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bouteflika - Page 2

  • Algérie : cherche Etat désespérément

     

    Par Le Matin DZ |

     

    Jamais sans doute les municipalités et daïras algériennes n’ont été autant au cœur de la protestation citoyenne. Jamais sans doute l’Algérien n’a ressenti autant l’absence de l’Etat.

     

    Daho Ould Kablia remet le couvert pour les élections locales.

     

    Des dizaines de sièges de mairies et de daïras ont subi le courroux des contribuables en colère. Aux quatre coins du pays, ce sont des dizaines de rassemblements qui ont été organisés depuis le début de l’année pour dénoncer l’incurie des services de l’Etat. Coupures d'électricité, pénurie d'eau, cherté de la vie, chômage, insécurité, incendies, hôpitaux en manque de médicaments, etc. La cadastre des défaillances est long à évoquer.

     

    Les Algériens ne sont pas dupes, ils en ont marre de l’incompétence dans les services publics, des chaînes à rallonge devant les guichets des mairies, des bureaux de poste, des banques, etc. De la tchipa à payer pour le moindre papier. Les prix flambent, à la veille de chaque ramadan sans qu’aucun responsable n’y trouve une réponse. L’insécurité gangrène la société sans que la police pourtant hyper-présente n’arrive à l’annihiler. Des quartiers entiers de villes importantes sont devenus des coupe-gorges au grand dam de leurs habitants. Le commerce informel est en train de tuer l'officiel. Les pertes financières de l’Etat du fait de la formidable prolifération du commerce informel, étaient estimées en 2011, selon l'APS, à plus de 10 milliards d’euros par an. Une enveloppe faramineuse qui part dans les circuits souterrains sans gêner personne en haut lieu. Et que fait le ministre du Commerce ? Rien.

     

    L’établissement de n’importe quel papier d’état civil est un casse-tête. Il faut se lever aux aurores pour passer toute la journée dans une mairie pour se le faire établir. A l’heure d’internet et de l’informatique, ce triste état de fait est le signe de l’anachronisme qui règne dans les administrations et pourrit le quotidien des Algériens. La situation est connue, elle dure depuis des années, et aucune solution n’a été trouvée pour faciliter la vie des administrés. Le constat de "défaillance de l’Etat", notion onusienne pour désigner les Etats qui n’ont plus de prise sur le terrain, n’est pas loin.

     

    Il y a néanmoins une évolution notable dans ces mouvements de protestation à retenir. Les protestataires ne brûlent presque plus les locaux, ils préfèrent les fermer. C’est certes symbolique, mais cette action en dit long sur l’évolution de la conscience citoyenne des Algériens. 

     

    Est-on, pour autant, assez pertinents en haut lieu pour saisir la perche tendue par les protestataires ? On en doute. Car, au lieu de couper les branches mortes, les décideurs préfèrent reconduire leurs vieilles recettes. Au lieu de lancer de vraies réformes, on se cabre dans un ombrageux déni de la réalité. Au département de l'Intérieur on affiche une placidité à toute épreuve. Pas un cil ne remue devant les protestations. On laisse faire, tout en évitant tout débordement.

     

    Pour le moment, en effet, le seul souci du ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, c’est d’organiser les élections locales. Alors, après les dernières législatives et l’insignifiant taux de participation, le ministre de l’Intérieur est en train de réanimer toutes les formations politiques qu’il a agréées pour qu’elles occupent le terrain. Histoire de donner un improbable prolongement à la démocratie verticale mise en place depuis quelques années.

     

    Le petit théâtre des ombres va commencer. La cinquantaine de partis, sans profondeur sociale, sans base militante, composés de fats et d’opportunistes pour qui le seul objectif est la perspective du partage de sièges et de prébendes, va meubler la scène politique pendant quelques semaines, le temps que le pouvoir siffle la fin de la récréation.

     

    Un nouveau raout électoral se prépare, avec de "nouveaux élus" qui, nous le craignons, ne feront pas mieux que ceux qui sont actuellement contestés.

     

    Hamid A.

  • Quand Bouteflika dresse Al Qaïda contre l'Algérie...

     

     

    Par Le Matin DZ |

     

    L'ultimatum que vient de fixer l'organisation terroriste du Mujao affiliée d'Al Qaïda au Maghreb islamique à Alger, sommée de libérer sans plus tarder ses membres arrêtés à Ghardaïa, est la conséquence de la politique de la concorde civile et de l'impunité du chef de l’État algérien, Abdelaziz Bouteflika, largement accordées aux terroristes...

     

     

    L'organisation terroriste le Mujao vient de fixer un ultimatum de cinq jours à Alger pour la libération de ses trois membres dont l'"émir" algérien, Necib Tayeb, bras droit de son compatriote Abdelmalek Droukdel, à l'expiration duquel elle menace d'exécuter les quatre diplomates algériens qu’elle détient toujours en otage après en avoir libéré trois.

     

    Depuis juin dernier, ce chef "spirituel" considéré par les autorités algériennes dans les années 1980 comme une notable de la ville de Tamanrasset, très influent sur les élus locaux impliqués dans la répression contre le mouvement indépendantiste des Touaregs, a été l'interlocuteur privilégié d'Abdelaziz Bouteflika, à Alger, pour une solution politique "négociée" avec Al Qaïda au Maghreb islamique qui occupe le nord du Mali.

     

    Or, le Mouvement de l'unicité du jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) qui a revendiqué les deux attentats kamikazes de Tamanrasset et de Ouargla contre les sièges de la gendarmerie de ces deux wilayas de l'extrême sud algérien, a négocié, avant tout, avec le chef suprême des armées, Abdelaziz Bouteflika, alors même qu'il détenait les sept diplomates algériens qu'il avait enlevés à Gao, au nord du Mali. Deux atouts pour Al Qaïda au Maghreb islamique qui, après les "émirs" du GSPC, graciés, le Mujao a été l'hôte de Bouteflika dans le contexte des festivités du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie.

     

    A Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, les forces de sécurité qui ont arrêté trois de ses membres influents, dont l' "émir" algérien, Necib Tayeb, recherché avec Abdelmalek Droukdel dont il est le bras droit, depuis 1995 et condamnés à mort par la justice algérienne, ont, en fait, contredit toutes les allégeances du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, devant ce groupe terroriste du Mujao dont il admire et vénère le chef "spirituel" au point où, lors de toutes ses rencontres au sein de l'Union africaine dans la perspective d'envoi d'un continent des forces armées de la Cédéao pour libérer le nord du Mali des griffes d'Al Qaïda, l'envoyé spécial de Bouteflika, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, cite ce chef "spirituel" du Mujao, Iyad Ag Ghali, comme une personnalité incontournable dans la recherche du "dialogue" au lieu de l'option militaire.

     

    L'ultimatum que cette organisation terroriste résolument affiliée à Al Qaïda au Maghreb islamique, fixé à Alger, suite, donc, au démantèlement d'un de ses groupes à Ghardaîa, le 15 aout dernier, s'adresse directement à Bouteflika en lui insinuant les termes du contrat passé avec elle, en menaçant les autorités militaires algériennes et la vie des otages qu’elle détient.

     

    L'armée algérienne, mise à genoux par Abdelaziz Bouteflika qui caresse dans le sens du poil Al Qaïda au Maghreb islamique, comme il n'a eu de cesse de le faire depuis 1999 à l'endroit du GSPC de Hassan Hattab, perd sa légitimité et sa crédibilité dans la lutte antiterroriste. C'est la raison pour laquelle, l'arrestation des trois terroristes du Mujao survenue accidentellement à Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, se retourne non contre Al Qaïda mais contre Abdelaziz Bouteflika qui est ainsi mis devant le fait accompli. Il n'a de choix que de libérer les membres du Mujao au risque de signifier un camouflet à ses forces de sécurité. Mais il ne le fera qu'en trouvant une parade qui lui permet de sortir indemne des négociations.

     

    Le pouvoir algérien ne peut mener une lutte antiterroriste quand bien même serait-elle payante quand le Premier magistrat du pays la contrecarre en négociant avec l'organisation terroriste de l'"émir" Necib Tayeb arrêté qui, plus est, à Berriane, en Algérie.

     

    R.N.

  • La fin politique du soldat Ouyahia ?

     


    Par Le Matin DZ 

     

     

    Selon des sources sécuritaires, la tombe de la défunte mère de l’actuel chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, a été profanée la veille de la fête de l’Aid, dans le cimetière familial en Haute Kabylie.

     

    • Quel avenir politique pour l'inamovible chef de gouvernement Ahmed Ouyahia ?

     

    Le corps n’a pas été exhumé, cependant la tombe porte des marques de destruction. L’enquête pour retrouver les auteurs de cette profanation inqualifiable a été confiée à la police scientifique de la gendarmerie nationale. Selon la première lecture, cet acte odieux apparaît comme un règlement politique ciblant le chef de l’Exécutif, qui rappelons-le est en perte de vitesse depuis le scrutin du 10 mai dernier.

