Il est inscrit dans nos registres réservés aux handicapés et touche une pension en tant que tel”, affirme le maire qui précise que la victime, sans emploi, souffrait depuis longtemps de troubles mentaux, ajoutant que “le jeune homme a été toujours très calme et respectueux envers les autres”.
C’est le deuxième cas d’immolation par le feu, enregistré au niveau de la wilaya de Boumerdès. Il y a une semaine, c’est un père de famille qui a tenté de s’immoler par le feu à l’intérieur de l’enceinte de la daïra de Bordj Ménaïel pour réclamer un logement. Un drame similaire a été évité de justesse dans la nuit de mardi à mercredi, lorsqu’un homme d’une quarantaine d’années a tenté de se suicider en s’immolant par le feu en plein centre-ville de la daïra de Berriane, à 45 km du chef-lieu de wilaya. Arrivant, selon une source, “en état d’ébriété” en face des policiers en faction devant le siège de la daïra, il s’est aspergé d’essence avant de mettre le feu à son corps. secouru, immédiatement, par les policiers qui ont réussi à éteindre les flammes, il a été évacué vers la polyclinique de Berriane. Le chef de daïra de Berriane, accompagné du chef de sûreté de daïra, a rendu visite au blessé qui, heureusement, n’était que légèrement brûlé au pied gauche. Rappelons qu’en 48 heures, c’est la deuxième personne à avoir tenté de s’immoler par le feu.
À Mila, par ailleurs, une jeune fille de 21 ans, originaire de la localité de Béni Ouagudene, à Ferdjioua, a tenté de mettre fin à ses jours, ce mardi, en ingurgitant une quantité de produits raticides, apprend-on des services de la police. Selon notre source, elle a été sauvée après une opération de désintoxication. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie en vue de déterminer les causes de cette tentative de suicide. -
no moment
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chef il ya le RCD diala qui veut marcher!!!!!!!!
Une soudaine envie d’omra !
Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.frEt pendant ce temps-là, Khalida Toumi parle de cinéma,
Ghoulamallah du projet de Grande Mosquée d’Alger, Amar Tou du
permis à points et Ould Abbès de greffe du poumon.Elle est pas belle, la vie ?
— Chef ! Y a le RCD qui veut marcher !
— Le RCD tunisien ? Qu’il marche bien évidemment. L’Algérie n’empêchera jamais un parti légal d’un pays frère de marcher.
— Heu… là, chef, en l’occurrence, il s’agit du RCD dialna, celui du psy.
— Quoi ? Le RCD de Sadi ! Pas question qu’il marche. Interdit !
—Chef ! Ils veulent aussi un débat sur les récentes émeutes à l’APN.
— Quoi ? Y a eu des émeutes à l’Assemblée ? Bon Dieu, mais personne ne me met au courant de ce qui se passe dans ce pays.
— Pardon chef, je me suis mal exprimé. Le RCD de Sadi voudrait que les députés débattent à l’APN des dernières émeutes qui ont secoué le pays.
— Pas question ! Si le RCD tunisien veut venir parler des émeutes de Tunis et de Sidi Bouzid, ici même, dans l’enceinte de notre Assemblée, je n’y vois aucun inconvénient. L’Algérie n’empêchera jamais un parti légal d’un pays frère de venir s’exprimer librement chez nous. Mais le RCD du toubib Maboulette, walou, zéro débat à l’Assemblée. Dites à Ziari de faire comme d’hab’.
— C’est ce qu’il a déjà fait, chef !
— Brave garçon !
— Chef, reste tout de même cette liste de citoyens qui s’immolent par le feu. Elle s’allonge, chef. Maintenant, y a une
femme parmi les victimes
– Et alors ? J’ai toujours défendu la parité femmes-hommes. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais reculer en interdisant
aux femmes de faire comme les hommes. Tant que je serai aux commandes, les femmes algériennes auront les mêmes
droits que les hommes de s’asperger d’essence et de s’immoler. J’y veillerai personnellement.
