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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 164

  • La chèvre de monsieur le ministre

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    par Abed Charef

    Un ministre n'est pas tenu d'être cohérent. Il doit se contenter de défendre le discours du chef. Et de soutenir que c'est une chèvre. Même si elle vole.

    Les restrictions introduites par la loi de finances 2009 sur l'investissement étranger ont-elles eu un effet sur l'afflux de capitaux vers l'Algérie ? Non, répond le ministre des finances. M. Karim Djoudi affirme même qu'une augmentation des flux financiers a été enregistrée en 2009, en raison de l'augmentation du capital des banques et des sociétés d'assurances. Quant aux investissements directs, le ministre évoque de simples malentendus, qui auraient été dissipés après que son ministère et la Banque centrale d'Algérie aient fourni les informations adéquates pour dissiper le malaise.

     La poste est-elle arrivée à répondre à la demande en liquidités exprimée par les Algériens pendant le Ramadhan ? Non, reconnait le ministre des Postes et nouvelles technologies, M. Moussa Benhamadi. Des retraités et des salariés ont eu toutes difficultés pour accéder à leur argent, a-t-il dit, précisant qu'il s'agit là d'un problème récurrent, qu'il est impossible de résoudre avec les méthodes traditionnelles. Il faut passer à un autre type de société, où l'usager utilisera le chèque et le paiement par carte bancaire pour régler les transactions de la vie quotidienne.

     Voilà deux ministres, membres d'un même gouvernement, appartenant à la même génération, confrontés à deux questions épineuses touchant leurs secteurs respectifs, et qui s'expriment dans la même émission de radio à vingt quatre heures d'intervalle. Quelle attitude adoptent-ils ? Leurs réponses sont totalement différentes, dans le fond comme dans la forme. L'un, enfermé dans la langue de bois, avec le sentiment de se trouver dans une tranchée qu'il doit défendre coûte que coûte, a des soucis biens précis: défendre des choix économiques qui ne sont probablement même pas les siens, soutenir vaille que vaille qu'il s'agit d'une chèvre, même si elle vole, pour finalement justifier des décisions dites «politiques», en réalité des décisions non rationnelles.

     Le second regarde la situation telle qu'elle est, avec toutes les difficultés qu'elle comporte. Il mesure l'ampleur des problèmes, et se rend compte qu'il est impossible de les résoudre sans changer radicalement de méthode. Il est inutile de promettre plus de billets dans les agences postales, car ce serait une fausse solution. D'ailleurs, la mission de la poste doit changer, pour offrir d'autres services et accompagner la modernisation éventuelle de la société, dit-il.

     Ce décalage dans le discours et dans la manière des dirigeants d'aborder les problèmes est très fréquent. MM. Djoudi et Benhamladi l'illustrent jusqu'à la caricature. M. Djoudi a ainsi insisté sur la portée de la loi de finances complémentaires, affirmant qu'elle va permettre de maintenir un taux de croissance élevé et qu'elle n'a pas d'impact sur les investissements étrangers directs. « Au début, cette règle a posé un problème d'explication. Aujourd'hui, les choses se font correctement», a-t-il dit. Pourtant, l'ANDI, agence chargée de la promotion de l'investissement, affirme que la baisse des investissements étrangers est de 80 pour cent. Ce qui se passe de tout commentaire. Il y a eu 102 projets d'investissements en 2008, et seulement quatre l'année suivante. Des chiffres ridicules, indignes d'un pays dont le PIB est supérieur à 100 milliards de dollars et dont les importations frisent les cinquante milliards de dollars.

     Sur sa lancée, M. Djoudi a affirmé que l'Algérie connaît un taux de croissance « fort » depuis plusieurs années, et qu'elle offre une « visibilité » pour les investisseurs. Pour un pays qui dispose des financements, de la main d'œuvre et d'un marché aussi important, le seul taux acceptable devrait être à deux chiffres, alors qu'en Algérie, il atteint timidement les cinq pour cent, ceci au cas où les chiffres publiés seraient crédibles.

     Quant à la visibilité, il faut supposer que M. Djoudi dispose d'un appareil de vision très particulier, car si les étrangers se plaignent beaucoup des difficultés de travailler en Algérie, leur hantise reste précisément le manque de visibilité, en raison du changement très fréquent de législation et de procédures.

     Mais qu'à cela ne tienne. M. Djoudi persiste et signe. Pour lui, tenir un discours nationaliste, c'est coller au discours du chef, s'accrocher à la langue de bois, et défendre « la ligne » par tous les moyens. C'est cela, un bon ministre. A l'inverse, M. Benhamadi estime que ceux qui écoutent son discours sont des gens raisonnables, capables d'analyse, ou faisant au moins preuve d'un certain bon sens. Le discours qu'il leur destine porte donc cette empreinte, faite de cohérence et de pédagogie.

     Mais en Algérie, la cohérence n'a pas sa côte. On lui préfère l'obéissance aveugle, et la défense de la vérité : la vérité du chef, évidemment.

  • benbouzid dehors,alors les terros, les haragas,les drogués nos fils ,quesque tu vas en faire? assez, foutez le camps 20ans, barakat

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    Des commissions dans les établissements scolaires: Les enseignants sur le qui-vive

    par Moncef Wafi
    L'actuelle rentrée scolaire, placée sous l'éventualité d'une menace de débrayage soutenue par la Coordination nationale autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) qui avait, rappelons-le, dans un communiqué rendu public le mois dernier, menacé de l'entamer par un mouvement de protestation si le ministère de l'Education nationale «continue à négliger les revendications des enseignants», semble se passer sous de bons auspices même si une imperceptible tension bruisse toujours. Une grogne à peine contenue par des enseignants qui ont déjà décrété cette année comme celle de «la chasse aux enseignants». De son côté, le ministre de l'Education nationale a estimé que toutes les conditions sont mises en place pour une année scolaire réussie et, à propos du spectre des grèves, Benbouzid rassure élèves et parents. «Toutes les conditions sont mises en place pour une année scolaire sereine et studieuse», décrétera-t-il.

    Une volonté de ne plus revivre les différents débrayages qu'a connus l'Ecole algérienne l'an dernier, et qui avaient fait sérieusement planer le spectre d'une année blanche sur les lycées, et dont le suivi est délégué aux autorités locales qui auront à prendre en charge toute «tentative de perturbation» de l'année scolaire. «Une répression par procuration», ironise Kader, enseignant dans un lycée à la périphérie d'Oran. En effet, à Oran, à l'instar de toutes les wilayas du pays, la direction de l'Education a reçu des instructions formelles de la part du wali de «neutraliser toute tentative de perturbation en appliquant la loi».

    Le premier responsable de l'exécutif de la wilaya avait annoncé, le mois dernier, lors de la réunion tenue à l'hémicycle de la wilaya, que tout mouvement de protestation sera confronté aux forces de l'ordre. L'Etat, en appelant les walis et les directeurs de l'Education, à travers les instructions du ministre de l'Education, à intervenir pour régler tous les problèmes qui surgiront au niveau de leur wilaya, dont les grèves, est très mal perçu par le corps enseignant, déjà mis mal à l'aise par une rentrée qui focalise toutes les attentions sur eux. «On a l'impression d'être les méchants dans cette histoire», analyse Nourredine, enseignant de langue anglaise dans un lycée d'une des communes d'Oran. «Avec cette augmentation des salaires, qui n'en est pas une à vrai dire, Benbouzid nous jette en pâture à son administration et ses circulaires qui tendent à davantage pénaliser l'enseignant», ajoutera-t-il.

    Un sentiment de «persécution» partagé par nombre d'enseignants qui commencent à cultiver une paranoïa expliquée par les mesures draconiennes prises par l'Administration contre tout manquement, même minime, aux règles de travail et la circulaire ministérielle, relative aux absences, est brandie en étendard de la méfiance des enseignants envers le département de Benbouzid. «C'est une manœuvre afin d'éviter la grève pour préparer le terrain au passage en force du nouveau code du travail qui prévoit une retraite après 40 ans de travail», expliquera Mohamed, enseignant de langue française à Relizane et affilié au Cnapest.

    Par ailleurs, et selon certains enseignants à Oran, et dès le troisième jour de la rentrée scolaire, une commission ministérielle était à pied d'œuvre pour contrôler si les enseignants ont déjà entamé le programme en demandant de voir les cahiers de texte ainsi qu'en interrogeant et l'enseignant et les élèves sur les premiers cours. Une décision de commencer le programme officiel, la première semaine des classes, qualifiée d'inepte puisque, et selon beaucoup d'avis, cette période était mise à profit pour des révisions et des rappels des cours de l'année précédente. L'autre nouveauté constatée pour cette rentrée est le fameux test d'évaluation des élèves dans certaines matières pour tester leurs prérequis en maths, arabe et français avec, au bout, un imprimé à remplir et à renvoyer à l'académie. Ainsi entre satisfecit officiel, méfiance, menace de grève, d'un côté, et de représailles, de l'autre, l'année scolaire qui vient juste de démarrer n'a pas encore livré tous ses secrets.

  • Le tirailleur marocain Ben Bella, l’infiltré du FLN

       


     Le général De Gaulle «avait programmé en juin 1958 la mise au pouvoir de Ben Bella dans quatre ans, avec l´espoir de conserver 70% du pétrole et d´avoir la main mise sur le Sahara» a révélé, dans une émission de radio, Jean Méo qui fut son chargé de mission (1958-1960), puis Pdg du groupe pétrolier Elf-Erap (1964-1972). 

    Voici donc une nouvelle pièce du puzzle historique algérien délivrée au compte-goutte, découverte par hasard. Le casse-tête de l’écriture de notre Histoire cause des migraines à plusieurs générations d’algériens devenus schizophrènes et paranoïaques à force de se triturer les méninges sur les causes de la déliquescence chronique d’un Etat construit par des putschs, impostures, trahisons, forfaitures, mensonges et corruption. 

    Les moudjahiddines authentiques et les militants sincères de la génération de novembre savent beaucoup de choses mais ne disent rien. Tandis que la génération post-indépendance perd son temps à essayer de découvrir et de comprendre les vérités de notre glorieuse révolution dévoyée et de notre identité bafouée, selon les bribes d’information récoltées ici ou là. 

    On n’avait pas prêté grande attention aux propos accusateurs de la veuve de Abane Ramdane qui avait déclaré à la presse que Ben Bella a été fabriqué par les Français: «Naturellement, ce sont les Français qui lui ont fait cette propagande pour lui donner un nom. C’est à partir de là que les Français ont préparé un président pour l’Algérie… La France voulait donner un chef à la Révolution algérienne, le plus bête des chefs. C’est la dernière farce que la France nous a faite.» (Liberté du 8-11-2002) 

    Le personnage du marocain Ben Bella est un élément clé du bâclage de l’indépendance algérienne trahie par les manigances de De Gaulle et les complots des services secrets coloniaux. 

    Ben Bella héros de guerre français 

    Ben Bella Mohamed (son vrai nom) dit Ahmed, dit Hemimed, alias Abdelkader Mebtouche, alias Messaoud Meziani, serait né le 25 décembre 1916 (ou 1918), à Maghnia à la frontière algéro-marocaine. Fils de paysans marocains originaires de Marrakech, Embarek Ben Mahdjoub et SNP Fatma Bent El Hadj, propriétaires d'un terrain agricole et d’un café fondouk populaire. (1) 

    Appelé sous les drapeaux français en 1937, il effectue son service militaire au 141e Régiment d'Infanterie Alpine (RIA) à Marseille où il devint sergent. 

    Féru de football, il joua milieu de terrain dans l’équipe des Mitrailleurs 2.15 la saison 39-40. Il figure aussi dans l’historique des effectifs du club de l’Olympique de Marseille pour lequel il ne joua l’intégralité que d’un seul match officiel, où il marqua un but sur les 9 à 0 contre le FC Antibes. Ce passage éclair dans l’effectif de l’OM reste à ce jour un mystère. (2) 

    Selon sa biographie officielle, il effectua la campagne de France en 39-40 durant laquelle il aurait obtenu une croix de guerre pour avoir abattu un stuka allemand dans le port de Marseille, ce qui reste à vérifier. 

    Démobilisé, il est rappelé en 1943 et incorporé, non pas dans un régiment de tirailleurs algériens, mais au 5e Régiment de Tirailleurs Marocains (5e RTM), au sein de la 2e Division d'Infanterie Marocaine (2e DIM) au grade de sergent-chef, puis d'adjudant. 

    Il côtoya dans la campagne d’Italie d’autres marocains qui vont devenir célèbres comme Mohamed Oufkir, Driss Ben Omar El Alami, des tirailleurs tunisiens… et des tirailleurs algériens, dont les adjudants Mohamed Boudiaf et Mostefa Ben Boulaïd, le caporal Krim Belkacem, le sergent Larbi Ben M'Hidi, Rabah Bitat, etc… 

    Le sous-officier Ben Bella, âgé de 28 ans, avait les qualités des soldats marocains, «des guerriers rustiques, solides, courageux et faisant preuve d'un attachement infaillible à leurs chefs… capables d'endurer de très longues marches, en sachant parfaitement bien s'adapter aux exigences du combat, particulièrement dans la montagne. Ayant un sens inné de la manoeuvre et du terrain, ils possèdent une acuité visuelle étonnante, «l'oeil de crécerelle» (petit oiseau rapace diurne), leur permettant de distinguer le moindre déplacement adverse. Leur adresse au tir est également exceptionnelle. Autant de qualités qui vont s'exprimer, de façon encore plus éclatante qu'auparavant, dans la campagne d'Italie.» (3) 

    Ben Bella se distingua par sa conduite héroïque et sa détermination lors de la fameuse bataille de Monte Cassino. Il aurait été cité quatre fois pour son comportement au combat dont deux fois à l'ordre de l'armée, seul ou avec son régiment, le 5e RTA. 

    Ben Bella se voit remettre la Médaille militaire par le général De Gaulle en personne lors d'une prise d'armes en 1944, peu après la libération de Rome, qui consacre l'énorme sacrifice des soldats nord-africains en Italie. 

    Il raconte, lui-même cet épisode particulier de sa rencontre avec De Gaulle: «La première fois que nous nous sommes rencontrés, c’était en avril 1944, en Italie, au nord du Monte Cassino. Il avait insisté, contre l’avis des Alliés, pour que le corps expéditionnaire français participe à cette campagne. La plupart des troupes venaient d’Afrique du Nord. J’appartenais à une unité d’élite, le 5e régiment de tirailleurs marocains (RTM), basé à El Malah. Cet hiver-là, le froid fut terrible. Nous progressions dans les montagnes, pied à pied, repoussant l’ennemi à la baïonnette, à la grenade, à l’arme automatique, parfois à coups de poignard… De Gaulle nous a gratifiés d’une visite spéciale. Il allait, disait-on, décorer cinq ou six officiers. Moi, le sous-off, je ne me sentais pas concerné. Juste avant la cérémonie, le colonel me fait chercher : «Comment, vous n’êtes pas prêt? Dépêchez-vous donc, on vous attend !» De Gaulle, ce jour-là, m’a remis la médaille militaire pour faits de guerre exceptionnels.» (Tribune publiée le 26/10/1995 par Le Monde). 

    On peut lire dans les archives du Journal Officiel ce «fait de guerre exceptionnel». (Jo français du 19-11-1944, Décret du 9-11-1944 portant concession de médailles militaires). 

    «BEN BELLA MOHAMED, mle 6269, sergent-chef, N° R. T. : remarquable de devoir et de courage. Le 31 mai 1944, chargé d’une mission dangereuse avec une section de premier échelon, l’a remplie avec succès. Pris sous un violent tir de canon automoteur, s’est porté au secours d’un tirailleur blessé. Malgré l’intensité du feu ennemi, n’a pas hésité à se reporter en avant pour assurer la liaison devenue précaire à la suite d’un bombardement intense et prolongé.» 

     

     

    Le général Alphonse Juin, né à Annaba et surnommé l’Africain, commandant de la campagne d’Italie, a souligné les «brillants états de service» de Ben Bella.  Comme beaucoup d’autres maghrébins, Ben Bella avait signé pendant la guerre son pacte de fidèle serviteur de la France et du gaullisme, «à l’insu de son plein gré». 

    Infiltration et démantèlement de l’Organisation Spéciale 

    La guerre terminée, Ben Bella, démobilisé en juillet 1945, rentre en Algérie et s'engage dans le mouvement nationaliste «à pas de loup»

    Il décrit lui-même son parcours militant sur le Procès-verbal de son audition établi le 12 mai 1950 par la police coloniale après son arrestation à Alger. Etonnement détaillé et précis, ce PV ressemble étrangement à un rapport de mission circonstancié. 

     «J'ai commencé à faire de la politique juste après ma démobilisation. Je me suis inscrit aux AML (Amis du manifeste et de la liberté) mais je n'avais aucune fonction particulière ni aucune responsabilité. Aux élections municipales de fin 1945 ou début 1946, je me suis présenté sur une liste d'union indépendante. J'ai été élu et c'est quelques mois après cela que j'ai été sollicité par le PPA pour entrer dans le parti et organiser une section politique à Maghnia.» (4) 

    Contrairement à ce que rapporte plusieurs dictionnaires et biographies sommaires, Ben Bella n’a jamais «contribué à la fondation de l'Organisation spéciale (OS)», mais l’a rejoint après sa création, décidée par le Congrès du PPA-MTLD en février 1947

    Il le confirme lui-même dans le fameux PV : «j'ai rencontré Madjid. Je le voyais pour la première fois. Il m'a dit dans les grandes lignes ce que le parti attendait de moi. Une organisation paramilitaire, super clandestine venait d'être créée et le parti me mettait à la disposition de cette formation… C'est au cours de contacts successifs que Madjid m'a expliqué le détail de ma mission.» (4) 

    Ce Madjid, dont Ben Bella ne connaissait pas l’identité exacte à l’époque, était Hocine Aït-Ahmed qui devint chef d’état-major de l’OS, remplaçant Mohamed Belouizdad souffrant de tuberculose. Il fut qualifié dans le PV par Ben Bella «d’élément trouble et perturbateur». 

    Comment le nom de Ben Bella a-t-il été «recommandé»? Est-ce pour ses compétences militaires par ses anciens compagnons d’armes algériens ou marocains de la campagne d’Italie? Où par un autre biais. Seul Aït-Ahmed est aujourd'hui en mesure de répondre à cette question.

    La propagande coloniale de l’époque avait fait un «tapage médiatique» sur le rôle-clé de Ben Bella présenté à la fois comme «cerveau et chef du commando» de l’attaque de la Poste d’Oran dans la nuit du 4 au 5 avril 1949, qui rapporta plus de trois millions de francs. Cette version continue à être reprise de nos jours par les médias et des livres d’histoire.  Il n’en est rien.

    C’est encore Ben Bella lui-même qui le reconnaît : «C'est au cours d'une réunion de l'état-major de l'OS, à Alger, que Madjid nous a fait connaître l'intention du parti d'attaquer la poste d'Oran, pour se procurer de l'argent… Il m'a chargé de trouver sur place, à Oran, un local où nous pourrions en toute quiétude mettre sur pied le plan de réalisation d'une telle opération… A plusieurs reprises, je vous ai parlé de l'attaque à main armée perpétrée contre la poste d'Oran. Je viens de vous dire qu'il s'agissait d'une manifestation de l'OS, que ce coup de force avait été tenté pour satisfaire aux exigences des trublions politiques du M.T.L.D. Je vais donc par le détail vous dire tout ce que je sais sur cet attentat.» (4) 

    Ben Bella affirme qu’il n’a jamais été question qu’il fasse partie du commando, ni même Aït-Ahmed: «Pour ma part, je devais rejoindre Alger deux ou trois jours avant la date et revenir à Oran par le train de jour qui arrive à quinze heures. Madjid, lui, devait rentrer à Alger la veille, en prenant le train qui part d'Oran à vingt-deux heures environ. Ces consignes ont été scrupuleusement respectées et le 5 avril vers 13h je suis arrivé à Oran… C'est par le journal du soir Oran-Soir que j'ai connu le montant du vol et appris certains autres détails. Je devais reprendre le train du soir pour rendre compte de ma mission à Madjid… Dès le matin, j'étais rentré à Alger par le train de la veille, au soir, j'ai pris contact avec Madjid auquel j'ai rendu compte de ma mission. Là, se terminait mon rôle. Par la suite, j'ai appris par Madjid lui-même que l'argent avait été transporté chez Boutlelis où le député Khider devait en prendre livraison… Le produit du vol a été entièrement versé au MTLD par Khider» (4) 

    Le commando d’attaque de la Poste était composé de «Djelloul (Bakhti) Nemiche employé à la poste d'Oran, Ahmed Bouchaib, Boudjemaa Souidani, Mohammed Ali Khider (à ne pas confondre avec le député du même nom), Omar Haddad et d'autres militants. Khider fut chargé par Lahouel de se rendre à Oran pour transporter la somme à Alger. Conscient de l'enjeu, Khider utilisa sa voiture parlementaire, toujours protégée par la cocarde bleu, blanc, rouge pour accomplir sa mission. L'argent fut versé à la trésorerie du Parti. La police ne connaîtra les véritables auteurs, que bien plus tard…» (5) 

    Quelques semaines après cette spectaculaire opération, Ben Bella se retrouve propulsé à la tête de l’OS à la faveur de la «crise berbériste» qui provoqua une purge au sein du MTLD et la mise à l’écart d’Aït-Ahmed et des kabyles. 

