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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 138

  • L’honneur du régime échoue entre les mains d’Issad Rebrab,contre un litre d'huile!!!!!

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    On pensait ce régime suffisamment madré pour n’être jamais en manque de clairvoyance, non pas celle des grands visionnaires dont on ne saurait s’étonner qu’elle lui fasse défaut, mais l’autre, la clairvoyance des boutiquiers, celle dont on pouvait supposer qu’elle était accrochée à ses sangles comme la bourse d’écus à la ceinture d’un maquignon. Mais non ! Au sortir d’une décennie méprisable où la hâblerie l’a disputé à la prévarication, où il a tant menti, tant volé et tant trompé, au sortir de cette décennie sans panache, eh bien, le régime algérien, celui qui s’enorgueillit en public de posséder le tribun Bouteflika et, en privé, le subtil Toufik, ce régime bravache se découvre sans voix, sans idées, sans même un de ces  mensonges vertueux, dont il est pourtant coutumier.

    Quel malsain silence que ce silence de Bouteflika, diriez-vous ! Quelle insoutenable aphonie que cette aphonie soudaine du Premier ministre ! Mais c’est que, voyez-vous, pour parler au nom d’un Etat, en sus de devoir être hommes d’Etat, il faut d’abord que cet Etat existe. Or, il a suffi d’enfants qui se mutinent afin de racheter le déshonneur dans lequel nous vivons, pour qu’il se confirme qu’en guise d’Etat, l’Algérie est dirigée par des bandes, seulement des bandes, un peu gangs, un peu familles, un peu tribus, des groupes de parrains qui se tiennent mutuellement en respect, le couteau entre les dents, chacun parlant pour soi, seulement pour soi,  la tribu Bouteflika décidée de mettre en cause la tribu Tartempion, certaine que tout cela, ces émeutes roturières, ce n’est rien d’autre que vile chouannerie suscitée par le gang d’en face, et qui le dit ! Entendez donc Belkhadem hurler sur les toits de la République, au complot contre Bouteflika ! C’est le boutefeu qui aboie ! Et qui aboie au nom du FIS et de cette ligue de parrains, à  qui seul importe le maintien au pouvoir et qui n’a jamais pu croire profondément que les affaires du peuple fussent choses sérieuses.

    A un pouvoir que sept jours d’émeutes ont fini par le déglinguer comme une vieille machine rouillée,  qui s’affole comme une pimbêche chatouillée, qui se désarticule à la façon d’un pantin vieilli, il ne reste que de pathétiques péroraisons, celles-là qui, relisons nos classiques, ont fait la réputation des régimes condamnés par l’histoire et qui, n’en doutons pas, annoncent une fin proche et dans l’indignité.Personne ne parle, donc, puisqu’aucun des deux camps ne veut perdre la face. Elle n’est pourtant pas si belle, cette face, qu’il faille la sauver à tout prix. Mais non, nos hobereaux y tiennent ! Et je doute qu’il s’en trouve parmi eux de moins ombrageux quant à leur minois, et qui oseraient réveiller le chef du FLN sur la triste réalité que ces tartarinades  se font, après tout, autour de jeunes cadavres et du corps tremblant d’une nation agonisante.

    Personne ne parle ! C’est à ce triste axiome que se réduit donc la stratégie d’un Etat périmé face à un évènement qui fait vaciller les fondements de la république. Tout au plus ajoutera-t-on quelques rations supplémentaires d’huile et de sucre.  Regardez-le ce gouvernement muet, qui n’est jamais parvenu à croire aux engagements qu’il prenait, ce régime grimacier qui, à l’image de son chef, vit  sous un double visage et dont les actions les plus graves ont été souvent celles où il était le moins engagé,  regardez-le  décréter sur l’huile  et la semoule, jouant à être efficace, éploré, indigné, solidaire... 

    Comment s’étonner alors que les affaires de l’Etat aphone et tout entier accaparé par le cours de l’huile, échouent entre les mains d’Issad Rebrab ? Après tout, le sucre et l’huile, c’est lui !  Le patron de Cevital, promu leader du marché algérien sur les deux produits incriminés dans la crise, devient miraculeusement  la personnalité politique la plus marquante du...régime. Il ne se contente pas de déculpabiliser son entreprise, il va jusqu’à parler au nom de l'Etat, ou de ce qui tient lieu d'Etat !  « Le patron de Cevital a indiqué que les pouvoirs publics ont promis de trouver le plus rapidement possible des solutions à cette soudaine inflation de certains produits alimentaires », lit-on dans El-Watan. Il préconise jusqu’à des mesures d'Etat, la réduction des charges fiscales ou carrément la dévaluation du dinar !  Il a des opinions sur tout, sur les moyens de juguler l’inflation comme sur le projet Desertec dont Cevital a intégré la fondation. Rebrab explique, sérieusement, qu'en dépit du coût élevé de 400 milliards d’euros, "l'argent ne manque pas", que " l'Algérie a toutes les raisons d’être partie prenante du projet", qu'il "n’y a pas de problème de souveraineté et qu’on  « développera l’industrie et on créera des emplois. »  

    Au pays où le président ne parle pas, où des coteries se neutralisent, on fait nécessairement place aux minotiers, et ce n’est pas plus mal. On retrouve ainsi un peu de cette clairvoyance de boutiquier qui a tant manqué, même si ce boutiquier-là, à bien y regarder, n'est pas d'une neutralité absolue, certains le soupçonnant de travailler à consolider Ouyahia dont dépend, il est vrai, le projet de Cevital d'acquérir Djezzy. Mais quoi ! Il faut bien que quelqu'un parle ! Alors ce sera celui qui a les mains dans la graisse. Ainsi va le petit monde des nations en déperdition.  

    M.B.

  • Les blindés entrent à Tunis, tuer ces fils avec des blindés et bientot l'algerie

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    Elle y est !  L'armée tunisienne a finalement été déployée mercredi à dans la capitale tunisienne. Soldats en armes, camions, jeeps et blindés, ont fait leur apparition dans Tunis pour la première fois depuis le déclenchement  des affrontements que connaît la Tunisie depuis quatre semaines, rapporte l'AFP qui précise que  " la tension est montée au lendemain d'affrontements entre la police et  des manifestants qui ont éclaté dans la nuit dans la banlieue ouest populaire". Selon l'agence française,  "ces renforts étaient postés à des carrefours du centre de Tunis et à l'entrée de la cité Ettadhamen (Solidarité) où des dégâts d'une nuit de violences étaient visibles".
     "Un blindé tout feu allumé et des soldats en armes étaient positionnés à  l'entrée de ce gros faubourg où des carcasses de voitures et d'un bus incendiés n'avaient pas encore été enlevées, près du siège de la sous-préfecture attaqué la veille", précise encore l'agence de presse Française.
    Les unités d'intervention spéciales ont été chargées de surveiller toutes les places publiques et les différentes institutions étatiques. Des soldats en armes patrouillent également dans les plus importantes rues de la capitale, signalent plusieurs sources concordantes. 
    Secouée depuis près d'un mois par une révolte sociale sans précédent, la Tunisie compte chaque jour de plus en plus de morts. Si selon le gouvernement tunisien, "les troubles sociaux " ont fait 21 morts et "des dégâts matériels considérables", l'opposition et les syndicats qui épaulent les jeunes tunisiens dans leur protestation, estiment que plus de 50 personnes ont été tuées par les services de sécurité dans "les trois de

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  • Tunisie : un cinquième suicide dans la région de Sidi Bouzid

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       	Situation chaotique à Kasserine où plus de 50 morts ont été déplorés et un autre jeune Tunisien s'est suicidé par électrocution dans un village de la région de Sidi Bouzid.  er

    En proie à une révolte des plus violentes contre le chômage et les injustices sociales, la région de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest   tunisien, vient de déplorer son cinquième suicide depuis le 17 décembre dernier. 

    Lundi soir, Allaa Hidouri, 23 ans, diplômé de l'université et sans emploi, a grimpé sur un pylône électrique pour se donner la mort en s'accrochant aux câbles à haute tension, a révélé mardi l'AFP qui cite comme témoin oculaire un enseignant  syndicaliste, Mohamed Fadhel, de la région de Sidi Bouzid. 

    Originaire du village d'El Omrane, près de Sidi Bouzid,Allaa Hidouri  "avait été blessé par balle à la jambe dans les affrontements qui ont fait un tué et plusieurs blessés le 24 décembre à Menzel Bouazaine", rapporte encore l'AFP. 

    Par ailleurs, à Kasserine,  chef-lieu du centre-ouest de la Tunisie, des émeutes ont fait plus de  50 tués ces trois derniers jours, a indiqué mardi l'AFP qui cite comme source un responsable syndical.

     "C'est le chaos à Kasserine après une nuit de violences, de tirs de snipers, pillages et vols de commerces et de domiciles par des effectifs de police en civil qui se sont ensuite retirés", a confié à l'AFP Sadok Mahmoudi, membre de l'union régionale de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT). 

    De son côté, le président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, Mokhter Trifi, a confirmé également à l'agence française cette version de faits survenus la nuit  dernière à Kasserine.   "Une opération de commandos téléguidée a été organisée la nuit dernière pour piller et faire accréditer la thèse du complot avancée par le régime", a-t-il rapporté. 

    Pour Mokhter Trifi, ces actes "visent à faire accréditer la version des autorités qui ont "attribué les émeutes du week-end à des pilleurs parmi la population", a-t-il déclaré à l'AFP. 

    Il est à souligner enfin que le personnel médical de l'hôpital de Kasserine a débrayé mardi durant une heure  "pour protester contre le nombre élevé de victimes et la gravité des blessures", rapporte à l'AFP un fonctionnaire local qui décrit lui-aussi  "une situation de chaos où les cadavres éventrés, à la cervelle éclatée" atterrissent en grand nombre dans la morgue de l'hôpital.      

    Abderrahmane Semmar 

  • Emeutes : Deux chefs de sûreté de Daïra relevés à M’sila Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte le 11.01.11 | 17h12 Réagissez Imprimer Envoyer à un ami Flux RSS Partager Deux chefs de sûreté des daïras de Ain Hadjel et Ouled Derra

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    Deux chefs de sûreté des daïras de Ain Hadjel et Ouled Derradj (M’sila) ont été relevés de leurs fonctions au cours de cette semaine.

    L’un sa suspension a pour origine la mort par balle du jeune Labza Azzeddine à Ain Hadjel et l’autre pour avoir fait preuve d’abus de pouvoir avant et après les émeutes au niveau de la daïra de Ouled Derradj.

