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ANNABA Évasion de quatre prisonniers de Bouzaâroura Par : Hafiza M.
Quatre prisonniers, dont deux mineurs incarcérés pour de lourdes charges au centre de détention de Bouzaâroura, dans la commune d’El-Bouni, ont fait la belle jeudi après-midi, en trompant la vigilance des gardiens. Leur disparition ne sera remarquée que lorsque les détenus devaient regagner leur cellule en fin d’après-midi.
Aussi, c’est un véritable branle-bas de combat qui a régné dans cette maison d’arrêt située en bord de route, et donc facile d’accès. Des barrages ont été placés par les services de sécurité sur les axes principaux de la wilaya, pour tenter de rattraper les fuyards, et les communes limitrophes de la prison, à savoir El-Bouni, Boukhadra, Sarouel et Oued Zied ont été passées au peigne fin, aussitôt l’alerte donnée par le directeur de l’établissement, fraîchement nommé à ce poste.
Une enquête administrative a été ouverte par le parquet afin de déterminer les conditions exactes de cette évasion, et l’existence de possibles complicités, tandis que les recherches se poursuivent avec in -
UN TRAFIQUANT DE DROGUE TUE DEUX OFFICIERS DE POLICE À BORDJ BOU-ARRÉRIDJ Quand les dealers en viennent aux armes
L’auteur du double assassinat, un repris de justice notoire, a été tué par des policiers durant l’accrochage.
Deux fonctionnaires de police tués par balle, un autre grièvement blessé. Tel est le bilan de l’accrochage qui a opposé les forces de l’ordre à un dealer lors d’une opération de perquisition que les policiers, munis d’un mandat délivré par le procureur, s’apprêtaient à effectuer en son domicile, avant-hier, juste au moment de la rupture du jeûne, à Ras El-Oued, à 30 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj.
L’échange de coups de feu s’est produit vers 19h30 devant le domicile du baron, en plein centre-ville de Ras El-Oued. Sous la houlette du chef de service de la Police judiciaire de la sûreté de wilaya, les policiers ont encerclé les lieux dans ce quartier populaire.
Alerté par la présence de policiers, le suspect a tenté de s’enfuir vers des maisons avoisinantes. Il a été vite repéré sur une terrasse par la police. Muni d’une arme automatique, il s’est montré très agressif et violent.
Il a été, par ailleurs, le premier à se servir de son arme contre deux officiers de police, qui lui demandaient de se rendre. Pris d’hystérie, le suspect a fait usage de son arme, tuant deux fonctionnaires de police et blessant un autre avant d’être abattu. Le cerveau transpercé par une balle de gros calibre, le commissaire, Boufedji Abdelghani, 53 ans, chef de service de la PJ de la sûreté de wilaya de Bordj Bou-Arréridj, et son collègue Rahmoun Khaled, 32 ans, inspecteur de police, ont été déclarés morts en début de soirée à l’hôpital de la ville, où ils avaient été évacués depuis le lieu du drame. Ils laissent deux familles en deuil. L’inspecteur Rahmoun avait, quant à lui, un enfant âgé de 2 ans.
Le commissaire Boufedji était marié et père de cinq enfants. Ce commissaire, connu pour son intégrité, exerçait depuis une trentaine d’années au sein de la police judiciaire. Une grande consternation se lisait, hier, sur les visages des policiers au siège de la sûreté de wilaya. Signalons qu’un troisième officier, âgé lui aussi de 32 ans, Belhadj Lakhdar, a été blessé au cours de l’opération. Il a reçu deux balles à la jambe. Il a été admis à l’hôpital de Ras El-Oued. Mais ses jours ne sont pas en danger. L’assassin est réputé pour être un caïd dans la région. N. Abdeslam, 37 ans, était recherché depuis plus d’une année pour plusieurs affaires dont le vol de l’arme d’un policier, trafic de drogue et de voitures. Il a été abattu par la police dans la fusillade. L’enterrement des deux fonctionnaires devait avoir lieu hier au cimetière Sidi-Betka, à Bordj Bou-Arréridj.
L’événement tragique rappelle, si besoin est, la recrudescence de la criminalité qui prend une proportion inquiétante. Les délits sur les personnes augmentent, la violence sociale, les incivilités aussi. L’urgence, c’est de revaloriser moralement et matériellement le métier de flic.
Dans les cafés, dans les transports il ne se passe pas un jour sans que le thème de l’insécurité ne soit abordé. Notre pays est-il réellement en proie à une délinquance sans commune mesure ? -
La gendarmerie a recensé plus de 900 vols et agressions en juillet Criminalité : ces chiffres qui font peur
L’activité globale de la Gendarmerie nationale fait ressortir l’arrestation de 4 020 personnes impliquées dans divers délits et crimes, dont 111 femmes et 152 mineurs, au mois de juillet dernier, notamment durant les jours précédant les préparatifs du mois sacré du Ramadhan.
Les vols et les actes de violence ont pris une courbe ascendante au mois de juillet dernier. Sur les 650 délits et crimes enregistrés sur les personnes, on relèvera 515 cas de vol et 375 actes de violence perpétrés contre les personnes, dont des mineurs et les ascendants. Au total, ce sont près de 900 actes qui sont constatés sur ces deux registres, notamment avec l’arrivée du Ramadhan.
Les menaces de mort (41), les violations de domicile (49), les escroqueries (9), les homicides volontaires (15), les viols (15), les enlèvements (12), l’abus de confiance (8), l’outrage (19) et l’attentat à la pudeur (60) s’ajoutent à ce lot d’actes d’agressions sur les personnes. Selon un bilan exhaustif de la cellule de communication de la GN, ces infractions sont également inscrites au registre des atteintes contre la famille et les bonnes mœurs (105), les biens (630), la tranquillité publique (93) et le crime organisé (781).
Au total, ce sont 3 668 enquêtes menées, dont 80% ont abouti à des résultats probants alors que d’autres sont en cours, au niveau des groupements de la GN. Les infractions aux lois spéciales (279) et l’exécution des mandats de justice ont respectivement atteint 1 131 cas en 30 jours, avec un taux de traitement de 100%. Dans ce sens, la GN a élucidé toutes les enquêtes liées aux incendies volontaires (11 cas) et la destruction et dégradation des biens (72), mais aussi les affaires inhérentes aux faux documents administratifs. Avec un taux de 78,63% des enquêtes abouties, la GN a réussi à identifier et à arrêter 4 020 personnes mises en cause dans ces infractions, dont 1 319 placées sous mandat de dépôt. Le même bilan fait ressortir le démantèlement de 55 associations de malfaiteurs.
Pas moins de 159 individus impliqués dans ces gangs sont placés sous les verrous alors que les 8 mineurs interpellés ont été placés dans des centres spécialisés. Durant la même période, 43 véhicules ont été volés à leurs propriétaires alors que le vol des cheptels a atteint un pic de 82 affaires, notamment avec la pression pressentie sur le marché des viandes, à la veille du Ramadhan. Par ailleurs, 208 affaires liées au trafic de stupéfiants ayant abouti à l’arrestation de 312 personnes, dont 256 placées sous mandat de dépôt, ont été enregistrées durant la même période. à ce sujet, plus de 615 kg de kif traité, 622 comprimés hallucinogènes, 53 plants de cannabis et 795 grains d’opium ont été saisis lors des différentes opérations menées par les enquêteurs de la GN. Le travail de fond des gardes frontières et la stratégie de maîtrise des voies de communication, ainsi que la surveillance du territoire ont donné leurs fruits à tel point que le trafic de stupéfiants a connu une baisse vertigineuse, en sus du démantèlement des réseaux de soutien et l’arrestation en série de dizaines de dealers. Idem au chapitre de la lutte contre la contrebande aux frontières et sur les routes. Et les saisies parlent d’elles-mêmes : 115 571 litres de carburant, 7,2 tonnes de produits alimentaires, 11 995 cartouches de cigarettes, 134 têtes de cheptel, 1 708 effets vestimentaires, 55 véhicules et 4 motocyclettes récupérés par les GGF et les gendarmes, notamment à l’est et à l’ouest du pays où la lutte implacable contre les réseaux transfrontaliers donne souvent lieu à des saisies spectaculaires.
En plus du potentiel de la Police judiciaire et des méthodes de recherche et de la qualité d’investigation, soutient le colonel Abderrahmane Ayoub, “le renforcement de la couverture sécuritaire, le travail de proximité dans les zones isolées pour développer le renseignement, la surveillance constante du réseau routier et la mise en œuvre d’un dispositif capable de lutter contre le développement de la criminalité, le banditisme et le crime organisé qui se sont développés en filigrane du terrorisme”, permettent, au quotidien, de résoudre les affaires criminelles en un temps record. -
Comment va l'Algérie ?
27/07/2010 à 12h:09 Par Alain Faujas et Cherif Ouazani, envoyés spéciauxLes Algériens attendent une amélioration de leurs conditions de vie. © AFPMalgré les centaines de milliards de dollars injectés dans l’économie grâce à la rente des hydrocarbures, le moral des Algériens est maussade. Emplois, croissance, investissements... Les chiffres sont bons mais la grogne sociale perdure. Le « patriotisme économique » décrété il y a un an peut-il redonner confiance à la population ?
Il y a un an, le 18 juillet 2009, entrait en vigueur la loi de finances complémentaire (LFC), dont les mesures ont profondément bouleversé la donne économique de l’Algérie. Après dix ans d’ouverture tous azimuts, de privatisations à tour de bras, de réformes structurelles et de politique libérale, le président Abdelaziz Bouteflika, réélu trois mois auparavant pour un troisième mandat, décidait de revoir profondément sa copie : réglementation contraignante des investissements étrangers, mesures pour réguler les importations, limitation du crédit bancaire… « Il ne s’agit pas d’un changement de stratégie économique, mais d’un réaménagement tactique », nuance un membre du gouvernement du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Quoi qu’il en soit, stratégie ou tactique, le terme importe peu aux yeux de l’opinion.
Contrairement aux partenaires et aux investisseurs étrangers, qui ont peu apprécié ce changement de cap, les Algériens sont moins gênés par la versatilité de la législation économique qu’obnubilés par l’amélioration de leurs conditions de vie. On peut les comprendre. Et la question de fond est finalement la suivante : comment vont les Algériens en 2010 ? Miloud Brahimi, ténor du barreau, infatigable militant des droits de l’homme, estime que ses compatriotes vont « incontestablement mieux, mais pas pour autant bien ».
L’injection massive de capitaux publics dans la réalisation d’infrastructures de base, le lancement de projets faramineux en matière d’habitat, de santé ou d’éducation ont certes contribué à améliorer la situation en matière de développement humain. Mais « la demande est si forte, les retards accumulés sont si importants, que l’amélioration demeure peu perceptible par les citoyens », poursuit Me Miloud Brahimi. Pour Hafida Brakni, architecte à Mostaganem (nord du pays), « l’habitat précaire représentait au début de la décennie près de 10 % du parc national de logements. La construction de plus de 2 millions de logements, couplée à la destruction de 150 000 d’entre eux dans les bidonvilles, a ramené ce taux à 5 %. Une performance considérable mais trop peu visible, car des bidonvilles enlaidissent encore nos agglomérations ».
Candidats à l’émigration
Durant la même période, le taux de chômage a été réduit aux deux tiers. Les salaires de la fonction publique ont été augmentés de 50 % en moyenne, avec une inflation contenue sous la barre des 5 %. Le parc automobile a été considérablement rajeuni, avec l’introduction de plus de 2 millions de véhicules. Partout ailleurs, des performances économiques similaires apaiseraient durablement le front social. Pas en Algérie.
La moindre distribution de logements neufs tourne à l’émeute. Les annonces d’augmentation des salaires sont accueillies par des grèves. La population universitaire a beau être estimée à 1,5 million d’étudiants, et le nombre de jeunes scolarisés évalué à plus de 10 millions, la rue n’évoque que les harraga (les « brûleurs »), ces candidats à l’émigration vers l’Europe qui risquent leur vie à bord d’embarcations de fortune. Slameur de génie, Lotfi Double Kanon explique que « le harrag ne fuit pas son pays, mais ses dirigeants ». Quitter l’Algérie à tout prix ne signifie pas que l’on ne l’aime pas. La fièvre nationaliste qui s’est emparée du pays après la qualification, en novembre 2009, de l’équipe nationale pour la Coupe du monde de football en est la plus belle des illustrations. Alors pourquoi tant de haine ?
« Le régime tire sa légitimité non pas des urnes, explique Ahmed Ancer, journaliste à El Watan, mais d’une guerre de libération vécue par une minorité de la population. » Plus de 80 % des 35,6 millions d’Algériens sont nés après le 5 juillet 1962, date de l’indépendance, alors que l’écrasante majorité des dirigeants est issue de cette « génération FLN » qui a combattu la puissance coloniale. C’est à l’aune de ce décalage, voire de cette incompréhension, que la question de l’après-Bouteflika prend tout son sens. Après avoir monopolisé le pouvoir pendant cinquante ans, cette génération est-elle en mesure de préparer la transmission du pouvoir ? « La méfiance à l’égard des gouvernants n’est pas exclusivement d’ordre générationnel, estime Ahmed Ancer. Elle est aussi alimentée par le fonctionnement du pouvoir, où le népotisme sévit au détriment de la méritocratie. Conséquence : le système se régénère et la rente se perpétue. »
Tous pourris ? Assurément non. Mais quand la compétence n’est pas le principal critère dans le choix des hommes et de leurs promotions, la performance est plus aléatoire. Exemple : si les annonces de hausse des salaires déclenchent débrayages et sit-in, c’est que les écarts de revenus et les passe-droits parasitent le débat social, exacerbent les frustrations et radicalisent les revendications. Nabil, cadre dans une banque publique, nous l’explique à sa façon : « Je gagne 35 000 dinars [environ 370 euros] par mois. Pour les mêmes responsabilités, un cadre d’une banque privée gagne 140 000 dinars, soit quatre fois plus. Quand on gère des portefeuilles client sur lesquels les crédits se négocient en milliards de dinars, il est très difficile de résister à l’appel des sirènes de la tchipa [pot-de-vin, NDLR]. » Mais tel un poison à effet progressif, la corruption a sapé le moral des Algériens pour les entraîner dans une sorte de défaitisme collectif. Et ce quelle que soit la volonté du pouvoir de remettre un peu d’ordre dans la maison.
Multiplication des scandales
Le nombre d’élus et de hauts fonctionnaires sous les verrous (estimé à plus de 2 000), la multiplication de scandales financiers – comme celui de Sonatrach en janvier –, ou encore la tenue de procès retentissants comme celui de l’affaire Khalifa, en février 2007 – au cours duquel plusieurs ministres ont été entendus –, ne suffisent pas à rassurer l’opinion. Pis, cette succession de révélations alimente la grogne, voire la colère. Malgré tous les efforts en matière de transparence dans l’utilisation de l’argent du pétrole (près de 500 milliards de dollars – 400 milliards d’euros – auront été investis entre 2004 et 2014), les 10 milliards de dollars de transferts sociaux annuels (subventions des produits de première nécessité et soutiens aux catégories les plus fragiles de la population) et le recul incontestable de l’extrême pauvreté, les Algériens demeurent sceptiques. Et les jeunes, diplômés ou non, continuent à rêver de l’Australie ou du Canada.
