LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 198
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roi boutef
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« Un artifice pour maintenir l’impunité »
Salah Hannoun (Membre de l’ONG Avocats sans frontières)
Avocat au barreau de Tizi Ouzou, Salah Hannoun est aussi militant des droits de l’homme et membre de l’ONG Avocats sans frontières. Il s’est illustré lors des événements tragiques de Kabylie en étant membre du collectif de défense des victimes du printemps noir. Dans cet entretien, il nous livre sa vision du projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale.
En tant que juriste, quelle lecture faites-vous du projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale ?
De prime abord, il y a lieu de signaler que les rédacteurs de la charte n’ont pas pris la précaution de faire mention dans le corps du texte de sa valeur juridique. Le flou est-il voulu ou a-t-il été escamoté au profit des objectifs politiques avoués et cachés ? Tout porte à croire que l’analyse politique et juridique tend vers la prise en charge des deux options. Le débat actuel doit porter sur la place d’un texte purement politique et populiste dans un dispositif juridique ayant identifié avec précision la « hiérarchie des normes juridiques ». Dans cette logique, un texte dogmatique approuvé par voie référendaire a-t-il une place supra ou infra-constitutionnelle ? Quelle est sa situation juridique face aux conventions internationales ratifiées par l’Algérie et dont la place supra-constitutionnelle est expressément indiquée dans le corpus de la constitution elle-même ? La Constitution de 1996 stipule que la souveraineté et le pouvoir constituant sont entre les mains du peuple, or il est à noter que ce projet de charte est un patchwork de dispositions juridiques et de professions de foi, à mi-chemin entre la loi et un texte doctrinaire. Il porte en lui des atteintes fondamentales et à la Constitution et aux conventions internationales relatives à la défense des droits humains. En effet, la Constitution algérienne, qui est la loi fondamentale de l’Algérie, approuvée par voie référendaire, consacre le respect de la vie, de l’intégrité de la personne humaine ainsi que la protection de tous ses droits. Idem pour les conventions internationales ratifiées par l’Algérie qui proscrivent le recours à l’impunité et le déni de justice, dans le processus de paix, de justice et de protection des droits de la personne humaine. Or ce projet de charte porte en lui la négation de ces principes fondamentaux puisque nous considérons qu’il n’est qu’un artifice pour maintenir l’impunité vis-à-vis des responsables de cette « tragédie nationale ». De même, les dispositions qu’il contient peuvent être adoptées par voie parlementaire et en faisant appel aux pouvoirs réglementaires et législatifs, dans le cadre de la Constitution. Mais comme nous sommes dans une logique de plébiscite, alors tous les artifices juridiques sont valables. Le respect de la norme juridique interviendra un jour... Pour nous, ab initio, ce projet de charte n’a d’existence que par son dernier paragraphe par lequel le Président sollicite une sorte de « pleins pouvoirs ».
Vous avez été l’un des avocats des familles des victimes du terrorisme, est-ce que le texte proposé est à même de panser leurs blessures et capable d’enclencher un processus de réconciliation nationale ?
De par le monde, jamais processus de réconciliation n’a réussi à aboutir vers la cicatrisation des plaies tant que son socle réside dans la négation des souffrances des victimes et de leurs ayants droit. Les pays ayant tenté ces expériences d’amnésie (les exemples du Chili et de l’Argentine sont édifiants), par le truchement des lois d’amnistie, ont fini, des décennies après, par se rendre à l’évidence que la consécration de l’impunité est le meilleur soliflore pour la haine qui minera les générations futures. Jamais le concept de la paix n’a réussi à fleurir en harmonie avec la démocratie et la modernité dans un pays ayant consacré l’impunité comme fertilisant. Et les conventions internationales qui insistent sur le principe de la justice sont le fruit de ces expériences et de la lutte internationale contre ce raisonnement par l’absurde. Aussi la notion du pardon est tellement personnelle que rien ni personne ne peuvent se substituer à l’être qui a vécu dans les tréfonds de sa vie les déchirements de son corps et de son âme. Or dans ce projet, il n’y a rien de nouveau pour les victimes du terrorisme. Après les lois sur la « concorde civile » et la « grâce amnistiante », ce projet d’amnistie qui ne dit pas son nom consacre encore une fois la volonté politique d’un pouvoir qui, en sus du détournement des prérogatives du Parlement, veut aller plus loin dans sa compromission scélérate avec l’islamisme politique et militaire. Le tout se fera au détriment de toutes ces victimes du terrorisme islamiste pour lesquelles, encore une fois, on enlève la possibilité d’un procès équitable. Un procès qui permettra aux victimes de s’exprimer dans des tribunaux, en confrontant leurs bourreaux. Ce sera l’exutoire nécessaire face à un traumatisme profond qui continue de sévir. C’est la condition sine qua non pour le pansement des blessures intérieures. Sur un autre plan, aujourd’hui, les victimes du terrorisme islamiste assistent impuissantes face à la consécration du reniement comme politique nationale de gouvernance. Même l’origine idéologique du terrorisme islamiste est écartée au profit de vocables insignifiants du genre « terroristes sanguinaires », « agression criminelle inhumaine », etc. Ces victimes n’ont comme choix que d’assister impuissantes, comme en 1995 et en 2000, à cette messe durant laquelle le pouvoir se réconciliera avec ses propres factions et avec les « égarés » du système éducatif, de la justice dépendante du pouvoir politique, de l’Islam religion d’Etat, de la corruption, de la torture, des exécutions extrajudiciaires, etc. Pour toutes ces victimes, 29 septembre 2005 est un jour constitutif de la seconde république, celle de la trahison du serment de ceux qui luttèrent pour une république moderne, démocratique et laïque. Une certitude : dans le droit international, une règle impérative de droit consacre l’intangible principe de l’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité, et aucune loi d’amnésie ne peut l’abroger. Et l’Algérie finira par s’y soumettre. Un jour ou l’autre. Amnistie ou pas !
En tant que l’un des avocats des familles des victimes des événements dits du printemps noir en Kabylie, que prévoit la charte pour les coupables d’assassinats dans cette région du pays ?
La visite de Bouteflika en Kabylie s’inscrit dans la logique des tentatives actuelles voulant faire croire que les dossiers inhérents à la crise de Kabylie sont réglés ou en voie de l’être. Ce qui est un leurre. Comme pour les victimes du terrorisme islamiste, les victimes de la sanglante répression des événements du printemps noir doivent prendre leur mal en patience pour espérer qu’un jour justice leur sera rendue. Ce qui s’est passé en Kabylie n’est pas considéré par le pouvoir comme faisant partie de la « tragédie nationale ». Et pour cause, il ne peut tout de même pas se faire hara-kiri... A l’image de tous les crimes d’Etat, celui qui a été orchestré par le pouvoir en Kabylie continuera pour longtemps à creuser les sillons de la rupture entre eux. Même si nous commençons, avec du recul, à mieux cerner les tenants et aboutissants de ces actes génocidaires, l’impunité sera consacrée de fait et de jure, car les responsables politiques des assassinats des 123 jeunes Kabyles trônent toujours sur les cimes du pouvoir de l’arbitraire et de l’injustice. Même si les gendarmes, dont nous attendons toujours l’illusoire « promesse » de traduction devant des juridictions pénales de droit commun, sont identifiés comme les auteurs matériels de ces assassinats, les commanditaires continuent toujours à faire régner la loi de l’omerta. Et ce n’est pas la « relance » récente de certains dossiers d’instruction, en violation du principe de la valeur de la chose jugée, qui nous fera oublier le traitement inique par la justice du dossier des victimes du printemps noir de Kabylie durant quatre ans. En définitive, ce projet de charte consacrera l’impunité dans son acceptation la plus large : l’impunité offerte au terroristes islamistes et son corollaire la mise sous silence de la responsabilité de l’Etat dans certaines situations liées à des actes de tortures, d’enlèvements, séquestrations, exécutions extrajudiciaires... Et si le véritable consensus se situait à ce niveau-là ?
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« La corruption et l’impunité sont l’autre visage des Etats répressifs »
Me Boudjemaâ Ghechir. Président de la LADH
Après avoir absous les terroristes de leurs crimes, le pouvoir protège ses dignitaires contre des poursuites pourtant méritées ; l’impunité est-elle devenue un mode de gouvernance en Algérie ?
Effectivement, le pouvoir en Algérie, sous le signe de la réconciliation nationale et après avoir absous les terroristes de leurs crimes, protège ses dignitaires contre les poursuites pourtant bien méritées comme vous le dites. Les terroristes ont attaqué des institutions étatiques et s’en sont pris à des civils. Ils ont commis des atteintes généralisées aux droits de l’homme, y compris des massacres de civils, des enlèvements, et autres actes de torture. Nombreuses sont les femmes qui ont été violées ou réduites à l’esclavage sexuel. Les forces de sécurité ont fait disparaître des milliers de personnes, se sont rendues responsables d’exécutions sommaires, de détentions arbitraires et d’actes de torture, sans craindre de devoir rendre compte de leurs actes. Les mesures présentées comme des initiatives positives en vue de réaliser la paix et de mettre fin à la tragédie nationale, (la loi de la Rahma, la concorde civile et la loi de la réconciliation nationale) ont, en réalité, institutionnalisé l’impunité, car parmi les personnes visées, certaines sont soupçonnées d’actes criminels. Ainsi, dix ans après le début d’un conflit qui a coûté plus de deux cent mille vies et a fait des centaines de milliers de blessés, d’orphelins, de veuves, de sans-toit, et de disparus, les autorités et certains groupes armés ont conclu des accords pour ramener la paix tant souhaitée par la population civile. Cependant, des inquiétudes existent quant à la voie empruntée pour atteindre la paix. Ces accords secrets ont consacré l’impunité pour leurs auteurs, et aucune mesure concrète n’a été prise à ce jour pour ôter l’impunité aux membres des services de sécurité responsables de violations des droits de l’homme. Pour la plupart, les victimes et leurs familles n’excluent pas le pardon, mais pas sans que justice soit rendue. Une paix durable ne peut se construire au détriment de la vérité et de la justice, ni reposer sur l’impunité, qu’elle soit accordée aux membres des forces de sécurité ou des groupes armés. Pour le président de la République, cette façon de faire est dictée par les équilibres politiques, ce qui confirme clairement que l’Etat algérien est un Etat-système, réduit à gérer l’équilibre en son sein, enfermé dans une crise multidimensionnelle qui est la conséquence de plusieurs causes constituant dans leur ensemble un obstacle à la construction d’un Etat moderne ayant pour mission de générer un mode de gouvernance qui assurera la primauté de droit et l’Etat de droit. Si l’on veut éviter que notre avenir ne connaisse la barbarie qui a marqué notre passé, pour qu’à l’horreur du terrorisme ne s’ajoute pas l’impunité, la parole doit être donnée à la justice. Il faut rejeter la situation confuse où tout le monde est coupable et où tout le monde est innocent. Il faut identifier les assassins et les traduire en justice. Traduire un criminel devant la justice s’inscrit dans cette recherche de paix sociale, le but de la justice est multiple, à savoir : retisser le tissu social, restaurer les normes et les valeurs, sanctionner les torts et prévenir la récidive. Le but de la réconciliation nationale est de tourner la page ; mais avant de tourner la page, il faut d’abord la lire, apprendre par cœur son contenu, donner aux victimes – seulement les victimes – la possibilité de décider de clore le chapitre des violations commises. Beaucoup de victimes et leurs proches souhaiteraient pouvoir tourner cette page mais n’en sont tout simplement pas capables dans la mesure où elles ont l’impression que la justice n’a pas été rendue. La lutte contre l’impunité est un élément central de la réparation et l’équité.
S’agit-il d’une vieille pratique du système ou d’un fait nouveau ?
On ne doit pas oublier la réaction du pouvoir face à certains événements politiques ayant ensanglanté notre pays. Le pouvoir a décrété l’amnistie générale après les événements du 5 octobre 1988 et les noms qui ont été cités pour avoir supervisé les séances de tortures pendant ces événements ont été nommés à des responsabilités importantes. L’affaire Massinissa Guermah et l’affaire des gendarmes de la brigade de Kaïs et beaucoup d’autres événements sont restés sans sanction. On peut conclure donc que le système politique algérien tient au sacro-saint principe de l’impunité qui est érigé en mode de gouvernance.
Est-ce la marque de Bouteflika ou alors les exigences du système actuel ?
Je crois que ce sont les exigences du système qui privilégient cette solution. D’ailleurs, le Président a été très clair, il a déclaré que « les équilibres politiques ne permettent pas plus. »
Barkat et Saïdani sont-ils des cas isolés ou est-ce l’arbre qui cache la forêt ?
Barkat, Saïdani et Cie forment une des dimensions de la crise du système politique algérien. Le niveau de corruption qui affecte les administrations publiques et la classe politique est au rouge depuis déjà plusieurs années. L’Algérie reste à la traîne, y compris dans le monde arabe. Qui n’a pas en mémoire les scandales financiers qui ont éclaboussé l’histoire de notre pays, le nombre de commissions d’enquête mises en place et dont les rapports n’ont jamais quitté les tiroirs de ceux qui les ont élaborés ? Le citoyen algérien qui ne s’est pas encore expliqué le scandale des 26 milliards des années 1990, ni le scandale El Khalifa qualifié d’arnaque du siècle, ni celui de la BCIA et encore moins celui de la BEA, et les nombreuses affaires qui n’ont pas encore livré leurs secrets, découvre le cas Saïdani et le cas Barkat et se demande toujours si ceux qui étaient à l’origine des scandales sont au-dessus des lois. Lorsque la corruption s’installe dans les rouages de l’Etat, le Trésor public devient le porte-monnaie particulier de certains responsables. Les lois deviennent gênantes et les astuces, pour les contourner, deviennent la règle cardinale. La corruption et l’impunité sont l’autre visage des Etats répressifs, dont les politiques sont basées sur la violation des droits de l’homme, des règles de la démocratie et des principes de la bonne gouvernance. En Algérie, la lutte doit être menée à l’échelle nationale par des efforts communs entre les citoyens, les médias, la justice et les honnêtes responsables qui doivent faire face à l’impunité des crimes économiques et les crimes contre la dignité humaine. Le phénomène met à nu aussi les limites de la réforme de la justice… Effectivement, car l’impunité est un phénomène politique, social et juridique. L’appareil judiciaire est incapable d’assurer la protection des droits et libertés des citoyens. La justice est exercée dans un cadre où s’entrecroisent des influences et des pressions directes et indirectes, faisant du juge un simple comptable de décisions rendues. Elle est incapable de déclencher l’action publique contre les responsables de certains rangs et certains hommes d’affaires sans l’aval des autorités politiques. Même le ministre de la Justice est incapable d’exercer ses prérogatives pour dénoncer au procureur général les infractions à la loi pénale de certaines personnes.
Les mécanismes anticorruption sont neutralisés…
La loi 01/06 est dépréciée par trois facteurs : primo, elle a abrogé des articles du code pénal qui était plus sévère, deuxio, elle parle de code de conduite des agents publics, mais jusqu’à maintenant, aucun code n’a été adopté. Et enfin, l’organe national de lutte et prévention contre la corruption, rattaché normalement à la Présidence, n’a pas été installé jusqu’à ce jour, ce qui démontre que les pouvoirs publics n’ont pas la volonté de prévenir ni de s’attaquer au fléau.
Quel impact sur le moral de la société ?