    «Le chef national de l'OS, Madjid, est passé au berbérisme et le parti, en la personne de Khider, m'a chargé de m'occuper de l'OS… en juillet-août 1949… C'est à lui et à lui seul que je rendais compte de l'activité de la formation paramilitaire. C'est de lui et de lui seul que je recevais les directives et les consignes. Aucune décision grave, aucune réforme importante n'était prise sans en référer au député Khider. C'est d'ailleurs lui, qui, chaque mois, me remettait les fonds nécessaires à la rétribution des permanents de l'OS.» (4) 

    Durant la courte chefferie de Ben Bella, l’OS n’entreprendra aucune action importante. Et le temps que Ben Bella connaisse tous les rouages de l’organisation,… l’OS fut démantelée au printemps 1950. 

    La plupart des responsables de l’OS entreront en clandestinité, mais «Ben Bella, chef d'Etat-major de l'OS, fut appréhendé le 12 mai 1950 dans son refuge à Alger… Il n'avait pas pris la précaution de changer de domicile alors que l'alerte était chaude.» (5) 

    Avant son limogeage, Ait Ahmed avait rédigé une brochure intitulée “L'attitude du militant devant la police”, définissant le comportement en cas d'arrestation pour conserver le secret sur l'existence de l'OS, de ses membres et les caches d'armes. Ben Bella n’a donc pas respecté ces consignes et s’est mis tout de suite à table en livrant toute l’organisation. 

    «Toutes ces arrestations en chaîne -environ 500- opérées en mars-avril-mai 1950, amenèrent le démantèlement de l'OS et la saisie d'un nombreux matériel: mitraillettes, chargeurs, pistolet, cheddite, cordon bickford, mèche lente, détonateurs, amorces, grenades de modèles variés, postes émetteurs radio, documents, manuels militaires. L'Administration avait des preuves concrètes de l'existence organique de l'OS, de son armement, de sa structure hiérarchique et de sa subordination étroite au PPA-MTLD». (5) 

    Evasion rocambolesque

    Les quatre procès collectifs de l’Organisation Spéciale qui se sont tenus de janvier 1951 à mars 1952 ont été l’occasion de mettre en valeur Ben Bella et surdimensionner son rôle par rapport aux autres responsables (Aït-Ahmed, Boudiaf, Ben Tobbal, Ben Boulaïd, Bitat, Ben M’Hidi, Didouche, …). La presse coloniale brosse un portrait flatteur de Ben Bella comme «Chef de l’Organisation». 

    Sur les 363 militants arrêtés, 252 seront jugés, mais la justice française tient à protéger les «traîtres», en imposant le huis clos par un jugement de la Cour d’appel: «Tous les membres de l’association paramilitaire ne sont pas actuellement hors d’état de nuire et poursuivent leurs activités. Qu’il importe en conséquence de ne pas permettre, par un débat public, aux malfaiteurs non encore arrêtés de se rendre exactement compte de ce qui a pu être découvert par nos services de police, ni de ce qui a été révélé par les prévenus, d’une part, …, d’autre part, pour éviter que des vengeances ne soient exécutés contre les prévenus ou leurs familles…». (6) 

    Les responsables de l’OS en fuite ne sauront donc pas, au moment du procès, jusqu’à quel point Ben Bella les avait dénoncé et dévoilé tous les ressorts de l’organisation. 

    Deux ans après son arrestation, à peine le procès était-il terminé et l'avait condamné à huit ans de prison, que Ben Bella s'évade «miraculeusement» en avril 1952 de la prison de Blida, d’où il parvient à gagner tranquillement Le Caire via Marseille, Paris et la Suisse. 

    Cette évasion est évoquée dans le livre d’un cousin de Abane Ramdane: «Evasion rocambolesque de Ben Bella de la prison militaire de Blida en 1952 arrangée par les autorités coloniales en échange de sa coopération. Cet épisode opaque de l’itinéraire militant de Ben Bella lui sera sévèrement reproché par ses camarades de l’OS et du MTLD, notamment par Abane Ramdane qui l’accusera d’avoir trahi en livrant toute l’Organisation à la police française sans avoir subi la moindre violence.» (7) 

    Pour Yacef Saadi, la compromission de Ben Bella ne fait aucun doute. «Troublante évasion ! Chez les anciens on en parle encore. Ben Bella s'évade, qui plus est de la prison de Blida. À l'époque où il était président de la République, un ancien inspecteur principal de la DST, Mohand Ousmer le connaît fort bien. Il n'hésitera pas à répandre des informations sur “l'évasion” de Ahmed Ben Bella de cette prison de Blida dont il disait qu’elle avait été plus ou moins arrangée pour permettre à ce dernier d'arriver au Caire et ne pas manquer la grande effervescence populaire qui avait envahi les rues à la faveur de la déposition du roi Farouk par les “officiers libres”. Mais le plus important dans les propos de l'ancien officier de la DST, c'est la version qu'il donne quand il affirme que parmi les gens qui composaient la délégation extérieure du MTLD à cette époque-là, Ben Bella avait été retourné par les services spéciaux français souffrant alors d'un manque critique de renseignements sur la nouvelle direction politique de l'Égypte des militaires.» (8) 

    Au Caire, Ben Bella ne perd pas de temps et c’est par l’entremise du major Fathi Dib, chef des services secrets égyptiens qu’il est présenté à Nasser, gagne sa confiance et se met à son service au nom du panarabisme. 

    L’historiographie coloniale est très romancée : «Ben Bella voyage beaucoup entre l'Égypte et le Maroc, alors en pleine effervescence, l'Italie et l'Espagne. Il échappe de peu à des attentats organisés par les services secrets français (une bombe est déposée dans son bureau du Caire; un agent des services secrets tente de l'abattre dans le hall d'un hôtel) et gagne une réputation de baraka». (9) 

    Cet exil au Caire de Ben Bella, Khider et Aït-Ahmed, en qualité de représentants extérieurs du MTLD, leur octroie une participation «honorifique» dans le Comité Révolutionnaire d'Unité et d'Action (C.R.U.A.) créé en mars 1954.

    Mais il ne leur permettra pas de figurer dans la liste du Groupe de 22, réunis à Alger le 25 juin 1954, qui décideront du principe du déclenchement de la révolution armée et délégueront cette initiative à un groupe de six militants: Boudiaf, Ben Boulaïd, Ben M’Hidi, Didouche, Bitat et Krim, qui deviendront les six «chefs historiques» fondateurs du FLN. 

    L’intégrité de ces hommes ne fait aucun doute puisque la préparation et le déclenchement des opérations militaires du 1er Novembre, qui a ébranlé le pouvoir colonial, s’effectueront dans le plus grand secret, auquel même les trois exilés du Caire n’auront pas accès. 

    C’est Roger Wybot, lui-même qui l’explique. Directeur du Bureau Central de Renseignements et d'Action (BCRA) lors de la seconde guerre mondiale, puis Directeur de la Surveillance du Territoire (DST) de 1944 à 1959, il est entre autres, Commandeur de la Légion d'honneur, Commandeur du Ouissam Alaouite (Maroc), Grand Officier du Nicham Iftikar (Tunisie). 

    «Mitterrand, ministre de l'Intérieur, me fait téléphoner aussitôt ce jour-là par son directeur de cabinet adjoint, qui se lance dans une longue tirade accusatrice : 

    - Vous savez ce qui se passe en Algérie ? C'est proprement incroyable ! Des éléments étrangers, venus de l'extérieur, viennent d'y débarquer pour fomenter des troubles et provoquer une véritable rébellion. C'est absolument inadmissible ! Comment se fait-il que vous n'ayez pas prévu cette action étrangère ? La DST n'a pas fait son travail. 

    Je le laisse parler sans l'interrompre puis, lorsqu'il arrive au bout de son discours indigné, je réplique froidement : 

    - “J'ai le sentiment d'un léger malentendu. Tout d'abord, pour ma part, je ne crois pas à une intervention étrangère. L'explication est trop commode. Que des fonds, des armes, soient parvenus d'ailleurs, c'est probable. Mais c'est en Algérie même que le mouvement de révolte s'est développé, structuré, entraîné. 

    Ce n'est pas Le Caire qui est passé à l'action, mais le “CRUA.” A ce propos, je vous suggère de vous reporter à mon rapport de mars 1954. Tout ce qui arrive aujourd'hui y était annoncé, les chefs de la rébellion nommés, les effectifs, méthodes, intentions, plans analysés. Ce document complet, il est sur le bureau du ministre de l'Intérieur depuis cinq mois.

    Le gouvernement a changé mais ce rapport, j'ai rappelé son existence en juillet. Ce n'est pas ma faute si vous n'en avez rien fait et si vous ne savez même pas ce qu'il y a dedans !» (10) 

    On ne peut être plus clair. La DST savait tout depuis le «rapport de mars 1954», lorsque Ben Bella apprend son intégration au CRUA… Elle avait «rappelé son existence en juillet» après la création du groupe des 22 et des six historiques le 25 juin… Mais «ce n’est pas Le Caire qui est passé à l’action», … parce que Ben Bella ignorait tout des préparatifs du déclenchement de la Révolution. 

    Le détournement de «l'avion de Ben Bella» 

    Lakhdar Ben Tobbal, décédé le 23 août 2010, a affirmé que la seule contribution de Ben Bella, est «d’avoir annoncé le début de l’insurrection aux autorités égyptiennes» … au lendemain du 1er Novembre. 

    Pour Mahfoud Benoune, anthropologue et historien «l’autoproclamé zaïm de la Révolution algérienne n’a finalement jamais joué de rôle déterminant, ni dans son déclenchement, ni dans son déroulement, ni dans sa victoire finale». 

    La mise à l’écart de Ben Bella coïncide étrangement avec le désarroi des services de renseignement français pris de vitesse par les rebelles algériens qui aboutira à l’apothéose du Congrès de le Soumam réuni le 20 août 1956 au cœur de la Kabylie, qui consacre la naissance du Comité de coordination et d'exécution (CCE) organe central de la direction du FLN, composé de cinq membres (Larbi Ben M'hidi, Abane Ramdane, Benyoucef Benkhedda, Krim Belkacem, Saad Dahlab). 

    Ben Bella vivra très mal sa mise à l’écart et en gardera une rancune et une haine tenace à Abane Ramdane au point de déclarer à la chaîne qatarie El Djazira, en 2002, que «le Congrès de la Soummam, célébré à grand bruit, a, en vérité, fait dévier la Révolution des objectifs tracés le 1er novembre». Tout en accusant Abane Ramdane de «trahison». 

    Les services français ont alors imaginé une opération de grande envergure pour remettre en selle Ben Bella. Le 22 octobre 1956, l'avion marocain d'Air Atlas conduisant Ben Bella, Khider, Boudiaf et Aït Ahmed de Rabat à Tunis est détourné et contraint de se poser à Alger. La presse titrera à la une sur le détournement de «l’avion de Ben Bella».

    Qui a averti les services français du plan de vol? L’Histoire le dira peut-être un jour. Lorsqu’un journaliste égyptien a évoqué en 2008 des complicités marocaines dans le détournement de l'avion, Hocine Ait Ahmed a vivement démenti alors que Ben Bella n’a toujours pas réagi. 

    La photo prise à leur descente d’avion est très expressive. Boudiaf, Aït-Ahmed, Khider et Lacheraf s’agitent et regardent dans tous les sens, ne comprenant pas encore ce qui leur arrive.

    Alors que Ben Bella reste à l'écart droit, immobile, au garde-à-vous fixant l’objectif du photographe comme s’il savait exactement ce qui se passait. 

     

    La veuve de Abane Ramdane évoque cette anecdote étonnante qui lui a été racontée par Boudiaf lui-même. «Sur le bitume de l’aéroport, Mohamed Boudiaf tenait un porte-documents entre les mains. Un gendarme s’est avancé vers lui, le lui a pris pour le remettre à Ahmed Ben Bella. À ce moment-là, un flash a crépité pour immortaliser l’instant… Pour faire croire que c’est Ben Bella le premier dirigeant». 

    Ben Bella et ses compagnons vont passer six années de détention en France. Le prestige personnel du prisonnier Ben Bella ne cesse alors de croître. En 1958, il est désigné comme vice-président du premier Gouvernement Provisoire de la République algérienne (GPRA). 

    Son nom est martelé sans cesse en toute occasion pour conditionner l’opinion publique. Le général de Gaulle, lors d'une fameuse conférence de presse tenue le 11-04-1961, évoque le «chef du FLN» alors qu'aucune question ne lui avait été posée à son sujet : «Quelqu'un m'avait posé une question au sujet de Ben Bella, je crois, n’est-il pas vrai ?…», déclenchant un éclat de rire général des journalistes dans la salle… qui ont apprécié la subtilité. (11) 

    Il poursuit : «je ne cache pas que beaucoup de gens m’en parlent (de Ben Bella)… j’en ai parlé avec le président Bourguiba…j’ai fait des communications au sujet de qui nous parlons au Roi du Maroc (Mohamed V)… et aussi à son fils (Hassan II)… à d’autres encore qui m’en ont entretenu…». 

    Le général explique qu'une fois le cessez le feu obtenu “Ben Bella et ses compagnons de rébellion” seront renvoyés à Rabat. Il ne prononcera jamais un autre nom que celui de Ben Bella. Et il en parle avec cette condescendance et cette suffisance du général qui a décoré le sergent-chef indigène à Monte Cassino en 1944. 

    Dans cette conférence mémorable, De Gaulle résume les grandes lignes de sa stratégie d’indépendance pour l’Algérie tout en veillant à la sauvegarde des intérêts français, notamment concernant une souveraineté partagée sur le Sahara, les essais nucléaires et le pétrole. 

    A l’entendre parler on comprend vite à quel point l’enjeu est trop important pour laisser les algériens décider seuls de la construction de leur Etat et du choix de leurs dirigeants. Pour De Gaulle, l’Algérie, malgré sa révolution et ses martyrs, ne sera pas l’exception africaine à qui on peut accorder une indépendance sans contrôle. 

    Le message est très clair, comme l’a révélé Jean Méo. C’est bien De Gaulle et le pouvoir colonial qui ont conditionné et préparé Ben Bella depuis bien longtemps et décidé qu'il serait le 1er Président algérien. Ce n’était donc ni Nasser, ni Hassan II, ni Boussouf et encore moins Boumediene. 

    Démantèlement du GPRA après l’OS 

    Quand on revoit le parcours de Ben Bella, on comprend encore mieux aujourd’hui pourquoi et comment le GPRA et les 3B (Boussouf, Ben Tobbal, Belkacem Krim) ont été balayés d’un revers de la main par De Gaulle en quelques semaines. Tous les scénarios qu’on nous a fait avaler depuis l’indépendance s’avèrent faux et édulcorés. 

    L’intronisation de Ben Bella à la tête du FLN et de l’Etat a certes été faite manu militari, au pas de charge, … mais les ficelles étaient tirées ailleurs. On peut revoir les images d’archives de l’époque qui montrent bien que ni Ben Bella, ni Boumediene n’avaient la carrure pour renverser à eux seuls les Boussouf, Krim, Ben Tobbal, Ben Khedda, Boudiaf, Aït-Ahmed, etc… D’autres infiltrés s’activaient dans l’ombre pour mener à bien le plan colonial. (12) 

    Boumediene, l’Etat-Major Général (EMG), le clan d’Oujda et l’armée des frontières, encadrée par les déserteurs de l’armée française (DAF), ont exécutés les ordres de De Gaulle, avec le consentement de Nasser, Bourguiba et Hassan II. 

    Lorsqu’en Mars 1962 les accords d'Évian sont signés, Ben Bella, libéré et rentré en Algérie se sépare de ses co-détenus et provoque immédiatement le démantèlement total du GPRA et des structures issus de 8 ans de guerre, des états-majors des wilayas, du multipartisme fondé sur des décennies de militantisme, etc… De la même façon qu’il avait provoqué le démantèlement de l’OS quelques mois seulement après avoir pris son commandement. 

    Ce sont désormais les structures extérieures créées à Oujda et Ghardimaou (armée des frontières encadrée par les DAF, le MALG et la Sécurité Militaire dirigés par des marocains , fonctionnaires du Maroc) qui viendront gérer l’Etat colonial, en remplaçant les français. (13)

    Ferhat Abbas, intellectuel idéaliste et romantique, aigri par son éviction de la présidence du GPRA avait fait l’erreur fatale de cautionner la prise de pouvoir par Ben Bella en le rejoignant à Tlemcen. Il le regrettera amèrement un an plus tard lorsqu’il sera emprisonné au Sahara. 

    A la fois candide et amer, il avouera dans un livre qu’il avait apporté sa caution historique et morale à un homme qu’il ne connaissait pas: «Je connaissais très peu Ben Bella. Ce que je savais de lui, je l’avais appris par des tiers… Le Dr Lamine Debaghine me mit en garde contre Ben Bella… Abane Ramdane me fit un portrait peu flatteur du futur président de la République en me disant «C’est Ben Bella qui dénonça notre Organisation Spéciale, l’OS»… Le même avertissement me fut donné par Boudiaf… Sa renommée a été créée de toutes pièces par les égyptiens, les français et les marocains… La vérité est que Ben Bella a été le démolisseur de l’union nationale réalisée durant les combats… La médaille militaire qu’il a gagnée à Cassino sous les ordres du général Juin n’a pas, dans le destin de l’Algérie, le poids d’une seule goutte de sang de nos chouhada. Voilà ce que retiendra notre Histoire. Les élucubrations de l’ancien président de la république ne changeront rien à la vérité». (14) 

    Le règne destructeur de Ben Bella prit fin le 19 juin 1965, après avoir balisé le terrain pour une prise totalitaire du pouvoir par Boumediene à mi-chemin entre le nassérisme et le stalinisme. 

    De Gaulle tenta vainement de faire libérer son protégé en dépêchant à Alger plusieurs émissaires. Ben Bella le confirmera en 1995 : «Du fond de ma prison, j’ai appris que de Gaulle était intervenu auprès de Boumediene, par la voix de Jean de Broglie, alors secrétaire d’Etat, pour que j’aie la vie sauve.» (Le Monde du 26/10/1995) 

    Après 15 années de détention, Ben Bella a été libéré par Chadli Bendjedid en 1980. Il s’exile en Europe où il crée en 1982 un parti politique d’opposition, le Mouvement pour la démocratie en Algérie (MDA). Il revient à Alger en 1990 à la faveur de l’ouverture politique et repart aussitôt après l’assassinat de Boudiaf en juin 1992, comprenant enfin que son retour au pouvoir est plus qu’improbable, dangereux. 

    Depuis, il faisait le tour de ses amis (France, Maroc, Egypte, Irak, Libye, URSS, Cuba, …), mangeant à tous les râteliers. Hassan II, Khadafi, Saddam Hussein, etc, … l’ont aidé à accumuler des richesses et des biens immobiliers. Il possèderait un château et un appartement en Suisse, ainsi que divers biens en Algérie, France, Maroc, Belgique, Espagne, … 

    Son compatriote et complice Bouteflika n’hésite pas à l’honorer à chaque occasion, comme lors des funérailles nationales organisées à l’attention de son épouse Zohra Sellami, décédée le 23 mars 2010 à l'âge de 67 ans à Paris où elle se faisait soigner tout en résidant à l’hôtel Crillon aux frais de l’Etat algérien. 

    Aujourd’hui, Ahmed Ben Bella a 94 ans et réside en permanence à Alger, son état de santé ne lui permettant plus de voyager. 

    La stratégie d’infiltration de De Gaulle et la DST 

    Ben Bella n’était pas le seul infiltré manipulé par le système colonial. C’est Roger Wybot, patron de la DST, qui explique cette stratégie d’infiltration et la méthode qu’il a utilisée contre le FLN. 

     «Je développe mon système d’infiltration des réseaux du FLN par des agents à nous. Les hommes que nous glissons dans le dispositif adverse, souvent à des postes subalternes, nous les aidons à conquérir progressivement de l’importance au sein de la rébellion. Nous leur permettons par exemple de passer des armes, de l’argent pour le FLN.

    Leurs convois clandestins sont protégés par la DST alors que les transports d’armement d’autres chefs fellagas sont bloqués, saisis. Avec notre accord et la complicité de l’armée française, nos agents FLN montent également des opérations bidon, de manière à se couvrir de gloire aux yeux de l’état-major du Caire et de Tunis. Chaque fois, nous organisons tout nous-mêmes pour rendre le coup de main rebelle totalement crédible. 