— Heu… chef, sauf votre respect, et n’y voyez surtout pas une quelconque curiosité mal placée, mais c’est quoi toutes
ces valises dans votre hall ?
— Ça, mon garçon, ce n’est rien. C’est juste au cas où…
— Au cas où ? Au cas où quoi, chef ?
— Au cas où j’aurai une envie soudaine d’aller accomplir une omra, à La Mecque, en Arabie saoudite. Depuis le temps
que j’y pense. Jusque-là, mon agenda ne me le permettait pas. Mais là, je pense que je vais pouvoir me libérer.
— Chef ! Je peux vous demander une petite faveur ?
— Dis toujours !
— Je peux vous accompagner en Arabie saoudite ? Parce que, voyez-vous, chef, moi aussi je sens que c’est le
moment d’une petite virée là-bas. Et de toutes les façons, ici sans vous, je ne saurais quoi faire. Je tournerais en rond. Et
je finirais moi aussi par fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue. -
Le Snapap veut établir une charte nationale de l’activité syndicale
Le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), aile Felfoul, appelle à l’organisation d’une «conférence nationale des syndicats autonome».
«Le but de cette conférence est d’établir une charte nationale de l’activité syndicale dans notre pays, et ainsi dresser et mettre en relief les perspectives, à long terme, de ces organismes», a expliqué Layachi Benelmili, secrétaire national chargé de l’organique, hier, au cours d’une conférence de presse au siège du Snapap, à Bab Ezzouar. Il estime ainsi que c’est à la base syndicale de «donner son point de vue et sa définition des relations que le gouvernement se doit d’entretenir avec les formations syndicales». D’ailleurs, M. Benelmili affirme qu’il revient aux autorités d’organiser ce type de discussions et de conférences avec ceux qui se veulent les intermédiaires entre elles et les citoyens. «Nous escomptons introduire une demande dans ce sens auprès du Premier ministre. Dans le cas où nous n’obtiendrions pas de réponse favorable dans les quelques jours qui suivent, nous ferons avec les moyens du bord», explique-t-il.
Cette conférence regrouperait les 19 syndicats autonomes algériens. «Nous avons commencé les consultations informelles avec certains de nos partenaires dans les secteurs de la santé, de l’éducation ou encore de l’enseignement supérieur, afin de décider de la marche à suivre», avance M. Benelmili. Ce dernier insiste d’ailleurs quant à l’obligation qu’a le gouvernement d’écouter les syndicats autonomes en tant que représentants du peuple et de les consulter dans une quelconque prise de décision. «Nous avons un impact sur les citoyens, et notre vision politique reflète les problèmes subis par l’ensemble des Algériens», assure-t-il.
D’ailleurs, selon M. Benelmili, l’un des facteurs qui a déclenché les émeutes de ce mois de janvier est l’inaccessibilité des autorités à l’égard des Algériens. «Il y a un verrouillage, un manque de dialogue, d’écoute et de considération de leur part. il devient impératif que les pouvoirs publics aillent vers la société, tout particulièrement les jeunes qui n’ont aucune légalité sociale», dénonce-t-il. Cette jeunesse algérienne revendique de meilleures conditions socioéconomiques. «Un recensement exhaustif des postes vacants doit être effectué. De même et afin de résorber un tant soit peu le chômage, nous proposons au gouvernement de libérer les quelque 30 000 postes occupés par des fonctionnaires officiellement à la retraite, mais qui continuent à activer en tant que contractuels», plaide M. Benelmili.
Ghania Lassal
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Le parti de Saïd Sadi accuse Djenouhat de vouloir saper la manifestation
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie maintient son appel à la marche prévue samedi prochain à Alger malgré l’interdiction.
Dans un communiqué rendu public hier, le RCD accuse Salah Djenouhat, responsable au niveau de la centrale syndicale, de vouloir «provoquer la marche populaire du 22 janvier». Le parti de Saïd Sadi va jusqu’à accuser ce responsable «de payer onze délinquants de Sidi M’hamed pour les inciter à provoquer cette marche».