La corruption est politiquement et économiquement d’une gravité extrême, parce qu’elle entretient l’impression du « tous pourris », pervertit la libre concurrence commerciale et économique et appauvrit les pays. Bernanos disait : « L’énorme proportion des coupables finit toujours par détruire chez les non-coupables le sens de la culpabilité ». Si dans la société le crime partage le quotidien avec la corruption, le simple citoyen s’est donc résigné à suivre les exemples des corrompus, des escrocs et des trafiquants, voyant qu’ils restent impunis. Il s’est convaincu, à travers tous les exemples des scandales qu’a connus le pays et à travers les temps qui ne changent pas, que dans le monde de la politique et le monde des affaires et même dans la vie quotidienne, l’immoralité et le vice sont devenus des vertus cardinales. L’échelle des valeurs s’est renversée. Les journaux parlent clairement des candidats au Sénat prêts à payer des millions pour chaque voix. Le secteur privé qui est appelé à participer effectivement dans l’économie et de prendre l’initiative sans qu’il soit acolyte ni avec les organismes de l’Etat ni complice dans les affaires de corruption, est constitué, à l’exception de quelques entreprises, par des prête-noms, introduits dans les organismes de l’Etat et impliqués dans les affaires de corruption. Pour lutter contre les effets dévastateurs de la corruption avec son corollaire, l’impunité, il faut un changement de règles dans la société afin que la lutte contre la corruption devienne plus efficace. Il faut suspendre les immunités diplomatiques, parlementaires et judiciaires le temps des enquêtes financières, instaurer l’obligation légale faite aux dirigeants politiques de justifier de l’origine licite de leur fortune, et la mise en place d’une veille bancaire autour de ces mêmes personnes et de leur famille.
A l’instar d’autres voix, notamment dans la presse, vous avez dénoncé l’impunité à plusieurs reprises, pensez-vous que le pouvoir Bouteflika pourrait un jour faire marche arrière ?
Personnellement, je suis pour le moment pessimiste. Le bout du tunnel est très loin et la situation en Algérie est lestée par des spécificités : le pouvoir séduit la foule par la propagande, en usant du monopole des médias lourds comme moyen de persuasion de la population, et par là même désavouer ses opposants et combattre les idées qui le contrarient ; les allégeances personnelles, familiales, régionales et claniques sont les caractéristiques principales dans la gestion des institutions de l’Etat ; le refus de toute participation populaire, par peur de perdre le pouvoir et le privilège. Les responsables considèrent le peuple comme incapable, de telle façon qu’ils se sont substitués à lui dans la gestion des affaires. Le peuple n’est appelé qu’à avaliser les choix des décideurs ; les règles de droit sont bafouées, surtout par les autorités qui leur accordent peu de crédit, et l’arbitraire qui perdure a fini par désabuser la population à l’égard des lois ; le pouvoir exerce une mainmise totale sur la société alors que les citoyens se sentent complètement délaissés et expriment de plus en plus violemment leur désespoir ; la rupture totale entre administration et administrés ; les journalistes indépendants qui dénoncent la corruption et les atteintes aux droits de l’homme sont harcelés par la justice ; la faiblesse des institutions ; notre société évolue dans l’état de délabrement qui caractérise les structures politiques, économiques et sociales, ce qui menace de provoquer une série de ruptures qui pourraient s’avérer irrattrapables. On peut alors conclure que l’état actuel des choses ne peut permettre la construction d’un Etat moderne, un Etat de droit avec une justice forte et indépendante ; surtout que l’attachement à l’Etat de droit tant prôné par le pouvoir actuel représenté par Bouteflika s’avère n’être que de vains mots, destinés à séduire l’opinion internationale. -
Crime et chuchotements
Le mobile du crime ayant visé le patron de la DGSN, Ali Tounsi, assassiné dans son bureau par un de ses collaborateurs en charge de l’unité des hélicoptères, serait-il lié à des dossiers de corruption mettant en cause le responsable de cette unité, comme révélé par des indiscrétions de la presse et qui lui ont valu d’être suspendu par sa hiérarchie ? L’argument de l’acte de « démence » par lequel le ministère de l’Intérieur avait expliqué l’assassinat de M. Tounsi, s’il est biologiquement crédible – le self-control de l’instinct animal qui sommeille en chacun de nous varie en fonction de la personnalité et de la capacité à faire face à l’adversité – n’explique pas, en revanche, pourquoi et comment on en est arrivé à un tel drame.
Seule l’enquête judiciaire déterminera quelles sont les véritables motivations qui ont poussé le meurtrier à faire usage de son arme et à liquider froidement le patron de la police. Si, bien évidemment, l’enquête qui a été ouverte ne connaîtra pas le même sort que les autres enquêtes judiciaires sensibles engagées avec la même volonté proclamée de la quête de la vérité avant de sombrer fatalement dans l’oubli. Une chose est en tout cas certaine, c’est qu’avec ce grave précédent où un différend entre deux cadres dirigeants d’une institution de la République se règle par la voie des armes et de la liquidation physique, à travers un crime signé et assumé par son auteur qui est identifié et connu, cela donne toute la mesure de la difficulté de la lutte anticorruption et de son caractère à haut risque de par les enjeux et les intérêts de personnes, de groupes et de clans qu’elle sous-tend.
L’assassinat du patron de la police n’est pas un simple fait divers à mettre sur le compte d’un forcené qui n’a pas pu contrôler ses pulsions devant son supérieur. Le meurtrier n’est pas un simple policier subalterne à la dégaine facile, comme la DGSN a eu à révoquer et à traduire en justice bon nombre d’éléments du genre au cours de ces dernières années. C’est un cadre dirigeant, un gestionnaire qui ne pouvait pas, par conséquent, ne pas mesurer la gravité de son acte. Même pour laver sa conscience des accusations de corruption, fussent-elles infondées, portées contre lui et dont la presse s’est faite l’écho, ou pour se venger de son supérieur hiérarchique qui ne l’aurait pas couvert à son goût, sa fonction, l’institution stratégique qu’il servait auraient dû l’inciter à la retenue.
A ne pas franchir ce pas fatidique qui relève d’un comportement inspiré des méthodes mafieuses qui fonctionnent à la gâchette. Ce drame qui survient à l’échelle d’une administration centrale, la DGSN, qui a occupé le devant de l’actualité avec l’effort d’assainissement entrepris depuis quelque temps en son sein — lequel est diversement apprécié à l’intérieur et en dehors de l’institution — renseigne sur la prévalence de ce mal qui ronge la société, la corruption, y compris dans les secteurs stratégiques censés servir le citoyen et non des intérêts personnels. Il renseigne également sur les résistances et les écueils qui se dressent sur la voie de la lutte anticorruption qui dérange beaucoup d’intérêts. Avec ce qui s’est passé à la DGSN, on n’ose même pas imaginer dans quelle tornade le pays serait projeté si demain des scandales touchant des personnalités influentes au sein du pouvoir venaient à être déférées devant la justice !
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L'otage français libéré au Mali : Pierre Camatte serait un agent de la DGSE
L'otage français libéré au Mali : Pierre Camatte serait un agent de la DGSE L’otage français libéré au Mali : Pierre Camatte serait un agent de la DGSE Pour le libérer, l’Etat français n’a pas hésité à opérer un véritable forcing, provoquant au passage une crise diplomatique sans précédent entre le Mali, l’Algérie et la Mauritanie. L’ex-otage au Mali, Pierre Camatte, un « paisible retraité de 61 ans, engagé dans l’action humanitaire », ne serait en réalité qu’un agent de la DGSE, les services de renseignement français. C’est du moins ce qu’a rapporté, jeudi dernier, le site d’information Bakchich. Le site tient pour preuve une audition à l’Assemblée nationale du coordinateur national du renseignement à la présidence de la République, l’ex-ambassadeur en Algérie et en Irak, Bernard Bajolet. M. Camatte, l’agent secret libéré mardi dernier après trois mois de détention, écrit Bakchich, a été « carbonisé par son propre patron ». L’ex-otage au Mali, Pierre Camatte, un « paisible retraité de 61 ans, engagé dans l’action humanitaire », ne serait en réalité qu’un agent de la DGSE, les services de renseignement français. Le 27 janvier, « le M. Espionnage de Sarko » était interrogé, en commission de la défense, par le député socialiste Guillaume Garot : « Quelles informations pourriez-vous nous transmettre sur les agents de nos services retenus en otage, leur nombre, leur situation ? Quelles sont les perspectives les concernant ? » M. Bajolet a répondu : « Nous avons actuellement huit otages. Un au Mali, Pierre Camatte, quatre au Soudan, un en Somalie et deux en Afghanistan. » Les propos de l’ancien ambassadeur sont reproduits tels qu’ils figurent dans le compte rendu de l’audition publié sur le site de l’Assemblée nationale. L’agent secret « carbonisé » par son patron L’espion, démasqué par son propre chef, « travaillait sous couverture pour mieux surveiller les mouvements dans ce qui est devenu l’une des bases arrières des terroristes algériens de l’ex-GIA enrôlés aujourd’hui sous la bannière de Ben Laden ». Pour certains, note encore la même source, P. Camatte œuvrait à éradiquer le paludisme dans le nord-est du Mali pour le compte d’une ONG jusqu’ici inconnue baptisée Icare. Pour d’autres, un peu mieux informés, ce Vosgien présidait surtout le comité de jumelage entre Gérardmer dans les Vosges et Tidarmené au Mali, une association dûment enregistrée à l’hôtel de ville. « Camatte paraît donc doté, comme on dit dans les services, d’une "légende" très crédible justifiant ses allers-retours incessants entre la France et le Mali. » L’affiliation de Camatte à la DGSE ? L’Elysée dément. « C’est une fausse information. Pierre Camatte n’est pas agent de la DGSE », réagit la présidence française dans un communiqué. Le 26 novembre 2009, alors qu’il se trouvait dans un hôtel de Ménaka, au nord-est du Mali, Camatte fut l’objet d’un kidnapping. Il aurait ensuite été « revendu », selon les services de sécurité maliens, à Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a décidé de le monnayer et de l’échanger contre quatre terroristes d’Al Qaîda, emprisonnés au Mali. Il s’agit de Mohamed Ben Ali, 31 ans, et Tayed Nail, 29 ans,(Algériens), Houti Karito, 26 ans, (Burkinabé) et Beib Ould Nafa, 25 ans (Mauritanien), arrêtés à Kidal avec des armes de guerre lors d’une patrouille militaire, en avril 2009. Sous la pression française, Bamako plie. Après un simulacre de procès, les quatre islamistes sont remis à Al Qaîda. Pour « sauver le soldat Camatte », la diplomatie française s’est fortement distinguée par une débauche exceptionnelle d’énergie (deux visites en moins d’un mois de Bernard Kouchner, le ministre des AE, dans la capitale malienne). Un passage en force qui a laissé des traces aussi bien à Alger qu’à Bamako. L’Algérie et la Mauritanie ont décidé de rappeler leurs ambassadeurs à Bamako, le 24 février. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères considère que la libération par Bamako de « terroristes recherchés par des pays voisins est un développement dangereux pour la sécurité et la stabilité dans la région sahélo-saharienne et sert, objectivement, les intérêts du groupe terroriste s’activant dans la région sous la bannière d’Al Qaîda ». Le porte-parole de l’Union pour la République (parti au pouvoir en Mauritanie), Saleh Ould Dehmache, a jugé que la décision malienne est à même « d’encourager et rétribuer les forfaits de ces groupes hors la loi qui menacent la paix dans toute la région ». Par Mohand Aziri
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Algérie : dix-huit ans après le déclenchement de la « sale guerre », le combat contre l’impunité avance
Algeria-Watch, 11 janvier 2010
Le 11 janvier 2010 marque le dix-huitième anniversaire du putsch des généraux d’Alger contre leur peuple. Ce jour-là, en 1992, le pays a basculé dans le non-droit et le terrorisme d’État. Pendant plus de trois ans, l’État a fonctionné sans Constitution, sans Parlement, sans président, tandis qu’une mise au pas progressive de tous les secteurs de l’administration et de la société a permis, dans une atmosphère de plus en plus marquée par la terreur, de démanteler les acquis sociaux.
Pour briser dans l’œuf la volonté de changement exprimée par la majorité des électeurs qui s’étaient exprimés en faveur du Front islamique du salut (FIS) au premier tour des élections législatives, les généraux « janviéristes » à l’origine de ce coup d’État ont ensuite poussé la terreur à son paroxysme, dans une « sale guerre » qui se révèle une sinistre répétition des exactions de l’armée française lors de la guerre de libération (1954-1962), en particulier dans les méthodes utilisées et le nombre de tués (plus de 200 000 personnes).
À cette différence (essentielle) près que, cette fois, les assassins et les tortionnaires étaient des militaires algériens, commandés par les généraux de la police politique (le Département de renseignement et de sécurité, DRS, ex-Sécurité militaire) et de l’Armée nationale populaire (ANP), héritiers indignes des combattants de la guerre de libération. Leur seul objectif : préserver l’accaparement à leur profit et celui de leurs clientèles des milliards de dollars de la rente pétrolière. Ce régime d’essence totalitaire imposé par ces « décideurs » est toujours en vigueur aujourd’hui, incarné notamment par le général Mohamed « Tewfik » Médiène, chef inamovible du DRS depuis septembre 1990 (âgé de 70 ans à ce jour).
Le divorce est complet entre la société et le pouvoir
À partir de janvier 1992, les « janviéristes » ont déclenché la guerre totale : des camps de concentration aux centres de détention au secret, des dizaines de milliers de personnes ont été enlevées, torturées, exécutées ou ont disparu ; des assassinats ciblés aux massacres collectifs, des dizaines de milliers ont été victimes de groupes armés d’obédiences multiples, commandités par différents centres coordonnés par le DRS.
La particularité de l’Algérie, si proche à la fois de l’Europe et des autres pays du Maghreb et du Machrek, c’est que la terreur y a sévi à huis clos. Tout au long des années 1990, les chefs du DRS ont réussi à éloigner de nombreux témoins algériens et étrangers à coup d’assassinats et attentats à la bombe. Ceux qui osaient mettre en doute la version officielle d’un terrorisme sauvage qui n’agirait que pour « enfoncer le pays dans le Moyen-Âge » risquaient leur vie et étaient traités au mieux d’imbéciles, au pire de complices voire de terroristes. Rappelons-nous le courage des mères de disparus qui, dès 1997, ont interpellé les autorités algériennes avec les mots suivants : « Vous nous les avez enlevés vivants, rendez-les nous vivants. » Quelle réponse ont-elles obtenu ? « Il n’y a pas de “disparus”. Il n’y a que des terroristes. Même leurs familles sont des terroristes1. » À ce jour, il est interdit d’incriminer des agents de l’État pour leurs crimes : non seulement aucune plainte n’est recevable, mais est passible d’une peine de prison de trois à cinq ans toute personne qui « utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire, fragiliser l’État, nuire à l’honorabilité de ses agents qui l’ont dignement servie, ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international2 ».
Si ces « années de sang » ont décimé l’opposition dans toutes ses facettes à la fois politiques, associatives, culturelles, ni les multiples élections, ni les distributions d’argent, ni une « réconciliation » dictée d’en haut n’ont pu lever le lourd contentieux entre la société et le pouvoir. Celui-ci s’est totalement discrédité et ce ne sont pas les scènes de liesse lors de la victoire de l’équipe de football en novembre 2009 qui traduiraient une reconquête d’une quelconque confiance des Algériens. Le divorce est consommé, car trop de morts s’interposent, trop de souffrances persistent en raison du refus de faire la lumière sur ces crimes, de reconnaître les responsabilités et de sanctionner les coupables. En attendant, les victimes sont contraintes de côtoyer leurs bourreaux et les commanditaires continuent de se pavaner dans les cercles du pouvoir.