     

    Si aucune information n’a filtré sur les auteurs de ce saccage abominable, la piste de villageois qui auraient commis cette profanation est écartée. Ce forfait porte un message politique destiné à la seule personne du chef de gouvernement.

     

    L’avenir d’Ouyahia qui a  joué son va-tout au cours de ces dernières années pour plaire au président Bouteflika, est de plus en plus sombre et obscur. Oublié par la presse dont il occupait ordinairement l’essentiel de l’actualité, honni par de larges pans de la société pour ses décisions impopulaires, de plus en plus contesté au sein de sa famille politique au RND et lâché par l’armée dont il fut longtemps le chouchou, la vie politique de grand commis de l’Etat semble désormais terminée.

     

    Déjà, depuis quelques semaines, des langues indiscrètes le donnent pour partant. De plus en plus, on parle de son successeur à travers la personne de Amar Ghoul qui nous dit-on aurait pris sa place auprès des puissants généraux de l’armée.

     

    Il faut dire qu’au cours de ces dernières semaines, pour rendre moins douloureux ses échecs répétés, le président de la République a donné en pâture, à la vindicte populaire, son chef de l’Exécutif pour justifier l’incapacité de l’Etat a prendre les choses en main.

     

    De l’enfant prodigue du système, il devient le coupable idéal auquel on veut faire porter le chapeau et la responsabilité de la faillite de l’Etat. Mais ne dit-on pas lorsque l’on veut abattre son chien, on l’accuse de rage.

     

    Désormais à découvert sur tous les fronts, Ahmed Ouyahia aura-t-il assez d'audace et d’aptitude pour rebondir sur la scène politique ?

     

    Saïd Radjef

  • Kabylie : souriez, tout va bien chez nous !

     

     

    Par Le Matin DZ

     

    Depuis près d’un mois, la Kabylie est en train de vivre un été particulièrement cauchemardesque.

     

    Les nombreuses luttes des Kabyles leur ont appris à se méfier des luttes au sein du pouvoir.

     

    Outre la canicule et les nombreux foyers d’incendie qui détruisent encore des milliers d’hectares de végétation dans la vallée du Djurdjura et en Kabylie maritime, s’ajoute désormais au calvaire des populations locales une série de supplices et de contraintes allant de la recrudescence des violences terroristes aux coupures fréquentes d’électricité en passant par des pénuries organisées, touchant exclusivement les produits de large consommation. Comme un malheur n'arrive jamais seul, l’eau, elle aussi, a cessé de couler par enchantement dans nos robinets depuis plusieurs jours, alors que les défaillances programmées d’Algérie Telecom continuent de priver cette région de l'accès à Internet.

     

    Rien qu’au cours de ces deux dernières semaines, on a recensé plusieurs faux barrages, accompagnés d’incursions et autres attentats ciblant les forces de l’ordre, sans parler de toute la panoplie quotidienne d’incivilités et d’actes de délinquance qui choquent l’entendement. Devant une telle situation, un observateur étranger peut conclure aisément et en toute légitimité à un pacte visant a séparer la Kabylie du reste du pays. Sauf que durant ces nuits ramadanesques qui bruissent de violences et de rumeurs angoissantes sur une prétendue guerre de clans au sommet de l’Etat, la Kabylie montre un visage serein et ferme.

     

    En dépit de toutes les contraintes et des conditions météorologiques extrêmes qui le plongent dans l’obscurité depuis le début du mois sacré de ramadan, le Djurdjura n’a rien perdu de sa lucidité politique. Les militants de villages ne manquent pas de se payer le luxe de tourner en dérision la propagande du pouvoir qui fait tout pour se donner des apparences d’un régime démocratique soucieux du respect des droits de l’homme et des attente légitimes du peuple. De même, l’opposition qui ne demande qu’à être associée aux décisions du pouvoir et la presse complice qui tente depuis des lustres de s’abîmer dans des réflexions qui incitent l’opinion publique nationale et internationale à interpréter de façon oblitérée le cours de l’actualité en Algérie, ne sont pas épargnés.

     

    A peine l’ardeur des passions soulevée par la querelle "des secrétaires jalouses", sobriquet donné aux cadres dissidents et aux membres de la direction actuelle du FFS, s’est-elle estompée que déjà les militants de villages se moquent de fort belle manière de l’affaire Nezzar dont on dit qu’elle est d’inspiration présidentielle. Pour les Kabyles, les requins ne s’entredévorent jamais entre eux. Dans cette affaire, ils voient plutôt une autre manipulation hautement scientifique dont seul le régime d’Alger a le secret. Une manipulation qu, selon nos interlocuteurs, n’a d’autre objectif que celui de faire oublier ou retarder la perspective du changement. "Où est la différence entre Nezzar, Bouteflika et les autres hauts dignitaires du régime ?", interrogent-ils en guise d’arguments à leurs thèses. Et d’ajouter en chœur : "Ils appartiennent tous à la même graine, au même pouvoir qui est là depuis plus d’un demi-siècle."

     

    C’est le feuilleton de l’été, commentent pour leur part deux journalistes qui travaillent pour le compte du Quotidien d’Oran et El Watan. "Une comédie qui pue le mensonge et la manipulation, très mal interprétée de surcroît", expliquent-ils encore.

     

    Le tapage médiatique soulevé par l’affaire Nezzar, les coupures d’électricité, la pénurie des produits de large consommation, les incendies, les violences terroristes, la délinquance industrialisée et la défection programmée du réseau Internet qui dure maintenant depuis un mois, n’ont pas raison de la lucidité et de la sagesse des militants de villages. Ces derniers pensent qu’un changement radical et pacifique est possible, pour peu que les volontés et les compétences s’unissent autour d’un seul et même mot d’ordre.

     

    Où que vous alliez ces jours-ci au Djurdjura, vous n’entendrez qu’une seule espérance, celle du changement, et un seul son de cloche : l’Algérie est devenue un endroit imprévisible et incertain, et les prédateurs qui l’entourent ont de multiples apparences. C’est ce qui explique en partie la réticence et la prudence (qui ne sont pas des signes de soumission et de résignation) des militants de villages d’engager l’ultime bras de fer avec le régime gérontocratique au moment où les rafales du changement soufflent de plus en plus fort sur le pays, en dévoilent la stupidité d’un système archaïque arrivé à terme.

     

    Saïd Radjef

  • L’Algérie ou l'impossible transition politique

     

    Par Le Matin DZ |

    Le chapitre des législatives semble clos sans qu’il donne lieu ne serait-ce qu’à un début de changement.

    Sans changement, Daho Ould Kablia invite les Algériens à la prochaine élections

    Le gouvernement provisoire de sa majesté le Président de la République s’attèle d'ors et déjà à préparer des élections de renouvellement des institutions locales. Les partis politiques qui avaient crié à la fraude électorale y prendront part bien que les conditions légales de leurs organisations soient les mêmes que celles qui ont présidé aux législatives. Avec ceci de particulier, le seuil éliminatoire est revu à la hausse de deux points supplémentaires.  

    Si les mêmes causes conduisent inéluctablement aux mêmes effets ; les mêmes conditions ne conduiraient-elles pas aux mêmes résultats ?

    Depuis octobre 1988, les Algériennes et les Algériens ont participé à 14 élections dont 5 présidentielles, 5 législatives dont une avortée et 4 élections locales sans compter les consultations référendaires et le vote des lois fondamentales.

    Pendant ce temps, nous aurons tout connu : Annulation des élections, dissolution des Assemblées locales, assassinat de Mohamed Boudiaf, mort de centaines d’Algériennes et d’Algériens, destruction du tissu industriel du fait de la politique de réajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international et des actes terroristes qui avaient visé toutes ces unités publiques qui employaient des centaines de milliers de travailleurs.

    Sur le plan international, l’Europe de l’Est a vu le Mur de la honte s'effondrer sous la pression de l’élan démocratique des Allemands, les dictatures les plus sanguinaires et les plus policées s’écrouler jusqu’à même l’empire soviétique qui leur avait donné naissance. Le Moyen-Orient a connu deux guerres qui ont fini par l’occupation de l’Irak, la destitution et le jugement de Saddam, la fin de la guerre civile au Liban suites aux accords de Taif, l’émergence de l’Iran, la chute de Najibullah en Afghanistan, la chute des Talibans qui l’avaient chassé, la défaite d’Israël au Sud Liban, la partition du Soudan, la chute de Ben Ali, de Moubarak, de Kadhafi …

    Notre régime récalcitrant a prouvé au monde qu’il a une capacité de régénérescence que lui envient toutes les dictatures du monde. La rente des hydrocarbures aidant, il a réussi à s’offrir une paix sociale en dépit des grèves et protestations endémiques.

    Depuis les législatives de mai dernier, le pays plane sans pilote au milieu des turbulences que connaît le monde depuis les tempêtes qui ont tout balayé devant elles. 

