LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 137
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boutef et ben ali aux guignoles dehors dictateurs
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EN DIRECT: Ben Ali quitte le pouvoir en Tunisie
Le président Ben Ali a quitté la Tunisie, selon des sources proches du...20h55 - Aucune demande - La France "n'a reçu aucune demande d'accueil" du président tunisien en fuite et examinerait toute éventuelle requête "en accord avec les autorités constitutionnelles tunisiennes", fait savoir le ministère des Affaires étrangères.
20h57 - Larmes sportives - "On a pleuré sur le terrain", racontent les handballeurs tunisiens en Suède après avoir appris en plein match contre la France le départ de Ben Ali. La partie avait commencé par une minute de silence en hommage aux victimes des troubles. C'est au cours de la seconde mi-temps qu'ils ont finalement appris la nouvelle, avec "soulagement".
20H47 - Alitalia - La compagnie italienne suspend "pour des raisons de sécurité" tous ses vols en direction et en provenance de la Tunisie jusqu'au 17 janvier inclus. Elle a en revanche assuré tous les vols prévus ce vendredi.
20h40 - "Fier d'être Tunisien" - "Ce qui se passe est historique: un chef arabe tombe sous la pression de son peuple, on peut être fier d'être Tunisien", lance Kamel Yousfi qui manifeste sa joie avec ses compatriotes à Marseille.
20h37 - Souhait d'apaisement - "La France souhaite l'apaisement et la fin des violences. Seul le dialogue peut apporter une solution démocratique et durable à la crise actuelle", et "la France se tient aux cotés du peuple tunisien dans cette période décisive", ajoute l'Elysée.
20h32 - Paris "prend acte" - "La France prend acte de la transition constitutionnelle" en Tunisie, "annoncée par le Premier ministre Ghannouchi", selon un communiqué de l'Elysée.
20h28 - Ni Malte, ni l'Italie - "Ben Ali ne vient pas à Malte et le gouvernement n'a aucune indication qu'il viendra à Malte", a déclaré le chef de la diplomatie maltaise, Tonio Borg.Des rumeurs ont aussi fait état de son arrivée en Italie, mais le ministère italien des Affaires étrangères les a qualifiées d'"infondées".
20h25 - Querelle d'interprétation - Un constitutionnaliste, Sadok Belaïd, estime sur la télévision El Jazira, que, selon la Constitution, c'est le président de la chambre des députés, Fouad Mebazaa, et non le Premier ministre qui aurait dû assurer l'intérim de la présidence.
20h19 - RSF se réjouit - "Un prédateur de la liberté de la presse s'en va", se réjouit Reporters sans frontières (RSF), pour qui le départ de Ben Ali "doit entraîner une rupture totale avec les années de répression".
20h10 - "Transition démocratique" - Martine Aubry, première secrétaire du PS, estime que "le départ du président Ben Ali doit permettre la transition démocratique" et demande à la France de "s'engager sans ambiguité en faveur de la démocratie en Tunisie".
20h05 - "Ben Ali s'est enfui" - Après l'entrée en vigueur du couvre-feu à Tunis, un homme s'est aventuré hors d'un hôtel de l'avenue Bourguiba, criant "le peuple s'est soulevé et Ben Ali s'est enfui". Il a été ramené manu militari à l'intérieur par des policiers des unités anti-émeutes.
20h01 - Vers le nord - L'avion de Zine El Abidine Ben Ali survolait peu avant 19H00 GMT l'espace aérien maltais "en direction du nord", selon un porte-parole du ministère maltais des Affaires étrangères.
19h55 - Réunion au sommet - Nicolas Sarkozy et François Fillon sont en réunion à l'Elysée pour parler de la situation en Tunisie, et "aucune information n'atteste la venue de Ben Ali en France", affirme la présidence française.
19h50 - Tirs - Des tirs d'armes automatiques sont entendus dans le centre de Tunis sous couvre-feu, selon des journalistes de l'AFP.
19h43 - Touristes bloqués - Le voyagiste Thomas Cook Belgique suspend le rapatriement de 540 clients en vacances en Tunisie. Un premier avion a ramené à Bruxelles 180 touristes vendredi matin. Deux autres vols étaient prévus dans la journée, mais ils ont été annulés.
19h42 - Le PS inquiet - "La plus mauvaise issue serait que le peuple tunisien se libère d'un régime autoritaire pour que cette liberté nouvelle lui soit confisquée par un autre régime autoritaire", s'inquiète le porte-parole du PS français, Benoît Hamon.
19h37 - Transavia - La filiale low-cost d'Air France-KLM, Transavia, maintient pour l'heure ses vols du week-end au départ ou en provenance de Tunisie. "Tant que les aéroports ne sont pas tous fermés, nous préférons maintenir ces vols pour permettre de rapatrier les passagers en France", indique son PDG Lionel Guérin.
19h32 - Réaction américaine - Le peuple tunisien "a le droit de choisir ses dirigeants", déclare la Maison Blanche.
19h20 - Joie au Canada - Le Collectif de solidarité tunisien de Montréal, organisateur de plusieurs manifestations contre le pouvoir de Ben Ali, se dit "heureux" de son départ.
19h16 - Réformes - Le président par intérim promet de "mettre en oeuvre toutes les réformes sociales et politiques qui ont été annoncées en collaboration avec les partis politiques et les composantes de la société civile".
19h14 - "Pas d'information" - L'Elysée affirme à l'AFP n'avoir "pas d'information" sur une éventuelle arrivée en France de Ben Ali.
19h12 - Respecter la Constitution - Mohammed Ghannouchi s'engage à "respecter la Constitution".
19h04 - Air France - Tous les vols d'Air France à destination de Tunis sont annulés jusqu'à nouvel ordre, ainsi que les sept vols prévus au départ de l'aéroport tunisien samedi et dimanche, d'une capacité totale de quelque 1.100 passagers.
18h57 - Appel à l'unité - Le président par intérim Mohammed Ghannouchi appelle tous les Tunisiens à l'unité.
18h49 - Aéroports fermés - Les principaux aéroports tunisiens sont fermés, mais l'espace aérien est encore officiellement ouvert, rendant possible le survol du pays, selon un porte-parole des autorités de sécurité aérienne françaises.
18h45 - INTERIM - Le Premier ministre Mohammed Ghannouchi annonce à la télévision qu'il assure l'intérim de la présidence.
18H37 - BEN ALI QUITTE LE PAYS - Le président Ben Ali a quitté la Tunisie, selon des sources proches du gouvernement.
18h34 - Marchés inquiets - L'agence de notation Fitch Ratings annonce qu'elle envisage d'abaisser la note de la Tunisie (actuellement fixée à "BBB") au vu des troubles sociaux qui, s'ils se prolongeaient, pourraient avoir des "conséquences négatives" sur l'économie du pays.
18h26 - Bandeau - L'information qu'une "annonce très importante" sera faite "sous peu" est apparue sur le bandeau qui déroule les informations nationales et internationales alors que Tunis7 diffusait un documentaire.
18h18 - Les sportifs aussi - Une minute de silence en hommage aux victimes des troubles est observée avant le match entre la Tunisie et la France lors du Championnat du monde de handball, à Kristianstad, en Suède.
18h17 - Partis d'opposition - Les principaux partis d'opposition tunisiens, légaux comme interdits, demandent "le départ de Ben Ali et l'instauration d'un gouvernement provisoire chargé dans les six mois d'organiser des élections libres" dans une déclaration commune publiée à Paris.
18h12 - Annonce imminente - La télévision publique indique qu'une "annonce très importante pour le peuple tunisien sera faite sous peu".
La crise en Tunisie s'accélère: la contestation prend la forme d'un affrontement entre la population, qui poursuit et amplifie ses manifestations, et le pouvoir, qui a décrèté l'état d'urgence. SUIVRE NOTRE DIRECT.AFP
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ENTV : L’ouverture, c’est terminé !
Après
les attaques des ministres qui se seraient plaints du traitement infligé par les reportages, l’ouverture décidée par Nacer Mehal a été définitivement enterrée par les émeutes. En compensation, la direction promet deux nouvelles émissions au franc-parler dès ce mois-ci.
Après 48 heures de flottement médiatique, et pour contrer la couverture de la chaîne qatarie Al Jazeera, la direction de l’ENTV aurait décidé, de sa propre initiative, de couvrir les émeutes qui secouaient l’Algérie depuis lundi 3. Les journalistes ont été priés de tourner des sujets pour les différents journaux, mais en évitant soigneusement d’aborder les raisons qui ont conduit aux émeutes. Ordre leur est donné d’axer leurs reportages sur les dégradations occasionnées et de privilégier les intervenants qui condamnent les saccages. Au siège de l’ENTV, on reste droit dans ses bottes et on assume cette couverture médiatique et l’orientation donnée par la direction dans le traitement des évènements. «Nous assumons notre parti pris, déclare un journaliste de la rédaction. Nous avons privilégié une couverture où nous donnions la parole aux citoyens qui dénonçaient les nombreux pillages et dégradations commis durant les événements. On ne voulait pas verser de l’huile sur le feu.Pour une fois il n’y a eu ni intervention ministérielle ni celle de la Présidence pour nous dicter ce qu’on devait faire…» Cette couverture confirme en réalité la fin de l’ouverture telle que voulue par Nacer Mehal, ministre de la Communication, qui avait exigé de la direction de la télévision de couvrir les problèmes de la société algérienne, dès son arrivée à son poste. Cette ouverture avait fait grincer des dents au sein de la direction de la chaîne qui plaidait pour une ouverture graduée de l’antenne, alors que le ministre était pour le passage en force. «Ça devenait trop dangereux pour le pouvoir, confirme une source proche de la direction de la télévision. Les reportages que nous diffusions mettaient en lumière les ratés de certains ministres dans la gestion de leur département.» Le coup de grâce est arrivé lors du Conseil du gouvernement du mois de décembre, au cours duquel le ministre de la Communication aurait essuyé de très fortes critiques de la part de ses collègues du gouvernement. Ces derniers se seraient plaints du traitement qui leur était réservé dans les sujets diffusés au cours du journal télévisé.
Thouraya Zarfaoui bientôt en prime
Face à cette bronca ministérielle, décision est prise de mettre l’ouverture aux oubliettes. «La direction de l’ENTV a été instruite de cette décision, confirme un journaliste de la chaîne. Au cours de la conférence de rédaction, on nous a demandé de ne diffuser qu’un seul reportage au cours du journal télévisé au lieu des trois habituels et de supprimer, au montage, tout ce qui pouvait gêner les responsables.» Le ministre a dû, par ailleurs, au cours du mois de décembre, affronter un autre revers avec la nomination d’Abdelhamid Kacha à la tête de l’Agence presse service alors qu’il avait bataillé en coulisses pour qu’El Hadi Benyekhlef qui assurait l’intérim, depuis sa nomination à la communication, soit confirmé dans ses fonctions. «Entre le nouveau DG de l’APS et le ministre, le courant n’est jamais passé quand il travaillait ensemble à l’APS, confie un journaliste de l’agence. Ils ne se sont jamais appréciés.»Nacer Mehal pourra au moins se consoler avec la nouvelle émission politique qui devrait être lancée ces jours-ci dans la grille des programmes de l’ENTV. Une émission que le ministre, un habitué des effets d’annonce, avait dévoilée à l’Assemblée nationale. Selon nos informations, cette émission est fin prête et n’attend plus que le feu vert du ministre pour être diffusée. Elle devrait s’intituler «Saat Hiwar» et être animée par Thouraya Zarfaoui, accompagnée d’un journaliste de la presse publique et de deux du privé. Elle serait programmée en prime time, le mardi. La direction de la télévision a, aussi, planché sur une autre émission, de débat cette fois-ci, et qui devrait permettre d’aborder tous les problèmes que connaît la société algérienne. L’émission serait présentée par Samia Azzi et s’appellerait «Ahouel Ness». L’émission serait bimensuelle et diffusée en seconde partie de soirée, le mercredi.
Salim Mesbah
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ben ali et trabelsi dehors et boutef aussi
Tunisie: état d'urgence décrété, espace aérien fermé, touristes rapatriés
zoom | © D.RLe régime du président tunisien, confronté depuis un mois à une contestation sans précédent de son pouvoir, a décrété vendredi 14 janvier l'état d'urgence dans l'ensemble du pays et limogé le gouvernement alors que des milliers de touristes européens étaient rapatriés.
L'armée a pris en fin d'après-midi le contrôle de l'aéroport international de Tunis Carthage et l'espace aérien a été fermé, a indiqué à l'AFP une source aéroportuaire. Les manifestants, rassemblés par milliers vendredi à Tunis et en province, exigent toujours le départ immédiat de Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, ne se satisfaisant pas de ses promesses de quitter le pouvoir seulement au terme de son mandat en 2014.
De violents heurts se sont produits dans l'après-midi entre des groupes de manifestants et des policiers anti-émeutes pendant lesquels un photographe français a été blessé à la tête par un tir de grenade lacrymogène, selon des journalistes de l'AFP sur place.
Le bilan de la répression du mouvement de contestation du régime tunisien s'est par ailleurs encore alourdi, avec au moins 15 morts jeudi soir et le tourisme, secteur-clé de l'économie, était affecté par la crise, avec la rapatriement de milliers de touristes européens. Le gouvernement tunisien a annoncé avoir décrété l'état d'urgence dans l'ensemble du pays avec un couvre-feu de 18H00 à 06H00 du matin, l'interdiction des rassemblements sur la voie publique et l'autorisation donnée à l'armée et à la police de tirer sur tout "suspect" refusant d'obéir aux ordres.
Un peu plus tôt, le Premier ministre Mohammed Ghannouchi, cité par l'agence officielle TAP, a indiqué que le président Ben Ali avait décidé "dans le cadre de mesures (d'apaisement) annoncées jeudi, de limoger le gouvernement et d'appeler à des élections législatives anticipées dans six mois". Il a ajouté avoir été chargé de former le nouveau gouvernement.Le ministère français des Affaires étrangères, dans une actualisation vendredi de son site internet, conseille désormais "vivement" aux personnes se rendant en Tunisie "de différer tout voyage qui n'aurait pas un caractère d'urgence" dans ce pays. "Je vous ai compris", avait martelé le chef de l'Etat jeudi soir dans sa troisième intervention télévisée depuis le début des violences, appelant notamment les forces de sécurité à ne plus tirer à balles réelles sur les manifestants. "Non à Ben Ali", "Soulèvement continu", "on préfère la disette à Ben Ali" lui ont répondu vendredi des centaines de manifestants dans la capitale, qui se sont rassemblés devant le ministère de l'Intérieur.
Mais l'après-midi, la police les a dispersés à coup de grenades lacrymogènes. En quelques minutes, la rue s'est vidée de la foule et quelques manifestants ont lancé des pierres, des chaises et des parasols de terrasses de cafés en direction des policiers. Des blindés de l'armée se sont déployés devant le ministère de l'Intérieur alors que des unités anti-émeutes pourchassaient des jeunes manifestants dans les escaliers d'immeubles résidentiels et dans un centre commercial, où ils se sont repliés. Selon un témoin, d'autres blindés de l'armée se sont positionnés devant le ministère des Affaires étrangères ainsi que devant le bâtiment de la Télévision et radio nationale.