Les responsables des graves violations des droits humains, qualifiées par certains experts de l’ONU de « crimes contre l’humanité », sont de plus en plus souvent cités nommément. Les chaînes de commandement sont dans de nombreux cas établies. Désigner aujourd’hui le DRS comme le principal responsable de crimes s’est banalisé. En revanche, cette avancée ne se traduit pas encore par une volonté politique de l’opposition d’exiger la vérité et la justice en Algérie même comme préalable à toute sortie de crise. Or l’exemple de l’Argentine montre que c’est grâce à la revendication obstinée de vérité et de justice par les familles de victimes qu’il a été possible dans ce pays, bien des années après la fin de la dictature militaire ayant sévi de 1976 à 1983, d’obtenir l’abrogation des lois d’amnistie qui protégeaient les chefs et les agents criminels de cette dictature et de faire juger nombre d’entre eux.
Luttes sociales et mobilisations pour la vérité et la justice
Mais l’année 2009 a montré que de nombreux combats sont menés malgré le souvenir de la terreur et la répression encore aujourd’hui régulièrement déclenchée pour venir à bout des revendications sociales et politiques. Des luttes pour plus de justice sociale sont de plus en plus souvent lancées par des syndicats autonomes ou autres organisations et ont montré, tels les syndicats de l’éducation qui ont suivi une grève de trois semaines en novembre 2009, que la victoire est accessible. S’ajoute à cela que, sur ce front social, la bataille de l’information a connu une avancée décisive : alors qu’il y a quelques années leurs grèves étaient à peine connues au-delà des concernés, aujourd’hui la presse algérienne et en partie internationale s’en fait l’écho. Un Comité international de soutien au syndicalisme autonome algérien s’est créé « dans le but d’informer l’opinion sur la réalité des luttes syndicales algériennes, de les soutenir et de lever les équivoques entretenues par un système qui n’a plus que la violence et la coercition comme leviers sur la société3 ».
La chape de plomb qui entoure les crimes commis à la suite du coup d’État de 1992 a connu elle aussi de nouvelles fissures. Le combat mené pour la vérité sur les disparitions forcées fait des progrès malgré les manœuvres de l’État pour clore ce dossier définitivement : en l’absence de toute enquête judiciaire visant à établir les circonstances exactes de ces enlèvements suivis de disparitions et de poursuites des responsables, des milliers de cas ont été recensés par des ONG de défense des droits humains, publiés4 et transmis au Groupe de travail sur les disparitions forcées de l’ONU5 ; et des dizaines ont fait l’objet de plaintes auprès du Comité des droits de l’homme de l’ONU. Mais en cette année 2009, il faut surtout se réjouir de la première mobilisation d’enfants de disparus avec la constitution en mai 2009 de l’association Mich’al des enfants de disparus de Jijel, qui « assument la responsabilité qui leur incombe pour soutenir leurs aînés et continuer un combat de longue haleine6 ». Aujourd’hui, les langues se délient, les victimes et leurs familles ne se terrent plus de peur des représailles : elles parlent de leurs souffrances et désignent nommément les hommes qui les leur ont infligées, leurs grades et les services où ils sont affectés.
La recherche de la vérité passe aussi par la dénonciation des agissements de structures relais de l’État et notamment, dans le domaine des droits de l’homme, de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH). La « commission Ksentini », comme elle est communément appelée, existe surtout par la voix de son président Me Farouk Ksentini, qui, au lieu de rappeler au gouvernement algérien ses engagements et obligations en matière de respect des droits de l’homme, fustige régulièrement les organes de l’ONU et les organisations de défense des droits de l’homme. Il refuse par exemple la visite dans le pays de rapporteurs spéciaux de l’ONU sur la torture ou les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires ; et il a prétendu que la moitié des disparus sont en réalité des personnes « qui ont rejoint le maquis et qui sont mortes par la suite ou des personnes qui se trouvent cachées à l’étranger7 ».
Force est de constater que son rôle n’est pas de représenter les victimes de violations face à l’État, mais au contraire, de protéger celui-ci de leurs accusations contre ses agents. En conséquence, la rétrogradation du statut international de la « commission Ksentini » en juin 2009 par le Comité international de coordination des institutions nationales (CCI)8, qui a repris dans sa décision les arguments développés par l’organisation Alkarama9, est une satisfaction pour les défenseurs des droits humains. Après quelques modifications de pure façade, la Commission a soumis une nouvelle demande de « statut A » qui lui permettrait d’être autrement plus présente aux divers niveaux de l’ONU que présentement. Il reste à espérer que les experts reconnaîtront que cette institution ne remplit pas son rôle d’« interface » entre la société et le pouvoir, et qu’elle reste une institution satellitaire de celui-ci.
Avancées dans l’affaire des moines de Tibhirine
Il est un autre dossier où des avancées ont été réalisées ces derniers mois : l’affaire de l’enlèvement et de l’assassinat des moines de Tibhirine en 1996, que la justice française avait quasiment enterrée pendant de longues années. En juin 2009, elle a connu un rebondissement avec le témoignage d’un ancien officier du contre-espionnage français en poste à l’époque des faits à Alger, selon lequel une « bavure » de l’armée algérienne serait à l’origine de la mort des religieux. Le juge français en charge de l’enquête depuis 2008 semble disposé à traiter ce dossier avec tout le sérieux nécessaire. Cette affaire, telle que présentée par les officiels algériens et français et relayés jusqu’à présent par la plupart des médias, comporte tant d’invraisemblances et de contradictions que de plus en plus souvent une responsabilité du DRS dans le déroulement de ce drame est évoqué dans les médias, ce qui n’était pas le cas il y a encore peu de temps.
Pouvoir mettre en cause pénalement des responsables du DRS pour l’enlèvement et l’assassinat des moines de Tibhirine contribuerait aussi à lever un tabou qui persiste à ce jour dans d’autres cas d’exécutions extrajudiciaires, mais surtout dans le dossier des massacres collectifs commis durant la « décennie de sang » et en particulier entre 1996 et 1998. Des groupes non identifiés (se revendiquant des Groupes islamiques armés), composés de plusieurs dizaines d’individus, ont pu alors commettre ces tueries notamment à Bentalha et Raïs, faisant à chaque fois plusieurs centaines de victimes, avant de s’enfuir alors que ces lieux étaient encerclés par l’armée. À ce jour, aucune enquête sérieuse n’a été diligentée et aucun procès digne de ce nom n’a jugé les responsables et leurs commanditaires.
Si aujourd’hui la peur des victimes de témoigner est progressivement surmontée, les responsables des graves crimes commis en Algérie savent qu’à défaut de poursuites dans leur pays, ils ne sont plus à l’abri de la justice internationale. La plainte pour acte de torture déposée au mois d’octobre contre Bouguerra Soltani, en visite en Suisse, est là pour le leur rappeler.
Notes
1 Le Monde, 24 septembre 1997.
2 Ordonnance n° 06-01 du 28 Moharram 1427 correspondant au 27 février 2006, portant mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, article 46.
3 CISA, « Entre répression et manipulations : le courageux combat des syndicats autonomes algériens », 15 novembre 2009, <www.algeria-watch.org/fr/article/pol/syndicat/cisa_combat_syndicalistes.htm>.
4 L’association Algeria-Watch et le docteur Salah-Eddine Sidhoum avaient établi en 2002 une liste de près de 4 000 disparus, complétée en 2007 par plus de 1 500 fiches individuelles de disparus. Ce travail se fondait sur les informations recueillies notamment par les avocats des familles de disparus et les organisations des familles de disparus. Algeria-Watch continue depuis à compléter cette banque de données grâce à l’engagement d’associations comme Mich’al, dont un des objectifs est de répertorier les cas de disparitions forcées dans la région de Jijel (voir Algeria-Watch et Salah-Eddine Sidhoum, « Les disparitions forcées en Algérie : un crime qui perdure », janvier 2007, actualisé janvier 2009, <www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvdisp/cas_disparitions/disparitions_introduction.htm>).
5 Alkarama et Algeria-Watch, « Algérie : plus de cent autres cas de disparition forcée de la région de Jijel devant l’ONU », 31 décembre 2009, <www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvdisp/100_cas_presentes_onu.htm>.
6 Association Mich’al des enfants de disparus de Jijel, Communiqué de presse n° 1, 24 juin 2009, <www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvdisp/amedj_constitution.htm>.
7 Le Quotidien d’Oran, 8 décembre 2005. Alors qu’il avait soutenu quelques mois plus tôt que « les éléments des forces de sécurité algériennes sont responsables, à titre individuel, de 6 146 cas de disparitions de civils » (Le Monde, 3-4 avril 2005).
8 Alkarama for Human Rights, « Algérie : l’institution nationale des droits de l’homme devant le Comité international de coordination des INDH », 20 juin 2009, <http://fr.alkarama.org/index.php?option=com_content&view=article&id=478>.
9 Alkarama for Human Rights, « Algérie-ONU : l’institution nationale des droits de l’homme (CNCPPDH) sur la sellette », 15 mai 2009, <http://fr.alkarama.org/index.php?option=com_content&view=article&id=461>.
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Algérie: Menaces de mort contre le Dr Salah-Eddine SIDHOUM
, militant des Droits de l’Homme Posté par Le Quotidien d'Algérie, 19 février 2010 Ce jour, vendredi 19 Février 2010 à 08h45, le Dr Salah-Eddine SIDHOUM militant bien connu des Droits de l’Homme en Algérie – actuellement privé de sa connexion Internet – m’a informé, depuis son téléphone mobile qu’il a été appelé plusieurs fois la veille, entre 21h00 et Minuit, par un individu qui l’a, à chaque fois grossièrement insulté et menacé de mort. Le numéro du mobile d’où sont partis ces appels et ces menaces est : — 07 70 44 82 11 –. Je porte cette grave information à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale, pour dénoncer les méthodes mafieuses des insatiables criminels, tenants du pouvoir politique – civil et militaire – en Algérie, qui n’ont pas eu assez de plus de 18 ans d’Etat d’Urgence de plus de 200.000 morts, de plus de 20.000 disparus et du pillage de dizaines de milliards de dollars volés au détriment du peuple et du patrimoine national algérien. Signé : Abdelkader DEHBI. PS: A signaler que le Docteur Sidhoum avait lancé, depuis quelques jours seulement, une vaste initiative pour enquêter sur les avoirs des barons du régime à l’étranger. Il avait sollicité la collaboration d’avocats et de groupes d’avocats, amis de l’Algérie, pour étudier les voies et moyens en vue de déposer plainte contre ces satrapes, et demander officiellement à la communauté internationale de geler ces comptes, ainsi que toutes les possessions de ces barons du régime, partout dans le monde, en attendant de les restituer au peuple algérien.
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Histoire et Identité : Les Arabes ont-ils conquis l’Algérie?
Le débat secouant la société algérienne sur la question cruciale de l’identité arabe ou berbère de l’Algérie nécessite un retour à la source de ce clivage. L’origine en est, bien entendu, l’expansion arabe en Afrique du nord. Certains affirment que les Arabes n’ont jamais conquis l’Algérie, d’autres se revendiquent une origine arabe justifiant ainsi l’identité arabe de l’Algérie. Qu’en est-il en réalité? Afin de répondre à cette question, deux périodes, marquées par deux mouvements d’expansion majeurs, doivent être prises en considération : La période de la première expansion et celle ayant trait à la seconde, celle les Béni-hillals
Première vague: Période 700-973
Les Arabes, après avoir imposé leur dominations sur La Tripolitaine (Libye) et l’Ifrikiya (Tunisie) s’imposeront face aux Berbères (698) dirigés par Tarik Ibn-Ziad, les intègrent à leur armée et continuent leur expansion vers l’Ouest en suivant l’axe Biskra-Tlemcen et Tanger pour finalement conquérir l’Andalousie (711). Dans le cadre algérien, seul le Constantinois fera l’objet, de leur part d’une présence de type militaire, caractérisée, par ailleurs, par une forte méfiance vis-à-vis des populations locales. En effet, la région voit l’installation, sur son sol, de forteresses dans le Hodna et le Mzab qui montaient la garde face à l’Aurès et d’autres dans la région de Annaba contre la Kabylie, renforçant par là même l’enracinement des populations berbères dans les montagnes. Les Arabes établiront avec les Berbères des relations distantes, marquées surtout par le désir de soumettre les habitants au payement de l’impôt (villes) ou du tribut (campagnes). Cette politique déclenchera de la part des communautés Berbères de nombreuses insurrections qui s’étaleront durant tout le 8ème siècle et créeront un contexte approprié à la naissance d’un mouvement d’opposition non- arabe: il s’agit du kharidjisme (700-799), qui est le premier mouvement de remise en cause de la présence ethno-arabe en Afrique du nord. Les révoltés berbères adhèrent, en effet, à ce mouvement, de type islamique, et l’utilisent comme idéologie de contestation et de mobilisation face au pouvoir arabe. Il se localisera dans le Mzab, et mènera, sous la direction de Ibn Rustum, émir de Tahart, la guerre contre les troupes arabes mais il ne réussira pas à s’étendre en dehors des régions sahariennes. Les troupes arabes, dirigées par le gouverneur du Mzab, Aghlab vaincront les Kharidjites, et les obligeront à s’engager à vivre dans leurs cités du Mzab. Les Aghlab bénéficient, pour cette victoire du pouvoir au Maghreb. En effet en 800, le premier Aghlab obtient le titre Émir et il le lèguera à ses héritiers. La dynastie aghlabide règnera sur le Maghreb pendant tout le 9ème siècle (800-900). Elle concentra ses actions sur la Tunisie et le Maroc, régions riches et prospères et sources d’impôts et de tribut. Les Aghalabides ne s’intéressèrent pas au territoire proprement algérien car celui-ci n’offrait aucun intérêt économique. Même le Constantinois, proche du centre du pouvoir (Kairouan) est ignoré, car il brille, comparativement à la Tunisie, par sa pauvreté. Pauvre, la région est délaissée à elle-même, de sorte que les Aghlabides n’entreprirent aucune campagne pouvant aboutir à l’installation d’une population arabe dans cette contrée. Plus encore, ils établirent avec les populations un rapport basé sur la force et la distance, rapport symbolisé par les forteresses, comme mentionnées ci-haut. Cette marginalisation, dont étaient victimes les Berbères, en fera un terrain fertile pour les ennemis des Aghlabides, à savoir, Les Fatimides. Alliés du mouvement abbaside, les aghlabides vont, en effet, être la cible d’un deuxième mouvement de remise en cause de leur présence en Afrique du nord, entre 900 et 976. Il s’agit du chiisme. Adeptes de l’imam Ali, les chiites ou Fatimides, se posèrent en adversaires des Abbassides au pouvoir en Orient et au Maghreb. La contreverse portait sur la succession du prophète de l’Islam. Une guerre entre les deux camps s’en suivit et le conflit se transposa au Maghreb. Les dirigeants arabes du mouvement, réussirent à convaincre certaines tribus berbères du Sud-constantinois de se joindre à leur lutte. Ces Berbères vont constituer la force de frappe de l’armée fatimide et participer aux assauts contre le pouvoir arabe en Afrique du nord. La guerre entre les deux tendances (Abbassides et Fatimides) s’est étalée de 902 à 946 pour finalement se conclure par la victoire des fatimides. Ce mouvement, dirigé par des Arabes avec des groupes berbères, comme supports, qui a eu comme champs d’action l’axe Tunisie-Sahara-Maroc mais non pas l’Algérie-nord (constantinois, Kabylie, Algérois, Oranie), n’eût pratiquement aucun impact sur la composition ethno-berbère de la population algérienne. Bien plus encore, sa victoire sur les Aghlabides donna lieu à un événement majeur qui allait faire chuter la présence arabe en Algérie au point zéro. Il s’agit de la décision du calife fatimide Al-Mu’izz, dernier suzerain arabe au Maghreb (Tunisie), de conquérir l’Égypte. Cette action entreprise, avec l’aide d’une armée composée de 100 000 cavaliers Berbères (Kotamas,Sanhadjas), originaires en majorité du sud-constantinois, vit le départ des populations arabes d’Afrique du nord et la transmission du pouvoir à des Berbères islamisés(Zirides). Cette évolution aboutit à une disparition totale de l’élément arabe en Algérie de sorte qu’on peut dire que la première vague arabe ayant établi sa domination sur l’Afrique du nord, ne fut pas, dans l’espace algérien, une colonisation de peuplement. La présence arabe se localisa, en effet, en Tunisie, au Maroc et en Andalousie, en raison de leur potentiel dans les domaines agricole et abricole. L’Algérie fut essentiellement une zone de passage suivant l’axe Sud-constantinois-Biskra-Tahert-Tlemcen. Qu’en sera-t-il avec la deuxième vague, celle des Béni-hillal (1051) ? Sera-t-elle une colonisation de peuplement, ou bien un mouvement passager sans aucun effet sur le caractère berbère de l’Algérie ?