    Qu'importe ! Les citoyens participeront aux élections locales, les partis politiques également, dans le même cadre législatif et réglementaire et sous le contrôle de la même Administration et avec les mêmes pratiques. Nous reconduirons le système pour une autre mandature et nous continuerons à crier à la fraude, à la corruption et à la mauvaise gouvernance.

    Abdelaziz Djeffal

  • Que reste-t-il de l’âme du 5 Juillet ?

    Par Le Matin DZ |

    C’était avec une pointe de curiosité que les Algériens attendaient la célébration officielle du cinquantenaire de leur libération.

     

    "Un Président absent mais dont l’ombre est devenue trop pesante".

     

    Il faut dire que depuis quelques années, la tradition festive s’était effilochée et que le cœur n’y était plus vraiment. Mais là, d’aucuns pensaient que l’occasion était trop belle pour le régime pour entonner encore une fois la musique de la "famille révolutionnaire" dans un décor grandiose.

     

    Mais voilà, à part les tonnes de pétards et l’importation des artistes à coup de milliards, rien, mais alors rien de notable ne fut proposé aux Algériennes et Algériens pour vivifier en eux ne serait-ce qu’une mémoire saine des heures de gloire de la libération. Tout s’est passé comme si que ce régime voulait juste faire semblant de fêter une date mais en en évitant absolument que les jeunes générations apprennent un peu de leur histoire. Car le moment n’est pas propice à l’encensement des "révolutions". Cela devient trop risqué.

     

    Alors, en dehors d’un faux-semblant, nul acte concret pour commémorer l’indépendance du pays. Pour le pouvoir, il faut laisser tout cela refroidir". Les sentiments nationalistes et révolutionnaires doivent mourir de leur belle mort. Ceux qui dirigent ce pays veulent la tranquillité pour eux. Alors ils enseignent au pays l’indifférence, premier stade de l’oubli. Que chacun vaque à son vide, pense à sa survie et laisse tomber tout le reste, c'est-à-dire, tout sentiment qui transcende l’individu et le fait adhérer à sa communauté. Ainsi, le pays pourra être distribué morceau par morceau, aux prédateurs et aux prévaricateurs sans que personne ne pose de questions.

     

    Le comportement du pouvoir est tout simplement irresponsable. Son égoïsme est tel qu’il organise lui-même la défaite morale du pays.

     

    En réalité, il n’y a plus de morale publique, ni de morale tout court. A force de mensonges, de fausses promesses, de scandales, de trafic des voix, de répressions de la vertu et d’encouragement du vice, l’Algérie est arrivée cahin caha à cette date fatidique du 50ème anniversaire dans un piteux état.

     

    Ah ? Cinquante années d’indépendance !? Un demi-siècle déjà !?

     

    Mais qu’avons-nous fait de ces cinquante ans ? Et que reste-t-il de Novembre ?

     

    Comme chacun le sait, la nation algérienne s’est construite sur les fonds baptismaux de la révolution. Désormais, mythe fondateur, le 1er Novembre constitue pour l’essentiel le capital symbolique national. Ce capital symbolique est le véritable patrimoine historique, la couronne royale qui doit être transmise de génération en génération pour protéger la mémoire de la souveraineté nationale, de l’identité du peuple, de son indépendance, de son territoire.

     

    Nul doute que le précieux capital aurait dû faire l’objet des attentions ultimes de ceux qui se proclament de cette même génération de Novembre. Cela devait être leur raison existentielle.

     

    Depuis 1962, les pouvoirs successifs et néanmoins semblables ont toujours justifié leur choix, leurs politiques, leurs légitimité en s’ornant des oripeaux de la révolution. Mais voilà, 50 ans après, ceux qui dirigent le pays ont tout dépensé. Ils ont consumé le capital symbolique de la nation. Ils s’en sont servis comme d’une somme d’argent qui leur a été léguée, ou pire, qu’ils avaient gagné au loto. Ils ont dépensé ce trésor national, ce patrimoine indivisible appartenant à tous les Algériens d’hier, d’aujourd’hui et de demain, comme ils l’ont voulu.

     

    Depuis longtemps déjà, les Algériens étaient fatigués d’entendre leurs dirigeants leur parler hypocritement de la révolution, des chouhadas, des moudjahidines et des ayants-droit. Mais apparemment ils étaient encore loin du compte. Depuis plusieurs années, le comportement de l’Etat en général vis-à-vis des citoyens transmet le message suivant : le 1er Novembre n’est qu’un alibi pour que nous restions au pouvoir ! Et si pour cela il faut consommer tout le capital symbolique de la nation, nous le ferons.

     

    Ces gens ont pris sciemment le risque que demain, les jeunes générations confondent entre valeurs du 1er Novembre et non valeurs du FLN actuel, entre l’imposture d’aujourd’hui et le combat d’hier, entre les fausses convictions actuelles et le patriotisme d’hier. Voilà où se niche le plus grand danger ! Lorsqu’on fait l’amalgame du scandaleux 10 mai avec le sacré 1er Novembre ne sommes-nous pas sur cette pente ?

     

    En fait, l’Algérie ne cesse de surprendre, d’étonner, d’inquiéter et de se morfondre… Pour les observateurs, les plus avertis, elle entre trop difficilement dans les grilles de lecture habituellement si commode pour identifier, cerner et classer un pays. Le pouvoir a tellement brouillé les éléments de base qui fondent une lecture politique classique qu’elle est devenue incompréhensible. Toutes les sciences prédictives réunies semblent incapables de déceler la moindre logique de conduite

     

    Comme une entité erratique, le pays donne cette impression de déconnexion totale du monde environnant, d’être détaché des règles et des normes universelles, flottant dans un espace sans références. Plus personne ne semble conduire ce vaisseau spatial perdu dans l’immensité du vide et de l’apesanteur.

     

    Personne ne sait si l’Algérie est un pays dictatorial, démocratique, populiste ou tout à la fois ou alors rien à la fois ! Personne n’arrive à se faire une idée précise si notre gouvernance est le résultat d’une volonté ou au contraire de son absence ; à savoir si nos dirigeants sont de ce monde-ci ou alors s’ils appartiennent à un univers d’ailleurs…

     

    Un Président absent mais dont l’ombre est devenue trop pesante, un parti historique abîmé, déchiqueté et perverti, une assemblée mal-élue et inutile, un gouvernement sans gouvernail, une opposition historique qui, à force d’appeler au nihilisme est devenue subitement victime d’elle-même… toutes les règles s’anéantissent, tout semble partir en fumée… la débandade se généralise.

     

    L’Etat est devenu un puissant et inusable générateur de désordre…

     

    Soufiane Djilali
    Président de Jil Jadid
    jiljadid@ymail.com

  • Un président en Algérie, pourquoi faire ?

     


    Par Le Matin DZ 

     

     

    "Ne demandez pas ce que l’Etat peut faire pour vous. Demandez ce que les hommes de l’État sont en train de vous faire." David Friedman

     

    bouteflika,pouvoir,algerie,président,parti Bouteflika par qui le viol de la Constitution est arrivé.

     

    Qui sera le futur président en Algérie dans moins de deux années ? Telle est la question qui se pose depuis que Abdelaziz Bouteflika ait reconnu explicitement le 8 mai dernier qu’il ne convoite pas un quatrième mandat. Tous les citoyens et les citoyennes s’interrogent-ils donc sur ce point crucial pour l’intérêt national. Mais est-ce, ici, la vraie question ?

     

    La légende du chef glorieux

     

    Est-ce d’avoir Obama, Noda, Merkel, Cameron, Hollande, Jintao, Poutine, respectivement à la tête des Etats-Unis, du Japon, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de la France, de la Chine ou de la Russie, est significatif de plus ou moins de progrès dans ces pays dont le destin dépend fondamentalement des seules élites scientifiques et culturelles qui les composent et les identifient comme les puissances les plus inébranlables de la planète ? Qui ne se rappelle-t-il pas la candidature de Coluche, dans les années quatre-vingt, aux présidentielles françaises aux côtés de François Mitterrand, Jacques Chirac et tant d’autres grands chevronnés de la politique sur la scène médiatique parisienne dont les observateurs les plus perspicaces ont alors saisi la parodie qui expliquerait la facticité du mythe « présidentiel. »Dans cette période le président yankee qui faisait trembler le Kremlin était auparavant, tout juste visible dans la scène cinématographique à Hollywood.