Des manifestations ont également eu lieu en province. A Sidi Bouzid (sud-ouest) d'où est parti le mouvement de contestation, quelque 1.500 personnes ont défilé aux cris de "Ben Ali dehors", tandis qu'à Regueb, une localité proche, 700 personnes ont lancé des slogans hostiles au président.
Selon la Fédération internationale des ligues de droits de l'homme (FIDH), 66 personnes ont été tuées depuis le début mi-décembre des émeutes. Mais jeudi soir, 13 civils ont été tués à Tunis et sa banlieue et 2 autres à Kairouan, selon des témoins et des sources médicales.
Les violences ont par ailleurs commencé à affecter le tourisme après que des pillages se sont produits jeudi dans la station balnéaire très fréquentée de Hammamet (nord). Thomas Cook a annoncé vendredi qu'elle allait rapatrier le jour même vers l'Allemagne quelque 2.000 touristes, ainsi que 1.800 Britanniques et Irlandais, tandis que son concurrent TUI Travel annulait des départs de Grande-Bretagne. Des rapatriements vers la Belgique sont aussi en cours.
AFP
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algerie et tunisie
1/2 Finale Alger-Tunis, Arbitre Verges
http://www.youtube.com/kardenot -
Tunisie: manifestations pour le départ du président Ben Ali, au lendemain de son discours
diaporamaDes manifestants ont commencé vendredi matin à parcourir le centre de Tunis...Des manifestations hostiles au président Zine El Abidine Ben Ali se sont poursuivies vendredi matin dans le centre de Tunis au lendemain d'un discours apaisant du chef de l'Etat qui tente de mettre à l'escalade d'une contestation sans précédent.
"Non à Ben Ali", "Soulèvement continu, non à Ben Ali", ont crié les manifestants qui n'ont pas été inquiétés par les policiers.
La foule, qui gonflait rapidement pour atteindre plusieurs centaines de personnes a été bloquée par un barrage de police au milieu de l'Avenue Bourguiba pour l'empêcher de marcher vers le ministère de l'Intérieur.
"Le ministère de l'Intérieur est un ministère de la terreur" et "hommage au sang des martyrs" ou encore "non, aux Trabelsi (NDLR: la belle famille du président) qui a pillé le pays", ont également scandé les manifestants.
Dans sa troisième intervention depuis le début d'un mois d'émeutes inédites en 23 ans de pouvoir, le président Ben Ali s'est engagé jeudi soir à partir au terme de son mandat en 2014 et a ordonné la fin des tirs à balles réelles contre les manifestants.
Les troubles et leur répression ont déjà fait au moins 66 morts dans le pays, selon une ONG.
"Je vous ai compris", a martelé à plusieurs reprises le chef de l'Etat, âgé de 74 ans.
Il a également annoncé une baisse des prix du pain, du lait et d'autres produits et services alors que la révolte avait commencé par des protestations contre le chômage et la vie chère avant de prendre un tour politique.
"C'est une excellente mesure, car ça va soulager des milliers de pauvres, les prix ont trop flambé", a dit à l'AFP un passant sur l'avenue Habib Bourguiba, dans le centre de Tunis, où des conducteurs de voiture klaxonnaient en signe de joie.
Mais une grève de deux heures restait programmée vendredi dans la région de Tunis à l'appel du syndicat unique et des internautes et étudiants se sont aussi mobilisés pour le maintien de rassemblements dans la journée.
Les sites internet qui étaient bloqués en Tunisie étaient de nouveau accessibles jeudi soir, peu après la promesse du président de garantir "la liberté totale" de l'information et de l'accès au web.
"Ben Ali vous a mis dans la poche, ne baissons pas les bras, continuons le combat pour la liberté!" prévient vendredi matin une étudiante sur Facebook.
"Il ne suffit pas de déverrouiller Dailymotion et de Youtube pour tourner la page, trop de sang a coulé", renchérit l'animateur d'une émission matinale sur Radio Mosaïque, une radio privée.
Jouant l'ouverture après le discours présidentiel à la nation, le ministre tunisien des Affaires étrangères Kamel Morjane a estimé que la formation d'un gouvernement d'union nationale était "tout à fait faisable" et "même normale".
Interrogé par une radio française sur la possibilité d'un gouvernement d'union nationale, il a répondu: "Avec le comportement de gens comme M. Néjib Chebbi, je crois que c'est faisable, c'est même tout à fait normal".
M. Morjane faisait référence à Mohammed Néjib Chebbi, chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP), formation légale d'opposition mais non représentée au Parlement.
Le chef de la diplomatie tunisienne a aussi confirmé qu'il y aurait bien des élections législatives anticipées avant la présidentielle de 2014.
Le discours présidentiel avait été plutôt bien accueilli jeudi soir par les différentes composantes de l'opposition, harcelée sous le régime du président Ben Ali.
Mais des sceptiques comme l'avocat et défenseur des droits de l'Homme Mohamed Abbou ont dit ne pas croire le président en déclarant qu'il "se moque des Tunisiens avec des promesses sans lendemain".
Alors que des pillages se sont produits jeudi dans la station balnéaire de Hammamet, prisée par les touristes européens, des voyagistes belges ont décidé par précaution d'évacuer d'autorité leurs centaines de clients actuellement en vacances en Tunisie.AFP
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Barons de l'informel : 1 société civile : 0
zoomAprès les émeutes et les «solutions» du gouvernement, qui sort gagnant de ce bras de fer ? L'informel, selon plusieurs experts qui pointent la puissance de ses réseaux. «El Hadj», 56 ans, l'un des plus grands barons de l'informel algérien, se dévoile et met à nu un gigantesque engrenage mafieux. El Watan Week-end l'a rencontré. Il nous livre en brut ses explosives confessions.
Mon âge, peu importe, je le compte en jours, non pas en années, car les jours pour moi ont une signification importante. A chaque jour son virage et pour d’autres, leurs tourments. Mon enfance ne m’évoque pas de souvenirs, à part celui de mon village. Je suis natif de Ferdjioua. Ma jeunesse, en revanche, est pleine d’aventures. A chaque jour, une rencontre. Et à chaque rencontre, une péripétie nouvelle. Peu avant les événements d’Octobre 88, je marchandais, rue de Chartres à la Basse-Casbah. Comme chaque matin, j’étalais ma marchandise, je saluais mes voisins et je hélais les clients : «Six serviettes à 1 DA !» Ce n’était pas chose facile, affronter ces regards, ces dames distinguées et ces vieux délicats. En 1989, j’ai été contacté par un officier de la Sécurité militaire qui se présenta alors comme émigré. Il me proposa une nouvelle activité, le change de devises, et de laisser tomber mon étal à la Basse-Casbah. Un business juteux puisque cela me permettait de gagner 1000 DA par jour. Une fortune inespérée pour moi qui gagnais à peine 200 DA la journée, somme insuffisante pour subvenir aux besoins de ma petite famille. La place de l’Opéra (square Port Saïd) devint mon nouveau territoire, la place financière la plus forte de toute l’Algérie, juste à côté du Palais de justice d’Alger. Le choix de la place n’était pas fortuit : c’est le carrefour entre la sortie de la gare routière, la gare des taxis et, le plus important, la sortie du quai des voyageurs du port d’Alger.
2 millions en urgence
Je me suis installé au café mitoyen de l’hôtel Terminus, pas loin de la rue de la Liberté. Drôle ! Ou étrange. Une symbolique qui fera de cette place le signe du commerce informel où tout s’échange, se négocie, où tous les coups bas sont permis aussi. L’affaire devint florissante. Mon carnet d’adresses était rempli de clients potentiels, avec qui les rencontres étaient programmées à l’avance. Mon parrain venait en fin de semaine récupérer ses dividendes. Avant de disparaître. Un ami m’a alors prévenu : «Fais attention, c’est un agent !» Je décida de reprendre seul l’affaire, en recrutant autour de moi. J’ai rendu visite à mes anciens amis du marché de la rue de Chartres et je leur ai proposé l’affaire. Un soir maussade, mon parrain refit surface et me déclara : «Il faut arrêter de vendre les devises !» Sans la moindre explication. «Mon supérieur a besoin de deux millions de francs en urgence», m’a-t-il ensuite ordonné. Je me suis tout de suite exécuté. Une semaine après, j’ai remis le sac des «Pascals» à l’agent qui me proposa de partir à Marseille dans la semaine. Visa en poche, j’embarquai sur un vol Alger-Marseille d’Air France. A mon arrivée, une personne m’approcha et me demanda de le suivre. Il m’expliqua que je devais prendre attache avec des grossistes et envoyer la marchandise en Algérie. Il prit le soin de m’indiquer la liste et les adresses de commerçants.
Un terrain en cadeau
J’ai pris la commande, quarante conteneurs de café. Mon contact me ramena un sac d’argent : «Tu payes avec ça, le compte est bon.» A mon retour à Alger, j’ai rendu visite à mes employés au square Port-Saïd et j’ai fait les calculs de mon business. La récolte était bonne : dix millions de francs français. Je n’ai plus revu mon premier contact. Un autre a pris le relais, Daoud. J’ai appris plus tard que Daoud était commandant dans l’armée. Je recevais les ordres et j’appliquais à la lettre ses instructions. En guise de remerciement, un lot de terrain à Kouba m’a été offert. Malgré tout, je n’étais pas tranquille. Mais je devais continuer, je ne pouvais plus faire marche arrière. J’ai multiplié les déplacements à Marseille, d’autres agents prenaient attache avec moi. Ce n’était en vérité que des intermédiaires de généraux que j’allais rencontrer plus tard. J’importais mes premiers conteneurs de café et de légumes secs sans déranger le business des généraux. Eux, à coup de milliards, déversaient des tonnes de sucre, de blé, de bois au port d’Alger. Je me suis aperçu qu’à Marseille je n’étais pas le seul à faire ce «travail» pour le compte des hauts gradés. Je voulais voler de mes propres ailes. Alors avec des associés, nous avons recruté des proches et nous les avons placés à des postes sensibles, dans la justice, la police, les douanes, les ministères et au sein même de l’armée. Les généraux pour lesquels nous sous-traitions n’ont affiché aucun refus et se sont mis à les installer dans leur nouveau poste.
Impossible de reculer
Ils étaient trop occupés pour se rendre compte de ce que nous complotions. Les opérations d’importation continuaient et nous nous occupions de l’écoulement des marchandises dans le marché. Pour cela, on avait mis en place un vrai circuit de distribution. Les marchés de Tadjenent, El Eulma, El Hamiz, Barika et Semar recevaient des marchandises importées du monde entier. Nous les gérions par la manière forte et personne ne pouvait nous concurrencer. Nous bénéficions des largesses du pouvoir et nous, nous nous servions comme nous voulions en lots de terrain et en appartements. Et pour couronner le tout, des permis de port d’arme nous ont été délivrés par la police, terrorisme oblige, mais aussi pour les affaires. Au square Port Saïd, nous recrutions des jeunes de nos patelins. Nous montions en grade et nos noms étaient sur toutes les lèvres. Des hommes politiques de toutes les obédiences et même des hauts responsables de l’Etat s’ajoutaient à notre cercle de connaissances. Nous déléguions leurs transactions à des personnes tiers. Pour protéger nos clients et garantir leur anonymat, nous avons établi des registres de commerce sous de faux noms, de fausses adresses, au nom de personnes décédées ou qui souffrent de troubles mentaux ! Je sais, je sais, nous avons trahi le peuple. Mais nous ne pouvions pas reculer, le coup est parti. Un jour, je rendis visite à un général qui n’est plus de ce monde aujourd’hui. Ce jour de brume, il me parla politique, d’un général pour lequel les affaires semblaient ne plus marcher, d’une bourde qu’il aurait commise, d’un président mou et gênant. Des intrigues, encore des intrigues. Je ne comprenais pas son discours, ni ses confessions ni d’ailleurs la raison qui l’a poussé à me parler de cela. J’appris plus tard, en Suisse, que Liamine Zeroual avait démissionné. Un agent de l’ambassade est venu me voir et me demanda de procéder comme prévu au versement. Une berline grise fut mise à ma disposition. J’ai été hébergé chez un ami importateur qui venait d’acquérir un hôtel à Genève. Je suis resté quatre mois dans sa maison, où confort et luxe s’entremêlaient.
Cevital et Khalifa
J’ai eu droit à un massage thaïlandais, des sensations auxquelles mon corps et mon esprit n’avaient jamais goûté. Maintien ou limogeage du président, cela ne m’évoquait plus rien. Mais devant l’insistance de mon ami, je compris l’enjeu, moi qui n’étais pas politisé. «As-tu entendu parler de Bouteflika ?» me demande le haut gradé. «Non», ai-je répondu tout de suite. «Si le vent le ramène par là, je te le présenterai», me dit-il. Cela ne s’est jamais passé. De retour à Alger, j’ai rendu visite à ma mère, très malade. Grâce à mes connaissances, elle a été hospitalisée à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja. Mes enfants avaient grandi, ils avaient quitté l’école et je leur ai confié la gestion des stocks et la vente directe aux grossistes. Ils ont pris la température et ont compris que leur père n’était qu’un grand baron du change de devises et de l’importation. De quoi leur donner fierté et orgueil. Mais au fond, j’étais toujours morose. J’ai accompli le hadj avec un général de l’armée. Depuis, je m’appelle «El Hadj». C’était à l’époque la mode, tout le monde avait pour nom «El Hadj». Se faire appeler ainsi était devenu une protection et assure l’anonymat. Dans les salons, on ne parlait que de Bouteflika, futur président. Il nous a été présenté comme le messie. «Ne craignez rien, vos affaires sont à l’abri», nous rassurait-on. Justement, on parlait beaucoup de business en haut lieu. Des groupes industriels et financiers émergeaient et prenaient de l’ampleur : Blanky, Cevital et Khalifa étaient considérés pour nous comme une menace. Ce qui s’est confirmé par la suite.
«amis» protecteurs
Certains ont commencé à parler investissement et cela nous a beaucoup dérangés ! Nous avons décidé alors d’agir et de surveiller toutes les transactions aux ports et d’identifier leurs fournisseurs à l’étranger. Entre-temps, nous avons inondé le marché de marchandises à bas prix. Pas de place pour les intrus. Nous avons fait de Dubaï notre nouvel Eldorado. En France, le jeu était devenu trop dangereux et de nouveaux acteurs arrivèrent. On parlait de gros investissements français en Algérie et nos «amis» généraux se tournaient leurs pourvoyeurs. Khalifa est ensuite devenu le copain des hauts responsables de l’Etat. Quelque chose se tramait alors que nos contacts commençaient à nous lâcher. Nous l’avons vécu comme une trahison, un drame. L’entourage du président avait fermé le jeu. Mais nous avons vite réagi. Une crise alimentaire se profilait alors à l’horizon, l’arrêt de l’importation en masse des produits de première nécessité allait provoquer une crise, surtout à la veille du Ramadhan. Nous avons relancé nos circuits et l’équation du jeu du pouvoir ne pouvait plus se faire sans notre consentement. Khalifa a été notre premier objectif. Grâce à nos contacts, nous avons réussi à prendre attache avec l’entourage du président et ses conseillers les plus proches. Khalifa, suite au lobbying d’un conseiller à la Présidence ainsi que d’un haut responsable militaire, ouvrit la ligne Alger-Dubaï.