    Selon des sources dignes de foi, la suspension du chef de sûreté de Ouled Derradj intervient suite aux réclamations des citoyens qui ont dénoncé son comportement abusif envers la population de toute la daïra.

    Sachant que cette dernière regroupe pas moins de 04 communes.

    Le chef de sûreté de daïra de Ain Hadjel, a été mis à la disposition de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN), et le second chef de sûreté de daïra a été mis à la disposition de la sûreté de wilaya de M’sila.

    Ghellab Smail

  • L’Algérie doit changer

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    Ils prennent «timidement» le relais des «émeutiers». Les partis de l’opposition démocratiques, les syndicats autonomes et les associations et organisations de la «société civile» multiplient les initiatives, lancent des appels insistants à la construction d’une «alternative démocratique».

    Levée de l’état d’urgence, ouverture du champ politique et médiatique, rétablissement des libertés civiles, garantie des droits d’association et de manifestation, un SMIG politique sur lequel peuvent s’entendre nombre de formations politiques de la mouvance démocratique.
    La convergence démocratique aura-t-elle pour autant lieu ? Les partis de l’opposition démocratique, les syndicats autonomes et les associations et organisations de la «société civile» sauront-ils cette fois-ci transcender leurs clivages traditionnels pour porter une alternative viable à un régime algérien que d’aucuns qualifient d’«autiste», de «cynique», de «myope», de «brutal», de «rentier», d’«autoritaire», de «corrompu et corrupteur»…. Des «passerelles objectives» peuvent-elles être jetées entre les forces éclatées de la mouvance démocratique ?


    Chez le plus vieux parti de l’opposition, le Front des forces socialistes (FFS) en l’occurrence, on est plus que jamais «convaincu que des possibilités existent pour une alternative démocratique» tout en refusant de s’inscrire dans une «alternance clanique». Le FFS a appelé avant-hier les Algériens «à se mettre en mouvement pacifiquement pour imposer une ouverture politique réelle» et réitère «l’urgence» de prise de mesures d’ouverture politique, à savoir la levée de l’état d’urgence, le rétablissement des libertés civiles, l’ouverture du champ médiatique et  garantie des droits d’association et de manifestation. «La situation actuelle montre que l’alternative démocratique ne s’improvise pas. Nous devons regarder vers nos voisins tunisiens et les saluer. Ce qui se passe en Tunisie est le fruit des efforts des vraies élites qui n’ont pas perdu leur âme, qui ont choisi leur camp et sont engagées dans un long et patient travail de réencadrement de la société. Ne leurrons pas nos compatriotes, ce travail nous devons le mener aussi. C’est le passage obligé vers la liberté et la dignité dans notre pays et vers la construction du Maghreb démocratique.»


    Dans un communiqué conjoint, les syndicats autonomes de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de l’administration, – déclaration signée également par la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) –, demandent la levée de l’état d’urgence et l’ouverture du champ médiatique, politique, syndical et associatif «afin que les conflits puissent être réglés par la force d’un droit qui prend en charge les intérêts et les préoccupations de la majorité de la population et non pas par le droit d’une force qui protège les intérêts d’une minorité». «La somme des dégâts causés par les‘émeutiers, notent les syndicats autonomes, n’arrive même pas à la hauteur d’un seul scandale de malversation dont l’Algérie est riche (Khalifa Bank, BCA, Sonatrach, Brown & Condor, etc.).»


    Transformer le rejet en projet


    Alors que le Mouvement démocratique et social (MDS) appelait à la «destruction d’un système qui ne profite qu’à une minorité de privilégiés» et à «enclencher une dynamique porteuse d’espoirs», le Parti socialiste des travailleurs (PST) – appel aux travailleurs et aux jeunes diffusé samedi dernier – dénonçait le verrouillage systématique de toute expression syndicale et politique, la répression des marches, des grèves, des réunions : «Verrouillage qui ne laisse à nos jeunes que le choix d’une révolte désespérée.» Le PST lance un appel à la mobilisation la plus large et à soutenir le mouvement de contestation.
    Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) veut, lui, transformer le «rejet» exprimé par la rue en «projet». La révolte des jeunes signe «l’échec d’un régime qui dévaste, depuis 50 ans, l’Algérie». Le RCD réitère sa disponibilité à «s’associer et à soutenir toutes les initiatives citoyennes exprimant une colère légitime». Le parti de Saïd Sadi invite l’ensemble des Algériens «à s’organiser en se regroupant autour de personnes connues pour leur probité avec des objectifs clairs pour offrir un prolongement efficient et durable à leurs revendications».


    Les solutions placebo du pouvoir  


    Ressuscité de sa belle mort, le mouvement citoyen des archs brocarde, dans sa dernière déclaration publique, les «dignitaires du régime qui disposent de l’Etat comme d’un bien vacant» et lance un appel à la jeunesse algérienne à «l’auto-organisation». Objectif : «Offrir une alternative citoyenne à la hauteur des aspirations populaires.» «Une situation explosive est en train de se mettre en place et le pouvoir, comme à l’accoutumée, se prépare non pas à accéder aux aspirations populaires, mais plutôt à user, une fois de plus, de la violence, de la diversion et des solutions placebo.»
    Ces appels insistants, relayés par plusieurs personnalités politiques, seront-ils entendus ou tomberont-ils dans l’oreille d’un sourd ?
    Dans une interview accordée hier à un journal on-line, Daho Ould Kablia, le ministre de l’Intérieur, parle d’ores et déjà de «récupération» politique du mouvement de contestation par certains responsables de partis et associations. «Ils (les  responsables politiques, ndlr) disent qu’il faut considérer ces manifestations comme un rejet du pouvoir actuel et que seule une démocratie et plus de liberté, plus de participation des citoyens au champ médiatique, peuvent régler les problèmes. On en doute. S’il y avait un autre gouvernement que celui qui est en place, il y aurait peut-être eu des problèmes plus graves parce que les problèmes économiques et sociaux ne sont pas théoriques. Ce n’est pas la cité d’Isis, la cité idéale qui va les régler.» Les déclarations du ministre ont décidément de quoi refroidir un mort.

    Mohand Aziri

  • Un 11 janvier assassin !

       Laïd DOUANE

    Il était une fois en Algérie, il y a 20 ans, c’est-à-dire la veille du 11 janvier 1991, un semblant de démocratie sous la garde d’un semblant de Président avec un gouvernement formé de polichinelles. Il y avait un peuple de braves gens qui s’apprêtait pour la première fois, et ce fut la dernière, à prendre le pouvoir qui lui revenait de droit sous un parti politique trop parfait pour une armée encadrée à l’époque par des voyous. Et une junte militaire composée de fripons assassina la république démocratique pour la remplacer par une république bananière ; tout s’écroula ce 11 janvier et depuis, l’Algérie s’enveloppa dans l’urgence, avec en otage un peuple désormais vulnérable qui se familiarisa avec une précarité versatile mais durable. Le heurt de ce maudit 11 janvier assassin fit de l’Algérie une boule d’oublis atteinte de cécité mentale peuplée par des êtres traumatisés ; voilà ce que nous devenons ce 11 janvier 2011 ; un tas de rien, en fait !

    Pour autant, les serviteurs de la junte militaire à la veille de ce 20ème anniversaire, ne veut pas oublier ; soupçonnant peut-être une opération de changement en vue, ils mijotent un menu varié en magouilles pour colmater le peu de mémoire qui a échappé à leur vigilance et s’est réfugié dans les têtes de nos jeunes qui justement n’ont pas connu la tragédie du 11 janvier 1991 qu’à travers les soupirs de leurs parents.

    Ces soupirs plaintifs ont dû creuser un tunnel de vérité dans les têtes des enfants qui ont cru bon de soulager leurs parents. Mais les fabricants du malheur algérien, en connaisseurs de nos peurs dans lesquelles ces enfants sont nés, connaissant bien notre lâcheté due au traumatisme janvériste ont simplifié leur mission en les attendant au virage ; des émeutes particulièrement violentes ont éclaté secouant plusieurs villes du pays affichant un désespoir meurtrier dans une dimension sociale aux couleurs de la lassitude et de l’injustice ! Les ténors du pouvoir étranger à ce peuple tentent comme d’habitude de réduire à une révolte à cause d’une simple augmentation du prix de l’huile et du sucre qui ne tardera pas à redescendre pour marquer ainsi une vulgaire présence de l’état !

    Après quatre jours d’émeutes, on déclare quatre victimes et on qualifie avec la complicité des soi disant partis politiques et élites que les émeutiers de voyous et de mal éduqués manipulés par les milieux occultes englobant ainsi leurs parents ; ce qui fait comprendre que le peuple est un lâche ! Et le pouvoir s’enfonce encore dans le mépris du peuple en décidant que cette révolte n’a aucune raison d’être et que les prix de l’huile et du sucre réduit pour ainsi dire à ces jeunes que le pouvoir qui a éreinté leurs parents est toujours là pour les briser.

    Au lieu de les comprendre et les caresser socialement et politiquement, on leur émit des messages qu’ils arrivent à peine à comprendre!

    Mais nous les traumatisés victimes du 11 janvier 2011 nous avons bien compris leurs messages et les nous transmettons « fidèlement » à nos progénitures. Les ténors du pouvoir refusent toute alternative qui pourrait passer les règnes à ceux qui leur reviennent de droit ; c’est-à-dire : ceux qui passent par les urnes et qui ont l’aval du peuple. Nous avons compris mais eux ne veulent pas comprendre que tôt ou tard la justice reviendra ; ce sera notre dernier mot !

    En ce 11 janvier 2011, il nous est offert une occasion pour remémorer ce qui fut le début du malheur algérien et nous interpellons tous les Algériens y compris les faiseurs de nos malheurs de penser à un vrai consensus de paix autour d’une table réconciliatrice dans le but de rassembler autour du principe de vivre ensembles dans la différence sur ce bateau appelé Algérie sans que personne n’exclut l’autre.

    Qu’on sache que l’ouverture politique est désormais la seule solution pour que renaisse la confiance sans quoi il n’y aura rien de durable.

    En fait pourquoi ne pas penser à faire de 2011 l’année du bonheur algérien ?

    Laïd DOUANE ;

    Bouira le 11 janvier 2011.