Le communiqué du RCD souligne que des «syndicalistes se sont opposés à sa position et ont appelé les jeunes soudoyés pour les dissuader de se faire les complices de la manipulation». «Ces agitations de groupes qui ont pillé et déshonoré le pays sont pitoyables et méprisables. Elles ont cependant le mérite d’informer, si besoin est, sur l’état d’esprit actuel et la nature des individus et des clans qui veulent imposer le statu quo».
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MARCHE DU RCD Un engouement sans précédent à Bouira Les préparatifs vont bon train à Bouira pour la marche du RCD prévue pour ce samedi. Selon le président du bureau régional du RCD, Boutata Ahmed, l’écho favorable qu’a eu cet appel est perceptible surto
Les préparatifs vont bon train à Bouira pour la marche du RCD prévue pour ce samedi. Selon le président du bureau régional du RCD, Boutata Ahmed, l’écho favorable qu’a eu cet appel est perceptible surtout, et pour la première fois, dans les régions arabophones, jusque-là très réticentes vis-à-vis de tout ce qui est entrepris par le RCD.
Ce mercredi, ils étaient des centaines de militants du RCD, mais également des sympathisants, à se rendre au bureau régional du parti pour prendre les affiches et les acheminer vers les lointaines communes comme Guerrouma, Boukram, Bouderbala, Maâla, mais aussi Ridane et El-Hakimia et d’autres encore ; des communes réputées parmi les plus réfractaires au niveau de la wilaya, non seulement au RCD, mais aussi à tout ce qui s’apparente à une revendication ou une protestation. Côté logistique, le président du bureau régional du RCD a indiqué que chaque section locale est chargée de procéder à la mobilisation de son parc roulant disponible auprès des militants, ainsi que de la location des microbus pour les militants et les sympathisants qui désireraient se déplacer ce samedi à Alger pour une marche qui sera historique. Historique surtout grâce à ses slogans qui sont plus que mobilisateurs. Le RCD a, vraiment, voulu mobiliser toutes les forces vives de la nation pour se rassembler autour de ce minimum démocratique et républicain illustré par le triptyque : «Dignité, Justice, Liberté» et dans lequel se reconnaissent des centaines de milliers, voire des millions d’Algériens qui ne cessent, d’ailleurs, de témoigner verbalement leur soutien indéfectible à cette marche. Reste maintenant à savoir si ces démocrates, ces républicains, ces intellectuels joindront le geste à la parole en bravant l’interdit et en dépassant les calculs mesquins qui les ont toujours divisés. La réponse, nous la connaîtrons samedi prochain.
Y. Y.Djenouhat accusé de vouloir perturber la marche
Vingt-quatre heures après avoir dénoncé le bureau d’Alger du RND qui fomentait de perturber la marche à laquelle le parti a appelé pour le samedi 22 janvier, le RCD pointe du doigt et accuse Salah Djenouhat, membre du secrétariat national de l’UGTA et député sous les couleurs du RND, d’activer à provoquer les incidents lors de la manifestation populaire. «Pendant que l’UGTT accompagne et structure le mouvement social en Tunisie, l’UGTA installe des groupes de miliciens pour protéger les privilégiés de la rente», écrit le RCD dans un communiqué rendu public hier en fin de journée. Le parti de Saïd Sadi ne reste pas sur une vague dénonciation. Il informe que «parmi les responsables les plus zélés de cet appareil, Salah Djenouhat, baron de l’UGTA et activiste du RND, n’a rien trouvé de mieux que de payer onze délinquants de Sidi M’hamed pour les inciter à provoquer la marche populaire du 21 janvier qu’il a décrite lors de la réunion tourmentée de l’UGTA, tenue le 18 janvier, comme une «action des ennemis de l’Algérie», a dénoncé le RCD ajoutant que «malheureusement pour lui, des syndicalistes, ayant le souci plus digne de leur mission, se sont opposés à sa position en lui disant qu’eux se rendraient à la marche». Le RCD, vraisemblablement bien informé de ce qui s’est dit lors de la réunion de la Centrale syndicale du 18 janvier, a souligné, par ailleurs, que les opposants à Djenouhat lors de ce conclave «ont aussitôt appelé les jeunes soudoyés pour les dissuader de se faire les complices de la manipulation». Le RCD a informé, en outre, que l’un de ces jeunes approchés par Djenouhat a avoué qu’il avait reçu la promesse qu’il disposerait d’une table commerçante au niveau du marché Ali Mellah. «Voilà comment l’un des hommes les plus corrompus du système abuse de la détresse de la jeunesse», a dénoncé encore le RCD. A Djenouhat, le parti de Saïd Sadi répond : «Oui, nous sommes vos ennemis. Pourquoi est-ce que vous-même, qui avez pourtant de bonnes raisons de vous opposer à la marche dirigée contre le système qui vous engraisse, ne venez pas affronter la foule samedi à la place du 1er Mai ?». Le parti de Saïd Sadi a considéré, enfin, que «ces agitations de groupes qui ont pillé et déshonoré le pays sont pitoyables et méprisables. Elles ont cependant le mérite d’informer, si besoin est, sur l’état d’esprit actuel et la nature des individus et des clans qui veulent imposer le statu quo. Ce qui, a contrario, rend encore plus impérative une alternative urgente au régime de la rente ; une alternative qui commence par la marche populaire du 22 janvier».