Dubaï business
Une nouvelle aubaine, le transfert d’argent vers l’étranger allait enfin reprendre, les milliards que nous avions engrangés pouvaient enfin circuler ailleurs. Le vol inaugural avait connu un engouement particulier. Sur la liste des voyageurs, il y avait des noms, bien connus, qui sont devenus nos amis. Les réseaux ainsi tissés, le business reprenait de plus belle. Nous avons alors effectué des placements dans des banques et avons procédé à l’achat de biens immobiliers. Nous avions tous des téléphones cellulaires ATM. Nous avons consolidé les marchés sous notre houlette. L’Algérie ne manquait de rien. Nos informateurs, placés un peu partout dans l’administration, nous ont appris que de nouvelles têtes émergeaient dans le business. Il ne s’agissait en fait que des conseillers du président, des chefs et des décideurs politiques. L’essence de leur politique : «L’argent est le pouvoir». Nous avons alors participé à leur financement, le RND, le FLN et le MSP. Ces derniers étaient les plus loyaux, leur business passait par nous. Les politiques étaient là pour nous défendre. Et même si le gouvernement tentait de promulguer des lois à l’encontre de nos intérêts, ça bloquait, grâce à nos amis, qui étaient en contrepartie généreusement remerciés.
«Un sale jeu»
Mais l’entourage du Président, ambigu et barricadé, était difficile d’accès. Heureusement que nos amis militaires étaient là pour nous aider. Entre-temps, Abdelmoumen Khalifa prenait de l’ampleur et dérangeait : on le vit à la télévision en compagnie du Président. Du jamais vu ! Pendant ce temps, la Kabylie était en feu (événements de 2001), nos amis militaires étaient préoccupés par la situation et ne donnaient aucun signe. Après la Kabylie, il «fallait en finir avec la bête». L’affaire Khalifa a alors éclaté. Nous avons appris que Khalifa s’était trop éloigné des deux clans au pouvoir et avait échappé à leur contrôle. Il fallait des boucs émissaires et la justice s’en est occupée. C’était le début de la guerre des clans. Mais pour nous, les affaires reprenaient dans l’ombre. Nous tenions toujours debout, car, au pouvoir, ils ont tous compris que sans nos services le trafic et les affaires n’auraient pas lieu. Au square Port-Saïd, des nouveaux clients apparaissaient, des investisseurs étrangers pour la plupart (tunisiens, syriens, égyptiens, libanais...), tous liés à Djezzy, pour acheter des euros. De très hauts cadres de l’Etat continuaient à nous solliciter pour le transfert d’importantes sommes d’argent… Mais le jeu est devenu de plus en plus sale. Dangereux. J’ai alors décidé de me montrer plus discret et j’ai accompli un autre hadj. Je voulais être loin. Maintenant, la location de mes biens immobiliers me suffit. Mes enfants ont pris le relais, mais ils ont été rattrapés par d’autres gens, beaucoup plus féroces. Ils font à leur tour ce que leur père n’aurait jamais dû faire : le business de l’argent sale ! Le jour où vous ne verrez plus de «cambistes» au square Port-Saïd, on pourra alors dire que l’Algérie a changé !Zouheir Aït Mouhoub
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Société civile, à la barre !
normalement c'est les pouvoirs publiques à la barre.
On ne les pas entendus ni avant, ni pendant, ni après les émeutes. Mais que font les représentants de notre société civile ? Pour comprendre, El Watan Week-end a organisé une table ronde avec Abdelmoumène Khelil, secrétaire général de la Ligue algérienne des droits de l’homme, Fayçal, président du Comité de quartier de Bab El Oued, Abdelmalek Rahmani, coordinateur national du Conseil national de l’enseignement supérieur, Ahmed Khaled, président de l’Union nationale des associations des parents d’élèves, Rachid Malaoui, président du Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique, et Sofiane Limane, initiateur du groupe Action pour le changement en Algérie. Ils savent d’où vient le problème et ont accepté le débat.
Une société civile «incapable de penser le changement»
Pourquoi n’a-t-on pas entendu la société civile lors de ces émeutes ? Aucune organisation ou association n’a bougé. Ou alors, elles se sont contentés de diffuser des communiqués. Un constat établi même par Fayçal, qui en veut aux organisations et associations «d’avoir fermer leurs portes depuis des années face aux jeunes avides de renseignement et d’orientation». Rachid Malaoui explique cela par la politique des pouvoirs publics «qui ont d’abord cassé toutes les organisations structurées, ce qui nous a déstabilisés». Puis les restrictions dans la liberté d’expression. Abdelmoumène Khelil explique qu’il n’est vraiment pas possible d’être actif sur le terrain à l’écoute des jeunes «alors que la Ligue elle-même n’arrive pas à se réunir, reprenant ainsi une expression de Me Bouchachi lorsqu’il a été interdit d’organiser une rencontre sur la peine capitale en disant que dans un pays de 2 millions de mètres carrés, il n’y avait pas 500 m2 pour se réunir. Au rythme où vont les choses, il n’y aura plus d’organisation et même celles existantes ne peuvent pas se régénérer et elles disparaîtront au fil du temps. Il ne faut donc pas tomber dans le piège du discours officiel en incriminant la société pour son absence.» Sofiane Limane explique l’inertie de la société civile par «son incapacité à concevoir toute idée de changement. C’est un état d’esprit, un désespoir peut-être ? Une démotivation… essentiellement due à l’environnement hostile. Si vous n’êtes pas dans une association qui soutient le pouvoir, quel média serait prêt de vous recevoir pour véhiculer votre message ?» Et d’accuser les pseudo-contre-pouvoirs : «Croyez-vous que les associations inculquent l’esprit de Novembre à notre jeunesse ? Non. La plupart ne sont là que pour être les garantes d’une assiette électorale.» Pour Abdelmalek Rahmani, «la société civile est beaucoup plus préoccupée par d’autres détails. L’élite cherche un statut social mais pas intellectuel…» En affirmant que les jeunes ont désormais perdu confiance de la société civile, le coordinateur du CNES revient sur la question de la division de la société civile en expliquant que ce «jeu» semble plaire à certains qui y trouvent leur compte. Les intervenants évoquent également le problème de la formation. «Les syndicats s’impliquent seulement dans des revendications salariales et pas plus», regrette Rachid Malaoui.
Internet pour «surpasser les canaux classiques de l’opposition »
Face à la mobilisation Internet, aux différents groupes qui se créent sur Facebook et Twitter mais aussi sur Youtube, et appellent à une mobilisation dans les rues, à des marches et des protestations, Abdelmalek Rahmani juge qu’à «l’ère de la technologie, il faut réformer, tout repenser. Les institutions de l’Etat classique sont décalées, alors soit on suit le rythme, soit on paie cash». Pour Rachid Malaoui, le fait que des internautes rapportent une certaine censure sur le Net est une preuve que la mobilisation en ligne arrive à faire pression grâce au poids qu’elle a acquis. «Internet est un peu le dernier recours de ces jeunes qui ne peuvent pas s’exprimer librement ailleurs.» Et d’ajouter : «Cette nouvelle génération de militants doit être encouragée et soutenue» car, selon lui, «les jeunes ont besoin d’un espace de liberté adéquat avec notre esprit, notre volonté et notre espérance !» Quant à Sofiane Limane (lui-même initiateur d’un groupe militant sur Facebook qui a d’ailleurs appelé à une marche hier à 13h30, place du 1er Mai à Alger-Centre), il juge qu’«il est temps pour nous, nouvelle génération algérienne, que nous soyons enfin pourvus d’un espace de rencontre et d’échange qui nous permettra de surpasser les canaux classiques de l’opposition, qui se trouvent aujourd’hui dans notre si cher pays, essoufflés par le manque d’efforts et d’idées neuves, étouffés par la matrice dirigeante ou même gangrenés par la corruption». Et de préciser : «La nouvelle tendance serait d’exporter cette volonté de changement au-delà des claviers pour se placer sur la scène politique et participer à la construction de l’Algérie de demain, une Algérie différente… Une Algérie plurielle.» Il insiste sur le fait qu’en plus de se mobiliser sur le Net, il faut mener des combats sur le terrain. «Chaque investissement dégage une rentabilité, et la nôtre serait d’exporter notre révolte pacifique sur le terrain concret pour toucher les centres de décisions.»
Après le souci de la sécurité, place aux droits fondamentaux
L’augmentation des prix de l’huile et du sucre : telle serait, d’après la version officielle, la seule raison des émeutes qui ont ébranlé le pays la semaine dernière ? Rachid Malaoui évoque d’autres facteurs plus «profonds». «Le problème ne se résume pas à la perturbation des prix des produits de large consommation, le mal est plus grave. Les syndicalistes et les représentants de la société civile, censés revendiquer les droits des citoyens sont réprimés à la moindre manifestation (pacifique), pour ceux qui ne se sont pas faits corrompre par le gouvernement.» Et d’ajouter : «Les jeunes se sont retrouvés, donc, seuls, sans encadrement et usant de la violence comme dernier recours». De son côté, Fayçal soulève le problème de «l’absence de dialogue entre les jeunes et les responsables». Selon lui, «une certaine frustration les fait sombrer dans la délinquance et la vengeance de la manière la plus violente. Les jeunes constatent que la loi n’est pas appliquée à tout le monde. Ils se disent permis de casser une vitrine et de voler un magasin car, selon leur discours, «ceux qui ont volé des milliards dans des affaires de corruption demeurent impunis !» Sofiane Limane pense que ces émeutes ne sont qu’«une énième preuve du ras-le-bol de la population algérienne et un signal parmi tant d’autres, qui avertissent ce pouvoir, briseur de rêves. Il faut chercher les causes dans l’injustice que vit la société au quotidien, la corruption qui a gangréné l’environnement, la marginalisation que vit la population depuis... toujours !» Abdelmalek Rahmani reconnaît que «les luttes intestines» au sein même de la société civile ont fragilisé sont impact. «Celle-ci s’est effritée et a perdu la confiance des jeunes», déplore-t-il. A ce sujet, le coordinateur national du CNES ne manque pas de proposer aux différentes associations et représentants de la société civile de s’autocritiquer afin d’accomplir leur mission en mettant de côté leurs ambitions personnelles. Abdelmoumène Khelil, «ce qui se passe aujourd’hui en Algérie est le fruit d’une accumulation de dix années de malvie. Au sortir de la période du terrorisme, le citoyen algérien a pris conscience de la légitimité de réclamer ses droits fondamentaux, contrairement à la période précédente où il se contentait d’être en sécurité». Par ailleurs, la question cruciale du chômage «serait à l’origine de ce marasme que vit la société algérienne depuis des années», selon Ahmed Khaled.
Des solutions et… de la «désobéissance sociale» !
Plus de 1300 personnes passées devant les juges, dont 900 sont déjà derrière les barreaux : le gouvernement a imaginé que la solution serait de punir ces jeunes qu’il considère comme délinquants. «Complètement absurde», s’indignent les participants. Moumène Khelil, assure que la solution aux problèmes de la société serait d’abord de rendre des comptes, assurer une transparence. «Et en priorité, lever l’état d’urgence.» Et d’ajouter : «Il faut que les jeunes émeutiers soient libérés.» Rachid Malaoui partage son avis, puisqu’il insiste : «Notre première revendication sera de demander la libération de ces jeunes et de les amnistier. Il faudrait que leur casier judiciaire soit vierge, un jeune qui a été en colère à cause d’une injustice sociale ne peut pas être emprisonné, car plus tard, il sera délinquant.» Il affirme qu’il serait prêt à appeler à une grève générale. De son côté, Ahmed Khaled assure qu’il faut que les jeunes se rapprochent de la société civile et que donc «l’Etat doit donner plus de prérogatives aux associations afin de convaincre les jeunes. C’est aussi une question d’éducation parentale». Pour Abdelmalek Rahmani, «l’autonomie de la société civile épargnera à l’Algérie ces crises cycliques. Les jeunes représentent la population la plus vulnérable. Il faut voir émerger une conscience citoyenne». Il dénonce la pression que subit la société. «Le seul moyen de la rendre efficace, c’est de lui offrir une liberté d’expression», la solution serait donc, selon lui, «une mobilisation générale». Selon Fayçal, président du comité du quartier de Bab El Oued, il faut «créer de comités de quartier à travers les wilayas du pays et travailler en coordination», ce qui contribuera, selon lui, à «établir un dialogue entre la population, notamment les jeunes et les représentants du gouvernement. Pour porter le message de la société». Selon Sofiane Limane, «il faudrait l’union de toute la partie civile : associations, syndicats, partis, avocats, médecins, journalistes, militants des droits de l’homme, enseignants... autour d’un seul projet de changement, un projet clair, daté et concret avec des objectifs qui sont : la levée de l’état d’urgence, l’ouverture du champ audiovisuel en Algérie et l’instauration d’un Etat de droit avec une justice indépendante». Et pour obtenir tout cela, il prône «la désobéissance sociale ! Marcher, occuper les rues... pacifiquement pour porter notre cause sur tous les supports médiatiques beaucoup de volonté et plus d’action».
En Tunisie, les émeutes sont «portées par un projet de société»
La Tunisie est, depuis, presque un mois le théâtre d’une contestation sans précédent violemment réprimée. Les manifestations dans ce pays voisin ont commencé après le suicide d’un jeune suite à la saisie des marchandises qu’il vendait sur un marché. D’autres suicides ont suivi ce triste événement. Depuis, les Tunisiens ne désertent plus les rues pour dénoncer, entre autres, le chômage, l’injustice et la cherté de la vie. Les jeunes manifestants ont, aussitôt, été rejoints, dans leur rébellion, par le reste de la société, notamment l’élite. «Nos émeutes sont aveugles et irréfléchies !, s’emporte Sofiane Limane. Les leurs sont encadrées et visent un projet de société bien défini. Ceci répond au degré de civisme du peuple tunisien. Je ne sous-estime pas, par-là, le civisme de notre société, mais disons que les contextes sont différents et aussi que la motivation fait défaut chez nous, contrairement à eux ! Nous sommes jeunes, et nous sommes prêts à suivre l’exemple. Hélas pour une grande partie, la représentation de la société civile repose sur al charia al thawria, et non pas la compétence et la sagesse !» Pour expliquer l’absence de la société civile aux côtés des émeutiers en Algérie, Rachid Malaoui évoque la stratégie de division du pouvoir. «Chez nous, la peur du régime et des lois ont fait des syndicats des syndicats digestifs. Le gouvernement algérien a réussi à diviser les segments de la société et à miner les militants. Certains ont même refusé de signer le communiqué que nous avons rendu public, il y a quelques jours, portant notre soutien à la contestation contre les injustices sociales», dénonce le président du Snapap. Abdelmoumène Khelil rebondit sur la question de l’opinion publique en s’interrogeant sur «la raison du changement de position du peuple algérien vis-à-vis du mouvement de colère des jeunes qu’il cautionnait à ses débuts».