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Après la mort d’un jeune électrocuté Violentes émeutes à Fouka
La mort d’un jeune homme, âgé de 18 ans, électrocuté au douar Houari-Boumediene, a provoqué de violentes émeutes dans la région de Fouka (Tipasa). Les sièges de la daïra et de la commune ont été saccagés et des véhicules incendiés dont celui du P/APC de Fouka. Selon des habitants de cette localité, la victime N. Sid-Ahmed, âgé de 18 ans, rentrait de la prière des tarawih, vers 23h, quand il a marché sur un câble électrique tombé par terre suite aux dernières intempéries qu’à connues la wilaya. “Il ne pouvait pas le voir, le quartier sombrait dans l’obscurité totale à cause de la coupure de l’électricité”, affirment les habitants. La victime fut électrocutée et décédera sur le coup. Les citoyens du quartier, en colère suite au drame, se sont dirigés vers les sièges de l’APC et la daïra de Fouka où ils ont incendié les bureaux et même l’état civil de la commune ainsi que le parc communal où on déplore un véhicule incendié et appartenant au P/APC. Les émeutiers ont aussi coupé la route avec des pneus brûlés. Ils ont voulu ainsi dénoncé la série de coupures d’électricité, et ce, malgré leurs multiples doléances. Chose qui aurait pu éviter ce drame, nous dit-on. Les émeutes ont duré jusqu’à 2h du matin et il a fallu l’intervention du GIR de Zéralda (Groupement d’intervention et de réserve) pour instaurer l’ordre, de même qu’une enquête a été ouverte. Dans le même sillage, on apprend aussi que les habitants du bidonville sis à Bachdjerrah ont investi la rue et ont fermé, mercredi après minuit, (vers 1h du matin), la route liant Bachdjerrah à Maqaria (Léveilly) pour dénoncer leur ras-le-bol surtout après les dernières intempéries. Ils se sont dispersés vers 3h du matin après avoir reçu des promesses et une rendez-vous avec le wali délégué d’El-Harrach, pour étudier leurs cas. -
Des escales record de 37 jours sont enregistrées au terminal à conteneurs Port d’Alger, c’est l’asphyxie
Les mesures prises par le gouvernement pour décongestionner le port d’Alger n’ont, semble-t-il, pas amélioré la situation du terminal à conteneurs.
Dans une notice au client, dont nous avons une copie, M. Philippe Borel, vice-président du CMA CGM-Services Nord-Afrique, évoque une situation critique des opérations sur le terminal à conteneurs d’Alger. “Depuis 3 semaines maintenant, tous les porte-conteneurs à Alger font face à une congestion énorme et historique”, relève le vice-président du CMA CGM – Services Nord-Afrique. Cette congestion est principalement due à l’instabilité sociale et à la période de vacances. “Par conséquence, l’escale moyenne par navire a augmenté”, constate
M. Philippe Borel. Le temps d’escale moyen est de 12 jours en mars 2010, de 9,8 jours en avril, de 8,4 en mai, de 12,8 jours en juin et de 16,9 jours au mois de juillet dernier. La performance moyenne pour le mois d’août devrait être d’environ 25 jours. Plus grave, quelques compagnies ont enregistré une escale record de 37 jours à Alger. Comme conséquence directe, les temps de transit à Alger se détériorent de 23 jours sur de nombreux legs maritimes. Le président du CMA CGM-Services Nord-Afrique attire l’attention sur “les conséquences que ces temps d’escale pourraient avoir sur certains conteneurs transportant des denrées périssables”. Il se pourrait, prévoit-il, que d’ici quelques jours, certains navires attendraient plus de 25 jours au mouillage. “Même si la capacité de navire supplémentaire a été injectée pour évacuer les conteneurs du port de chargement vers Alger, nos navires sont toujours en attente d’accostage à ce jour”, indique M. Philippe Borel, qui ne voit “aucun signe d’amélioration”. Pour rappel, depuis le 1er octobre 2009, les navires transportant des cargaisons de rond à béton et de bois, les produits alimentaires non conteneurisés, les marchandises diverses non conteneurisées et les véhicules (car-carries) ne seront plus autorisés à décharger leurs marchandises au port d’Alger. Cette décision a été prise pour mettre fin à l’allongement de la durée à quai des navires et à l’importante rade qui se traduit par des impacts extrêmement pénalisant pour l’économie. Une attente qui saigne le Trésor public, à partir du moment où chaque journée en mer coûte entre 1 500 et 2 500 dollars US, transférés en devise forte vers l’étranger. Ces mesures n’ont pas amélioré la situation du port d’Alger.
Les observateurs de la logistique du commerce international avaient déjà exprimé leur scepticisme quant à la mise en œuvre de ces mesures sur le terrain tant la situation au port d'Alger est devenue intenable et inextricable. L’entrée de Dubaï Port World dans la gestion des containers n’a pas apporté la valeur ajoutée attendue parce que les espaces consacrés à ces conteneurs sont les mêmes. Par ailleurs, selon certaines sources, étant donné l’exiguïté de l’espace du terminal à conteneurs, les nouvelles mesures de contrôle aux frontières ainsi que celles prises dans le cadre de la loi de finances 2008-2009, relative au commerce extérieur, le traitement des conteneurs se fait dans un délai très long, dépassant largement les 20 jours, ce qui retarde le déchargement des autres conteneurs. C’est toute la problématique des ports en Algérie qui est posée. L’Algérie dispose aujourd’hui de ports de très faibles capacités et totalement étouffés par le tissus urbain. La plupart des ports algériens, construits à l’époque coloniale, ne disposent d’aucune possibilité réelle d’extension. Seulement deux ports commerciaux ont été construits depuis l’Indépendance, le port d’Arzew spécialisé dans les hydrocarbures et le port de Djen Djen qui est loin d’avoir une taille et des atouts comparables à ceux des ports mondiaux modernes. Les faibles capacités de Djen Djen font que ce port ne peut pas être un port d’éclatement sur les grandes lignes maritimes transocéaniques. L’absence de ports de taille mondiale pénalise lourdement l’économie algérienne. L’Algérie perd 2 500 dollars sur le fret avec l’Asie par rapport à l’Europe ou le Maroc. Avec l’Europe, notre pays perd près de 1 350 dollars de compétitivité par container par rapport au Maroc vers la même destination. Pour le transport en vrac, l’Algérie perd jusqu’à 60 dollars la tonne à cause de la faiblesse de ses capacités portuaires. Hors hydrocarbures, l’Algérie importe chaque année 26 millions de tonnes de marchandises diverses et de matières premières et en exporte un peu plus de 4 millions de tonnes.
Avec un handicap de 60 dollars la tonne transportée, c’est donc plus de 2 milliards de dollars perdus chaque année par l’Algérie et cela depuis plus de quarante ans. De quoi construire un port de taille mondiale. Aujourd’hui, les frais de transport pouvant aller jusqu’à 40% du coût des produits fabriqués, les avantages du coût du fret deviennent décisifs dans la compétitivité mondiale. Beaucoup de pays l’ont compris et ont investi massivement dans la construction de ports de taille mondiale. Tanger-Med (Maroc) et Damette et Port-Saïd (égypte) sont aujourd’hui des ports de taille internationale sur la rive sud de la Méditerranée. -
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PARTIE 2 : « Allahou Akbar »
L’offensive débuta le 20 août 1955 en fin de matinée par des appels au Jihad. Les insurgés criaient « Allahou Akbar » ou « Jihad fi sabilillah ». L’islam qui avait été au cœur de la résistance algérienne, servait une nouvelle fois à organiser et à orienter la résistance populaire. Encadrés par des moudjahidin en armes, les insurgés étaient dans leur grande majorité des paysans armés de gourdins, de couteaux ou d’outils agricoles (fourches, haches, faucilles…). La colère accumulée par plus de cent vingt ans de domination française compensait le caractère extrêmement rudimentaire de l’armement. Les cibles des attaques étaient des objectifs civils (colons européens ou algériens jugés collaborateurs) ou militaires et administratifs (postes militaires, gendarmerie, mairie…). Ces objectifs étaient des symboles de la domination coloniale que l’insurrection populaire devait détruire.
Cette volonté des insurgés de détruire les symboles de la colonisation, prélude à la libération nationale, suscita un accueil enthousiaste de citadins algériens qui virent les masses rurales déferler sur leur ville. A Philippeville, où plusieurs milliers d’hommes descendirent de la campagne environnante, la population musulmane fournit ravitaillement et soins aux insurgés. Dans cette ville, les combats furent particulièrement durs : « grenades contre les cafés, les voitures, combats entre groupes d’attaquants et ceux de l’armée, de la gendarmerie et des civils européens. Tirs de tous côtés, du sang, des morts et cela jusque vers seize heures. » (5). Les insurgés qui tentèrent de s’emparer des locaux de la police, furent finalement repoussés par les troupes coloniales.
Les combats qui se déroulèrent dans la région de Philippeville, furent d’une rare violence. L’aéroport de la ville fut attaqué et des avions furent saccagés. Faute d’armes à feu, à Sidi Mezghiche, l’assaut du village fut donné uniquement à l’arme blanche. A El Arrouch, pour repousser l’attaque qui dura environ une heure, l’armée utilisa des armes lourdes. Les fumées permirent aux assaillants de se retirer.
L’offensive prit un tour tragique dans le village minier d’El Halia, dans les environs de Philippeville, où les insurgés aidés par les ouvriers de mine attaquèrent plusieurs maisons de colons entraînant la mort de 37 Européens. Le retournement de la violence subie par les colonisés contre les colonisateurs était porté par un tel sentiment d’humiliation qu’il entraînait des excès difficilement contrôlables. La violence de la colonisation était telle que la réponse des colonisés ne pouvait s’exprimer que par le recours à une violence cathartique.
A Constantine, des postes militaires furent attaqués et des bombes éclatèrent en plusieurs endroits de la ville, notamment au restaurant Gambetta, rue Caraman, et au cinéma ABC. Plusieurs cibles précises avaient été désignées. Le drapeau algérien fut accroché sur le minaret de la mosquée Sidi Lakhdar. Après l’offensive, les insurgés se replièrent rapidement sans que les autorités françaises n’aient le temps de riposter (6).
Soupçonnés de collusion avec les autorités françaises, deux cadres locaux de l’UDMA (7), Allaoua Abbas, neveu de Ferhat Abbas, et Hadj Saïd Chérif furent attaqués par un commando de l’ALN-FLN. Le premier trouva la mort alors que le second survécu et rallia le FLN par la suite. D’autres personnalités, comme le cheikh Kheireddine et Abbas Bencheikh el-Hocine de l’association des Ouléma, ou Ferhat Abbas et Mohammed Salah Bendjelloul, qui avaient été inscrits sur la liste des hommes à abattre, ne purent l’être faute d’avoir été repérés par les commandos de l’ALN-FLN (8). Ne visant pas uniquement les colons, la violence insurrectionnelle s’abattait aussi sur les Algériens jugés trop complaisants à l’égard de la colonisation ou refusant d’apporter leur soutien à la Révolution.
Des combats se déroulèrent à Oued Zenati et à Aïn Abid. A El Khroub, plusieurs centaines de civils algériens attaquèrent un camp abritant 150 militaires. Selon un rapport français, il y eut 53 morts parmi les assaillants : 23 hommes, dont 12 en uniforme, 19 femmes et 11 enfants (9). La ville d’El Milia n’ayant pu être occupée, les combats se déroulèrent dans les environs d’El Gantara et de Taskif. Collo fut occupé pendant près de quatre heures par l’ALN, les soldats de l’armée française s’étant réfugiés dans les casernes. Les insurgés se retirèrent à la suite du débarquement par la mer de renforts de l’armée française.
En différents lieux, les mosquées jouèrent le rôle de centres révolutionnaires d’où des appels au Jihad furent lancés. Dans la mosquée de Robertville, le drapeau algérien fut levé et le muezzin appela à la prière et au Jihad. Dans la commune d’El Arrouch, un appel au Jihad fut lancé de la mosquée. A Saint-Charles, le muezzin donna le signal d’entrer dans le village aux moudjahidin qui l’occupèrent pendant cinq heures (10).
A Guelma, l’attaque eut lieu le 21 août car la veille, les insurgés avaient été bloqués par des troupes blindées et des tirailleurs sénégalais. De même, dans les péninsules de Collo mais aussi à Aïn Berda, Belkheir ou Nechmeya dans l’Est-Constantinois, les combats se poursuivirent les 21 et 22 août. Durant ces journées, le village d’Abdi au sud de Guelma fut entièrement détruit.
Youcef Girard A suivre
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PARTIE 1 : LE PLAN DE ZIROUT
TIE 1 : LE PLAN DE ZIROUT
« Mettez la révolution dans la rue, vous la verrez reprise par tout un peuple. » Larbi Ben M’hidi (1923-1957) Si l’insurrection du 1er novembre 1954 a marqué le déclenchement de la Révolution algérienne, celle du 20 août 1955 dans le Nord-Constantinois fut une étape décisive dans l’histoire de la lutte de libération nationale algérienne. Par son ampleur, son caractère populaire mais aussi par la colère qui la portait, l’offensive du 20 août 1955 marqua profondément la Révolution algérienne. L’entrée en scène des masses rurales fit irrémédiablement basculer l’Algérie dans le camp de la Révolution.
Après l’insurrection du 1er novembre, la situation était difficile pour le Front de Libération Nationale (FLN) et pour sa branche militaire, l’Armée de Libération Nationale (ALN) (photo ci-dessus). Si l’ALN parvint progressivement à gagner la confiance de la population, elle devait faire face avec des moyens rudimentaires à une armée organisée et puissamment équipée. Principalement concentrée dans les Aurès au moment du déclenchement de la Révolution, l’ALN étendit son action au Nord-Constantinois et à la Kabylie à partir de la fin de l’année 1954. Face à cette montée en puissance de l’ALN, les autorités françaises firent passer le nombre d’hommes déployés en Algérie de 50.000 en novembre 1954 à 80.000 en février 1955. Ces hommes étaient principalement concentrés dans les Aurès qui restaient le principal foyer de l’insurrection. De plus, le FLN avait perdu certains cadres de premier plan au début de l’année 1955 : responsable du Nord-Constantinois, Mourad Didouche fut tué au cours d’un accrochage le 8 février 1955 ; respectivement responsables des Aurès et de l’Algérois, Mostefa Ben Boulaïd et Rabah Bitat avaient été arrêtés le 14 février 1955 à la frontière tuniso-libyenne pour le premier et le 23 mars 1955 à Alger pour le second.
Alors que le FLN remporta une victoire diplomatique sur la scène internationale en participant à la conférence de Bandung en avril 1955, l’ALN passa à l’offensive dans le Nord-Constantinois au printemps de la même année. Des actions armées furent lancées sur Philippeville et Bône et le 8 mai, dix ans après les massacres de Sétif et de Guelma, la première bombe éclata dans la ville de Constantine. Le 10 mai, la commune El Milia fut encerclée par des moudjahidin de l’ALN. Des routes furent coupées et des postes de gendarmerie attaqués (1). Toutefois, la population n’était pas encore activement engagée dans le processus révolutionnaire visant à renverser la domination coloniale.