S. A. I.Les étudiants de Tizi-Ouzou seront de la manifestation de samedi
Il fallait s’y attendre. Il était, en effet, inconcevable que de l’Université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou ne parvienne pas une réponse à l’appel pour une manifestation ayant adopté les mots d’ordre pour lesquels les étudiants, depuis plus de trois décennies, se sont faits parmi les plus ardents défenseurs.
Désormais, à travers le Comité estudiantin de soutien à la marche d’Alger, les étudiants de Tizi-Ouzou ont exprimé leur adhésion à l’initiative du RCD. Un soutien assorti d’une déclaration rendue publique hier, à travers laquelle ledit comité s’est attardé pour expliquer son implication dans la manifestation projetée pour samedi. «L’expression violente des jeunes dans différentes régions du pays n’est que le résultat d’un demi-siècle d’autoritarisme, d’oppression et de mépris envers un peuple qui s’est sacrifié pour libérer la nation du joug colonial. Depuis le recouvrement de l’indépendance, le régime algérien, obsédé par son maintien au pouvoir, n’a eu pour objectif que le détournement de la richesse nationale. Les luttes du peuple algérien, qui aspire à vivre dans la dignité, le progrès et la modernité ont toujours eu pour réponse la répression, la fraude électorale et la corruption. » C’est ainsi que le Comité des étudiants de l’Université de Tizi-Ouzou a entamé le quasi-réquisitoire ayant motivé son implication dans la marche initiée par le parti du docteur Sadi. Pour les rédacteurs de la déclaration, la conjoncture que traverse le pays est un moment fort, comme l’ont été les précédents «soulèvements» depuis le Printemps berbère de 1980 aux événements de Kabylie d’il y a dix ans en passant par la révolte d’octobre 1988, un moment qui interpelle les consciences et exige l’union de toutes les forces démocratiques que les étudiants de Tizi estiment «autant un devoir qu’une nécessité pour éviter à la nation le naufrage». «La chute du régime de Ben Ali résonne dans tout le territoire nord-africain et annonce, comme ce fut le cas hier avec la dynamique de la décolonisation, la fin des dictatures dans cette région qui a su surmonter, avec admiration, les épreuves difficiles. L’impressionnante mobilisation du peuple tunisien, particulièrement celle de la jeunesse, qui ne voulait pas renoncer, doit inspirer et motiver tous les patriotes de l’Afrique du Nord qui luttent héroïquement pour le renouveau démocratique et l’Etat de droit dans nos pays respectifs. C’est aussi une preuve irréfutable que la tyrannie n’est jamais pérenne», argue le Comité estudiantin de l’Université de Tizi-Ouzou qui ne manque pas d’appeler les Algériennes et les Algériens «soucieux du devenir et de l’honneur de la nation» de se joindre à la marche prévue samedi à 11 heures à Alger.