Lamia Tagzout, Nassima Oulebsir, Nina Sellés
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Fouka Moha, pris en otage pour un retour au calme
zoomFouka, localité marquée par la pauvreté, le chômage et le désoeuvrement, a été le point de départ des émeutes qui ont bouleversé le pays en ce début de mois. Si le calme est revenu dans le Quartier Communal, théâtre d’affrontements violents avec les forces de l’ordre pendant des jours, les émeutes menacent de reprendre très vite, dès que Moha, un non-émeutier arrêté par la police, sera libéré.
«Les mesures du gouvernement sont dérisoires et ne règlent pas nos problèmes. On s’est calmés, mais je vous promets que ça va reprendre très vite et de plus belle», annonce brutalement Hakim, 25 ans, émeutier du Quartier Communal de Fouka. Lundi, en début d’après-midi, le calme s’est réinstallé dans cette localité de la région de Tipasa, au point précis du premier embrasement de colère qui a contaminé les autres villes du pays. Un calme trompeur. Si les émeutes qui ont débuté le lundi 3 janvier se sont atténuées le vendredi 7, la menace continue de planer dans le coin. Capuche sur la tête, veste en cuir recouvrant un survêtement défraîchi, Hakim n’est pas près d’en dire plus pour l’instant. Sa véhémence l’empêche d’avoir un discours récapitulatif clair ou quelques projections précises sur la situation. Il faudra attendre.
Difficile de reprendre son souffle après des soirées entières à crier sa révolte, à coups de jets de pierre contre la police et de pneus brûlés pour bloquer la route. Au Quartier Communal, Haï Ali Amar, dit «Château», les émeutes ont été propres et n’ont ciblé aucun bien privé. «Notre ennemi, c’est l’Etat, explique Farouk, habitant du quartier. On s’est donc limités à brûler les bus de Ouyahia (de l’Office national des œuvres universitaires, ndlr) pour l’exprimer. Les gens n’ont pas été agressés et les biens privés ont été sauvegardés, on n’est pas des vandales.» Le phénomène des émeutes n’est pas nouveau, notamment dans cette même région où, en 2006, de violents affrontements ont eu lieu pour des histoires de logements mal attribués. Diar Echems (Alger), devenu l’emblème de la protestation violente sur le logement, mais aussi dans plusieurs autres régions du pays où le ras-le-bol citoyen mène souvent à l’émeute.
Des émeutes payantes
Mais ces émeutes qui apparaissaient jusque-là de façon sporadique ont pris une autre tournure depuis l’explosion de colère à Fouka le 3 janvier dernier, qui, pour la première fois depuis plus d’une décennie, a réussi à créer un impressionnant effet dominos, de ville en ville. Hausse des prix de l’huile et du sucre, mal-vie, chômage, crise du logement, manque de perspectives, rupture avec les dirigeants… la liste est longue. Mais comment les émeutes de Haï Ali Amar se sont précisément déclenchées ? Hakim, reprend son souffle et raconte : «Ce sont les vieux du quartier qui nous ont poussés à nous révolter mais sans faire de mal à quiconque. Il était juste question de faire entendre nos voix. On s’est organisés, on a cotisé - chacun a vidé ce qu’il avait dans la poche - pour payer le transporteur d’un container, puis on s’est servis chez le vulcanisateur pour les pneus avec lesquels on a bloqué la route. Et tout le monde nous a rejoints pour scander nos slogans contre Ouyahia, lihabbel ezawalya (qui a rendu fou les pauvres)». A première vue, Hakim peut paraître désoeuvré et aveuglé par la colère, mais plus il confie ses impressions, plus son discours gagne en sagesse et clairvoyance. «Les jeunes du quartier sont des gens bien et ils ne veulent de mal à personne, mais l’injustice nous pousse à bout. L’émeute est le seul moyen d’exprimer notre révolte.» Un de ses amis prend la relève : «On a de l’eau une fois tous les cinq jours. En été, c’est une fois par mois, pas de boulot. Pas de mariage. On s’entasse dans nos appartements et en plus il faut supporter que le maire vienne nous narguer avec son indifférence ?!», raconte Imad, avec un sourire qui mêle subtilement ironie et tristesse.
100 000 DA pour nous déstabiliser
Les langues se délient et les détresses se font écho. Ali baisse la capuche de Hakim pour montrer sa blessure à la tête. Il donne en spectacle ses mains écorchées par les jets de pierres puis explique : «Vous croyez que ça nous fait plaisir d’en arriver là ? Ils peuvent continuer à nous faire passer pour des casseurs, mais nous, nous avons bien compris ce qu’il se passe. A Koléa, quelqu’un que je connais a perçu la somme de 100 000 DA pour organiser la casse et les agressions qui visent à déstabiliser notre mouvement de contestation.» Ces jeunes déterminés et tenaces ont fait entendre leur voix mais n’ont pas eu gain de cause, et pourtant ils ont cessé leur mouvement de contestation. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Mercredi 5, une heure du matin, Moha, 27 ans, s’est réfugié dans la R4 de son frère à l’entrée de la maison pour parler au téléphone, à sa fiancée. Une impasse parallèle à la route bloquée par les révoltés du quartier Haï Ali Amar. Les jeunes continuaient à jouer avec les nerfs des flics qu’ils semaient à chaque fois qu’une tentative de les arrêter était entreprise, pendant que Moha, résigné, en marge, refaisait probablement le monde grâce aux échos de voix de sa bien-aimée. Samir raconte : «Un groupe de cinq jeunes a emprunté l’impasse pour prendre la fuite. Ils ont réussi, les flics sont tombés sur Moha.» Un voisin a assisté à la scène mais n’a pas osé sortir le secourir, de peur d’être, lui aussi, embarqué : «Ils l’ont battu et entraîné jusqu’à la route principale.» La sœur de Moha, le regard plein de larmes qu’elle retient avec fierté, poursuit : «Il ne faisait pas partie des émeutiers, quand on est sortis pour le chercher, on a retrouvé la porte de la voiture ouverte, ses deux téléphones sur le siège et son bonnet jeté par terre un peu plus loin. Ça fait déjà une semaine et on refuse de nous laisser le voir au commissariat. Nous sommes morts d’inquiétude.» Le père de Moha aura finalement réussi à le voir hier :«Il a effetivement été battu», confirmait-il au téléphone.
Boutef attendu sur l’ENTV
Ses larmes tombent, mais Safia, 29 ans, précise quand même : «C’est nous qui avons imploré les jeunes du quartier de cesser les émeutes, parce que certains contacts nous ont confirmé que Moha était maltraité et que ça risquait d’empirer si les émeutes ne prenaient pas fin.» Hakim confirme : «Nous avons cessé notre mouvement vendredi dès qu’on a su qu’on lui faisait subir des supplices. On s’est dit qu’il fallait qu’ils le relâchent. Une fois fait, on leur montrera de quel bois se chauffent les jeunes de Fouka !» Vendredi a justement été une journée décisive dans le quartier. Après l’appel de la prière, les jeunes ont décidé de reprendre leur contestation. Encore une fois, des pneus brûlés pour bloquer les routes et des slogans pour fustiger Ouyahia, qu’ils ont choisi comme fort symbole de l’Etat à abattre. Après deux heures d’affrontements désespérés, une rumeur annonce que le Président ferait un discours au JT de 20h. La contestation cesse, tous les regards se tournent alors vers l’écran fade et inanimé de l’ENTV. Non, pas de Boutef au JT ni de Ouyahia d’ailleurs. Scandalisés par ce qu’ils interprètent comme du mépris, les jeunes réinvestissent la rue. Puis, la rumeur folle, entre deux jets de pierres : «Moha serait torturé si on n’arrête pas l’émeute», explique Hadji, 23 ans. Ils poursuivent leur démonstration de colère jusqu’à 1h du matin et décident que ce sera la dernière, jusqu’à la libération de Moha. Hadji promet d’ailleurs : «Quand Moha sera libéré, on reprendra nos émeutes et tous ces flics qui n’ont pas hésité à tirer sur les tuyaux de gaz pour mettre le feu verront.»
Un stade pour 600 millions de centimes
Il reprend son souffle et se corrige : «Non, ce n’est pas vrai, on ne leur en veut même pas. Ce sont des zawalya (pauvres) comme nous et on le leur a dit ! Cela dit, un des officiers paiera quand même, un d’entre eux qui n’est pas comme les autres.» Qui est cet officier ? Hakim répond avec une colère qui redouble d’intensité : «Il est là depuis cinq ans, et il fait sa loi dans le quartier, il ne paye rien et nous méprise tous. Au premier soir des émeutes, il est venu négocier notre silence avec le maire, et comme nous avons été intraitables, on a eu droit à des insultes inaudibles, inacceptables. Etant donné qu’il n’y a pas de justice pour nous défendre, nous nous défendrons seuls.» Dans ce quartier, exemple représentatif de plusieurs autres, oubliés par les politiques, le pain est introuvable depuis des jours, le lait n’est disponible qu’en petite quantité, l’huile et le sucre ne sont plus sur la liste des achats. Les routes sont mal goudronnées, et des ordures jonchent le sol à chaque encablure. «Une absence totale de l’Etat, réplique Ali, la trentaine. Juste avant les émeutes, on a appris que le stade du quartier a été refait pour 600 millions de centimes. Vous vous imaginez, quatre projecteurs et un grillage pour cette somme ! On est livrés à nous-mêmes, au chômage, et ils nous prennent pour des débiles. Comment ne pas se soulever ?» Rien n’est réglé mais le calme est revenu à Fouka depuis quelques jours. Ce calme ne tient qu’à un fil, que ces jeunes couperont certainement lorsque Moha sera libéré.Bouredji Fella
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A qui profite la destruction des groupes industriels algériens ?
Cevital n’a pas le droit de baisser les prix. Même si le groupe industriel de Issad Rebrab se retrouve dans ses comptes, il ne peut pas offrir aux consommateurs algériens du sucre et des huiles moins cher.
C’est, paraît-il, la loi. C’est là, également, la logique d’un Etat qui a complètement failli à réguler le marché et qui reprend des réflexes autoritaires. Au lieu de s’attaquer aux importateurs et aux grossistes, qui foulent aux pieds loi et règlements, le gouvernement cible les créateurs de richesses. Un gouvernement tellement aveugle qu’il n’arrive pas à voir que le monopole n’est pas dans la production mais dans l’importation. Qui importe le sucre roux ou blanc ? Et qui sont les grossistes dominant le marché ? Le ministère du Commerce, qui donne des signes inquiétants d’amateurisme, a-t-il les moyens de contrôler les grossistes et les importateurs ? Peut-il les obliger à respecter l’usage de la facture comme le veut la loi qu’il prétend appliquer ?
Logique de l’à-peu-près
«La notification adressée à Cevital est une procédure administrative dont le but est d’obtenir des éclaircissements de la part du groupe agroalimentaire concernant les nouveaux prix qu’il pratique sur le sucre et l’huile», a dit le ministre, Mustapha Benbada. Devant l’opinion publique, le gouvernement s’est mis à nu. Si des producteurs sont capables d’offrir un kilo de sucre à moins de 90 DA pourquoi les en empêcher ? A écouter les officiels, qui meublent les ondes de la télévision et de la radio étatiques dans un discours à sens unique, le prix de 90 DA le kilo de sucre est parfait. Ce n’est pas l’avis des ménages. Ce prix est élevé par rapport au pouvoir érodé par l’inflation. Idem pour celui de la bonbonne de cinq litres d’huile. Les prix des produits, composés d’huile ou de sucre, comme les biscuits ou les chocolats, ont également augmenté. Mais là, le gouvernement n’a rien vu. Aucun rappel à l’ordre. L’Algérie est probablement le seul pays au monde qui «interdit» aux privés de vendre à perte. Comme si l’économie algérienne, pilotée par la logique de l’à-peu-près, ne fonctionnait pas, à plusieurs niveaux, à perte. Des manques à gagner chiffrés en milliards de dinars. Il n’y a qu’à citer l’exemple de la gigantesque évasion fiscale que le gouvernement n’arrive pas à quantifier. Un gouvernement, qui, malgré ses appareils sécuritaires, est incapable de mettre fin à l’informel ou de tracer les fonds détournés vers l’étranger. L’échec, aujourd’hui largement établi, des réformes bancaires peut être traduit par «une volonté politique» de ne pas secouer les palais de la spéculation ni de troubler ceux qui vivent «à l’ombre» du système.
Gestion politisée
Il en est de même pour l’inexistence de bureaux de change. L’absence d’un impôt sur les grosses fortunes est une autre illustration de cette tendance endémique dans la gestion «politisée» de l’économie du pays. Le harcèlement que subit aujourd’hui le groupe algérien Cevital, sous prétexte de lutte contre «le monopole», pour reprendre l’expression comique actuel, semble répondre à une action concertée pour mettre au pas l’industriel algérien, en faire une exemple pour que le royaume de l’importation soit rassuré. Les médias étatiques, radio, télévision et APS, se sont mis en ordre de marche pour attaquer Cevital, interdisant à Issad Rebrab toute possibilité de défense. Sauf qu’en agissant de la sorte, Issad Rebrab est aujourd’hui apprécié au niveau populaire pour la simple raison qu’auprès de l’opinion nationale, il passe pour un industriel qui a voulu offrir du sucre et de l’huile moins chers aux Algériens et que le gouvernement l’a empêché de le faire ! Voilà à quoi peut aboutir la communication stalinienne de ceux qui n’ont rien compris aux avertissements lancés dernièrement par la rue algérienne. Le Parti des travailleurs, qui a cessé d’être un parti d’opposition, et l’UGTA, qui, contrairement à son homologue tunisienne, l’UGTT, a choisi de se ranger du côté des autorités, se sont curieusement «réunis» pour s’attaquer «au monopole destructeur de certains opérateurs privés qui fragilisent le tissu social».
Position à la carte
Le PT et l’UGTA ont évoqué «les actes de spéculation» donnant l’impression de ne s’attaquer qu’à Cevital, un groupe qui compte des milliers de salariés, et d’oublier les importateurs. Cette position «à la carte» banalise davantage un parti et un syndicat qui, hier, étaient quelque peu crédibles et qui ne sont devenus que des amplificateurs du discours dominant d’aujourd’hui. Un petit bilan de ces dix dernières suffit à montrer que l’Algérie est devenue un cimetière immense pour ses groupes industriels. Il n’y avait aucune raison pour détruire le groupe Khalifa même si son patron était impliqué dans des malversations. Les pays avancés poursuivent en justice les patrons coupables d’actes de gestion contraires à la loi mais maintiennent en vie les entreprises dont ils étaient responsables pour ne pas perdre les emplois ou les parts de marché. Après Khalifa, les pouvoirs publics ont mis à genoux les groupes Tonic et Blanky. Qu’ont-ils gagné en contrepartie ? Rien. Sauf des chômeurs en plus. Pour conclure, les autorités algériennes semblent agir contre l’intérêt national. C’est peut-être la seule façon de comprendre cette tentation de vouloir casser les ressorts les plus efficaces de l’économie du pays.Fayçal Métaoui
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Le sort de Ahmed Ouyahia en pointillé…
les bus du cous ca va !!!bien sur vous avez renvoyer les étudiants à pieds malgré l'emeute, et mettreà abrit vos bus de peur que l' emeute les brulent!!!!!!!