Face à la montée en puissance de l’ALN, les autorités françaises intensifièrent la répression. Le 3 avril 1955, la loi sur l’état d’urgence permettant, notamment, la création de camps d’internement fut mise en application. La loi fut d’abord appliquée dans les Aurès, en Kabylie et dans l’Est-Constantinois à partir du 4 avril puis étendue à l’ensemble du département de Constantine et à certaines communes des départements d’Alger et d’Oran le 16 mai 1955. La répression s’étendait à mesure que le FLN déployait son action. Sur le terrain, les parachutistes français passèrent à la contre-offensive en appliquant une politique de répression collective meurtrière contre le peuple algérien. Cette politique répressive était faite d’expéditions punitives, d’exécutions sommaires et de destructions de mechtas (2).
Dans le Nord-Constantinois, dirigé par Youssef Zighoud depuis la mort de Mourad Didouche, les cadres de la zone II décidèrent de mettre sur pied un plan visant à répondre à la répression et à impliquer l’ensemble du peuple algérien dans la lutte de libération nationale. Insistant sur l’importance de cette implication, selon Salah Boubnider, Youssef Zighoud mettait l’accent sur la nécessaire auto-libération du peuple algérien. Le dirigeant du Nord-Constantinois affirmait à ses hommes : « C’est au peuple de se libérer lui-même. Nous ne sommes pas leurs libérateurs. Nous ne faisons que l’organiser. La responsabilité lui revient. De deux choses l’une : ou il se libère ou il coule. » (3)
Du 25 juin au 1ier juillet, Youssef Zighoud convoqua une conférence générale de la zone II afin de mettre sur pied un plan insurrectionnel. Les participants discutèrent de la situation de la Révolution algérienne tant à l’intérieur qu’à l’extérieur mais aussi des luttes de libération dans l’ensemble du Maghreb. En plus de vouloir impliquer l’ensemble du peuple algérien, les participants mirent en avant la nécessité d’affirmer les liens de solidarité existant entre les différents pays du Maghreb en lutte pour leur libération. Pour cela, l’insurrection fut fixée au 20 août ; date anniversaire de la destitution et de la déportation du sultan marocain Mohammed V par la France en 1953 (4). Cette date se voulait un symbole manifestant la fraternité d’armes entre militants nationalistes des différents pays du Maghreb.
Le plan insurrectionnel de Youssef Zighoud était simple. Il consistait à lancer des offensives, en attaquant les postes militaires et en déferlant sur les villes et les villages, dans tout le Nord-Constantinois. Durant les offensives, les moudjahidin de l’ALN devaient encadrer des paysans sommairement armés. Youssef Zighoud avait déjà lancé des attaques de paysans encadrés par des moudjahidin dans certains points du Nord-Constantinois. Il s’agissait donc de généraliser ce type d’actions dans l’ensemble de la zone II. La préparation active débuta dans les premiers jours d’août par une campagne de sensibilisation des paysans et un stockage de matériel nécessaire à l’insurrection. Des listes de collaborateurs travaillant avec les autorités françaises furent dressées. Sept jours avant l’insurrection, les hommes furent regroupés en différents points de la zone II et les instructions furent précisément données.
Youcef Girard
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La repentance, une valse pour marionnettes bouteflikistes
Musique ! La danse reprend. Le Front de libération nationale (FLN) profite de la commémoration de la journée du 20 Août 1955 pour "exiger", dans un communiqué rendu public jeudi, la repentance de la France de ses crimes coloniaux. «Le FLN ne cessera jamais d’exiger la reconnaissance et les excuses officielles pour ses crimes coloniaux perpétrés contre le peuple algérien », lit-on dans le communiqué.
Jamais ? Voilà un parti qui prétend défendre la mémoire mais qui, lui, a la mémoire bien courte ! Le FLN a renoncé au moins deux fois à la repentance. La plus récente fut même énoncée, comble de l’ironie ou du cynisme, de la bouche de M. Abdelaziz Ziari, un ponte du FLN et président de l’Assemblée populaire nationale, celle-là même dont on redoutait qu’elle adopte une loi criminalisant la colonisation ! C’était en mai 2009, à la veille de cette visite d'Etat que devait effectuer en juin à Paris le président algérien et à laquelle ce dernier tenait beaucoup. Abdelaziz Ziari, un fidèle de Bouteflika, avait alors affirmé au cours d’un point de presse dans la capitale française, que la question de la repentance « n’était pas à l’ordre du jour » et « n’a jamais, depuis l’indépendance, constitué un obstacle aux relations algéro-françaises ». Bouteflika voulait ainsi « proposer un cadeau » aux Français pour les amadouer et les dissuader de na pas annuler la visite d’Etat. Ce qui fut vain, puisque la visite n’aura jamais lieu.Bouteflika n’en était pas à son premier reniement public sur le sujet. Le 21 novembre 2007, à la veille de la visite de Nicolas Sarkozy à Alger, le chef de la diplomatie Mourad Medelci, un autre fidèle, annonçait à Paris, lors d’une conférence de presse conjointe avec Bernard Kouchner, que les excuses de la France, pour ses crimes de guerre, n’étaient plus une priorité pour le gouvernement algérien : « Je pense que le plus sage est de laisser le temps agir en espérant que cette question trouvera une réponse un jour… Il faut savoir garder la porte ouverte à nos deux sociétés et à l’intelligence de nos deux peuples qui sont capables de suivre le bon chemin. » Tout le monde avait compris le message : le président algérien renonçait officiellement à la repentance de la France pour ses crimes coloniaux, en échange d’un appui de l’Elysée à un troisième mandat.
Il y a bien longtemps de la mémoire ne relève plus, pour Bouteflika, du différend historique mais du cabotinage conjugal, cette pratique un peu malsaine qui consiste à rappeler au conjoint un antécédent fâcheux chaque fois qu’on éprouve le besoin de lui extorquer une nouvelle déclaration d’amour. Selon les réponses qu’il reçoit de la France, le président algérien peut ainsi passer de la plus grande « indignation » envers le préjudice colonial à la plus béate des indulgences. La repentance de la France est un « shmilblik » que le président de la République agite au gré de ses relations avec l’Elysée.
Il lui suffit de faire bouger ses « marionnettes » dans un sens ou dans l’autre : Belkhadem, Medelci, Ziari… Puis ce fut le spectre d’une « loi algérienne criminalisant la colonisation" – signée, soulignons-le, par 125 députés appartenant à la majorité présidentielle - brandi pour effarer l’Elysée puis rangée sagement une fois Bouteflika invité à Nice.
A l’époque, des personnages candides qui n’ont rien compris à la politique, s’étaient indignées. Parmi eux, M. Kheireddine Boukherissa, le président de la Fondation du 8-Mai-45, un homme révolté par les propos du président de l’Assemblée populaire nationale : C'est de « l'indécence et de l'inconscience »…Avant de s’interroger devant les journalistes : " M. Ziari était-il délégué par le président de la République pour tenir ce discours? Si oui, nous sommes en mesure de demander des explications au président de la République..." Il avait presque tout compris !
Alors, allez savoir ce qui se passe dans la tête du marionnettiste Bouteflika pour que le FLN profite de la commémoration de la journée du 20 Août 1955 pour "exiger" la repentance de la France. Un voyage en vue ? Ou une façon de solliciter un appui de l’Elysée face à l’autre clan ?
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Benbitour critique le système qui mène l’Algérie « vers une trappe de misère permanente »
Joignant sa voix à un chœur insolite composé de proches du pouvoir qui, après des années de silence complaisant, se mettent, opportunèment et soudainement, à faire, avant terme, le bilan du mandat présidentiel qu'ils ont jusque là appuyé, Ahmed Benbitour dresse à son tour, au cours d’une conférence consacrée à « la problématique du développement en Algérie», un diagnostic sur la gestion économique et social du pays par le pouvoir en place. Le constat de l’ex-chef du gouvernement est sans appel et ses mots durs. Pour lui, «la politique économique menée actuellement hypothèque l’avenir du pays». Un pays qui «s’appauvrit» en dépit des excédents générés par les hydrocarbures, une ressource non renouvelable, et dans un contexte de fluctuation du marché international. Dénonçant «les insuffisances chroniques» en matière de gestion du patrimoine national, il estime que l’Algérie « se dirige vers une trappe de misère permanente». L’ancien chef de gouvernement a relève ainsi la forte tendance de pouvoir à «imposer une forte austérité à la population» ainsi que la thésaurisation de la richesse produite. Il a noté que « les surplus enregistrés, lors des dernières années, dans la balance commerciale, n’ont servi qu’à l’accumulation des réserves de monnaie, qui pourraient dépasser 110 milliards de dollars en 2010, alors qu’en revanche, la part du produit intérieur brut réservée aux familles algériennes se détériore d’année en année. » Selon lui «24% de la richesse créée dort et ne sert à rien», et cette thésaurisation n’est même pas mise au service du développement. C’est dire que « 53,3 milliards de dollars sont inexploités au lieu d’être utilisés dans des investissements qui pourraient améliorer les conditions de vie des citoyens, alors que dans le même temps, les autorités algériennes tentent d’attirer les investisseurs étrangers ». De plus a-t-il ajouté « les investissements étrangers en Algérie restent faibles, comparés aux sommes transférées vers l’étranger, ces investissements ont été estimés entre 2005 et 2006 à 2,8 milliards de dollars, au moment où les bénéfices des compagnies pétrolières qui traitent avec Sonatrach ont atteint 10 milliards de dollars » Pour conclure, M. Benbitour propose de changer autant de système « qui a atteint ses limites» que les hommes, d’investir dans le secteur productif, de mieux considérer l’encadrement. -
ZIGHOUT, L'ANTI-HEROS
C’est un homme simple, un forgeron, pas un intellectuel, dit-il, mais un autodidacte, qui succède à Didouche Mourad, tombé à Oued Boukerker le 18 janvier 1955, à la tête de ce qu’on appelait encore la Zone II, qui correspond géographiquement au Nord constantinois. Comme pratiquement toutes les grandes figures qui ont marqué la guerre de libération, nous savons très peu de choses de la vie de Zighout Youcef. Les biographes ne sont pas légion dans notre pays et ceux qui l’ont connu ou côtoyé se rendent à l’évidence, seulement maintenant, combien leur témoignage est précieux et irremplaçable pour, fort justement, combattre la mystification et dénoncer les portraits naïfs, franchement grotesques et caricaturaux qui ont été élaborés par-ci, par-là.
Les rares textes crédibles qui existent et qui donnent des indications biographiques font peu de descriptions du personnage qu’était Zighout. Jacques Duchemin, auteur de la trop superficielle Histoire du FLN(4), dit de cet homme au chapeau de brousse vissé sur la tête, « ce loup maigre et sec qu’était Zighout » était néanmoins « fort comme un bœuf, moustachu, bourru, père d’une petite fille qu’il adorait, il avait décidé de faire la guerre aux Français sans commettre pour autant des exactions. Il n’aimait pas tuer des civils ni achever des prisonniers. » Il aurait, toujours selon cet auteur, fait jurer à Lakhdar Ben Tobbal, alors son adjoint militaire, de veiller sur sa fille et de l’adopter s’il venait à disparaître.
Présenté comme un combattant « chevaleresque » qui forçait le « respect » des ennemis qui ont eu à l’affronter, Zighout Youcef marquera toute une génération de combattants, tout comme il a donné à la Wilaya II un style de commandement tout à fait particulier. Il est utile, à ce propos, de rappeler que c’est la seule wilaya qui a échappé aux terribles purges qui ont gangrené les maquis à partir de la fin 1958. Le Pr Mahfoud Bennoune, officier de la Wilaya II, témoigne qu’il était « un homme réfléchi, intelligent, sérieux, profondément engagé pour la cause nationale, bien organisé et surtout d’une extrême modestie ». Ceux qui ont côtoyé cet officier, qu’ils décrivent comme un djoundi intrépide, attestent que bien qu’homme d’autorité, il prenait en considération l’opinion de ses collaborateurs et subordonnés et qu’il ne « se soustrayait à aucune tâche », pas même les plus ingrates, comme par exemple, écrit encore le défunt professeur Bennoune, prendre son tour de garde « la nuit, préférant l’aurore, l’heure la plus dangereuse en cas d’attaque »(5).
Outre qu’il est né dans un milieu modeste, le 18 février 1921, à mi-chemin entre Constantine et El Harrouch, plus exactement à Condé Smendou, qui porte désormais son nom, on sait qu’il a tôt, comme les enfants de son âge à cette époque, fréquenté l’école coranique avant de s’engager, tout jeune, dans les Scouts musulmans algériens (SMA). Orphelin, il déserte les bancs de l’école communale avec le niveau de certificat d’études primaires (CEP). Militant du PPA-MTLD, il sera élu en 1947 aux élections locales. Il occupera le poste de vice-président du conseil municipal jusqu’en 1949.
Audace et discrétion
Parallèlement à ses fonctions d’édile, il mettra en place, dans la clandestinité, les structures de l’Organisation spéciale (OS) dans sa région. Il sera arrêté en 1950, après « l’affaire de Tébessa », qui fut fatale à l’OS. Il est embastillé à Annaba, dans un ancien couvent transformé en prison, d’où il s’évadera de façon tout à fait rocambolesque en avril 1951, en compagnie de trois autres militants : Slimane Barkat, Mostepha Benaouda et Abdelbaki Bekkouche(2). En effet, habile de ses mains de forgeron, il avait confectionné à l’aide d’un ouvre-boîtes métallique, des passe-partout avec lesquels il a crocheté les serrures des portes des cellules. Comme le plafond du couvent communiquait avec celui du tribunal situé à proximité, les hardis captifs se sont aisément fait la belle. Selon le colonel Salah Boubnider, son codétenu, proche compagnon d’armes, qui avait apporté son concours pour le succès de son évasion, Zighout a confié aux autres prisonniers, au moment de les quitter, comme pour s’excuser, que si l’opération ne concernait que les seuls responsables au sein du mouvement national, c’était parce que la plus grande discrétion était requise pour qu’elle réussisse. « Lorsque les gardiens vous interrogeront, mettez tout sur notre dos, de toutes les façons nous ne serons plus là », a dit Zighout aux autres reclus, déçus de ne pas faire partie de l’équipée. Audacieux, comme cela n’est pas permis, il mettra le feu à tous les dossiers du tribunal. C’est sans doute cette action qui permettra l’acquittement de beaucoup de militants qui seront jugés plus tard, les dossiers de l’accusation étant partis en fumée (3). Il rejoindra les Aurès, où il se réfugie dans une semi-clandestinité. Toutefois, après un bref séjour dans les maquis, il reviendra dans le Constantinois où il poursuivra ses activités subversives et anticolonialistes. Puis il se manifestera à Alger quelques mois plus tard et il figurera au nombre des « 22 » d’El Madania en juin 1954, lesquels créèrent le Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA).