A. M. -
tous en gréve et snpsp??????
Syndicat algérien des paramédicaux
Grève nationale de deux jours à partir du 1er février
zoomLe SAP déplore le fait que le ministre n’ait pas tenu ses promesses.
Le vent de la contestation souffle à nouveau sur le corps paramédical. Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a, en effet, appelé à une grève nationale de deux jours par semaine (mardi et mercredi) à partir du 1er février.
Cette grève, décidée lors de la dernière session du conseil national du syndicat, vise à faire pression sur le ministère de la Santé afin qu’il lève le blocage de la promulgation du statut particulier longtemps attendu par la corporation.«Nous nous sommes montrés patients devant les assurances du ministre quant à la promulgation du statut LMD de la corporation paramédicale dans un délai qui ne saura dépasser la fin de l’année 2010. Force est de constater une fois de plus la lenteur, voire le blocage délibéré de notre statut par certains cercles hostiles à une formation de qualité, qui entoure sa finalisation et qui demeure encore à l’état embryonnaire au niveau du ministère de la Santé», souligne le communiqué du SAP qui appelle, par là même, la corporation à la vigilance pour déjouer toute tentative de manipulation et manœuvres occultes.
Le syndicat des paramédicaux accuse des «lobbys» d’être derrière le retard dans l’application du statut des paramédicaux. Rappelant les efforts consentis pour redorer le blason de cette corporation marginalisé depuis toujours, le SAP rappelle avoir placé «une confiance totale en la personne du ministre de la Santé après ses déclarations publiques rassurantes, notamment celle tenue devant les membres du conseil national du 28 octobre 2010».
Mais le SAP déplore le fait que le ministre n’ait pas tenu ses promesses. Se montrant résolu à défendre la corporation des paramédicaux, le SAP affirme qu’il ne lésinera pas sur les moyens pour «durcir son mouvement si aucune solution concrète ne vient répondre à cette préoccupation majeure, à savoir l’adoption du statut particulier de la corporation dans un délai raisonnable tel que conclu par la commission mixte ministère-syndicat».
Mokrane Ait Ouarabi
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LADDH, SNAPAP, CLA, SATEF et CNES planchent sur la crise La société civile prépare la riposte
zoomLa Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh) version Bouchachi organise, demain vendredi, à la Maison des syndicats de la capitale, conjointement avec quatre syndicats autonomes – Snapap, CLA, Satef, Coordination sections CNES – une rencontre nationale pour «débattre de la situation actuelle et des moyens à mettre en œuvre et des actions à mener pour empêcher la marginalisation d’un nombre de plus en plus important de jeunes et, par la même occasion, empêcher que le pays ne s’enfonce encore plus dans le chaos».
Au-delà de l’importance de son ordre du jour, ce rendez-vous a surtout le mérite de rassembler des organisations de la société civile issues d’horizons divers autour d’un thème éminemment politique. En dehors des alliances conjoncturelles qui les ont liés sur, par exemple, la question des salaires ou des libertés syndicales, les syndicats autonomes ne se sont, en effet, presque jamais avancés sur un terrain autre que le leur.
A l’instar du monde politique, les nombreuses tentatives de constituer un front syndical libre en Algérie ont, pour une raison ou pour une autre, toujours avorté par le passé. Le fait qu’aujourd’hui autant de syndicats soient parvenus à s’unir autour d’un «SMIG» politique et social peut laisser penser qu’une prise de conscience s’est produite au sein de la société civile. A ce propos, Rachid Malaoui, le président du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) s’est félicité, dans une déclaration faite hier à El Watan, que les participants à cette rencontre, qu’il a qualifiée d’«importante», n’aient pas fait dans le corporatisme et se soient sentis interpellés par la situation catastrophique qui prévaut actuellement dans le pays.Colère de la jeunesse
Evoquant les dernières émeutes qui ont secoué de nombreuses grandes villes du pays et l’état d’extrême détresse dans lequel se trouve la jeunesse algérienne, M. Malaoui fera savoir que les cinq signataires de l’appel plaidant en faveur de la tenue d’une telle rencontre conviennent tous «que l’on ne peut pas laisser les choses en l’état» et s’accordent tous sur le fait qu’«il est urgent de faire quelque chose». «Avec le temps, tout le monde a compris que le changement viendra non pas du pouvoir mais de la société civile. Par ailleurs, nous ne pouvons plus agir comme s’il ne s’était rien produit», a expliqué notre interlocuteur, avant d’ajouter que leur action consiste aussi à accompagner et à donner du contenu à la colère de la jeunesse. Même si Rachid Malaoui s’est voulu très prudent et s’est refusé à anticiper sur les résultats des débats qui auront lieu vendredi, il dit espérer tout de même que «malgré la diversité de nos préoccupations, de nos champs d’intérêt et des différends qui peuvent exister, pouvoir montrer la maturité qui doit absolument nous habiter afin de dépasser les clivages et par la même fédérer les efforts pour la construction d’un avenir meilleur pour les Algériennes et Algériens».