    Au fur et à mesure, nous déblayons le terrain devant eux. Leurs camarades se font prendre, leurs chefs jouent également de malchance. Ce qui leur permet de grimper dans la hiérarchie clandestine, de remplacer ceux que nous choisissons d’éliminer. Certains de ces agents doubles vont atteindre les plus hauts échelons dans l’état-major FLN. Il nous est arrivé de manipuler des chefs et des chefs adjoints de willayas (…) 

    Grâce à ce noyautage de l’adversaire, j’ai pu tenir à jour, dès la première minute, tout l’organigramme de la rébellion, surtout en métropole. Dès qu’un attentat FLN est commis, je sais qui l’a perpétré. Si je veux en arrêter les auteurs, je n’ai qu’un signe à faire. (…)

    Mais ce qui m’intéresse, ce n’est pas tellement d’appréhender quelques terroristes algériens. La plupart du temps, je les laisse courir un peu, en les surveillant discrètement, enregistrant leurs contacts, leurs cachettes. Ma tactique c’est de lancer, de temps à autre, de vastes coups de filet décapitant partiellement leur organisation. Volontairement, je laisse toujours échapper quelques proies que je fais filer.

    J’attends que les willayas démantelées se reconstituent avec du sang neuf, puis je frappe à nouveau.  Ce qui me permet, à tout moment, de contrôler l’état major ennemi, parfois d’en dresser les chefs les uns contre les autres. Par exemple, lors de certaines arrestations massives, j’épargne les éléments les plus durs, mais de manière à faire peser sur eux un climat de suspicion. Leurs amis se posent des questions, s’étonnent qu’ils aient pu s’échapper si facilement. Ils seront dénoncés comme indicateurs de police par les agents doubles que j’ai mis en place moi-même, et se feront éliminer comme traîtres…» (10) 

    Le fils du général de Gaulle avait rapporté dans son dernier livre «Mon père De Gaulle», une confidence étonnante et lourde de sens faite par son père : «Nous avons laissé 140.000 harkis infiltrés dans les rangs de l'ALN». 

    Lakhdar Ben Tobbal confirme ce chiffre et la dégradation de la situation depuis le retour au pouvoir du général De Gaulle. Dans un chapitre inédit de ses Mémoires, non encore publiées intégralement, il révèle qu’à partir de 1958 «des djounoud faits prisonniers acceptaient de se joindre à l'ennemi. … On ne peut même pas dire qu'ils étaient l'objet de pressions directes puisque, pour des groupes de cinquante à soixante hommes armés, un seul Français suffisait pour en prendre la tête. …  Vers les années 1959-1960, on comptait 160.000 Algériens armés, combattant du côté de l'armée française… Cela se passait partout, dans les villes, les campagnes, les montagnes. Dans ces régions, l'ALN, avec ses djounoud et ses moussebiline, ne comptait pas plus de 30.000 hommes qui devaient faire face aux 500.000 soldats français et aux 160.000 auxiliaires algériens…  Ceux qui quittaient les rangs étaient plus nombreux que ceux qui les rejoignaient. On assistait à des faits absolument nouveaux, des ralliements de groupes entiers de l'ALN à l'armée française… des unités de l'ALN finirent par se replier sur elles-mêmes. Les coups qu'elles recevaient et les pertes de plus en plus fréquentes qu'elles subissaient avaient fait que les hommes s'étaient mis à s'interroger sur eux-mêmes, sur ceux qui auraient pu s'infiltrer dans leurs rangs pour renseigner l'ennemi. Le doute et la suspicion avaient commencé à s'emparer des esprits.» (15Le devoir de mémoire 

    La facilité d’infiltration coloniale et des trahisons maghrébines ont en fait pris leurs racines durant les deux guerres mondiales lorsque des liens étroits de fureur, de sang et de baroud se sont noués entre les officiers français et les tirailleurs de l’Armée d’Afrique. 

    Il faut remonter aux différentes campagnes, notamment la fameuse bataille de Monte Cassino, menée par le Corps Expéditionnaire Français, pour comprendre comment se sont forgés chez des soldats algériens, marocains, tunisiens, sénégalais,… l’amour du drapeau français, la fierté du devoir accompli, la loyauté et le dévouement à leurs chefs au détriment de leur propre pays. 

    Ils ont subi un véritable lavage de cerveau dans une époque trouble et complexe du 20e siècle dominée par le colonialisme, le nazisme, le fascisme, le stalinisme, l’impérialisme qui glorifiaient la supériorité de l’homme Blanc et semaient la terreur. 

    Enrôlés de force ou engagés volontaires, les jeunes maghrébins et africains sortaient de leurs conditions de paysans pauvres et illettrés pour découvrir subitement le pouvoir des armes, de l’ordre et la discipline militaires. 

    Le réalisateur algérien Rachid Bouchareb a réveillé les consciences en réalisant un film exceptionnel, Indigènes, sorti en 2006, qui retrace cette épopée des soldats indigènes de l’Armée d’Afrique. (16) 

    Les officiers français d’élite, qui ont commandés les goumiers et les tirailleurs seront ensuite versés dans les services secrets (DST, SDECE, Service Action, 11e choc, …). Ils n’avaient aucun mal à recruter ou retourner leurs compagnons d’armes maghrébins, leurs enfants ou leurs petits-enfants, et les convaincre de trahir leurs pays… en défendant «la mère-patrie de nos ancêtres les Gaulois»

    Par contre, les combattants qui ont manifesté un esprit rebelle intact et un attachement viscéral à la défense de leur terre lorsque leur véritable patrie les a appelés au devoir, seront vite neutralisés ou assassinés. 

    Cela explique aussi l’acharnement des services français à écarter sournoisement mais énergiquement la revendication berbériste, en encourageant le panarabisme nassérien, tout-venant idéologique où n’importe qui pouvait se fondre. 

    Que des marocains et tunisiens aient participé à la guerre de libération, c’est une excellente chose, tout comme les maghrébins l’ont fait pour combattre le nazisme durant la seconde guerre mondiale. 

    Mais qu’ils accèdent aux plus hautes responsabilités de l’Etat algérien par l’imposture et le mensonge en cachant leur véritable identité dans les conditions que l’on sait, c’est une grave anomalie historique qui continue de persister en 2010. 

    Il est temps d’ouvrir les archives coloniales et militaires et que les cinéastes, universitaires, historiens ou non, se mettent au travail et au devoir de mémoire. 

    Saâd Lounès 

    (1)     http://encyclopedie-afn.org/index.php/BEN_BELLA 

    (2)     Alain Pecheral – La grande histoire de l’OM – Ed. Prolongations – 2007 

    http://www.om-passion.com/effectif_425_ben-bella.html 

    (3)     http://www.edulyautey.org/~marocomb/articles.php?lng=fr&pg=74 

    (4)     PV d’audition de Ben Bella du 12 mai 1950 publié par La Tribune le 21-11-2002 http://rouina.ifrance.com/repertoirehtml/benbella.html 

    (5)     http://rouina.ifrance.com/repertoirehtml/origines1ernov.htm 

    (6)    Sharon Elbaz - L'avocat et sa cause en milieu colonial. La défense politique dans le procès de l'Organisation spéciale du Mouvement pour le triomphe des libertés en Algérie (1950-1952) 

    (7)     Belaid Abane «L’Algérie en guerre, Abane Ramdane et les fusils de la rébellion» L’Harmatan - Paris – 2008 

    (8)     Yacef Saadi - Article publié par le quotidien Liberté du 11-11-2002  http://www.webzinemaker.com/admi/m9/page.php3?num_web=11154&rubr=2&id=61847 

    (9)     http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Ben_Bella/98828 

    (10)  Philippe Bernert, «Roger Wybot et la bataille pour la DST», Presse de la Cité, Paris 1975. 

    (11)  Conférence de presse du Général de Gaulle du 11-04-1961 

     http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/autres-conflits/video/CAF09002063/conference-de-presse-du-general-de-gaulle.fr.html  (pour écouter ce passage aller directement vers la fin de l’entretien 1h07 sur 1h31) 

    (12)  Le putch de Ben Bella et le Clan d'Oujda sur le GPRA été 1962    http://www.youtube.com/watch?v=SWy_ivKPVHU 

    (13)  Double trahison des Marocains qui gouvernent l’Algérie

    http://saadlounes.unblog.fr/lalgerie-gouvernee-par-des-marocains/

    (14) Ferhat Abbas - L’indépendance confisquée, 1962-1978, Flammarion, Paris, 1984 

    (15)  http://forumdesdemocrates.over-blog.com/35-index.html 

    (16)  Documentaire sur le film Indigènes 

     http://www.dailymotion.com/video/xl08q_jamel-rachid-roschdy-samy 

  • Monarchies Présidentielles d’Afrique du Nord,abdeka 1er( napoleon marocain.) qui ne gouverne pas l'algerie.

    Le 9 Avril 2009, l’Algérie a retrouvé un Président-Roi comme tous les pays d’Afrique du Nord. Après une sanglante tentative de démocratisation qui a duré 10 ans de 1988 à 1998, l’Etat algérien est retombé dans la Présidence à Vie ou Monarchie Présidentielle.

    Mise à part la Monarchie Marocaine héréditaire vieille de 12 siècles, voici les Présidents-Rois d’Afrique du Nord par ordre de longévité.

    Libye :

    - Maâmmar Kadhafi a renversé le roi Idris Ier par un coup d’Etat militaire, le 1er septembre 1969 et s’est auto-proclamé Guide de la Révolution de la Jamahiriya arabe libyenne. Il est au pouvoir depuis 40 ans. Ses 8 enfants occupent d’importants postes dans l’Armée, la Sécurité et le gouvernement. Ils sont en concurrence pour lui succéder.

    Egypte :

    - Gamal Abdel Nasser renverse le roi Farouk le 23 juillet 1952, et place Mohammed Naguib à la tête de l’Etat, puis le dépose en 1954 et règne durant 16 ans jusqu’à sa mort le 28 septembre 1970.

    - Anouar el-Sadate lui succède durant 11 ans jusqu’à son assassinat le 6 octobre 1981.

    - Hosni Moubarak intronisé le 14/10/1981, règne depuis 28 ans. Il veut s’auto-désigner pour un 6ème mandat en 2011, à moins que son fils Gamel ne le dépose.

    Tunisie :

    - Habib Bourguiba a régné pendant 30 ans, de 1957 à 1987, jusqu’à sa déposition par un “coup d’Etat médical”.

    - Zine El-Abidine Ben Ali règne depuis 22 ans. Il se prépare pour un 5ème mandat en 2009.

    Algérie :

    - Houari Boumediene renverse le GPRA en 1962, et place Ahmed Ben Bella à la tête de l’Etat, puis le dépose le 19 juin 1965 et règne durant 13 ans jusqu’à sa mort le 27 décembre 1978.

    - Chadli Bendjedid régna durant 13 ans de 1979 jusqu’à da déposition en janvier 1992.

    - Abdelaziz Bouteflika qui règne depuis 10 ans vient de s’octroyer un 3ème mandat le 9 avril 2009.

    Mauritanie :

    - Mokhtar Ould Daddah régna pendant 17 ans, de 1961 à 1978 lorsqu’il fut déposé par un coup d’Etat.

    - Maâouya Ould Sidi Ahmed Taya régna pendant 21 ans à partir de 1984 jusqu’à son renversement en 2005.

    - Mohamed Ould Abdelaziz veut devenir le nouveau président à vie après son coup d’Etat du 6 août 2008.

    On peut ajouter à cette liste :

    - la Syrie où Hafez El Assad accéda au pouvoir par un coup d’Etat en 1970 et régna durant 30 ans jusqu’à sa mort en juin 2000 laissant la succession à son fils Bachar El Assad.

    - l’Irak où Saddam Hussein prend le contrôle de l’armée en 1968 puis régna à la présidence durant 24 ans de 1979 jusqu’à son renversement en 2003 par l’invasion américaine. Il fut pendu le 30 décembre 2006.

    C’est la conséquence de la COLONISABILITE des Berbères et des Arabes, incapables de s’organiser pour mériter la Démocratie, l’Autorité du Peuple.

    Le premier arriviste venu prend le pouvoir par la force et à vie.

    www.saadlounes.com

  • Tariq Ramadan, semeur d’islamophobie

    L’islamophobie a été de nouveau excitée par le voile intégral d’une française convertie mariée à un algérien de 34 ans qui gère une boucherie halal, un harem de quatre épouses et douze enfants. Mi-martial, mi-fanfaron face aux caméras, flanqué de gardes du corps et vêtu à la pakistanaise couvert du keffieh palestinien, Lies Hebbadj a fait preuve d’une lamentable lâcheté en qualifiant ses épouses de maîtresses, oubliant que le mensonge et la fornication sont de vilains péchés. 

    Ce fait divers est venu opportunément remplacer à la une des journaux les multiples scandales de pédophilie de l’Eglise catholique qui ont fait vaciller le Vatican. On peut difficilement trouver pire caricature que ce tartuffe donnant une image surréaliste de musulman « décalé » dans une société occidentale. Comment peut-on être systématiquement et « religieusement » solidaire d’un tel guignol ? Pourtant, le premier à venir le soutenir publiquement est encore et toujours Tariq Ramadan. (1)

    Comment les musulmans de France et d’Europe en sont-ils arrivés ces dernières années à subir cette avalanche de pitreries médiatico-politiques qui provoquent et accentuent l’islamophobie, alors que l’écrasante majorité respecte les lois et leur environnement dans la discrétion de leur foi et leur intégration sociale ? 

    Au lieu de crier au loup, cette redondance des soubresauts de l’islamophobie européenne pousse plutôt à s’interroger sur les causes réelles de cet exhibitionnisme islamiste actionné par des courants politico-religieux et leurs leaderships. A la mort du prophète, il n’y avait que deux écoles de pensée et de pratique, les sunnites et les chiites. Aujourd’hui, on se perd entre le wahabisme, le salafisme, les frères musulmans, le tabligh, etc… Voulant s’émanciper en Afrique du Nord après les indépendances, les mouvements islamistes violemment réprimés ont vite débordés sur l’Europe qui leur offrait l’asile politique. 

    Confrontés chez eux à des dictatures sanglantes qui ne leur laissait aucun espace de survie, des opposants islamistes se sont installés dans la durée en Occident où ils ont enfanté une génération hybride qu’on appelle « citoyens européens de confession musulmane »Tariq Ramadan en est devenu le symbole, le porte-parole et le chef spirituel. Philosophe, beau garçon et beau parleur, crevant l’écran sur la scène médiatique, il a rapidement incarné le modèle et l’inspirateur des jeunes musulmans nés en Europe soucieux de se réapproprier une identité islamique occultée par l’enseignement laïc, et de se démarquer de leurs parents immigrés vivant leur foi dans la simplicité, la discrétion et la tranquillité. 

    Frère Tariq est sans conteste l’inspirateur attitré d’une mode conservatrice, rigoriste et puritaine de l’islam auprès des jeunes musulmans européens, qui se manifeste ostensiblement par l’adoption d’accoutrements pakistanais, saoudiens ou afghans, en particulier le voile intégral connu sous les noms de niqab ou burqua. Le Maghreb a connu quelques années avant l’Europe cette « mode importée » sous l’impulsion de prédicateurs exaltés et de voyageurs jihadistes revenus du Pakistan, d’Afghanistan, d’Egypte ou du Golfe Arabe. 

    Tariq Ramadan entretient constamment la confusion sur son identité personnelle. « Depuis longtemps, je répète aux musulmans et à mes concitoyens que je suis suisse de nationalité, égyptien de mémoire, musulman de religion, européen de culture, universaliste de principe, marocain et mauricien d’adoption. » 

    Il a reconnu être un salafiste : « Il y a la tendance réformiste rationaliste et la tendance salafiste au sens où le salafisme essaie de rester fidèle aux fondements. Je suis de cette tendance-là, c’est-à-dire qu’il y a un certain nombre de principes qui sont pour moi fondamentaux, que je ne veux pas trahir en tant que musulman. » (Interview sur la radio Beur FM en novembre 2003). 

    Pourtant, sa vie et son histoire sont intimement liées au mouvement des Frères Musulmans, fondé par son grand-père maternel Hassan El Banna, et à la Ligue Islamique Mondiale dont son père Saïd Ramadan fut un des membres fondateurs. 

    L’héritage spirituel de Tariq Ramadan 

    La nationalité suisse de Tariq Ramadan ne doit leurrer personne. Ce n’est qu’un camouflage cosmétique pratique pour mieux dissimuler son enracinement profondément égyptien et sa vocation de leadership panislamiste.  Tariq est le double héritier spirituel de son grand-père Hassan El Banna et de son père Saïd Ramadan. Il a été élevé, avec ses quatre frères et sa sœur, dans une éducation islamique et un trilinguisme classique chez les aristocrates égyptiens (arabe, anglais, français). Hassan El-Banna, fondateur des Frères musulmans, pourchassé par le roi égyptien Farouk, est assassiné en 1949. Sa fille Wafa El-Banna, mère de Tariq, se réfugie en Suisse avec son mari Saïd Ramadan en 1958. 

    Accusé par Gamal Abdelnasser de fomenter un coup d’État, le nouveau leader des frères Musulmans, Sayyid Qutb, fut arrêté, jugé et pendu le 29 août 1966. Saïd Ramadan est au nombre des accusés. Condamné par contumace à trois peines de 25 ans, il perd sa nationalité égyptienne, mais ne prendra pas la nationalité suisse. Il était enregistré par les suisses comme pakistanais en vertu du passeport diplomatique de ce pays qui le considérait comme son « ambassadeur culturel par excellence ». Il fut l’ami du suisse François Genoud, converti à l’islam, connu pour son rôle de banquier du nazisme, de l’OLP palestinien et du FLN algérien. Il a aussi entretenu une correspondance avec Malcolm X. 

    Saïd Ramadan fonde en 1961 le Centre islamique de Genève (CIG), financé en partie par les Frères Musulmans et le prince saoudien Fayçal. Il en est resté le directeur jusqu’à sa mort en 1995. Son fils Hani Ramadan lui succéda et le conseil de direction conserve une composante familiale. Quelques mois avant la naissance de Tariq, en mai 1962, Said Ramadan joua un rôle-clé dans la fondation de la Ligue Islamique Mondiale (Rabita Al ’Alam Al Islami - World Muslim League - WML), à la Mecque. Le prince Fayçal d’Arabie Saoudite voulait promouvoir le panislamisme en opposition au panarabisme nassérien. Saïd Ramadan voulait aussi créer une chaîne de centres islamiques dans les principales capitales d’Europe (Münich, Londres…). 

    Saïd Ramadan était doué d’un grand savoir du Coran et des Hadiths, et d’une grande rigueur. Ses enfants témoignent de ses propos : “Si quelqu’un venait à moi et voulait discuter de la manière par laquelle on pourrait amener un changement dans le monde musulman, je lui demanderais d’abord s’il a prié le fajr”. 

    Le parcours et la pensée de Tariq Ramadan 

    Tariq Ramadan est né le 26 août 1962 à Genève où il fait ses études à l’Université. Après sa thèse de doctorat sur Nietzsche, il obtient une maîtrise ès lettres en philosophie et littérature française, puis un doctorat en Islamologie. Entre 1988 et 1992, il occupe le poste de doyen du Collège de Genève. Ramadan étudie ensuite les sciences islamiques à l’Université Islamique d’Al Azhar au Caire en 1992-1993 puis 1994-1995. Il est professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford, et professeur invité de philosophie à l’université de Casablanca. 

    Expert consultant dans diverses commissions des Parlements européens, il participe à des groupes de travail internationaux se rapportant à l’islam, la théologie, l’éthique, le dialogue interreligieux et interculturel, le développement et les questions sociales.  Il a été plusieurs fois cité parmi les 100 intellectuels les plus influents du monde par des magazines anglo-saxons. Marié à une française convertie et père de quatre enfants, Tariq Ramadan se fait connaître du public français à partir de 1992, en donnant des conférences aux congrès annuels de l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF). 

    Son discours s’articule sur une réflexion philosophique et politique dans le débat concernant la place de l’islam en Occident et dans le monde. Maniant le verbe avec dextérité, il excelle dans le paraître plutôt que dans l’être. Il peut hypnotiser un auditoire qui ressort de ses conférences pas plus instruit qu’en y rentrant, mais avec cette envie forte et diffuse de crier son islamité avec fierté. Sans être un savant, ni un théologien, il est dans la lignée des grands prédicateurs islamiques en vogue depuis les années 80, idolâtré par une jeunesse admirative sous le charme lyrique du verbe islamique. Tariq Ramadan est rapidement devenu un penseur musulman célèbre et populaire parmi les jeunes, qui s’échangent ses discours en cassettes audio et DVD. 

    Tariq Ramadan décrète que les musulmans vivant en Occident ne doivent plus se considérer comme des étrangers, des résidents temporaires, des minorités mais comme des citoyens à part entière en évitant toute aliénation culturelle. « Ils doivent s’inscrire pleinement dans la participation citoyenne sur un pied d’égalité avec la majorité de la population. Ils doivent établir clairement qu’ils sont chez eux en Occident, et qu’il s’agit de suivre les principes supérieurs de l’islam ici comme ailleurs… Ils doivent se prendre en charge et se libérer de la mentalité de victime ». 