Le premier ministre a symboliquement un pied dehors. Son cours économique est détricoté par des mesures en faveur de l’importation et de l’informel. Son impopularité atteint des sommets. Mais la position du président Boutéflika, qui peut lui sortir l’autre pied, s’est affaiblie en 2010 avec les affaires de corruption de son clan. Statut quo entre deux « ambulances ? »
Les émeutes de la jeunesse exclue n’ont pas produit en Algérie, d’effets politiques à chaud. En Tunisie, il a fallu une semaine de manifestations spontanées après le coup de tonnerre de Sidi Bouzid pour mettre en route les élites syndicales, associatives et l’opposition politique au régime de Zine Ben Ali. Rien de tout cela en Algérie. Le ministre de l’intérieur, Daho Ould Kablia, se félicite de ce que personne ne soit en mesure, dans son pays, de faire jonction avec les émeutiers : « la tentative de récupération a échoué. Ceux qui disent qu’il va falloir encadrer ce mouvement et le canaliser se trompent lourdement » a-t-il déclaré sur le site Algérie Plus. En conséquence, « la même feuille de route continue » épilogue t’il. Il y’a pourtant des raisons d’en douter. Le premier ministre Ahmed Ouyahia est en très mauvaise situation. Il n’a pas signé le communiqué du conseil interministériel –sans images – qui prenait les décisions « anti crise » et a du subir la plupart des options de réponses dictées par la présidence. L’annonce par Mustapha Bendaba, ministre du commerce, rétablissant à la télévision les pratiques du commerce au noir à la fin d’une réunion avec les fournisseurs d’huile et de sucre, est un désaveu direct. Dans le même sillage Daho Ould Kablia a pris des libertés pour déclarer, toujours sur Algérie Plus « Personnellement, j’ai toujours avancé l’idée qu’on ne peut engager que les batailles qu’on est sûrs de gagner. La bataille de l’informel doit faire l’objet d’une stratégie du moyen et du long terme (…) On a essayé de le maîtriser il y a deux ans en imposant le chèque mais on a reculé car pour imposer le chèque il faut avoir des structures qui répondent (…) est-ce que c’est réalisable tout de suite ? Moi, je dis non. Ca viendra progressivement ». Désavoué par ses ministres sur le front de la lutte contre l’informel, il a du également avaler la couleuvre de la promotion des importations du sucre et de l’huile avec la levée des droits de douanes et de la TVA. Des mesures qui visent, dans le premier cas, ouvertement l’industrie locale de raffinage du sucre, dominée par le groupe Cevital.
Une question d’interprétation des évènements
« La tendance dans les situations de crise est de faire bloc au début » rappelle un ancien ministre. La suite est d’un autre cru. Ahmed Ouyahia est t-il capable de s’approprier toutes les mesures et de continuer comme s’il n’avait pas été démonisé ? « Bien sur. Son parcours n’atteste pas d’une grande rigueur de principe. Et si le président ne lui demande pas de remettre le tablier, il ne le fera pas » pense l’ancien ministre. Ahmed Ouyahia est donc très affaibli, mais pas nécessairement chancelant. Son sort dépendra alors de la lecture des évènements faite par le président de la république. Pour Said Medar, analyste politique, le scénario le plus probable est que « Boutéflika interprète les émeutes comme un complot contre lui, comme l’a laissé entendre Belkhadem avant de nuancer son propos. Il ne pensera pas alors que le départ de Ouyahia va régler sa précarité. Il pourrait même penser le contraire s’il se persuade qu’il y’ a la main des services dans ces émeutes ». Le clan présidentiel a pris beaucoup de coups en 2010. Sous le feu des enquêtes économiques du DRS (département du renseignement et de la sécurité), il a du subir l’effondrement de sa mainmise sur Sonatrach et son « pilotage » des gros contrats d’équipement comme l’autoroute Est-Ouest. Abdelaziz Boutéflika s’est séparé de deux ministres clés de sa gestion, Chakib Khelil et Nourredine Zerhouni, et a du se résoudre à mettre en semi retraite Hamid Temmar (aujourd’hui ministre de la prospective), un autre point d’appui au sein du gouvernement. Les émeutes de la jeunesse démunie peuvent lui offrir l’occasion d’une revanche clanique sur la partie du gouvernement qui obéit à d’autres fidélités, à commencer par le premier ministre. Les jours d’après indiquent qu’il n’en aurait pas l’énergie. Mais pas pour autant la volonté.
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La France officielle offre ses services pour mater les peuples du Maghreb
quelle honte madame aliot marie,l'algerie qui vous à donner une lecon 1er novenbre54 avec les vraix moudjahidines ,je vous renvoi aux livres d'histoireet lisez les mémoire general giap celui vietnam occupez vous cote d'ivoire!!!! si vous en sortiez de ce bourbier que vous avez fabriqué!!!!!
*In Tunisia-watchParis propose à Alger et Tunis son « savoir faire » dans la gestion des manifestations
La France propose officiellement à la Tunisie « son savoir‑faire » dans la gestion des questions sécuritaires lors des manifestations publiques. Critiquée à l’Assemblée nationale française par les députés de l’opposition sur la retenue française au sujet de la situation en Tunisie, la ministre française des Affaires étrangères, Mme Alliot Marie, a indiqué ce mardi 11 janvier que le gouvernement français « ne peut que déplorer qu’il puisse y avoir des violences qui concernent ces peuples amis », selon des propos rapportés par l’AFP, ajoutant que « la priorité doit aller à l’apaisement après des affrontements qui ont fait des morts ».
« Notre premier message doit être celui de l’amitié entre les peuples français et tunisien, et on ne doit pas s’ériger en donneurs de leçons face à une situation complexe », a-t-elle dit à propos de la Tunisie tout en invitant les dirigeants à « mieux prendre en compte les attentes » des populations. La diplomate française a expliqué le mécontentement social et politique par « énormément d’attentes de la part des jeunes », « particulièrement de jeunes formés, de pouvoir accéder au marché du travail ». « Le président Nicolas Sarkozy entend dans le cadre du G8 et du G20 répondre aux préoccupations et aux besoins qui sont ceux de la Tunisie et de l’Algérie en la matière », a-t-elle affirmé.
Et pour mieux gérer les questions sécuritaires au cours des manifestations publiques, Mme Alliot Marie a proposé le « savoir‑faire » de son pays en la matière. « Le savoir‑faire, reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité, permet de régler des situations sécuritaires de ce type. C’est la raison pour laquelle nous proposons effectivement aux deux pays (Tunisie et Algérie) de permettre dans le cadre de nos coopérations d’agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité », a-t-elle dit.
Depuis le début des émeutes, c’est la première fois qu’un officiel français de haut rang s’exprime sur les violences survenues en Tunisie et en Algérie. Mais à l’unanimité les observateurs ont relevé la retenue de Paris, sans doute en raison des intérêts qu’elle entretient avec ces deux pays, ses deux anciennes colonies.
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Appel à un Rassemblement des Algérie à Montréal samedi 15 janvier
» Appel à un Rassemblement des Algérie à Montréal samedi 15 janvier
Devant la situation intolérable des Algériens étouffés par la dictature et privés de leur droits et libertés, nous, Algériennes et Algériens du Canada, appelons à un rassemblement ce samedi 15 janvier 2011 à 11h30 à Montréal – Saint Louis Square (Carré Saint-Louis) sur la rue Saint Denis.
Soyons nombreux pour exprimer notre solidarité avec notre peuple et appuyons ses revendications sociales et politiques pour que vive enfin un État de droit en Algérie.
- La levée immédiate de l’État d’urgence;
- L’arrêt de la répression et la libération des jeunes arrêtés lors des émeutes;
- L’ouverture du champ médiatique pour permettre aux Algériens d’exprimer librement leurs préoccupations et leurs inquiétudes;
- L’ouverture politique pour permettre à la société civile de s’organiser et de revendiquer pacifiquement le changement démocratique, seule alternative pour sortir véritablement le pays de crise qui perdure.
SVP, chers compatriotes, ne manquez pas ce rendez-vous avec l’histoire!
L’avenir de notre pays dépend de notre volonté à tous, où que nous soyons. Le Monde qui nous regarde.
Vive l’Algérie libre et démocratique!
Pour le Collectif des Algériens solidaires des luttes sociales et politiques en Algérie
Zehira Houfani (écrivain et journaliste)
Omar Aktouf (Professeur HEC et auteur)
Pour le Comité des étudiants Algériens de Montréal
Nacer Mahdi
Pour information complémentaire : zehira@sympatico.ca
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Algérie : les raisons d’un soulèvement
jeudi 13 janvier 2011
En 2010, l’Algérie a connu entre 9 000 à 10 000 émeutes. Et l’année 2011 a commencé par une semaine de violentes manifestations d’ampleur nationale : des jeunes en colère ont pris pour cibles les édifices publics et les commerces privés des « protégés de l’Etat », comme les présente Kamel (1), un jeune de Bab el-Oued. Le 5 janvier, c’est justement de ce quartier de la banlieue d’Alger qu’est partie la révolte, à la suite, toujours d’après notre interlocuteur, de l’agression d’un marchand ambulant dont l’étalage a été renversé par des policiers en civil. Les jeunes de Bab el-Oued ont refusé cette énième provocation, eux qui ont cru vainement que leur sort allait s’améliorer quand les autorités locales leur avaient promis l’octroi d’emplacements légaux sur le marché de la ville. La répression a fait quatre morts et des centaines de blessés.
Loi financière catastrophique
La rapide propagation de ces manifestations à tout le pays a été interprétée comme la conséquence de la flambée des prix de l’huile et du sucre (2). En réalité, le coût de ces deux produits de première nécessité n’est pas le seul à avoir connu une hausse vertigineuse (plus de 20 % entre le 31 décembre 2010 et le 1er janvier 2011). Depuis le vote parlementaire de la Loi de finance complémentaire (LFC), le 21 juillet 2009, le portefeuille du citoyen algérien est soumis à un régime drastique (3). A cela s’ajoutent les multiples pénuries comme, ce dernier mois, celles du lait et de la farine.
La LFC 2009 prône le « patriotisme économique » et compte donner la chasse aux « fraudeurs ». L’Etat algérien entend ainsi occuper le terrain qu’il a abandonné depuis plus de vingt ans, ce qui a permis l’explosion du marché informel – qui représente, selon El Watan, 40 % de l’économie du pays. Mais il est passé en force, sans consulter aucun des acteurs économiques et sociaux, et n’a proposé aucune amélioration structurelle pour faciliter la réalisation de son projet. Rappelant qu’en Algérie « le monde du travail n’accapare pas plus de 20 % du PIB [alors que] le pouvoir et ses clientèles s’en attribuent 80 % sans créer de richesses », M. Athmane Mazouz, chef du groupe parlementaire du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), a voté contre cette loi, car, selon lui, elle ne repose « sur aucune vision à même d’offrir une perspective de développement national ».
Les dirigeants algériens ont oublié que l’Etat avait encouragé le marché informel dans les années 1990 pour résister aux pressions du Fond monétaire international (FMI), ou, dans le cas du marché de l’alcool, pour résister aux islamistes. Le président Abdelaziz Bouteflika et son premier ministre Ahmed Ouyahia ont donc mis en place une batterie de lois pour assurer la traçabilité des transactions financières des importateurs et des commerçants algériens, afin de les imposer. Interrogé sur les effets de cette loi, un « négociant de café vert travaillant avec l’Algérie depuis 1996 » dénonce une « gestion des importations archaïque » assortie d’une « manne pour les banques » ; pour lui, trop de documents et de garanties sont exigés, avec un coût supplémentaire allant de 500 à 1 000 dollars par dossier… A ses yeux, l’augmentation des prix que connaît actuellement l’Algérie n’est qu’un début, car de moins en moins d’exportateurs veulent travailler avec le pays, ce qui va provoquer une raréfaction des produits. « Il y a trop de risques financiers, le CREDOC (4) n’est plus utilisé nulle part ailleurs dans le monde, et la marchandise peut vous être renvoyée pour un simple problème d’étiquetage en arabe. »
Un petit pansement et on recommence
Face à la colère des Algériens, MM. Abdelaziz Bouteflika et Ahmed Ouyahia ne se sont pas encore exprimés publiquement. Cependant, une réunion interministérielle s’est tenue trois jours après le début des manifestations pour décider de l’annulation des taxes et des droits de douane sur les huiles et le sucre roux jusqu’au 31 août prochain (5). L’exécutif pose donc un pansement sur le front d’un corps social enfiévré… « On avait espéré que la rue soit écoutée, au lieu de cela 1200 jeunes ont déjà été arrêtés, déplore Mustapha Bouchachi. Beaucoup d’entre eux ont subi des violences policières et sont incarcérés. » Le président de la Ligue algérienne des droits humains (LADDH) craint que les manifestations de ce début d’année ne se reproduisent ; selon lui, le pouvoir doit lever l’état d’urgence instauré en 1992, dont le maintien « ne vise plus les intégristes mais la société civile ».
Au moment où les étudiants, les syndicats et les partis d’opposition s’organisent pour poursuivre le mouvement de manière pacifique, les autorités publiques sont accusées d’empêcher l’accès au réseau social Facebook. A une société assoiffée de liberté, l’Etat n’a que des verrous à offrir…
Ali Chibani(1) Le prénom a été changé.
(2) Certains politiques, le ministre de l’intérieur Daho Ould Kablia en tête, ont accusé les « lobbies » industriels mécontentés par la Loi de finance complémentaire de 2009. D’autres sources politiques et syndicales nous ont aussi parlé de probables règlements de comptes entre les clans militaires composés de pro et d’anti-Bouteflika.
(3) Ainsi, la hausse des prix à la consommation entre octobre et novembre 2010 a atteint 0,8 % à Alger.
(4) Le Crédit documentaire est l’une des contraintes mises en place par la LFC 2009.
(5) Avec une réserve de change estimée à 155 milliards de dollars, l’Etat algérien estime pouvoir résoudre tous les conflits sociaux par de petites augmentations de salaire sectorielles ou par des décisions « exceptionnelles et limitées » comme les détaxations.
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tunisie emeutes: UN SAMEDI SANGLANT AVEC + 70 MORTS (jazeera)
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Les familles désemparées face à la dictature
H’ram aâlihoum… Pourquoi enfoncent-ils nos enfants davantage ?» Mahdia, 57 ans, est désemparée. Elle est la mère de l’un des 1100 jeunes gens qui ont été appréhendés par les forces de l’ordre durant les émeutes qui ont secoué le pays.
Les yeux bouffis et cernés, le visage pâle, elle fait les cent pas dans le salon de son logement. Depuis une vingtaine d’années, cette famille de neuf enfants vit dans une cave située dans un quartier de Belcourt. Le sort de son fils ? «Je m’en remets à Dieu… C’est tout ce qu’il me reste à faire», s’apitoie-t-elle. «Avec quoi voulez-vous que j’engage un avocat ? Il se défendra tout seul, lors de son procès prévu dimanche», dit-elle, pensive. Puis elle interroge : «Cela risque de le pénaliser ?»