     

    La littérature de la fiction, de la légende, mais souvent de l’Histoire – depuis la nuit des temps ça n’a jamais été la plèbe qui écrit les aventures des groupes dominants et leurs chefs, les castes dans les commandes communautaires, mais les notables, Thucydide ou Hérodote ne marchaient pas pieds nus et ne quémandaient leur pitance, Ibn Khaldoun avait des carnets d’adresses parmi les plus prestigieux du quatorzième siècle – a sacrément ancré dans les consciences humaines des héroïsmes de mythe et de légende faisant transparaître les chefs comme quasiment des dieux sortant du lot commun des mortels. Des êtres qui claquent des doigts pour transformer les groupes qu’ils régentent, les emmener vers les grandes victoires et les grandioses conquêtes. Darius, Alexandre de Macédoine, Jules César, Gensis Khan, puis Louis XIV- le roi Soleil- Napoléon Bonaparte, ensuite la modernité avec Clemenceau que lui succède le général de Gaulle, en France, Victoria rattrapée par Churchill au Royaume-Uni, ont été, proportionnellement les uns par rapport aux autres, des figures de puissance mythique n’ayant d’égal que le résultat sur le terrain du formidable essor du savoir et de la technologie fabriqués par des générations de savants et de praticiens des sciences et de techniques agissant à l’ombre des bruits de bottes et des discours politiques.

     

    Pour quel entendement un président ?

     

    Depuis que la science politique est gravement enseignée à l’Université et son prestige social concurrence celui des disciplines mathématiques et physiques, les partis politiques déclassent les académies. Dès lors le militant dans une puissante formation politique qui a les médias à son service donne des ordres au créateur de savoir et de connaissances, le rémunère avec l’argent du contribuable – si c’est l’entreprise privée qui le paye, la valeur de cette entreprise est garantie par le crédit d’un parti, ou d’un groupes de parti, la protégeant. Le politique n’a pas besoin de sciences créatrices d’idées et de biens mais de savoir spécifique qui peut rallier les hommes et les mobiliser, qui à mentir ou usurper, pourvu de convaincre afin d’accéder au pouvoir qui consiste à commander toute la communauté, les élites comprises. Mais on en est vraiment très loin de tout cela dans un pays qui vomit ses universités par la simple preuve par neuf de l’innommable tradition partisane qui veut s’installer, l’"Université d’été", ya elkhwa, pour démontrer que les politiciens algériens sont les cancres les plus tordus de la planète.

     

    Donc chercher un président en Algérie. Si ça se trouve pour foutre quoi, si tout le monde sait que ce n’est d’aucun parti existant jusqu’au dernier né avant le début de la ridicule campagne pour l’incongrue dernière consultation ? Lorsqu’un pays dispose de capitaines d’entreprise qui achètent le grain de polyéthylène pour fabriquer du plastique et d’autres de l’huile et du sucre pour faire de l’huile et du sucre, tous les cafés maures sont en mesure du jour au lendemain de fournir des présidents à tire larigot. Quand depuis cinquante ans un Etat est incapable de garantir le lait propre tous les matins à ses enfants qui ne mangent pas la viande, les fruits et le fromage, n’importe quel dégoûté du parking sauvage dans la cité est capable de gérer un ministère du Commerce. Et ainsi de suite.

     

    Nadir Bacha

  • Le mystère des origines de Bouteflika

     

    Le lieu de naissance du Président algérien est un curieux tabou. Les raisons? Abdelaziz Bouteflika est né à Oujda, au Maroc, ville d’un pays à la fois frère et ennemi.

    Ben Bella et le président Hugo Chavez le 13 novembre 2001. REUTERS/Kimberly White

    suite:http://www.slateafrique.com/82247/le-mystere-du-lieu-de-naissance-de-bouteflika

  • La Cnisel épargne Bouteflika

     

     

    La commission réaffirme que les élections n’étaient ni crédibles ni transparentes

     

     

    Par : Mohamed Mouloudj

    La Cnisel a finalement achevé son rapport dans lequel elle considère que les élections ne sont ni transparentes ni régulières.

    La Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel) a finalement rendu public son rapport final sur les élections législatives du 10 mai. Après moult tergiversations, le rapport a été adopté par la majorité des membres. Ils soulignent que le scrutin législatif n’était “ni transparent ni crédible”.
    Même si le président de la commission, M. Seddiki, a refusé de parler de “fraude”, les mots utilisés dans le rapport en disent long sur “les dépassements” de tous genres qui ont émaillé le scrutin, depuis la convocation du corps électoral jusqu’à l’annonce des résultats finaux par le Conseil constitutionnel.
    Pour les membres de la commission, les élections passées ont “perdu leur crédibilité”, mais sans pour autant situer les responsabilités des uns et des autres dans “cette élection non crédible”. “Il faut sauvegarder les institutions de l’État”, a répondu, hier, M. Seddiki aux questions de journalistes sur la crédibilité d’une institution élue “issue d’une fraude” ou “d’un scrutin entaché d’irrégularités”. Fatalité ou faiblesse de la commission ? M. Seddiki assure, pour sa part, que “l’intérêt de l’Algérie se situe au-dessus de toute autre considération”, relayant ainsi le même discours distillé par certains partis lors de la campagne électorale. Cependant, il a ajouté que “les prérogatives de la commission qu’il préside sont réduites”.
    Pour rappel, une lecture de la première mouture du rapport a été publiée par la presse. Seulement, quelques modifications ont été apportées à la mouture, selon les membres de la commission. À titre d’exemple, dans la première mouture, les membres de la Cnisel ont dénoncé “le coup de pouce donné par le président Bouteflika au FLN lors du discours du 8 mai 2012 à Sétif”. Ainsi donc, après l’adoption du rapport final, on y lit que “c’est le FLN qui a exploité, à sa faveur, le discours de Bouteflika”, même si, des partis politiques dénoncent “le feu vert du Président à l’administration pour favoriser le FLN, dont il est président d’honneur”. Une chose qu’a dénoncée le parti Jil Jadid, à travers une déclaration remise aux journalistes, lors du point de presse de la Cnisel. La Cnisel veut-elle épargner le Président de toute critique ? Le président de la Cnisel s’en défend et rappelle que la première mouture a été rédigée par huit représentants de partis. Après débat et étude, “35 partis ont signé le rapport final, 4 autres ont été absents, les représentants du FLN et du RND ont refusé de signer et les trois autres partis se sont abstenus”, a-t-il précisé.
    “La nouvelle Chambre basse du Parlement ne sera crédible que si elle adopte une loi criminalisant le colonialisme”, a estimé M. Seddiki. Sur ce point, le FLN, le grand gagnant “du scrutin entaché d’irrégularités”, doit se réapproprier les valeurs du FLN authentique.
    Ce rapport remis à la présidence de la République et au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales  comprend, outre les dépassements répertoriés à travers toutes les wilayas du pays, les recommandations de la commission en annexe. Ainsi, la Cnisel estime que le mode de scrutin adopté doit être revu. Elle ajoute que les pouvoirs publics doivent “ouvrir une enquête sur les dépassements et les irrégularités qui ont émaillé les dernières élections législatives”.

     


    M M

  • ALGERIE /Cnisel : "L’élection a perdu sa crédibilité"

     

    Par Le Matin DZ |

    Le site TSA a révélé hier mardi les termes du rapport de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel) sur l’élection législative du 10 mai.

    Mohamed Seddiki.

    Même si la commission avait fort à faire avec les 150 saisines qui lui sont arrivées, son rapport final sur l'élection législative du 10 mai arrive trop tard. Il ne changera rien à la donne que tout Algérien connaît déjà. Quoique avance la Cnisel, les 462 nouveaux élus de l’assemblée nationale siègent depuis samedi au palais Zirout Youcef. Tout le monde est dos au mur. On accepte le fait accompli du pouvoir, la mort dans l'âme. Pourtant, la Cnisel a conclu d’une plume cinglante. A une fraude avérée. Aucune institution n'est épargnée par le rapport : les administrations, le président lui-même qui a appelé dans un appel presque apocalyptique à voter FLN, la toute puissante armée, etc. A lire les conclusions du  rapport de la Cnisel, tous les étages du pouvoir se sont mis dans la fraude pour faire gagner le FLN. 

    "L’élection législative du 10 mai 2012 a perdu sa crédibilité au vu des transgressions et des dépassements enregistrés durant toutes les étapes qui ont accompagné l’organisation du scrutin", écrit-elle. Que dire de plus après une telle affirmation ? Quel crédibilité à l’actuelle assemblée quand on sait que ses résultats sont remis en cause par la commission décidée, choisie et installée par le président him self ? Pas grand-chose, à part qu’encore une fois le pouvoir aura choisi à la place des Algériens des députés offshore, loin des préoccupations quotidiennes des citoyens. 

    On sait l’animosité qu’il y avait entre le ministre de l’intérieur et le président de la commission dite Seddiki. Et en l’espère ce dernier le lui a bien rendu dans le rapport. Les observations de la commission de surveillance des élections sont effectivement implacables. Jugez-en :

    "Les résultats du FLN ont été gonflés dans les régions militaires, recours abusif aux procurations, estimées à des milliers, délivrées par les autorités militaires sans le respect des dispositions prévues dans la loi électorale, non conformité de certains PV délivrés aux partis politiques avec ceux remis aux commissions de wilaya", etc. présidées par des magistrats, l’inventaire n’est pas fini. Mais on s’arrête là. A l’arrivée, on a un FLN qui rafle 208 sièges sur 462, un RND avec 68 députés et l’alliance verte 50 sièges. Nous revoilà dans la configuration chère au président, celle de 2007. Une majorité écrasante pour l’ancienne alliance présidentielle. Et un changement dans la continuité. 