  • «Les jeunes émeutiers arrêtés ont bien été tabassés»

    Me SALAH HANNOUN :
    «Les jeunes émeutiers arrêtés ont bien été tabassés»
    Le Soir d’Algérie, 11 janvier 2011
    «Plusieurs jeunes arrêtés lors des derniers évènements et présentés aujourd’hui devant le procureur à Chéraga portaient des hématomes, des griffures au visage et certains d’entre eux avaient un œil au beurre noir.
    Il y avait même un jeune dont la tête était complètement bandée. Visiblement, ils ont été tabassés». C’est ce qu’a affirmé Me Salah Hannoun, hier, à la sortie du tribunal de Chéraga. Venu représenter le militant du Comité citoyen intercommunal Staoueli-Aïn Bénian, Hamid Ferhi, interpellé avec ses deux fils, dont un mineur, dimanche 9 janvier 2011 à Staouéli, l’avocat a encore précisé que l’âge de la majorité de ces jeunes détenus ne dépassait pas les 20 ans. «Leur nombre avoisinait la quarantaine. Les mineurs ont été présentés devant le procureur, tandis que les autres attendaient d’être auditionnés par le juge d’instruction sur la base de chefs d’inculpation assez lourds tels que création d’association de malfaiteurs et destruction de biens publics», dira-t-il, sur un air désolé. Par ailleurs, il est à souligner que Hamid Ferhi a été interpellé dans une cafétéria à Staouéli, à l’ouest d’Alger, quelques minutes avant la tenue d’un rassemblement pacifique prévu par le Comité citoyen intercommunal Staoueli-Aïn Bénian à la place des Dauphins, dans la même commune. Hier à 16h, le militant et son fils n’avaient pas été encore transférés du commissariat au tribunal pour être présentés devant le procureur. En témoignage de soutien, une vingtaine de personnes, dont des membres de sa famille, des militants du MDS et du Mouvement citoyen étaient présentes sur les lieux.
    Rym Nasri

  • «je ne suis pas sorti pour l’huile et le sucre !»

     Un jeune en colère: «je ne suis pas sorti pour l’huile et le sucre !»

    Merouane Korso , Maghreb Emergent, 10 Janvier 2011

    Les clameurs des jeunes qui sont sortis un peu partout en Algérie pour crier leur « ras le bol » devant une vie sans lendemains s’estompent progressivement. A Tazmalt, en Kabylie, ou à Bab el Oued à Alger, comme à Chteibo à Oran, il y a eu de la « casse », du pillage.  Le gouvernement a répondu en faisant baisser le prix du sucre et de l’huile. Cela ne réduit pas la colère de Kheirredine, un jeune manifestant qui prend de revers la lecture officielle des évènements.

    Le Show Room de Renault à Bab El Oued, complètement calciné, donne une idée de la violence de l’attaque de centaines de jeunes qui, dans la soirée de jeudi dernier, avaient pris possession de ce quartier de plus d’un million d’habitants. Le mouvement de révolte, parti dans la matinée de jeudi d’Oran s’est propagé, vendredi et samedi  dans toutes les grandes et moyennes villes du pays, y compris celle du sud comme Ouargla et Béchar, puis les villages et quelques douars isolés, comme celui de Magtaa Kheira, près de Koléa.

    Même le site de Hassi R’mel né autour de l’activité gazière a eu droit à sa nuit bleue. Mais pourquoi donc cette irruption de colère ? Le gouvernement a répondu sur le terrain du prix des produits de base ; l’huile et le sucre en particulier. Des jeunes qui ont participé aux heurts avec la police reprennent la parole avec le retour au calme.  L’un d’eux, Kheiredine, étudiant en sciences politiques, proche des émeutiers parle pour ses amis : « Les jeunes sont sortis manifester leur colère contre leur mal vie, des perspectives d’avenir inexistantes, la hogra. Ils ne sont pas sortis pour protester contre la cherté de la vie, encore moins contre la hausse du sucre et de l’huile. Ils sont pour la plupart chômeurs, et vivent aux crochets de leurs parents, ils ne peuvent avoir un bon jugement de la situation économique du pays ». Kheirredine, qui est  partisan de la poursuite de ces manifestations ajoute : « les jeunes protestent contre leurs mauvaises conditions de vie, le chômage, le népotisme et la Hogra. Comment trouver du travail dans ce pays si on n’a pas des connaissances bien placées ».

    Pour ce jeune étudiant en 2é année « Sciences PO »,  »sortir dans la rue, et casser est le seul moyen d’expression que le pouvoir entend’’.  ‘’Si tu marches, si tu défiles, on te tire dessus, on te matraque, on ne t’entendra jamais. Le pouvoir est comme çà, partout. Il n’entend que les clameurs de la rue’’. Emporté par sa colère, il lance encore, presque avec jubilation : ‘’regardez les manifestants des vieilles cités délabrées qui ont bloqué des routes et brûlé des pneus : ils ont tous été logés, leurs revendications entendues’’. Le résultat est là, pour lui « dans ce pays, il faut sortir dans la rue pour se faire entendre ».  Et puis, « c’est pareil dans tous les pays arabes et maghrébins : les pouvoirs locaux n’entendent jamais les bruissements de la rue, ses clameurs oui !’’ Quant aux mesures prises par le gouvernement pour stopper la hausse des prix des produits incriminés (officiellement) par ces manifestants, elles ne profitent « qu’à leurs parents.  Pour eux, la situation ne change pas ».

  • Noooooon ! Surtout pas luiiii !


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    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr
    Arrivée aujourd’hui à Alger du ministre canadien des
    Affaires étrangères. Fallait pas mon grand ! Pourquoi te
    déranger d’aussi loin ?

    C’était à nous de venir !

    Corrigez-moi si je me trompe, mais j’ai cru comprendre que certains regrettent le silence d’Abdekka en ce moment et voudraient le voir intervenir publiquement, à la télévision, s’adresser à la Nation en ces moments d’embrasement généralisé. Attention, les mecs ! Je dirais même plus, A-T-T-EN- T-I-O-N ! Moi, personnellement, si j’allume ma télé et je vois que c’est lui qui apparaît au JT, je rejoins sur-le-champ les émeutiers. Je monte aux barricades si c’est Boutef’ qu’on m’envoie pour, zaâma, calmer la situation. Tous peuvent venir et appeler la population au calme, sauf lui. Lui à la télé en ce moment, c’est comme si tu te mettais soudain à agiter violemment un flacon de nitroglycérine. Lui en prime-time au 20-heures, c’est comme si tu chargeais les brigades anti-émeutes de la police et de la gendarmerie de distribuer elles-mêmes des cocktails Molotov prêts à l’emploi aux jeunes émeutiers. Lui à la télévision, c’est comme si tu mettais dans une même caisse des pains de C4 et des détonateurs et que tu faisais traverser sans escorte le camion qui les transporte par Megtaâ- Kheira. Faut arrêter de lui demander d’intervenir publiquement. Faut arrêter de jouer avec le feu avec ce genre de briquet déglingué. Quand un incendie se déclare, on appelle les pompiers, pas le pyromane ! En termes de dégâts, je pense qu’il en a déjà assez fait pour qu’on osât lui redemander aujourd’hui de revenir à la télé nous parler. Faut juste se laver les oreilles et réécouter plus attentivement ce que clament les émeutiers en montant aux barricades : en finir avec ces douze années de cauchemar, d’enrichissement outrancièrement mafieux et de scandales impliquant directement le clan au pouvoir. Et avec tout ça, vous voudriez le voir s’exprimer ? M’enfin ! Il est capable de se pointer devant la caméra et d’annoncer comme solution d’apaisement le remplacement d’Ouyahia par Chakib Khelil ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • Espionnage industriel : La France au banc des accusés

    Par Mokrane Ait Ouarabi

    L’intelligence économique, pratique aussi vieille que le monde, est devenue le sport favori de la France qui semble bien partie pour battre tous les records.


    Selon le journal norvégien Aftenposten, qui se base sur des câbles diplomatiques de WikiLeaks, repris par l’Agence France Presse (AFP), la France est en tête en matière d’espionnage industriel en Europe. Elle surclasse la Russie et la Chine, deux pays connus pour leur dense et large activité d’espionnage économique à travers le monde. «L’espionnage français est tellement étendu que les dégâts pour l’économie allemande, dans leur totalité, sont plus importants que les dégâts provoqués par la Chine ou la Russie», est écrit dans une note non datée de l’ambassade des Etats-Unis à Berlin, reprise partiellement par Aftenposten, qui a obtenu par un moyen non connu en décembre la totalité des 250 000 documents diplomatiques de WikiLeaks. 

    Si l’on se fie au contenu des mémos diplomatiques américains diffusés par WikiLeaks, l’Allemagne est l’une des principales cibles des espions français. Berry Smutny, directeur général du fabricant allemand de satellites OHB Technology, est allé jusqu’à qualifier la France de l’«empire du Mal», l’accusant d’avoir occasionné des pertes colossales à l’économie allemande. «La France est l’empire du Mal en ce qui concerne le vol de technologies, et l’Allemagne le sait», aurait-il déclaré en octobre 2009 à un diplomate américain. Mais l’Allemagne, toujours selon le même responsable, avec son gouvernement décentralisé, ne serait pas disposée à contrecarrer les activités françaises d’espionnage industriel. OHB Technology, a précisé l’AFP, s’est fait connaître du grand public en janvier 2010 en remportant aux dépens d’Astrium, filiale du géant EADS, un contrat pour la construction de plusieurs satellites destinés au programme de navigation Galileo, futur «GPS» européen. Aftenposten avait déjà fait état d’une concurrence franco-allemande en matière de satellites espions, a souligné l’AFP. Selon des notes obtenues par WikiLeaks, l’Allemagne chercherait à développer, avec l’aide des Etats-Unis, son propre programme de satellites d’observation optique (Hiros) malgré les objections de la France qui pilote les efforts européens dans ce domaine avec ses satellites Hélios. Si les Américains s’inquiètent de l’espionnage industriel chinois, considéré comme une «menace nationale, voire internationale», les Européens devraient ainsi se méfier de leur partenaire français qui cherche par tous les moyens le progrès. Premier fournisseur de l’Algérie, la France s’est dotée de satellites espions capables d’intercepter les communications téléphoniques, fax, e mails...