A la répartition des responsabilités, il est désigné comme adjoint de Didouche Mourad à la tête de ce qui deviendra, après le Congrès de la Soummam (20 août 1956 à Ifri), la Wilaya II. C’est lui qui a mené les actions contre la caserne de gendarmerie de Condé Smendou en novembre 1954. Lorsque meurt Didouche Mourad, Zighout lui succède. Il avait alors 27 ans.
B. AMAZIT - EW
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Constantine: Explosion dans une boulangerie
par A. Mallem
Deux familles de trois personnes chacune ont échappé miraculeusement à la mort, hier mercredi, aux environs d'une heure du matin, suite à une explosion de gaz qui s'est produite dans une boulangerie située dans les escaliers communiquant entre le boulevard Belouizded et la rue des frères Boufenara (ex-Verdun), juste au-dessous de leur appartement, située à Constantine.
Une femme qui dormait sur un canapé dans le salon situé juste au-dessus de l'atelier a eu de légères écorchures au visage après l'affaissement du plancher de la pièce soufflé par l'explosion. Les familles touchées, qui n'ont désormais que le couloir de l'appartement pour s'abriter, lequel, selon leurs dires, menace lui aussi de s'effondrer, étaient encore sous le choc en début d'après-midi d'hier.
B. A., père de l'une des familles touchées, raconte : « Nous venions juste de nous endormir quand, vers une heure trente de la nuit, nous fûmes secoués par une forte explosion. Ayant vu d'où cela venait et que le parterre du salon était totalement effondré, nous sommes sortis précipitamment, et quelques temps après, la Protection civile était sur les lieux. Nous avons été heureux de ne déplorer aucune victime.
Les services de la Sonelgaz questionnés sur le sujet ont répondu, par le biais de la cellule de communication, « que l'entreprise n'est pas concernée par cet incident. En effet, est-il précisé, ce matin, des techniciens se sont rendus sur les lieux de l'incident et ont constaté que ni le compteur de gaz, ni les conduites, ni le compteur électrique n'étaient avariés ». -
Les citoyens incendient le siège de l’APC et le véhicule du maire
Un jeune homme âgé de 17 ans a été carbonisé, hier, à cause de la chute d’un câble électrique de haute tension, au niveau du quartier Houari Boumediène à Fouka.
Suite à ce drame, la situation a dégénéré après la rupture du jeûne, au point où les citoyens se sont attaqué, à partir de minuit, au siège de l’APC de Fouka, ont incendié le véhicule du président de l’APC et un camion de la Sonelgaz. La tension est montée d’un cran après la mort du jeune homme à la suite de cet accident. Les éléments de la Sûreté nationale avaient du mal à contenir la colère des citoyens, lassés par l’insouciance de ceux censés s’occuper sérieusement de la gestion des affaires publiques locales. Les forces de l’ordre ont utilisé des bombes lacrymogènes pour ramener le calme et des interpellations ont eu lieu. Les antagonistes sont demeurés face à face jusqu’après l’heure du s’hour, jeudi (hier, ndlr).
Les habitants avaient signalé à maintes reprises les défaillances apparentes des câbles électriques ayant entraîné plusieurs coupures d’électricité. L’effervescence des citoyens avait commencé bien avant la mort du jeune homme. Les réparations effectuées par les techniciens de Sonelgaz étaient jugées hâtives et provisoires par les habitants de ces quartiers populaires de Fouka, qui ont vu le jour illégalement et dans l’anarchie. Le quartier Houari Boumediène a bénéficié de plusieurs opérations, toujours en cours, pour sa restructuration, afin de permettre aux habitants de vivre dans des conditions décentes, telles que la rénovation des rues et des chemins, l’AEP, les réseaux d’assainissement et enfin l’attribution de 100 logements sociaux au profit des familles nécessiteuses, recensées par la commission communale, au sein de laquelle siègent les membres de l’Association du quartier Houari Boumediène.
Les coupures récurrentes d’électricité sont à l’origine du malaise populaire des citoyens des localités de la wilaya de Tipasa, en dépit des efforts fournis pour atténuer la tension qui règne. Toutes nos tentatives pour joindre le P/APC de Fouka sont restées vaines.
M’hamed H.
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LE CADRE DE VIE SE DE'GRADE AU QUOTIDIEN Les Algériens sont-ils contre le civisme ?
De nouveaux comportements, pour le moins incompréhensibles, sont apparus dans les cités et la rue. On dirait que tout le monde partage ce sentiment d’indifférence devant la saleté.
“Des gestes à faire” contre “des gestes à ne pas faire”, l’Algérien agresse, au quotidien, son environnement immédiat et fait fi des règles élémentaires d’hygiène. Certains réflexes sont tellement intolérables que la question se pose d’elle-même : les Algériens sont-ils contre le civisme ? Au plan individuel, la propreté est érigée en règle absolue voire sacrée. Dès lors que l’hygiène collective est remise sur le tapis, des milliers d’anecdotes montrent qu’on est loin du compte, au point où les grandes villes d’Algérie, à commencer par la capitale, respirent les maladies, les odeurs nauséabondes.
En effet, rares sont les habitants d’une cité ou d’un quartier qui respectent les horaires de collecte des ordures. Fixé par la loi entre 18 heures et 6 heures du matin, le dépôt des ordures ménagères se fait à tout moment de la journée. Parfois via les balcons d’immeubles ! Inconscients des retombées sur la santé de leur progéniture, les parents responsabilisent souvent les enfants pour se charger de cette tâche délicate. Les sacs d’ordures sont parfois abandonnés sur les paliers, les ascenseurs et les escaliers des immeubles. Au diable les règles de la copropriété ! Des réflexes qu’on croyait révolus, mais qui sont toujours là comme pour démontrer que tout a changé, sauf les mentalités et l’environnement. La suppression, durant les années de terrorisme, des poubelles sur les places publiques par l’État, a inéluctablement poussé certains réflexes à s’ancrer chez l’Algérien. Crachats sur le trottoir, jet de bouteilles vides sur la voie publique, abandon d’emballages sur les axes visibles et les façades des zones urbaines, jet volontaire d’immondices pourtant réglementés.
L’absence des toilettes publiques dans les villes a également donné lieu à des gestes, fort malheureusement, condamnables à l’image des murs d’institutions et d’immeubles totalement “peints” par les traces d’urines. Cet état de fait est aussi observé et constaté sur les axes routiers et autoroutiers, notamment à cause des encombrements et de l’insécurité. Les chauffeurs de camion, de taxi et même les particuliers ne se gênent pas, une fois soulagés et les besoins biologiques accomplis, jettent, via la fenêtre de leurs véhicules, des bouteilles pleines d’urine. Ailleurs, les automobilistes sèment partout les vides de bouteilles et les sacs largués sur la voie publique. L’incivisme n’a même pas épargné les sites touristiques et archéologiques, y compris les sites hautement protégés. Les commerçants, les bouchers, les propriétaires de station de lavage et de vidange ne se gênent également pas pour jeter cartons, cadavres d’animaux et huiles usagées sur les accotements et la périphérie des villages. Plus grave encore, au moment où l’État parle de la généralisation des incinérateurs pour détruire les déchets hospitaliers, la réalité montre le contraire.
Dans les grands hôpitaux, les déchets ménagers sont, au quotidien, mélangés aux détritus médicamenteux. C’est dire à quel point l’incivisme est généralisé pour n’épargner aucun espace. Une situation qui place l’école, la famille et la société devant leurs responsabilités. Car, il y va du cadre de vie de tous. -
Virée dans les principaux marchés de la capitale Des lieux insalubres et répugnants
Le mois de carême, censé être une occasion pour mettre davantage l’accent sur la propreté, est devenu l’une des périodes où l’insalubrité des marchés, qui sont très fréquentés par les consommateurs, connaît également des pics. Des odeurs nauséabondes qui provoquent des hauts le cœur vous “accueillent” à l’entrée et vous guident vers des bacs à ordures débordant de toute part avec des sacs éventrés jetés à même le sol.
Premier week-end du mois de Ramadhan. Il est 15 heures quand nous arrivons au marché de Bachdjarah. Les chefs de famille qui rentraient de la mosquée après la prière du vendredi ont vite fait de troquer le “kamis” blanc pour une tenue plus sombre et plus appropriée aux conditions dans lesquelles ils accompliront leur nouvelle mission : faire le marché. Contrairement aux jours de semaine, ce sont les hommes qui investissent les lieux. Ils doivent bien remplir cette journée de repos et de jeûne. Il reste encore 5 heures pour le f’tour et, pour tuer le temps, un tour au marché s’impose. Les rares femmes que nous avons croisées pressent le pas. C’est l’heure d’enfiler son tablier de cuisine et concocter un bon menu. Le long chemin qui mène vers le marché semble avoir été déserté par les jeunes commerçants qui, d’habitude, squattent les ruelles et autres trottoirs pour proposer, voire brader toutes sortes de marchandises. Renseignement pris, on nous dit qu’une patrouille de police vient de passer. En fait, les deux parties jouent au chat et à la souris depuis le début du jeûne. C’est l’éternelle rengaine. À la veille de chaque occasion, ces commerçants sont traqués pour faire croire que la fameuse lutte contre le marché parallèle est très sérieuse mais dès que la patrouille s’éloigne, les trottoirs sont vite “re-squattés”. À Bachdjarah, les jeunes, soutenus par leurs fidèles clients font la loi et jurent par tous les saints que personne ne pourra les déloger de leur “commerce”. “À moins que l’on nous donne du travail”, affirment-ils. Ici tout se vend et tout s’achète. Y compris de l’or. Près d’une dizaine de jeunes installent leur “bijouterie” de fortune à même les trottoirs. Il faut dire qu’ils ont de la clientèle notamment ces derniers mois où les prix de l’or se sont envolés atteignant les 3 000 DA le gramme. Tout comme ceux des fruits et légumes. L’avantage qu’offre le marché de ce quartier populaire et populeux est que le consommateur a le choix entre faire ses emplettes à l’intérieur du marché de fruits et légumes ou à l’extérieur où les prix sont beaucoup plus abordables. Mais encore faut-il être patient et avoir un cœur solide et des narines peu allergiques. Car dès que vous décidez de faire les courses, de ce côté du marché, vous risquez de développer une très forte allergie. Le manque d’hygiène est tel que si vous n’êtes pas habitués de ces lieux insalubres, vous ne pourrez vous éviter des hauts le cœur. Et en plein jeûne vous risquez de jeûner encore 24 heures. Déjà, à l’entrée du marché des odeurs nauséabondes vous agressent les narines. ça devient insupportable au fur et à mesure que vous vous engouffrez dans le marché. Normal quand on voit que chaque commerçant se débarrasse des fruits et légumes pourris et de tous les produits avariés juste à côté de lui. Une simple caisse, qui côtoie d’autres cageots remplis de marchandises, sert de poubelle. Le ramassage commence dès les premières heures de la matinée et ne se termine qu’à la fermeture du marché. La caisse-poubelle, exposée au soleil des heures durant et sur laquelle toutes sortes d’ordures s’entassent, ne peut que dégager des odeurs répugnantes. Et quand on sait que pratiquement tous les commerçants de ce marché, et ils sont très nombreux, ne se gênent guère pour jeter à même le sol tous leurs déchets et s’en aller en fin de journée en laissant derrière eux un tas d’immondices, on comprend comment on en est arrivé à ses odeurs dégoûtantes qui vous accueillent à l’entrée de tous les marchés de la capitale. Car le manque d’hygiène n’est pas le propre du marché de Bachdjarah. C’est malheureusement le cas dans les principaux marchés que nous avons visités ce week-end à des degrés différends et selon la fréquentation et la surface du souk.
Marchés ou décharges publiques ?
Pratiquement le même décor était planté aux différents marchés que nous avons visités le week-end dernier. De Bab El- Oued à Meissonnier en passant par le marché Clausel et Ali-Mellah, le même constat est vite fait à des kilomètres à la ronde. Tout est disponible dans ces commerces sauf l’hygiène et la propreté. L’insalubrité et les odeurs répugnantes sont devenues le lot quotidien des clients qui, à la longue, s’y sont habitués et ne rechignent plus. “Que voulez-vous que l’on fasse, c’est le marché du quartier et nous sommes contraints de subir tout pour nous approvisionner”, commente un chef de famille rencontré vendredi après- midi au marché Ali-Mellah. Le fait d’arriver une heure à peine avant la fermeture des lieux, nous a permis de constater de visu les dégâts et l’incivisme de certains commerçants notamment ceux qui dressent des étals de fortune pour faire écouler leurs marchandises. Rares, très rares même, sont ceux qui ont pris la peine de ramasser les amas d’ordures qu’ils ont entassés depuis la matinée dans des sacs-poubelles et qu’ils ont abandonnés dans les bacs à ordures situés à la sortie vers laquelle les odeurs nauséabondes qui s’y dégagent vous guident illico. On croirait que les lieux n’ont pas été nettoyés depuis des mois. Les nausées et les hauts le cœur sont inévitables à la vue du spectacle. Les bacs à ordures débordent de toutes parts et deviennent refuge pour les mouches et les moustiques sans oublier toutes sortes de microbes. Les sachets sont éventrés et laissés à même le sol par les mendiants du coin qui finissent leur journée par le tri des ordures. Ils étaient nombreux ce vendredi à remplir leurs sacs de tout ce dont les commerçants se débarrassent. Hésitant au départ, l’un d’eux avoue y dénicher pas mal de fruits et légumes dont il se débarrasse de la partie altérée. Ce n’est pas le cas pour cette jeune fille qui nous agresse du regard en hurlant : “Est-ce que ça vous regarde si on fait les poubelles pour manger ? Si j’avais un travail, je ne serais pas là”. Et de nous reprocher notre présence au marché à quelque deux heures du f’tour. Elle a bien fait de nous le rappeler d’ailleurs. Espérons seulement que les routes seront fluides. Pas de chance. Ce n’est pas l’embouteillage des jours de semaine, mais la fluidité tant espérée n’était au rendez-vous que le lendemain, samedi, en prenant l’autoroute pour une nouvelle virée aux marchés de la capitale. Il était à peine 9h30 quand nous sommes arrivés au marché de Bab El-Oued. À cette heure-ci et en plein Ramadhan, il ne faut pas s’attendre à trouver grand monde. C’est le week-end, on se permet une bonne grasse matinée. Nous avons quand même croisé quelques femmes matinales qui préfèrent se procurer elles- mêmes ce qu’il leur faut pour le f’tour avant le rush du début de l’après-midi et surtout s’approvisionner dans la propreté. En ce début de matinée, le marché était nickel. Enfin presque. Les allées étaient propres mais des odeurs écœurantes subsistaient. Elles deviendront plus dégoûtantes au fil des heures et au fur et à mesure que les commerçants servent leur clientèle tout en faisant le tri de leur marchandise. C’est le même scénario dans tous les souks. Les commerçants n’ont pas le temps de penser à la propreté des lieux. “Nous nettoyons les lieux en fin de journée. Personnellement, je ne laisse rien derrière moi”, confie un commerçant de fruits et légumes au marché de Bab El- Oued. Selon lui, ce sont les vendeurs occasionnels et les petits garçons qui occupent les lieux avec leurs paniers de persil, menthe, coriandre… qui partent dès qu’ils ont tout écoulé en laissant plein de déchets derrière. Pratiquement le même discours nous a été tenu au marché de Meissonnier. Ici les conditions d’hygiène ne semblent pas aussi catastrophiques qu’ailleurs. Pas d’amas d’ordures mais les lieux sont sales et ne donnent guère envie de s’y approvisionner. C’est le même procédé qu’ailleurs qui donne les mêmes résultats : insalubrité totale. Le consommateur fait ses courses dans des conditions d’hygiène qui peuvent nuire à sa santé. Il le sait. Certains le dénoncent, mais nombreux sont ceux qui ne semblent pas être à cheval sur la propreté des magasins ou le lieu où ils font leurs courses. “Nous n’avons pas le choix. Nous sommes contraints de faire nos emplettes dans les marchés de nos quartiers surtout quand on n’est pas véhiculé”, justifient-ils. Mais, malheureusement, nous avons constaté de visu que certains consommateurs ne sont pas très regardants sur la propreté. Sinon comment expliquer le fait que nombreux sont ceux qui n’hésitent pas à acheter leur baguette de pain sur le trottoir à un jet de pierre de la boulangerie du quartier et pour le même prix. Quand le client ferme les yeux sur les conditions d’hygiène, ceci ne peut qu’encourager le commerçant à persister dans l’insalubrité. “Nous sommes les premiers responsables de la situation qui prévaut dans nos marchés que ce soit sur le plan de l’hygiène ou sur celui des prix pratiqués. Car nous fermons les yeux sur tout et la seule chose qui compte pour nous, c’est de remplir notre maudit couffin”, fulmine un sexagénaire. Et à un commerçant de rétorquer : “Ce sont les services chargés du ramassage des ordures et de la gestion des marchés qui négligent leur travail. La collecte des ordures se fait parfois un jour sur deux et dans ce cas les odeurs nauséabondes sont inévitables. Ce n’est pas de notre faute”. Il y a peut- être du vrai dans ses dires mais la propreté de son propre étalage ne dépend que du commerçant lui-même. Si chaque vendeur nettoyait, ramassait ses ordures et les jetait convenablement dans les bacs mis à leur disposition, jamais l’insalubrité n’aurait atteint des proportions aussi répugnantes. Surtout si le consommateur ajoute du sien et refuse de faire ses courses dans des lieux insalubres. D’autant que le mois de carême est censé être la période propice pour être plus regardant sur l’hygiène et la propreté. -
S’ils z’en ont pas parlé, c’est qu’ils z’ont leurs raisons !
Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.fr
Sympathique réception au ministère des Transports. Amar Tou a
tenu à fêter le départ à la retraite des agents chargés de la sécurité
du…
…… futur métro d’Alger !
Le scandale Sonatrach n’a pas du tout été évoqué lors de l’audition du ministre de l’Energie par Abdekka. Contrairement à ce que pourraient penser beaucoup de gens, cette omission n’a rien à voir avec une volonté du régime de jeter une chape de plomb sur ce dossier. D’abord, pour une raison évidente. L’Algérie, grande consommatrice de chapes de plomb, est en rupture de stock en ce moment. Et celles commandées auprès des fournisseurs n’ont pas pu être livrées à temps. Par ailleurs, et selon des sources dignes de foi musulmane, il semblerait que le chef de l’Etat, un homme très pieux, se serait conformé aux recommandations des oulémas, qui, dans leur plateforme off-shore, conseillent de ne point prononcer le mot «scandale» durant le mois sacré de carême. Cela est d’autant plus crédible qu’en cette période précisément de baisse de l’activité et du rendement humain, évoquer les pertes colossales dans le secteur de… l’énergie aurait été du plus mauvais effet sur le moral des ménages et de la consommation de viande indienne et de pistache iranienne. D’autres sources au fait de ce dossier expliquent, pour leur part, le zappage du scandale Sonatrach par les vacances scolaires et universitaires. Cette affaire mettant en scène d’abord les enfants, et ceux-ci étant en ce moment en congé, il aurait été inopportun d’aborder un tel sujet en l’absence de ces chéris. C’est le b-a-ba de la pédo-psychologie. Et le grand psychologue américain Chakib K., auteur de plusieurs thèses sur le sujet, dont la plus célèbre a eu le mérite de vulgariser pour l’éternité le désormais incontournable théorème du «Puits sans fin», préconise même de tout partager avec l’enfant afin de garantir son épanouissement. Si toutes ces thèses sont fort alléchantes, aussi alléchantes qu’un contrat de gré à gré, elles n’expliquent pas tout, cependant. Il existe une thèse moins connue, moins répandue sur l’escamotage du dossier Sonatrach des auditions présidentielles. Une thèse moins savante que les autres, plus terre à terre. Les minutes du scandale Sonatrach sont consignées dans un dossier archivé au niveau de la justice. Au greffe de l’instruction, un service dirigé par une dame. Et comme nous sommes en plein mois de Ramadan, les horaires de travail du mois sacré s’appliquent aussi à cette fonctionnaire qui a, comme les autres femmes, un f’tour à préparer et une table à dresser. Devant réglementairement quitter son bureau avant 14 heures, l’honorable fonctionnaire n’a pu transmettre à temps les documents dont elle a la garde. Que faut-il en penser ? Que la justice algérienne est réellement indépendante du pouvoir. Car, scandale ou pas, dossier explosif ou pas, auditions présidentielles ou pas, les horaires de Ramadan sont les horaires de Ramadan, et la madame n’est déjà plus dans son bureau. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L. -
RÉVISION DES CODES COMMUNAL ET DE WILAYA Une «étape transitoire» avant la régionalisation ?
Lors de l’audience du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, le président de la République est, une nouvelle fois, revenu sur la nécessité d’amender les codes communal et de wilaya. Selon Bouteflika, cette révision ne sera qu’une «étape transitoire». L’objectif final sera-t-il la régionalisation ?
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Maintes fois annoncée, la révision des codes communal et de wilaya serait aujourd’hui imminente. Cette question a une nouvelle fois été abordée, mardi, lors de l’entrevue entre le président de la République et son ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. «A l'issue de l'évaluation du secteur, le président de la République a d'abord chargé le gouvernement de diligenter les avant-projets de code de la commune et de la wilaya, affirmant qu'à ce stade, la révision de ces deux importantes lois sera en fait une étape transitoire », peut-on lire dans le communiqué de presse sanctionnant cette audience. Dynamique, restructuration, responsabilité… Bouteflika a donné quelques indices de ce qu’il attend du futur système de gestion territorial. «Il s'agit, a précisé le président de la République, pour l'administration territoriale, d'articuler son organisation autour d'une dynamique afin de concrétiser sur le terrain les exigences d'un Etat de droit fondé sur la primauté de la loi et la garantie de l'exercice par le citoyen de ses droits et devoirs (…). Il s'agit, également, d'opérer un nécessaire changement qui passe par une approche basée sur une identification claire des missions et responsabilités et une restructuration des fonctions et des services chargés de la conduite de toutes les activités administratives, financières, techniques et économiques». En précisant que la révision des codes communal et de wilaya n’est qu’une étape transitoire, le président laisse entendre que le processus n’est pas encore achevé. Théoriquement, ce processus ne peut aboutir qu’avec un système décentralisé du type régionalisation. En fait, ce projet ne date pas d’aujourd’hui. Il a figuré sur l’agenda de Bouteflika dès son arrivée au pouvoir en 1999. Le dossier de la régionalisation avait été étudié par le Comité chargé de réforme des structures et des missions de l’Etat que présidait Missoum Sbih. En 2002, en se basant sur ce rapport, le gouvernement avait élaboré un texte législatif intitulé : «Avant-projet de loi-cadre fixant les règles générales d’organisation et d’administration du territoire.» Une disposition de ce texte concerne justement le découpage territorial en régions. «Il est créé une circonscription administrative intermédiaire entre l’Etat et la wilaya dénommée la Circonscription administrative régionale (CAR)», stipulait l’article 85. Concrètement, cette subdivision territoriale devait disposer d’une sorte de gouvernement, d’une capitale et d’une assemblée faisant office de parlement régional. A sa tête, on retrouve une sorte de superwali doté de très larges prérogatives. Selon l’article 92, il devait être chargé de «coordonner l’activité des administrations et services publics à compétences régionales, notamment les grands services publics, les services extérieurs relevant des administrations centrales ». Mais voilà, l’avant-projet de loi-cadre fixant les règles générales d’organisation et d’administration du territoire n’a jamais vu le jour. Elaboré durant le gouvernement Benflis, ce texte avait pourtant été adopté en Conseil des ministres. Mais il a finalement été remisé dans les tiroirs de la République. Peut-être en sortira-t-il prochainement.
T. H. -
pour les musulmans, Obama n'est pas le messie
Dernier volet d’une série de trois sur la communauté arabo-musulmanedans l'Amérique post-11 Septembre.Le journaliste français enquêtant auprès de la population musulmane aux États-Unis prend le risque de se retrouver dans la position de l’arroseur arrosé. Les mêmes questions reviennent en boucle dans la bouche de mes interlocuteurs : «Qu’est ce qui ne va pas en France ?», «Pourquoi est-ce que ça se passe si mal avec votre communauté musulmane ?»Tous ont entendu parler de la polémique sur le hijab ou plus récemment, la burqa, ou encore des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, qui, à force d’être observées avec une loupe par les médias nationaux, ont laissé ici l’impression d’une véritable guerre civile.Je dois avouer que la force avec laquelle tous revendiquent leur fierté d’être Américain, sans réserve aucune, m’a souvent surprise, à l’heure où les États-Unis mènent deux guerres de front en terre musulmane. J’attendais aussi un peu plus de clémence pour mon pays qui, après tout, s’était dressé vent debout contre l’invasion de l’Irak. «C’est vrai que tout ce champagne versé dans des caniveaux, c’était un beau gâchis», s’amuse aujourd’hui Ihsan Alkhatib, avocat à Dearborn.À bien y réfléchir, s'il n'était la parenthèse ouverte avec le 11 Septembre, l’Amérique des Pilgrim Fathers me semble offrir un cadre plus accueillant pour un musulman que la France des Lumières. Ihsan acquiesce : «La religiosité est envisagée favorablement ici. Vous pouvez être Amish, vivre sans électricité, ça ne pose pas de problème. Seul l’athéisme est suspect aux yeux des Américains.» Contrairement à ce qui se passe en France, la conception américaine de la laïcité interdit à l’État d’intervenir dans les comportements religieux.En fait, les raisons de cette bonne intégration sont innombrables : l’éloignement géographique des États-Unis en est une, qui a nécessairement favorisé l’assimilation ; la nature choisie de l’immigration américaine, qui fait appel à une population fortement éduquée, parmi laquelle de nombreux cols blancs, médecins, avocats, ingénieurs… en est une autre. Elle explique que la communauté arabe et musulmane ici ignore le sentiment de déclassement souvent ressenti chez celle de France (1) ; avant l’Irak, les États-Unis n’ont jamais été une puissance occupante en terre d’Islam et n’ont pas connu les guerres de décolonisation qui, en France, ont laissé la place à beaucoup d’amertume des deux côtés.Les deux peuples me semblent en réalité avoir beaucoup en partage : l’importance accordée à la famille, à la foi, la référence permanente à la communauté et un certain conservatisme en ce qui concerne les mœurs, comme en témoigne ici l’interdiction d’acheter de l’alcool ou de fréquenter les bars pour les moins de 21 ans. La réussite matérielle n’y est pas taboue comme en France et musulmans comme Américains ont tendance à considérer qu’elle récompense ceux que Dieu à choisi de favoriser.N’oublions pas enfin que c’est à Detroit qu’est né Nation of Islam, dont Malcolm X fut une figure emblématique et dont se réclament de nombreux Afro-Américains, même si le mouvement tend à être considéré comme sectaire par le reste du monde musulman.Pourtant, faute de pouvoir se compter, la communauté musulmane semble condamnée à demeurer un nain politique sur la scène Américaine. Le recensement, synonyme de financements pour les communautés, interdit toute référence à la religion. Dans l’agglomération de Detroit, la communauté musulmane revendique 400.000 membres, quand les statisticiens l’évaluent plutôt de 150.000 à 200.000.Pas mieux pour les Arabes, qui sont invités à cocher la case «Blanc» sur le formulaire (2) envoyé tous les dix ans par le bureau du recensement. Cette année, plusieurs groupes ont fait entendre leur voix, sur Facebook et sur Youtube notamment, pour appeler les Arabes à cocher la case «Autre race» et à ajouter à la main la mention «Arabe». La réussite de cette initiative semble toutefois incertaine : «Si de nombreux Arabes souhaitent sans doute se compter, il y a aussi chez beaucoup la crainte d’être stigmatisé», estime Andrew Shryock.Certes, l’élection d’Obama, pour qui Arabes et musulmans ont voté de manière massive, a inauguré une période plus sereine, estime la plupart, mais sans toutefois en attendre trop. «Le ton a changé, mais les mêmes pratiques sont toujours en vigueur», déplore Ihsan Alkhatib.Si la rhétorique martiale des années Bush a été remisée, si le discours du Caire a été entendu, si l’appel à la prière sur le Capitole a été suivi, certaines habitudes devront tout à fait disparaître, souligne Sally Howell, qui n’a pas oublié que l’équipe de campagne du candidat Obama, de passage dans le Michigan, avait pris le soin «d’écarter du podium les jeunes filles en hijab.»De même, elle remarque que «les chèques de contribution à la campagne de tel ou tel homme politique en provenance d’organisations musulmanes continuent d'être systématiquement retournés».Pour que les choses changent vraiment, estime Dawud Walid, «il faudra la fin d’un certain double langage.» Il cite en exemple l’arrestation, au mois de mars dernier, dans le Michigan, des membres de la milice chrétienne Hutaree, qui complotait l’assassinat de plusieurs policiers. «Dans le dossier criminel du FBI, il n’est fait aucune mention de leur religion, ni même du mot "radical", quand bien même ils sont accusés de trahison et d’avoir cherché à fabriquer des bombes. Quand il s’agit d’un musulman, la déposition du FBI porte la mention "sunnite fondamentaliste" ou bien encore reprend des citations qu’il aurait faites du Coran. Les musulmans sont conscients qu’il y a deux poids, deux mesures», pointe-t-il.Si besoin était, une autre actualité est récemment venue rappeler la persistance de certains amalgames dans le discours médiatique : la construction annoncée d’une mosquée à deux pâtés de maison du site du World Trade Center. À en juger par l’indignation d'une journaliste de CNN lors d’un reportage récent sur le sujet, il faudra encore un certain temps pour que «musulman» ne cesse de rimer avec «terroriste» dans la bouche des faiseurs d’information. -
Intempéries: Routes coupées, inondations et coupures d'électricité
par Djamel B.
Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur plusieurs régions du centre du pays depuis mardi, ont été à l'origine d'une perturbation de la circulation, d'importants axes routiers ayant été coupés.