    Yacine K.

  • Pour Bouteflika l’Algérie compte 1,8 million d’habitants

     bouteflika, pouvoir, algerie, Législatives, Assemblée



    Par Le Matin DZ |
    "A chaque fois que je vois le nombre 1, j’ai envie de l’aider à s’échapper…il a constamment à ses trousses, derrière, le zéro qui veut le rattraper et devant, toute la mafia des grands nombres qui le guettent." Romain Gary
    [Abdelaziz Bouteflika ] Abdelaziz Bouteflika

    Maintenant que pratiquement toutes les instances soi-disant officielles se sont exprimées pour exposer les résultats des élections législatives du 10 mai, consacrant encore une fois le FLN et son rejeton et acolyte le RND, une conclusion est pour le moins presque évidente à l’observation des chiffres et à l’écoute de l’opinion globale sur la question de la crédibilité.

    Au-delà de l’algèbre kafkaïenne

    La dernière institution qui vient de prendre la parole est le très sérieux Office national des statistiques. Il dit grosso modo que 80% des citoyens formant les effectifs électoraux ne se son pas exprimés. Autrement dit, sur les 21 millions d’électeurs, 4 millions environ ont donné leur avis dont à peu près 1 million 800 mille au profit du FLN-RND.

    Et c’est ce résultat, dans son détail palpable de moins de 2 millions, beaucoup moins que la population de la wilaya d’Alger, qui peut sembler le plus intéressant. Parce qu’en dehors de sa "vraisemblabilité" par rapport à l’offre et à la demande, c’est-à-dire, l’appel à la voix sur 4 millions de potentiels face à plus de quarante partis d’inégales fortunes. D’un côté, la gueule de l’ogre à deux mâchoires, le parti de Abdelaziz Belkhadem et la formation d’Ahmed Ouyahia, face à des dizaines d’autres en rangs dispersés croyant plus au surnaturel, à la surprise ou au don du prince, que sur leurs capacités de mobilisation, si l’on excepte des fractionnements d’ordre cultuel, régionaliste ou pro syndical, dans les groupuscules de ladite Alliance verte, les patentés du FFS et les férus de Louisa Hanoune.

    Proportionnellement parlant, dans le sens de l’échelle algébrique de la mesure et non pas dans celui du mode du scrutin, depuis l’entame du nouveau millénaire, c’est le même ratio qui revient, dans la quantité et dans la qualité. Le nombre des citoyens qui votent et le nombre de voix que les partis du pouvoir obtiennent. 4 millions de citoyens patents partis aux urnes, c’est le neuvième de la population, adultes et mineurs, mâles et femelles. C’est aussi le cinquième de la population électorale, mais les optant FLN-RND, les tenant de l’Administration, c’est le douzième des inscrits sur les listes et le 21ème de la population de l’Algérie.

    Le chiffre magique de Bouteflika

    Le 1,8 million, donc, ce n’est pas le nombre d’or, cher aux architectes soucieux de dessiner des merveilles dans une harmonie de bâtisse, mais il vient de lui-même comme trahissant une réalité sociale qui ne peut plus maintenant s’occulter : ce doit forcément être le nombre d’Algériens et d’Algériennes pour qui le régime de la force – de la farce aussi puisqu’il ne faut désormais plus éviter de jouer sur les mots, le président lui-même a démontré récemment, lors d’un discours cérémonial de commémoration dédié à la consultation, qu’il est bien en phase avec les allégories trompeuses pour ne pas rendre justice - et de ses systèmes émanant de la théorie et des pragmatismes de la rente, résout leurs problèmes en les désignant comme une sorte de supra citoyens qui ne veulent courir aucun risque pour une démocratie afin de perpétuer leurs privilèges alignés sur les prérogatives qui contrôlent la manne pétrolière. Ces citoyens qui vivent le mieux à moindre frais, sur le minimum de peines et d’angoisse, tirant les avantages des meilleures dispositions bureaucratiques sous les ordres du FLN et du RND.

    Dans un pays "normal", c’est-à-dire où les citoyens vivent et projètent leur devenir à partir de richesses et de plus-values gagnées par le renouvellement du cycle humain du travail et non pas par celui du carbone, qui a une population égale à celle de l’Algérie, eh bien, ce nombre-là de 1,8 million d’âmes votant pour des formations politiques au pouvoir, pour un statut quo, raisonnablement, il est un noyau d’élites qui sait que les autorités pour lesquelles il opte pour leur maintien sur les rênes œuvre-t-il pour le plus probant devenir de la nation dans son ensemble. En quelque sorte un garde-fou d’opinion intelligente qui guide le pouvoir et le conforte pour le bien être de la majorité.

    Le patriotisme des rentiers impénitents

    Sur le plan moral, dans l’éthique sociale, ces fractions en Algérie, qui possèdent le mieux de leur pays en se dépêtrant de la contrepartie du devoir patriotique par l’acquit non mérité, logiquement, ils ne sont pas des traîtres, mais du point de vue du devenir intrinsèque de la nation ils sont pires. C’est un peu comme si vous avez un voisin qui ne peut pas acheter de la pomme de terre chez le maraîcher du quartier à raison de 150 dinars le kilo pour faire une frite omelette et vous allez rafler tout le stock pour le bouffer tout seul en famille sans lui donner au moins la chance de tenter un prélèvement de quatre livres à crédit, le temps de l’arrivée par la poste de l’avis de virement d’une dérivation de salaire qui déshonore la majorité des contribuables algériens. C’est un peu comme si vous envoyez vos enfants conquérir les plus up to date formations d’ingénierie et de management en revigorant un modèle de gouvernance dans votre pays, pour le seul domaine éducationnel, qui renvoie les enfants dans les paradigmes d’apprentissage dont les programmes pédagogique, dans les langues et dans le savoir scientifique, concourent à l’abrutissement tous azimuts. Et à l’incapacité d’entretenir les matériels et les services domestiques dans les agglomérations urbaines et rurales.

    Retour à la fumisterie

    En démocratie intelligible sur un nombre de 21 millions en droit de voter une législature, une majorité pour une formation particulière ou pour un groupe de partis ne doit pas descendre en deçà de 11 millions de voix porteuses, où pour 9 millions d’exprimées, il faut au moins 4, 6 millions de favorables. Par conséquent une majorité parlementaire de 1,8 million de bulletins glanés est non seulement la démonstration sur le terrain d’une fumisterie politique à inscrire derechef dans le Guinness ou à présenter dans les cursus universitaire de Science- Po sur les modules de l’insolite en action politique.

    En tout cas, cette crème, si vous saisissez le sens populaire de l’expression, aura à coup sûr à répondre de tout ce qui va se dérouler à partir de la mise en marche de la machinerie législatrice. Le chef de l’Etat vient de poser la cerise sur sa tarte en désignant le président du Conseil supérieur de la langue arabe à la tête de l’hémicycle, Mohamed Larbi Ould Khelifa, âgé de 74 ans, qui s’insurge souvent dans le Comité central du FLN à propos des enseignes de magasins écrites en français. Il paraît même qu’il aurait vu d’un mauvais œil la décision de Boubekeur Benbouzid dans sa façon de faire enseigner les mathématiques, de la gauche vers la droite, moitié arabe, moitié français. Mais il aurait mis n’importe qui à la tête des députés, cette "crème" qui a élu l’Assemblée nationale, s’en fiche éperdument, ce n’est pas là son souci qui doit rester dans la formule les schémas d’intéressement quant à la distribution de la rente.

    Nadir Bacha

  • Les praticiens de la Santé écrivent à Bouteflika



    par M. Mehdi, Le Quotidien d'Oran, 27 mai 2012

    Des «responsables» (…) «ligués dans une communauté d'intérêts indus» et qui occupent les «avant-postes pour soi-disant mener les réformes» ont « pris en otage la Santé publique algérienne», affirme le Syndicat national des praticiens de la Santé publique (SNPSP), dans une lettre adressée au président de la République Abdelaziz Bouteflika.

    Le syndicat appelle à la «clair voyance» du président de la République et sollicite son «arbitrage» afin «d'imposer les solutions pour le règlement de la crise multidimensionnelle que vit le secteur». Les «moyens financiers appréciables», le «maillage conséquent du territoire national en structures de santé», la «multidisciplinarité concrète» et la «disponibilité d'un potentiel humain», le secteur de la Santé publique est dans «l'incapacité de mettre à profit ces moyens pour les traduire en prestations de soins et en actions préventives, à la mesure de ce qui est permis d'ambitionner pour notre pays», ajoute le document adressé le 22 mai au président de la République.