    Des satellites qui lui permettent d’écouter le monde entier. En 2003, le ministère français de la Défense avait mis en service un système d’écoute électronique spatial que seuls les Etats-Unis et la Russie possèdent. Ce système a été dénommé Essaim. Il permet à la France de surveiller l’activité radio et radar de la planète à partir d’une orbite située à 680 km d’altitude. La DGSE dispose actuellement de l’un des plus grands centres d’écoute du monde. Il s’agit de la base de Domme, Sarlat. Ce centre est considéré comme les «grandes oreilles» de la République française. Elle permet aux services d’espionnage français d’écouter quotidiennement des centaines de milliers voire même des millions de discussions téléphoniques, d’accéder à des e-mails, des fichiers et des fax, dans les quatre coins du globe. On dit gouverner, c’est prévoir. Et pour prévoir, il faut bien savoir... par tous les moyens, même en abusant de la confiance d’un partenaire ou d’un allié.

  • MALAISE SUR LE FRONT SOCIAL Place aux grèves ?



    La contestation sociale a repris de plus belle en ce début 2011. Trois importants secteurs sont au bord de l’explosion. La santé, le transport maritime et l’habitat, qui risquent de connaître dans les prochains jours une paralysie totale.
    Abder Bettache -Alger (Le Soir) - Les dockers de la capitale, qui jusque-là ont observé trois journées de grève, promettent de renouer avec la contestation dès cette semaine. Le syndicat des paramédicaux affilié à la fédération UGTA, a décidé de croiser avec la tutelle. Un préavis de grève a été voté à l’unanimité des cadres syndicaux, lors d’une réunion qui s’est tenue mercredi dernier, sous l’égide la Fédération nationale des travailleurs de la santé. Il a été déposé hier. Ce recours au débrayage est «la conséquence directe de la sourde oreille du premier responsable de la santé aux doléances des paramédicaux». Cet appel à la grève, selon les représentants des travailleurs, fait suite à «la lenteur dans l'élaboration du statut particulier et autre régime indemnitaire», alors que le ministre de tutelle n'a cessé d'annoncer en grande pompe «une revalorisation imminente des salaires des travailleurs de la santé». Des propos auxquels les syndicalistes du secteur ne croient nullement, ce qui les a poussés à décider le recours à la grève. Pour rappel, conformément à la loi et à l'accord conclu lors de la bipartite de septembre 2006 entre le gouvernement et la Centrale syndicale, les augmentations salariales dans le secteur de la Fonction publique devraient intervenir suivant un processus et des échéanciers bien précis. Il s'agit, en premier lieu, de finaliser les négociations entre le partenaire social et l'employeur sur la question du statut particulier, avant d'aborder la dernière ligne droite, à savoir le régime indemnitaire. Sept statuts particuliers encadrent les travailleurs de la santé. On cite notamment les statuts de l'enseignant-chercheur hospitalo- universitaire, des fonctionnaires appartenant au corps des administrateurs des services de santé, des psychologues de la santé publique, des fonctionnaires appartenant aux corps des praticiens médicaux généralistes de santé publique, des fonctionnaires appartenant aux corps des praticiens médicaux spécialistes de santé publique, et des physiciens médicaux de santé publique.
    Détermination des dockers
    La grève au port d’Alger s’est poursuivie jeudi dernier pour la troisième journée consécutive. La rencontre entre les grévistes et la direction n’a rien apporté de nouveau ; une autre, qualifiée de «dernière chance», est attendue pour cette semaine. Hier, les dockers ont repris partiellement le travail, tout en promettant de renouer avec la protestation. Le trafic de marchandises a connu, hier, une forte perturbation et ce, malgré une légère reprise. L’activité au niveau des môles 3, 4, 5 et 7 était totalement à l’arrêt. En revanche, au niveau des quais 1 et 2, le service était assuré normalement. Selon les grévistes, quelque 900 dockers ont observé la grève alors que du côté du syndicat, on parle d’une centaine de grévistes. Il faut préciser que le syndicat d’entreprise n’adhère nullement à la démarche des protestataires, qu’il qualifie d’acte isolé et inattendu, et qu’il refuse d’approuver. Pour lui il est, en effet, impensable de revenir sur un accord passé entre le syndicat et la direction de l’EPAL. Mais les grévistes ne veulent rien entendre. Leur détermination était grande. Par ailleurs, on indique que le secteur de l’urbanisme n’est pas en reste de toutes ces perturbations qui connaît le monde du travail. Selon des indiscrétions syndicales, le désaccord profond entre les syndicalistes du secteur affiliés à la Fédération de l’urbanisme et de l’habitat pourrait déboucher sur un bras de fer aux conséquences incalculables. En effet, les mêmes sources ajoutent que les multiples doléances exprimées par les représentants des travailleurs n’ont trouvé aucune suite favorable auprès du premier responsable du secteur. Le spectre d’une paralysie du secteur plane. Nourredine Moussa pourrait faire face à une première épreuve sociale depuis sa nomination à la tête du département de l’habitat .
    A. B.

  • Karim Amellal : «L’abandon et l’injustice ont créé les émeutes»

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    Karim Amellal, écrivain et maître de conférences à Sciences-po (Paris), voit en les émeutes qui secouent l’Algérie une expression d’abandon et de défiance. La mauvaise redistribution des richesses a créé des inégalités insupportables pour les classes populaires. L’augmentation des prix a été l’étincelle.

    - Comment analysez-vous les émeutes qui secouent plusieurs villes algériennes ?


    Ce type de protestation radicale se déclenche le plus souvent dans le cadre d’une séquence récurrente qui comprend plusieurs ingrédients : des difficultés structurelles très fortes (chômage massif, inflation, pénurie de logements, etc.) et croissantes malgré une croissance économique très importante et des ressources financières énormes grâce aux hydrocarbures ; un sentiment global d’abandon et de défiance qui enfle et se transforme peu à peu en colère puis en rage ; et enfin une étincelle.
    L’étincelle, ici, ce fut l’augmentation des prix des produits de base, ressentie très douloureusement pour des jeunes – les moins de 30 ans représentent les trois quarts de la population algérienne ! - issus de familles dont les produits alimentaires représentent en moyenne la moitié du budget. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase du sentiment d’injustice : l’insuffisante redistribution des richesses et le poids des contraintes qui écrase les classes populaires sont insupportables.

    Le point essentiel, au-delà de la séquence, c’est le creusement des inégalités en Algérie depuis l’ouverture économique et la perception croissante de ces inégalités : une infime minorité s’enrichit de façon éhontée et visible, souvent grâce à la corruption qui gangrène les structures de l’administration, tandis que l’écrasante majorité voit son pouvoir d’achat se dissoudre dans la cherté et les tracasseries du quotidien. La plupart des Algériens aujourd’hui considèrent qu’ils sont les victimes sacrificielles des choix économiques et politiques réalisés depuis les années 2000 : leur vie ne s’améliore pas et, pour les catégories populaires aux revenus les plus modestes, non seulement elle se détériore, mais l’horizon est plus noir que jamais.


    - Peut-on comparer le cas algérien à celui de la Tunisie ?


    Il y a des similitudes et des divergences. Ces dernières me semblent néanmoins plus importantes que les premières. D’abord, il est vrai que ces deux événements s’enracinent dans des difficultés économiques et sociales qui sont à bien des égards comparables : les jeunes Tunisiens partagent avec leurs voisins algériens le sentiment d’injustice, d’être les laissés-pour-compte de la croissance. Le chômage endémique et l’absence de perspectives se déploient dans un pays qui, contrairement à l’Algérie, voit toute l’année défiler sous ses yeux des touristes qui contribuent massivement à une richesse nationale dont ils ne voient pas la couleur. Cela accroît les tensions et les frustrations, mais il faut bien voir que la Tunisie vit sous une chape de plomb et non l’Algérie : même s’il y a des progrès à faire, la presse y est libre, l’expression de désaccords est possible, la parole n’est pas corsetée dans la peur de la répression.
    Il faut bien avoir en tête que la Tunisie est un régime policier féroce : les Tunisiens sont surveillés et ne peuvent pas s’exprimer quelle que soit leur place dans la hiérarchie sociale. Tout cela dans un régime qui incarne jusqu’à l’absurde les inégalités et la corruption. Ce qui se passe en ce moment, me semble-t-il, c’est le réveil de la société civile : les manifestants défient les interdits et les menaces ; des avocats défilent dans la rue et bravent les périls. La revendication économique est doublée d’une revendication politique.


    - Il y a beaucoup de similitudes…


    Il faut replacer ces protestations dans un temps plus long. En Algérie, ce n’est pas la première fois qu’il y a des émeutes à forte dimension sociale et économique – plus que politique. C’est un phénomène récurrent depuis dix ans, là encore depuis une ouverture économique menée à la serpe qui creuse les inégalités et nourrit le sentiment d’injustice.
    En Tunisie, en revanche, c’est un phénomène nouveau et beaucoup plus politique, même s’il se fonde sur un mécontentement populaire d’ordre social qui s’est cristallisé tragiquement à Sidi Bouzid. C’est l’absence des libertés qui est proclamée. C’est la démocratie qui est revendiquée.


    - Est-ce une énième poussée de fièvre ou pensez-vous que ce mouvement risque de durer ?


    C’est un mouvement spontané, non encadré, non catalysé et je crois que ce mouvement va s’éteindre, comme les précédents, dans un mélange de répression et de recul sur les motifs de l’explosion.
    La hausse des prix va tenter d’être jugulée. Les Algériens vivent encore dans le souvenir des années 1990, de la guerre civile, d’une violence destructrice. Même si la violence, sur fond de ras-le-bol généralisé face à un pouvoir qui semble autiste, constitue un exutoire conjoncturel, la priorité n’est pas, pour beaucoup, à la révolte, mais à la conquête d’une vie décente. C’est ce que doivent garantir les autorités en répartissant dès maintenant et équitablement les 90 milliards de dollars de réserves de change qui forment le trésor national. 


    - En regardant les images, on pense nécessairement au 5 octobre 1988. Sommes-nous dans la même configuration ?


    Non, je ne crois pas. Il y a un moment fondamental et tragique qui nous sépare de 1988 : les années 1990, la guerre civile. Les Algériens n’ont à aucun prix envie de revivre cela. Et le contexte est très différent : les années Bouteflika ne sont pas les années Chadli, la croissance économique actuelle contraste avec les années de crise et de sclérose des années 1980, les circonstances politiques, elles aussi, ne sont pas les mêmes.
    Les conquêtes de 1988 (le multipartisme, la liberté de la presse) ont été ébréchées mais elles existent toujours. Le rôle de l’armée a sensiblement évolué. Bref, la configuration n’est pas la même qu’en 1988, même si elle est très loin d’être satisfaisante sur les plans politique et économique.
    Au-delà de l’analyse politique, il y a une différence majeure entre la période actuelle et les années 1980 : c’est la très forte croissance économique actuelle qui n’existait pas à cette époque-là (1980).
    Grâce à elle, il est possible d’agir sur les problèmes des Algériens, d’éviter qu’ils ne s’aggravent, de réduire la corruption. Les conditions sont réunies. Encore faut-il agir.