Selon un communiqué de la Gendarmerie nationale, trois routes ont été coupées à la circulation, hier, dans deux wilayas du pays. A M'Sila, la route nationale n°60-A, reliant la ville de M'Sila à celle de Médéa à hauteur du village Ben-Dhiab, commune de Sidi-Aïssa, et la route nationale n°8, reliant la ville de M'Sila à celle de Bouira, au centre-ville de la localité de Sidi-Aïssa, sont coupées à la circulation en raison du débordement des oueds Dhiab et Laghrak, précise la Gendarmerie nationale.
A Djelfa, c'est le chemin de wilaya n°146, reliant la ville de Sidi-Baizid à celle de Medjedel (M'Sila) au lieudit Guiaguaa, commune de Sidi-Baizid, qui est coupé à la circulation à cause du débordement de l'oued Guiaguaa, ajoute la même source.
A Chlef, les fortes précipitations enregistrées tôt la matinée d'hier, ont provoqué des infiltrations des eaux pluviales dans plusieurs établissements publics notamment les établissements scolaires. Selon l'APS qui cite la direction de la Protection civile, ces perturbations qui ont eu lieu après deux heures de pluie sans interruption ont également provoqué des coupures de la circulation au niveau de certains accès de la RN4. Une dizaine de communes situées notamment dans la partie nord-ouest de la wilaya, parmi lesquelles Boukadir, Oued Sly, Sobha, Chlef, Ouled Fares et Bouzaghaia, a été touchée par ces perturbations climatiques.
Pas moins de 28 interventions ont été effectuées par les unités de la Protection civile et les communes pour dégager les accès inondés par les eaux, a indiqué la même source, en signalant que la situation a été rétablie.
Dans la wilaya d'Alger, le courant électrique a été rétabli dans les quartiers des communes ayant enregistré des pannes dans la nuit de mardi à mercredi, suite aux intempéries, a indiqué à l'APS M. Hamzizou Mohamed, responsable de l'exploitation de l'électricité au niveau de la station de Gué de Constantine de la société de distribution d'Alger (SDA).
Des quartiers des communes de Birtouta, Baraki et Birkhadem ont fait l'objet de ces coupures, a-t-il précisé. M. Hamzizou a d'autre part indiqué que les coupures enregistrées durant la journée de mardi dans des quartiers des communes d'El Achour, Baba Hacène et Birtouta, faisaient suite à des travaux d'entretien programmés en raison de l'augmentation de la consommation de l'énergie électrique durant le mois de Ramadhan. -
Les universités d'Alger changent de noms
par Djamel B.
Des décrets exécutifs portant nouvelles dénominations des universités d'Alger, Bouzaréah et Dély-Ibrahim, viennent d'être publiés dans le Journal Officiel. A la faveur de ces trois nouveaux décrets, portant respectivement les n° 10-83, 10-84 et 10-85 du 14 juillet 2010, la dénomination de «l'université d'Alger» citée au décret 84-209 du 18 août 1984 est remplacée par la dénomination «Université d'Alger 1». L'université de Bouzaréah, citée au décret exécutif 09-340 du 22 octobre 2009, change, elle aussi, de dénomination pour s'appeler «Université d'Alger 2» et enfin la dénomination de l'université de «Dély-Ibrahim» citée au décret exécutif 09-341 du 22 octobre 2009 est remplacée» par la dénomination «Université d'Alger 3».
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Audition du ministre de l'Intérieur: Le sécuritaire, le biométrique et les collectivités locales
par Ghania Oukazi
Les propos sur la sécurité glissés dans le communiqué de la présidence de la République sanctionnant «l'audition» mardi dernier du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, semble augurer des changements dans la gestion de la donne sécuritaire.
« Le terrorisme a été largement réduit et fait l'objet d'une lutte résolue menée par nos forces de sécurité à leur tête l'ANP,» en serait bien un s'il est permis de deviner le degré de primauté qui est donné, sous le sceau d'une instruction du chef de l'Etat, à l'institution militaire sur les gestionnaires du renseignement. Et quand les rédacteurs du communiqué écrivent que «le respect des droits et des libertés s'est largement affirmé à l'ombre d'une profonde réforme de la justice. (Et que) les moyens des forces de police et de gendarmerie nationales ont, quant à eux, été largement renforcés durant ces dernières années,» l'on pourrait observer un recentrage des missions de ces deux corps. En effet, le soin a été pris ici de détacher quelque peu le ministère de l'Intérieur du volet sécuritaire puisque l'intervention de ses forces sur le terrain ne semble être attachée qu'à leur important déploiement et parce qu'elles ont été «largement renforcées.» Renforcement au sens matériel et physique du terme sans pour autant qu'il leur soit (encore) défini de nouvelles prérogatives en termes de renseignement et de gestion du sécuritaire. D'ailleurs, «le respect des droits et des libertés» est lié, dit le communiqué à «une profonde réforme de la justice» et donc non à l'efficacité des forces de sécurité qui pourtant constitutionnellement sont responsables de la protection de ces droits sur le terrain. Il est probable que leur mauvaise gestion des nombreuses émeutes à travers le pays aient été retenues contre elles pour avoir manqué de froideur d'esprit dont elles se doivent d'en faire preuve en cas de conflit. Les forces de police attendent peut-être que «leur position» soit revisitée en prévision d'une réforme de leurs missions et de leurs méthodes d'intervention. Le Président les dilue d'ailleurs dans un tout en estimant qu'«il reste donc aux autorités concernées à tous les niveaux de l'Etat, à veiller fermement à la préservation de l'ordre public en toute circonstance, au respect de la loi par chacun, et à la sanction légale de toute atteinte à la sécurité des personnes et des biens.» C'est ce qui permettra, selon lui, «de concrétiser sur le terrain les exigences d'un Etat de droit fondé sur la primauté de la loi et la garantie de l'exercice par le citoyen de ses droits et devoirs.»
Confié à Daho Ould Kablia à la faveur du remaniement ministériel du 27 mai dernier, le ministère de l'Intérieur semble avoir recentré ses missions autour des collectivités locales avec à la clé «l'amélioration et la modernisation des services publics, l'amélioration et la qualification de la ressource humaine et la dynamisation de leurs efforts (collectivités locales) en matière de développement.»
De nouveaux textes législatifs à charge de Ould Kablia
«L'audition» de son ministre par le président de la République a été d'ailleurs essentiellement axée sur «la finalisation des réformes institutionnelles avec principalement la révision du code de la commune et du code de la wilaya ainsi que d'autres projets législatifs.» Les deux codes visent, selon le rapport du ministère «l'amélioration de l'organisation et du fonctionnement des collectivités territoriales, à travers notamment la prise en compte de la nécessaire cohérence des formes d'organisation administrative ainsi que la prise en charge de la proximité et de ses exigences dans les modes d'organisation, de gestion et de responsabilité, principalement dans la mise en œuvre du programme de développement local.»
Ould Kablia consigne aussi dans son rapport ce qu'il a hérité de son prédécesseur, Nouredine Yazid Zerhouni, et qu'il se doit de mener à point. Il s'agit de «la mise en œuvre des mesures liées à la modernisation et à la sécurisation des documents de voyage et d'identité biométriques.» Sous le propos faisant état «d'autres projets de textes législatifs», il est probablement question pour ce ministère, d'initier de nouvelles règles régissant le mouvement associatif, codifiant la création de partis politiques et aussi réglementant l'organisation et la surveillance des élections en prévision des législatives de 2012.
L'informatisation de l'état civil sous le sceau de l'urgence
En attendant que les choses soient précisées, le ministère affirme dans son rapport, être à la recherche « d'une meilleure clarification des rapports des différents organes élus entre eux et avec l'administration, de la valorisation du statut de l'élu et d'une définition plus claire des conditions d'exercice du contrôle légal des actes des organes élus.» Il table en parallèle sur «l'introduction de la gestion participative pour intéresser le citoyen à la gestion des affaires de sa commune.»
Sous forme d'instructions, le Président note que la révision des codes de la commune et de la wilaya, «de ces deux importantes lois sera en fait une étape transitoire.» Il recommande à cet effet «de saisir l'occasion pour clarifier davantage le rôle des élus ( ) ainsi que leurs relations avec les autorités administratives locales ( ).» Il appelle à l'institution d'une concertation entre les deux parties autour des réalisations que retiendront les collectivités locales. Le Président demande aussi à la société civile de s'impliquer dans la gestion locale. «Il s'agit d'opérer un nécessaire changement qui passe par une approche basée sur une identification claire des missions et responsabilités et une restructuration des fonctions et des services chargés de toutes les activités administratives, financières, techniques et économiques,» a-t-il affirmé. L'essentiel des dépenses locales «étant actuellement financées par le budget de l'Etat,» le Président demande « dès à présent, la préparation d'une véritable réforme de la fiscalité locale qui affirmera la pleine signification de la démocratie et de la décentralisation au niveau local.» Il appelle par ailleurs «à la nécessité de réunir les conditions fondamentales que sont l'écoute, l'observation, l'analyse et l'évaluation pour une meilleure prise en charge des besoins des citoyens au profit d'une plus grande stabilité et cohérence sociale.»
Bouteflika place sous le sceau de l'urgence «l'informatisation totale de l'état civil.» Il a ainsi instruit le gouvernement «de réaliser dans les plus brefs délais» la mise à jour du fichier des renseignements des populations. Il est probable que le dossier pour l'obtention des documents d'identité biométriques connaisse d'autres allégements puisque le Président demande à cet effet, «un réexamen des listes des documents et pièces exigibles au niveau des différentes administrations» pour, dit-il «éliminer tout excès dans ce domaine.» -
Ahmed l’Arabe, Juif du XXI ème siècle
Le jeune Ahmed est mort, il n'avait que quinze ans. Noyé dans la Seine après une course-poursuite avec des policiers, qui ne faisaient que leur travail: prendre en chasse des jeunes au volant d'une voiture dans le cadre d'un « banal » contrôle. Banalité du vocabulaire, banalité de la situation. Ce n'est même pas une « bavure » (autre banalité sémantique et policière) puisque personne n'a touché à un cheveu de sa tête. Non, c'est lui tout seul qui s'est noyé, sans qu'on le pousse. Bien au contraire, les policiers l'ont exhorté à ne pas commettre l'irréparable, ont essayé de le convaincre que l'interpellation valait mieux qu'un plongeon dans la Seine. Ils ont fait leur travail jusqu'au bout, la main sur le coeur. Mais Ahmed s'est jeté, alors qu'il ne savait pas nager. Dans cette Seine, frémissante encore du souvenir des noyés algériens du 17 octobre 1961, qui avaient osé braver le couvre-feu et du jeune Marocain en 1995, jeté par les fascistes du Front National.
Des Arabes qui se dérobent aux contrôles policiers il y en a de plus en plus. On se demande pourquoi. Et ils sont de plus en plus jeunes. C'est devenu tellement banal qu'à chaque fois que les médias annoncent l'issue tragique d'un contrôle policier, on devine qu'il s'agit d'un Arabe ou d'un Noir.
Etre étranger en France n'a jamais été facile. Aujourd'hui, alors que les Arabes et les Noirs sont dans leur majorité Français, ce n'est toujours pas facile, c'est même parfois dangereux. Toujours suspects, toujours discriminés, toujours objets de fantasmes délirants que Franz Fanon avait bien analysés dans Peau Noire, Masques Blancs. Des citoyens en sursis, de seconde catégorie. Jusque dans les années 80, les immigrés algériens vivaient dans la hantise du non-renouvellement de leur carte de séjour( cela a donné le nom d'un groupe très populaire). Aujourd'hui, leurs enfants sont Français, mais ils n'ont tout simplement pas droit à l'erreur. On ne leur pardonne pas d'être trop « visibles ».
En ce cinquantenaire de la décolonisation de l'Afrique, on assiste à un regain d'animosité raciale. Les responsables politiques Français mènent à qui mieux mieux une nouvelle croisade contre les Arabes, les Noirs et les Roms, accusés de tous les maux. Cela s'appelle de l'incitation à la haine raciale. Lorsque dans un même pays, le président, des ministres, des médias désignent des boucs émissaires à la vindicte publique pour des raisons électoralistes ou pour l'audimat, lorsqu'une partie de l'opinion s'apprête à valider des lois anti-républicaines, comment ne pas se souvenir des heures sombres du passé? Comment ne pas se sentir persécuté?
Les Arabes sont devenus les Juifs du XXI ème siècle. Présumés coupables.
Le jeune Ahmed est mort. Il n'était pas innocent. Il conduisait sans permis la voiture de ses parents. Entre l'interpellation et la noyade, il a choisi. Il n'avait que quinze ans.Keltoum Staali
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La mésaventure de deux cousins à Alger, pendant le ramadhan
L'histoire de Djamila, jeune émigrée installée depuis peu en Algérie, et de son cousin, incarcérés à la prison d'El Harrach pour avoir “cassé” le Ramadan. Ils n'ont dû leur salut qu'à l'intervention d'une personne haut placée.
Les faits remontent à l'an dernier.
Ayant passé la journée à courir les rendez-vous professionnels pour l'ouverture prochaine de sa société, Djamila et son cousin se sont installés dans un parc, à l'abri des regards, pour se rafraîchir et s'alimenter. « Il y avait une chaleur atroce ce jour-là. Nous étions garés dans le parking attenant au parc de Ben Aknoun. Personne ne passe par là à 15h », a expliqué Djamila.
A peine ont-ils ouvert leur sac que deux policiers en civil les ont accostés. A la vue des sandwichs, ils les ont questionnés sur leur religion. « Les deux flics nous ont proposé d'aller au poste de police pour une simple vérification d'identité sur ordinateur et nous les avons suivis »
C'est au commissariat de Draria que le cauchemar a commencé pour Djamila et son cousin. Les policiers ont d'abord prétendu que son cousin buvait de l'alcool dans le parking de Ben Aknoun. Puis ils les ont accusés d'être “amants”. « Ils ont interrogé mon cousin de façon très musclée sur le fait de ne pas jeûner », relate Djamila. Le commissaire de police leur a fait signer un PV en arabe où il était mentionné que la jeune femme et son cousin « mangeaient sur la place publique devant des piétons ». Djamila, qui ne sait parler ni écrire l'arabe, a signé sans savoir de quoi il retournait, sur injonction des policiers. Après une visite médicale, les deux “non-jeûneurs” ont passé la nuit en garde à vue au commissariat. Mercredi matin, ils ont été menottés pour leur passage devant le procureur. « Dans la salle d'attente, les autres prévenus ne portaient pas de menottes. Nous avons été considérés comme de vrais criminels », rapporte Djamila.
A leur grande surprise, le procureur décide de les transférer à la prison d'El Harrach. Le motif invoqué pour leur incarcération a été le “dénigrement du dogme et des préceptes de l'Islam”. « Nous n'avions aucune idée de ce qui se tramait. Dans la voiture de police, les flics n'ont pas voulu nous dire où ils nous emmenaient. Lorsque nous avons compris que nous étions en route vers El Harrach, nous avons appelé notre famille en toute hâte avant que les téléphones ne soient confisqués ».
A la prison d'El Harrach, Djamila dormait à même le sol, car il n'y avait plus de lit disponible dans le dortoir des femmes. Au même moment, toute sa famille s'est impliquée pour faire libérer les deux prisonniers. L'affaire a connu son dénouement jeudi 3 septembre, tard dans la nuit, grâce à l'intervention de quelqu'un « haut placé » qui a intercédé en leur faveur et obtenu que les poursuites judiciaires engagées à leur encontre soient abandonnées.