    Selon le SNPSP la carte sanitaire «peine à coller à la réalité sanitaire nationale». Il en a résulté «des perturbations chroniques dans la disponibilité et la distribution des médicaments et des vaccins, des plateaux techniques en souffrance de maintenance ».

    A cela, affirme la lettre, il faut ajouter « l'émergence non régulée d'un secteur privé, qu'il est urgent de mettre au diapason des exigences du système national de Santé ».

    Le SNPSP qualifie d'« approximative», «voire aléatoire», la gestion administrative du secteur, à laquelle sont confrontés aussi bien les patients et que les praticiens.

    Pour faire face aux « bouleversements socio-économiques que connaît le pays », les praticiens de la Santé publique recommandent de faire face « à la prévalence des pathologies qui ont pour origine les modifications des modèles de consommation ainsi que des problèmes environnementaux liés aux comportements humains». «La demande de soins induite par ces bouleversements se doit d'être hiérarchisée, quantifiée, évaluée à travers des paramètres scientifiquement établis», ajoute la lettre qui préconise de promouvoir la «recherche appliquée» afin «d'établir les profils épidémiologiques pour chaque entité géo-sanitaire et orienter par la même nos programmes de prévention ».

    Si cette démarche devait être mise en place, elle implique, selon le syndicat, une « ouverture » de la part du ministère de la Santé envers les «compétences», en «s'affranchissant des comportements autosuffisants et autarciques qui sclérosent l'initiative ».

    L'attitude de la tutelle est décrite comme suit : « un ministère obnubilé par la collecte des chiffres et des données statistiques accommodés et qui conduisent immanquablement à des incohérences et des attitudes irrationnelles dans l'usage de ressources bien souvent évanescentes ».
    DISQUALIFICATION DES PARTENAIRES SOCIAUX PAR LA TUTELLE

    Evoquant les conflits des différents syndicats du secteur avec la tutelle, le SNPSP affirme que l'actuel ministre de la Santé cherche à « disqualifier les partenaires sociaux ». Les praticiens de Santé publique réclament d'être associés dans la refonte de la loi sanitaire, « une loi qu'il est temps de revisiter mais qui nécessite, pour ce faire, une «concertation inclusive, participative» avec l'ensemble des acteurs concernés, sans quoi l'exclusion qui semble être la seule voie prônée actuellement par Monsieur le ministre de la Santé, conduirait inexorablement vers l'impasse ».

    « A l'heure où les acteurs de la Santé publique, à tous les échelons, revendiquent leur implication dans la conception, la conduite et l'évaluation des actions de Santé publique, l'administration, hostile à ce processus, multiplie les entraves à l'exercice syndical et au droit de grève », ajoute la lettre du SNPSP qui fait état de «suspension des délégués syndicaux (Alger, Ouargla, Tamanrasset, Sétif, Bordj Bou Arreridj) », et même «d'ingérence dans le fonctionnement des organisations syndicales» et «le recours systématique à la justice pour interdire le droit à l'arrêt collectif et concerté du travail, pourtant consacré aux travailleurs, en cas d'échec de la négociation ».

    Le SNPSP regrette que le ministre de la Santé « réduise notre revendication de plan de carrière à une demande d'augmentation de salaire bassement corporatiste », qualifiant cette démarche de Ould Abbès « d'entreprise de sape et de diabolisation d'un corps professionnel au cœur du dispositif de Santé », ce qui, ajoute le syndicat, « n'est pas de nature à préserver la confiance de nos concitoyens dans le personnel soignant ». « Le Syndicat national des praticiens de Santé publique au nom des milliers de médecins, de chirurgiens-dentistes et de pharmaciens algériens, ayant à charge la santé de la population, en appelle à votre clairvoyance et sollicite votre arbitrage afin d'imposer les solutions pour le règlement de la crise multidimensionnelle que vit le secteur de la Santé en dépit de la politique des reformes qui l'accompagne à ce jour », conclut la lettre du SNPSP adressée à Bouteflika.

  • Le régime de Bouteflika devient-il fou ?

     

    Par Free Algérie |

     

    Bouteflika

    Le pouvoir de Bouteflika, on le savait irrationnel, inconséquent, rusé et, en définitive, suicidaire. La suite.

     

    Examinons rapidement ces lois que propose le pouvoir sénile et moribond de M. Bouteflika.

     

    Loi sur l’information

     

    Cette loi, rétrograde l’Algérie au siècle du cens et de l’imprimatur, véritable "imprimi potest" quand il s’agira d’écrire sur "les valeurs nationales, la diplomatie, l’économie nationale, la révolution et l’Histoire officielle des tutti quanti des propriétaires sans titres de l’Algérie des généraux". Ainsi, si un journaliste algérien écrit dans un journal algérien, que Abane Ramdane a été assassiné par des tueurs du FLN de Boussouf, si un journaliste algérien écrit dans un journal algérien que les colonels Amirouche, Haouès et Lotfi ont été trahis et donnés par les leurs, Boukharouba en tête, ces journalistes là, en application de la nouvelle loi, seront passibles de poursuites judiciaires. Il y a pire : si un journaliste algérien écrit que M. Medelci, ministre algérien des AE de la RADP a commis un grave impair, peut-être une forfaiture, en informant en exclusivité le parlement français avant le parlement algérien sur le programme politique algérien, ce journaliste là sera puni par la loi de M. Mehal. Il y a encore pire que le pire. L’ancienne loi, dite la loi Hamrouche de 1991, prévoyait le simple régime déclaratif de véracité pour créer un organe de presse. C’est ainsi que sont nés plus de cent titres de presse privés dont quelques titres de la presse indépendante.

     

    L’Etat voyou: lire la suite-http://www.freealgerie.com/forum-libre/225-le-regime-de-bouteflika-devient-il-fou.html

  • L'Algérie de la honte : Bouteflika obéit toujours à Ben Ali ...mais reçoit son successeur !

     

    Par  | 
    Sihem Bensedrine, Moncef Marzouki et Ben Brik : opposants à Ben Ali, interdits en Algérie par la grâce d'une alliance entre autocrates. Mais Marzouki est aujourd'hui chef d'Etat !

    ...Il y a un an, Bouteflika aurait expulsé Moncef Marzouki d'Algérie ; les choses ont fait qu'il le reçoit demain en...chef d'Etat de la Tunisie.

    Il est, comme ça, des hommes qui ne changeront jamais même s'ils redoublent de filouterie pour faire croire le contraire. Abdelaziz Bouteflika, que l'Algérie a la malédiction d'avoir pour président, est de ceux-là. Il persiste à rêver d'un Maghreb des dictateurs même si, entre-temps, les dictateurs ont disparu et qu'il ne reste que lui pour représenter l'ancienne époque. En refoulant la journaliste et militante tunisienne des droits de l'homme, Sihem Bensedrine samedi 4 avril, à l'aéroport Houari Boumediene d'Alger, l'administration de Bouteflika a prouvé qu'elle figure toujours sur les listes de Zine Eddine Ben Ali ! "Tu bloques mes opposants, je bloque les tiens". C'est ainsi qu'a fonctionné l'arrangement entre le pouvoir dictatorial de Tunis et le régime illégitime d'Alger. Pendant six ans, une vingtaine d'Algériens étaient interdits de séjour en Tunisie et, en contrepartie, une dizaine de Tunisiens étaient refoulés aux frontières algériennes
    .lire la suite ici......http://www.lematindz.net/news/7279-lalgerie-de-la-honte-bouteflika-obeit-toujours-a-ben-ali-mais-recoit-son-successeur.html

  • Les libertés sous surveillance en Algérie, selon l'organisation HRW

     

    Par |expression publique.

    Humain Right Watch a rendu public son rapport sur la situation des droits de l’Homme en Algérie. Le rapport.

    Le Président Abdelaziz Bouteflika a levé en février l'état d'urgence en vigueur en Algérie depuis 19 ans. Il a annoncé des réformes juridiques et politiques dans un contexte de tensions économiques croissantes, alors que se multipliaient les manifestations réclamant le changement, ainsi que les grèves de travailleurs. Ces mesures n'ont cependant pas permis, à l'heure où nous écrivons, aux Algériens d'exercer pleinement leurs droits à la liberté d'expression, de réunion et d'association.

    Les membres des forces de sécurité et les groupes armés ont continué à bénéficier d'une impunité générale pour les atrocités commises au cours de la guerre civile des années 1990. L’État a offert des indemnisations aux familles des victimes de disparitions forcées au cours de cette période, mais n'a apporté aucune réponse quant au sort de celles-ci. Les groupes armés ont continué à mener des attaques meurtrières, visant principalement les forces de sécurité de l'État.  