    Rémi Yacine
  • Alger : Affrontements violents lundi matin à Bachdjerrah

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       	Bachdjerrah a connu lundi matin de nouveaux affrontements entre les forces de la police et des jeunes en colère. 

    zoom | © D.R

    Bachdjerrah a connu lundi matin de nouveaux affrontements entre les...

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    De violents affrontements ont éclaté lundi matin à partir de 9 H  à Bachdjerrah entre des jeunes vendeurs à la sauvette et les forces de sécurité. Selon des sources locales, un policier aurait été poignardé au cours de ces échauffourées qui ont replongé dans le désarroi cette commune populaire fortement touchée par les émeutes déclenchées mercredi dernier.   

    Tout a commencé, selon les dires des jeunes émeutiers, lorsque des policiers ont exigé, d'une manière irrespectueuse, le départ immédiat des jeunes vendeurs à la sauveur de la rue principale de Bachdjerrah qu'ils ont squattée une nouvelle fois pour y écouler leurs marchandises. 

    "Ils ont lynché un jeune vendeur dont le seul tort est de venir en aide à sa pauvre famille en vendant quelques articles dans la rue. Ils nous disent que le commerce informel est interdit.  Mais y a-t-il du boulot dans ce pays pour qu'on puisse travailler sans crever de faim ?", tancent les jeunes de Bachdjerrah qui ont fini par revenir à l'émeute pour faire éclater leur colère. 

    Il s'en est suivi des lors de violentes confrontations avec la police. Le projectiles et les pierres se sont abattus brutalement sur les policiers. La rue principale de Bachdjerrah a été ensuite coupée à la circulation à l'aide des pneus brûlés. Furieux, des centaines de jeunes ont promis, une nouvelle fois, de faire la guerre à ce qu'ils considèrent comme une "hogra".

    En effet, remontés contre la mal-vie et le chômage qui créent la misère à Bachdjerrah, ces jeunes ne veulent plus subir les comportements indélicats et les provocations de la police. Et les policiers semblent de plus en plus dépassés par l'ampleur de cette colère de la jeunesse qui dégénère à chaque fois en violentes émeutes.  

    Abderrahmane Semmar
  • Les casseurs parlent aux casseurs

    les petits casseurs et les grands casseurs de l'algerie du maire au président

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    Oui, bien sûr, il y a eu de la casse. Comme en Grèce ou en France lors des dernières manifestations de foule. Combien de pertes en Algérie ? On compte sur Ouyahia, l’invisible chiffreur, pour nous donner prochainement des chiffres. En attendant, un jeune casseur s’explique : «Oui, j’ai cassé de l’Etat ! Mais combien l’Etat a-t-il cassé ?» Bonne question à quantifier. Le plus grand casseur, celui qui a cassé tout un pays, déstructuré sa société, dilapidé tout l’argent du Trésor et exilé des milliers de personnes n’est autre que le régime. Verrouillant l’information et les débats publics, donnant l’autorisation de respirer au compte-goutte, interdisant les réunions et les rencontres, bloquant les canaux d’expression et l’audiovisuel, les agréments de partis, de journaux, de syndicats et d’associations, tout en mettant la justice aux mains des lobbies politico-économiques, il explique aujourd’hui qu’il y a d’autres moyens de revendiquer. Absurde logique à laquelle en répond une autre, la violence. Que faire en face d’un mur ? S’adosser contre ou le casser. Ce qui arrange d’ailleurs le régime, qui préfère traiter avec des casseurs en les diabolisant plutôt que d’avoir affaire à une foule qui proteste contre les injustices, alimentaires ou autres.

    Les casseurs parlent aux casseurs et l’on dit d’ailleurs que le régime, pour décrédibiliser ce mouvement, a envoyé des casseurs dans la foule. Ce qui est possible puisqu’aux premiers jours des émeutes, il n’y en avait pas  on ne voyait que des jeunes affrontant les forces de police. A-t-il envoyé des casseurs pour casser le mouvement et le faire passer pour de la violence gratuite ? Même si ce n’est pas vrai, il est capable de le faire. D’ailleurs, le régime explique que ce ne sont que des casseurs et des voyous. Pourquoi a-t-il alors décidé de baisser les prix de l’huile et du sucre et pas ceux des sabres et des couteaux ?

    Chawki Amari
  • L’échec cinglant des politiques mises en œuvre,mais quelle politique, ya pas de politique , il faut qui payent avant de démissionner du maire au président.

    Depuis la promulgation de la loi de finances complémentaire pour 2009 avec ce qu’elle a véhiculé comme mesures radicales pour limiter le recours aux importations jusqu’à l’entrée en vigueur des mesures obligeant le paiement par voie bancaire des transactions dont la valeur dépasse les 500 000 DA (à partir de mars 2011), il y a comme un processus d’asphyxie qui accompagnait l’approvisionnement du marché national en produits alimentaires de large consommation.

    E n moins de deux années donc, les restrictions à l’encontre des importateurs se sont multipliées dès l’instauration du crédit documentaire comme unique moyen de paiement à l’importation.
    Par la suite, il y a eu, à travers la LFC 2010, l’instauration de nouvelles taxes sur l’importation libre des céréales par les opérateurs privés qui passeraient outre le dispositif d’approvisionnement dirigé par l’OAIC (office interprofessionnel des céréales et légumes secs). Laquelle disposition mise en œuvre par le gouvernement dans la perspective de privilégier l’utilisation des céréales locales, dont le niveau de production a connu une considérable amélioration ces deux dernières saisons, notamment pour le blé dur.

    A première vue, le recentrage de la politique d’approvisionnement du marché des produits de consommation sur l’objectif primordial d’incitation au renforcement de la production locale pour réduire la facture des importations ayant atteint le pic alarmant des 8 milliards de dollars en 2008, n’est pas moins logique ni irrationnel. Continuant sur sa lancée et animé par cette volonté de « patriotisme économique », le gouvernement persistera dans ce durcissement avec le rétablissement à compter du 1er janvier 2011 des droits de douanes sur plus d’une trentaine de produits importés de l’Union européenne « suite à la décision prise par les pouvoirs publics portant gel des préférences tarifaires pour les produits agricoles, objet de la requête algérienne auprès de la commission européenne », tel que précisé par un document du ministère des Finances. Le sucre figure en tête des produits en question. En parallèle, de nouvelles taxes, dont la TVA, sont en voie d’application par les grossistes dans la perspective de se conformer à l’entrée en vigueur, à la fin mars prochain, de l’obligation du paiement par chèque des transactions de plus de 500 000 DA. Cependant, cette succession de mesures intervient dans une conjoncture mondiale marquée par la reprise de la hausse des cours des matières premières agricoles sur le marché international.


    Retour de manivelle


    C’est là donc la jonction de facteurs qui ne peuvent conduire qu’à une hausse sensible des prix des produits de large consommation.
    Laquelle flambée qui s’est vite répercutée sur le pouvoir d’achat des ménages avec des prix de certains produits qui ont connu des augmentations spontanées de 20 à 25%, à l’image du sucre qui a atteint les
    150 DA/kg en l’espace de quelques jours.
    La tension s’est élargie à d’autres produits, comme le pain, dont la régularité dans l’approvisionnement est désormais incertaine avec des perturbations qui affectent la disponibilité de la farine boulangère.


    Au-delà de ce constat et le vent de contestation qui a atteint les quatre coins du pays depuis une semaine, d’emblée, ce sont les politiques économiques devant garantir l’équilibre du marché qui sont remises en cause. Sinon, comment le gouvernement impose des mesures aussi restrictives et rigides à l’égard des importations avant de consolider les mécanismes de régulation des circuits d’approvisionnement au niveau local.
    Il n’est pas judicieux, en effet, de verrouiller d’une façon drastique les portes devant les importations avant de s’assurer de l’existence d’une production nationale en mesure de répondre à la demande nationale, tous produits confondus. Pire encore, en l’absence d’instruments efficaces de contrôle et la prolifération des circuits informels qui canalisent à présent jusqu’à 40% de l’activité économique du pays, selon des statistiques officielles, la spéculation a pris des dimensions démesurées à tel point que des pénuries et des flambées sont provoquées sans que le gouvernement ne soit en mesure de détecter leur origine ou de maîtriser leur ampleur.            

    Mohamed Naili
  • Des tunisiens et des Algériens se rassemblent à Marseille pour dénoncer la répression

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       	Environ 300 personnes se sont rassemblées dimanche après-midi, sur La Canebière, pour manifester à la fois leur soutien aux manifestants en Algérie et en Tunisie et leur rejet de la répression sanglante.

    zoom | © laprovence.com

    Environ 300 personnes d'origines tunisiennes et Algériennes se sont rassemblées dimanche après-midi à Marseille, sur La Canebière, pour réclamer l'arrêt de la répression au Maghreb après les violentes émeutes qui ont secoué la Tunisie et l'Algérie ces derniers jours. 

    A défaut d'une autorisation de la préfecture pour défiler sur la voie publique, ces maghrébins, révoltés par ce qui se passe dans leurs pays, ont tenu tout de même à se rassembler à la Place Léon Blum pour exprimer leur "soutien aux manifestants et leur rejet de la répression sanglante dont ils font l'objet de la part des deux pouvoirs en place", relate lundi le quotidien régional français La Provence.

    A l'origine de cette action de protestation, le "collectif Solidarité Maghreb" qui vient d'être fondé à Marseille "pour soutenir les peuples Tunisiens et Algériens en quête de justice sociale et de liberté". A travers ce rassemblement, "le collectif Solidarité Maghreb"  a tenu, ainsi, à sensibiliser les communautés algériennes et tunisiennes sur les tragiques évènements qui frappent de plein fouet leurs pays respectifs. 

    A signaler également que l'appel au rassemblement a été relayé par Radio Galère et la web-radio Radio Kalima. Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et le Parti des indigènes de la République (PIR) se sont associés à ce rassemblement pour exprimer leur solidarité avec les jeunes manifestants en Algérie et en Tunisie. 