A côté des émeutiers qui sont pris en charge par des avocats de renom, des centaines d’autres se retrouvent seuls face au broyeur judiciaire. Et ce, même s’ils sont innocents. «Mes fils font de petits boulots pour se débrouiller. Mais ce ne sont pas des délinquants !», s’indigne Mahdia. Deux de ses fils ont été arrêtés dans la soirée de vendredi dernier. Alqors que l’un d’eux, âgé de 20 ans, a été remis en liberté dimanche, son aîné croupit à El Harrach. «Mon pauvre enfant, il est malade, vous savez. Dépressif à 24 ans. Il est même suivi par un psychiatre», relate, dans un récit saccadé, Mahdia.
Son autre fils, un large pansement recouvrant l’arrière de son crâne, l’interrompt et raconte, fébrile, la soirée de leur arrestation : «Nous étions dehors et en voyant qu’il y avait du grabuge pas très loin, nous nous sommes réfugiés dans un taxiphone.» Il poursuit : «Des éléments de la brigade antiémeute ont forcé la porte du local. Nous étions une dizaine. Pourtant, mon frère et moi sommes les seuls à avoir été arrêtés.» Prenant une profonde inspiration, le jeune homme continue péniblement : «Traînés à l’extérieur, les agents nous ont roué de coups, avant de nous embarquer dans leur fourgon.»
Mahdia, la tête entre les mains, s’écrie: «Mon fils a eu le nez cassé. Nous l’avons vu mardi.» Sa voix se brisant dans un sanglot, le cadet explique : «Il avait le visage tuméfié et le nez encore en sang. Il en crachait même. Il nous a affirmé qu’aucun soin médical ne lui a été administré.» Donc aucun certificat médical ou autre document attestant d’un quelconque mauvais traitement. «Ils nous ont demandé un tas de papiers, même des actes originaux que l’on doit établir à Barika !», s’exclame un autre frère. Et ce n’est que mardi, après plusieurs allers et retours, que les parents du jeune homme ont pu lui rendre visite. «Ils ne m’ont même pas laissé lui apporter d’effets personnels, d’habits propres», s’indigne la mère.Entendus par le procureur de la République dimanche dernier, les deux frères, pourtant arrêtés dans les mêmes conditions, n’ont pas connu le même sort. «Il nous a dit : vous êtes frères, alors je vais en libérer un», affirme-t-il. Et de nombreux jeunes, arrêtés au cours de ces événements, ne savent pas à quoi ils doivent leur liberté. «J’ai été relâché hier, mais on ne m’a rien expliqué. Et c’est le cas d’autres garçons que je connais et qui se sont retrouvés dans la même situation», souffle un habitant de Bab El Oued. Il est pourtant âgé de 19 ans et n’est, de ce fait, plus mineur. Un cocard sur le visage, le blanc de l’œil injecté de sang, le jeune homme jure ses grands dieux qu’il n’a rien fait. «Je crois que je me trouvais au mauvais endroit au mauvais moment», estime-t-il.
Ce qui semble être le cas du fils d’Oum Elkheir, 52 ans.
Agé de 22 ans, son enfant était juste sorti quelques minutes dans sa rue de Belcourt. «Je le regardais par la fenêtre. Je lui ai crié de remonter, mais il ne m’a pas écouté», dit-elle en essuyant ses larmes. Décrit par l’ensemble des habitants du quartier comme un garçon des plus calmes et des plus tranquilles, «de peur, il n’a même pas pu se défendre lorsque les policiers l’ont agrippé», poursuit la mère de 6 enfants. «C’est juste qu’il avait sur son téléphone la vidéo d’une scène d’émeute», assure-t-elle.
La famille n’a pas encore pu parler au jeune homme, incarcéré à la prison d’El Harrach. «Je suis allée le voir samedi au commissariat. Mais impossible de l’approcher», s’indigne-t-elle. Tout comme Mahdia, elle aussi n’a d’autre solution que d’attendre, dans son appartement vétuste, le retour de son fils. En ayant comme unique recours de s’en remettre à Dieu…Ghania Lassal
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quel menteur , comme barkat, la santé c'est ca , incompétence,et bas niveau des ministres!!!!!
Les augmentations salariales dans le secteur de la santé tarderont à voir le jour. Seuls les fonctionnaires relevant du corps des administrateurs des services de santé publique pourraient en disposer début 2011. Selon le ministre Djamel Ould-Abbès, aucune augmentation salariale au profit des fonctionnaires de ce secteur n’est à attendre. En pratique, rien ne plaide pour cette option.
- menteur- voleur de bus- khalifa-ta fille conseillere du ministere de la santé- escroc- tlemcen- clan oujda- et boucoups d'autre chef inculpation..............Conformément à la loi et à l’accord bipartite de septembre 2006 conclu entre le gouvernement et la Centrale syndicale UGTA, les augmentations salariales dans le secteur de la Fonction publique devraient intervenir selon un processus et des échéanciers bien précis. Il s’agit, en premier lieu, de finaliser les négociations entre le partenaire social et l’employeur sur la question du statut particulier, avant d’entamer la dernière ligne droite, à savoir le régime indemnitaire.
C’est le cas, voire la démarche suivie pour les fonctionnaires relevant des corps spécifiques de l’éducation nationale, ceux relevant des corps communs, ou encore les chercheurs permanents, les enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires et les agents contractuels.
Sur ce chapitre, il est à noter que dix décrets relatifs aux régimes indemnitaires des fonctionnaires et agents publics ont été finalisés sur les 45 statuts particuliers adoptés et publiés au Journal officiel. Pour le secteur de la santé, sept statuts particuliers encadrent les fonctionnaires de ce secteur.
Il s’agit des statuts de l’enseignant-chercheur hospitalo-universitaire, des fonctionnaires appartenant au corps des administrateurs des services de santé, des psychologues de la santé publique, des fonctionnaires appartenant aux corps des praticiens médicaux généralistes de santé publique, des fonctionnaires appartenant aux corps des praticiens médicaux spécialistes de santé publique et des physiciens médicaux de santé publique.
Or, sur les sept statuts adoptés, seuls deux décrets portant régimes indemnitaires ont vu le jour. Il s’agit respectivement des décrets sur le régime indemnitaire de l’enseignant-chercheur hospitalo-universitaire et des fonctionnaires relevant du corps des administrateurs des services de santé publique. C’est au niveau de la Direction générale de la Fonction publique que toutes ces opérations seront finalisées.Propos contradictoires
Lors de ses différentes sorties médiatiques, voire depuis son installation à la tête du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould-Abbès n’a cessé d’annoncer en grande pompe que les augmentations salariales seront imminentes.
Cependant, il ne peut y avoir de revalorisation salariale tant que les régimes indemnitaires n’ont pas été finalisés. Seuls les chercheurs hospitalo-universitaires et les fonctionnaires relevant du corps des administrateurs des services de santé publique sont pour le moment concernés. Les autres fonctionnaires, tels les paramédicaux, les sages-femmes et les biologistes, ne seront pas près d’être augmentés.
Question : à quelle logique obéissent les déclarations du ministre Ould-Abbès ? Sur quelle base juridique s'appuie- t-il pour annoncer des augmentations salariales au profit des 200 000 fonctionnaires ?
M. Ould-Abbès est-il au courant du processus jusque-là suivi dans le secteur de la Fonction publique et portant augmentation salariale ? Ou encore fait-il dans le populisme au détriment de la réglementation ? Des questions qui sont restées sans réponses, puisque nos tentatives d’avoir des éclaircissements à ce sujet auprès de la cellule de communication du département de la santé ont été vaines.
Et pourtant du côté du partenaire social, la sonnette d’alarme a été tirée il y a quelques jours. En date du 13 décembre dernier, le secrétaire national en charge des conflits sociaux avait imputé la responsabilité au ministre de la Santé.
«Des propositions qui reposent sur la dynamique du dialogue social n’ont reçu jusqu’à présent aucune réponse positive par le ministre de la Santé», lit-on dans la lettre, dont une copie est en notre possession. Et d’ajouter : «Bien au contraire, nous relevons une volonté délibérée d’éloigner de ce processus de négociation la représentation syndicale de l’UGTA.
Tout en condamnant cet acte, il y a lieu de remédier à cette situation qui risque de porter préjudice au climat social et aux relations mutuelles.» Les représentants des travailleurs évoquent un éventuel dérapage, «d’où l’urgence de programmer une réunion de travail pour la finalisation des projets de statuts particuliers et des régimes indemnitaires».
Djamel Ould Abbès parle d’augmentation salariale pour l’ensemble du personnel du secteur de la santé, mais la réalité du terrain est tout autre. L’élaboration des textes inhérents aux différents statuts et régimes indemnitaires qui couvrent les personnels de la santé accuse un retard très important, notamment pour les corps qui constituent l’ossature du secteur de la santé. L’enjeu est désormais de taille. Le retour à la table de négociation constitue la seule issue pour éviter l’implosion dans le secteur de la Fonction publique. -
Belkhadem contredit Ould-Kablia et tire sur Ouyahia possesseur de tous les bus du cous de l'algerois
HIER À LA CHAÎNE I :
«Sincèrement, je ne peux accuser une quelconque partie d’être derrière les derniers événements qui viennent de secouer le pays.» C’est ce qu’a affirmé, hier mercredi, Abdelaziz Belkhadem, le ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République, lors de son passage à l’émission «Tahaoulate» de la Chaîne I de la Radio nationale.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Pas de manipulation donc dans la violente vague des émeutes de la semaine dernière pour le ministre qui parle, il faut bien le souligner, au nom de Abdelaziz Bouteflika. «Nous regrettons qu’il y ait eu trois morts durant ces événements», car, tenait-il à préciser, «la personne annoncée pour morte à Annaba n’est pas à attribuer à ces mêmes événements ». Pour Belkhadem, «c’est l’image du pays qui en pâtit «dans cette affaire. Il s’explique : «Si en 1988, beaucoup d’ingrédients étaient réunis pour expliquer l’ampleur de l’explosion comme les pénuries, le chômage, la baisse des recettes pétrolières, ce n’est pas le cas de nos jours.» Aussi, il n’omettra pas de rappeler que le pays «n’avait plus investi depuis 1986. A cette situation de non-investissement, était venue se greffer la décennie de terrorisme et de terreur qui a ravagé l’Algérie». A l’arrivée, «lorsque le président Bouteflika accédait au pouvoir en 1999, il y avait trop de retard cumulé. Le chômage, par exemple, dépassait à l’époque les 30%». Il en vient alors à «la politique de développement engagée par le président» avec les différents plans dont les montants sont considérables. Ce qui lui permet une bonne opportunité pour décocher une petite pique à l’endroit de… Ahmed Ouyahia. Même indirecte, c’est quand même le Premier ministre qui sera visé à travers la phrase qui suit : «Le président s’occupe des grands choix stratégiques pour le pays. Quant à la gestion quotidienne, elle est laissée au gouvernement. Il y a trois ans ( Belkhadem était alors chef du gouvernement, ndlr), le gouvernement a pu endiguer le phénomène de la spéculation qui frappait de manière récurrente le prix de la pomme de terre et ce, en procédant à l’achat de toute la production aux agriculteurs, au prix de saison. De la sorte, on inondait le marché dès que la pénurie commençait à menacer.» Ce qui l’amène à dire : «Il faut que nous prenions nos précautions à l’avenir pour prévoir des situations comme celle de fin décembre dernier où nous avons été pris de court par les montées brutales des prix du sucre et de l’huile sur le marché mondial.» Belkhadem parlera ensuite des monopoles : «Il est anormal que l’importation d’un produit aussi important que le sucre soit sous le monopole de cinq personnes. Il faut casser ces monopoles sur tous les produits stratégiques. Du sucre au médicament». En revanche, Belkhadem préconise «l’encadrement du marché informel exercé par les petits commerçants. Essayer de l’intégrer dans l’économie nationale formelle au lieu de tenter de l’éradiquer». Reconnaissant par ailleurs qu’il «existe effectivement des tares et des insuffisances», comme la corruption, certaines injustices dans les distributions de logements, Belkhadem estime injuste d’accuser les partis et la société civile. «C’est faux que d’affirmer que ce sont les partis politiques et la société civile qui sont responsables des derniers événements.» ! Et là, c’est directement le ministre de l’Intérieur qui est visé. Daho Ould-Kablia avait en effet accusé les partis politiques et la société civile d’être responsables des événements, par leur passivité.
K. A. -
Actualités : ORGANE DE PRÉVENTION ET DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION La poudre aux yeux ?
A la corruption qui, au fil des années, s’est métastasée telle une gangrène pour pourrir y compris les segments les plus prépondérants de l’économie nationale, la plus haute autorité politique du pays a répondu par l’institution, puis la mise en place d’un nouvel instrument de prévention et de lutte.
Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir) - L’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption, mis sur pied y a de cela une quinzaine de jours, en application d’un décret présidentiel publié, lui, quatre années après la promulgation de la loi contre la corruption, participe de ces mesures que l’Etat a mises en branle afin d’endiguer le grave phénomène de la corruption. En soi, une telle initiative pourrait être louable. D’autant qu’elle intervient à un moment où de lourds dossiers de corruption sont étalés sur la voie publique. Les affaires scabreuses meublent quasiment sans discontinuer la chronique médiatique, faisant apparaître une corruption à grande échelle, touchant des colosses économiques à l’instar de la Sonatrach ainsi que des projets d’envergure, comme les chantiers de l’autoroute Est-Ouest. C’est important que l’Etat prenne conscience de la gravité de la situation et de la dangerosité du fléau, mais faudra-t-il encore que sa démarche pratique procède d’une bonne intention, d’un engagement sérieux et résolu. Car il n’est pas dit que la multiplication des observatoires dédiés à la lutte contre la corruption soit en elle-même gage de réussite. Pour mener à bien une campagne de lutte contre la corruption, la volonté politique est plus que nécessaire. Or, c’est cette dernière dont il y a lieu de douter, puisque ce n’est pas tant le déficit en matière d’organismes de lutte contre la corruption qui a favorisé l’expansion du fléau. La corruption a poussé à l’ombre d’institutions dévitalisées. L’on sait ce qui est advenu de la Cour des comptes, réduite qu’elle a été à une institution somnolente. La lutte contre la corruption ne saurait se suffire des effets d’annonce, au demeurant itératifs dans l’expression et discours officiels. D’ailleurs, n’étant pas accompagnés d’engagements ferme, les discours, nombreux dédiés à la lutte contre la corruption, sont restés lettre morte. Et les engagements fermes, pour être traduits en actions efficaces sur le terrain, il est vital et impératif que la mission soit confiée à des compétences intègres. C’est à travers le profil des missionnés pour lutter contre la corruption que se perçoit la sincérité de l’engagement. Sans probité, la lutte restera un vain mot.
S. A. I. -
L’étrange sommation de Benbada à Cevital
On a déduit par exemple 22% de 630 DA, prix anciennement appliqué pour cinq litres d’huile Elio pour arriver au prix d’usine de 495DA pratiqué par Cevital actuellement», explique M. Rebrab.
Les nouveaux prix du sucre et de l’huile appliqués par le groupe Cevital depuis quelques jours ont mécontenté les autres opérateurs qui l’accusent de
casser les prix. Contacté hier, le PDG de Cevital, Issad Rebrab, réfute ces accusations et déclare appliquer strictement l’accord conclu avec le gouvernement en répercutant les baisses de taxes accordées aux opérateurs sur les prix : «Nous n’avons fait que répercuter la défiscalisation de 22% accordée par le gouvernement sur nos prix d’usine.»