    Liberté de réunion

    Le mois de janvier 2011 a été marqué dans de nombreuses villes par plusieurs jours de violentes manifestations et d'émeutes, déclenchées par la hausse du prix des denrées alimentaires de base. Alors que s'annonçait un retour au calme, les Algériens – inspirés par les mouvements de contestation en Tunisie et en Égypte – ont tenté à partir du 22 janvier d'organiser des manifestations pacifiques pro-réformes toutes les semaines à Alger, la capitale. D'importants contingents de police ont été déployés presque systématiquement lors de ces rassemblements.

    Les forces de l'ordre ont empêché le départ des manifestants, ou les ont confinés dans des espaces restreints. Des grèves de travailleurs de plus grande ampleur ont également eu lieu, notamment celle de milliers de gardes communaux le 7 mars à Alger, pour demander une augmentation de leur salaire. Le 24 février, le Président Bouteflika a mis fin à l'état d'urgence. Le décret instaurant cet état d'urgence accordait au ministre de l'Intérieur de larges pouvoirs pour placer en détention administrative les personnes suspectées de menacer "l'ordre public", fermer les lieux de réunion, et interdire les rassemblements. De nombreuses restrictions aux libertés civiles imposées pendant la période de l'état d'urgence ont néanmoins perduré après sa fin, et les autorités se sont appuyées sur d'autres lois et réglementations répressives. L'interdiction de toute manifestation à Alger, imposée jusqu'à nouvel ordre en 2001, est par exemple restée en vigueur. En dehors de la capitale, les rassemblements publics sont toujours soumis à l'obtention d'une autorisation préalable, tel qu'exigé par un décret-loi datant de 1991.

    Si les autorités ont toléré quelques manifestations critiques à l'égard du gouvernement à l'extérieur d'Alger, cela a été l'exception plutôt que la règle. Le 16 mars, les autorités de la ville de Mostaganem ont arrêté et retenu prisonnière jusqu'au lendemain Dalila Touat, membre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs, une organisation non autorisée, parce qu'elle avait distribué des tracts. Elle a été inculpée pour violation de l'article 100 du Code pénal, qui interdit "toute provocation directe à un attroupement non armé [...] par écrits distribués". Un tribunal de Mostaganem l'a acquittée le 28 avril. Les autorités ont également fait subir diverses formes de harcèlement à plusieurs syndicats indépendant qui n'étaient pas reconnus légalement. 

    Liberté d'expression et d'association

    L’État contrôle tous les médias audiovisuels nationaux, qui proposent la retransmission en direct des sessions parlementaires, mais aucune émission critique sur les politiques gouvernementales. Les journaux appartenant au secteur privé jouissent d'une plus grande liberté, mais les lois répressives sur la presse et leur dépendance vis-à-vis des revenus de la publicité du secteur public limitent leur liberté de critiquer le gouvernement et les militaires. Les autorités ont interdit à la chaîne de télévision Al Jazeera d’ouvrir un bureau dans le pays.

    Le parlement a révisé en juillet deux articles du Code de la presse, et supprimé les peines de prison – mais pas les amendes – qui sanctionnaient la diffamation ou le fait de manifester du mépris pour le Président, les institutions de l'État, ou les tribunaux. Le Conseil des ministres a approuvé en septembre un projet de Code de la presse qui supprimera s'il est adopté les peines d'emprisonnement pour attaques verbales ; de telles peines restent cependant inscrites dans le Code pénal, pour le même type d'infractions. Le Conseil des Ministres a adopté le 12 septembre un projet de loi sur les associations qui permet aux autorités de s'opposer à la création de toute association qu'elles jugeraient contraire à l'"ordre public" ou aux "bonnes mœurs". Ce projet facilite également la dissolution par les autorités des associations, sur ordonnance du tribunal, tandis qu'il devient plus difficile pour ces dernières de recevoir des financements de l'étranger. Dans le cadre de ce projet de loi, le fait d'être administrateur d'une association "non autorisée" reste un délit. Les autorités exigent des organisations qu'elles obtiennent l'autorisation du gouverneur local pour tenir des réunions publiques dans des salles. Le gouvernement a interdit en juin deux événements organisés par la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme : une conférence à l'occasion de la Journée de l'Enfant prévue le 1er Juin dans la wilaya (province) d'El Tarf, et une autre qui devait se tenir à Alger le 10 juin et portait sur la corruption dans le monde arabe.

    Liberté de religion

    La Constitution algérienne fait de l'islam la religion d'État et exige du Président qu'il soit musulman. Une loi de 2009 criminalise le prosélytisme des non-musulmans auprès des musulmans, mais pas le contraire, et interdit aux non-musulmans de se réunir pour prier, sauf dans des lieux approuvés par l'État. Dans la pratique, les autorités accordent rarement aux groupes de protestants algériens la permission d'utiliser des bâtiments pour leur culte. En mai, le gouverneur de la wilaya de Béjaïa a ordonné à l’Église Protestante d'Algérie (EPA) de fermer sept lieux de cultes "non-autorisés" en activité dans la wilaya. Le président de l'EPA, Moustapha Krim, a affirmé en octobre que les églises continuaient à fonctionner, alors que l'organisation s'efforçait de faire appel de cette ordonnance auprès des tribunaux. Le 25 mai, un tribunal d'Oran s'est appuyé sur le Code pénal pour condamner Abdelkarim Siaghi un chrétien converti, pour « atteinte » au Prophète, et lui a infligé une peine de cinq ans de prison et une amende. Il a été libéré dans l'attente d'un procès en appel prévu en novembre 2011.  

    Impunité pour les violations du passé

    Plus de 100 000 Algériens ont perdu la vie au cours des troubles politiques des années 1990. Des milliers d'autres ont "disparu" aux mains des forces de sécurité ou ont été enlevés par des groupes armés luttant contre le gouvernement, et n'ont jamais été retrouvés. La loi de 2006 sur la Paix et la réconciliation nationale instaure un cadre légal pour l'impunité persistante dont bénéficient les auteurs des atrocités de cette période. La loi érige en infraction pénale le fait de critiquer les institutions de l'État ou les forces de sécurité pour la façon dont elles se sont conduites au cours de la période des troubles politiques, condamnant donc potentiellement tous ceux qui affirment que les forces de sécurité se sont rendues coupables de violations des droits humains. La loi promet des indemnisations aux familles des personnes "disparues". Les organisations qui représentent ces familles ont cependant condamné l'incapacité de l'État à fournir des informations précises sur le sort de leurs proches portés disparus, ainsi que les pressions exercées selon leurs dires sur ces familles, afin qu'elles acceptent l'indemnisation et renoncent à demander à connaître la vérité. Les tribunaux algériens ont prononcé de nombreuses condamnations à mort en 2011, mais observent un moratoire de facto sur les exécutions depuis 1993.

    Droits des femmes

    Les femmes algériennes subissent des discriminations dans le cadre du Code du statut personnel. Un homme a le droit de divorcer de sa femme sans motif, mais une femme ne  peut demander le divorce qu'au nom de raisons très précises, comme l'abandon de famille. Le khul' (une dissolution du mariage sans faute établie) est la seule option possible pour les femmes qui souhaitent demander le divorce sans invoquer de motif reconnu, mais il  implique qu'elles renoncent alors à toute exigence financière.

    Terrorisme et lutte contre le terrorisme

    Les attaques commises par des groupes armés ont diminué de façon spectaculaire par rapport au milieu des années 1990, mais Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a continué de lancer des attaques meurtrières, la plupart – mais pas uniquement - contre des cibles militaires et policières. Le 24 février, le jour même de la levée de l'état d'urgence, le Président Bouteflika a promulgué un décret autorisant l'armée algérienne à mener des opérations de lutte contre  le terrorisme, une mission déjà assumée par celle-ci pendant la période de l'état d'urgence.

    Le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), un service de l'armée, a été impliqué dans certaines des pires exactions perpétrées pendant les opérations de lutte  contre le terrorisme depuis les années 1990. Toujours le 24 février, le Président Bouteflika a promulgué l'article 125 bis du Code de procédure pénale autorisant les juges à placer des suspects en "résidence sous protection". La loi autorise cette forme de détention à s'appliquer dans un lieu secret, et prévoit que des poursuites soit possibles à l'encontre de toute personne qui révélerait sa localisation. La "résidence sous protection" remplace l'"assignation à résidence", appliquée pendant la période de l'état d'urgence à l'encontre d'un petit nombre de présumés terroristes. "L'assignation à résidence" permettait le retrait de ces personnes du système judiciaire, et leur maintien pour une durée indéterminée dans un lieu tenu secret, où elles étaient coupées de tout contact avec leurs familles et avocats. Après la levée de l'état d'urgence, les détenus qui avaient été "assignés à résidence" ont  été présentés devant les tribunaux et transférés vers des centres de détention officiels. Les  autorités ont cependant continué à empêcher certains d'entre eux d'apparaître aux procès.