    Ramadan s’adresse en priorité aux nouvelles générations de musulmans nés et élevés dans les pays occidentaux. Il affirme qu’ils ne sont pas en « terre d’exil », et n’ont pas à regretter que leurs ancêtres aient quitté leur terre d’origine. Ils doivent se sentir chez eux, bien dans leur peau, dans leur environnement, dans les pays où ils sont nés. Ils doivent participer pleinement à la vie commune, à la vie institutionnelle et politique comme tout citoyen. Dans son livre « Peut-on vivre avec l’islam », il écrit que le musulman ne se définit pas seulement par ses croyances mais par ses pratiques. Il prône la stricte observance du Coran et des Hadiths, tout en tentant de concilier l’appartenance musulmane avec la vie commune et les lois des sociétés européennes : « J’affirme que nous sommes passés à l’ère du discours de la post-intégration ». 

    D’après Ramadan, « la chari’a doit s’appliquer dans ma société même si celle-ci n’est pas majoritairement musulmane ou que ces lois n’ont pas été pensées et produites par des savants musulmans. Je suis dans la Voie puisque ces lois me permettent d’être fidèle à ses objectifs fondamentaux et donc d’être fidèle au message et aux principes de l’islam. »  Tariq se place dans le rôle de médiateur entre les univers occidental et islamique, entre leurs cultures et leurs croyances religieuses respectives, et il veut définir les règles de leur cohabitation. 

    Un discours d’enracinement et de conquête 

    Pour étayer sa pensée, Ramadan a écrit plusieurs livres, qui ne sont en fait que des rééditions revues et améliorées, où il développe et affine sa vision du musulman dans la société occidentale présente et future. 

    Son œuvre démarre dans « Etre musulman européen » par un questionnement sur la place de l’Islam et des jeunes musulmans dans les sociétés modernes : « Qui sommes-nous donc ? Pour ceux qui ont été élevés en Europe, la question devient plus complexe encore… C’est le cas des jeunes de la deuxième, troisième et quatrième génération. Qui répondra ? Qui leur rendra les éléments constitutifs et le sens de leur identité ? Qui pourrait reconstruire cette identité ou, au moins, leur donner des repères qui leur permettraient de trouver leur voie, consciemment et librement ? » Il invite les jeunes à tourner la page de l’exercice « simpliste » de la foi par leurs parents : « les membres de la première génération, porteurs d’une connaissance islamique relativement modeste, s’efforcèrent tout d’abord d’éviter de perdre leurs traditions. » 

    Dans « Musulmans d’Occident », il définit ce que signifie être musulman en Occident : « Il s’agit pour les musulmans de rester tout à la fois fidèles à leurs valeurs et en phase avec leur environnement. Autrement dit : il n’est pas question d’être moins musulman pour être plus occidental ou européen. La thèse ici est qu’il est possible d’être des musulmans convaincus, sincères et pratiquants et d’authentiques citoyens européens. » 

    Il développe cet argument dans « Dar ash-shahâda » : « Les musulmans en Occident doivent-ils se considérer sur un sol étranger, gouvernés par la contrainte, avec le seul devoir de se protéger de l’environnement « agressif » ? Ou doivent-ils être et se sentir « chez eux » ? » 

    Dans « La foi, la Voie et la résistance », il exhorte les musulmans à devenir eux-mêmes agressifs : « L’éthique islamique qui devait orienter s’est mutilée en une éthique réduite aux disputes sur les limites du halal et du haram, conduisant les musulmans vers la “tentation minoritaire”, en Occident comme dans le monde. Or, il faut revenir à la source : penser sa présence dans et à partir des références musulmanes. La shahada, c’est porter la foi en Dieu et Son Messager. La shari’a, c’est suivre le chemin de la fidélité, la Voie. Accomplir son devoir de résistance, c’est reprendre possession de son coeur, construire son intelligence et s’engager à promouvoir des projets alternatifs. » 

    Dans « Islam, le face à face des civilisations. Quel projet pour quelle modernité ? », il s’attache à montrer, « en puisant aux sources de la pensée et de la civilisation islamique, que les musulmans ont les moyens de répondre aux défis contemporains sans trahir leur identité. Nourris par leurs références, ils peuvent penser l’époque moderne en proposant une gestion sociale, politique et économique spécifique, attachée à l’éthique, au sens des finalités et à la spiritualité. » 

    Dans le livre « Les musulmans d’Occident et l’avenir de l’islam », Tariq juge définitif l’enracinement des musulmans en Occident : « Les musulmans d’Occident, d’Europe comme des Etats-Unis, se sont aujourd’hui définitivement installés dans leurs pays respectifs. Après des années d’une présence pensée de façon temporaire, le moment est venu pour les jeunes générations d’élaborer une réflexion sur les fondements religieux et éthiques et leur enracinement dans les sociétés sécularisées… » 

    Tariq Ramadan confirme sa tendance panislamique : « une révolution silencieuse est en marche dans tous les pays occidentaux et elle aura, à terme, une influence considérable sur l’islam mondial. » 

    Tariq Ramadan semeur d’islamophobie 

    Ramandan s’offre la paternité de ce qu’il appelle la « nouvelle visibilité » des musulmans et reconnaît lui-même être à l’origine de la montée de l’islamophobie européenne et occidentale, dans son dernier ouvrage « Mon intime conviction » : 

    « Les controverses se suivent et se ressemblent. Durant les cinq dernières années, je me suis retrouvé au centre de polémiques qui, au-delà de ma personne, révèlent la nature des problèmes qui traversent les sociétés occidentales… En France comme aux États-Unis, en Belgique, en Suisse, en Angleterre, en Italie, en Espagne, et récemment aux Pays-Bas, j’ai fait face à des controverses nationales dont le point commun était, assez clairement, la nouvelle visibilité des citoyens occidentaux de confession musulmane… 

    Le point commun de tous ces débats tient à l’installation de générations successives de musulmanes et de musulmans, devenus citoyennes et citoyens de leur pays respectif. Installés, ils sortent de leur isolement géographique, de leurs ghettos sociaux, ou de leur marginalité sociopolitique. Ils sont désormais visibles,… il ne s’agit pas d’une nouvelle « communauté religieuse ou culturelle » qui s’installe, mais plutôt de l’émancipation d’une ancienne catégorie socioéconomique qui avait été doublement marginalisée, géographiquement et socialement. Au gré des controverses et des crises, des peurs s’alimentent et des perceptions se façonnent et s’entretiennent. La crainte, la méfiance et le soupçon s’installent et tous les débats sur la culture et la religion se transforment en polémiques nationales, polémiques qui se caractérisent par des crispations et des surdités inquiétantes. Les médias rapportent les faits, les réactions s’amplifient, les politiciens réagissent à (ou parfois instrumentalisent) la controverse, et nous voilà embarqués dans des dynamiques incontrôlables…  Dans la proximité, la présence d’autrui perturbe et gêne. C’est la raison pour laquelle les crises se sont surtout multipliées autour de phénomènes visibles et spectaculaires : foulards islamiques, niqab (voile cachant le visage), burqa, minarets, auxquels il faut ajouter les expressions culturelles ou religieuses perçues comme « étrangères », c’est-à-dire différentes, inhabituelles ou trop « visibles » car pas encore « normalisées »… Tous ces phénomènes cumulés expliquent la situation présente, et la « nouvelle visibilité » des musulmans continue de provoquer son lot de crises cycliques… » 

    Il persiste dans sa démarche en lançant le défi de la confrontation : « Gardons en tête que cette « nouvelle visibilité » est par nature une situation historique transitoire puisque ce qui est nouveau sera un jour ancien. » 

    Le double discours de Tariq Ramadan 

    En multipliant les conférences et les fréquentations des studios télés, Tariq Ramadan a vite gravi les marches de la notoriété médiatico-politique. Tentant toujours de policer son discours médiatique et de « noyer le poisson », son double discours a rapidement été décelé et dénoncé. 

    En octobre 2003, il s’en est offusqué en rédigeant un pamphlet sur « les (nouveaux) intellectuels communautaires ». Il reprochait aux médias de toujours le présenter comme un « intellectuel musulman », alors que la génération des « nouveaux philosophes » n’était jamais affublée de la nomination « d’intellectuels juifs », ni accusée de prôner un double discours. 

    Il essuya un feu de critiques d’anti-sémitisme et tomba dans le piège qui lui fut tendu un mois plus tard le 20 novembre 2003 lors d’une émission sur France 2. Avec la suffisance qui le caractérise, il s’est présenté en dilettante face à l’agressivité calculée et préparée par des experts en communication, de Nicolas Sarkozy qui l’a acculé dans un « guet-apens » sur le foulard et la lapidation. (2) 

    Hésitant et maladroit, il confirma ce que les observateurs savaient déjà sur son double discours selon les conditions et le public auquel qu’il s’adresse. Comme on peut l’entendre sur cette conférence tenue à l’île de La réunion à propos des relations hors mariage, de l’éducation des adolescents, des piscines mixtes, etc… (3) 

    Un étudiant en philosophie résume l’anachronisme du double discours de Tariq Ramadan, « celui d’un positionnement net en faveur d’une autocritique de la pensée, et un autre discours prônant implicitement la suprématie des commandements de l’islam sur cette même activité ». (4) 

    Ramadan conseille aux musulmans de ne pas se plaindre d’être victimes de persécution, mais de « maintenir leurs convictions envers et contre tout ». Or, il est difficile de concilier l’examen critique de sa propre pensée, avec ce renfermement absolu et entêté de ses convictions religieuses. « Cet appel de M. Ramadan à proclamer ses convictions religieuses « envers et contre tout » illustre une bien pauvre compréhension du dialogue interculturel et de la mutabilité des identités. » 

    Le double discours de Tariq Ramadan apparaît encore plus clairement dans cette déclaration : « C’est là le chemin dans lequel nous devons nous engager si nous voulons nous sentir chez nous, appliquer de façon positive le principe islamique favorisant l’intégration de tout ce qui ne contredit pas les interdictions, et nous l’approprier ». 

    Ramadan, fidèle à une interprétation « radicale » de l’islam, soutient la préséance des interdictions religieuses sur l’exercice d’une activité rationnelle et autocritique de la part du citoyen musulman : « Ramadan réaffirme l’obligation qu’a le musulman de se soumettre à la loi de sa religion au détriment de ses propres facultés critiques ». 

    Les critiques du double discours sont encore plus féroces du côté des islamistes radicaux qui dénoncent le superflu des discours de Ramadan et sa soumission au lobby médiatique occidental, comme le fait Abou Hamaad Sulaiman Al-Hayiti dans sa « Réfutation des idées de Tariq Ramadan ». (5) 

    Qu’est-ce qui fait courir Tariq Ramadan ? 

    La question s’est posée de faire taire Tariq Ramadan, comme le relate un livre entretien.(6)

    La censure et la disgrâce n’ont pas tardé effectivement à le bannir pendant un certain temps des médias européens. Des pays l’ont même interdit d’entrée, comme les Etats-Unis qui ont annulé le visa de travail qui lui avait pourtant été accordé en mai 2004. 

    Ramadan s’est alors acharné à attaquer en justice l’administration américaine jusqu’à ce que la Secrétaire d’Etat Hillary Rodham Clinton signe une décision de levée d’interdiction le 20 janvier 2010. Tariq a aussitôt annulé tous ses rendez-vous tout heureux de revenir aux Etats-Unis le 8 avril dernier. Toujours animé de l’idéal panislamiste de ses ascendants, il ambitionne de partir à la conquête de l’Amérique, où le mouvement des Frères Musulmans est déjà implanté de longue date. 

    Sa tendance mégalomaniaque, narcissique et ethnocentrique est nettement visible sur son blog (www.tariqramadan.com). Il court les plateaux télés comme un intermittent du spectacle court les cachets. Tariq est hyper sollicité et se fait rémunérer ses apparitions, même pour quelques minutes. Il répond “immédiatement et systématiquement” aux invitations des lobbies médiatiques français pour des interventions très superficielles tournant toujours autour d’épiphénomènes portant gravement atteinte à l’image de l’Islam, et où il doit toujours se défendre de son supposé antisémitisme. On l’entend faire de l’auto-flagellation dans certaines émissions où des animateurs se moquent de lui par des questions d’une banalité affligeante, et où on lui rappelle avec délectation son humiliation cathodique face à Sarkozy. 

    On en vient à se demander si la multiplicité frénétique des apparitions médiatiques de Tariq visent à “convertir” ses auditeurs, partir en croisade ou à dégrader davantage l’image négative que donnent les médias occidentaux de l’islam. Les lobbies médiatiques en lui redonnant une audience, ont en fait compris le rôle néfaste qu’il joue en défaveur de l’islam. Il apparaît comme le promoteur du niqab, des tenues moyenâgeuses et des pratiques rétrogrades antéislamiques. L’exhibitionnisme et l’accoutrement des ses adeptes donnent une image négative, arriérée et dégradante des musulmans et alimentent l’islamophobie. 

    Tariq Ramadan vit lui-même un problème d’identité, de légitimité, de représentativité, et d’universalité. Il ne représente en fin de compte que le profil type de l’intellectuel musulman complexé en quête perpétuelle de reconnaissance dans le monde judéo-chrétien à qui il offre son temps et sa vie, au lieu de l’offrir à ses semblables dans les pays musulmans. Il se situe dans une logique vaine de transcendance de l’identité occidentale par le panislamisme.

    Laïcité ou pas, la religion reste une source de jurisprudence. Dans les cas de grave contradiction, comme c’est le cas du niqab et du voile, c’est la religion dominante qui fixe les règles juridiques à respecter. On ne peut en aucun cas reprocher à l’Occident judéo-chrétien de se protéger juridiquement du prosélytisme islamique, comme le font à juste titre les pays du Maghreb à l’égard du prosélytisme évangélique. 

    Comme tout intellectuel musulman, Tariq Ramadan doit faire son auto-critique profonde et se poser aujourd’hui la question existentielle de son (in) utilité en Occident et de son absence des débats sur les crises politico-identitaires et d’ijtihad au sein même des pays musulmans… cause de cet exode perpétuel de leurs élites et de « l’enracinement » de leurs enfants en Occident.   

    Saâd Lounès 

    (1) http://www.tariqramadan.com/spip.php?article11114 

    (2)  http://www.youtube.com/watch?v=cQFa4NDTTTE&feature=related 

    http://www.youtube.com/watch?v=fjqs57uEsGs&feature=related 

    http://www.youtube.com/watch?gl=FR&hl=fr&v=KeamZ3EfxKQ 

    (3)  http://www.dailymotion.com/video/x5uyjo_frere-tariq-et-la-fornication_news 

    (4) http://www.ledevoir.com/non-classe/94852/libre-opinion-le-double-discours-de-tariq-ramadan 

    (5) https://www.box.net/shared/ntx67k7u9x 

    (6) http://www.tariqramadan.com/spip.php?article19

  • Woerth, il faudrait le canoniser !

    Vous allez me dire : pas encore ? Non, ce n’est pas possible ?! Mais si (comme on a dit de quelqu’un assez mal en point haut d’une croix), c’est possib’ (un autre a ajouté c’est réalisab’) ! Donc voici Woerth, et alors coucou me voilà, vous savez les coucous suisses, ceux qui sont dorés bec et plumes, Suisse terre d’accueil avec grands appartements et notaires arrangeants quoique….

     Alors que nous sommes en pleine mascarade judiciaire (on prévient 24 heures à l’avance l’UMP d’une visite de courtoisie pour venir chercher une lettre dont on a l’originale ! Là c’est le sommet de tout. Mais le parquet, le sait pertinemment, quand un juge d’instruction fait son boulot, la police arrive sans prévenir à six heures du mat et fouille tout. Du reste cela scandalise Kiejman qui trouve très normal que la veuve dorée ait constitué le musée privé de Banier avec des babioles comme des Miro et des Picasso. Selon lui l’avide photographe serait un des rares à pouvoir apprécier l’art, mais comme cochon il se pose là, ça c’est une certitude. Cela a aussi mis sens dessus dessous la séréinité de la veuve dorée que l’on soit allé fouillé dans ses affaires. Mais Courroye, de son côté, il prend des gants et averti 24 heures à l’avance, si jamais depuis trois mois le ménage n’avait pas été fait assez correctement. Du reste il n’a toujours pas décidé d’entendre Woerth, pas plus qu’il n’a demandé aux policiers de revenir à la maison avec les comptes de campagne du candidat Nicolas Sarkozy, alors qu’on se pose des questions comme à qui veut gagner des millions. Là on en était au niveau 150 000, mais il n’y a plus de joker, plus d’appel à une simple « connaissance », quant à faire appel au public je ne m’y risquerais pas si j’étais l’Immaculé. Cette mascarade s’est propagée de l’autre côté de la frontière car si on a bien demandé aux Helvètes de fouiller chez deux tabellions et dans une banque, ce n’est pas pour vérifier s’il y avait une fraude (allons, ne soyez pas si méchante langue, Courroye n’est pas là pour la justice, cela se saurait) ce qui n’est pas possible puisque le procureur a volontairement décidé de ne pas confier d’enquête à un juge d’instruction qui seul a ce pouvoir d’enquêter hors de France pour le fisc. On veut juste savoir si la veuve ne s’est pas faite escroquer aussi sur les bords du lac Léman. C’est louable comme intention, mais la police aurait pu étendre ses investigations afin de savoir si ce que sa presse déclare est vraie, à savoir que la belle Florence passait , assez souvent, des journées dans le pays des vaches et des cloches à regarder et entendre pousser les billets logée dans un superbe appartement appartenant à la famille Bettencourt appartement dont on ignore s’il a été déclaré), or donc, alors que nous sommes en pleine mascarade judiciaire, Libération fait des siennes.
     
    Mais avant je souhaiterais que vous lisiez ceci avec attention. Et pour mes amis du camp woerthien, je leur conseille d’aller sur le site de RTL et d’écouter ce qu’en direct quelques millions de Français ont entendu et sont témoins, et ce que reproduisent des enregistrements (à moins qu’eux aussi ne fussent clandestins, honteux et trafiqués). Ce sont donc des paroles de l’Immaculé, paroles incontestables prononcées au grand Jury d’RTL le 27 juin 2010. Ce n’est donc pas contestable.
    - Un ministre du Budget est juste informé des dossiers chauds. Vous recevez un nom. Et puis c’est tout. Vous n’empêchez rien, vous ne faites rien et on ne vous tient au courant de rien.
    - Le ministre nest jamais informé des contrôles fiscaux en cours, ça ne fonctionne pas comme ça.
    - Je n’ai jamais déclenché de contrôle fiscal (...) comme je n’ai jamais empêché un contrôle fiscal
    - Le problème, c’est que les journalistes ne comprennent pas comment fonctionne le fisc
    - Mme Bettencourt a fait l’objet de nombreux contrôles fiscaux depuis longtemps. Elle a une situation fiscale qui a toujours été considérée comme claire, jusqu’à ces écoutes qui disent qu’à un moment donné il y a du patrimoine qui n’a pas été révélé.
     
    Commençons par la fin car c’est le rapport du patron de l’IGF qui a démontré que des cinq entités gravitant dans la famille Bettencourt, une n’a pas été contrôlée du tout et que les autres n’ont jamais été contrôlées sur place depuis plus de 5 ans. Notons également que le président de l’IGF et ses quatre petite mains ont révélé qu’une cellule fiscale avait traité, de mémoire, 6457 dossiers démontrant au passage un des nombreux mensonges de l’Immaculé.
     
    Nous avons découvert qu’effectivement il n’était pas intervenu quand son ministère avait été tenu au courant de la fraude de Banier qui aurait dû déclencher une action envers sa donatrice car il s’agissait de compte au Liechtenstein et que cet argent n’a pu y parvenir que par des oseilloducs hors de France, que lorsque ce Banier casse un contrat d’assurance vie de plusieurs dizaines de millions d’euros cela n’en secoue même pas une dans ses services, et que beaucoup, beaucoup de dossiers ont été prescrits. Comme quoi la science physique a raison quand elle parle d’inertie de la matière. Tout ceci ce n’est pas moi qui le dit mais le rapport du président de l’IGF, lui-même nommé par Woerth avec une mission délimitée de telle façon que les questions aboutissent après enquête aux réponses voulues avant l’enquête. Comme les lettres de l’avocate de la veuve Wildenstein, lettres circonstanciées avec éléments de preuve comme quoi il y avait fraude fiscale, avaient sans doute souffert d’un classement cher à Ignatius J. Reilly : le classement vertical. L’usine des pantalons Levy s’en souvient encore.
     
    Venons en à cette dernière nouvelle qui n’est pas passée par l’Alsace pourtant berceau d’un village du nom de W..... Je vous mets ce que Le Figaro en écrit car si lui pose le terme de casserole, ce ne sera pas moi qui l’aurait fait : Une nouvelle casserole pour Eric Woerth ? Il serait intervenu en 2009, lorsqu’il était ministre du Budget, en faveur du dégrèvement fiscal d’un casinotier impliqué dans les jeux d’argent en ligne, selon Libération qui s’est procuré un courrier du ministre. Cette lettre datée du 30 janvier 2009 - dont le quotidien ne publie pas de fac-similé - est adressée par le ministre à Jean-François Mancel, député de l’Oise et ancien secrétaire général du RPR. Un ami proche d’Eric Woerth, présenté comme son mentor politique, qui l’avait sollicité à propos du dossier de redressement fiscal de Pascal Pessiot, patron de la Société française des casinos (SFC), troisième groupe de casinos coté en Bourse. Partisan de la libéralisation des jeux d’argent sur Internet, Pascal Pessiot avait été condamné en mars 2007 à un an de prison avec sursis - avant d’être relaxé en mars 2009 - pour avoir participé à l’exploitation de sites illégaux de jeux en ligne via des entreprises situées à Belize et aux Bahamas, explique le quotidien.
     