La sœur de Djamila s'insurge contre « l'absurdité » d'une telle condamnation. « On savait que les libertés fondamentales étaient bafouées en Algérie. Oui le Ramadan est un mois sacré. Oui, c'est un mois de jeûne pour les croyants. Mais il appartient à chacun de pratiquer sa foi selon ses convictions et sa conscience religieuses », dit-elle. Et d'ajouter : « Sommes-nous dans une soi-disant République démocratique et populaire. Ce serait alors une démocratie guidée par l'intransigeance. Pourquoi le fait de manger durant le Ramadan serait-il un crime passible de prison au même titre que la dilapidation ou le détournement des deniers publics ? »
Selon l'avocat de Djamila, cette affaire n'aura pas de suite. L'épisode a été comme ” effacé” des archives du commissariat de Draria. Djamila et son cousin, eux, se souviendront longtemps de leur mésaventure.IFLIS
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Les banques algériennes seront confiées à des gestionnaires étrangers,awe tu le sais pas?depuis 99, en plus des israeliens!!!!
Après les aéroports, les ports, l’eau, c’est au tour des banques publiques algériennes d’être confiées à des gestionnaires étrangers. Bouteflika estime en effet que les cadres algériens ne sont plus dans la capacité de le gérer correctement: il fera appel aux étrangers. c’est, du moins, ce qui ressort de l’entretien qu’a eu avant-hier le président de la république avec le ministre des finances Karim Djoudi, dans le cadre des auditions du président organisées chaque ramadhan.
On ignore ce qui, dans l’exposé du ministre, a conduit Abdelaziz Bouteflika à prendre cette décision lourde de conséquences. le ministre des finances a dressé un bilan plutôt positif de la situation économique et financière du pays, relevant que la croissance économique hors hydrocarbures a atteint le niveau de 9,3% en 2009 contre 6,1%, que le niveau de l’inflation se stabilise à 5,75% en 2009, que la balance des paiements a affiché un solde des paiements courants de 520 millions de dollars us pour l’année 2009 et que le taux de chômage est de 10,2% en 2009, contre 11,3% en 2008.
Toujours est-il qu’il a instruit le gouvernement d’ouvrir encore plus l’accès des banques aux entreprises, « dans la transparence et le respect des critères universels » concluant, sans grand rapport avec l’eposé du ministre que «les dispositifs de garanties des crédits aux entreprises doivent être davantage actifs, la modernisation du système bancaire et financier doit se poursuivre aussi, avec le concours de partenaires dans des fonds mixtes et même, le cas échéant, le recours à l’expertise étrangère à même de participer à l’amélioration de la gestion des banques et établissements f inanciers publics »
Une affaire à suivre…
L.M.
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Les Algériens consomment-ils de la datte israélienne ?oui
Les Algériens consomment-ils de la datte israélienne provenant des terres volées aux Palestiniens ?
C'est ce que laissent entendre des associations de consommareurs algériennes qui ont contacté la rédaction et qui tirent la sonnette d'alarme.
Selon elles, comme chaque année, à la période de ramadhan, la plupart des grossistes algériens vendent des dattes israéliennes de type Medjoul et Deglet Nour, commercialisées sous les marques Jordan River, Jordan Plains, Bahri, King Salomon, Carmel, Khalahari, par palettes entières. Ces dattes seraient commercialisées par les sociétés israéliennes d’exportation, Agrexco et Hadiklaïm, qui auraient décidé de vendre des tonnes de dattes sur le marché mondial et notamment à l’Union Européenne, en ciblant particulièrement les populations musulmanes et la période du Ramadan.
Selon ces sources, ces dattes israéliennes proviendraient de palmiers qui poussent sur des terres volées aux Palestiniens, des colonies sauvagement construites notamment dans les Vallée du Jourdain, un «haut lieu d'exploitation d'ouvriers palestiniens, dont des enfants» selon certains militants des droits de l'homme et même syndicalistes israéliens.
L'argent tiré de la commercialisation de ces dattes aiderait à financer l’occupation de la Palestine, préviennent nos sources.
Il est de notoriété publique que des dattes israéliennes sont disponibles au Maroc et publiquement commercialisées. Ramadan oblige, ce sont les dattes d’Outre-Jourdain et elles ont la vedette. Ces dattes venues d'Israël entrent au Maroc via l'Europe, notamment l’Hexagone. Ace jour, le Maroc «officiel» continue en effet à nier toute relation avec l'Etat hébreu, y compris commerciale et ce depuis la fermeture du bureau de liaison israélien à Rabat le 23 octobre 2000 au lendemain de la Seconde Intifada. Et pourtant. Si l'on se fie aux derniers chiffres de The Israeli Export and International Cooperation Institute, pour
le premier trimestre 2006, près de 46 firmes israéliennes auraient exporté au Maroc pour un total de 2 millions de
dollars, soit une augmentation de 23,5% des exportations par rapport à la même période en 2005. Un autre rapport, émanant
lui de l'Organisme économique égyptien, fait état d'un volume d'échanges maroco-israélien de 5,9 millions de dollars en 2000, ce qui placerait le Maroc en troisième position parmi les pays arabes à commercer avec l'Etat hébreu après l'Egypte et la Jordanie
Ce fait, s'il venait à se confirmer, s'ajouterait au récent scandale révélé par TSA selon lequel de la graine de coton algérienne a été exportée en 2006 vers Israël, à partir de Annaba. La cargaison aurait pris la route d’Israël au lieu de l’Afghanistan la destination annoncée. Cette exportation douteuse a été suivie par le départ précipité d’Annaba des experts français et la dissolution, 18 mois après sa création, de Somicoton à l’origine de l’opération. Un départ que, quatre années après, l’associé algérien n’arrive pas à expliquer.
Tout cela indiquerait qu'entre l'Algérie et Israël, la normalisation se fait progressivement, par le commerce clandestin.L.M.
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«Il est important de savoir qui a trahi Amirouche»
«Il est important de savoir qui a trahi Amirouche»
zoom | © Photo :B. SouhilLe général-major à la retraite Hocine Benmaâlem, ancien secrétaire du colonel Amirouche, nous livre son témoignage sur le parcours du chef de la Wilaya III. Amirouche était très en colère contre les responsables à l’extérieur qu’il accusait de ne pas s’occuper des Wilayas de l’intérieur.
- Comment vous êtes devenu secrétaire du colonel Amirouche ?
Ma première rencontre avec Amirouche remonte au printemps 1956 dans mon village natal : Kalaâ des Beni Abbès. C'était pendant les vacances de Pâques ; j'étais, à ce moment-là lycéen. Je me trouvais dans un magasin avec un ami également lycéen, Benmeni Mahdi, qui est tombé par la suite au champ d'honneur. Amirouche, qui était responsable de la Petite Kabylie, passa accompagné de Krim Belkacem. Ils étaient venus rencontrer la délégation des Aurès conduite par Omar Ben Boulaïd. Le commerçant, qui les a invités à prendre un thé, était au courant de notre intention de rejoindre l'ALN, il dit alors aux deux responsables : «Ces jeunes veulent rejoindre l'ALN.» Ils répondirent tous les deux qu'il n'en était pas question, qu'il fallait que nous continuions nos études, car l'Algérie indépendante aura besoin de nous. Nous étions déçus et nous rejoignîmes notre établissement. Ce n'est qu'après la grève des étudiants, qui a eu lieu quelque temps après, que nous sommes venus le revoir. Il accepta à ce moment-là de nous recruter. Il m'a dit de suivre le chef de secteur. Il a ajouté : «Nous nous reverrons bientôt.» Suivant les instructions reçues, le chef de secteur me présenta à un commissaire politique régional, un ancien militant bien connu dans la région : Si Mohand Akli Naït Kaâbache. Je suis resté avec lui jusqu'au congrès qui s'est tenu à Ouzellaguène. A la fin de la réunion, Amirouche me convoqua et me demanda de l'accompagner à la Wilaya 1 comme secrétaire. Je suis resté avec lui presque une année pendant laquelle je l'ai accompagné aux Aurès et en Tunisie jusqu'au jour où il m'ordonna d'aller faire des études au Moyen-Orient.
J'ai reçu une formation d'officier à l'Académie militaire en Syrie, puis en Egypte. Au moment où j'ai rejoint de nouveau l'ALN en avril 1959, Si Amirouche venait juste de tomber au champ d'honneur. Cela a été un grand choc pour moi et une grande perte pour l'Algérie.- Certains acteurs de la vie politique et des personnes historiques n'hésitent pas à traiter Amirouche de sanguinaire. Vous qui l'avez côtoyé, pensez-vous qu'il l'était vraiment ?
Je n'accepterai jamais de traiter de la sorte un héros comme Amirouche. Grand chef révolutionnaire et grand patriote sont les qualificatifs qu'on doit lui attribuer.
C'est vrai qu'il y a eu un certain dérapage au cours de l'opération la Bleuite ; des combattants de l'ALN ont été exécutés injustement, mais il faut placer les choses dans le contexte du moment, les conditions de vie étaient très difficiles dans les maquis. Si Amirouche a toujours agi en bon père de famille, des erreurs ont été commises, mais de bonne foi, le but était de sauver la Révolution. C'est lui-même qui déclara au cours d'un discours prononcé devant des milliers de maquisards en novembre 1958 : «On dit que l'Armée de libération nationale commet des injustices. Non, l'ALN ne commet pas d'injustices, elle commet des erreurs.» C'est facile pour des personnes qui sont aujourd'hui bien installées dans leur fauteuil de traiter Amirouche de sanguinaire. Je suis curieux de savoir ce qu'elles auraient fait, si elles avaient été à sa place à cette époque-là. Ensuite la Bleuite n'est pas une affaire facile à gérer ; c'est une grande opération montée par les services psychologiques de l'armée française dirigés par le général Jacquin et le capitaine Léger. Il faut reconnaître qu'ils l'ont réussie, comme nous, nous avions réussi l'opération l'Oiseau bleu. Pendant la guerre, on gagne des batailles, on en perd d'autres, l'important c'est de gagner la guerre et nous l'avons gagnée. Nous avons vécu ensemble presque un an, Si Amirouche était un homme bon, humain qui aimait et respectait ses frères d'armes. Il s'est toujours comporté comme un bon père de famille. Ceux qui prétendent qu'il était sanguinaire, que Dieu leur pardonne. Ce n'est pas vrai, c'est totalement faux.- Comment réagissait-il aux exécutions pendant l'affaire de la Bleuite ?
J'étais au Moyen-Orient pendant la période de la Bleuite. Donc je ne peux pas porter de jugement, il y a des personnes ayant vécu ce tragique événement, ont fait des témoignages. Par contre, je peux dire, connaissant parfaitement l'intéressé, Amirouche est incapable de faire du mal à ses compagnons d'armes. C'est vrai qu'il était très dur, mais il l'était tout autant avec lui-même. Et en plus, cette affaire n'était pas gérée directement par lui. Il avait désigné une commission pour cette pénible mission, ceci ne diminue en rien sa responsabilité en tant que premier responsable de la Wilaya. Mais je le répète, des erreurs ont été commises, ce n'était pas dans l'intention de nuire, mais pour servir la Révolution. Pour répondre à votre question, Si Amirouche a certainement vécu dans la douleur cette période, certaines personnes ont déclaré qu'elles l'avaient vu en train de pleurer.
- On reproche aussi à Amirouche d'être un anti-intellectuel. Qu'en était-il réellement ?
Totalement faux. Au contraire, il n'y a pas, à ma connaissance, un responsable qui, comme lui, respectait les gens instruits et encourageait les autres à s'instruire. A notre arrivée à Tunis, il s'était enquis immédiatement de la situation des étudiants algériens qui était lamentable. Il les avaient habillés correctement et leur a assuré par la suite l'hébergement et la nourriture. Que de groupes de jeunes, il a dirigé de l'intérieur du pays vers Tunis pour étudier ; il pensait constamment à la formation des cadres pour l'Algérie indépendante.
- Comment justement voyait-il cette Algérie indépendante ?
Ecoutez, son souci immédiat était l'indépendance du pays. Il fallait d'abord se débarrasser du colonialisme. Il ne pensait qu'à ça. Après, c'est vrai qu'on imaginait tous l'Algérie indépendante comme un véritable paradis. Nous étions des idéalistes.- Un des moments forts que vous aviez vécu avec le colonel Amirouche, c'est lorsque vous l'aviez accompagné dans les Aurès. Comment s'était déroulée cette mission ?
Les congressistes étaient étonnés que la délégation de la Wilaya I ne soit pas présente, alors qu'une invitation avait été adressée à Si Mostefa Ben Boulaïd. Inquiet de cette absence, il a été décidé la constitution de trois commissions pour se rendre dans la Wilaya I pour s'enquérir de la situation. Zighoud Youcef et Brahim Mezhoudi devraient venir de l'Est, Ouamrane et Si Cherif (Ali Mellah), du Sud, et Amirouche devait rejoindre de l'Ouest. Mais malheureusement, Zighoud, en cours de route, est tombé au champ d'honneur, Ouamrane et Si Cherif étaient retenus par des tâches importantes dans leurs Wilayas respectives (IVe et VIe). Finalement, seul Amirouche, accompagné de son secrétaire, c'est-à-dire moi-même, et le garde du corps, Abdelhamid Mahdi, s'est rendu à la Wilaya 1
On rencontra près de Bordj Bou Arréridj une délégation dirigée par Omar Ben Boulaïd. Il avait déclaré que celle-ci se rendait pour assister au congrès. Quand Si Amirouche demanda après Si Mostefa, Omar répondit qu'il était tombé au champ d'honneur en mars 1956. Si Amirouche lui reprocha de n'avoir pas donné cette nouvelle quand il est venu au printemps passé en Wilaya III. Il n'a rien trouvé à dire. Ce qui s'était passé en réalité, c'est qu'une guerre de succession s'est déclarée après la disparition de Si Mostefa Ben Boulaïd et Omar Ben Boulaïd était l'un des candidats, c'est pour cela qu'il a caché la mort de son frère quand il est venu à la Wilaya III. Il voulait en fait la caution de Krim Belkacem qui était très respecté par Si Mostefa, au point qu’il demanda à ses collaborateurs de s'adresser à lui au cas où il lui arrivait malheur. D'ailleurs dès qu'il retourna en Wilaya I, Omar déclara que le «Nidam» l'avait désigné à la place de son frère, ce qui aggrava la situation.
Nous avons rencontré également un émissaire d' Adjoul Adjoul qui déclara également qu'il se rendait pour assister au congrès. La quasi-totalité des responsables des Aurès ont très bien accueilli Si Amirouche. Ils ont été très satisfaits des décisions du congrès ; ils l'accompagnèrent au cours de toute la mission. Il ne prenait aucune décision sans demander leur avis ; leur collaboration a été précieuse et a contribué à la réussite de la mission. Si Amirouche et ses accompagnateurs ont sillonné pendant plus de deux mois une bonne partie de la wilaya. Les déplacements étaient quotidiens pour pouvoir contacter les différents responsables, rencontrer les combattants, leur parler pour remonter leur moral, les occuper en leur fixant des missions de combat, contacter la population pour l'encourager et la mobiliser, tenir des réunions, prendre des décisions parfois graves et même risquées.