Seconde Vague : Les Béni-hillals (1051-1163)
Ces tribus arabes, ont migré en Afrique du nord en 1051. Leurs mouvements se sont inscrits par rapport à trois axes. En premier la Tunisie. Les tribus arabes renversent le pouvoir central des Zirides et imposent leur domination. Chaque chef de tribu accapare une principauté, impose son autorité, soumet les habitants des villes à payer une redevance et les cultivateurs et arboriculteurs à donner une partie de leurs récoltes de blé, de dattes, et d’olive (un tribut), se charge du commerce ou bien le contrôle. En deuxième, le Maroc. Leur avancée, dans un premier temps vers l’Ouest est stoppée nette par des tribus berbères (Zénètes), fidèles au pouvoir marocain, de sorte qu’ils ne conquérront pas le Maroc. Ils rebrousseront chemin vers la Tunisie, ou bien s’adonneront à la razzia, soit des villes limitrophes des hauts plateaux, provoquant ainsi la ruine de Tahert, soit à l’encontre des caravanes commerciales allant de l’Est à l’ouest entraînant ainsi un déplacement des routes commerciales traditionnelles vers l’intérieur du Sahara. En troisième lieu, le Sahara:Une partie des tribus se retrouvent intégrées avec le temps dans le commerce transaharien sillonnant les régions sahariennes. Un commerce surtout autour de Sidjilmassa, zone ou les nomades allaient échanger la poudre d’or contre le sel, pour passer ensuite par vingt quatre oasis-escales, lieu de chargement des dattes et finalement pour se diriger vers l’Orient, l’Andalousie ou bien, le Maroc ou la Tunisie, une région qui par ailleurs a reçu le plus grand nombre de nomades arabes. Qu’en est-il, sur ce point de l’Algérie, en d’autres mots, les nomades arabes se sont-ils établis dans l’espace formant aujourd’hui l’Algérie ? Quatre zones, pouvant permettre de répondre à cette question, sont à distinguer : Le Constantinois, la Kabylie/Aurès, l’Algérois et l’Oranie. S’agissant du Constantinois, exposé à la Tunisie, il est marqué par une paix relative entre Arabes et Berbères pendant les cinquante premières années. Néanmoins, par la suite les Arabes poussèrent leurs incursions et les razzias vers cette région restée sous l’autorité des Hammadides, dynastie berbère. L’émir An-nasir, chef de cette dynastie, ébranlé par les attaques arabes évacua la région et reflua vers l’ouest, au-delà des montagnes de la petite Kabylie. Il fonda An-nasiriya (bédjaia), un lieu choisit car les montagnes, inaccessibles aux chameaux, moyen de déplacement des nomades, offraient une protection certaine contre les attaques arabes. L évacuation par l’émir du constantinois créa un champ libre pour les troupes arabes. Vont-elles l’occuper comme dans le cas de la Tunisie ? Le Constantinois qui donnait sur la Tunisie se composait, schématiquement, de trois régions: a)- la plaine d’Annaba qui n’offrait pas de point d’ancrage, c'est-à-dire une économie agricole, en d’autres mots une paysannerie pouvant, comme dans le cas de la Tunisie, fournir un tribut ou un impôt. C’est une région parcourue par des éleveurs de moutons, vivant à la limite de la survie, refusant de payer des impôts ou un tribut. Les montagnes environnantes constituaient pour eux un refuge sûr face aux incursions arabes. De fait, la plaine d’Annaba ne constituait pas un fort attrait pour les nomades arabes. Ces derniers ne s’établirent pas dans cette région. b)- Axe plaine d’Annaba-Sud constantinois. Cette zone qui allait de la plaine d’Annaba au sud-constantinois était une région boisée parcourue aussi par des éleveurs berbères, relativement pauvres, et qui, en cas d'attaques nomades, se réfugiaient dans les montagnes. Ils le firent d’ailleurs, fuyant les razzias arabes, donnant lieu ainsi à la naissance de villages encore présents aujourd’hui. Comme dans le cas précédent, les Arabes, impuissants à obliger les Berbères de cette région à leur fournir des moyens de subsistance, ne s’y établirent pas. c)- La troisième région est le sud de Constantine, une région marquée par deux éléments ayant suscités la convoitise des tribus arabes (Athbej) : une activité agricole autour de la production de céréales qui soumit les paysans au harcèlement et aux razzias ainsi qu’une route empruntée par des caravanes venant du Sahara et se dirigeant vers le port de Bédjaia ou la Tunisie. Cette région qui était sous contrôle des hammadites devint le théâtre de batailles fréquentes entre les nomades arabes qui contrôlaient une bonne partie de la Tunisie et les Berbères. Les nomades cherchaient à imposer leur domination aux paysans ainsi que leur contrôle sur cette nouvelle route caravanière allant du Sahara à Bédjaia, devenue port d’exportation. L’issue du conflit entre les deux groupes semblait incertaine quand une élément extérieur à la région allait précipiter les événements : La montée en puissance des Mouahidines (Almohades) au Maroc. Abdelmoumem, l’émir de cette dynastie, décida, en effet, d’organiser une expédition militaire afin d’imposer son autorité sur l’Ifrikiya ou les Hillaliens disposaient du pouvoir. Une bataille qui dura quatre jours eût lieu en 1151 à Sétif. L’armée almohade fit face aux Hillaliens, les écrasa et les entraîna à fuir la région vers le désert tunisien et libyen. Les troupes almohades poursuivirent leur déploiement vers la Tunisie, dans le but de mettre fin définitivement au pouvoir des Béni-hillals : Début 1159, Tunis fut conquise, Mahdiya prise, ainsi que Sfax, Sousse, Gabès et Tripoli. Défaits et définitivement terrassés, les Arabes disparaîtront totalement comme pouvoir de l’ensemble de l’Afrique du nord. Ils se disperseront au point ou peut-être beaucoup d’entre eux retourneront vers l’Orient. On n’entendra parler d’eux par la suite, dans les écrits de Ibn-khaldoun, que comme individus enrôlés comme soldats-mercenaires dans les armées marocaines. En ce qui a trait à l’Algérie, la plus grande des conséquences de cette victoire fût la disparition de l’ethnie arabe du Constantinois. Une disparition qui évita à cette région la même évolution que la Tunisie. Une situation que la Kabylie et les Aurès ont pu aussi éviter en raison de la topographie. Les montagnes furent en effet, une forteresse à laquelle les Arabes évitèrent de s’attaquer. En effet, ils n’y mirent jamais les pieds. Et pour cause, les nomades, ne sont à l’aise que dans le désert ou bien dans les plaines. Des régions qui ne les attirent que dans un cas: la présence d’une paysannerie qu’ils peuvent soumettre et exploiter à outrance. Une situation qui n’existe, par ailleurs, ni dans l’Algérois, ni dans l’Oranie et qui explique que ces deux régions n’aient pas été investi par les nomades arabes, n’aient pas connu de présence ou de conquête arabe. L’Algérois, région boisée, ne fut pas aussi une zone attractive. Les plaines de l’Algérois étaient, en effet, boisées, non cultivées, relativement désertes. Il n’existait pas dans cette région, comme dans le cas de la Tunisie, une paysannerie pouvant susciter la convoitise des Arabes. L’Oranie offrait le même visage que l’Algérois. Plus encore, elle était non seulement boisée mais aussi couverte de marécages. Cela dit, si pour la Kabylie et les Aurès, le désintérêt des Arabes pour ces régions est évident du fait de leur inaccessibilité aux chameaux, leur principal moyen de déplacement, dont ils ne se séparent jamais, s’agissant de l’Algérois et de l’Oranie, les nomades auraient pu, dirait-on, occuper le sol et travailler la terre ou bien devenir éleveurs de bétails. La réponse est non car une telle situation est inimaginable et impossible et elle s’explique par la sociologie des nomades. En effet les nomades ne se voient que dans le nomadisme qu’il pratique dans le désert à travers le convoyage des caravanes, le transport des marchandises, les razzias et l’élevage des chameaux. Activité noble par excellence. En dessous, vient la catégorie élevant le mouton, une situation dégradante. En dessous de ce dernier, l’éleveur de bœufs ou de buffles relève de la dernière catégorie, celle des affreux sédentaires. Le travail de la terre est étranger à la vie du nomade, une activité méprisante et dégradante, car le nomade rejette la sédentarisation. Il est toujours en mouvement. Le seul compromis pour lui de se stabiliser dans un environnement précis est la possibilité, comme dans le cas de la Tunisie, de soumettre au servage une population paysanne, population qu’il exploite à fonds, poussant, par inconscience, les paysans à la ruine et à la fuite. Une situation, le ramenant à la vie d’éleveur et de nouveau au départ vers d’autres cieux. Un cycle signalé par Abdellah Laroui, dans son livre, Histoire du Maghreb. Une telle situation ne pouvait se réaliser dans l’Algérois et dans l’Oranie étant donné l’absence d’une économie agricole et arboricole (arbres fruitiers). Un cas de figure qui explique pourquoi les tribus arabes n’ont pas imposé leur domination sur l’Algérie. La présence arabe a été restreinte dans l’espace algérien, au Sahara (Mzab) t elle finira aussi par disparaître. En effet, le déclin du commerce transaharien autour de l’or de sidjilmassa, voies détournées par les Portugais arrivés par l'Océan, mettra fin à leur présence dans cette région. Tous ces faits expliquent pourquoi le phénomène de la migration des tribus arabes en Afrique du nord n’a pas abouti à leur installation dans l’espace algérien. L’analyse de cet aspect sous l’aspect de la sociologie des nomades et de leur philosophie de la vie (nomadisme et mépris de la sédentarisation), la topographie algérienne (montagnes-forteresses), l’économie pratiquée (éleveurs de bétails dans le constantinois, absence de paysans), la géographie (plaines marécageuses et boisées), l’attrait du Maroc et la Tunisie, régions très prospères sur le plan économique et dirigées par des pouvoirs, notamment le Maroc, grands recruteurs, après 1151 (bataille de Sétif) de Hilaliens, comme mercenaires, permet de comprendre pourquoi l’Algérie n’a pas subi de conquête ou de colonie de peuplement arabe, et que, les Algériens, même ceux parlant l’arabe algérien ( en réalité un mélange de l’arabe classique et du berbère), sont dans leur totalité des Berbères.
ARISTOTE,
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Assassinat de Tounsi : Les faits selon Radio Kalima
Contrairement à la version du ministère de l’intérieure qui parle d’acte de démence, nos informations indiquent clairement qu’il s’agit d’un acte réfléchi et froidement exécuté. Selon nos informations recueillies à Alger, le directeur général de la sureté nationale, M Ali Tounsi, a été assassiné dans son bureau jeudi 25 février à 10h du matin. Ce jour là, il a rendez vous avec M. Oultache Chouaib, directeur de l’unité aérienne de la sureté nationale, (la flotte d’hélicoptères de la police) basée à Dar El Beida. Depuis quelques temps, les relations entre les deux hommes se sont détériorées. A la suite d’un différent entre les deux hommes, M. Ali Tounsi, patron de la police depuis près de quinze ans, a fait comprendre à M. Oultache Chouaib qu’il ne comptait plus sur son travail et qu’il envisageait de le mettre à la retraite, tout comme d’autres cadres de la DGSN. Cette décision n’était visiblement pas du gout de l’ancien militaire. Ce colonel à la retraire, âgé de 64 ans, pilote d’aviation, est parfaitement sain d’esprit et il n’est pas du genre à se laisser faire. Lors de ce rendez vous, il entendait bien le faire comprendre à son patron. M. Oultache arrive à 10h précise et les deux hommes s’enferment dans le bureau de Tounsi. Les deux hommes s’enferment dans l’immense bureau du patron de la police. Une fois à l’intérieur, le colonel sort son arme et tire froidement cinq balles sur Ali Tounsi qui décède dans son bureau. Son premier forfait accompli, l’homme sort. Il demande à la secrétaire de Tounsi, qui n’a rien vu ou entendu ( Le bureau du DGSN est insonorisé) d’appeler d’autres responsables de la DGSN. Le chef de la sécurité d’Alger arrive parmi les premiers sur les lieux. Il voit l’assassin avec une arme à la main. Eclate alors une fusillade qui fait plusieurs blessés dont M. Oultache. L’assasssin, touché, est évacué vers Ain Naadja avec les treize autres personnes blessées dans la fusillade dont le directeur de cabinet de Ali Tounsi et le chef de la sureté d’Alger.
Pourquoi le ministère de l’intérieure veut il faire croire à un acte de démence, alors que les conflits entre des cadres de la DGSN et le ministère de l’intérieure sont un secret de polichinelle. A plusieurs reprises, en 2008 et en 2009, des décisions de Ali Tounsi, de nominations de hauts cadres dans l’institution qu’il dirige, n’ont pas été validé par son ministre de tutelle, Yazid Zerhouni. Les désaccords entre les deux hommes sur les nominations des cadres à des postes sensibles sont sorties du cercle restreint et se sont retrouvées dans la presse.
Quel mobile a t-il donc poussé un homme de 64 ans, expérimenté, à commettre l’irréparable? Il faudra trouver autre chose que la version de la démence pour expliquer un geste pareil dans un contexte politique perturbé. Il faudra probablement attendre l’enquête pour comprendre les véritables motifs d’un tel acte, à condition, bien sur, qu’on ne cherche pas à se cacher derrière la folie pour éviter de chercher dans la raison.
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Le nom de Bouteflika n'est pas jugé digne du Nobel 2007
Le 12 octobre prochain, on saura le nom du vainqueur du prix Nobel de la Paix 2007. Ce ne sera pas celui de l’Algérien Abdelaziz Bouteflika. Pourtant le nom du président figure parmi les 181 personnalités présélectionnées grâce à la pression du « Comité de soutien au prix Nobel » dirigé par des députés du RND et du FLN et à un lobbying développé à coups de millions de dollars puisés dans le budget de l’Etat . Mais ce travail de propagande n’a, au final, convaincu personne, à commencer par Geir Lundestad, qui dirige l'Institut norvégien Nobel, où se réunissent les membres du comité : Bouteflika ne figure même pas parmi les trente favoris. Aucune personnalité d’Oslo ne le soutient. Même la juge Eva Joly, norvégienne et influente à Oslo, invité à Alger dans ce but, a dressé du président algérien le portrait peu glorieux d’un « geôlier » qui emprisonne les journalistes.Le prix Nobel de la Paix 2007 irait à un des grands militants qui luttent pour faire cesser les problèmes climatiques dramatiques auxquels le monde fait face : Sheila Watt-Cloutier, de la communauté Inuite (notre photo), l'ex-vice-président américain Al Gore ou Rajendra Pachauri, le président du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec).
Ce sera l’une de ses personnalités qui recevra les honneurs et le chèque d'une valeur de 1,5 million de dollars (1 million d'euros environ) le 12 octobre à Oslo
Al Gore est en bonne place pour être récompensé pour son film “Une vérité qui dérange” qui a mis en lumière les risques induits par le réchauffement climatique,. Sheila Watt-Cloutier elle, est citée sa hargne à sensibiliser la planète au sort des cultures indigènes menacées par une montée des eaux.