    Dans le courrier, Eric Woerth écrit à Jean-François Mancel qu’il a examiné, conformément à sa demande, la situation fiscale personnelle de Pascal Pessiot et qu’il préconise un dégrèvement, prétend Libération sans citer de montant précis. Le ministre souligne que c’est « à juste titre que l’administration a entendu assujettir M. Pessiot à l’impôt en France sur la part des bénéfices sociaux devant lui revenir ». « Cela étant, écrit le ministre du Budget de l’époque, (...) il m’a paru possible de reconsidérer les redressements litigieux (...) Les dégrèvements correspondants seront très prochainement prononcés ». Et de poursuivre : « Je ne serai pas opposé à ce qu’un règlement transactionnel incluant une modération significative des pénalités soit envisagé ».
     
    Le député Jean-François Mancel précise avoir agi comme il le fait « deux ou trois fois par mois » à la demande de particuliers. « M. Pessiot m’avait été présenté par des amis. Sur le plan fiscal, il a dû payer moins que ce que le fisc lui réclamait initialement », précise-t-il.
     
    Le premier point à soulever est évidemment le mensonge. Ce qui ne gène pas les supporters de Woerth. Pour eux mentir ce n’est rien. Ensuite, tout le monde fait pareil selon eux. On la connaît celle-là de défense. C’est banal, dirait-on en Woerthie, comme cette lettre pour Maistre. Toute l’UMP s’y met et clame, mais tout le monde y fait pareil. Petit problème c’est que l’Immaculé a dit qu’il n’était jamais intervenu, qu’un ministre n’est tenu au courant de rien. On a vu qu’il était intervenu dans la succession César. On a vu qu’à la suite d’une rendez-vous avec Maistre (cf rapport du président de l’IGF, pas Médiapart, ni Libé, ni le Monde, rapport commandité par Baroin), la conclusion a été le non redressement (tiens pourtant les maisons de redressement n’est-ce pas une bonne et noble chose dans le monde sécuritaire cher à Nicolas Sarkozy ?) de la relation professionnelle du grand chambellan, qui semble avoir trempé dans l’affaire Madoff, la veuve y ayant laissé 30 millions de plumes. Le second c’est qu’il a agi. Alors il se défend avec sa technique habituelle, un mensonge pour en camoufler un précédent tout en reniant sa parole publique, et entre deux voulant démonter toute la banalité et l’habituel de la chose. Idem : La réponse d’Eric Woerth ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué publié jeudi soir, le ministre du Travail « conteste totalement les allégations de Libération qui consistent à faire croire qu’il a accordé un traitement de faveur à un contribuable ». « Le ministre rappelle (...) qu’il a été saisi, pendant sa fonction de ministre du Budget, de milliers de lettres (...) principalement adressées par des parlementaires, de droite comme de gauche. Elles ont toutes suivi la même procédure : instruction par les services fiscaux pour avis, puis, le cas échéant, avis du comité du contentieux fiscal (composé de magistrats de la Cour des comptes, de la Cour de cassation et du Conseil d’Etat, ndlr) et décision du ministre ». « Dans ce dossier, Eric Woerth a suivi strictement la position de l’administration fiscale qui considérait que les éléments apportés par le contribuable concerné conduisaient à réduire le montant du redressement », poursuit le texte.
     
    Vous noterez que Woerth ne navigue qu’en milliers. Notre sous-marinier se souvient de la mer et des milles nautiques. Il y avait déjà des milliers de lettres pour la légion d’honneur, et notre maire, trésorier, président du premier cercle et ministre avait assez de temps pour avoir été saisi, pendant sa fonction de ministre du Budget, de milliers de lettres. Pas moins. Il ne se rend pas compte du ridicule de son communiqué avec ce chiffre. Il est vrai qu’à l’UMP la dentelle ce n’est pas leur fort. Il est vrai aussi qu’avoir été dirigé par celui pour qui chacun de ses gestes est historique, le meilleur, la première fois, jamais fait par quiconque d’autre etc. L’enflure est la marque de fabrique de l’Union des Menteurs Patentés. Quoi que je ne devrais pas écrire patentés, car patentés signifieraient qu’ils payent une patente or c’est l’inverse, ce sont nous, pauvres contribuables (puisque le financement deun parti est alimenté à hauteur de 75 % par l’argent public), qui allons payer le deal honteux entre Chirac, Sarkozy et Delanoë. Donc pour 75 % du million et quelques d’euros, ce sera à nous de casquer, comme nous ne sommes pas chiches nous avons décidé d’en donner 210 à Tapie qui en est très satisfait. Il l’a dit.
     
    N’oublions pas qui est Mancel, un copain et mentor de longue date d’iceluy ex ministre du budget et notons que Woerh reconnait la lettre. Courroye va-t-il avertir 72 heures avant le secrétariat de Mancel pour dire que l’on va vérifier si cette lettre existe alors qu’on aura l’originale au ministère et dans le dossier de la justice ?
     
    Le petit problème soulevé par cette lettre et qui contredit le communiqué de l’Immaculé ce sont ces mots : il m’a paru possible de reconsidérer les redressements litigieux (...) Les dégrèvements correspondants seront très prochainement prononcés ». Et de poursuivre : « Je ne serai pas opposé à ce qu’un règlement transactionnel incluant une modération significative des pénalités soit envisagé ».
     
    Choisissons dans ces phrases ceci : reconsidérer puis « ceça » dégrèvements et enfin cela modération significative.
     
    La conclusion qui s’impose est que s’il y a à reconsidérer c’est que l’on ne suit pas ce qu’a demandé l’administration fiscale (mensonge), c’est que l’on fait une fleur puisqu’il y a des dégrèvements, que l’on agit puisque ces dégrèvements seront prononcés et que cette fleur n’est pas de la paille moisie puisque cette action aboutira à inclure une modération significative. Au contraire de Woerth, je ne vous prends pas pour des imbéciles et donc je n’ai pas besoin d’en dire plus. La messe est dite. Ite missa est.
     
    On dit parfois que la montagne accouche d’une souris, ici c’est plutôt on a eu un jour un fil que l’on a tiré par hasard, mais la pelote s’est révélée bien plus grosse que ce qu’on pensait. C’était un effet d’optique, car elle était loin, très loin.
     
    Je pense que les producteurs de plus belle la vie devrait acheter à Woerth son histoire. Ils auraient de quoi faire une autre saga sans fin.
     
    Si cette histoire Woerth pouvait aller à son terme et balayer ces écuries du pouvoir (Hercule où es-tu ?) à cause de l’insistance de l’Immaculé à s’accrocher au rocher ministériel comme une arapède, et à mentir et mentir encore, il faudra alors le canoniser.
     
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    Si vous êtes intéressés par les textes ci-dessous, vous pouvez les retrouver en cliquant sur les liens et ce totalement gratuitement car il est hors de question que je touche un Kopek sur le dos de la Sarkozye qui, étant le règne du bling bling et de l’argent roi et corrupteur, sera combattue par son contraire : la gratuité (ou en compensation faire un don à Agoravox ou vous abonnez à Médiapart). Pour simple information, si vous êtes sur iPhone ou iPad, sans flash, en haut de la page dans le bandeau vous pouvez télécharger les textes en pdf, et pour tous les diffuser le plus possible autour de vous. Pour le télécharger il y a une flèche verte dirigée vers le bas dans le bandeau. Il faut vous inscrire à Issuu ce qui permet aussi de télécharger tous les textes nombreux et intéressants de ce site. Sinon vous pouvez toujours vous désinscrire ensuite. Si tout cela vous gêne je pourrais vous les envoyer par e-mail (imhotep.forumlogos@free.fr)) :
     
     
     N’oublions jamais :
    • l’affaire Karachi
    • l’affaire GDF
    • l’affaire Tapie
    • l’affaire Clearstream
    • l’affaire Bettencourt
    • l’affaire Wildenstein
    • l’affaire de Compiègne
    • l’affaire Peugeot
    • l’affaire de la Jatte
    • la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française
    • l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007

    Sarkozya delenda est !
     
  • c'est leurs fond de commerce n'entrez pas dans leur jeux

    Charia et lapidation : les propos scandaleux du trésorier d’une mosquée de Roubaix

    La polémique est en train d’enfler après la diffusion, vendredi 10 septembre sur France 4, du documentaire de John-Paul Lepers Qui a peur de l’islam ?
     
    Le journaliste a voulu comprendre la peur que pouvait inspirer l’islam en France. Malgré sa grande ouverture d’esprit, Lepers n’a pas pu cacher sa crainte dans certaines circonstances, comme lorsqu’un des responsables de la mosquée Abou Bakr de Roubaix, Rachid Gacem (son trésorier), lui a lancé qu’il était favorable à la lapidation en pays musulman (car c’est la loi divine), ainsi qu’au fait de couper la main aux voleurs, et que "si la France devient demain majoritairement musulmane, la charia devra s’appliquer".
     
    Par ailleurs, selon les responsables de la mosquée, si l’on a lu et compris le Coran, l’on devient nécessairement musulman. De tels propos seront de nouveau tenus par d’autres protagonistes du film. John-Paul Lepers, qui dit avoir parcouru le Coran, et qui n’est pas devenu musulman pour autant, l’a donc sans doute mal lu... Autre propos tendancieux : "Chez nous les Algériens, la religion et la tradition se rejoignent." Lepers fait remarquer à son interlocuteur qu’il est Français. Celui-ci corrige alors : "Chez nous, d’origine algérienne..." Mais le sentiment d’être Français n’est pas flagrant. Malgré ses propos bel et bien inquiétants, Rachid Gacem considère que c’est à cause des médias qu’on a peur de l’islam.
     
    Condamnations unanimes
     
    Rachid Sahri, le président du collectif des associations musulmanes de Roubaix, a condamné les propos tenus par les responsables de l’association cultuelle Abou Bakr (qui est adhérente de son collectif). Mais il a également tenu à interroger le montage du journaliste de la Télé Libre : "Il appartient toutefois de savoir dans quelles circonstances ces propos ont été tenus. On se trouve parfois piégé devant les caméras et par le montage des séquences d’une émission."
     
    De son côté, Pierre Dubois, premier adjoint au maire PS de Roubaix et grand défenseur d’une politique d’ouverture à l’égard des religions, s’il a vivement apprécié le film de Lepers, s’est néanmoins dit surpris des propos de Rachid Gacem : "J’ai eu l’occasion de le rencontrer lors de réunions de travail pour la construction de la nouvelle mosquée Abou Bakr. Il n’avait jamais émis de telles prises de position. Il appartient à l’association concernée de prendre ses responsabilités. En tout cas, il n’y a aucune raison pour que la réflexion roubaisienne entamée avec le collectif des associations musulmanes sur la façon de vivre l’islam dans un état laïque soit interrompue."
     
    Le trésorier de la mosquée démissionne... et accuse Lepers de manipulation
     
    Suite à la polémique déclenchée par ses propos dans le documentaire de John-Paul Lepers, Rachid Gacem a annoncé sa démission du poste de trésorier de la mosquée Abou Bakr. Il accuse aussi le journaliste de manipulation : "« L’erreur est humaine », aujourd’hui je sais que j’ai fait une erreur, j’ai tenu des propos qui étaient hors de ma portée, qui ont été retirés de leur contexte et utilisés à contre sens, comme savent si bien le faire les journalistes expérimentés dans la manipulation intellectuelle visant à nuire aux auteurs." 
     
    Gacem regrette les propos qu’il a tenus devant la caméra : "Je condamne sans ambigüité et fermement les propos que j’ai tenu concernant la lapidation et les mains coupées, ceux-ci ont été dit dans un contexte d’euphorie, de naïveté et surtout avec un grand manque de connaissances théologiques, je le reconnais." S’il prend ses responsabilités, il tient à les partager avec Lepers : "J’ai failli dans ma communication et me suis fait berné par un journaliste chevronné. J’en assume toute ma responsabilité. C’est pourquoi j’ai posé ce jour ma démission au Conseil d’administration. Elle a été accepté unanimement."
     
    Cette polémique fait désordre à Roubaix où le maire socialiste René Vandierendonck vantait encore récemment le "vivre ensemble", à l’occasion de la fin du ramadan. Il avait, à cette occasion, mis le Parc des Sports à disposition de 6000 à 8000 musulmans, pour leur permettre de fêter tous ensemble l’Aïd El Fitr. Cette initiative a été désapprouvée, à la fois par la conseillère régionale Front national Françoise Coolzaet et des responsables de l’AFL (association familiale laïque). "Selon ces militants laïques, le maire de Roubaix n’a pas à prêter un terrain public pour une manifestation religieuse et encore moins à y participer", peut-on lire dans Nord éclair ce mercredi.
     

     
    La laïcité en question
     
    Républicain laïc convaincu, John-Paul Lepers s’est souvent heurté au cours de son enquête, de Roubaix à Marseille, à des hommes et des femmes qui ne se résolvent pas à cantonner leur religion dans la sphère intime. Il a discuté avec de jeunes salafistes, a assisté à une conférence de Tariq Ramadan (qui a refusé de le rencontrer), a parlé de ce leader charismatique avec Mohamed Sifaoui, et s’est finalement entretenu avec le recteur de la mosquée de Bordeaux Tareq Obrou, un homme plein de sagesse selon le journaliste.
     
    Malgré les craintes qu’il ne manquera pas de susciter, le film de Lepers témoigne d’une heureuse tentative de dialogue.
     
    Le périple en camping-car de John-Paul Lepers commence à Roubaix...

  • bon vent mr ambassadeur.

    Patrick Parisot, l’ambassadeur du Canada en Algérie a démissioné la semaine dernière de son poste pour revenir en politique au sein du parti
    libéral du Canada.

    Selon l’information rapportée par l’agence de presse canadienne, « à compter du 7 octobre, il deviendra secrétaire principal du cabinet » du chef du parti libéral du Canada Michael Ignatieff. Le gouvernement canadien n’a pas encore annoncé le successeur de Patrick Parisot.

    Ce dernier a pris ses fonctions à la tête de l’ambassade du Canada à Alger en janvier 2008. Il avait remplacé Robert Peck qui est devenu chef du protocole du Canada.

    Selon sa biographie officielle, cet enfant d’immigrant français est diplômé du baccalauréat en science politique de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) en 1984. Il est devenu attaché de presse du premier ministre Jean Chrétien en 1993 et conseiller spécial en matière de politiques en 1999, poste qu'il a occupé jusqu'en 2001, année où il a été nommé ambassadeur au Chili. Avant son entrée au gouvernement, M. Parisot a été journaliste à Radio-Canada et à Télévision Quatre-Saisons. De 2003 à 2007, il a été ambassadeur au Portugal.

  • Angleterre: six hommes arrêtés pour avoir brûlé des exemplaires du Coran

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    La police britannique a indiqué jeudi avoir arrêté six personnes soupçonnées d'incitation à la haine raciale après la diffusion sur internet d'une vidéo où l'on voit un groupe d'hommes mettre le feu à ce qui semble être des exemplaires du Coran.
    "Les arrestations sont survenues à la suite (d'un incident lors duquel) il semble que deux exemplaires du Coran aient été brûlés à Gateshead (nord-est de l'Angleterre) le 11 septembre", a déclaré un porte-parole de la police de Northumbria.
    "L'incident a été enregistré et une vidéo a été diffusée sur internet", a-t-il précisé.
    Dans une vidéo disponible sur Youtube, six jeunes hommes portant une capuche ou une écharpe pour dissimuler leur visage sont filmés alors qu'ils versent de l'essence sur un livre et y mettent le feu, avant de faire la même chose avec un autre livre".
    La vidéo montre les hommes en train de pousser des cris de joie en regardant le premier livre se consumer, et crier "11 septembre, Journée internationale pour brûler le Coran" et "Pour les gars en Afghanistan".
    La police de Northumbria a précisé avoir d'abord arrêté deux hommes le 15 septembre, puis quatre autres le 22 septembre, avant de les remettre tous en liberté conditionnelle.
    La police et l'autorité locale de Gateshead ont souligné dans un communiqué que "le genre de comportement montré dans cette vidéo n'était pas du tout représentatif" de la communauté.
    "Notre communauté fait preuve de respect mutuel et nous continuons à collaborer avec les leaders communautaires et les personnes de toutes les confessions et croyances pour maintenir de bonnes relations", soulignent-ils.
    Ces arrestations interviennent moins de deux semaines après l'appel du pasteur américain Terry Jones à brûler des exemplaires du Coran pour marquer l'anniversaire des attentats du 11 septembre.
    L'initiative du religieux à la tête du petit groupe intégriste chrétien "Dove World Outreach Center" avait déclenché une polémique internationale, qui était retombée quand il a annoncé avoir renoncé à son projet.
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  • on le sait déja depuis l'instauration du visa pour les algeriens pour entrer dans leurs territoire, le sahara des generaux.

    L'Algérie abrite bel et bien une base secrète américaine. C'est le Canard Enchaîné, hebdomadaire français très bien renseigné dans ce domaine, qui le confirme. et je confime que le mossad aussi.base_104936_465x348.jpg

    Selon le Canard, il s’agit d’une base militaire secrète située à Tamanrasset qui compte près de 400 militaires spécialisés dans les télécommunications. Contrôlée par la National Security Agency (NSA), cette base servirait, selon l'édition du mercredi 22 septembre, aux américains de mettre toute la région du Sahel sous écoute !  Pour l'établir, les américains auraient réussi à obtenir facilement l'autorisation de Bouteflika, souligne encore le célèbre hebdomadaire français.  

    Et c’est à partir de cette base que les américains comptent apporter de l’aide aux militaires français. "Une aide qui pourrait être décisive si les informations circulent vraiment", note encore le Canard Enchaîné qui nous apprend également que les français espèrent beaucoup de cette aide précieuse des grandes oreilles de l'Amérique dans la région de Tamanrasset. 

    Mais le plus troublant dans cette affaire, c'est que cette Base se penche également sur les conversations téléphoniques et les services de télécommunications de notre pays ! C'est du moins ce que le Canard Enchaîné a laissé entendre dans cette révélation fracassante en nous expliquant que la NSA surveille de près à partir de notre territoire les agissements et les actions des "DRS". Bouteflika est-il au courant de tout cela ? Pas si sur... 

    Longtemps tabou, la présence militaire américaine en Algérie revient ainsi sur le devant de la scène. Mais cette fois-ci, elle risque de créer des controverses qui pourraient saper la sécurité de l'Algérie. 

  • Sayanim : ces juifs de la diaspora qui collaborent avec le Mossad

     

    Franck Abed reçoit Jacob Cohen pour un entretien évoquant Le printemps des sayanim. Ce livre qui se veut un roman traite des sayanim - informateurs en hébreu - qui sont des juifs de la diaspora, qui, par "patriotisme", acceptent de collaborer ponctuellement avec le Mossad, ou d’autres institutions sionistes. En France, leur nombre serait évalué à 3000....
     
    Au cours de l’entretien sont notamment évoqués BHL (appelé MST dans le roman), SOS Racisme, ou encore le maire du 16e arrondissement de Paris, Claude Goasguen, "plus sioniste que Netanyahu" (la preuve en vidéo).
     
    Franck Abed est un jeune intellectuel catholique et royaliste (son blog). Jacob Cohen est un écrivain franco-marocain, et militant antisioniste (son blog).
     
    Dans une interview à Géostratégie, il s’insurge contre le silence des médias sur ce sujet brûlant des sayanim : "Comment des journalistes aguerris ont pu disserter sur Israël sans mettre sur le doigt sur cet aspect capital ! Je mets cela sur la puissance des sayanim qui ont réussi l’exploit de ne pas faire parler d’eux. Il ne faut pas oublier que la chape qui écrasait les médias pour diffuser la pensée unique favorable à Israël n’a commencé à se fissurer que depuis quelques années."
     
    Lorsqu’on l’interroge sur la réalité des sayanim, il répond : "Je cite Gordon Thomas au début du livre. C’est un spécialiste reconnu des services secrets, en particulier du Mossad. Tellement reconnu qu’il a interviewé tous les chefs du Mossad depuis les années 60, et tous ont admis, en s’en glorifiant, l’apport crucial des sayanim à travers le monde."

    Tags : Israël

  • Nicolas Sarkozy : une honte française et boutef pour l'algerie

    Les langues se délient…enfin. C’est presque la fin de la pensée molle et le début d’une prise de conscience effective. L’Homme français est-il enfin entrain de se réhabiliter, de prendre conscience de ses valeurs morales et de ses capacités intellectuelles en se réappropriant sa Constitution sans cesse violée ? A part Ségolène Royal et quelques uns à gauche qui n’hésitent plus à parler d’une vichysation des esprits gouvernementaux, à l’exemple d’un Emmanuel Todd qui a enfoncé le clou, de façon « très violente » disent les zélateurs sarkozystes chez l’anticonformiste Taddeï.