Ce dernier fait remarquer que l’accord prévoit un prix maximum de 90 DA le kilo de sucre et 600 DA les cinq litres d’huile, ce qui n’empêche aucunement les opérateurs de faire jouer la concurrence dans un marché libre. «Il faut bien qu’il y ait une compétition entre les producteurs», déclare Rebrab qui précise que son groupe cède en sortie d’usine, le kilo de sucre à 75,5 DA, le sac de 50 kg de sucre à 69,5 DA et la bonbonne de 5 litres d’huile à 495 DA «Nous laissons une marge aux distributeurs, aux grossistes, aux demi-grossistes et aux détaillants, et ainsi de suite jusqu’à l’épicier qui peut donc vendre, par exemple, le kilo de sucre à moins de 90 DA, prix plafond fixé par le gouvernement.»
M. Rebrab estime tout à fait logique de s’astreindre à répercuter la baisse des taxes pour en faire bénéficier le consommateur. «La baisse des taxes ne signifie pas que cet argent reste dans nos poches mais qu’il bénéficie au consommateur», souligne le patron de Cevital. M. Rebrab s’inquiète en fait de voir la défiscalisation de 52,1% accordée aux importateurs – alors que les producteurs ne bénéficient que de 22% – mise à profit pour inonder le marché du sucre. «Je suis obligé de défendre mon activité contre les étrangers qui risquent de saturer le marché», nous dit M. Rebrab qui estime que les mesures du gouvernement favorisent les importateurs au détriment des raffineurs qui risquent de mettre la clé sous le paillasson. «Si je ne baisse pas les prix, ce sont les étrangers qui vont inonder le marché. Je ne peux pas laisser faire cela alors que notre production est excédentaire et que nous sommes déjà placés sur le marché extérieur. L’année dernière, nous avons exporté 400 000 tonnes de sucre et cette année nous exporterons 800 000 tonnes», affirme M. Rebrab. Interrogé à propos d’une mise en demeure que le ministère du Commerce lui a envoyé pour lui demander de se conformer aux termes de l’accord signé avec le gouvernement, Issad Rebrab affirme qu’il n’a pas reçu de «mise en demeure» mais plutôt «une lettre signée par le directeur de la lutte contre la fraude et la concurrence au ministère du Commerce, à laquelle il a répondu» par l’argumentaire qu’il nous a exposé ci-dessus. Le patron de Cevital qui doit rencontrer le même responsable du ministère du Commerce aujourd’hui, a également demandé, nous dit-il, à rencontrer le ministre du Commerce, M. Benbada, pour obtenir des explications sur la polémique qui entoure les prix du sucre et de l’huile.
Il est à noter que, selon une dépêche de l’APS, plusieurs opérateurs dans la production et la transformation du sucre et de l’huile se sont élevés, ces deux derniers jours, contre les nouvelles pratiques exercées par Cevital pour «casser les prix de ces deux produits, élargir sa part de marché et maintenir sa position dominante sur ces deux produits».
Face à cette situation, le groupe agroalimentaire Cevital a été sommé, selon l’APS, par le ministère du Commerce à se conformer à l’accord conclu dimanche dernier avec les opérateurs économiques, producteurs et importateurs, du sucre et d’huile pour faire baisser les prix de ces deux produits. Les équipes de contrôle dépêchées par la direction du contrôle des prix et de la répression des fraudes pour vérifier l’application de cet accord «ont constaté que les prix appliqués par Cevital sur le sucre et l’huile ne sont pas conformes aux termes de l’accord», selon une source du ministère du Commerce citée par l’APS. «Ces pratiques déloyales auxquelles a eu recours à partir de mardi cet opérateur ont provoqué une anarchie totale» sur le marché, affirment les mêmes sources, selon lesquelles, «il n’a pas appliqué les termes de l’accord convenu avec le ministère du Commerce pour faire baisser les prix de ces deux produits».
Zhor Hadjam
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Le RCD appelle à une marche pacifique pour mardi prochain à Alger
zoom | © D.RL’heure n’est plus aux tergiversations, mais aux actions. Le parti de Saïd Sadi a déposé, hier, une demande d’autorisation pour l’organisation d’une marche populaire le 18 janvier à Alger.
L’itinéraire choisi va de la place du 1er Mai jusqu’à l’APN. L’objectif est de permettre aux Algériens d’exprimer pacifiquement leurs inquiétudes et leurs revendications et ce, dans un cadre concerté. Une telle démarche, de l’avis du RCD, vise à aboutir à la mise en œuvre d’une phase de transition permettant au peuple algérien de décider librement de son destin.
Tout en dénonçant le sort réservé aux émeutiers, le RCD pense que les sanctions qui s’abattent sur les jeunes manifestants sont, en dépit des violences qu’ils ont pu commettre, une manœuvre injuste et dilatoire. La conjoncture actuelle appelle d’autres décisions que le recours à un juridisme fallacieux. Le parti de Saïd Sadi estime que face à la révolte, le pouvoir algérien s’enfonce dans l’irresponsabilité en se réfugiant dans le mépris et la répression d’une jeunesse exaspérée.
Devant cette impasse, le RCD invite l’ensemble des forces patriotiques, toutes sensibilités confondues, à demeurer mobilisées pour déjouer les provocations et la désinformation.
Le RCD a instruit ses structures régionales pour nouer des contacts avec l’ensemble des forces politiques et sociales acquises à l’avènement d’un Etat de droit afin d’initier toute action en faveur d’une prise en charge des revendications citoyennes, notamment la libérations de tous les détenus.
L’heure, de l’avis du RCD, n’est pas aux spéculations partisanes : «Il est encore temps de sauver l’Algérie du chaos par un engagement citoyen à la mesure des enjeux. Nos aînés ont libéré la terre algérienne d’un ordre politique anachronique pour lui substituer un Etat démocratique et social. Le devoir de tout Algérien est d’honorer ce sacrifice et cette promesse», souligne le RCD. Le parti Ahd 54 et l’Alliance nationale républicaine (ANR) ont également réagi en qualifiant la situation qui sévit dans le pays de «préoccupante». Fawzi Rebaïne, président de Ahd 54, revendique une élection présidentielle anticipée.Ahd 54 propose une élection anticipée
Il estime que le soulèvement populaire qui a touché la majorité de nos villes n’est que le résultat de cet acharnement d’un pouvoir qui n’a laissé aucun espace à la société civile ainsi qu’aux partis politiques. «Pendant quelques jours, les jeunes ont fait vaciller un gouvernement en perte de vitesse qui n’arrive plus à trouver de solutions pour sortir le pays de ce marasme qui dure depuis des années», souligne M. Rebaïne, qui condamne le silence des hauts responsables et d’un pouvoir défaillant qui ne répond plus aux attentes de tout un peuple qui subit les affres de cette politique. «Les dernières épreuves prouvent encore une fois que le Président a raté un autre rendez-vous avec l’histoire», s’insurge ce parti, qui pense que pour sortir le pays de cette spirale infernale, il faut aller vers une élection présidentielle anticipée : «L’élection anticipée est l’unique solution pour que le pays ne sombre pas davantage dans le chaos et pour une refonte institutionnelle au service du peuple, afin d’instaurer une véritable démocratie.»
De son côté, lors de la réunion de son bureau, l’ANR a qualifié la situation actuelle de «préoccupante» et doit faire l’objet d’une attention.particulière pour éviter une dérive aux conséquences dramatiques. Les émeutes que connaît le pays depuis plus d’une semaine, avec leur lot de destructions sont, de l’avis de l’ANR, l’expression de la protestation des jeunes qui ne connaissent que désespoir et désillusion. «Ces manifestations étaient inéluctables, prévisibles pour tous, sauf pour un gouvernement tout occupé à colmater les dégâts occasionnés par les scandales de la corruption qui n’en finissent pas, un gouvernement qui aujourd’hui cède devant les vampires de l’économie parallèle et de leurs diktats», fait remarquer l’ANR. Pour ce parti, les mesures prises par le gouvernement ne sont que des palliatifs qui ne règlent rien et qui, en fin de compte, ne sont qu’une fuite en avant. Ce parti soutient que le gouvernement, avec le verrouillage du champ politique, le peu de considération accordé aux représentants de la société civile et l’absence de dialogue avec les organisations professionnelles, ne peut se suffire de quelques mesures d’ordre technique, à caractère purement économique. «L’Algérie, qui n’a jamais connu une aussi bonne aisance financière, souffre de mauvaise gouvernance, laissant la plus large partie de sa population dans la misère matérielle et la désespérance. L’Algérie doit changer et profondément changer», note l’ANR.
Nabila Amir
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12 jours après le piratage du navire Blida au large de la Somalie Aucune demande n’a été formulée par les ravisseurs
zoomDepuis le 5 janvier dernier, aucun contact n’a été établi avec les ravisseurs somaliens qui retiennent le vraquier Blida, avec à son bord 27 membres d’équipage, dont 17 Algériens. Le navire est au large de la côte somalienne, à plus de 2000 km du lieu du rapt. Pour la première fois, les pirates ont utilisé des chalutiers de haute mer pour aller aussi loin à la recherche de navires otages…
Douze jours après la capture du vraquier Blida par des pirates somaliens au large du golfe d’Oman, aucune demande n’a été formulée par les ravisseurs. Le 5 janvier dernier, les pirates avaient pris attache par téléphone avec le patron de International Bulk Carriers (IBC), l’exploitant du navire, lequel a exigé de parler au commandant ukrainien du navire. «La discussion a tourné autour de l’état de santé des 27 membres d’équipage qui étaient à bord. A l’exception de quelques-uns, tous ont été autorisés à rassurer leurs familles, toujours à l’aide d’un téléphone remis par les ravisseurs pour un temps très court», a révélé le directeur général de IBC à Alger, Nasreddine Mansouri.
Depuis, c’est le silence radio, précise-t-il. Néanmoins, il explique que c’est la première fois que les pirates s’aventurent aussi loin des côtes somaliennes en recourant à de nouveaux procédés. «Ils ont enlevé des chalutiers en haute mer sur lesquels ils ont chargé leurs petites embarcations dotées de moteurs très puissants. Le navire avait quitté le port de Salalah (sultanat d’Oman) vers 1h, dans la nuit du 31 décembre, après avoir chargé 26 000 tonnes de clinker pour le compte de la Compagnie de trading de ciment (CTC). Il devait se rendre vers le port de Dar Es Salem, en Tanzanie. Il a évité la zone dite dangereuse en remontant très loin vers le nord, au lieu de longer la côte somalienne. Il a fait plus de 16 heures de navigation avant que les pirates ne le prennent d’assaut. Une fois qu’ils ont pris le contrôle, ils ont coupé tous les équipements radio et l’ont acheminé vers la côte somalienne, à plus de 2000 km, soit à peu près à cinq jours de navigation. Le Blida a été détourné dans une zone sûre. Il a fait un immense détour pour éviter d’être pris au piège. Mais les pirates avaient un autre plan. Nous ne savons pas s’ils l’avaient suivi depuis le port de Salalah, ce qui est vraisemblable, ou qu’ils l’attendaient à plus de 16 heures de navigation. C’est la thèse la plus plausible pour l’instant», révèle M. Mansouri. Un exploit, selon les spécialistes qui surveillent les actes de piraterie au large de la Somalie. «Ce qui veut dire que les auteurs ont changé de stratégie. Ils évoluent selon la riposte des frégates militaires qui escortent les navires transportant l’aide humanitaire destinée à certains Etats africains. Ils ont profité du relâchement du contrôle en ces fêtes de fin d’année pour agir. D’ailleurs, du 20 décembre au 1er janvier, ils ont enlevé 10 navires, dont le dernier est le Blida. Il y a actuellement 28 navires en captivité avec à leur bord 664 marins. Ils ont tous été piratés entre le 29 mars 2010 et le 1er janvier 2011», indique une source sécuritaire sous couvert de l’anonymat. Celle-ci rappelle qu’en 2009, les rançons payées aux pirates en contrepartie de la libération des navires ont atteint la somme de 110 millions de dollars. Une manne qui, finalement, encourage les actes de piraterie et fait de la région la zone la plus dangereuse du monde.
Pour ce qui est de l’état de santé des membres de l’équipage du MV Blida –composé de 17 Algériens entre officiers et marins, d’une équipe de 3 techniciens de maintenance (2 Philippins et un Jordanien), de 5 Ukrainiens, d’un Jordanien et d’un Indonésien – M. Mansouri se dit optimiste : «Ce qui nous réconforte, c’est que jusqu’à présent, les pirates n’ont pas utilisé la violence contre leurs otages. Ils attendent le moment opportun pour faire connaître leurs demandes. Notre seul souci, pour l’instant, c’est de préparer les familles à l’éventualité que l’affaire puisse durer. La détention peut durer quelques semaines comme elle peut aller jusqu’à neuf mois (cela a été le cas d’un navire) sans oublier que le voilier d’un couple allemand est entre les mains des pirates depuis plus d’une année.» Ce dernier tient néanmoins à rendre hommage au «courage» des familles des marins en disant : «Ces familles sont d’une dignité extraordinaire. Elles n’ont pas paniqué et sont restées très sereines face à la tragédie. Nous les appelons tous les jours. Les responsables de l’entreprise tiennent à ce que chacune des familles reçoive la visite des cadres pour les rassurer et leur apporter un soutien moral et financier. Ce que nous faisons depuis le début de la crise.» Pour ce qui est des otages, le directeur général d’IBC affirme qu’ils ont «suffisamment» de provisions et de moyens pour vivre «assez longtemps», même s’ils sont «coupés» du monde. «L’équipage a fait le plein au port de Salalah, au sultanat d’Oman. Même s’il est mis hors champ en matière de télécommunications, il a suffisamment d’énergie pour la climatisation, d’eau et de provisions pour vivre assez longtemps à bord du navire. Néanmoins, nous espérons que leur captivité prenne fin le plus tôt possible. Nous restons à l’écoute, nous attendons les prochains contacts des ravisseurs», précise le responsable.
Aujourd’hui, des visites à quelques familles des otages qui résident à l’ouest et à l’est du pays seront effectuées par des cadres de IBC, en attendant des jours meilleurs. A signaler que IBC est une société mixte de droit algérien, filiale du groupe CNAN. Elle est détenue à 49% par un groupe jordano-saoudien (24,5% par le groupe saoudien Pharaon spécialisé dans la production et le transport de ciment et 24,5% par des Jordaniens), à 49% par le groupe CNAN et à 2% par l’Algérien Laradji Mustapha, en sa qualité de personne physique.
Ce qui a permis à la nouvelle entreprise de conserver une majorité algérienne de son capital et, de ce fait, maintenir les navires qu’elle exploite sous pavillon algérien.Salima Tlemçani
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MORT DES DEUX OTAGES FRANÇAIS D’AQMI Des hélicoptères français mis en cause
Des hélicoptères de combat français ont tiré le 8 janvier sur le convoi de véhicules des ravisseurs de deux Français dans le nord du Mali où des épaves calcinées ont été retrouvées, ont affirmé à l’AFP différentes sources maliennes.