- Mais il y a eu l'épisode Adjoul Adjoul. Que s'est-il passé ?
Pour connaître la situation, Amirouche tenait à rencontrer tous les responsables, y compris Adjoul. La rencontre avec ce dernier a été cordiale, il s'est montré coopératif lorsque Amirouche lui a demandé de céder le commandement de sa région pour l'accompagner dans les Nememchas et même jusqu'en Tunisie. Il faut souligner qu’Adjoul était un moudjahid de la première heure. Il était l'un des adjoints de Mostefa Ben Boulaïd ; il était lui aussi candidat à la succession de ce dernier. La plupart des responsables rencontrés dans les Aurès l'accusaient d'avoir exécuté Chihani Bachir et d'être aussi à l'origine de l'envoi du poste radio piégé dont l'explosion a provoqué la mort de Mostefa Ben Boulaïd. Malgré cela, Amirouche l'a ménagé et quand les responsables de la région de Ali Nas l'ont refoulé et lui ont interdit de continuer le chemin avec Amirouche, ce dernier, pour le protéger, lui a donné la possibilité de se rendre auprès du CCE. Il lui remit un ordre de mission. Il accepta la proposition et nous nous séparâmes. Quelques jours après, nous le retrouvâmes à Kimel. Il avait complètement changé d'avis et il exigeait de reprendre le commandement de sa région. Amirouche l'invita à une grande réunion qui devait avoir lieu à Sidi Ali, le lendemain. Adjoul arriva, mais on constata qu'il était sur ses gardes. Intrigués par cette attitude suspecte, Amirouche et les autres responsables ont pensé qu’Adjoul allait assassiner tous les responsables présents pendant la nuit. Donc, ils ont décidé, à titre préventif, de l'arrêter et l'envoyer au CCE pour statuer sur son cas. Il n'a jamais été question de l'abattre. Mais, comme il était en état d'extrême vigilance, il riposta, ainsi que ses gardes du corps quand on a voulu l'arrêter. Une fusillade éclata, trois morts étaient à déplorer, lui-même avait été blessé. Il s'est rendu le lendemain à l'armée française.
- Vous avez été contraints d'écourter votre mission dans les Aurès, pourquoi ?
Absolument. On aurait continué notre mission, si nous n'avions pas reçu la nouvelle de la mort du commandant de la Wilaya III, Mohamedi Saïd. Une information qui s'avéra fausse. Mais avant de quitter les Aurès, Amirouche avait donné rendez-vous à tous les responsables auresiens pour une rencontre en Wilaya III. Elle a eu lieu effectivement en décembre 1956 à Moka, près d'Ighil Ali. Si El Haoues était également présent. Entre-temps Amirouche a fait parvenir un rapport sur sa mission au CCE. Suite à cela, il a été chargé de poursuivre son travail pour la partie est de la Wilaya I, dont certains responsables se trouvaient à ce moment-là à Tunis.- Comment s'est déroulée la mission à Tunis ?
Si Amirouche était accompagné, au cours de cette mission, de moi-même, de deux gardes du corps (Abdelhamid Mehdi et Mouri Tayeb) ainsi que de deux responsables auresiens (Tahar Nouichi et Lamouri Mohamed). Après avoir traversé la Wilaya II avec les différents incidents de parcours, dont les plus importants furent l'encerclement près de Aïn Roua par l'armée française et la bataille de Toumiet près d'El Harrouche, nous avions rencontré les membres du commandement de la Wilaya II près d'El Kol. Après des marches forcées quotidiennes qu'ont connues tous ceux qui ont eu à accompagner Si Amirouche, nous sommes arrivés finalement à Djebel Beni Salah, où nous avions été reçus par Abderrahmane Bensalem qui nous a accompagnés jusqu'à la frontière tunisienne au lieudit Ouechtata, de là, on nous transporta dans des véhicules jusqu'à Souk El Arba, où nous avions été reçus par Amara Bouglez, responsable de la Base de l'Est qui n'était pas reconnue à ce moment-là en tant qu'entité autonome. Nous avons par la suite rejoint Tunis.
Il est à noter que Ali Oubouzar nous a rejoints en cours de route et il a continué la mission avec nous. J'ai été personnellement très satisfait, car immédiatement on s'est très bien entendu. Notre amitié dure jusqu'à maintenant.
Dès notre arrivée à Tunis, Si Amirouche a commencé à activer. Il rendit visite aux responsables de la Wilaya I qui étaient incarcérés dans une caserne tunisienne après l'incident de Monfleury. Il s'agissait de Abbès Laghrour, Cheriet Lazhar, Abdelhaï et autres. Ils ont été entendus sur procès-verbaux par mon ami Ali Oubouzar, puis par moi-même. Les PV ont été remis à Si Amirouche qui s'est attelé aussi à la constitution et l'envoi de groupes d'acheminement d'armes vers la Wilaya III. Il se rendait souvent aux frontières.
Il s'occupa de la situation des étudiants se trouvant à Tunis qui étaient en ce moment-là, du fait de la guerre, abandonnés à leur sort. Il les habilla, leur assura le gîte et le couvert.
Si Amirouche avait une intense activité, il s'occupait de tout ce qui touchait à la Révolution au point où un jour, le commandant de la base de Tunis, le commandant Benaouda, lui écrivit une lettre lui demandant de ne pas s'immiscer dans ce qui relevait de ses prérogatives, Si Amirouche lui répondit que tout ce qui touchait à la Révolution le concernait en lui demandant de faire plus d'efforts pour que les problèmes soient réglés avant qu'ils n'arrivent à lui.
Nous travaillions dans le bureau de l’UGTA dont le responsable était Mouloud Gaïd. Il était situé au siège de l'UGTT, on nous affecta par la suite un bureau, rue Sadikia que nous partagions avec le représentant de la Base de l'Est, Si Rabah Nouar. Un jour, Si Amirouche m'apprit que nous devions nous rendre en mission au Maroc. On nous délivra deux passeports tunisiens qu'il m'a remis pour les garder. Quelque temps après, il me demanda de les lui remettre. Il les ratura, puis il me les remit en me demandant de les remettre à Ouamrane en lui disant qu'on ne se rendra pas au Maroc et que la semaine d'après, il sera en Algérie et c'est ce qu'il fit. Il m'ordonna de me rendre au Moyen-Orient pour étudier. C'était à la fin de la première semaine de juin 1957. Une semaine après, il quitta lui-même Tunis pour l'Algérie.
- Pourquoi, avait-il soupçonné quelque chose ?
Sans doute !
- Au congrès de la Soummam, certains chefs de la Révolution ont minimisé le rôle de Amirouche… Est-ce vrai ?Qui sont ces certains !
- Ali Kafi qui a dit de Amirouche, en réagissant au livre de Saïd Sadi, qu'il était blâmé par Abane pour avoir abandonné la délégation de l'Ouest à Lakhdaria et que lors de la réunion des colonels dans la Wilaya II en 1958, il «tremblait dans sa djellaba» ?
Amirouche trembler ! Alors il le connaît très mal. Amirouche qui, de l'avis de tout le monde, a fait face aux dizaines de généraux de l'armée française. J'ai vécu pratiquement un an à ses côtés et Dieu sait que nous avions été confrontés pendant cette période à des situations très périlleuses. Je ne l'ai jamais vu trembler, bien au contraire. Et puis on n'a pas le droit de calomnier de la sorte un compagnon d'armes qui est de surcroît tombé au champ d'honneur les armes à la main, c'est une honte de la part d'un haut cadre de la Révolution et de l'Etat algérien, mais Ali Kafi n'est pas à sa première bourde, que Dieu lui pardonne. Amirouche a joué un rôle capital dans la réussite du congrès de la Soummam qui s'est tenu dans la zone qu'il commandait. Les vrais architectes qui ont permis la tenue et la réussite du congrès, ce sont Abane et Ben M’hidi pour ce qui concernait la préparation des documents qui devaient être discutés au cours des réunions, et Amirouche aidé par ses collaborateurs de la zone se sont occupés de la partie la plus difficile : la préparation matérielle et surtout la sécurité dans une zone où les autorités françaises étaient aux aguets, puisqu'elles étaient au courant du déroulement de la réunion grâce à la fameuse mule qui s'est rendue dans un poste militaire français emportant les documents. Amirouche a changé le lieu initial du déroulement, mais le nouveau n'était pas très loin du premier.
- Revenons à la polémique soulevée par le livre de Saïd Sadi, à savoir les circonstances de la mort de Amirouche et de Si El Houès. Il laisse entendre que les colonels étaient livrés par le MALG. Qu'en dites-vous ?
Moi, je ne veux pas entrer dans cette polémique qui a déjà fait couler beaucoup d'encre, mais je vais vous donner mon point de vue personnel sur la question :
-1- L'opération de Djebel Thameur a été déclenchée sur renseignement (rapport du commandant de l'opération au Premier ministre français), ce n'était pas une opération de routine vu le dispositif impressionnant déployé par l'armée française sur tout le couloir que devait traverser Amirouche et Si El Houès. Il reste à savoir, et c'est très important, qui a fourni le renseignement ?
Moi, personnellement, je n'ai pas de preuve formelle que c'est telle ou telle partie qui a fourni le renseignement, ça peut être de l'extérieur comme ça peut être une trahison de l'intérieur (biaâ). On le saura un jour quand on aura accès aux archives de l'armée française.
-2- Si Amirouche était très en colère contre les responsables à l'extérieur qu'il accusait de ne pas s'occuper des Wilayas qu'il jugeait abandonnées à leur sort.
-3- Certains responsables à l'extérieur, y compris certains anciens de la Wilaya III, appréhendaient beaucoup l'arrivée de Si Amirouche à Tunis
- Après l'indépendance, les ossements des deux colonels, Amirouche et Si El Houès, étaient séquestrés dans les sous-sols du ministère de la Défense. Ne trouvez-vous pas ça étrange ?
C'est un comportent inadmissible ! C'est une honte pour le pouvoir algérien. Ça m'a beaucoup choqué lorsque j'ai appris cela en 1983, quand le président Chadli avait décidé de les réhabiliter en leur organisant des funérailles nationales. Bien évidemment, Boumediène en serait le premier responsable, car je ne pense pas que Ahmed Bencherif ait pris la décision tout seul.Hacen Ouali
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c'est GRAVE!!!!!!!
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Un an après: Le week-end qui n'a rien changé
par M. Saadoune, Le Quotidien d'Oran, 15 août 2010:-)
Le 14 août 2009, les jours de repos hebdomadaire des Algériens ont changé. Un an après, ils ont adopté le nouveau régime qui n'a rien changé dans leurs habitudes. Pour les gains engrangés par l'économie, le bilan reste à faire. La réforme du «week-end» est- elle ratée ?
A la rentrée 2008 et avec l'approbation silencieuse et intéressée de l'Etat, ArcelorMittal d'El-Hadjar, «NCA» de Rouiba et Air Liquide Algérie sont passés au week-end dit «semi-universel», c'est-à-dire au repos hebdomadaire le vendredi et samedi au lieu du jeudi et vendredi. Ils s'alignaient ainsi sur le repos des banquiers qui a été également adopté par des compagnies d'assurances et de téléphonie mobile. L'objectif était clairement annoncé: se rapprocher du week-end universel pour réaliser des gains financiers et/ou de productivité dans leurs rapports avec l'étranger. Le 14 août 2009, le week-end «semi-universel», soit vendredi-samedi, était généralisé à l'ensemble du pays. Techniquement, cela ne devait être qu'un décalage, le vendredi remplaçant le jeudi, avec une demi-journée de travail ouvrable. Avec une telle transposition, la majorité des Algériens en repos pouvaient accéder à des services publics ouverts (banques, administrations…). L'économie algérienne gagnait ainsi la totalité du jeudi et une demi-journée du vendredi. Elle se rapprochait de la norme universelle. L'Etat algérien, croyait-on, montrait ainsi - conformément d'ailleurs à une lecture stricte de la religion - que si la prière du vendredi était une obligation, le repos hebdomadaire ce même jour ne l'était pas. Le gouvernement avait tous les arguments religieux à opposer à d'éventuels contradicteurs islamistes ou fondamentalistes. Décréter le vendredi jour ouvrable, le désacraliser en quelque sorte, ne posait pas de problème religieux, mais il comportait un risque, réel, d'impopularité dans une société qui a pris des «habitudes».
La sacralisation du vendredi
Le gouvernement n'a pas osé toucher aux habitudes et donc au vendredi qui est ainsi sacralisé et rend difficile le passage pur et simple au week-end universel. Ainsi, un an, après l'entrée en vigueur du nouveau week-end, le gros des Algériens a tendance à répondre que «rien n'a changé» dès lors que le vendredi est toujours «préservé». Beaucoup regrettent même leur «jeudi» - qui n'a pas été remplacé par le samedi - où ils pouvaient aller à la banque et dans d'autres services publics. Désormais, ces actes sont pris, de fait, sur le temps de travail. Certains, cultivant l'optimisme, estiment que la généralisation de l'utilisation de la carte bancaire devrait suppléer au fait que désormais tout le monde s'est mis au «repos du banquier». Cela mettra encore du temps quand on apprend que plus de 50% des cartes bancaires distribuées en Algérie ne sont pas utilisées. Mais hormis ces désagréments, le week-end semi-universel, parce qu'il n'a pas touché aux habitudes, est désormais adopté par les Algériens.
Heureux, les banquiers
Ceux qui ont le plus profité du nouveau week-end sont les employés des banques: leurs familles se reposent les mêmes journées qu'eux. Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association bancaire et des établissements financiers (ABEF), estime que les établissements bancaires ont gagné au change. «Il n'y a plus de séparation entre le monde économique et bancaire, du fait qu'il y a optimisation des relations durant 5 jours par semaine». Dans le secteur économique, on se retrouve avec une diversité de week-ends même si le gros s'aligne sur la tendance générale du vendredi-samedi. Au plan économique, alors que des estimations - non officielles - chiffraient les pertes dues au «week-end spécifique» entre 500 et 600 millions de dollars, on n'a pas encore une évaluation de l'incidence économique d'une année de «week-end semi-universel». Abderrahmane Benkhalfa, de l'ABEF, a estimé qu'il y a un gain de productivité et les échanges entre entreprises de l'ordre de 20%. On peut supposer qu'avec le «gain» du jeudi, des progrès ont été effectivement enregistrés. Mais sur le fond, le but de la réforme était bien de tendre vers le week-end universel et il n'est pas sûr qu'on ait vraiment avancé. Le recul sur le vendredi en a fait une réforme inaccomplie et velléitaire. Pour les économistes, le gouvernement n'a fait que couper la poire en deux et l'Algérie continue à perdre de l'argent en s'abstenant de sauter le pas. La désacralisation du vendredi aurait pu préparer les Algériens dans ce sens pour peu que l'on organise les choses de manière à ce que la prière du vendredi puisse être aisément accomplie par les pratiquants.