    Après avoir déployé des drapeaux algériens et une banderole réclamant l'arrêt de la répression au Maghreb et la libération immédiate des jeunes arrêtés durant les émeutes, les manifestants "se sont ensuite dispersés dans le calme après que le collectif les a appelés à un nouveau rassemblement ce mercredi 12 janvier, à 18h, au même endroit", nous apprend encore La Provence.  

    Abderrahmane Semmar
  • Pauvreté, chômage, injustice sociale : Les raisons de la colère.statistique de ouyahia myope !!!!!!

    zoom | © Sami K.

     

    Le gouvernement algérien n’aura pas eu le temps de se réjouir trop longtemps des résultats économiques enregistrés durant l’année 2010. Il y a à peine quelques semaines il se délectait en annonçant un taux de chômage de 10% et une inflation maîtrisée à 4,5%.

    Quelques mois plutôt, un ministre du gouvernement remettait en question l’existence même de la pauvreté en Algérie et ce même gouvernement nous présentait le bilan d’un quinquennat amplement réussi où pas moins de trois millions d’emplois et plus d’un million de logements auraient été créés.La révolte aujourd’hui, menée par des jeunes qui se révoltent pour ces mêmes questions, balaie d’un revers de la main tous les chiffres officiels déjà contestés par les experts et les observateurs. Il est vrai que de l’extérieur, il peut paraître paradoxal que les gens se révoltent et dénoncent la mal vie dans un pays qui dispose de 150 milliards de dollars de réserves de change et plus de 4000 milliards de dinars dans le fonds de régulation des recettes.

    Une caisse créée initialement pour préparer l’avenir des générations futures, mais ces ressources sont utilisées depuis deux ans pour éponger le déficit budgétaire. Au cours de la dernière décennie, plus de 200 milliards de dollars ont été déboursés dans des programmes de développement pluriannuels dont le citoyen a encore du mal à percevoir les effets sur son quotidien en terme d’amélioration des conditions de vie et du pouvoir d’achat. Et pour cause, 70% de ces montants ont été destinés à des projets d’infrastructure, d’équipement et de logement. Le gouvernement a profité de la hausse des cours sur le marché pétrolier au début des années 2000 pour rattraper le retard du pays en matière de développement infrastructurel. Le président Bouteflika en a également profité pour alléger le pays d’une dette extérieure de près de 40 milliards de dollars, ce qui a contribué à redorer l’image de l’Algérie vis-à-vis de l’étranger.

    Des chiffres trompeurs

    Mais, si l’Algérie a repris des couleurs sur le plan diplomatique, sa population continuait à en voir des vertes et des pas mûres avec un salaire minimum de 15 000 DA et un chômage qui touche 60% de la population active de moins de 30 ans et 21,5% des 15-24 ans. Certes, le gouvernement a réévalué le SNMG (salaire national minimum garanti) plusieurs fois puisqu’il était de 6000 DA au début de la décennie, mais cela restait bien insuffisant face à la cherté de la vie car selon certains économistes «ce ne sont pas des augmentations, mais des rattrapages de ce qu’il aurait fallu faire il y 4 ou 5 ans». Par ailleurs, comme l’ont expliqué certains syndicalistes, la hausse du SNMG profite beaucoup plus à ceux dont les salaires sont indexés dessus et qui sont surtout les cadres dirigeants. Autant dire que ces augmentations n’ont pas eu une importante incidence sur le niveau de vie d’une grande partie des salariés. D’ailleurs, en 2010, une étude sur le pouvoir d’achat au Maghreb réalisée par l’Intersyndicale de la Fonction publique, avait démontré que le SNMG en Algérie ne couvre que 26% des besoins minimums des ménages.

    Mais alors que les salaires évoluaient au compte-gouttes, l’inflation grimpait beaucoup plus vite atteignant près de 6% en 2009 et ramené à 4,5% en 2010, selon les chiffres officiels. Des chiffres qui, de l’avis de beaucoup d’observateurs, reflètent mal la réalité sur le terrain. Selon un chercheur du Cread (centre de recherche en économie appliquée et développement) interrogé précédemment par El Watan Economie, «les chiffres de l’ONS (office national des statistiques) sous-estiment l’inflation» car «il y a l’inflation apparente telle qu’elle est calculée à travers l’indice des prix à la consommation (IPC) et l’inflation ressentie par les gens chaque jour, qui est, elle, mal mesurée». Selon lui, ailleurs dans le monde, on estime que l’indice du coût de la vie est plus proche de ce qu’on ressent chaque jour, car il permet de «couvrir le gap» entre l’inflation apparente et celle qui est ressentie. Or, en Algérie, «il n’est pas calculé».

    Injustices et inégalités

    Seulement, il n’y a pas besoin d’un calcul mathématique pour constater qu’une large partie de la population vit mal et la progression de la mendicité, la clochardisation, l’informel et la précarité n’en sont que quelques indices.
    Ce malaise né d’une situation socioéconomique déplorable est d’autant plus exacerbé par un sentiment d’injustice et d’inégalité vis-à-vis de la répartition de la richesse du pays. «La richesse en Algérie est concentrée entre les mains d’un groupe social par rapport aux autres groupes sociaux », explique un économiste. Beaucoup de gens ne comprennent pas en effet comment un pays qui engrange en moyenne plus de 45 milliards de dollars de recettes en devises annuellement pendant près de 10 ans et accumule 150 milliards de réserves en devise ne parvient pas à faire vivre décemment 35 millions d’habitants.

    Pendant qu’une grande partie de la population peine à boucler ses fins de mois, une autre en profite pour s’enrichir. La multiplication des affaires de détournements et de blanchiment d’argent ou encore de corruption touchant tous les secteurs et à tous les niveaux de décision accentue la colère d’une population déjà malmenée. Cela d’autant qu’on a souvent l’impression que les principaux auteurs de ces actes ne sont guère inquiétés par la justice. L’affaire Khalifa ou encore plus récemment celles de Sonatrach et de l’autoroute Est-Ouest en sont de parfaits exemples.         

    Safia Berkouk
  • tunisie -algerie watch dictature

     

  • no moment

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  • Le RCD demandera un débat général à l'APN sur les récents événements

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      Le quartier populaire de Belcourt à Alger transformé en champ de bataille. Des groupes de jeunes affrontent la police à coups de ...
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    5. TF1 - Émeutes Algérie 07.01.2011

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    6. Algerie: emeutes, alger, tunis

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      action/réaction: encore une fois ce pouvoir me donne malheureusement raison, le pouvoir ne nous laisse pas construire nos pas, il ...
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    7. YouTube Emeute alger oran 05 01 2011

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    8. Emeutes algerie 2011

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      émeute Algérie 2011 bab el oued International monde alger algérie bab el oued contestation manif manifestation affrontement ...
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    9. Emeute Algerie , un systéme suicidaire ...

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      En Algérie les recettes des hydrocarbures (gaz et pétrole) ont rapporter près de 57 milliards de dollars en 2010 , une grosse partie ...
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    10. Emeute 2011 en Algérie(Emeutes 2001 vs Emeutes ...

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      Émeutes Alger, Émeutes 2011 Algérie, Algérie, kabylie, Urgent émeutes Algérie
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    Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a annoncé dimanche 09 janvier que son groupe parlementaire à l'Assemblée populaire nationale(APN) demandera un débat général sur les émeutes survenues dans des villes et localités du pays.

    Dans un commun communiqué, repris par l’APS, le RCD appelle "l'ensemble des patriotes à rester mobilisés pour donner une traduction organisée et adaptée au soulèvement de la jeunesse".

    Il demande  "la libération totale et inconditionnelle de tous les détenus".

    Le RCD a ajouté qu'il "entreprend d'ores et déjà des contacts avec toutes  les forces politiques et sociales persuadées que la prolongation du statu quo  ne peut mener qu'à l'enterrement de l'Algérie démocratique et sociale pour laquelle  se sont battues et sacrifiées des générations entières".

    Le RCD a par ailleurs qualifié d"incohérentes" et  "choquantes", les mesures prises par le gouvernement pour réduire les prix  de produits alimentaires de base. Il a estimé que "l'exonération de l'IBS n'aura aucun effet sur la  baisse des prix puisqu'elle concerne un prélèvement annuel sur le chiffre d'affaires".

    Selon le RCD, "cette disposition ne profitera qu'à la production et/ou la distribution".         

    Elwatan.com
  • youtube ,les brèves!!!!!

  • LE CYNISME DE LA MAFIA AU POUVOIR,et je m'en foutisme de la mafia au pouvoir- pouvoir tous bandits ni foi ni honte boutef ,tout les ministres ,les walis les pdj,et certains partis - fln-rnd- pt louiza -parti aboujedra

    Mohamed SAMRAOUI

    Ex-officier supérieur de l’Armée Nationale
    Alors que les émeutes qui viennent d´embraser l´Algérie depuis le 5
    janvier 2011 s´étendent à l´ensemble des wilayas du pays, et que les
    premiers martyrs de la Dignité et de la Liberté viennent de tomber à
    Msila et Tipasa, la junte au pouvoir et sa façade civile, autistes à
    tout changement politique, n´opposent aux revendications légitimes des
    citoyens et notamment de sa jeunesse que la force brutale de la
    répression, c´est à dire le seul moyen dont elles excellent.
    Des provocateurs infiltrés par le DRS dans les rangs des manifestants
    tentent de détourner les aspirations au changement en commettant des
    saccages et en s´attaquant aux biens privés. Les jeunes ne doivent pas
    tomber dans le piège et ainsi justifier le recours à une intervention
    de l´armée.
    Les jeunes manifestants, tout comme ceux qui sont sensés les encadrer,
    doivent être conscients de ce devoir et ont l´obligation de canaliser
    les forces de cette jeunesse afin de substituer la « culture de la
    force » par la « force de la culture », afin que soit réalisée
    l´instauration d´une deuxième république, libérée de tous les
    prédateurs et despotes qui ont pris l´Algérie en otage depuis 1962.
    Après quatre jours d´émeutes, pendant lesquels la jeunesse a crié haut
    et fort son désespoir et a réclamé à sa manière ses exigences en
    matière de libertés et de justice sociale, le pouvoir vient une fois de
    plus s´illustrer par son cynisme. Il n´a rien trouvé de mieux pour «
    acheter la paix sociale » pendant  huit mois que de…. supprimer les
    droits de douanes et taxes pour les importations.
    Cette mesure incroyable – puisque les importations des produits de
    premières nécessités sont sous le « monopole » des barons du régime-
    permet aux opérateurs de profiter davantage de la crise puisque
    l´exonération fiscale leur garantit une plus value de 41% sur les
    bénéfices. En un mot, le « matelas » de 150 Milliards de dollars de la
    rente des hydrocarbures va être pompé à fond.
    Ces criminels sont pires que les vautours, tous les moyens sont bons
    pour dépecer l´Algérie, ils gèrent le pays comme une épicerie, sans
    plan, sans prévision et sans stratégie, le seul mot d´ordre: profiter
    au maximum !
    Il est temps de mettre à la porte cette caste d´imposteurs sans foi ni
    loi, qui a ruiné un beau pays, poussé ses enfants vers l´exil, la harga
    ou le suicide, et dont le mode de gestion ne se limite qu´à la
    répression ou la corruption.
    Vingt ans après le sinistre 11 janvier 1991, date du coup d´état sensé
    sauver la république du péril vert, les résultats sont là :
    Une société meurtrie, divisée et apathique.
    Une classe politique vassalisée
    Une jeunesse brimée, rongée par le chômage, l´indigence intellectuelle,
    les fléaux sociaux et n´ayant que pour seules alternatives soit le
    maquis soit l´exil.
    Une économie gangrénée par la corruption, les détournements et les
    scandales à répétitions.
    Une administration obsolète et désorganisée mais possédant un art
    raffiné dans les fraudes électorales
    Un système éducatif et un système de santé dans un état de délabrement
    avancé.
    Une justice qui obéit au doigt et à l´œil à une junte irresponsable,
    incompétente et désavouée.