    Il est encore temps pour les Français, me semble-t-il, de réagir, de protester, de désavouer celui qui parle en leur nom hors de France. Demain, sera-t-il trop tard ? Il est important, avant d’être frappés de forclusion, si la mascarade élyséenne se poursuit jusqu’en 2012, de poser des actes forts. Comment peut-on accepter que, par la seule volonté d’un homme, son pays soit ainsi ridiculisé, traîné dans la boue, tancé ? Comment peut-on rester silencieux en voyant cette dérive droitière ?

    Au-delà des Roms, payés « gracieusement » pour faire des emplettes pour leurs proches et aller en villégiature en Roumanie puis revenir en toute quiétude en France, personne n’ose dénoncer l’esbroufe. Au contraire même, on a vu des politiques s’insurger contre ce qu’ils nomment, les excès de l’Europe. Quelle naïveté ! Non, la sarkozie vous entube matin, midi et soir. Et si on parlait des retraites, ce serait la vraie escroquerie du siècle, pour simplement enrichir les amis. Sarkozy est simplement un pizzaïolo qui a divisé la France en parts inégales, données à des proches. Que cache cette fascination pour la réforme des Retraites ? Ecoutez plutôt. 

     

    Donc, malgré les échecs répétés de Bush Jr à la tête des Etats-Unis, par mimétisme, la France a élu un néo-con, « un américain au passeport français » comme le disait si bien l’actuel ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, Eric Besson. Quelle idée saugrenue d’entrer dans l’OTAN et de tuer l’idéal gaulliste ? Quelle politique de canard boiteux pour flinguer la droite humanisme. Ce qui devait arriver arriva mais, le mensonge sur les risques d’attentats en France n’est là que pour alimenter la peur, ultime syncrétisme du Gouvernement pour rebondir.

    De mémoire d’homme, depuis que la France existe, on n’a jamais vu autant d’otages. Ceci est du à la fin de la politique étrangère équilibrée de la France jadis. L’image spéculaire du Moi fait dire à ces gens qu’ils ont raison. Ce sont les autres qui ne les aiment pas. Ils n’ont rien fait. Quelle pantalonnade en effet ! Est-ce le hasard ce qui se passe actuellement ? Alors que tous les pays pensent retirer leur troupe d’Afghanistan, pour la France, malgré la mort, rien n’y fait. Nicolas Sarkozy aime l’autoflagellation, il veut demeurer « caniche de luxe » de Barack Obama. Voilà 9 ans que les Occidentaux sont en Afghanistan. Rien n’a jamais, les talibans progressent, la corruption et le trafic de cocaïne augmentent de façon exponentielle.

    Que va-t-il se passer dans les 15 prochains mois avant l’élection présidentielle ? Personne ne le sait, tellement, la psychologie infantile du chef de l’Etat français détonne.

    La France est mal partie !

    >>> Allain Jules 

  • Le droit des peuples à la résistance :algerie en premier oui,ok,contre le régime de bananes qui nous gouverne et qui ne sont pas elus ni par le peuple ni quoi que se soit.par les armes!!!!

     cas du peuple sahraoui, sera le thème d’une conférence internationale qui se tiendra samedi et dimanche prochains à Alger avec la participation de personnalités, parlementaires,  universitaires et juristes venant d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Amérique.

    Cette conférence, co-organisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) et l’Union des juristes sahraouis, se propose d’être une tribune pour «reconnaître au peuple sahraoui le droit de résister  à l’occupation illégale de son territoire par le Maroc». Elle constitue également, selon ses initiateurs, une opportunité pour «dénoncer les violations massives et répétées des droits de l’homme, par l’administration  d’occupation marocaine, au Sahara occidental» et «exiger de l’ONU que soit rapidement organisé un référendum d’autodétermination libre et transparent comme le recommandent  les différentes résolutions de l’organisation onusienne».
    Le peuple sahraoui qui «ne cesse d’exprimer, à travers des manifestations pacifiques, son désir à vivre dans la dignité, a clairement affiché sa détermination à aller jusqu’au bout de son droit à l’autodétermination», a indiqué lors d’un point de presse, Saïd Layachi, coordinateur de cette conférence.

    De son côté, l’ambassadeur de la RASD (République arabe sahraouie démocratique) à Alger, Brahim Ghali, a déclaré que cette conférence internationale permettra d’apporter un «soutien moral et politique» au peuple sahraoui qui a choisi, a-t-il dit, «la résistance comme unique alternative pour faire face à l’occupation  illégale de son territoire». Tout en appelant l’ONU à assumer son entière responsabilité dans ce conflit, M. Ghali a affirmé que le peuple sahraoui «restera toujours attaché à son droit à l’autodétermination jusqu’à la victoire finale».




    Inter p 13

    APS

  • L’affaire de la Coopsem de Mascara renvoyée pour complément d’enquête.tjr des affaires nouvelles chaque jour ,qui dis mieux!!!!!

    Ce mercredi 22 septembre, l’affaire de la Coopérative régionale de production de semences et plants maraichers (Coopsem) de Tizi, à 10 km de Mascara, a été renvoyée par le procureur de la République (PR) près le tribunal de Mascara pour complément d’enquête, a-t-on appris d’une source sécuritaire.


    Une dizaine de personnes de Mascara et d’Oran dont le directeur et certains fonctionnaires de la Coopsem, un cadre de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) et autres chargés du Système de régulation des produits agricoles à large consommation (Syrpalac) ont été entendu par le procureur de la République près le tribunal de Mascara, nous dit-on.

    Aucune information n’a filtrée sur les causes de ce renvoi.

    Signalons que cette affaire fait suite à une lettre anonyme dénonçant des irrégularités dans la gestion de ladite coopérative.

    Abdelouahab Souag

  • Le wali de Boumerdés crève l’abcès et saisit la justice Des responsables de la wilaya impliqués dans un scandale foncier

    Par : Madjid T

    Des mesures disciplinaires conservatoires ont été prises à l’encontre du secrétaire général de la wilaya, du directeur de la réglementation et de l’administration générale et le chef de cabinet du wali a été mis en congé d’office, a fait savoir le wali.

    Le wali de Boumerdès a déclaré avant-hier, lors de la session de l’APW, qu’une plainte a été déposée à l’encontre de plusieurs responsables de la wilaya, à l’origine de la concession illégale de 30 hectares de terres à vocation agricole à Ouled Moussa à un privé pour la construction d’un marché de gros. “Ces gens que je qualifie de groupe de malfaiteurs répondront de leurs actes devant la justice”, a martelé le wali, ajoutant qu’il est inadmissible que des responsables représentants de l’État bafouent les lois de la République, notamment en matière de préservation des terres agricoles. “Le secrétaire général a profité de mon absence lors de mon congé pour signer à ma place des documents illégaux et non réglementaires, et ce, en contradiction avec les orientations du Premier ministre et du président de la République concernant la préservation des terres agricoles”, a indiqué le wali. Pressé par les élus de clarifier les choses, le wali s’est indigné du comportement de certains de ses proches collaborateurs. “Comment se fait-il qu’on décide avec une facilité déconcertante d’attribuer 30 hectares de terres fertiles de deux exploitations agricoles collectives (EAC) en l’espace de trois jours alors que la wilaya peine à concéder des parcelles d’1 ou de 2 ha pour implanter des équipements publics”, a ajouté M. Brahim Merad. “Tenez-vous bien, l’arrêté de concession a été établi le 15 mars 2010, enregistré le 18 mars et publié le 22 mars de la même année”, a révélé le wali. Pis encore, “le directeur des domaines a adressé le 8 mars 2010 une lettre au privé lui demandant de compléter son dossier par la présentation de la décision du Conseil des ministres mais sans attendre la réponse du concerné, le même responsable s’empresse de lui délivrer une semaine après un acte de concession de gré à gré qui nécessite obligatoirement l’avis du Conseil des ministres”. Et d’ajouter : “Je n’ai pas admis que ceux qui sont censés être mes proches collaborateurs me trahissent alors que je suis le seul dépositaire de l’autorité de l’État.” Le wali affirme avoir informé les autorités de ce dossier, précisant qu’une commission d’enquête a été déjà dépêchée au niveau de la conservation foncière et des domaines pour faire la lumière sur cette affaire. “Des mesures disciplinaires conservatoires ont été prises à l’encontre de plusieurs responsables, notamment le secrétaire général de la wilaya, le directeur de la réglementation et de l’administration générale, responsables en premier degré mais aussi le  chef de cabinet qui, lui aussi, a été mis en congé hier pour négligence”, a-t-il souligné.
    De leur côté, les élus APW affirment soutenir le wali. “Nous soutenons le wali pour toutes les enquêtes qu’il compte mener”, a affirmé M. Boussaïdi, le président de l’APW en faisant allusion à cette affaire. Selon une source proche de ce dossier, tous les documents liés à cette affaire ont été établis en violation de la loi 91-11 du 27 avril 1991 fixant les règles relatives à l’expropriation pour cause d’utilité publique et du décret n°09/152 du 2 mai 2009, fixant les conditions et modalités de concessions de gré à gré des terrains de l’État destinés à l’investissement.

  • Algériens arrêtés à Londres pour tentative d’attentat contre le pape Vers l’engagement de poursuites contre Scotland Yard

    Par : Samia Lokmane-Khelil

    Des détails tragi-comiques viennent d’être révélés sur les raisons qui ont conduit à l’interpellation des agents de nettoyage.

    Les cinq agents de nettoyage algériens et leur collègue soudanais arrêtés à Londres, vendredi dernier, pour tentative présumée d’attentat contre le pape Benoît XVI vont très probablement engager des poursuites judiciaires contre Scotland Yard pour interpellation arbitraire et fausses accusations. Cette information relayée lundi par les médias britanniques fait suite à la libération, la veille, des éboueurs. Ils ont été relâchés après quarante-huit heures de garde à vue sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux.
    De nouveaux détails tragi-comiques ont été révélés sur les circonstances de leur arrestation. Selon des indiscrétions, l’individu, sans doute un collègue, qui a dénoncé les travailleurs algériens à la police, a intercepté leur discussion au moment où ils se trouvaient dans le réfectoire de Veolia, la société de nettoyage qui les emploie. Il les aurait entendus échanger des propos subversifs autour de la visite du souverain pontife. Selon le contenu de sa déposition, l’un des agents aurait affirmé qu’il est difficile d’atteindre le pape par un coup de feu car sa voiture est blindée. Un autre aurait proposé d’utiliser une lance-roquettes.
    Difficile d’imaginer un groupe de terroristes concocter un plan d’attentat entre deux bouchées. Mais la police métropolitaine a l’habitude de prendre tout au sérieux, même les informations les plus fantaisistes. Des détails assez surprenants (plutôt grotesques) ont convaincu son informateur sur les intentions louches des agents de nettoyage. Ils parlaient en anglais, mais avec un accent étranger.
    Ils n’ont pas commandé un petit-déjeuner local (The full english breakfast) garni de saucisses de porc et de jambon. Pis encore, trois avaient une moustache et un quatrième portait même une barbe. Croyant détenir, avec cette description sommaire, le profil du terroriste type, les responsables de Scotland Yard n’y ont pas réfléchi à deux fois et ont décidé d’arrêter aussitôt les suspects. Aujourd’hui encore, ils décrivent leur informateur comme un héros. Ils persistent surtout à justifier le bien-fondé de leur intervention en la qualifiant de proportionnée. Dans une conférence de presse, l’officier responsable du raid a indiqué qu’au moment de leur arrestation, les mis en cause ont été incapables de prouver leur identité.
    “Ils n’avaient ni passeport ni permis de conduire, ni relevés bancaires en leur possession”, a révélé le chef inspecteur Savage. S’exprimant sous le sceau de l’anonymat, l’un des travailleurs du réfectoire où les Algériens ont été interpellés évoque une intervention musclée. “Je ne comprends pas pourquoi les policiers ont défoncé la porte dès lors qu’elle était déjà ouverte ni dans quel but ils ont jeté les tables et les chaises contre le mur”, a-t-il révélé à la presse. Pour ne plus avoir d’ennuis, il a décidé de retirer de son menu les plats orientaux et se contentera, désormais, de servir saucisses et jambon à ses clients. Sur un ton plus sérieux, l’avocat des agents de nettoyage pense qu’ils ont été arrêtés et suspectés de terrorisme pour le seul fait d’être des étrangers, musulmans de surcroît. Conscients de leur mauvaise conduite, les responsables de Scotland Yard s’attendent à la réception d’une plainte dans les prochains jours.
    D’ores et déjà, ils s’emploient à préparer leur défense. Jusque-là, leur principal argument consiste à dire qu’ils n’avaient pas le temps de vérifier le niveau de crédibilité de la menace et devaient intervenir avec célérité pour empêcher un attentat qui a surtout existé dans leur imagination.

  • Trois Français enlevés après l'attaque de leur navire au large du Nigeria


    Trois Français, membres d'équipage d'un bateau opérant sur un champ pétrolier au large du Nigeria, ont été enlevés dans la nuit de mardi à mercredi, ont annoncé mercredi l'exploitant du bateau, le groupe français de services maritimes Bourbon , et le Quai d'Orsay.
    "Tout nous laisse penser que nous sommes dans le cadre d'un acte de piraterie classique", a déclaré sur France 24 le ministre de la Défense Hervé Morin, relevant qu'il y a eu "à peu près une centaine d'actes de piraterie en 2009 dans le Golfe de Guinée".
    L'enlèvement de ces trois Français au Nigeria survient six jours après le rapt revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) de cinq Français au Niger, employés par le groupe nucléaire français Areva et l'un de ses sous-traitants.
    Mercredi soir, Air France a annnoncé avoir renforcé la sécurité de ses personnels navigants et au sol dans cinq pays du Sahel et d'Afrique de l'ouest.
    Lors d’une attaque survenue sur le champ pétrolier exploité par la société Addax, situé au large du Nigeria, "le navire Bourbon Alexandre et ses seize membres d’équipage ont fait l’objet d’un assaut conjugué de plusieurs canots rapides", a expliqué Bourbon dans un communiqué.
    "Trois membres d’équipage français ont été enlevés. Les 13 autres membres d’équipage sont restés à bord et aucun blessé n’est à déplorer", a-t-il indiqué.
    A Paris, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal, a confirmé l'enlèvement. "Nous sommes pleinement mobilisés, à Paris comme à Abuja, pour obtenir leur libération", a-t-il déclaré, précisant que les autorités françaises sont "en liaison constante avec les autorités nigérianes, les responsables de la société Bourbon et les familles".
    Bourbon, groupe de services maritimes pour le secteur pétrolier, n'a pas souhaité préciser la nationalité des treize personnes restées à bord. Aucune revendication n’a été formulée à ce stade, a précisé l'entreprise.
    Une cellule de crise, mise en place au siège du groupe à Marseille, "évalue la situation en temps réel" avec l'objectif d'"obtenir une libération dans les meilleurs délais et conditions de sécurité", a-t-elle ajouté.
    Bourbon indique travailler avec les autorités françaises et nigérianes, et précise qu'il "ne fera aucun autre commentaire qui pourrait nuire à la libération des membres d’équipage enlevés".
    Le groupe Bourbon a déjà été confronté à trois reprises depuis août 2008 à des enlèvements de collaborateurs au Nigeria, où le phénomène est courant. Les personnes avaient été à chaque fois relâchés peu après.
    Début 2009, un bateau appartenant à Bourbon et ses neuf membres d'équipage avaient été capturés au large des côtes du Nigeria avant d'être libérés quelques jours plus tard en bonne santé. L'équipage enlevé était composé de cinq Nigérians, deux Ghanéens, un Camerounais et un Indonésien.
    Fin octobre 2008, dix otages, dont sept Français, avaient été capturés sur un navire de Bourbon opérant sur un terminal pétrolier au large de la péninsule de Bakassi (Cameroun). Ils avaient été relâchés peu après.
    En août 2008, deux Français, membres de l'équipage d'un navire de ravitaillement de la même société, avaient été enlevés par des hommes armés dans un bar du port d'Onne, près de Port-Harcourt, la capitale pétrolière du Nigeria. Ils avaient été relâchés début septembre.
    Des centaines de personnes, la plupart liées au secteur pétrolier, ont été enlevées ces dernières années dans la région du Delta du Niger (sud du Nigeria) par des groupes armés, certains se revendiquant d'une rébellion locale qui réclame une meilleure répartition des revenus pétroliers du pays, huitième exportateur mondial d'or noir.

    AFP

  • Trois Français enlevés après l'attaque de leur navire au large du Nigeria


    Trois Français, membres d'équipage d'un bateau opérant sur un champ pétrolier au large du Nigeria, ont été enlevés dans la nuit de mardi à mercredi, ont annoncé mercredi l'exploitant du bateau, le groupe français de services maritimes Bourbon , et le Quai d'Orsay.
    "Tout nous laisse penser que nous sommes dans le cadre d'un acte de piraterie classique", a déclaré sur France 24 le ministre de la Défense Hervé Morin, relevant qu'il y a eu "à peu près une centaine d'actes de piraterie en 2009 dans le Golfe de Guinée".
    L'enlèvement de ces trois Français au Nigeria survient six jours après le rapt revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) de cinq Français au Niger, employés par le groupe nucléaire français Areva et l'un de ses sous-traitants.
    Mercredi soir, Air France a annnoncé avoir renforcé la sécurité de ses personnels navigants et au sol dans cinq pays du Sahel et d'Afrique de l'ouest.
    Lors d’une attaque survenue sur le champ pétrolier exploité par la société Addax, situé au large du Nigeria, "le navire Bourbon Alexandre et ses seize membres d’équipage ont fait l’objet d’un assaut conjugué de plusieurs canots rapides", a expliqué Bourbon dans un communiqué.
    "Trois membres d’équipage français ont été enlevés. Les 13 autres membres d’équipage sont restés à bord et aucun blessé n’est à déplorer", a-t-il indiqué.
    A Paris, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal, a confirmé l'enlèvement. "Nous sommes pleinement mobilisés, à Paris comme à Abuja, pour obtenir leur libération", a-t-il déclaré, précisant que les autorités françaises sont "en liaison constante avec les autorités nigérianes, les responsables de la société Bourbon et les familles".
    Bourbon, groupe de services maritimes pour le secteur pétrolier, n'a pas souhaité préciser la nationalité des treize personnes restées à bord. Aucune revendication n’a été formulée à ce stade, a précisé l'entreprise.
    Une cellule de crise, mise en place au siège du groupe à Marseille, "évalue la situation en temps réel" avec l'objectif d'"obtenir une libération dans les meilleurs délais et conditions de sécurité", a-t-elle ajouté.
    Bourbon indique travailler avec les autorités françaises et nigérianes, et précise qu'il "ne fera aucun autre commentaire qui pourrait nuire à la libération des membres d’équipage enlevés".
    Le groupe Bourbon a déjà été confronté à trois reprises depuis août 2008 à des enlèvements de collaborateurs au Nigeria, où le phénomène est courant. Les personnes avaient été à chaque fois relâchés peu après.
    Début 2009, un bateau appartenant à Bourbon et ses neuf membres d'équipage avaient été capturés au large des côtes du Nigeria avant d'être libérés quelques jours plus tard en bonne santé. L'équipage enlevé était composé de cinq Nigérians, deux Ghanéens, un Camerounais et un Indonésien.
    Fin octobre 2008, dix otages, dont sept Français, avaient été capturés sur un navire de Bourbon opérant sur un terminal pétrolier au large de la péninsule de Bakassi (Cameroun). Ils avaient été relâchés peu après.
    En août 2008, deux Français, membres de l'équipage d'un navire de ravitaillement de la même société, avaient été enlevés par des hommes armés dans un bar du port d'Onne, près de Port-Harcourt, la capitale pétrolière du Nigeria. Ils avaient été relâchés début septembre.
    Des centaines de personnes, la plupart liées au secteur pétrolier, ont été enlevées ces dernières années dans la région du Delta du Niger (sud du Nigeria) par des groupes armés, certains se revendiquant d'une rébellion locale qui réclame une meilleure répartition des revenus pétroliers du pays, huitième exportateur mondial d'or noir.

    AFP

  • à qui pofite la disparition de l'algerie ,bien sur à boutef et les généraux.


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    La diplomatie algérienne, qui relève depuis plusieurs années du domaine réservé et exclusif du chef de l'Etat, semble floue dans ses contours. L'Algérie avait plus d'un tour dans son sac pour retrouver sa place au lendemain des attaques du 11 septembre 2001.