Abdelaziz Bouteflika est recalé pour son image détestable de dirigeant totalitaire qui persécute les citoyens, les journalistes et les opposants, pour son hégémonisme que trahit son désir d’arracher un 3è mandat et pour l’exécrable image que renvoie son pouvoir, l’un des plus corrompus de la planète selon Transparency
Pourtant un autre chef d’Etat candidat au Nobel, le président bolivien Evo Moralès, a bénéficié d’une bien meilleure impression. Ancien dirigeant syndical arrivé au pouvoir par les urnes et premier président indigène de l’histoire de la Bolivie, le socialiste Evo Morales est particulièrement apprécié des mouvements sociaux indigénistes d’Amérique latine, qui appuient sa candidature au Nobel de la paix. -
Alger en émoi après l'assassinat d'Ali Tounsi
La capitale Alger est bloquée, après l'attentat qui vient de coûter la vie au Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) Ali Tounsi victime, jeudi 25 février, d’un attentat dans son bureau à Alger.
Les barrages de police et même, dit-on, de l'armée, encadrent la ville.
Aucune information n'a encore filtré sur les circonstances de cet assassinat attribué à un collaborateur de M. Tounsi. -
Assassinat de Tounsi : quelle version croire ?
Comment le directeur général de la Sûreté nationale algérienne, Ali Tounsi, a t-il été tué jeudi ? "Par balles par un de ses collègues lors d'une réunion à Alger", a confirmé le ministère de l'Intérieur, qui ajoute, dans un communiqué que "le décès de M. Ali Tounsi est survenu à 10H45 (09H45 GMT) lors d'une séance de travail au cours de laquelle un cadre de la police, apparemment pris d'une crise de démence, a utilisé son arme et blessé mortellement le colonel Ali Tounsi, après quoi il a retourné l'arme contre lui, se blessant gravement", a indique le communiqué. Il précise que l'auteur de l'assassinat a été transféré à l'hôpital, et qu'une enquête judiciaire a été ouverte pour "déterminer les circonstances de ce douloureux événement".
Mais pourquoi et comment ? Et qu'est devenu l'assassin ? Qui est-il ?
Une source policière interrogée par l'Associated Press indiquait que l'auteur de l'assassinat, un colonel, avait retourné contre lui son arme après avoir abattu Ali Tounsi, et blessé deux autres cadres assis à ces côtés au cours de cette réunion.
Selon d'autres sources, l'auteur de l'assassinat à été abattu dans au cours d'une riposte par des cadres de la police présents à la réunion.
Selon la même source interrogée par l'Associated Press, le tireur a agi en réaction à son limogeage par le patron de la police qui le soupçonnait de "malversation dans la gestion de dossiers liés à des travaux en faveur de la DGSN".
Vétéran de la révolution, Ali Tounsi, âgé de 73 ans, était à la tête de la Direction générale de la sûreté nationale depuis dix ans au cours desquels la police algérienne a été en première ligne dans le lutte contre le terrorisme islamiste.
Ali Tounsi, lui-même victime d'une tentative d'assassinat terroriste en 2004, était un personnage important dans le paysage sécuritaire algérien, connu pour ses positions radicales contre les terroristes.
Il y a quelques moins la presse algérienne faisait état de divergences entre Ali Tounsi et le ministre de l'Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni au sujet de certaines nominations au sein de la hiérarchie de la police que ce dernier avait désapprouvées.
Le meurtre d'Ali Tounsi intervient dans un climat de tensions politiques en Algérie sur fond d'un scandale de corruption visant la direction de la compagnie pétrolière nationale, Sonatrach.
Le communiqué du ministère de l’Intérieur
« C'est avec beaucoup de consternation que le ministre d'Etat ministre de l'intérieur et des Collectivités locales déplore en ce jour à 10h45 le décès de M. Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale.
« Le décès de M. Ali Tounsi, Directeur Général de la Sûreté nationale est survenu lors d'une séance de travail, au cours de laquelle un cadre de la police, apparemment pris d'une crise de démence a utilisé son arme et a blessé mortellement le Colonel Ali Tounsi, après quoi il a retourné l'arme contre lui se blessant gravement et a été transféré à l'hôpital.« En cette douloureuse circonstance, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales présente ses sincères condoléances et exprime sa sympathie émue à la famille du défunt et à l'ensemble du corps de la Sûreté nationale et tient à souligner le patriotisme de feu Colonel Ali Tounsi, compagnon d'armes et cadre valeureux, qui a consacré toute sa vie au service de la nation, à la lutte antiterroriste durant les seize dernières années et à la modernisation de la Sûreté nationale.
« Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales fait appel à l'ensemble des personnels de la DGSN pour maintenir l'impulsion et la dynamique engagées par le défunt dans leurs missions au service des institutions de la République.
« Une enquête judiciaire est ouverte pour déterminer les circonstances de ce douloureux événement ». -
Le FFS dénonce une grave atteinte aux liberté
LE P/APC DE OUAGUENOUNE EMPÊCHÉ DE SE RENDRE AUX PAYS-BAS
Le FFS dénonce une grave atteinte aux liberté
El Watan, 23 février 2010
La mesure obligeant les maires et leurs adjoints à demander une autorisation au ministère de l’Intérieur pour participer à des rencontres et séminaires à l’étranger est mise en application.
Le président de l’APC de Ouaguenoune (Tizi Ouzou), Ali Belkheir, est le premier à en subir les conséquences. S’apprêtant à se rendre à Rotterdam pour assister au 7e Forum de l’Alliance mondiale des villes contre la pauvreté prévu du 24 au 26 février en cours, l’élu FFS a été refoulé à l’aéroport d’Alger. C’est ce qu’a annoncé son parti dans un communiqué rendu public hier. « Cette interdiction de participer à une rencontre organisée sous l’égide des Nations unies atteste de la volonté du pouvoir d’empêcher toute ouverture politique, économique et culturelle du pays. Il confirme sa tendance archaïque de sous-développement politique et culturel », dénonce le FFS dans son document.
Le parti de Hocine Aït Ahmed estime que cette interdiction « est tout simplement une atteinte aux libertés ». « Dans un contexte mondial de crises multiples, de changement climatique, énergétique, alimentaire et de l’eau, au lieu d’encourager la formation de l’élite locale qui aura la responsabilité de mener des actions au niveau local pour faire face au défi de la pauvreté, le pouvoir continue de soumettre le pays aux interdits, à la violence et à l’opacité », souligne-t-on dans ce communiqué. Le FFS, ajoute la même source, « dénonce cette interdiction et prend à témoin les instances internationales sur cette gravissime et inqualifiable atteinte aux libertés ». Pour rappel, Ali Belkheir avait formulé, le 14 décembre 2009, une demande d’autorisation au wali de Tizi Ouzou. Une demande qui a été rejetée.
Par M. M.
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LA CORRUPTION ALGERIENNE
De la corruption algérienne Omar Benderra, Ghazi Hidouci, Salima Mellah, Algeria-Watch, 24 février 2010 Quelques années après la rocambolesque affaire Khalifa, les médias algériens nous apprennent à nouveau que les grands projets d’infrastructure de la présidence Bouteflika 1 et 2 et la non moins grande « nouvelle percée » de l’Algérie sur les marchés des hydrocarbures donnent lieu à des malversations de grande ampleur. Nous l’apprenons par les fuites d’enquêtes et par des articles de journaux. Convenons qu’autrement, on n’en aurait rien su. Tout serait demeuré dans l’ombre et relèverait purement de l’ordre des conjectures. Et voila que beaucoup souhaitent entendre les voix de l’« opposition » – ou à défaut celles d’opposants – et s’étonnent des réticences de certains à entrer dans une controverse initiée par le régime. Cela pose la question du rôle réel de la corruption dans le système de pouvoir algérien, ainsi que celui des campagnes « anticorruption » régulièrement conduites par celui-ci. Sans grande subtilité, la communication sur ces affaires récentes vise deux objectifs principaux. Le premier objectif martelé, de sorte à ce que nul doute subsiste dans des esprits suspicieux, est que les officiers de « police judiciaire » des services secrets – de fait police politique disposant de pouvoirs exorbitants au droit commun – sont l’expression de la régulation souveraine, une police républicaine qui ne mérite que l’éloge et dont le peuple se doit d’être fier. Le second objectif officiel est que le gouvernement n’est pas en reste, il tente d’apporter des réponses. Lui aussi mérite donc confiance et respect ; il a en effet lancé une vaste campagne de lutte contre la corruption dans ses propres appareils, visant, avec une impartialité émérite, jusqu’à ses propres membres. Revenue de biens des illusions, l’opinion publique dans toute sa diversité n’est absolument pas surprise par les dérives et les scandales. Les citoyens considèrent très habituellement que le mal est bien plus grand et bien plus profond que ce que les révélations de presse pourraient laisser accroire. L’opinion est également habituée à vérifier qu’au bout du compte, fatalement, seuls des seconds couteaux, voire des innocents, payent. Mais cela n’empêche pas la rumeur publique, cette fois comme les autres, de se mettre en mouvement et d’enfler au fil du temps. Cette réalité sociale mériterait d’être analysée. Cela serait bien plus utile que de perdre un temps précieux dans un débat récurrent qui se résume en fait à n’envisager ces affaires de corruption qu’en tant que spectacle d’une lutte entre le mauvais et le pire ou même entre méchants clans réglant leurs comptes. En effet, les gens rêvent toujours, s’acharnent à espérer – et c’est bien trop humain pour qu’on puisse le leur reprocher – de la possibilité d’une justice dans ce pays. Ils sont prêts à y croire, même si cette justice se manifeste subrepticement et comme par accident. Pour un honnête homme, soucieux de donner un sens moral à sa vie, il est dans la nature des choses que, de temps à autre, des coupables soient sanctionnés. Qu’il en aille autrement serait désespérant… accepter l’impunité comme allant de soi est partout inadmissible. Le match supposé – toujours plus où moins truqué – vaut donc le coup d’être regardé. Mais, simultanément, c’est très perceptible, l’opinion n’est pas convaincue ; la qualification officielle des faits, les noms des coupables présumés paraissent peu crédibles et la nature des délits – leur ampleur - fort minorée. La rumeur fait état de dérives qui reflètent mieux l’importance des sommes détournées et désigne davantage de coupables à un niveau élevé de responsabilité dans l’État. La confiance, si tant est qu’elle n’ait jamais prévalu, a précédé les harragas : elle a depuis longtemps déserté nos rivages. L’affaire de corruption change de registre, devient plus politique et les gens en arrivent enfin à oublier presque le scandale pour souhaiter la mise en cause du gouvernement ou, plus exactement, au-delà du gouvernement, du vrai pouvoir qui tire les ficelles et n’exerce aucune responsabilité légale dans la conduite des affaires. L’opinion n’est pas dupe. Elle devine toutefois que ce pouvoir de l’ombre, non matérialisé, peut toujours, en cas de pourrissement, prétendre qu’il n’exerce aucune autorité et s’afficher comme une alternative. Les citoyens ne sont pas crédules. Ils savent bien que cette revendication ne sera jamais prise en compte, mais ils l’entretiennent pour ne pas perdre totalement espoir et faire comme si le droit au respect et à la dignité leurs étaient toujours reconnu. Un peu comme pour l’équipe nationale de football ; c’est important par défaut et l’illusion tient lieu de stimulant… Il faut bien essayer de vivre, jusqu’à ce que l’exutoire s’évanouisse et que l’on soit amené à penser à autre chose… Tout cela est tellement triste et en même temps compréhensible : nul ne peut jeter la pierre à ceux qui mordent à de tels appâts… Il faut seulement rappeler encore que notre pays n’est pas dans une situation d’État de droit, de respect des libertés, de responsabilité et de justice où la corruption serait un sport pratiqué uniquement à la marge de notre vie sociale par des délinquants marginaux comme le serait, par exemple, le vol à l’étalage. La réalité est que le système politique lui-même n’existe que par effraction ; la délinquance contrôle le politique, la violence d’État et donc les dimensions financières et commerciales de la vie du pays. Qui se souvient de Mohamed Boudiaf ? Symbole de l’innocence politique poussée à un degré rare, l’homme historique de la guerre anticoloniale a cru pouvoir lutter contre la corruption sans changer le système. On sait ce qu’il advint. Alors où commence et où s’achève la corruption algérienne ? Existe-t-elle vraiment ? Il n’est pas besoin de savantes analyses pour appréhender une réalité brutale connue de tous. Comment nommer corruption la captation criminelle systématique des richesses publiques organisée par ceux-là mêmes chargés de l’interdire et de la réprimer ? Ceux-là mêmes qui libèrent les matraques policières sur les crânes de pacifiques médecins payés au lance-pierre ou de tranquilles enseignants réduits à la misère. Dans l’organisation du pouvoir algérien, le vol est la règle. Ce qui fait exception dans ce système est bien la probité, le sens de l’intérêt général et du bien commun. Toute l’économie est organisée sur le mode du prélèvement abusif d’autorité. Au XXIe siècle cette pratique ne peut être affichée ainsi qu’elle a pu l’être à d’autres époques, il faut bien faire croire que nous sommes en République et en Démocratie, que la délinquance est comme partout marginale et qu’il y a une police qui s’en occupe. Signifier indirectement – c’est ce que tente de faire cette campagne de presse – que la corruption est une déviance, par définition circonscrite, équivaudrait à en reconnaître le caractère dérogatoire et suggérer qu’elle est une exception à un ordre régulier, fondé sur le droit et la morale. Il est inutile de poser la question de la nature illégale et illégitime du système algérien, l’exercice serait bien trop formel pour susciter autre chose que l’ennui… Et qu’y aurait-il de moral dans ce système politique ? La question ne peut provoquer que le sourire où un haussement d’épaules quand il est de notoriété publique que même le projet de super-mosquée est une source d’enrichissement illicite… Le détournement de bien public, la captation illégale des ressources nationales sont la règle et la raison d’être du pouvoir qui régente l’Algérie. Les scandales qui jalonnent à intervalles réguliers la chronique de ce pays sont les péripéties habituelles d’un système qui se régule sporadiquement par élimination de réseaux ou d’individus devenus gênants, comme l’affaire Khalifa, ou relevant de seigneurs de la guerre ayant disparu de la scène, comme pour l’affaire Zeggar. Qui, sous peine de se couvrir de ridicule, pourrait contester ce qui est, de longue date, une vérité d’évidence ? La corruption est bel et bien l’un des aspects naturels du fonctionnement d’un système depuis longtemps arrivé à maturité et stabilisé tant dans ses structures que dans les modalités de sa reproduction. L’Algérie appartient à quelques chefs de l’armée – notamment ceux qui dirigent les services de police politique – et à leurs hommes d’affaires, algériens ou non, chargés de maintenir les filières et d’administrer les fortunes disséminées à travers le monde, sous toutes les formes possibles. Personne, nulle part, ne rend compte à des institutions réelles : celles qui existent sont des paravents sans aucune autre fonction que purement théâtrale. La gestion économique et administrative quotidienne est confiée aux clientèles et aux réseaux qui opèrent sur un mode prébendier ou de quasi-affermage. Où serait donc la corruption dans un pays où l’État est privatisé de facto depuis des lustres ? La nature de l’organisation de pouvoir qui tient en joue la société algérienne est connue et, depuis le temps, parfaitement identifiée, même par les plus naïfs. D’autant que ses mécanismes apparaissent de manière visible depuis l’augmentation significative des prix des hydrocarbures en 1999. Les généraux décideurs sont au sommet du système de prédation, ils en sont les pilotes, la tumeur mère qui diffuse ses métastases dans le corps social. Comment cette organisation pourrait-elle admettre, après 200 000 morts, une autre logique que la sienne ? Le chef de l’État (ou ce qui en tient lieu), les ministres et autres figurants d’une cour des miracles politique participent tous d’une économie politique du détournement à ciel ouvert avec toutes les complicités extérieures qu’ils souhaitent. Il est vrai que les dirigeants des grandes démocraties avancées ne sont pas moins vénaux ou cupides que ceux des démocraties spécifiques du tiers monde. La lutte commune contre le terrorisme et le containment de l’islamisme n’expliquent pas tout. Évoluant dans des cadres de droit, l’enrichissement des élites de pouvoir au Nord ne peut provenir que des prélèvements et des rétrocommissions issus des échanges avec des pays comme le notre. Les paradis fiscaux sont fréquentés également par les « civilisés » et les autres. La prédation algérienne est internationale. Même s’il est également vrai que d’autres pays, y compris ceux qui bénéficient d’États de droit, connaissent le phénomène à des degrés divers, il en est peu où la corruption massive et généralisée se résume, comme c’est le cas en Algérie, à un transfert massif des richesses nationales vers l’étranger. Ce qui se traduit par l’affaiblissement continu et durable du pays et à l’appauvrissement de ses habitants. La corruption n’est pas une fatalité. Certains pays ont même su recycler de manière productive la corruption de leurs élites ; le Japon ou la Corée hier et la Russie, peut-être, aujourd’hui. Cela a été dit, mais répétons-le : le crime et la délinquance forment le socle d’un pouvoir hors du droit, hors-la-loi, composé d’individus malhonnêtes et incompétents, cent fois coupables de haute trahison envers leur peuple. Attendre comme le font certains, parfois de bonne foi, que l’« opposition » dénonce la corruption selon l’agenda de ce pouvoir, du fait d’une agitation médiatique autour d’arrestations de subalternes par la police politique secrète serait faire preuve, au moins, d’une admirable crédulité. Après tant d’années de mensonges et de manipulations, de crimes de masses et de vol généralisé à visages découverts, on pourrait penser que les plus naïfs, ou les plus aveugles, auraient fini par comprendre l’environnement criminel installé en Algérie. Dans ce système, la corruption est la loi.