    A la veille de la commémoration de cette date fatidique, les jeunes
    sont appelés à manifester en masse le 11 janvier 2011 à travers
    l´ensemble du territoire national, sans violence et sans saccage pour
    dire « 20 ans barakat » et reconquérir l´ indépendance authentique de
    l´Algérie.

    GLOIRE AUX CHOUHADAS , VIVE L´ALGÉRIE.



  • LAA JICHE ! LAA CHAAB ! : Les Révoltés anonymes face aux négociants de l’ombre !

    Zineb AZOUZ

    La tempête et l’explosion que tout le monde craignait et que beaucoup espéraient secrètement, sonnent à nos portes hermétiques.

    Cette colère que nous n’avons pas été capables ni d’insuffler ni d’encadrer n’est à l’évidence portée ni par un mouvement organisé, ni par un syndicat, ni même par des comités de quartier.

    Les effluves mêlées de colère et de bombes lacrymogènes sont l’œuvre des jeunes, même des très jeunes, ceux qui n’ont connu ni le FIS, ni les élections annulées, encore moins le 5 Octobre, ceux dont personne ne veut, ceux qui n’ont rien et n’attendent rien ni du pouvoir ni de ses sujets !

    Pendant que nos analystes programmés parlent d’émeutes du sucre, de l’huile et des bols vides, ces chardons juvéniles qui ne sont pas concernés directement par les prix de ces produits, nous expliquent à leur façon, les émeutes du ras le bol, de la dignité bafouée, de la haine de soi, à cause de prédateurs qui leur ont sucé leur enthousiasme et leurs ambitions d’une vie normale, avant même qu’ils ne soient nés.

    Ces Algériens nés pour la plupart après 1992, à travers les mairies qu’ils ont brûlées, entre autres états civils qui témoignent du jour où ils ont été livrés à cette jungle des « SI Flène », et des « Si Feltène », ne font que vomir leur rejet profond d’une société d’assimilés es-kfaza, et d’un pouvoir sadique qui les humilie jusque dans les cènes qu’il leur offre, de fils de riches, qui roulent en 4X4, qui couinent en français, qui mangent au resto chic du coin, et qui parlent des affaires de papa chez les sauvages. Ils ont en eu marre de prendre racine pendant des heures, et de baigner dans la sueur des files d’attentes, pour pouvoir retirer un certificat de chômeur ou un bon de « Panier de Ramadan ».

    Ces jeunes ne connaissent ni le FMI ni l’OCDE ni les leurs courbes de la honte que nos experts sont fiers de singer avec ces assurances parfois péremptoires, toujours risibles, des perroquets et des eunuques.

    Ils ne connaissant pas non pus l’AQMI que le correspondant d’El Jazeera s’est senti obligé de citer en nous rappelant l’adresse de sa succursale Algérienne ou sa résidence secondaire en Kabylie, une Kabylie qu’il connaît si bien qu’il lui a annexé, lors de son reportage, la ville de Constantine

    Mais ce qui est fort intéressant et à relever, est que ces jeunes ne cherchent pas à s’encombrer du ou des noms de leurs tyrans, et ils n’ont que trop raison ! Ils n’en ont rien à faire. Ils sont trop jeunes, et trop pleins de vie, pour s’encombrer la tête de noms de vieilles crapules finissantes.

    Curieusement, c’est toujours la foire aux célébrités de circonstance, en ces temps de trouble, lorsque la vase remonte à la surface. C’est toutes les impuretés qui remontent avec.

    C’est aussi, bien souvent, que retentissent les trompettes de la retraite stratégique. Celle des vieux briscards qu’on met au devant de la scène pour mieux les sacrifier. Kbeche el Aïd.

    Un savant dosage de boucs émissaires, prélevés dans le bétail du Jich, et celui du Chaab, qu’on envoie faire leur traversée du désert, après avoir tant brouté dans les pâturages du peuple. C’est le moment de fourguer la pilule, entre stigmatisations qui ne disent pas leur nom, et nomination de technocrates miraculeux. La potence ou à la retraite anticipée pour les uns, le tapis rouge, en toile synthétique pur Taïwan pour les autres.

    Sauf que cette rue qu’on méprise et qu’on ignore, n’aime ni les uns ni les autres, et qu’elle n’a jamais hurlé « jich, chaab, maak ya flene » Tout comme elle se fiche comme de sa première reffa de chemma, de ces élites qui ne savent plus à quel saint patron se vouer, en attendant d’être logées au Georges V.

    Ces anonymes qui vivent dans la rue et de la rue ne connaissent ni les citadelles du pouvoir ni leurs accès, il leur a suffi d’en subir les affres au quotidien, Depuis qu’ils ont vu le jour dans ce pays.

    Ils laissent les intrigues de palais à ceux qui font les révolutions dans les salons feutrés, qui roulent dans les voitures blindées et se pavanent dans les réceptions des ambassades, réservées aux beggaras,

    Ces beggaras qui se prennent au sérieux, parce qu’ils ont réussi à voler quelques centaines de millions de dollars, qui veulent encore nous faire croire qu’il suffit de changer de têtes pour changer de système, ceux qui, une fois de plus souhaitent brader le sacrifice de nos victimes, nos souffrances et notre histoire, ceux dont le rôle premier est de maintenir la nation et ses richesses sous le joug des places financières internationales et des bon points qui vont avec, ceux qui savent qu’ils ne doivent leur survie Boulitique qu’à leur coefficient de platitude internationale, ces proconsuls et ces chambriers de « PIPE LINE » qui ne mûriront jamais et ne sortiront en aucun cas de leur statut de nains et de mineurs pour ne pas dire d’eunuques et qui sont certainement en train de se moquer de ce qu’ils appellent un chahut de voyous.

    Forts de leurs soutiens d’outre-mer, de leurs accointances fétides avec les gendarmes du monde et leurs dogmes, au pire ils pensent qu’ils vont encore négocier des mandats de survie et nous lâcher en retour quelques subventions sous forme réductions d’impôts pour le plus grands plaisir des barons de l’économie, saupoudrées de remaniements avec, pourquoi pas, des fossiles ressuscités ou des leaders flambant neufs sortis des éprouvettes du système.

    La rue est en ébullition, personne n’est capable de prévoir ce qui va en sortir ou en rester, des anonymes font l’actualité pendant que l’opposition fait profil bas, que le peuple ferme les yeux et que les filous non identifiés continuent de négocier avec le pouvoir camouflé.

    Face à l’absence de discours, face à ce vide politique et éthique, face à ce Maghreb qui ne veut pas se relever et exister en dehors de son statut d’indigène-land, les exclus de l’école, ceux que le pouvoir croyait occuper un temps avec les matchs de foot, sont en train de construire sans le savoir, la future expression identitaire de leur pays.

    La rue a tout résumé en scandant tout à l’heure : LAA JICHE ! LAA CHAAB !

    A bon entendeur salut.

  • Peut-on parler d'un nouvel octobre 88 ? L'analyse de Benjamin Stora

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    - Les émeutes algériennes rappellent celles d'octobre 1988, qui ont amené le multipartisme. Assistons-nous à un bégaiement de l'histoire ?

    « Les similitudes sont troublantes. Or, il y a des différences profondes. En 1988, la société était en effervescence, travaillée par des mouvements politiques (Ligue des droits de l'homme, mouvements berbéristes, féministe ou... islamistes). Cette effervescence a porté des coups au FLN, parti unique. Ce n'est plus le cas. Les partis et les intellectuels sont marginalisés, affaiblis. Aujourd'hui, les émeutiers n'attaquent pas que les bâtiments du pouvoir. Autre chose, l'armée semble en retrait. Pour l'instant, on ne la voit pas. Laissant le terrain à la police anti-émeute. En 1988, des centaines de jeunes avaient été tués. Il y a aussi, aujourd'hui, grâce à Internet, la possibilité de savoir instantanément tout ce qui se passe. Enfin, le pays sort d'une longue guerre intérieure entre l'État et les islamistes, épuisé.

    Il n'y a aucun point commun ?

    « Ce qui perdure, c'est le sentiment que le système politique est bloqué depuis de nombreuses années. Il n'y a pas d'accession au pouvoir des nouvelles générations. En Algérie, comme en Tunisie ou au Maroc, on a aussi ce problème des diplômés chômeurs. Ce sont des jeunes de 20 à 30 ans qui, à bac + 4 ou + 5, sont en panne d'avenir. Ils voient le monde bouger, notamment les pays du Golfe, la Chine ou le Brésil et sont rongés, dans leur pays, par un sentiment d'inutilité et d'immobilisme.

    Pourtant, l'Algérie est riche. Elle n'a même plus de dette, alors que celle-ci l'étranglait en 1988...