Selon une source sécuritaire malienne, les commandos français, à bord d’«hélicoptères de combat», ont ouvert le feu sur les véhicules, avant de descendre au sol. Cet «assaut final a eu lieu à une quinzaine de kilomètres de la localité malienne de Tabankor (35 km au sud de Ménaka)», selon cette source. «Parmi les véhicules retrouvés calcinés, il y a un gros véhicule 4X4 immatriculé au Bénin», a par ailleurs déclaré une autorité administrative dans le nord du Mali, jointe par l’AFP à Bamako. A Niamey, des témoins du rapt attribué à la branche maghrébine d’Al-Qaîda avaient déclaré que les deux Français avaient été emmenés le 7 janvier au soir par des individus «armés et enturbannés», «à bord d’un 4x4 immatriculé au Bénin». Selon les responsables français, les corps sans vie des deux Français avaient été découverts après l’assaut. Le Premier ministre français François Fillon avait affirmé qu’ils avaient été «éliminés froidement » par leurs ravisseurs. Une source proche de la présidence nigérienne a assuré à l’AFP que «les corps étaient calcinés». Selon une source médicale à Niamey qui a pu voir les corps, les deux hommes «avaient été attachés, les mains dans le dos, et ils avaient des traces noires sur le corps». Une autopsie doit être pratiquée à l’Institut médico-légal de Paris. Parmi les véhicules calcinés retrouvés sur les lieux de l’assaut, «il y avait aussi un véhicule de la gendarmerie nigérienne que les Nigériens sont venus chercher» dimanche, a ajouté la source administrative malienne. Un éleveur malien, de retour du lieu «désertique» où l’assaut a eu lieu, a également déclaré avoir vu «plusieurs voitures calcinées, dont l’une appartenait à la gendarmerie nigérienne». «J’ai vu par terre les restes de gens brûlés, des morceaux humains», a-til ajouté. A Niamey lundi dernier, le ministre français de la Défense Alain Juppé avait réfuté toute «bavure» française. Après l’assaut, avaient été retrouvés morts, avec les otages, «des terroristes et des personnes portant uniforme de la gendarmerie nigérienne ». «A l’enquête d’établir quelle était la raison de leur présence dans les véhicules que nous avons arrêtés», avait déclaré M. Juppé. Selon la source sécuritaire malienne, un 4x4 équipé d’un double réservoir lui permettant de rouler sur un millier de kilomètres était en tête du convoi des ravisseurs, suivi par un pick-up. «On a ensuite retrouvé à bord du pick-up dix caisses de munitions calcinées et des armes», a déclaré cette source. le soir d'algerie -
: DES MÉNAGÈRES RÉAGISSENT AUX DERNIÈRES MESURES DU GOUVERNEMENT «Que des promesses !»
La flambée des prix des aliments de base persiste toujours. Les déclarations du gouvernement semblent n’avoir rencontré aucun écho chez les marchands. Le citoyen reste, ainsi, pris en otage.
Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Une virée, hier, au vieux marché populaire de Laâqiba, dans la commune de Belouizdad, à Alger, a permis de constater que la mercuriale des fruits et légumes, même élevée, est stable depuis quelques semaines. Même constat concernant les viandes rouges et blanches. Quant aux produits alimentaires de première nécessité, leurs prix n’ont pas baissé d’un iota, malgré les récentes déclarations du gouvernement. Rencontrée dans les étroites allées du marché, une ménagère, les mains chargées de sacs de provisions, affirme que les mêmes prix sont appliqués depuis le début de l’année. «Ils ont annoncé à la télévision qu’il y aura une baisse des prix, mais en réalité, on en voit aucune. Le sucre est cédé entre 115 DA et 120 DA. Même chose pour l’huile dont le bidon de 5 litres est passé de 650 DA à 750 DA. Même le prix des pâtes a augmenté ainsi que ceux du miel et du yaourt. C’est incroyable cette flambée des prix !» peste-t-elle. Et de poursuivre : «Le pot de margarine a, lui aussi, grimpé de 65 DA à 80 DA. Auparavant, on pouvait préparer des gâteaux pour le petit déjeuner ou même tartiner avec mais là, c’est devenu inaccessible. » Face à des prix qu’elle qualifie d’«exagérés », elle se résigne à continuer à puiser dans le «stock» de sucre qu’elle a en réserve. Abdelghani, un jeune vendeur, se tient à l’entrée de son épicerie. Il guette l’arrivée d’éventuels clients. Son magasin est presque vide. Seuls quelques produits sont tristement exposés sur les étals. Visiblement, Abdelghani ne s’est pas approvisionné depuis quelque temps. «J’attends que les prix baissent chez les grossistes pour faire mes achats. Les prix sont excessivement élevés et mon budget ne me permet même pas de remplir un seul étalage de ma boutique », explique-t-il. Contrairement à lui, son voisin Amine, tient une épicerie pleine à craquer de marchandise. Les rares clients qui s’en approchent prennent la poudre d’escampette à cause des prix élevés. «Nous avons fait nos achats la semaine dernière. Le sucre, nous l’avons acquis à 110 DA le kilogramme et aujourd’hui nous sommes obligés de le céder au même prix, sinon les gens ne vont pas l’acheter. Quant à l’huile, j’ai payé le bidon de 5 litres à 735 DA et je le revends à 720 DA. Vous voyez, je vends à perte !» se plaint-il. Deux femmes s’arrêtent devant ses étals. Elles demandent les prix de quelques produits. Même si la déception était visible sur leurs visages, elles ont quand même procédé à quelques achats. «Hier, ils ont annoncé la baisse des prix à la télévision, et ce matin on découvre le contraire au marché. Les prix sont les mêmes. Ils n’ont pas bougé d’un iota. Mais que faire ? On est obligé d’acheter ce dont on a besoin», dit l’une d’entre elles. Son amie enchaîne : «Le pain se fait rare ces derniers jours. Vers 10h30, on ne trouve plus de pain dans les boulangeries. Le weekend dernier, j’ai dû m’acheter du pain pour hamburgers chez l’épicier. Depuis, j’achète très tôt le matin une grande quantité de pain et je la mets au congélateur.» Venue acheter des yaourts pour ses deux enfants, Ilham, une jeune maman, dénonce les augmentations des prix des différents produits alimentaires. «Les yaourts ont connu une hausse de 1 DA à 3 DA et les jus ont atteint les 30 DA d’augmentation. On ne croit plus en ce gouvernement. Que des promesses, que des promesses mais rien de concret !», tonne-telle.
R. N. -
démission collective du pouvoir algerien accépté!!!!ca réleve utopie
Démission collective des membres élus de la commune de Bou Saada
Les 23 membres de l’assemblée populaire communale de Bou Saada ont présenté aujourd’hui mercredi 12 janvier leur démission collective, selon un communiqué dont une copie a été remise à El watan.
Les raisons de cette démission s’articule, selon ce communiqué, autour du gel des études techniques du projet de l’annexe de l’université de M’sila, qui devrait être implanté à Bou Saada.
Cela constitue, aux yeux des démissionnaires, d’une part un prélude à l’annulation pur et simple du projet, et d’autre part un sentiment de discrimination quant au développement équilibré de la wilaya.
Il est utile de signaler que l’Assemblée populaire communale de Bou Saada se compose de 23 membres dont la majorité est d’obédience MSP.
Ghellab Smail
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l'algerie quand le limogeage!!!!!
Tunisie : le ministre de l'Intérieur limogé
zoom | © daylife.comLe Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a annoncé mercredi au cours d'une conférence de presse le limogeage du ministre de l'Intérieur Rafik Belhaj Kacem.
Le ministre de l'Intérieur tunisien, Rafik Belhaj Kacem, vient d'être licencié, annonce mercredi au cours d'une conférence de presse, le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi. Ce dernier a également promis la "libération de toutes les personnes arrêtées pendant les émeutes".
Après 20 ans de règne sans partage, le régime de Ben Ali semble plus que jamais sur la voie de l'effondrement. Les émeutes qui ont secoué la Tunisie depuis près de quatre semaines commencent à vaciller sérieusement les fondements de ce régime corrompu jusqu'à l'os.
En dépit de toutes les armes que lui fournit la répression sanglante, le gouvernement tunisien à été contraint de faire marche arrière devant la rue contestataire. En conséquence, les premières têtes commencent à tomber.
Preuve en est, le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a annoncé mercredi matin au cours d'une conférence de presse le limogeage du ministre de l'Intérieur Rafik Belhaj Kacem.
Tout indique ainsi que le ministre de l'Intérieur tunisien paie les frais d'une politique de carnage exercée sans aucune pitié sur les jeunes tunisiens qui ont osé manifester dans la rue contre les injustices sociales dont ils souffrent depuis des années.
D'autre part, le Premier ministre tunisien a également promis la libération de toutes les personnes arrêtées pendant les émeutes et la création d'un "comité d'investigation sur la question de la corruption". Pour rappel, ces mesures ont été réclamées depuis le début de la contestation par les ONG internationales, les opposants et les syndicats tunisiens.
Reste à savoir enfin si vraiment ces annonces vont pouvoir calmer une rue en colère qui n'exige, en fin de compte, que le changement dans son pays.
Abderrahmane Semmar
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Quel dédommagement pour les sinistrés ?
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Quel dédommagement pour les sinistrés ? niet
zoomSeule la clientèle détentrice de la police d’assurance Emeutes et mouvements de populations (EMP) est couverte contre ces sinistres. Les dégâts matériels provoqués par les émeutes sont considérables.
Même si personne ne peut, pour l’heure, donner le montant précis de ces dommages, il reste qu’ils sont estimés à des centaines de millions de dinars. Le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, injoignable depuis deux jours, n’a pas encore avancé d’estimation quant à ces pertes – le ministre les a vaguement déclarées «immenses».
Les compagnies d’assurances sont d’ores et déjà à pied d’œuvre afin de procéder à l’opération d’expertise. Seulement, là où le bât blesse pour la majorité des souscripteurs ayant subi la dégradation d’un bien, c’est qu’ils ne sont pas tous concernés par un éventuel dédommagement.
Ainsi, au sein de nombreuses compagnies d’assurances, seule la clientèle détentrice de la police d’assurance Emeutes et mouvements des populations (EMP) est couverte quant à ces sinistres. Et ils ne semblent pas être très nombreux à avoir inclus cette garantie dans leur contrat. «Ce sont les professionnels, pour la plupart des sociétés étrangères ou leurs filiales qui ont assuré leurs biens contre ce type de sinistre. Usines, dépôts, agences, les opérations d’expertise sont en cours, et au vu de la complexité de la situation, un bilan final ne sera possible que dans une dizaine de jours», explique Hassen Khelifati, PDG d’Alliance Assurances.
La compagnie estime, pour l’heure, les dommages liés à ces émeutes à plus de 500 millions de dinars. Ces sommes colossales seront, confortent les compagnies d’assurances, amorties par les compagnies de réassurances.
Les plus pénalisés par ces émeutes sont donc les particuliers. Le citoyen ayant vu, par exemple, son véhicule saccagé n’est pas couvert par son assurance «tous risques».
«Sauf si une décision politique est introduite dans ce sens, l’indemnisation ne les concerne malheureusement pas», déplore M. Khelifati.
Pourtant, affirme-t-il, il est systématiquement proposé aux souscripteurs l’extension de leur contrat à cette garantie. En ce qui concerne les commerçants et autres épiciers, dont les locaux ont été pillés ou détruits, le dédommagement est possible, et ce dans le cadre de la police «multirisques professionnels», explique un cadre au sein d’une société d’assurances.Ghania Lassal
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SAV , allo qui est crédible??????
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allo, SAV oui j'écoute.......l'algerie pour les émeutiers quand s qui payent??
De lourds chefs d’inculpation pèsent sur certains accusés
zoomTout en jouant la carte de l’apaisement, les autorités comptent punir sévèrement les auteurs de ce qui est qualifié d’«actes criminels».
Les personnes arrêtées lors des dernières émeutes qui ont secoué le pays continuent d’être présentées devant les tribunaux. Pour le troisième jour successif, des dizaines de personnes sont passées devant le procureur de la République territorialement compétent. Comme l’a promis le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, les mineurs ont été remis en liberté ; pour les autres, c’est selon leurs dossiers.
Certains ont été mis sous mandat de dépôt, d’autres sous contrôle judiciaire. Attroupement illicite, destruction de biens publics et privés, obstruction de la voie publique, vol, vol qualifié, outrage à l’agent de l’ordre public, agression à l’arme blanche, incendie volontaire, atteinte à l’ordre public… sont autant de chefs d’inculpation qui ont été retenus contre eux.
Des chefs d’inculpation qui reviennent cycliquement quand il s’agit d’affaires liées aux émeutes. Il y a cependant des charges plus lourdes, comme «constitution de bande de malfaiteurs», retenues contre les individus impliqués dans des opérations de saccage et de pillage qui auraient été arrêtés la main dans le sac.
Dans ce cas de figure, les accusés risquent de lourdes peines, nous explique maître Salah Hanoune. Jusqu’à hier, la procédure judiciaire suivait son cours, dans le calme. Au tribunal de Chéraga, à l’ouest d’Alger, des dizaines de jeunes sont passés devant le procureur de la République. Certains ont été mis sous mandat de dépôt pour, notamment, «vol qualifié» et «destruction de bien d’autrui». Les séances se font dans un climat plutôt détendu, comme en témoigne Me Hanoune, présent sur place. Les militants politiques et défenseurs des libertés, comme Hamid Ferhi, ont été remis en liberté. Me Hanoune précise que le procureur de la République avait déclaré qu’il ne retenait aucune charge contre eux.
Des procédures qui risquent de durer
Ce qu’on peut considérer comme un signe de détente, d’apaisement. Mais d’un autre côté, il y a les personnes mises sous mandat de dépôt dont la procédure risque de durer des semaines. «Le juge d’instruction vient d’être désigné et peut demander des enquêtes complémentaires. Normalement, ils devraient être jugés dans un mois et demi, mais rien n’est encore sûr», souligne une avocate qui dit avoir trois clients, deux jeunes arrêtés à El Qaria, dans la commune de Zéralda. Comme à Chéraga, un calme plat régnait hier après-midi au tribunal Abane Ramdane où quelques jeunes ont été déférés devant le procureur. Hormis quelques avocats munis de leurs dossiers, le tribunal était quasi vide. Même constat au tribunal de Bir Mourad Raïs et à celui de Hussein Dey. Sur place, ni famille des prévenus ni mobilisation citoyenne pour leur libération.A Alger comme ailleurs, les familles des accusés attendent, impuissantes, le jugement et le verdict des tribunaux. Mais la justice semble décidée à prendre son temps. Histoire, peut-être, de calmer les esprits et de laisser les choses se tasser. Le gouvernement reste cependant décidé à punir les responsables des actes de vandalisme. Ceux dont l’implication dans des actes d’agression, de pillage et de saccage est prouvée seraient ainsi sévèrement punis. «Les actes criminels ne sauraient être impunis», a déclaré, samedi dernier, le ministre de l’Intérieur, qui promet de sévir face aux auteurs de ce qu’il a qualifié d’actes obéissant à des «instincts revanchards». Pour remettre de l’ordre, les pouvoirs publics ont besoin de quelques procès exemplaires. En tout cas, la machine judiciaire est bel et bien mise en branle. Et au nom de la justice, certains prévenus risquent de se faire broyer…
Mokrane Ait Ouarabi