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ALGÉRIE Le chef de la police Ali Tounsi assassiné
Ali Tounsi, le directeur général de la sûreté nationale, a été assassiné par un collaborateur lors d'une réunion dans son bureau au siège de la police à Alger © AFP
Le directeur général de la sûreté nationale, Ali Tounsi, a été assassiné par balle jeudi par un collaborateur lors d'une réunion dans son bureau au siège de la police à Alger, a annoncé le ministère algérien de l'Intérieur.
"Le décès de Ali Tounsi est survenu à 10 h 45 (9 h 45 à Paris) lors d'une séance de travail au cours de laquelle un cadre de la police, apparemment pris d'une crise de démence, a utilisé son arme et blessé mortellement le colonel Ali Tounsi, après quoi il a retourné l'arme contre lui, se blessant gravement", a précisé un communiqué du ministère.
L'auteur de l'assassinat a été hospitalisé, selon ce texte. Une enquête judiciaire a été ouverte pour "déterminer les circonstances de ce douloureux événement", ajoute le communiqué.
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Interview : pourquoi l'Algérie s'enfonce dans la corruption
Dans l’entretien qu’il a donné au Jour d’Algérie, Djillali Hedjadj, porte-parole de l’association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) explique comment et pourquoi l’Algérie a dégringolé à la 99è place dans le dernier classement de Transparency international pour devenir l’un des pays les plus corrompus de la planète.
1. Des critères de calcul indiscutables
Djilali Hadjadj : L’Indice de perceptions de la corruption (IPC) de Transparency International classe les pays en fonction du degré de corruption perçue dans les administrations publiques et la classe politique. C’est un indice composite, un sondage de sondages, faisant appel à des données sur la corruption tirées de sondages d’experts réalisés par divers organismes indépendants.
L’IPC 2007 se fonde sur 14 enquêtes et sondages différents réalisés par 12 organismes internationaux. Transparency International entend s’assurer que les sources utilisées sont de la plus haute qualité et que les enquêtes sont effectuées selon le plus grand niveau d’intégrité. Pour être retenues, les données doivent être bien documentées et suffisantes pour permettre de juger de leur fiabilité. Toutes les sources doivent fournir un classement des nations et doivent mesurer l’ampleur générale de la corruption. L’IPC classe les pays selon une échelle allant de 0 (haut degré de corruption perçu) à 10 (faible degré de corruption perçu). Pour qu’un pays soit noté et classé, il doit faire l’objet de 4 enquêtes au minimum et les résultats de ces enquêtes doivent converger. Par rapport au classement de 2006, l’Algérie recule de 15 places, et son score perd 1/10e de point. Elle a fait l’objet de 5 enquêtes. Les scores et classements de l’Algérie les 4 années précédentes étaient en 2006 : 3,1 sur 10 et 84e place ( sur 163 pays), en 2005 : 2,8 et 97e place (sur 159 pays),en 2004 : 2,7 et 97e place (146 pays) et en 2003: 2,6 et 88e place (sur 133 pays).
Parmi les questions posées dans ces enquêtes et sondages demandés : l’existence ou non de corruption, les conflits d’intérêt, les détournement des fonds, la possibilité d’être confronté à des agents publics officiels corrompus, allant de la petite corruption à la grande corruption politique, la capacité du gouvernement à sanctionner et à contenir la corruption, le «contrôle de la corruption» par le gouvernement, qui comprend les aspects liés à la corruption dans le législatif, le judiciaire, l’exécutif et dans la collecte des impôts, les aspects de l’accès à la justice et aux services de gouvernement sont également concernés, l’étendue de la corruption pratiquée par les gouvernements, etc.
2. Il n’y a pas de volonté politique de lutter contre la corruptionDjilali Hadjadj : La volonté politique pour lutter contre la corruption ne se mesure pas au nombre de discours et de déclarations évoquant la lutte contre la corruption. Elle se mesure à l’existence ou pas d’objectifs clairs, d’une stratégie nationale, d’un programme d’action et d’un calendrier précis. Or à ce jour, rien n’a été fait dans ce sens par le gouvernement algérien. L’existence de lois et d’une réglementation contre la corruption est nécessaire pour peu que ces textes soient conformes aux Conventions internationales contre la corruption (Nations unies et Union africaine) que l’Algérie a ratifiées ; or ces textes (loi contre la corruption du 20 février 2006, décret présidentiels du 22 novembre 2006 relatifs à la déclaration de patrimoine des hauts fonctionnaires et portant création de l’agence gouvernementale contre la corruption ) non seulement sont très en retrait par rapport aux Conventions susmentionnées, mais même certains textes ne sont toujours pas appliqués ! A titre d’exemple, l’agence en question n’a toujours pas été mise en place 10 mois après la publication de son décret, et la déclaration de patrimoine des hauts fonctionnaires (dont la liste, très incomplète au demeurant, a été établie par voie réglementaire) n’est pas fonctionnelle car elle doit se faire auprès de l’agence. Plus grave encore pour les autres catégories de «déclarants», le processus de déclaration de patrimoine est éclaté et dispersé, sans mécanisme de suivi et de contrôle, et surtout non effectif, l’actuel chef du gouvernement et secrétaire général du parti du FLN ne se donnant même pas la peine de rendre publique sa propre déclaration !
3. Transparency International n'en veut pas à l’Algérie comme le dit le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib khelil en l’accusant d’être partiale et de travailler pour les intérêts de certains pays dont les entreprises ne sont pas présentes sur le marché algérien tels l’Allemagne
Djilali Hadjadj : Chacun est libre de porter un jugement sur la crédibilité et l’objectivité d’une ONG, et Transparency International n’échappe pas aux critiques. Mais il faut cependant noter que toutes les évaluations et classements faits régulièrement maintenant depuis plusieurs années, par nombre d’ organisations internationales – intergouvernementales ou non-gouvernementales – se rejoignent au niveau des résultats : droits de l’homme, bonne gouvernance, climat des affaires, possibilités d’investissement, sécurité…etc. Vous constaterez avec moi que l’Algérie est malheureusement très mal classée au niveau de toutes ces évaluations. La sempiternelle théorie du complot contre l’Algérie ne tient plus la route. Pourquoi le ministère algérien de l’Energie et des Mines ne conteste pas les classements établis par la Banque mondiale dont il a été salarié pendant de longues années ? L’affaire BRC, qui relève de sa tutelle, est là pour lui rappeler qu’au lieu de remettre en cause l’indépendance de telle ou telle ONG, il devrait s’atteler, avec le gouvernement dont il fait partie, à prendre des mesures efficaces pour que l’Algérie améliore son score et son classement dans ces évaluations internationales.
4. A propos de «la grande corruption» prévalant au niveau des transactions internationales dans lesquelles vous affirmez que l’Algérie «est devenue un acteur important».
Djilali Hadjadj : Vous conviendrez avec moi que les 200 milliards de dollars affectés par l’Algérie pour la commande publique sur 5 ans – 2005/ 2009 – sont l’objet d’une très rude concurrence, notamment pour les grands projets nécessitant l’appel à de grandes firmes internationales. Cette concurrence n’est pas toujours transparente et le rôle des lobbyistes et autres intermédiaires plus ou moins véreux, tant en interne qu’en externe, est déterminant pour l’obtention de marchés se chiffrant à plusieurs milliards de dollars et où la pratique de versement de pots-de-vin est très courante. Nombre de grands marchés attribués ces dernières années ont été l’objet d’irrégularités dans plusieurs secteurs d’activité, et certains volets de l’affaire Khalifa illustrent on ne peut mieux l’existence de ces irrégularités dont la violation de la réglementation sur les marchés publics n’est pas des moindres.
5. La réglementation sur les marchés publics bafouée au plus haut niveau de l’Etat .
Djilali Hadjadj : Depuis 2003, le Conseil des ministres présidé par le chef de l’Etat a autorisé à plusieurs reprises l’utilisation du gré à gré pour des marchés plus ou moins importants. Je rappelle que dans la réglementation sur les marchés publics (contenant de nombreuses insuffisances), le gré à gré doit être l’exception, et encore en le balisant par des garde- fous. Or à ce rythme, il risque de devenir la règle, et l’alibi du respect des délais pour la réalisation du programme 2005-2009, est brandi maintenant par de nombreux ministres et walis pour obtenir le feu vert afin d’user du gré à gré. L’affaire du gré à gré pour les Jeux Africains en est un exemple terrifiant. Quelques exemples du gré à gré libéré par le Conseil des ministres : la reconstruction de Boumerdès après le séisme de 2003, ce qui peut se comprendre ‘ l’achèvement et la gestion de l’aéroport d’Alger ‘ la gestion de l’eau à Alger ‘ d’important d’équipements médicaux ‘ la construction du siège du Conseil constitutionnel ‘etc.Tout récemment encore, le ministre des affaires religieuses annonçait, suite à l’ouverture des plis pour les études de la grande mosquée d’Alger, que ce sera au président de la République de choisir «l’heureux élu» parmi les 5 bureaux d’études retenus lors de la première sélection ! En vertu de quelle loi et de quelle réglementation sur les marchés publics, ce ministre annonce-t-il pareille décision ?Entretien réalisé par Boudjemaa M.
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La France des affaires prend ses distances avec l'Algérie
Après le groupe français de luxe LVMH, c’est au tour d'une délégation du Medef, composée de chefs d'entreprises français, qui annule une importante visite à Alger du 12 au 14 novembre prochain, a annoncé le Medef sur son site Internet. La délégation devait être conduite par M. Yves-Thibault de Silguy, président de Vinci et vice-président de Medef International. Aucune autre indication sur les raisons de ce report inattendu n’a été fournie mais il est clair que ce report est lié à l’insécurité qui menace les intérêts français sur le sol algérien et aux dernières menaces d’Al-Qaida . La preuve est que le Medef a maintenu une réunion du Comité Algérie pour la rédaction d’un mémorandum sur l’environnement des affaires et les conditions d’exercice en Algérie aura lieu le 19 novembre à Paris.
D’autres entreprises françaises ont annulé des déplacements en Algérie. Selon des informations rapportées par un site spécialisé sur l’Algérie, huit PME issues de la région Lorraine (est de la France) ont renoncé aux visites professionnelles de leurs cadres dans différentes régions du pays. D’autres sociétés françaises auraient discrètement réduit ou annulé les missions de leurs cadres en Algérie.
En outre, les voyageurs réguliers dans les lignes aériennes entre Paris et Alger ont constaté ces derniers jours, selon la même source, une baisse de fréquentation dans les avions. «C’est une chose tout à fait normale en cette période de jeûne. Beaucoup de ressortissants étrangers préfèrent aller passer le ramadan dans un pays non musulman. Il faudra attendre quelques jours après la fin du ramadan pour savoir si ces départs sont directement liés aux récentes menaces d’El-Qaïda», relativise une source proche des milieux d’affaires français en Algérie citée par le même s
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La guerre des clans reprend publiquement à Alger
La guerre des clans reprend publiquement à Alger
Après l’épisode « Belkhadem-FFS » qui a vu le Chef du gouvernement être publiquement désavoué par son ministre de l’Intérieur- du clan adverse- voilà l’épisode « Zerhouni-Hattab » ou le même ministre de l’Intérieur se voit à son tour désavoué par son homologue de la justice et Garde des sceaux dont on ne sait plus à quel clan il obéit. Toujours est-il que la justice de Tayeb Belaiz fait savoir à l’opinion que, contrairement à ce qu’a affirmé à Paris Nourredine Yazid Zerhouni, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, le chef terroriste Hassan Hattab n’est pas entre les mains des services de sécurité. Le tribunal criminel près la cour d’Alger informe qu’il « recherche Hattab et un de ses complices Kamel B.» et qu’un « délai de dix jours » leur est accordé pour se rendre ».
Deuxième désaveu de Zerhouni : Hattab ne bénéficiera pas des « avantages du repenti », tel que l’a suggéré le ministre de l’Intérieur. Non seulement il ne se serait pas rendu mais il devra répondre, entre autres chefs d’inculpation de «dépôt d’explosifs dans des édifices d’intérêt général», selon le tribunal criminel près la cour d’Alger. Le délit de dépôt d’explosifs dans des lieux publics est l’une des trois accusations dont les auteurs sont exclus du bénéfice de la charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale, à côté de la participation à des massacres et des viols. Conclusion de notre confrère qui rapporte l’information : « Hattab ne pourra par conséquent pas bénéficier des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. »
Tout l’enjeu semble résider ici : démolir la parole donnée aux islamistes par le clan Bouteflika au nom de la « réconciliation nationale.» Hattab pourrait donc être jugé et condamné lourdement le 4 novembre prochain, contrairement aux assurances du duo Bouteflika-Zerhouni.
Ces échanges d’amabilités qui se déroulent au moment où l’on reparle de « démission de Belkhadem » et de l’abandon du projet de révision constitutionnelle, indiquent bien qu’une certaine bataille pour la succession bat son plein à Alger, et où tous les coups sont permis.
Qu’attendre de cette guerre des clans qui reprend publiquement à Alger, sans se soucier des apparences ? Rien d’autre qu’un surcroît de discrédit de l’Etat algérien auprès de l’opinion. Mais est-ce plus mal ?
S.R. -
Sadi accuse nommément Zerhouni : « Vous êtes le gendarme du clan d'Oujda »
Said Sadi, président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, a sorti la grosse artillerie contre le ministre de l’Intérieur, Nourredine Yazid Zerhouni, qu’il accuse de « faire du régionalisme » et de n’être que « le gendarme du clan d’Oujda qui rêve de coloniser l’Algérie ».