    Le président Bouteflika n’a pas jugé utile de se rendre à la réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU. Est-ce parce que le sommet des objectifs du Millénaire n’intéresse pas une participation à haut niveau de l’Algérie ? Difficile de le savoir !  La raison : les canaux de la communication officielle sont si hermétiques qu’on ne peut obtenir des explications. Mais plus que cela encore, la diplomatie algérienne, qui relève depuis plusieurs années du domaine réservé et exclusif du chef de l’Etat, semble floue dans ses contours. Si au début des années 2000, le pari était clair pour le président de la République qui devait, et c’était l’un des objectifs dès son premier mandat, replacer l’Algérie sur la scène internationale, les choses ont fini par s’embrouiller au fil des ans. De Crans Montana à Pékin en passant par plusieurs capitales occidentales, et participant à une multitude de forums, Abdelaziz Bouteflika a beaucoup voyagé pour redorer le blason, dit-on, d’un pays qui avait trop souffert de l’isolement, notamment dans les années 1990 où il a eu à combattre seul, dans un environnement international d’incompréhensions, le terrorisme. C’était une sorte d’activisme diplomatique pour redonner de la voix à l’Algérie dans le concert des nations.

    Aidé par un bouleversement de la perception de la communauté internationale de la réalité du terrorisme dans notre pays, suite aux attaques du 11 septembre 2001,  mais aussi par la remontée des cours de pétrole depuis le début des années 2000, l’Algérie avait plus d’un tour en poche pour retrouver sa place. Sur le plan économique, elle sortait petit à petit de la spirale de l’endettement grâce à la manne des hydrocarbures. L’explosion des prix du pétrole et la bonne santé de la trésorerie  rendront le pays davantage fréquentable ou plutôt intéressant. Le ballet diplomatique, visites de chefs d’Etat, de ministres, de délégations d’hommes d’affaires, commencent alors à Alger. Mais au bout de la conclusion de quelques gros contrats pour les sociétés étrangères dans les grands projets d’infrastructures, les choses ne tarderont pas à tourner rond.

    L’économie ne décollera pas, le pétrole restera notre unique source de revenu, les premières affaires de corruption commencent à éclater – l’on ne peut pas mesurer la portée des éclats diplomatiques qu’a eus à provoquer la bombe Sonatrach.
    Les investissements étrangers ne viendront pas.Sur le plan politique, tout est plombé, les champs d’expression plurielle sont tour à tour fermés. Les droits de l’homme sont bafoués à tel point que l’Algérie a fini par se mettre à dos les ONG internationales. Cela arrive au moment où l’on met plusieurs tours de vis aux lois économiques après avoir autorisé des ouvertures, pour le moins que l’on puisse dire, irréfléchies. Elles résultent de l’échec de la relance de la machine de production nationale et de la panique de voir nos devises partir sous le nez. En somme, les nouvelles lois  ne sont pas celles qui attireront des capitaux étrangers.

    L’Algérie donne l’image d’un pays qui se referme sur lui-même. Et il est consacré qu’en diplomatie, l’on n’en récolte que les fruits que reflète l’image qu’offre à voir la situation interne d’un pays sur tous les plans. Les critères de croissance, de démocratie avec tout ce que cela implique comme respect des libertés, des droits de l’homme, sont le meilleur ambassadeur qui puisse exister. Quelles ont été les initiatives algériennes qui ont abouti ? Le président a tenté d’introduire vainement des réformes de la Ligue arabe. Le Nepad, sur lequel Bouteflika a beaucoup misé au début, semble subir le même sort parce que butant sur le manque de volonté des pays développés à accompagner l’Afrique dans la solution de ses problèmes. Que dire du projet de l’Union pour la Méditerranée ?                            

    Said Rabia

  • Un pèlerin Algérien sous les verrous pour avoir manifesté contre le crime de Sarah Khatib !

      	Un pèlerin Algérien de 63 ans est sous les verrous en Arabie Saoudite pour avoir participé à un rassemble tenu à la Mecque après le meurtre abject de Sarah Khatib 

    zoom | © D.R

    Décidément, les autorités saoudiennes ont très mal pris l’action de protestation des pèlerins Algériens à la Mecque.  

    Au lendemain de la mort tragique de Sarah Khatib, quelques 300 pèlerins Algériens se sont rassemblés à la Mecque, mercredi 15 septembre, devant l'hôtel où résidait la jeune victime pour demander que justice soit faite. Indignés par ce crime barbare, Sarah fut violée avant d'être sauvagement assassinée, survenu à la Mecque, Premier Lieu Sacré de l'Islam, nos compatriotes ont juste demandé à la police saoudienne d'élucider ce crime et d'arrêter les coupables. 

    Mais ce rassemblement n'a guère été du goût de la police du Royaume des Al-Saoud qui a rapidement intervenu pour disperser nos pèlerins. Et au cours de cette opération de rétablissement de l'ordre, un Algérien a osé affronter les policiers saoudiens pour leur faire part de sa colère. Originaire de Khenchla, Hocine D, âgé de 63 ans, voulait seulement faire valoir son droit à manifester pour dénoncer ce crime abject.

    Cependant, cet argument a été jugé irrecevable par les agents saoudiens qui ont vite embarqué le pèlerin Algérien coupable, d'après les policiers, d'outrage à agent de la force de l'ordre  et de troubles à l'ordre public ! Rien que ça !

    Et depuis, nous apprend notre confrère El-Khabar, Hocine demeure toujours emprisonné en attendant sa présentation devant la justice saoudienne où  il risque, souligne sa famille, une lourde peine ! Placé sous mandat de dépôt en attendant le début de son procès, Hocine paie cher sa contestation et son indignation après le meurtre abject d'une compatriote, une jeune fille de 14 ans. 

    La famille de Hocine qui a saisi les autorités Algériennes sur le sort de ce pèlerin abandonné à son sort n'ont, pour l'heure, obtenu aucune audience ! Nos autorités consulaires à Djeddah n'ont montré aucun signe de vie dans ce dossier et Hocine se dirige tout droit vers la prison pendant une période que personne n'arrive à déterminer.

    Comme quoi, en Arabie Saoudite, le meurtre et le viol d'une fille de 14 ans ne peut en aucun cas vous donner le droit de s'émouvoir et de sortir dans la rue pour clamer votre indignation. Ce droit est encore plus interdit lorsque vous êtes Algériens car si votre pays ne cherche même pas après vous, l'Arabie Saoudite ne fera aucun effort pour garantir votre liberté et votre dignité !     

    Abderrahmane Semmar

  • Les banques Algériennes à la traîne en Afrique du Nord !

      	Les banques Algériennes n'arrivent toujours pas à concurrencer leurs consoeurs Marocaines ou Egyptiennes  

    zoom | © D.R

    Les banques Algériennes n'arrivent toujours pas à...

    Les banques Algériennes n'arrivent pas à concurrencer sérieusement leurs consœurs marocaines et égyptiennes, estiment les analystes d’‘‘African Business’’.

    Ce prestigieux bimensuel économique, qui s'apprête à publier en octobre prochain  l’‘‘Africa’s Top 100 Banks 2010’’,  n'a pas manqué de mettre en exergue la lente émergence des banques Algériennes par rapport aux banques des autres pays voisins. 

    Selon le site d'information tunisien Kapitalis.com, les analystes du magazine économique "African Business" ont relevé que le nombre d’établissements financiers algériens figurant dans le Top 25 a augmenté de 3 à 5 au cours des 12 derniers mois. Ceci dit, la répartition géographique des 40 banques nord-africaines retenues dans le classement comprend beaucoup plus les banques égyptiennes, marocaines et tunisiennes.

    Pour preuve, l’Egypte compte 12 établissements, la Tunisie 9, le Maroc 8, l’Algérie 7 et la Libye 4. Nos banques sont donc largement distancées par leurs concurrences tunisiennes, marocaines et égyptiennes. Par ailleurs, la qualité des services de ces banques et le faible niveau de leurs investissements n'ont pas permis à notre économie de gagner en croissance. 

    D'autre part, en dépit de son potentiel important, le marché des services bancaires en Algérie demeure très sous-développés lorsqu'on le compare avec la vitalité que connait le Maroc et l'Egypte. D'ailleurs, les deux plus grandes institutions financières en Afrique du Nord sont marocaines. Attijariwafa Bank, classée au premier rang nord-africain, est aussi la plus grande en Afrique en dehors de l’Afrique du Sud.Et avec un capital de 3,1 milliards $, en hausse de 2,6 milliards $ l’an dernier, Attijariwafa occupe la 6ème place au continent.  

    Pour sa part, l'Egypte est la nation la mieux représentée dans ce classement régional. Les experts d'African Business ont souligné à ce propos que la réforme bancaire régulière et le processus de privatisation mené jusqu'au bout en Egypte ont permis à l'économie égyptienne de tirer un bon profit de ses institutions financières.

     Quant à l'Algérie, la taille de son secteur bancaire a sensiblement changé. Avec une réforme qui reste en panne, les banques de notre pays ne risquent pas de progresser dans un futur proche. 

    Abderrahmane Sem

  • la corruption à de belle année devant elle!!!!!! qui arretera

    L’ITALIEN CONTINUE DE DÉCROCHER DE GROS CONTRATS EN ALGÉRIE
    L’énigme Saipem

    Saipem, filiale du groupe pétrolier italien ENI, a annoncé, hier, avoir décroché le marché de l'ingénierie, d'approvisionnement et de construction d'une installation de séparation pétrole-gaz naturel à Hassi Messaoud. La société n’a, toutefois, pas déclaré le montant de ce nouveau marché. Saipem doit également participer aujourd’hui à l’ouverture des plis financiers du projet de revamping de la raffinerie d’Alger.
    Un marché estimé à plus de 1,5 milliard de dollars. Notons que la société italienne sera opposée à trois concurrents sud-coréens (GS, HDEC et Samsung) et au français Technip. Et selon certains observateurs, Saipem pourrait bien signer un nouveau succès. La success-story algérienne du pétrolier italien en Algérie – il a remporté un nombre important de contrats lancés ces 6 dernières années dans le secteur des hydrocarbures — comporte toutefois certaines zones d’ombre. C’est notamment le cas du marché passé avec la Sonatrach pour la réalisation du gazoduc GK3 qui est entaché d’irrégularités. Les services de sécurité chargés d’enquêter sur ce dossier ont pu rassembler des preuves accablantes. Une situation qui a conduit au départ «précipité» de Tullio Orsi, le directeur de Saipem Algérie. Ce dernier a pris la fuite au début de l’année 2010. Notons que l’affaire du contrat du GK3 est toujours en phase d’instruction.
    T. H.

  • benbouzid au cachot ,poutine aussi,.......!!!!!! quesque vous avait fait a nos enfants des terros puis des haragas puis des drogués et voleurs dehors,


     

    Les parents d'élèves interpellent Benbouzid

    Le casse-tête de la scolarisation des handicapés moteurs

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    Les parents des handicapés moteurs relèvent les contraintes au niveau des écoles, l'absence d'infrastructures adéquates et de moyens de transport rendant difficile le déplacement de ces personnes aux besoins spécifiques impossible.

    Les parents des enfants handicapés moteurs interpellent Benbouzid afin qu’il assure la scolarisation de leurs enfants dans les meilleures conditions aussi. «C'est le ministère de l'Education qui doit prendre en charge la question de la scolarisation des enfants handicapés», a déclaré hier Atika Mammeri, présidente de la Fédération des associations des handicapés moteurs, lors d'une rencontre avec les parents de ces élèves au centre de presse d'El Moudjahid.

    Non effet, sans la scolarisation de ces enfants, leur insertion sociale est quasiment impossible. Le droit au travail à des personnes handicapées qui ne peuvent pas assumer certaines tâches, notamment celles relevant du travail manuel, doit être précédé impérativement par le droit à la formation. Ce qui semble difficile et même impossible dans certains cas. Lors de cette rencontre, les parents ont exposé les différents obstacles auxquels reste confrontée quotidiennement cette catégorie de la population. Lors de leurs interventions, les parents sont revenus essentiellement sur les contraintes au niveau des écoles, l'absence d’infrastructures adéquates et des moyens de transport rendant le déplacement de ces personnes aux besoins spécifiques pratiquement impossible. Nombreux sont ceux qui se sont vu refuser la scolarisation de leurs enfants.

    «Cela fait deux ans que je cours vainement pour inscrire mon fils âgé de 7 ans à l'école des handicapés moteurs d'El Harrach. Ils veulent fermer cette école dont l'édifice appartient à la CNAS sans pour autant penser à l'édification d'une autre école pour les handicapés moteurs », a regretté une maman ayant deux enfants handicapés moteurs à sa charge.  Pour ceux qui ont la chance d'intégrer l'école, leur prise en charge laisse à désirer. Au calvaire du déplacement pris en charge par les familles de ces élèves, s'ajoute celui de l'absence des dispositifs d'accompagnement.

    La demande d'autorisation paternelle requise par l'école des enfants handicapés moteurs d'El Harrach afin d'autoriser le personnel de l'école pour déplacer leurs enfants lors des sorties pédagogiques, soins, évacuation vers l'hôpital dans leurs véhicules personnels est un témoin de manque flagrant de moyens matériels dans cette école.  Par ailleurs, les capacités physiques et intellectuelles sont variées d'un handicapé à un autre. Néanmoins, les méthodes d'enseignements demeurent les mêmes. Certains enseignants se plaignent de l'illisibilité des écritures de certains handicapés moteurs. Mais jusque-là, les tests d'évaluation sont basés sur l'écrit. Les élèves éprouvant des difficultés dans l'écrit n'ont pas d'autres possibilités pour évaluer leurs compétences intellectuelles. Ce qui compromet dans la plupart des cas leur scolarité.

    Selon Tarik El Yahiaoui, président de l'association des malades de Spina-Bifida, la scolarisation et la prise en charge des enfants atteints de cette maladie sont difficiles, notamment en l'absence de la volonté politique. «Le nombre de personnes atteintes de cette maladie est de 500 cas à l'échelle nationale », a rappelé notre interlocuteur, déplorant l'absence de moyens de leur accompagnement en ce sens que son association est la seule qui active dans le monde arabe.              

    Djedjiga Rahmani
  • violence en algerie pourqu'oi ,pour l'eau,hogra,justice,education,magistrats, drs,sante', ect......

    Diar Echems renoue avec les émeutes

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       	Après sept mois des dernières émeutes, la protestation des jeunes est de retour à Diar Echems

    Des jeunes de la cité Diar Echems (El Madania, Alger) ont renoué hier avec la protestation, près de sept mois après les émeutes spectaculaires qu’a connues cette cité après l’exclusion d’une grande partie des habitants du programme de relogement.

    C’est vers 13h que plusieurs dizaines de jeunes ont bloqué la rue Les Jasmins menant d’El Madania vers Bir Mourad Raïs, accès principal à ces deux localités où plusieurs institutions et entreprises sont installées. Aux policiers positionnés au niveau de la rue des frères Bouadou, (Bir Mourad Raïs), les jeunes lançaient des pierres. Quelques cocktails Molotov étaient également remarqués. Les murs des abribus se trouvant sur ce tronçon routier ont volé en éclats. Les débris de verre et des pierres de différentes dimensions couvrent la chaussée. Des pneus sont également visibles un peu partout, la fumée se dégageait de plusieurs endroits de cette cité qui a connu des émeutes encore plus violentes en mars dernier et l’odeur du caoutchouc brûlé emplissait les lieux.
    Le dispositif de sécurité n’a pas franchi la rue Les jasmins.

    Les policiers, en tenue, tentaient de calmer les jeunes, d’ailleurs ils se contentaient de demander aux passants de rebrousser chemin. Les automobilistes étaient contraints de faire demi-tour pour ne pas risquer de voir le pare-brise de leur voiture réduit en morceaux. Les raisons de la colère ? En mars dernier, 307 familles occupant des immeubles de la cité Diar Echems (El Madania, Alger) ont été relogées dans des appartements à Djenane Sfari dans la commune de Birkhadem, alors que la cité compte plus de 1150 familles vivant dans des F1 et des F2. Dans certains cas, plusieurs familles vivent sous le même toit. Près de 200 familles, habitant des baraques situées à l’intérieur même de cette cité, ont également bénéficié de ce programme de relogement. Le wali délégué de Sidi M’hamed avait promis au lendemain de cette opération que le restant des familles habitant des F1 et des F2 sera relogé au plus tard au mois d’octobre prochain, «or, explique un jeune homme parmi les protestataires, aucun contact n’a été établi par les autorités locales à ce jour». Les tentatives entreprises par certains représentants du quartier pour se renseigner sur le développement de ce dossier n’ont pas abouti à des délais.

    «Nous avons appris que nous ne faisons pas partie du  restant du programme de relogement qui s’achève à la fin de l’année», explique un habitant de cette cité, se référant aux déclarations des responsables concernant cette opération.
    Le relogement des familles habitant les bidonvilles a également chauffé les esprits de ces jeunes habitants, las d’attendre leur tour d’espérer à une vie plus digne. «Nous habitons depuis les années 1960 dans ce trou à rats. Nous dormons tous dans une seule chambre et on nous demande de patienter encore, alors que d’autres n’ont rien enduré. Il leur a suffi de monter une baraque et de figurer sur la liste des bénéficiaires.» Des propos d’un père de famille qui a du mal à exprimer sa colère face à «cette injustice», «faudrait-il faire autant, ou patienter encore, alors qu’au fond nous sommes convaincus que cette patience n’aboutira à rien ?».

    Ces jeunes en colère s’estiment porteurs d’une cause juste. Il suffit peut-être de voir les bâtiments libérés en mars dernier avec leurs façades démolies dans le but de leur agrandissement pour comprendre une partie de la détresse des habitants : les murs externes quasi inexistants sont laissés tels qu’ils l’ont été en mars dernier. Pas un clou en plus. Un décor hideux, avec ces ouvertures anarchiques. Aucune entreprise n’est venue faire des travaux ou au moins placer des barricades, des lieux tout simplement à l’abandon.
    «Et vous voulez que nous croyions à leurs promesses sans aucune preuve.»
    Ces jeunes, continuant de lancer des pierres en direction de la rue où des policiers tentaient de gagner un peu plus de terrain, accélèrent leur manifestation vers 16h à la sortie des classes et des heures de pointe, «nous voulons juste exprimer notre colère d’être exclus de notre droit ».

    Un des émeutiers n’a pas manqué de préciser que cette manifestation n’a «en aucun cas pour but de bloquer l’opération de déménagement des habitants du bidonville d’El Aloui, à quelques centaines de mètres de Diar Echems.
    La preuve ? Nous n’avons commencé notre action de protestation qu’après le passage de tous les camions et personnels mobilisés pour cette opération!».                               

    Fatima Arab
  • no moment...

  • l'Algérie accusée de bafouer la convention de l'ONU sur la liberté religieuse ,la sentance svp....10 ans isolement!!!!!

    l'Algérie accusée de bafouer la convention de l'ONU sur la liberté religieuse

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       	Pour l’ensemble des médias internationaux, l’Algérie se donne corps et âme à "une ignoble discrimination anti-chrétien" 

    L’Algérie est, de nouveau, sous les feux des critiques féroces de la presse internationale. Les procès successifs des non jeûneurs et les poursuites judiciaires orchestrées contre de nombreux citoyens de confession chrétienne ont scandalisé les médias chrétiens. 

    De La Croix à Témoignage Chrétien et  jusqu’à Chrétienté.info ainsi qu’une multitude de journaux, de sites d’informations et diverses publications issues de divers horizons,  d’innombrables titres de presse sont longuement revenus sur cette "nouvelle vague d’intolérance qui envahit toute l’Algérie sous le regard complice des autorités politiques". 

    Pour l’ensemble de ces médias, l’Algérie se donne corps et âme à "une ignoble discrimination anti-chrétien". Pire encore, à leurs yeux, l’Algérie a bafoué totalement le Texte de l’Onu qui garantit la liberté religieuse. Une convention internationale que l’Algérie avait signée le 12 décembre 1989.  Mais depuis, de nombreux observateurs internationaux et ONG de défenses des Droits de l’Homme ont relevé qu'en Algérie, la liberté de pensée, de conscience et de religion n’est réservée qu’aux musulmans !! Et là encore, le tableau est loin d'être rose. 

    Dernier fait en date, le procès des deux non jeûneurs d’Ain El Hammam, a été pour de nombreux chrétiens dans le monde un terrible électrochoc. "Si vous contestez, vous devez quittez l’Algérie qui est une terre d’Islam". Cette fameuse phrase que le procureur de la République a lancé à la figure des deux ouvriers, Salem et Hocine, tous les deux de confession chrétienne a fait le tour du monde. 

    L’Algérie avec son histoire millénaire et son héritage multiculturel s’est-t-elle donc laissée séduire par le fanatisme et l’inquisition ? C’est la question qui obsède désormais la communauté internationale qui demeure ébahie face à ce qui se passe dans notre pays pendant chaque Ramadan : arrestations massives, poursuites judiciaires et violations des libertés fondamentales !

    Et pendant ce temps, Tayeb Bélaiz, ministre de la Justice, se contente d'exprimer son no comment sur tous ces procès. Hallucinant ! 

    "Le 5 octobre la justice algérienne devra trancher dans le procès des non jeûneurs d’Ain El Hammam. A elle maintenant de nous prouver que le respect envers les musulmans que revendiquant l’Algérie dans les pays du monde entier, elle sait elle aussi l’appliquer envers les chrétiens dans ses frontières, … pour le moment c’est loin d’être gagné ", notre un blogueur français. 