Dans un communiqué rendu public mardi, la Laddh, le Snapap, le CLA, le Satef et le CNES ont néanmoins annoncé la couleur et donné une idée sur la direction dans laquelle iront les débats de vendredi. Connues pour leur engagement pour la défense des libertés et des droits de l’homme, les cinq organisations ont demandé «à ce que soient libérés ceux qui sont considérés comme ’émeutiers’ car ceux qui ont contribué, par leurs décisions et actes de gestion autoritaire, à fabriquer les ‘émeutiers’ sont les premiers à devoir comparaître devant la justice».
Elles exigent, par ailleurs, la levée de l’état d’urgence et l’ouverture du champ médiatique, politique, syndical et associatif «afin que les conflits puissent être réglés par la force d’un droit qui prend en charge les intérêts et les préoccupations de la majorité de la population et non pas par le droit d’une force qui protège les intérêts d’une minorité».
Zine Cherfaoui
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Sit-in des médecins devant la polyclinique de Sidi Yacine
Syndicat national des praticiens de la santé publiqueSit-in des médecins devant la polyclinique de Sidi Yacine
zoom | © D. R.Le traitement des dossiers des médecins accuse encore plus de retard
Les membres du syndicat ont exigé le versement des rappels prévus par le nouveau statut.
Le bureau de wilaya du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a, de nouveau, affiché hier son mécontentement contre le retard «flagrant» dans l’application du statut particulier de la corporation. Les membres du syndicat ont observé un sit-in, peu avant midi, au niveau de la polyclinique de Sidi Yacine pour exiger le versement des rappels prévus par le nouveau statut. «Nous exigeons le versement des rappels engendrés par le passage au nouveau grade de classification selon le nouveau statut promulgué le 29 novembre 2009», indique un communiqué du SPSP remis, hier, au bureau d’El Watan. Les protestataires, une centaine, ont également tenu à dénoncer la lenteur avec laquelle le receveur intercommunal au niveau du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Sidi Bel Abbès gère les salaires et indemnités des patriciens de santé publique, notamment dans le volet consacré au traitement et autres rappels.
«Les avancements des praticiens de la santé publique, les rappels et les indemnités inhérents à la garde médicale, pour ne citer que ces exemples, ne sont versés qu’au bout d’une année d’attente», signalent les syndicalistes du SNPSP. Aussi, ils ne manquent pas de dénoncer le passage obligatoire des états de payement par le contrôleur financier de la wilaya de Sidi Bel Abbès où le traitement des dossiers des praticiens de la santé publique accuse encore plus de retard. «Nous ne sommes pas contre toute mesure de contrôle des finances de la part des pouvoirs publics mais sommes contre la lenteur de leur règlement par l’administration», estiment plusieurs patriciens.
Le bureau local de l’EPSP de Sidi Bel Abbès, qui est l’un des plus importants de la wilaya, a appelé hier les responsables de la wilaya à trouver des solutions appropriées à ces problèmes «pour permettre aux praticiens de se consacrer pleinement à leurs missions et d’assurer une prise en charge adéquate du malade», note-t-il, en conclusion.
Abdelkrim Mammeri