Pour lui, Zerhouni ne fait que « représenter les renseignements et sa mission est de protéger le clan de Oujda pour qu’il demeure au pouvoir ».
Réagissant aux déclarations du ministre de l’Intérieur d’avant-hier, dans lesquelles il indique que le RCD a présenté un candidat décédé, un autre en prison et un autre du FIS qui a prétendu avoir été exclu à cause de son appartenance aux Arouchs ». Sadi a confié à El Khabar que « Zerhouni a menti aux algériens », concernant le candidat de Djelfa « nous n’avons pas présenté un candidat mort, les Renseignements ont fait erreur car il est bel et bien en vie, ce qu’il y a c’est qu’il porte le même prénom que son grand père décédé ».
Said Sâadi a accusé Zerhouni de faire du régionalisme en excluant les gens, déclarant « cet homme était un colonel dans les renseignements et il les représente toujours ». Il a souligné que « dorénavant le RCD cassera les tabous du régionalisme », ajoutant « la mission de Zerhouni est d’exclure les autres pour permettre au clan de Oujda de coloniser l’Algérie ». -
La cacophonie Hattab illustre la perte de vitesse du clan Bouteflika
Un chef terroriste entre les mains des services de sécurité mais considéré « en fuite » par la justice algérienne : c’est à cette bizarrerie que se résume le dernier feuilleton Hattab, fondateur du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).
Une bizarrerie mais aussi un humiliant charivari qui ajoute au discrédit du régime algérien et qui se solde par un cinglant désaveu infligé publiquement à un ministre d’Etat : Yazid Zerhouni. Ce dernier, en qualité de ministre de l’Intérieur, avait annoncé officiellement, le 5 octobre à Paris, que Hassan Hattab, s’était rendu aux autorités algériennes le 22 septembre et qu’il était donc détenu par les services de sécurité en attendant son procès du 4 novembre.
Or, ce 4 novembre précisément, l’accusé Hassan Hattab ne se présente pas devant le juge de la cour d’Alger ! Zerhouni aurait-il menti ? Aux avocats qui demandent des clarifications, le juge fait alors une étonnante déclaration : «Pour la justice, Hattab est toujours en fuite. Il n’y a aucun document attestant qu’il est entre les mains de la justice.» Les avocats reviennent à la charge et citent la déclaration de Yazid Zerhouni à Paris qui indique bien que le chef terroriste était entre les mains des services de sécurité. Réponse déroutante du procureur de la république : « La cour ne peut pas juger un individu en se basant sur des déclarations d’un ministre » !
Devant "la nécessité de compléter les procédures d'instruction concernant les accusés en fuite", le président du tribunal décide alors du report du procès de Hattab à la prochaine session du tribunal criminel d'Alger début 2008.
Jamais le désordre politique n’avait atteint une si grande ampleur. « Il y a trop de confusion dans cette affaire et l’impression est que le brouillard est entretenu à dessein. » résume le quotidien « La nouvelle république », proche du cercle présidentiel.
Le mot est lâché : « le brouillard est entretenu à dessein. » Autrement dit, les services qui détiennent Hattab ont refusé de le présenter devant le juge ! Ou, plus simplement dit, le chef terroriste ne sera jugé qu’une fois que son sort sera « politiquement tranché » entre ceux qui désirent l’amnistier (le clan Bouteflika) et ceux qui tiennent à le condamner. Les premiers, le clan Bouteflika, tiennent à faire de Hattab un « repenti modèle » et lui faire bénéficier des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale qui accorde le «pardon» et la grâce présidentielle aux islamistes armés qui déposent les armes. En contrepartie, Hattab s’engagerait à convaincre les maquis de cesser le feu. Selon Chourouk, autre journal proche du cercle présidentiel, l’amnistie de Hattab permettrait aussi la reddition d’une centaine d’éléments armés restés fidèles au fondateur du GSPC après son éviction de la tête du mouvement en août par l’émir Abdelmalek Droudkel Cette stratégie présidentielle rencontre des adversaires qui arguent que Hattab aurait rejoint la démarche de la réconciliation nationale après la durée de validité accordée aux repentis pour bénéficier de l’arrêt de poursuites judiciaires.
Le bras de fer est tout entier résumé par cette déclaration embarrassée de Zerhouni, le 31 octobre, sur les ondes de la Radio nationale : «Certes, Hattab s’est repenti, mais il est impliqué dans des affaires et des attentats terroristes» !
Le report du procès de Hattab indique bien que l’arrangement entre les deux clans n’a pas été trouvé. En refusant de présenter le chef terroriste devant le juge, les « adversaires » de Bouteflika privent ce dernier d’une manœuvre politique dont il aurait tiré profit : l’amnistie de Hattab. Le fondateur du GSPC restera détenu au moins jusqu’au printemps 2008…D’ici là…
La grande conclusion de cet épisode semble bien se résumer au déclin du clan Bouteflika. Au profit de qui ?
T. Kebli (Le Matin) -
Les Américains classent l'Algérie sur une liste rouge
Un responsable du Département d’Etat l’a révélé hier : le Département d’Etat US est inquiet par la situation générale en Algérie : la capitale Alger est cataloguée parmi les plus « dangereuses » au monde, dans un classement par « risque » et l’Algérie figure sur une liste rouge comprenant 15 pays.
C’est la révélation faite, lundi, par le directeur général du service diplomatique américain, Harry Thomas, à l’agence Associated Press qui l’interrogeait sur les difficultés rencontrées par le Département d’Etat à trouver des diplomates « volontaires » à envoyer dans ces pays. Les représentations diplomatiques américaines dans ces pays accusent un sous encadrement évident aux yeux de ces responsables et les postes vacants y sont légion. C’est notamment le cas de l’Algérie, mais aussi de l’Afghanistan, du Pakistan, de la Bosnie, du Burundi, de la République de Centrafrique, de l’Arabie Saoudite et du Soudan, précise encore l’adjoint de Condoleezza Rice.
Il ressort globalement, d’après Harry Thomas, que plus de 500 postes dans 21 missions diplomatiques, dans ces 15 pays, restent à pourvoir. Le Département d’Etat compte recourir à un moyen original pour les encourager à « aller au charbon ». Ainsi, pour récompenser les diplomates « courageux », Condoleeza Rice envisage même d’adresser un télégramme de félicitations à chaque agent diplomatique qui rejoindrait le poste à pourvoir dans ces 15 pays « dangereux. ». -
Said Sadi: un « clan » a pris l'Algérie en otage
Said Sadi a critiqué avant-hier soir les tentatives du pouvoir visant à minimiser l’importance de son parti. Le premier responsable du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, RCD, a accusé le pouvoir de vouloir hypothéquer le pays.
M. Sadi a qualifié les agissements de certains responsables de l’Etat, spécialement le ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales, d’actes « dangereux » qui portent atteinte à la crédibilité de la nation. Pour le patron du RCD, qui s’exprimait dans l’émission « Leurs programmes », le comportement de certains walis et chefs de daïra révèle « avec exactitude » le degré de putréfaction du pays. Il a ajouté que de tels actes prouvent, encore une fois, que la politique du pays est basée sur « la corruption, le favoritisme et le régionalisme ».
Il est revenu sur ses récentes déclarations sur Nourredine Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur et des Collectivités Locales, qu’il a qualifié de « protecteur du clan de Oujda », en précisant que « le pouvoir a pris l’Algérie en otage ». Said Sadi a déclaré que les élus locaux de son parti ont déposé, il y a une semaine, un dossier auprès des services de l’Intérieur pour agréer une fédération nationale d’élus locaux. C’était sans compter, selon lui, sur le mutisme « légendaire » du ministère de l’Intérieur. Il a, par ailleurs, justifié l’absence des députés de son parti au vote du projet de loi de Finances 2008 par sa non constitutionalité. Il est nécessaire, a argué le Dr Sadi, de présenter le bilan -
Sarkozy et Cherif Abbas, cherchez la différence !
Les relations entre Paris et Alger ont évolué souvent au gré de la météo; celle-là même qui "régule" les élections qu'organise Nourredine Yazid Zerhouni, le ministre de l'intérieur algérien. Voilà qu'on calme le jeu, le temps d'une visite d'Etat, pour mieux rebondir lorsque les intérêts politiciens, des uns et des autres, recommanderont l'ouverture d'un nouvel épisode d'hostilités. Et toujours en instrumentalisant la charge émotionnelle du contentieux historique qu'on évite, d'un côté comme de l'autre, de régler afin de s'en servir et de l'exhiber à chaque fois comme épouvantail. Il y a comme une volonté, des deux régimes, de saborder toute tentative de rapprochement entre les deux peuples, algériens et français. Pourtant, ce désir de rapprochement et de fonder des relations durables entre les deux peuples, sans transgressions de la mémoire, est exprimé chaque jour à travers moult appels lancés par des intellectuels, des historiens et des organisations non-gouvernementales. Des deux rives de la méditerranée, il y a une conscience qui commence à se forger autour de l'incontournable entente entre les deux peuples afin de faire face aux nouveaux défis du monde. Mais ce souhait fait face, depuis au moins le début du siècle, à une offensive d'américanisation du Maghreb, particulièrement de l'Algérie qui a été épargnée jusqu'au milieu des années 90. Cette partie de la Méditerranée, comme d'ailleurs le Sahel, est au centre d'un enjeu géostratégique autour du contrôle des gisements énergétiques. A Alger, c'est une oligarchie pétrolière qui s'est constituée à l'ombre de la Sonatrach. Échappant à tout contrôle institutionnel, certains revenus des hydrocarbures sont redistribués sous forme de rentes à la clientèle politique, dont les organisations dites de « la famille révolutionnaire », et à ses sponsors dans l'armée et dans les services de renseignements qui bénéficient eux, en prime, de certaines ristournes sur des marchés contractés par la Sonatrach (l'affaire BRC n'a pas livrée tous ses secrets). Pensant contenter ses sponsors, Mohamed Chérif Abbas n'a fait qu’exprimer en réalité que ce qu'il a entendu autour de lui. Dépourvu de principes, il n'est que la voix de ceux qui cherchent à empêcher un rapprochement algéro-français afin de renforcer la domination américaine (et tant pis si la politique arabe étasunienne est depuis longtemps alignée sur la position israélienne). Une domination qui garantira à terme les intérêts de l'oligarchie pétrolière et confortera le régime algérien, qui n'avait pas hésité à désigner, avec l'arrivée de Bouteflika au pouvoir, un homme des texans au poste de ministre de l'énergie. Ceux qui veulent nous faire croire avoir réagit pour défendre notre mémoire souillée par les revanchards et les nostalgiques de la colonisation ont trouvé convergence avec le courant ultralibéral en France, incarné par un Nicolas Sarkozy qui n'a jamais caché sa volonté de rompre avec la politique atlantique et arabe du gaullisme et de son continuateur Jacques Chirac.
Y.R
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Attentats d'Alger : le curieux geste d'Israël
(Photo : Bouteflika serre la main à Ehud Barak)
L'ambassadeur d'Israël aux Nations Unies a signé vendredi un livre de condoléances à l'intention des victimes des attentats perpétrés cette semaine en Algérie, et ce, malgré l'absence de liens entre les deux pays.
"Israël fait preuve de compassion pour toutes les victimes du terrorisme, quelle qu'elles soient, et dans ce cas précis, en Algérie", a indiqué Dan Gillerman à l'Associated Press.
"L'Algérie ne reconnaît pas Israël et n'a même jamais fait de pas vers la normalisation de ses relations avec Israël, à l'inverse du Maroc et de la Tunisie dans une certaine mesure", a ajouté l'ambassadeur.
"Mais lorsque de tels événements ont lieu, l'aspect humain l'emporte sur tout le reste", a-t-il concédé.
Dix-sept employés des Nations unies ont été tués dans l'attentat qui a visé le siège du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) à Alger mardi, a annoncé vendredi la porte-parole adjointe de l'ONU, Maria Okabe.
Les deux attentats quasi-simultanés de mardi contre les sièges du Conseil constitutionnel et du HCR ont fait 37 morts, selon le dernier bilan officiel du ministère algérien de l'Intérieur. -
Grande Mosquée d'Alger: Ouvrez ! Ouvrez la cage aux oiseaux !
Yarham babakoum, y a t-il quelqu'un parmi les lecteurs du matin qui pourrait nous expliquer où se situent les frontières entre les croyances des pharaons d'Égypte d'il y a 3000 ans, ceux là même qui faisaient construire des pyramides pour que l'on y dépose leurs dépouilles et celles de leur famille afin que tout ce beau monde puisse accéder à la vie éternelle, croyant avoir décodé et pénétré les voies de Dieu à travers les étoiles, et ce projet de construction d'une mosquée gigantesque, avec un minaret qui s'élance éperdument vers le ciel d'Alger, dans l'idée de rapprocher Bouteflika et ses sbires d'Allah ?
Tant qu'à faire, pourquoi ne pas envisager, dès à présent, de déposer la sépulture de notre Pharaon du 21ème siècle juste sous le minaret afin de lui assurer un transfert rapide vers le paradis ? Cela ne serait, d'ailleurs, qu'une simple variante tactique de celle des pharaons.
Ya âazraïnkoum, ça suffit comme ça !
A l'heure où la découverte d'exoplanètes se compte par dizaines, certaines situées à des centaines d'années lumière de cette petite planète bleue perdue dans un univers infini, on continue d'abreuver le petit peuple de sornettes pour mieux ajuster ces œillères qui limitent son angle de vision de la vie et faire perdurer sa docilité bienveillante envers ces voleurs d'âmes. Avec les trous noirs et les chocs des Galaxies qui engloutissent des quantités énormes de matière, comment peut-on encore croire, et surtout faire croire, que Dieu n'a rien d'autre à faire que de s'occuper des turpitudes de petits virus que nous sommes eu égard à l'immensité de l'univers ?
Un proverbe chinois stipule que "le ciel paraît bien étroit pour celui qui se trouve au fond d'un puits". Ce genre de projet ne fait qu'approfondir le puits dans lequel on précipite le peuple depuis bien avant 1962, réduisant ainsi, de plus en plus, la dimension géométrique, tout en amplifiant l'aspect mystique, qu'il perçoit du ciel.
C'est scandaleux qu'au lieu d'ouvrir la cage aux oiseaux, on en perfectionne ainsi les barreaux !
Oh mon peuple! Que de tristesse envahit mon âme quand je penses à tous ces putschistes qui se sont succédés aux rênes de ta destinée depuis 1962 pour en arriver, 50 ans plus tard, à ergoter sur des avis d'experts* en relation avec des projets de mosquées qui ne feront que consolider ton aliénation pour bien des siècles à venir.
Attaturk (un homme, un seul !) a mis la Turquie sur les rails de la modernité, il y a moins d'un siècle. N'y a t il donc plus aucun Ab-djazaïri éclairé (ou un véritable Emmis-Nelzaïr) en l'an 2010 pour rallier nos énergies afin de chasser ces forces du mal qui se déchainent sur nous sans relâche et tracer les chemins de grâce pour ce pays en déconfiture ?
N'est ce pas notre vœu à tous et notre rêve secret, en tant qu'algériens désintéressés qui aspirons juste à voir notre peuple sortir du trou noir infernal et vorace dans lequel tant de nuits coloniales l'ont précipité et dans lequel les tenants du pouvoir continuent à le cantonner depuis la passation de consigne entre les "roumis" et les nouveaux maîtres de l'Algérie, de voir un jour, sous nos yeux, un Attaturk se profiler pour mettre un terme au règne de ce sultan autoproclamé ?
A chacun ses croyances, à chacun ses crédos, à chacun ses espoirs, à chacun ses rêves, mais je reste convaincu que nous avons tous en commun la même aspiration profonde d'une Algérie dans laquelle tous les barreaux aliénants puissent un jour fondre comme neige au soleil.