    Peut-on démentir son constat ? Malheureusement non... 

    Abderrahmane Semmar

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  • la vache à lait de la france l'algerie, une vache -bouricotte à OMC qui produit du pétrole !!!!!!!

    La secrétaire d'Etat française chargée du Commerce extérieur, Mme Anne-Marie Idrac, en visite de imagepetrole.jpegpetrole.jpegdeux jours à Alger, a assuré hier de sa disponibilité à soutenir le processus d'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale de commerce (OMC). «Même si ces négociations sont regardées de l'autre côté de la Méditerranée par la Commission européenne, je serai attentive à ce que le prochain round soit positivement regardé» par les négociateurs, a-t-elle déclaré lors d'une réunion de travail avec le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, qui a réitéré, à cette occasion, «l'appel de l'Algérie à un soutien de l'UE, et en particulier de la France, pour une accession rapide à l'OMC». «L'adhésion à l'OMC c'est l'engagement dans un système libéralisé des échanges et je salue l'Algérie qui s'est engagée depuis des années dans ce processus», a dit Mme Idrac, rappelant que l'Algérie était un «partenaire économique incontournable» de la France.

     La ministre s'est dans ce sens félicitée de «voir les investissements directs français en Algérie croître même dans des secteurs hors hydrocarbures», pour atteindre, a-t-elle soutenu, 2,7 milliards de dollars en 2009, ce qui assure quelque 40.000 emplois. Afin de mieux encadrer la coopération économique bilatérale, un forum d'affaires algéro-français aura lieu l'année prochaine qui verra aussi, selon la ministre, l'activation de la Chambre algéro-française de commerce et de l'industrie. Mme Idrac est accompagnée d'une importante délégation économique composée du président de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, d'un représentant du Medef (patronat français), et des responsables des sociétés Total, Lafarge, Saint-Gobain, Cristal Union, Sanofi-Aventis et Alstom.

     M. Benbada a de son côté mis l'accent sur la nécessité «d'asseoir les conditions d'un partenariat fécond et mutuellement avantageux entre les hommes d'affaires des deux pays». La France constitue le premier fournisseur de l'Algérie avec une part de marché annuelle moyenne de plus de 20%. Les importations algériennes de France ont augmenté de plus de 238% entre 2002 et 2009, passant de 2,6 milliards de dollars à près de 6,2 milliards de dollars, selon les chiffres fournis par le ministère algérien du Commerce. Durant les dix dernières années, les échanges entre les deux pays ont presque doublé, passant de près de 5 milliards de dollars en 2002 à 10 milliards de dollars en 2009, soit le tiers des échanges entre l'Algérie et l'UE.

  • Des hommes et des ânes

     

    par Boudaoud Mohamed images (2).jpg

    Il était une fois un homme qui, un beau matin au premier chant du coq, réveilla son épouse et lui dit : «Femme, je ne peux plus supporter de voir la misère s'acharner ainsi sur mon foyer alors que je trime sans arrêt. Je vais aller parcourir le monde à la recherche d'une créature qui pourrait m'expliquer ce sort dégueulasse qui transforme ma peine et ma sueur en poux voraces qui nous suce la moelle des os. Je veux savoir pourquoi nos viandes attirent la poisse. Pourquoi plus je bosse, plus nous nous enfonçons dans la merde. Sans faire de bruit, prépare-moi vite un cabas avec quelques provisions avant que les enfants se réveillent. Les larmes de la petite pourraient m'affaiblir, alourdir mes jambes et transformer ma décision en soupe. Va ! cours ! N'oublie pas le tabac à chiquer ! Il n'y a pas mieux pour tenir tête aux griffures amollissantes de la nostalgie !»

     Ce discours chassa violemment les restes du sommeil qui engourdissaient encore le corps de la femme et les remplaça par une méfiance aussi tranchante que les couteaux d'un boucher méticuleux. Elle fixa sur son mari des yeux pleins de soupçon, puis, sans dire un mot, se leva, alla fouiner dans un vieux coffre en bois, revînt quelques instants plus tard avec un objet enveloppé dans un morceau de tissu blanc, et dit à son époux : «Pose ta main droite sur le Livre Sacré et jure-moi que la misère qui nous accable depuis que je couche dans le même lit que toi est la vraie et l'unique raison de ce départ. Jure-moi qu'il n'y a aucune femelle haletante et ruisselante derrière ces paroles inhabituelles.» L'homme jura sept fois, et quelques minutes plus tard, il monta sur son vieux vélo et partit, pédalant avec détermination, un cabas noir fixé sur le porte-bagages, les yeux humides, le cœur en lambeaux.

    Quelques jours plus tard, alors qu'il se reposait dans l'ombre fraîche et généreuse d'un arbre touffu, un oiseau jaune se posa sur le siège du vélo, qui gazouilla : «Que la paix soit sur toi, ô créature dépourvue de plumes ! Les bêtes qui te ressemblent s'aventurent rarement jusqu'ici ! Qu'est ce qui te tracasse ? Qu'est ce qui t'a poussé à voyager si loin de ta demeure, monté sur cet engin bizarre ?»

    L'homme répondit : «C'est une question qui m'a chassé de mon foyer et m'a conduit vers ces lieux sauvages ! Je veux savoir pourquoi, bien que je travaille très dur, je mène une vie lamentable ! Je veux connaître la raison de ce sort contraire au bon sens ! Pourrais-tu m'aider à me débarrasser de cette épine vénéneuse qui empoisonne ma vie et celle de ma famille ? »

     La voix de l'oiseau jaune se fit entendre, mélodieuse : «Je ne pourrais pas le jurer, mais je suis presque sûr qu'il s'agit là de ce qu'on appelle le destin. Le destin. Je ne crois pas me tromper en disant qu'il a été décidé à ta naissance que tu t'esquinteras toute ta vie le corps dans des boulots exténuants, qui ne te rapporteront que des soucis acides et amers. C'est sûrement ainsi que tu dois vivre et pas autrement ! C'est un lot que tu es condamné à accepter sans la moindre plainte, sans le moindre soupir ! Sans la moindre plainte, sans le moindre soupir ! Avec joie, avec plaisir ! Ir ! Ir ! »

     Ces paroles plurent à l'homme et mouillèrent ses yeux. Elles s'enfoncèrent doucement dans sa chair et sécrétèrent dedans un suc adoucissant. Surmontant les effets de l'émotion, débordant de reconnaissance, il murmura : «Dieu t'a doté d'une langue plus bienfaisante que le miel, petit avion ! Oh ! Que tu chantes si bien ! Que je serais heureux si tu acceptais de venir vivre chez moi ! Voudrais-tu ?»

     L'oiseau accepta avec joie l'invitation de l'homme qui le remercia et dit : «Maintenant, il me faut te donner un nom ! Que dis-tu de celui de Canari ? Te convient-il ?» L'oiseau trouva que le nom était joli. Après cela, l'homme chevaucha sa bicyclette et ils quittèrent l'arbre, Canari volant et chantant merveilleusement au-dessus de la tête de son nouveau compagnon qui résistait terriblement à la tentation de le regarder, pour ne pas se casser la gueule dans le chemin étroit et sinueux qu'il avait emprunté.

    Notre homme pédalait depuis des heures et des heures quand il avisa sur le bord du sentier une bête poilue assise sur son derrière, la langue pendante et ruisselante de bave, la queue s'agitant nerveusement dans la poussière du talus. Arrivé à son niveau, il freina et descendit de son vélo. La voix de la bête troua le silence, étouffant dans la bouche de l'homme les mots de salutation qu'il était sur le point de lui adresser : «Ah ! Enfin te voilà créature bizarre qui a remplacé ses poils par des chiffons ! Ça fait des heures que je salive ici ! Où étais-tu ? Que faisais-tu ? Si au moins le type dérangé qui a pondu cette histoire avait prévu ici une rivière et des arbres ! Mais non ! Il a choisi d'implanter au-dessus de mon crâne un ciel ruisselant de plomb fondu ! Le salaud ! Le sadique ! Mais je ne t'attends pas pour te raconter mes déboires ! Je suis là pour essayer de répondre à la question qui te tourmente et t'angoisse. Ne me demande pas comment je sais ce qui te tracasse. C'est un secret. Voici ce que je dois te dire. C'est le mauvais-œil qui serait la cause de cette misère puante qui te colle au cul. Tu te souviens de cette grosse femme aux yeux louches, de cette viande flasque qui habitait en face de la maison de tes parents ? C'est elle qui t'a foutu la guigne pour la vie ! Tu étais beau comme un prince et ses enfants étaient tordus et maladifs. Ta grâce lui rappelait atrocement les difformités de sa progéniture ! Elle ne pouvait pas te rater ! Quand ta pauvre maman s'est mise à te cacher à ses regards venimeux, c'était trop tard ! C'est dommage que tu ne sois pas un assassin, je t'aurais conseillé d'aller lui trancher la gorge, à cette vipère ! Mais sois heureux et console-toi : cette diablesse rendra l'âme à la suite d'une longue maladie qui pourrira ses entrailles à tel point que des milliers de charognards seront attirés par l'odeur nauséabonde que dégagera son corps ! Voilà ce que j'avais à te dire.» Ayant entendu ces paroles, l'homme se mit à pleurer. Mais c'étaient des larmes de joie. Il s'agenouilla et serra dans ses bras la bête poilue qui se mit à lui lécher voluptueusement et abondamment le visage. Très ému par ce spectacle, Canari versa quelques larmes, puis se mit à gazouiller au-dessus des deux animaux qui s'embrassaient avec tendresse sur la poussière farineuse du chemin.

     Quelques instants plus tard, s'adressant à la bête poilue, l'homme dit : «Je sens que je ne pourrai pas vivre sans toi à mes côtés ! Voudrais-tu venir habiter chez moi ? Tu ne manqueras de rien !» La bête accepta avec joie. Alors, l'homme dit : «Maintenant, il me faut te donner un nom ! Que dis-tu de celui de Chien ? Te convient-il ?» La bête aboya qu'elle serait heureuse de porter ce nom. Après cela, l'homme enfourcha son vélo et poursuivit son chemin, Canari voletant et pépiant dans les airs, et Chien jappant et sautillant derrière la bicyclette.

     Quelques jours plus tard, alors que les trois compagnons cassaient la croûte dans une baraque abandonnée, une bête aussi poilue que Chien, mais beaucoup plus petite, se glissa à l'intérieur de la cabane, et tout en se frottant voluptueusement contre l'homme, elle ronronna. «Permettez-moi de me joindre à vous, mes amis, la faim me tord les boyaux depuis des jours et des jours ! dit-elle. L'odeur de la nourriture a dirigé mes pattes vers vous.» L'homme attendri par ses caresses, la prit dans ses mains et l'invita à manger.

    Après qu'ils eurent fini de se nourrir, l'homme présenta Canari et Chien à la petite bête, puis lui raconta par le menu les événements qu'il avait vécus depuis qu'il était parti de chez lui. La petite bête couverte de poils hocha la tête gravement, puis dit, sans cesser de se frotter délicieusement contre le corps de l'homme : «Le destin et le mauvais-œil sont certainement pour quelque chose dans la vie médiocre que tu mènes, mais il me semble qu'il n'y a pas que ça. Moi je suis persuadée qu'on t'a jeté des sorts. C'est la sorcellerie qui transforme ta sueur en merde. Un bel homme comme toi, que toutes les femmes désirent, ne peut pas échapper à la vengeance ! Derrière la misère qui te ronge l'os, il y a des femelles affreusement jalouses ! Je sais de quoi je parle, puisque je suis moi-même une femelle ! Tu es trop beau pour appartenir à un seul corps ! Oui, je flaire des sortilèges à l'origine de cette malchance noire qui te traque depuis des années !»

     Pendant quelques secondes, qui durèrent une éternité, des frémissements délicieux coururent dans le dos de l'homme, qui lui arrachèrent des gémissements. Il serra tendrement contre sa poitrine la petite bête poilue qui se mit à ronronner de plaisir. D'autres vaguelettes de frémissements envahirent sa chair. Honteux, il plongea sa main dans sa poche, en sortit un sachet de tabac à chiquer, y puisa une pincée qu'il fourra entre sa lèvre supérieure et sa gencive.

     Une fois remis de ses émotions, l'homme dit : «Ecoute petite bête douce qui appelle les caresses : tu m'as ensorcelé ! Je veux que tu viennes vivre dans ma maison. J'ai besoin de toi ! Le veux-tu ?» Elle miaula que oui, la queue dressée vers le ciel. Alors, l'homme lui dit : «Maintenant, il me faut te donner un nom ! Que dis-tu de celui de Chatte ? Ce nom te plait-il ?» La petite bête répondit que c'était là un joli nom. «Mes amis, dit alors l'homme, je crois que j'ai trouvé ce que je suis allé chercher si loin de ma maison, quittant femme et enfants. Je sais à présent pourquoi je suis un pouilleux. Encore mieux : je vais rentrer chez moi en compagnie de trois amis qui adouciront ma vie. Allons ! Pressons-nous ! J'ai hâte de rejoindre les miens ! »

     Mais un incident imprévu les attendait dehors. Un animal debout sur ses quatre pattes se tenait à quelques pas de la cabane, face à l'entrée, immobile, muet. Des frissons traversèrent l'échine de l'homme. En dépit de l'innocence et de la douceur qui coulaient de ses yeux, cette bête l'inquiétait. Il éprouva le besoin de bondir sur son vélo et de fuir, mais une force le retint sur place, et l'obligea à poser à l'animal la question qui fut la cause de son voyage.

    D'une voix horriblement laide, l'animal répondit : «Si tu es malheureux, c'est parce que tu es un idiot, un nigaud. Des milliers de chemins qui s'offraient à toi, tu as choisi celui qui conduit vers une existence médiocre, neutre, incolore, fade, insignifiante, rampante, plate, morne, blafarde, quelconque et réglée. Tu as emboité le pas à la masse, appliquant rigoureusement et religieusement tes pattes sur ses empreintes. À aucun moment de ta vie, tu n'as posé tes yeux sur autre chose que ces traces poussiéreuses, qui puent le troupeau. Jamais tu n'as éprouvé le désir palpitant de quitter les chemins tracés par la multitude. Tu ne sais rien du monde merveilleux qui t'entoure. Jusqu'à maintenant, tu t'es enfermé dans une maison, dans une rue, dans un café, dans un boulot, entouré des mêmes gueules, des mêmes objets, des mêmes mots. Le changement te fait peur. Mais tu ne t'avoues pas que tu as peur. Inconsciemment, tu triches avec toi-même. Tu racontes partout que c'est le devoir qui t'empêche de partir. Comprends-moi : tu n'es pas malheureux parce que tu n'as pas d'argent. Tu es malheureux parce que tu n'es pas libre. Pourtant tu es né pour être libre. Lâche, peureux, prudent, tu as accepté les chaînes qui ont remplacé le cordon ombilical qui te liait aux entrailles de ta mère. Et au lieu de te révolter, au lieu de t'épouvanter, le bruit que font ces chaînes te fascine comme le son d'une flûte magique...»

    Mais l'animal n'eut pas le temps de terminer son discours. Pâle, le visage décomposé, les yeux injectés de sang, l'homme ramassa un bâton noueux qui se trouvait à proximité de sa main et se jeta sur lui, le rouant de coups. Imitant l'homme, Chien et Chatte bondirent également sur lui, le premier lui arrachant avec ses crocs des morceaux de chair vifs et sanguinolents, la deuxième lui lacérant les flancs de ses griffes. «Quelle horrible voix ! Quel épouvantable langage ! Quelle répugnante créature ! criait l'homme en fouettant le dos de la bête. Marche devant maintenant ! Je t'emmène à la maison ! Tu seras mon esclave ! Je vais t'apprendre moi ce qu'est la liberté !» Après quoi, l'homme se tourna vers Chien, Canari et Chatte et leur dit en ricanant : « Désormais, nous appellerons ce philosophe, Ane. Partons maintenant ! Rentrons chez nous ! Toi Chatte, tu monteras avec moi sur le vélo. Tu te mettras devant moi, sur le tube horizontal. Chien et Canari monteront sur le dos de mon esclave !»

  • Le dialogue d'un ancien Moujahid avec un poteau

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    par Kamel Daoud« … Partout où je vais, ce peuple ne me pose qu'une seule question. Avec les yeux de ses enfants, les yeux des adultes, dans les livres, sur les poteaux. Partout où je vais, on ne me demande même pas mon nom, ni qu'est-ce qui s'est passé le jour où la Montagne a grimpé mon dos, ni qu'est-ce que j'ai ressenti quand j'ai tiré le premier coup de feu et que je me suis lié, à vie, avec mon premier cadavre, mon premier tué. Rien de tout cela. Personne ne s'en préoccupe aujourd'hui. Tout ce qu'ils veulent, c'est me poser cette affreuse question qui n'a même pas la politesse d'attendre une réponse. C'est une question piège qui ne vous donne pas la parole mais vous la coupe et vous la retire. Elle est affreuse et me donne envie de remonter le temps à l'instant exact où j'ai cru avoir un Destin et le troquer contre une simple tasse de café ou un haussement d'épaules. Fallait-il libérer ce pays ? Aujourd'hui on peut acheter tout un peuple avec une livraison de viande congelée. Pas même un plan de Constantine ou des menaces. Juste une sorte de De Gaulle exportateur avec de fausses factures et c'est fini. Ah oui, la question ? Elle est simple : « Pourquoi tu n'es pas mort si tu es un vrai moujahid ? » Tout le monde a cet air de m'attendre avec cette question au bout de la langue nationale : pourquoi je ne suis pas mort ? Car on a fini par faire accepter cette idée que ceux qui se sont battus sont morts et que ceux qui ne sont pas morts ont trahi ou se sont cachés. Je suis donc un cadavre qui n'a même pas eu la politesse de se décomposer. Je n'ai pas seulement raté ma vie mais, pire encore, j'ai raté ma mort. Si je crève aujourd'hui, cela ne corrigera en rien mon destin. Il fallait mourir avant, pas aujourd'hui. Cela, on ne me le pardonne pas. J'en suis arrivé à en ressentir de la culpabilité, de la honte et à ne pas oser croiser les regards, même ceux des enfants coriaces qui naissent dans mon dos pendant que je tente de m'expliquer avec la chronologie sévère de ce pays et son histoire nationale. Tout le monde me le dit : « Qu'est-ce que tu fais-ici ? Tes copains sont de l'autre côté de la peinture du temps, et toi ? Pourquoi tu es encore vivant ? Tu ne vois pas que tu es une fausse note ? » Non je ne le vois pas. Enfin, je ne l'ai pas vu pendant longtemps. J'ai longtemps cru que les rôles étaient clairs : Dieu attend les morts, le peuple attend les survivants. Non, je me suis trompé. Aujourd'hui je me trimbale comme une sorte d'insolence, une impolitesse ridée, un hymne chanté par un dentier. Je me sens presque nu en foule, un peu comme si je me mêlais de ce qui ne me regarde pas : la vie, l'Indépendance, cette terre. Pourquoi tu es encore vivant ? Le pire, c'est que, parfois, celui qui me pose la question est si méchant qu'il double le châtiment par une fausse réponse : « Combien on t'a donné ? Combien t'as pris ? » C'est-à-dire avant l'indépendance, pour ne pas mourir, et après l'indépendance pour ne rien dire et ne jamais dénoncer. Nous avons chassé les harkis et, comble du châtiment, l'histoire nous a fait endosser leurs rôles qui consument les chairs. Je me sens donc en plus. Je marche. Et je me répète : c'est plus facile de tuer le colon que de tuer le temps finalement, après son départ.

    Il n'y a rien à faire quand on libère un pays sauf le regarder partir, s'éloigner. Ou l'écouter vous expliquer que vous n'existez pas, qu'on ne peut avoir à la fois l'éternité et une rente, une pension et un hymne. Je ne sais pas quoi faire. Même Dieu l'a dit : les martyrs ont meilleur destin après la mort que les survivants. Est-ce ma faute ? Je ne sais pas. Je ne suis pas mort. Pas à cause de ma prudence ou de ma lâcheté, mais parce que la mort saute les lignes quand elle lit son livre peut-être. Même mes fils ont cet air de me poser la même question : pourquoi je suis encore là, alors que tous mes pairs sont de l'autre côté à m'attendre, à me chercher, à se poser des questions sur mon retard. En plus, je ne peux même pas me pendre ou me tuer. C'est honteux de le faire à mon âge, avec mon histoire et mon passé et ma foi et mes arrière-petits-fils. Qu'est-ce qu'ils vont penser ? Que j'ai quelque chose à expier ? Que non ! Je suis donc coincé : la France ne m'a pas tué, la vie non plus, ni les voitures, ni la vieillesse. Je reste là et je n'ai pas de réponse. Un vrai combattant dans ce pays ne doit pas être plus âgé que ses petits-fils : il doit être mort à 22 ans en 58, n'avoir laissé qu'un fils et une seule photo qui fixera à jamais sa jeunesse et lui évitera tout à la fois les rides et les insultes. Pourquoi je suis encore vivant ? Je ne suis pas vivant, je suis coincé, renvoyé de toutes parts. »