    Les avocats d'Omar Ferrah et de Yacine Aïssani, deux hommes accusés de terrorisme, ont  par exemple quitté la salle d'audience en signe de protestation devant l'incapacité du tribunal à présenter Amar Saïfi, le co-accusé et présumé leader de leurs clients, lors de  plusieurs audiences de leur procès qui s'est déroulé entre mars et juin. Leur geste a  provoqué l'ajournement du procès jusqu'au mois de novembre.

    Dans une affaire qui remonte aux années 1990, Malik Mejnoun et Abdelkader Chenoui ont  été traduits en justice le 18 juillet pour l'assassinat en 1999 du chanteur et activiste kabyle (berbère) Lounès Matoub, après avoir passé 12 ans en détention provisoire. Les deux  hommes clament leur innocence et ont déclaré avoir été torturé alors qu'ils étaient détenus au secret. Le tribunal les a déclarés coupables et condamnés à 12 ans de prison.  

    Principaux acteurs internationaux

    Un accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne est en vigueur, et les deux  pays ont signé un acte qui assure à l'Algérie 172 millions d'euros d'aide sur la période  2011-2013. En septembre s'est tenue une réunion du sous-comité du Conseil d'Association  sur "le Dialogue politique, la Sécurité et les Droits de l'Homme". 

    Selon le gouvernement américain, l'Algérie « est un important partenaire dans la lutte  contre l'extrémisme et les réseaux terroristes comme Al-Qaïda, et notre deuxième partenaire commercial dans le monde arabe ». Les États-Unis ne fournissent  presqu'aucune aide financière à l'Algérie mais sont le principal client des exportations du pays, essentiellement du gaz et du pétrole. Le Président américain Barack Obama a également félicité le gouvernement pour avoir levé l'état d'urgence le 24 février, et a  ajouté : "Nous sommes impatients de voir les prochaines mesures qui seront prises par le  gouvernement pour permettre aux Algériens d'exercer pleinement leurs droits universels, dont la liberté d'expression, d'association et de réunion". En 2011, l'Algérie n'a toujours pas adressé d'invitation à visiter le pays aux cinq mandataires de procédures spéciales du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies qui en ont fait la demande, parmi lesquels le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires et le Rapporteur spécial sur la torture et les droits de l'homme dans le  cadre de la lutte contre le terrorisme. L'Algérie a accueilli la visite du Rapporteur spécial  sur le droit à un logement convenable.

    Lire http://www.hrw.org/fr/world-report-2012/alg-rie

  • Bras de fer DRS-présidence pour le contrôle des élections

     

    Par
     
     Le président s'entendra-t-il avec les Renseignements pour mener les élections comme il le souhaite ?

     

    Le bras de fer continue entre la présidence et le DRS pour le contrôle des prochaines élections se fait de plus en plus manifeste.

    Après l'épisode du retard de l'ouverture de l'Année judiciaire, dû au conflit d'autorité à propos de changements à la tête de la Cour suprême, voulus par Bouteflika, voici maintenant que le DRS veut faire remplacer le président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaïah, proche du clan présidentiel, arrivé au terme de son mandat.

    Les deux dirigeants de la Cour, nommés en octobre 2006, soit depuis 5 ans (le président de la Cour, Kaddour Berradja, et le procureur général, Mohamed Guettouche) sont des hommes du DRS et contrôlent toutes les Cours et tribunaux, chargés de superviser les élections. Ils sont plus puissants que le ministre de la Justice, Belaid Belaïz, proche de Bouteflika. Quant au Conseil constitutionnel, c'est lui qui validera les résultats.

    Le lancement de l'artillerie médiatique implique qu'il va être remplacé incessamment sous peu. Cela veut dire que les résultats des élections seront triturés selon les désirs du pouvoir, soit par le clan d'Oujda de Bouteflika soit par le clan du DRS, ou les deux à la fois comme d'habitude.

    Rappelons à titre d'exemple qu'au Maroc, les mêmes institutions ont repêché le parti Istiqlal. A la première annonce des résultats, il était crédité d'une trentaine de sièges. Et à l'annonce finale, il se voit attribuer 60 sièges (?)

    L'enjeu du prochain scrutin n'est pas le score des islamistes, pratiquement acquis, mais ceux du FLN et FFS, et l'enterrement du RND, voulu par Bouteflika, mais refusé par le DRS qui le contrôle à 100%.

     

    Saad Lounès

  • Pourquoi et comment Bouteflika maintient Bessaïeh

    CONSEIL CONSTITUTIONNEL

    Le Conseil constitutionnel est-il en situation d’illégalité ? Le mandat de son président, Boualem Bessaïeh, a expiré officiellement le 17 septembre 2011. Pourtant, l’homme est toujours à son poste. «Et il y demeurera pour quelque temps encore», nous révèle même une source très bien informée.
    Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Comment ? «Le président a eu recours à la jurisprudence pour contourner la contrainte de l’article 164 de la Constitution et, partant, maintenir Boualem Bessaïeh à la tête du Conseil constitutionnel jusqu’en mai 2014.» Explication : en vertu de cet article de la Constitution, le président du Conseil constitutionnel est désigné par le président de la République pour un mandat unique de six ans. Officiellement, Boualem Bessaïeh occupe ce poste depuis le 17 septembre 2005, date à laquelle il remplaçait Mohamed Bejaoui désigné, lui, au poste de ministre des Affaires étrangères. Lequel Bejaoui quittait, là, le poste à mi-mandat. Il n’avait, en effet, remplacé à son tour Saïd Bouchaïr qu’en mai 2002. Et c’est sur ce décalage entre mandats que Bouteflika insère sa jurisprudence. «Bessaïeh n’avait, selon cette lecture, que continué le mandat inachevé de Bejaoui, ce dernier n’expirant officiellement qu’en mai 2008. Dès lors, le mandat de Bessaïeh n’est comptabilisé qu’à partir de cette date.» A en croire toujours la même source, tout sera «légalisé» à travers un décret présidentiel dont on ignore, cependant, la forme. A savoir publiable ou non publiable. Pourquoi toute cette gymnastique juridique pour faire dire aux lois ce qu’elles ne prévoient pas forcément ? Tout réside dans la méfiance légendaire de Abdelaziz Bouteflika. Le prolongement du mandat de Boualem Bessaïeh est une nécessité de survie pour Bouteflika. Ce poste névralgique lui permet, en fait, de se prémunir de toute mauvaise surprise. L’homme, décrit comme ayant la hantise des coups d’Etat, n’ignore, par exemple, pas le rôle prépondérant joué par le Conseil constitutionnel en janvier 1992 lorsqu’il avait fallu «légaliser» le départ de Chadli Bendjedid et l’arrêt du processus électoral. Bouteflika, chez qui la loyauté est le premier critère à prendre en compte, aura, là, verrouillé tout à la veille d’échéances cruciales. Boualem Bessaïeh, qui était déjà son directeur de cabinet du temps où il était ministre des Affaires étrangères, est l’un des rares hauts responsables à avoir la confiance et l’accès au locataire du palais d’El Mouradia. Tout comme le président du Sénat, Abdelkader Bensalah. Soit deux hommes du premier cercle en termes de proximité mis là où il faut. En cas d’événements majeurs, tout passe et même rien ne se fait sans ces deux institutions- clés. Si l’on y ajoute le ministère de la Défense, détenu par Bouteflika en personne et qu’il gère par une délégation bicéphale, pour s’assurer le privilège de l’arbitrage permanent, on peut dire que le puzzle est vraiment complété : ni coup de force à redouter, ni putsch «à la Bourguiba», à savoir la proclamation officielle de l’incapacité de poursuivre la fonction de chef d’Etat pour cause de maladie, par exemple.
    K. A.

  • Bouteflika rivalise avec le dictateur nord-coréen Kim II-Sung

     

    Par

     
     
      images.jpeg kim.jpeg4p343u8x.jpgAbdelaziz Bouteflika

    Il est parfois intéressant de revoir les séquences de l'Entv. Surtout quand elles traitent d'une couverture présidentielle.

    Le discours de cinq minutes prononcé par Bouteflika mercredi à Laghouat a tourné à une rafale d’applaudissements de la part d’une assistance triée sur le volet. C’était carrément le délire ! Hallucinant ! Chaque phrase a été suivie d’une salve. A croire que l’assistance buvait les mots du chef de l'Etat. Jamais discours d’un président algérien n’a autant été applaudi en si peu de temps. Il faudra chercher dans le catalogue des dictateurs de triste réputation et regarder du côté de la très hermétique autocratie nord-coréenne pour trouver un exemple pareil. Avec cette séquence de Laghouat, le dictateur nord-coréen a désormais un sérieux concurrent. C'est triste qu'une assistance en arrive à autant de dévotion aveugle.

    Le seul mérite de ce discours ampoulé, plein d’autosatisfaction, c’est qu’il détient le record d’applaudissements : 18 fois en cinq minutes. 

    Pour visionner la vidéo du discours cliquez ici :  http://www.entv.dz/tvar/video/index.php?t=JT20H_14-12-2011