Mes rêves vont au delà des étoiles et des galaxies.
Dans mes moments de délires et de soif de liberté pour tous, je rêve qu'un jour l'on puisse faire voyager tous les habitants de mon pays jusqu'aux confins de l'espace infini et laisser ceux qui usent de Kalasnikovs, réelles ou intellectuelles, sans vergogne s'entretuer. Que nous revenions tous à nouveau planter la vigne de sagesse que nos d'ancêtres nous ont légués et que la sève authentique puisse à nouveau ruisseler sur cette terre transformée en asile d'aliénés par des sanguinaires assoiffés !
A l'heure où un consensus pour la survie de l'espèce humaine et la sauvegarde de cette petite planète magique se profile atour de projets utiles, on continue chez nous a verser dans une surenchère de projets inutiles, à la gloire d'un Dieu indifférent et de l'égo démesuré de vils petites créatures (in)humaines et sans scrupules en mal de grandeur.
Kacem Madani,
*Mosquée d’Alger : Fitna entre experts; El-watan du 19/02/2010
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les états dèmocratiques -halte àux bien mal acquis
La plainte dans le dossier des "Biens mal acquis" jugée irrecevable en appel : TI France annonce son intention de se pourvoir en cassation
Transparence International France et Sherpa regrettent vivement la décision rendue aujourd'hui par la Cour d’appel de Paris dans l’affaire visant les biens détenus en France par trois chefs d'Etats ainsi que des membres de leur entourage.
Les juges d’appel ont infirmé la décision rendue le 5 mai dernier par la doyenne des juges d’instruction, en concluant à l’irrecevabilité de la plainte déposée par TI France le 2 décembre dernier.
Transparence International France annonce dès aujourd'hui son intention de se pourvoir en cassation face à une décision juridiquement contestable.Le droit français doit évoluer pour permettre aux associations anti-corruption d'agir en justice
La chambre de l’instruction a décidé de ne pas confirmer l’ordonnance de la doyenne des juges d’instruction alors même que la décision de cette dernière était conforme à l’évolution du droit positif.
Cette décision démontre que le droit français doit encore évoluer pour permettre aux associations spécialisées d’agir en justice. Sans cela, on continuerait de priver les victimes de la corruption d’un moyen devenu indispensable pour assurer la défense de leurs droits.
Un patrimoine considérable
Cette décision est d’autant plus regrettable qu’elle empêche l’ouverture d’une information judiciaire alors même qu’il ne fait aucun doute que les patrimoines identifiés par les services de police n'ont pu être constitués grâce aux seuls salaires et émoluments des chefs d’Etats visés, au sujet desquels il existe de sérieuses présomptions de détournements de fonds publics. Cette observation est encore plus valable s’agissant des membres de la famille de ces dirigeants africains, lorsqu’ils apparaissent comme propriétaires d’un certain nombre de biens puisque, dans bien des cas, ils sont sans profession ou leur profession est ignorée.
Une instruction permettrait d’établir l’origine des fonds utilisés pour la constitution des patrimoines litigieux sur le territoire français. Elle permettrait aussi de faire la lumière sur le rôle joué par les divers intermédiaires, notamment financiers.
Mise en oeuvre du principe de restitution des avoirs détournés, point central de la Convention des Nations Unies contre la corruption
En dépit de cette décision, TI France et Sherpa sont convaincues que, tôt ou tard, le dossier des « Biens mal acquis » finira par aboutir. Les nombreuses marques de soutien, tant en France qu’à l’étranger et particulièrement en Afrique, sont là pour en témoigner. Le combat mené jusqu’ici aura de toute évidence permis de briser un tabou sur la question des avoirs illicites en provenance des pays du Sud qui trouvent refuge dans ceux du Nord
Cette action a en effet pour objectif de faire progresser la mise en œuvre du principe de restitution aux populations des avoirs détournés par les dirigeants corrompus, principe central de la Convention des Nations Unies contre la corruption.
La 3ème Conférence des Etats Parties à cette convention, qui se tient à Doha (Qatar) du 9 au 13 novembre prochain, va d’ailleurs être l’occasion d’en renforcer l’application. Il est attendu des Etats qu’ils s’accordent sur la création d’un mécanisme de suivi crédible, à même de vérifier la mise en œuvre des engagements pris par les 140 signataires. Cette conférence constituera ainsi un nouveau test de la volonté de la communauté internationale de faire effectivement progresser la lutte contre la corruption dans le monde.
Les sections africaines de Transparency International ont par ailleurs lancé un appel en faveur d´une mise en œuvre effective du principe de restitution des avoirs détournés (voir ci-dessous).
Des organisations gabonaise et congolaise manifestent leur soutien
L'action en justice à l'encontre des trois chefs d'Etat est soutenue par deux organisations de la société civile congolaise et gabonaise, la Plateforme Congolaise contre la Corruption et l’Impunité et les Acteurs Libres de la Société Civile Gabonaise. Ils appellent ainsi les citoyens congolais, gabonais et équato-guinéen à les rejoindre pour manifester leur soutien.
Plus d'informations sur : coalitionbma.orgAutres ressources
Le journal « Le Point », dans son édition du 30 juillet 2009, a publié un article « ONG en eaux troubles » qui met en cause Transparence International France. Dans un droit de réponse adressé à l'hebdomadaire, TI France exprime sa stupéfaction et son indignation face au caractère manifestement à charge de cet article et aux diverses inexactitudes et omissions qu’il contient.
Lire la réaction de TI France
La Chaine Parlementaire a consacré l'émission "Ca vous regarde" du 17 décembre 2008 aux relations entre la France et l'Afrique. Intitulée "France-Afrique : la rupture !", l'émission comprend un reportage sur l'action en justice de TI France (à partir de la 34ème minute).
Regarder l'émission en ligne
Rappel des engagements françaisAu soir de son élection, le Président de la République s’est engagé à aider l’Afrique à sortir de la pauvreté. S’assurer que des avoirs détenus en France n’ont pas pour origine des détournements de fonds publics en Afrique doit à l’évidence relever de cet engagement.
La France a ratifié en 2005 la convention des Nations unies contre la corruption qui prévoit :
- que « chaque État Partie doit prendre les mesures nécessaires, conformément aux principes de son droit interne, pour donner aux entités ou personnes qui ont subi un préjudice du fait d’un acte de corruption le droit d’engager une action en justice à l’encontre des responsables dudit préjudice en vue d’obtenir réparation. »
- la restitution des avoirs détournés aux pays d’origine, question sur laquelle la France s’était fortement engagée lors du Sommet du G8 à Evian en 2003. -
Transparence International France : Agir contre la corruption.
Suite au G20 du 2 avril, TI France salue l'avancée décisive dans la mise au pas des paradis fiscaux mais reste attentif au respect des engagements pris
Les pays du G20 ont décidé de rendre publique la liste des paradis fiscaux établie par l'OCDE et sont déterminés à prendre des sanctions à l’encontre des centres financiers non coopératifs. Le sommet du G20 du 2 avril constitue donc une avancée historique dans la mise au pas des paradis fiscaux.
La bataille est cependant loin d'être terminée. La volonté de la communauté internationale de mettre fin aux abus des paradis fiscaux ne sera réelle que si des actes concrets sont mis en œuvre avant la prochaine réunion du G20 en septembre 2009. Un dispositif de suivi et de contrôle géré par les institutions internationales doit ainsi être mis en place afin de vérifier l'avancement des décisions prises à Londres.
Les législations des pays et territoires présents sur les listes de l'OCDE doivent notamment être modifiées et leurs conventions fiscales révisées afin de les mettre en conformité avec les standards de l’OCDE.Dès le début de la crise financière internationale, de nombreux acteurs, au premier rang desquels les ONG de la plateforme « Paradis fiscaux et judiciaires » (PFJ), ont mis en avant le rôle joué par les paradis fiscaux, trous noirs de la finance mondiale, comme accélérateurs de la crise. Les PFJ constituent aujourd’hui une menace systémique pour le système financier : ils favorisent le recyclage de l’argent des activités criminelles et une évasion fiscale massive qui frappe en particulier les pays en développement.
L’idée qu’aucune reconstruction crédible du système financier international ne peut avoir lieu sans que soit traitée la question des centres financiers non coopératifs est désormais largement admise. Les engagements pris lors du sommet du G20 de Londres le 2 avril en témoignent.
TI France appelle maintenant les pays du G20 à traduire en actes concrets ces engagements. Il est en effet essentiel que la société civile poursuive son action sur le sujet et maintienne la pression afin que les engagements de la communauté internationale soient effectivement appliqués.
Télécharger le communiqué de presse de Transparency International du 2 avril 2009
Travaux et communiqués de TI France et de la plateforme PFJ :
Actions de plaidoyer auprès des pouvoirs publics
La plateforme PFJ a adressé le 18 décembre 2008 une lettre à Christine Lagarde afin de "connaître les mesures qui ont été prises ou sont envisagées afin de mettre en oeuvre ces engagements pris au plus haut niveau de l’Etat".A la suite de cette lettre, Daniel Lebègue, Président de TI France, et Jean Merckaert, coordinateur de la plateforme PFJ, ont rencontré le 19 février 2009 deux conseillers de Christine Lagarde, Christophe Bonnard en charge de la politique fiscale et Franck Saudo chargé de la question des banques, assurances et marchés financiers.
Daniel Lebègue a par ailleurs été auditionné le 18 février 2009 par la Commission des Finances de l'Assemblée nationale dans le cadre de la mission d'information sur les paradis fiscaux, présidée par Didier Migaud, et dont le rapporteur est Gilles Carrez. Une semaine auparavant, le 11 février, plusieurs membres de la plateforme PFJ ont été reçus par le groupe de travail parlementaire sur la crise financière internationale, co-présidé par Didier Migaud et Jean Arthuis.
En prévision de la réunion du G20 à Londres le 2 avril 2009, Transparency International, par la voix de sa présidente Huguette Labelle, a fait parvenir à Gordon Brown le 13 mars ses recommandations. Une copie de cette lettre a été adressée aux autorités françaises compétentes.
Autres ressources
Accéder au site de la plate-forme "Paradis fiscaux et judiciaires"
Lire le compte rendu de la conférence de TI France sur les paradis fiscaux
Voir la vidéo de la conférence sur les paradis fiscaux organisée par le CCFD 92 le 8 octobre 2009 en présence d'Eva Joly, François d'Aubert, Jacques Terray et Jean Merckaert -
conferenceCCFD92
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Conférence organisée par le CCFD Terre Solidaire Saint-Cloud le 8 octobre 2009, avec la participation de :Avec la participation de :Eva JOLY - Députée européenne - Conseillère spéciale du...PART 1/7 PARADIS FISCAUX : OBSTACLE AU...
Conférence organisée par le CCFD Terre Solidaire Saint-Cloud le 8 octobre 2009, avec la participation de :Avec la participation de :Eva JOLY - Députée européenne - Conseillère spéciale du... -
Comment faire des affaires juteuses en Algérie
Infrastructures, services financiers, agroalimentaire, formation : les besoins de l'Algérie sont immenses, et les entreprises canadiennes peuvent avoir leur part du lion dans ce marché de 34 millions d'habitants, l'équivalent de la population du Canada, affirme Denis Paradis, trésorier de l'Alliance d'affaires Canada-Algérie.
L'ancien député libéral de Brome-Missisquoi, aujourd'hui membre du cabinet d'avocats Dunton Rainville, va plusieurs fois par an dans ce pays.
L'Alliance organise un colloque dans la métropole, le 18 décembre, afin de mieux faire connaître l'Algérie et son potentiel d'affaires. Car, malgré la crise économique mondiale, ce régime autoritaire dont le territoire est riche en hydrocarbures devrait afficher une croissance économique annuelle de près de 6 % durant les cinq prochaines années, selon l'Economist Intelligence Unit.
Cela dit, l'Algérie demeure un pays risqué en raison d'une recrudescence d'attentats terroristes, en 2008, attribuables à l'organisation Al-Qaïda pour le Maghreb. Si le climat n'a rien à voir avec celui de la guerre civile du début des années 1990, le pays demeure dangereux : en août, 12 employés locaux de la firme d'ingénierie SNC-Lavalin ont été tués.
Journal Les Affaires - Vous organisez un colloque pour promouvoir l'Algérie. Pourquoi faire affaire avec ce pays en ces temps de crise plutôt qu'avec d'autres économies, comme la Chine, beaucoup plus dynamiques ?
Denis Paradis - C'est vrai que la crise économique frappe toutes les régions du monde, ou presque, de l'Asie à l'Amérique du Nord en passant par l'Europe. L'Algérie est un peu à l'abri des perturbations. Ce pays se convertit à l'économie de marché. Aux alentours de 2000, le pays comptait 1 200 sociétés d'État; de ce nombre, près de 400 ont été privatisées. De plus, c'est un pays riche en ressources naturelles, qui a de grandes ambitions, soit de rattraper le niveau des économies développées.
JLA - Mais avec la chute du prix du baril de pétrole, les revenus de l'État chuteront. Le gouvernement aura moins d'argent pour investir dans ses ambitieux projets d'infrastructures, non ?
D.P. - Cela aura peut-être un impact, mais il ne sera pas majeur. Ce qu'on me dit sur le terrain, en Algérie, c'est que le gouvernement a budgété ses projets avec des prévisions de prix du baril de pétrole à 37 $ US [l'or noir se négociait à un peu plus de 40 $ US le 5 décembre]. Ce superbe marché demeurera donc encore très intéressant.
JLA - L'Algérie est-elle trop dangereuse pour les entreprises étrangères, même si le pays est beaucoup plus sûr qu'au début des années 1990 ?
D.P. - Je vais deux ou trois fois par an en Algérie. C'est vrai qu'il y a parfois des attentats, mais j'ai l'impression que cela prend des proportions plus grandes dans les médias étrangers. Les autorités tentent d'éradiquer le terrorisme avec des mesures de sécurité accrues. Dans une certaine mesure, il est plus dangereux de marcher la nuit dans les rues de Washington que dans celles d'Alger.
JLA - Dans quels principaux secteurs d'activité les entreprises canadiennes peuvent-elles tirer leur épingle du jeu ?
D.P. - Les infrastructures, d'abord. Les besoins sont immenses, de la construction aux travaux routiers en passant par la signalisation. En environnement ensuite, nos entreprises peuvent partager leur expertise en matière de recyclage. L'agroalimentaire est aussi un secteur de choix. Par exemple, l'Algérie a de grands besoins en lait, et en importe beaucoup pour répondre à cette demande. Le pays veut donc en produire de plus en plus. Sans vous donner de nom, je peux vous dire que je participe à une négociation au terme de laquelle un éleveur canadien de vaches laitières Holstein transférera sa technologie [ de génétique embryonnaire] à un éleveur algérien dans une coentreprise.
JLA - Quels sont les autres secteurs clés ?
D.P. - Le secteur financier est aussi à surveiller. Le gouvernement algérien veut privatiser des banques, même si ce processus est pour l'instant suspendu. Des institutions canadiennes pourraient sans doute prendre des participations dans des banques algériennes. Par ailleurs, l'assurance est un secteur qui offre beaucoup de potentiel. Les statistiques sont éloquentes : au Canada, une personne dépense en moyenne 2 000 $ par an en assurances (santé, vie, automobile, maison, etc.), comparativement à 17 $ en Algérie et 54 $ dans les autres pays du Maghreb. Ne serait-ce que rattraper la moyenne régionale équivaudrait à multiplier le marché algérien de l'assurance par trois !
Enfin, il y a la formation postsecondaire, et la demande est forte. En fait, il manque d'enseignants pour presque tous les niveaux. HEC Montréal et l'Université de Sherbrooke offrent déjà sur place des formations pour cadres.
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