    « C'est vrai. À 90 dollars, le prix du baril de pétrole est très haut. Celui du gaz flambe. Les caisses de l'État sont pleines. En même temps, la redistribution des richesses n'est toujours pas faite. On est encore dans la situation de l'enrichissement d'une toute petite partie de la population. Dans le même temps, d'ailleurs, la classe moyenne s'appauvrit. Le seul projet politique existant semble celui de la perpétuation du régime par lui-même. »

    Les infrastructures du pays n'évoluent pas ?

    « Quand on va en Algérie, on voit des modifications. Il y a eu notamment la construction de l'autoroute Est-Ouest (de la frontière marocaine à celle avec la Tunisie, NDLR). Des dizaines de milliers de logements ont aussi été construits à la périphérie des villes.

    Simplement, cette apparition de l'urbanité provoque des désirs classiques : l'emploi, le logement, les loisirs. Dans les grandes villes, après 20 heures, il ne se passe rien. Il ne faut pas croire que les sociétés du Maghreb ne sont travaillées que par la religion. Elles sont pénétrées en force par une modernité dont les désirs de vie - y compris l'ascenseur social - sont frustrés. Il y a ce chiffre révélateur : dans les trois pays du Maghreb, le taux de fécondité est passé de 6-7 enfants par femme en 1975-1985 à 2 aujour-d'hui. En même temps, pour que ça change, il faut des oppositions démocratiques suffisamment enracinées dans la société. Ce n'est pas le cas. » •

    Dernier ouvrage paru : « Bibliographie de l'Algérie indépendante, 1962-2010 », éd. CNRS, 2011.

    Source : La voix du Nord

  • nos malheurs viennent uniquement de la france et ca depuis 1830 et ca continu sur le maghreb et cote d'ivoire et niger qui soutient tous les dictateurs.

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    Alors que les violences s'étendent en Algérie, la France se montre particulièrement réservée. Vendredi, lors de son point-presse quotidien, le Quai d'Orsay s'est retranché derrière un banal : «Nous suivons la situation avec attention».

    Lors d'un voyage en octobre à Alger, alors qu'elle était ministre de la Justice, la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie avait pourtant parlé des relations franco-algériennes comme étant «très étroites, un peu comme dans un couple».

    Plusieurs raisons pourraient expliquer la réserve affichée par la diplomatie française. Il y a d'abord les intérêts économiques français en Algérie, mais aussi la présence en France d'importantes communautés maghrébines. «Si jamais la situation empirait, la France craint un débordement de l'immigration en France avec les tensions que cela comporte», estime Karim Pakzdad, de l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris).

    La retenue française vient aussi des accès de tension survenus au cours des deux dernières années avec Alger qui, bien qu'aujourd'hui résorbés, ont marqué les esprits au Quai d'Orsay. En février 2010, l'ex-chef de la diplomatie française Bernard Kouchner avait ainsi affirmé que la relation franco-algérienne, passionnelle depuis près d'un demi-siècle, serait «peut-être plus simple» lorsque la génération de l'indépendance algérienne ne serait plus au pouvoir. Alger avait vivement réagi et refusé toute visite du ministre.

    La France aussi silencieuse sur la Tunisie

    Paris se montre tout aussi silencieux sur la situation tendue en Tunisie. La France, souvent prompte à défendre la liberté d'expression dans le monde, n'a pas lancé d'appel à la libération de blogueurs et cyber-dissidents arrêtés. «Le silence des alliés de Tunis n'est pas sain. On laisse à Zine El Abidine Ben Ali (président de la Tunisie) le temps de se retourner (...) On le soutient, on fera comme d'habitude», déplore Souhayr Belhassen, de nationalité tunisienne, présidente de la La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) basée à Paris.

    Les raisons de cette retenue pourraient être les mêmes que pour l'Algérie. La relation s'était aussi sévèrement refroidie entre Paris et Tunis après des critiques en novembre 2009 du même Bernard Kouchner suite à des arrestations de journalistes tunisiens. Il s'était dit «déçu» et avait qualifié ces détentions d'«inutiles». Tunis avait alors dénoncé une «ingérence étrangère inacceptable».
     
    Source : Le Parisien

  • Massacres: plus de 50 morts à Kasserine Thala, Feriana, Regueb,Meknassi

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    De violents affrontements se sont poursuivis entre la nuit de samedi et ce dimanche matin ayant entrainé plus de 50 morts dans les villes de Thala (16), Kasserine (22), Meknassi (2), Feriana (1) et Reguab (8). Les forces spéciales et des milices parallèles (escadrons de la mort) ont utilisé des balles réelles pour venir à bout des manifestations qui ont duré jusqu’à l’aube de la matinée d’aujourd’hui. Des témoins sur place ont qualifié ce qui s’est passé de « massacre des civils. ». Les forces spéciales ont tiré sur les cortèges funèbres et empêché les cérémonies d'ensevelissements.
    Kalima a appris que la police a tiré à balles réelles sur le cortège funèbre d’un manifestant tué par balles, obligeant à l’abandon du cercueil de ce dernier sur la route menant au cimetière. Des sources ont déclaré que le nombre de morts définitif n’a pas pu être déterminé. Néanmoins vingt deux personnes auraient été tuées par les forces de l'ordre durant les affrontements d’hier à Kasserine. A la cité Ennour dans la ville de kasserine, cinq manifestants ont été tués. Il s’agit de Raouf Bouzidi, Salah al Fridhi, Mounir Mbarki, Mohammed Lassoudi et Abdelkader Boulaabi. Dans la cité Ezouhour, trois personnes sont mortes. L’identité de seulement l’un d’entre eux a été révélée, il s’agit de Salah El Boughanmi.
    16 personnes au moins ont été tuées et plusieurs autres grièvement blessées par balles dans des affrontements entre manifestants et forces de sécurité à Thala. Il s’agit de Marwan Jomli, Ahmed Boulaabi, , Nouri Boulaabi, Marwane Mbarek , Nouri Boulaabi, Marawne Anemri, Ghassane Ben Taib Cheniti, Mohamed Omri, et un vielliard âgé de 90 ans, de nom de Bechir El Mbarki asphyxié par les gaz lacrymogènes.
    Les mêmes sources ont fait état de trois cadavres jetés dans l’oued proche de l’hôpital régional de Kasserine.
    Dans la ville de Feriana, des sources ont fait état d’un bilan provisoire de plusieurs blessés et de la mort d’un jeune de 13 ans dont l’identité n’a pas été encore révélée ; une vingtaine de personnes grièvement blessées ont été transférés vers l’hôpital Habib Bourguiba de Sfax et vers celui de Kasserine.
    Dans la ville de Meknassi, les affrontements qui se sont poursuivis ont fait deux morts, Chihab Alibi et Youcef Fitouri, et sept blessées graves ont été transférés vers l’hôpital de Gafsa.
    A Reguab (au centre,90 km de Sfax), des affrontements ont fait plus de 8 morts et 7 blessés graves dans la nuit du samedi à dimanche.
    Par ailleurs, le consulat de Tunisie à Pantin, a connu, le dimanche 9 janvier, un explosif qui a causé des dégâts légers sur le portail. Suite à cet incident, l’ambassadeur de Tunisie, Raouf Najar, a déclaré que l’ambassade était victime d’un attentat terroriste qui serait dû à l’amplification des événements de protestation sociale qui secouent le pays.

    Radio Kalima

  • youtube émeute algerienne contre le pouvoir et état d'urgence

  • De l’émeute comme forme d’expression politique et sociale

    Par : Mustapha Hammouche
    )

    Cela fait bien une décennie que le pays vit au rythme des émeutes, quartier après quartier, village après village, région après région. Ce qui a changé, depuis quelques jours, c’est que, pour la première fois, l’on assiste à une révolte nationale simultanée.
    Alors que les signes de malaise et de désespérance s’accumulaient depuis son avènement, le régime, verrouillant l’une après l’autre toutes les voies d’expression contestataire structurée, il concevait ses propres formules de légitimité : taux record de participation électorale, plébiscites brejnéviens…
    La technique des “quotas” et l’arme de l’agrément réduisaient l’opposition politique à un rôle de figuration choisie. La vie sociale était contrainte au monopole de l’UGTA, syndicat officiel et la vie associative réduite à un réseau de comités de soutien. La société civile, choisie elle aussi, et faite de syndicats et d’associations maison, répondait, comme la classe politique, à une logique d’arrangement “rente contre soutien”. Toutes les expressions structurées et autonomes sont vouées à la répression. De l’article 144 bis du code pénal dont la presse a fait les frais à l’interdiction de fait des syndicats autonomes et au matraquage des médecins, des instituteurs et des professeurs, jusqu’à la révision de la Constitution qui réduisait le gouvernement à une collection de ministères, le régime n’a fait que traquer l’initiative, y compris dans les institutions.
    L’état d’urgence est, depuis bientôt deux décennies, résolument maintenu comme ultime recours contre l’expression politique ou sociale. Pendant qu’il cultivait l’intolérance contre les formes des revendications démocratiques, le pouvoir s’employait à éteindre dans la précipitation, les foyers de protestation spontanée qui s’allumaient chaque jour quelque part, cédant, ici, le goudronnage d’une route, consentant, là, à livrer un quota de logements sociaux, ou arrêtant et jugeant, là-bas, les émeutiers. Le gouvernement avait bien conscience de n’écouter plus que les violences quand, après avoir répondu aux émeutes de Diar Echems par des relogements, il avertissait, après coup, que ce n’est pas par la violence qu’on obtiendrait des avantages ! La politique de réconciliation nationale, vécue pour ce qu’elle est, une concession à la capacité de nuisance islamiste, avait entre-temps, produit son effet pédagogique. Alors que les “repentis” jouissaient du blanchiment de l’argent du terrorisme, les autorités promettaient la prison aux harragas.
    La corruption rentière des opinions et l’étouffement de celle qui n’adhère pas au modèle rentier ont eu raison de la contestation organisée. Il n’y a plus de place que pour la forme la plus incivique des contestations : l’émeute anarchique.
    Dans le discours lu par son conseiller devant la conférence nationale sur “la politique sectorielle de prise en charge de la jeunesse”, en 2007, le président de la République appelait “nos jeunes à prendre en charge leur destin en jouant un rôle actif dans le développement de leur pays et de s’organiser de manière à devenir de véritables acteurs du changement”. Depuis, quelque chose a-t-elle été faite en ce sens ?
    N’est-ce plutôt la pratique du pouvoir qui a homologué l’émeute comme ultime et unique voie de
    dialogue politique et social ?